2023-01

GRÈCE - PÉLOPONNÈSE

Jean-Paul MOUREZ en solo à bord de l'Exsis


8. De PERACHORA à PATRAS
(fin du périple)


58 029 Vendredi 20 janvier 2023 : de l'HERAION de PERACHORA à l'ACROCORINTHE (48 km) (4 525 pas)

De-Perachora-a-Acrocorinthe
De l'Heraion de Perachora à l'Acrocorinthe

Mon sommeil sera cependant interrompu vers 3:45 par un orage très violent qui souffle en tempête sur mon cap dénudé. Les rafales qui secouent ma cabane (montée sur ressorts…) me font imaginer qu'elle puisse être entrainée au bas du cap… et c'est sans parler des averses très drues qui fouettent ses minces parois d'aluminium et de polyester… Je me retrouverai une paix relative qu'après avoir déplacé l'Exsis auprès du petit bâtiment de service du parc archéologique, trop modeste cependant pour constituer un coupe-vent efficace, et c'est finalement l'épuisement progressif des rafales, le vent tournant du sud à  l'ouest, qui me permettra de retomber dans le sommeil une bonne heure plus tard.

Du coup ils est passé 9:30 lorsque j'émerge d'un sommeil réparateur. Le ciel est maintenant partiellement dégagé, la température douce (14°), le vent très supportable, et les horizons magnifiques comme à mon arrivée hier soir.

Perachora-le-phare
Perachora : le phare de Melagavi sur son cap

Le temps de déjeuner et de me doucher, puis surtout de rédiger le carnet de route laissé en plan hier soir et il est passé 11:30. Voilà qui remet à demain la visite de l'Ancienne Corinthe, puisque je ne disposerai pas du temps nécessaire aujourd'hui. J'ai donc amplement le temps de refaire un petit tour du côté du phare, histoire de prendre un peu d'exercice et surtout de contempler le panorama dans la grande lumière du matin et sous un ciel maintenant dégagé.

Perachora-le-phare
Heraion de Perachora : le phare de Melagavi et la côte sud du Golfe de Corinthe

Heraion-de-Perahora-panorama-vers-le nord-ouest
Heraion de Perachora : panorama sur le phare de Melagavi et le Golfe de Corinthe vers le nord-ouest en direction de Patras

Au nord se devinent les cimes du Parnasse, du côté de Delphes, tandis qu'au sud ce sont les côtes montagneuses du Péloponnèse qui occupent l'horizon. À l'ouest le cap s'achevant sur le phare s'avance dans l'immensité bleu intense du Golfe de Corinthe, sans qu'on en devine l'extrémité du côté de Patras.

Enfin à l'est les pentes rocheuses toutes proches envahies par le maquis encadrent, invisible, la lagune de Vouliagmeni...

Heraion de Perahora : depuis-le-phare panorama vers
            l'est sur la péninsule
Heraion de Perahora : depuis-le phare de Melagavi, panorama vers l'est sur la péninsule

...tandis qu'à mes pieds le petit parc archéologique et les temples antiques d'Hera invitent à la visite.

Heraion de Perahora : la citerne absidale, la chapelle
            St-Jean et la cour ouest
Heraion de Perahora : la citerne absidale, la chapelle St-Jean et la cour ouest

Canal-de-Corinthe-pont-submersible-de-Posidonia
Canal de Corinthe : tablier du pont submersible de Posidonia
Je finis par abandonner ce site magnifique pour reprendre la direction sud, destination le site archéologique de l'Ancienne Corinthe, pour reconnaissance avant la visite prévue demain matin. J'emprunte à nouveau la petite route panoramique jusqu'à traverser Loutraki, puis le GPS me fait passer sur la rive sud du canal par le Pont de Posidonia qui a la particularité de s'enfoncer sous l'eau pour laisser passer les navire transitant dans le canal. Quelques photos de cet autre curiosité et de l'autre point de vue sur la canal, puis un lacis de petites routes me fait éviter le centre de Corinthe, sur la côte, pour me rapprocher de la cité antique au bas des pentes à pic de l'Acrocorinthe, imposante.

Depuis-le-pont-de-Posidonia-zoom-sur-la-Canal-de-Corinthe
La tranchée verticale du Canal de Corinthe depuis le pont de Posidonia

Sur ma route, passage au Lidl pour reprendre du pain et des tomates Coeur-de-boeuf décidément délicieuses. Voyant ma jauge de carburant bien basse, je pense à tester le NIP communiqué hier soir par Gilles - soit-disant nouveau, en fait le même que celui que j'utilise depuis 10 ans… - en recherchant une station à prix modéré dans les parages. Je ne trouve que le prix moyen., 1,75 €/l. et me résous à acheter pour 49 € de carburant, pensant que sous le montant de 50€ je ne devrais pas avoir à produire mon NIP. Mais la présentation sans-contact ne suffit pas, et le terminal demande cette authentification supplémentaire… Et ça passe ! Voilà un souci de moins pour mes transactions, au moins jusqu'à mon retour en France et la mise en service de l'autre carte envoyée à Monique.

Je suis bientôt sur le stationnement du parc archéologique de l'Antique Corinthe, et peux apercevoir derrière les grilles qui l'entourent les fameuses colonnes du temple d'Apollon, avec pour toile de fond la masse écrasante de l'Acrocorinthe. Corinthe-antique : le temple d'Apollon et
                  l'Acrocorinthe
Antique Corinthe : le temple d'Apollon et l'Acrocorinthe

Mais la billetterie est close, il est passé 15:30, et je ne trouve pas grand chose à faire que de suivre la rue qui longe l'entrée du site pour «admirer» les horreurs présentées dans les magasins de souvenirs bordant la chaussée. Bien des formes originelles m'en sont connues, mais le traitement en statuettes de plâtre peint plus ou moins édulcoré me laisse songeur… À quoi tient l'émotion esthétique, et que faut-il préserver pour la déclencher ?…

L'Acrocorinthe au-dessus de la Route de Lechaion dans
            l'Antique Corinthe
L'Acrocorinthe au-dessus de la Route de Lechaion dans l'Antique Corinthe

Exsis-devant-l'entree-de-l'Acrocorinthe-en-soiree
Exsis au bivouac devant la première porte de l'Acrocorinthe
Comme le soleil commence à descendre sans que l'environnement autour de moi suscite aucun enthousiasme - on devient difficile - je décide de monter jusqu'au stationnement de l'Acrocorinthe à 3,4 km au dessus de moi. La petite route grimpe de plus en plus rudement, jusqu'à l'espace plat attendu au pied de la première porte où je pourrai poser mon bivouac.

Vue superlative sur le Golfe de Corinthe, mais aussi sur les murailles et portes successives protégeant l'accès à la forteresse. Ici encore l'histoire se répète : occupation antique, puis byzantine, franque, ottomane… La pierre dore sous le soleil du soir, j'aperçois au loin le cap Melagavi où j'étais ce matin… Acrocorinthe-en-soiree-au-fond-cap-Malgavi
À l'entrée de l'Acrocorinthe, panorama sur le Golfe et le Cap Melagavi au loin.

Dernière petite marche pour contempler le panorama, puis je me retire au chaud dans l'Exsis qui me permettra un bon repos avant d'attaquer
en forme demain matin la montée en haut de l'Acrocorinthe. Je ne peux passer à côté de cette autre petite randonnée, qualifiée d'exigeante par plusieurs… En après-midi je redescendrai visiter l'Ancienne Corinthe à mes pieds.

Les routines du soir me tiennent jusqu'à 21:30, y compris un long appel de Monique qui a planifié à Lyon un séjour pour affaires plus long que je ne l'aurais souhaité… Coucher tôt.


58 077  Samedi 21 janvier 2023 : de l'ACROCORINTHE à MYCÈNES (41 km) (12 373 pas, dénivellation 204 m)

De-l'Acrocorinthe à Mycenes
De l'Acrocorinthe à Mycènes

Acrocorinthe-bivouac-devant-la-1ere-porte de la
                  foteresse
Bivouac devant la 1ère porte de la forteresse de l'Acrocorinthe
Ciel couvert ce matin au lever à 8:00, et petit vent frais qui n'a pas cessé de la nuit, sans me déranger pour autant. Je démarre tranquillement après avoir réchauffé l'habitacle pour prendre ma douche, puis déjeuner. Enfin, vers 10:00 je me lance dans l'excursion projetée, enfilant ma doudoune sur mon polar pour me protéger du vent et, qui sait, d'une possible averse car le ciel semble très variable.

Mon
            itinéraire dans l'Acrocorinthte
Mon itinéraire dans l'Acrocorinthe

Le chemin irrégulièrement empierré de roches de marbre blanchâtre grimpe rudement vers la première porte fortifiée. Grille ouverte, je passe sous la voute, prends mon billet et poursuis vers la deuxième ligne de défense. Autre porte dans la muraille barrant le val incliné qui sert d'unique accès à la forteresse.

Acrocorinthe-en-passant-la-1ere-porte
En passant la 1ere porte de l'Acrocorinthe
en-montant-vers-la-2eme-porte
En montant vers la 2ème porte

Brève description du château

Plan et brève description de l'Acrocorinthe

Le château occupe tout le plateau de la colline escarpée; les murs des fortifications, de près de 3 000 mètres de long, entourent le front rocheux de la colline. L'accès principal se fait par le côté ouest, plus régulier. Ce côté vulnérable est protégé par un fossé et trois puissants murs de fortification (n° 1, 2, 3) avec trois portes principales consécutives. Il y a également quatre portes de poterne, deux sur le côté nord (4, 5), une à l'est (6) et une au sud-est (7).

L'habitat médiéval et post-médiéval à l'intérieur du château s'est développé dans la zone plus plane de l'ouest et comprend des maisons, des églises, des mosquées, des bâtiments militaires, des fontaines et des bains. Du côté sud-ouest, une solide tour protégée par une enceinte séparée (8) contrôlait l'intérieur du château et la vallée de l'entrée au sud. Un temple d'Aphrodite du Ve ou IVe s. av. J.-C. (9), situé sur le point culminant de la colline, a été remplacé par une église chrétienne au Ve ou VIe s. J.-C. et plus tard par un sanctuaire islamique.


Deuxième porte de l'Acrocorinthe
Deuxième porte de l'Acrocorinthe
LA 2ÈME PORTE

Trois lignes de fortification protègent le côté ouest du château. plus régulier et plus accessible. La deuxième ligne de fortification comprend une puissante section nord qui protège la pente douce, la porte et sa tour, et une section sud qui escalade le rocher escarpé. Ses extrémités rejoignent la troisième ligne de fortification qui enferme une vaste zone d'environ 10 000 mètres carrés, habitée pendant une grande partie de l'époque médiévale jusqu'au début de l'époque moderne.

La deuxième porte est une structure en forme de tour à deux étages, avec une entrée voutée et plusieurs phases de construction. La phase la plus ancienne présente une maçonnerie polygonale de l'époque antique incorporée à la maçonnerie byzantine. Le cœur de la porte à l'exception de sa façade sud date de la période byzantine moyenne (IXe - XIIe s. ap. J-C)

Le deuxième étage a un plan carré et un plafond voûté, et appartient à la phase byzantine moyenne (à l'exception du mur sud). Des fragments de peintures murales suggèrent que cette pièce était soit la résidence d'un fonctionnaire soit une chapelle
.

Partout ailleurs c'est un falaise abrupte et quasi infranchissable qui domine la plaine et l'isthme de Corinthe jusqu'aux deux Golfes (Saronique à l'est, Corinthique à l'ouest). Vers le sud, caché par le plateau sur lequel se trouvait la ville, un chaos de montagnes qui s'entremêlent vers l'intérieur du Péloponnèse. Cadre grandiose, qui se révèle de plus en plus dégagé au fur et à mesure de ma grimpée.

Vers la 3ème ligne de defense
Vers la 3ème ligne de défense

Je peine un peu, mais ralentis le pas pour atteindre la troisième et dernière ligne de défense, franchie par une autre porte, monumentale celle-la et encadrée de deux hautes tours crénelées dont les soubassements en maçonnerie cyclopéenne remontent aux premières occupations grecques.

la-3eme-porte-encadree-de-ses-deux-tours
La 3ème porte encadrée de ses deux tours, celle de droite remonte à l'Antiquité avec ses blocs cyclopéens
La 3eme-Porte-ou-porte-C
Sous la 3ème porte ou porte C

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Acrocorinthe : la Tour Franque au-dessus de la porte C ou 3ème porte

Et là, depuis le seuil, apparait le vaste espace ruiné bien sûr et envahi par la végétation, où sont dispersés quelques églises et mosquées, d'autres bâtiments fonctionnels (casernes et entrepôts) et quelques murs ruinés indéfinis. Un plan du site est affiché à plusieurs endroits, indiquant l'endroit où je me trouve, mais  non orienté, il demande un temps de réflexion pour choisir entre les quelques chemins proposés pour la visite.

Ruines d,Une fontaine ottomane
Ruines d'une fontaine ottomane

Je commence donc le long parcours qui m'entrainera d'abord vers l'est et les batteries pointées sur la route d'accès venant de l'antique Corinthe à mes pieds, et sur l'isthme un peu plus loin. La route
                  d'ccès depuis les batteries
La route d'accès depuis les batteries du nord de la citadelle

Depuis l'Acrocorinthe le Gorlfe de Corinthe vers Patras
Depuis l'Acrocorinthe, le Golfe de Corinthe à l'ouest vers Patras

Depuis l'Acrocorinthe le fond du golfe et la ville de
            Corinthe
Depuis l'Acrocorinthe le fond du golfe à l'est et la ville de Corinthe

Visite de la petite église orthodoxe St Demetrios au passage, restaurée et active. Puis peinant sur le sentier pentu et mal aplani, je monte jusqu'à l'extrémité est des fortifications, avant de revenir vers une petite mosquée encore en assez bon état qui mériterait d'urgence une restauration pour sauver ses murs et surtout son dôme partiellement effondré. Son mirhab, travaillé en stuc portant encore des traces de peinture, est bien visible, au delà de la barrière empêchant d'entrer dans le bâtiment.

Acrocorinthe-Eglise-St-Demetrios-(9)
Acrocorinthe : église St-Demetrios (9)
Acrocorinthe ; nef de l'église St-Demetrios
Acrocorinthe : dans la nef de la minuscule église St-Demetrios

Mosquée (12) depuis le chemin
Mosquée (12) depuis le chemin
Mirhab de la
                  Mosquée (12)
Mirhab de la Mosquée (12)
bains-ottomans-(hammam (6)
Bains ottomans (hammam) (6)
J'aperçois aussi quelques autres bâtiments ottomans en revenant vers le centre du site (fontaine et surtout petit hammam assez bien conservé) puis je prends un autre sentier, cette fois un vrai lit de torrent, qui grimpe jusque vers la Tour Franque dominant tout la forteresse et en constituant l'acropole.

Autre rude montée qui me demandera plusieurs pauses pour retrouver mon souffle. Suivant le chemin de ronde garnissant la muraille est, je parviens à ce qui pourrait ressembler au donjon de l'Acrocorinthe (kastro). Cette tour a été assez complètement restaurée (mais pas ses bâtiments annexes) et un escalier métallique solide permet d'accéder à sa terrasse.

En approchant de la Tour Franque, vue vers l'est sur le
          Golfe Saronique
En approchant de la Tour Franque, vue vers l'est sur le Golfe Saronique

La 3eme ligne de defense de l'Acrocorinthe depuis la
            Tour Franque
La 3ème ligne de défense de l'Acrocorinthe et le Golfe de Corinthe depuis la Tour Franque

la-Tour-Franque de l'Acrocorinthe, donjon de la
                  citadelle
La Tour Franque de l'Acrocorinthe, donjon de la citadelle
LA TOUR FRANQUE

La tour sud-ouest (dite Franque), située à environ 530 mètres au-dessus du niveau de la mer, fait partie de l'enceinte fortifiée dans le sud-ouest de l'Acrocorinthe et surveille la quasi-totalité de la zone intérieure du
château et au-delà, au sud de la colline. Le surnom de "franque" sous lequel elle est connue, résulte d'une référence dans la Version aragonaise de la Chronique de la Morée, selon laquelle, au milieu du XIIe siècle, le prince Guillaume de Villehardouin, souverain d'Achaïe (1246-1278) répara le château de l'Acrocorinthe et y construisit un palais. En fait elle fut à peu près totalement reconstruite par les Ottomans.


La tour est de forme rectangulaire et repose sur une plate-forme allongée. Elle est composée de : a. une citerne souterraine couverte par une voute en berceau. dont la partie orientale est conservée, b. une zone principale couverte par deux voutes en berceau construites dans le sens nord-sud. soutenues par une voute transversale avec des pilastres verticaux, et c) un toit en terrasse.

La Tour Franque : panoramique depuis lea terrasse du
            donjon
  Panoramique sur le haut de l'Acrocorinthe depuis la terrasse du donjon de la Tour Franque

De là, vue superlative (justifiant des panoramiques bien sûr) sur l'ensemble de la forteresse et les environs. Elle  s'étend sur les deux golfes et sur le sommet du site où se trouvait le Temple d'Artémis qu'il me reste à découvrir. Autre bonne montée sur le même genre de chemin entrecoupé de roches qu'il faut enjamber ou contourner, et j'atteins enfin le point culminant.

Les fondations du petit temple carré sont assez dégagées pour qu'on en devine la forme, et quelques grosse pierres où se trouve encore la trace du ciseau du maçon gisent alentour, témoignant de sa ruine complète. L'endroit a été dégagé depuis notre passage en 1989, puisqu'il n'était alors marqué que par un tronçon de colonne en béton. Tout en haut de l'Acrocorinthe, les vestiges du
                  Temple d,Artémis
Tout en haut de l'Acrocorinthe, les vestiges du Temple d'Artémis

Mais l'intérêt est ailleurs, il réside plutôt dans l'immense panorama à 360°, malheureusement terne aujourd'hui en l'absence de soleil et sous les longs nuages gris d'où percent parfois quelques gouttes.

Depuis-le-temple-d'Artemis-le-Golfe-de-Corintne
Le Golfe de Corinthe depuis le temple d'Artémis

La Corinthe moderne depuis le temple d'Artemis
La Corinthe moderne depuis le temple d'Artémis

Je ne regrette pourtant pas l'effort, et terminerai ma belle randonnée par un dernier détour jusqu'à la Fontaine Peirene et les casernes vénitienne qui se trouvaient un peu plus bas, vers une poterne est de la forteresse. Les caserne croule, mais la fontaine a été restaurée. En fait c'est une grosse citerne voutée dans laquelle on descend par un escalier raide et étroit pour atteindre le réservoir.  Le niveau de l'eau verdâtre me semble bien bas, et je ne vois pas comment cette seule réserve a pu alimenter une ville si étendue…

En descendant du temple d,Artemis la Fontaine
                  Peirenne et sa caserne
En descendant du temple d'Artémis, la Fontaine Peirene sous les ruines de sa caserne
Dans la Fontane Peirenne
Dans la Fontaine Peirene le réservoir

Acrocorinthe-la-tour-franque

Acrocorinthe-2eme-porte-et-tour-franque
La 2eme porte tout en bas de la Tour Franque
Ensuite, content d'avoir mené à bien cette expédition "demandante" sans trop souffrir (8 120 pas, 200 m de dénivelé) c'est la descente, le passage à rebours des trois portes pour retrouver mon petit Exsis aperçu tout en bas depuis la terrasse de la Tour Franque.

Il est passé 13;00, je ne m'attarde donc pas et reprends immédiatement la route qui me ramène au stationnement du Musée, à l'entrée de l'Ancienne Corinthe. Il fermera à 15:30, donc lunch rapide, avant de passer la billetterie et de commencer par la visite du musée.

Ancienne Corinthe le petit Odeon au pied de
          l'Acrocorinthe
Devant le stationnement du musée de l'Ancienne Corinthe, le petit Odéon sur fond d'Acrocorinthe


PLAN DE L'ANCIENNE CORINTHE
Plan de
            l'Ancienne Corinthe
Au centre du plan carré plutôt inhabituel, la cour sert d'aire d'exposition lapidaire. Les gros blocs de marbre blanc des statues dispersées me laissent un impression fantomatique, comme si ces spectres sans tête et abondamment drapés, transfuges d'un lointain passé, venaient témoigner de la vie d'une ville à jamais disparue…

Statues dans la cour du musée de l'Ancienne Corinthe
Cour du musée de l'Ancienne Corinthe

Les fantômes du passé dans la cour du musée de
                  l'Ancienne Corinthe
Fantômes du passé dans la cour du musée de l'Ancienne Corinthe
Tête de cheval dans la cour du musée
Tête de cheval dans la cour du musée

Dans les 4 salles entourant ce patio, une belle exposition, actuelle et bien éclairée met en valeur les différentes époques du site en présentant un choix d'objets trouvés sur place ou dans les environs. En vedette, bien sûr, les deux fameux kouroi de Klenia, récupérés in extremis alors qu'ils avaient été subrepticement déterrés par des pilleurs de tombe…

Musée de l'Ancienne Corinthe salle des kouroi de
            Klenia
Musée de l'Ancienne Corinthe : salle des kouroi de Klenia

Musée de l'Ancienne Corinthe : kouroi de
                    Klenia
Musée de l'Ancienne Corinthe : kouroi de Klenia
Musée de l'Ancienne Corinthe kouroi de Klenia
                    de dos
Musée de l'Ancienne Corinthe : kouroi de Klenia de dos

LES CÉLÈBRES KOUROI DE KLENIA

En 2010, deux Kouroi ont été confisqués à des trafiquants d'antiquités dans le village moderne de Klenia, à Corinthe. Les excavateurs illégaux ont montré le site où ils avaient trouvé les statues, et l'Ephorat des Antiquités de Corinthe a immédiatement lancé une recherche archéologique dans la région. Les fouilles ont permis de mettre au jour les pièces manquantes des Kouroi, ainsi qu'un vaste cimetière.

Les statues sont datées de 530 - 520 av. J.-C. Elles sont en marbre de Paros et ont été placées l'une à côté de l'autre à un endroit visible du cimetière. Un tumulus bas recouvrait deux sarcophages en calcaire de Poros, partageant la même fosse. Ils contenaient les ossements de deux hommes. L'analyse dentaire a montré que les deux jeunes hommes étaient morts vers l'âge de 35 ans. Les Kouroi jumeaux constituent le seul groupe de statues funéraires archaïques découvert dans l'aire helladique. Les statues représentant des hommes nus debout sont appelées "Kouroi". Les Kouroi symbolisent la jeunesse, la force et la beauté. Ils ont les épaules larges et leurs mains reposent sur leurs cuisses. Une jambe se déplace légèrement vers l'avant.

Les Kouroi n'étaient pas des statues de culte. Ils étaient généralement dédiés par les familles aristocratiques dans les sanctuaires. Parfois, elles étaient également placées sur les tombes, afin de commémorer les morts. Ce type de statue était très populaire en Grèce entre le VIIe et le Ve siècle av. J-C.

Musée de l'Ancienne Corinthe kouroi de Klenia
                  zoom
Musée de l'Ancienne Corinthe : zoom sur les kouroi de Klenia

Musée de l'Ancienne Corinthe Scene de banquet sur un
            epinetron (ustensile pour peigner la laine)
Musée de l'Ancienne Corinthe : scène de banquet sur un epinetron (ustensile pour peigner la laine)

Musée de l'Ancienne Corinthe Un monde d'argile en
            miniature
Musée de l'Ancienne Corinthe : "Un monde d'argile en miniature"

Musée de l'Ancienne Corinthe : statuette de
                  femme en argile
Musée de l'Ancienne Corinthe statuette de femme
                  en argile

La salle romaine, plus classique dans sa présentation, donne à voir elle aussi quelques belles pièces méritant le coup d’œil, tout comme une belle statuette du dieu guérisseur et la collection d'ex-votos du temple d'Asclepios (jambes, pieds, mains, organes masculins…).

Musée de l'Ancienne Corinthe : statuette en
                  marbre du dieu Asclepios
Musée de l'Ancienne Corinthe : Statuette en marbre du dieu Asclepios
La statuette en marbre d'Asclepios exposée fait partie d'un groupe de statuettes de petite taille trouvées dans la pièce d'une domus romaine tardive à 900 m au sud-est de l'Asklepieion en 1999. Les autres pièces représentent les dieux Artémis (deux exemples), Pan, Héraclès, Dionysos, Europe, Rome et un autre Asclepios. Plusieurs statues présentent des traces de pigment rouge qui servait non pas de coloration décorative mais d'adhésif pour la feuille d'or. Le contexte très tardif dans lequel elles ont été trouvées, une destruction par le feu de la maison à la fin du IVe siècle après J.-C., permettent de conclure que le culte du dieu de la médecine a survécu jusqu'à l'ère chrétienne.

Aux Ve et VIIe siècles ap. J-C, alors que le christianisme était en plein essor et que le culte des divinités helléniques déclinait, la zone située au nord du temple et de la cour de Lerne a été utilisée pour les sépultures chrétiennes. On ne sait pas exactement pourquoi le site même du temple n'a pas été utilisé dans le même but. Il se peut qu'il y ait eu un respect résiduel pour le dieu ou le site de son temple, ou qu'il ait été délibérément rejeté parce qu'il ne convenait pas aux sépultures chrétiennes.


Musée de l'Ancienne-Corinthe ex-votos
Musée de l'Ancienne Corinthe : ex-votos en terre cuite

Musée de l'Ancienne Corinthe Organes masculins
                  votifs en argile
Musée de l'Ancienne Corinthe : organes masculins votifs en argile

Musée de l'Ancienne Corinthe Mosaique romaine
            representant une scene pastorale 150-200 ap.JC
Musée de l'Ancienne Corinthe : Mosaïque romaine représentant une scène pastorale (150-200 ap. J-C)

Musee-de-l'Ancienne Corinthe Statues
                  colossales-de-Phrygiens-captifs,
                  piliers-de-la-Basilique-Nord-fin-2e.-s.-deb.3e-s.-ap.
                  -J-C
Musée de l'Ancienne Corinthe : Statues colossales de Phrygiens captifs, piliers de la Basilique Nord (fin IIe. s. déb. IIIe-s.ap. J-C)
Musee-de-l'Ancienne Corinthe Statues
                  colossales-de-Phrygiens-captifs
                  piliers-de-la-Basilique-Nord-fin-2e.-s.-deb.3e-s.-ap.
                  -J-C
Musée de l'Ancienne Corinthe : Statues colossales de Phrygiens captifs piliers de la Basilique Nord (fin IIe. s. déb. IIIe s.ap. J-C)

Ancienne Corinthe le centre ville
Ancienne Corinthe : le centre ville
Ensuite c'est le parcours du site archéologique lui-même, que je trouverai décevant : trop touffu, beaucoup de pierres rassemblées sans beaucoup de bâtiments remontés. Et puis les panneaux informatifs sont trop rares pour se démêler dans les modifications successives après la conquête-pillage-démolition par les Romains en 146 av.. J-C puis la réhabilitation par Jules César en 44 ap. J.-C. La ville, capitale commerciale de la Grèce, était très riche et foisonnante, et je ne m'y repère pas vraiment.

De plus un long appel Facetime de Monique vient interrompre mon cheminement dans les allées, et  je vois se rapprocher rapidement l'heure de la fermeture...

Ancienne Corinthe : la place devant la Fontaine
            Peirene
Ancienne Corinthe : la place devant la Fontaine Peirene

Au choeur de l'Ancienne-Corinthe, la Fontaine-Peirene
Au cœur de l'Ancienne Corinthe, la Fontaine Peirene

Chapiteau de la fontaine Peirene
Chapiteau de la fontaine Peirene

Motif
            nautique sur une architrave
Motif nautique sur une architrave

En quittant l'Ancienne Corinthe, la Route de
                  Lechaion et l'Acrocorinthe
En quittant l'Ancienne Corinthe, la Route de  Lechaion et l'Acrocorinthe
Finalement je me retrouve sur la Route de Lechaion, monumentale, qui menait de la ville antique à son port sur le Golfe, à 3, 4 km d'ici. Elle me mène quant à moi à la sortie du parc archéologique, juste au moment où une gardienne me pousse vers la grille…

J'aurai moissonné quelques coups d’œil et photos au passage, mais il faudra que je revienne (au moins sur la question) avec une documentation plus complète plus tard.
Je regagne mon stationnement à deux pas, juste devant les reste de l'Odéon taillé à même le roc et tout près du grand théâtre romain (vu de loin à travers les grilles) dont les gradins me semblent à peine exhumés… Les restes peu lisibles du grand théâtre romain
Les restes peu lisibles du grand théâtre romain

Voilà une autre journée bien remplie, et je me sens un tantinet fatigué. Je quitterai donc Corinthe pour un autre plat de résistance au menu demain, le palais de Mycènes, à une quarantaine de kilomètres.

Belles et grandes routes dans la campagne vallonnée de l'intérieur du Péloponnèse, toujours envahie par les oliviers et quelques plantations d'agrumes. Je croise à plusieurs reprises une petite ligne de chemin de fer apparemment désaffectée (à voir les herbes qui ont envahi la voie à plusieurs endroits). Elle se signale surtout pour moi par des passages à niveaux épouvantables qui me font craindre pour la survie de ma suspension…

Le soir descend, je quitte bientôt la grande route pour suivre les panneaux «Site archéologique de Mycènes». La chaussé se rétrécit, traverse le village essentiellement touristique et monte enfin, quelques km plus loin, jusqu'à la terrasse à flanc de vallon où se distingue isolée la masse pierreuse du palais antique.

Mycenes en arrivant au crépuscule
Mycènes en arrivant en soirée


Exsis au bivouac sur le stationnement du site
Exsis au bivouac sur le stationnement du site


Ici les murs sont parfaitement dégagés sur la butte, et suffisamment remontés pour qu'on en distingue parfaitement les contours. La grille est bien entendu fermée, j'irai installer mon bivouac sur la grande aire de  stationnement en face, totalement déserte (et malgré le panneau bilingue interdisant tentes et roulotes, mais pas les camping-cars !).

Au crépuscule, la campagne de Mycènes en arriere du
            parking
Au crépuscule, la campagne de Mycènes en arrière du parking

Mycenes cercle de tombe B et entrée de la citadelle
            derriere la grille close
Mycènes : au premier plan le cercle de tombe B, en arrière l'entrée de la citadelle derrière la grille close

Encore quelques photos assez sombres dans le crépuscule (le soleil a disparu depuis longtemps derrière les montagnes, sans parler des gros nuages gris qui ont maintenant envahi le ciel). Puis je passe aux routines du soir. Je consacrerai la soirée au traitement des photos du jour. La météo annonce une nuit froide (6°) mais un dégagement en milieu de matinée demain, je remets donc à mon réveil  la rédaction du carnet de route. Coucher à 23:30.


58 118 Dimanche 22 janvier 2023 : de MYCÈNES à NEMEA (18 km)  (9 343 pas, 72 m)

De-Mycenes-a-Nemea
De Mycènes à Nemea

Bivouac royal devant la citadelle de Mycènes
Bivouac royal devant la citadelle de Mycènes
Le chauffage a fonctionné à plusieurs reprises cette nuit, et j'ai dû le relancer ce matin en me levant à 7:30 sous un ciel encore chargé. Longue séance d'écriture comme prévu et  petit-déjeuner devant la citadelle antique …

À 9:20 un beau soleil et un ciel dégagé accueillent la fin de mes travaux. Je me hâte de prendre ma douche et gagne la billetterie.

Mycenes-depuis-mon-bivouac
La citadelle de Mycènes depuis mon bivouac

Ce sera une autre longue et passionnante visite, mais confortable cette fois puisque le parcours conseillé dans le site relativement restreint emprunte un chemin bétonné tout du long (à l'exception de la rampe donnant à accès à la fameuse Porte des Lions). Prévu pour chaises roulantes ? Certes un peu moins pittoresque, mais tellement moins fatiguant…
Plan
                de Mycènees
Plan et itinéraire de visite de la citadelle de Mycènes
Mycenes : la Porte des Lions en haut de la rampe
Mycènes : la Porte des Lions en haut de la rampe d'accès à la citadelle
Les lions au dessus de la porte de Mycènes
Les lions au-dessus de  la porte de Mycènes



Juste après le célèbre portail reproduit un peu partout et devenu symbole de la civilisation mycénienne, c'est le premier cercle de tombes profondément excavé où le génial Schliemann a découvert le trésor exposé au musée national d'Athènes, On a heureusement eu la bonne idée d'en montrer des copies fidèles dans le musée local : masque d'Agamemnon, épées, bijoux, etc. (voir plus loin).
Cercle de tombes A depuis l'entrée de la
                  citadelle de Mycènes
Cercle de tombes A depuis l'entrée de la citadelle de Mycènes

Les
          tombes du cercle A
Les tombes du cercle A depuis la rampe montant vers le Palais

Puis ce sont quelques maisons et bâtiments encore en cours de fouille (protégés par un toit en tôle d'un effet visuel douteux…) où l'on a reconnu un lieu de culte, entre le côté intérieur de l'épais rempart aux murs cyclopéens et le Palais lui-même campé en haut de la bute.
Sur la rampe montant vers le palais de Mycènes
Sur la rampe montant vers le palais de Mycènes

Mycenes-Grande-cour-et-antichambre-du-Megaron-du-Palais
Mycènes : Grande cour et antichambre du Mégaron du Palais
On en poursuit la montée assez accusée coupée de deux épingles à cheveux pour découvrir alors le plan typiquement mycénien du palais : une grande cour précédée de propylées, une antichambre (avec poste de gardes) et la grande salle (mégaron) avec autel circulaire central se terminant sur le mur où s'accotait le trône du souverain. Celui-ci avait disparu ici, lorsque ce même mur donnant sur le ravin s'est effondré (avant d'avoir été reconstruit récemment).

Depuis la salle que le chemin surplombe, très belle vue sur la vallée en dessous s'élargissant au loin  jusqu'au Golfe d'Argolide.

De l'autre côté du passage au centre de la colline, l'emplacement d'un temple se laisse deviner par ses larges fondations qui ont été dégagées.
Mycenes-Megaron-du-Palais.
Mégaron du Palais de Mycènes du côté du mur effondré (et reconstruit) au sud

Mycènes : : le Quartier des Artisans
Mycènes : : le Quartier des Artisans
En continuant vers la pointe nord, on tombe sur les restes de quelques bâtiments fonctionnels de l'administration palatiale et surtout sur les ateliers du palais. Y œuvraient les artisans qui produisirent entre autres quelques uns des chefs d’œuvre admirés dans le musée par lequel je terminerai ma visite.

LE QUARTIER DES ARTISANS

Avec la Maison des Colonnes, le quartier des artisans fait partie de l'aile est du palais. Il s'agit d'un vaste ensemble de bâtiments, de plan presque carré, à deux étages, comme l'indique la présence d'un escalier dans l'angle nord-ouest. Seules les fondations subsistent aujourd'hui. Il comporte deux rangées de pièces, de part et d'autre d'une cour étroite. à l'extrémité nord de laquelle se trouvait l'entrée. Le bâtiment a été qualifié d'atelier d'artistes sur la base des objets retrouvés sur place - objets en ivoire inachevés, matières premières, feuilles d'or, restes de pierres semi-précieuses, etc. Il est daté de la seconde moitié du XIIIe siècle av. J.-C. et a été détruit par un incendie à la fin de ce siècle.


Extension nord-est
L'extension nord-est

Il s'agit de la troisième et dernière extension de l'enceinte fortifiée de la citadelle (fin du XIIIe siècle av. J.-C.). Petite mais essentielle, elle assurait l'approvisionnement en eau, avec la construction d'une citerne souterraine. dans laquelle était recueillie l'eau acheminée par un aqueduc souterrain en pierre à partir d'une source naturelle située à l'extérieur et à l'est de la citadelle fortifiée. Deux ouvertures en encorbellement réservées au nord et au sud du mur de la fortification de l'extension menaient à l'extérieur de la citadelle. Une grande partie de l'extension nord-est est occupée par deux bâtiments Alpha et Beta.

Le passage (poterne) pssant è travers la muraille
                  de l'extension nord-est
Le passage (poterne) à travers la muraille de l'extension nord-est
Mycenes-porte-de-l'escalier-menant-a-la-citerne
Mycènes : porte de l'escalier en encorbellement menant à la citerne à travers la muraille
Pour l'instant je me lancerai d'abord dans la descente du raide escalier souterrain qui s'enfonce sous la muraille pour rejoindre la citerne ainsi mise à l'abri d'éventuels assaillants. La lumière diminue vite, mais je n'irai pas bien bas, une grille barrant le coude à mi-parcours. Au delà, dans l'obscurité, le mystère…


LA CITERNE SOUTERRAINE

Sa construction est l'une des réalisations les plus spectaculaires de l'art du bâtiment mycénien. La descente vers la citerne est en encorbellement. Elle commence à l'intérieur de la citadelle, traverse obliquement le mur de fortification et se poursuit en sous-sol à l'extérieur de la citadelle. avec des marches interrompues par deux paliers à l'endroit où elles tournent. A l'extrémité du passage, à une profondeur de 18 mètres, se trouve un puits couvert quadrilatéral. Il recevait l'eau de la source naturelle extra-muros qui lui était acheminée par des conduits d'argile. Cet aqueduc souterrain assurait l'approvisionnement continu en eau de la citadelle et constituait la raison fondamentale de l'extension de la section nord-est de la muraille.


Mycenes-descente-vesr-la-citerne-souterraine
Mycènes : descente vers la citerne-souterraine
Remontée de l'escalier de la citerne souterraine
Remontée de l'escalier de la citerne souterraine

Revenu à la lumière du jour, j'achève mon tour en passant la porte nord (servant de poterne) et suis la voie moderne qui longe en contrebas tout le côté nord de la citadelle pour conduire au Musée.

Porte-nord-vers-le-musee
La poterne nord, côté intérieur
Mycenes-poterne-nord-depuis-l'exterieur
Mycènes : la poterne nord depuis le chemin menant au Musée


Elle a été construite pendant la deuxième phase de construction des murs (vers 1250 av. J.-C.).  Quatre blocs monolithiques de conglomérat ("pierre d'amande") forment les deux montants, le linteau et le seuil. La porte était fermée par une double porte en bois, verrouillée par une barre coulissante. Au lieu d'un triangle de décharge, elle comporte deux dalles verticales unies et posées sur chant au-dessus au linteau, transférant ainsi le poids sur les deux montants de la porte. Du côté intérieur de la porte se trouve une petite cour intérieure, d'où partait une route menant au mégaron. Le soin particulier apporte a la construction des deux grandes portes de la citadelle témoigne du savoir-faire des maçons mycéniens.

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Sous la porte, panorama au nord en descendant vers le musée de Mycènes (à gauche)

Je passerai une bonne heure à parcourir ses salles. La présentation est raffinée et les pièces exposées sont de haut niveau.

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Maquette du site de Mycènes en haut de sa vallée

LE COMPLEXE PALATIAL

Symbole de la puissance du wanax, le complexe palatial a été construit au sommet de l'acropole de Mycènes. Aux XVe et XIVe siècles avant J.-C., le bâtiment central de ce complexe, le Mégaron, était orienté nord-sud. Au cours de la période LH IIIA2 (1350-1300 av. J.-C.), un impressionnant programme de construction a été entrepris, impliquant la construction de grandes terrasses et de niveaux artificiels. C'est à cette époque que le Mégaron prend une orientation est-ouest et qu'il est entouré d'une série de bâtiments comprenant des salles de réception, des entrepôts et des ateliers. Au milieu de la période LH IIIB (1 250 av. J.-C.), à la suite d'un tremblement de terre et d'un incendie catastrophiques, le Mégaron atteint sa forme définitive. Le palais et ses annexes ont été détruits par un incendie à la fin de la période LH IIIB2 (1180 av. J.-C.), mais il est possible que la zone ait continué à être utilisée pendant la période LH IIIC (1180-1050 av. J.-C.).

Maquette du Palais
Maquette du Palais : à gauche le propylée,
au centre la grande cour et à droite le Mégaron après son antichambre

LE CONTEXTE MYTHOLOGIQUE

La Maison de Persée

La Maison de Pélops

La Guerre de Troie

Plusieurs textes synthèses permettent de situer les Mycéniens sur bien des aspects de leur culture et de leur mode de vie. J'en photographierai beaucoup, histoire de prendre le temps plus tard de les relire à tête reposée et dans leur traduction française. Il reste encore bien des lacunes à ma compréhension de la destinée de ce groupe, particulièrement à ce qui lui permit d'émerger de la population clairsemée de l'époque, et surtout à sa chute et à la disparition rapide de sa haute culture à la fin du XIIe s. av. J-C. Réflexions et recherches à poursuivre…


LA CIVILISATION MYCÉNIENNE


La civilisation continentale a une dette à l'égard de ses prédécesseurs et de ses contemporains qui a été soulignée à maintes reprises. Il est facile et tentant de retracer la quasi-totalité de leurs institutions, techniques, formes d'art, et même leur alphabétisation, à partir de modèles extérieurs. Il est vrai que les Achéens n'ont pas hésité à adopter des modèles politiques et économiques plus avancés dans la mesure où ils leur convenaient et qu'ils ont utilisé les mêmes matériaux avec les mêmes effets que leurs maîtres. Mais dès le début, leurs œuvres ont un aspect différent. Tout en utilisant tous les signes extérieurs de leurs prototypes, ils ont créé une civilisation reposant solidement sur des bases helléniques moyennes, animée par le contact avec la mer et enrichie par les apports minoens, cycladiques et levantins. Les Achéens ont organisé leur société, choisi leur répertoire et façonné leurs formes d'art à leur manière, qui était celle d'un ornement austère et de compositions structurelles, souvent symétriques, disposées de manière disciplinée et formelle.

Avant la fin du XVe siècle av. J.-C., ils avaient atteint un niveau très sophistiqué d'organisation étatique, de méthodes de production, d'alphabétisation et de commerce. Ils ont même affecté les peuples du Moyen-Orient à bien des égards, mais jamais au point de les absorber dans leur sphère culturelle ou dans leur communauté, comme ils l'ont fait avec les Cycladites et les Crétois et, plus tard, avec les Dodécanésiens et les Chypriotes.

Cet état de fait semble avoir été réalisé par les efforts conjugués, bien que difficilement coordonnés, des palais, dont les relations étaient pacifiques et amicales. Cela peut être déduit non seulement de l'absence d'indications de destructions majeures dans les sites connus, mais aussi de la construction et de l'entretien d'un réseau de routes carrossables qui reliaient les palais, et d'entreprises si vastes, comme l'assèchement du Kopais, qu’elles ont dû être communautaires. La preuve principale, cependant, est le caractère de la culture même, qui était le résultat d'un jeu constant et sans entrave d'influences croisées et qui avait atteint une unité culturelle impossible dans un pays déchiré par les hostilités.

Les preuves archéologiques, y compris les tablettes, montrent que cette fermentation culturelle a conduit dans toute la région égéenne à une communauté de cultes et de coutumes, de langues, de formes d'art et de techniques, mais aussi de la qualité et des tendances de la production. Ce faisant, elle a assimilé plusieurs tribus, races et cultures régionales, primitives ou avancées, et les a fusionnées en un tout homogène. L'uniformité de cette civilisation et son aire d'expansion ont conduit les spécialistes à l'appeler, non sans exagération, le koïne mycénien. Mais, exagération ou pas, le koïne est la plus grande réussite des Achéens : il a fait plus que commercer des marchandises et échanger des idées. Il a créé une nation.

La fin est survenue alors que la civilisation hellénique était à son apogée. Vers 1 200 av. J.-C., le Proche-Orient est brisé par les attaques des Peuples de la mer. Les grands ports orientaux cessèrent d'exister, les palais achéens perdirent leurs partenaires commerciaux au Levant, ce qui entraîna la désintégration de leur système centralisé et étroitement soudé. Cette dernière étape, qui a duré jusqu'au milieu du XIe siècle avant J.-C., est une période de décentralisation politique, de déclin progressif, d'appauvrissement culturel et de répétitivité. Une émigration massive vers Chypre, le Dodécanèse et l'Asie mineure se met en place, entraînant le dépeuplement du continent, le déclin et l'abandon progressif des palais.

La civilisation palatiale mycénienne avait fait son temps.


Heureusement les nombreuses recherches du dernier siècle ont permis de retrouver un certains nombre de leurs productions dont la qualité esthétique est fascinante. J'en suivrai la progression en parcourant les nombreuses vitrines où elles trônent fort bien restaurées, mises et valeur et, pour la plupart, explicitées.

Bol-profond-et-bol-a-pied-(1250-1180-av.J-C)
Bol profond et bol à pied (1250-1180 av. J-C)
Coupe-a-une-anse-1350-1300-av.JC
Coupe à une anse (1350-1300-av. J-C)

Figure féminine (1250-1180-av. J-C)
Figure féminine (1250-1180-av. J-C)
Figure anthropomorphique (1250-1180-av.-J-C)
Figure anthropomorphique (1250-1180-av.-J-C)

Pichet à bec en pont (1500-1450 av. J-C)
Pichet à bec en pont (1500-1450 av. J-C)
Musée de
                    Mycenes : Jarre (1450-1400-av.J-C)
Jarre mycénienne (1450-1400-av. J-C)

Mycenes-Jarre à décor de poupe (1500-1450-av.
                  J-C)
Mycènes : jarre  à décor de poulpe (1500-1450-av. J-C)
Vase en pierre avec couvercle (1300-1250 av.J-C)
Vase en pierre avec couvercle (1300-1250 av. J-C)


Cercle-de-tombe-A de Mycenes : masque-d'Agamemnon
                  (rélique)
Masque dit d'Agamemnon (réplique) (1550-1500 av. J-C), en or repoussé, découvert en 1876 par Heinrich Schliemann dans une tombe à fosse du Cercle A de Mycènes
Tresor-d'Atree-epees
Trésor d'Atrée : épées

Defenses-de-sanglier assemlée pour constituer un casque
            de guerrier
Défenses de sanglier assemblées pour constituer un casque de guerrier

Mycenes-Diademe-en-or
Mycènes : Diadème en or
Mycenes-bijoux-en-or
Boucles d'oreilles, broches et collier en or

Alabastron (1450-1400-av.J-C)
Alabastron (1450-1400 av. J-C)
Mycenes : -Figurines féminines de type phi
                  (1350-1300-av.J-C)
Mycènes : figurines féminines de type phi (1 350-1 300 av. J-C)

Mycenes-chaudron-tripode-et=haches-doubles-en-bronze-1180-1050-av.-JC
Mycènes : chaudron tripode et haches doubles en bronze (1 180-1 050 av. J-C)

PÉRIODE GÉOMÉTRIQUE SUB-MYCÉNIENNE

Bien que la région de Mycènes ait été progressivement abandonnée à la fin du XIIIe siècle avant J.-C., elle a continué à être habitée au cours des siècles suivants. Les périodes sub-mycénienne et proto-géométrique sont représentées exclusivement par des sépultures sur le versant sud de l'Acropole, dans la zone de la tombe à tholos de Clytemnestre et du cercle funéraire B. Les preuves de la période géométrique proviennent d'un certain nombre de maisons construites sur les ruines du palais, ainsi que de poteries à l'intérieur et à l'extérieur du mur de fortification. Ces poteries fragmentaires sont probablement liées à une sorte de culte du héros.

Mycenes-Amphore géométrique (1025-900-av.J-C)
Mycènes : Amphore géométrique (1 025-900 av. J-C)
Mycenes-Cratere-géométrique750-730-av.JC
Mycènes : Cratère géométrique (750-730 av. J-C)

Mycènes : Cratère avec cortège dionysiaque (VIe. s. av.
            J-C)
Mycènes : Cratère avec cortège dionysiaque (VIe. s. av. J-C)
Mycenes-periode-archaique-classique
Mycènes : période archaïque-classique (VIIe  s. - 468 av. J-C)


En quittant le site je vais faire un tour dans les trois tombes à tholos accessibles et remises en état (celles du Lion et celle d'Égisthe, dont le dôme a disparu mais dont l'enceinte et le couloir sont bien dégagés, puis celle de Clytemnestre, complète où l'ambiance souterraine, les jeux de la lumière et l'acoustique m'impressionnent davantage.

Mycenes-tombe-a-Tholos-du-Lion
Mycènes : tombe à tholos du Lion


Tombe à tholos ou "ruche", dont le nom est dû à son emplacement près de la porte des Lions. Sur la base de sa forme et de sa construction, elle est datée du début du XIVe siècle av. J-C. Le long dromos (passage) est protégé des deux côtés par des blocs  en pierre de taille de poros. Son entrée est couverte par quatre monolithes, dont l'un extérieur est percé de deux trous, ce qui constitue la première preuve explicite de l'existence d'une porte dans ces monuments. La tholos elle-même n'a pas survécu, mais on estime qu'elle mesurait environ 15 mètres de haut.
Porte-de-la-tombe-a-Tholos-du-Lion
Porte de la tombe à tholos du Lion

Mycènes : dromos de la tombe à tholos de
                  Clytemnestre (1300-1220 av. J-C))
Mycènes : dromos de la tombe à tholos de Clytemnestre (1300-1220 av. J-C)

Tombe à tholos de Clytemnestre : porte à
                  encorbellement
Tombe à tholos de Clytemnestre : triangle de décharge de la porte à encorbellement
Interieur de la tombe-a-tholos-de-Clytemnestre à
                  Mycènes
Intérieur de la tombe à tholos de Clytemnestre à Mycènes
TOMBE À THOLOS DE CLYTEMNESTRE

La tombe à tholos ou "ruche" attribuée par convention à Clytemnestre est le plus récent de ces monuments funéraires de Mycènes (1 300-1 220 av. J.-C.). Elle a été découverte par hasard par des villageois locaux et pillée par Veli Pacha à l'époque de la domination ottomane. Le dromos (passage) était bloqué à l'extrémité sud par un mur bas de poros. Le stomion (entrée) était fermé par une double porte. La façade de la tombe était décorée de deux demi-colonnes de gypse engagées, qui n'ont pas survécu, ainsi que d'ornements sculptés. A l'époque hellénistique, la zone a été enterrée et un théâtre a été construit, dont on peut voir des sièges en pierre au-dessus du dromos de la tombe.

Dôme en tholos de la tombe de Cytemnestre
Dôme en tholos de la tombe de Clytemnestre

Je récupère alors l'Exsis sur le parking qui s'est rempli depuis mon départ - Mycènes semble une sortie du dimanche populaire chez les locaux - et redescends de la colline après un autre arrêt pour visiter le «Trésor d'Atrée», (dite aussi "tombe d'Agamemnon"), une autre tombe à tholos, la plus grande et celle en meilleur état, malheureusement privée de ses décors sculptés déposés au Musée national d'Athènes ou emportés au British Museum.

Dromos passage) du
Mycènes : "dromos" (entrée) de la tombe à tholos " le Trésor d'Atrée"

LE TRÉSOR D'ATRÉE


La tombe à tholos ou "ruche" surnommée "Trésor d'Atrée" ou "Tombe d'Agamemnon" est l'un des monuments les plus splendides de l'architecture mycénienne. Construite entre 1350 et 1250 avant J-C. , elle se compose d'un dromos (passage), d'un stomion (entrée), d'une tholos (chambre voûtée) et d'une petite chambre latérale. Sa construction se caractérise par l'utilisation d'éléments mégalithiques dans l'entrée (jambages et linteau) et par une maçonnerie soigneusement taillée. La façade monumentale a été décorée avec divers matériaux. Des éléments du décor sculpté se trouvent aujourd'hui au British Museum de Londres et au Musée archéologique national d'Athènes. La tombe a été retrouvée pillée, comme toutes les tombes à tholos, et il n'y a aucune information sur le mobilier funéraire ni sur les sépultures qu'elle abritait. Elle n'a jamais été ensevelie et est restée visible, attirant l'attention des voyageurs de l'Antiquité et d'aujourd'hui.
Mycenes-porte-du-Tresor-d'Atree
Mycènes : entrée (stomion) de la tombe à tholos "le Trésor d'Atrée"

Mycenes-la-colline-du-Palais-en-quittant.
Mycènes : la colline du Palais en quittant le Tombe d'Agamemnon

L'après midi est encore jeune, où tourner mes roues maintenant ? Je commence par me restaurer après cette belle marche, puis décide de gagner Nemea dont plusieurs soulignent l'intérêt des fouilles effectuées à ce jour, malgré le peu d'ampleur du site.

Je démarre pour une vingtaine de km de route de campagne (toujours parmi les oliviers et les agrumes…) et bientôt apparaissent les vignobles  du fameux cru de Nemea, le «Sang d'Hercule» dont j'ai voulu goûter. Goût prononcé et riche en parfums, mais doux, sucré, surprenant pour ce rouge très coloré...
Les vignobles de N émea
Les vignobles de Nemea

Je suis bientôt sur le stationnement du stade antique, un peu avant le village où se trouve le site archéologique, tel que remis à jour par le Berkeley Centre Nemea d'archéologie classique. Sur la grille un mot griffonné : «Fermé par manque de personnel…» Déception, car pour moi le stade me semblait la partie importante de Nemea. En effet c'est là que, dès 330 av. J-C, se tenaient tous les deux ans l'un des quatre grands jeux panhelléniques, au même titre que Delphes, Corinthe (Isthmia) ou Olympie. Les jeux néméens avaient grande réputation et ce rassemblement tant sportif que religieux était essentiel au sens identitaire des Grecs par ailleurs dispersés dans toute la Méditerranée (voir la grande carte affichée dans le musée, basée sur les différentes monnaies retrouvées sur le site au cours des fouilles).

Le monde des anciens Grecs
Le monde des anciens Grecs tel que le laisse entrevoir la collection de monnaies retrouvées sur le site de Nemea

Déçu, je ne me laisse pourtant pas démonter et, comme à Geriaki, décide de chercher une «porte d'en arrière». Délaissant la grille d'entrée, je commence à faire le tour de la forte clôture entourant les lieux, et ai la bonne fortune de trouver là encore une brèche… Je m'y faufile et pourrai là aussi faire le tour des lieux en toute quiétude et solitude, allant jusque sur la longue piste restaurée où l'on tient encore de nos jours aux quatre ans des compétitions sportives rassemblant des jeunes athlètes de la région.

Coup d’œil aux maigres restes de la salle de déshabillage (apodyterion) où se préparaient les athlètes et au long tunnel voûté qu'ils empruntaient pour gagner la piste (rare exemple retrouvé en Grèce classique, identique à celui d'Olympie et d'Épidaure, mais complet ici).

Apodyterion du stade de Némea
L'Apodyterion du stade de Nemea depuis la barrière d'entrée fermée,
le tunnel s'ouvre au fond à gauche.
L'APODYTERION

À l'extrémité (ouest) du tunnel se trouvent les vestiges d'un simple bâtiment rectangulaire avec une colonnade intérieure à trois côtés. Les détails de son entrée par le nord ne sont pas conservés, mais grâce aux tampons sur les tuiles du toit, nous savons que l'architecte s'appelait Sosikles et qu'il était un fonctionnaire d'Argos.

Le bâtiment bloque l'accès au tunnel d'entrée et était probablement réservé aux athlètes et aux juges (comme c'était le cas à l'ancienne Olympie). Les athlètes utilisaient cet espace pour se préparer à la compétition : ils s'y déshabillaient, se frottaient d'huile d'olive et se préparaient à entrer dans le stade par le tunnel d'entrée voûté.

Vestiges de l'apodyterion depuis la clôture contournée
Les vestiges de l'apodyterion depuis la clôture contournée

LA PISTE DE COURSE

La piste entière mesurait 600 pieds (200 m) de long. En fait, le sens original du mot stade (ou stadion en grec) fait référence à l'unité de mesure équivalant à 600 pieds. La surface de la piste elle-même a été préparée avec de l'argile gris-vert compacte. Aujourd'hui elle a été recouvert de sable pour le protéger des intempéries et des visiteurs. Pour préparer la piste pour les Jeux de Némée, la surface de la piste a été creusée, nivelée et roulée tous les deux ans. Cette pratique est attestée sur d'autres sites, dont le stade de Delphes. Ce processus a permis de maintenir la surface de la piste à la même hauteur depuis sa construction (IVe siècle avant J.-C.) jusqu'à la seconde moitié du IVe siècle après J.-C. Il reste des vestiges d'un canal et d'un bassin d'eau, d'un bassin de décantation, le marqueur ft (à mi-chemin), la ligne de départ, la position du juge...
Nemea-la-longue-piste-sableuse-du-stade
Nemea : la longue piste sableuse du stade

Je poursuis mon tour des lieux qui me fera contourner la grande aire sableuse où s'affrontaient (et s'affrontent encore aujourd'hui aux quatre ans) les jeunes athlètes de la région.

Nemea-le-stade
Nemea : la ligne de départ du stade et le bassin de décantation au premier plan

LE TUNNEL D'ACCÈS AU STADE

De l'apodyterion, les athlètes pénétraient dans le tunnel d'entrée, long d'un peu plus de 36 m, et se  dirigeaient vers le stade. La voûte du tunnel est l'une des plus anciennes attestées de la Grèce antique et montre qu'avec les tombes de Macédoine, les ingénieurs de l'époque d'Alexandre le Grand connaissaient et utilisaient cette forme architecturale. En plus de l'architecture bien conservée, plusieurs dizaines de graffitis anciens ont été gravés à la surface des parois du tunnel. L'un, par exemple, enregistre le nom TELESTAS (peut-être le vainqueur olympique connu) et d'une main différente le verbe NIKO. Il semble que l'ancien athlète, peut-être en attendant que le héraut annonce son nom, ait gravé son nom sur le côté du tunnel.
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Nemea : extrémité du tunnel d'accès au stade

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Nemea : dans le tunnel d'accès au stade

Retour à l'apodyterion de Nemea
Retour à l'apodyterion de Nemea
LES JEUX NÉMÉENS

Nemea était l'un des quatre sites de la Grèce antique qui célébraient des festivals sportifs et religieux sur un cycle de quatre ans (ainsi, chaque année, des jeux avaient lieu sur l'un des quatre sites). Les trois autres étaient Delphes, Isthmia et (le plus connu aujourd'hui) Olympie. Tous les Grecs se sont réunis pour ces célébrations - ils ont même suspendu les guerres et les hostilités au moyen d'une trêve sacrée afin de se rassembler pour les compétitions sportives. Pour cette raison, les sanctuaires mentionnés ci-dessus, y compris Neméa, sont appelés « sanctuaires panhelléniques ». Même si les jeux ne se déroulaient que sur quelques jours par an, l'impulsion vers la paix était vraiment le premier effort de ce genre à une échelle organisée, régulière et internationale dans l'histoire de l'humanité. Le stade antique découvert à Nemea peut donc être considéré comme un monument important pour la consolidation des identités locales et nationales, mais aussi pour l'histoire de la collaboration internationale institutionnalisée.

Je me rend ensuite jusqu'au stationnement du musée et du site que je ne pourrai visiter cet après-midi puisqu'il est déjà passé 15:30. Là aussi je ferai le tour de la clôture pour apercevoir de plus près les quelques monument émergeant des pierres alignée (dont le superbe groupe des colonnes sud du temple de Zeus) mais sans tenter de la franchir, un gardien veillant dans la billetterie… et la porte du musée étant hermétiquement close. Le temple de X=+Zdus depuis la biletterie de
                  Nemea
Le temple de Zeus aperçu depuis la billetterie de Nemea
Nemea-Exsis-au-bivouac-devant-le-musee
Exsis au bivouac devant le musée de Nemea
J'installe donc mon bivouac de ce soir sur le petit parking en avant, bien à l'écart de la route. La soirée sera tranquille !


58 136 Lundi 23 janvier 2023 : de NEMEA à LICOPORIA (Fuerte) (111 km) (4 249 pas)

De-Nemea-a-Licoporia
De Nemea à Licoporia

La nuit a été froide (5°), et la batterie trop basse s'étant mise en sécurité durant son cours, il fait frisquet (10°) dans l'habitacle au lever à 8:00. Mais comme il a plu tandis que je dormais,  le ciel est à nouveau tout dégagé sur les vignes qui entourent le stationnement du musée où j'ai passé une nuit paisible. Je commence par lancer le moteur, et tout se remet à fonctionner, à commencer par le chauffage, la pompe et le chauffe-eau, garants d'une douche chaude dans quelques minutes. Quant au frigo, le plus gros consommateur, son thermomètre marque encore 7,7°, et sa bonne isolation ne l'aura pas trop réchauffé (peut-être d'ailleurs devrais-je l'éteindre la nuit, histoire d'éviter ce genre d'incident).


Enfin à 9:30, frais et dispos je me présente à la billetterie pour faire le tour du champ de ruines et du petit musée dont le G.V dit du bien. Comme il s'agissait d'un site inhabité et occupé seulement une courte période de l'année à l'occasion des jeux néméens, le périmètre fouillé est limité et clairement identifié.

La basilique paléeo-chrétienne occupe à peu près l'emplacement des oikos, petits sanctuaires et du Xénon, le long bâtiment à deux étage qui faisait office d'hôtellerie dans l'Antiquité.
Maquette du site antique

Vue générale du bâtiment du bain
Vue générale du bâtiment du bain depuis le nord
Je commence par découvrir le Bain, où un grand toit carré abritait salle de préparation et salles d'eau (avec bain) destinées aux athlètes. Bien mis en valeur par la mission archéologique américaine qui a pris en charge les fouilles, il a été recouvert d'un toit contemporain aux dimensions presque identiques à l'original.

Présentation impeccable, explications claires, belle restitution évocatrices.

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Restitution de la salle de bains

Salles-de-bain-sud-ouest de Nemea
Salle sud-ouest du bain de Nemea : les baignoires le long des murs et piscine centrale

Le Bain, vers 320 avant J.-C., consiste en une grande pièce carrée à l'est avec quatre bases de colonnes pour soutenir le toit, et une
pièce à l'ouest avec deux rangées de cinq colonnes également pour soutenir le toit.

La partie nord de la salle ouest du Bain était probablement l'endroit où les athlètes raclaient l'huile, la sueur et la poussière (appelées "gloios" par les Grecs de l'Antiquité et recueillies à des fins médicales) avant de descendre dans la salle de bain. Cette chambre de bain, en contrebas, possédait  deux pièces latérales contenant des baignoires ou des bassins, et un grand bassin central pour la baignade.

Ces bassins étaient alimentés par un aqueduc qui amenait l'eau de la source située sur les pentes orientales de la vallée, au-delà du cimetière moderne. L'eau alimentait un système de réservoirs sur le côté sud du bain, et de là alimentait les salles de bain. Le plus petit réservoir carré contenait exactement la quantité d'eau nécessaire pour remplir quatre baignoires.


Basilique chrétienne
La basilique chrétienne et son seuil;
elle occupe l'emplacement du xenon et des oikos antiques

Puis je me dirige vers les colonnes du temple remontées, d'un très bel effet, en passant sur l'emplacement du xenon, local où étaient accueillis les voyageurs, pèlerins, athlètes et supporteurs, avant de traverser l'emplacement des oikos, oratoires en rangée où les mêmes pèlerins pouvaient faire leurs dévotions. Ils ont en grande partie disparu car remplacés par une basilique paléochrétienne (au Ve. s. ap. J-C) dont les soubassements et le plan à deux ailes sont bien reconnaisabkles.

Nemea basilique et temple de Zeus
Traces de la basilique au premier plan et colonnes du temple de Zeus

Nemea basilique et temple de Zeus
Nemea : pierre gravée de la basilique

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Le temple de Zeus à Néméa

Puis c'est le temple de Zeus, tout à fait monumental sur sa base avec degrés (crepis) maintenant restaurée, dont on a commencé (encore à l'instigation des équipes d'archéologues et d'architectes californiens) à remonter un maximum de colonnes (9 jusqu'à présent, 14 autres prévues). L'effet est surprenant et grandiose.

Le
            temple de Zeus à Nemea
Le temple de Zeus à Nemea

L'information sur cet exploit technique ne manque pas, et on se prend à rêver à l'application de cette médecine à quantité d'autres sites du pays… (projets au moins en cours à plusieurs endroits d'ailleurs).


PLAN DE RECONSTRUCTION DU TEMPLE DE ZEUS

plan-de-reconstruction-du-temple-de-Zeus


Le temple de Zeus - un bref historique

Le temple de Zeus a été construit vers 330 avant J.-C. pour répondre aux besoins de la fête et des jeux néméens. Le temple est de style prostyle, périptère avec 6 colonnes par 12, construit en pierre calcaire locale. Il présente des caractéristiques particulières qui le situent vers la fin de la période classique, comme l'utilisation des trois styles architecturaux de la Grèce antique : un péristyle avec des colonnes cannelées dans le style dorique, une colonnade à deux étages en forme de TT à l'intérieur de la cella, au niveau du sol dans le style corinthien et au-dessus avec des demi-colonnes ioniques. Une crypte souterraine à l'intérieur de la cella pourrait avoir été utilisée par un oracle local.

Le temple a été utilisé pendant moins de 70 ans. Lorsque les jeux furent déplacés à Argos, la zone fut abandonnée et une période de déclin commença. Pausanias, qui visita Némée au IIe siècle après J.-C. trouva le toit du temple effondré et la statue de culte disparue.

Dans les années qui ont suivi, le temple a été systématiquement démoli et la pierre extraite. Trois des colonnes antiques étaient encore debout en 1983, l'une dans le péristyle du côté est et les deux colonnes dans le pronaos.


Histoire de la reconstruction

En 1980, la mise en œuvre d'un ambitieux programme de reconstruction du temple de Zeus a commencé, par étapes, par le professeur Stephen Miller de l'Université de Californie à Berkeley et, depuis sa retraite en 2004, par le professeur Kim Shelton, sous l'égide du ministère grec de la Culture, de l'École américaine d'études classiques d'Athènes et avec le soutien généreux de citoyens grecs et américains.

Les étapes

* Entre 1980 et 1983, l'enregistrement, l'étude et l'identification des éléments architecturaux du temple ont été effectués sous la direction du professeur Fred Cooper.

* En 1984, la première phase de reconstruction du temple a commencé avec l'essai de reconstruction de deux colonnes sur le côté nord du temple et la restauration du crépidome (plateforme à degrés servant de soubassement), qui a été achevée au cours de la période 1999-2002.

* En 2004, la 2e phase de reconstruction a commencé par la reconstruction de quatre colonnes à l'angle NE du temple, sous la direction de Nikos Makris, et s'est achevée en 2009.

* La 3e phase (2010-2012) s'est poursuivie avec la reconstruction des blocs de l'entablement au-dessus des colonnes à l'angle NE du temple avec l'ingénieur-conseil Kostas Papantonopoulos. Ces blocs sont maintenant en place sur le temple, à l'exception de ceux de l'extrémité sud du côté est, qui sont maintenant reconstruits au niveau du sol devant le temple pour que les visiteurs puissent en faire l'expérience de près.

* Des études sont actuellement en cours sur la conservation du temple. Tous ces projets ont permis une meilleure compréhension et une vue plus complète du monument original.


Mais au delà de l'aspect technique, c'est l'impression esthétique qui prime, avec aussi l'émotion de voir ressusciter un passé prestigieux et empli de rêves (même si l'époque était loin d'être rose…). Et aussi la difficulté qu'a notre espèce d'apprendre des leçons de l'histoire : deux pas en avant, un pas en arrière, et encore… Et toutes les énergies et ressources employées à conquérir, détruire, exterminer, soumettre, etc. plutôt qu'à créer et multiplier les occasions de développement et de coopération. Bref, de quoi songer longuement et loin !

Nemea-le-temple-de-Zeus-en-reconstruction
Nemea : le temple de Zeus en reconstruction
Nemea-l'entablement-remis-en-place-sur-les-colonnes-remontees
Nemea : l'entablement remis en place sur les colonnes remontées

Le tour du site est donc vite achevé et sans fatigue, et je peux consacrer l'heure qui suit à la visite du petit musée donné par un autre bienfaiteur américain pour présenter et conserver les trouvailles, tout en expliquant bien les recherches, méthodologies et projets de restauration impliqués.

Musée de Néméa : figurines féminines de type Psi et Phi
            (XIVe-XIIIe s. av. J-C)
Musée de Néméa : figurines féminines de type Psi  et Phi (XIVe-XIIIe s. av. J-C)

Quelques beaux objets surtout votifs, et beaucoup de répétitions qui n'intéresseront que les spécialistes dans les vitrines. Leur système d'étiquetage (lettres et chiffre complexes et très petits, renvoyant à des listes affichés sur un mur voisin…) ne tarde pas à m'exaspérer et me fait abandonner leur exploration.

Musée de Nemea- : Hydria-en-bronze (510-B.C)
Musée de Nemea : Hydria en bronze (510 av. J-C)
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Musée de Nemea : Hydria en bronze (510 av. J-C),  détail du col

À mentionner le « trésor mycénien », un ensemble de bijoux en général très fins du XVe s. av. J.-C. résultant d'un pillage de tombes du village voisin d'Aidonia et récupéré au moment de sa mise sur le marché dans une galerie de New York, puis restitué à la Grèce par la galerie en question et placé sous bonne protection dans le musée. Histoire et anecdote intéressantes et significatives.

Je prends aussi quelques photos des plus belles pièces exposées, y compris des quelques restes architecturaux afférents au temple de Zeus, avant de quitter le musée et Nemea.

Sima en marbre pentélique du Temple de Zeus, avec
            antefixes et une gargouille en tete de lion preservée.
Sima en marbre pentélique du Temple de Zeus, avec antéfixes et une gargouille en tête de lion préservée (330 av. J-C)

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Chapiteau corinthien du Temple de Zeus
Sima en tête de lio du Temple de Zeus à Nemea
Sima du Temple de Zeus : la gargouille en tête de lion

En quittant Nemea et ses vignes
En quittant Nemea et ses vignes

Direction le lac de Stymphale dont le G.V. vante le caractère sauvage et pittoresque, le fond de la vallée étant envahi par les joncs et abritant une faune (aviaire principalement) très riche et d'ailleurs protégée. Je m'engage sur la petite route de montagne qui me fait bientôt quitter les vignobles de Nemea pour virevolter entre les monts. Arrêt déjeuner sur un terre-plein dans un grand virage avec vue, pour explorer les ressources de ma cambuse : elles ont bien diminué, et faute de conserves de poisson (hareng fumé, thon ou maquereau en sauce, huitres, etc.), il ne me reste qu'une grosse boite de confit de canard à mettre à contribution. Je me lance donc dans l'extraction des cuisses de leur lit de graisse - ce qui fera bien l'affaire de quelques chiens errants qui ne tardent pas à rappliquer pour nettoyer boite et surplus de graisse. Une boite de flageolets vite réchauffée, et quel régal ! Manque un bon dessert du même niveau, il faudra que je me réapprovisionne en France en tiramisu, mousse au chocolat et autres joyeusetés…

Arrivée
                  sur le Lac de Stymphale
Arrivée sur le Lac de Stymphale
La route avance lentement ensuite jusqu'au site du lac, niché dans un fond de vallée assez long dont les extrémité sont richement cultivées. Entre ces deux aires de verdure, l'étrange étendue beige presque continue des joncs laisse à peine entrevoir quelques reflets d'une eau dormante…

Le soleil, devenu plus timide, éteint le peu de couleurs de la scène. Je roule un peu le long de ce simili lac - qui ressemble plus à une tourbière comme on en voit tant dans le nord canadien - puis fais demi-tour, sans vraiment être conquis par le spectacle pourtant insolite.

les joncs du
            Lac de Stymphale
Les joncs du Lac de Stymphale

Je mets donc là un terme à cette excursion pour regagner la côte sud du Golfe de Corinthe, en passant par le dernier site archéologique de mon périple, Sikyon.

La petite route de montagne devient bientôt de moins en moins sauvage jusqu'à ce que, à l'orée d'une longue descente, apparaisse la Grande Bleue à l'horizon. Beaucoup de zigonage en fin de parcours, Google Maps m'entrainant sur des chemins vicinaux étroits et abrupts en arrivant dans la zone urbanisée près de mon but. Enfin je stationne devant les anciens bains romains intégralement restaurés où l'on a logé le petit musée du site. Hélas le temps a passé, et il est déjà 15:10.

Plan de l'ancienne
                  Sikyon
L'ANCIENNE SIKYON


Le site archéologique de l'ancienne Sikyon se trouve sur une plaine de la colline de Vasiliko. Il comprend la zone fouillée de l'agora de la ville hellénistique et romaine, le théâtre, le stade et les bains romains (Balaneion), qui ont été restaurés et modifiés afin d'être utilisés comme musée.

Un temple excavé dans l'Agora (1) et daté de la période archaïque à la période hellénistique a été transformé en basilique pendant la période paléochrétienne.

Un Gymnase - Palestre (2), daté des périodes hellénistique et romaine, domine la partie sud-ouest de l'Agora, au pied de la citadelle hellénistique (acropole). Ce complexe monumental s'étend sur deux niveaux, reliés par trois escaliers. Les deux fontaines situées le long du mur de soutènement supérieur sont particulièrement intéressantes.

Dans la partie orientale de l'Agora, deux bâtiments du IVe siècle avant J.-C., le Bouleuterion (3) et une longue Stoa (4), ont été mis au jour lors des fouilles. Pendant la période romaine, le Bouleuterion a été transformé en bain public (Thermae), tandis que la Stoa a été utilisée comme atelier.

Le Théâtre (5) a été creusé dans une dépression naturelle au pied de l'acropole hellénistique et date de la fin du IVe siècle av. J-C. Il se compose du Koilon (gradins), de l'Orchestre et de la Scène. Les deux passages voûtés sur les côtés du Koilon, utilisés pour l'entrée des spectateurs, constituent des exemples uniques de l'architecture hellénistique. A l'époque romaine, plusieurs modifications ont été apportées au bâtiment, en particulier à la Scène. Le Stade (6) n'a pas encore été fouillé; il a cependant été localisé à l'ouest du Théâtre, en raison du paysage: sa partie sud, le sphendone, est encore visible, tandis que l'extrémité nord de la piste est retenue par un mur.

Depuis 1935 le musée archéologique de Sikyon (7) est installé dans une partie des thermes romains (Balaneion), dans la partie nord de l'Agora de la ville. Dans l'atrium et les trois salles du musée sont exposés des trésors de Sikyon et des environs, ainsi que des objets provenant des villes de Stymphalos, Pellene et de la grotte de Pitsa; les objets sont datés entre la période mycénienne et la période paléo-chrétienne.

L'hôtesse à l'accueil me donnera libre accès à une partie du champ de fouilles tout en me conseillant de découvrir le musée un autre jour, lorsque j'en aurai le temps… Je suivrai son conseil et me lance dans une marche rapide qui me permettra de voir les restes - très succincts - d'un temple archaïque qui se trouvait à l'emplacement du forum romain, puis un peu plus haut la palestre et le gymnase où s'entrainait la jeunesse sportive locale. Sikyon : le temple archaïque sur le forum
Sikyon : le temple archaïque sur le forum

Le gymnase sous la palestre et ses deux fontaines
Le gymnase sous la palestre et ses deux fontaines de Sikyon

Fontaine-de-la-palestre-gymnase
Fontaine sud de la palestre-gymnase

Je n'aurai pas le temps de me rendre jusqu'au bouleuterion où s'assemblaient les édiles de la cité, et repasse la barrière lorsque la gardienne met la clef dans la serrure, en me donnant rendez-vous au lendemain matin 8:30. Je me case donc sur un coin du stationnement désert, puis décide d'aller voir un peu plus haut, accoté à la colline, le théâtre qui, presque complètement dégagé, m'apparait vite très vaste. Mais impossible d'en parcourir les gradins ni d'accéder à sa documentation, de l'autre côté de la clôture…

L'amphithéâtre de Sikyon
L'amphithéâtre de Sikyon

Retour au stationnement qui serait devenu mon bivouac si la gardienne, au moment de quitter les lieux, ne venait toute énervée et désolée me mettre en garde : demain étant mardi, c'est le jour de fermeture hebdomadaire des musées archéologiques (soit disant pour entretien)… Je dois donc revoir mes plans, ne me voyant pas demeurer dans ce désert toute la journée de demain sans avoir grand chose à y faire.

J'abandonne donc ces lieux pourtant paisibles et rejoins la côte par les mêmes chemins acrobatiques qui me rappellent de revoir ma suspension qui cogne à chaque trou ou bosse (renforts pneumatiques pas assez gonflés ?). Je gagne ainsi la ville de Kiato où je me mets en quête de faire le plein de carburant au meilleur prix. Pas évident, les prix affichés sur Google tournent presque tous autour de 1,795 le litres de diesel. Je commence alors à suivre la petite route côtière vers l'ouest, en direction de Patras, trouve la station recherchée et, le plein fait à 1,75 $/l, poursuit un peu plus loin.

Le soleil a définitivement disparu pour la journée - il n'y aura pas de coucher de soleil sur le golfe, hélas ! Je songe donc à trouver un coin tranquille pour bivouaquer. Pas facile, car l'urbanisation est continue le long du rivage, avec fort peu d'endroits où la route s'éloigne de la côte en laissant une rue en bord de mer. Enfin à Licopia je trouve la petite bifurcation menant à un restaurant-buvette de plage aménagé (Fuerte), et me case sur son parking vide. Une chance, il y a même une douche et un robinet d'eau alimenté ! J'y ferai le plein demain matin.

Courte balade le long du rivage, sans rien de bien emballant hors la vue sur l'étendue marine et les montagnes en direction de Delphes, au dessus de la rive nord du Golfe de Corinthe. Je me retire bientôt dans l'Exsis pour une autre soirée studieuse (photos et fiches captées sur les sites, carnet de route) et me couche vers minuit, à l'épuisement de la batterie de mon ordi. Silence à peu près complet, à part le clapotis marin à quelques mètres de mes roues…


58 247 Mardi 24 janvier 2023 : de LICOPORIA (Fuerte) à SYMPOLITEIA (Paralia Akolis) (54 km) (2 109 pas)

De-Fuerte-a-Paralia-Akolis
De Licoporia (Fuerte) à Sympoliteia (Paralia Akolis)

Bivouacdevant le rstaurant Fuerte à Licoporia
Bivouac au bord du Golfe de Corinthe près du restaurant Fuerte à Licoporia
Il a plu un peu pendant la nuit, sans que cela suffise à me réveiller, et le soleil brille à nouveau dans un ciel à peine nuageux. Je me lève passé 9:30, traine un peu, observant le paysage au nord, puis m'attaque au carnet de bord dont les deux derniers jours sont très incomplets, tout en laissant le soleil recharger les batterie. Je profite aussi de l'opportunité pour faire le plein d'eau, dégivre et nettoie le frigo, bref joue un peu à l'homme d'intérieur.

Je commence aussi à répondre à Jef qui m'appelle depuis la station alpine où il est «allé à la neige» mais il s'interrompt bientôt, la réception de son côté étant trop mauvaise…

Bivouac à
            Licoporia
Bivouac à Licoporia au bord du Golfe de Corinthe

Enfin vers 12:30 je reprends la route pour aller achever mes écritures et déjeuner un peu plus loin, sur un rare parking de camions permettant de s'orienter plein sud.

Redémarrage à 13:30 vers Deverni, toujours sur la route côtière continûment bâtie. Rien de plus intéressant dans ce dernier patelin, mais un peu plus loin la route s'éloigne de l'eau et, montant un peu à flanc de falaise, dégage une belle vue sur le golfe de Corinthe et sa rive nord au loin.
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                  route côtière
En longeant le Golfe de Corinthe sur la petite route côtière

Sur la route côtière
En roulant vers l'ouest sur la route côtière le long du Golfe de Corinthe

Je me rendrai donc directement jusqu'à Diakopto, là où part le petite train à voie étroite (75 cm, la plus petite au monde) et partiellement à crémaillère, qui grimpe jusqu'à Kalavryta dans la montagne, en empruntant une voie acrobatique accrochée dans les gorges du torrent. Excursion hautement recommandée par mon frère Denis, fanatique des chemins de fer de toutes sortes devant l'Éternel ! et qui l'avait emprunté il y a quelques années.

Lorsque j'arrive à la petite gare moderne au cœur du village, je la trouve entourée des rames anciennes qui ont desservi la ligne depuis 1896, y compris la première locomotive à vapeur…

Diakopto-l'ancetre-devant-la-gare-du-petit-train
Diakopto : l'ancêtre devant la gare du petit train montant à Kalavryta

La préposée aux billets me présente l'horaire, le tarif et m'explique même que le retour peut se faire à pied mais au prix de 6 heures de randonnée sur plus d'une vingtaine de kilomètres. J'hésite un peu, mais pas longtemps : le prochain (et dernier départ de la journée) aura lieu dans 8 minutes… Je demande à réfléchir, retourne à l'Exsis enfiler ma doudoune tout en pensant à mon affaire : à 9,50 € le billet je peux toujours faire l'impasse sur un aller-et-retour aujourd'hui, me rendre compte de ce que représente cette randonnée (plus longue que ce que j'ai jamais fait, mais constamment en descente) et, à son issue, décider si je demeure ici ce soir pour demain remonter en train avant de faire la descente à pied. Je suis donc bien vite de retour devant la dame aux billets qui me vend le précieux viatique en m'invitant à embarquer immédiatement dans la rame miniature dont le moteur ronronne sur le quai.

Le petit train au départ de Diakopto
Le petit train au départ de Diakopto


Diakopto-en-regardant-passer-le-petit-train-devant-la-gare
Diakopto : répliques antiques regardant passer le petit train devant la gare

Dans-le-train-de-Diakopto-a-Kalavryta
Derrière le poste de conduite du train de Diakopto à Kalavryta
Départ de Diakopto à 15:07, arrivée à Kalavryta à 16:05. Départ de Kalavryta à 16:18 retour à la gare de Diakopto à 17:25. Entre les deux, une grimpette longue de 22 350 m dont 3 400 m à crémaillère, sur un dénivelé de 750 m, avec des pentes maximales de 3,3 % sans crémaillère, et de 17 % avec crémaillère. Bref tout un exploit, surtout lorsqu'on considère les engins dont on disposait à l'époque de l'inauguration de la ligne en 1896 (voir la petite locomotive exposée devant la gare de Diakopto, hélas en bien mauvais état de conservation…).




Mais au delà de l'aspect technique, ce sont surtout les paysages et vues époustouflants sur la montagne, le torrent, les gorges, la succession des tunnels et les ponts métalliques arachnéens qui forment un spectacle et une expérience pour moi uniques. J'ai emprunté le petit train de La Rhune dans le Pays Basque, celui du Mont Snowdon au Pays de Galles, mais celui-ci est fort différent, en ce qu'il ne dévoile pas de vastes panoramas lointains, mais épouse au contraire de façon beaucoup plus intime et proche les échancrures des rochers, les vagabondages du torrent, le fouillis des arbres ou les champs plus ou moins arides qu'il traverse.







Dans-le-train-de-Diakopto-a-Kalavryta



Bref un bel intermède dans un voyage surtout consacré aux sites archéologiques, et une autre approche du paysage grec. Il aurait été dommage de ne pas profiter de mon passage ici pour ajouter cette expérience à mes excursions plus ou moins atypiques.

En revanche j'ai bientôt renoncé à la descente à pied comme envisagé : d'abord une bonne partie du trajet (en gros la deuxième moitié) ne semble pas présenter des vues extraordinaires, constituant tout au plus une marche agréable en sous-bois ou à travers champs. Ensuite je n'ai pu découvrir nulle part le tracé exact du sentier, rien ne prouve qu'il passe par les mêmes endroits spectaculaires que le petit train Ondototos. Enfin la consultation des prévisions météo pour demain fait entrevoir un ciel généralement nuageux, des averses temporaires et surtout des températures ressenties ne dépassant pas 4° dans la partie la plus élevée…

De retour à Diakopto vers 17:30, je reprends la route sans tarder : s'il fait ici moins froid qu'en haut, en revanche la lumière diminue sensiblement et j'aimerais trouver un site convenable pour bivouaquer avant qu'il fasse nuit. J'aurai le tort de m'arrêter pour faire quelques courses dans un magasin Metro Cash and Carry, curieux de voir ce que cette chaine répandue dans toute l'Europe a à offrir. Après expérience, des bons prix, mais un choix limité et des produits de qualité apparemment moyenne. À ne pas répéter.

Du coup la nuit est tout à fait tombée lorsque je sors du magasin, et j'aurai quelques difficultés à me démêler des petites rues entourant le port d'Aigion. Lorsque enfin j'arrive au bord de l'eau et coupe le contact, c'est pour constater que le gros navire de croisière ancré à proximité produit un ronflement continu et fatiguant… Autre repérage sur la carte d'une plage à 8 km, celle d'Akolis en bordure de Rododaphni. Pas de place pratique au bord de l'eau, je me rabats sur une rue perpendiculaire juste en arrière où je stationne bien à plat pour passer une soirée déjà bien entamée et surtout une nuit tranquille. Transfert des photos, écriture du carnet et souper… coucher à minuit et demi.


58 301 Mercredi 25 janvier 2023 : de SYMPOLITEIA (Paralia Akolis) à PATRAS (45 km) (1 955 pas)

De-Sympoliteia-a-Patras
De Paralia Akolis à Patras

Sympoliteia-bivouac-devant-la-plage-d'Akolis
Sympoliteia : bivouac devant la plage d'Akolis
Ciel plombé uniformément gris ce matin au lever à 8:30. Quelques gouttes perlent encore sur les fenêtres, et ce n'est pas fini, selon la météo. Cela n'est guère mieux en France où il fait froid (1° à Lyon et 4° à Vence !). Où vais-je pouvoir me diriger en espérant à nouveau «frapper le beau temps » ?

Plage-d'Akolis à Sympoliteia
Sympoliteia : la plage d'Akolis

Quoiqu'il en soit ce sera d'abord Patras pour y visiter le Musée archéologique qui, semble-t-il, vaut le coup, puis chercher éventuellement un passage maritime pour l'Italie du Sud.

Je commence par déjeuner et me doucher puis, relativement en forme, rejoins l'ancienne route nationale - parallèle à l'autoroute payante - qui me fait parcourir les 36 km restant jusqu'au musée. En passant devant un Lidl de banlieue, bref arrêt pour quérir quelques produits frais et des desserts dont je suis en manque.
Patra-Musee-archeologique-facade
Sous la pluie installée aujourd'hui, la longue façade du Musée archéologique de Patras; les gros blocs de pierre empilés rappellent les murs cyclopéens des citadelles mycéniennes


Une des grande aires ouvertes du musée
Une des grande aires ouvertes du musée
Commençant donc la visite passé 11:00, il me faudra plus de deux bonnes heures pour en parcourir les grandes salles parfaitement présentées - le bâtiment semble tout neuf, avec de vastes espaces dégagés et des éclairages haut placés qui, pour une fois, font peu de reflets sur les vitrines pleines grandeur intégrées dans les murs.

À part quelques spots brûlés, rien à redire. La somme d'informations reliées essentiellement à l'histoire de Patras et de sa région complète la perception que je m'en suis bâtie depuis maintenant plus d'un mois, avec évidemment plusieurs aspects redondants. Quant aux objets (dont de très nombreuses céramiques), là encore je retrouve des modèles connus, mais les variations de couleurs et de formes maintiennent l'intérêt de la découverte.

En fait j'apprendrai essentiellement que Patras fut longtemps une petite ville sans grande importance, jusqu'à ce que l'anéantissement de la métropole régionale Corinthe par les Romains en 146 av. J-C la propulse en tête des cités commerçantes du monde gréco-romain, constituant une plaque tournante incontournable entre l'est et l'ouest de la Méditerranée. D'où une richesse considérable, et le développement architectural, urbanistique et culturel qui s'ensuivent, et dont on a retrouvé de nombreux vestiges sous la ville actuelle. Après les présentations de trouvailles remontant au néolithique et à l'époque mycénienne, c'est surtout la période et les artéfacts romains (statues, joaillerie, verreries entre autres) qui prennent la plus grande place dans le musée.

LES MYCÉNIENS


Les Mycéniens ont rendu gloire à la toute dernière partie de la préhistoire grecque. Ils sont apparus sous les feux de la rampe de la culture grecque au début du XVIIe siècle avant J.-C., alors que leur civilisation s'est achevée vers 1050 J.-C., voire un peu plus tard. Leur langue, leurs coutumes et leurs mœurs étaient grecques, tandis que l'héritage qu'ils ont laissé au fil des siècles est clairement reconnaissable dans notre vie quotidienne d'aujourd'hui.

Ils ont développé des structures sociales et administratives, étaient de grands guerriers et dominaient la mer, surveillant toute la Méditerranée orientale et menant un commerce à grande échelle. Ils croyaient en l'au-delà, l'art et l'artisanat étaient florissants et ils utilisaient l'écriture à des fins bureaucratiques.

L'homme était au centre de leur vision du monde et leurs dieux avaient une apparence humaine, une idée qui n'a jamais été abandonnée dans le monde grec antique et qui a atteint son apogée à l'époque historique avec l'évolution de la civilisation classique. Aujourd'hui, il est clair que les fondements de la culture grecque sont profondément enracinés dans la période mycénienne.

Les Mycéniens d’Achaïe se trouvaient à l'extrémité occidentale du monde mycénien et faisaient partie de sa périphérie. Dans cette partie de la Grèce, ils ont développé une civilisation remarquable avec des caractéristiques locales particulières. Elle a atteint son plus haut niveau de développement au cours des XIIe et XIe siècles avant J.-C., ce qui n'implique pas un déclin significatif de la région d'Achaïe au cours de la longue période mycénienne.

Il est peut-être important qu'Homère nomme ses héros "Achaioi", car la civilisation mycénienne en Achaïe occidentale a survécu plus longtemps (jusqu'à environ 1 000 av. J.-C.) que dans n'importe quelle autre région de Grèce. C'est donc en Achaïe que le rideau de la préhistoire grecque est tombé, ce qui explique probablement l'absence de cette région dans les poèmes homériques et la perte de prestige qu'elle a connue plus tard dans l'histoire

L'ACHAÏE ANTIQUE


Les cités mycéniennes de l'Achïie

ÉTABLISSEMENTS MYCÉNIENS de L'ACHAÏE


A Katarraktis, Fares, quelques maisons datent de la fin de la période hellénique moyenne. La région a été occupée jusqu'à la période mycénienne tardive (fin XVIIIe - début XVIIe siècle av. J.-C.), comprenant 4 colonies montagneuses, qui contrôlaient les routes principales de l'époque.

Le site le plus connu se trouve à Teichos Dymaion et est entouré de fortifications cyclopéennes de la période mycénienne. Sur le même site, des strates plus profondes attestent d'une occupation antérieure et couvrent chronologiquement l'ensemble de l'âge du bronze.

Un tableau similaire peut être observé à Pagona, Patras, tandis que dans la région autour de Patras, d'autres établissements ont été localisés à Voudeni, Petroto et Ortos, Rion. À Patras même, il y a probablement un petit établissement sous le Kastro, tandis que des découvertes mycéniennes ont également été retrouvées à l'Odeion. Cette image est représentative de l'habitat dispersé dans de petits établissements locaux, que l'on trouve dans toute l'Achaïe occidentale.

Le site mycénien de Chalandritsa fournit, pour l'instant, les informations les plus importantes, car il est le mieux étudié de tous. Il date du début du XIIe siècle avant J.-C. et a été abandonné au milieu du XIe siècle avant J.-C., comme tous les établissements connus dans la région. L'établissement mycénien de Voudeni a survécu quelques décennies de plus, constituant le dernier bastion de la préhistoire achéenne.


LA PÉRIODE MYCÉNIENNE

Au début de la période mycénienne (début du XVIIe siècle av. J.-C.), l'Achaïe occidentale présente les caractéristiques culturelles propres aux rives occidentales du Péloponnèse. A la fin du XVe siècle avant J.-C., cependant, elle commence à développer sa propre identité, qui apparaît plus clairement peu après la destruction des principaux centres palatiaux (fin du XIIIe siècle - début du XIIe siècle avant J.-C.). À la fin du XIe siècle avant J.-C., la région avait atteint le plus haut niveau de développement de sa longue histoire.

Notre connaissance de l'Achaïe mycénienne repose sur les fouilles de cimetières de l'époque et, dans une moindre mesure, sur les sites d'habitation, car, jusqu'à présent, peu d'établissements ont été retracés et encore moins fouillés. Par conséquent, de nombreuses données cruciales pour la reconstitution d'un établissement mycénien manquent et des questions fondamentales restent sans réponse. Cependant, les découvertes archéologiques nous permettent de nous faire une idée précise des habitants de la région, de leurs activités et de leurs occupations.

La mer a eu une grande influence sur la culture locale, et la situation stratégique idéale a permis de contrôler les routes maritimes à travers la mer Ionienne jusqu'à l'Adriatique et l'Italie, où elles rencontraient les routes commerciales terrestres en provenance d'Europe centrale. Les Achéens jouissaient d'un rôle avantageux dans le commerce maritime, qui était de grande envergure. La sécurité de leurs côtes assurait leur rôle de lien commercial, de sorte qu'ils n'avaient pas à subir de longs voyages en mer. Ils profitaient ainsi largement, et sans effort excessif, des navires de commerce qui naviguaient à proximité. Outre le profit économique, le contact avec d'autres régions du monde mycénien et avec des cultures étrangères revêtait également une grande importance ; un contact qui n'était pas seulement à sens unique, mais qui s'avérait mutuellement bénéfique.



LA POTERIE MYCÉNIENNE

Poteries
La diversité des formes prises par les créations des potiers mycéniens
La poterie mycénienne était, pour l'essentiel, fabriquée sur le tour du potier et décorée de motifs variés, le plus souvent linéaires et stylisés, rarement picturaux. Elle était de très haute qualité, fruit de l'expérimentation, de l'expérience et de la familiarité avec la production de produits céramiques, qui était un travail spécialisé.

Des récipients de formes et de tailles très diverses répondaient aux besoins quotidiens de la maisonnée mycénienne. Ces récipients ont changé et évolué au cours des siècles ; certaines formes ont disparu, tandis que de nouvelles formes apparaissaient de temps à autre, probablement en fonction de nouvelles habitudes et de nouveaux besoins.

Ces récipients avaient des fonctions diverses. Ils servaient à l'alimentation et à la cuisson, au  transport et au stockage de produits, et en particulier pour les soins personnels et les cosmétiques...

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11. Petite jarre à étrier, utilisée pour conserver, mélanger et transporter des liquides (huile, vin, onguents). Teichos Dymaion, période mycénienne (vers le XIIe siècles av. J.-C.).

12. Alabastron de forme carrée (peut-être utilisé pour conserver le parfum). Des traces de brûlure sont visibles sur sa surface, causées lors de la première destruction de l'établissement mycénien. Teichos Dymaion, Période mycénienne (début du XIIe siècle av. J.-C.).

13. Bol profond avec une spirale décorative (bol à soupe ou récipient à boire). Teichos Dymaion, période mycénienne (fin XIIIe ou début XIIe siècle av. J.-C.).

14. Cruche à anse haute ou louche (récipient pour puiser et verser des liquides, peut-être aussi un récipient à boire). Teichos Dymaion, début de la période helladique (IIIe millénaire av. J.-C.).

15. Kylix à deux anses et bol conique (récipient à boire). Des traces de brûlure sont visibles sur sa surface, causées lors de la deuxième destruction de la colonie mycénienne. Teichos Dymaion. Période mycénienne (milieu du XIe siècle av. J.-C.).


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Pyxide cylindrique avec couvercle (boîte à bijoux).
Voudeni, période mycénienne (fin du XVe-XIVe siècle av. J.-C.).

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Kylix (vase pour boire) avec deux hautes poignées, plaqué étain, Il est probablement importé. Voudeni, période mycénienne (début XIVe av. J-C.)


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Larnax funéraire mycénien, XIIIe s. av. J-C.

Larnax funéraire (asaminthos) en terre cuite qui ressemble à son équivalent minoen, mais qui en diffère par ses deux anses au lieu de quatre. La décoration avec une pieuvre sur la surface extérieure et des poissons à l'intérieur est de style minoen. Il a été trouvé dans le cimetière de Voudeni et a été utilisé comme récipient pour une sépulture. Le bord est percé d'une rangée de petits trous. Des attaches en plomb y étaient placées pour maintenir la couverture en cuir ou en textile. Il s'agit d'une découverte extrêmement rare en Grèce continentale. Période mycénienne (XIIIe siècle avant J.-C.).

Larnax-funeraire-13e-s.-av.-JC-mycenien


-Grand-krater-mycenien-a-poignees-horizontales-XIe-s.-av-J-C
Grand krater mycénien à poignées horizontales, utilisé pour le transport et la conservation de produits liquides et solides. Fabriqué par l'atelier de Voudeni, c'est l'un des plus grands récipients trouvés jusqu'à présent en Achaïe.

Il est décoré d'une scène picturale d'animaux sauvages carnivores dans le style Silhouette, qui a fait son apparition dans le nord-ouest du Péloponnèse. Une peinture blanche épaisse a été utilisée pour représenter les détails des corps sombres des animaux. On pense que la scène représente une partie de la chasse, qui aurait eu lieu pendant les funérailles, en l'honneur du défunt. Le récipient accompagnait le corps jusqu'au cimetière et était placé comme marqueur sur la tombe.


Voudeni, période mycénienne (première moitié du XIe siècle av. J.-C.).

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Askoi en forme de canards. Mycéniens, XIIe - XIe-s. av. J-C.


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Grande jarre mycénienne à 4 anses (XIe s. av. J-C)

Grande jarre mycénienne à quatre anses, utilisée pour le transport et la conservation de liquides (huile, vin, eau, etc.). Elle porte une scène picturale avec des oiseaux qui sont rendus dans une combinaison unique des motifs décoratifs achéens les plus populaires, des demi-cercles frangés, auxquels les détails des oiseaux ont été ajoutés. Le récipient a été fabriqué dans l'atelier de Voudeni, dont les produits étaient distribués dans toute la région de l'Achaïe, de la Grèce centrale (Thermos, Delphes, Elateia), du nord-est du Péloponnèse (Corinthe, Argolide) et d'Elis, vers la fin de la période mycénienne. Voudeni, période mycénienne (première moitié du XIe siècle av. J.-C.).

Joallerie mycénienne

Colliers-et-diademe

Collier en or avec des perles en forme de fleur de papyrus. Voudeni, période mycénienne (fin XVe-XIVe siècle av. J.-C.).

Collier ou diadème en or. Il se compose de plaques décorées d'une paire de nautiles reliés à leur base. Voudeni, période mycénienne (fin XVe-XIIIe s. av. J-C).


Colliers mycéniens
Colliers mycéniens
Collier de perles en pâte de verre de couleur jaune, de forme biconique et striée. La perle centrale est plus grande et servait de pendentif. Voudeni, période mycénienne (fin du XVe-XIVe siècle av. J.-C.).

Collier de perles de cornaline. La plupart des perles ont une forme d'anneau irrégulier, tandis que dans la partie centrale se trouvent des perles en forme d'amande et des perles sphériques et une perle cylindrique. Voudeni, période mycénienne (fin XVe-XIVe siècle av. J.-C.).

Collier de perles rondes en faïence bleue. Voudeni, période mycénienne (fin XVe-XIVe siècle av. J.-C.).

Collier ou diadème pour la tête composé de plaques de pâte de verre bleue. Chacune d'entre elles a des bords percés pour la suspension et est décorée d'une rosette en relief. Voudeni, période mycénienne (fin XVe - première moitié XIIe siècle av. J.-C.).

Collier en or composé de plaques à décor en relief de feuilles de lierre. Mitopolis, période mycénienne (fin XVe-XIIIe siècle av. J.-C.).

PÉRIODE GÉOMÉTRIQUE

La poterie géométrique achéenne poursuit la tradition de la période mycénienne tardive et sub-mycénienne, tout en acquérant la simplicité et l'austérité de la nouvelle époque (nouvelles formes de vases, ornements linéaires et géométriques schématisés). La variété des types de récipients, les motifs décoratifs clairs réalisés à l'aide de compas, et surtout les particularités locales, constituent les éléments caractéristiques de la poterie géométrique achéenne.

Kantharos-(verre-a-boire).-Drepano,-debut-Periode-Geometrique-(850-800-av.JC.)
Kantharos (verre à boire). Drepano, début de la Période Géométrique (850-800 av. J-C.)


PÉRIODE ARCHAÏQUE-CLASSIQUE

Pendant les périodes archaïque et classique, la production de poterie a abandonné les motifs linéaires du style géométrique et la décoration s'est concentrée sur la représentation de la figure humaine à travers des sujets provenant principalement du monde des dieux et des héros. Les représentations à figures noires et à figures rouges représentent des scènes mythologiques et de dévotion, ainsi que des sujets liés à l'utilité des récipients. À la même époque, la poterie simple à glaçure noire s'est développée.

Alabastron et kylix
3 Alabastron de type Bulas à glaçure noire (flacon à parfum). Patras, période classique (fin du Ve siècle av. J.-C.). 4. Alabastron (flacon à parfum) à noyau de verre ; 5. Alabastron d'après un exemple en argile. Patras, Période classique (fin du IVe siècle av. J.-C.).  6. Kylix (récipient à boire) de type Olympia à glaçure noire, avec un décor imprimé à l'intérieur. Patras, période classique (IVe siècle av. J.-C.).
Visage
Fragment de la lèvre et de l'anse d'un krater à colonne (récipient pour mélanger des liquides) montrant la tête d'un homme barbu. Kato Achaea, période archaïque (milieu du VIe siècle av. J.-C.).

Torse d'Hercule au-repos - copie romaine d'après
                  Lysippe IVe-s.-av.-J-C.)
Torse d'Hercule au repos (type Farnèse) - copie romaine en marbre d'après Lysippe (IVe s av. J-C). Part  de la décoration d'une villa romaine de Patras

Le héros est représenté épuisé au terme de ses douze travaux, appuyé sur sa massue, recouverte de la peau du lion de Némée. Derrière son dos, il aurait tenu dans sa main droite les pommes des Hespérides. Copie romaine d'une sculpture réalisée par Lyssippos (seconde moitié du IVe siècle av. J.-C.). Ce type de sculpture d'Hercule (Hercule Farnèse) doit son nom à une autre copie romaine réalisée par le sculpteur athénien Glykon qui, après sa découverte en 1545/6 dans les thermes de Caracalla, a été installée dans la cour du palais Farnèse à Rome.
Torse-d'un-jeune-homme-(Apollon?)-copie-romaine-d'un-original-grec-1er-s.-av.-JC.
Torse d'un jeune homme (Apollon?)  Partie de la décoration d'une villa romaine (Patras). Marbre.

Le jeune homme porte un bandeau sur la tête. Sa main gauche (aujourd'hui perdue) repose sur sa fesse gauche. Son corps est tordu dans la direction opposée à celle de sa tête, créant ainsi une courbe en forme de S. Sur le côté de sa jambe droite, à hauteur du genou, se trouve un morceau de marbre restant, probablement utilisé pour soutenir la sculpture. Copie romaine d'un original grec (milieu du 1er siècle avant J.-C.)



Cybele-assise-sur-un-trone-Patra-Epoque-hellenistique
Cybèle assise sur un trône Patras - Époque hellénistique
Lagynos à corps biconique (récipient à verser le
                  vin) fin IIe déb. 1er s. av. J-C)
Lagynos à corps biconique (récipient à verser le vin)
(fin IIe - début 1er s. av. J-C)

Dyonisos-avec-un-Satyre-et-une-panthere-Periode-romaine
Dionysos accompagné d'un Satyre et d'une panthère - Période romaine
Dyonisos
Dionysos et le Satyre - détail



L'ÉPOQUE ROMAINE

Villa urbana

La maison romaine typique s'organisait autour d'une cour (atrium), située près de l'entrée, et d'une colonnade (peristylion), située à l'arrière de la maison.

Une luxueuse maison de ville datant du 1er siècle après J.-C. a été découverte dans la rue Germanou, à Patras, avec des pièces autour de la cour en bon état de conservation. L'atrium et l'une des pièces ont été reconstruits et sont présentés ici.

Les pièces principales de la maison étaient disposées autour de l'atrium ou de la cour (à l'avant). Celle-ci était couverte, mais la majeure partie du toit était ouverte sur le ciel, ce qui permettait l'entrée d'air frais, nécessaire à la ventilation des pièces environnantes. L'eau de pluie était recueillie dans un réservoir revêtu de plaques de marbre (impluvium) et était évacuée par le système de drainage. Au fond de l'atrium se trouve l'une des pièces principales de la maison. Elle se trouve à un niveau plus élevé et son utilisation n'est pas certaine. Il s'agissait probablement de la salle à manger ou d'une salle de réception. Sur le mur, une partie d'une peinture murale décorée de motifs géométriques a été conservée. Des motifs géométriques similaires apparaissent également sur les sols en mosaïque et étaient courants dans les maisons luxueuses de la Patras romaine.

Villa romaone
Atrium de la maison romaine de la rue Germanou (1er s. ap. J-C)


Luxueuse salle-de-bain privée dans une villa romaine
Luxueuse salle-de-bain privée dans une villa romaine du 1er s. ap. J-C.


LE VERRE

Panneau-décoratif-polygonal-en-verre-et-ivoire-1er-2e.s.ap.-JC
Panneau de verre polygonal, composé d'un cadre d'ivoire en forme de nid d'abeille avec des intersections trapézoïdales, recouvert d'un verre opaque bleu et blanc. Élément décoratif d'une maison, il était probablement placé dans l'encadrement d'une fenêtre ou d'une porte d'une maison. Patras, période romaine (1er-IIe siècle av. J.-C.).


FABRICATION D’OBJETS EN VERRE

Les récipients et objets en verre sont apparus pour la première fois pendant la période préhistorique au Moyen-Orient et en Égypte. L'utilisation de moules pour leur fabrication est attestée depuis cette époque, et cette méthode a prédominé à l'époque hellénistique, lorsque les récipients en verre étaient des objets de luxe appréciés des riches.

La procédure de fabrication d'objets en verre dans un moule était simple dans sa conception et son application. Le verre en poudre ou concassé était placé dans un moule ouvert ou fermé fait d'un matériau bon marché, puis placé dans le four où le verre fondait et remplissait la cavité du moule.

Le soufflage du verre est apparu au cours du 1er siècle avant J.-C. et a permis de fabriquer des objets en verre. Il permettait aux verriers d'utiliser des outils simples et élémentaires, tout en leur offrant de multiples possibilités de forme, de taille et de décoration. Une boule de verre fondu était fixé à l'extrémité d'une tige métallique creuse. L'artisan soufflait à travers la tige, formant ainsi une bulle de verre. Pour obtenir la forme désirée, le souffleur de verre devait utiliser habilement une série d'outils ou faire tourner le récipient en cours de fabrication sur une surface plane. La dernière étape consistait à chauffer à nouveau le récipient dans le feu afin de façonner la lèvre et les anses.

Le verre soufflé dans un moule est une combinaison de verre soufflé et de verre coulé. La procédure commence comme décrit ci-dessus, mais la forme et la décoration sont créées lorsque le récipient est soufflé dans un moule ou enfermé dans un moule.

Les premiers récipients en verre de la région de Patras datent de l'époque classique (Ve-IVe siècles avant J.-C.) et sont très rares, ce qui indique qu'il s'agissait d'objets luxueux et rares. Il en a été ainsi jusqu'à la seconde moitié du Ier siècle avant J.-C., lorsque l'invention de la technique du soufflage du verre a entraîné une augmentation spectaculaire de la production. Le verre, coloré ou transparent, était plus désirable que l'argile et tout aussi impressionnant que les métaux, et sa demande était donc garantie. La facilité de la production de masse a rendu les récipients en verre abordables et ils ont été traités comme des objets d'usage quotidien.

Patras possède l'une des plus grandes collections de récipients romains en verre, qui se distingue non seulement par son grand nombre de récipients complets, mais aussi par leur grande variété de formes. La plupart d'entre eux ont été trouvés dans les deux grands cimetières du début et du milieu de l'époque impériale de la ville antique et datent principalement des Ier et IIe siècles après J.-C., lorsque la ville était à son apogée, et plus rarement des IIIe et IVe siècles après J.-C. La majeure partie de la collection comprend des récipients fermés et de petite taille, qui sont liés aux coutumes et croyances funéraires. Les récipients domestiques ouverts utilisés dans les maisons, tels que les bouteilles, les assiettes, les tasses et les bols ou bassins, ne représentent qu'une petite partie de la collection.

Amphore-en-verre-4e-s.-ap.-JC
Amphore en verre (IVe s. ap. J-C)

Verrerie

verrerie


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Amphore en verre avec couvercle (récipient pour le transport et le stockage de produits liquides et solides) Période romaine (Ier-IIe-s. ap. J-C)
Unguentaria-en-verre-transparent,-en-forme-de-chandelier-Patras,






                  IIe-s. ap. J-C.
Unguentaria en verre transparent, en forme de chandelier(Patras, IIe s. ap. J-C)

Recioients-en-forme-d'oiseau-en-verre-transparent-colore-Patras,-periode-romaine-(1er-s.-ap.J-C
Récipients en forme d'oiseaux en verre transparent coloré - Patras, période romaine (1er s. ap. J-C)

Unguentaria-globulaires-en-verre-de-diverses-couleurs---Patras,-romain-1e.s.ap.J
Unguentaria globulaires en verre de diverses couleurs - Patras, époque romaine (Ier. s. ap. J-C)

TÊte d'homme romain,-3e-s.ap.J-C
Tête d'homme romain, 3e s.ap. J-C
Buste-de-femme-epoque-romaine-27-av.-J.-C.-14-ap.-J.-C
Buste de femme d'époque romaine (27 av. J.-C.- 4 ap. J.-C)

Seule limite à mon appréciation de ce très beau musée : la température. En effet le temps s'est considérablement dégradé depuis mon lever, il pleut maintenant de façon continue et les grondements de l'orage retentissent de temps à autre. Du coup il fait froid, et le musée n'est pas chauffé… Je résiste un bon moment, mais finirai par passer assez vite la dernière grande salle consacrée aux trouvailles - fort riches - faites dans les différents cimetières de la ville tout en y observant des bijoux remarquables comme ce collier :

Collier en or consistant-en une plaque courbée en
                arc auquel sont attachés des disques décorés d'une tête
                de Méduse et de têtes de femmes (150-125 av. J.-C.)
Collier en or consistant-en une plaque courbée en arc auquel sont attachés
des disques décorés d'une tête de Méduse et de têtes de femmes (150-125 av. J.-C.)
 
...et je me hâterai de regagner la chaleur de l'Exsis que je peux chauffer à ma guise. Je commence par me préparer un lunch chaud (poêlée de confit de canard dans lequel je fais sauter un verre de petits macaronis…) avant de conclure sur salade, fromage et un tiramisu ramassé ce matin. Café, me voilà d'attaque pour passer à la suite de la journée, d'autant plus qu'un gardien vient me signifier de quitter le parking, l'heure de la fermeture approchant (il est déjà 15:15).

Il me faut maintenant prendre la décision du chemin à prendre pour rentrer en Italie. Le carburant pour remonter jusqu'à Igoumenitsa me coûterait au minimum 50 €, et ce détour exigerait près d'une journée de déplacement. En revanche  le passage direct de Patras à Bari me permettrait de partir dès aujourd'hui en m'épargnant et cette dépense et ce trajet peu intéressant sous la pluie, pour être dès demain matin en Italie. Certes le séjour sur le ferry est plus long (16 heures depuis Patras au lieu de 8 heures depuis Igoumenitsa) mais comme j'envisage de les passer sans sortir de l'Exsis et si possible en open deck, et qu'une bonne partie sera de nuit - donc en sommeil - je m'estime gagnant. 

Je me dirige donc aussitôt vers le quai où se trouvent les bureaux des compagnies maritimes, m'y gare en double file et vais rapidement négocier mon passage. Je l'obtiendrai pour 147 €, guère plus que les 131 € de l'aller mais pour une durée double ! Je repars satisfait pour gagner immédiatement le quai du nouveau port, 4 kilomètres plus au sud, où m'attend le Superfast I qui doit partir à 17:30. Monique me rejoint alors pour me demander  de photographier le contenu de son armoire de toilette, histoire de se procurer en hors taxe les produits manquants. J'embarquerai bientôt, sur le pont extérieur mais abrité par une superstructure du navire, ce qui fait bien mon affaire car la fente dans le grand lanterneau du toit fuit un peu… Fermant tous les stores et barrant les portes, je m'installe confortablement pour mettre à jour mon carnet de bord puis travailler sur les très nombreuses photos de ce voyage qui s'achève et qu'il va falloir élaguer, recadrer, etc.

Sur-le-ferry-pour-Bari-en-open-deck.
Sur le ferry pour Bari en open-deck, entouré de gros camions

À 17:50 je sens le plancher bouger sous mes pieds et mes murs marquer un léger tangage : nous gagnons la pleine mer pour ces presque 16 heures de traversée, arrivée prévue demain matin à 9:00 heure locale.


58 346 Jeudi 26 janvier 2023 : de PATRAS à BARI (0 km, mais plus de 15 h de traversée...)

Je me suis couché vers minuit, après avoir bien avancé ma mise au point des photos du musée de Patras. La pluie a duré longtemps, si bien que j'ai dû colmater avec du ruban d'aluminium la fente du grand lanterneau qui laissait passer quelques gouttes : une réparation ou un remplacement auquel je ne pourrai longtemps sursoir… Sommeil passable, n'était-ce le bruit continu car je crois être placé près de la sortie du système de ventilation du bateau, assez puissant et bruyant, merci ! Mais comme il est régulier et continu, j'ai fini par m'endormir - et me rendormir à deux reprises - pour me réveiller ce matin à 6:30 en bonne forme (en fait il est 7:30 puisque qu'on a changé de fuseau horaire). Le ciel semble clair si ce n'est ensoleillé (je ne vois pas grand chose, encadré par deux énormes camions), en tout cas la pluie a cessé. J'ai pris ma douche et mon déjeuner, me reste à décider où je vais aller en débarquant d'ici une heure.


Suite : 2023-01 Italie

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