Canal de Corinthe : tablier du pont submersible de Posidonia |
Je finis par abandonner ce site magnifique pour reprendre la direction sud, destination le site archéologique de l'Ancienne Corinthe, pour reconnaissance avant la visite prévue demain matin. J'emprunte à nouveau la petite route panoramique jusqu'à traverser Loutraki, puis le GPS me fait passer sur la rive sud du canal par le Pont de Posidonia qui a la particularité de s'enfoncer sous l'eau pour laisser passer les navire transitant dans le canal. Quelques photos de cet autre curiosité et de l'autre point de vue sur la canal, puis un lacis de petites routes me fait éviter le centre de Corinthe, sur la côte, pour me rapprocher de la cité antique au bas des pentes à pic de l'Acrocorinthe, imposante. |
Je suis bientôt sur le stationnement du parc archéologique de l'Antique Corinthe, et peux apercevoir derrière les grilles qui l'entourent les fameuses colonnes du temple d'Apollon, avec pour toile de fond la masse écrasante de l'Acrocorinthe. | Antique Corinthe : le temple d'Apollon et l'Acrocorinthe |
Exsis au bivouac devant la première porte de l'Acrocorinthe |
Comme le soleil commence à descendre sans que l'environnement autour de moi suscite aucun enthousiasme - on devient difficile - je décide de monter jusqu'au stationnement de l'Acrocorinthe à 3,4 km au dessus de moi. La petite route grimpe de plus en plus rudement, jusqu'à l'espace plat attendu au pied de la première porte où je pourrai poser mon bivouac. |
Vue superlative sur le Golfe de Corinthe, mais aussi sur les murailles et portes successives protégeant l'accès à la forteresse. Ici encore l'histoire se répète : occupation antique, puis byzantine, franque, ottomane… La pierre dore sous le soleil du soir, j'aperçois au loin le cap Melagavi où j'étais ce matin… | À l'entrée de l'Acrocorinthe, panorama sur le Golfe et le Cap Melagavi au loin. |
Bivouac devant la 1ère porte de la forteresse de l'Acrocorinthe |
Ciel couvert ce matin au lever à 8:00, et petit vent frais qui n'a pas cessé de la nuit, sans me déranger pour autant. Je démarre tranquillement après avoir réchauffé l'habitacle pour prendre ma douche, puis déjeuner. Enfin, vers 10:00 je me lance dans l'excursion projetée, enfilant ma doudoune sur mon polar pour me protéger du vent et, qui sait, d'une possible averse car le ciel semble très variable. |
En passant la 1ere porte de l'Acrocorinthe |
En montant vers la 2ème porte |
Brève description du château
Le château occupe tout le plateau de la colline escarpée; les murs des fortifications, de près de 3 000 mètres de long, entourent le front rocheux de la colline. L'accès principal se fait par le côté ouest, plus régulier. Ce côté vulnérable est protégé par un fossé et trois puissants murs de fortification (n° 1, 2, 3) avec trois portes principales consécutives. Il y a également quatre portes de poterne, deux sur le côté nord (4, 5), une à l'est (6) et une au sud-est (7). L'habitat médiéval et post-médiéval à l'intérieur du château s'est développé dans la zone plus plane de l'ouest et comprend des maisons, des églises, des mosquées, des bâtiments militaires, des fontaines et des bains. Du côté sud-ouest, une solide tour protégée par une enceinte séparée (8) contrôlait l'intérieur du château et la vallée de l'entrée au sud. Un temple d'Aphrodite du Ve ou IVe s. av. J.-C. (9), situé sur le point culminant de la colline, a été remplacé par une église chrétienne au Ve ou VIe s. J.-C. et plus tard par un sanctuaire islamique. |
Deuxième porte de l'Acrocorinthe |
LA 2ÈME PORTE
Trois lignes de fortification protègent le côté ouest du château. plus régulier et plus accessible. La deuxième ligne de fortification comprend une puissante section nord qui protège la pente douce, la porte et sa tour, et une section sud qui escalade le rocher escarpé. Ses extrémités rejoignent la troisième ligne de fortification qui enferme une vaste zone d'environ 10 000 mètres carrés, habitée pendant une grande partie de l'époque médiévale jusqu'au début de l'époque moderne. La deuxième porte est une structure en forme de tour à deux étages, avec une entrée voutée et plusieurs phases de construction. La phase la plus ancienne présente une maçonnerie polygonale de l'époque antique incorporée à la maçonnerie byzantine. Le cœur de la porte à l'exception de sa façade sud date de la période byzantine moyenne (IXe - XIIe s. ap. J-C) Le deuxième étage a un plan carré et un plafond voûté, et appartient à la phase byzantine moyenne (à l'exception du mur sud). Des fragments de peintures murales suggèrent que cette pièce était soit la résidence d'un fonctionnaire soit une chapelle . |
La 3ème porte encadrée de ses deux tours, celle de droite remonte à l'Antiquité avec ses blocs cyclopéens |
Sous la 3ème porte ou porte C |
Je commence donc le long parcours qui m'entrainera d'abord vers l'est et les batteries pointées sur la route d'accès venant de l'antique Corinthe à mes pieds, et sur l'isthme un peu plus loin. | La route d'accès depuis les batteries du nord de la citadelle |
Acrocorinthe : église St-Demetrios (9) |
Acrocorinthe : dans la nef de la minuscule église St-Demetrios |
Mosquée (12) depuis le chemin |
Mirhab de la Mosquée (12) |
Bains ottomans (hammam) (6) |
J'aperçois aussi quelques autres bâtiments ottomans en revenant vers le centre du site (fontaine et surtout petit hammam assez bien conservé) puis je prends un autre sentier, cette fois un vrai lit de torrent, qui grimpe jusque vers la Tour Franque dominant tout la forteresse et en constituant l'acropole. |
La Tour Franque de l'Acrocorinthe, donjon de la citadelle |
LA
TOUR FRANQUE La tour sud-ouest (dite Franque), située à environ 530 mètres au-dessus du niveau de la mer, fait partie de l'enceinte fortifiée dans le sud-ouest de l'Acrocorinthe et surveille la quasi-totalité de la zone intérieure du château et au-delà, au sud de la colline. Le surnom de "franque" sous lequel elle est connue, résulte d'une référence dans la Version aragonaise de la Chronique de la Morée, selon laquelle, au milieu du XIIe siècle, le prince Guillaume de Villehardouin, souverain d'Achaïe (1246-1278) répara le château de l'Acrocorinthe et y construisit un palais. En fait elle fut à peu près totalement reconstruite par les Ottomans. La tour est de forme rectangulaire et repose sur une plate-forme allongée. Elle est composée de : a. une citerne souterraine couverte par une voute en berceau. dont la partie orientale est conservée, b. une zone principale couverte par deux voutes en berceau construites dans le sens nord-sud. soutenues par une voute transversale avec des pilastres verticaux, et c) un toit en terrasse. |
Les fondations du petit temple carré sont assez dégagées pour qu'on en devine la forme, et quelques grosse pierres où se trouve encore la trace du ciseau du maçon gisent alentour, témoignant de sa ruine complète. L'endroit a été dégagé depuis notre passage en 1989, puisqu'il n'était alors marqué que par un tronçon de colonne en béton. | Tout en haut de l'Acrocorinthe, les vestiges du Temple d'Artémis |
En descendant du temple d'Artémis, la Fontaine Peirene sous les ruines de sa caserne |
Dans la Fontaine Peirene le réservoir |
La 2eme porte tout en bas de la Tour Franque |
Ensuite, content d'avoir mené à bien cette expédition "demandante" sans trop souffrir (8 120 pas, 200 m de dénivelé) c'est la descente, le passage à rebours des trois portes pour retrouver mon petit Exsis aperçu tout en bas depuis la terrasse de la Tour Franque. |
Fantômes du passé dans la cour du musée de l'Ancienne Corinthe |
Tête de cheval dans la cour du musée |
Musée de l'Ancienne Corinthe : kouroi de Klenia |
Musée de l'Ancienne Corinthe : kouroi de Klenia de dos |
LES CÉLÈBRES KOUROI DE
KLENIA En 2010, deux
Kouroi ont été confisqués à des trafiquants
d'antiquités dans le village moderne de Klenia,
à Corinthe. Les excavateurs illégaux ont montré
le site où ils avaient trouvé les statues, et
l'Ephorat des Antiquités de Corinthe a
immédiatement lancé une recherche archéologique
dans la région. Les fouilles ont permis de
mettre au jour les pièces manquantes des Kouroi,
ainsi qu'un vaste cimetière.
Les statues sont datées de 530 - 520 av. J.-C. Elles sont en marbre de Paros et ont été placées l'une à côté de l'autre à un endroit visible du cimetière. Un tumulus bas recouvrait deux sarcophages en calcaire de Poros, partageant la même fosse. Ils contenaient les ossements de deux hommes. L'analyse dentaire a montré que les deux jeunes hommes étaient morts vers l'âge de 35 ans. Les Kouroi jumeaux constituent le seul groupe de statues funéraires archaïques découvert dans l'aire helladique. Les statues représentant des hommes nus debout sont appelées "Kouroi". Les Kouroi symbolisent la jeunesse, la force et la beauté. Ils ont les épaules larges et leurs mains reposent sur leurs cuisses. Une jambe se déplace légèrement vers l'avant. Les Kouroi n'étaient pas des statues de culte. Ils étaient généralement dédiés par les familles aristocratiques dans les sanctuaires. Parfois, elles étaient également placées sur les tombes, afin de commémorer les morts. Ce type de statue était très populaire en Grèce entre le VIIe et le Ve siècle av. J-C. |
Musée de l'Ancienne Corinthe : zoom sur les kouroi de Klenia |
Musée de l'Ancienne Corinthe : Statuette en marbre du dieu Asclepios |
La statuette en
marbre d'Asclepios exposée fait partie d'un groupe
de statuettes de petite taille trouvées dans la
pièce d'une domus romaine tardive à 900 m au
sud-est de l'Asklepieion en 1999. Les autres
pièces représentent les dieux Artémis (deux
exemples), Pan, Héraclès, Dionysos, Europe, Rome
et un autre Asclepios. Plusieurs statues
présentent des traces de pigment rouge qui servait
non pas de coloration décorative mais d'adhésif
pour la feuille d'or. Le contexte très tardif dans
lequel elles ont été trouvées, une destruction par
le feu de la maison à la fin du IVe siècle après
J.-C., permettent de conclure que le culte du dieu
de la médecine a survécu jusqu'à l'ère chrétienne.
Aux Ve et VIIe siècles ap. J-C, alors que le christianisme était en plein essor et que le culte des divinités helléniques déclinait, la zone située au nord du temple et de la cour de Lerne a été utilisée pour les sépultures chrétiennes. On ne sait pas exactement pourquoi le site même du temple n'a pas été utilisé dans le même but. Il se peut qu'il y ait eu un respect résiduel pour le dieu ou le site de son temple, ou qu'il ait été délibérément rejeté parce qu'il ne convenait pas aux sépultures chrétiennes. |
Musée de l'Ancienne Corinthe : ex-votos en terre cuite |
Musée de l'Ancienne Corinthe : organes masculins votifs en argile |
Musée de l'Ancienne Corinthe : Statues colossales de Phrygiens captifs, piliers de la Basilique Nord (fin IIe. s. déb. IIIe-s.ap. J-C) |
Musée de l'Ancienne Corinthe : Statues colossales de Phrygiens captifs piliers de la Basilique Nord (fin IIe. s. déb. IIIe s.ap. J-C) |
Ancienne Corinthe : le centre ville |
Ensuite c'est le parcours du site archéologique lui-même, que je trouverai décevant : trop touffu, beaucoup de pierres rassemblées sans beaucoup de bâtiments remontés. Et puis les panneaux informatifs sont trop rares pour se démêler dans les modifications successives après la conquête-pillage-démolition par les Romains en 146 av.. J-C puis la réhabilitation par Jules César en 44 ap. J.-C. La ville, capitale commerciale de la Grèce, était très riche et foisonnante, et je ne m'y repère pas vraiment. |
Finalement je me
retrouve sur la Route de Lechaion, monumentale, qui
menait de la ville antique à son port sur le Golfe, à 3,
4 km d'ici. Elle me mène quant à moi à la sortie du parc
archéologique, juste au moment où une gardienne me
pousse vers la grille… J'aurai moissonné quelques coups d’œil et photos au passage, mais il faudra que je revienne (au moins sur la question) avec une documentation plus complète plus tard. |
Je regagne mon stationnement à deux pas, juste devant les reste de l'Odéon taillé à même le roc et tout près du grand théâtre romain (vu de loin à travers les grilles) dont les gradins me semblent à peine exhumés… | Les restes peu lisibles du grand théâtre romain |
Exsis au bivouac sur le stationnement du site |
Ici les murs sont parfaitement dégagés sur la butte, et suffisamment remontés pour qu'on en distingue parfaitement les contours. La grille est bien entendu fermée, j'irai installer mon bivouac sur la grande aire de stationnement en face, totalement déserte (et malgré le panneau bilingue interdisant tentes et roulotes, mais pas les camping-cars !). |
Bivouac royal devant la citadelle de Mycènes |
Le chauffage a
fonctionné à plusieurs reprises cette nuit, et j'ai dû
le relancer ce matin en me levant à 7:30 sous un ciel
encore chargé. Longue séance d'écriture comme prévu
et petit-déjeuner devant la citadelle antique … À 9:20 un beau soleil et un ciel dégagé accueillent la fin de mes travaux. Je me hâte de prendre ma douche et gagne la billetterie. |
Plan et itinéraire de visite de la citadelle de Mycènes
Mycènes : la Porte des Lions en haut de la rampe d'accès à la citadelle |
Les lions au-dessus de la porte de Mycènes |
Juste après le célèbre portail
reproduit un peu partout et devenu symbole de la
civilisation mycénienne, c'est le premier cercle de
tombes profondément excavé où le génial Schliemann a
découvert le trésor exposé au musée national
d'Athènes, On a heureusement eu la bonne idée d'en
montrer des copies fidèles dans le musée local :
masque d'Agamemnon, épées, bijoux, etc. (voir plus
loin).
|
Cercle de tombes A depuis l'entrée de la citadelle de Mycènes |
Puis ce sont quelques
maisons et bâtiments encore en cours de fouille
(protégés par un toit en tôle d'un effet visuel
douteux…) où l'on a reconnu un lieu de culte, entre le
côté intérieur de l'épais rempart aux murs cyclopéens et
le Palais lui-même campé en haut de la bute. |
Sur la rampe montant vers le palais de Mycènes |
Mycènes : Grande cour et antichambre du Mégaron du Palais |
On en poursuit la montée assez accusée coupée de deux épingles à cheveux pour découvrir alors le plan typiquement mycénien du palais : une grande cour précédée de propylées, une antichambre (avec poste de gardes) et la grande salle (mégaron) avec autel circulaire central se terminant sur le mur où s'accotait le trône du souverain. Celui-ci avait disparu ici, lorsque ce même mur donnant sur le ravin s'est effondré (avant d'avoir été reconstruit récemment). |
Depuis la salle que le
chemin surplombe, très belle vue sur la vallée en
dessous s'élargissant au loin jusqu'au Golfe
d'Argolide. De l'autre côté du passage au centre de la colline, l'emplacement d'un temple se laisse deviner par ses larges fondations qui ont été dégagées. |
Mégaron du Palais de Mycènes du côté du mur effondré (et reconstruit) au sud |
Mycènes : : le Quartier des Artisans |
En continuant vers la
pointe nord, on tombe sur les restes de quelques
bâtiments fonctionnels de l'administration palatiale et
surtout sur les ateliers du palais. Y œuvraient les
artisans qui produisirent entre autres quelques uns des
chefs d’œuvre admirés dans le musée par lequel je
terminerai ma visite. LE QUARTIER DES
ARTISANS
Avec la Maison des Colonnes, le quartier des artisans fait partie de l'aile est du palais. Il s'agit d'un vaste ensemble de bâtiments, de plan presque carré, à deux étages, comme l'indique la présence d'un escalier dans l'angle nord-ouest. Seules les fondations subsistent aujourd'hui. Il comporte deux rangées de pièces, de part et d'autre d'une cour étroite. à l'extrémité nord de laquelle se trouvait l'entrée. Le bâtiment a été qualifié d'atelier d'artistes sur la base des objets retrouvés sur place - objets en ivoire inachevés, matières premières, feuilles d'or, restes de pierres semi-précieuses, etc. Il est daté de la seconde moitié du XIIIe siècle av. J.-C. et a été détruit par un incendie à la fin de ce siècle. |
L'extension nord-est Il s'agit de la
troisième et dernière extension de l'enceinte
fortifiée de la citadelle (fin du XIIIe siècle av.
J.-C.). Petite mais essentielle, elle assurait
l'approvisionnement en eau, avec la construction
d'une citerne souterraine. dans laquelle était
recueillie l'eau acheminée par un aqueduc
souterrain en pierre à partir d'une source
naturelle située à l'extérieur et à l'est de la
citadelle fortifiée. Deux ouvertures en
encorbellement réservées au nord et au sud du mur
de la fortification de l'extension menaient à
l'extérieur de la citadelle. Une grande partie de
l'extension nord-est est occupée par deux
bâtiments Alpha et Beta.
|
Le passage (poterne) à travers la muraille de l'extension nord-est |
Mycènes : porte de l'escalier en encorbellement menant à la citerne à travers la muraille |
Pour l'instant je me
lancerai d'abord dans la descente du raide escalier
souterrain qui s'enfonce sous la muraille pour rejoindre
la citerne ainsi mise à l'abri d'éventuels assaillants.
La lumière diminue vite, mais je n'irai pas bien bas,
une grille barrant le coude à mi-parcours. Au delà, dans
l'obscurité, le mystère… LA CITERNE SOUTERRAINE
Sa construction
est l'une des réalisations les plus
spectaculaires de l'art du bâtiment mycénien. La
descente vers la citerne est en encorbellement.
Elle commence à l'intérieur de la citadelle,
traverse obliquement le mur de fortification et
se poursuit en sous-sol à l'extérieur de la
citadelle. avec des marches interrompues par
deux paliers à l'endroit où elles tournent. A
l'extrémité du passage, à une profondeur de 18
mètres, se trouve un puits couvert
quadrilatéral. Il recevait l'eau de la source
naturelle extra-muros qui lui était acheminée
par des conduits d'argile. Cet aqueduc
souterrain assurait l'approvisionnement continu
en eau de la citadelle et constituait la raison
fondamentale de l'extension de la section
nord-est de la muraille. |
Mycènes : descente vers la citerne-souterraine |
Remontée de l'escalier de la citerne souterraine |
La poterne nord, côté intérieur |
Mycènes : la poterne nord depuis le chemin menant au Musée Elle a été
construite pendant la deuxième phase de
construction des murs (vers 1250 av. J.-C.).
Quatre blocs monolithiques de conglomérat ("pierre
d'amande") forment les deux montants, le linteau
et le seuil. La porte était fermée par une double
porte en bois, verrouillée par une barre
coulissante. Au lieu d'un triangle de décharge,
elle comporte deux dalles verticales unies et
posées sur chant au-dessus au linteau, transférant
ainsi le poids sur les deux montants de la porte.
Du côté intérieur de la porte se trouve une petite
cour intérieure, d'où partait une route menant au
mégaron. Le soin particulier apporte a la
construction des deux grandes portes de la
citadelle témoigne du savoir-faire des maçons
mycéniens.
|
LE COMPLEXE
PALATIAL
Symbole de la puissance du wanax, le complexe palatial a été construit au sommet de l'acropole de Mycènes. Aux XVe et XIVe siècles avant J.-C., le bâtiment central de ce complexe, le Mégaron, était orienté nord-sud. Au cours de la période LH IIIA2 (1350-1300 av. J.-C.), un impressionnant programme de construction a été entrepris, impliquant la construction de grandes terrasses et de niveaux artificiels. C'est à cette époque que le Mégaron prend une orientation est-ouest et qu'il est entouré d'une série de bâtiments comprenant des salles de réception, des entrepôts et des ateliers. Au milieu de la période LH IIIB (1 250 av. J.-C.), à la suite d'un tremblement de terre et d'un incendie catastrophiques, le Mégaron atteint sa forme définitive. Le palais et ses annexes ont été détruits par un incendie à la fin de la période LH IIIB2 (1180 av. J.-C.), mais il est possible que la zone ait continué à être utilisée pendant la période LH IIIC (1180-1050 av. J.-C.). |
Maquette du Palais : à gauche le propylée, au centre la grande cour et à droite le Mégaron après son antichambre |
LA CIVILISATION MYCÉNIENNE La civilisation continentale a
une dette à l'égard de ses prédécesseurs et de ses
contemporains qui a été soulignée à maintes
reprises. Il est facile et tentant de retracer la
quasi-totalité de leurs institutions, techniques,
formes d'art, et même leur alphabétisation, à
partir de modèles extérieurs. Il est vrai que les
Achéens n'ont pas hésité à adopter des modèles
politiques et économiques plus avancés dans la
mesure où ils leur convenaient et qu'ils ont
utilisé les mêmes matériaux avec les mêmes effets
que leurs maîtres. Mais dès le début, leurs œuvres
ont un aspect différent. Tout en utilisant tous
les signes extérieurs de leurs prototypes, ils ont
créé une civilisation reposant solidement sur des
bases helléniques moyennes, animée par le contact
avec la mer et enrichie par les apports minoens,
cycladiques et levantins. Les Achéens ont organisé
leur société, choisi leur répertoire et façonné
leurs formes d'art à leur manière, qui était celle
d'un ornement austère et de compositions
structurelles, souvent symétriques, disposées de
manière disciplinée et formelle.
Avant la fin du XVe siècle av. J.-C., ils avaient atteint un niveau très sophistiqué d'organisation étatique, de méthodes de production, d'alphabétisation et de commerce. Ils ont même affecté les peuples du Moyen-Orient à bien des égards, mais jamais au point de les absorber dans leur sphère culturelle ou dans leur communauté, comme ils l'ont fait avec les Cycladites et les Crétois et, plus tard, avec les Dodécanésiens et les Chypriotes. Cet état de fait semble avoir été réalisé par les efforts conjugués, bien que difficilement coordonnés, des palais, dont les relations étaient pacifiques et amicales. Cela peut être déduit non seulement de l'absence d'indications de destructions majeures dans les sites connus, mais aussi de la construction et de l'entretien d'un réseau de routes carrossables qui reliaient les palais, et d'entreprises si vastes, comme l'assèchement du Kopais, qu’elles ont dû être communautaires. La preuve principale, cependant, est le caractère de la culture même, qui était le résultat d'un jeu constant et sans entrave d'influences croisées et qui avait atteint une unité culturelle impossible dans un pays déchiré par les hostilités. Les preuves archéologiques, y compris les tablettes, montrent que cette fermentation culturelle a conduit dans toute la région égéenne à une communauté de cultes et de coutumes, de langues, de formes d'art et de techniques, mais aussi de la qualité et des tendances de la production. Ce faisant, elle a assimilé plusieurs tribus, races et cultures régionales, primitives ou avancées, et les a fusionnées en un tout homogène. L'uniformité de cette civilisation et son aire d'expansion ont conduit les spécialistes à l'appeler, non sans exagération, le koïne mycénien. Mais, exagération ou pas, le koïne est la plus grande réussite des Achéens : il a fait plus que commercer des marchandises et échanger des idées. Il a créé une nation. La fin est survenue alors que la civilisation hellénique était à son apogée. Vers 1 200 av. J.-C., le Proche-Orient est brisé par les attaques des Peuples de la mer. Les grands ports orientaux cessèrent d'exister, les palais achéens perdirent leurs partenaires commerciaux au Levant, ce qui entraîna la désintégration de leur système centralisé et étroitement soudé. Cette dernière étape, qui a duré jusqu'au milieu du XIe siècle avant J.-C., est une période de décentralisation politique, de déclin progressif, d'appauvrissement culturel et de répétitivité. Une émigration massive vers Chypre, le Dodécanèse et l'Asie mineure se met en place, entraînant le dépeuplement du continent, le déclin et l'abandon progressif des palais. La civilisation palatiale mycénienne avait fait son temps. |
Bol profond et bol à pied (1250-1180 av. J-C) |
Coupe à une anse (1350-1300-av. J-C) |
Figure féminine (1250-1180-av. J-C) |
Figure anthropomorphique (1250-1180-av.-J-C) |
Pichet à bec en pont (1500-1450 av. J-C) |
Jarre mycénienne (1450-1400-av. J-C) |
Mycènes : jarre à décor de poulpe (1500-1450-av. J-C) |
Vase en pierre avec couvercle (1300-1250 av. J-C) |
Masque dit d'Agamemnon (réplique) (1550-1500 av. J-C), en or repoussé, découvert en 1876 par Heinrich Schliemann dans une tombe à fosse du Cercle A de Mycènes |
Trésor d'Atrée : épées |
Mycènes : Diadème en or |
Boucles d'oreilles, broches et collier en or |
Alabastron (1450-1400 av. J-C) |
Mycènes : figurines féminines de type phi (1 350-1 300 av. J-C) |
PÉRIODE GÉOMÉTRIQUE
SUB-MYCÉNIENNE
Bien que la région de Mycènes
ait été progressivement abandonnée à la fin du XIIIe
siècle avant J.-C., elle a continué à être habitée
au cours des siècles suivants. Les périodes
sub-mycénienne et proto-géométrique sont
représentées exclusivement par des sépultures sur le
versant sud de l'Acropole, dans la zone de la tombe
à tholos de Clytemnestre et du cercle funéraire B.
Les preuves de la période géométrique proviennent
d'un certain nombre de maisons construites sur les
ruines du palais, ainsi que de poteries à
l'intérieur et à l'extérieur du mur de
fortification. Ces poteries fragmentaires sont
probablement liées à une sorte de culte du héros.
|
Mycènes : Amphore géométrique (1 025-900 av. J-C) |
Mycènes : Cratère géométrique (750-730 av. J-C) |
Mycènes : tombe à tholos du Lion Tombe à tholos
ou "ruche", dont le nom est dû à son emplacement
près de la porte des Lions. Sur la base de sa
forme et de sa construction, elle est datée du
début du XIVe siècle av. J-C. Le long dromos
(passage) est protégé des deux côtés par des
blocs en pierre de taille de poros. Son
entrée est couverte par quatre monolithes, dont
l'un extérieur est percé de deux trous, ce qui
constitue la première preuve explicite de
l'existence d'une porte dans ces monuments. La
tholos elle-même n'a pas survécu, mais on estime
qu'elle mesurait environ 15 mètres de haut.
|
Porte de la tombe à tholos du Lion |
Mycènes : dromos de la tombe à tholos de Clytemnestre (1300-1220 av. J-C) |
Tombe à tholos de Clytemnestre : triangle de décharge de la porte à encorbellement |
Intérieur de la tombe à tholos de Clytemnestre à Mycènes |
TOMBE À THOLOS DE
CLYTEMNESTRE La tombe à tholos ou "ruche"
attribuée par convention à Clytemnestre est le plus
récent de ces monuments funéraires de Mycènes (1
300-1 220 av. J.-C.). Elle a été découverte par
hasard par des villageois locaux et pillée par Veli
Pacha à l'époque de la domination ottomane. Le
dromos (passage) était bloqué à l'extrémité sud par
un mur bas de poros. Le stomion (entrée) était fermé
par une double porte. La façade de la tombe était
décorée de deux demi-colonnes de gypse engagées, qui
n'ont pas survécu, ainsi que d'ornements sculptés. A
l'époque hellénistique, la zone a été enterrée et un
théâtre a été construit, dont on peut voir des
sièges en pierre au-dessus du dromos de la tombe.
|
Mycènes : "dromos" (entrée) de la tombe à tholos " le Trésor d'Atrée" LE TRÉSOR D'ATRÉE La tombe à
tholos ou "ruche" surnommée "Trésor d'Atrée" ou
"Tombe d'Agamemnon" est l'un des monuments les
plus splendides de l'architecture mycénienne.
Construite entre 1350 et 1250 avant J-C. , elle se
compose d'un dromos (passage), d'un stomion
(entrée), d'une tholos (chambre voûtée) et d'une
petite chambre latérale. Sa construction se
caractérise par l'utilisation d'éléments
mégalithiques dans l'entrée (jambages et linteau)
et par une maçonnerie soigneusement taillée. La
façade monumentale a été décorée avec divers
matériaux. Des éléments du décor sculpté se
trouvent aujourd'hui au British Museum de Londres
et au Musée archéologique national d'Athènes. La
tombe a été retrouvée pillée, comme toutes les
tombes à tholos, et il n'y a aucune information
sur le mobilier funéraire ni sur les sépultures
qu'elle abritait. Elle n'a jamais été ensevelie et
est restée visible, attirant l'attention des
voyageurs de l'Antiquité et d'aujourd'hui.
|
Mycènes : entrée (stomion) de la tombe à tholos "le Trésor d'Atrée" |
L'après midi est
encore jeune, où tourner mes roues maintenant ? Je
commence par me restaurer après cette belle marche, puis
décide de gagner Nemea dont plusieurs soulignent
l'intérêt des fouilles effectuées
à ce jour, malgré le peu d'ampleur du site. Je démarre pour une vingtaine de km de route de campagne (toujours parmi les oliviers et les agrumes…) et bientôt apparaissent les vignobles du fameux cru de Nemea, le «Sang d'Hercule» dont j'ai voulu goûter. Goût prononcé et riche en parfums, mais doux, sucré, surprenant pour ce rouge très coloré... |
Les vignobles de
Nemea
|
L'Apodyterion du stade de Nemea depuis la barrière d'entrée fermée, le tunnel s'ouvre au fond à gauche. |
L'APODYTERION À l'extrémité
(ouest) du tunnel se trouvent les vestiges d'un
simple bâtiment rectangulaire avec une colonnade
intérieure à trois côtés. Les détails de son
entrée par le nord ne sont pas conservés, mais
grâce aux tampons sur les tuiles du toit, nous
savons que l'architecte s'appelait Sosikles et
qu'il était un fonctionnaire d'Argos.
Le bâtiment bloque l'accès au tunnel d'entrée et était probablement réservé aux athlètes et aux juges (comme c'était le cas à l'ancienne Olympie). Les athlètes utilisaient cet espace pour se préparer à la compétition : ils s'y déshabillaient, se frottaient d'huile d'olive et se préparaient à entrer dans le stade par le tunnel d'entrée voûté. |
LA
PISTE DE COURSE La piste
entière mesurait 600 pieds (200 m) de long. En
fait, le sens original du mot stade (ou stadion en
grec) fait référence à l'unité de mesure
équivalant à 600 pieds. La surface de la piste
elle-même a été préparée avec de l'argile
gris-vert compacte. Aujourd'hui elle a été
recouvert de sable pour le protéger des
intempéries et des visiteurs. Pour préparer la
piste pour les Jeux de Némée, la surface de la
piste a été creusée, nivelée et roulée tous les
deux ans. Cette pratique est attestée sur d'autres
sites, dont le stade de Delphes. Ce processus a
permis de maintenir la surface de la piste à la
même hauteur depuis sa construction (IVe siècle
avant J.-C.) jusqu'à la seconde moitié du IVe
siècle après J.-C. Il reste des vestiges d'un
canal et d'un bassin d'eau, d'un bassin de
décantation, le marqueur ft (à mi-chemin), la
ligne de départ, la position du juge...
|
Nemea : la longue piste sableuse du stade |
LE
TUNNEL D'ACCÈS AU STADE De
l'apodyterion, les athlètes pénétraient dans le
tunnel d'entrée, long d'un peu plus de 36 m, et
se dirigeaient vers le stade. La voûte du
tunnel est l'une des plus anciennes attestées de
la Grèce antique et montre qu'avec les tombes de
Macédoine, les ingénieurs de l'époque d'Alexandre
le Grand connaissaient et utilisaient cette forme
architecturale. En plus de l'architecture bien
conservée, plusieurs dizaines de graffitis anciens
ont été gravés à la surface des parois du tunnel.
L'un, par exemple, enregistre le nom TELESTAS
(peut-être le vainqueur olympique connu) et d'une
main différente le verbe NIKO. Il semble que
l'ancien athlète, peut-être en attendant que le
héraut annonce son nom, ait gravé son nom sur le
côté du tunnel.
|
Nemea : extrémité du tunnel d'accès au stade |
Retour à l'apodyterion de Nemea |
LES JEUX NÉMÉENS Nemea était l'un
des quatre sites de la Grèce antique qui
célébraient des festivals sportifs et religieux
sur un cycle de quatre ans (ainsi, chaque année,
des jeux avaient lieu sur l'un des quatre sites).
Les trois autres étaient Delphes, Isthmia et (le
plus connu aujourd'hui) Olympie. Tous les Grecs se
sont réunis pour ces célébrations - ils ont même
suspendu les guerres et les hostilités au moyen
d'une trêve sacrée afin de se rassembler pour les
compétitions sportives. Pour cette raison, les
sanctuaires mentionnés ci-dessus, y compris Neméa,
sont appelés « sanctuaires panhelléniques ». Même
si les jeux ne se déroulaient que sur quelques
jours par an, l'impulsion vers la paix était
vraiment le premier effort de ce genre à une
échelle organisée, régulière et internationale
dans l'histoire de l'humanité. Le stade antique
découvert à Nemea peut donc être considéré comme
un monument important pour la consolidation des
identités locales et nationales, mais aussi pour
l'histoire de la collaboration internationale
institutionnalisée.
|
Je me rend ensuite jusqu'au stationnement du musée et du site que je ne pourrai visiter cet après-midi puisqu'il est déjà passé 15:30. Là aussi je ferai le tour de la clôture pour apercevoir de plus près les quelques monument émergeant des pierres alignée (dont le superbe groupe des colonnes sud du temple de Zeus) mais sans tenter de la franchir, un gardien veillant dans la billetterie… et la porte du musée étant hermétiquement close. | Le temple de Zeus aperçu depuis la billetterie de Nemea |
Exsis au bivouac devant le musée de Nemea |
J'installe donc mon bivouac de ce soir sur le petit parking en avant, bien à l'écart de la route. La soirée sera tranquille ! |
Enfin à 9:30, frais et dispos je me
présente à la billetterie pour faire le tour du champ
de ruines et du petit musée dont le G.V dit du bien.
Comme il s'agissait d'un site inhabité et occupé
seulement une courte période de l'année à l'occasion
des jeux néméens, le périmètre fouillé est limité et
clairement identifié.
La basilique paléeo-chrétienne occupe à peu près l'emplacement des oikos, petits sanctuaires et du Xénon, le long bâtiment à deux étage qui faisait office d'hôtellerie dans l'Antiquité. |
Vue générale du bâtiment du bain depuis le nord |
Je commence par découvrir le Bain, où un grand toit carré abritait salle de préparation et salles d'eau (avec bain) destinées aux athlètes. Bien mis en valeur par la mission archéologique américaine qui a pris en charge les fouilles, il a été recouvert d'un toit contemporain aux dimensions presque identiques à l'original. |
Restitution de la salle de bains |
Salle sud-ouest du bain de Nemea : les baignoires le long des murs et piscine centrale |
La basilique chrétienne et son seuil; elle occupe l'emplacement du xenon et des oikos antiques |
Puis je me dirige vers les colonnes du temple remontées, d'un très bel effet, en passant sur l'emplacement du xenon, local où étaient accueillis les voyageurs, pèlerins, athlètes et supporteurs, avant de traverser l'emplacement des oikos, oratoires en rangée où les mêmes pèlerins pouvaient faire leurs dévotions. Ils ont en grande partie disparu car remplacés par une basilique paléochrétienne (au Ve. s. ap. J-C) dont les soubassements et le plan à deux ailes sont bien reconnaisabkles. |
Le temple de Zeus à Néméa |
Puis c'est le temple de Zeus, tout
à fait monumental sur sa base avec degrés (crepis)
maintenant restaurée, dont on a commencé (encore à
l'instigation des équipes d'archéologues et
d'architectes californiens) à remonter un maximum de
colonnes (9 jusqu'à présent, 14 autres prévues).
L'effet est surprenant et grandiose.
|
PLAN DE
RECONSTRUCTION DU TEMPLE DE ZEUS
Le temple de Zeus - un bref
historique
Le temple de Zeus a été
construit vers 330 avant J.-C. pour répondre aux
besoins de la fête et des jeux néméens. Le temple
est de style prostyle, périptère avec 6 colonnes
par 12, construit en pierre calcaire locale. Il
présente des caractéristiques particulières qui le
situent vers la fin de la période classique, comme
l'utilisation des trois styles architecturaux de
la Grèce antique : un péristyle avec des colonnes
cannelées dans le style dorique, une colonnade à
deux étages en forme de TT à l'intérieur de la
cella, au niveau du sol dans le style corinthien
et au-dessus avec des demi-colonnes ioniques. Une
crypte souterraine à l'intérieur de la cella
pourrait avoir été utilisée par un oracle local.
Le temple a été utilisé pendant
moins de 70 ans. Lorsque les jeux furent déplacés
à Argos, la zone fut abandonnée et une période de
déclin commença. Pausanias, qui visita Némée au
IIe siècle après J.-C. trouva le toit du temple
effondré et la statue de culte disparue.
Dans les années qui ont suivi,
le temple a été systématiquement démoli et la
pierre extraite. Trois des colonnes antiques
étaient encore debout en 1983, l'une dans le
péristyle du côté est et les deux colonnes dans le
pronaos.
Histoire de la reconstruction
En 1980, la mise en œuvre d'un
ambitieux programme de reconstruction du temple de
Zeus a commencé, par étapes, par le professeur
Stephen Miller de l'Université
de Californie à Berkeley et, depuis
sa retraite en 2004, par le professeur Kim
Shelton, sous l'égide du ministère grec de la
Culture, de l'École américaine d'études classiques
d'Athènes et avec le soutien généreux de citoyens
grecs et américains.
Les étapes
* Entre 1980 et 1983,
l'enregistrement, l'étude et l'identification des
éléments architecturaux du temple ont été
effectués sous la direction du professeur Fred
Cooper.
* En 1984, la première phase de reconstruction du temple a commencé avec l'essai de reconstruction de deux colonnes sur le côté nord du temple et la restauration du crépidome (plateforme à degrés servant de soubassement), qui a été achevée au cours de la période 1999-2002. * En 2004, la 2e phase de reconstruction a commencé par la reconstruction de quatre colonnes à l'angle NE du temple, sous la direction de Nikos Makris, et s'est achevée en 2009. * La 3e phase (2010-2012) s'est poursuivie avec la reconstruction des blocs de l'entablement au-dessus des colonnes à l'angle NE du temple avec l'ingénieur-conseil Kostas Papantonopoulos. Ces blocs sont maintenant en place sur le temple, à l'exception de ceux de l'extrémité sud du côté est, qui sont maintenant reconstruits au niveau du sol devant le temple pour que les visiteurs puissent en faire l'expérience de près. * Des études sont actuellement en cours sur la conservation du temple. Tous ces projets ont permis une meilleure compréhension et une vue plus complète du monument original. |
Nemea : le temple de Zeus en reconstruction |
Nemea : l'entablement remis en place sur les colonnes remontées |
Musée de Nemea : Hydria en bronze (510 av. J-C) |
Musée de Nemea : Hydria en bronze (510 av. J-C), détail du col |
Chapiteau corinthien du Temple de Zeus |
Sima du Temple de Zeus : la gargouille en tête de lion |
Arrivée sur le Lac de Stymphale |
La route avance lentement ensuite jusqu'au site du lac, niché dans un fond de vallée assez long dont les extrémité sont richement cultivées. Entre ces deux aires de verdure, l'étrange étendue beige presque continue des joncs laisse à peine entrevoir quelques reflets d'une eau dormante… |
L'ANCIENNE SIKYON
Le site archéologique de l'ancienne Sikyon se trouve sur une plaine de la colline de Vasiliko. Il comprend la zone fouillée de l'agora de la ville hellénistique et romaine, le théâtre, le stade et les bains romains (Balaneion), qui ont été restaurés et modifiés afin d'être utilisés comme musée. Un temple excavé dans l'Agora (1) et daté de la période archaïque à la période hellénistique a été transformé en basilique pendant la période paléochrétienne. Un Gymnase - Palestre (2), daté des périodes hellénistique et romaine, domine la partie sud-ouest de l'Agora, au pied de la citadelle hellénistique (acropole). Ce complexe monumental s'étend sur deux niveaux, reliés par trois escaliers. Les deux fontaines situées le long du mur de soutènement supérieur sont particulièrement intéressantes. Dans la partie orientale de l'Agora, deux bâtiments du IVe siècle avant J.-C., le Bouleuterion (3) et une longue Stoa (4), ont été mis au jour lors des fouilles. Pendant la période romaine, le Bouleuterion a été transformé en bain public (Thermae), tandis que la Stoa a été utilisée comme atelier. Le Théâtre (5) a été creusé dans une dépression naturelle au pied de l'acropole hellénistique et date de la fin du IVe siècle av. J-C. Il se compose du Koilon (gradins), de l'Orchestre et de la Scène. Les deux passages voûtés sur les côtés du Koilon, utilisés pour l'entrée des spectateurs, constituent des exemples uniques de l'architecture hellénistique. A l'époque romaine, plusieurs modifications ont été apportées au bâtiment, en particulier à la Scène. Le Stade (6) n'a pas encore été fouillé; il a cependant été localisé à l'ouest du Théâtre, en raison du paysage: sa partie sud, le sphendone, est encore visible, tandis que l'extrémité nord de la piste est retenue par un mur. Depuis 1935 le musée archéologique de Sikyon (7) est installé dans une partie des thermes romains (Balaneion), dans la partie nord de l'Agora de la ville. Dans l'atrium et les trois salles du musée sont exposés des trésors de Sikyon et des environs, ainsi que des objets provenant des villes de Stymphalos, Pellene et de la grotte de Pitsa; les objets sont datés entre la période mycénienne et la période paléo-chrétienne. |
L'hôtesse à l'accueil me donnera libre accès à une partie du champ de fouilles tout en me conseillant de découvrir le musée un autre jour, lorsque j'en aurai le temps… Je suivrai son conseil et me lance dans une marche rapide qui me permettra de voir les restes - très succincts - d'un temple archaïque qui se trouvait à l'emplacement du forum romain, puis un peu plus haut la palestre et le gymnase où s'entrainait la jeunesse sportive locale. | Sikyon : le temple archaïque sur le forum |
Bivouac au bord du Golfe de Corinthe près du restaurant Fuerte à Licoporia |
Il a plu un peu
pendant la nuit, sans que cela suffise à me réveiller,
et le soleil brille à nouveau dans un ciel à peine
nuageux. Je me lève passé 9:30, traine un peu, observant
le paysage au nord, puis m'attaque au carnet de bord
dont les deux derniers jours sont très incomplets, tout
en laissant le soleil recharger les batterie. Je profite
aussi de l'opportunité pour faire le plein d'eau,
dégivre et nettoie le frigo, bref joue un peu à l'homme
d'intérieur. Je commence aussi à répondre à Jef qui m'appelle depuis la station alpine où il est «allé à la neige» mais il s'interrompt bientôt, la réception de son côté étant trop mauvaise… |
Enfin vers 12:30 je
reprends la route pour aller achever mes écritures et
déjeuner un peu plus loin, sur un rare parking de
camions permettant de s'orienter plein sud. Redémarrage à 13:30 vers Deverni, toujours sur la route côtière continûment bâtie. Rien de plus intéressant dans ce dernier patelin, mais un peu plus loin la route s'éloigne de l'eau et, montant un peu à flanc de falaise, dégage une belle vue sur le golfe de Corinthe et sa rive nord au loin. |
En longeant le Golfe de Corinthe sur la petite route côtière |
Derrière le poste de conduite du train de Diakopto à Kalavryta |
Départ de Diakopto à 15:07, arrivée à Kalavryta à 16:05. Départ de Kalavryta à 16:18 retour à la gare de Diakopto à 17:25. Entre les deux, une grimpette longue de 22 350 m dont 3 400 m à crémaillère, sur un dénivelé de 750 m, avec des pentes maximales de 3,3 % sans crémaillère, et de 17 % avec crémaillère. Bref tout un exploit, surtout lorsqu'on considère les engins dont on disposait à l'époque de l'inauguration de la ligne en 1896 (voir la petite locomotive exposée devant la gare de Diakopto, hélas en bien mauvais état de conservation…). |
Sympoliteia : bivouac devant la plage d'Akolis |
Ciel plombé uniformément gris ce matin au lever à 8:30. Quelques gouttes perlent encore sur les fenêtres, et ce n'est pas fini, selon la météo. Cela n'est guère mieux en France où il fait froid (1° à Lyon et 4° à Vence !). Où vais-je pouvoir me diriger en espérant à nouveau «frapper le beau temps » ? |
Quoiqu'il en soit ce
sera d'abord Patras pour y visiter le Musée
archéologique qui, semble-t-il, vaut le coup, puis
chercher éventuellement un passage maritime pour
l'Italie du Sud. Je commence par déjeuner et me doucher puis, relativement en forme, rejoins l'ancienne route nationale - parallèle à l'autoroute payante - qui me fait parcourir les 36 km restant jusqu'au musée. En passant devant un Lidl de banlieue, bref arrêt pour quérir quelques produits frais et des desserts dont je suis en manque. |
Sous la pluie installée aujourd'hui, la longue façade du Musée archéologique de Patras; les gros blocs de pierre empilés rappellent les murs cyclopéens des citadelles mycéniennes |
Une des grande aires ouvertes du musée |
Commençant donc la visite passé 11:00, il me faudra plus de deux bonnes heures pour en parcourir les grandes salles parfaitement présentées - le bâtiment semble tout neuf, avec de vastes espaces dégagés et des éclairages haut placés qui, pour une fois, font peu de reflets sur les vitrines pleines grandeur intégrées dans les murs. |
LES MYCÉNIENS
Les Mycéniens ont rendu gloire à la toute dernière partie de la préhistoire grecque. Ils sont apparus sous les feux de la rampe de la culture grecque au début du XVIIe siècle avant J.-C., alors que leur civilisation s'est achevée vers 1050 J.-C., voire un peu plus tard. Leur langue, leurs coutumes et leurs mœurs étaient grecques, tandis que l'héritage qu'ils ont laissé au fil des siècles est clairement reconnaissable dans notre vie quotidienne d'aujourd'hui. Ils ont développé des structures sociales et administratives, étaient de grands guerriers et dominaient la mer, surveillant toute la Méditerranée orientale et menant un commerce à grande échelle. Ils croyaient en l'au-delà, l'art et l'artisanat étaient florissants et ils utilisaient l'écriture à des fins bureaucratiques. L'homme était au centre de leur vision du monde et leurs dieux avaient une apparence humaine, une idée qui n'a jamais été abandonnée dans le monde grec antique et qui a atteint son apogée à l'époque historique avec l'évolution de la civilisation classique. Aujourd'hui, il est clair que les fondements de la culture grecque sont profondément enracinés dans la période mycénienne. Les Mycéniens d’Achaïe se trouvaient à l'extrémité occidentale du monde mycénien et faisaient partie de sa périphérie. Dans cette partie de la Grèce, ils ont développé une civilisation remarquable avec des caractéristiques locales particulières. Elle a atteint son plus haut niveau de développement au cours des XIIe et XIe siècles avant J.-C., ce qui n'implique pas un déclin significatif de la région d'Achaïe au cours de la longue période mycénienne. Il est peut-être important qu'Homère nomme ses héros "Achaioi", car la civilisation mycénienne en Achaïe occidentale a survécu plus longtemps (jusqu'à environ 1 000 av. J.-C.) que dans n'importe quelle autre région de Grèce. C'est donc en Achaïe que le rideau de la préhistoire grecque est tombé, ce qui explique probablement l'absence de cette région dans les poèmes homériques et la perte de prestige qu'elle a connue plus tard dans l'histoire |
L'ACHAÏE ANTIQUE ÉTABLISSEMENTS MYCÉNIENS de L'ACHAÏE A Katarraktis,
Fares, quelques maisons datent de la fin de la
période hellénique moyenne. La région a été
occupée jusqu'à la période mycénienne tardive (fin
XVIIIe - début XVIIe siècle av. J.-C.), comprenant
4 colonies montagneuses, qui contrôlaient les
routes principales de l'époque.
Le site le plus connu se trouve à Teichos Dymaion et est entouré de fortifications cyclopéennes de la période mycénienne. Sur le même site, des strates plus profondes attestent d'une occupation antérieure et couvrent chronologiquement l'ensemble de l'âge du bronze. Un tableau similaire peut être observé à Pagona, Patras, tandis que dans la région autour de Patras, d'autres établissements ont été localisés à Voudeni, Petroto et Ortos, Rion. À Patras même, il y a probablement un petit établissement sous le Kastro, tandis que des découvertes mycéniennes ont également été retrouvées à l'Odeion. Cette image est représentative de l'habitat dispersé dans de petits établissements locaux, que l'on trouve dans toute l'Achaïe occidentale. Le site mycénien de Chalandritsa fournit, pour l'instant, les informations les plus importantes, car il est le mieux étudié de tous. Il date du début du XIIe siècle avant J.-C. et a été abandonné au milieu du XIe siècle avant J.-C., comme tous les établissements connus dans la région. L'établissement mycénien de Voudeni a survécu quelques décennies de plus, constituant le dernier bastion de la préhistoire achéenne. |
LA PÉRIODE MYCÉNIENNE
Au début de la
période mycénienne (début du XVIIe siècle av.
J.-C.), l'Achaïe occidentale présente les
caractéristiques culturelles propres aux rives
occidentales du Péloponnèse. A la fin du XVe
siècle avant J.-C., cependant, elle commence à
développer sa propre identité, qui apparaît plus
clairement peu après la destruction des principaux
centres palatiaux (fin du XIIIe siècle - début du
XIIe siècle avant J.-C.). À la fin du XIe siècle
avant J.-C., la région avait atteint le plus haut
niveau de développement de sa longue histoire.
Notre connaissance de l'Achaïe mycénienne repose sur les fouilles de cimetières de l'époque et, dans une moindre mesure, sur les sites d'habitation, car, jusqu'à présent, peu d'établissements ont été retracés et encore moins fouillés. Par conséquent, de nombreuses données cruciales pour la reconstitution d'un établissement mycénien manquent et des questions fondamentales restent sans réponse. Cependant, les découvertes archéologiques nous permettent de nous faire une idée précise des habitants de la région, de leurs activités et de leurs occupations. La mer a eu une grande influence sur la culture locale, et la situation stratégique idéale a permis de contrôler les routes maritimes à travers la mer Ionienne jusqu'à l'Adriatique et l'Italie, où elles rencontraient les routes commerciales terrestres en provenance d'Europe centrale. Les Achéens jouissaient d'un rôle avantageux dans le commerce maritime, qui était de grande envergure. La sécurité de leurs côtes assurait leur rôle de lien commercial, de sorte qu'ils n'avaient pas à subir de longs voyages en mer. Ils profitaient ainsi largement, et sans effort excessif, des navires de commerce qui naviguaient à proximité. Outre le profit économique, le contact avec d'autres régions du monde mycénien et avec des cultures étrangères revêtait également une grande importance ; un contact qui n'était pas seulement à sens unique, mais qui s'avérait mutuellement bénéfique. |
LA POTERIE MYCÉNIENNE La diversité des formes prises par les créations des potiers mycéniens |
La
poterie mycénienne était, pour l'essentiel,
fabriquée sur le tour du potier et décorée de motifs
variés, le plus souvent linéaires et stylisés,
rarement picturaux. Elle était de très haute
qualité, fruit de l'expérimentation, de l'expérience
et de la familiarité avec la production de produits
céramiques, qui était un travail spécialisé. Des récipients de formes et de tailles très diverses répondaient aux besoins quotidiens de la maisonnée mycénienne. Ces récipients ont changé et évolué au cours des siècles ; certaines formes ont disparu, tandis que de nouvelles formes apparaissaient de temps à autre, probablement en fonction de nouvelles habitudes et de nouveaux besoins. Ces récipients avaient des fonctions diverses. Ils servaient à l'alimentation et à la cuisson, au transport et au stockage de produits, et en particulier pour les soins personnels et les cosmétiques... ____________
11. Petite jarre à étrier, utilisée pour conserver, mélanger et transporter des liquides (huile, vin, onguents). Teichos Dymaion, période mycénienne (vers le XIIe siècles av. J.-C.). 12. Alabastron de forme carrée (peut-être utilisé pour conserver le parfum). Des traces de brûlure sont visibles sur sa surface, causées lors de la première destruction de l'établissement mycénien. Teichos Dymaion, Période mycénienne (début du XIIe siècle av. J.-C.). 13. Bol profond avec une spirale décorative (bol à soupe ou récipient à boire). Teichos Dymaion, période mycénienne (fin XIIIe ou début XIIe siècle av. J.-C.). 14. Cruche à anse haute ou louche (récipient pour puiser et verser des liquides, peut-être aussi un récipient à boire). Teichos Dymaion, début de la période helladique (IIIe millénaire av. J.-C.). 15. Kylix à deux anses et bol conique (récipient à boire). Des traces de brûlure sont visibles sur sa surface, causées lors de la deuxième destruction de la colonie mycénienne. Teichos Dymaion. Période mycénienne (milieu du XIe siècle av. J.-C.). |
Pyxide cylindrique avec couvercle (boîte à bijoux). Voudeni, période mycénienne (fin du XVe-XIVe siècle av. J.-C.). |
Kylix (vase pour boire) avec deux hautes poignées, plaqué étain, Il est probablement importé. Voudeni, période mycénienne (début XIVe av. J-C.) |
Grand krater mycénien à poignées
horizontales, utilisé pour le transport et la
conservation de produits liquides et solides.
Fabriqué par l'atelier de Voudeni, c'est l'un des
plus grands récipients trouvés jusqu'à présent en
Achaïe.
Voudeni, période mycénienne (première moitié du XIe
siècle av. J.-C.).Il est décoré d'une scène picturale d'animaux sauvages carnivores dans le style Silhouette, qui a fait son apparition dans le nord-ouest du Péloponnèse. Une peinture blanche épaisse a été utilisée pour représenter les détails des corps sombres des animaux. On pense que la scène représente une partie de la chasse, qui aurait eu lieu pendant les funérailles, en l'honneur du défunt. Le récipient accompagnait le corps jusqu'au cimetière et était placé comme marqueur sur la tombe. |
Collier en
or avec des perles en forme de fleur de papyrus.
Voudeni, période mycénienne (fin XVe-XIVe siècle
av. J.-C.).
Collier ou diadème en or. Il se compose de plaques décorées d'une paire de nautiles reliés à leur base. Voudeni, période mycénienne (fin XVe-XIIIe s. av. J-C). |
Colliers mycéniens |
Collier de
perles en pâte de verre de couleur jaune, de
forme biconique et striée. La perle centrale est
plus grande et servait de pendentif. Voudeni,
période mycénienne (fin du XVe-XIVe siècle av.
J.-C.).
Collier de perles de cornaline. La plupart des perles ont une forme d'anneau irrégulier, tandis que dans la partie centrale se trouvent des perles en forme d'amande et des perles sphériques et une perle cylindrique. Voudeni, période mycénienne (fin XVe-XIVe siècle av. J.-C.). Collier de perles rondes en faïence bleue. Voudeni, période mycénienne (fin XVe-XIVe siècle av. J.-C.). Collier ou diadème pour la tête composé de plaques de pâte de verre bleue. Chacune d'entre elles a des bords percés pour la suspension et est décorée d'une rosette en relief. Voudeni, période mycénienne (fin XVe - première moitié XIIe siècle av. J.-C.). Collier en or composé de plaques à décor en relief de feuilles de lierre. Mitopolis, période mycénienne (fin XVe-XIIIe siècle av. J.-C.). |
PÉRIODE
GÉOMÉTRIQUE La poterie
géométrique achéenne poursuit la tradition de la
période mycénienne tardive et sub-mycénienne, tout
en acquérant la simplicité et l'austérité de la
nouvelle époque (nouvelles formes de vases,
ornements linéaires et géométriques schématisés).
La variété des types de récipients, les motifs
décoratifs clairs réalisés à l'aide de compas, et
surtout les particularités locales, constituent
les éléments caractéristiques de la poterie
géométrique achéenne.
|
Kantharos (verre à boire). Drepano, début de la Période Géométrique (850-800 av. J-C.) |
3 Alabastron de
type Bulas à glaçure noire (flacon à parfum).
Patras, période classique (fin du Ve siècle av.
J.-C.). 4. Alabastron (flacon à parfum) à noyau de
verre ; 5. Alabastron d'après un exemple en
argile. Patras, Période classique (fin du IVe
siècle av. J.-C.). 6. Kylix (récipient à
boire) de type Olympia à glaçure noire, avec un
décor imprimé à l'intérieur. Patras, période
classique (IVe siècle av. J.-C.).
|
Fragment de la lèvre et de l'anse d'un krater à colonne (récipient pour mélanger des liquides) montrant la tête d'un homme barbu. Kato Achaea, période archaïque (milieu du VIe siècle av. J.-C.). |
Torse d'Hercule au repos (type Farnèse) - copie romaine en marbre d'après Lysippe (IVe s av. J-C). Part de la décoration d'une villa romaine de Patras Le héros est
représenté épuisé au terme de ses douze travaux,
appuyé sur sa massue, recouverte de la peau du
lion de Némée. Derrière son dos, il aurait tenu
dans sa main droite les pommes des Hespérides.
Copie romaine d'une sculpture réalisée par
Lyssippos (seconde moitié du IVe siècle av.
J.-C.). Ce type de sculpture d'Hercule (Hercule
Farnèse) doit son nom à une autre copie romaine
réalisée par le sculpteur athénien Glykon qui,
après sa découverte en 1545/6 dans les thermes de
Caracalla, a été installée dans la cour du palais
Farnèse à Rome.
|
Torse d'un jeune homme (Apollon?) Partie de la décoration d'une villa romaine (Patras). Marbre. Le jeune homme
porte un bandeau sur la tête. Sa main gauche
(aujourd'hui perdue) repose sur sa fesse gauche.
Son corps est tordu dans la direction opposée à
celle de sa tête, créant ainsi une courbe en forme
de S. Sur le côté de sa jambe droite, à hauteur du
genou, se trouve un morceau de marbre restant,
probablement utilisé pour soutenir la sculpture.
Copie romaine d'un original grec (milieu du 1er
siècle avant J.-C.)
|
Cybèle assise sur un trône Patras - Époque hellénistique |
Lagynos à corps biconique (récipient à verser le vin) (fin IIe - début 1er s. av. J-C) |
Dionysos accompagné d'un Satyre et d'une panthère - Période romaine |
Dionysos et le Satyre - détail |
Villa urbana
La maison romaine typique s'organisait autour d'une cour (atrium), située près de l'entrée, et d'une colonnade (peristylion), située à l'arrière de la maison. Une luxueuse maison de ville datant du 1er siècle après J.-C. a été découverte dans la rue Germanou, à Patras, avec des pièces autour de la cour en bon état de conservation. L'atrium et l'une des pièces ont été reconstruits et sont présentés ici. Les pièces principales de la maison étaient disposées autour de l'atrium ou de la cour (à l'avant). Celle-ci était couverte, mais la majeure partie du toit était ouverte sur le ciel, ce qui permettait l'entrée d'air frais, nécessaire à la ventilation des pièces environnantes. L'eau de pluie était recueillie dans un réservoir revêtu de plaques de marbre (impluvium) et était évacuée par le système de drainage. Au fond de l'atrium se trouve l'une des pièces principales de la maison. Elle se trouve à un niveau plus élevé et son utilisation n'est pas certaine. Il s'agissait probablement de la salle à manger ou d'une salle de réception. Sur le mur, une partie d'une peinture murale décorée de motifs géométriques a été conservée. Des motifs géométriques similaires apparaissent également sur les sols en mosaïque et étaient courants dans les maisons luxueuses de la Patras romaine. |
Atrium de la maison romaine de la rue Germanou (1er s. ap. J-C) |
Panneau de verre polygonal, composé d'un cadre d'ivoire en forme de nid d'abeille avec des intersections trapézoïdales, recouvert d'un verre opaque bleu et blanc. Élément décoratif d'une maison, il était probablement placé dans l'encadrement d'une fenêtre ou d'une porte d'une maison. Patras, période romaine (1er-IIe siècle av. J.-C.). |
FABRICATION D’OBJETS
EN VERRE Les récipients
et objets en verre sont apparus pour la première
fois pendant la période préhistorique au
Moyen-Orient et en Égypte. L'utilisation de moules
pour leur fabrication est attestée depuis cette
époque, et cette méthode a prédominé à l'époque
hellénistique, lorsque les récipients en verre
étaient des objets de luxe appréciés des riches.
La procédure de fabrication d'objets en verre dans un moule était simple dans sa conception et son application. Le verre en poudre ou concassé était placé dans un moule ouvert ou fermé fait d'un matériau bon marché, puis placé dans le four où le verre fondait et remplissait la cavité du moule. Le soufflage du verre est apparu au cours du 1er siècle avant J.-C. et a permis de fabriquer des objets en verre. Il permettait aux verriers d'utiliser des outils simples et élémentaires, tout en leur offrant de multiples possibilités de forme, de taille et de décoration. Une boule de verre fondu était fixé à l'extrémité d'une tige métallique creuse. L'artisan soufflait à travers la tige, formant ainsi une bulle de verre. Pour obtenir la forme désirée, le souffleur de verre devait utiliser habilement une série d'outils ou faire tourner le récipient en cours de fabrication sur une surface plane. La dernière étape consistait à chauffer à nouveau le récipient dans le feu afin de façonner la lèvre et les anses. Le verre soufflé dans un moule est une combinaison de verre soufflé et de verre coulé. La procédure commence comme décrit ci-dessus, mais la forme et la décoration sont créées lorsque le récipient est soufflé dans un moule ou enfermé dans un moule. Les premiers récipients en verre de la région de Patras datent de l'époque classique (Ve-IVe siècles avant J.-C.) et sont très rares, ce qui indique qu'il s'agissait d'objets luxueux et rares. Il en a été ainsi jusqu'à la seconde moitié du Ier siècle avant J.-C., lorsque l'invention de la technique du soufflage du verre a entraîné une augmentation spectaculaire de la production. Le verre, coloré ou transparent, était plus désirable que l'argile et tout aussi impressionnant que les métaux, et sa demande était donc garantie. La facilité de la production de masse a rendu les récipients en verre abordables et ils ont été traités comme des objets d'usage quotidien. Patras possède l'une des plus grandes collections de récipients romains en verre, qui se distingue non seulement par son grand nombre de récipients complets, mais aussi par leur grande variété de formes. La plupart d'entre eux ont été trouvés dans les deux grands cimetières du début et du milieu de l'époque impériale de la ville antique et datent principalement des Ier et IIe siècles après J.-C., lorsque la ville était à son apogée, et plus rarement des IIIe et IVe siècles après J.-C. La majeure partie de la collection comprend des récipients fermés et de petite taille, qui sont liés aux coutumes et croyances funéraires. Les récipients domestiques ouverts utilisés dans les maisons, tels que les bouteilles, les assiettes, les tasses et les bols ou bassins, ne représentent qu'une petite partie de la collection. |
Amphore en verre (IVe s. ap. J-C) |
Amphore en verre avec couvercle (récipient pour le transport et le stockage de produits liquides et solides) Période romaine (Ier-IIe-s. ap. J-C) |
Unguentaria en verre transparent, en forme de chandelier(Patras, IIe s. ap. J-C) |
Tête d'homme romain, 3e s.ap. J-C |
Buste de femme d'époque romaine (27 av. J.-C.- 4 ap. J.-C) |