Mon bivouac à Aratos |
La nuit a dû être moins froide que précédemment car j’ai pu régler le thermostat plus bas que d’habitude et ce matin la batterie était au dessus de 80%. Calme absolu bien sûr dans mon désert rural, jusqu’à mon réveil à 7:30. |
Vite je suis debout et démarre
immédiatement pour gagner d'abord Alexandropouli en
bord de mer où je vais faire le plein d'eau fraîche
sur le port.
|
Plein d'eau sur le port d'Alexandropouli |
Édirne : les fins minarets des Mosquées Selimiye et Eski depuis le pont sur le fleuve Maritsa |
Et comme il faut ajouter une heure (changement de fuseau horaire) mon après-midi est déjà bien avancé lorsque, quelques kilomètres plus loin, je vois poindre les minarets élancés des magnifiques mosquées impériales d'Édirne |
Le Guide Vert avait raison de montrer de l’enthousiasme pour la Selimiye Camii, élevée au XVIe s. par le plus grand architecte ottoman Simar Sinan, avec une élégance rare pour un bâtiment d’une telle dimension. Agia Sophia lui aurait servi d'inspiration.... Malheureusement comme N-D de Paris – à laquelle elle est comparable en importance – elle est en rénovation majeure, trois de ses fins minarets sont gainés d’échafaudages, et la grande salle de prière est amputée de presque toute sont étendue, considérable. | Edirne : arrière de la grande mosquée Selimiye en restauration |
Edirne, Selimiye Camii : le mihrab sous le chantier |
On peut quand même
pénétrer sous la petite coupole qui contient le mihrab
et la grande chaire à prêcher en marbre blanc,
admirables, et contempler les peintures et autres
décors des murs, tout en marchand – déchaussé bien sûr
– sur le moelleux tapis de laine rouge à motifs qui
recouvre totalement le sol. |
Mais les autres voutes et
coupoles, ainsi que l’important fenestrage qui donne
toute sa luminosité et son volume intérieur à
l’édifice, sont cachés par de grandes toiles
illustrées de photos – de ce qu’on ne peut voir!
Un peu frustrant pour le touriste qui vient de si loin pour admirer, mais c’est pour la bonne cause… |
Edirne : grande salle de prière de la Selimiye Cami (en photo car actuellement inaccessible) |
Edirne : façade de Selimiye Camii en restauration |
Edirne : une porte de la mosquée Selimiye |
Je me console en faisant le tour de la medersa (medresse ou madrasah dit-on ici) ou école coranique en forme de cloitre qui a été convertie en petit musée des artisanats liés aux mosquées et à la religion (objets en métal, manuscrits et enluminures, ébénisterie, etc.). Sur ses murs de déroule aussi quelques beaux photomontages à la gloire de Sinan, mettant en avant quelques textes puisés dans ses souvenirs (probablement à lire si je les trouve). | Edirne: cour de la Dar'ül Kurra Medrese |
Persiennes en bois (techniqu kunderkari, 1484-88) Tête de drapeau, Eski Camii- (laiton, Époque Ottomane) |
MEDRESE-MADRASAH
Issue du mot arabe "derase », la madrasa est le nom donné aux établissements d'enseignement moyen et supérieur dans les pays islamiques. On sait que dans les premières années de l'expansion de l'islam, l'enseignement se déroulait dans les mosquées en dehors des heures d'exercice religieux et consistait à enseigner aux élèves à lire et à écrire et à leur faire mémoriser le Coran. Avec l'ajout des Sciences naturelles au programme, les mosquées se sont révélées inadaptées pour répondre aux besoins et la recherche d'une nouvelle institution a commencé. Les recherches et les fouilles ont montré que les premiers exemples de madrasa créés pour répondre à ces exigences ont été construits dans les régions de Transoxiane et de Khorasan vers le Xe siècle de notre ère. Depuis le XIe siècle, les madrasas, en tant qu'institutions d'éducation et de formation systématiques, ont joué un rôle actif dans le développement du monde scientifique et dans l'éducation de la société à la compréhension culturelle et religieuse. La création de madrasas par le gouvernement, la gratuité de l’enseignement pour tous et l'organisation détaillée des madrasas sont autant d’éléments constitutifs de l'empire seldjoukide. Nizamillmilk, vizir d'Alparslan puis de Melikgan et auteur du Siyasetname, a créé sa premiere madrasa, la Nizamiye Madrasa, à Bagdad. La construction de la madrasa a commencé en 1604 près du Tigre et a été achevée en deux ans et ouverte à l’enseignement. Par la suite, les activités visant à établir des madrasas se sont accélérées dans le monde islamique et des madrasas Nizamiye ont été ouvertes même dans des petits villages. Les madrasas sont devenues des institutions de base systématiques chez les Ottomans également et elles se sont développées et améliorées parallèlement à la croissance de l'Etat LES MADRASAH CHEZ LES OTTOMANS Pendant la période ottomane, les madrasas ont connu une amélioration et un développement considérables, tant sur le plan institutionnel qu'architectural. Les sultans ottomans, en raison de leur respect pour la science et les scientifiques, ont veillé à ce que des madrasa soient établies dans les villes nouvellement conquises pour poursuivre la fonction d’éducation, ainsi que des mosquées pour répondre aux besoins religieux. D'autre part, les madrasas formaient les religieux et les bureaucrates de l'État, qui constituaient la base de l'Etat, à l'excellence en enseignant les sciences religieuses et naturelles de manière équilibrée. Les madrasas ottomanes, qui ont formé des acteurs importants de notre histoire tels que des bureaucrates, des calligraphes et des architectes, ont mis au point une méthode qui utilise des plans et des programmes visant à dispenser une éducation en fonction des aptitudes individuelles, ce qui est également une application acceptée par la pédagogie moderne, et cette méthode était utilisée dans toutes les madrasas. Selon cette méthode les madrasas optaient pour la réussite d'une seule leçon au lieu d'une note comme le recommande la pédagogie moderne aujourd'hui, et l'obtention du diplôme n'était pas liée au nombre d'années mais aux capacités et au travail. Cependant, dès le début du XVIIe siècle, les madrasas ont commencé à dégénérer et à s'affaiblir en raison de comportements contraires à la "loi de muderrislik". L'ARCHITECTURE DES MADRASAS À L'ÉPOQUE DE MIMAR SINAN Mimar Sinan a construit de nombreuses madrasa selon le concept des arcades et des cours, que nous pouvons qualifier de traditionnel, prévoyant des cellules et des classes derrière les arcades. Les madrasas Haseki Sultan (1539), Krlig Ali Pasa (1580) et Usktidar Mihrimah Sultan (1547), qui font partie de complexes immobiliers à Istanbul, sont les plus beaux exemples de ce concept. Les madrasas du complexe de Stileymanive, qui relèvent du même type de concept, présentent également une réglementation jumelle, comme le montre l'exemple de Selimiye. Les madrasas Dar’ul Hadis et Dar’ul Kurra situées dans le complexe de Selimiye ont été construites comme des jumelles se faisant face et en direction de la Mecque. LA MADRASA DAR’UL KURRA D'EDIRNE Les madrasa Dar’ul Kurra et Dar’ul Tedris, construites du côté de la direction de La Mecque, étaient des institutions où l’on dispensait un enseignement religieux et scientifique. Mimar Sinan a séparé ces bâtiments de la mosquée dans la cour afin d'éviter qu'ils ne fassent de l'ombre à la mosquée elle-même. Dar’ul Kura Madrasah, qui signifie "lieu où l'on lit le Quoran", est située à gauche du mur en direction de La Mecque. Les madrasas, qui témoignent a une execution tres soignée, ont été construites en grès taillé dans un concept carre. La cour des madrasas, à laquelle on accède par une porte à l'encadrement rectangulaire, est entourée d'une arcade. Les cellules de la madrasa sont alignées dans les deux directions des colonnes reliant les arcs arrondis. Sur le côté gauche de l'entrée, une salle de classe a été placée, présentant un concept carré et un dôme. Il y a douze cellules, chacune dotée d'une cheminée et de niches. |
Carreaux de céramique d'Iznik, technique sous glaçure (Mosquée Selimiye, 16e s.) | Gülabdan petit flacon pour pulvériser de l'eau-de-rose. Cuivre plaqué or (période-ottomane) |
Edirne : bazar de la mosquée Selimiye |
Une exposition sympathique que je complète en sortant par la longue galerie du petit bazar installé dans la base de la mosquée et qu’il faut traverser pour accéder aux entrées. (Bazar Selimiye Arastasi construit par le sultan Murat pour donner des revenus à la mosquée). |
En sortant je complète par la visite de l’autre mosquée monumentale d’Edirne à deux pas : Eski Camii, ou Vieille Mosquée. Du début XVe, elle ne comporte que deux minarets, et fait nettement plus massive extérieurement que la Selimiye. | Edirne : extérieur de Eski Camii (Vieille Mosquée) 1414 |
Edirne : Eski Cami (Vieille Mosquée) |
Pourtant, quand je passe sa porte en me déchaussant - comme il se doit - pour la parcourir en tous sens, l’espace intérieur divisé en 3 nefs, chacune coiffée par une coupole, me semble de vastes dimensions. Sur les 4 gros piliers carrés centraux, de grandes inscriptions en coufique exemplifient l’élégance de cette calligraphie. |
Edirne, Eski-Cami : minbar (ambon) et tribune du chœur |
Edirne : petit dôme d'Eski-Camii |
Eski Camii : calligraphie : Allah Wahid «Dieu est unique» |
Edirne : centre de la mosquée Eski-Camii |
Edirne : grande coupole centrale d'Eski Camii |
Edirne : minaret d'Eski Camii |
Edirne : Selamsiz Sk., la rue commerçante centrale qui descend vers le fleuve |
Puis je décide de compléter ma courte découverte d’Edirne en descendant jusqu’à l’ancien pont de pierre sur la Tunca. Je suis alors les rues commerçantes très animées qui finissent sur la rivière. Architecture commune aux pays du sud, sans vrai style affirmé, à part quelques restes plus ou moins en ruines de maisons traditionnelles en bois. Beaucoup de restaurants populaires (chich kebab et döner) et de boutiques de mode, de téléphones, etc. En passant devant un grand portail décoré, je pénètre dans le Rustempasa Caravanserail (construit lui aussi par Sinan au XVIe) aux nobles proportions, mais converti en hôtel luxueux, je n’ose trop m’avancer… |
La qualité des boutiques ses dégrade en me rapprochant du cours d’eau, et de grands travaux de voirie (un boulevard périphérique suspendu?) en bouleverse l’organisation tout en répandant terre et poussière. | Edirne : vieille maison traditionnelle en ruines sur Tahtakale Cad. |
Edirne : Tunca Koprusu (pont) sur la Maritsa (1843) |
Je me rends quand
même jusqu’au pont ancien pour en admirer la noble
élégance (une autre commande du sultan de l’époque). Puis, dans le soir qui descend et la fraicheur qui l’accompagne, je prends le chemin du retour vers l’Exsis laissé sur un coin de rue au dessus de la Selimiye. Je cherche en passant un bureau de change pour convertir une cinquantaine d’Euros en livres turques (TL), au cas où, mais je n’en vois pas et les banques sont fermées passé 17:00. |
Je quitte enfin la 4
voies par des voies détournées le long de la mer.
Elles me mènent dans le centre ancien et à la petite
aire de camping-car dégotée sur Park4night : Yenicapi
RV Park, Langa Hisarı Cd. No.46, 34130 Fatih/İstanbul,
Turquie. L’aménagement – privé – est rustique mais
complet, le terrain asphalté est propre, et des
boitiers apportant le courant à chaque place façon
parking sont accrochés au mur, toutes neuves. Je
m’enquiers du prix auprès du gérant : 10€ la
nuit, rien à dire. Je réserve donc une première journée, m’installe et déjeune copieusement avant de me lancer dans une première balade à pied, à l’issue de laquelle je déciderai si la ville me plait assez pour que je prolonge mon séjour d’une ou de deux autres nuits. |
Istanbul : arrivée au Yenicapi RV Camp sur Langa-Hisan, No 46 |
Istanbul : Laleli Camii (1764) depuis le boulevard |
Quant à la mosquée atteinte après un petit kilomètre de marche, la première impression est forte, car si le bâtiment n’est pas très grand, il est remarquablement proportionné, et je me sens tout à fait à l’aise de circuler tranquillement sous les hautes voutes et les coupoles discrètement décorées. Très peu de visiteurs, quelques fidèles solitaires qui prient silencieusement et discrètement dans le vaste espace libre. |
Istanbul : Laleli Cami façade est (1763) |
Laleli Cami : salle de prières |
Laleli Camii : coupole centrale |
Laleli Camii : le minbar |
Laleli Camii : calligraphie dans la marbre «Mustapha» (l'Élu), l'un des 201 noms attribués au prophète Mahomet. |
Laleli Camii : le riwaq (portique) en sortant |
Laleli Camii : shardivan (fontaine d'ablutions) et minaret |
Façade N-O et entrée dans la cour de Laleli Camii |
Bayezit Camii |
Entrée dans la cour de Beyazit Camii (1506) |
Porte de la cour de Beyazit Camii (1506) |
Istanbul : cour et shardivan de Beyazit Camii(1506) |
Midha (galerie de la cour des ablutions) de Beyazit Cami : arcs et chapiteaux |
Faite du shardivan de Beyazit Cami |
Beyazit
Camii
|
Grande coupole de Beyazit Camii |
Istanbul : près du Bazar des Libraires en sortant de Beyazit Camii |
Bazar aux livres anciens |
Dans les galeries du Grand Bazar |
Istanbul : entrée/sortie du Grand Bazar |
ROUTE DIVAN YOLU
La route Divan Yolu est la
route la plus célèbre du vieil Istanbul. Elle a
été construite sous le règne de l'empereur
byzantin Constantin (306-337). Son nom officiel
pendant la période byzantine était « Regia », ce
qui signifie « la route impériale », alors qu'elle
était appelée « Mese » par les gens du peuple, ce
qui signifie « la route centrale ». Elle a reçu le
nom de « Divan Yolu » pendant la période ottomane,
car les hommes d'État qui se rendaient à la cour
impériale retournaient dans leurs demeures en
empruntant cette route avec des cortèges
flamboyants lorsque la cour se dispersait. Cette
route, qui s'étend de Sainte-Sophie à la place
Beyazit, a pris son aspect actuel après avoir été
élargie à la suite de l'incendie du Grand Hoca
Pacha.
En tant que route principale des empires romain et ottoman, la route Divan Yolu est un véritable musée en plein air avec les vestiges historiques qu'elle traverse. La pierre de Milion, l'école pour enfants de Cevri Kalfa, la mosquée de Firlzaga, la tombe du sultan Mahmud II, la mosquée d'Atik Ali Pasha, la Kulliye et la bibliothèque de Koprili, la Kulliye de Koca Sinan Pasha et la Kulliye de Corlulu Ali Pasha sont quelques-uns de ces ouvrages historiques. |
COMPLEXE
SOCIAL DE MERZIFONIU KARA MUSTAFA PACHA - MADRASA La construction du
complexe social a été entreprise par le Grand
Vizir Merzifoniu Kara Mustafa Pacha avant 1683,
mais à sa mort, il a été achevé par son fils Ali
Bey par l'architecte Hamdi entre 1696-91. Le
complexe social se compose d'une madrasa, d'une
salle de classe, d'un masjid, d'une école
primaire, d'une fontaine, d'un réservoir d'eau, de
magasins et d'un cimetière qui s'est formé au fil
du temps. Une bibliothèque a également été créée à
l'intérieur de la madrasa.
Les bâtiments du complexe, qui ont été dévastés par des tremblements de terre, ont été restaurés à plusieurs reprises. Le complexe a été occupé par des victimes d'incendie en 1913. Pendant les travaux d'extension de la route entre 1953 et 1954, les magasins adjacents à la façade extérieure ont été démolis, la fontaine et le cimetière ont été déplacés vers l'est et la porte de la cour a été déplacée vers l'arrière. Dans les années entre 1960 et 1984, le complexe a été restauré par la Direction générale des fondations. Dans l'inscription sur la porte du mur de la cour donnant sur la rue, l'année de la mort de la personne qui a construit le bâtiment est donnée comme abjad en l'écriture talique (calligraphie artistique ottomane). Le masjid de l’école situé au nord-est de la cour a un plan octogonal. Le bâtiment, qui a été construit en pierre de Cul Kureki, est recouvert d'une coupole octogonale à pendants. À droite de la fenêtre située à l'extérieur de la façade est du bâtiment, se trouve un puits avec un anneau de marbre à l'intérieur d'une niche profondément sculptée. Ce puits peut être considéré comme ayant un lien avec la citerne byzantine que l'on sait se trouver sous le complexe. Un portique à dix éléments, disposé en U, couvre la partie avant des salles de la médersa qui sont alignées en L, formant les limites ouest et sud du complexe. La fontaine située dans l'angle est du complexe possède cinq faces frontales et son sommet est recouvert d'un dôme octogonal recouvert de plomb. Le cimetière, avec plus de 100 tombes, qui ont été déplacées plus tard, a un cadre octogonal ouvert. Aujourd'hui le cimetière compte 27 tombes. Un total de 12 boutiques, dont quatre sur la façade nord du complexe donnant sur la rue et huit sur la façade ouest, ont été démolies lors des travaux de prolongement de la rue. Les arcs en briques qui sont les traces des voûtes des boutiques de la façade ouest sont encore visibles aujourd'hui. |
Colonne de Constantin (300) et Gazi Atik Ali Pasha Camii (1710) |
Koprulu Mehmet Pasha Camii sur Divanyolu |
Fontaine «kolossale» offerte par le Kaiser Guillaume II après sa visite en 1898, en arrière Agia Sophia (Ste-Sophie) |
Sultanahmet Cami : portail d'entrée dans la cour |
Sultanahmet Camii : en passant la porte de la cour (sahn) |
La cour de Sultanahmet Camii, son shardivan et ses galeries sous colonnades |
Sultanahmet Camii : en entrant dans la salle de prière, les énormes piliers «pattes d'éléphant» qui soutiennent la grande coupole centrale |
Sultanahmet Camii : la grande coupole centrale et ses coupoles latérales |
Je fais plusieurs
fois le tour du vaste espace, cherchant des angles
pour rendre un peu l’impression de volume et
l’enchainement des courbes, difficile vu les
dimensions du chef d’œuvre. Quelques zoom aussi dans le vaste édifice permettent aussi d'apprécier la finesse du décor coloré de cette «Mosquée Bleue» dû en partie aux fameux carreaux de céramique bleue d'Iznik. |
Carreaux bleus d'Iznik de Sultanahmet Camii, dite « la Mosquée Bleue » |
Sultanahmet Camii : le shardivan et le minaret à 3 balcons dans le crépuscule |
Porte en bronze de la cour de Sultanahmet Camii |
Hippodrome : les minarets de Sultanahmet Camii et l'Obélisque au crépuscule. À l'origine, l'obélisque de
Thoutmôsis III était érigé au sud du VIIe pylône
du grand temple de Karnak en Égypte. Il fut
transporté à Alexandrie sous Constance II
(empereur de 337 à 361), en même temps que
l'actuel obélisque du Latran. Il dut attendre le
règne de Théodose Ier (empereur de 379 à 395) pour
être finalement transporté à Constantinople, où il
fut ré-érigé en 390 sur la spina de
l'hippodrome. Sa partie basse manque, et sa
hauteur n'est plus aujourd'hui que de 18,54 m (ou
19,6 m) et 25,6 m avec le piédestal. À l'origine,
il devait atteindre une trentaine de mètres.
L'obélisque est séparé du piédestal par quatre
cubes de bronze de quarante-cinq centimètres,
pourvus de boucles de bronze soudées aux angles
extérieurs. Les inscriptions hiéroglyphiques sur
l'obélisque sont réparties sur les quatre
faces, en une seule colonne centrale, et
célèbrent les victoires de Thoutmôsis III sur les
rives de l'Euphrate (vers -1450).
|
Base de l'Obélisque de l'Hippodrome (bas-reliefs byzantins du 4e. s) en dessous de l'obélisque égyptien : faces est et nord. Sur la face Est l'empereur
Théodose dans la loge impériale, entouré de sa
cour, remet au vainqueur de la course la couronne
de laurier, dans un décor d'arcades et de colonnes
corinthiennes. Le spectateurs assistent à la
cérémonie en compagnie de musiciens et de
danseurs. À droite on distingue l'orgue
hydraulique de Ctésibos et à gauche un autre
instrument.
Sur la face nord : l'Empereur et sa cour surveillent le transport et l'édification de l'obélisque avec un cabestan (sur la base du piédestal, non visible sur la photo) |
Hippodrome, base de l'Obélisque de Théodose (bas-reliefs byzantins du 4e. s) : détail de la face nord : spectateurs de l'édification de l'obélisque. Pour en savoir plus sur l'histoire mouvementée de l'Hippodrome : https://www.thebyzantinelegacy.com/hippodrome |
Hippodrome : bas-reliefs byzantins de l'Obélisque de Théodose (4e.s) Face ouest : Soumission des Barbares |
Base de l'Obélisque de l'Hippodrome Face sud :
l'Empereur Théodose et sa famille dans la loge
impériale entouré de sa cour assistent à
une course de chars
|
Base de
l'Obélisque de l'Hippodrome : inscription en
grec :
« Cette colonne à quatre côtés qui gisait à terre, seul l'empereur Théodose osa en relever le fardeau ; Proclos fut invité à exécuter son ordre et cette grande colonne se dressa en trente-deux jours.» (Le nom PROCLO renvoie au nom du préfet de Constantinople qui dut se charger de la délicate opération) |
LA COLONNE
SERPENTINE Lors de
l'établissement de Constantinople comme la
nouvelle capitale de l'Empire Romain, Constantin
apporta certains des obélisques monumentaux
établis pour commémorer d'importants événements
historiques antérieurs et dans le but de les
célébrer à l'Hippodrome tout en décorant la
nouvelle ville. L'un de ces obélisques est la
Colonne Serpentine.
Les colonnes érigées dans la ville étaient placées sur la spina coupant en deux la zone de course de l'Hippodrome. Cette colonne est celle qui se trouvait devant le temple d'Apollon à Delphes lors de l'introduction d'une nouvelle capitale. Elle a été déplacée de Delphes à la nouvelle capitale de Constantin. Le processus d'érection du monument devant le temple d'Apollon est également très intéressant. Après les victoires de Salamine (480 av. J.-C.) et de Platée (479 av. J.-C.) contre les Perses qui envahissaient leurs terres, 31 colonies grecques ont fabriqué une chaudière en or, en faisant fondre le butin de guerre qu'elles avaient saisi, et l'ont offert au temple d'Apollon. Ce monument est formé d'une chaudière en or avec 3 piédestaux s'enlaçant l'un l'autre, de 8 mètres de hauteur, formée de 3 serpents enroulés. Les têtes des serpents, séparées les unes des autres, donnent sur trois directions distinctes. Sur les corps des serpents, sont également inscrits les noms des 31 sites grecs ayant participé à la guerre. On peut voir que ce monument est complet jusqu'au 16ème siècle dans les miniatures de Hunername. Les têtes de serpents ont été perdues à la fin de cette période. Les têtes de serpents ne sont pas disponibles actuellement, mais lors d'une étude à la fin du 19ème siècle, une partie de la partie supérieure de mâchoire a été trouvée et se trouve aujourd'hui au musée archéologique d'Istanbul (voir ci-dessous). Au Ve siècle avant J.-C., l'Empire perse s'abat sur plusieurs villes helléniques, mais les Hellènes s'unissent pour résister aux Perses et sortent victorieux des batailles de Salamine et de Platée. L'histoire la plus communément admise veut que cette colonne de bronze représentant un serpent à trois têtes ait été construite à partir de boucliers, d'armures, etc. perses fondus, et qu'elle ait été complétée par une marmite d'or à trois pieds posée sur les têtes. La colonne mesurait environ huit mètres de haut. Alors que le sol s'est élevé au fil du temps, la partie inférieure de la colonne est retrouvée sous le niveau du sol. C'est grâce aux fouilles effectuées au milieu du 19e siècle que sa forme actuelle a été révélée. |
Istanbul : Colonne Serpentine en bronze de l'Hippodrome (5e s. av. J-C) |
La nuit
tombe, il est passé 18:00, je prends le long
chemin du retour qui me fait redescendre dans
le quartier populaire de petits restaurants,
ateliers divers de mécanique ou de réparations
et surtout boutiques de vêtements pour enfants
qui semblent la spécialité du quartier. |
Istanbul en soirée :la rue commerciale (Asya Sk.) près de l'aire de camping |
Autre journée bien remplie et qui démarre tôt dès 7:30, car je compte quitter Istanbul aujourd’hui après avoir fait un autre grand tour dans le vieux quartier de Sultanahmet. Le bruit, l’agitation, la pollution de cette ville immense ne me conviennent décidément pas, et je me sens peu d’affinités avec cette culture populaire peu raffinée et apparemment pénétrée de religiosité, bien loin du génie architectural de la haute période ottomane. Je complèterai donc – au moins partiellement – mon exploration pédestre, rentrerai au camp en fin de matinée et partirai vers la côte sud dès mes préparatifs complétés. | Istanbul : Yenicapi RV Park sur Langa Hisan Cd., No.46 |
Istanbul : Mosquée de la Sultane Valide Pertevniyal depuis Ataturk Bv |
Après douche et
déjeuner rapides j'emprunte le grand Atatürk Bvd
qui monte plein nord pour gagner la Süleymaniye
Camii que j’ai raté hier, étant parti un peu au
hasard sans préparation détaillée ni plan de
balade. En route je ne tarde pas à tomber sur une autre mosquée beaucoup plus petite mais charmante, construite par la sultane mère Pertevniyal Valide en 1869. |
Mosquée de la Sultane Pertevniyal Valide façade sur Ataturk-Bv. au lever du soleil sur Istanbul |
MOSQUÉE
DE LA SULTANE PERTEVNIYAL VALIDE
Elle a été commandée par Pertevniyal Valide Sultane. La mosquée, à laquelle Pertevniya| Valide Sultane attachait une grande importance, était à l'origine conçue comme une kulliye (fondation), comprenant une école, un tombeau, une « salle du chronométreur » (qui fixait l'horaire variable des prières) et une fontaine publique. Les fondations de la mosquée ont été posées en octobre 1869 lors d'une grande cérémonie et la construction a duré trois ans. L'architecte de la structure est Sarkis Balyan, mais on sait qu'Agop Balyan a également contribué à la conception et que le concepteur Osep a également participé au processus de dessin. Parallèlement à la construction de la mosquée, la Sultane mère a fait construire un tombeau pour elle-même à l'angle opposé de la structure, et a fait poser les fondations d'une école nommée "Mahmudiye" dans la région. La mosquée de Valide comprend un lieu de rassemblement, une entrée en forme de petit pavillon et un harim (salle de prière) traditionnel, comme dans toutes les autres grandes mosquées du XIXe siècle. Outre quelques petites différences, la partie de l'entrée présente un plan symétrique et une organisation des masses. L'espace d'entrée, auquel on accède par un escalier de cinq marches, s'ouvre sur un vaste hall. Le hall est relié aux espaces réservés aux deux sexes, le harem (réservés aux femmes) et le selâmlik (réservé aux hommes), par des couloirs. Le Harim (salle de prière) est recouvert d'une haute coupole reposant sur une sous-structure carrée de 10 x 10 mètres. La mosquée Valide se distingue des autres mosquées d'Istanbul par l'abondance et la variété de ses motifs décoratifs. Les murs du corps présentent une segmentation qui souligne la verticalité de l'organisation de la façade. La coupole est composée de 16 segments, sur une jupe formée de trois lignes de muqarnas. La mosquée de Valide est également l'un des patrimoines historiques les plus endommagés par les travaux de réorganisation urbaine à Istanbul. La tombe de la sultane Pertevniyal, la salle de chronométrage et la fontaine publique ont été déplacées lors de la transformation de la place Aksaray et de l'ouverture des avenues Vatan et Millet entre 1956 et 1959. La fontaine publique a été reconstruite en 1968 dans la cour de la mosquée, mais en détruisant le mur de la cour, pour révéler la fontaine à la rue. |
Ici le tapis n’est pas rouge, mais bleu tendre et l’ensemble bien plus baroque que classique dégage une élégance et un charme tout féminins. |
Mosquée de la Sultane Pertevniyal Valide : la coupole |
Mosquée de la Sultane Pertevniyal Valide : grand lustre et minbar |
Mosquée de la Sultane Pertevniyal Valide : le grand lustre en cristal |
Sommet du minaret de la Sultane Pertevniyal Valide |
Istanbul, Anit Parki : statue équestre du Sultan Mehmet II Fatih (le Conquérant), qui prit d'assaut Constantinople en 1453. À son côté, deux janissaires et trois savants en discussion, par Hussein Gezer (1987) |
Anit Parki, sous la statue équestre de Mehmet II (XVe), savants en discussion, par Hussein Gezer (1987) |
Ensuite je longe une avenue remplie de commerces essentiellement de bouchers et autres préparateurs de viande peu ragoûtants... |
Istanbul : en montant vers Süleymaniye Camii |
Istanbul : maison traditionnelle avant rénovation près de Süleymaniye Camii |
Istanbul : maisons anciennes après rénovation vers Süleymaniye Camii |
Portail de l'enclos de Süleymaniye Camii |
Au delà du portail de l'enclos, l'entrée monumentale dans la cour de Süleymaniye Camii |
La mosquée depuis un angle de l'enclos de Süleymaniye Camii |
LA
MOSQUÉE SÜLEYMANIYE La mosquée
Süleymaniye a été construite sur l'une des
sept belles collines d'Istanbul pour le sultan
Kanoni Süleyman (Soliman-le-Magnifique, le
Législateur) par l'architecte Mimar Sinan en
1557. Elle a été construite en sept ans
(1550-1557). Dans son complexe de bâtiments,
on trouve des médersas, un hôpital (imamet),
un hospice, un bain turc (hammam), etc. La
magnifique Süleymaniye, considérée comme la
plus grande mosquée d'Istanbul, occupe avec
son complexe une surface de près de 63 000 m².
Le bâtiment se distingue par sa construction
simple, son acoustique, ses vitraux colorés,
ses colonnes de granit très précieuses, sa
salle de soot, son shadirvan (réservoir d'eau
avec une fontaine), ses quatre grands minarets
et ses dix serefe (minarets à balcons). Sa
superficie intérieure est de 3 422 m2.
Le diamètre du dôme est de 27,25 m et sa
hauteur de 48,5 m. Le coût de construction de
la mosquée et de son complexe s’éleva à 59 760
180 akces (700 000 dukas d'or) et 3 523
artisans ont travaillé à sa construction. La
première pierre a été posée par Seyhiilislam
Ebussuud Efendi et la porte a été ouverte à la
prière par Mimar Sinan. La mosquée était
financée par un wakf (fonds) : elle possédait
271 propriétés, dont 2 îles et 217 villages.
Les salaires des 275 employés de la mosquée et
des 311 employés des autres bâtiments du
complexe étaient payés par ce wakf.
Le magnifique temple a été endommagé par un incendie en 1660, puis restauré. Sous le règne du sultan Abdiilmecid (1839-1860), toutes les colonnes ont été recouvertes de ciment et de peinture à l'huile. En 1956, les peintures ont été enlevées et les minarets, le dôme et les voûtes ont été restaurés. Le fondateur de la mosquée, Kanuni Sultan Süleyman, a été enterré dans le cimetière situé devant la mosquée. La tombe de Mimar Sinan se trouve à l'extérieur du jardin, au nord-est de la mosquée. |
Süleymaniye Camii : calligraphie en céramique d'Iznit au-dessus des fenêtres |
Süleymaniye Camii : en regardant vers la qibla et le mihrab |
Suleymaniye Camii : vitraux à droite de la qibla |
Suleymaniye Camii : minbar |
Suleymaniye Camii : façade intérieure nord, du côté de l'entrée |
Suleymaniye Camii : grande coupole centrale |
Suleymaniye Camii : vitrail et faïence d'Iznik |
Suleymaniye Camii : prêche sous le pilier |
Suleymaniye Camii : écoinçons de la grande coupole |
Süleymaniye Camii : enlacements des voutes... |
Süleymaniye Camii : volet incrusté d'ivoire |
Süleymaniye Camii : les fontaines d'ablutions sur la façade ouest |
Süleymaniye Camii : mur des ablutions sur la façade ouest |
Süleymaniye Camii : tombeau de Soliman-le-Magnifique |
LE TOMBEAU DU SULTAN
SÜLEYMAN
LE LÉGISLATEUR La tombe
du Sultan Süleyman le Législateur est l'un
des plus grands bâtiments de la zone
funéraire du complexe Süleymaniye, qui
s'étend autour de la mosquée. Il s'agit d'un bâtiment
construit par l'architecte Sinan, en pierre
de taille et de plan octogonal. Avec les
clés de voûte colorées, les arcs répétés sur
tous les côtés et la lourde corniche du
toit, les triples groupes de fenêtres dans
la partie supérieure du corps présentent les
détails les plus rafinés et les plus colorés
de la taille de la pierre. Une partie de la
Hajar al Aswad (pierre noire), qui est
considérée comme une pièce de monnaie
Mawlawi, se trouve juste en dessous de
l'entrée du tombeau. A l'intérieur du
tombeau, les deux armoires en ébène et les
panneaux de porte incrustés d'ivoire sont
les plus beaux exemples du travail du bois à
cette époque.
La tombe contient sept sarcophages. Le sarcophage du sultan Süleyman le Législateur se trouve au milieu. Les autres sarcophages appartiennent à Soliman II, Ahmad II, fille du sultan Soliman le Magnifique, Mihrimah Sultan, mère de Soliman II, Saliha Dilasub Sultan, Rabia Sultan favorite de Ahmad II, et sa fille Asiye Sultan. |
LE
TOMBEAU DE HURREM SULTANE (Roxelane pour les Occidentaux) Après
la mort de son épouse, le sultan Kanoni
Süleyman ordonna la construction d'un
tombeau aux dimensions impressionnantes.
Avec son entrée à toit pentu et son plan
octogonal, le tombeau présente une façade
importante et un plan de masse
caractéristique d'un monument du XVle
siècle. Parmi les éléments qui confèrent à
l'ensemble un style digne, on peut citer
le verset écrit sur le tambour, qui a un
tour cylindrique sous la coupole, les
grilles en fonte des fenêtres du premier
étage et, aux niveaux supérieurs, les
fenêtres en stuc en arc brisé et les
profilés en pierre. L'ordre des niches en
nid d'abeille et des fenêtres du
rez-de-chaussée met en valeur la richesse
des panneaux faïencés. Les battants de
portes et de fenêtres réalisés selon la
technique du "kündekari" sont parmi les
exemples les plus délicats de l'artisanat
du bois dans la région.
La tombe contient trois sarcophages. Le sarcophage de Hurrem Sultane se trouve au milieu. L'un des autres est celui du prince Mehmed, petit-fils du sultan Kanoni Süleyman et fils du sultan Selim 1er. Le troisième est celui de Hanim Sultane, fille de Hatice Sultane et sœur de Kanoni. |
Süleymaniye Camii : tombeau de la Sultane Roxelane |
Süleymaniye Camii : porte du tombeau de la Sultane Roxelane |
HURREM SULTANE Elle est
la fille d'un prêtre vivant dans la région de
Rogatin (Rohatyn), située sur le territoire de
l'actuelle Ukraine, et son vrai nom est
Alexandra Lisowska. Elle est communément
connue sous le nom de Roxelane dans les
sources occidentales.
Hurrem Sultan a été envoyée à Kanoni Sultan Süleyman par les Tatars de Crimée. Lorsqu'elle a été intégrée au harem pour la première fois, elle a été nommée conformément aux traditions et en fonction de son regard qui était le plus souvent souriant, Hurrem, qui signifie "vif, souriant, gai", a été choisi pour elle. Elle a reçu une bonne formation et une bonne éducation. Malgré le fait qu'elle n'avait pas un très beau corps, avec son sourire éclatant, son humeur joyeuse, sa volonté, son style de conversation, son talent musical, son intelligence et son élégance, elle réussit à gagner le cœur de Kanoni et à se hisser au premier rang dans le harem. Lorsque Hurrem Sultane donne naissance à son premier enfant, Mehmed, en 1521, elle passe du statut d'odalisque à celui de Haseki Sultan. Hurrem Sultane donne aussi naissance à Mihrimah, Abdullah, Selim, Bayezid et Cithangir. Après la mort de la mère de Kanoni, Hafsa Sultane, en 1534, Haseki Hurrem Sultane est devenue la première femme dominante du Harem et l'a prouvé en forçant Mahidevran Sultane, mère du prince Mustafa, à quitter le palais. Elle a ensuite consacré sa vie à garantir que l'un de ses fils monterait sur le trône après Kanoni. Cependant, elle ne put voir son plan se réaliser et mourut le 15 avril 1558 des suites de la malaria et de coliques. Ses funérailles furent célébrées par Seyhulislam Ebusuud Efendi et elle fut enterrée dans la zone funéraire spéciale de la mosquée de Süleymaniye. Kanoni et Hurrem Sultane étaient liés par un grand amour. Kanoni a exprimé son amour à Hurrem Sultane de manière admirable, même pendant des années. On peut dire que Kanoni exprimait que Hurrem Sultane était aussi précieuse que les pays pour lui en l'appelant "Mon Istanbul, mon Karaman, mon Bagdad, mon Horasan' dans l'un de ses poèmes. Hurrem Sultane a laissé derrière elle de grandes fondations caritatives. La plus importante est un complexe qui comprend une mosquée, une madrasa, une école, un imaret et un hôpital dans le complexe appelé par son nom, "Haseki Sultane Complex", à Istanbul. Ces bâtiments sont également considérés comme les premières constructions planifiées et gérées par Mimar Sinan en tant qu'architecte en chef du palais". Hurrem Sultane a également joué un rôle actif dans la construction d'un imaret et de deux bains à Istanbul, de plusieurs complexes immobiliers à Edirne et Ankara, d'un hôpital et d'un imaret à Jérusalem et de plusieurs bâtiments de fondations caritatives à La Mecque et à Médine. Elle a laissé des dotations avec un grand nombre de revenus pour des fondations, et surtout pour le complexe Haseki Sultane. De même, après la mort de son épouse, Kanoni a lui-même dirigé la construction des bâtiments des fondations caritatives et en a finance les revenus. |
Empruntant ensuite des rues
très commerçantes où le goût oriental à mon sens
parfaitement kitsch s’étale à foison, et passant
devant la tour Beyazit (ou tour du Feu qui
servait à guetter les éventuels incendies, 1828)
je retombe sur la place Beyazit, sur laquelle
donne la Beyazit Camii déjà visitée rapidement
hier soir, mais que je parcourrai à nouveau plus
à loisir.
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Chromo «Art contemporain» à Istanbul... |
Beyazit Camii (1505) : la cour |
Beyazit Camii (1505) : le shardivan (réservoir et fontaine pour les ablutions) |
Beyazit Camii (1505) : galeries dans la cour |
Beyazit Camii (1505) : la qibla et le minbar |
Beyazit Camii (1505) : le mur ouest et la tribune |
Beyazit Camii 1505) : la coupole |
Place Beyazit : pavillons d'entrée de l'Université |
Devant la perspective sur le pavillon d’entrée et la grille monumentale de l’Université d’Istanbul, je me sens un peu désorienté par cet espace par ailleurs vide... Je m’engage alors sur la grande avenue commerçante vers l’est comme pour me diriger vers Sainte Sophie (encore très loin) et le Palais de Topkapi. mais en mesurant la distance et le temps nécessaire pour ces visites, je fais demi-tour et reprends l’avenue vers l’ouest en cherchant - en vain - un libraire qui me vendrait la carte routière manquante. |
Tout au long du
chemin ce ne sont que boutiques de fripes, de
chaussures, bijouteries et produits de beauté….
Quelques agences de change et de voyages, mais
rien qui ressemblerait à une quelconque
littérature. Puis ce sont des restaurants, de
catégories très inégales, même les kiosques de
journaux sont tristes à voir dans leur dénuement.
Je songe alors à la richesse culturelle déployées
dans toutes les autres capitales européennes
visitées, de Paris à Londres, Rome, Madrid,
Vienne, Berlin, Bruxelles, etc. Il faudrait que je prenne le temps de visiter d’autres quartiers de cette immense ville pour me faire une idée plus valide sur le niveau d’Istanbul et de la Turquie en général. Peut-être est-ce la vocation très touristique et commerciale de ce quartier qui en limite l’offre culturelle, au-delà des grands monuments historiques ? |
Istanbul : livreur de çai (thé) |
Istanbul : sur le Bosphore, en route vers l'Asie |
Je suis sa
suggestion et me laisse guider par le GPS qui me
mène – encore que bien lentement – jusqu’à
l’embarcadère de Sirkeci vers le quartier de
Harem. Sur le pont du navire et après quelques photos du vaste panorama des plus pittoresques, j'échange avec un jeune étudiant germano-turc venu faire quelques sessions dans le pays d’origine de ses parents. Il évoque le contraste entre la culture locale, méditerranéenne et quelques peu orientale, et celle de son pays de naissance comme «immigrant» de deuxième génération…. Situation qui me parle bien évidemment ! Puis il me fait part des aléas de l’intégration de la Turquie à l’Europe, liés - pense-t-il - en partie à la forte immigration orientale à laquelle le pays doit faire face; nous n’irons pas bien loin dans nos considérations, puisqu’il est déjà temps de débarquer. |