Été 1995 en Pologne

Jean-Paul et Monique MOUREZ
à bord de l’Aigle



5. De WIELICZKA (près de KRAKOW - Cracovie) aux TATRAS


Jeudi 3 août 1995 : de SIEDLISKA à WIELICZKA (134 km)

La nuit se déroule sans incident sur notre coin de gazon juste devant l’église, mais le temps est encore très gris à notre réveil. Nous décampons rapidement pour aller déjeuner en plein champ un peu plus loin dans la vallée de la Biala toujours aussi décevante, malgré quelques beaux panoramas sur les collines en fin de parcours.

À Tarnow nous tournons un peu dans la petite ville avant d’identifier la rue principale où se trouve le Musée ethnographique consacré aux tziganes. On y trouve une belle collection de photos, mais aucune vignette ni texte en français, et peu d’objets ou de scènes reconstituées qui évoqueraient mieux ce peuple étrange. A noter cependant de beaux vêtements colorés dans une vitrine et quelques roulottes caractéristiques, décorées de motifs floraux, dans la cour en arrière. Chariot
                gitan traditionnel dans la cour du Musée de Tarnow
Chariot gitan traditionnel dans la cour du Musée de Tarnow

Nous hésitons à faire développer nos films (coût relativement élevé et qualité inconnue) puis marchons un moment pour trouver la banque P.K.O. où nous pourrons faire un retrait de zlotys avec notre carte Visa. La procédure est tellement peu familière à la préposée qu’il lui faut une demi-heure pour vérifier l’authenticité de notre carte, relire en détail les consignes de son manuel et remplir le bordereau...

Maison
              médiévale sur la rynek (Place du marché) de Tarnow
Maison médiévale sur la rynek (Place du marché) de Tarnow
Nous sortons enfin avec nos 280 zlotys en poche. Petit tour sur la rynek et sur la place voisine entourées de belles maisons anciennes datant du Moyen Âge au XVIIIème et même au XIXème siècle (arcades massives, façades rococo ou stucs Art Nouveau). Juste à côté, un dais protecteur abrite la carcasse inattendue d’une bima (chaire), seul reste de la grande synagogue détruite par les nazis en 1942.

Tarnow : rue
              Walowa
Tarnow : rue Walowa
Le
                Radhus de Tarnow
Le Radhus de Tarnow


Nous retrouvons notre Aigle sous une pluie battante et allons déjeuner sur le stationnement rural du château de Debno.

Debno : la château
Debno : la château


C’est un adorable petit château médiéval en briques rouges entrelacées de noires, isolé sur une butte boisée autrefois cernée de douves. Cour intérieure très sobre, superbes caves voûtées sous plusieurs belles salles finement restaurées et meublées. Nous sommes seuls avec la gardienne qui nous accompagne, allume et éteint les lumières en passant de pièce en pièce. Voilà assurément l’une des plus charmantes visites de monument effectuée jusqu’à présent, tant par l’agrément du cadre que par le raffinement des meubles bien mis en valeur.

Les murs de brique du château de Debno
Les murs de brique du château de Debno

Une belle fenêtre à encorbellement sur la façade du
              château de Debno
Une belle fenêtre à encorbellement sur la façade du château de Debno

Jean-Paul sur la galerie donnant sur la cour du chateau de
        Debno
Jean-Paul sur la galerie donnant sur la cour intérieure du chateau de Debno

Il fait encore très gris lorsque nous repartons. Aussi décidons-nous d’oublier pour l’instant la vallée de la Dunajec et de prendre plutôt la direction de Krakow (Cracovie), 40 kilomètres rapides mais stressants sur une route mouillée et très fréquentée où l’on croise et double sans cesse de gros camions fumant leur diesel.


Arrivés à Wieliczka, nous cherchons l’entrée de la fameuse mine de sel pour préparer la visite prévue demain matin. Nous apprenons alors que la dernière descente dans le puits aura lieu à 18:00, soit dans 20 minutes.

Wieliczka : boisage en haut du grand escalier de
              descente dans la mine
Wieliczka : boisage en haut du grand escalier
de descente dans la mine

Profitant de l’occasion, nous stationnons précipitamment devant le portail, achetons billets, guide en français et cartes postales pour nous joindre juste après à un groupe de Polonais. La visite commence par une interminable descente dans le puits par des escaliers en charpente de bois, puis se poursuit par le parcours rapide d’une suite de salles et de galeries sombres en tentant de suivre sur notre livret les commentaires du guide polonais.

On file dans les galeries boisées au pas de cavalerie en craignant de perdre le groupe en avant pendant que je filme les lieux sombres et désertés.
 Wieliczka : la salle Dradowice et ses boisages
Wieliczka : la salle Dradowice et ses boisages

Les salles, ancienne "mottes" de sel déjà exploitées et vidées depuis deux ou trois siècles, ont été "meublées" ou décorées de statues évocatrices de légendes, de personnages historiques et de chapelles.

Wieliczka : la salle Kopernik
Wieliczka : la salle Kopernik
Wieliczka : Monument au Roi Kazimierz
Wieliczka : Monument au Roi Kazimierz

Wieliczka : cor des coupeurs de sel
Wieliczka : la grande salle en forme d'église
Wieliczka : anciens salins au travail
Wieliczka : anciens salins au travail

Wieliczka : monuments à la gloire des mineurs
              modernes
Wieliczka : monuments à la gloire des mineurs modernes
Wieliczka : la chapelle Saint Antoine
Wieliczka : la chapelle Saint Antoine

Toutes les sculptures, les lustres de cristaux, etc. sont taillés dans le sel brut. Le guide s’étend longuement sur les légendes et anecdotes plus ou moins bien transcrites que nous essayons de déchiffrer dans la semi-obscurité. Je tâche de faire quelques plans souvenirs des statues ou des machines élévatrices en bois et charpente.

Mine de Wieliczka : grotte des Gnomes
Wieliczka : la Grotte des Gnomes

Wieliczka :
        rencontre fortuite avec le Génie de la Mine : le « Trésorier »
Wieliczka : rencontre fortuite avec le Génie de la Mine : le « Trésorier »

Wieliczka : treuil polonais
Wieliczka : treuil polonais

Mues autrefois par des chevaux, ces énormes et fantastiques structures ont été abandonnées ici dans la pénombre avant d’être maintenant restaurées pour le divertissement et l’édification des touristes. Nous passons ainsi deux heures et demie à circuler dans les salles et les galeries, jasant avec un couple de Savoyards qui accompagnent notre groupe.

Wieliczka : pompe à puisard
Wieliczka : pompe à puisard

La visite s’achève par un tour du musée lui aussi installé dans d’anciens trous de mine. On y présente de nombreux et ingénieux appareils ayant autrefois servi à aérer, drainer les puits et galeries ou à transporter le sel recueilli, ainsi que quelques maquettes intéressantes dont celle, superbe, de la petite ville de Wieliczka en 1646.

Wieliczka : maquette de «l'ascenseur » primitif
Wieliczka : maquette de «l'ascenseur » primitif
Wieliczka : brûlage du grisou
Wieliczka : brûlage du grisou

Rien en revanche sur les méthodes actuelles d’extraction du sel que j’aurais préféré découvrir plutôt que l’austère exposition de la salle de géologie...

Wieliczka : cor des coupeurs de sel
Wieliczka : cor des coupeurs de sel
Cristaux de sel sur la base d'un ancien poteau de
              soutènement
Cristaux de sel sur la base d'un ancien poteau de soutènement

En sortant à la nuit, nous allons dormir dans une impasse paisible donnant sur la rynek de la petite cité, cachés sous les arbres.

Vendredi 4 août 1995 : de WIELICZKA à KRAKOW (Cracovie) (32 km)

Krakow :
              muraille arrondie de la Barbacane
Krakow : muraille arrondie de la Barbacane
Le temps continue d’être frais durant la nuit et nuageux au réveil. Celui-ci se produit tôt, au bruit des voitures manoeuvrant dans la ruelle et des camions ou autobus passant sur l’avenue voisine. Après un petit tour dans les rues du gros village puis à la poste pour expédier quelques cartes postales en souffrance, nous prenons la route de Cracovie. Circulation intense, direction peu claire, nous tâtonnons un peu en nous garant des tramways partout circulant sur les avenues pour gagner la vieille ville. Nous stationnons juste en avant de la Barbacane, derrière le monument héroïque dédié à la bataille de Grunwald et sous un grand arbre à l’ombre propice.

Devant nous le Barbacane dresse ses murailles circulaires en brique, hérissée de créneaux et de mâchicoulis. Nous la contournons pour passer sous l’arche médiévale de la Tour Florian, puis empruntons la rue du même nom tout au long jusqu’à la rynek. Sous l'arc de la Porte Florian
Sous l'arc de la Porte Florian

Sur la rue Florian
Sur la rue Florian
Rue et Tour
              Florian
Rue et Tour Florian

Monique poursuit son lèchage de vitrines de bijoux d’ambre et d’argent - initié à Gdansk - pendant que je patiente en lorgnant et filmant les superbes façades classiques ou rococo alentour. La plupart ont été rénovées et forment un très bel ensemble architectural.

Krakow : porte et rue Florian
Krakow : porte et rue Florian
De boutiques en boutiques - il n’en manque guère sur cette rue éminemment touristique ! - nous gagnons la Grande Place centrale qui mérite bien sa réputation.
Les
                superbes perpectives de la Grande Place de Krakow
                entourant l'Ancienne Halle au Drap
Les superbes perpectives de la Grande Place de Krakow
entourant l'Ancienne Halle au Drap et le Beffroi (tour de l'Hôtel de Ville)
La tour de l'Hôtel de ville de Krakow, sur la
                Grande Place du Marché
La tour de l'Hôtel de ville de Krakow,
sur la Grande Place du Marché

La Grande Place du Marché de Krakow, avec la Halle
              aux Draps et les deux tours dissymétriques de l'église
              Notre Dame
La Grande Place du Marché de Krakow, avec la Halle aux Draps et les deux tours dissymétriques de l'église Notre Dame
Au centre du vaste espace pavé trône la Halle aux Draps, toute jaune et blanche, dominée par la haute tour en brique du beffroi gothique un peu en retrait. Une grande variété de façades d’époques hétérogènes borde la place, mais toutes présentent en commun couleur pastel, dessin original et riche ornementation.

Monique réussit à conclure quelques achats pendant que j’observe la faune locale : étudiants et étudiantes flirtant ou fouillant les étals des libraires, vendeurs de babioles ou de barbe à papa, marchands de crème glacée, vélo taxi guettant la clientèle, touristes avec Kodak ou vidéo en bandoulière... et toujours les étonnantes façades que je ne me lasse pas de détailler.
Terrasses des cafés sur la Grande Place du Marché
                de Krakow
Terrasses des cafés sur la Grande Place du Marché de Krakow

Grande Place du Marché de Krakow : marchand de glaces
Grande Place du Marché de Krakow : marchand de glaces

Grande Place du Marché de Krakow : fleuriste
Grande Place du Marché de Krakow : fleuriste

Statue du poète Mikiewicz sur la Grande Place de Krakow
Statue du poète Mikiewicz sur la Grande Place de Krakow

Nous jetons un coup d’oeil à la jolie petite église St Aldabert dont la coupole dorée brille au soleil, puis poursuivons sur la rue Grodzka. Nouvelles stations devant les magasins  d’ambre...

Devant la grande église baroque consacrée à St-Pierre et St-Paul précédée de 12 grandes statues très expressives des apôtres, la faim nous fait entrer dans le Pizza Hut local. Une fois rassasiés et ré-énergisés, nous continuons notre traversée du vieux Cracovie.

La rangée d'apôtres devant l'église St Pierre et St
              Paul de Krakow
La rangée d'apôtres devant l'église St Pierre et St Paul de Krakow
a
              façade baroque de l'église Saint-Pierre-et-Saint-Paul
La façade baroque de l'église Saint-Pierre-et-Saint-Paul

Après l’austère façade romane de St André, c'est la petite rue Kanonicza encore plus typique (tracé courbe, pavés, façades anciennes de grands hôtels baroques presque tous restaurés).

Le Wavel
        de Krakow vu du ciel
Le Wavel de Krakow vu du ciel

Nous arrivons alors sous les murailles et la barbacane de brique du Wavel, le château royal de Cracovie. Les hautes tours aux toitures de cuivre alambiquées pointent au dessus de nos têtes lorsque nous gravissons la longue rampe empierrée. Heureusement elle n'est pas trop envahie par les marchands de souvenirs... Nous choisissons les musées que nous voulons visiter en combinant leurs horaires (tous différents !) indiqués sur un grand panneau multilingue.

Le Wavel
        et la Wisla (Vistule)
Le Wavel côté ville et la Wisla (Vistule)

Cracow :
        le Wavel côté fleuve vu du ciel
Cracow : le Wavel côté fleuve vu du ciel

Wavel : tente d'apparat en soie prise aux Turcs sous
              les murs de Vienne par Jean Sobieski
Wavel : tente d'apparat en soie prise aux Turcs sous les murs de Vienne  par Jean Sobieski
Notre circuit commence par le Musée Oriental qui présente de superbes tentes, tapis, étendards, armes et cuirasses du XVIIème pris aux Turcs par les Polonais de Jean Sobieski lors de leur victoire sous les murs de Vienne.

Deux autres salles en arrière contiennent une extraordinaire collection de potiches chinoises et japonaises : la présentation dépouillée sur fond de murs gothiques en brique est parfaite, et si les pièces sont peu nombreuses (moins de 30), toutes sont des splendeurs.

Wavel : portail de marbre
Wavel : portail de marbre
Wavel
              : la salle « ßous les oiseaux »
Wavel : la salle « Aux oiseaux »

Wavel :
                portrait du roi Stanislas
Wavel : portrait du roi Stanislas

Ravis de cette première visite, nous passons à la deuxième, celle des appartements royaux. Ici beaucoup plus de faste dans la présentation des meubles, tableaux et autres objets d’art, tapisseries en particulier, qui ornent les 17 salles ouvertes au public. On y contemple bien sûr des trésors, mais les meubles énormes nécessaires pour équiper de si grandes pièces sont souvent lourds, sombres et peu élégants, l’éclairage et l’intérêt des tableaux assez variable, et l’esthétique semble souvent passer après la glorification de l’histoire de la Pologne et de ses souverains. Bref une visite riche mais un peu longue, sans charme véritable.

Wavel : la Chambre des députés
Wavel : la Chambre des députés

Dernière attraction à laquelle nous avons décidé de sacrifier : la cathédrale. Cet autre haut lieu de l’histoire polonaise est lui aussi rempli de chefs-d'oeuvre, mais leur foisonnement baroque lasse un peu. Nous restent en mémoire la chapelle Ste-Croix et ses fresques byzantines de 1470, le mausolée un peu colossal de Saint Stanislas sous son dais au milieu de l’église, et la chapelle Sigismond à l’harmonieux décor Renaissance. Les autres nombreuses chapelles sont souvent trop  peu visibles derrière les grosses grilles qui en défendent l’accès. Descente rapide dans la "Crypte des poètes" où les deux énormes tombes d’Adam Mickiewicz et de Juliusz Stowaki occupent tout l’espace par ailleurs assez réduit. Sinistre et ridicule : l’entassement des marbres funéraires a tué toute poésie.

Nous achevons par la montée dans la tour Sigismond. Son énorme charpente supporte les 4 grosses cloches de la cathédrale dont la plus  grosse, baptisée "Zygmunt", pèse 11 tonnes et mesure 2,50 m de diamètre. Le plus intéressant se révèle cependant être la vue à peu près complète sur la vieille ville dont émergent clochers et beffroi.

Chapelle Renaissance
La chapelle Renaissance accolée à la cathédrale
La cloche Zygmunt dans le clocher de la cathédrale
                de Krakow
La cloche Zygmunt dans le clocher de la cathédrale de Krakow

Il est 17:15 et les visites sont finies pour aujourd’hui. Nous traversons de nouveau la ville en revenant sur nos pas, flânant un moment dans la galerie de la Halle aux Draps convertie en souk à souvenirs pour les touristes. Ceux-ci se pressent en foule devant les anciens étals où l’on vend maintenant colifichets d’ambre, petits drapeaux et écussons polonais, statuettes "typiques", poupées en costume national, cartes postales, etc. Krakow : la Halle aux Draps illuminée
Krakow : la Halle aux Draps illuminée

cracovie-eglise-st-jean-office.
Cracow : office du soir dans l'église Saint Jean

J’attends encore Monique un bon moment à la sortie, reluquant les passants et les belles maisons autour de la place. Nous enfilons alors la rue Sw. Jana, jetant un coup d’oeil au riche retable tout doré d’une petite église, puis à une cérémonie riche de chants et d’encens se déroulant dans un autre sanctuaire près de la Porte Florian, avant de contourner la Barbacane pour retrouver notre Aigle Place Matejki.


cartes de stationnement
L'une de ces fameuses cartes de stationnement dont le fonctionnement nous avait échappé !

Il est bien là, intact mais affublé d’un "sabot" pour stationnement illégal. Nous avions pourtant adopté un emplacement affublé d’aucun panneau particulier et utilisé par bien d’autres Cracoviens... Aidés par deux aimables passants qui font pour nous l’appel nécessaire à la police, nous nous sortons sans frais de ce mauvais pas grâce aux habiles explications de Monique qui entreprend l’agent venu nous délivrer : pas de contravention pour les pauvres étrangers qui n’avaient rien compris à un système compliqué de "carta" de stationnement...
En
              contournant une autre fois la Barbacane...
En contournant une autre fois la Barbacane...

La grande synagogue de Kazimierz
La grande synagogue de Kazimierz
Commençant à nous préoccuper du bivouac de ce soir, nous explorons alors un peu les abords de Kazimierz, l’ancien quartier juif de Cracovie. Beaucoup de bruit, de crasse, peu d’intérêt hormis la vieille synagogue transformée en musée dont je prends quelques vues extérieures. Nous passons le pont sur la Wisla (Vistule) au pied du Wavel pour aller dormir beaucoup plus à l’ouest, dans un coin résidentiel en bordure du parc de Blonia.

Samedi 5 août 1995 : de KRAKOW (CRACOVIE) à MSZANA DIN (86 km)

Nuit super tranquille comme nous n’en avons pas joui depuis longtemps. De plus, le ciel nuageux nous laisse un répit pour prolonger notre repos jusqu’à 8:30. Nous nous levons alors et regagnons le centre de la ville, faisons provision de cartes de stationnement (notre mésaventure d’hier soir nous a servi de leçon !) et allons nous garer juste devant l’église Sainte Anne, à deux pas du Collegium Maius qui fut, au XVème siècle, le berceau de l’Université jagellonne (1364). La
              Grande Place, la Halle aux Draps et le Beffroi
La Grande Place, la Halle aux Draps et le Beffroi

Galerie du Musée de la Halle aux Draps avec ses
              grands tableaux historiques de Matejko
Galerie du Musée de la Halle aux Draps
avec ses grands tableaux historiques de Matejko

Nous gagnons alors la Grande Place et visitons la riche collection de peintures polonaises du XIXème logée à l’étage de la Halle aux Draps. L’éclairage est imparfait et l’aération insuffisante mais on découvre sur ses murs une belle série de chefs-d'oeuvres et surtout quelques fortes personnalités se démarquant nettement du courant académique florissant à l’époque, ici comme dans les autres capitales européenne

Matejko : détail de Hold pruski
"Hold pruski (Hommage prussien)" par Matejko (détail)

Matejko : détail de Kosciuzko pod Raciawicorn
Détail de "Kosciuzko pod Raciawicorn" par Matejko

Matejko : détail de Hold pruski - le bouffon
Détail de "Hold pruski" : le bouffon par Matejko

Matejko : détail de Kosciuzko pod Raciawicorn
Matejko : détail de "Kosciuzko pod Raciawicorn"

wypianski-autoportrait
Wypianski : autoportrait

Wypianski : autoportait avec sa femme
Wypianski : autoportait avec sa femme

Wypianski : Maternité
Wypianski : Maternité

Weiss
        : Le démon
Le démon par Weiss

Mehoffer : portrait de femme
Mehoffer : portrait de femme
Wyczolkowski : Labour en Ukraine
Wyczolkowski : Labour en Ukraine

Pendant que je traîne devant les toiles, Monique achève ses emplettes dans les boutiques de souvenirs et d’artisanat de la Halle, deux étages en dessous du musée.

En sortant, l’animation, le mouvement, les bruits et les couleurs de la place nous saisissent : marché aux fleurs, petits marchands ambulants de glace, de confiserie, de monnaie, allées et venues des passants, jeunes entassés sur les marches du monument à Mickiewicz, hordes de pigeons voletant et quêtant leur pitance... occupent tout l’espace au centre du cadre grandiose et magnifique.

Nous allons faire le tour de l’église Notre-Dame dont les deux hautes tours dissymétriques dominent la Place du Marché.
Cracow :
              l'église Notre-Dame
Cracow : l'église Notre-Dame

Krakow
              : nef et choeur de l'Église Notre Dame
Krakow : nef et choeur de l'Église Notre Dame
Son intérieur, obscur et touffu, est empli d’autels sombres et dorés et de chapelles latérales. Vierge à l'Enfant de Kruzkwa
Vierge à l'Enfant de Kruzkwa

Christ du Crucifix de Wit Stowsz
Christ du Crucifix de Wit Stowsz
Deux chefs-d'oeuvre ressortent du lot : le crucifix de Wit Stwosz à l’extrémité du bas côté droit, pathétique sculpture de pierre polychrome, et le polyptyque du maître autel (13 m de haut et 11 m de large en tilleul sculpté et peint) représentant la Dormition de la Vierge. Il y a foule, c’est donc à travers le téléobjectif de ma caméra vidéo que j’en apprécie au mieux les détails...

Polyptique de la Dormition de la Vierge sur le maître
              autel de l'église Notre-Dame de Krakow
Polyptique de la Dormition de la Vierge
sur le maître autel de l'église Notre-Dame de Krakow
Église Notre-Dame de Krakow : détail du polyptique du
              maître autel
Église Notre-Dame de Krakow : détail du polyptique du maître autel

Juste à côté la petite place Notre-Dame, de forme irrégulière, accueille l’église Ste Barbe dont la façade s’orne de quatre belles statues évoquant le Christ et ses apôtres au Mont des Oliviers.

Depuis la Petite Place du Marché voisine, bordée de vieux et dignes immeubles comme dans toute la vieille ville, nous gagnons la place Sw. Ducha où trône le théâtre, une pièce montée rococo XIXème typiquement autrichienne débordant de stucs et de statues, entourée de parterres de fleurs. 

Le
              Grand Théâtre Slowacki de Krakow
Le Grand Théâtre Slowacki de Krakow
Krakow : les tours de Notre Dame depuis le theatre
              Slowacki
Krakow : les tours de Notre Dame depuis le théâtre Slowacki

Un peu en arrière, cachée dans de grands arbres, la petite église Ste Croix présente une voûte en palmier reposant sur une colonne unique. Nous l’apercevons à peine depuis la grille en arrière de la porte, l’église n’étant pleinement accessible qu’aux heures d’office.

Nous arrivons alors à la Porte Florian que nous passons rapidement, nous amusant plutôt à examiner les horreurs picturales accrochées sur le côté intérieur de la muraille. Un bel échantillon d'art popu et « touristique» !
La Rue Florian : un bel échantillon d'art popu et « touristique» !


Contraste saisissant, à deux pas se trouve le Musée Czartoryski exposant l’extraordinaire collection de peintures rassemblée par cette richissime famille aristocratique de la vieille Pologne.

Je flâne longuement devant les précieux tableaux italiens, hollandais ou flamands et devant quelques autres pièces du butin pris sur les Turcs devant Vienne (armes, tentes de soie et tapis...), avant de rejoindre Monique qui m’a précédé dans l’Aigle.

Daddi : Groupe de saints
Musée Czartoryski : "Groupe de saints" par Daddi
Le Maitre Émilien : Brutus et Portia
Musée Czartoryski : "Brutus et Portia" par Le Maitre Émilien

Del Ponte : Tristan et Iseult
Musée Czartoryski : "Tristan et Iseult" par Del Ponte
Klarysek : La Vierge
Musée Czartoryski : "La Vierge" par Klarysek

Stefano : Adoration des bergers
Musée Czartoryski : "Adoration des bergers" par Stefano
Lotto : Adoration
Musée Czartoryski : "Adoration" par Lotto

Leonardo da Vinci : La Dame à l'Hermine
Musée Czartoryski : "La Dame à l'Hermine" par Leonardo da Vinci

Nelcher : Portrait d'un garçon en costume polonais
Musée Czartoryski : "Portrait d'un garçon en costume polonais" par Nelcher
Tosini : Venus Victrix
Musée Czartoryski : "Venus Victrix" par Tosini

De Blieck : Étude d'architecture
Musée Czartoryski : "Étude d'architecture" par De Blieck

Vroom : Panorama
Musée Czartoryski : "Panorama" par Vroom

Shoeff : Panorama
Musée Czartoryski : "Panorama"par Shoeff

Maes : Portrait d'un garcon en Amour
Musée Czartoryski : 'Portrait d'un garçon en Amour" par Maes
Vries : Portrait d'homme.
Musée Czartoryski : "Portrait d'homme" par Vries

Dubois : Panorama
Musée Czartoryski : "Panorama" par Dubois
Victors : Chat et coq
Musée Czartoryski : "Chat et coq" par Victors

Rembrandt : Panorama du Bon Samaritain
Musée Czartoryski : le "Bon Samaritain" par Rembrandt

Rembrandt : Le Bon Samaritain (détail)
Musée Czartoryski : détail du "Bon Samaritain" par Rembrandt

Krakow : façade sur la Rue de l'Université
Krakow : façade sur la Rue de l'Université

Un dernier tour dans la magnifique cour à arcades XVème du Collegium Maius, la première université de Pologne

cracow: cour-a-arcades du collegium maius
Krakow : cour à arcades XVème du Collegium Maius
Krakow
                : cour à arcades XVème du Collegium Maius
Krakow : cour à arcades XVème du Collegium Maius

Krakow : cour à arcades XVème du Collegium Maius
Krakow : cour à arcades XVème du Collegium Maius

Nous quittons alors la vieille ville pour gagner le tertre de Kociuszko, à quelques kilomètres au nord ouest.

Krakow : le Tertre de Kosciuszko
Krakow : le Tertre de Kosciuszko
Encore une fois rien n'en indique le chemin et c’est par hasard, en faisant demi-tour sur la grande avenue longeant le parc de Blonia (A. Pusczkina), que j’aperçois le sommet arrondi du tertre émergeant des arbres. Après un autre bon dix minutes de recherches, nous dégotons enfin la petite rue qui grimpe vers la station de radio installée dans les fortifications de brique entourant le site. Il n'en coûte qu'un zloty pour traverser la chapelle commémorative et grimper le sentier hélicoïdal qui nous hisse sur les 30 m du tertre.

A l'est s'offre une très belle vue panoramique sur l’ensemble de la ville de Cracovie; les clochers et les tours de la vieille ville tranchent sur les grands immeubles blancs plus récents des faubourgs. Vers l’ouest où le soleil s’apprête à se coucher, une campagne verdoyante, boisée et accidentée encadre le cours sinueux de la Vistule.

Après cette dernière vue générale de la grande ville, je tiens à aller voir le vieux cimetière juif entourant la synagogue de Remu’h. Retour au quartier de Kazimierz pour finalement nous heurter à une porte close : la dernière visite était à 16:00, or il est déjà 18:15 Le mur
                  du cimetière juif de Kazimierz, constitué de vieilles
                  stèles recouvertes de caractères hébreux
Le mur du cimetière juif de Kazimierz, constitué de vieilles stèles recouvertes de caractères hébreux

Il est temps de quitter la grande ville pour aller dormir au calme à la campagne. Nous ne visiterons donc pas le Café Jarna Michalka dont le décor Art Déco apereçu sur des cartes postales aurait bien mérité un détour...

Cafe Jarna Michalka : la salle verte
Café Jarna Michalka : la Salle Verte

Café Jarna Michalka : la porte Frycz
Café Jarna Michalka : la porte Frycz
Café Jarna Michalka : détail de la porte Frycz
Café Jarna Michalka : détail de la porte Frycz

Cafe Jarna Michalka : vitrail de la salle verte
Cafe Jarna Michalka : vitrail de la Salle Verte

Nous quittons alors définitivement Cracovie pour gagner au sud les Tatry (Région des Monts Tatras) en empruntant un bon bout d’autoroute en direction de Rabka. A Lubien nous laissons la grande route pour bifurquer vers l’est et chercher un bivouac tranquille. Nous pensons le trouver sur une place déserte de Mszana Din., un peu à l’écart de la grande route et tout près de l’église.



Juillet-août 1995 en Pologne : 6. des TATRAS à PRAGUE

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