Ciel très gris ce matin encore, que la météo nous prévoit pour toute cette autre journée… Au moins le vent a-t-il beaucoup faibli, ce que Mathieu appréciera puisqu’il lui attribue une bonne partie de la surconsommation de la Bolt. Je rejoins la petite famille qui finit de déjeuner sur son site avant de passer aux douches et autres préparatifs de départ, toujours un peu laborieux. Gabriel chargé d’une petite partie de la vaisselle joue avec le boyau déroulé pour faire les pleins et rincer ma crépine de douche… Le terrain tout autour en sera abondamment aspergé ! | Bivouac de la roulotte dans Mira River Provincial Park |
Plein et recharge à Monastery |
À 16:30 nous ferons le plein
simultanément dans deux stations voisines à
Monastery : pour le ProMaster 60 l d'essence tout
juste pour 543 km, soit une moyenne très satisfaisante
de 11,05 l/100 km.
|
Enfin à 18:30 nous sommes sur la petite place de Sherbrooke qui précède le quartier préservé au sud du village. C’est un ensemble de vieilles maisons du milieu XIXe où l’on retrouve boutiquiers et artisans en costumes d’époque et en action pour illustrer la vie d’autrefois. Les portes des maisons sont closes depuis plus d’une heure et les figurants sont rentrés chez eux, mais nous profiterons de la tranquillité du soir pour faire un grand tour du quartier déserté, flânant et nous délassant les jambes après cet autre journée où nous avons encore beaucoup roulé. | En descendant la rue principale de Sherbrooke |
Sherbrooke : Greenwood Cottage |
Le Palais de Justice de Sherbrooke |
Sherbrooke Village : Main Street |
Sherbrooke Village : Drugstore (boutique de l'apothicaire) |
Lorsque la nuit
descend, nous installons notre bivouac côte à côte sur
le parking de Main Street. La Bolt y fera le
plein d’énergie sur la borne de Niveau 2 sur laquelle
elle restera branchée une bonne partie de la nuit. Je
mange dans le ProMaster à l’abri des moustiques,
nombreux et voraces, tandis que Juliette (qui a presque
bouclé une transaction via téléphone et Internet)
entraine sa famille en piquenique dans le petit parc
voisin au bord de la rivière. Les nuées de maringouins
ne tarderont pas à les faire battre en retraite dans
leur roulotte… À 22:35, coucher après vaisselle et complétude du carnet de bord. |
< Bivouac devant le Pioners Memorial Park de Sherbrooke |
Sherbrooke : retour vers le Quartier restauré |
Autre journée essentiellement nuageuse, avec quelques averses et du crachin presque continuel… Nous consacrerons donc la journée à la visite du vieux village de Sherbrooke entrevu hier soir. |
Dans le grand hall du
siège de la Loge maçonnique locale, exposition
intéressante et inusuelle d’outils en bois ou en acier
forgé. L’usage de certains nous demeurera inconnu… Sherbrooke : le bâtiment massif de la Loge maçonnique |
Porte de la Loge maçonnique de Sherbrooke portant les insignes traditionnels |
Étonnant poêle four
dans le logement du gardien de prison, dans lequel son
épouse a préparé des sablés délicieux. Elle nous fait
goûter un échantillon. Recette notée ! Recette des Biscuits sablés au sucre Sherbrooke Village |
Cellule de la Prison de Sherbrooke |
Sherbrooke Jail : Mathieu en cellule |
À l'étage, la chambre du geôlier de la prison |
Boudoir dans l'appartement du geôlier |
L’imprimerie du village avec ses presses manuelles a, elle aussi, un certain succès auprès des enfants, Hermione s’essayant un moment au maniement des casses. Dans l'imprimerie de Sherbrooke Hermione joue avec les casses |
La presse à pédale de la petite imprimerie du village |
Mathieu bien entendu s’attarde un peu auprès du forgeron qui, étonnamment, est un adepte du grand bi, cet ancêtre de la bicyclette. Il nous fait une brillante démonstration de sa conduite, assez délicate voire dangereuse. | Forge de Sherbrooke Village |
Sherbrooke Blacksmith : l'apprenti forgeron à l'ouvrage |
Le maitre forgeron sur son grand bi |
Dans la menuiserie, l'apprentie tourne les pieds de chaise |
L'Apprentie-menuisière à la chignole |
Greenwood Cottage : notre hôtesse devant la porte en vitrail |
Vitrail de la porte de Greenwood Cottage |
La grande horloge de Greenwood Cottage |
Notre hôtesse à l'harmonium du salon de Greenwood Cottage (portrait par Mathieu A.) |
L'escalier contourné de Greenwood Cottage |
Palier de l'étage de Greenwood Cottage |
Une des chambres de Greenwood Cottage |
Mobilier de la chambre |
Greenwood Cottage : la salle de bain et son tub |
En quittant Greenwood Cottage, construit par l'entrepreneur J. Cumminger en 1871 |
Les propriétaire de cette riche maison possédaient en outre le General Store (magasin général), rempli de l’habituel fatras et dont l’unique commis a entrepris une partie de dames passionnée avec une visiteuse… | Sherbrooke : partie de dames dans le Magasin général |
Le coffre-fort décoré du Magasin général |
Sherbrooke : les rayonnages bien garnis du Magasin général |
Un beau lot de lampes à pétrole dans la vitrine du Magasin général |
Famille de visiteurs en costumes d'époque se rendant chez le photographe |
Le drugstore voisin, ancêtre de nos pharmacies (apothicairerie), revêt un charme particulier pour moi qui ai connu les vieux comptoirs et les multiples pots en verre contenant toutes sortes de remèdes antiques traditionnels, voire inattendus de l'ancienne pharmacie de Pont d'Ouilly… |
Sherbrooke: dans le drugstore |
Remèdes d'autrefois |
Bocaux dans le drugstore |
Dans l'arrière-boutique, le domaine de la préparatrice qui prépare un onguent à base de cire d'abeille... «Dans les petits pots les bon onguents». |
J’y retrouve même certains appareils de conditionnement (mise en tube, suppositoires…) bien proches de ceux dont j’ai vu user mon père ou son préparateur. |
Tandis que Juliette accompagnée des enfants visitera la Salle Temperance où des femmes en grande robe à cerceau s’affairent à crocheter des tapis ou à broder courtepointes et tapisseries, j’achève le tour des quelques rues sous la pluie avec Mathieu qui prend moult photos. Nous entrerons ainsi chez le tailleur qui s'active à tailler un costume dans un épais lainage gris, à côté de ses machines à coudre à pédale encore fonctionnelles. |
Dans l'atelier du tailleur Daniel McDonald |
L'authentique machine à coudre Singer Haute Époque du tailleur |
Nous jetterons un dernier coup d’œil à la maison Cumminger (trappeur et père de l’entrepreneur), assez modeste et la plus ancienne du village (1840). Une autre femme en costume d’époque s’y emploie à démouler des bougies faites de 2/3 de cire d’abeille et 1/3 de gras de bœuf. Explication : c’est une recette économique ayant l’avantage de ne pas fumer ni empester… | Dans la cuisine de Maison Cumminger (Tisserand Cottage, 1840) : fabrication de bougies |
Maison Cumminger, démoulage de bougies |
Maison Cumminger, démoulage de bougies |
La petite route au revêtement irrégulier tournicote en suivant plus ou moins le rivage, laissant apercevoir de temps à autre des petits ports dont les quais modestes accueillent quelques bateaux de pêche. Surprise d’en découvrir un gros échoué sur le rivage dont la poupe est engagée sous l’eau : conséquence d’un naufrage, renflouement incomplet, … ? | Près de Marie-Joseph : navire échoué dans Hawbolt Cove |
Oiseaux sur l'amarre, par Mathieu A. |
Dans la lumière grise, nous parcourrons ainsi 150 kilomètres sous les gouttes, jusqu’à ce que Juliette nous dégotte un grand parking tranquille et favorable au bivouac, à proximité d’une borne de niveau 2 qui permettra de remplir la batterie de la Bolt pendant la nuit. |
Effectivement, beau soleil avec quelques petits nuages au matin. La nuit aura été paisible, aussi le lever vers 8:15 sera assez facile… Nous nous préparons rapidement, Mathieu va récupérer sa voiture laissée devant un magasin de légumes, fruits et autres produits bio, qui offre en outre la recharge gratuite des voitures électriques... Nous y ferons ensuite quelques emplettes, avant de gagner à une quinzaine de km la plage de la Martinique. | Bivouac près du Musquodoboit Harbour Peace Park |
Au-delà de la dune, la plage de la Martinique |
Grande affluence en ce samedi
d’août au temps exceptionnellement clément. Nous avons
même la chance de trouver un petit espace où
stationner nos 2 longs véhicules au bord de la dune
longeant la mer. Pendant que la famille va déjeuner
sur le sable, je répare le contacteur du robinet de ma
cuisine, puis écris le carnet de route délaissé hier
soir, jusqu’à me confectionner un lunch léger mais
consistant : le grand air, ça creuse. En effet j’ai
ouvert en grand la porte coulissante sur le talus
herbeux qui recouvre la dune, et le vent frais déferle
de la mer dont le fort ressac couvre tous les autres
bruits ambiants.
|
Juliette y assemble ses chaises pliantes à l’abri relatif d’un gros rocher. Nous y passerons près de deux heures à jouir du soleil et de la vue agréable sur la longue courbe (5 km) de la plage sableuse, animée par les ébats d'enfants qui construisent des châteaux de sable ou s'élancent en criant dans les vagues. | Plage de la Martinique |
Coucher de soleil devant mon bivouac sur Raines Mill Road, au bord du Governor Lake |
Dans cette banlieue au nord de la ville, le tissu urbain est assez lâche et plusieurs petits lacs offrent promenades et terrains boisés aux habitants. Utilisant le mode satellite sur Google Maps, je repère facilement le stationnement au départ de l’une de ces randonnées (Raines Mill Road), et m’y rends : l’endroit s’avère des plus agréables et tranquilles, car peu fréquenté et bien à l’écart des grandes voies de circulation. |
Je m’y installe, fais
un peu de cuisine, soupe, observe le beau coucher de
soleil sur les eaux du lac et, posant les moustiquaires
sur les ouvertures, veille un peu en attendant l’arrivée
de mes compagnons de route. Ils sont là à 22:00. Juliette me remet propres la chemise et le pyjama qu’elle a joint à sa lessive, je lui donne le pot d’houmous, le bacon et la salade qu’elle m’avait demandé, et nous nous retirons aussitôt dans nos cabanes pour nous reposer après cette belle journée de plein air enfin ensoleillée. Je complète le carnet de bord avant de plonger au lit à 23:15. |
Soleil couchant sur Governor Lake |
Bivouac à Lakeside au bout de Raines Mill Road |
Nuit paisible au bord du lac. Laissant Mathieu bricoler un raccord électrique entre la Bolt et la remorque pour recharger l’onduleur/batterie accessoire, Juliette, Hermione et Gabriel embarquent dans le ProMaster pour gagner le centre-ville et visiter des musées. |
Halifax : Rio Abajo Rio, murale par Jacoba Niepor (1568 Hollis Street, 2019) |
Immeuble du
centre ville d'Halifax au 5184 Sackville St.
|
En revanche nous découvrirons avec plaisir l’exposition consacrée à l’artiste naïve Maud Lewis (1901-1970), une «folk artist» comme on les apprécie aujourd’hui pour leur authenticité plus que pour leur technique (à vrai dire assez fruste). «Elle utilisa une palette de couleurs vibrantes pour rendre l’esprit de la vie rurale des Maritimes » dit le carton introductif. | Art Gallery of Nova Scotia : Exposition Maud Lewis |
|
Sa minuscule maison de planches entièrement peinte par ses soins a été rachetée par la province qui l’a restaurée et la présente dans cette galerie du musée, en introduction à une exposition murale plus formelle. Étonnant, mais fascinant. |
Jean-Paul devant la maisonnette de Maud Lewis |
Contre-porte de la maison de Maud Lewis |
LA
MAISON PEINTE DE MAUD Voici la vraie maison de Maud Lewis. C’est la plus grande œuvre de Maud; elle a peint les portes, les fenêtres et presque toutes les surfaces intérieures. Il n’y avait pas d'électricité ni d’eau courante. Le grand poêle à bois servait à cuisiner et c’était la seule source de chaleur de la maison. RESTAURATION DE L'EXTÉRIEUR Everett Lewis a apporté quelques modifications à l'extérieur de la maison après la mort de Maud en 1970, en peignant les bardeaux du toit et les boiseries de la maison en rouge, et en ajoutant des motifs d'arbres à feuilles persistantes sur la façade avant. La restauration de l'extérieur respecte ces changements. La magnifique contre-porte peinte de Maud, longtemps restée en mains privées, a été récupérée, restaurée et remise à sa place sur la maison. La porte intérieure peinte de façon décorative est présentée dans l'exposition ci-contre. Peinte à maintes reprises par Maud, comme en témoigne l'épaisseur de la peinture, la porte a souffert des intempéries et de pertes de couleur, mais elle résonne toujours de sa joie intérieure. |
Côté intérieur de la porte de la maison de Maud Lewis |
Côté extérieur de la porte de la maison de Maud Lewis |
SES
PREMIÈRES ANNÉES Maud (1901-1970) a grandi et passé le début de sa vie d'adulte dans un foyer confortable de la classe moyenne dans le comté de Yarmouth et dans la ville animée de Yarmouth. Sa mère a encouragé son intérêt pour les arts et elle a commencé à vendre des cartes de Noël, des décorations et des plateaux peints. Lorsqu'elle épouse Everett Lewis en 1938, elle gagne de l'argent en vendant ses peintures au porte-à-porte et depuis leur maison. VIVRE AVEC L'ARTHRITE Née avec des troubles congénitaux, Maud était physiquement petite et fragile. Les experts médicaux pensent aujourd'hui, sur la base de photographies et de descriptions de l'aggravation de son état, qu'elle est née avec une polyarthrite rhumatoïde juvénile. Au début du XXe siècle, peu de gens comprenaient la nature dégénérative et extrêmement douloureuse de cette maladie. INSPIRATION LOCALE Maud Lewis a développé une vision très particulière de la Nouvelle-Écosse, à la fois nostalgique et optimiste. C’était exactement ce que voulaient ses clients. Dans les années 1950, elle a cessé de copier d'autres sources et, dans un style distinctif, elle a toujours représenté sa région. Les ports reflètent le bassin d’Annapolis, St Mary's Bay et la baie de Fundy, avec les quais hauts particuliers nécessaires pour faire face aux importantes différences de niveaux entre les marées hautes et les marées basses. La campagne qu'elle peint est la sienne, avec les arbres, les fleurs et les animaux que l'on s'attend à voir dans le comté de Digby. On y voit des fermiers et des bûcherons vêtus des familiers manteaux de laine rouge de la Nouvelle-Écosse rurale, et des bœufs avec leur joug néo-écossais Maud ne montre pas les parties de la province qu'elle ne connaît pas intimement. Il n'y a pas de scènes d'Halifax, du Cap-Breton ou des villages et églises de la côte sud. Elle a peint le comté qu'elle connaissait. Des points de repère comme Sandy Cove, le pont Victoria sur la rivière Bear et le phare du cap Forchu, par exemple, se trouvent dans toute la galerie. |
Where the Orchard Blooms, tapis noué par Deanne Fitzpatrick |
Dans une salle voisine, une exposition consacrée aux tapis crochetés de Deanne Fitzpatrick, une autre artiste autodidacte de Nouvelle Écosse, retient beaucoup Juliette qui s’intéresse à cette technique traditionnelle et serait tentée de la pratiquer. Plusieurs réalisations de l’artiste me séduisent moi aussi. |
En
1951, le designer canadien d'origine danoise Thor
Hansen a affirmé que le seul moyen de développer un
secteur artisanal dynamique au Canada était de le
relier aux arts populaires du pays. " Un mouvement
folklorique fort et vigoureux englobant tous les
métiers légitimes assure une croissance saine et
continue des beaux-arts d'une nation". Hansen
estimait que deux principes de base de l'art
populaire étaient essentiels à l'artisanat : "L'un
est l'utilisation extensive du symbolisme et l'autre
une répétition rythmique similaire à celle que l'on
trouve dans la composition musicale". Dans les
décennies qui ont suivi la publication de Hansen,
l'artisanat et l'art populaire ont prospéré en tant
que domaines artistiques et sujets d'histoire de
l'art. Le pouvoir de ces formes de production
culturelle et artistique est indéniable, mais comme
elles sont de plus en plus séparées en domaines
distincts, l'idée qu'elles sont mutuellement
bénéfiques se perd. Comme le montrent les objets de
Folk/Funk, il existe d'importantes similitudes entre
ces formes de production artistique. Certains artistes de Folk/Funk ont reçu une formation professionnelle et créent délibérément des objets en argile qui sont des regards amusants et satiriques sur la vie contemporaine. Leurs œuvres contiennent des imperfections calculées, comme "Victoria Bathing with the Beavers" de David Gilhooly, dont l'argile lourde et la glaçure rapidement appliquée imitent le travail d'un amateur. Ou bien ce sont des chefs-d'œuvre créés avec soin, comme le "Titanic Dish" de Jim Smith, qui met en évidence son savoir-faire grâce à sa forme épurée et à son ornementation saisissante. D'autre part, pour les artistes folkloriques qui utilisent l'argile, comme Edouard Jasmin, c'est leur manque de sophistication technique qui fait partie de leur charme. Dans sa série de plateaux en céramique, Jasmin capture des moments emblématiques de l'histoire récente du Québec, de la visite du pape aux célébrations de la Saint-Jean-Baptiste. Comme en témoignent les délicieux champignons d'Ernst et Alma Lorenzen, lorsque des potiers professionnels d'atelier tombent amoureux de leur environnement naturel et succombent au symbolisme et à la répétition rythmique prônés par Thor Hansen, des choses magiques se produisent. Ces champignons sont un rêve de mycologue avec leurs détails précis, mais ils sont aussi l'essence du Folk/Funk. Qu'ils soient céramistes professionnels ou folkloriques, tous les artistes exposés dans Folk/Funk placent la narration au premier plan, capturant l'essence de leur situation géographique, de leur moment historique ou de leur position politique. |
Victoria Bathing with Beavers, par David Gilhoody (1976) |
Red Winged Blackbird Platter, par Lucky Rabbit Pottery (2016) |
Titanic Dish, par Jim Smith (2012) |
Champignons, par Ernst et Alma Lorenzen |
"Je voulais que les gens réfléchissent à ce que les
traités étaient censés être, à la manière dont ils
ont été interprétés par les peuples indigènes ; où
se sont-ils trompés ? - Kent Monkman
Miss Chief's Wet Dream, par Kent Monkman : détail du radeau européen |
La
composition de Miss Chief's Wet Dream repose sur des
bases tirées de l'histoire de la peinture
européenne, en citant notamment deux œuvres célèbres
: Le radeau de la Méduse (1819) de
Géricault et Le Christ sur la mer de Galilée (1854)
de Delacroix. Monkman puise de nouveaux éléments
dans ces tableaux pour construire son rêve de
premier contact. Typique de son récit artistique,
son alter ego, Miss Chief Eagle Testickle, dans son
état extatique, perturbe les stéréotypes imposés aux
peuples indigènes. La ceinture Wampum, le premier enregistrement des accords de traité, est conçue avec deux rangées parallèles de perles de coquillages représentant deux bateaux : l'un indigène et l'autre européen, voyageant côte à côte en toute souveraineté. Dans cette peinture, les bateaux voyagent en sens inverse, critiquant ainsi la façon dont ces traités ont été négligés. Les deux bateaux représentés dans le tableau illustrent le point de collision entre les colons européens et les nations indigènes : le contraste entre les mondes est saisissant. Sur le radeau défaillant, les figures de Jésus-Christ, de la reine Victoria et de Marie-Antoinette côtoient de mornes hommes d'église et des pèlerins. Ces personnages pâles sont assis à côté de rats, montrant le grand fossé entre les différentes classes sociales de leur époque. |
Dans
le canoë des Premières Nations, cependant, les
personnages sont en pleine santé et vitalité.
Monkman utilise des détails iconographiques dans
cette œuvre, offrant des indices qui permettent de
relier chaque personnage à un groupe ou à une nation
spécifique, notamment une ceinture tissée métisse et
un chapeau iroquois à six panneaux. Kent Monkman (né en 1965) est originaire de la Nation crie de Fisher River, au Manitoba, et vit et travaille actuellement à Toronto, en Ontario. Son travail explore les thèmes de la colonisation, de la sexualité, de la perte et de la résilience à travers une variété de médiums. Monkman est largement reconnu comme l'un des artistes les plus importants de sa génération. |
Inuit Children Playing, par William Kurelek (1975) |
Sky Tossing at Alaskan Whaling Celebration, par William Turelek (1975) |
An Inuit Dice Game, par William Turelek (1975) |
Awaiting Seal at Breathing Hole, par William Kurelek (1975) |
Nous sortons alors et descendons jusqu’au quai pour rejoindre les enfants qui ont quitté le Discovery Centre en vue de rejoindre une librairie. Comme ils se sont éloignés, nous les récupérons près de la piscine au pied de la citadelle et les emmenons avec le ProMaster jusqu’à un dépôt de livres usagés où ils pourront se réapprovisionner. | Halifax : maisons colorées à l'angle Agricola St et Willow St. |
À l'entrée des Public Garden, le grand poète écossais Robert Burns |
Juliette prépare un
repas léger tandis que je sors une salade à mélanger du
frigo. Nous déjeunons puis retournons au centre-ville
pour un autre tour à pied qui nous mènera d’abord aux Public
Gardens, une rare et vaste réalisation victorienne
encore complète et remarquablement fleurie dont
j'entreprends le tour avec Juliette. Gabriel et Hermione préféreront «faire le tour du bloc» sur des trottinettes électriques découvertes en chemin... |
À l'entrée des Halifax Public Garden |
Halifax Public Gardens : Le plan |
Dans les Public Garden : le ruisseau issu de Griffin's Pond |
Halifax Public Gardens : le petit bassin des oies |
Halifax Public Gardens : Griffin's Pond et Bandstand |
Halifax Public Garden : le Bandstand et ses plates-bandes colorées |
Halifax Public Gardens : Bandstand, corbeilles et statues |
Halifax Public Gardens : corbeille |
Les statues des Halifax Public Gardens |
Juliette me quitte bientôt pour accompagner Hermione et Gabriel faire d’autres magasinages et prendre une collation (ces ados ont toujours faim!). | Hermione et Gabriel dévorent un beigne dans le renommé Fortune Doughnuts |
Halifax Central Public Library |
Nous nous retrouverons une heure plus tard dans la Halifax Central Public Library, une grande bâtisse toute neuve très vitrée qui affecte plus ou moins la forme de livres empilés (?). |
Halifax Public Library |
Intérieur de la Halifax Public Library |
J’y passe un moment à explorer le vaste espace intérieur parcouru par des rampes et escaliers en passerelles d’un beau mouvement, rejoint par Gabriel qui erre un peu partout sans trouver les rayons qu’il affectionne… |