2023-02

FRANCE

Jean-Paul MOUREZ en solo dans l'Exsis
puis avec Monique BOISSIER à partir du 5 février 2023




de
            Menton à Figanieres

59 563  Mardi 31 janvier 2023 : de MENTON à FIGANIÈRES (près Draguignan) (123 km)  (10 710 pas, 87 m de dénivelé)

Nuit étonnamment tranquille, vu l'emplacement; pas un réveil avant 6:15, au moment prévu pour être dans les premiers de la file d'attente au labo qui ouvre à 7:00. Je suis le 3ème client, passe donc rapidement et réintègre l'Exsis avant 7:30. Je gagne alors le chic quartier du Cap St-Martin, et m'installe, le temps de déjeuner, devant le vaste panorama de la Baie de Menton avec les avancées des caps italiens en toile de fond. Superbe !

Menton-depuis-Cap-Martin
Menton depuis Cap-Martin

-Cap-Martin-Exsis-au-depart-de-la-promenade.
Cap-Martin : Exsis au départ de la promenade
De fait il fait très beau, les nuages présents hier ne tardent pas à disparaître presque complètement, et la température devient bientôt franchement agréable. Je décide donc de parcourir à nouveau le rivage du Cap Martin par le sentier des douaniers, comme nous l'avions fait en décembre 1992. Le chemin est maintenant parfaitement pavé ou bétonné, des volées (pas trop longues) de marches régulières en compensent les changements de niveau, si bien qu'on peut se consacrer entièrement à la contemplation du paysage et de la nature assez bien préservée.

Après le cap lui-même face au large, où la mer vient en écumant se briser sur les rochers, on poursuit au dessus des vagues et au pied des riches villas fin de siècle, à peine visibles beaucoup plus haut sur la falaise. Les grilles de leurs jardins exotiques et luxuriants bordent le sentier du côté terre.
Menton-Cap-Martin-vue-vers-Monaco
Menton-Cap-Martin : vue vers Monaco

Les
                  villas du Cap-Martin
Les villas du Cap-Martin au dessus de la baie
Cap-Martin : -Villa- 'Eclaircie
Cap-Martin : Villa L'Eclaircie

Monaco depuis la promenade du Cap-Martin
Monaco depuis la promenade du Cap-Martin
De l'autre côté, des rochers acérés bordent l'eau bleue, coupés de temps à autre de mini-plages, histoire que ces messieurs-dames puissent venir faire trempette, tout en bas du long escalier qui les relie à leurs terrasses et à leurs piscines. Pauvre gens…

Après ce beau et grand tour des plus agréables au bord de l'eau, il faut remonter sur le cap et traverser son échine pour redescendre à l'est jusqu'au parking où j'ai laissé l'Exsis. Quelques milliers de pas de plus avec une longue filée de marches (d'où les 87 m de dénivelé de mon bilan journalier) qui me font emprunter quelques rues entourées de jardins verdoyants et magnifiquement entretenus (les camionnettes des jardiniers et maçons sont partout).

Puis c'est le jardin public, soigné lui aussi, dans son olivaie où l'on a placé un ensemble de sculptures d'inspiration variable.

Cap Martin sculptures du jardin public
Cap Martin : sculptures du jardin public

J'emprunte alors la rue Winston Churchill, car le grand homme aimait à séjourner dans sa grande villa (tout à fait digne de sa demeure en Angleterre !) dont je prends quelques photos. Convertie en condos, elle est impeccablement entretenue dans son beau jardin (une équipe d'entretien a eu la gentillesse de m'en laisser franchir la grille pour mieux voir).

Cap Martin l'entrée de la maison de Winston
                  Churchill
Cap Martin : l'entrée de la villa de Winston Churchill
Cap Martin maison de Winston Churchill
Cap Martin : la villa de Winston Churchill

Enfin une dernière descente en passant devant le monument dressé par la ville à l'Impératrice d'Autriche Elizabeth qui séjourna ici plusieurs hivers dans les années 70 et 80, et je retrouve ma monture au bord de l'eau, face à la baie de Menton.

Je me restaure un peu, puis procède aux ajustements de pression dans les pneus arrière (abaissée à 4 Bar) et les ballons arrière (gonflés à 2,2 Bars, soit 30 PSI des deux côtés). Le roulement sera ensuite sensiblement plus doux.
Cap-Martin-Monument-a-Sissi-Elisabeth-d'Autriche-imperatrice
Cap Martin : Monument à Sissi, Élisabeth impératrice d'Autriche

En route vers Nice, Monaco depuis la Grande Corniche
En route vers Nice, Monaco depuis la Grande Corniche


Èze sur sa butte
Èze sur sa butte

Ma priorité sera maintenant de refaire le plein de ma cambuse et de mes réservoirs. Direction le Lidl le plus proche pointé sur le GPS à Nice. Mais après un parcours du combattant (la circulation dans cette grande ville et ses abords, coincés entre mer et montagne, est épouvantable) je tombe sur un nouveau développement où les parkings sont souterrains… Un peu découragé, je repars vers le deuxième Lidl plus proche, en vérifiant cette fois sur Google Street qu'il dispose bien d'un «vrai» parking extérieur. Effectivement… mais c'est un petit magasin, et il est loin d'offrir tous les produit que je voulais me procurer (pas même le pain au graines que j'affectionne !). Il faudra que je trouve en route un grand hypermarché Carrefour ! Je reprends la route, cette fois pour faire le plein de gasoil sur la station la moins chère repérée avec mon téléphone (http://prix-carburants.gouv.fr) puis vers un Total Access pour le GPL dont je veux garder ma réserve haute : il va me falloir maintenant utiliser bien davantage le chauffage (après une consommation de 1,64 l/j depuis Corinthe, soit pour les 10 derniers jours).

Me voilà paré à gagner Pertuis dans la vallée de la Durance où j'ai annoncé à Marinie mon arrivée dans les prochains jours, en chemin vers Lyon où Monique doit arriver dimanche à 16:22 par le TGV de Paris. Je ne poursuivrai pas plus loin ma balade sur la Côte d'Azur comme envisagé, le circulation y est trop difficile, le stationnement trop compliqué, et les contacts avec sa population trop stressée : trop de densité, trop de course à l'argent, pas de sens du service… bref le Québecois ne m'y sent pas bien. Je me tourne donc vers le nord-ouest par la route de Draguignan, dont je sais les innombrables virages mais qui ménage de longues traversées de campagne presque déserte, de maquis en terre vallonnée et de petits vignobles.

Une première section me fait rattraper Grasse que je passe à l'heure de pointe (le bazar !) puis je m'enfonce dans la montagnette. Le soir descend, en passant un giratoire j'aperçois un grand Casino où je me hasarde pour compléter mon épicerie… déception identique à celle du Lidl de Nice. Mais un peu plus loin c'est un gros Leclerc et là, je trouve TOUT ce que je recherchais… Une enseigne à retenir ! Du coup je sors avec un gros panier plein. Le temps de tout ranger dans frigo, congélateur et coffres, et la nuit est tombée. Le ciel dégagé et rougi à l'ouest annonce une nuit étoilée et froide, je me rends le plus loin que je peux avant qu'il fasse tout à fait noir et finis par m'arrêter un peu au nord de Draguignan, sur une placette à peu près vide et tranquille à l'extérieur de Figanières.

Il est 18:15, je branche le chauffage et commence à préparer mon souper, tout en transférant et traitant les quelques photos de la journée. Fatigué par ma grande marche du matin et mes tribulations en ville et en magasins, j'entame à peine la rédaction du carnet de route, soupe et me couche bientôt dans un grand silence pour m'endormir aussitôt.


59 686 Mercredi 1er février 2023 : de FIGANIÈRES à JOUQUES (97 km)

De
            Figanières à Jouques
De Figanières à Jouques

Chateaudouble : bivouac sous le village en
                  surplomb
Chateaudouble : bivouac sous le village en contrehaut
Comme prévu la nuit a été froide (2°) et le chauffage a été très sollicité. Réveillé dès 6:30 je paresse un peu sous un ciel encore ennuagé qui se dégagera progressivement. Je déjeune, puis m'installe à mon bureau pour prendre mon courrier, envoyer un mot au labo dont je n'ai pas reçu les résultats et remplir mon carnet de route. La place  s'anime un peu avec le passage de 3 gros autobus scolaires (roulant au gaz naturel, comme écrit dessus) ramassant enfants et ados, puis le calme revient…

Je poursuis mes tâches (en constatant ne pouvoir accéder à la valve à air de la roue droite, l'enjoliveur ayant été mal replacé…) et appelle le labo qui ne m'a toujours pas envoyé mes résultats. Erreur dans l'enregistrement de mon adresse de courriel… Je finis par recevoir les précieuses données une heure plus tard et les renvoie aussitôt à l'assistante de mon médecin à Montréal.

Toutes ces démarches me mènent jusqu'à midi et j'ai faim ! Le temps de me préparer un lunch varié, maintenant que mes coffres pleins m'offrent tout un choix. J'appelle ensuite Marinie pour lui confirmer mon arrivée demain en début d'après-midi, puis me mets en route, poursuivant mon itinéraire entamé hier à travers l'arrière pays provençal.

Toujours autant de virages à travers le relief, environnement le plus souvent désertique de maquis plus ou moins sec, coupé parfois par quelques enclaves défrichées où poussent des fruitiers et de la vigne. J'observe même quelques belles plantations d'oliviers que je m'étonne ne pas trouver plus nombreux, vu la similitude de la terre et du climat avec ceux de la Grèce que je viens de quitter.

Mon train est fort lent, mais au moins je ne perçois presque plus les coups de raquette de la suspension arrière, et le roulage me semble pas mal plus doux. Quand j'aurai le temps de repositionner l'enjoliveur droit, je dégonflerai aussi le train avant pour en descendre la pression à 4,5 Bar, cela devrait compléter cette mise au point, jusqu'à ce que j'en parle avec Daniel C. notre spécialiste automobile ès pneumatiques.
Chateaudouble-vallee-du-Nartuby.
Chateaudouble : vallée du Nartuby


Aups-la-collegiale-exterieur
Aups : exterieur de la collégiale
Je finis par arriver à une première étape, la petite ville d'Aups où je stationne sur la place centrale pour faire un tour dans la collégiale St-Pancrace, construite entre 1489 et 1505. De style gothique provençal, son extérieur est fort simple, mais son portail Renaissance tranche un peu, d'autant qu'il porte inscrit dans son arc (un héritage de la Révolution ?) : République Française et la devise Liberté- Égalité - Fraternité.

Le portail de la Collégiale Saint-Pancrace(1503)

L’église est au centre de la vie villageoise. II s’agit bien sûr du coeur de la vie religieuse, mais aussi de la vie de la communauté et I’édifice contient de nombreux signes des événements qui marquèrent les lieux.

Vous y verrez par exemple la devise de la communauté « Vive Partout », inscrite a la croix de voûte de la nef, dans une rosace rouge et or contenant le mot « Alps », c’est ainsi que l’on nommait Aups à cette période. La chapelle du Rosaire contient également une toile peinte qui commémore une inondation de la partie basse du lieu.

Les insurgés varois contre le coup d’état de Louis-Napoléon Bonaparte se réfugièrent dans la collégiale Saint-Pancrace lors de la « bataille d’Aups » du 10 décembre 1851.

Lors de la promulgation de la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat, en 1905, les Aupsois décidèrent tout naturellement, comme d'autres communes du Haut Var, d’apposer la devise de la République française sur le portail de leur église.

La fontaine ronde, voisine du parvis de |’église, porte également une colonne surmontée d’une Marianne. Les valeurs républicaines sont essentielles dans le Haut Var.

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Portail de la collégiale d'Aups

Aups-nef-de-la-collegiale
Nef de la collégiale St Pancrace d'Aups
À l'intérieur la nef est assez dépouillée, mais les chapelles latérale tranchent par leur baroque provençal beaucoup plus fleuri et coloré.


Chapelle du Saint-Sacrement

La chapelle contient un retable du XVème siècle. Deux colonnes torses ornées  de pampres et d’animaux sculptés supportent un grand fronton en bois doré et encadrent une toile sur laquelle les anges adorent le Christ présent dans le Saint Sacrement. La lampe rouge posée sur l’autel indique la présence du Saint Sacrement dans le tabernacle.

Le tabernacle, aux colonnettes de bois ciselés, est orné sur sa porte d’un Christ aux outrages, portant les instruments de la Passion. Il est surmonté d’une gloire, grande sculpture en bois composée de quatre anges  soutenant une couronne royale au dessus du Saint Sacrement. L’hostie consacrée est représentée par un visage, entouré des rayons de l’ostensoir.


Tabernacle de la chapelle-du-St-Sacrement
Tabernacle de la chapelle du St-Sacrement, Aupt
Aups-la-collegiale-Chapelle-du-St-Sacrement
Collegiale d'Aups : Chapelle du St-Sacrement

Vierge à l'Enfant-en bois doré du XVIIe
Vierge à l'Enfant en bois doré du XVIIe
Aups placette et fontaine dans les ruelles
Aups:  placette et fontaine au détour des ruelles


En sortant de cette église peu exceptionnelle je fais un petit tour dans les rues anciennes qui ont gardé un certain cachet et ont été agréablement restaurées. Nombre de boutiques sont fermées (la morte saison ?), des fontaines occupent plusieurs carrefours. la tour de l'Horloge est drapée dans une longue bâche verte de restauration… et le Musée de peinture moderne Simon Segal (250 toiles de l'École de Paris) est fermé jusqu'au printemps. Je ne m'attarderai pas ici, d'autant qu'il souffle un petit vent frisquet dans ces ruelles ombragées.
Dans les ruelles d'Aupt, fontaine au 2, place
                  Louis-Gauthier
Dans les ruelles d'Aupt, fontaine au 2, place Louis-Gauthier

Je reprends la route qui continue de tournicoter dans le maquis et dans le soir qui commence bientôt à descendre. J'aperçois plusieurs spots intéressants dans la forêt nettement moins verte car occupée par des feuillus aux feuillages rougis par l'automne et demeuré accroché aux branches, mais ils me semblent trop isolés.

Jouques le village au coucher du soleil
Jouques : le village au coucher du soleil
Ma route passe Rians, je me rendrai jusqu'au village de Jouques joliment étendu sur sa colline et le long de la vallée, doré par le soleil couchant.

Un espace un peu à l'écart de la route devant le stade municipal fera l'affaire pour cette nuit. Dès que le soleil disparait la température chute et la météo annonce un ciel clair, mais 0° comme minimum. Je ferme aussitôt les stores pour conserver au maximum les précieuses calories et branche le chauffage…


59 783 Jeudi 2 février 2023 : de JOUQUES à LAURIS (36 km)

Lever vers 9:00 sur mon parking tranquille où un autre camping-car, italien celui-là, est venu s'installer à côté de moi.
Je passe la matinée à rédiger le journal d'hier, puis à quelques menus travaux d'entretien comme le détartrage du pommeau de la douche qui gicle dans tous les sens quand il n'est pas bouché… Démontage, vinaigre, brosse puis épingle pour tout nettoyer, cela prend du temps, mais c'est efficace.

Je continue à plancher sur la question des pressions de pneus et des renforts pneumatiques, sans avancer vraiment, il faudrait en discuter avec un spécialiste comme Daniel C. Je prends aussi le temps de lire quelques articles de L'Actualité restés en réserve, histoire de suivre ce qui se passe tant au Québec qu'au Canada.
Mon bivouac à Jouques au matin
Mon bivouac à Jouques au matin

Pas de nouvelles de Monique que je localise pourtant sur le boulevard de Montparnasse où elle a loué un studio. Elle est donc bien arrivée, mais fatiguée dort probablement et je n'ose la réveiller.

Le soleil de l'est illumine la colline où s'étale le village, je réoriente l'Exsis pour lui faire profiter au maximum de ce bain photonique, tant pour recharger la batterie que pour réchauffer l'habitacle, car il a fait froid cette nuit, et les voitures autour de moi sont couvertes de givre.

En fin de matinée je m'ébranle en visant à quelques km le Lidl de pour prendre du pain, mais pas de chance cette fois encore c'est un petit magasin qui n'a pas de trancheuse. À Meyrargue c'est le Leclerc où je vais compléter ma provision de Muscat de Samos, en rupture de stock hier, et quelques autres cossins oubliés sur ma liste. Je m'arrêterai peu après au bord du canal d'irrigation pour déjeuner, en plein soleil qui réchauffe tellement l'atmosphère et la cabine que je dois laisser la porte ouverte !

Enfin, vaisselle faite et café pris, je gagne la maison de Marinie et Jean-Louis qui m'accueillent avec leur gentillesse coutumière. La fin d'après-midi se passe en échanges et discussions, nouvelles des uns et des autres, jusqu'à l'arrivée de la grande sœur de Marinie, Laurence accompagnée de son mari Georges-Maurice que je connais fort peu et que Marinie a eu la bonne idée d'inviter pour partager notre repas. Les conversations iront bon train jusqu'à 23:30, lorsque Laurence et et Georges-Maurice nous quittent. Je ne tarde pas à me retirer moi aussi dans l'Exsis garé dans la cour devant le jardin, remonte le chauffage car on annonce -1° dans le ciel parfaitement dégagé où brillent la lune et les étoiles… l'hiver en Haute Provence ! Je me coucherai presque aussitôt, remettant à demain photos et carnet de route.


59 819 Vendredi 3 février 2023 : de LAURIS à SERRES (141 km)

De Lauris à
            Serres

Bivouac à Lauris devant la maison de Marinie et
                  Jean-Louis
Bivouac à Lauris devant la maison de Marinie et Jean-Louis
Après une autre excellente nuit (quel silence dans cette campagne !) durant laquelle le chauffage aura tourné presque sans interruption, je suis debout à 8:00 sous un grand soleil. Je m'empresse de lever les stores pour profiter au maximum de son rayonnement à travers pare-brise et fenêtres, me douche et déjeune avant d'aller rejoindre mes hôtes.

Eux aussi achèvent de déjeuner, et nous parlons encore un peu avant que Marinie nous quitte pour une séance de gym. Jean-Louis reçoit un membre de l'association des usagers du système d'irrigation (dont il fait partie) tandis que je reçois enfin un long appel de Monique qui émerge dans son studio de Paris.

Son voyage s'est bien passé, elle a pu utiliser les 3 sièges de sa rangée pour dormir (l'avion n'était qu'à moitié plein) et le port d'une attelle pour protéger une légère foulure au poignet lui a valu un service d'handicapée de la part d'Air Transat… (chaise roulante, passe-file aux formalités, à l'embarquement/débarquement et à la sécurité, etc.). En sortant du Terminal T3 elle a aussitôt trouvé le Roissy Bus qui l'a menée à l'Opéra. De là un autre bus - qu'elle connaissait - l'a conduite à Montparnasse où l'attendait son studio immédiatement accessible. Depuis elle se repose et commence à planifier l'emplette de quelques lingeries aux Galeries Lafayette tout proches… Je lui confirme mon arrivée prévue dimanche à la Part Dieu, à la descente de son TGV de 16:22.

Jean-Louis, qui s'est entre temps libéré, met à ma disposition un robinet sur lequel je peux remplir ma citerne d'eau propre et mes bouteilles d'eau de table. Puis il me suggère sur l'atlas des petites routes pittoresques traversant les contreforts des Alpes pour gagner Grenoble, un itinéraire panoramique et spectaculaire me dit-il, loin des autoroutes et grandes nationales de la vallée du Rhône. Je le transfère sur le Google Maps de mon IPhone puis me mets en route. Il est passé 10:30, le temps est superbe, et je me retrouve vite dans la montagne sur une jolie petite route sinueuse longeant torrents et précipices.

Prieuré
            de St-Saturnin
Prieuré de St-Saturnin

Arrêt devant un Lidl à Apt pour prendre du pain et des pommes qui accompagneront mon boudin noir. Je profite de l'arrêt pour déjeuner et repars à 13:45. La petite route devient bientôt plus sportive et restera très lente pour le reste de la journée, mais les paysages qu'elle me fait traverser valent vraiment le coup, en autant qu'on ne soit pas pressé bien entendu, ce qui est mon cas.

Prieure-de-St-Saturnin
Clocher du prieuré de Saint Saturnin
Javon :
                  le chateau
Javon : le château

Vue sur le
            Ventoux
Vue sur le Ventoux depuis la D943, 5 km avant Sault

Belvedere de St-Jean-le-Ventoux au-delà de la
                    vallée
Belvédère de Saint Jean : le Ventoux au-delà de la vallée
Les champs de lavande au pied de la petite ville
                  de Sault
Les champs de lavande au pied de la petite ville de Sault

Après la longue montée au Col de l'Homme Mort (1 211 m) le spectacle culmine avec le passage des gorges de la Méouge, peu avant de songer à l'étape de ce soir.
En montant vers le col de L'Homme Mort
En montant vers le col de L'Homme-Mort

En descendant du col de l'Homme Mort
En descendant du col de l'Homme Mort

Gorges de la Méouge: cascade gelée
Gorges de la Méouge : cascade gelée
Gorges de la Méouge : le vieux pont
Gorges de la Méouge : le vieux pont
Gorges de la Méouge : cascade
Gorges de la Méouge : cascade
Gorges
                  de la Méouge
Gorges de la Méouge

En sortant
            des Gorges-de-la-Meouge
En quittant les gorges de la Méouge

En passant à Laragne-Montéglin j'aperçois sur la station service du petit Casino l'annonce du diesel à 1, 825 €/l. Je n'hésite guère, l'ayant vu ailleurs sur mon chemin autour de 1,96 €, voire au dessus de 2 € ! Un autre plein à un tarif encore prohibitif, mais quel choix a-t-on sinon de rester chez soi sans bouger...? À ce train là, le carburant en France sera bientôt plus cher que le vin. Un comble !

Voyant la nuit tranquillement descendre sur le paysage qui s'est maintenant un peu assagi, je poursuis sur quelques kilomètres pour décider enfin de faire étape à 17:20 sur un grand parking au bord du torrent à Serres. Bien à l'écart de la grande route qui passe au pied de la petite ville accrochée à son rocher, il n'est pas à moitié rempli, et surtout me semble très silencieux.

Je complète le carnet de route de la journée, puis mets en route une soupe à l'oignon enrichie d'emmenthal râpée et de pain grillé brisé. Cela lui donne la consistance épaisse de la soupe paysanne que faisait Mamy à Joué-du-Bois : de quoi caler son homme !
Serres-bivouac-au-crepuscule
Bivouac à Serres au crépuscule

Après mon repas réconfortant, transfert des photos de la journée et coucher tôt : j'ai réussi à chasser un mal de gorge naissant avec mes pastilles Fisherman's Friend (menthol + eucalyptol), mais un légère migraine persiste que je veux chasser par le sommeil. Un vent froid souffle autour de l'Exsis et arrive à s'immiscer dans le grand lanterneau brisé que je n'ai pas encore colmaté, faute d'échelle. Heureusement le chauffage maintient une température confortable, mais sa turbine couine à chaque démarrage et je crains qu'elle n'arrive en fin de vie… On verra tout ça à Lyon. La météo prévoit un ciel clair et un minimum de 1° cette nuit.


59 960 Samedi 4 février 2003 : de SERRES à LYON ST-PRIEST (261 km)

De Serres
            à St-Priest


Au départ de mon bivouac de Serres
Au départ de mon bivouac de Serres
Démarrage lent ce matin, puisque je ne me lève que passé 9:00, sans enthousiasme ni guère d'énergie. Est-ce le peu d'intérêt des attractions (que je ne recherche pas d'ailleurs…) ou une certaine fatigue qui a fini par s'installer, ou le froid toujours plus ou moins présent contre lequel je lutte, ou la lumière plus rare et nettement moins brillante que le ciel grec… Peut-être un peu tout ça, et la perspective de passer au moins une dizaine de jours dans l'environnement lyonnais n'est pas pour arranger les choses !

Dès douche et déjeuner expédiés, je commencerai donc par me fixer des objectifs à court terme susceptibles de résoudre plusieurs petits problèmes agaçants. D'abord passer dans un Leroy-Merlin pour acheter des tubes d'isolant à tuyau en mousse et les placer sur les bords du grand lanterneau brisé, histoire de lui redonner son étanchéité contre le vent froid et contre la pluie. Ensuite y prendre aussi le petit matériel électrique nécessaire à la pose d'une prise intérieure d'alimentation de la centrale et du chargeur, de façon à pouvoir se brancher discrètement (sur les places de marché par exemple). Ainsi je n'utiliserai la grosse prise latérale beaucoup trop évidente, et éviterai les courts-circuits causés par la pluie lorsque l'enrouleur reste dehors, même sous l'abri du camion. J'essayerai d'y trouver les matériaux nécessaires à la réparation ou à la reconstruction du lanterneau brisé (Lexan, Plexiglas, cornière d'alu, etc.).

Toujours sur le web, je poursuis mes recherches pour trouver un couvercle de réchaud au meilleur prix et dans des délais permettant sa livraison à Lyon. Les vendeurs d'équipement contactés ne donnent pas suite ou ne répondent même pas au téléphone… (à commencer par le vendeur de chez Sublet qui ne m'a même pas accusé réception de mon envoi de photos - sa demande - pour préciser mon besoin). Toute cela me mène vers 10:30 où je prends enfin la route, après cette autre nuit tranquille sur le grand parking au pied de la vieille ville, alors que les chalands du marché commencent à prendre les places autour de moi.

Jean-Louis a été bien inspiré de me recommander cette petite route qui passe à travers la montagne. Certes elle est lente, et un virage n'attend pas l'autre. Mais quelles vues sur les vallées profondes, les chaines des Alpes enneigées dont les sommet émergent dès que l'on prend un peu d'altitude ! Je gravirai - et descendrai - plusieurs cols assez haut, croisant pas mal de voitures avec les skis sur le toit : Villars de Lans entre autres fait partie de ce circuit. Je passerai aussi plusieurs défilés et gorges où la paroi entaillée pour faire passer la route n'est pas toujours vraiment verticale et empiète en surplomb sur mon gabarit… m'obligeant à empiéter sur la voie à contresens. Franchissment
                  du Col de- abre
Franchissement du Col de Cabre, Forêt Domaniale de Maravel

Montée du col-de-Rousset-1264m
Montée du col de Rousset (1 264 m)

En-montant-le-col-de-Rousset
En montant le col de Rousset

En
            montant le col de Rousset
En montant le col de Rousset

Entre-Chamaloc-et-le-Col-de-Rousset
Entre Chamaloc et le Col de Rousset

En-passant-le-col-de-Rousset.
Chamaloc, en passant le col de Rousset dans le nuage
J'arrive en haut du col de Rousset dans le nuage, passe le tunnel où flotte quelques brumes et redescends du côté nord dans un épais brouillard qui ne se dissipera que bien plus bas.

Sur-la-D103-Chute-de-la-Goule-Blanche
Sur la D103, Chute de la Goule Blanche près de Chamaloc

Autre défilé très étroit dont je ne peux faire de photos, pourtant spectaculaire, ne trouvant aucun espace où m'arrêter…

Pres-de-Villard-de-Lans
Près de Villard de Lans

Arrivee-sur-Grenoble
Arrivée sur Grenoble par Sassenage
Je finis par arriver à Grenoble sous le soleil et gagne directement la grande quincaillerie où je trouve enfin les fournitures recherchées. Je renonce à la prise mâle encastrée, introuvable ici quoique peut-être disponible dans un magasin très spécialisé - et probablement très chère. Je me limiterai à des composants tout ce qu'il y a bon marché, et connecterai la prise femelle de l'enrouleur à une autre prise femelle ordinaire encastrée dans la banquette via une courte rallonge avec prise mâle à chaque extrémité. Plus sécuritaire à condition de les brancher - très occasionnellement - dans l'ordre !

En retrouvant l'Exsis, il n'est pas encore passé 15:00, j'ai donc le temps de gagner Lyon à une centaine de km pour passer voir mon vendeur chez Sublet puisqu'il n'a même pas accusé réception des informations et photos envoyées. Google Maps m'entraine dans un parcours parallèle à la grande route qui me mène de villages en hameaux. Tranquille mais que de ralentisseurs ! Je finis par arriver dans la concession vers 17:00. Mon vendeur est absent (samedi…) un autre employé me propose de lui laisser le message pour qu'il me rappelle lundi. On verra…

Plein de gasoil dans un Total Access voisin à un prix inconnu depuis longtemps : 1,795 € le litre ! Je m'étonne auprès du caissier qui ne peut me donner d'explication… Il est maintenant passé 17:30, donc temps de songer au bivouac. Je pense d'abord monter à Ste-Foy pour aller me brancher sur la borne de la Place Soubeirat, Boulevard des Provinces, mais c'est inutile, la batterie est archi-pleine. De plus je devrai redescendre en ville pour aller accueillir Monique à la gare de la Part Dieu. Il me parait plus pratique de chercher un coin tranquille à proximité et d'y procéder aux bricolages planifiés avant l'arrivée de ma voyageuse. Courte exploration du côté d'Eurexpo dont je trouve les vastes parkings clos par des barrières… Revenant vers la route de Grenoble que je traverse vers le sud, une zone d'activité rendue déserte pour le week-end me conviendra mieux, et je m'installe sur une rue vide et silencieuse (rue de Lombardie) donnant accès à plusieurs entreprises.

Longue séance de travail pour mettre en place mon système de prises de courant qui commence bien sûr par un vidage de placards et le démontage de caches en contreplaqué entourant les circuits… J'en viens à bout, procède aux branchements, commence à percer la cloison de la banquette où je scellerai le boitier de la prise. Puis, le plus gros du travail étant fait, je remets tout en place et décide de finir le travail demain dans la lumière.

Écriture du carnet de route, transfert des quelques photos de la journée, souper, je serai couché à 23:00.


60 221 Dimanche 5 février 2003 : de LYON ST-PRIEST à STE-FOY (24 km)

De
            St-Priest-a-Ste-Foy.

Priest-bivouac-dans-la-zone-d'activite
St-Priest : bivouac dans la zone d'activité désertée le dimanche
Il fait 5° à mon lever à 8:00, sous un ciel partiellement couvert où percent quelques rayons de soleil. Démarrage tranquille après une nuit fort tranquille, malgré la rumeur lointaine de l'autoroute, je complète l'installation de ma prise de courant.

J'ai beaucoup de difficulté à insérer et sertir les extrémités des fils dans les ouvertures ad hoc. Je dois sortir le fer à souder pour grossir l'âme des câbles et finis par les faire tenir en place. Fin du montage, le test sera pour plus tard, lorsque je disposerai d'une connexion au secteur. Je remets tout en place, fais un peu de ménage puis passe à la préparation de mon déjeuner. Je travaille encore un peu sur mon ordi (correction de photos et relecture de mon carnet de bord d'Italie) pour finir par lever le camp vers 15:00.

Le GPS me mènera ensuite directement dans le quartier de la Part Dieu, mais ensuite je dois tâtonner pour trouver l'aire d'arrivée. Il y a bien un parking dépose minute, il est fermé pour travaux... Du coup les voitures stationnent en double file tout au long de la rue Maurice Flandin… Je parviens à me caser à moitié sur le trottoir et lis les nouvelles sur mon téléphone, jusqu'à ce que Monique m'appelle en me demandant comment me rejoindre. Elle se fie sur l'App Localisation pour repérer l'Exsis, et je la vois bientôt traverser la place en tirant sa petite valise à roulettes dans ma direction. Heureuses retrouvailles après ces deux longs mois de séparation. Elle se dit encore fatiguée, faute d'avoir récupéré le décalage horaire. Nous échangeons un peu, puis décidons d'aller poser notre bivouac de ce soir sur la Place Soubeirat à Ste-Foy. Terrain connu dont mous connaissons la tranquillité nocturne, de plus je pourrai y tester ma nouvelle installation électrique si la borne est accessible…

Déballage des bagages et rangement dans les placards avec une certaine réorganisation… La nuit tombe sans que nous en apercevions, mais le vent qui commence à souffler assez fort rappelle la saison. Heureusement le chauffage fonctionne bien, et le branchement sur la borne nous libère du soucis de l'approvisionnement en électricité, puisque ma connexion fonctionne comme attendu. Souper tardif, vaisselle puis courte session de travail sur l'ordi, je rejoins la dormeuse dans la couchette à 22:30. Vent et minimum de 4° annoncés pour cette nuit.


60 245 Lundi 6 février 2023 : de STE-FOY à STE FOY (25 km)

Place-Soubeirat à Starterre

Journée tranquille à notre bivouac sur le place Soubeirat. Il fait trop froid pour que se manifestent les joueurs de boules. Aussi l'action est très limitée sur notre stationnement, après la ronde des parents amenant leurs enfants dans les trois écoles et la crèche qui nous entourent. Le soleil se cache presque toute la journée, ce qui nous enlève toute envie de nous balader dehors. Monique travaille d'arrache-pied sur l'étude de ses dossiers en vue de son entrevue avec son avocat mercredi prochain, tandis que je peaufine mes photos d'Italie et commence la traduction en français de toutes les notices des sites et musées visités. En après-midi nous quittons notre bon spot pour visiter le seul concessionnaire Hymer de la région, tant pour vérifier la disponibilité et le prix du dôme du lanterneau central que j'ai brisé en Grèce, que pour remonter la batterie qui s'épuise sans que les panneaux solaires lui ajoute grand chose. Une trentaine de km pour se rendre chez Starterre, près de Pierre Bénite, en grands travaux d'aménagements pour vendre - entre autres - des fourgons Hymer, mais pas le reste de la ligne de camping-cars… Un coup pour rien ! Au moins je récolte l'adresse du plus proche concessionnaire Hymer à l'Étrat, près de St Étienne, celle d'Hivitec, distributeur Truma et Dometic à St-Bonnet-de-Mure, et une appréciation très négative - qui rejoint la mienne - de Sublet et Pithioud, maintenant fusionnés, qui seront dorénavant bannis de mon carnet d'adresse.

Un peu découragés de ne pas avancer dans ces tentatives de réparations de mes dégâts sur l'Exsis, nous retournons Place Soubeirat à Ste-Foy où nous passerons un soirée tranquille, toutefois sans pouvoir tirer quelque électricité que ce soit de la borne sur laquelle je me branche discrètement : ou bien elle est devenue dysfonctionnelle, ou bien elle a été mise hors circuit… Monique se remet à son pensum, je prépare le souper, et nous nous couchons tôt. Bon sommeil, dans un calme apprécié.


60 270 Mardi 7 février 2023 : de STE FOY à MESSIMY (17 km)

de-Place-Soubeirat-a-Messimy

Lever un peu paresseux à 8:30, faute de projet stimulant pour la journée… Au moins le ciel d'abord nuageux se dégage-t-il assez vite pour devenir uniformément bleu. Après un début de travail sur nos ordi, je décide de recharger nos batterie, ordis et habitacle, en nous rendant jusqu'à l'aire de camping-car de Messimy où nous remonterons notre réserve d'eau et viderons la cassette des WC. Vers 11:00 nous sommes sur la petite route qui tournicote vers les monts du Lyonnais, pour aller directement sur le site au milieu des industries rendues un peu bruyantes par des travaux d'agrandissement. Je procède aux tâches domiciliaires, et profite de l'eau sous pression pour  tenter de dégripper la marche électrique qui a de plus en plus de mal à se mouvoir. Décrassage des portes latérale et de la soute, j'arrête là mes soins et nous gagnons le Parking des Randonneurs un peu plus haut dans le village, Nous y déjeunerons puis y passerons l'après-midi. Monique continue ses travaux, tandis que je vais faire un tour de 2 km à pied pour me dégourdir un peu les jambes, sans action depuis 3 jours. Bilan : 3 200 pas dans un air très frais qui me fait apprécier la douce chaleur de notre home au retour…

Soirée tranquille ensuite. Je me décide à commander le couvercle du réchaud sur le site Atoutcamping-car.com, même si le délai de livraison risque de dépasser la durée de notre séjour dans la région… Livraison chez Nanoune qui gardera éventuellement le paquet en attendant notre retour du Maroc. La soirée se déroule dans un silence cette fois absolu, le chauffage allumé pour lutter contre le froid nocturne (minimum annoncé de -4°). Monique poursuit son travail, je l'aide un peu avec mes faibles connaissances en bureautique. Long téléphone à Mathieu qui semble en bonne forme à Montréal, et appel de Françoise et Denis qui donnent des nouvelles de leur santé un peu chancelante. Coucher vers 22:00, après un abondant souper autour d'une poêlée d'endives braisées au fromage raclette et jambon.


60 287 Mercredi 8 février 2023 : de MESSIMY à CHAPONOST (37 km)

Lever à 9:00 après une nuit confortable grâce au chauffage qui semble avoir abandonné ses bruits et vibrations bizarres… Douche et shampoings pour tous deux, ce qui m'amènera à repasser à l'aire de service pour compléter à nouveau la citerne d'eau fraîche - et tenter de retrouver si possible le balai oublié hier. Mais il a bien sûr disparu maintenant !

Je passe aussi à la Mairie pour tenter de faire remplir mon certificat de vie, une autre fois sans succès puisqu'elle doit être signée par le maire, absent aujourd'hui…

Nous retournons ensuite à Ste-Foy où Monique passe chez Ste-Foy Immobilier se faire confirmer un document et prend rendez-vous avec l'agente concernée. Puis nous allons stationner sur le parking du Casino juste en face où nous déjeunons rapidement après quelques courses d'épicerie. Ensuite descente place Bellecour pour le rendez-vous de Madame avec son avocat. Le parking souterrain m'étant inaccessible, je dois me caser sur l'accès de celui-ci (Quai du Dr Gailleton), en espérant ne pas m'en faire chasser…

Effectivement j'y attendrai sans problème pendant plus de 2 ½ h l'appel de Monique qui achèvera son entrevue passé 16:30. Rencontre fructueuse, me dira-t-elle lorsque je la reprends à sa sortie du bureau au 39 Place Bellecour. Nous retournons alors à Ste-Foy, puis Monique appelle Jean-Pierre Revel que nous aimerions bien revoir. Il se montre positif et accueillant, mais reçoit déjà des amis ce soir et nous convenons de reprendre contact la semaine prochaine. Nous tentons ensuite d'aller stationner devant le vaste panorama sur Lyon depuis le petit parking à côté de l'église, mais il se révèle trop étroit et très bruyant. Sans nous attarder nous prenons la direction de Chaponost où Daniel Culas et Anne-Marie nous attendent demain midi, mais passant devant le grand Carrefour de Francheville, nous nous y attarderons longtemps pour magasiner.

Il fait nuit noire lorsque nous réintégrons l'Exsis et y transférons nos emplettes. Souper où Monique réchauffe les tartelettes provençales aux oignons et anchois qu'elle y a découvert. Finalement à 21:30 nous quittons le grand stationnement maintenant vide pour nous rapprocher de Chaponost sans trop savoir où nous dormirons ce soir… Des parkings envahis par les voitures (qui partiront tôt demain matin) ou la rase campagne ne nous offrent rien d'intéressant. Nous nous rendons donc jusqu'au village où, en tournant un peu, nous atterrissons sur le parking de l'Amicale Laïque rue des Viollières où je reconnais notre précédent bivouac d'il y a 3 ans… Fermeture immédiate des stores et coucher à 22:15 dans un silence complet.


60 324 Jeudi 9 février 2023 : CHAPONOST chez Daniel et Anne-Marie C.

Chaponost-bivouac-dans-le-village
Chaponost : bivouac dans le village devant l'Amicale Laïque
Nous quittons notre bivouac tranquille à 11:00 pour gagner la maison de nos amis à quelques kilomètres seulement.

Accueil très chaleureux et simple, nous passerons la journée à échanger, regarder des photos anciennes de Ste-Foy et du Chantier, puis partagerons le repas du midi et du soir.

À 22:30 nous nous retirons dans l'Exsis stationné dans le jardin pour une nuit silencieuse : il ne passe pratiquement personne sur la route en avant.
-Chaponost : Monique partage des souvenirs du
                  Chantier des Castors avec Daniel
Chaponost : Monique partage des souvenirs du Chantier des Castors avec Daniel


60 326 Vendredi 10 février 2023 : de CHAPONOST à RUMILLY (162 km)

Lever vers 9:00 sous le soleil, mais par vent froid. Nous nous hâtons de gagner la maison bien chauffée de nos amis. Daniel nous accueille et nous déjeunons avec lui, puis nous passerons la matinée à échanger après qu'il m'ait aidé à ajuster la pressions des pneus arrière. Il avait auparavant confirmé mes impressions quant à la pression convenant selon la masse des chacun des essieu, en me précisant que la pression avant devrait dans tous les cas être inférieure à celle de l'arrière. Quant aux renforts pneumatiques, il me suggère d'augmenter progressivement la pression et de tester le résultat jusqu'à un réglage satisfaisant, tout en respectant le maximum de 7 Bar.

Au retour d'Anne-Marie (Clotilde) partie passer des examens médicaux, celle-ci insiste pour que nous partagions une autre fois leur déjeuner. Nous quitterons finalement cette maison très accueillante vers 16:00 pour prendre la route de Rumilly. Je fais quelques erreurs d'orientation dans la circulation très dense, si bien que le soleil est pas mal descendu lorsque nous sommes sur le route de Cremieu. Joli itinéraire qui nous fait atteindre le massif du Bugey à la nuit tombante, si bien que nous ne pouvons que deviner les paysages pourtant pleins d'attraits.

Arrivant passé 19:00 dans la nuit noire à Rumilly, un texto à Nanoune nous apprend que celle-ci, affectée d'un fort mal de dos, ne pourra nous recevoir avant demain. Monique contacte alors Jean-Claude G. dans le jardin duquel nous stationnerons pour la nuit. Il nous accompagne dans l'Exsis pour une longue veillée tandis que nous prenons notre repas. Jean-Claude se retire vers 22:00, je complète le carnet de route tandis que Monique travaille un peu sur son ordi. Coucher vers 23:30.


60 488 Samedi 11 février 2023 : RUMILLY Couty (2 km)

Bivouac dns
                  la cour de Couty
Bivouac dans la cour de Couty
Au matin le froid me réveil : voyant rouge sur le thermostat du chauffage, le GPL est épuisé… Nous nous habillons en hâte, Monique va rejoindre Jean-Claude dans la maison tandis que je gagne le HyperU refaire les pleins de gasoil et de gaz. De retour aux Huttins, je les rejoins pour prendre un déjeuner qui se prolongera jusque vers 11:00, lorsqu'un appel à Nanoune confirmera l'heure de nos retrouvailles.

Quittant Jean-Claude qui semble un peu moins déprimé et arrive à sourire à nos blagues et autres réflexions, nous remontons donc le «grimpillon», trouvons cette fois les grilles ouvertes et allons rejoindre Isabelle et Christian dans la grande maison familiale dont ils prennent progressivement possession après la disparition de Paul.

Nous fraternisons une nouvelle fois avec ces cousins très chers dont nous nous sentons pleinement compris et en sympathie. Le repas puis l'après-midi passeront en échanges, visite de la maison, projets de rénovation et de décoration où Monique fait part de ses visions et inspirations.

Vue sur le Semnoz depuis-le portail-près de la
            chapelle
Vue sur le Semnoz depuis le portail près de la chapelle

Charpente du grenier de Couty
Charpente du grenier de Couty
malle-Jacquier-dans-la-grenier de Couty
Malle Jacquier des années '30 dans le grenier de Couty

-Couty-portrait-de-Marie-France-par-Mary-Bony
Couty : portrait de Marie-France au pastel, par Mary Bony
Isabelle-et-Monique-dans-sa-chambre-natale
Isabelle et Monique dans sa chambre natale

En fin de journée Philippe et Marion, au retour d'une visite à Henri à Annecy, nous rejoignent pour un apéro dinatoire où là encore les échanges fusent dans une ambiance agréable. Nous nous quittons vers 22:00 pour regagner chacun nos chambre, après avoir étalé devant la cheminée rougeoyante une partie de notre linge passé à la laveuse de la maison. Nous le récupérerons sec demain, avant de procéder à la fin du lavage du linge sale accumulé depuis mon arrivée en France le 1er décembre. Un peu d'écriture pour clore cette belle journée tranquille passée en bonne compagnie et coucher à 23:15.


60 490 Dimanche 12 février 2023 : COUTY

Journée tranquille. Monique achève la lessive et je range le linge sec dans l'Exsis. Nanoune prépare un superbe raclette dans la grande cuisine et nous nous régalons.

Durant l'après-midi, pendant que Monique fait une longue sieste, je fais un peu de ménage dans l'Exsis, repère un coin écarté pour vider la cassette, fais le plein d'eau avec l'aide de Christian qui rouvre la vanne de la fontaine sur la terrasse…

Monique remets à sa cousine les généalogies en image des Jacquier, Bony et consorts qu'elle a réalisé à partie des tableaux pendus sur les murs de la grande pièce.

Bivouac de
                  l'Exsis dans la cour en avant de Couty
Bivouac de l'Exsis dans la cour en avant de Couty

Couty-ex-libris-de-G.-Veyre-couverture-Chateaubriand
Couty-ex-libris-de-G.-Veyre-couverture-Chateaubriand
Couty-ex-libris-de-G.-Veyre-couverture-Chateaubriand
Itinéraire de Paris à Jérusalem, par Chateaubriand, reçu par Gabriel Veyre
comme prix d'Arithmétique au collège du Sacré-Cœur à Annonay : ex-libris daté du 28 juillet 1883


Nous soupons légèrement des restes de la raclette, veillons un peu devant le foyer et nous retirons assez tôt, nos hôtes désirant prendre la route du retour vers Lyon en tout début de matinée. Nuit très claire mais froide, le givre couvrira la voiture à côté de nous au lever.


60 517 Lundi 13 février 2023 : de COUTY à ST-JORIOZ (cimetière de la Tire) (27 km)

À 9:30 nous faisons nos adieux à Christian et Nanoune et quittons Couty après que notre cousine nous invite à revenir stationner quand nous le désirons dans la grande cour en son absence, en nous informant de la procédure d'ouverture du portail, de la borne d'eau et du branchement électrique dans la chapelle… On ne peut rêver mieux ! Je fais rapidement les photos du grand livre d'Or de la casbah retrouvé dans le coffre de la maison, puis nous prenons la route en direction de St-Jorioz. Monique y donne rendez-vous à Jean-François et Christelle P. qui l'appelle alors, revenant d'une visite à leur fils Robin dans les environs.

Nous faisons donc quelques emplettes à l'Intermarché de Rumilly avant d'enfiler les virages de la route des Creuses, puis nous rejoignons devant les Marquisats. Piquenique dans l'Exsis sur le parking de l'église de Sevrier, avec une vue magnifique sur le lac embelli par le grand soleil.

À Sevrier, le Roc-de-Chere, les Dents-de-Lanfon, le
            Lanfonnet et la Tournette depuis l'eglise
À Sevrier, les Dents de Lanfon, le Lanfonnet, la Tournette et le Roc de Chère depuis l'église

S'ensuit une petite balade à St-Jorioz aux alentours du chalet familial, en suivant le sentier de la Roselière. Ciel pur, sommets saupoudrés de neige, eaux bleues du lac, flore lacustre sauvegardée... St-Jorioz-balade-au-bord-du-lac le long de la
                  roselière
St-Jorioz : balade au bord du lac le long de la roselière

Après leur départ en milieu d'après-midi, nous décidons de rester dans les parages sans trop nous attarder aux environs du chalet, Nous gagnons donc le cimetière de la Tire dont nous connaissons le cadre agréable et le calme nocturne. Monique travaille un peu sur ses dossiers, j'entreprends de replacer l'enjoliveur de la roue droite pour mettre à pression convenable les pneus du train avant (3,2 bar). Puis je tente de remettre en fonction le feux de frein arrière, sans y arriver avant le coucher du soleil derrière le Semnoz. Le froid tombant alors brusquement, je remets à plus tard la réparation et rentre dans l'Exsis pour passer la soirée au chaud à lire sur le net et traiter les quelques photos des derniers jours.


60 544 Mardi 14 février : de ST-JORIOZ à CULOZ (53  km)

de-St-Jorioz à Culoz

Excellente nuit sur le parking du cimetière qui dévoile au matin une vue superbe sur les montagnes aux sommets enneigés… Nous prenons le temps de profiter du soleil toujours présent, puis décidons de nous rapprocher du lac en allant stationner sur l'allée du chalet puisque celui-ci reste obstinément inoccupé. Quelques courses au Lidl (pain en particulier) puis repos pour le reste de la journée.

Très bel après-midi durant lequel Monique fait divers appels et prend des rendez-vous, tandis que je fais un grand tour photographique sur le sentier du bord du lac.

Le quai près de la maison au bord du lac à St-Jorioz
Le quai près de la maison au bord du lac à St-Jorioz

La Roselière de St-Jorioz
La Roselière de St-Jorioz


La lac vers Duingt
La lac vers Duingt

Vers 16:00 Monique décide de gagner Lyon où nous devons rencontrer demain matin Jean-Louis Gatepin, de la Société d'histoire d'Écully. Il souhaite échanger avec nous à propos de la famille Girel sur laquelle il a trouvé quelques éléments dans ma généalogie sur Geneanet. St-Jorioz-Exsis-au-bivouac-devant-le-chalet.
St-Jorioz : Exsis quitte son panorama devant le chalet

Nous prenons la route peu après, en suivant l'itinéraire concocté par Google Maps qui nous entraine dans une traversée sportive des montagnes par le col de Léchaux, Cusy, le col de la Chambotte, La Biolle, etc. La nuit tombe progressivement, la conduite devient plus difficile, je préfère arrêter vers 18:30 en arrivant à Culoz, sur le bord du Rhône. Un vaste parking près des tennis et de la base de plein air close pour la saison fera l'affaire pour le bivouac. Après un souper léger nous travaillons toute la soirée sur nos ordis, Monique sur ses dossiers, moi sur mon carnet de route délaissé depuis 3 jours, puis sur les photos des documents glanées à Couty et dans les feuillets ramassés en Grèce dont je veux me débarrasser. Coucher à 12:15.


60 597 Mercredi 15 février 2023 : de CULOZ à STE-FOY (139 km)

de-Culoz-a-Ste-Foy

Culoz :
                  bivouac au ied de la montagne
Culoz : bivouac au pied de la montagne
Bonne nuit et réveil sous le soleil sur le grand stationnement vide. Le peu de passage sur la route et le grand carrefour giratoire à proximité ne nous auront pas dérangé. Nous démarrons assez vite, et Monique décide de hâter notre arrivée à Lyon où elle a rendez-vous à 10:00 avec le secrétaire de la Société historique d'Écully.

Nous rejoindrons donc l'autoroute à Aoste et filerons directement jusqu'à notre destination (13,30 € + 3,90 € pour les tunnels du périphérique) où nous arrivons avec seulement 15 minutes de retard. Ces messieurs (président, secrétaire et trésorier) ne semblaient pas nous attendre dans leur beau bureau confortablement aménagé dans un petit pavillon genre Louis XV donnant sur le Jardin de la Condamine. Nous passerons deux bonnes heures en leur compagnie, échangeant des informations autour de la famille Girel, particulièrement du fameux et haut en couleurs «Tonton Eugène», frère de son arrière-grand-mère. Le récit journalistique de son assassinat en 1963 à Casablanca vient compléter d'autres données pittoresques à son propos.

Transfert d'articles et de photos, d'arbres généalogiques et d'anecdotes, nous nous séparons fort satisfaits de cette rencontre enrichissante en laissant nos coordonnées respectives pour de futurs éventuels échanges.

M.GIREL, LE MILLIARDAIRE CASABLANCAIS
VENAIT DE SIGNER SON TESTAMENT

Casablanca,
De notre correspondant Pierre LOPEZ

Ce jour-là, jour de la saint Sylvestre, Eugène Girel, milliardaire de 86 ans, est entouré de ses héritiers : n'ayant ni femme ni enfants, il a fait venir ses trois neveux pour partager entre eux son immense fortune. Ils sont venus de Genève à Casablanca où habite leur oncle.

La journée se déroule calmement, les neveux entendent parler de sommes folles, de biens immobiliers, de rentes, et ils n'oublient pas de souhaiter une bonne année à leur oncle. Le soir, ils se quittent.
— Le réveillon, ça n'est plus de mon âge, leur dit-il. Allez vous amuser sans moi.

Toute la nuit, l'octogénaire est seul dans son pavillon. Ou, plutôt, non : il n'a pas toujours été seul. Il a bien fallu que quelqu'un pénètre. chez lui. jusqu'à sa chambre à coucher. Car, le lendemain matin, il devait être trouvé assassiné dans son lit.

Ici commence toute l'affaire. Un véritable roman policier où les enquêteurs voient toutes leurs pistes s’effacer une à une, tant le mystère est grand...
___________________

Eugène Girel à droite joue aux dés avec son
                    frère Constant, en compagnie de sa mère Anna et d'un
                    de ses oncles
Vers 1900, dans le jardin familial à Montchat (Lyon) Eugène Girel à droite
joue aux dés avec son frère Constant, en compagnie de sa mère Anna et
l'un de ses oncles



Après une vie aventureuse, débordante d'activité, Eugène Girel fait encore parler de lui. Une vie qui n’a pas été de tout repos. loin de là.

Il amasse une fortune

En 1916, alors qu'il était âgé de 39 ans, il avait quitté sa Haute-Savoie natale pour faire fortune au Maroc. Là, sans l'aide de personne, sans argent, il entreprit de travailler la terre inculte de la région d'Azemmour. Il y mit toute sa volonté, toutes ses espérances et, dix ans plus tard, ce pionnier, armé seulement de ses bras, avait bâti une véritable fortune.

Il créa des fermes modèles, cultiva les immensités de la plaine abandonnée par les autochtones découragés. Il éleva des immeubles, des cités entières dans la ville alors naissante de Casablanca. II fit fructifier ses capitaux. Fermier, homme d'affaires, il était à la tête d'une fortune colossale qu'il était difficile de déterminer exactement.

En 1960, il décida d'établir le bilan de ses biens : plus d'un milliard de francs à l'époque, des affaires immobilières florissantes, des revenus et des rentes assurés. Notre pionnier décida alors d'abandonner le casque colonial, le short, et alla s'installer à Casablanca dans un petit pavillon du quartier résidentiel Lyautey. C'est là que, solitaire comme toujours il le fut, décidé à conserver le célibat, il finirait tranquillement ses jours. Il méritait bien cela : à 83 ans passés, il pouvait enfin se reposer et s’accorder une vieillesse paisible.

Dur au labeur, intraitable dans les affaires, il avait, pourtant, joui de tous les plaisirs qu'offre la vie à un riche célibataire. Son intense vitalité, il la mettait au service de ses activités professionnelles comme de ses loisirs. Original de caractère, il avait de nombreux amis avec qui il partageait ses moments de détente. La vie lui avait tout donné, et il ne s'était pas privé. Seul, maintenant, avec sa vieillesse et toute sa fortune, il pensa au jour où il ne serait plus là.

« Je suis trop vieux... »

Fidèle à sa promesse, il avait réservé à sa servante, Carmencita Bueno, sa villa de retraite avec tout le mobilier qu'elle contenait. Il voulait ainsi récompenser le dévouement de longues années passées à son service. Quant au reste. il le destinait à sa famille, uniquement constituée des trois fils de sa sœur : Pierre et Gabriel Jacquier, demeurant en Suisse, à Genève, et leur frère Henri installé à Casablanca.

Dès qu’ils reçurent la convocation de leur oncle, Pierre et Gabriel accoururent de Genève. Et, en compagnie d'Henri, ils allèrent présenter leurs meilleurs vœux au riche solitaire.

Cette année, Eugène Girel a préféré son livre de chevet à une nuit blanche dans un cabaret.
— Je suis trop vieux, maintenant, dit-il à ses petits-neveux.
Et il les renvoya aux plaisirs de leur âge.
— C'est bien la première fois que cela lui arrive, s'étonna Henri en sortant de la villa.

Sur ce changement soudain, ce fut tout ce qu'ils trouvèrent à dire, malgré l'existence mouvementée de bon vivant que Girel avait la réputation de mener.

Quant à la servante qui avait assisté en partie à la réunion familiale, elle le quitta peu après : elle passerait la nuit au chevet de son mari, malade, et près de ses enfants.

Le matin du 1er janvier, Mme Carmencita Bueno arrive devant le portail de la villa de la rue Méline (maintenant Al Farabi). En sortant le trousseau de clés que lui a confié son patron, elle a la désagréable surprise de constater qu'il en manque deux : celles du portail et de la porte d'entrée. Alors elle sonne, mais personne ne répond. Peut-être le dispositif est-il débranché ? Elle sonne à nouveau et appelle. Toujours rien.

« Venez vite »

Mme Bueno connaît suffisamment les habitudes de son patron pour savoir que ce n'est pas normal. Pressentant le pire, elle prend peur. Tout près, il y a une autre villa dont elle connait bien le concierge, M. Dubois. Elle court l'alerter : « Venez vite, ça ne répond pas chez mon patron ! »
M. Dubois, à l'aide d'une échelle, pénètre dans la villa, puis dans l'appartement étrangement silencieux du vieillard. Là, une macabre découverte l'attendait : baignant dans une mare de sang déjà séché, M. Girel gisait sur son lit, la gorge tranchée. Il était encore vêtu de son pyjama.

L'alerte donnée, la police fut rapidement sur les lieux. Les premières constatations révélèrent le caractère crapuleux du crime. 4.000 francs en coupures que le vieux pionnier, méfiant, avait l'habitude de cachet entre les pages de son livre préféré, avaient disparu, de même que l'arme du crime. Assez curieusement, les louis d'or que M. Girel avait jalousement collectionnés et dissimulés dans une cavité creusée dans le mur de sa chambre n'avaient apparemment pas intéressé le ou les meurtriers. Ignoraient-ils cette cachette ? Ou fallait-il en conclure que, spécialistes du vol, ils s'étaient douté des difficultés d'écoulement de ce véritable trésor évalué, à vue d'œil, à plusieurs millions ?

La confusion manifestée par la servante pour expliquer la perte des deux clés, retint l'attention des enquêteurs. Ils en vinrent immédiatement à la soupçonner. Elle avait un mobile : l'héritage que lui laissait le vieillard, et les possibilités d'accomplir le crime : les clés et la confiance illimitée que lui vouait son patron. Mais son alibi était inattaquable : la nuit passée à soigner son mari immobilisé sur une chaise longue. Les enquêteurs pensèrent alors à la complicité d’un autre personnage, « l'exécuteur ».

C'est ainsi que la servante et le concierge qui avait découvert le corps furent conduits au commissariat, de graves présomptions étant retenues contre eux

« L’assassin est parmi nous »

Puis la police lança ses meilleurs inspecteurs pour fouiller le passé de ceux à qui le crime pouvait profiter. A la loupe, on examina la vie des trois neveux. On interrogea leurs relations. Leurs affaires furent inventoriées. Il apparut alors que, Henri mis à part, leurs situations n'étaient pas brillantes. Les affaires de Pierre et Gabriel, à Genève, étaient laborieuses. De plus, tous deux avaient des goûts de luxe : voitures de sport, vacances dans les plus célèbres stations balnéaires de la Côte...

Ils furent appréhendés au moment où ils mettaient le pied sur la passerelle d'un transbordeur à
destination de l'Espagne. Transférés à Casablanca, menottes aux mains. ils nièrent farouchement avoir tué « Tonton Gâteau ». Pourtant, tout les accable: absence d'alibi contrôlable, besoins d'argent. Heureusement pour eux, les policiers découvrirent qu'ils avaient
retenu depuis longtemps leurs billets pour l'Espagne.

Enfin, l'enquête prit une autre tournure lorsque la vie de la victime fut examinée. En fait, même ses intimes ignoraient la véritable personnalité d'Eugène Girel. On le savait intimement lié au mode de vie marocaine, mais il avait soigneusement caché à son entourage
par exemple, qu'il s'était converti à la religion islamique. Après une fouille minutieuse de la villa, de curieux indices furent découverts. Les chaussures de la victime se trouvaient dans le jardin.

Ce crime déroute les spécialistes de la criminologie, Les enquêteurs ont décidé de tout reprendre à zéro. N'ayant pas de preuves, ils ont dû remettre en liberté les deux neveux, la servante et le concierge.

Toute la famille venue de Suisse et de Lyon assistait aux obsèques de celui qui emporte avec lui d'inexplicables secrets.

Funérailles musulmanes d'Eugène Girel à
                    Azemmour en janvier 1963
Sur la fin de sa vie, M. Girel avait choisi la religion musulmane. Ses obsèques ont donc
été célébrées selon la coutume locale. Les «pleureurs» récitent des versets du Coran
avant que le corps ne soit enseveli. (janvier 1963)


Et ces obsèques d'un milliardaire européen à la fois si connu et si secret quant à sa vie privée, ont revêtu le caractère musulman qu'entrainait sa conversion jusqu'ici ignorée de ses parents et de ses compatriotes. De nombreux Marocains s'étaient joints au cortège funèbre et les rites locaux de la cérémonie furent respectés.
— Je suis certain, nous a dit l'officier de police qui suivait le cortège, que le meurtrier se trouve ici, parmi nous...

Puis il marqua un temps d'arrêt et murmura : « Et je saurai bien le démasquer ! »


Transfert d'articles et de photos, d'arbres généalogiques et d'anecdotes, nous nous séparons fort satisfaits de cette rencontre enrichissante en laissant nos coordonnées respectives pour de futurs éventuels échanges.

Déjeuner sur l'étroit stationnement devant la caserne des pompiers, avant de revenir vers Ste-Foy où Monique a pris rendez-vous à 14:00 avec son amie Huguette T. qu'elle n'a pas revue depuis plus de 50 ans… Je me fourvoie un peu dans les étroites ruelles du vieux St-Foy, au dessus de la mairie, laisse Monique à bon port et redescends stationner sans encombre sur le rue du Cimetière. Je l'y attendrai longuement, profitant de cette pause «temps libre» pour divers bricolages qui attendent depuis longtemps. Réparation du boitier de feux arrière droit brisé dont j'ai changé l'ampoule grillée, collage d'un support de tablette dans la lingerie, autre tentative d'envoyer mon certificat de vie (enfin signé par une gendarme de St-Jorioz) sur le serveur de ma caisse de retraite…

Monique me rejoint enfin vers 17:30 après ces longues et émouvantes retrouvailles. Elle appelle alors Jean-Pierre Revel qui nous a invités à prendre l'apéro chez sa compagne Marie. Chaleureux accueil chez ce jeune couple d'à peine 70 ans qui vient d'acheter un petit camper Ford à toit rétractable coincé tout au fond du box dans le sous-sol de l'immeuble… et que Jean-Pierre nous montre fièrement. Puis ce sera un sympathique apéro en fin de compte « dînatoire » qui nous entrainera jusqu'à 22:00, agrémenté de plusieurs spécialités provençales préparées par la maitresse de céans originaire de Nice. Échanges sur toutes une panoplie de sujets, de nos enfants à nos voyages respectifs, en passant par nos divers passe-temps de retraités surchargés…

En les quittant nous gagnons la place Soubeirat assez proche où nous retrouvons notre place habituelle sur la rangée haute près de la borne. Je n'essaierai même pas d'y brancher l'Exsis. Monique se couche immédiatement après cette journée bien remplie et je la rejoins bientôt. Le froid a diminué bien que le ciel soit clair.


60 736 Jeudi 16 février 2023 : de STE-FOY à MESSIMY (14 km)

de-Ste-Foy-a-Messimy.


Ste-Foy : bivouac place Soubeirat
Ste-Foy-lès-Lyon : bivouac Place Soubeirat
Nuit relativement calme, nous nous levons vers 8:30. Monique travaille un bon moment sur ses dossiers, jusqu'à ce qu'en fin de matinée nous partions pour Messimy. Je veux y vider la cassette (déjà presque pleine !) et compléter le plein d'eau.

Nous y trouverons aussi un air plus pur, puisque l'alerte pollution continue de sévir sur le Grand Lyon, et les quelques kilomètres permettront de recharger la batterie que nous sollicitons beaucoup avec nos ordinateurs.


Les opération de remplissage et vidage complétées, nous allons trouver une place face au sud sur le parking des Randonneurs. Nous y passerons la journée, Monique à travailler, moi à bricoler sur l'Exsis et sur mon ordi.
Ste-Foy-Monique-travaille-au-bivouac-place-Soubeirat
Ste-Foy: Monique travaille sur notre bivouac Place Soubeirat

Après une journée presque tiède, (15°) le froid revient dès le coucher du soleil pour descendre jusqu'à 0°. Le chauffage sera de mise durant la nuit, et j'irai refaire le plein de GPL au Total Access de l'avenue Tony Garnier demain.


60 750 Vendredi 17 février 2023 : de MESSIMY à STE-FOY (120 km)

de-Messimy-a-Ste-Foy

Peu d'action aujourd'hui encore. Dans le grand parking tranquille, lever sous un soleil qui disparaitra bientôt derrière un ciel gris où perceront de temps à autres quelques rayons. Nous ne bougerons pas de toute la matinée, Monique se concentrant uniquement sur son travail tandis que j'achève le remontage du feu arrière défaillant, puis m'occupe à quelques autres bricolages et à la lecture de plusieurs numéros de L'Actualité délaissés depuis mon retour de Grèce.

Enfin vers 13:00 nous décollons du Parking des Randonneurs pour retourner à l'aire de service camping-car. J'y remplis les bouteilles d'eau potable oubliées hier et fais un dernier appoint à la citerne. Nous déjeunons sur place, puis je décide Monique à nous rendre jusqu'à L'Étrat, en banlieue de St Étienne, pour visiter le concessionnaire Hymer Balzac et obtenir un devis de remplacement du lanterneau brisé de l'Exsis. Route facile et rapide qui nous fait rattraper l'autoroute et arriver sur le grand terrain rempli de camping-cars et fourgons de diverses marques. J'obtiens d'abord l'information recherchée : 390,00 €, une dizaine de jours pour la livraison… C'est nettement mieux que chez Sublet, mais encore très coûteux pour un dégât peu dérangeant et quasiment invisible. Je verrai donc la possibilité d'une réparation sérieuse à Caen par moi-même ou chez le carrossier de Fès au Maroc.

Je profite ensuite de l'occasion pour faire le tour des fourgons offerts. Décevant… aucun n'arrive à la cheville de notre Aigle ELSi, d'ancienne et noble facture, et encore moins de mon Promaster dont l'équipement s'avère avant-gardiste dans un décor privilégiant le fonctionnel, l'ouverture et la clarté. Ici au contraire dimensions intérieures réduites pour un maximum de longueur, meubles encombrant l'espace limité, accessoires étriqués (frigo, réchaud et évier minuscules, espace de travail inexistant, douche enfermée et exigüe, espace intérieur entravé et restreint, décor lourd en matériaux synthétiques…) d'une durabilité à questionner... Décidément le «progrès» ne semble pas accompagner la progression dans le temps, et un retour aux sources et à l'essentiel serait vraiment de mise. Au vu de ce déballage, je n'ai nulle envie de remplacer mon Exsis malgré son lit haut qui nous rebute un peu, mieux vaut le soigner jusqu'à ce que nous ne puissions plus voyager en autonomes... D'autant que les prix demandés pour ces véhicules peu raffinés me semblent exorbitants (de 70 000 à 99 000 €).

Nous reprenons ensuite la route qui nous fait rejoindre presque immédiatement l'A47 puis la A7. Une autre petite heure de roulage dans un trafic intense et nous retrouvons la métropole enfumée toujours sous le coup d'une alerte pollution. Ignorant notre badge brun Crit'Air 4 je regagne Ste-Foy par la Mullatière et vais stationner sur le parking du petit Casino sur l'Avenue du Général de Gaulle. Monique va rencontrer une agente du cabinet voisin Ste Foy Immobilier pour faire dater et signer son évaluation locative. Pendant ce temps je me lance dans la préparation d'une poêlée d'endive braisée au jambon et à la raclette, puis prépare un trio de poivrons à cuire plus tard. Nous mangeons à son retour vers 18:30, puis continuerons nos tâches cléricales jusque vers 22:00, tandis que les places se libèrent progressivement autour de nous. Coucher ensuite dans un calme relatif qui ne devrait pas handicaper notre sommeil… Le plein de GPL sera pour demain puisque, la température s'étant un peu adoucie, nous chauffons moins.


60 870 Samedi 18 février 2023 : de STE-FOY à COUTY (165 km)

de-Sainte-Foy-a-Couty.

Ciel uniformément gris ce matin, avec peu d'espoir d'éclaircie. Lever vers 8:30 pour moi, 9:15 pour Monique qui se remet aussitôt au travail… Nous demeurerons un bon moment sur notre parking de Casino où défilent les clients, puis nous gagnons le Chemin de Chavril tout proche où je stationne à deux pas du marché. Monique va rencontrer Roseline G. tandis que je me douche puis poursuis la mise au propre des pages du Livre d'Or de Dar Bouazza photographiées il y a quelques jours à Couty. J'ai bien avancé lorsque Monique revient, très contente d'avoir renoué avec la jeune femme qui vit difficilement son rôle de mère après sa séparation d'avec le père de ses enfants.

Plus rien ne nous retenant à Sainte-Foy ni à Lyon où le temps reste moyen et surtout où le manque d'électricité empêche d'utiliser l'écran de 24" dont Monique a besoin pour ses travaux, nous décidons de gagner Couty gentiment mis à disposition par Nanoune. Longue route guidée par Apple Plan qui nous fait d'abord emprunter l'A42 vers Genève. Déjeuner en route sur une aire de service. Puis le GPS nous déroute suite à des embouteillages sur l'A40 du côté de Pont d'Ain, (6,90 € jusqu'à Pont d'Ain) et nous dirige sur une route secondaire (D1084) parallèle à l'autoroute encombrée. Elle nous fait passer par Nantua, Bellegarde, St-Germain-de-Joux, Frangy, Clermont, Vallières-sur-Fier et enfin Rumilly.

La chaussée est excellente mais évidemment beaucoup plus lente que l'autoroute, et nous mettront finalement plus de 3 heures pour gagner notre destination. Je commence par refaire les pleins de GPL (2,37l/j) et de gasoil (10,98 l/100 km), avant de monter à Couty vers 16:00. Entre temps Monique a rejoint Sophie Genovese qui sera demain dimanche aux Huttins, elles organisent une visite surprise auprès de Jean-Claude qui souhaitait nous revoir avant notre départ de la région.


En arrivant devant la grille de Couty nous avons la surprise de constater la présence d'une voiture devant la porte : c'est Adrien et sa compagne Solène venus passer le week-end dans la grande maison qui lui appartient désormais avec sa tante. Accueil charmant, nous échangeons un moment puis nous installons sur le stationnement devant le chenil.

Depuis le sous-sol Adrien passe un câble qui alimentera l'Exsis en électricité durant notre séjour prévu jusqu'à mardi prochain. Ouf ! Nous voilà maintenant indépendants du temps et de l'ensoleillement.
Bibouac dans la cour de Couty
Bivouac devant la chenil de Couty

Soirée tranquille où nous commençons par souper tôt, puis Monique se remet sur son ordi, maintenant connecté au grand écran qui lui permet de travailler plus confortablement. De mon côté je complète le carnet de bord, puis achève de traiter les images du livre d'Or de Dar Bouazza, avant de mettre la dernière main aux calculs de pressions des pneus et des renforts à air. Coucher tard dans le grand silence de la campagne.


61 035 Dimanche 19 février 2023 : COUTY - LES HUTTINS - COUTY (7 km)

La brume matinale ne tarde pas à se dissiper peu après notre lever vers 9:00, mettant un terme à une nuit super-calme. Appel de Sophie G. qui nous invite à la rejoindre chez son père pour déjeuner avec eux aux Huttins. Nous achevons les tâches commencées sur nos écrans (Monique sur ses dossiers, moi sur la pression dans les pneus et les renforts pneumatiques que je reprends pour les raffiner) puis nous prenons le chemin du SuperU pour acquérir la tarte (aux framboises) de mise dans les circonstances.

Jean-Claude sabre le champagne
Pour l'apéro, Jean-Claude sabre le champagne !

Rumilly-Les-Huttins : à table dans la veranda :
                  Monique, Daphne, Sophie et Jean-Claude G.
À table dans la véranda des Huttins : Monique, Daphné, Sophie et Jean-Claude G.
Nous rejoignons alors les Huttins pour un agréable apéro dans la véranda où Sophie sert ensuite un plantureux plat de pâtes sauce Carbonara dont nous liquiderons le gros faitout. Les échanges continueront tout l'après-midi, après dégustation de la tarte aux fruits rouges.

Les photos de famille seront à l'honneur, Monique brosse le tableau de l'histoire de Gabriel Veyre et de ses descendants, puis fait cadeau du livre de l'illustre «Marocain» à Jean-Claude et Sophie qui compte le lire à sa fille…


Sur ces entrefaites Juliette appelle depuis son chalet de Shefford, nous donne des nouvelles et m'entreprends sur ses projets de voyage pour l'été (camping-car en Écosse ou house-boat sur les canaux des Pays-Bas…).

Nous quittons les Huttins après moult remerciements de part et d'autre pour remonter sur notre bivouac dans la cour de Couty. Une autre longue séance de travail qui se prolongera jusqu'à 23:00 précédera notre coucher dans le confort de l'Exsis éclairé et chauffé sans retenue puisque nous bénéficions ici d'un branchement sur le secteur…


61 042 Lundi 20 février 2023 : COUTY (0 km)

Grand soleil au lever vers 9:00, Déjeuner puis travail après un long rappel par Monique des événements de l'automne 2004… Nous ne  bougerons pas de la journée, admirant de loin le sommet du Semnoz enneigé sur lequel j'aimerais bien aller faire un tour… Toute la journée le ciel restera dégagé et la température frisera les 14°, ce qui, en l'absence de vent, s'avère très agréable. Couty-soleil-levant-sur-le-Semnoz-derriere-la-terrasse
Couty : soleil levant sur le Semnoz au-delà de la terrasse
Je profiterai de ces bonnes conditions météo pour parfaire les réglages de nos pneus et renforts à air, puis passerai un long moment dans la chaise sortie exprès de la soute à prendre un bain de soleil (sans me dévêtir cependant !).

Couty-Monique-travaille-dans-l'Exsis
Couty : Monique travaille dans l'Exsis
Je rentre et ferme toutes les ouverture lorsque le soleil disparait derrière la montagne vers 17:30. Monique poursuit sa tâche, tandis que j'entame la confection de ma page web consacrée à mon tour du Péloponnèse. Nous apprécions la solitude et le calme de notre retraite jusqu'à notre coucher vers 22:30.


61 042 Mardi 21 février 2023 : de COUTY à FONTAINES ST-MARTIN (140 km)

de-Couty-a-Fontaine-St-Martin

Autre très belle journée où je suis levé avant le soleil, ce qui me permettra un joli cliché de l'astre émergeant au dessus de la crête du Semnoz, derrière la terrasse de la vénérable maison. Après déjeuner nous nous remettons immédiatement à nos occupations respectives sans nous déplacer davantage jusqu'à ce que, vers 16:00, Monique me rappelle son rendez-vous à Lyon demain matin à 10:00 (que je plaçais vaguement après-demain…). Couty-lever-de-soleil. derrière le Semnoz
Couty : lever de soleil derrière le Semnoz

Du coup les choses se précipitent : je me hâte de prendre ma douche puis de m'habiller, débranche et range le câble électrique, referme la soute en y rangeant la chaise pliante, m'assure que la vaisselle et autres effet potentiellement volant à travers l'habitacle sont bien rangés ou arrimés à leur place. Puis c'est le démontage de l'écran externe et de la rallonge de table sur lesquels Monique a travaillé puis leur rangement… Ouf ! Nous sommes prêts à partir.

Je ne pourrai faire le plein d'eau comme je l'aurai souhaité avant de quitter Couty, Adrien ayant fermé la vanne intérieure de la fontaine de la terrasse, et l'eau du puits essayée hier me semble suspecte… Nous demanderons à Jean-Claude que nous visitons ensuite avant de prendre la route de nous ravitailler. Mais lorsque nous le rejoignons aux Huttins, c'est pour constater que son boyau sur son enrouleur a disparu, au grand dam de son propriétaire qui ne s'était pas aperçu du larcin ! Stupéfaction, colère et désolation de Jean-Claude dont les racines italiennes resurgissent dramatiquement… Nous compatissons et le câlinons un peu, sans parvenir à atténuer son émotion avant de le quitter.

Je prends aussitôt la route du nord pour rallier Lyon (Vallières, Gorges du Fier, Culoz, La Burbanche, Meximieu…). La nuit tombe, je fatigue, et finis par arrêter à 25 minutes de notre arrivée au centre de Lyon. Nous parcourrons les quelques kilomètres restants demain matin après notre lever.

Tournant un peu dans le village de Fontaines-St-Martin assez resserré, nous finissons par nous poser sur le stationnement vide d'une institution de protections d'enfants. Une employée qui quitte à 19:30 vient nous prévenir qu'elle ferme la barrière jusqu'à demain matin 7:00; à sa surprise nous la remercions de cette sécurité supplémentaire qui nous permettra de dormir sans aucune inquiétude jusqu'à demain ! Après souper et douche pour Monique, rédaction du carnet de route pour moi et autre tranche du feuilleton juridique pour elle… finalement moins urgent que prévu. En effet c'est seulement alors que Monique prend connaissance d'un mail reçu à 16:00 lui rappelant l'annulation de la rencontre prévue demain… Coucher vers minuit dans le grand calme extra-urbain.


61 182 Mercredi 22 février 2023 : de FONTAINES-ST-MARTIN à ARGIS (139 km)

de-Fontaines-St-Martin-a-Argis


Fontaines-St-Martin-bivouac-dans-fondation-Prado.heic
Fontaines-St-Martin : bivouac dans le parking de la fondation Prado
Bonne nuit pour moi, moins bonne pour Monique rongée par le stress de son RDV manqué avec son avocat. Nous repartirons au plus tôt pour gagner la Place Bellecour sans prendre nos douches, d'autant plus que l'eau est au plus bas dans la citerne presque vide. Route quasi urbaine tout au long, i.e. sinueuse, lente et chaotique pour les treize kilomètres qu'il nous reste à parcourir dans la périphérie lyonnaise (une petite demi-heure).

Nous arrivons juste à temps pour le rendez-vous de 11:00 que Me. Devers a finalement offert à sa cliente dépitée. Je l'attendrai plus d'une heure trente dans l'Exsis stationné devant la porte cochère de l'immeuble, feux de détresse clignotant… Ce qui ne devait être qu'une courte rencontre de transmissions des documents (sur lesquels Monique planche depuis 10 jours…) est devenu une autre rencontre stratégique dont ma plaignante sort grandement rassérénée, avec une autre tranche de devoir à remettre d'ici la prochaine et dernière rencontre.

Nous hésitons ensuite sur la conduite à tenir, puisque nous ne pouvons prendre dès à présent la route du Sud, une dernière rencontre ayant été planifiée à Lyon mercredi prochain. J'insiste pour commencer par faire le plein d'eau à Messimy, ma priorité étant de maintenir l'Exsis pleinement habitable. Monique contacte aussi Renée Vallet. Celle-ci souffrante sympathise à nouveau avec nous, mais ne se sent pas en état de nous recevoir. Reste donc la possibilité de retourner stationner à Couty (168 km…) pour la semaine à venir. Branchés sur le secteur, nous disposerons de courant électrique toujours disponible pour utiliser sans contraintes ordis et grand écran. Appel à Nanoune qui se demande si elle ne profitera pas de l'occasion pour nous accompagner demain matin (finalement elle préférera prendre sa voiture pour être pleinement autonome)… En attendant sa réponse je nous dirige vers le E. Leclerc de Champvert, à deux pas de chez elle (Vaise), pour réapprovisionner notre cambuse.

Notre magasinage sera décevant, bien des produits attendus manquant sur les tablettes… Vers 16:00 je rejoins Monique qui est demeurée dans l'Exsis à se reposer, et nous prenons la route vers Rumilly en évitant cette fois encore les péages. Une autre occasions de se rendre compte combien la chaussée des routes secondaires française est presque digne de celles du Québec (et sans l'alibi du climat!) et combien le pays est maintenant « perclus» de dos d'âne censés ralentir les conducteurs trop pressés… Longue sortie de ville en longeant la rive gauche de la Saône, puis tissu serré de villages qui se succèdent presque sans interruption dans la plaine du Rhône. Enfin on aborde la partie montagneuse du Bugey, alors que descend la nuit. Je me pousse à rouler encore un temps dans l'obscurité, espérant me rendre jusqu'à Culoz, mais la fatigue oculaire venant, je préfère m'arrêter sur une grande place dans le village d'Argis, peu après St-Rambert-en-Bugey. Monique monte immédiatement piquer un somme dans le lit haut, tandis que je soupe et rédige le carnet de route. Coucher tôt après cette journée peu stimulante pour moi, mais riche en émotions pour ma compagne.


61 321 Jeudi 23 février 2023 : d'ARGIS (St-Rambert-en-Bugey) à COUTY (69 km)

Bivouac à
                  Argis
Bivouac à Argis
Route rapide après une fort bonne nuit sur le grand terrain au pied du village entouré de montagnes. Nous commençons par passer au Super-U de Rumilly où je complète mes provisions inachevées de Lyon, puis nous montons jusqu'à Couty.

Sur la D1504 montant à La-Burbanche
Sur la D1504 montant à La Burbanche

Nanoune, arrivée depuis une demi-heure, nous accueille. Cette fois nous nous installerons en dessous de la maison, directement devant le vaste paysage de vallée et de montagnes. Branchant la rallonge électrique dans le garage, j'aurai juste la longueur nécessaire au raccordement sur le secteur pour assurer notre alimentation électrique, peu importe l'ensoleillement. Pour l'instant le soleil règne dans un ciel sans presque sans nuages, et la température ne tarde pas à monter dans notre cocon dont il faut bientôt ouvrir portes et fenêtres.

J'installe la rallonge de table et Monique peut reprendre ses travaux cléricaux, tandis que je poursuis la préparation de ma page web Péloponnèse. Brève visite à Isabelle qui a entrepris de trier les innombrables vaisselles, bibelots et autres effets éparpillés dans la grande maison. Un travail de Titan ! Sans ignorer les comptes et la gestion qu'elle a repris avec compétence et énergie, attablée au bureau de Paul dont elle a pris la suite.


61 390    Vendredi 24 février 2023 : COUTY (0 km)

Christian arrive en fin de matinée, ayant profité du beau temps pour faire la «ride» en moto depuis Vaise. Nous échangeons un peu, puis il rejoint sa douce dans la maison. Couty-soleil-levant-sur-le-Semnoz.et mer de
                  nuages sur Rumilly
Couty : soleil levant sur le Semnoz, et mer de nuages sur Rumilly

Couty-bivouac-devant-la-maison
Bivouac entre la maison et la grange
Autre journée sans déplacement, hormis pour aller chercher à l'Intermarché 6 litres de vinaigre pour détartrer le chauffe-eau qui recommence à pétarader durant ses périodes de chauffe. Je m'installe derrière l'Exsis et. suivant la procédure bien au point maintenant : je vidange l'appareil, le remplis de vinaigre, attends un moment en lançant le chauffage du liquide histoire d'augmenter son efficacité puis vidange à nouveau et passe au rinçage. Opération sans problème qui apparemment donne les résultats escomptés, puisqu'on n'entend plus maintenant aucun bruit.

Je démonte ensuite le couvercle du feu arrière gauche, brisé en plusieurs morceaux, et entreprends de les recoller avec le reste d'Amazing Goop encore au fond du tube. Il faudra penser à renouveler cet accessoire indispensable mais une courte recherche sur le net montre des prix exorbitants (3 fois le prix canadien) et des délais de livraison incompatibles avec nos déplacements. Tout comme le couvercle de remplacement pour le réchaud, dont le gérant d'atoutcamping-car.com m'apprend qu'il n'a pas encore reçu la pièce (annoncée disponible sous 7 jours, alors que voilà 17 jours que j'ai passé la commande !).

Le ciel se couvre en fin de journée et la pluie sera de la partie durant la nuit. Nous poursuivons nos travaux sur nos ordis jusqu'à l'extinction des feux vers 22:30.


Samedi 25 février 2023 : COUTY (10 km)

Autre journée peinarde avec ciel variable : après un lever dans la brume matinale qui cache les lointains, le bleu apparait et, avec lui, soleil et chaleur, tandis que le paysage se déploie. Autre longue séance de travail clérical, puis j'achève la réparation et remonte le feu arrière. Couty : Christian démarre sa Kawazaki
Couty : Christian démarre sa Kawazaki 1000 pour rentrer à Lyon

À 14:00, après le départ de Christian qui rentre à Lyon sur sa Kawasaki 1000, nous gagnons le village pour aller chercher du pain et quelques articles de bricolage chez Chavanel : contreplaqué pour remplacer provisoirement le couvercle du réchaud, embout de gonflage pour le compresseur, colle…). Puis nous allons prendre chez Marie Blachère un «pain nordique» (le plus proche de celui de Lidl, puisque ce distributeur n'existe pas à Rumilly), avant de refaire le plein de gasoil et de GPL à l'HyperU : on annonce de la neige pour demain et je ne tiens pas à manquer de chauffage !

Couty-bivouac-devant-le-garage
Couty : bivouac devant le vaste paysage, entre la grange et l'entrée du garage
Après une petite visite à Nanoune qui avance dans ses travaux de rangement, nous retournons nous installer au pied de la maison pour passer une soirée tranquille à travailler sur nos ordis., après que j'aie adapté le petit panneau d'Isorel au contour du réchaud.


61 400 Dimanche 26 février 2023 : COUTY (0 km)

Nuit froide (-1°) et vent violent du nord qui secoue de temps à autre l'Exsis et force à maintenir le chauffage jusqu'au matin. Heureusement le soleil est là au réveil vers 8:30. Il ne tardera pas à réchauffer l'habitacle où nous déjeunons dans le grand charivari qui nous entoure et devant le panorama de montagnes. Vers midi nous interrompons nos occupations informatiques et rejoignons Isabelle dans la grande maison où elle nous a invités à partager son repas dominical. Elle a cuisiné avec son robot une délicieuse blanquette de veau sauce blanche et champignons, puis nous régale ensuite d'un dessert de pâtisseries (Thiriet) dont elle veut, nous dite-elle, «débarrasser le congélateur», bon alibi pour donner libre cours à notre gourmandise…

Nous passerons ensuite l'après-midi avec elle à échanger sur ses projets d'organisation et de réaménagement de la maison, jusqu'à nous retirer en début de soirée pour nous remettre au travail. Monique a eu le temps de mettre en route une petite lessive qu'elle laissera à sécher dans la maison pour la récupérer demain.

Elle m'a demandé de reprendre le texte de présentation de sa cause en incluant les fichiers des pièces jointes qui s'ouvrent lorsqu'on clique sur le lien, comme dans mes pages web. J'ai donc transféré le texte dans Composer, un éditeur .html, et ai commencé à convertir tous les fichiers joints en .pdf.

Coucher à 23:00, après avoir accompli un bon tiers du travail.


61 400 Lundi 27 février 2023 : COUTY (0 km)

Autre journée de travail intensif, quasiment sans sortir de l'Exsis tant la tâche est exigeante et le délai court. De toute façon la température a chuté, et le terrain est balayé par des bourrasques de vent glacial descendant du Nord. Aucune envie de l'affronter même si la neige annoncée n'est - heureusement ! - pas au rendez-vous. Au contraire le ciel restera essentiellement bleu presque toute la journée, mais le froid pénétrant obligera à chauffer presque en continu du matin au soir.

Notre travail avance bien et lorsque nous nous couchons, j'ai presque achevé les transferts et les liens des pièces jointes.


61 400 Mardi 28 février 2023 : de COUTY à ST-PRIEST (127 km)

Le vent a fini par tomber, mais nous nous en apercevons à peine, tout occupés à poursuivre notre tâche, nous arrêtant à peine quelques minutes pour manger.

Nous roulerons ainsi jusque vers 15:30, lorsque je nous interromps pour préparer notre départ, puisque Monique a rendez-vous demain matin à 10:00 à Lyon avec Me. Devers. Douche, rangement, débranchement électrique et plein d'eau s'enchainent rapidement, et nous faisons nos adieux à Isabelle qui nous a si gentiment accueillis. À 16:15 nous prenons la route, sans refaire le plein de GPL comme j'en avais d'abord l'intention puisque nous sommes passés à la pompe de l'HyperU il y a seulement 3 jours. En revanche nous ferons une pause au Lidl en banlieue d'Aix-les-Bains pour reprendre pain, croissant et confiture dont Monique ne peut se passer… Ensuite longue route qui nous fait d'abord passer le col du Chat, avant une longue traversée des reliefs accusés du Bugey, jusqu'à arriver dans la grande région lyonnaise à la nuit. Je me rapproche au maximum de la métropole, et nous finissons par faire étape à St Priest, au fond d'une impasse silencieuse devant deux maisons. Aucune circulation à proximité, notre nuit sera reposante.

Après un grand bol de soupe aux 9 légumes Knorr (enrichie d'un peu de crème et de d'herbes…) Monique se remet au travail pour une dernière révision. Je lui transfère le texte que j'ai mis en page, et me mets à la rédaction du carnet de bord des trois derniers jours heureusement peu fertiles en événements. Je me coucher à 23:00, dans un silence étonnant vu la proximité de l'environnement urbain, tandis que Monique continue son pensum...


61 527 Mercredi 1er mars 2023 : de ST-PRIEST à l'Aire de PAULHAN  (A 75) (409 km)

de Lyon à Paulhan.


Lever dès 7:30 après une nuit des plus tranquilles. Le ciel est couvert et il fait -2°C… À 8:00 nous sommes sur nos ordis pour terminer les pièces destinées à l'avocat puis nous ébranlons vers 9:30 en direction de la Place Bellecour.

Le trajet me parait un peu démoralisant sous le ciel gris : autochtones maussades se hâtant vers leur travail, circulation embrouillée, urbanisme quelconque… rien pour inspirer le goût de vivre dans la grande conurbation. Nous arrivons devant le portail avec seulement quelques minutes de retards, Monique me quitte aussitôt pour gagner le bureau de Me. Devers. Je l'attendrai comme la dernière fois, feux de détresse clignotant devant le porche, sans que personne ne viennent s'objecter à ma présence.
Lyon-Place-Bellecour-en-attendant-Monique
Lyon, Place Bellecour, en attendant Monique en entrevue

Une heure et quart plus tard je la vois s'approcher de la porte de l'Exsis accompagnée de l'avocat qui l'a raccompagnée et veut me saluer. Félicitations réciproques, sourires et propos plaisants, nous le laissons bientôt regagner la chaleur de son bureau et prenons aussitôt la route vers le Sud. Enfin !

de Lyon à Algeciras-1882-km-20h52.
De Lyon à Algeciras : 1882 km, 20h52

Direction Béziers où Monique rejoint bientôt sa camarade de jeunesse Chantal F. qui l'a invitée depuis longue date à aller la visiter dans sa grande maison de Fleury, entre Narbonne et Béziers. Elle lui annonce notre arrivée pour demain, ce qui nous donnera amplement le temps de traverser la partie sud du Massif Central. Google Maps commence par nous diriger vers la A 7, puis emprunter l'A 47 vers St-Étienne d'où nous virons vers le sud à travers les vastes paysages enneigés de l'Auvergne. Nous empruntons d'abord la N88 vers Le-Puy-en-Velay, en grande partie en 2 x 2 voies, puis jusqu'à Châteauneuf-de-Randon.

Dans-la-Margeride-sur-la-D1
Dans la Margeride sur la D1 et sous la neige
Nous bifurquons sur la D1, et un réseau de petites routes qui nous feront découvrir les hauts monts de la Margeride nappés de neige, couverts de forêts de pins et autres résineux. Terre d'élevage, de moutons principalement, dans un environnement quasi désertique, où sévit au XVIIIe la fameuse «Bête du Gévaudan». Superbe sous la lumière ténue qui filtre à travers le ciel nuageux d'hiver, ou les rares rayons de soleil qui percent de temps à autres.


Dans-la-Margeride-sur-la-D1.
Dans la Margeride sur la D1

Nous rattrapons la A75 («la Méridienne») direction Montpellier, gratuite pour une fois, qui nous permet de filer à travers le Gévaudan, puis les Causses dont les rochers jaunes s'illuminent sous le soleil de plus en plus présent.

Au pied des Grands Causses, détour vers l'agglomération de Millau pour éviter le péage du grand pont haubané, avant une autre section rapide d'autoroute A 75.
Chateau-de-Cabrieres-au-dessus-de-la-vallee-du-Lumansonesque
Château de Cabrières, de l'autre côté de la vallée du Lumansonesque, avant Millau

Aguessac depuis la vallée
Aguessac accroché à sa colline depuis la vallée
Le soir descendant, je choisisse de m'arrêter sur le stationnement du piquenique de l'aire de Paulhan, un peu au-dessus de la voie rapide et donc silencieuse.

La nuit tombe bientôt (il est passé 19:00) je ferme les stores et rédige le carnet de route tandis que Monique se remet sur son ordi pour compléter son document à remettre à Me. Devers, le transfert en direct dans son bureau (Air Drop) n'ayant pas fonctionné… Coucher à 12:00; un petit vent froid balayant le site, le chauffage sera en fonction toute la nuit.

Crépuscule
            depuis notre bivouac à Paulhan
Crépuscule depuis notre bivouac à Paulhan


61 936 Jeudi 2 mars 2023 : de PAULHAN à FLEURY d'AUDE (58 km)

Départ vers 11:30, après avoir constaté que Monique a travaillé ses textes dans leur format original et non à partir des fichiers remis en forme par moi-même et dans lesquels j'avais longuement inséré les liens avec les pièces jointes en .pdf… J'en suis irrité et le lui fais savoir, ce qui entraine une bonne séance de discussions animée ! Il me faudra donc reprendre tout ce travail avant de pouvoir expédier le dossier de l'«Histoire familiale» à Me Devers.

Nous reprenons l'A75 jusqu'à sa connexion avec la A9, payante, et rejoignons la départementale qui doit nous mener chez nos amis à Fleury. Long détour à travers le village de Lespignan en travaux où je me perds dans les ruelles étroites et les sens interdits. Enfin vers 12:30 nous arrivons chez Chantal et Jean-Paul à Fleury d'Aude, en bordure des vignes qui entourent le village. Ils ont aménagé une maison basse des années '50 en un cadre très contemporains (grandes baies vitrées, piscine, immense living avec cuisine ouverte…) dont les murs sont décorés de tableaux collectionnés ou peints par le maître de maison.

Après un petit tour des pièces joliment aménagées, ils nous offrent l'apéritif, puis un déjeuner léger, tout en échangeant et faisant connaissance. Notre choix de vie de nomade les intrigue et nous évoquons longuement les agréments et la liberté qu'entraine le choix de notre mode de voyage, pour eux qui affectionnes croisières et séjours en station balnéaire… En après-midi, petite balade à pied dans le village sous le prétexte d'aller chercher du pain à la petite épicerie Spar, au coeur du vieux Fleury, avec ses vieilles maisons bourgeoises aux décors surannés et sa vieille église rapiécée.

Fleury-balade-dans-le-village-porte-passerelle
Fleury : porte en guise de passerelle d'accès au jardin...
La façade «classique » d'une vieille maison du
                  village
La façade «classique » d'une vieille maison du village

Monique-et-Chantal-regardent-des-photos-de-jeunesse
Monique et Chantal regardent des photos de jeunesse

Fin de la journée dans le grand living, Monique fait découvrir le joaillier Jean Vendôme à Chantal, éprise de bijoux très classiques, qui ne semble pas du tout emballée par les hardiesses et l'inventivité de l'artiste.

De son côté Chantal sort ses vieux albums et y retrouve leurs photos de jeunesse…

Puis nous passons à table pour déguster un délicieux repas de spécialités, d'abord des petits fours traditionnels de la région narbonnaise, puis une grosse cuisse de dinde à la sauce martiniquaise sur lit de riz blanc. Délicieux ! Les conversations se poursuivent longtemps dans la soirée, tandis que nos hôtes allument cigarette sur cigarette, au point que mes yeux finissent par me piquer et que j'en aie la gorge irritée. Enfin nous nous retirons dans l'Exsis stationnés sur le gravier rouge du jardin vers 23:30. Le silence de la campagne est à peine troublé par la rumeur lointaine de l'autoroute.


61 994 Vendredi 3 mars 2023 : de FLEURY D'AUDE au BARCARÈS

de-Fleury-au-Barcares

Bonne nuit malgré le bruit lointain qui me rappelle la rumeur du Métropolitain à Outremont, et le vent qui continue de souffler par intermittence. À 9:00 nous sommes dans la grande salle où Chantal a tenu à nous servir un petit-déjeuner copieux et raffiné - elle même s'abstenant comme d'habitude - puis les conversation légères reprennent, portant essentiellement sur les chats de la maison… Peiit déjeuner dans le grand living
Petit déjeuner dans le grand living de Chantal

Je vais faire le plein de notre réservoir avec l'eau du puits dans le jardin - après que notre hôte m'ait assuré de sa pureté microbiologique. Puis je place l'Exsis en position de départ. À l'apparition du conjoint de Chantal - un autre Jean-Paul, c'est au tour de Monique de capter l'attention du couple en résumant de façon assez large ses mésaventures juridiques familiales. Parallèles avec la situation de Jean-Paul qui vit lui aussi un interminable procès de divorce d'avec sa première épouse… Enfin, parvenus à la fin de son récit vers midi, nous nous levons et commençons nos adieux à nos hôtes attentionnés qui tentent de nous retenir pour les prochains jours. Mais les démarches lyonnaises ont trop oblitéré notre capital temps destiné à notre lointain voyage au Maroc, nous ne pourrons-nous sursoir davantage à notre départ.

Nous nous séparons donc en promettant de passer à notre retour faire un coucou à ces amis empressés, et nous prenons aussitôt la route vers Narbonne où je veux faire le plein de carburant et de nourriture dans un hypermarché. Une difficile petite route serpentant à travers les vigne nous fait éviter les travaux du centre de Fleury, nous rattrapons la grande route et finissons par atteindre la périphérie de Narbonne où j'ai repéré un E. Leclerc qui vend le diesel 1,76€/litre. Déjeuner rapide avant de nous lancer dans les allées de l'hypermarché assez bien approvisionné pour une razzia extensive qui durera plus de deux heures, vu notre méconnaissance de la disposition des produits et de la variété de notre quête. Long rangement de notre stock pour le prochain mois, tâche dans laquelle Monique devenue experte excelle pour caser boîtes, bouteilles et sacs dans tous les interstices des coffre, bacs de plastique de la soute, placards et frigo.

Enfin nous sommes prêts à repartir mais il est passé 16:00, nous n'atteindrons pas la frontière espagnole comme je l'avais espéré. Nous nous contenterons de quitter la grande conurbation narbonnaise qui s'étend largement entre montagne et mer jusqu'à rattraper l'étang de Salses Leucate où, la nuit tombant, je sors de la grande route D 827 au niveau du Barcarès pour trouver un bivouac près de l'eau. Nous ne nous placerons pas directement sur le rivage, le vent froid soufflant sur la lagune, mais nous placerons plutôt au bord d'une rue en arrière, devant une résidence inoccupée. Souper puis courte séance d'écriture, vite interrompue, puisque fatigués par cette grosse journée nous serons au lit à 22:00…


62 064 Samedi 4 mars 2023 : LE BARCARÈS (0 km)

Barcares-journee-devant-le-Parc-des-Dosses
Le Barcarès : journée sans bouger devant le Parc des Dosses
Grand soleil et ciel bleu au lever à 8:30, après une nuit paisible quoique assez venteuse. Nous ne bougerons pas de la matinée, sinon pour placer les panneaux solaires de l'Exsis face au soleil, occupés à traiter notre courrier puis à compléter le dossier de Monique. Après déjeuner nous poursuivons la tâche jusqu'au soir, nous déplaçant seulement de quelques mètres pour trouver un sol davantage horizontal.

Monique lit, pianote sur son ordi, classe des documents tandis que j'en imprimes quelques uns. Le soir tombe sans que nous interrompions notre tâche sinon pour appeler Juliette et l'orienter un peu dans sa recherche d'une formule abordable d'organisation de ses vacances familiales.

Coucher à 23:00 dans le grand calme tandis que le vent faiblit enfin.


62 064 Dimanche 5 mars 2023 : de LE BARCARÈS à ARGELÈS PLAGE (38 km)

Temps magnifique aujourd'hui encore sur notre bivouac devant le Site naturel des Dosses. J'interromps notre interminable séance d'écriture par un petit tour dans le parc, un espace protégé sablonneux et assez aride destiné à conserver et présenter la diversité biologique de cette région des Dosses, i.e. les petites îles créées par les déversement de sable dans l'étang de Salses-Leucate au début du XXe s.

Peu à voir (végétaux et animaux) en cette saison, surtout avec la sécheresse d'hiver qui sévit depuis plusieurs mois… Néanmoins j'apprécie cette modeste marche en nature de 2 700 pas qui me permet de reprendre un peu d'exercice après ma quasi-claustration des dernières semaines.
Barcares-Parc-des-Dosses
Le Barcarès : Parc des Dosses

De retour à l'Exsis où Monique est demeurée à écrire, je passerai la fin de l'après-midi à lire quelques articles, faire un peu de ménage et assister Monique dans sa tâche. Enfin, voyant le niveau de la batterie friser les 72 % et le soleil baisser, nous interrompons ces travaux et prenons la route pour une quarantaine de kilomètres jusqu'à Argelès. J'y ai repéré une station vendant du GPL dont je crains aussi, faute de jauge fonctionnelle, un épuisement prochain.

Route lente car la circulation est dense en cette fin de beau dimanche, et le soleil bas éblouissant dans notre cheminement vers le sud-ouest. Enfin nous voilà dans la petite ville pleine d'hébergements de vacance et de boutiques fermés en cette basse saison. Je tourne un peu pour trouver la station où finalement la pompe de GPL n'est pas reliée à la borne de paiement… Je reviendrai donc demain matin ; en attendant nous dormirons à deux pas de l'immense plage de sable renommée, sur une rue déserte bordée de grandes villas de vacances inoccupées sous les pins. Soirée tranquille où Monique poursuit son pensum en espérant le terminer ce soir et l'expédier - enfin ! - à son avocat.


62 102 Lundi 6 mars 2023 : d'ARGELÈS PLAGE à PORT-VENDRES (17 km)

Autre journée sans guère d'action puisque nous passerons presque tout notre temps à rédiger puis à réviser et convertir en .html le document de Monique.

Nuit des plus tranquille dans la petite rue sous les pins, où personne ne circule ni ne bouge.
Argelès-Plage : bivouac allée du Pacou
Argelès-Plage : bivouac allée du Pacou

À notre lever à 8:30 nous retournons à la station-service faire le plein de GPL (en fin de compte seulement 2,65 l/j pendant les 9 derniers jours) puis prenons la route vers le sud, à la recherche d'un spot bien ensoleillé pour continuer et si possible achever l'envoi à l'avocat.

Un premier arrêt sur un parking en bord de route au dessus de Collioure se soldera par une expulsion - fort courtoise heureusement - par la police locale, le lieu affichant un petit panneau - pas vu - «Interdit aux camping-cars ».

Collioure
En contournant le port de Collioure

Nous poursuivons pour traverser le centre de Port-Vendres pareillement inhospitalier et poursuivons sur la route côtière panoramique vers Banyuls. Un autre emplacement moins fréquenté et cette fois sans interdiction s'offre dans un grand virage. Nous nous y installons pour un après-midi studieux. Les 3 panneaux solaires suffiront juste à compenser la consommation de nos appareils (2 ordis + écran externe) Nous passons ainsi la journée le long de la D914, un peu avant Banyuls, sur un terre-plein au dessus de la mer, qui offre une vue grandiose sur la suite de caps vers le sud.


Je place les liens sur les noms des pièces jointes au texte principal, révise style et orthographe, vérifie une deuxième fois le tout… tandis que Monique poursuit ses recherches dans tout le matériel stocké sur son SSD. Le soir tombe lorsque nous arrivons au bout de notre pensum, avec une autre visite d'un policier qui nous informe que le stationnement nocturne est interdit aux camping-cars sur le territoire de la commune, mais qu'une aire de CC est disponible au centre de la petite ville juste derrière le port.

Port-Vendres-devant-Espace-Camping-cars
Port-Vendres : le rivage devant l'Espace Camping-cars


Cela tombe bien, la cassette est pleine et le réservoir d'eau déjà bien entamé. Nous rebroussons donc chemin pour redescendre au niveau du rivage et trouver une petite place dans le parking déjà bien rempli. Je procède aux services, puis nous préparons le souper avant de procéder enfin à l'expédition de notre pensum via Wetransfer. Tout se passe vite et bien, nous voilà enfin - quoique provisoirement, hélas ! - débarrassés de cette corvée.

Il est 22:30, je rends enfin le temps de jeter ces quelques notes sur mon clavier avant de gagner ma couchette, las sans avoir le sentiment d'avoir vraiment eu d'autre activité depuis maintenant presque un mois...


Vers-Port-Vendres
Sur la D914, vue vers le nord en direction de Port-Vendres, le Cap de l'Abeille et la plage de Taillelauque



Suite : 2023-03 : Espagne-Maroc

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