2023-01

GRÈCE - PÉLOPONNÈSE

Jean-Paul MOUREZ en solo à bord de l'Exsis


6. De MYLOI (Lerne) à KILADA

De Myloi à Kilada




57 636 Samedi 14 janvier 2023 : de MYLOI à TIRYNTHE  (29 km) (6 433 pas)

Réveillé dès 7:00 je vois le soleil se lever sur la plage et sur le golfe devant moi. Je relance le chauffage car il ne fait que 6° dehors, un petit 15° à l'intérieur…

Je ne bougerai guère de la matinée, m'employant plutôt à retravailler les scans envoyés par Juliette pour améliorer leur qualité à l'impression, meilleur moyen pour moi d'exploiter la mine d'informations contenues dans les pages du Guide vert. Je sors donc l'imprimante et fais tourner le moteur de temps à autre pour obtenir les ampères nécessaires à son fonctionnement (laser oblige…) sans trop tirer sur la batterie descendue à 78 Ah durant la nuit.
Bivouac devant le rivage à Myli - Lerne
Bivouac devant le rivage à Myli - Lerne

Ce qui reste du marais de l,Hydre de Lerne...
Ce qui reste du marais de l'Hydre de Lerne...
Vers 13:00 j'arrive au bout de ma tâche, range tout le matériel et passe à table : je suis affamé malgré la sédentarité de mon travail.

Avant de quitter ce joli site je retourne au bord de la rivière Lerne pour vérifier si le marais dont elle sort est vraiment aussi limité qu'il m'a paru hier soir; hélas oui, les aménagements et autres empiètement ont fait que le territoire de la mythique Hydre de Lerne s'est terriblement rétréci, quelques canards eux-mêmes ont du mal à se maintenir dans cette autre zone humide escamotée, entre chemin de fer et route express…

Le marais de Lerne et ses roseaux
Le petit marais de Lerne et ses roseaux au pied du village de Myloi

Myli- : quai et mole devant mon bivouac
Myloi : quai et môle devant mon bivouac
Forteresse de Larissa depuis la plaine d'Argos
Forteresse de Larissa depuis la plaine en arrivant à Argos
Après ce petit bol d'air au soleil et dans l'air maintenant attiédi, me voilà prêt pour reprendre la route et, inspiré par la lecture des rubriques du guide imprimées ce matin, décide de visiter Argos. Le musée archéologique et les restes d'un des plus grands théâtres de Grèce (20 000 spectateurs!) y vaudraient le coup d’œil. Je n'en suis qu'à une vingtaine de km vite parcourus et vais stationner en plein centre ville, près de la cathédrale.

Mon téléphone m'aide à m'orienter dans cette ville moderne et assez dense, et me mène jusqu'à la grille du musée. Mais il est fermé pour du long terme, car en pleine reconstruction (pour le moment démolition plutôt, et ce depuis 2016…). Je choisis donc de continuer sur ma lancée piétonne pour gagner le théâtre, histoire de prendre un peu d'exercice (et d'accumuler des pas, motivation par l'IPhone oblige…).

La traversée des ruelles et faubourgs de la petite ville, très quelconque et sans charme, sera facilement oubliée. En revanche la grande conque du théâtre, creusée dans la montagne et aperçue de loin derrière les grilles maintenant fermées - il est passé 15:30 - vaut bien le détour et les quelques photos que je lui consacre.
Argos :
                  le théâtre
Argos : le théâtre et la forteresse de Larissa sur la colline

Argos : zoom sur le théâtre
Argos : zoom sur le théâtre à travers la grille
Le théâtre d'Argos est taillé dans le flanc du mont Larisa, en 90 rangs de gradins sur une pente raide, formant une cavea rectiligne étroite. Parmi les plus grands théâtres de Grèce, il a accueilli environ 20 000 spectateurs et est divisé par deux paliers en trois sections horizontales. Les escaliers divisent en outre la cavea en quatre cunei, correspondant aux tribus d'Argos. (Psychogiou) L'archéologue britannique Richard Allan Tomlinson décrit les positions des gradins comme ne se conformant à aucun plan régulier, et les blocs sont par conséquent de tailles variables.

Un haut mur avait été érigé pour empêcher l'accès non autorisé au théâtre et a peut-être amélioré l'acoustique, mais on dit que la qualité sonore est encore très bonne aujourd'hui. Vers 120 ap. J-C, les deux théâtres ont été rénovés dans le style romain. C'est à cette époque que le plus petit des théâtres a été converti en odéon et que le théâtre hellénistique est devenu gréco-romain. Il contient l'un des deux seuls exemples d'orchestre circulaire, l'autre se trouvant à Épidaure. Les Romains ont construit un proskenion qui couvrait une partie de l'orchestre avec un hyposkenion en dessous. La cavea ne montre aucune preuve de rénovation, on peut donc supposer qu'elle est restée dans son état original.


Au retour vers l'Exsis en suivant les indications  de mon IPhone, je me retrouve sur la grande place centrale où s'achève le marché du samedi, plus typique. J'y admire les deux statues antiques des Guerriers de Riace, des reproductions en bronze offertes par la ville italienne où elles se trouvent, en hommage au sculpteur fameux Ageladas originaire d'Argos. Argos : statue du Guerrier B de Riace devant la
                  place du marché
Argos : répliques des Guerriers de Riace devant la place du marché

Ne découvrant pas grand choses d'autres à voir ici en ville, je monterai donc maintenant sur la montagne qui domine la cité pour faire une tour dans la très ancienne forteresse de Larissa dont l'entrée est libre.

Montée au kastro de Larissa
Montée au kastro de Larissa
Route étroite, pentue et sinueuse, quelques épingles à cheveux et je débarque au pied même des murs assez bien conservés de ce monument multi-millénaire.

Argos et son golfe depuis le kastro de Larissa.
Argos et son golfe depuis l'esplanade au pied du kastro de Larissa

Plan
                  du kastro de LArssa



Larissa kastro : le rempart du coté sud
Larissa : rempart du kastro du côté sud-ouest
LARISSA - LE CHÂTEAU D'ARGOS

Le château a été nommé d'après la colline homonyme qui s'élève au-dessus de la ville d'Argos à 287 mètres d'altitude. Sa position stratégique, surplombant la ville la plus importante de l'Argolide, ainsi que les routes maritimes et terrestres reliant le sud-est du Péloponnèse à l'Attique et aux îles de la mer Égée, a été à l'origine de la fortification de la colline. Les vestiges de la fortification mycénienne (XIIIe siècle av. J.-C.) sont conservés dans la citadelle.

La forme actuelle du château date du Moyen Âge, bien que l'utilisation ininterrompue de la zone soit attestée depuis la préhistoire jusqu'à la Seconde Guerre mondiale. Les anciens murs des fortifications mycéniennes, dont certaines parties sont encore visibles aujourd'hui, ont été incorporés dans la maçonnerie d'époques ultérieures et constituent le plan principal suivi par les fortifications médiévales. Les ouvrages défensifs comprennent la citadelle au sommet de la colline et une enceinte extérieure. Les murs sont renforcés par des tours, le plus souvent à trois ou quatre côtés.

Par la suite, et surtout après l'apparition de l'artillerie au XVe siècle, le château a subi d'importantes interventions et a été renforcé par des tours cylindriques À l'intérieur de la citadelle se trouvaient probablement les bâtiments administratifs et les installations militaires. Une église du premier millénaire a également été localisée, à l'emplacement de laquelle une chapelle dédiée à la Vierge Marie a été construite plus tard en 1 174. Une zone résidentielle s'est développée dans le quartier à l'extérieur des murs du château, encore inexploré. De grandes citernes se trouvaient dans les deux quartiers du château. Cette disposition a été conservée jusqu'à la fin du XIVe siècle, avec des travaux de renforcement et des interventions mineures à l'époque byzantine et franque, faisant de Larissa l'un des quatre châteaux les mieux défendus du Péloponnèse cités dans la Chronique de Morée

De vastes travaux de renforcement des fortifications ont été réalisés au cours du XVe siècle. en raison de l'alternance de la domination vénitienne et ottomane sur le château, ainsi que de la nécessité de mettre à jour les caractéristiques architecturales défensives en raison de l'arrivée de l'artillerie, notamment la construction d'un mur transversal qui coupe la partie sud de l'enceinte extérieure. Le mur extérieur est renforcé par de grandes tours cylindriques avec des embrasures de canon. Les murs de la citadelle ont été surélevés et renforcés par des tours à trois et quatre faces et une tour en forme d'amande. Parallèlement, la porte byzantine est murée et une autre porte est ouverte plus à l'ouest. Après le milieu du XVe siècle, l'impressionnant donjon cylindrique est construit à l'angle sud-ouest de la citadelle, aujourd'hui en ruines.

Au XVIe siècle, la zone de l'enceinte extérieure au sud du mur d'enceinte est abandonnée et désertée, tandis qu'un avant-corps est ajouté au sud de la porte de la citadelle, créant ainsi une cour extérieure. À l'est de l'avant-corps, un passage est formé avec une double porte.


Kastro de Larissa : les murs donnant sur la cour
            extérieure à l'est
Kastro de Larissa : les murs donnant sur la cour extérieure à l'est

Le soleil du soir dore les pierres. Au bout d'une brève grimpette, les portes - ouvertes pour une fois - me donnent accès à la Basse cour de la double enceinte puis à la cour centrale du château constituant la citadelle. Quelques panneaux bien faits et illustrés présentent l'histoire et les particularités du site.

Porte de la cour inférieure du kastro de Larissa
Porte de la Basse Cour du kastro de Larissa
Vue sur le Golfe et la ville d'Argos au-dessus de
                  la Basse Cour
Vue sur le Golfe et la ville d'Argos au-dessus de la Basse Cour


Dans la Basse Cour, vers la porte de la Citadelle de
            Larissa
Dans la Basse Cour, en montant vers la porte de la Citadelle de Larissa

Grande Cour centrale de la citadelle de Larissa
Panoramique sur la Grande Cour centrale de la citadelle de Larissa

LA CITADELLE

La citadelle a constitué le centre administratif, militaire et cultuel d'Argos pendant de nombreux siècles. Le mur mycénien est construit en gros blocs de calcaire et suit un tracé circulaire. Ses vestiges sont situés à l'est et partiellement au nord de la citadelle. Un grand seuil monolithique a été identifié du côté sud, ainsi que des parties de jambages, provenant manifestement de la porte mycénienne. Le linteau de la porte, en pierre conglomérée, est incorporé dans la façade extérieure du mur sud de la citadelle.

Au cours de la période archaïque, la zone de la citadelle a été réorganisée et dotée de sanctuaires : un temple existait probablement au sud-ouest, dédié à Zeus de Larissa. Une partie de la base d'un temple en grands blocs de poros, dédié à Athéna Polias, est aujourd'hui visible au nord. L'enceinte de l'ancienne citadelle a été élargie au cours de cette période, sa forme étant très similaire à celle que l'on voit aujourd'hui, avec des ajouts médiévaux plus tardifs superposés à ce plan d'origine.

La maçonnerie byzantine est plus visible dans la partie sud-est, près de la porte byzantine, qui a été murée à la fin du Moyen Âge. Une deuxième petite porte byzantine était probablement située sur le mur de fortification ouest, où un grand bloc rectangulaire a également été encastré, portant une inscription avec les noms des donateurs argiens du temple d'Athéna. L'intervention la plus importante sur la citadelle a eu lieu au XVe siècle, lorsque l'enceinte intérieure a été démolie et que les murs ont été rehaussés et renforcés par de nouvelles tours. La phase médiévale des murs est visible dans les parties inférieures faites de maçonnerie de moellons et de briques dans les joints.

Les vestiges d'une église du premier millénaire sont conservés à l'extrémité nord et adjacents au mur nord de la citadelle. L'abside centrale semi-circulaire est encore visible à l'est de l'ancien temple. Selon l'inscription du donateur, une église dédiée à la Vierge Marie a été construite en 1174 par Niketas, évêque d'Argos. La petite église occupait la partie nord de l'ancienne église byzantine, alors en ruines. La zone située à l'ouest de la petite église a également été réaménagée et a peut-être accueilli l'humble résidence de l'évêque.

Au nord-est de la citadelle, un grand bâtiment à deux étages peut être associé au siège du gouverneur du château. Il a probablement été construit pendant la période franque (XIIIe siècle après J.-C.).



Entrée et seuils antiques de la citdelle de Larissa
Entrée et seuils antiques (seuil mycénien et porte byzantine murée) depuis l'intérieur
de la citadelle de Larissa


Pour et porte avancee de la Basse Cour du kastro de
            Larissa
En sortant, la porte avancée de la Basse Cour du kastro de Larissa au soleil couchant

Mais surtout c'est la vue admirable du soir descendant sur la ville et au fond, sur le Golfe Argolique qui me retient un bon moment, tant s'imposent la perspective, la sensations d'espace et les couleurs délicates jusque dans les lointains.

Larissa kastro Exsis devant le Golfe Argolique
Depuis le kastro de Larissa, Exsis devant le Golfe Argolique

En programmant la suite de ma route vers Tirynthe, je repère un Lidl qui tombe à point pour renouveler ma provision de pain et de yogourt (demain dimanche il sera fermé). Je suis bientôt sur son stationnement, et reçois un long appel de Monique qui semble retrouver une certaine sérénité après le stress des dernières opérations judiciaires. Elle m'en parle longuement, comme pour faire le point et clore - temporairement - le sujet. Je fais ensuite le tour du magasin, constate avec soulagement que ma carte bancaire est toujours valide (sans contact ni demande de NIP). Ouf ! je pourrai attendre l'éventuelle arrivée du nouveau code sans inquiétude…

La nuit tombe tandis que je fais les derniers kilomètres jusqu'au village de Tirynthe, dans une zone très peuplée. Je trouve sans trop de mal l'entrée du site archéologique et son parking, mais une grande grille en barre l'entrée… Je ne pourrai donc y passer la nuit, comme j'en avais l'intention, et me rabats sur les rues tranquilles d'un grand lotissement voisin. Routines habituelles du soir, constat que le Coulombmètre affiche enfin les 100 Ah attendus (!) et que j'ai réussi malgré ma courte journée d'activité à parcourir plus de 6 000 pas… Coucher fatigué à 21:30.


57 665 Dimanche 15 janvier 2023 : de TIRYNTHE à NAUPLIE (11 km) (10 623 pas)

Réveil à 8:30 après une bonne nuit reposante, mais je continue à me sentir ankylosé du côté de la fesse et de la cuisse gauche, comme si des nefs coincés dans le bas du dos avaient du mal à transmettre les sensations… Il faut dire que j'ai amplement sollicité ces derniers jours ce dos pas trop solide. Raison de plus pour poursuivre l'entraînement ! On verra plus tard s'il y aurait lieu aussi de pratiquer un peu de gym corrective.

En attendant un coup de chauffage rend l'atmosphère suffisamment confortable pour prendre la douche bien chaude qui me fait partir du bon pied.
Bivouac
                  à Tirynthe
Mon bivouac à Tirynthe, à l'orée d'un lotissement moderne

Je quitte bientôt mon lotissement, agréable sous le soleil de nouveau présent bien qu'un peu voilé, pour retourner sur le stationnement du site archéologique de l'ancienne Tirynthe, à deux pas. La grille est ouverte et deux gros autobus ont déjà débarqué leur lot de touristes du dimanche.  Je laisse l'Exsis face au soleil - la batterie est déjà remontée à 82 Ah - et prends mon billet une autre fois sans pb avec ma carte sans contact puisqu'on ne demande pas de NIP. Je songe alors que celui-ci est peut-être exigé seulement au dessus de 100 € ? À vérifier à mon retour en France, ainsi que ce qui se passe si j'installe Apple Pay sur mon IPhone.

Arrivée sur les énormes murs cyclopéens du Palais
          mycénien de Tirynthe
Arrivée sur les énormes murs cyclopéens du Palais mycénien de Tirynthe

Plan du
            palais mycénien de Tirynthe
Plan du palais mycénien de Tirynthe

Le site est surtout remarquable par les murs cyclopéens qui entourent la butte d'une quinzaine de mètres de haut sur laquelle était bâti le palais mycénien du roi local. Des travaux considérables de consolidation, voire de reconstruction sont en cours depuis des années pour sauvegarder cette extraordinaire enceinte dont les gros blocs, plus ou moins descellés, tendent se disjoindre et rouler en bas. Travaux amplement expliqués et illustrés, mais qui restent les seuls objets d'information au visiteur.

La méthode de réparation des murs peut généralement être résumée comme suit :
* Nettoyage des joints et enlèvement des pierres effritées ; des mesures temporaires de soutien ont été appliquées là ou cela s'avérait nécessaire.
* Utilisation d'un jet à pression spécial pour souffler du sable sec (avec l'injection d'une petite quantité d'eau à la buse) dans les joints à l'intérieur des murs. Ce sable a la propriété, sous certaines conditions de pression, de devenir extrêmement compact, de sorte que les espaces dans le mur sont remplis de la manière la plus fluide possible, sans utiliser de liant tel que le ciment ou la chaux et de se rapprocher ainsi le plus possible de la composition structurelle initiale.
* Scellement des joints, à la fois en remettant dans leur position initiale les pierres enlevées pour cause d'instabilité, et en en rajoutant d'autres là où c'est nécessaire pour assurer un calage adéquat et la restauration de la cohésion globale de la structure.
Un léger mortier de ciment a été ajouté dans la fixation de toutes les pierres scellant les joints.

RESTAURATION DE LA TOUR EST ET DE LA GRANDE RAMPE


Tirynthe : détail des blocs cyclopéens
Tirynthe : détail des blocs cyclopéens

Je suis un peu déçu de ne pas trouver ici les nombreux panneaux bilingues, riches en données et bien illustrés comme j'en ai vu sur presque tous les autres grands sites visités jusqu'à présent. Or celui-ci en est un, au point d'avoir été inclus avec Mycènes dans la liste du Patrimoine universel de l'UNESCO !

La rampe et la tour est après restauration
La rampe et la tour Est après restauration

Tirynthe : plan du Palais supéerieur
Plan du Palais supérieur de Tirynthe

Je commencerai par faire le tour extérieur des remparts, puis emprunterai la rampe qui mène aux portes successives jusqu'à l'entrée de la Grande cour, sur laquelle donnent les principales pièces du palais. Heureusement j'ai visité en début de mon périple le palais mycénien de Nestor près de Pylos, admirablement mis en valeur et documenté. Je m'y retrouverai donc assez bien dans le dédale des murs arasés au niveau du sol dont le plan présente bien des similitudes : grande cour d'entrée, antichambre avec salle des gardes, salle du trône (grand mégaron), petit mégaron («de la reine»?), salle de bain, autres petites pièces sans fonctions évidente, etc. Le seul plan découvert en fin de visite (ci-dessus) me confirmera l'exactitude de mes intuitions.

Tirynthe : au bout de la rampe la Grande porte de
              l'est (équivalent de la Porte des Lions de Mycènes)
Tirynthe : au bout de la rampe la Grande porte de l'est, l'équivalent de la Porte des Lions de Mycènes

Cour intérieure du Palais de Tirynthe avec son autel
Grande cour intérieure du Palais de Tirynthe avec son autel

salle de bain dans les appartements Est du Palais
Salle de bain (?) dans les appartements Est du Palais

La partie basse (Basse Cour ?) en arrière du palais au nord m'apparait moins lisible, je comprendrai qu'il s'agissait de locaux occupés par des serviteurs ou des ouvriers du palais, eux-mème à l'abri du gros rempart entourant la propriété royale.

Après un tour assez rapide de cet autre palais forteresse vieux de plus de 3 000 ans, j'emprunterai l'escalier enveloppé dans la muraille ouest pour regagner le stationnement, après un dernier coup d’œil admiratif aux longs murs cyclopéens.

Tirynthe escalier ouest
Tirynthe : l'escalier descendant du Palais jusqu'à la Porte ouest
Tirynthe en sortant par la porte Ouest du
                    Palais
Tirynthe en sortant par la porte Ouest du Palais
Tirynthe porte de l'Ouest au pied du rempart
Tirynthe : porte de l'Ouest au pied du rempart du Palais
Sortant par la deuxième porte à l'opposé de la première, je découvre alors l'arche typique mycénienne dont la voute forme un angle aigu de deux énormes pierres accotées l'une contre l'autre. La masse assurant la solidité du montage, plus que l'harmonieuse répartition des forces comme dans la voûte typiquement romaine…

Vue générale en quittant le Palais de Tirynthe
Vue générale en quittant le Palais mycénien de Tirynthe

Faute d'en découvrir davantage sur place, et en l'absence d'un musée local, je me dirige alors vers Nauplie, tout proche, et son musée archéologique que le préposé à la billetterie me recommande, puisque les trouvailles faites à Tirynthe y sont exposées.

Trouvant assez facilement une place sur les grands stationnement au bord de la baie malgré la foule en balade en ce beau dimanche après-midi, je m'enfonce dans les petites rues de la vielle vile, juste en  arrière du quai. Beau pavage de marbre blanc qui brille, poli par des pas centenaires, jolies façades classiques ou d'inspiration bien restaurées et décors soignés, animation des boutiques de bon niveau et pas juste touristiques… cette ville me plait. Nauplie-Palamidi-au-dessus-de-l,Avenue-Andrea-Syngou
Nauplie : la forteresse de Palamidi au-dessus de l'Avenue Andrea Syngou

Ma balade dans Nauplie puis l'Acronauplie
Ma balade dans Nauplie puis l'Acronauplie

Première capitale de la Grèce indépendante en 1825, le roi Othon y a sa statue (tête de bavarois moustachu, mais costume Grec traditionnel de l'époque, croustillant !). Il semble bon vivre dans cette ville, en prenant le temps de profiter de l'ambiance détendue, du décor et du temps clément.

Nauplie Othon 1er roi de Grece
Nauplie : Othon, prince bavarois et 1er roi de Grèce de 1833 jusqu'à son renversement en 1862
Nauplie : Johannis Kapodistrias sur l'avenue
                    Andreas-Syngrou
Sur l'avenue Andreas Syngrou, Johannis Kapodistrias, premier gouverneur de la Grèce indépendante de 1827 jusqu'à son assassinat à Nauplie en 1831

La place Syntagma (Constitution) et l'ancien
                    arsenal vénitien (1713) où loge le Musée
                    archéologique
La place Syntagma (de la Constitution) et l'ancien arsenal vénitien (1713)
où loge le Musée archéologique

Je trace mon chemin dans le quadrillage des parcs et des rues commerçantes pour arriver sur la grande place Syntagma toute garnie des terrasses de café très fréquentés, et sillonnée par des enfants qui se lancent le ballon, font de la trottinette, etc. La grande façade du musée, ancien arsenal vénitien, ferme le côté sud de la place, je m'y dirige aussitôt.

Panorama très complet de l'histoire de la région, la visite commence par la Période paléolithique et mésolithique telle que la présente les fouilles de la Grotte de Franchthi.

Musee archeologique de Nauplie - Grotte de Franchthi
            potteries 5800-3200 av.JC
Musée archéologique de Nauplie - Grotte de Franchthi: poteries de 5 800 à 3 200 av. J-C

Panoplie d'outils 5800-3200 av.JC trouvés dans le
              Grotte de Franchth
Panoplie d'outils datant de 5 800 à 3 200 av. J-C trouvés dans le Grotte de Franchthi

Puis c'est la période mycénienne qui occupera une place majeure dans les vitrines et présentations.

Poteries
Poteries mycéniennes : 1. Tankard, Tirynthe, 2 200-2 000 av. J-C - 2. Coupe à anse verticale, Tirynthe, 2 200-2 000 av. J-C - 3. Kantharos, Tirynthe, citadelle inférieure, 2200-2000 av. J-C - 4. Kantharos, Tirynthe, citadelle inférieure, 2200-2000 av. J-C - 5. Cruche, Tirynthe, 2 200-2 000 av. J-C - 6. Pyxis, Asine, 2 200-2 000 av. J-C -  7. Askos, Berbati, salle F, 2200-2000 av. J-C -  8. Pyxis, Tirynthe, 2 200-2 000 av. J-C - 9. Cruche, Ancienne Épidaure, 2 200-2000 av. J-C - 10. «Tasses à ouzo», Tirynthe, 2 200-2 000 av. J-C - 11. Louche, Ancienne Épidaure, 2 700-2 200 av. J-C - 12. Couvercle de pyxide, Asine,
2 700-2 200 av. J-C.

Poteries
26. Petite cruche à bec,
24. Coupe à anse,
23. Jarre à grande ouverture avec bec en pont







La visite sera longue, à la mesure des trésors qui y sont rassemblés et fort bien présentés : en ordre chronologique, depuis le paléolithique jusqu'à la conquête romaine, et selon les chantiers de fouille. Éclairages impeccables - presque toutes les lampes s'allument ! - et surtout des textes de présentation synthétiques qui situent la période et les acteurs, accompagnés de notices laconiques suffisantes pour situer les artefacts. J'y retrouve bien entendu les trouvailles faites à Tirynthe, avec des objets richement décorés (vivacité des couleurs, souplesse et invention du dessin) comme en produisaient les Mycéniens, contemporains des Crétois de Cnossos, de Thera (Santorin) et de combien d'autres palais. Mais à côté aussi, bien d'autres objets, élaborés en particulier par les Doriens qui succédèrent aux Mycéniens (de l'Âge du Bronze à l'Âge du Fer…) au style plus austère, moins gracieux, plus géométrique. Bref une magnifique leçons d'Histoire mais aussi d'Esthétique, comme en font vivre les grands musées.

Déesses et figurines en terre cuite façonnées
                      au tour
Déesses et figurines en terre cuite d'époque mycéniennes façonnées au tour
Figure-feminine-faite-au-tour,-Tirynthe-Citadelle-Basse,-12e-s.-av.-J-C
Figure féminine façonnée au tour, Citadelle Basse de Tirynthe (XIIe s. av. J-C)

Figure féminine faite au-tour, Citadelle
                      Basse de Tirynthe, 12e s. av. J-C
Figure féminine façonnée au tour, Citadelle Basse de Tirynthe
 (XIIe s. av. J-C)

Figure féminine faite au tour, Citadelle
                      Basse de Tirynthe, 12e s. av. J-C
Figure féminine façonnée au tour, Citadelle Basse de Tirynthe
(XIIe s. av. J-C)


Fibules-en-bronze-XIIe-av.JC
Fibules en bronze du XIIe s.av. J-C
-armure-myceenne-en-bronze-et-casque-en-dents-d'ours-etprotege-oreilles-en-bronze.
Armure mycénienne en bronze, casque en défenses de sanglier et protège-oreilles en bronze.
Figurine assise sur un trone - Figurine
                      feminine naturaliste, Nauplie 1400-1300 av J-C
Figurine assise sur un trône - Figurine féminine naturaliste, Nauplie
(1400-1300 av. J-C)

Perles en or (1400-1300 av. J-C) - Plaques en
                      or avec sphinx en rellief (1350-1300 av. J-C)
Perles en or (1400-1300 av. J-C)
Plaques en or avec sphinx en relief (1350-1300 av. J-C)

Cruche-a-bec--Berbati-1350-1300-av.JC.
Cruche à bec et à décor de pieuvre - Berbati
(1 350-1 300 av. J-C.)

Cruche à triple poignee 1500-1450 av.JC
Cruche à triple poignée (1 350-1300 av. J-C)


LES AMPHORES : TRANSITION GÉOMÉTRIQUE

Les amphores de l'exposition reflètent les étapes successives des changements stylistiques qui ont eu lieu dans la poterie et la peinture sur vase entre 1100 et 700 avant J.-C., au cours d'une période d'intenses développements sociaux qui ont conduit à l'essor de la polis.
Le profil lâche et bosselé et les courbes simples à main levée de l'exemple submycénien témoignent d'une tradition artistique en voie de disparition après l'effondrement des palais mycéniens.
L'amphore géométrique moyenne représente un nouvel esprit d'ordre et de formalité. L'organisation mathématiquement précise de la décoration, résultat du développement d'une nouvelle technologie basée sur un compas et des pinceaux multiples, met en valeur la structure du vase sur un fond noir.
Enfin, la représentation des chevaux caractéristiques de l'Argive sur l'amphore géométrique tardive anticipe le rôle prépondérant que joueront désormais les scènes figurées dans l'art grec, sous l'impact catalytique du mythe.

Kantharos-avec-guerrier-et-chevaux,-Tirynthe-730-690--av.J-C-Vases-geometriques.
Ensemble de vases géométriques découverts à Tirynthe 

Kantharos-avec-guerrier-et-chevaux,-Tirynthe-730-690--av.JC-.
Kantharos avec guerrier et chevaux, Tirynthe (730-690 av. J-C.)

Amphore-de-Tirynthe-850-800-av.JC
Amphore de Tirynthe de style géométrique (850-800 av. J-C)
Amphore-tripode,-Nauplie-Pronoia,730-690-av.JC.
Amphore tripode, Nauplie, Pronoia (730-690 av. J-C.)

Bouclier-votif-en-terre-cuite%20-Citadelle-Haute-de-Tirynthe,-Bothros,-deb.-7e.s.av.JC
Bouclier votif en terre cuite, Bothros de la Citadelle Haute de Tirynthe
(déb. VIIe s. av. J-C)

Boucliers votifs en terre cuite

Les boucliers votifs en terre cuite, ainsi que les masques rituels, sont les découvertes les plus impressionnantes du "bothros" (fosse), le dépôt votif de la citadelle supérieure de Tirynthe, dont le contenu a été lié au culte d'Héra. Les boucliers étaient peut-être suspendus dans un lieu sacré ou utilisés pour l'exécution de rituels. Les représentations peintes uniques des boucliers comptent parmi les premières scènes narratives à contenu mythique. La scène dans laquelle un grand guerrier tue une amazone à jupe représente peut-être un épisode de l'Aethiopis, dans lequel Achille tue Penthésilée, la reine des Amazones.


Bouclier-votif-en-terre-cuite,-Citadelle-Haute-de-Tirynthe,-Bothros,-deb.-7e.s.av.JC-detail.
Détail du bouclier votif en terre cuite, Citadelle Haute de Tirynthe (déb. VIIe. s. av. J-C)
Achille tue Penthésilée, la reine des Amazones

Figurines-votves-de-femmes-corinthiennes-portaint-des-cochons-de-lait-et-autres-offrandes-5e-s.-av-J-C
Figurines votives de femmes corinthiennes portant des
cochons de lait et autres offrandes (Ve s. av. J-C)

Figurines-feminines-nues-2e-s.-av,JC
Figurines féminines nues (IIe s. av, J-C)

-Skyphos-attique-a-figures-noires-Le-tourment-de-Sisyphe-525-500-av.JC-par-entourage-du-Peintre-Theseus
Skyphos attique à figures-noires : Le tourment de Sisyphe
(525-500 av. J-C), par l'entourage du peintre Theseus

Kylix-laconien-vernise-noire-575-570-av,.JC-par-le-peintre-Boreas
Kylix laconien vernissé noir (575-570 av. J-C) par le peintre Boreas

Figurines de femmes drapées, fin 4e s. av.
                      J-C
Figurines de femmes drapées (fin IVe s. av. J-C )
Femme portant chiton et himation, de type
                      Sophocléen (325-300 av. J-C)
Femme portant chiton et himation, de type Sophocléen
(325-300 av. J-C)


-Statuette-de-kore---Figurine-de-femmes-dansant-3e-s.-av.JC
Statuette de korè - Figurine de femmes dansant (IIIe s. av. J-C)

Lebes-en-bronze-ca.-500-av.JC.
Lébès en bronze (ca. 500 av. J-C.)

Un lébès est un récipient en forme de chaudron à fond arrondi, en métal ou en bronze le plus souvent, posé sur un trépied, utilisé pour chauffer l'eau ou les aliments, et pour les ablutions, parfois posé sur un autre support (Wikipédia)
Miroir en bronze de type caryatide, Hermione
                      (490-470 av. J-C.)
Miroir en bronze de type caryatide, Ermioni
(490-470 av. J-C.)


Amphoriskoi en verre
Variété d'Amphoriskoi en verre
Amphoriscos phénicien, «Arkadico»(475-425 av.
                      J-C)
Amphoriscos phénicien, «Arkadico»(475-425 av. J-C)

Flasque-en-verre-1er-s-ap-J-C
Flasque en verre (Ier-s. ap. J-C)
Verre-a-boire-2e-s.-ap.JC.
Verre à boire (IIe s. ap. J-C)

Un peu étourdi par ce parcours intense mais aussi tout en piétinement, je sors sur la place avec le goût de marcher, en l’occurrence de monter jusqu'à l'Acronauplie, la ville haute encore occupée par les restes du château des Francs (XI-XIIe) repris par les Byzantins puis les Vénitiens, tous aux prises avec les Ottomans.

Nauplie ancienne mosquee et Acronauplie au dessus de
              la vieille ville
Nauplie : en sortant du Musée, l'ancienne mosquée d'Agha Pacha (premier parlement
grec ou Bouleutiko de 1825 à 1828) puis théâtre Trianon au pied de la Tour de l'Horloge
dans l'Acronauplie dominant la vieille ville


Je consulte la carte remise par l'hôtesse de l'Office du Tourisme sur le port, m'oriente et vise un escalier qui semble y donner directement accès. Las, je m'égare dans le labyrinthe des escaliers escaladant la falaise, et me retrouve pas mal plus loin que prévu (ce que me confirmera Google Maps auquel j'aurais plutôt dû faire confiance…). Passant la Vieille Porte des Francs qui relie la ville basse à l'ancienne forteresse, je finis par rejoindre la route sinueuse qui mène au château, au niveau de la Traverse Gambello fortifiée par les Vénitiens.

Entrée dans l'Acronauplie par la Porta Palia (la
                Vielle Porte)
Montée de la Basse Ville à l'Acronauplie par la Porta Palia (la Vieille Porte)

L'Acronauplie : une histoire mouvementée

L'extrémité rocheuse de la péninsule de Napflio, qui porte aujourd'hui le nom d'Acronauplie, mesure 800 m de long, 85 m de haut et environ 250 m de large. C'est sur ce promontoire que se trouve le château du même nom. Des vestiges d'établissements humains couvrant une large gamme de périodes historiques ont été trouvés sur le site.

L'Antiquité
Le premier établissement organisé à Acronauplie remonte à la fin du IVe siècle avant J.-C., lorsque fut construit le premier niveau de fortification avec des blocs de pierre taillée polygonaux qui ont été préservés jusqu'à aujourd'hui et qui constituent les fondations des murs ultérieurs. La muraille suivait le terrain rocheux où les rochers escarpés de la péninsule ne pouvaient pas protéger la citadelle. Au VIIe siècle avant J.-C., Nauplie fut envahie par la ville voisine d'Argos et devint une base navale et un port. Lorsque Argos déclina suite à la conquête du Péloponnèse par les Romains, Nauplia, comme on l'appelait à l'époque, tomba dans l'oubli. Lorsque le géographe Pausanias visita Argolis au IIe siècle après J.-C., il trouva la ville déserte. Il mentionne seulement l'existence d'un temple dédié à Poséidon au sommet de la péninsule rocheuse.

Période byzantine précoce et moyenne
Au début de la période byzantine, Nafplio reste une petite ville appartenant à la région administrative d'Achaea et à l'évêché d'Argos. Selon les récits littéraires, au début du Xe siècle, Saint Theadoros de Kithera y a vécu, tandis qu'au milieu du même siècle, Saint Nikon Metanoedo ("Le prêcheur de la repentance") l'a visitée. À partir du XIe siècle, la ville gagne progressivement en importance grâce à sa situation stratégique. À la fin du même siècle, l'évêché commun d'Argos et de Nauplie a été établi. Sous le règne d'Alexios 1er Komninos (1081-1118), "Nauplium" est mentionnée dans les édits impériaux comme un comptoir commercial.
En 1180, Théodoros Sgouros, originaire de Nauplie, est ordonné par l'empereur Manouil Komninos (1143-1180) comme seigneur de Nauplie. Vers 1200, Théodoros est remplacé par son fils Léon qui, en tant que souverain indépendant, étend ses domaines d'abord sur l'ensemble de l'Argolis et à la Korinthie et progressivement sur des parties de la Grèce continentale, à l'Eubée, à la Thessalie...) pour atteindre en 1204 jusqu'au nord de Larissa. Son avancée est finalement interceptée par les Croisés. En 1212, après sa mort. Nauplie échappe au Franc Godefroy de Villehardouin qui concède la ville en fief à Othon de la Roche, seigneur du duché d'Athènes.
Pendant la période byzantine, le château d'Acronauplie a été habité, comme l'attestent des éléments architecturaux et des pièces de monnaie de l'époque paléochrétienne. Les fortifications orientales et les deux églises d'Agios Andreas et Agioi Theodoroi, construites à l'intérieur du château, datent de la période mi-byzantine.

Occupation franque
Pendant cette période, la citadelle est sous la domination de De la Roche, De Brienne et D'Enghien. Depuis la conquête du château par le croisé Vilehardouin, Acronauplie est séparée en deux parties par un mur de séparation interne. Le règne des Francs prend fin en 1389 lorsque Maria d'Enghien, face à la menace turque et sous la pression du Principal florentin de Corinthe Nerio Acciatuoli, cède la ville aux Vénitiens.

Première occupation vénitienne (1389-1540)
Après la conquête d'Argos (1483) et de Chalkis (1470) par les Turcs ottomans, les Vénitiens envoient Vittore Pasqualigo à Nafplio en tant que haut commissaire (podesta), accompagné de l'architecte Antonio Gambello. Tous deux procèdent à la réalisation de divers projets de fortification et d'infrastructure qui changent complètement l'aspect d'Acronauplie. Les travaux de fortification sont désormais adaptés aux nouveaux besoins de défense contre les armes à feu. La partie orientale d'Acronauplie est la première à être fortifiée avec la construction du Castello di Torre tandis qu'en même temps le mur est remodelé avec l'ajout d'escarpements et de contreforts, le scellement de la Porte et la construction d'une nouvelle porte d'entrée à l'extrémité sud. Plus tard, au milieu du château franc, on construit la Traversa Gambello, un complexe fortifié de bastions et de portes.
La ville s'étend vers le nord, au détriment de la mer, par des remblais et des fondations sur poteaux et, peu à peu, la ville basse est créée. Elle est protégée par des murs de fortification vers la mer et par la Porte de Terraferma du côté terre. En outre, l'entrée du port a été sécurisée par la fortification du petit îlot Bourtzi qui se trouve de l'autre côté du port.

Première occupation ottomane (1540-1686)
Nauplie devient le siège du gouverneur turc du Péloponnèse. La mosquée située à l'est de la place de la Constitution, transformée plus tard en théâtre Trianon, est un monument datant de cette période. Le voyageur ottoman Evlya Çelembi, qui a visité la ville en 1668, raconte qu'à l'intérieur de la forteresse d'Acronauplie se trouvaient de nombreuses maisons modestes et une grande mosquée, "Fethiye Çamii", au sommet de la colline, qui était à l'origine une église chrétienne dédiée à Saint Andreas. Dans la ville basse, des habitations à plusieurs étages avec des baies vitrées, des treillis et d'autres caractéristiques de l'architecture ottomane ont été regroupées. Des interventions de restauration et de fortification occasionnelles remontent à cette période.

Deuxième occupation vénitienne (1686-1715)
Cette période, bien que courte, est très importante pour la ville. Nauplie, en tant que Napoli di Romania, devient la capitale du Péloponnèse (Regno di Morea) et les Vénitiens procèdent à la fortification du rocher de Palamidi, élevant le complexe de forteresse que l'on peut voir aujourd'hui et qui est un accomplissement dans l'histoire de la fortification. En conséquence, le château d'Acronauplie est déclassé et, par un édit des Vénitiens de 1686, son utilisation est limitée à des fins purement militaires. La partie orientale du château et la porte terrestre de la ville basse sont renforcées par la construction d'un nouveau baston, nommé d'après le Proveditore général du Péloponnèse Grimani. Le même Proveditore donne son nom à un bâtiment construit en 1706 pour le logement des soldats (caserne Grimani) qui se trouvait à l'emplacement du complexe hôtelier moderne "Nafplia Palace", En outre, la même année, le hangar à poudre est construit à l'ouest du mur intérieur. En 1713, le général Proveditore Agostino Sagredo fait construire la Porte Sagredo dans l'aile nord du château romain. En 1713, l'Arsenal qui abrite aujourd'hui le Musée archéologique est construit sur la place de la Constitution.

Deuxième occupation ottomane (1715-1822)
Les années de la deuxième occupation ottomane ont été une période difficile pour la ville. Néanmoins, certains bâtiments remarquables datent de cette période : la mosquée d'Aga Pacha ("Vouleftiko" - le Parlement des années suivantes), des Médressé (plus tard "Prison de Léonard") ; l'église catholique ("église Franque" ou "Fraggoklissia") qui existe encore aujourd'hui, des fontaines, etc.

Années modernes
Après la conquête de Palamadi par l'armée de Kolokotronis, fin 1822, Nauplie est libérée des Ottomans. En 1827, la ville est déclarée première capitale de l'État grec nouvellement créé. En 1828, le premier gouverneur de Grèce, Joannis Kapodistrias, pose le pied à Nauplie. Les casernes délabrées de Grimani, dans le château d'Acronauplie, sont reconstruites et rebaptisées casernes de Kapodistrias. Plus tard, elles sont transformées en prison. Parallèlement, une vaste opération est lancée pour dégager la forteresse d'Acronauplie de ses décombres. Les maisons éparses sont réparées et accueillent la Garde tandis que sur le mur est sont construits le premier Hôpital Militaire et la chapelle des Saints Anargaroi.
Durant les années d'après-guerre (1950-1975), la forteresse d'Acronauplie a fait l'objet d'un intense développement touristique avec la construction de deux complexes hôteliers, le Xenia, à l'ouest de la péninsule (1961) et le Xenia Palace (1971) au nord-est.


Nauplie : la Ville basse-et-l'ilot-du Bourtzi
                      depuis l'Acronauplie
Nauplie : la Ville Basse et l'ilot du Bourtzi depuis l'Acronauplie
Nauplie-le-Ville-basse-et-le-port-depuis-l'Acronauplie
Nauplie : la Ville Basse et le port depuis l'Acronauplie
Plusieurs panneau ici aussi expliquent bien l'histoire complexe et mouvementée des lieux, même si au bout du compte il ne reste pas grand chose à explorer : quelques pans de murs bien consolidés, un vague sentier vagabondant à travers les broussailles… et des vues superbes sur la côte des deux côtés du cap.
Acronauplie : la Traverse-Gambello
Acronauplie : la Traverse Gambello, fortification vénitienne complétant les anciennes fortifications franques et byzantines; au fond la forteresse de Palamidi sur l'éminence

Depuis l'Aacronauplie, le-fond-du golfe-Argolique
Depuis les remparts du château franc dans l'Acronauplie, le fond du golfe Argolique à l'ouest

Depuis les murs francs de l'Acronauplie, vers
                Palamidi et la plage Arvanitas
Depuis les murs francs de l'Acronauplie, vers Palamidi et la plage Arvanitas à l'est

J'irai jusqu'au bout du promontoire, ce qui me permettra quelques photos sympathiques je crois...

Vue
                depuis la pointe de l'Acronauplie
Vue vers Palamidi depuis la pointe de l'Acronauplie

Puis, rebroussant chemin, je redescends en ville en déboulant les escaliers puis les ruelles bordées de belles maisons classiques et de magasins originaux, dont un marchand de copies de statues antiques (assez spectaculaires pour mettre dans son entrée ou dans son jardin...).

Nauplie-marchand-de-statues
Nauplie : marchand de statues
Nauplie-boutique-de-statues
Dans la boutique de statues de Nauplie

Regagnant alors l'Exsis qui s'est rassasié d'Ampère/h jusqu'à satiété - enfin ! - malgré le soleil devenu plus timide, je commence par manger une salade consistante, me délace et me délasse un peu, puis décide d'achever ma visite de Nauplie, décidément superbe, par un tour de la forteresse de Palamidi. Un heure et quart de montée à pied me parait un peu au-dessus de mes forces après ma longue marche d'aujourd'hui (plus de  10 000 pas jusqu'à présent), et de toute façon, l'heure de la fermeture est passée. Je hisserai donc l'Exsis en haut des 190 m de la falaise et m'installerai sur le petit parking pour la nuit, prêt pour la visite demain matin.

Nauplie crepuscule sur la ville depuis
                      l'entree de Palamidi
Nauplie : crépuscule sur la ville depuis l'entrée de Palamidi
Un quart plus tard je suis en place, avec une large et superbe vue panoramique sur la ville étalée à mes pieds dans le pare-brise. Lentement la lumière baisse, lampes et lampadaires s'allument, les montagnes au loin disparaissent, la nuit s'installe avec son cortège de visiteurs - pas toujours très discrets - qui viennent admirer la scène - ou tout simplement «necker».

Je profite un moment moi aussi de l'évolution du panorama spectaculaire, tout en attaquant les routines du soir : rédaction du carnet de bord achevé à 21:30, chargement et début de traitement des photos (j'en ai moissonné 218 aujourd'hui…) et souper, là encore pris avec bon appétit. (Au menu : crème forestière, boudin blanc frit en rondelles, haricots verts et bâton de crème glacée vanille enrobé de chocolat noir). Le va et vient finit par se calmer tout à fait autour de moi vers 22:30, j'abaisse la couchette et vais prendre un repos justifié.

Nauplie nocturne depuis Palamidi
Nauplie nocturne depuis Palamidi


57 676 Lundi 16 janvier 2023 : de NAUPLIE à KILADA (80 km) (10 512 pas)

De
                Nauplie à Kilada
Ma route de Nauplie à Kilada

Exsis-devant-la-porte-d'Epameinondas, bastion
                      d'entrée de la forteresse de Palamidi
Exsis devant la porte du bastion d'Epameinondas,
à l'entrée de la forteresse de Palamidi dominant la ville de Nauplie

Lever à 8:00 après avoir travaillé longuement jusque passé minuit, quelques voitures de jeunes s'ingéniant à niaiser (boisson et rires, autoradio à fond de train, concert de pots d'échappement, etc.) sur le stationnement à côté de moi…

Le sommeil et l'énergie seront cependant suffisants pour attaquer dès 9:00 le grand tour des 8 bastions constituant la forteresse de Palamidi devant la porte de laquelle j'ai posé mon bivouac.

LA FORTERESSE DE PALAMIDI

La forteresse de Palamidi s'élève à une hauteur de 216 m. au sommet de la colline de Palamidi, à l'est de la ville de Nauplie.  Elle a été construite à la fin de la deuxième période de la domination vénitienne (1771-1715), mais a été conquise par les Turcs avant son achèvement. Elle est entrée en possession de la Grèce le 29 novembre 1822, lorsque le chef Staikos Staikopoulos et 350 troupes d'élite ont envahi la forteresse, forçant la garnison turque à se rendre sans combattre. Après la libération de la Grèce, la forteresse a servi de prison pour les condamnés à perpétuité et à mort (1840-1920). Aujourd'hui, Palamidi fonctionne comme un site archéologique organisé qui accueille un grand nombre de visiteurs.

Le fondateur de la forteresse fut le gouverneur vénitien (Provveditore) de Nauplie Agostino Sagredo, et sa construction fut supervisée par les ingénieurs Giaxich et La Salle. La forteresse est constituée d'un ensemble de huit bastions qui se renforcent mutuellement : le bastion d'Aghios Andrea (où se trouve une chapelle du même nom), le bastion de Miltiades (où se trouve la prison pour les condamnés à perpétuité), le bastion d'Epameimondas (où se trouve la porte principale de la forteresse), le Bastion de Robert (en l'honneur du Philhellène français tombé au combat à Athènes), le Bastion de Léonidas, le Bastion de Thémistocles, le Bastion de Fokion  et le Bastion d'Achilles. Chaque bastion comporte 2 réservoirs d'eau, des réserves de munitions et de nourriture, des bouches à feu et des embrasures, et le cas échéant, des douves, des mâchicoulis, des "meurtrières", des murs de soutènement extérieurs, des casernes, etc. Les bastions sont reliés par un mur pour protéger les défenseurs du feu ennemi. L'exception est le bastion de Miltiades, qui se dresse comme une unité autonome à l'intérieur des murs. D'après une inscription, le premier bastion à être construit fut celui d'Agios Andreas, suivi par les autres dans une disposition rayonnante qui suivait le terrain.

La construction impeccable de la forteresse, la richesse des matériaux utilisés et les caractéristiques formelles spécifiques telles que la faible hauteur et la largeur des murs, qui pouvaient résister à la force de la poudre à canon, intégrant l'expérience acquise jusqu'au XVIIIe siècle, fait de Palamidi un chef d’œuvre d’architecture militaire.
Plan de
                      la forteresse de Palamidi


Palamidi-porte-du-Bastion-d'Aghios-Andreas
Palamidi : porte du Bastion d'Aghios Andreas
Le lion de-Venise-au- desssus-de-la-porte du
                      bastion d'Aghios Andreas
Le lion de-Venise au-dessus de la porte du bastion d'Aghios Andreas

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L'Acronauplie, la Basse-ville et le Bourtzi depuis le bastion d'Aghios Andreas

Palamidi le bastion de Miltiades
Palamidi : le bastion de Miltiades

Dans le Bastion de Miltiade, les ruines de la
                      maison du Gouverneur
Dans le Bastion de Miltiade, les ruines de la maison du Gouverneur
L'architecture militaire du XVIIIe y trouve là son chef d’œuvre, et on se demande comment à deux reprises cet ouvrage a pu être pris…

Pour une fois les murs sont en assez bon état. Je regrette seulement que la maison du gouverneur, pitoyable avec ses toits effondrés et ses fenêtres béantes, n'ait pas été restaurée pour abriter un petit musée sur les siècles de présence vénitienne en Grèce.

En montant du Bastion de Miltiades vers le Bastion
                de Themistocles
En montant du Bastion de Miltiades vers celui de Themistocles

Mais c'est moins l'art de construire qui m'impressionne ici que les vues extraordinaires sur la ville, le golfe, les montagnes, bref un superbe ensemble panoramique que je ne me priverai pas de photographier… Un bon tri à venir !

Palamidi-panoramique-vers-Nauplie-depuis-Themistocles
Dans Palamidi, panoramique vers Nauplie depuis le bastion de Themistocles : bastions d'Aghios Andreas, Miltiades et Epameinondas

Dans le forssé séparant le bastion de Themistocles
                de celui d'Achilles
Dans le fossé séparant le bastion de Themistocles de celui d'Achilles

Palamidi Bastion de Fokion depuis Bastion d'Achilles
À l'extrémité sud de Palamidi, le Bastion de Fokion depuis celui d'Achilles

Palamidi : le Bastion-de-Fokion depuis celui
                d'Achilles
Palamidi : le Bastion de Fokion depuis celui d'Achilles

Palamidi-Epameinondas-depuis-Achilles.
Palamidi : le bastion d'Epameinondas - et l'Exsis - depuis le bastion d'Achilles

En redescendant de Palamidi : l'Acronauplie
En redescendant de Palamidi via le bastion d'Achilles : l'Acronauplie et le Bourtzi

Et puis, sous le grand soleil et le ciel bleu, c'est une superbe balade de début de journée qui donne envie de marcher et de parcourir tous les sentiers sillonnant le grand espace limité par les remparts, allant d'un bastion à l'autre puisque tous sont largement séparés. Seul regret (qui n'est pas nouveau…) : l'état en général épouvantable dans lequel les voies pavées sont conservées, quand elle existent, alors que les rares passages sur la terre à peu près unie sont agréables à traverser. J'aurai retrouvé l'Exsis vers midi, après 3 heurs de crapahutage et 6 534 pas. Mon ankylose du côté gauche semble s'atténuer, comme quoi l'exercice…

Je bois un peu puis redescend vers la ville pour compléter mon épicerie chez Lidl, avant de prendre la route vers la plage de Tolo, au sud, où je déjeunerai et ferai l'appoint du réservoir d'eau. Puis j'amorcerai le circuit de la Péninsule d'Argolide proposé par le Guide vert en rejoignant la mer à Kilada. Plein d'eau et déjeuner sur le quai du port
                      de Tolo
Plein d'eau et déjeuner sur le quai du port de Tolo

Tolo-dejeuner-et-plein-d'eau
Exsis sur le quai de Tolo

Le
                retour du pêcheur au quai de Tolo
Le retour du pêcheur au quai de Tolo

Je repars donc vers Kilada, un petit port de pêche niché dans la partie sud du Golfe d'Argolide, en empruntant non pas la grande route de type nationale, plus rapide quoiqu'un peu plus longue, mais plutôt celle traversant la montagne. Exsis-grimpe-sur-la-montagne
Exsis grimpe sans faiblir sur la montagne

J'y rencontrerai très peu de circulation et surtout, elle me donnera l'occasion d'admirer quelques paysages étendus et sauvages. Guère de village, un pays plutôt aride où je cherche en vain une fontaine ou même un ruisseau pour rincer la cassette où j'ai fait le vide, mais qui continue à se manifester à mes narines.

Dans-la-montagne-vers-Didyma
Dans la montagne en direction de Didyma

Didyma
                  et son «crtaère»
Didyma et son «cratère», en fait une doline d'effondrement géante

Plusieurs explications populaires circulent sur l'origine de ces «trous» de vastes dimensions parfaitement circulaires : météorite ? ou plus simplement  effondrement du sol calcaire par suite d'érosion...
Le
                      cratère de Didyma
Le grand cratère ou doline de Didyma

Je traverses plusieurs petits cols et, au bout d'une longue descente, finis par atteindre Kilada.

Kilada-coucher-de-soleil-sur-le-port-de-peche
Coucher de soleil sur le port de pêche et l'église de Kilada

La rade est vaste, au bord du Golfe d'Argolide dont elle marque presque la limite sud, et de nombreuses barques de pêche avoisinent quelques yachts (dont deux très gros) amarrées au large quai de pierre. De l'autre côté du lungomare, les maisons du village s'entassent sans ordre et sur plusieurs rangs.

La journée n'est pas encore terminée et ces trois heures passées assis dans l'Exsis m'ont reposé de ma longue marche de ce matin. Je pars donc pour une autre promenade le long de la mer en observant le jeu des couleurs et les attirails entassés dans les bateaux, faisant quelques photos, admirant le cadre large. Je me rends ainsi jusqu'à l'église orthodoxe de l'Annonciation  de la Vierge que je trouve exceptionnellement ouverte. Et pour cause : le pope et son diacre s'apprêtent à dire l'office. Je m'assois tout au fond de la nef très décorée (murs entièrement peints de grandes figures hiératiques traditionnelles, mobilier doré surchargé, énormes lustres aux mille ampoules, lourdes tentures rouges foncé,  ribambelles de petites lumières rouges qui accompagnent l'office…).

Dans la nef de l'église orthodoxe de Kilada
Dans la nef de la grande église orthodoxe de Kilada

Le Christ Pantocrator de la coupole
Le Christ Pantocrator, ses anges et ses saints dans la coupole

J'y observe les rituels pendant un bon quart d'heure, étonné par leur côté exotique et peu naturel, d'autant plus que pas un paroissien n'occupe cette nef pourtant assez grande, et que seul le diacre donne la réplique au pope.

Le diacre lisant les répons...
Le diacre lisant les répons devant son lutrin...
Le pope officiant seul dans son église vide
...au pope officiant seul derrière l'iconostase dans sa grande église vide

Je me rends jusqu'au moment où le pope fait le tour de «l'assemblée» en l'encensant (i.e. des chaises vide et moi qui prends quelques photos…). Puis je me retire, perdant intérêt pour cette représentation trop formelle et quasi théâtrale, rendu mal à l'aise par le côté non-sens de la situation.

Retour tranquille à l'Exsis laissé stationné sur le quai,  en tentant de passer par les ruelles parallèles à la rue principale, mais n'en trouve pas, les allées menant aux maisons de deuxième ou troisième rang se terminant en cul-de-sac. Bizarre urbanisme… Je retrouve la chaleur de mon home lorsque la nuit tombe pour de bon, et me déplace vers un grand espace aménagé au bout du port, davantage à l'écart de la circulation. J'y souperai, traiterai les photos, lirai la documentation remise par l'hôtesse de Nauplie - en fait un panégyrique au Péloponnèse producteur agricole et à ses délicieuses recettes locales… - et rédigerai le carnet de route avant de me coucher au calme à 22:00.


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