Bivouac à Beechville sur Dominion Crescent |
Levé tôt et en forme dans un brouillard encore très présent à 8:00, je complète le carnet, poursuis la mise en ordre des photos et déjeune sans entendre aucun bruit provenant de la roulote voisine… Nous finissons par décoller vers 9:30 pour retourner au centre-ville avec cette fois pour objectif la visite de la citadelle, maintenant Site Historique National de Parcs Canada. |
Grimpée assez raide jusqu’au stationnement devant la porte à pont-levis percée dans l’épais rempart. Une sentinelle en grande tenue de régiment écossais monte la garde, imperturbable. | Porte de la citadelle d'Halifax |
Caserne dans la cour de la citadelle d'Halifax |
Nous le dépassons pour franchir le tunnel devant le poste de garde et entrer dans la grande cour. Le long bâtiment de la caserne où logeaient soldats et officiers en occupe tout le côté nord, tandis que des canons sur affut ou non sont disposés autour de la cour, et que des escaliers taillés dans le côté intérieur du talus donnent accès au chemin de ronde qui le surmonte. |
Une guide en costume de travail (bleu avec liserés rouges et béret cylindrique) nous accueille pour une visite guidée durant laquelle elle nous présentera les armes utilisées (avec démonstration de tir) par un(e) soldat(e) en grand uniforme. | Guide et soldat en grand uniforme présentant une cartouche |
Dans la citadelle d'Halifax : soldat et instructeur |
Citadelle d'Halifax : soldat anglais du XIXe sècle |
Dans la poudrière de la citadelle d'Halifax |
Puis elle nous emmènera dans la poudrière, vaste et sombre, encombrée de centaines de barils de poudre… Ambiance un peu mystérieuse,
amplifiée par la présence - fictive maintenant - du
formidable pouvoir de destruction accumulé dans les
vieux barils de bois cerclés de cuivre.
|
Nous monterons enfin sur le rempart pour aller nous faire expliquer le système de double sémaphore (un pour le trafic du port, l’autre pour l’armée) dont les mâts s’élèvent bien haut au-dessus des murs. | Les sémaphores sur le rempart sud de la citadelle d'Halifax |
Rencontre en territoire mi'kmaw en 1749 |
Cette
œuvre murale montre un rassemblement de familles
élargies près de Bedford au printemps 1749. Les
familles se réunissaient pour partager leurs
ressources et échanger des nouvelles avec des
groupes de parents voisins. Tout au long de l’année, les Autochtones se rendaient à des endroits précis pour accéder à des ressources ou célébrer des événements particuliers. La souplesse était la clé de la mobilité saisonnière. Les wigwams pouvaient être déplacés assez facilement (ou étaient reconstruits). Les rivières servaient d'autoroutes. Les familles voyageaient avec peu de bagages, sachant qu'elles pouvaient compter sur leur connaissance du Mi’kma'ki. Le partage figure parmi les valeurs culturelles les plus importantes chez les Mi’kmaq. Villages et habitants partageaient librement. Ces échanges de cadeaux créaient des relations de réciprocité et renforçaient les liens entre hameaux et entre particuliers. |
LOUISOURG, 1758
Un grand nombre de navires et de troupes britanniques se trouvaient à Halifax l'hiver de 1757-58, se préparant à une attaque de Louisbourg. L'arrivée de renforts au printemps signifia que la force militaire dans la ville dépassait considérablement la population civile. Début juin, 27 000 matelots et soldats britanniques, à bord de 40 bâtiments de guerre et 150 bâtiments de transport, arrivèrent au large de Louisbourg. Il s'agissait de la plus importante expédition dépêchée en Amérique du Nord par la Grande-Bretagne. Les forces françaises ne comptaient qu'un tiers de ces combattants, mais furent épaulées dans le combat par les Mi'kmag et les Acadiens, leurs alliés traditionnels. Les forces britanniques débarquèrent et entreprirent un siège qui dura près de deux mois. Lorsque Louisbourg capitula enfin, les Britanniques firent la fête — y compris à Halifax. Ce fut un tournant décisif dans la guerre mondiale. Québec tomba en 1759 et le reste de la Nouvelle-France peu après. Ce dénouement eut des conséquences néfastes pour les Mi’kmaq et les Acadiens. |
Siège de Louisbourg en 1758 |
TERRITOIRE NON
CÉDÉ
En 1760-61, la guerre de Sept Ans touchait à sa fin et la Grande-Bretagne chercha la paix avec les Mi’kmaq. Les deux côtés entamèrent les négociations dans l'espoir de nouer une relation nouvelle et mutuellement avantageuse. Les hauts fonctionnaires britanniques à Halifax signèrent un traité avec les Mi’kmaq, les Wolastoaiyik et les Peskotomuhkati (Passamaquoddy). Ces traités sont désormais inscrits dans la Constitution du Canada et ont été confirmés à maintes reprises par la Cour suprême du Canada. Le jour anniversaire du traité (le 1er octobre) rend hommage à la relation entre la Couronne et les Mi'kmaq. Comme ce fut le cas des traités précédents, les Mi'kmaq s'engagèrent à ne pas attaquer les Britanniques, tandis que les Britanniques reconnurent les droits mi’kmaw à la chasse, à la pêche et au rassemblement dans l'ensemble de Mi'kma'ki. Les Mi'kmaq ne cédèrent pas le territoire. Les Britanniques s'engagèrent aussi à établir des postes de traite de l'État. Ces traités devaient mettre fin au cycle de violence et au climat de méfiance qui s'étaient intensifiés en 1749, mais réussiraient-ils à concrétiser cet objectif ? |
LA
RÉVOLUTION AMÉRICAINE La Révolution
américaine fut, essentiellement, une guerre
civile, pendant laquelle les sujets britanniques
se dressèrent les uns contre les autres et les
colonies rebelles s’opposèrent à l’état impérial.
Lorsque les Treize colonies déclarèrent leur indépendance de l'Angleterre en 1776, une question essentielle se posait : l'importante population de Planters (colons) de la Nouvelle-Angleterre qui s'installa en Nouvelle-Écosse dans les années 1760, se joindrait-elle à la Révolution ? Quelques-uns de ces colons sympathisaient avec la cause des Patriotes, nourrissant une rancune à l'égard des taxes impériales. Or la colonie resta fidèle à l'Angleterre, en partie en raison de la forte présence militaire britannique à Halifax et de la relance de l'économie locale découlant des dépenses du gouvernement. En fin de compte, la Révolution créa deux pays. Les treize colonies devinrent les États-Unis. La Nouvelle-Écosse et le Québec épaulés de milliers de Loyalistes américains, formèrent l'Amérique du Nord britannique, et ultérieurement, le Canada. |
Variétés de canons exposés dans la cour de la citadelle |
Nous avons eu droit à une très belle présentation : des faits parfaitement exposés et résumés, des commentaires soulignant les enjeux et les dessous d’une politique essentiellement impérialiste où seuls comptaient les intérêts britanniques. Mépris des autres cultures vues comme inférieures, machiavélisme, fourberie, mépris de la parole donnée, recours éventuel au génocide… la panoplie de moyens employés par l’armée britannique en dit long sur les valeurs occidentales alors en vigueur et sur leur lecture par les dirigeants de l’époque. Je sors un peu saturé et sonné de cette rétrospective et renonce à m’immerger dans les autres musées ici présentés. |
Laissant la Bolt branchée et attelée à la roulotte sur le parking de la citadelle, nous descendons tous dans le ProMaster pour stationner juste au-dessus du Musée maritime – que nous ne visiterons pas en l’absence de ses bateaux partis en démonstration à l’extérieur, particulièrement le fameux Bluenose II. Nous parcourrons à pied le quai effectivement totalement désindustrialisé et joliment réaménagé, mais suréquipé en installations touristiques : restaurants, café et boutiques se succèdent sans presque aucune interruption… | Sur le quai d'Halifax, une autre relique maritime le CSS Acadia |
Le CSS Acadia, hélas fermé à la visite aujourd'hui... |
Je les attends en
relaxant un peu, puis nous prenons le chemin de la
piscine où toute la famille va se doucher et
éventuellement faire un plongeon, Mathieu qui a récupéré
la Bolt à la Citadelle nous quitte pour gagner
la banlieue sur un vaste stationnement muni d’une borne
de recharge. Il pourra ainsi donner à sa voiture le
maximum d’autonomie pour la suite de notre périple
demain. J’attendrai ensuite devant les vieilles maisons bordant le parc jusque passé 19:30 le retour d’Hermione et de Juliette reparties se baigner, tandis que Gabriel fait des tours de trottinette électrique dans les allées aux alentours. |
Halifax : vieilles maisons au 23, North Park Street |
Levé à 8:30, je me prépare tandis que Gabriel venu dormir dans le ProMaster ronchonne en résistant à émerger. Il finira par quitter le lit lorsque je réclamerai la place pour déjeuner et il m’aidera alors à ranger son couchage dans la soute… Ciel partiellement dégagé qui laisse percer une agréable lumière, avec une température modérée toujours plaisante. | Départ de notre bivouac au bout de Dominion Crescent à Beechville |
Le site de Peggy's Cove depuis la route côtière |
Décollage de notre
coin tranquille à 9:40 en direction de Peggy’s Cove.
Nous roulons un bon moment, malheureusement en
empruntant l’autoroute qui nous détourne de la route
côtière endommagée par les derniers déluges et
impraticable. Nous rattrapons enfin le rivage très découpé, mais rocheux et assez plat qui me fait beaucoup penser à la Côte Nord du Québec, n’était-ce l’habitat beaucoup plus dense. |
Monument aux Pêcheurs de Peggy's Cove par William E. DeGarthe |
« Cette œuvre d'art
est un mémorial durable aux hommes braves de Peggy's
Cove, en Nouvelle Écosse, qui moissonnent nos océans.
Le monument dépeint de gauche à droite, la famille du
pêcheur, Peggy de l'Anse et des pêcheurs au travail. Ce monument a été donné à la Province de Nouvelle Écosse par Madame P. Agnes DeGarthe en 1984, en accord avec les souhaits de feu son mari William E. DeGarthe.» |
L'anse de Peggy's Cove devant la chaise rouge de Parcs Canada |
Mais par-dessus tout, c’est l’anse avec ses quais et ses quelques barques amarrées qui polarise l’intérêt des photographes que nous sommes... |
Pêcheur en doris et deux belles prises |
Le phare de
Peggy's Cove «débarrassé» de ses trop nombreux
visiteurs
|
Nous nous rendons jusqu'au petit phare sur la pointe rocheuse, figure iconique de Peggy's Cove. Mais là, une foule vraiment trop envahissante a fait perdre son caractère sauvage à l’environnement typé : de longs rochers de granit gris et plats déboulent dans la mer, arrosés par les vagues aujourd’hui assez calmes. |
... pendant que Gabriel solitaire s’avance jusqu’au bord et restera un bon moment à contempler l’océan. |
Peggy's Cove : le phare sur sa pointe |
Peggy's Cove : la côte vers l'ouest depuis la phare |
Finalement nous
passerons Chester sans nous arrêter et nous rendrons
jusqu’à Mahone Bay où Juliette a repéré deux bornes.
Toutes deux sont libres, elle choisira celle près de
l’école et de l’église, sur une place gravelée très
tranquille et à l’écart de la grande route. Parfait pour
notre bivouac de ce soir ! |
Arrivée à Mahone Bay avec ses trois église sur la baie |
Bivouac devant la borne de Mahone Bay |
Lever à 8:30 après une
nuit qui m’aura permis de bien récupérer fatigue et
émotions de la veille. Après douche et déjeuner,
déglaçage du frigo qui a commencé à perdre un peu de son
efficacité (5° au lieu de 3°) et tourne plus souvent. À 9:15 je suis prêt à accompagner mes compagnons pour une balade dans les rues du village qui a conservé beaucoup de son cachet. Le ciel est encore une fois très gris, température 19° avec max de 22° : le climat océanique normal, mais sans pluie annoncée ! |
Les 14 km qui nous
séparent de la vieille base de pêche de Lunenburg sont
vite parcourus à travers la campagne verdoyante et en
longeant le rivage toujours aussi mouvementé. Nous
trouvons une place juste devant le quai, à deux pas du
Musée maritime que nous visiterons après un premier tour
au bord de l’eau pour admirer les vieux navires amarrés.
Le fameux Bluenose II n’est malheureusement pas du nombre, mais au milieu des informations contradictoires et incomplètes, Juliette finit par comprendre qu’il devrait arriver ici en fin d’après-midi. |
Lunenburg : notre caravane sur Bluenose Drive |
Mathieu en action devant le Theresa O'Connor (1938), dernière goélette à pêcher avec des doris en partance de Lunenburg |
Le Theresa O'Connor attend les visiteurs du Musée maritime |
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Proue de l'Alvei (construit en Écosse en 1920 pour la pêche au hareng) |
Le temps se lève et le soleil finit par s’établir pendant notre longue visite du musée qui, très complet et bien présenté, propose d'abord une excellente introduction sur l’histoire du territoire, à partir de son occupation par les Mi’kmaqs depuis des millénaires, jusqu’à sa découverte par les Européens qui en firent leur lieu de pêche privilégié en Atlantique Nord et en Amérique du Nord. | Les poissons récoltés dans l'Atlantique Nord |
PREMIERS PÉCHEURS Lunenburg : les premiers pêcheurs Peinture d'un camp mi’kmaw Cette aquarelle
originale de H. N. Binney, un agent des douanes
d'Halifax, donne un des premiers aperçus «
authentiques » de la vie courante dans une
communauté mi’kmaw. On y aperçoit un camp mikmaw
de la fin du XVIII siècle — sans doute sur le
territoire actuel de Tufts Cove, à Dartmouth, en
Nouvelle-Écosse. Cette peinture illustre
clairement le rôle primordial de la pêche dans la
vie des Mikmaq.
Pendant plus de 13 500 ans, les Mi’kmaq ont vécu à Mi’kma’ki, leur territoire ancestral englobant ce que l'on connaît aujourd’hui comme la Nouvelle-Écosse et l’Île-du-Prince-Édouard, ainsi que des parties du Nouveau-Brunswick, du Québec, de Terre-Neuve et du Maine. |
La
pêche a toujours été une activité essentielle à la
vie des habitants de Mi’kma’ki. Les Autochtones
montaient des campements saisonniers au bord de la
mer et sur les berges de rivières, de ruisseaux et
de lacs intérieurs afin de profiter des riches fonds
de pêche et des montaisons regorgeant de gaspareaux,
de saumons, d’esturgeons et bien d’autres espèces.
Bien entendu, une pêche aussi abondante devait
inévitablement attirer de nouveaux colons sur les
côtes de M'kma’ki. Les tout premiers pêcheurs
européens - les Portugais, les Basques, les Français
et les Britanniques - furent bien reçus par les
Mi’kmaq. Plus tard, les premiers colons acadiens
recevraient le même accueil. Ce n’est qu'au XVIIIe
siècle que les relations entre les Mi’kmaq et les
Européens se sont détériorées, lorsque la
colonisation britannique commença à exercer une
pression accrue sur les terres et les ressources,
notamment les ressources halieutiques. Les pratiques de pêche traditionnelles mi’kmaw, telles que les diverses techniques de pêche à la fascine décrites dans la présente exposition, font ressortir toute l’ingéniosité des Mi’kmq et leur profonde compréhension du monde naturel. Les connaissances et les compétences en matière de pêche des M’ikmaq sont des dons qui ont été transmis de génération en génération. Bon nombre des techniques de pêche traditionnelles ont résisté à l'épreuve du temps et sont encore en usage aujourd’hui. Et les Mi’kmaq continueront d’exploiter ces dons de leurs ancêtres tout en aidant à façonner l'avenir de la pêche au Canada atlantique. |
TECHNIQUES DE
PÊCHE TRADITIONNELLES
Les Mi’kmaq
pratiquaient la pêche à longueur d'année. Ils
connaissaient le lieu où se trouvaient les espèces
qui les nourrissaient et le moment propice pour
les pêcher. En mettant à profit le savoir accumulé
et transmis de génération en génération, les
pêcheurs mi’kmaw ont su concevoir des techniques
de capture aussi complexes qu’ingénieuses. Ils
harponnaient des mammifères marins et de grands
poissons à bord de canots océaniques à parois
hautes. Cette technique exige des compétences
exceptionnelles en navigation et une conscience
aigüe des vents, des vagues et des conditions
climatiques. En outre, ils capturaient au moyen
d’une foëne le saumon emprisonné dans des
fascines. Pour ce faire, ils devaient puiser dans
leur connaissance approfondie du comportement des
poissons et de la configuration des cours d'eau.
Les pêcheurs mi’kmaw connaissaient bien le moindre
courant océanique, le plus infime changement dans
le climat ainsi que toutes les courbes d’une
rivière, et ils en tenaient toujours compte
puisque tous ces facteurs environnementaux
pouvaient avoir un effet sur leur pêche.
La pêche à la fascine est l’une des techniques de pêche traditionnelles des Mi’kmaq les mieux connues et les plus productives. Le concept qui sous-tend cette pêche n’est pas aussi simple qu'il y paraît : créer une obstruction dans l'eau pour capturer du poisson ou bloquer son passage. Mais comme vous allez le constater ici, la pêche à la fascine chez les Mi’kmag était très avancée. Ces derniers employaient une grande variété de matériaux et de stratégies, démontrant ainsi leur profonde et remarquable compréhension de l'habitat et du comportement des poissons. Les Mi’kmaq utilisent encore aujourd’hui de nombreuses techniques de pêche traditionnelles. |
|
Pêche du saumon à la foëne La foëne est un
outil de pêche très efficace composé d'une tige
centrale, utilisée pour percer le poisson, et de
deux tiges latérales en pointe servant à retenir
le poisson. Faites d’os d’orignal ou de caribou,
les foënes servaient normalement à pêcher les gros
poissons comme les saumons à leur montaison, qui
restaient emprisonnés dans une fascine.
|
La morue :
sculpture contemporaine
|
La
morue et son milieu La morue est un
des poissons les plus prolifiques. En moyenne, une
femelle pond de un à trois millions d’œufs chaque
printemps, dont quelques- uns seulement survivent
et parviennent à maturité. Les jeunes morues
vivent près de la surface de l'océan, où elles se
nourrissent de zooplancton, de vers et d'animaux
minuscules. Les morues adultes vivent au fond de
l'océan dans un monde dépourvu de lumière et de
vie végétale. Elles se nourrissent de crabes, de
palourdes et d’autres coquillages ainsi que de
petits poissons comme le hareng et le capelan.
Place de la
morue dans l'Histoire
Cela fait plusieurs centaines d'années que les Européens capturent la morue. Principal produit de la pêche sur les bancs à l'époque de la voile, la morue était un poisson de prédilection, d'abord parce qu'il y en avait en abondance des deux côtés de l'Atlantique Nord et aussi parce que sa chair tendre et gélatineuse sèche rapidement et se conserve bien sans réfrigération. La morue, étant facile à entreposer et à transporter, constituait un élément important de l'alimentation lors de longs voyages en mer et de campagnes militaires. C'était aussi une des formes les moins chères de protéines animales, ce qui en fit une nourriture de base pour les pauvres d'Europe, des Antilles et d'Amérique du Sud. |
La découverte
des bancs de pêche
Cinq ans après la découverte du Nouveau Monde par Christophe Colomb en 1492, Giovanni Caboto partait d'Angleterre à bord d'un voilier à destination de la Chine, dans l'espoir de découvrir un passage vers l'ouest. Au lieu de cette route, il trouva des mers “grouillantes de poissons pêchables non seulement au filet, mais aussi avec des paniers lestés d'une pierre pour mieux s enfoncer dans l'eau”. À peine quelques années après cette expédition, des centaines de navires traversaient, tous les printemps, les eaux traitresses de l'Atlantique nord pour aller pêcher dans les parages de la « terre neuve ». |
Les Grands Bancs et leurs courants en bordure des Maritimes et de Terre-Neuve |
Les bancs
Les bancs hauturiers abritent une des
plus grandes ressources naturelles du Canada, les
stocks de poisson du Nord-Ouest de l'Atlantique.
C'est une ressource que l'on exploite depuis plus de
cinq cents ans, ce qui fait de la pêche sur les
bancs l’une des plus vielles industries du Canada.Les bancs sont une suite de plates-formes surélevées du plateau côtier de l'Est de l'Amérique de Nord. Ce plateau formait à l'origine une très vaste plaine côtière, mais la fonte du dernier glacier submergea cette plaine, voila environ 10 000 ans, provoquant une élévation de 150 mètres du niveau de la mer. Les courants
océaniques
Les bancs sont le point de convergence de plusieurs courants océaniques : 1. Le courant du Labrador, courant froid et profond qui, dans sa course vers le sud, accumule des substances nutritives. 2. Le courant du Saint-Laurent, également riche en substances nutritives provenant de l'écoulement des eaux du continent. 3. Le Gulf Stream, courant de surface chaud, relativement stérile. Ces courants se mêlent aux eaux peu profondes des bancs et fournissent, aux très nombreux poissons, les matières nutritives nécessaires à leur subsistance. |
La pêche verte
À partir de 1540, on vit des Européens s'embarquer chaque printemps pour aller pêcher sur les bancs du large. Les poissons pêchés étaient apprêtés et empilés dans les cales entre des couches de sel destinées à les conserver. Lorsque, plusieurs mois plus tard, le navire rentrait au port, le poisson était encore humide ou "vert"; c'est ainsi que la pêche sur les bancs en vint à être connue comme ‘la pêche verte’. La pêche sur les bancs était faite surtout par les Français, qui disposaient d'abondantes provisions de sel de mer pour la conservation du poisson à bord. Les Anglais, qui n'avaient pas de sel, rapportaient leurs prises à terre et les faisaient sécher au soleil. |
Lunenburg : poste de pêche sur le pont du navire de pêche verte : baril ouvert et écran en toile |
Bateau de «pêche verte» vers 1650 |
Un bateau français
de pêche errante ou pêche verte, v.1650 Les navires de la pêche verte
qui osaient traverser l'Atlantique nord étaient
étonnamment petits: moins de 100 pieds de long en
général. La vie à bord était rude et souvent
risquée. Pendant les quatre à six mois que durait
l'expédition, les 15 ou 20 pêcheurs et mousses
pêchaient depuis l'aube jusqu'au coucher du soleil
et s'occupaient des voiles par tous les temps.
Le bateau ne jette pas l’ancre; seule la voile appelée tapecul est hissée et sert à garder la maîtrise du bateau et à empêcher les lignes de s’emmêler. L’équipage s’affairaient à boetter les hameçons, à pêcher en donnant aux lignes à main un mouvement de va-et-vient et à remonter le poisson. Les mousses apportaient à la table d'apprêtage les dernières prises des pêcheurs à la ligne. C'est là que l'équipe d’apprêtage éviscérait le poisson, l'étêtait et le tranchait avant de le jeter dans la cale où le saleur l'empilait entre des couches de sel. Pendant ce temps, le capitaine consigne les prises de chacun sur l'ardoise. |
La pêche à la ligne
était un travail éreintant. Le pêcheur enferrait une
ou deux lignes à main plombées et garnies d'un ou deux
hameçons. Toutes les fois qu’un poisson mordait, on
devait haler toute la ligne, qui mesurait souvent 300
pieds. Le pêcheur pouvait répéter ce geste jusqu’à 350
fois par jour. Lorsqu'il pêchait à la ligne (a), le pêcheur se plaçait souvent dans un baril (b) attaché au pont du navire (c). C'était pour lui une façon de se tenir au sec et de se ménager un appui lorsque le navire roulait. En outre, des écrans en toile (d) installés le long de la rambarde du navire l'abritaient du vent et des embruns. |
La pêche à la ligne sur un bateau de pêche verte du XVIIe siècle |
Goélette (shooner) de pêche coloniale vers 1830 |
La pêche coloniale La pêche côtière
était la principale source de revenus des
premières colonisations du Canada Atlantique.
Lorsque les eaux côtières devinrent encombrées,
les colons se hasardèrent davantage au large. La
goélette, née en Nouvelle-Angleterre au début du
XVIIIe siècle, devint très tôt le bâtiment type de
la pêche hauturière.
La goélette était un bâtiment à voile à deux mâts, gréé de voiles auriques disposées sur la longueur du navire. Elle se manœuvrait mieux que le navire typique de la pêche verte, gréé de voiles carrées montées sur sa largeur, et était plus facile à manier par mauvais temps, vu que la commande des voiles pouvait s’effectuer du pont. La goélette type des bancs de pêche des colonies mesurait environ 60 pieds de long et transportait un équipage de dix à douze hommes. En règle générale, le bateau ne jetait l'ancre qu'une fois parvenu sur un bon fond de pêche. Ici, le capitaine et deux membres d'équipage s’activent au guindeau (à l’avant) pour filer du câble à l’ancre et l'empêcher ainsi de se rompre sous la force des grosses vagues qui déferlent. L’équipage pêche aux lignes à main. La tâche est ardue et l’un des hommes s’est arrêté pour se désaltérer à la cruche. Chacun dépose dans son propre baquet ses prises, qui seront ensuite tranchées. |
Goélette de pêche coloniale sur les bancs vers 1830 |
Pêche aux lignes en doris
Un dorissier pêche la morue à l’aide de deux lignes à main qu'il fait aller et venir dans l’eau par saccades. L'utilisation des doris, à partir du milieu de XIXe siècle, marquait une amélioration par rapport à la pêche aux lignes depuis la goélette, car chaque pêcheur jetait l'ancre à quelque distance de celle-ci, augmentant ainsi l'étendue de la zone de pêche. |
Dorissier pêchant dans son doris |
La fin de l’époque de la voile
La grande pêche a été transformée par l’arrivée des chalutiers à vapeur au tournant du XXe siècle, puis, au milieu du siècle, par celle des navires à moteur diesel dotés d'installations de transformation et de réfrigération. L’époque où les goélettes venaient sur les bancs pêcher aux lignes du poisson destiné à être salé et séché pour l'exportation était désormais révolue. La mécanisation des méthodes de capture, de transformation et de transport a abouti à une plus grande efficacité et au développement d’une importante pêche industrielle internationale. Les chalutiers eurent tôt fait de remplacer les goélettes et le poisson frais ou congelé la morue salée. |
L’effondrement de
la pêche de la morue sur la côte est du Canada Avec l'avènement du chalutage et
la participation d’un plus grand nombre de pays, la
pression exercée sur les stocks de pêche augmente
rapidement. Le Canada participe pleinement à cette
expansion et, à l'instar d’autres nations,
subventionne le développement d’une flotte de pêche
hauturière. Des inquiétudes au sujet de la viabilité
mènent à la création d’une zone économique exclusive
de 200 milles en 1977. Les mesures comme celle-là
sont toutefois compromises par l'expansion
croissante de la propre flotte du Canada et par
l'incapacité à maîtriser la surpêche étrangère
au-delà de la limite des 200 milles.
En 1991, les stocks de morue sont déjà dévastés. L'année suivante, le gouvernement du Canada déclare un moratoire sur la pêche de la morue du Nord dans les eaux qui vont du nord des Grands Bancs au Labrador. Les fermetures et réductions imposées dans la pêche mettent au chômage près de 40 000 pêcheurs et travailleurs d'usine de poisson, occasionnant le plus vaste licenciement industriel de l’histoire du Canada. Pourtant, malgré ces mesures, l'avenir des stocks de morue reste encore incertain. |
Lunenburg -
Port d’attache du
Bluenose et du Bluenose II Le 26 mars
1921, Smith & Rhuland lance la goélette de
pêche baptisée Bluenose, qui porte le numéro de
coque 121. Construit selon un plan de William J.
Roué, le Bluenose de 258 tonneaux est la plus
grande goélette lancée à Lunenburg. Bien que
construit principalement pour se mesurer aux
Américains, vainqueurs de la première course de
l'International Fishermen’s Trophy, il doit
payer son passage en travaillant comme bateau de
pêche. En 1921, sous le commandement du
capitaine Angus Walters de Lunenburg, il bat la
goélette Elsie de Gloucester au Massachusetts.
Par la suite, il défendra son titre avec succès
à quatre reprises entre 1922 et 1938. Chaque
fois, il devra au préalable battre d’autres
concurrents canadiens pour pouvoir se mesurer
aux Américains...
La Bluenose représente le Canada dans 1e cadre des célébrations des 25 ans de règne du roi George V et de la reine Mary en 1935, Il est également le représentant des provinces Maritimes lors de l'exposition universelle de Chicago en 1933. Tout au long de sa glorieuse carrière de goélette de course, le Bluenose fait également les campagnes de pêche, assurant à ses propriétaires un bon rendement sur leurs investissements. En 1942, après avoir fait son temps, il est vendu à la West Indies Trading Company. Il fait naufrage au large de Haïti en janvier 1946. L’héritage du Bluenose survit par l'émission d'un timbre à son effigie dans les années 1930 et d'une pièce de 10 cents canadiens ainsi que par le Bluenose II sa réplique - également conçue par Roué et construite par Smith and Rhuland pour le compte de la brasserie Oland, en 1963. Le Bluenose II, qui est maintenant exploité par la Société Lunenburg Musée de la Marine au nom de la province de la Nouvelle- Écosse, est l'ambassadeur maritime de la Nouvelle-Écosse et un symbole du grand patrimoine marin de Lunenburg. Lorsqu’il est à quai, il est ouvert au public pour des excursions. Bluenose
comme bateau de pêche
Bluenose
pêchait sur les Grands Bancs au large des
côtes de Terre-Neuve. Chaque voyage durait de
6 à 8 semaines.
Son équipage se composait de 21 hommes: 16 pêcheurs (2 hommes par doris), 4 fileteurs et un cuisinier. Quatre fois par jour, à raison de 2 à 3 heures, les pêcheurs remontaient et remettaient en place leur ligne de chalut (1,5 à 2,5 km). La journée ne se terminait que lorsque tout le poisson avait été découpé et entreposé. Cela signifiait souvent une journée de travail de 17 heures. Après la gloire des International Fishermen's Races de l'automne, Bluenose, comme beaucoup d’autres goélettes de pêche de Lunenburg, transportait de la morue salée séchée à Porto Rico et revenait avec un chargement de sel des îles Turques. Une
journée dangereuse
Bluenose a
frôlé la catastrophe au large de
l’île-de-Sable le 7 avril 1926.
L'Île-de-Sable, connue comme le cimetière de l'Atlantique, peut être un endroit dangereux. L'Île de Sable est une petite île en forme de croissant, loin de la côte, avec de longues barres de sable s'étendant de chaque côté. C'est l'endroit idéal pour la morue, mais la région peut être mortelle pour les pêcheurs. Cette journée là, dans un coup de vent et entre les deux bancs de sable, Bluenose avait perdu son ancre. Le seul moyen de s'en sortir était de « traverser la barre », un exploit rarement réussi. Le capitaine Angus Walters s’est attaché à la barre et a renvoyé tout l'équipage sous le pont. L'équipage s’est assis autour de la table de la cuisine, convaincu qu’il n'y avait aucun moyen de s’en sortir. Ils décidèrent qu’une fois que le navire serait bloqué sur le banc de sable, ils monteraient sur le pont, se prendraient par la main et sauteraient ensemble par-dessus bord, croyant que c'était leur seul espoir de survie. Mais la chance et le savoir-faire du capitaine Walters étaient de leur côté. Il réussit à faire passer Bluenose au- dessus de la barre de sable sans la heurter, et les ramena tous en sécurité. Le lendemain, Angus est retourné à l’île de Sable dans le but de récupérer une partie du matériel qu'ils avaient perdu dans la tempête, mais il n'y avait plus rien. Cette nuit-là, Angus a ordonné que les voiles soient levées. Il a dit qu'ils rentraient chez eux pour être de retour le lendemain matin pour Pâques. Angus et Bluenose avaient réussi à s’en sortir. Le
Déclin
En 1942, Bluenose a été acheté pour 20 000 dollars par les propriétaires de la West Indies Trading Co, Jessie Spalding et Tim Higgins. Le fait que notre champion emblématique ait été vendu à nos rivaux, les Américains, était une dure réalité pour beaucoup de Canadiens et Canadiennes. Le port d'attache du Bluenose était désormais à Cuba où il a travaillé comme un navire de charge. Son rôle consistait à transporter des marchandises entre les îles - un travail habituel pour les anciennes goélettes de pêche. Sa cargaison se composait de munitions de guerre, de carburant d’avion et de dynamite destinés à l'Administration de la marine de guerre pour aider à la construction d’aéroports dans les Caraïbes afin de lutter contre la menace des U-boots. C'est à cette époque que la notoriété du Bluenose l’a sauvé. Il se trouvait dans le détroit de Floride lorsqu'il a été repéré par un U-boot allemand. Ce n'est qu'en raison de l'admiration du capitaine du U-boot pour Bluenose qu'il l'a laissé passer, en ordonnant à l'équipage de quitter ces eaux. Le capitaine leur a dit que s’il les recroisait, il les torpillerait. La
perte de la légende
Ce fut une soirée qui a touché de nombreux Canadiens. Bluenose était perdu. Le capitaine Angus Walters était au club de curling de Lunenburg lorsqu'il a appris la nouvelle. Ce n’était pas un secret ni une surprise qu'il eut le cœur brisé. Le capitaine Wilson Berringer, qui était aux commandes lorsque Bluenose a été perdu, a raconté ce jour fatidique au capitaine Walters. C'était le soir du 28 janvier 1946 et ils avaient quitté Jackmel Bay en direction d'Aux Cayes, en Haïti. Il devait recevoir un chargement de bananes. Il y avait un passage entre deux récifs d'environ 2 1/2 miles (4 km) de large, mais il n’y avait pas de bouées lumineuses. Il était 19 h 40 lorsque la poupe du navire a heurté le récif. Tous les membres de l'équipage ont pu quitter le navire sains et saufs, mais Bluenose était perdu à jamais. Le célèbre bateau de pêche de Lunenburg a disparu. Une fin tragique pour cette légende. Bluenose
II
Les
souvenirs et la fierté des réussites de
Bluenose sont toujours restés forts. Au
cours de la construction de la
reproduction du HMS Bounty en 1960,
l’idée est venue que l’on pourrait
construire une reproduction du Bluenose.
Un comité a été formé pour examiner la
possibilité.
En même temps, la société Olands & Sons a eu l’idée de construire une goélette de pêche pour promouvoir la bière Schooner. Lorsqu'ils ont entendu parler de l'intérêt pour une reproduction du Bluenose, ils ont commencé à planifier. Il a été construite au chantier naval Smith & Rhuland et lancé le 24 juillet 1963. Il était une reproduction, à l'exception de l’intérieur, qui était aménagé pour accueillir des passagers. Au cours des six années suivantes, sous le commandement du capitaine Elsworth Coggins, Bluenose II a effectué des tours de port à partir de Halifax et a travaillé comme navire affrété dans les Caraïbes pendant les mois d'hiver. Le 7 septembre 1971, Olands & Sons a vendu Bluenose II à la province de la Nouvelle-Écosse pour un dollar. En raison de la pourriture sèche, une campagne « Save the Bluenose » était nécessaire pour le remettre en état. En 1973, Bluenose II naviguaïit à nouveau depuis Halifax et d'autres ports de Nouvelle- Écosse. Son voyage en 1974 à Norfolk, en Virginie, a renforcé l'idée que Bluenose II était le symbole parfait pour promouvoir le tourisme dans la province ; il devenait notre ambassadeur maritime. Comme souvent avec les navires en bois, la coque du Bluenose II s'était déformée, ce qui a mené à la reconstruction de la coque qui a été complétée en 2012. |
Puis répondant à un message de Juliette, je retourne à notre stationnement, nous déjeunons avant d’aller saluer l’arrivée du Bluenose à quai, malheureusement au moteur… Beaucoup d’animation sur son pont où l’équipage brique les accessoires en prévision d’une réception. Le navire est entre deux courses et nous ne pourrons le visiter comme nous l’aurions souhaité. | L'équipage au travail sur la poupe du Bluenose II |
Jean-Paul devant la proue du Bluenose II |
Nous nous rabattrons sur le Theresa O’Connor, la dernière goélette de pêche au doris soigneusement conservée par le Musée Maritime de Nova-Scotia. Nous en parcourrons les deux ponts d’un bout à l’autre, observant un peu la réalité vécue par les marins pêcheurs qui embarquaient à son bord pour de longues et dures périodes de labeur. | Le Theresa O'Connor à quai |
Le Theresa O'Connor vu de l'arrière |
Le Theresa E.
Connor, mis à l'eau en 1938 au chantier naval Smith
& Rhuland (Lunenburg), est une goélette à deux
mâts de type knockabout. Le navire a été construit
pour la "pêche fraîche", une méthode qui permet de
conserver le poisson dans la glace. La goélette a
également été utilisée pour la pêche au sel, où les
prises sont conservées dans du sel. Theresa E. Connor pouvait contenir 425 000 livres (192 777 kg) de poisson salé. Le navire a été construit pour la Maritime National Fish Company (Halifax) et nommé en l'honneur de l'épouse du président de la société. En 1952, Zwicker and Company Limited (Lunenburg) a acheté la goélette. Theresa E. Connor fut la dernière goélette à pêcher avec des doris à partir de Lunenburg. En mai 1963, le capitaine Harry Oxner et un petit équipage se rendirent à Terre-Neuve afin de rassembler suffisamment de pêcheurs pour une dernière sortie sur les bancs. Ils n'y parviennent pas. Les pêcheurs préfèraient monter à bord des chalutiers modernes. En 1966, la Lunenburg Marine Museum Society achète le Theresa E. Connor. Le 23 juillet 1967, Lunenburg a célébré le centenaire de la Confédération canadienne en ouvrant le Theresa E. Connor en tant que musée. Il s'agissait du premier musée flottant du Canada. |
Juliette à la barre du Theresa E. Connor |
La chaise et le porte-voix du capitaine du Theresa O'Connor |
Comptoir dans la cuisine du Theresa O'Connor |
Le carré du navire, la table de salle à manger et les couchettes sur les côtés |
Coin du capitaine à bord de la Theresa O'Connor |
Salle des machines du Theresa O'Connor |
Un doris équipé sur le pont du Theresa O'Connor Doris empilés sur le pont d'une goélette |
Histoire
du doris de Lunenburg... le petit cheval de trait Pêcher à bord
d'une goélette à bancs de sel ne signifiait pas
pêcher à partir de la goélette elle-même, mais
plutôt à partir d'un doris, le petit cheval de
trait de la mer. Un doris est un bateau à rames à
fond plat, à étambrai et à tableau en forme de
pierre tombale. La taille typique des doris
utilisés à bord des goélettes était le doris à
fond de 15 pieds (4,6 m). Un doris de cette taille
pouvait contenir 2000 livres. (907 kg). Il est
considéré comme une petite embarcation très
résistante à la mer qui garde sa proue haute hors
de l'eau. Et il y avait d'autres avantages. Grâce
à leur fond plat et à leurs sièges amovibles (les
bancs), les doris pouvaient être empilés, comme
des bols dans une armoire, ou "emboîtés" comme
disaient les pêcheurs. L'emboîtement permettait
aux goélettes d'embarquer plus d'une douzaine de
doris sans perdre d'espace de travail sur le pont.
À l'apogée de la pêche à la goélette à Lunenburg, quatre magasins de doris produisaient des centaines de doris par an. Mais avec l'apparition de la pêche hauturière à l'aide de chalutiers, la demande a diminué. Malgré la baisse de la demande, en 1944, W. Lawrence Allen reprend le Dory Shop situé sur Bluenose Drive, un magasin de doris en activité depuis 1917. La première année, il construit 75 doris, principalement pour des intérêts locaux. Au fur et à mesure qu'il acquiert une réputation de maître constructeur de bateaux, les commandes de doris continuent d'affluer en provenance de nombreux ports. L'atelier a changé de mains à plusieurs reprises depuis W. Lawrence Allen, mais il continue de mettre en valeur les compétences des charpentiers navals des Maritimes. Un siècle plus tard, les doris sont toujours construits à la main, ainsi que d'autres petites embarcations. L'atelier de construction de doris évoque avec nostalgie le temps passé, un souvenir du lien profondément enraciné de notre culture locale avec la mer. |
Entre temps le ciel s’est éclairci et je propose à mes compagnons une petite balade dans les rues du vieux Lunenburg réputé pour avoir conservé à peu près intact son patrimoine immobilier. | Balade dans la vieille ville de Lunenburg |
Lunenburg : maison grise |
Église - Noter la girouette en forme de morue... |
Lunenburg : la maison jaune |
Lunenburg : mansarde fleurie |
Lunenburg : coin jardinage |
Lunenburg : la maison de la vente de garage... |
Lunenburg: chiens assis |
Une autre maison particulièrement soignée dans son jardin |
Nous nous dirigeons
alors vers la piscine municipale un peu à l’extérieur de
l’agglomération pour la douche quotidienne à laquelle
Gabriel se montrera une autre fois rétif… Grand
stationnement encadré de bâtiments publics : piscine,
marché fermier, patinoire, curling… mais aussi point de
rendez-vous populaire pour la parade du soir devant les
copains au volant d’un « beau char » pétaradant ! |
Lunenburg : après le bain, souper sur le bivouac pressenti devant la piscine |