PRÉLUDE
0. de MONTRÉAL À LYON puis CAEN
CHAPITRES
5. De WIELICZKA (près de KRAKOW - Cracovie) aux TATRAS
6. Des TATRAS à PRAGUE - 7. De PRAGUE à MONTRÉAL
Mardi 27 juin 1995 : départ de MONTRÉAL
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Départ de Mirabel à 20:10 par Air Club. Le voyage me semble bien long (pas de revues, film débile et repas infect...). |
Mercredi 28 juin 1995 : de STE-FOY-LES-LYON à FAREINS
Il fait très chaud lorsque Jean m’accueille à
Satolas à 10:20 pour m’emmener à la maison de Sainte-Foy. Jehanne
y est seule, les B. ayant fini par emménager dans leur nouvelle
maison il y a juste un mois. Agréables retrouvailles, repas rapide
et léger, puis sieste de 2 heures qui me permet de récupérer un
peu car je n’ai pas dormi depuis 24 heures... Jean me conduit
ensuite à Fareins où René-Pierre et Jocelyne préparent les fêtes
de fin d’année des diverses associations dans lesquelles ils se
sont engagés. Je préfère passer une soirée tranquille avec eux et
leurs trois filles, tandis que Jean retourne immédiatement à Lyon
où il a pris des rendez-vous pour la matinée du lendemain. Nous
mettons en ordre les papiers et les comptes puis la soirée se
déroule agréablement en compagnie de la petite famille, avant une
bonne nuit cependant un peu chaude et orageuse qui, jointe au
décalage horaire, me rend le sommeil difficile à trouver.
Jeudi 29 juin 1995 : de FAREINS à LYON
Je me lève tard dans une maison vide puisque Jocelyne est à Lyon où elle fait le bilan de fin d’année avec ses étudiantes tandis que René-Pierre est parti conduire ses filles à l’école ou à la garderie... Petit déjeuner peinard, bise au beau-frère qui passe en coup de vent avant de repartir faire du repérage pour sa prochaine transhumance dans le Bas-Jura. Je prends le temps de laver l’extérieur de l’Aigle au grand soleil, récupère quelques articles de camping entreposés dans le hangar de R.P. et prends enfin la route de Lyon vers 11:30.
Il me faut traverser toute la ville pour aller pique-niquer à Saint-Priest devant le magasin de Narbonne Accessoire. Vaine recherche d’une électrovanne pour mon réservoir d’eau propre... En revanche, je trouve des plaques de mousse insonorisante et du liquide pour les W.C. Je n’ai pas plus de succès chez Pithioud, mais le technicien de service me conseille sur l’ajustement du réchaud dont la flamme jaune noircit les fonds de casseroles. Je me hâte de rentrer ensuite à Ste-Foy pour passer à la BNP retirer ma nouvelle carte Visa et un peu d’argent. De retour à la maison où il fait très chaud, je commence à ranger un peu l’Aigle en attendant le souper et prépare mes travaux de demain.
Repas illustré par les réflexions de Jean qui échange et philosophe comme jamais... En soirée, nous faisons une visite rapide à Anne et Christian. Leur maison commence à prendre son "look" final. Style composite très original, matériaux naturels, recoins et marches dans tous les sens : leur nouvelle demeure est pleine de charme, mais encore loin d’être achevée. J’entrevois à peine Christian qui met la dernière touche à une grande toile dans l’atelier à côté. Anne me semble fatiguée et les enfants très énervés... De retour rue Alexis-Carrel, je me retire assez tôt à l’étage et lis très tard livres et revues prêtés par Jean.
Vendredi 30 juin 1995 : SAINTE-FOY-LES-LYON
Je me lève un peu tard pour une autre journée très chaude. Après avoir trié les effets rapportés de Montréal, je vide la chambre puis remplis les placards de l’Aigle. En après-midi, aller-retour à Brignais pour consulter le garage Citroën de Jean sur mon problème d’alternateur, sans tirer de la consultation une solution viable... . J’entame ensuite la pose du tapis insonorisant, contrôle le niveau d’électrolyte dans les batteries, lave la douche... Je m’attaque alors à la réparation de la vanne de la toilette que je dois complètement démonter puis longuement travailler avec l’aide de Jean pour remplacer la poignée en plastique brisée. Le nouveau bouton chromé est du plus bel effet et sera d’une résistance à toute épreuve. Pendant ce temps Jehanne coud et ajuste la housse du sur-matelas que j’ai préalablement retaillé. L’obscurité tombe lorsque nous achevons. Long souper disert encore une fois, puis à nouveau lecture tard dans la chaleur de la nuit.
Samedi 1er juillet 1995 : de SAINTE-FOY à LA PACAUDIÈRE (117 km)
J’émerge vers 10:30, plus reposé cette fois-ci.
Après un petit déjeuner rapide, je poursuis la pose des coussins
isolants tant que la chaleur ne me fait pas abandonner les travaux
à l’extérieur. Puis j’achève de ranger l’intérieur du camping-car,
donne un coup de main à Jean puis à Jehanne qui ferment la maison
avant leur départ pour le chalet de St-Jorioz demain après-midi.
Vers 16:00, un orage accompagné d’une grosse pluie
rafraîchit l’atmosphère. Je répare le marchepied du passager
perforé et rouillé, finis de tout emballer, remplis la citerne
d’eau et, vers 17:00, fais mes adieux à mes hôtes avant quelques
emplettes au Casino tout proche : fromage, fruits, salade, lait,
pain... Puis je prends la route vers le nord-ouest. Après m’être
un peu perdu du côté de Charbonnières j’emprunte de fort jolies
routes de montagne vagabondant dans les monts du Lyonnais pour
finalement rattraper Tarare. Je m’arrête enfin à La Pacaudière,
sur une petite place tranquille devant la Mairie mais au pied de
l’église dont l’horloge (et la cloche !) tinte à chaque heure et
chaque demi-heure... Nuit malgré tout reposante !
Dimanche 2 juillet 1995 : de LA PACAUDIÈRE à HERMANVILLE PLAGE (606 km)
Départ paisible vers 10:45, au moment où les paroissiens quittent l’église après la grand-messe de 10:00, et après douche et déjeuner, comme à l’accoutumée. Il fait beaucoup moins chaud aujourd’hui puisque le temps orageux d’hier se poursuit : ciel nuageux, brusques ondées et parfois vent assez frais me garantissent une température idéale pour traverser la France. J’en suis fort heureux car les immenses terres plates ou vaguement ondulées toutes couvertes de blé blond et or seraient insupportables sous un soleil de plomb. Par ailleurs la circulation est très fluide sur les départementales et petites nationales que j’ai décidé d’emprunter.Les camions sont rares, seuls quelques placides conducteurs du dimanche obligent à lever le pied de temps à autre.
Mon itinéraire rural me fait passer La Palice,
Moulins, Bourges dont je visite de nouveau la superbe cathédrale
(vitraux*** du XIIIème et orgue classique restauré dont je profite
de quelques bribes de répétition). Après Vierzon, arrêt déjeuner
au bord du canal du Cher vers Mennetou, puis c’est Blois, Vendôme,
Le Mans. La plaine céréalière fait place aux gras herbages de la
Sarthe puis de l’Orne. Alençon et Argentan sont contournés par de
rapides boulevards périphériques. La route est bonne, quoique
encore à 2 ou 3 voies entre Argentan et Falaise, donc ralentie par
des "pépés à casquette"... En arrivant à Falaise, je
vais stationner au pied de la statue de Guillaume, juste devant le
château, pour un tour des remparts et de la vieille église aux
trois quarts retapée. Dans l’enceinte de la forteresse
ducale, les donjons sont en réparation et donc fermés à la visite
: ce sera pour la prochaine fois... Je filme quand même les hauts
murs maintenant superbement restaurés et les remparts extérieurs,
descends jusqu’au lavoir d’Arlette horriblement défiguré par un
monument d’un parfait mauvais goût. Puis, ne trouvant pas
d’endroit tranquille pour dormir comme je l’avais espéré, je
reprends la voie rapide vers Caen, 22 km d’une superbe autoroute
qui file jusqu’aux portes de la ville. Périphérique puis à nouveau
4 voies jusqu’à Ouistreham. Je finis par atterrir sur la place du
3ème R.I.B. d’Hermanville, site connu et paisible où je me couche
enfin après souper tardif et marche les pieds nus dans le sable
jusqu’à la mer.
Lundi 3 juillet 1995 : d’HERMANVILLE à CAEN (49 km)
Nuit des plus calmes sur la place. Quelques grosses averses me réveillent bien quelques instants, mais ne m’empêchent pas de reprendre mon bon sommeil un moment interrompu. Il fait très gris et il vente lorsque je me lève enfin vers 9:30. Après avoir pris une baguette craquante à l’Intermarché, je déjeune sur le stationnement en attendant que le garagiste évalue la possibilité d’installer un gros alternateur sur le moteur de l’Aigle. Réponse finalement négative... Pour gagner Caen je passe par le bassin des yachts de Ouistreham où je poursuis ma quête quasi mythique ; d’une électrovanne. Produit là encore totalement inconnu chez les shipchandlers visités. L’un d’entre eux me suggère quand même un fournisseur industriel de Caen (Templeu et Spritt).
Il est midi moins cinq lorsque je me pointe chez
Leneveu, mais l’accessoiriste est fermé le lundi matin... Il ne me
reste plus qu’à prendre la route de Caen qui m’amène chez Maman à
12:15. Je la regarde prendre son repas frugal puisque mon petit
déjeuner n’est pas loin. Retrouvailles, petits cadeaux, puis tour
au nouveau Continent géant sur la route de Paris. Cette fois la
chaleur est au rendez-vous, tout comme l’affluence tant sur la
route d’accès que sur l’immense stationnement. Nous tournons
quelques minutes sans trouver d’espace libre dans cet univers
ultra-américanisé (MacDonald, galeries marchandes, grandes
surfaces discount, etc.) avant de renoncer et de reprendre
le chemin de la ville. Arrêt quelques minutes à la pharmacie de la
rue de Vaucelles pour faire la bise à Denis puis à Françoise qui
préparent leur départ vers la Corse dans deux jours...
Mardi 4 juillet 1995 : CAEN
A 11:00 nos hôtes nous quittent; encore quelques
mots avec Maman pour échanger sur les impressions de la soirée, et
au lit !
Mercredi 5 juillet 1995 : CAEN
Lever un peu plus tôt (vers 9:15) après le réveil à 8:00 par le carillon de l’Abbaye aux Dames. J’ai maintenant bien récupéré le décalage horaire et suis prêt à m’activer vers 10:00. Maman me demande un coup de main pour replacer meubles et autres effets du souper d’hier soir, puis nous allons faire un peu de rangement dans le grenier. Je répare ensuite la hotte de la cuisine, trie de vieux disques, etc. Après le repas, départ pour la visite du château de Vendeuvres, à une trentaine de kilomètres de Caen.
Derrière une superbe grille de fer forgé, un
grand carré de jardin à la française encadré de grands arbres
précède cette élégante demeure XVIIIème. Hormis l’harmonie de la
façade aux grandes baies garnies de petits carreaux et de
délicates sculptures, rien de bien extraordinaire. Mais en arrière
du bâtiment principal se cache un fort beau jardin plein de
fantaisie qui profite de deux bras de la Dives pour exploiter les
jeux de l’eau courante ou dormante, en plusieurs ruisseaux,
cascades et bassins. Les plantations sont trop récentes pour
donner leur pleine mesure, les arbres manquent encore d’ampleur,
mais les diverses "fabriques", statues et jets d’eau surprise
constituent un charmant parcours. Lorsqu’on s’approche, plusieurs
fontaines aux formes inattendues se mettent à couler, à jaillir...
et à arroser le promeneur ! On découvre ensuite une façade arrière
plus riante que celle d’en avant et qui se reflète dans un grand
miroir d’eau. La campagne au-delà des arbres taillés déroule ses
courbes douces, un troupeau de vaches blanches agrémente le
paysage bucolique... Pour finir, on pénètre dans le sous-sol de la
maison où la vieille cuisine a été restaurée; tous les ustensiles
de cuivre sont accrochés aux murs et un automate bavard explique
les fonctions des différents appareils, instruments, récipients,
fours et fourneaux qui nous entourent. Ainsi s’achève la visite
puisque j’ai renoncé dès le début à contempler les nombreuses
miniatures que l’on a installées dans les pièces d’apparat du 1er
étage et qui fondent la renommée du château. Après un dernier coup
d’oeil au joli bâtiment serti dans son parc, nous reprenons la
route de Caen.
Un bref passage à la pharmacie pour saluer
Françoise et nous rentrons à la maison. Je remonte la hotte de la
cuisinière et soupe avec Maman, complète ce journal en écoutant un
peu de musique puis vais lire au lit "Les jardins de lumière", une
vie du philosophe perse Mani romancée par Amin Malouf.
Jeudi 6 juillet 1995 : CAEN
Démontage de la prise d’air du frigo, découpe du bac de dégivrage puis branchement du klaxon occupent toute la matinée dans la cour intérieure de l’immeuble. Je commence ensuite, avec beaucoup de difficulté faute d’outils adéquats, le perçage de la carrosserie pour installer l’antenne rétractable récupérée sur la Mazda; puis je pose une ganse qui bloque la ceinture du chauffeur et fixe la tablette arrière au-dessus de la cuisine.
Après le déjeuner, Maman m’entraîne dans deux heures de balade à pied à travers les rues de Caen. Descente dans le vieux et pittoresque quartier du Vaugueux, montée sur l’esplanade du château. L’espace est vaste mais la partie jardin me semble trop limitée et je n’apprécie guère l’architecture raide et dénudée du musée. Si au moins quelques fleurs et arbustes venaient tempérer un peu sa sévérité ! Nous parcourons la rue St-Pierre jusque chez le libraire spécialisé pour acheter un livre sur les châteaux et jardins de Basse Normandie et revenons par la Place de la République, le Boulevard Maréchal Leclerc et remontons à pied à la maison.
Je prends ensuite le camion et gagne le magasin
Leneveu à Bénouville pour me procurer une pièce destinée à évacuer
l’eau du bac du frigo... Quincaillerie introuvable...
De retour à la maison je rate de peu Xavier Bonneau et sa femme
venus prendre le thé avec Maman. A la dernière minute (il est déjà
18:45) Maman m’emmène chez Narbonne Accessoire sur la route de
Bayeux. Le résultat n’est hélas guère plus concluant...
Souper tardif à notre retour, avant de nous attaquer à la
préparation de l’itinéraire de dimanche prochain puisque nous
avons décidé d’entraîner les Hermanvillois avec nous à la
découverte des grands jardins du Cotentin. Dans la soirée
j’entreprends la lecture de "Léon l’Africain", un autre roman
passionnant d’Amin Malouf.
Vendredi 7 juillet 1995 : CAEN
J’achève l’installation de l’antenne : résultat
très satisfaisant malgré les difficultés de parcours. Il ne fait
pas trop chaud car le soleil, voilé par l’humidité ambiante,
demeure supportable. Durant l’après-midi, discussion au salon avec
Maman qui se sent un peu seule et délaissée par ses petits enfants
qu’elle voit trop rarement à son goût... Nous partons ensuite
visiter la pépinière de Plantbessin (commune de Castillon, entre
Bayeux et Balleroy). Derrière les plantations commerciales a été
aménagé une admirable suite de 4 jardins très inspirés des
réalisations anglaises. Nous passons un long moment à admirer
fleurs, disposition et points de vue avant de rentrer à Caen en
passant par Balleroy. Le jardin de buis en avant est parfait mais
un peu limité, et le parc fort simplifié. Un bel ensemble
cependant autour du château XVIIème...
Samedi 8 juillet 1995 : CAEN
La journée voit à nouveau la poursuite des bricolages entrepris sur l’Aigle : réparation du store central, nettoyage du frigo et fin du collage de son bac; je démonte et colmate la prise d’air du frigo responsable de l’invasion de terre et de poussière dans le "sous-sol", puis je mastique et ponce les dégâts sur le bas de caisse.
Après souper nous passons rapidement chez Gilles
et Ginette à Hermanville pour nous entendre avec eux sur
l’excursion de demain dimanche. Dans la nuit j’achève la lecture
d’un dernier roman historique de Malouf : "Samarcande".
Dimanche 9 juillet 1995 : de CAEN à CHERBOURG et retour à CAEN
Lever assez tôt pour quitter Caen vers 10:15 en
direction de Cherbourg. La route se fait rapidement car la 4 voies
qui traverse les marais de Carentan est achevée presque tout au
long. Sous la brume légère et le ciel voilé, la température
demeure très douce. A notre arrivée à Tourlaville vers 11:30 il ne
pleut pas, contrairement à notre passage il y a 2 ans lorsque
j’avais fait le tour du jardin seul sous mon parapluie. Si les
beaux massifs sont abondamment fleuris, le dessin des bassins me
semble assez raide, leur eau sale et les bosquets de rhododendrons
ont perdu leurs fleurs printanières. Le soleil fait quelques
percées qui avivent les couleurs et permettent à tous d'admirer la
richesse du jardin. Puis nous traversons Cherbourg (grosse ville
mal reconstruite après les dévastations du siège de 1944, laideur
des avenues bordées de magasins entrepôts...) pour tenter d’aller
pique-niquer sur la plage près de la Pointe de Querqueville. Brume
et rafales fraîches nous chassent du bord de mer. Pour finir nous
mangeons sur le pouce dans le stationnement précédant le pavillon
d’entrée du château de Nacqueville; les tablettes des lunettes
arrière des autos servent de buffet pour les sandwiches de
baguette et de charcuterie normande...
A 14:00, départ de la visite guidée au pas de charge,
à la suite de la guide qui dispose d'une heure seulement
pour nous faire accomplir le grand tour de la vaste propriété. On
emprunte d’abord une longue allée bordée d’hortensias menant au
fond du vallon. Une porte fortifiée isolée au milieu de la grande
pelouse précède le château ravissant. Le parc magnifique
avec ses grands arbres, le plan d’eau et, au fond, la vue sur la
mer donnent l’impression d’un refuge pour gens très privilégiés.
Nous nous attardons auprès des arbres dispersés sur
l’immense pelouse : certains sont brisés et beaucoup ont souffert
de la tornade de 1987, à tel point qu’après 8 ans tous les dégâts
n’ont pas encore complètement disparu...
De retour aux voitures une heure plus tard (15:00) nous empruntons un dédale de petites routes creusées entre les haies pour gagner le parc-jardin botanique du château de Vauville. Malgré une interdiction de filmer tout à fait incompréhensible, je saisis au vol quelques plans du fouillis exotique. Qu'elles soient mal acclimatées ou qu'elles supportent difficilement le vent de l'Atlantique qui souffle ici en permanence, plusieurs plantes sont couchées, rabougries ou pleines de feuilles mortes. Elles semblent souvent plantées au hasard, ne sont ni taillées ni éclaircies et envahissent les allées. Rares sont les perspectives ou vues d’ensemble. Bref, à réserver aux maniaques d’horticulture, car j’ai pour ma part beaucoup de peine à reconnaître dans cette jungle un jardin.
Un peu déçus, nous gagnons enfin le domaine de Martinvast quelques kilomètres plus loin à l’intérieur des terres. Le château - fantaisie médiévale du XIXème fort abîmée par la dernière guerre - trône au milieu de vastes prairies légèrement vallonnées et plantées de quelques magnifiques grands arbres. Voilà un environnement qui me rappelle beaucoup l’Angleterre (je pense à Lacock Abbey...).
Des pentes boisées percées de longues et larges perspectives repoussent au loin les limites du parc. Ici pas de jardins fleuris et soignés, mais une fort longue et agréable balade dans les sous-bois, autour du château, près d’un étang rempli de nénuphars, et enfin dans de nouvelles plantations dégringolant jusqu’au réservoir qui alimente le moulin.
Fourbus mais ventilés par ce grand bol d’air, nous retrouvons Maman dans le stationnement où nous avons laissé nos voitures.
Après cette belle journée extérieure passée à parcourir les parcs et jardins si variés du Haut Cotentin, il ne reste plus qu’à regagner Caen sous le soleil descendant. Adieux aux Hermanvillois qui filent devant nous. Bref incident vite réparé avec un fil de fer lorsque le tuyau d’échappement de la petite Peugeot se décroche. Nous arrivons tard et assommés à Caen. Souper rapide, douche puis dodo.
©2007