Plage de
              Val-André La France en diagonale,
d’Annecy à Brest


Juillet-août 2003


Carnet de route et images du voyage
(519 extraites pour la plupart de mes vidéos)


Monique et Jean-Paul MOUREZ
à bord de l’Aigle




1. De MONTRÉAL à REDON, du 21 juillet au 5 août 2003 - 2. De REDON à SAINT-GELVEN, le 6 août 2003 - 3. De SAINT-GUELVEN à GUIMILIAU le 7 août 2003 - 4. De GUIMILIAU à SAINT-THEGONNEC le 7 août 2003 - 5. De SAINT-THEGONNEC à CORN-AR-GAZEL le 8 août 2003

6. De CORN-AR-GAZEL à PERROS GUIREC le 9 août 2003 - 7. De PERROS-GUIREC au VAL-ANDRÉ le 10 août 2003- 8. Du VAL-ANDRÉ à HERMANVILLE le 11 août 2003 - 9. D’HERMANVILLE au Col de PAVEZIN du 20 au 22 août -10. Du Col de PAVEZIN à OUTREMONT, du 23 au 26 août 2003.




1. De MONTRÉAL à REDON


Lundi 21 et mardi 22 juillet 2003 : de MONTRÉAL à ST-JORIOZ

Nous quittons Montréal le lundi 21 juillet, après 4 semaines de travail intensif dans le nouvel appartement de Juliette. Épuisés, ne voyant pas le bout de notre entreprise, souffrant de maux divers liés à notre peu d’entraînement et à la soudaineté de notre mise en route (douleurs dorsales et du canal carpien, crampes, contusions, écorchures, etc.), nous avons abandonné le chantier le lendemain du déménagement de notre fille le samedi 19 juillet pour profiter un peu de notre balcon et tâcher de récupérer un peu. Quelques téléphones aux agences de voyage permettent à Monique de nous dégotter une envolée vers Lyon pour lundi soir le 21. Juliette obtient de son patron de prendre la soirée pour nous conduire à l’aéroport de Mirabel (elle rattrapera son temps les soirs suivants…) et nous passons les barrières de sécurité à 22:15 pour enfin décoller à l’heure prévue sur Air Transat. Les 6 heures de vol nous paraissent presque confortables, Monique ayant réussi à réserver des places avec espace pour les jambes (la rangée 13 de l’Airbus 330 correspondant aux issues de secours).

Débarquement à Lyon-St-Exupéry mardi le 22 à midi. Le temps a passé d’autant plus vite pour moi que j’ai relu avec plaisir les aventures d’Harry Potter dans « La chambre des secrets ». Une heure d’attente pour récupérer nos bagages, 45 minutes de navette pour nous rendre à la gare de Perrache, enfin à 14:30 nous sommes devant la grande maison de Sainte-Foy où nous attend notre Aigle, obligeamment amené par René-Pierre. Une rapide visite à la voisine Alice nous permet de récupérer les clés, et nous entreprenons de regarnir notre camion des effets entreposés dans le grenier ou dans la cave : réserves de nourriture, produits de toilette ou cosmétiques, médicaments, linge propre et autres équipements nécessaires aux cinq semaines que nous nous apprêtons à passer sur les routes de France.

Quelques téléphones et un petit somme pour Monique pendant que je fais le plein d’eau et m’assure du bon état technique de notre véhicule... Enfin vers 18:30 nous prenons la route de St-Jorioz où nous voulons rejoindre Jehanne seule au chalet en compagnie de Justin et de Julie. Plein d’essence en passant à la Mulatière (le litre d’essence ici coûte 99 centimes d’euros, soit plus du double de chez nous…), puis nous enfilons la nationale aux incessants ronds points de la banlieue est de Lyon. La fatigue se fait sentir et je dois être très attentif à maintenir ma vigilance. La route nous est bien connue et ne nous offre aucune surprise. Enfin, passé 22:00 nous virons sur l’impasse des Marais et immobilisons notre Aigle au pied de l’escalier de l’«Adret ».

Malgré le chaleureux accueil de Jehanne nous ne nous attardons pas à échanger : nous sommes épuisés. Un rafraîchissement et au lit, pour une fois sur un confortable grand lit du chalet, dans la chaleur moite de cette fin de journée caniculaire.


Mercredi 23 juillet 2003 : SAINT-JORIOZ

Endormissement un peu difficile malgré la fatigue… mais nous nous réveillons à midi après plus d’un tour de cadran ! Il fait très chaud (32°C) et très humide au bord du lac, l’ambiance moite n’incite guère à l’activité. Monique passe de grands moments à échanger avec sa mère pendant que je traîne un peu, toujours désorienté par le décalage horaire; puis je fais quelques rangements et nettoyages dans l’Aigle qui en a bien besoin. Pas de fuite dans le toit ni dans les circuits d’eau cette fois-ci, mais bien des détails sont à parfaire et la carrosserie montre de plus en plus le besoin d’une intégrale remise en état (redressement des pare-chocs, dérouillage, peinture complète, etc.). De plus la mousse des banquettes est de plus en plus affaissée, le velours gris de leurs housses est râpé et le tapis avant, sale et usé, ne tient plus en place… Faute d’outils et de matériaux, de temps et de collaboration de Monique, tout ceci sera à reprendre plus tard. Je me contente donc d’un rapide nettoyage. Le lavage extérieur offre au moins l’occasion d’un pataugeage rafraîchissant ! Souper puis coucher tôt, même si le sommeil tarde à venir.


Jeudi 24 juillet 2003 : SAINT-JORIOZ

Autre journée très chaude. Nous ne quittons pas le chalet où René-Pierre et Jocelyne nous rejoignent en fin de matinée. Je poursuis mes vagues besognes tandis que Monique consacre une bonne partie de l’après-midi à discuter avec son frère de la situation familiale. J’en profite pour échanger de mon côté un bon moment avec Jocelyne.

Mise à niveau des batteries, de l’huile, du vase d’expansion… nous serons prêts à partir demain.

A
              table à St-Jorioz sous la charmille
St-Jorioz : la grande table familiale sous la charmille
Agréable souper tous ensemble sur la terrasse du chalet, devant le magnifique panorama des montagnes et du lac que je ne me lasse pas d’admirer. À nouveau sommeil difficile, autant à cause de la chaleur que du décalage horaire toujours dérangeant.

St-Jorioz : Justin et Jehanne à table
St-Jorioz : Justin et Jehanne à table


Vendredi 25 juillet 2003 : de SAINT-JORIOZ à COUTY

Lever plus tôt, derniers préparatifs de Monique qui renonce à achever les retouches de son ensemble amené exprès pour le mariage de Sophie en Normandie. Nous quittons enfin St-Jorioz et ses aimables hôtes vers 17:00, après que René-Pierre et Jocelyne soient revenus de la gare d’Annecy avec Perrine et une amie qu’ils sont allés accueillir.

Chaussée un peu encombrée aux abords du lac, puis parcours vallonné et lent de la route des Creuses. Nous sommes à 19:30 à Couty où Marie-France - dont c’est l’anniversaire - nous accueille pour un copieux buffet auquel elle a convié Michèle et Henri, Jean-Claude et Geneviève, Toutou…
Couty : Marie-France fête son anniversaire avec ses
              petites-filles
Couty : Marie-France fête son anniversaire avec ses petites-filles

Couty-anniversaire-Marie-France
Couty : Monique fête l'anniversaire de Marie-France

Les conversations vont bon train autour de la grande table dressée sur la terrasse, tandis que Paul, aux prises avec une sévère crise de goutte, nous offre un excellent Médoc tout en sirotant son eau minérale… Après cette joyeuse soirée, Marie-France nous fait faire le tour des remarquables rénovations qu’elle a entrepris dans le manoir. Nous nous endormons enfin dans notre Aigle stationné au pied de l’appartement de Toutou. Couty : Michèle, Ulysse et Geneviève J.
Couty : Michèle, Ulysse et Geneviève J.


Samedi 26 juillet 2003 : COUTY

Lever tard, il fait encore très chaud… Nous déjeunons chez Michèle et Henri, occasion de parler de leur vie de retraités, de leur installation à Annecy, de leurs démêlés avec leur locataire de Couty et du devenir de Philippe et Frédéric… En après-midi je vais chercher huile à moteur et autres fournitures pour procéder à la vidange de l'Aigle. Visite de Charles et Suzie J. chez Marie-France. Le soir, souper avec Toutou et coucher à nouveau dans l’Aigle.


Dimanche 27 juillet 2003 : de COUTY à STE-FOY
Lever à 9:00 pour descendre prendre chez elle Geneviève qui nous a préparé une jolie balade  autour du Lac du Bourget. Nous allons d’abord faire quelques courses d’épicerie à l’Intermarché (où nous rencontrons Toutou !) puis en route vers la Chambotte par de toutes petites routes qui grimpent en lacets. Le ciel, variable, se découvre un peu pour nous permettre d’admirer le superbe panorama sur le lac depuis la terrasse de l’auberge. Lac-du-Bourget-depuis-La-Chambotte
Lac du Bourget depuis la Chambotte

Lac-du-Bourget-et-abbaye-de-Hautecombe-depuis-la-Chambotte
Lac du Bourget et abbaye de Hautecombe depuis la Chambotte

Une vive descente nous entraîne jusqu’à Chanaz et son écluse. Nous pique-niquons au bord du Canal, sous un orage qui brusquement se déchaîne tandis que s’abattent des trombes d’eau.

Après un peu de flânerie dans ce coin charmant,  Geneviève nous offre un pot dans une auberge au bout du lac, sous un ciel encore chargé et parfois humide mais avec une température nettement adoucie (autour de 20°). Nous revenons à Rumilly en empruntant la route spectaculaire qui s’enfonce dans la gorge abrupte du Val du Fier. Lac-du-Bourget-Jean-Paul-et-Monique-a-la-terrasse
Lac du Bourget : Jean-Paul et Monique à la terrasse

Adieux à Geneviève et à son bouillant époux qui entame un argument péremptoire avec moi à propos des « déserteurs » de la guerre du Viêt-Nam et entend me vanter les charmes des USA… et bise à sa charmante fille Sophie que Monique compte bien mettre en relations – au moins par courriel - avec nos enfants. Nous repassons à Couty faire nos adieux aux oncles et tantes, puis prenons la route de Lyon.

Souper en route en quittant l’autoroute à St-Genix. À 22:45 nous stationnons devant la maison de Ste-Foy. Monique prend le temps d’appeler sa sœur Anne, puis sa mère et René-Pierre tandis que je cherche quelques effets oubliés lors de notre bref passage mardi dernier. Le sommeil vient rapidement lorsque nous nous endormons dans notre Aigle.


Lundi 28 juillet 2003 : de STE-FOY à CHOUVIGNY (196 Km)

Il fait maintenant nettement plus frais et les effets du décalage horaire ont fini par s’estomper, si bien que je dors cette fois-ci beaucoup mieux. Après un dernier téléphone à sa mère pour Monique, et quelques rangements de dernière minute pour moi, nous prenons la route vers l’ouest. Comme nous voulons rallier Pornic sur la côte vendéenne, nous infléchissons notre itinéraire plus au sud qu’à l’habitude. Tarare puis Roanne sont le passage obligé à travers les Monts du Lyonnais puis du Forez. À La Palisse nous bifurquons vers Vichy.

Vichy
              : les thermes mauresques
Vichy : les thermes mauresques
Petit tour dans le centre-ville chic et cossu de la fameuse ville d’eau qui a bien mis en valeur son héritage Second Empire (vieux hôtels destinés aux curistes, Parc des Sources, établissements thermaux…). Après un petit parcours motorisé qui nous fait reconnaître le cœur de la ville, nous stationnons au pied de la coupole néo-mauresque du Centre thermal des Dômes et nous enfilons dans les ruelles pour gagner la poste. Retour par le Parc des Sources et ses galeries couvertes à l’élégant décor Art Nouveau. Ambiance un peu snob, un rien surannée… sous un clair soleil qui fait tout accepter avec bonne humeur.

Avant de partir, un détour entre parcs et établissements thermaux nous mène dans le vieux Vichy, près du Pavillon Sévigné où séjournait la fameuse marquise venue « prendre les eaux », puis dans l’église Saint Blaise (1925-1937) au style Art Déco d’inspiration vaguement byzantine - assez inattendu et pas des plus réussis à mon avis. Vichy : nef de l'église St-Blaise
Vichy : nef de l'église St-Blaise

Nous décidons de gagner ensuite la Vallée de la Sioule dont les méandres encaissés se lovent dans les collines auvergnates à l’ouest. Route légèrement accidentée jusqu’à la jolie vallée qui me fait beaucoup penser à l’Orne et à ma Suisse Normande natale. Visite de l’église St-Léger à Ébreuil (Xème au XIIIème) qui a conservé quelques originales fresques médiévales.

Château
              de Chouvigny dans la vallée de la Sioule
Château de Chouvigny dans la vallée de la Sioule
Nous montons au château-fort de Chouvigny très restauré que nous ne visitons pas mais dont nous admirons le site en nid d’aigle. Puis c’est le parcours accidenté des granitiques gorges de Chouvigny où vallées étranglées et courts défilés se succèdent. Nous faisons étape sur une aire de débarquement de kayak. Je change l’huile de l’Aigle pendant que Monique prépare le souper. Commence alors une nuit des plus calmes, bercée par le clapotis des remous de la rivière au cours rapide.


Mardi 29 juillet 2003 : du Pont de MENAT à la SANDOURERIE (Châtellerault)
Pont-de-Menat-sur-la-Sioule
Pont de Menat sur la Sioule
Beau temps et soleil radieux au réveil. La route de vallée se poursuit, charmante, qui passe par le Pont-de-Menat (beau pont romain à dos d’âne) avant de monter jusqu’aux ruines du Château-Rocher, près de St-Rémy-de-Blot. Depuis les restes de ses tours et de ses remparts s’étend une très belle vue sur un coude de la Sioule formant un méandre encaissé. Au Pont de Brainant nous abandonnons la rivière pour reprendre la direction du nord. Plusieurs tentatives pour rejoindre Édouard aux Moustiers restent vaines, tandis que nous montons vers Montluçon où nous faisons le plein d’essence et le marché au Carrefour local. Dédale de jolies routes de campagne, emprunté au guide du Reader Digest : La France des routes tranquilles

À La Châtre, appel à Annie qui nous invite à passer la voir avec Yves dans sa maison de campagne de la Sandourerie, près de Châtellerault. J’accélère un peu (de 80 à 100 Km/h…) et nous arrivons passé 20:00 dans la petite maison rurale patiemment agrandie et aménagée avec beaucoup de goût par Yves et Annie. Sympathiques retrouvailles, délicieux repas, agréable soirée sur la terrasse près de la piscine dont le décore champêtre s’illumine sous le feu des projecteurs. Coucher dans notre Aigle passé minuit.
Céramique marocaine sur un mur de a Sandourerie
Céramique marocaine sur un mur de a Sandourerie



Mercredi 30 juillet 2003 : de CHATELLERAULT à ST-PHILIBERT de GRAND-LIEU

Sandourerie-carrelage-fontaine
La Sandourerie : carrelage de la fontaine


Sommeil paisible, réveil sous une pluie passagère. Nous déjeunons à 9:00 avec Annie; Yves nous rejoint un quart d’heure plus tard et nous quitte rapidement, en retard à un rendez-vous pour une visite de maison (destinée à Juliette et Adam ?).

Nous finissons par rejoindre Jacques B. au téléphone dans sa pharmacie du Jura. Il nous donne le numéro du nouveau portable d’Édouard (que celui-ci avait omis de transmettre à la famille…) et nous le rejoignons enfin. Il nous attend demain ou après-demain aux Moustiers-en-Retz. Nous quittons enfin Annie vers 10:30, nantis d’une bonne bouteille de vin de cerises et d’un sablé local au beurre.

Route tranquille vers Châtellerault, puis Lencloître où nous déjeunons sous les platanes de la place du marché. Puis c’est Mirebeau, Airvault, Bressuire, par des petites départementales fort peu fréquentées qui conviennent tout à fait à notre vitesse de croisière (80/90 Km/h).

À Mauléon, au sud de Cholet, nous bifurquons pour gagner Maulevrier où nous voulons visiter le Parc Oriental, un superbe jardin d’inspiration japonaise repéré dans un livre offert par Maman. Nous y passerons près de deux heures à nous balader dans ses allées entourant une grande pièce d’eau.




Maulevrier-Parc-oriental
Parc oriental de Maulevrier

Parc oriental de Maulevrier : embarcadère
Parc oriental de Maulevrier : embarcadère
Parc oriental de Maulevrier : les lanternes
Parc oriental de Maulevrier : les lanternes

Parc
              oriental de Maulevrier : le pont
Parc oriental de Maulevrier : le pont
Parc
              oriental de Maulevrier : au bord de l'étang
Parc oriental de Maulevrier : au bord de l'étang

Parc oriental de Maulevrier : le lac en automne
Parc oriental de Maulevrier : le lac en automne

Parc oriental de Maulevrier : le pont et l'île
Parc oriental de Maulevrier : le pont et l'île
Parc oriental de Maulevrier : le pont et l'île
Parc oriental de Maulevrier : le pont et l'île

Parc
        oriental de Maulevrier : l'île et ses bonzai
Parc oriental de Maulevrier : l'île et ses bonzai

Puis nous repartons pour une trentaine de kilomètres jusqu’au château du Puy-du-Fou où nous arrivons à 18:45. Les « attractions » médiévales du Grand Parc ferment dans 10 minutes, et le grand spectacle de son et lumière a lieu seulement les vendredi et samedi : il faudra revenir une autre fois après avoir réservé… Puy-du-Fou
              : annonce du spectacle
Puy-du-Fou : annonce du spectacle

Un autre bout de route plein ouest dans la campagne nous fait affronter le soleil couchant. Nous nous arrêtons enfin au bord de la rivière, la Boulogne, sur une grande place vide à St-Philibert-de-Grand-Lieu, en face du camping.


Jeudi 31 juillet 2003 : de ST-PHILIBERT aux MOUSTIERS-EN-RETZ

Devant notre bivouac à St-Philibert-de-Grand-Llieu
Devant notre bivouac à St-Philibert-de-Grand-Lieu

Nuit fort tranquille et au frais, à l’ombre de grands arbres, au bord de la rivière qui nous sépare du camping municipal.

Nous reprenons la route vers 9:30, en constatant que notre bivouac offrait toilette et point d’eau, un luxe encore rare en France et dont nous n’avons heureusement pas besoin.

Une petite heure de route dans un paysage de plus en plus plat, où les maisons blanches couvertes de tuiles romaines aux douces teintes orangées se passent d’étage et s’alignent le long de la route, et nous arrivons à l’ex-gare des Moustiers où nous accueillent Édouard et Aimée. Chaleureuses retrouvailles, tour de la propriété pour constater l’avancement des travaux (peu évident à nos yeux non-avertis…) et le dynamisme des entreprises Barbe qui accouchent d’un autre méga-projet : un immense garage au fond du terrain. Il isolera  la maison du stationnement de la nouvelle gare et, lorsqu’il sera pourvu d’un étage, pourra être éventuellement transformé en logement indépendant et devenir une autre résidence de vacances… Dominique – le principal artisan de ces ambitieux projets - a également construit l’escalier en chêne de l’ex- petite maison du garde-barrière mais pour le reste, le déblaiement du terrain, son aménagement et les finitions des zones d’habitations n’ont pratiquement pas avancé depuis un an.

La température monte de façon sensible durant la journée consacrée aux discussions, à la narration et au visionnement (sur l’écran de la caméra) de nos propres travaux chez Juliette à Montréal. Après un copieux repas bien arrosé en compagnie des enfants de Dominique (Édouard junior, Guillaume et Louise), nous dormons sur le stationnement devant la maison, l’Aigle bien calé à niveau et branché sur le secteur. Les
              Moutiers-en Retz : l'Aigle devant la gare
Les Moutiers-en Retz : l'Aigle devant la gare


Vendredi 1er août 2003 : LES MOUSTIERS-EN-RETZ

Les
              Moutiers-en Retz : Louise
Les Moutiers-en Retz : Louise

Lever un peu tard… J’accompagne Édouard à Pornic faire quelques courses puis j’entreprends le ponçage de la coque du voilier qui attend sa remise en état sur la terrasse depuis 2 ans. Les enfants jouent autour de nous dans le jardin.

Les
        Moutiers : Marie et Louise
Les Moustiers : Marie et Louise

Les
          Moutiers : Marie et son bouquet de fleurs de pisselit
Les Moustiers : Marie et son bouquet de fleurs de pissenlit

La soirée se termine par un autre repas bien arrosé. Fatigués par la grosse chaleur qui a repris, nous nous couchons vers 23:00.


Samedi 2 août 2003 : LES MOUSTIERS-EN-RETZ
Je poursuis le ponçage du bateau, assez laborieux et pénible dans la chaleur qui continue. Monique commence une lessive, fait du rangement et cuisine avec Aimée, jusqu’à ce que celle-ci parte avec Édouard participer à un anniversaire de mariage près de Rennes. Elle s'attaque alors au rebouchage des trous dans la coque du bateau. Moutiers : Monique calfate le bateau
Les Moustiers : Monique calfate le bateau

En après-midi je mets de l’ordre et nettoie le terrain, puis entreprends la réparation du portail défoncé par Dominique lors des travaux. Je balaie le sol du garage tandis qu’Édouard et Guillaume, d’une force et d’une résistance étonnantes pour leur âge, montent au deuxième étage du chantier les parpaings empilés sur deux palettes devant l’entrée du garage. En milieu d’après-midi Gérard et Joëlle P. qui font un « tour de France des amis » se présentent à la gare. En l’absence des propriétaires Monique les accueille et leur fait visiter les lieux. Ils nous quittent lorsqu’arrivent Dominique et Françoise. Longues discussions avec Dominique lors du repas animé. Nous allons nous coucher lorsqu’il nous quitte pour aller accueillir sa sœur Anne-Cécile, Jean-Philippe et leurs trois enfants à la gare de Nantes.


Dimanche 3 août 2003 : LES MOUSTIERS-EN-RETZ

Bonjour
                Anne-Cécile !
Bonjour Anne-Cécile !
Le rythme de travail ralentit avec la chaleur qui s’accentue, tandis que croit l’agitation due à la présence des 6 enfants qui jouent, crient, courent partout… Retrouvailles joyeuses avec Anne-Cécile, longues discussions sur leur séjour au Brunei et leur prochain transfert au Gabon, l’éducation et le devenir des enfants.

Dominique nous mitonne un délicieux repas gastronomique. De retour en fin d’après-midi, Édouard joue à fond son rôle de patriarche, quoiqu’un peu fatigué par la chaleur et dérangé par l’agitation des enfants qui ajoutent leur part de désordre… Moutiers : à la cuisine
Les Moutiers-en-Retz : à la cuisine

Dominique nous quitte en fin de journée avec Françoise. Tard le soir, lorsque la chaleur baisse enfin, balade vers la plage dans les rues désertées de la petite station balnéaire.


Lundi 4 août 2003 : LES MOUSTIERS-EN-RETZ

Les-Moutiers-en-Retz : Édourd à la ponceuse
Les-Moutiers-en-Retz : Édouard à la ponceuse
Très amorti par la chaleur qui semble encore s’accentuer, je continue le ponçage du bateau dont Édouard finit par prendre le relai; puis j'achève la réparation du portail.

Mais, barbouillé par – je crois – la surconsommation de melon, je passe la fin de l’après-midi à lire un roman que Jean-Philippe m’a laissé sous la main, en tâchant de profiter de la relative fraîcheur de la grande salle.

Puis je vais passer un moment avec les deux filles qui jouent à la dînette dans l'Aigle. Elle me narrent chacune à leur façon leur vision des aventures d'Harry Potter dont elles ont vu et revu les exploits sur le magnétoscope familial.
Les Moustiers-en-Retz : Marie et Louise racontent
                Harry Potter à Jean-Paul
Dans l'Aigle, Marie et Louise racontent Harry Potter à Jean-Paul

Dominique fait la pause après le travail
Dominique fait la pause après le travail
En fin de soirée Dominique est de retour de Redon après sa journée de travail dans son cabinet médical. Je l’aide à déplacer le bois de charpente entassé sur le terrain jusque dans le garage mais dois abandonner avant la fin, épuisé par l’effort. Dans l’obscurité Édouard Jr achève le travail avec son père.

Pour le souper Édouard (senior) a préparé une délicieuse soupe de poisson dont nous nous régalons mais il se retire ensuite rapidement, lui aussi fatigué et dérangé par la chaleur. Je reste à discuter avec Dominique et Anne-Cécile du devenir de la maison des Moustiers et de la conduite des travaux jusque tard dans la nuit (3:00). Une fraîcheur relative (23°C) rend alors l’Aigle confortable…


Mardi 5 août 2003 : des MOUSTIERS à REDON

En fin de matinée je fixe la nouvelle antenne satellite sur la façade sud de la gare mais dois subir l’assaut du soleil de plomb qui m’assomme et m’obligera à faire une sieste après le repas.

Marie et Louise coiffent Dominique
Marie et Louise coiffent Dominique
Dominique déploie son habituelle énergie pour mettre un peu d’ordre sur le chantier, préparer un voyage à la déchetterie… Il nous accommode aussi un autre délicieux déjeuner (médaillons d’huître…), occasion d’une non moins délectablee dégustation de vins. Grâce à lui nous découvrons ainsi plusieurs vins de Loire très personnalisés qui font penser l’un à un Riesling, un autre à un Bordeaux liquoreux.

En après-midi il achève l’enduit de la grande chambre de la petite maison. Moustiers : Dominique applique l'enduit sur le
                plâtre de la chambre
Les Moustiers : Dominique applique l'enduit sur le plâtre de la chambre

...
          tandis qu'Anne-Cécile et Monique discutent décoration
... tandis qu'Anne-Cécile et Monique discutent décoration

Je passe la méridienne allongé dans le petit salon (la pièce la moins chaude de la maison !) à revoir avec les enfants Crocodile Dundee sur le magnétosope que j’ai réparé hier. Moustiers-en-Retz : les garçons devant la TV
Moustiers-en-Retz : les garçons devant la TV

Un peu remonté par cette pause, je vais ajuster les battants du portail dont les pentures avaient été déformées par l’EDF et passe enfin un bon moment avec Anne-Cécile à faire le tour du bateau pour relever toutes les petites réparations à effectuer sur l’accastillage avant de le mettre à l’eau.

Le-port-de-plaisance de Redon
                sur-le-canal-de-Brest-a-Nantes
Le port de plaisance de Redon sur le canal de Brest à Nantes
Il est passé 20:00 lorsque, après un casse-croûte léger et de chaleureuses embrassades avec toute la famille, nous reprenons notre route vers le nord. Il fait plus frais, la lumière diminue pour disparaître presque complètement quand nous arrivons à Redon. Après nous être un peu égarés dans l’obscurité le long du canal, nous trouvons le chemin du port de plaisance dans la « ville aux trois rivières » et allons installer notre bivouac sur le chemin de halage, au bout du Chemin sous la Marée et au bord de la Vilaine,  près de  deux pénichettes qui suscitent ma curiosité et mon envie.




2. De REDON à ST-GELVEN


Mercredi 6 août 2003 : de REDON à ST-GELVEN (N 164)

Redon : bivouac au bord de la Vilaine
Redon : bivouac sur le Chemin sous la Marée, au bord de la Vilaine
Excellente nuit, paisible et fraîche sous les grands arbres.



Une des pénichettes largue les amarres vers 9:15, le démarrage de son moteur me réveille… Sitôt levés, nous allons refaire le plein de denrées fraîches au magasin Leclerc local. J'en profite pour compléter le niveau de notre réservoir d'essence et nous prenons la route du nord, à travers une campagne vallonnée jaunie par la sécheresse et la canicule.
Redon-port-plaisance
Redon : houseboat sur le Canal de Brest à Nantes

Redon-pecheur-au-bord-de-la-Vilaine
Redon : pêcheur au bord de la Vilaine
Déjeuner sur la place d'un village dans une chaleur incommodante malgré l'ombre des tilleuls. Notre route suit le canal de Nantes à Brest, offrant de temps à autre une échappée sur ses eaux dormantes et ses rives boisées.

À Malestroit arrêt pour errer sur la grande place aux maisons anciennes et fleuries. Je fais le tour extérieur de l'église mais elle est fermée de 12:00 à 14:00, je ne pourrai donc en admirer l'intérieur.
Malestroit : rosace et puits
Malestroit : rosace de l'église et puits

Malestroit
Malestroit : maison fleurie à encorbellement
Malestroit : maison fleurie à encorbellement
                détail
Malestroit : maison fleurie à encorbellement détail

Malestroit-baie-flamboyante-de-l'eglise
Malestroit : baie flamboyante de l'église
Malestroit : fontaine à margelle près de l'église
Malestroit : puits à margelle - ou fontaine - près de l'église

Malestroit-porche-lateral-de-l'eglise
Malestroit : porche latéral de l'église

Malestroit : lion maitrisé sur le portail de
                l'église
Malestroit : lion maitrisé sur le portail de l'église
Malestroit-taureau
Malestroit : taureau sur le portail de l'église

Malestroit : abdidiole de l'église avec
                    corbeaux
Malestroit : abdidiole de l'église avec corbeaux
Malestroit : corbeaux sur l'absidiole
Malestroit : corbeaux sur l'absidiole

  Malestroit-corbeau-sur-l'absidiole
Malestroit : corbeau sur l'absidiole

Malestroit : maisons à colombages et poutres
                sculptées
Malestroit : maisons à colombages et poutres sculptées
Malestroit : maisons à colombages et sculptures
Malestroit : maisons à colombages et sculptures

Malestroit : sculptures sur maison à colombages
Malestroit : maisons à colombages, détail des sculptures
Malestroit : maisons à colombages, détail des
                sculptures
Malestroit : maisons à colombages, détail des sculptures

Nous reprenons la route jusqu'à Josselin. Après un coup d'œil aux tours et aux murailles médiévales imposantes du château des Rohan...

Josselin : les hauts murs du château au-dessus du
                canal
Josselin : les hauts murs du château au-dessus du canal
Le château de Josselin et le port fluvial
Le château de Josselin et le port fluvial

...nous allons stationner à l'ombre de la basilique Notre-Dame du Roncier... Josselin : l'Aigle devant l'église
                  N-D-du-Roncier
Josselin : l'Aigle à l'ombre de l'église N-D-du-Roncier

Josselin : clocher de l'église N-D du Roncier
Josselin : clocher de l'église N-D du Roncier
dont nous faisons ensuite le tour en admirant la couronne de grandes gargouilles qui garnissent les contreforts.

Josselin : gargouille de N-D-du-Roncier
Josselin : gargouille de N-D-du-Roncier
Josselin : gargouille de N-D-du-Roncier
Josselin : gargouille de N-D-du-Roncier

Josselin : gargouille de N-D-du-Roncier
Josselin : gargouille de N-D-du-Roncier
Josselin : gargouille de N-D-du-Roncier
Josselin : gargouille de N-D-du-Roncier

Josselin : gargouille de N-D-du-Roncier
Josselin : gargouille de N-D-du-Roncier
Josselin : gargouille de N-D-du-Roncier
Josselin : gargouille de N-D-du-Roncier

Josselin : gargouille de N-D-du-Roncier
Josselin : gargouille de N-D-du-Roncier
Josselin : gargouille de N-D-du-Roncier
Josselin : gargouille de N-D-du-Roncier

Josselin : portail de l'église
Josselin : portail de l'église N-D-du-Roncier
Nous arrivons ainsi sur la petite place où donne le portail orné d'un élégant arc composé.

Belle occasion pour Monique de compléter notre collection de cartes postales...

Josselin : vieilles façades sur la rue
Josselin : vieilles façades sur la place devant l'église
Monique choisit des cartes postales
Monique choisit des cartes postales

Josselin-CC-dans-ruelle
Josselin : un camping-car dans la ruelle le long de l'église
Voilà un camping-cariste qui ne manque pas de culot ! Circuler avec un mastodonte pareil  dans ces ruelles médiévales...

Un tour à l'intérieur de l'église assez dénudée nous offre quelques instants de fraîcheur. C'est aussi l'occasion d'admirer une magnifique chaire en fer forgé et sa rampe ouvragée.

Chaire
Josselin : chaire de N-D. du Roncier en fer forgé
Josselin : rampe de la chaire en fer forgé
Josselin : rampe de la chaire en fer forgé

Affrontant les rigueurs de la canicule, nous poursuivons la balade dans les ruelles charmantes aux vieilles façades de colombages ou de granit.

Josselin-vieille-maison
Josselin : vielle maison à encorbellement
Josselin : la
                      place devant le château
Josselin : la place devant le château


Josselin-vieille-maison-fleurie
Josselin: auberge aux écus
Josselin-facade-aux-ecus
Josselin  : auberge aux écus

  Josselin-maison-a-colombages
Josselin : maison à colombages
Josselin :
                enseigne
Josselin : cabaret à boire et à manger...

Devant la chapelle où il expose ses œuvres, un sculpteur sur bois met la dernière main à une statue de la Vierge.
Josselin-sculpteurr
Josselin : sculpteur sur bois à l'ouvrage

Josselin : la grimpeuse
Josselin : la grimpeuse
Dans la salle, quelques belles pièces retiennent notre attention mais les prix sont nettement hors de notre portée…

En revenant vers l'Aigle Monique va faire le tour du joli Musée de poupées créé par la châtelaine...

Josselin-musee-poupees-baigneurs-1950
Musée des poupées : baigneurs en celluloïd portant la marque SNF (1950)

Josselin-musee-poupees
  Musée des poupées de Josselin : à gauche fabrication Jumeau (France, 1900), tête en biscuit.
À droite tête en biscuit de marque HW (Allemagne, 1900)

...tandis que j'escalade le raide escalier en colimaçon du clocher de l'église pour admirer les vieux toits et le site de la petite cité.
Josselin : les vieux toits et le canal depuis le
                  clocher
Josselin : les vieux toits et le canal depuis le clocher

Josselin : zoom sur les vieux toits et le canal
                  depuis le clocher
Josselin : zoom sur les vieux toits et le canal depuis le clocher
Josselin : la place au pied de la basilique N-D
                  du Roncier depuis le clocher
Josselin : la place au pied de la basilique N-D du Roncier depuis le clocher

Jossselin : gargouille du Bélier surveillant la
                  ville depuis le clocher de N-D-du-Roncier
Jossslelin : gargouille du Bélier surveillant la ville depuis le clocher de N-D-du-Roncier
Josselin : le château des Rohan depuis le clocher
                  de la basilique N-D du Roncier
Josselin : le château des Rohan depuis le clocher de la basilique N-D du Roncier

Monique téléphone Il fait toujours très chaud (entre 32° et 35°), nous sommes assoiffés et ruisselants lorsque nous reprenons la route vers Pontivy et la fraîcheur anticipée de la forêt de Quénécan. Une pause de quelques minutes près de la poste de Pontivy nous permet d'appeler Juliette. Elle aussi a très chaud à Montréal et elle n'a guère avancé les travaux de son appartement. Mais elle prend soin de nos affaires avec beaucoup de sérieux et d'efficacité (vente de ma bicyclette, location du studio…).
La température baisse un peu lorsque nous pénétrons dans la forêt de Quénécan en longeant la vallée du Blavet jusqu'au barrage de Guerlédan.
Lac de
                  Guerledan
Rives ombreuses du Lac de Guerlédan

Le
                  barrage et le lac de Guerleédan sur le Blavet
Le barrage et le lac de Guerlédan sur le Blavet
Joli point de vue sur la digue (datant de 1927), la vallée en dessous et l'étendue presque déserte du lac artificiel entouré de forêt d'où émergent de gros rochers gris.

Coucher de soleil sur le lac de Guerlédan
Coucher de soleil sur le lac de Guerlédan
Guerledan-sous-bois
Guerlédan : sous-bois au coucher du soleil

Guerledan-pique-nique du soir dans l'Aigle
Guerlédan : pique-nique du soir dans l'Aigle
Nous soupons sur le belvédère solitaire et, dans le soir descendant, nous rendons jusqu'à l'anse de Sordan, à la recherche d'un bivouac. Plage exiguë, restaurant, stationnement interdit aux camping-cars au bord de l'eau, camping occupant le fond du vallon… nous ne sommes guère emballés, d'autant que la vue sur le lac elle aussi s'avère limitée.

Nous poursuivons donc la route autour du lac. Elle fait une grande incursion en forêt et nous permet d'apercevoir les vastes bâtiments restaurés des Forges des Salles, avant de se transformer en piste sur laquelle nous nous égarons un peu. Les Forges de Salles et le jardin
Les Forges de Salles : jardin

Forges-de-Salles
Forges de Salles

Pour finir, nous aboutissons aux ruines de l'Abbaye de Bon-Repos où se répète pour les prochains jours un grandiose spectacle son et lumière. Balade entre les vieux murs massacrés par la Révolution mais que l'association Les Compagnons de l'Abbaye remet peu à peu en état. L'agitation de tous ces joyeux "compagnons" nous dissuade de nous installer sur le site pour dormir, et nous repartons un peu plus loin pour enfin arrêter à la nuit noire sur le grand stationnement vide du petit village de Saint-Gelven, à l’écart de la grande route.

Abbaye de
        Bon-Repos en soirée
Abbaye de Bon-Repos en soirée


3. De ST-GELVEN à GUIMILIAU

Jeudi 7 août 2003 : de ST-GELVEN à ST-THEGONNEC (124 Km)

Il fait presque frais à notre réveil vers 8:00 : 23°C sur le terrain municipal fleuri en avant de la petite mairie du village.

St-Guelven : bivouac sur la place de la Mairie
St-Gelven : bivouac sur la place de la Mairie
St-Guelven : Monique dans l'Aigle prête au départ
St-Gelven : Monique dans l'Aigle prête au départ

Dès la levée de bivouac nous grimpons sur la colline vers la chapelle de N-D-des-Champs. Vue limitée mais joli enclos champêtre et architecture de granit typique.

 St-Guelven-chapelle
St-Gelven : chapelle de N-D des Champs
St-Guelven-panorama
St-Gelven : panorama

Un petit détour vers Laniscat nous permet de parcourir une campagne où tout à coup, au détour d'un virage, apparaît un fort joli manoir bien à notre goût. que ses propriétaires restaure petit à petit. Pas de visite donc, sinon pour les Journées du Patrimoine 2 jours par an...

En revanche les gorges du Daoulas, riantes et champêtres, nous semblent très succinctes et bien peu spectaculaires.
St-Gelven-Laniscat-manoir-de-Correc (
St-Gelven - Laniscat : manoir de Correc (XVIème-XVIIème)

Maël
                  Carhaix
Maël Carhaix : le jardin d'eau de Kervezennec
Nous reprenons la grande route (N 164) vers l’ouest : Gouarec, Rostrenen… Renonçant à aller chercher les gorges de Toul Goulic et celles du Corong plus au nord. À Maël Carhaix j’aperçois tout à coup un panneau vantant le jardin aquatique de Kervezennec, occasion d'un petit détour.

Dans le village rural typique autour de sa petite église de granit nous trouvons facilement le grand jardin bordant un petit lac, mais il est écrasé par le soleil de midi; Monique préfère rester dans l’Aigle et y préparer le repas tandis que je fais le tour de l'étang envahi par les nymphéas et bordé de multiples plantes semi-aquatiques. Maël Carhaix : entrée du jardin d'eau de
                  Kervezennec
Maël Carhaix : entrée du jardin d'eau de Kervezennec

Jardin d'eau de Kervezennec : nénuphar
Jardin d'eau de Kervezennec : nénuphar
Hélas ! ici aussi la sécheresse et la canicule ont sévi, les fleurs et les feuilles des nénuphars flottent dans l’air à 20 cm au dessus de la surface de l’eau fétide...

le ruisseau du trop-plein est à sec si bien que les jolies compositions florales et les arbustes qui bordent son cours en un charmant vallon sont chétifs et clairsemés. Jardin d'eau de Kervezennec : le ruisseau à sec
Jardin d'eau de Kervezennec : le ruisseau à sec

Mael-Carhaix-pont-dans-le-jardin.
Jardin d'eau de Kervezennec : le pont
Dommage, l’ensemble vaudrait vraiment le détour à une époque plus humide. Je félicite le jardinier en sortant, avant de refaire le plein d’eau sur un robinet ad hoc aimablement indiqué par l’hôtesse d’accueil (ce grand parc comprend également un terrain de camping).

Mael-Carhaix : l'étang fleuri
Mael-Carhaix, Jardin d'eau de Kervezennec : l'étang fleuri
Mael-Carhaix-l'etang-fleuri
Mael-Carhaix, Jardin d'eau de Kervezennec : l'étang fleuri

Mael-Carhaix-nympheas
Jardin d'eau de Kervezennec : nymphéas

Profitant de l’ombre rare nous déjeunons, puis reprenons la direction de Huelgoat par une jolie petite route touristique longeant le cours de l’Argent. Aimable paysage vallonné et boisé du Parc régional d’Armorique, puis arrêt peu avant le village - très touristique - pour une agréable promenade en sous-bois qui nous fait descendre dans le chaos du Gouffre puis longe le cours bondissant ou murmurant du pittoresque torrent (le Cours d'Argent). Huelgoat :
                  le chaos
Huelgoat : le chaos du Gouffre

 Huelgoat : le Cours d'Argent
Huelgoat : le Cours d'Argent
  Huelgoat : Monique près du Cours d'Argent
Huelgoat : Monique près du Cours d'Argent

Retour au stationnement où nous avions laissé l’Aigle en marchant sur le bas-côté de la route presque toujours au grand soleil. Résultat : nous sommes dégoulinants de sueur et assoiffés lorsque nous retrouvons notre home maintenant en plein soleil… si bien que nous passons ensuite un long moment à nous reposer sous l’épais feuillage des tilleuls abritant le stationnement réservé aux camping-cars au bord de l’étang de Huelgoat.

Le thermomètre oscille entre 28°C et 30°C sur la grande route qui nous fait ensuite grimper au Roc de Trevezel (384 m), le sommet des Monts d’Arrhée. Pour nous rapprocher d’un belvédère, je hasarde notre véhicule peu propice à ce genre d’expédition sur une piste grossière tracée à travers la lande, sans casse heureusement quoique sans succès. Roc-de-Trevezel
Roc de Trevezel

Le panorama depuis le « vrai » sommet un peu plus loin s’étend à 360° mais la brume de chaleur limite la visibilité à une dizaine de kilomètres.

Trevezel
Roc de Trevezel (384 m), sommet des Monts d’Arrhée
Cavaliers-pres-du-Roc-de-Trevezel
Cavaliers près du Roc de Trevezel

Commana-porche-de-l'eglise
Commana : le porche de l'église
Descente rapide vers Commana pour admirer un premier bel enclos paroissial : derrière le porche monumental, le calvaire, assez simple, est élégant quoique peu orné; le porche méridional de l’église est plus impressionnant avec ses trois statues (Christ, Adam et Ève) et ses niches au bel ordonnancement classique quoique vides.

Commana : Marie-Madeleine au pied du calvaire
Commana : Marie-Madeleine au pied du calvaire
Commana-calvaire
Commana : calvaire du cimetière (1585-1742)

Mais c’est surtout l’intérieur du sanctuaire qui nous frappe : magnifiques fonts baptismaux pentagonaux cantonnés de 5 grandes statues de bois polychromes des Vertus dont la Charité, L'Espérance, la Justice, grand retable doré de Sainte Anne, « le plus beau de Bretagne », qui concurrence la splendeur baroque des églises rurales d’Autriche. Commana-fonts-baptismaux
Fonts baptismaux de Commana au fond de la nef

Commana : couronnement des fonts baptismaux
Commana : couronnement des fonts baptismaux
Fonts baptismaux de Commana : la Charité
Fonts baptismaux de Commana : la Charité

Fonts baptismaux de Commana : l'Espérance
Fonts baptismaux de Commana : l'Espérance
Fonts baptismaux de Commana : l'Espérance
Fonts baptismaux de Commana : l'Espérance

Fonts baptismaux de Commana : la Justice
Fonts baptismaux de Commana : la Justice
Commana-nef-fonts-baptismaux
Commana : depuis les fonts baptismaux (statue de l'Espérance)
la nef et le grand retable de Sainte Anne


Il s’agit sans doute du retable le plus imposant de la région avec 6,20 mètres de largeur et 8 mètres de hauteur, réalisé à la fin de la prospérité bretonne. Deux cartouches portent l’inscription “FAIT : DU : TEMPS : DE : MISSIRE : YVES : MESSAGER : RECTEUR : LAN : 1682” (et non 1662, comme l’indiquent certains commentateurs). On sait également qu’il a été peint en 1691 par Pierre de Lesmeur (ou Mesmeur), “maître-peinteur et doreur résidant au Huelgoat”. Par contre, nous ne connaissons pas les noms des artistes qui ont sculpté le retable.

Il est admis que ce retable et les fonts baptismaux ont été financés par les paroissiens en réparation des brutalités qui furent infligées en 1675 au recteur Yves Croguennec par certains habitants qui l’accusaient à tort de détenir l’argent de la gabelle... Cet incident se situe dans le climat d’agitation sociale de la révolte des Bonnets Rouges et de la récession économique qui étranglait peu à peu l’industrie toilière bretonne.

En découvrant ce retable, on est d’abord frappé par la luxuriance de l’ornementation baroque. Les guirlandes de vignes et de fleurs, les angelots et les arabesques sont partout présents.

Dans le tympan est représentée la Sainte Trinité : sous une colombe dorée, le Père Eternel, en manteau rouge et coiffé d’une tiare, porte le corps du Fils ressuscité dont les pieds sont posés sur un globe. Juste en-dessous, un écusson porte les armes des Bouvans, seigneurs du Bois de la Roche. Cet ensemble est encadré par des statues de la Vierge et de l’archange Gabriel, tous deux agenouillés.

La scène centrale est composée de deux statues que les chanoines Abgrall et Peyron désignent comme étant celles de la Vierge et de sainte Anne, assises de chaque côté d’un Enfant-Jésus debout au-dessus du tabernacle et tenant le globe terrestre. Cependant, le Père Claude Chapalain, faisant une autre lecture de cette scène, pense que les deux statues représentent la Vierge : à gauche Marie dans l’attente de l’enfantement, à droite Marie qui vient d’offrir son Fils au Père[1]. Au même niveau, les niches latérales à coquille sont occupées par saint Joachim et saint Joseph. Les gradins et les pieds des colonnes sont ornés de panneaux et de médaillons représentant des angelots, Jésus bénissant, la Vierge, saint Joseph, un évêque, saint Yves, Jean-Baptiste et Jésus enfants... Sur le tabernacle quatre statuettes des Vertus supportent un dais sous lequel apparaît une crucifixion.

Sur le coffre de l’autel, un grand médaillon présente une scène de l’enfance de la Vierge : sainte Anne fait lire Marie. Mais le Père Chapalain y voit plutôt la Vierge et l’Enfant-Jésus. De chaque côté, sur deux autres médaillons, des anges tiennent les armes des Bouvans.

http://www.apeve.net/spip/spip.php?article257
Commana_retable_de_Sainte-Anne_1682
Commana : retable de Sainte Anne (1682)

Commana : le Père Éternel portant le corps du Fils
              ressuscité
Commana : le Père Éternel portant le corps du Fils ressuscité

Commana-l'Ange-de-l'Annonciation
Commana : l'Ange de l'Annonciation
Commana-l'Ange-de-l'Annonciation-zoom
Commana : l'Ange de l'Annonciation (zoom)

Commana-grand-retable-de-Sainte-Anne
Commana : retable de Sainte Anne : la Vierge et Sainte Anne sa mère

Commana-Marie-et-l'Enfant-Jesus
Commana : Marie et l'Enfant Jésus
Commana : Sainte Anne
Commana : Sainte Anne

Saint Joachim
Commana : Saint Joachim
Commana-Saint-Joachim-zoom.
Commana : Saint Joachim (zoom)

Commana_Sainte-Anne-fait-lire-Marie
Commana : sur le coffre de l'autel, Sainte Anne fait lire Marie

Commana-La-Vierge-et-Jesus-benissant
Commana : dans les médaillons de l'autel, Marie et Jésus bénissant
Commana-la-Vierge-et-St-Joseph
Commana : dans les médaillons de l'autel, la Vierge et Saint Joseph

Commana_retable-des-cinq-plaies-1680
Commana : retable des Cinq Plaies
L'autre retable, dit des Cinq Plaies est beaucoup plus naïf. Également dit retable de la Marine, il aurait été sculpté par des charpentiers navals de la Marine Royale de Brest, à la façon de figures de proue du XVIIème. Il présente en son centre le Christ en gloire entre deux anges féminins dodus et débonnaires.

Au sommet, en haut-relief, le Père Éternel donne la bénédiction en tenant le globe terrestre. Au centre, dans un ensemble de trois statues, le Christ montre les plaies de son côté, de ses mains et de ses pieds, entre deux anges qui tiennent une couronne de fleurs au-dessus de sa tête. Les niches latérales sont occupées à gauche par sainte Marguerite piétinant le dragon, à droite par saint Sébastien transpercé de flèches.


Commana-retable-des-cinq-plaies (centre)
Commana : retable des Cinq Plaies - partie centrale

Commana-retable-des-cinq-plaies
Commana, retable des Cinq Plaies : le Christ montre les plaies de son côté, de ses mains et de ses pieds, entre deux anges qui tiennent une couronne de fleurs au-dessus de sa tête
Commana, retable des- Cinq Plaies : le Pére
                    Éternel siègeant au dessus de la Creéation
Commana, retable des Cinq Plaies : le Père Éternel siégeant au dessus de sa Création

Commana-retable-des-cinq-plaies-figure-du-Pere-Eternel
Commana, retable des Cinq Plaies : figure du Père Éternel

Commana, retable des Cinq Plaies : Sainte
                    Catherine
Commana, retable des Cinq Plaies : Sainte Catherine
Commana-retable-des-cinq-plaies-St-Sebastien
Commana, retable des Cinq Plaies : Saint Sébastien

Commana-retable-des-cinq-plaies, angelots
Commana, retable des Cinq Plaies : angelots

En sortant, une galette de blé noir au jambon et fromage achetée sur le parvis nous tient lieu de souper (il est 19:30). Commana
                    : préparation des galettes au sarrasin
Les fameuses galettes bretonnes au sarrasin

Commana-Monique-attend-sa-galette
Monique attend sa galette




4. De GUIMILIAU à ST-THEGONNEC



Jeudi 7 août 2003 : de GUIMILIAU à ST-THEGONNEC (124 km) (fin)

Guimiliau-enclos.
Guimiliau : l'église et l'enclos paroissial
Dans le soleil descendant qui nous concède enfin un peu de fraîcheur, nous gagnons Guimiliau, un autre village fameux pour son magnifique calvaire orné de plusieurs dizaines de statues de granit au sein de son enclos paroissial.
(Pour un descriptif détaillé : http://www.infobretagne.com/enclos-guimiliau.htm).

Guimiliau : porche de l'enclos paroissial
Guimiliau : arc de triomphe/porche de l'enclos paroissial

Nous commençons par examiner le porche du sanctuaire dont les niches ont cette fois gardé toutes leurs statues de saints : les apôtre sont là tous les douze, hiératiques et sévères dans leurs niches qui portent encore des traces de couleur. Leurs attributs permettent d'en reconnaître plusieurs. Guimiliau : le calvaire dans l'enclos
Guimiliau : le calvaire dans l'enclos et le porche du sanctuaire

Guimiliau : porche de l'église
Guimiliau : porche de l'église
Guimiliau-le-dragon-de-l'Ile-de-Batz
Guimiliau : le dragon de l'Île de Batz capturé
par Pol Aurélien avec son étole, puis précipité dans les flots...


Guimiliau : intérieur du porche de l'église :
                    Christ bénissant entre Adam et Ève
Guimiliau : intérieur du porche de l'église :
Christ bénissant entre Adam et Ève

Guimiliau : intérieur du porche de l'église :
                    les Apôtres dans des niches à colonnettes ioniques
Guimiliau : intérieur du porche de l'église :
les Apôtres dans des niches à colonnettes ioniques

Sous le porche de l'église de Guimiliau : Saint
                    Jacques le Majeur
Sous le porche de l'église de Guimiliau :
Saint Jacques le Majeur

Guimiliau-sous-le-porche-St-Mathias-et-St-Thomas
Sous-le-porche de Guimiliau : St Mathias et St Thomas

En dessous, une frise présente plusieurs scènes de l'Ancien Testament, comme une savoureuse "Création de la Femme" et une rustique "Tentation d'Adam et Ève par le Serpent".

Guimiliau-Creation-de-la-Femme
Guimiliau : Création de la Femme

Guimiliau-le-fruit-defendu
Guimiliau : Tentation d'Adam et Ève par le Serpent


Suit l'épisode de Noé, humain, trop humain !

Noé dans l'Arche
Guimiliau : Noé dans l'Arche
Noé plante la vigne
Guimiliau : Noé plante la vigne
Noé ivre
Guimiliau : Noé ivre surpris par ses fils

Guimiliau-Anges-au-chevet-de-la-Vierge-endormie
Guimiliau : Anges au chevet de la Vierge endormie

Mais il est temps de nous tourner vers le chef-d’œuvre qui nous a amené dans ce village perdu du centre de la Bretagne, le grand calvaire où, dans le foisonnement des personnages, se jouent la naissance et la mort du Christ, aux prises avec toute la panoplie des émotions humaines. Guimiliau : le calvaire
Guimiliau : le calvaire et son foisonnement de sculptures

Extrait de « La perle et le croissant », par Dominique FERNANDEZ, Terre humaine/Poche, p.168.

Y a t-il de quoi parler d’une « France baroque » ? En y regardant de près on s’aperçoit que la plupart des œuvres réunies sous cette étiquette appartiennent à des régions périphériques où s’est exercée l’influence étrangère » … « Grâce à Yannick Pelletier, l’héritier spirituel de Louis Guilloux à Saint-Brieuc, nous savons aussi que la Bretagne a été, curieusement, un foyer important d’art baroque1 . Plusieurs causes à ce surgeon excentrique : les échanges maritimes avec l’Italie, l’absence de bourgeoisie épargneuse et la répartition de la société en deux classes également rurales, les paysans et les hobereaux, l’éloignement de Paris et l’indépendance qui en découlait. Il y eut, surtout en Cornouailles et dans le Léon, une école campagnarde d’artistes, auxquels s’ajoutèrent les sculpteurs de la Marine de Brest, des provinciaux souvent, envoyés par Colbert dans ce port pour décorer les navires du roi. Dans les églises de Saint-Thégonnec (dont le calvaire est lui-même un chef-d’œuvre de pathos baroque), de Commana, de Lampaul-Guimiliau, de Pont-Croix, entre des dizaines d’autres, on trouve une riche décoration, feuillue, colorée, savoureuse, une fraîcheur émerveillée qui témoigne qu’on est loin, ici, du centre austère et guindé du pouvoir, une liberté et une naïveté qui peuplent retables et chaires à prêcher d’oiseaux, dragons, angelots, chérubins, gloires, guirlandes, dans un fouillis d’arabesques et d’enluminures. Voici même, à Lampaul-Guimiliau, et à Saint-Thégonnec, deux ensembles sculptés de grande allure : une Mise au tombeau en tuffeau polychromé d’Antoine Chavagnac, Auvergnat, sculpteur de la Marine à Brest (1676) et le même sujet traité par Jacques Lespaignol (vers 1700) avec une vigueur plus drue, plus populaire. À Loudéac, un baldaquin et un autel flanqué de deux anges de marbre en adoration apportent au cœur des landes de Mené un écho de la Rome de Bernini. »

_______________________
1 Les Enclos paroissiaux (19081), Les Retables bretons (1984), aux Éditions Ouest-Frannce, Les Enclos bretons (1989), Lampaul-Guimiliau  (1991), Saint-Thegonnec (1992) aux Éditions Gisserot.

Guimiliau : le Calvaire, au fond la Maison
                    funéraire
Guimiliau : le Calvaire, au fond la Maison funéraire
Les personnages de pierre (1588) sont regroupés en une vingtaine de scènes alertes, naïves et truculentes représentant la vie et la passion du Christ, et composent un raccourci saisissant du Nouveau Testament - et de la Comédie Humaine....   Mais nous devrons nous hâter de faire le tour du monument car déjà la lumière baisse, adoucissant les contrastes et faisant paraître plus doré le dur et froid granit.

Vie, poésie, virtuosité géniale du sculpteur qui a fixé dans la pierre dure et sans ordre chronologique cette série de petits tableaux où l’on redécouvre l’évangile de notre enfance. Pour une meilleure compréhension, les tableaux sont présentés en suivant le fil de la tradition : Nativité, Adoration des Bergers, Adoration des Rois Mages, Présentation au Temple, Fuite en Égypte, Entrée à Jérusalem (Fête des Rameaux), Cène, Trahison de Judas, Arrestation au Mont des Oliviers, Couronnement d'épines, Lavement des mains, Flagellation, Portement de la Croix, Voile de Véronique, Pietà, Mise au Tombeau, Résurrection.

Calvaire de Guimiliau : Nativité
Calvaire de Guimiliau : Nativité : Joseph, Marie et l'Enfant Jésus
Calvaire de Guimiliau : Nativité, l'Ange et les
                  Bergers
Calvaire de Guimiliau, Nativité : l'Ange et les Bergers

Calvaire de Guimiliau : Adoration des Rois Mages
Calvaire de Guimiliau : Adoration des Rois Mages
Calvaire de
                  Guimiliau : 1588
Calvaire de Guimiliau : 1588

Calvaire de Guimiliau : Marie et Joseph
                  présentent Jésus aux Rois mages
Calvaire de Guimiliau : Marie et Joseph présentent Jésus aux Rois mages
Calvaire de Guimiliau : les Rois Mages
Calvaire de Guimiliau : les Rois Mages

Guimiliau-Presentation-au-Temple
Calvaire de Guimiliau :  Présentation au Temple
Calvaire de Guimiliau : la Fuite en Égypte
Calvaire de Guimiliau : fuite en Égypte

Calvaire de Guimiliau : entrée à Jérusalem
Calvaire de Guimiliau :  entrée à Jérusalem
Calvaire
                  de Guimiliau : la Cène
Calvaire de Guimiliau : la Cène

Calvaire
                  de Guimiliau : la Cène
Calvaire de Guimiliau : la Cène
Calvaire
                  de Guimiliau : la Cène (detail)
Calvaire de Guimiliau : la Cène (détail)

Calvaire de Guimiliau : Trahison de Judas et
            Arrestation de Jésus
Calvaire de Guimiliau : Trahison de Judas et Arrestation de Jésus

Calvaire de Guimiliau : arrestation au Mont des
                  Oliviers, St Pierre coupe l'oreille de Malchus
Calvaire de Guimiliau : arrestation au Mont des Oliviers, St Pierre coupe l'oreille de Malchus
Calvaire de Guimiliau : St Pierre au Mont des
                  Oliviers
Calvaire de Guimiliau : St Pierre au Mont des Oliviers coupe l'oreille de Malchus

Calvaire de Guimiliau : Couronnement d'épines
Calvaire de Guimiliau : Couronnement d'épines
Calvaire de Guimiliau : Couronnement d'épines
                  (détail)
Calvaire de Guimiliau : Couronnement d'épines (détail)

Calvaire de
                  Guimiliau : scène de la Passion
Calvaire de Guimiliau : scène de la Passion
Calvaire de Guimiliau : Pilate sur son trône
Calvaire de Guimiliau : Pilate sur son trône

Calvaire de Guimiliau : Flagellation
Calvaire de Guimiliau : Flagellation
Calvaire-de-Guimiliau-Portement-de-Croix
Calvaire de Guimiliau : Jésus porte la Croix

Calvaire-de-Guimiliau-Veronique-et-la-Sainte-Face
Calvaire de Guimiliau : le Voile de Véronique
Calvaire
                  de Guimiliau : Pieta
Calvaire de Guimiliau : Pieta

Calvaire de Guimiliau : Mise au Tombeau
Calvaire de Guimiliau : Mise au Tombeau

Calvaire de Guimiliau : Mise au Tombeau (détail)
Calvaire de Guimiliau : Mise au Tombeau (détail)

Calvaire de Guimiliau : Résurrection, soldats
                  endormis
Calvaire de Guimiliau : Résurrection, soldats endormis
Calvaire de Guimiliau : Résurrection
Calvaire de Guimiliau : Résurrection

Dans la lumière qui descend, je fais de nombreux plans vidéo de l’ensemble et de ses détails, sans oublier les quatre évangélistes campés aux quatre coins du monument... Guimiliau-St-Mathieu
Calvaire de Guimiliau : Saint Mathieu

Guimiliau-St-Mathieu
Calvaire de Guimiliau : l'évangéliste Saint Mathieu
Calvaire
                  de Guimiliau : l'évangéliste Saint Marc
Calvaire de Guimiliau : l'évangéliste Saint Marc

Calvaire
                  de Guimiliau : l'évangéliste Saint Luc
Calvaire de Guimiliau : l'évangéliste Saint Luc
Guimiliau-St-Jean
Calvaire de Guimiliau : l'évangéliste Saint Jean

...ainsi que l'élégante façade Renaissance de la maison funéraire en arrière.

Guimiliau : clochetons de la maison funéraire
Guimiliau : clochetons de la maison funéraire
Guimiliau : façade Renaissance de la maison
                  funéraire
Guimiliau : façade Renaissance de la maison funéraire

Guimiliau : corniche de la maison funéraire
Guimiliau : corniche de la maison funéraire
clocheton de la maison funéraire au soleil
                  couchant
Guimiliau : clocheton de la maison funéraire au soleil couchant

Guimiliau dans le soleil du soir
Guimiliau dans le soleil du soir

Le soleil se couche tandis que nous gagnons, dans une brume de chaleur de plus en plus dense, le troisième site fameux d’enclos paroissial à St-Thégonnec. Dans le crépuscule doré je fais un tour extérieur rapide de l’église puis nous allons bivouaquer sur le grand stationnement en terrasse qui précède l’école en haut du village.
Clocher de St-Thégonnec au crépuscule
Clocher de St-Thégonnec au crépuscule

La visite de l’enclos sera pour demain matin. Dans la nuit qui descend, je profite de la tranquillité des lieux pour démonter les roues arrière de l’Aigle et badigeonner d’huile les lames de suspension, espérant enrayer ainsi les grincements chroniques qui soulignent chaque chaos, chaque virage voire chacun de nos déplacements ou mouvements à l’arrêt. Douche et coucher enfin à 23:00 pour Monique, à 0:50 pour moi, après écriture du journal.



5. De ST-THÉGONNEC à CORN AR GAZEL


Vendredi 8 août 2003 : de SAINT-THÉGONNEC à CORN AR GAZEL (146 km)

Clocher de St-Thégonnec au matin
Clocher de St-Thégonnec
De nouveau la nuit se déroule paisible et fraîche. Nous dormons bien mais je me réveille avec un mal de gorge durable; Édouard aussi se plaignait de laryngite lors de notre départ des Moustiers...

Lever rapide pour stationner aussitôt devant l’enclos paroissial entr’aperçu hier. Fruits des prodigalités de la « fabrique » paroissiale – fort riche car ses membres vivaient confortablement de la fabrication et du commerce de la toile de lin – les constructions montrent une ampleur et une ornementation  d’exceptionnelle qualité. Église de St-Thégonnec
Église de St-Thégonnec

Devant l'enclos paroissial de St-Thégonnec
Devant l'enclos paroissial de St-Thégonnec
Avant même de pénétrer dans l'enclos, son portail annonce l'opulence et la sophistication qui règne en ses murs.

Portail de l'enclos de St-Thégonnec
Portail de l'enclos de St-Thégonnec
Détail du portail de l'enclos de St-Thégonnec
Détail du portail de l'enclos de St-Thégonnec

St-Thegonec-enclos-porche-maison-funeraire-et-calvaire
St-Thégonnec : dans l'enclos paroissial avec son porche, la maison funéraire et le calvaire

Le calvaire montre moins de scènes et de personnages qu’à Guimiliau mais les qualités technique et esthétique de la sculpture compensent cette – relative – faiblesse. J’admire particulièrement l'émouvant Christ aux yeux bandés présenté à la foule lié entre deux soldats. St-Thégonnec : Ecce Homo
Calvaire de St-Thégonnec : Ecce Homo

St-Thégonnec : le Christ aux yeux bandés de l'Ecce
            Homo
Calvaire de St-Thégonnec : le Christ aux yeux bandés de l'Ecce Homo

Calvaire de St-Thégonnec : tête du soldat
                    gauche
Calvaire de St-Thégonnec : tête du soldat à gauche
Calvaire de St-Thégonnec : tête du soldat à
                    droite
Calvaire de St-Thégonnec : tête du soldat à droite

Quelques autres scènes de la Passion ont été figurées au pied de la croix et montrent le même art de la composition et du dramatisme. Manifestement la Contre-réforme est passé par là...

St-Thegonnec-Pilate-sur-son-trone-se-lave-les-mains
Calvaire de St-Thégonnec : comparution devant Pilate qui se lave les mains
St-Thegonnec-Pilate-gros-plan
Calvaire de St-Thégonnec : Pilate se lave les mains

St-Thegonnec-Ecce-Homo - groupe des Saintes
                    Femmes
Calvaire de St-Thégonnec : Ecce-Homo - groupe des Saintes Femmes
St-Thegonnec : la Flagellation
Calvaire de St-Thégonnec : la Flagellation

 Thegonnec-Veronique-+-portementCalvaire de St-Thégonnec
            : Le Voile de Sainte Véronique - Jésus tombe en portant la
            croix
Calvaire de St-Thégonnec : Le Voile de Sainte Véronique - Jésus tombe en portant la croix

St-Thégonnec : le Calvaire
St-Thégonnec : le Calvaire
St-Thégonnec : la Pieta au pied de la croix
Calvaire de St-Thégonnec : la Pietà au pied de la croix

Le portail latéral de l’église est superbe même si plusieurs de ses statues placées dans des niches ont été volées, nous dit-on. Reste un Saint Jacques au chapeau orné de la coquille traditionnelle particulièrement imposant ! St-Thégonnec : portail latéral de l'église
St-Thégonnec : le porche de l'enclos et le portail latéral de l'église

St-Thégonnec : statue de Saint Jacques dans le
              portail de l'église
St-Thégonnec : statue de Saint Jacques dans le portail de l'église
St-Thegonnec-St-Jacques
St-Thégonnec : Saint Jacques le Majeur

St-Thégonnec : dans l'enclos, le revers du portail,
                la maison funéraire et le calvaire
St-Thégonnec : dans l'enclos, le revers du portail, la maison
funéraire et le calvaire




La maison funéraire qui jouxte le porche n’est pas en reste : somptueusement décorée sur ses murs extérieurs,

elle présente à l'intérieur un retable et plusieurs superbes statues qui ont été retirée de l'église lors de son incendie. Saint-Thégonec : St-Christophe, St-Roch et
                St-Sébastien
St-Thégonnec : St Sébastien, St Christophe et Saint Roch

St-Thégonnec : Saint Sébastien
St-Thégonnec : Saint Sébastien
St-Thégonnec : Vierge à l'Enfant
St-Thégonnec : Vierge à l'Enfant

St-Thégonnec : Mise au tombeau
St-Thégonnec : Mise au tombeau
Mais c'est surtout la Mise au Tombeau installée dans une petite crypte sous l'autel qui est  exceptionnelle : le grand groupe sculpté en bois polychrome est touchant de simplicité vraie et de sobre émotion.

St-Thégonnec : Sainte Marie-Madeleine
St-Thégonnec : Sainte Marie-Madeleine
St-Thégonnec : Marie et Jean
St-Thégonnec : Marie et Jean

L’église aussi possédait d'autres trésors mais l’incendie de 1998 a anéanti le très beau retable « baroque », et l’aile des chapelles, en réfection, est encore fermée à la visite. Restent quelques statues éparses et le magnifique buffet d’orgue du XVIIIème, malheureusement toujours privé de ses tuyaux.

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Comblés par la découvertes de ces trois chefs d’œuvre parmi tous les enclos paroissiaux de Bretagne, nous estimons en avoir assez vus et, avides d’air et de fraîcheur, décidons de gagner au plus vite le bord de la mer au nord de Brest. La N 12 à deux chaussées séparées file dans la campagne riche et vallonnée du centre de la Bretagne sur une cinquantaine de kilomètres jusqu’aux abords de Brest où nous arrêtons faire le plein d’essence et quelques courses chez Leclerc. Il fait excessivement chaud, nous continuons à rouler pour tempérer un peu la chaleur qui nous accable.

Premier détour vers l’océan à la Pointe du Petit Minou. Pointe et
              plage du Petit Minou
Pointe et plage du Petit Minou

L'Aigle devant la Pointe et la plage du Petit
                Minou
L'Aigle devant la Pointe et la plage du Petit Minou
Stationnant tout près de la plage, nous y déjeunons puis nous baignons dans une eau transparente et presque tiède.

Petite balade jusqu’au fort et au phare juchés sur la pointe au dessus de l’anse d’où l’on découvre une large vue sur le goulet de Brest et la presqu’île de Crozon. Phare du
              Petit Minou
Phare du Petit Minou

Blockhaus du Mur de l'Atlantique
Blockhaus du Mur de l'Atlantique
Le fort lui-même est clos (Marine Nationale) mais il reste entouré de blockhaus appartenant au Mur de l'Atlantique qui devaient protéger le grand port militaire de Brest.

La
        plage familiale du Petit-Minou
La plage familiale du Petit-Minou

Une petite route côtière nous mène ensuite à la Pointe de St-Mathieu. L’on y visite les restes peu convaincants de l’abbaye bénédictine avant de faire le tour du phare qui leur est accolé mais renonçons à escalader les 134 marches menant à sa lanterne.

Phare de la
              Pointe St-Mathieu
Phare de la Pointe St-Mathieu
Restes de l'abbaye et phare de la Pointe St-Mathieu
Restes de l'abbaye et phare de la Pointe St-Mathieu

Voute de l'abbaye de la Pointe St-Mathieu
Voûte de l'abbaye de la Pointe St-Mathieu
Pointe St-Mathieu : le phare depuis les restes de
                l'abbaye
Pointe St-Mathieu : le phare depuis les restes de l'abbaye

Pointe-St-Mathieu : les phares et l'abbaye
Pointe-St-Mathieu : les phares et l'abbaye

Monique devant le Chenal du Four
Monique devant le Chenal du Four
Petite balade enfin sur la pointe qui offre un joli panorama sur le Chenal du Four bordé d’un chapelet d’îles rocheuses comme sur la suite de petites falaises qui achèvent abruptement la côte.

Pointe
        St-Mathieu : le îles avançant dans l'Océan
Pointe St-Mathieu : les îles avançant dans l'Océan

Près de notre stationnement les bordures luxuriantes entourant une vieille maison retiennent notre attention.

Pointe-St-Mathieu : une vieille maison abondamment
              fleurie
Pointe-St-Mathieu : une vieille maison abondamment fleurie
Pointe-St-Mathieu :fleurs
Pointe-St-Mathieu : fleurs

Pointe-St-Mathieu : boutons d'or
Pointe-St-Mathieu : boutons d'or
Pointe-St-Mathieu : porte de la maison fleurie
Pointe-St-Mathieu : porte de la maison fleurie

Puis c’est Le Conquet, station balnéaire encombrée dont nous contemplons le port rempli de petits bateaux depuis la route de la pointe de Kermorvan. Le Conquet
Le port du Conquet

L'eau transparente du Conquet
L'eau transparente du Conquet
Le-Conquet-rochers
Les rochers du Conquet

Le-Conque :
                plage des Blancs Sablons
Le Conque : plage des Blancs Sablons
Joli coup d’œil également vers le nord sur les immenses plages très fréquentées des Blancs Sablons.

Affluence sur la
        plage des Blancs Sablons au Conquet
Affluence sur la plage des Blancs Sablons au Conquet

Une vingtaine de kilomètres à l’intérieur des terres fait monter la température jusqu’à 32° C. Nous rattrapons la mer à Lanildut, une anse avec barques de pêche et bateaux de plaisance, une intense circulation et une foule de vacanciers. Il en sera de même sur la route de Porspoder puis Trémazan.

La côte rocheuse se poursuit
La côte rocheuse se poursuit
Phare au delà des rochers
Phare au delà des rochers

Portsall
Portsall
Joli paysage et panorama à Portsall où nous arrêtons quelques minutes pour jouir du tableau des bateaux échoués dans la baie à marée basse, sur fond d’îlots garnis de phares au large.

La température chute brusquement (23°C) lorsque la route s’infléchit vers le nord-est à Trémazan pour offrir de beaux paysages identiques. Jean-Paul devant la plage de Trémazan
Jean-Paul devant la plage de Trémazan

Trémazan
Trémazan
Les-phares-de-Tremazan
Les phares de Trémazan

L'Aigle sur les dunes de Corn ar Gazel
L'Aigle sur les dunes de Corn ar Gazel
Vers 18:00 nous nous engageons dans les dunes de Corn ar Gazel parcourues par un lacis de pistes de sable compact.

Dunes et
                plage de Corn ar Gazel depuis notre bivouac
Dunes et plage de Corn ar Gazel depuis notre bivouac
Dunes et
                plage de Corn ar Gazel
Dunes et plage de Corn ar Gazel

Bivouac devant l’immense plage ponctuée de rochers dispersés jusqu’au large; les voitures des estivants stationnées un peu partout commencent à partir vers 20:00 lorsque descend le soleil, après notre souper. L'Aigle
              bivouaque sur la dunes de Corn ar Gazel
L'Aigle bivouaque sur la dunes de Corn ar Gazel

Monique au bivouac sur les dunes de Corn ar Gazel
Monique au bivouac sur les dunes de Corn ar Gazel
Bivouac
                sur les dunes de Corn ar Gazel
Collation sur les dunes de Corn ar Gazel

Cris des oiseaux qui tournoient dans le crépuscule et plainte lugubre de la sirène de brume… La nuit devrait être tranquille et fraîche (20°C à 21:25).

Coucher de soleil sur la plage de Corn-ar-Gazel
Le soleil se couche sur la plage de Corn ar Gazel
Soleil couchant sur Corn ar Gazel
Soleil couchant sur Corn ar Gazel

Crépuscule à Corn ar Gazel
Crépuscule sur la plage de Corn ar Gazel à marée basse


Été 2003 : La France en diagonale - 6. De CORN-AR-GAZEL à PERROS GUIREC

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