Réveillé dès 7:00 je
vois le soleil se lever sur la plage et sur le golfe
devant moi. Je relance le chauffage car il ne fait que
6° dehors, un petit 15° à l'intérieur… Je ne bougerai guère de la matinée, m'employant plutôt à retravailler les scans envoyés par Juliette pour améliorer leur qualité à l'impression, meilleur moyen pour moi d'exploiter la mine d'informations contenues dans les pages du Guide vert. Je sors donc l'imprimante et fais tourner le moteur de temps à autre pour obtenir les ampères nécessaires à son fonctionnement (laser oblige…) sans trop tirer sur la batterie descendue à 78 Ah durant la nuit. |
Bivouac devant le rivage à Myli - Lerne |
Ce qui reste du marais de l'Hydre de Lerne... |
Vers 13:00 j'arrive au
bout de ma tâche, range tout le matériel et passe à
table : je suis affamé malgré la sédentarité de mon
travail. Avant de quitter ce joli site je retourne au bord de la rivière Lerne pour vérifier si le marais dont elle sort est vraiment aussi limité qu'il m'a paru hier soir; hélas oui, les aménagements et autres empiètement ont fait que le territoire de la mythique Hydre de Lerne s'est terriblement rétréci, quelques canards eux-mêmes ont du mal à se maintenir dans cette autre zone humide escamotée, entre chemin de fer et route express… |
Forteresse de Larissa depuis la plaine en arrivant à Argos |
Après ce petit bol d'air au soleil
et dans l'air maintenant attiédi, me voilà prêt pour
reprendre la route et, inspiré par la lecture des
rubriques du guide imprimées ce matin, décide de
visiter Argos. Le musée archéologique et les restes
d'un des plus grands théâtres de Grèce (20 000
spectateurs!) y vaudraient le coup d’œil. Je n'en suis
qu'à une vingtaine de km vite parcourus et vais
stationner en plein centre ville, près de la
cathédrale.
|
Mon téléphone m'aide à
m'orienter dans cette ville moderne et assez dense, et
me mène jusqu'à la grille du musée. Mais il est fermé
pour du long terme, car en pleine reconstruction (pour
le moment démolition plutôt, et ce depuis 2016…). Je
choisis donc de continuer sur ma lancée piétonne pour
gagner le théâtre, histoire de prendre un peu d'exercice
(et d'accumuler des pas, motivation par l'IPhone
oblige…). La traversée des ruelles et faubourgs de la petite ville, très quelconque et sans charme, sera facilement oubliée. En revanche la grande conque du théâtre, creusée dans la montagne et aperçue de loin derrière les grilles maintenant fermées - il est passé 15:30 - vaut bien le détour et les quelques photos que je lui consacre. |
Argos : le théâtre et la forteresse de Larissa sur la colline |
Argos : zoom sur le théâtre à travers la grille |
Le théâtre
d'Argos est taillé dans le flanc du mont Larisa,
en 90 rangs de gradins sur une pente raide,
formant une cavea rectiligne étroite. Parmi les
plus grands théâtres de Grèce, il a accueilli
environ 20 000 spectateurs et est divisé par deux
paliers en trois sections horizontales. Les
escaliers divisent en outre la cavea en quatre
cunei, correspondant aux tribus d'Argos.
(Psychogiou) L'archéologue britannique Richard
Allan Tomlinson décrit les positions des gradins
comme ne se conformant à aucun plan régulier, et
les blocs sont par conséquent de tailles
variables.
Un haut mur avait été érigé pour empêcher l'accès non autorisé au théâtre et a peut-être amélioré l'acoustique, mais on dit que la qualité sonore est encore très bonne aujourd'hui. Vers 120 ap. J-C, les deux théâtres ont été rénovés dans le style romain. C'est à cette époque que le plus petit des théâtres a été converti en odéon et que le théâtre hellénistique est devenu gréco-romain. Il contient l'un des deux seuls exemples d'orchestre circulaire, l'autre se trouvant à Épidaure. Les Romains ont construit un proskenion qui couvrait une partie de l'orchestre avec un hyposkenion en dessous. La cavea ne montre aucune preuve de rénovation, on peut donc supposer qu'elle est restée dans son état original. |
Au retour vers l'Exsis en suivant les indications de mon IPhone, je me retrouve sur la grande place centrale où s'achève le marché du samedi, plus typique. J'y admire les deux statues antiques des Guerriers de Riace, des reproductions en bronze offertes par la ville italienne où elles se trouvent, en hommage au sculpteur fameux Ageladas originaire d'Argos. | Argos : répliques des Guerriers de Riace devant la place du marché |
Montée au kastro de Larissa |
Route étroite, pentue et sinueuse, quelques épingles à cheveux et je débarque au pied même des murs assez bien conservés de ce monument multi-millénaire. |
Larissa : rempart du kastro du côté sud-ouest |
LARISSA - LE CHÂTEAU
D'ARGOS Le château a été
nommé d'après la colline homonyme qui s'élève
au-dessus de la ville d'Argos à 287 mètres
d'altitude. Sa position stratégique, surplombant
la ville la plus importante de l'Argolide, ainsi
que les routes maritimes et terrestres reliant le
sud-est du Péloponnèse à l'Attique et aux îles de
la mer Égée, a été à l'origine de la fortification
de la colline. Les vestiges de la fortification
mycénienne (XIIIe siècle av. J.-C.) sont conservés
dans la citadelle.
La forme actuelle du château date du Moyen Âge, bien que l'utilisation ininterrompue de la zone soit attestée depuis la préhistoire jusqu'à la Seconde Guerre mondiale. Les anciens murs des fortifications mycéniennes, dont certaines parties sont encore visibles aujourd'hui, ont été incorporés dans la maçonnerie d'époques ultérieures et constituent le plan principal suivi par les fortifications médiévales. Les ouvrages défensifs comprennent la citadelle au sommet de la colline et une enceinte extérieure. Les murs sont renforcés par des tours, le plus souvent à trois ou quatre côtés. Par la suite, et surtout après l'apparition de l'artillerie au XVe siècle, le château a subi d'importantes interventions et a été renforcé par des tours cylindriques À l'intérieur de la citadelle se trouvaient probablement les bâtiments administratifs et les installations militaires. Une église du premier millénaire a également été localisée, à l'emplacement de laquelle une chapelle dédiée à la Vierge Marie a été construite plus tard en 1 174. Une zone résidentielle s'est développée dans le quartier à l'extérieur des murs du château, encore inexploré. De grandes citernes se trouvaient dans les deux quartiers du château. Cette disposition a été conservée jusqu'à la fin du XIVe siècle, avec des travaux de renforcement et des interventions mineures à l'époque byzantine et franque, faisant de Larissa l'un des quatre châteaux les mieux défendus du Péloponnèse cités dans la Chronique de Morée De vastes travaux de renforcement des fortifications ont été réalisés au cours du XVe siècle. en raison de l'alternance de la domination vénitienne et ottomane sur le château, ainsi que de la nécessité de mettre à jour les caractéristiques architecturales défensives en raison de l'arrivée de l'artillerie, notamment la construction d'un mur transversal qui coupe la partie sud de l'enceinte extérieure. Le mur extérieur est renforcé par de grandes tours cylindriques avec des embrasures de canon. Les murs de la citadelle ont été surélevés et renforcés par des tours à trois et quatre faces et une tour en forme d'amande. Parallèlement, la porte byzantine est murée et une autre porte est ouverte plus à l'ouest. Après le milieu du XVe siècle, l'impressionnant donjon cylindrique est construit à l'angle sud-ouest de la citadelle, aujourd'hui en ruines. Au XVIe siècle, la zone de l'enceinte extérieure au sud du mur d'enceinte est abandonnée et désertée, tandis qu'un avant-corps est ajouté au sud de la porte de la citadelle, créant ainsi une cour extérieure. À l'est de l'avant-corps, un passage est formé avec une double porte. |
Porte de la Basse Cour du kastro de Larissa |
Vue sur le Golfe et la ville d'Argos au-dessus de la Basse Cour |
LA CITADELLE
La citadelle a
constitué le centre administratif, militaire et
cultuel d'Argos pendant de nombreux siècles. Le
mur mycénien est construit en gros blocs de
calcaire et suit un tracé circulaire. Ses vestiges
sont situés à l'est et partiellement au nord de la
citadelle. Un grand seuil monolithique a été
identifié du côté sud, ainsi que des parties de
jambages, provenant manifestement de la porte
mycénienne. Le linteau de la porte, en pierre
conglomérée, est incorporé dans la façade
extérieure du mur sud de la citadelle.
Au cours de la période archaïque, la zone de la citadelle a été réorganisée et dotée de sanctuaires : un temple existait probablement au sud-ouest, dédié à Zeus de Larissa. Une partie de la base d'un temple en grands blocs de poros, dédié à Athéna Polias, est aujourd'hui visible au nord. L'enceinte de l'ancienne citadelle a été élargie au cours de cette période, sa forme étant très similaire à celle que l'on voit aujourd'hui, avec des ajouts médiévaux plus tardifs superposés à ce plan d'origine. La maçonnerie byzantine est plus visible dans la partie sud-est, près de la porte byzantine, qui a été murée à la fin du Moyen Âge. Une deuxième petite porte byzantine était probablement située sur le mur de fortification ouest, où un grand bloc rectangulaire a également été encastré, portant une inscription avec les noms des donateurs argiens du temple d'Athéna. L'intervention la plus importante sur la citadelle a eu lieu au XVe siècle, lorsque l'enceinte intérieure a été démolie et que les murs ont été rehaussés et renforcés par de nouvelles tours. La phase médiévale des murs est visible dans les parties inférieures faites de maçonnerie de moellons et de briques dans les joints. Les vestiges d'une église du premier millénaire sont conservés à l'extrémité nord et adjacents au mur nord de la citadelle. L'abside centrale semi-circulaire est encore visible à l'est de l'ancien temple. Selon l'inscription du donateur, une église dédiée à la Vierge Marie a été construite en 1174 par Niketas, évêque d'Argos. La petite église occupait la partie nord de l'ancienne église byzantine, alors en ruines. La zone située à l'ouest de la petite église a également été réaménagée et a peut-être accueilli l'humble résidence de l'évêque. Au nord-est de la citadelle, un grand bâtiment à deux étages peut être associé au siège du gouverneur du château. Il a probablement été construit pendant la période franque (XIIIe siècle après J.-C.). |
Réveil à 8:30 après
une bonne nuit reposante, mais je continue à me sentir
ankylosé du côté de la fesse et de la cuisse gauche,
comme si des nefs coincés dans le bas du dos avaient du
mal à transmettre les sensations… Il faut dire que j'ai
amplement sollicité ces derniers jours ce dos pas trop
solide. Raison de plus pour poursuivre l'entraînement !
On verra plus tard s'il y aurait lieu aussi de pratiquer
un peu de gym corrective. En attendant un coup de chauffage rend l'atmosphère suffisamment confortable pour prendre la douche bien chaude qui me fait partir du bon pied. |
Mon bivouac à Tirynthe, à l'orée d'un lotissement moderne |
La
méthode de réparation des murs peut généralement
être résumée comme suit : * Nettoyage des joints et enlèvement des pierres effritées ; des mesures temporaires de soutien ont été appliquées là ou cela s'avérait nécessaire. * Utilisation d'un jet à pression spécial pour souffler du sable sec (avec l'injection d'une petite quantité d'eau à la buse) dans les joints à l'intérieur des murs. Ce sable a la propriété, sous certaines conditions de pression, de devenir extrêmement compact, de sorte que les espaces dans le mur sont remplis de la manière la plus fluide possible, sans utiliser de liant tel que le ciment ou la chaux et de se rapprocher ainsi le plus possible de la composition structurelle initiale. * Scellement des joints, à la fois en remettant dans leur position initiale les pierres enlevées pour cause d'instabilité, et en en rajoutant d'autres là où c'est nécessaire pour assurer un calage adéquat et la restauration de la cohésion globale de la structure. Un léger mortier de ciment a été ajouté dans la fixation de toutes les pierres scellant les joints. |
RESTAURATION DE LA TOUR EST ET DE LA GRANDE RAMPE Tirynthe : détail des blocs cyclopéens |
Tirynthe : l'escalier descendant du Palais jusqu'à la Porte ouest |
Tirynthe en sortant par la porte Ouest du Palais |
Tirynthe : porte de l'Ouest au pied du rempart du Palais |
Sortant par la deuxième porte à l'opposé de la première, je découvre alors l'arche typique mycénienne dont la voute forme un angle aigu de deux énormes pierres accotées l'une contre l'autre. La masse assurant la solidité du montage, plus que l'harmonieuse répartition des forces comme dans la voûte typiquement romaine… |
Trouvant assez facilement une place sur les grands stationnement au bord de la baie malgré la foule en balade en ce beau dimanche après-midi, je m'enfonce dans les petites rues de la vielle vile, juste en arrière du quai. Beau pavage de marbre blanc qui brille, poli par des pas centenaires, jolies façades classiques ou d'inspiration bien restaurées et décors soignés, animation des boutiques de bon niveau et pas juste touristiques… cette ville me plait. | Nauplie : la forteresse de Palamidi au-dessus de l'Avenue Andrea Syngou |
Nauplie : Othon, prince bavarois et 1er roi de Grèce de 1833 jusqu'à son renversement en 1862 |
Sur l'avenue Andreas Syngrou, Johannis Kapodistrias, premier gouverneur de la Grèce indépendante de 1827 jusqu'à son assassinat à Nauplie en 1831 |
La place Syntagma (de la Constitution) et l'ancien arsenal vénitien (1713) où loge le Musée archéologique |
Je trace mon chemin dans le quadrillage des parcs et des rues commerçantes pour arriver sur la grande place Syntagma toute garnie des terrasses de café très fréquentés, et sillonnée par des enfants qui se lancent le ballon, font de la trottinette, etc. La grande façade du musée, ancien arsenal vénitien, ferme le côté sud de la place, je m'y dirige aussitôt. |
Poteries
mycéniennes : 1. Tankard, Tirynthe, 2 200-2
000 av. J-C - 2. Coupe à anse verticale,
Tirynthe, 2 200-2 000 av. J-C - 3. Kantharos,
Tirynthe, citadelle inférieure, 2200-2000 av.
J-C - 4. Kantharos, Tirynthe, citadelle
inférieure, 2200-2000 av. J-C - 5. Cruche,
Tirynthe, 2 200-2 000 av. J-C - 6. Pyxis,
Asine, 2 200-2 000 av. J-C - 7. Askos,
Berbati, salle F, 2200-2000 av. J-C - 8.
Pyxis, Tirynthe, 2 200-2 000 av. J-C - 9.
Cruche, Ancienne Épidaure, 2 200-2000 av. J-C
- 10. «Tasses à ouzo», Tirynthe, 2 200-2 000
av. J-C - 11. Louche, Ancienne Épidaure, 2
700-2 200 av. J-C - 12. Couvercle de pyxide,
Asine,
2 700-2 200 av. J-C. |
26. Petite cruche à bec, 24. Coupe à anse, 23. Jarre à grande ouverture avec bec en pont |
Déesses et figurines en terre cuite d'époque mycéniennes façonnées au tour |
Figure féminine façonnée au tour, Citadelle Basse de Tirynthe (XIIe s. av. J-C) |
Figure féminine façonnée au tour, Citadelle Basse de Tirynthe (XIIe s. av. J-C) |
Figure féminine façonnée au tour, Citadelle Basse de Tirynthe (XIIe s. av. J-C) |
Fibules en bronze du XIIe s.av. J-C |
Armure mycénienne en bronze, casque en défenses de sanglier et protège-oreilles en bronze. |
Figurine assise sur un trône - Figurine féminine naturaliste, Nauplie (1400-1300 av. J-C) |
Perles en or (1400-1300 av. J-C) Plaques en or avec sphinx en relief (1350-1300 av. J-C) |
Cruche à bec et à décor de pieuvre - Berbati (1 350-1 300 av. J-C.) |
Cruche à triple poignée (1 350-1300 av. J-C) |
LES AMPHORES : TRANSITION GÉOMÉTRIQUE Les
amphores de l'exposition reflètent les étapes
successives des changements stylistiques qui
ont eu lieu dans la poterie et la peinture sur
vase entre 1100 et 700 avant J.-C., au cours
d'une période d'intenses développements
sociaux qui ont conduit à l'essor de la polis.
Le profil lâche et bosselé et les courbes simples à main levée de l'exemple submycénien témoignent d'une tradition artistique en voie de disparition après l'effondrement des palais mycéniens. L'amphore géométrique moyenne représente un nouvel esprit d'ordre et de formalité. L'organisation mathématiquement précise de la décoration, résultat du développement d'une nouvelle technologie basée sur un compas et des pinceaux multiples, met en valeur la structure du vase sur un fond noir. Enfin, la représentation des chevaux caractéristiques de l'Argive sur l'amphore géométrique tardive anticipe le rôle prépondérant que joueront désormais les scènes figurées dans l'art grec, sous l'impact catalytique du mythe. |
Ensemble de vases géométriques découverts à Tirynthe |
Amphore de Tirynthe de style géométrique (850-800 av. J-C) |
Amphore tripode, Nauplie, Pronoia (730-690 av. J-C.) |
Bouclier votif en terre cuite, Bothros de la Citadelle Haute de Tirynthe (déb. VIIe s. av. J-C) |
Boucliers votifs
en terre cuite Les boucliers votifs en
terre cuite, ainsi que les masques rituels, sont
les découvertes les plus impressionnantes du
"bothros" (fosse), le dépôt votif de la
citadelle supérieure de Tirynthe, dont le
contenu a été lié au culte d'Héra. Les boucliers
étaient peut-être suspendus dans un lieu sacré
ou utilisés pour l'exécution de rituels. Les
représentations peintes uniques des boucliers
comptent parmi les premières scènes narratives à
contenu mythique. La scène dans laquelle un
grand guerrier tue une amazone à jupe représente
peut-être un épisode de l'Aethiopis, dans lequel
Achille tue Penthésilée, la reine des Amazones.
|
Figurines votives de femmes corinthiennes portant des cochons de lait et autres offrandes (Ve s. av. J-C) |
Figurines féminines nues (IIe s. av, J-C) |
Skyphos attique à figures-noires : Le tourment de Sisyphe (525-500 av. J-C), par l'entourage du peintre Theseus |
Kylix laconien vernissé noir (575-570 av. J-C) par le peintre Boreas |
Figurines de femmes drapées (fin IVe s. av. J-C ) |
Femme portant chiton et himation, de type Sophocléen (325-300 av. J-C) |
Lébès en bronze (ca. 500 av. J-C.) Un lébès est
un récipient en forme de chaudron à fond
arrondi, en métal ou en bronze le plus
souvent, posé sur un trépied, utilisé pour
chauffer l'eau ou les aliments, et pour les
ablutions, parfois posé sur un autre support
(Wikipédia)
|
Miroir en bronze de type caryatide, Ermioni (490-470 av. J-C.) |
Variété d'Amphoriskoi en verre |
Amphoriscos phénicien, «Arkadico»(475-425 av. J-C) |
Flasque en verre (Ier-s. ap. J-C) |
Verre à boire (IIe s. ap. J-C) |
L'Acronauplie : une histoire
mouvementée
L'extrémité rocheuse de la péninsule de Napflio, qui porte aujourd'hui le nom d'Acronauplie, mesure 800 m de long, 85 m de haut et environ 250 m de large. C'est sur ce promontoire que se trouve le château du même nom. Des vestiges d'établissements humains couvrant une large gamme de périodes historiques ont été trouvés sur le site. L'Antiquité Le premier établissement organisé à Acronauplie remonte à la fin du IVe siècle avant J.-C., lorsque fut construit le premier niveau de fortification avec des blocs de pierre taillée polygonaux qui ont été préservés jusqu'à aujourd'hui et qui constituent les fondations des murs ultérieurs. La muraille suivait le terrain rocheux où les rochers escarpés de la péninsule ne pouvaient pas protéger la citadelle. Au VIIe siècle avant J.-C., Nauplie fut envahie par la ville voisine d'Argos et devint une base navale et un port. Lorsque Argos déclina suite à la conquête du Péloponnèse par les Romains, Nauplia, comme on l'appelait à l'époque, tomba dans l'oubli. Lorsque le géographe Pausanias visita Argolis au IIe siècle après J.-C., il trouva la ville déserte. Il mentionne seulement l'existence d'un temple dédié à Poséidon au sommet de la péninsule rocheuse. Période byzantine précoce et moyenne Au début de la période byzantine, Nafplio reste une petite ville appartenant à la région administrative d'Achaea et à l'évêché d'Argos. Selon les récits littéraires, au début du Xe siècle, Saint Theadoros de Kithera y a vécu, tandis qu'au milieu du même siècle, Saint Nikon Metanoedo ("Le prêcheur de la repentance") l'a visitée. À partir du XIe siècle, la ville gagne progressivement en importance grâce à sa situation stratégique. À la fin du même siècle, l'évêché commun d'Argos et de Nauplie a été établi. Sous le règne d'Alexios 1er Komninos (1081-1118), "Nauplium" est mentionnée dans les édits impériaux comme un comptoir commercial. En 1180, Théodoros Sgouros, originaire de Nauplie, est ordonné par l'empereur Manouil Komninos (1143-1180) comme seigneur de Nauplie. Vers 1200, Théodoros est remplacé par son fils Léon qui, en tant que souverain indépendant, étend ses domaines d'abord sur l'ensemble de l'Argolis et à la Korinthie et progressivement sur des parties de la Grèce continentale, à l'Eubée, à la Thessalie...) pour atteindre en 1204 jusqu'au nord de Larissa. Son avancée est finalement interceptée par les Croisés. En 1212, après sa mort. Nauplie échappe au Franc Godefroy de Villehardouin qui concède la ville en fief à Othon de la Roche, seigneur du duché d'Athènes. Pendant la période byzantine, le château d'Acronauplie a été habité, comme l'attestent des éléments architecturaux et des pièces de monnaie de l'époque paléochrétienne. Les fortifications orientales et les deux églises d'Agios Andreas et Agioi Theodoroi, construites à l'intérieur du château, datent de la période mi-byzantine. Occupation franque Pendant cette période, la citadelle est sous la domination de De la Roche, De Brienne et D'Enghien. Depuis la conquête du château par le croisé Vilehardouin, Acronauplie est séparée en deux parties par un mur de séparation interne. Le règne des Francs prend fin en 1389 lorsque Maria d'Enghien, face à la menace turque et sous la pression du Principal florentin de Corinthe Nerio Acciatuoli, cède la ville aux Vénitiens. Première occupation vénitienne (1389-1540) Après la conquête d'Argos (1483) et de Chalkis (1470) par les Turcs ottomans, les Vénitiens envoient Vittore Pasqualigo à Nafplio en tant que haut commissaire (podesta), accompagné de l'architecte Antonio Gambello. Tous deux procèdent à la réalisation de divers projets de fortification et d'infrastructure qui changent complètement l'aspect d'Acronauplie. Les travaux de fortification sont désormais adaptés aux nouveaux besoins de défense contre les armes à feu. La partie orientale d'Acronauplie est la première à être fortifiée avec la construction du Castello di Torre tandis qu'en même temps le mur est remodelé avec l'ajout d'escarpements et de contreforts, le scellement de la Porte et la construction d'une nouvelle porte d'entrée à l'extrémité sud. Plus tard, au milieu du château franc, on construit la Traversa Gambello, un complexe fortifié de bastions et de portes. La ville s'étend vers le nord, au détriment de la mer, par des remblais et des fondations sur poteaux et, peu à peu, la ville basse est créée. Elle est protégée par des murs de fortification vers la mer et par la Porte de Terraferma du côté terre. En outre, l'entrée du port a été sécurisée par la fortification du petit îlot Bourtzi qui se trouve de l'autre côté du port. Première occupation ottomane (1540-1686) Nauplie devient le siège du gouverneur turc du Péloponnèse. La mosquée située à l'est de la place de la Constitution, transformée plus tard en théâtre Trianon, est un monument datant de cette période. Le voyageur ottoman Evlya Çelembi, qui a visité la ville en 1668, raconte qu'à l'intérieur de la forteresse d'Acronauplie se trouvaient de nombreuses maisons modestes et une grande mosquée, "Fethiye Çamii", au sommet de la colline, qui était à l'origine une église chrétienne dédiée à Saint Andreas. Dans la ville basse, des habitations à plusieurs étages avec des baies vitrées, des treillis et d'autres caractéristiques de l'architecture ottomane ont été regroupées. Des interventions de restauration et de fortification occasionnelles remontent à cette période. Deuxième occupation vénitienne (1686-1715) Cette période, bien que courte, est très importante pour la ville. Nauplie, en tant que Napoli di Romania, devient la capitale du Péloponnèse (Regno di Morea) et les Vénitiens procèdent à la fortification du rocher de Palamidi, élevant le complexe de forteresse que l'on peut voir aujourd'hui et qui est un accomplissement dans l'histoire de la fortification. En conséquence, le château d'Acronauplie est déclassé et, par un édit des Vénitiens de 1686, son utilisation est limitée à des fins purement militaires. La partie orientale du château et la porte terrestre de la ville basse sont renforcées par la construction d'un nouveau baston, nommé d'après le Proveditore général du Péloponnèse Grimani. Le même Proveditore donne son nom à un bâtiment construit en 1706 pour le logement des soldats (caserne Grimani) qui se trouvait à l'emplacement du complexe hôtelier moderne "Nafplia Palace", En outre, la même année, le hangar à poudre est construit à l'ouest du mur intérieur. En 1713, le général Proveditore Agostino Sagredo fait construire la Porte Sagredo dans l'aile nord du château romain. En 1713, l'Arsenal qui abrite aujourd'hui le Musée archéologique est construit sur la place de la Constitution. Deuxième occupation ottomane (1715-1822) Les années de la deuxième occupation ottomane ont été une période difficile pour la ville. Néanmoins, certains bâtiments remarquables datent de cette période : la mosquée d'Aga Pacha ("Vouleftiko" - le Parlement des années suivantes), des Médressé (plus tard "Prison de Léonard") ; l'église catholique ("église Franque" ou "Fraggoklissia") qui existe encore aujourd'hui, des fontaines, etc. Années modernes Après la conquête de Palamadi par l'armée de Kolokotronis, fin 1822, Nauplie est libérée des Ottomans. En 1827, la ville est déclarée première capitale de l'État grec nouvellement créé. En 1828, le premier gouverneur de Grèce, Joannis Kapodistrias, pose le pied à Nauplie. Les casernes délabrées de Grimani, dans le château d'Acronauplie, sont reconstruites et rebaptisées casernes de Kapodistrias. Plus tard, elles sont transformées en prison. Parallèlement, une vaste opération est lancée pour dégager la forteresse d'Acronauplie de ses décombres. Les maisons éparses sont réparées et accueillent la Garde tandis que sur le mur est sont construits le premier Hôpital Militaire et la chapelle des Saints Anargaroi. Durant les années d'après-guerre (1950-1975), la forteresse d'Acronauplie a fait l'objet d'un intense développement touristique avec la construction de deux complexes hôteliers, le Xenia, à l'ouest de la péninsule (1961) et le Xenia Palace (1971) au nord-est. |
Nauplie : la Ville Basse et l'ilot du Bourtzi depuis l'Acronauplie |
Nauplie : la Ville Basse et le port depuis l'Acronauplie |
Plusieurs panneau
ici aussi expliquent bien l'histoire complexe et
mouvementée des lieux, même si au bout du compte il
ne reste pas grand chose à explorer : quelques pans
de murs bien consolidés, un vague sentier
vagabondant à travers les broussailles… et des vues
superbes sur la côte des deux côtés du cap. |
Acronauplie : la Traverse Gambello, fortification vénitienne complétant les anciennes fortifications franques et byzantines; au fond la forteresse de Palamidi sur l'éminence |
Nauplie : marchand de statues |
Dans la boutique de statues de Nauplie |
Nauplie : crépuscule sur la ville depuis l'entrée de Palamidi |
Un quart plus tard je suis en place, avec une large et superbe vue panoramique sur la ville étalée à mes pieds dans le pare-brise. Lentement la lumière baisse, lampes et lampadaires s'allument, les montagnes au loin disparaissent, la nuit s'installe avec son cortège de visiteurs - pas toujours très discrets - qui viennent admirer la scène - ou tout simplement «necker». |
Exsis devant la porte du bastion d'Epameinondas, à l'entrée de la forteresse de Palamidi dominant la ville de Nauplie |
Lever à 8:00 après
avoir travaillé longuement jusque passé minuit,
quelques voitures de jeunes s'ingéniant à niaiser
(boisson et rires, autoradio à fond de train,
concert de pots d'échappement, etc.) sur le
stationnement à côté de moi… Le sommeil et l'énergie seront cependant suffisants pour attaquer dès 9:00 le grand tour des 8 bastions constituant la forteresse de Palamidi devant la porte de laquelle j'ai posé mon bivouac. |
LA
FORTERESSE DE PALAMIDI La
forteresse de Palamidi s'élève à une hauteur
de 216 m. au sommet de la colline de Palamidi,
à l'est de la ville de Nauplie. Elle a
été construite à la fin de la deuxième période
de la domination vénitienne (1771-1715), mais
a été conquise par les Turcs avant son
achèvement. Elle est entrée en possession de
la Grèce le 29 novembre 1822, lorsque le chef
Staikos Staikopoulos et 350 troupes d'élite
ont envahi la forteresse, forçant la garnison
turque à se rendre sans combattre. Après la
libération de la Grèce, la forteresse a servi
de prison pour les condamnés à perpétuité et à
mort (1840-1920). Aujourd'hui, Palamidi
fonctionne comme un site archéologique
organisé qui accueille un grand nombre de
visiteurs.
Le fondateur de la forteresse fut le gouverneur vénitien (Provveditore) de Nauplie Agostino Sagredo, et sa construction fut supervisée par les ingénieurs Giaxich et La Salle. La forteresse est constituée d'un ensemble de huit bastions qui se renforcent mutuellement : le bastion d'Aghios Andrea (où se trouve une chapelle du même nom), le bastion de Miltiades (où se trouve la prison pour les condamnés à perpétuité), le bastion d'Epameimondas (où se trouve la porte principale de la forteresse), le Bastion de Robert (en l'honneur du Philhellène français tombé au combat à Athènes), le Bastion de Léonidas, le Bastion de Thémistocles, le Bastion de Fokion et le Bastion d'Achilles. Chaque bastion comporte 2 réservoirs d'eau, des réserves de munitions et de nourriture, des bouches à feu et des embrasures, et le cas échéant, des douves, des mâchicoulis, des "meurtrières", des murs de soutènement extérieurs, des casernes, etc. Les bastions sont reliés par un mur pour protéger les défenseurs du feu ennemi. L'exception est le bastion de Miltiades, qui se dresse comme une unité autonome à l'intérieur des murs. D'après une inscription, le premier bastion à être construit fut celui d'Agios Andreas, suivi par les autres dans une disposition rayonnante qui suivait le terrain. La construction impeccable de la forteresse, la richesse des matériaux utilisés et les caractéristiques formelles spécifiques telles que la faible hauteur et la largeur des murs, qui pouvaient résister à la force de la poudre à canon, intégrant l'expérience acquise jusqu'au XVIIIe siècle, fait de Palamidi un chef d’œuvre d’architecture militaire. |
Palamidi : porte du Bastion d'Aghios Andreas |
Le lion de-Venise au-dessus de la porte du bastion d'Aghios Andreas |
Dans le Bastion de Miltiade, les ruines de la maison du Gouverneur |
L'architecture
militaire du XVIIIe y trouve là son chef d’œuvre, et
on se demande comment à deux reprises cet ouvrage a
pu être pris… Pour une fois les murs sont en assez bon état. Je regrette seulement que la maison du gouverneur, pitoyable avec ses toits effondrés et ses fenêtres béantes, n'ait pas été restaurée pour abriter un petit musée sur les siècles de présence vénitienne en Grèce. |
Je bois un peu puis redescend vers la ville pour compléter mon épicerie chez Lidl, avant de prendre la route vers la plage de Tolo, au sud, où je déjeunerai et ferai l'appoint du réservoir d'eau. Puis j'amorcerai le circuit de la Péninsule d'Argolide proposé par le Guide vert en rejoignant la mer à Kilada. | Plein d'eau et déjeuner sur le quai du port de Tolo |
Je repars donc vers Kilada, un petit port de pêche niché dans la partie sud du Golfe d'Argolide, en empruntant non pas la grande route de type nationale, plus rapide quoiqu'un peu plus longue, mais plutôt celle traversant la montagne. | Exsis grimpe sans faiblir sur la montagne |
Plusieurs
explications populaires circulent sur l'origine de
ces «trous» de vastes dimensions parfaitement
circulaires : météorite ? ou plus simplement
effondrement du sol calcaire par suite d'érosion... |
Le grand cratère ou doline de Didyma |
Le diacre lisant les répons devant son lutrin... |
...au pope officiant seul derrière l'iconostase dans sa grande église vide |