2024-07/08 Gaspésie

avec Juliette, Mathieu, Hermione et Gabriel
(2 538 km)


*Plusieurs photos présentées sur ces pages m'ont été gentiment communiquées
par leurs auteurs Juliette et Mathieu. Je les en remercie.


Aller
Aller : d'Outremont au Parc national du Forillon en suivant la Route 132


85 594 Lundi 29 juillet 2024 : d’OUTREMONT à St-PIERRE-LES-BECQUETS (195 km) (1,5 km à pied)

D'Outremont-a-St-Pierre-les-Becquets
D'Outremont à St-Pierre-les-Becquets

Départ de Montréal en début d’après-midi, dans une chaleur excessive qui rend bien agréable l’air climatisé du ProMaster et de la Bolt que j’accompagnerai dans ce périple autour de la Gaspésie. Les préparatifs ont été longs pour caser dans la petite roulotte tous les effets de ses 4 passagers, les miens pas mal plus expéditifs, quoique j’aie réussi à oublier mon pilulier laissé sur la table du petit-déjeuner… Nous avons décidé de suivre la vieille Route 132, plus intéressante et moins énergivore pour la Bolt électrique que l’autoroute où l’on roule toujours plus vite. Nous rattrapons donc la vieille route au sortir du pont Jacques Cartier pour filer ensuite vers le nord-est le long du St-Laurent. Elle se rétrécit progressivement pour suivre de près le grand fleuve en offrant de temps à autres de larges vues sur ses eaux et sur ses rives.

St-Pierre-les-Becquets-bivouac
St-Pierre-les-Becquets : bivouac devant l'église

Les villages défilent sans aucun arrêt, nous roulerons ainsi en douceur jusqu’à ce que, le soleil descendant, la température s’atténue un peu. Il fait presque bon lorsque nous abandonnons l’air climatisé pour préparer le souper sur le petit parking de l’église de St-Pierre-les-Becquets. Deux RV ont déjà pris place sur les deux uniques emplacements disponibles (réduits par rapport aux 5 de l’an dernier…).

St-Pierre-les-Becquets : souper près du PoMasterr
St-Pierre-les-Becquets : souper près du ProMaster

St-Pierre-les-Becquets : navires sur le fleuve St-Laurent

Je descends avec Mathieu sur le quai qui a priori semble davantage à l’abri du bruit de la route assez passante, mais son petit parking est très fréquenté et un panneau y interdit le séjour nocturne.

-St-Pierre-les-Becquets-Gabriel-et-Mathieu sur le quai
-St-Pierre-les-Becquets : Gabriel et Mathieu sur le quai

Après y avoir admiré un beau coucher de soleil sur les larges eaux du fleuve, nous retournons installer notre bivouac sous les grands arbres devant l’ancien presbytère, en espérant ne pas nous faire chasser durant la nuit.

-St-Pierre-les-Becquets-bivouac-au-dessus-du-Fleuve
St-Pierre-les-Becquets : crépuscule au dessus du Fleuve


85 789 Mardi 30 juillet 22024 : de ST-PIERRE-LES-BECQUETS à MONTMAGNY (161 km) (2,6 km à pied)

-De-St-Pierre-les-Becquets-a-Montmagny
De St-Pierre-les-Becquets à Montmagny

Plein d’essence (km 85 873) et quelques courses au Costco de Lévis avec Juliette et Gabriel  tandis que Mathieu resté en arrière recharge sa batterie sur une borne près de Deschaillons. Nous nous retrouvons sur la terrasse du Chevalier de Levis, en plein centre de la vielle ville, pour admirer le panorama malheureusement embrumé par la chaleur sur les grands monuments de la ville de Québec, la capitale nationale, et prendre un déjeuner bienvenu.

Depuis Levis-Gabriel-contemple-Québec
Depuis la Terrasse de Levis, Gabriel contemple Québec
Terrasse du Chevalier Francois-Gaston de Levis
                  (1719-1787j
Le Chevalier
Francois-Gaston de Levis (1719-1787)


Levis-Terrasse-du-Chevalier-Astilbes
Un beau buisson d'astilbes sur la Terrasse du Chevalier de Levis

En revanche nous passerons un moment sur le
sable de la plage de l'anse de  Berthier, malgré la
chaleur qui nous  fait rester à l'ombre.
Sur la Plage de l'Anse de Berthier
À l'ombre sur la plage de l'Anse de Berthier

Plage-de-l'Anse-de-Berthier
Plage de l'Anse de Berthier

Montmagny : bivouac dans la Parc du Souvenir
Montmagny : bivouac dans la Parc du Souvenir
Nous roulerons sans autre arrêt dans la canicule jusqu’à gagner Montmagny où nous gagnons le parc central où se trouve la borne de recharge. Bivouac à proximité, sous les grands arbres qui nous assurent un minimum de fraîcheur.


85 950 Mercredi 31 juillet 2024 : de MONTMAGNY à RIVIÈRE-DU-LOUP (147 km) (2,8 km à pied)

De-Montmagny-a-Riviere-du-Loup
De Montmagny à Riviere-du-Loup

Réveil dès 5:45 par les vidangeurs qui viennent vider les poubelles du parc voisin, Je me rendors puis somnole encore un peu jusqu'après 8:00 pour finir par décoller vers 8:45.

Bibiothèque de Montmagny où Hermione est allée faire un
            tour hier soir
La vieille Bibiothèque de Montmagny où Hermione est allée faire un tour hier soir

Mathieu est préoccupé par la recharge de la batterie de la roulotte que la voiture, pourtant branchée, n’arrive pas a remplir pleinement. La canicule se poursuit aujourd’hui encore et la température ne tarde pas à monter, accompagnée surtout d’une grande humidité. On n’est confortable que lorsqu’on roule avec l’air climatisé. Les kilomètres se déroulent lentement sur la Rte 132 agréable dans son cadre agreste avec parfois des échappées sur le fleuve, mais sa chaussée inégale nous secoue trop souvent. Hermione, puis Gabriel et enfin Juliette se relaient près de moi, échangeant sur les sites ou villages rencontrés, et toutes sortes de sujets qui nous passent par la tête. Mathieu trace sa route en parallèle en tâchant d’économiser l’électricité au maximum.

St-Roch-des-Aunaies-depuis-le-quai
St-Roch-des-Aunaies : vue sur le village depuis le quai
Pas d'arrêt à St-Roch-des-Aulnaies en passant devant le moulin et sa boulangerie visités l’an passé. Nous ne ferons qu’une courte pause sur le Quai, à la sortie du village, pour admirer l’estran découvert du fleuve et la silhouette pittoresque du village de l’autre côté d’une anse herbeuse.

À La Pocatière, nous commençons par un arrêt à la Fromagerie du Mouton Blanc en espérant voir la bergerie, mais l’accès est limité au magasin où Juliette fait provision de fromages…  excellents au demeurant. En quittant la ville, visite de la Maison touristique régionale du Bas St-Laurent où nous attend une présentation de la région sur écran à 360°. Images intéressantes, mais scénario infantile et montage précipité… En revanche, la vue sur le marais près des bâtures et les observations des oiseaux à la longue vue sous supervision d’une naturaliste nous empêchera de regretter cet arrêt. Mathieu nous y rejoint pour piqueniquer avant de repartir bientôt pour aller visiter la maison Chapais à St Denis-de-la-Bouteillerie.

Cette grosse maison bourgeoise cossue du milieu XIXe est maintenant assez bien restaurée, mais les deux jeunes femmes habillées en costume d’époque, l’une jouant la fille du maître de céans et l’autre une servante, ont bien du mal à entrer dans leur personnage et à livrer une information complète, crédible et bien compréhensible… St-Denis-de-la-Boutheillerie-Maison-Chapais
St-Denis-de-la-Boutheillerie : façade de la Maison-Chapais

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Maison Chapais : tapissserie de la Bataille d'Austerlitz (miieu XIXe).
Maison-Chapais-cuisine-debut-XXe
Maison Chapais : la cuisine du début XXe

Maison-Chapais-glaciere-electrique-GE-debut-XXe
Maison Chapais : glacière électrique GE (début XXe)
Les meubles sont peu nombreux et les artefacts eux aussi rares et dispersés (cuisine), malgré quelques belles pièces comme le frigo GE de 1926 (jouissant encore de sa garantie centenaire !).

Quant aux jardins vantés par le Guide, ils sont bien mal entretenus et moins étendus qu’annoncé… La pause est agréable, mais nettement moins riche que ce à quoi je m’attendais.




Maison-Chapais-entrée-du-jardin
Maison-Chapais : entrée du jardin


Jardin de la Maison Chapais : sculpture florale
Maison-Chapais jardin

Nous continuons vers l’est dans la chaleur moite qui nous fatigue, jusqu’à rallier la piscine de ND du Portage où Juliette veut rafraichir sa gang. Hélas ! l’orage nous rattrape et les lieux sont évacués pour éviter des incidents liés à la foudre… Mes compagnons réussiront quand même à prendre une douche (à l’exception de Gabriel toujours rétif à ce rituel) puis nous repartons pour trouver le bivouac de ce soir sur le grand stationnement du Walmart de Rimouski, très fréquenté par les voyageurs en motorisés. La pluie se met de la partie pendant le souper que nous prenons chacun chez soi. Courte veillée ensuite avec jeux de cartes pour Juliette et les enfants, conversation entre Mathieu et moi et, à 21:30, chacun se retire pour un coucher précoce. Cette autre journée de chaleur m’aura fatigué, je prends quand même le temps d’amorcer mon journal de voyage délaissé jusqu’ici  avant de me coucher peu après 22:00.


86 097 Jeudi 1er aout 2024 : de RIVIÈRE-DU-LOUP à POINTE-AU-PÈRE (131 km) (2 km à pied)

De Rivière-du-Loup à Pointe-au-Père
De Rivière-du-Loup à Pointe-au-Père

Réveil à 7:30 sous un ciel déjà chaud quoique nuageux… Nous décollons à 9:00 après une énième baboune de Gab privé de son téléphone… J’ai hâte de retrouver la fraîcheur de la clim, le confort de ma douche matinale s’estompant déjà dans la moiteur d’une autre journée de canicule… Longue route ensuite qui longe le fleuve en sinuant de village en village. À l’Islet-sur-Mer l’église historique est fermée, à l’Ile Verte nous ne nous arrêterons pas pour faire la balade sur la digue par ce temps trop humide et trop chaud. Nous finissons par arriver à Rimouski où Mathieu refait le plein de sa batterie sur une borne rapide de 100 Kw/h, avant de passer au Canadian Tire prendre quelques cossins.
Nous irons déjeuner à Pointe-au-Père sur le grand stationnement aménagé sur une pointe en arrière du sous-marin Onondaga que les 3 hommes visitent ensuite.
Pointe-au Père : le phare et les rochers
Pointe-au Père : le phare et les rochers

Pointe-au-Père-Hermione devant la maquette de
                  l'Empress of Ireland
Pointe-au-Père : Hermione passe devant la maquette de l'épave de l'Empress of Ireland telle qu'elle git sur le fond du St-Laurent
Pendant ce temps Juliette et Hermione vont faire le tour du musée consacré à l’Empress of Ireland qui coula à proximité en mai 1914. Ce fut la deuxième plus grande catastrophe maritime de l’époque après celle du Titanic en 1912. Voir le documentaire : https://www.youtube.com/watch?app=desktop&v=-9ZLZ8hiA5Y

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La coque du Onondaga à Pointe-au-Père
Gabriel monte à bord du Onondaga
Gabriel monte à bord du Onondaga

Nous parcourons (moi pour la deuxième fois) l’étroit couloir encombré de machines et d’équipements qui abritait les 77 hommes d’équipage dans un environnement et une promiscuité des plus inconfortables…
visite-du-Onondaga-salle-de-l'ingenieur
Visite du Onondaga : Gabriel et Jean-Paul dans la salle de l'ingenieur

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Salle des moteurs diesel de l'Onondaga
Entre la chambre des torpilles à l’arrière et celle de l’avant se succèdent les multiples instruments de contrôle du navire, les couchettes de l’équipage, la salle des machines envahie par deux énormes moteurs diesel qui alimentaient la longue rangée de batteries électriques de propulsion placées dans la coque en dessous, suivies des deux gros moteurs électriques à l’arrière.

Poste-de-pilotage de L'Onondaga
Poste de pilotage de l'Onondaga
periscope de l'Onondaga
Gabriel et Mathieu aux périscopes de l'Onondaga

Puis c’est la cuisine, la salles des maitres d’équipages, l’étroite cabine du commandant, la salle des radars et de navigation, l’infirmerie réduite à trois couchettes…  Impressionnante,  toute cette technologie à la fois réduite à l’essentiel, massive mais sophistiquée pour atteindre le maximum d’efficacité, sans aucun souci apparent d'esthétique… Mathieu à la porte du compartiment avant de
                  l'Onondaga
Mathieu à la porte du compartiment avant de l'Onondaga

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Salle des torpilles avant de l'Onondaga
visite-du-Onondaga
En quittant l'Onondaga : la proue et so«nez

En sortant nous trainons un peu aux environs pour prendre le grand air,  ici beaucoup plus frais et agréable que les jours précédents, puis décidons d’aller chercher de l’eau pour nos citerne (la mienne encore à moitié pleine, celle de la roulotte déjà vide). L’application iOverlander nous propose le Centre communautaire/service loisirs de Pointe-au-Père où l’on accepte gentiment de nous donner accès au boyau d’arrosage. Je le prolonge de mon tuyau enroulable et nous pouvons rapidement remplir nos deux citernes.

Pointe-au-Pere-au-bivouac
Pointe-au-Père : bivouac près du Onondaga
Retour ensuite au long stationnement gagné sur la mer près du sous-marin où sont parqués les roulottes et autres V.R. Nous y trouvons 2 petites places devant les rochers entassés au dessus de la mer. Dans cette variété de véhicules grands formats, les nôtres semblent vraiment parmi les plus petits… Fin d’après-midi tranquille à se reposer en jasant, avant de souper et d’admirer le coucher du soleil dans un ciel sans nuage.

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Pointe-au-Père : bivouac près du Onondaga
Coucher de soleil à Pointe-au-Pere
Coucher de soleil à Pointe-au-Père

La température ne tarde pas à baisser ensuite, chacun se retire au chaud dans son chez-soi, je ferme la porte à glissière pour rédiger mon carnet de route. À 22:00 nous sommes couchés.

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Juliette parcourt son guide Ulysse dans la roulotte


86 226 Vendredi 2 aout 2024 : de POINTE-AU-PÈRE à CAP-CHAT/CAPUCINS (166 km) (3,9 km)

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De Pointe-au-Père à Cap-Chat

Réveil dès 6:30, ce qui me donne le temps de numéroter et de commencer à identifier mes photos négligées depuis mon retour de France en avril dernier. Puis Hermione vient frapper pour utiliser ma toilette… Gabriel, beaucoup mieux ce matin, vient récupérer quelques uns de ses effets…. J’achève de prendre ma douche et déjeune,  et nous décollons enfin passé 9:00, après la plupart des autres VR qui ont repris la route assez discrètement. Voilà donc un bon spot pour bivouaquer sur le route de la Gaspésie !

La grosse attraction d’aujourd’hui sera le jardin d’Elsie Reford à Mitis, au bout d’une trentaine de kilomètres (une demi-heure) sur la route côtière qui se poursuit en route 132.

Auparavant nous nous serons arrêtés quelques minutes à Ste-Flavie pour contempler Le Grand Rassemblement, Une oeuvre du sculpteur Marcel Gagnon consistant en poteaux de bois et de béton plantés dans la grève.

Probablement impressionnants dans le jeux des marées, mais un peu «plats» à sec sans l’animation de l’eau…
Ste-Flavie-Centre-d'Art-Marcel-Gagnon
Ste-Flavie : «Le Grand Rassemblement», au Centre d'Art Marcel-Gagnon,

Ste-Flavie-Gabriel devant le Grand Rassemblement
Ste-Flavie : Gabriel joue devant le «Grand Rassemblement»


Métis : jardin d'Elsie Reford
Métis : Plan des jardins d'Elsie Reford

Sur la vaste stationnement paysagé nous parvenons à laisser nos véhicules à l’ombre de quelques gros arbres. Puis ce sera une longue promenade en parcourant les chemins tracés à travers les différents jardins superbement fleuris qui se succèdent, heureusement presque toujours ombragés.
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Métis: Jardins Elsie Reford

Metis-Jardin-Elsie-Reford
Métis : Jardin Elsie Reford
Les pentes d’un ruisseau sinueux ont été très habilement exploitées et sont noyées dans la verdure et les fleurs, les massifs et les arbustes aux teintes vives se succèdent, très colorés dans la végétation luxuriante.

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Jardins de Métis : pont sur le ruisseau Page

Notre tour s’achève dans l’Allée royale, dont le pavage parallèle à la façade de la Villa Estevan est abondamment garni d’une double bordure étagée débordante de touffes exubérantes en pleine floraison. Metis-Jardin-Elsie-Reford-Juliette-et-Jean-Paul-sur-l'Allee-Royale
Jardins Elsie Reford : Juliette et Jean-Paul sur l'Allée Royale

Jardin-Elsie-Reford : détail de la bordure
Jardin Elsie Reford : détail de la grande bordure de l'Allée Royale

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Jardins Elsie Reford : belvédère sur le fleuve St-Laurent

Dans l'opulente villa construite par les Reford au début du XXe s., une exposition retrace la vie et les réalisations de la maitresse de maison, une femme décidée et entreprenante qui, éduquée dans les traditions de la haute bourgeoisie anglophone de Montréal, a milité pour la promotion des femmes tant au plan politique que juridique.
Metis-Jardin-Elsie-Reford-Villa-Estevan
Dans les les Jardin Elsie Reford la Villa Estevan

Son merveilleux talent pour l’horticulture, cultivé sur le tard, l’a amenée à construire cet extraordinaire environnement sophistiqué sur ce qui n’était qu’un espace sauvage au dessus de la Mitis, une rivière à saumon prolifique fréquentée par son riche mari et ses amis passionnés de pêche sportive.

Metis, Jardins Elsie-Reford Roses trémières le
                  long de la maison
Métis, Jardin Elsie Reford : roses trémières le long de la maison
Metis-Jardin-Elsie-Reford-Roses-tremieres le long
                  de la maison
Métis, Jardin Elsie Reford : roses trémières le long de la maison

Je sors assez fatigué de cette longue balade, d’autant plus que la fin nous amène à traverser les vastes pelouses découvertes entourant la maison où la chaleur est accablante. Nous prendrons un bon moment pour déjeuner et nous reposer dans le stationnement avant de reprendre la route. Un peu plus loin, arrêt pour déguster les délicieuses glaces de l’Atelier culinaire P.O. Ferry (à Metis Beach). Bonne pause recharge ensuite en passant Matane où je ne retrouve pas trace de la grande crevette en métal qui, me semble-t-il, marquait l’entrée du village tandis que la pêche de ce crustacé a pratiquement cessé, accompagnée de la fermeture et de l’incendie de sa conserverie…

Notre route côtière se poursuivra ensuite sans autre interruption jusqu’à notre étape de ce soir au camping du Phare de Cap-Chat. Les village épars de succèdent aux noms typiques : L’Anse-à-la-Croix, Cap-à-la-Baleine, Grosses-Roches, Ruisseau-à-la-Loutre, les Méchins… La mer est basse, si bien que le fleuve sur lequel flotte un léger brouillard semble loin, et l’on n’en aperçoit guère la rive nord. Nous passons les Capucins, puis la route menant au Projet Éole prévu pour demain, et arrivons au camping précédant le phare, lui-même devenu site touristique. L’espace est vaste, le terrain dévolu à la petite roulotte à l’ombre d’arbres touffus lui garantira la fraicheur demain matin.
Je laisse mes compagnons s’installer et Hermione monter la petite tente où elle veut s’isoler un peu, puis je reviens en arrière à la recherche d’un stationnement tranquille au bord de l’eau. C’est sur la Route du Village qui s’écarte un peu de la 132 aux Capucins que je trouve un spot rêvé, sur la large berme, juste au-dessus de la grève rocheuse d’où l’eau s’est retirée, et à la limite de deux grands terrains privés. Ainsi je ne gênerai pas la vue de mes voisins d’un soir et ne serai pas dérangé par le passage sur la rue, presque nul. Capucins-bivouac-sur-la-berme
Capucins : bivouac sur la berme

Capucins-coucher-de-soleil-sur-l'estran
Capucins : coucher de soleil sur l'estran
Le soir tombe, je relaxe un peu dans la fraîcheur qui descend avec la lumière, profitant d’un spectaculaire coucher de soleil sur les rochers et sur l’eau.

Puis je me prépare une soupe (turque, j’en ai une grosse provision !), un morceau de fromage, une coupelle de salade de fruits, le tout arrosé de Pinot grigio di Veneze dont j’ai pris plusieurs bouteilles à la SAQ de La Pocatière. J’entame enfin l’écriture de mon carnet de route mais, fatigué des pérégrinations de la journée, me couche pour m’endormir bientôt dans un calme bienvenu, loin de la circulation sur la Route 132.

Capucins-crepuscule-sur-l'estran
Capucins : crépuscule sur l'estran du fleuve


86 392 Samedi 3 août 2024 : de CAP-CHAT à Mine d’agates du Mt LYALL (99 km) (2,5 km à pied)

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De Cap-Chat au Mont-Lyall

Excellente nuit et réveil à 6:30, bien reposé. J’ouvre la grande porte qui donne côté mer en la garnissant de sa moustiquaire, ce qui me met à l’abri des mouches ici fort présentes (pas de moustiques heureusement…). Bonne séance d’écriture (le système de recharge directe sur le 12 V indiqué par Mathieu me garantit un ordi toujours au niveau max) avant de déjeuner et prendre ma douche. Me voila en forme pour rejoindre mes campeurs et attaquer le programme de la journée !

Bivouac aux Capucins, au-bord de la Route du Village
Bivouac aux Capucins, au bord de la Route du Village

Juliette me texte à 9:05 pour m’informer de ce qu’ils sont presque prêts. Je les rejoins au camping et elle m’entraine dans une courte balade jusqu’au phare (le rocher en forme de chat est juste derrière) puis sur la plage de galet assez peu attirante. En revanche elle nous offre le spectacle d’oiseaux blancs, des Fous de bassan piquant verticalement dans la mer au milieu d'un banc de poissons.

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Cap-Chat : la silhouette du chat
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Cap-Chat : le rivage rocheux au pied du phare
Au retour au camp, elle ira prendre une dernière douche tandis que je rejoins Mathieu content d’avoir - enfin ! - complètement rempli sa batterie. Nous levons le camp à 11:00 pour revenir légèrement en arrière jusqu’au «Projet Éole». Cap-Chat-derriere-la-roulotte-sur-la-piste-vers-le-projet-Eole
Cap-Chat : derrière la roulotte sur la piste vers le projet Éole
Cap-Chat-projet-Eole-la-grande-eoliennne-verticale
Cap-Chat, projet Éole : la grande éoliennne verticale
Cap-Chat-projet-Eole-le-pivot-defectueux
Cap-Chat, projet Eole : le pivot défectueux

Nous consacrerons la fin de la matinée à la visite du site de recherche et de développement maintenant abandonné, suite à la rupture du roulement à la base de la grande hélice verticale qu’il serait beaucoup trop coûteux de réparer. Après divers aléas, la haute tour, son piège à vent et son soubassement contenant tout les mécanismes de contrôle et de production d’électricité sont devenus une attraction touristique. Ils sont exploités comme tels, un monument à la gloire de l’ingénierie québécoise dans le domaine éolien. Un guide disert nous gâte d’une longue conférence riche en données, expliquant les péripétie du site, d’abord essentiellement centre de recherche et d’expérimentation sur le terrain pour le CNRS canadien et l’IREQ québécois, puis après un épisode de production de quelques années, la panne irrémédiable et l’abandon d’Éole… Projet précurseur de l’expansion majeure de la production d’électricité éolienne que nous connaissons maintenant au pays.

Cap-Chat-projet-Eole : croissance de l'énergie
                  d,origine éolienne au Canada
Croissance de l'électricité d'origine éolienne au Canada
Cap-Chat-projet-Eole-histoire-des-eoliennes
Les Précurseurs...

Cap-Chat-projet-Eole

En après-midi nous gagnons le quai de Ste-Anne-des-Monts où nous allons déjeuner, la roulotte devant le Centre Exploramer et moi sur le bout du quai pour jouir au maximum de l’environnement marin. Si l’air y est frais, le site est envahi par des pêcheurs à la ligne dont les bavardages - et les autoradios - finissent par devenir fatigants. Voulant prolonger cette pause bienvenue dans davantage de solitude, je me dirige vers une autre partie de la jetée moins fréquentée, mais ce sont alors Hermione et Gabriel qui rappliquent tandis que leurs parents sont allés faire quelques courses et un lavage à la buanderie automatique.

Juliette me donne enfin rendez-vous devant la plage Cartier, une longue bande de sable grossier où nous irons attendre la fin de leurs occupations. Les enfants vont jouer sur le sable, Gabriel collectionne les pierres aux formes originales, et je tâche de me délasser un peu plus, ma jambe droite me faisant passablement souffrir. Juliette et Mathieu finissent par arriver à l’heure du souper que Juliette se met aussitôt à préparer sur les rochers bordant la plage. Ste-Anne-des-Monts-souper-devant-la-plage-Cartier
Ste-Anne-des-Monts : souper devant la plage Cartier

Nous décidons alors de partir dès ce soir à l’intérieur vers le Parc national de la Gaspésie et la mine d’agate qu’ils visiteront demain, en comptant trouver sur place un espace pour bivouaquer. Mathieu constate alors que sa citerne d’eau fraiche (50 l) est vide, nous commençons donc par chercher un robinet, accessible près de la patinoire, puis nous filons sur la route 299 qui s’enfonce dans les Monts Chic-Chocs en s’élevant assez rapidement. La nuit tombe, je dois ralentir de crainte de percuter une animal sauvage, caribou ou orignal. Nous finissons par arriver dans la nuit et sans encombre devant le site de la mine au bout d’une centaine de mètres de chemin gravelé. Une corde barre le chemin menant au parking aperçu sur l’image satellite, nous nous installerons donc sur le bord du chemin pour passer la nuit.

Je soupe rapidement d’une chorba marocaine Knorr enrichie de crème et de croutons, finis mon souper sur un petit morceau de Comté et une coupelle de fruits assortie d’un bâton de crème glacée. Quelques notes sur le carnet de route, et à 22:15 je m’endors dans le grand silence.


86 491  Dimanche 4 août 2024 : du Mt LYALL à MONT-LOUIS (143 km) (6,3 km à pied)

De-Mt-Lyall-a-Mont-Louis
De Mt-Lyall à Mont-Louis

Parc-de-la-Gaspesie-bivouac-devant-la-mine-d'agate-du-Mt-Lyall
Parc de la Gaspésie : bivouac devant la mine d'agate du Mt-Lyall
Nuit excellente au frais et dans un calme absolu. Prêt à 8:00, c’est seulement passé 9:00 que nous décollerons Juliette et moi pour faire l’excursion du Mont Ernest-Laforce, tandis que Mathieu accompagnera Hermione et Gabriel dans leur recherche de géodes contenant des agates.

Le ciel est bien ensoleillé mais la température restera modérée aujourd’hui, favorisant notre projet de randonnée. Nous retournons donc tous deux jusqu’au centre du Parc de la Gaspésie (une quinzaine de kilomètres de route gravelée), laissons le ProMaster sur le grand parking au soleil avant de nous lancer sur le sentier. Mt-Ernest-Laforce-randonnee-avec-Juliette
Sur le sentier du Mont Ernest-Laforce Juliette teste ses connaissances botaniques : s'agit-il bien de thé des bois ?

Mt-Ernest-Laforce-randonnee-avec-Juliette-panorama-vers-les-Chics-Choc
Randonnée au Mont Ernest-Laforce avec Juliette : vue sur les Chics-Choc
Dans l’ensemble il est bien entretenu et peu pentu pour monter jusqu’au sommet du mont, à quelques 893 m : 4,6 km en boucle, dénivelé de 155 m, qualifié de facile. Une première partie à l’ombre et relativement plate se laisse gravir sans effort, le dernier kilomètre en terrain découvert est un peu plus pénible pour les piètres marcheurs que nous sommes.

Mais en prenant quelques pauses nous arrivons sur la plateforme où une naturaliste du Parc nous décrira les beautés et particularités de l’environnement que nous pouvons admirer à 360°, entre le Mont Albert et la chaîne des Chic-Chocs.

Mt-Ernest-Laforce-randonnee-avec-Juliette-panorama-vers-le-Mt-Jacques-Cartier
Randonnée avec Juliette sur le Mt-Ernest-Laforce : panorama vers le Mt Jacques-Cartier

Au retour vers 13:00 nous descendons attendre la Bolt et ses occupants sur le stationnement de l’Auberge du Mt Albert, une grosse bâtisse façon château à touriste. Une heure plus tard à leur arrivée les deux enfants me rejoignent dans le ProMaster, tandis que Mathieu redescendra à Saint-Anne-des-Monts seul, histoire d’augmenter l’autonomie de la Bolt. Quelques courses d’épicerie, puis long déjeuner près du stade. J’y remplirai mes bouteilles d’eau fraiche pendant que Mathieu va refaire le plein de ses batteries sur une borne rapide, tandis que Juliette, Hermione et Gabriel vont jouer sur la plage.

Plage-de-Ste-Anne-des-Monts
Plage de Ste-Anne-des-Monts

Enfin vers 17:00 nous décidons de poursuivre notre route vers l’est. Elle suit la côte en traversant quelques villages aux nom évocateurs nichés au fond des anses (Ruisseau-à-Patates, Tourelle, Ruisseau Castor, Cap au Renard, ...). Sur-la-132-vers-l'est-pres-de-Ruisseau-Castor
Sur la 132 vers l'est, près de Ruisseau-Castor

Depuis le phare-de-La-Martre,
            vue-sur-le-St-Laurent-en-amont
Depuis le phare de La Martre, vue sur le St-Laurent en amont

Arrêt au pied du joli phare de La Martre, tout recouvert de bardeaux de bois rouge, puis suite de la bonne route qui serpente entre l’eau et les petites falaises. Passent ainsi Marsoui, puis Ruisseau-à Rebours.

Phare-de-La-Martre
Phare de La Martre
Optique-de-la-lanterne du Phare-de-La-Martre
Optique de la lanterne du Phare de La Martre
Marsoui
Marsoui
Tout au long du chemin nous guettons un emplacement favorable au bivouac. Je crois bien l’avoir trouvé à Marsoui sur un petit quai juste au dessus de l’embouchure de la rivière homonyme, mais l’endroit ne convient pas à Mathieu qui lui trouve un odeur désagréable de mazout et craint de gêner le passage des quelques voisins pourtant accueillants ou indifférents…

Nous repartons, l’après-midi touche à sa fin et nous finissons par atterrir sur le petit parking en arrière de l’école St-Maxime à Mont-Louis, un peu à l’écart de la Rte 132. Une agréable fraîcheur nous y attend sous des arbres et l’on y entend à peine le passage des voitures et camions sur la grande route pourtant proche.
Soirée tranquille à préparer et déguster mon souper, puis à écrire mon carnet de route et classer mes dernières photos, avant un coucher bienvenu à 22:30.


86 634 Lundi 5 août 2024 : de MONT-LOUIS à RIVIERE-AU-RENARD (134 km) (2,9 km)

De-Mont-Louis-a-Riviere-au-Renard
De Mont-Louis à Rivière-au-Renard

Fort vent sous le grand soleil au lever à 7:30. L’endroit aurait été parfaitement silencieux si le bruit du passage des véhicules lourds ne s’était répercuté sur les murs de l’école en arrière, mais je n’ai rien entendu pendant la nuit et ai finalement bien dormi. Sans courbatures suite à notre balade d’hier, je déjeune avant de rejoindre mes compagnons sur la halte routière en bord de mer à l’entrée du village. Mont-Louis : pause à la halte routière
Mont-Louis : pause à la halte routière au bord de la Rte 132
Manche
                  d'Épée
Nous y resterons un moment à profiter du soleil, de la plage et du site, avant de reprendre la route côtière qui déroule ses vastes paysages marins à notre gauche. Gabriel, qui a embarqué avec moi, s’étonne de ne pas apercevoir l’autre rive au delà de l’horizon maritime, d’autant plus qu’il est aujourd’hui parfaitement dégagé sans plus aucune trace de brume. Couleurs franches, sinon brutales du vert cru de la végétation en pleine exubérance tranchant sur le brun des rochers de conglomérat et le bleu profond de la mer. Les villages assez éloignés les uns des autres se succèdent, Manche d’Épée, Gros Morne...

Belle vue sur la rivière de La Madeleine et son barachois en gagnant le phare maintenant désaffecté mais joliment aménagé. Juliette aurait aimé y faire étape hier soir, avec sa borne de recharge et son grand gazon rustique dominant la mer. -Cap-de-la-Madeleine-estuaire-de-la-riviere
Cap-de-la-Madeleine : le phare et l'estuaire de la rivière (barachois)

Cap-de-la-Madeleine-phare
Phare de Cap-de-la-Madeleine
Cap-de-la-Madeleine-criard-de-brume-(diaphone,1907))-et-dispositif-electronique-,1972
Cap-de-la-Madeleine : criard (corne) de brume (diaphone,1907)) et dispositif électronique (1972)

Grande-Vallee-vue-generale
Grande-Vallée : vue générale en arrivant

Nous poursuivons vers Grande Vallée où un petit détour nous fait passer sur le vieux pont couvert Galipeault (1927) parfaitement restauré. Grande-Vallee et son pont couvert Galipault
                  (1927)
Grande-Vallée et son pont couvert Galipeault (1927)

Grande-Vallee-et-son-pont-couvert
Dans le pont couvert de Grande-Vallée
Il a été équipé d’une curieux système électro-acoustique répétant les paroles et borborygmes du visiteur se prêtant au jeux. Gabriel bien sûr ne manque pas d’y pousser quelques grognements amplement répercutés sur la structure de bois.

L’étape suivante sera pour la Pointe-à-la-Renommée, au bout d’une fort mauvaise piste gravelée qui fait pester Mathieu craignant pour sa petite roulotte. Mais la difficulté valait le coup, le site est superbe, la lumière magnifique et le projet de rénovation et préservation des bâtiments historiques remarquable. Pointe-a-la-Renommee
Pointe-à-la-Renommée : le phare et la station radio Marconi

Non seulement le phare préfabriqué en tubes de fonte a-t-il été rapatriée de Québec où il trônait sur Grande Allée après sa réforme, mais l’ancienne structure en bois qui le précédait a t-elle été reconstruite, tout comme le petit bâtiment également en bois qui abritait la première station Marconi de ce côté-ci de l’Atlantique.

Tout ceci se visite, fort bien documenté, donnant une bonne idée de l’évolution des conditions de navigation sur l’Atlantique et dans le Golfe du St-Laurent. Nous passerons un bon moment à parcourir les lieux, assistant à la sympathique vidéo présentant le projet communautaire de sauvegarde, et l’histoire des signalisations maritimes qui se sont succédées ici.

Je fais ensuite le tour de la salle Marconi, où de nombreux panneaux et quelques appareils antiques retracent le parcours du génial inventeur et la diffusion/ commercialisation de ses découvertes et procédés.


LE JEUNE INVENTEUR

Guglielmo Marconi est né le 25 avril 1874 près de Bologne en Italie. C'était un jeune homme timide qui, au lieu de répondre aux ambitions de son père en entrant soit à l'université, soit dans la marine, préférait plutôt s'enfermer dans la bibliothèque familiale ou s'amuser avec des gadgets électriques.
C'est en lisant une notice nécrologique de Heinrich Hertz, qu'il eut, à l'âge de 20 ans, la révélation de l'oeuvre de sa vie: le développement des télécommunications sans fil.

Pointe-a-la-Renommee-Station-Marconi- le
                      jeune inventeur en famille
Station Marconi : le jeune inventeur, sa mère et son frère aîné

Marconi fit ses premières expériences de télégraphie sans fil (T.S.F.) au milieu des plateaux de vers à soie, dans le grenier de la Villa Grifone que possédait sa famille, dans la banlieue de Bologne. Très vite cependant, les expériences prirent de l'ampleur et il dut quitter le grenier pour s'installer dans le jardin. En 1894 déjà, le jeune inventeur avait réussi à effectuer des transmissions sur une distance de 2,8 kilomètres. En 1895 il savait qu'il ne pouvait plus progresser tout seul.
C'est alors que sa mère, de souche irlandaise, toujours prête à aider son fils favori, l'amena en Angleterre où par relations familiales, elle put le faire présenter à William Preece, chef ingénieur des Postes britanniques.
Marconi eut la possibilité de démontrer son appareil à Preece qui, après un certain nombre d'essais, déclara que ce système mériterait d'être étudié et expérimenté plus à fond.

Pointe-a-la-Renommee-Marconi-et-son-appareil
Pointe-à-la-Renommée : Marconi et son merveilleux appareil

À LA CONQUÊTE DE L'ATLANTIQUE

Lorsque Marconi décida de relier les deux bords de l'Atlantique par télégraphie sans fil, les administrateurs de sa compagnie en furent stupéfaits, le monde scientifique pensa que c'était là une idée absurde et le public en général n'y vit qu'une plaisanterie. En effet, jusqu'à présent la plus longue distance couverte par la télégraphie sans fil était de 360 kilomètres, et Marconi voulait maintenant essayer son système sur plus de 3 000 kilomètres.

D'immenses antennes furent construites avec des mâts de navire à Poldhu en Cornouailles et à Cape Cod, au Massachusetts. Cependant, avant que l'expérience ait pu commencer, des tempêtes détruisirent les mâts des deux côtés de l'Atlantique. Une antenne plus petite fut érigée à la hâte à Poldhu, et Marconi décida d'essayer l'émission d'un signal dans un sens, de Poldhu à Saint-Jean (Terre-Neuve). Il arriva à Saint-Jean le 6 décembre 1901 accompagné de ses assistants Kemp et Paget. Ils ne dirent rien de leur projet audacieux, indiquant qu'il ne s'agissait que d'un autre essai de routine.

En-route-pour-Terre-Neuve

Marconi envoya ensuite un message par câble à Poldhu, demandant aux techniciens de commencer à émettre la lettre S en code morse (point, point, point) et commença les derniers préparatifs. Le temps était très mauvais et le premier essai, consistant à accrocher une antenne à un ballon gonflé à l'hydrogène, échoua lorsque le ballon se perdit dans une tempête. Le jour suivant, le 12 décembre, le temps était encore pire, mais Marconi et ses assistants réussirent quand même à ériger une antenne de 600 pieds en s'aidant d'un grand cerf-volant.

Station-Marconi-cerf-volant-portant-l'antenne

ENTENDEZ-VOUS QUELQUE CHOSE, M. KEMP ?

Le 12 décembre 1901, à 12h30, puis de nouveau à 13h10 et 14h20, Kemp confirma qu'il pouvait effectivement entendre les signaux convenus, qui, bien que faibles, étaient très reconnaissables. L'Atlantique était conquis. Marconi n'avait que 27 ans.

Statio Marconi de Table-Head (Terre-Neuve)

LE SUCCÈS ET LA  CONCURRENCE

Dans le domaine en expansion rapide de la télégraphie sans fil, la concurrence était acharnée et Marconi se trouva souvent mêlé à des conflits. Le jeune Lee de Forest, dont la lettre qu'il écrivit à Marconi pour lui demander d'être son assistant resta sans réponse, fonda une société qui devint une rivale commerciale sérieuse en Amérique. D'autres concurrents étaient le Canadien Réginald Fessenden et les Allemands Adolf Slaby et Ferdinand Braun, qui fondèrent la société Telefunken.

Stimulé par cette concurrence, Marconi inventa l'antenne directive et l'éclateur à disques. Il installa ces dispositifs à Table Head et construisit une nouvelle station à Cliften en Irlande pour en tirer parti. Le service transatlantique commercial fut inauguré entre les deux stations en 1907. En 1909, Marconi reçut le prix Nobel de physique qu'il dut partager, ironie du sort, avec Ferdinand Braun. En 1912 les affaires étaient en plein essor et la première usine de radio du monde construite expressément pour la fabrication de matériel radio, était en chantier à Chelmsford.

Je monte enfin dans le phare pour admirer le système optique sophistiqué - et maintenant inutilisé - installé à son sommet. Fabriqué à Paris, indique la plaque…

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Pointe-à-la-Renommée : l'escalier du phare
Pointe-a-la-Renommee-lentille-du-phare
Pointe-à-la-Renommée : l'optique (Fresnel) du phare

Pointe-à-la-Renommé : vue vers l'estd epuis la
                  passserelle du phare
Pointe-à-la-Renommée : vue vers l'est depuis la passerelle du phare
Vue étendue sur la côte depuis la passerelle faisant le tour de la lanterne que j’emprunte avant de redescendre et rejoindre Juliette qui « chille » dans une grande chaise de bois rouge façon Parc Canada.

Nous quittons bientôt ce fort beau site, après que je sois allé encourager - verbalement et  monétairement  - le responsable bénévole dans la boutique.

Nous avançons encore un peu pour aller finir l’après-midi sur le quai de Rivière-au-Renard où nous nous reposons jusqu’à l’heure du souper en jasant, écrivant et mettant de l’ordre dans mes photos.

Je me prépare un copieux souper en finissant les restes du frigo (poulet, haricots verts et pommes de terre…) qui durent depuis mon départ.

Puis nous nous dirigeons vers le grand parking de l’aréna de Val-Renard où Juliette a repéré une borne de niveau 2 (lente). La Bolt y restera branchée la moitié de la nuit tandis que nous dormirons à proximité, bien à l’écart de la route 132, dans un calme apprécié de tous.
Riviere-au-Renard-bivouac-sur-le-quai-en-soiree
Sur le quai de Rivière-au-Renard en soirée


86 768 Mardi 6 août 2024 : de RIVIERE-AU-RENARD au CAP BON-AMI (Parc du FORILLON) (34 km) (2,9 km)

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De Rivière-au-Renard au Cap Bon Ami (Parc national du Forillon)

Démarrage passé 10:00 pour suivre la route côtière un peu plus vers l’est jusqu’à l’Anse-au-Griffon et la Maison Le Boutillier, un entrepreneur d’origine jersiaise qui possédait une flottille de pêche (à la morue essentiellement) et 7 comptoirs dispersés sur les côtes gaspésiennes. Lui-même habitait une grosse maison bourgeoise à Gaspé, maison dont ses enfants durent se séparer suite à la faillite de leur banquier jersiais, et qui fut finalement démolie, hélas.
L'Anse-au-Griffon : Maison Le Boutiller
L'Anse-au-Griffon : Maison Le Boutillier
L'Anse-au-Griffon-Maison-Le-Boutiller-toit-a-deux-versants-retrousses-aux-larmiers-cintres.jpg
L'Anse-au-Griffon, Maison Le Boutillier : toit à deux versants retroussés aux larmiers cintrés
Maison-Le-Boutiller : notre guide au pied de
                  l'escalier
Maison Le Boutillier : notre guide nous accueille
au pied de l'escalier

Une jeune guide en costume mi-XIXe nous fait visiter les différentes pièces qui servaient au commerce (poisson mais aussi magasin général) et abritaient le gérant local et son commis. La maison comprend aussi quelques pièces d’apparat destinées à recevoir les hôtes de marque, luxueusement meublées et équipées (vaisselle, verrerie, etc.) pour l’époque et le contexte. Au total une visite fort intéressante qui nous replonge dans la période de la grande expansion commerciale du Canada.
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Maison Le Boutillier : la cuisine
Maison-Le-Boutillier : le salon
Maison Le Boutillier : le salon
L'Anse-au-Griffon, Maison Le-Boutiller : chambre
                  de maitre
Anse au Griffon, Maison Le Boutillier : chambre de maitre
Anse-au-Griffon-Maison-Le-Boutiller : Drap brodé
                  de la chambre d'Invité
L'Anse au Griffon, Maison Le Boutillier : drap brodé de la chambre d'invité
Anse-au-Griffon-Maison-Le-Boutiller-salon-du-manoir-de-Gaspé




                  reconstitué
Maison Le Boutillier : salon du manoir de Gaspé reconstitué
Maison Le Boutillier : Jean-Paul devant-le livre
                  de compte du gérant
Maison Le Boutillier : Jean-Paul devant le livre de compte du gérant

En quittant cette vieille maison fort bien conservée nous parcourons encore une douzaine de km jusqu’au Cap des Rosiers, autre lieu emblématique de la côte nord de la Gaspésie, mais nous le trouvons fermé, faute de personnel.

Cap-des-Rosiers-vue-vers-le-Forillon
Depuis le Cap des Rosiers : vue vers le Forillon

Impossible de se rendre jusqu’aux falaises dominant le rivage, nous devrons nous contenter de déjeuner sur son stationnement, avant d’entrer véritablement dans le parc national que nous longeons déjà depuis un bon moment. Cap-des-Rosiers-les-delices-du-phare
Cap des Rosiers : les délices du phare

Juliette tente bien de nous réserver un espace dans l’un des terrains de camping, mais plus rien n’est disponible, et il n’y a même pas ici d’«overflow parking» comme dans l’Ouest. Nous gagnons quand même les abords du Cap Bon-Ami après qu'un préposé de l’Accueil nous ait conseillés différents stationnements nocturnes possibles aux limites du parc.

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Belvédère du Cap Bon-Ami
La fin de l’après-midi se passera sur la terrasse du Cap lui-même à observer oiseaux et phoques, puis à se reposer sur la plage de galets : Gabriel joue un bon moment à faire ricocher des petits galets plats dans les vagues qui déferlent, poussées par un vif et frais vent du nord qui a dégagé le ciel, tandis que Juliette va se tremper les pieds et que Mathieu jase avec moi ou fait des photos.

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Belvédère du Cap-Bon-Ami : falaises vers l'Ouest

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Plage du Cap-Bon-Ami depuis le belvédère

Avec les informations et brochures remises à l’entrée nous planifions aussi les visites et randonnées à prioriser (essentiellement la montée apparemment assez rude au belvédère du Mt St-Alban, juste au dessus de nous, puis la balade jusqu’au Cap Gaspé et son phare depuis l’Anse des Amérindiens, et enfin la visite des quelques maisons restaurées de Grande Grave).

Plage du Cap Bon-Ami : Mathieu en pleine
                  création.
Plage du Cap Bon-Ami : Mathieu en pleine création
Plage-du-Cap-Bon-Ami-Gabriel-fait-des-ricochets
Plage du Cap Bon-Ami : Gabriel fait des ricochets

Le soir arrive, nous retournons au stationnement préparer nos souper et prendre le repas. Le parking se vide tandis que nous poursuivons nos discussions en hésitant à quitter les lieux pour sortir du parc, finissons par décider de demeurer sur place en gagnant une zone plus plane près de l’entrée du terrain (avec l’absolution du gardien, lequel nous informe que l’administration du parc n’a pas engagé cette année de gardien de nuit...). Lorsque tombe la nuit et le froid, nous nous retirons dans nos homes respectifs. J’y complète le carnet de route et transfère les photos de la journée, avant de me glisser sous ma couette à 21:30, fatigue et froid obligent. En espérant me sentir assez en forme demain matin pour attaquer la rude montée prévue sur la falaise…


Retour: Gaspésiee-2 du Cap Bon-Ami à Montréal

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