2023-01

GRÈCE - PÉLOPONNÈSE

Jean-Paul MOUREZ en solo à bord de l'Exsis


4. D'ACROGIALI PARALIA à MISTRA

D'Acrogiali Beach à Mistra
Itinéraire d'Acrogiali à Mistra

57 091 Mercredi 4 janvier 2023 : d'ACROGIALI à AGIOS NIKOLAOS (Pantazi Beach) (40 km) (3 251 pas)

Lever à 8:30 après une bonne nuit, n'étaient-ce des courbatures persistantes liées à ma sciatique droite… Je prends  presque aussitôt la route en remettant à plus tard douche et déjeuner, une fois bien réveillé.  Le trajet montagnard et très raide monte à l'assaut des pentes pour rattraper la grande route qui gagne la partie sud du Magne. Paysages agrestes : oliviers, troupeaux de chèvres et de moutons, circulation quasi nulle sinon quelques vieux pick-up surchargés et trainards... Je fais une pause près d'une chapelle bien placée sur une crête, un tour dans le sanctuaire le montre très modeste mais typé. Kampos-(entre-Kalamatta-et-Kardamyli
Kampos (entre Kalamata et Kardamyli)
Panorama-entre-Malta-et-Prosilion
Panorama entre Malta et Prosilion
Je prends pleinement mon temps, roulant tout doucement pour jouir du temps splendide encore aujourd'hui, de l'environnement particulièrement préservé, du calme et de l'impression de sérénité qui se dégage de ces montagnes, de cette vie rurale au rythme de la nature… La vue se dégage brusquement dans un grand virage entre Malta et Prosilion, où je retrouve le panorama spectaculaire et attendu sur la côte du Magne, en direction de Kardamyli.
Sur un large terre-plein aménage en belvédère je ferai un long arrêt, dans la grande lumière du milieu de journée qui laisse voir la suite de caps de plus en plus bleutés, et un reflet presque aveuglant sur la mer qui scintille à perte de vue. Déjeuner (autre tomate et fin de mon hareng fumé à l'huile, introuvable ici…) puis longue séance de travail sur mes images décidément abondantes, il y aura du tri à faire…

Je repars en milieu d'après-midi pour aller explorer le Vieux Kardamyli que je finis par atteindre au bout d'une longue descente coupée d'épingles à cheveux.
-La-cote-vers-Kardamyli.
La côte vers Kardamyli

La région s'est beaucoup développée (villas, mais aussi hôtellerie et commerces, petites entreprises, pas seulement agricoles) depuis notre premier voyage en 1989, ce qui me semble enlever pas mal de caractère à cette région autrefois reculée et quelque peu sauvage. Le tourisme de masse…

Kardamyli-Agios-Spyridon
Kardamyli- : Agios Spyridon
Laissant l'Exsis à l'extérieur des ruelles qui mènent au petit noyau ancien je m'enfonce à pied dans un vallon jusqu'au site de la Tour Mourzinos et de l'église Agios Spyridon. Site charmant auquel on a gardé son cachet rural, bâtiments joliment restaurés et bien documentés, malheureusement la billetterie est close (malgré l'affichette indiquant le contraire…) et je ne pourrai ni monter à la terrasse de la tour ni entrer dans la nef de l'église.

Reste une balade plaisante dans la belle lumière et l'agréable rencontre d'une couple de jeune grecs en vacance, ouverts et curieux, avec lesquels j'ai pu échanger un peu.

Kardamyli-Tour-Mourtzinos
Kardamyli : la Tour Mourtzinos émergeant des oliviers
Kardamyli-Agios-Spyridon
Kardamyli : Agios Spyridon

Sur-la-route-cotiere-entre-Tseria-et-Stoupa
Sur la route côtière entre Tseria et Stoupa

Il est déjà 16:30, donc temps de trouver un petit port susceptible de me servir de point de chute. Je repère sur Google Maps Agios Nikolaos, un peu à l'écart de la grande route. Le quai conviendrait à mon dessin, s'il n'était bordé de quelques tavernes et restaurants achalandés dans lesquels la «musique boum-boum» semble de mise… J'irai donc un peu plus loin pour m'arrêter au bord de la route de plage, peu passante - comme-hier - où le seul bruit sera la roulement des galets sur le rivage tout proche. Fin de mes travaux photographiques, écriture des pages du carnet en souffrance, souper chaud un peu cuisiné, je me coucherai à 23:30 dans le grand calme.


57 131 Jeudi 5 janvier 2023 : d'AGIOS NIKOLAOS à GEROLIMENAS (60 km) (8 684 pas)


Nuit sans souci sur ma route de bord de mer, effectivement peu passante après 23:00. Lever à 8:30 avec le soleil qui inonde bientôt le paysage alentour. Je retourne sur le quai d'Agios Nikolaos pour déjeuner et me doucher, maintenant que le site est à peu près vide et totalement silencieux. De petites vagues déferlent doucement sur les rochers presque plats qui couvrent le rivage.
La-cote-devant-mon-bivouac à Agios-Nikolaos-
La côte rocheuse devant mon bivouac près d'Agios Nikolaos

Nouvelle tentative de rejoindre ma conseillère de la Banque Postale à Ouistreham, sans résultat, le numéro ne répond pas. Je rédige alors un message expliquant la situation et la non-réception du code NIP de ma nouvelle carte bleue, en espérant que le courrier sera bien réceptionné dans l'onglet Contact de mon compte bancaire et surtout que j'obtiendrai une réponse… Par la même occasion je demande à ce qu'on m'assigne un-e autre conseiller-e, l'actuelle n'étant pas rejoignable depuis plus d'un mois.

Devant le port d'Agios-Nikolaos
Devant le port d'Agios Nikolaos

Je retourne stationner sur le quai au centre du village et me dégourdis un peu les jambes en faisant le tour du bassin où dansent quelques barques colorées. Puis je me lance dans les quelques ruelles qui l'entourent : peu à voir, mais quelques vieilles maisons plus ou moins en ruines présentent encore des traits architecturaux intéressants (acrotères en terre cuite…). Une sérieuse restauration pourrait leur redonner allure et gloire passées…

Acrotères en terre-cuite sur une vieille maison
            d'Agios-Nikolaos
Acrotères en terre-cuite sur une vieille maison classique d'Agios Nikolaos

Pigi-la-cote-vers-le-nord.
Platsa : le Golfe Messiniakos et la côte vers le nord
Puis je regagne la grande route au long de laquelle je ferai quelques clichés des vues grandioses qui se développent sur la côte au fur et à mesure qu'elle s'élève au flanc de la montagne.

Long appel de Denis, échanges de souhaits et de nouvelles, il réussit à me localiser sur la carte, dans cette région qu'il a parcouru il y a bien des années ('77 me dit-il). Elle a bien changé, surtout par le nombre de nouvelle grandes maisons dans le style traditionnel du Magne : tour en pierre grise assez sévère, dessin très anguleux traité de façon actuelle avec de grande ouvertures vitrées… Beaucoup de résidences de vacances à louer, dont certaines de très bon goût.

Passant le village de Thalames je reconnais la place centrale où nous avions dormi en décembre 1988, faute d'autre espace disponible pour bivouaquer… (même si j'avais alors inscrit dans mon journal Nomitsi, quelques km plus au sud). Thalames-place-centrale-bivouac-en-1989
Place centrale de Thalames, notre bivouac en décembre 1988

Arrivee-a-Lagkada
Arrivée à Lagkada

Lagkada Eglise de la Transfiguration du Christ
Lagkada : la charmante église de la Transfiguration du Christ

Un peu plus loin c'est la petite église de la Transfiguration du Christ, à Lagkada, merveilleusement restaurée. Je fais abondance de photos extérieures puisque, comme d'habitude hélas, la porte est close…

À Lagkada, facade-et- campanile de
                  l'église-de-la-Transfiguration-du-Christ
À Lagkada, façade et campanile de l'église de la Transfiguration du Christ
Eglise de la Transfiguration du Christ à Lagkada
Dôme et transept de l'église de la Transfiguration du Christ à Lagkada

Église de la Transfiguration du Christ
Lagkada, Mani de Messénie

L'église du Sotiras (Christ Sauveur) du village de Lagkada, datant du XIVe siècle, est la plus importante église construite dans le Magne au cours de la période byzantine tardive (1204-1453). Elle est dédiée à la fête de la Transfiguration du Christ (6 août). Situé au milieu du quartier connu sous le nom de Bloutsianika, le monument se dresse le long de la rue principale qui relie le Magne inférieur (Mesa/Laconian Mani) au Magne supérieur (Exo/Messenian). Il s'agit d'une église à croix carrée dont le plan est presque carré. À l'extrémité est de l'édifice, les absides originales de la prothèse et du diakonikon sont encore conservées. La chambre centrale du sanctuaire, le bema, a été agrandie à une époque ultérieure, peut-être à la fin du XVIIe siècle. Lors de cette reconstruction, le templon-écran a été enlevé et fixé au mur est de l'église, tandis que les absides latérales ont été murées à l'intérieur. Grâce à cette transformation, la congrégation a commencé à utiliser les baies d'angle orientales, tandis que toutes les cérémonies liturgiques se déroulaient uniquement dans la nouvelle abside allongée. À l'extrémité du bras de croix ouest se trouve un élégant clocher, l'un des plus beaux exemples de toute la région. Les surfaces extérieures de l'église ont été recouvertes d'un enduit du XIXe siècle jusqu'au début des années 1980, lorsque la maçonnerie a été mise au jour, bien que cela n'ait pas été fait avec soin, ce qui a causé de nombreux dommages à l'édifice d'origine.

La décoration céramique des surfaces de l'église est très élaborée, avec des motifs typiques des monuments du sud de Péloponnèse de l'époque. Dans les arcs des fenêtres, la technique dite de la brique en creux est appliquée, une caractéristique constantinopolitaine très rarement attestée dans le Péloponnèse. Des éléments occidentaux, principalement gothiques, apparaissent dans la forme et la construction des fenêtres orientales originales et des fenêtres de la coupole, ainsi que dans les arcs aveugles qui ornent les côtés diagonaux du tambour de la coupole. Dans la fenêtre du croisillon nord, le maçon semble avoir copié certaines formes novatrices de conception gothique connues dans les monuments occidentaux de la seconde moitié du XIVe siècle. La combinaison de caractéristiques byzantines, telles que la décoration des briques et l'articulation des surfaces, avec des éléments occidentaux, principalement d'inspiration gothique, rend cette église très inhabituelle pour cette région.


La restauration de l'église et la conservation de sa décoration picturale
Le monument était confronté à de graves problèmes structurels et de construction. Son toit était complètement endommagé et toutes les tuiles étaient cassées. En conséquence, l'eau de pluie pénétrait à l'intérieur de l'église par les voûtes, causant de graves dommages à la décoration picturale de l'intérieur. En même temps, l'humidité s'est infiltrée à l'intérieur de l'édifice à cause des travaux de remblayage qui ont eu lieu sur le côté nord de l'église. De graves problèmes statiques ont également été causés par l'abaissement du niveau d'origine de l'élévation sud du monument lors de la construction de la rue moderne. À cette époque, les fondations de l'église ont été renforcées par une poutre en béton visible, ce qui a gravement nui à l'esthétique du monument. En 2018, les études pour la restauration du monument et la conservation de sa décoration picturale ont été achevées. L'église a été restaurée en 2018-2020 par Mnimeiotechini Ltd sous supervision scientifique.



Avant de quitter le village j'escaladerai les ruelles menant jusqu'à l'église principale, beaucoup plus récente, mais tout aussi fermée Cela me donnera quand même l'occasion de découvrir - de l'extérieur bien sûr - une autre tour imposante (la Tour Kapitsinos) typique du Magne et remarquablement restaurée (avec des fonds européens entre autres… ). J'erre ensuite un moment dans des venelles menant progressivement à l'extérieur du village, bordées de murs plus ou moins croulant que la verdure - surtout pour l'hiver - rend des plus pittoresques. Lagkada-ruelle-vers-l'eglise-mere.
Dans les ruelles de Lagkada en montant vers l'église mère

La
                  Tour Kapitsinos à Lagkada
La Tour Kapitsinos à Lagkada côté sud
Tour-Kapitsinos
La Tour Kapitsinos côté nord
Murs ruinés
                  en bordure du village
Murs ruinés aux abords du village

Sur la
            route du Sud
Sur la route du Sud

Karavotasion et Ormos Limeniou au fond le Taygete
                  2407 m
Karavotasion sur l'Ormos Limeniou; au fond le Taygete culminant à 2 407 m

Poursuivant ma route qui s'insinue entre la mer et le pied des montagnes plutôt abruptes et élevées, dont le fameux Mont Taygète qui culmine à 2 407 m, je continue ma descente vers le sud.

Sur la route côtière cntournant l'Ormos Limeniou
Vue vers le nord depuis la route côtière contournant l'Ormos Limeniou

Prochain arrêt à Areopoli, petite cité dont le centre autour de la grande place Athenaton a été agréablement restaurée, tourisme oblige. Areopoli-sur-la-grande-place-Athenaton
Sur la grande Place Athenaton d'Areopoli

Areopoli-rue-Kapetan-Matapa
Areopoli, rue Kapetan Matapa
Si les quelques éléments d'architecture dans les quelques petites rues sinueuses semblent typiques, tout comme chapelles et églises (cette fois ouvertes), c'est au prix d'une offre commerciale pas toujours de mon goût : restaurants, bars et boutiques plus ou moins chics se disputent la vedette et la clientèle des quelques visiteurs, essentiellement grecs, qui profitent de la fin des congés de Noël et du beau temps pour prendre l'air.

Ne leur jetons pas la pierre, car les oliviers bien qu'innombrables ne sauraient nourrir tout le monde, et les autres ressources ne sont guère évidentes dans cette région écartée.

Ma petite marche d'aération et de dérouillage me mènera par la rue Kapetan Matapa jusqu'à l'église des Taxiarques, église mère richement décorée et meublée, où l'on achève les préparatifs d'une fête avec fontaine en argent et rameaux (Noël selon le calendrier orthodoxe, ou Épiphanie ?)

Areopoli-rue-Kaeptan-Matala
Areopoli : rue Kapetan Matapa en vue de l'église des Taxiarques
Areopoli eglise des Taxiarques (XVIIIe)
Areopoli : chevet de l'église des Taxiarques (XVIIIe)

Areopoli : nef de
                  l'église-des-Taxiarques-(XVIIIe) width=
Areopoli : nef de l'église des Taxiarques (XVIIIe)
Coupole de l'église des Taxiarques (XVIIIe)
Coupole de l'église des Taxiarques (XVIIIe)


Chœur de l'église des Taxiarques à Areopoli
Chœur et iconostase de l'église des Taxiarques à Areopoli

Areopoli- : clocher de l'église des
                    Taxiarques-(XVIIIe)
Areopoli : clocher de l'église des Taxiarques (XVIIIe) au soleil couchant
Décor-de-l'abside de
                    l'église-des-Taxiarques-(XVIIIe) : les signes du
                    Zodiaque
Décor de l'abside de l'église des Taxiarques (XVIIIe) : les signes du Zodiaque
Puis je reviens par des rues latérales moins reluisantes jusqu'à la grande place, observant au passage un bas relief glorifiant le soulèvement de 1821, début de la Guerre d'Indépendance.

J'y retrouve l'Exsis près du monument héroïque à l'un des pères de la Guerre d'indépendance, Petros Mavromichalis, qui fut le premier à brandir le drapeau de l'insurrection «Le Liberté ou la Mort » dans le Magne dès le 17 mars 1821.
Areopoli: le soulèvement contre l'occupation
                  turque, début de -la Guerre d'Indépendance.
Areopoli: le soulèvement contre l'occupation turque dans le Magne, début de la Guerre d'Indépendance
Aeropoli-monument-a-Petros-Mavromichalis-pere-de-l'independance-grecque-en-1821
Areopoli : monument Place Athenaton
Aeropoli : monument à Petros Mavromichalis, père
                  de l'indépendance en 1821
Areoopoli : monument à Petros Mavromichalis, père de l'indépendance
qui fut le premier à lever l'étendard de la révolte dès 1821

Le soleil descend et la lumière jaunit, il est passé 16:30, je reprends ma route en faisant le plein de gasoil (le moins cher depuis longtemps à 1,75 €/l) en quittant Areopoli. J'ai déjà complété plus tôt ma réserve d'eau sur une fontaine dans un village (Neon Oytilon) juste avant d'arriver ici, aussi je ne manquerai de rien les prochains jours…

La route excellente se poursuit sur une espèce de terrasse entre mer et montagne pour contourner le Taygète, le sommet de la région à 2 400 m. Elle redescend enfin au niveau de la mer à Gerolimenas, dont la petite plage de galets est profondément enfoncée entre deux promontoire. Le village est minuscule, les quelques barques de pêche colorée tirées sur le rivage sont loin d'en faire un port de pêche, la plupart des maisons anciennes entourant l'anse sont en triste état pour ne pas dire en ruines, quelques restaurants et hôtels modernes accueillent les touristes.

Je trouve à me caser face à la plage sans trop de difficulté sur l'unique rue au bord de l'eau, puis fais un tour très bref tant qu'il reste un peu de lumière (17:40) et avant que le petit vent froid qui s'est levé ne soit trop désagréable. Puis je me réfugie dans mon cocon, au chaud pour écrire, préparer mon souper et transférer les photos de la journée. J'aurai bien marché durant cette autre belle journée, aussi le lit sera probablement bienvenu pas trop tard ! Gerolimenas : mon bivouac au crépuscule
Gerolimenas : mon bivouac au crépuscule

L'anse de
            Gerolimenas au crépuscule
L'anse de Gerolimenas au crépuscule


57 191 Vendredi 6 janvier 2023 : de GEROLIMENAS à KOKKALA (38 km) (4 301 pas)

Gerolimenas : la plage de galets au matin.
Gerolimenas : la plage de galets au matin
Réveil passé 8:00 pour décoller à 9:15. Le ciel est uniformément bleu, mais se chargera de quelque nuages passagers en cours de journée. Quant à la température, elle poursuit sur les 14 - 16°…

Après un petit tour sur la plage de galet maintenant pleinement éclairée, puis douche et déjeuner, je reprends ma route.
Elle continue de suivre immédiatement la côte ouest  du Magne, se faufilant  à travers plusieurs hameaux ou dans une campagne plus ouverte, Un peu partout abondent les grosses maisons en pierre carrées, le plus souvent accotées à une haute tour. Toutes ne sont pas en bon état, loin s'en faut, et on en aperçoit beaucoup bâties récemment, comme si la région avait retrouvé la faveur des contemporains, locaux ou touristes. En revanche le style «réactualisé» n'est pas toujours des plus heureux, et il manque à plusieurs de ces grosses baraques prétentieuses, au delà de la patine apportée par les siècles,  une certaine austérité rustique qui s'alliait bien avec le côté rude, voire aride du paysage. Hameau-sur-la-cote-du-Magne.jpg
Hameau sur la côte du Magne

Sur les pentes au dessus
          de la route
Sur les pentes au dessus de la route tours de quelques maisons anciennes traditionnelles

Dans la montagne en approchant Vathia
Dans la montagne en approchant Vathia

Masions tours sur les pentes
Maisons tours sur les pentes

La route
            côtière
Depuis la route côtière, en regardant vers l'ouest depuis la montée vers Vathia

Je finis par atteindre Vathia, le prototype renommé de ces villages plus ou moins fortifiés. Accroché à mi-pente sur un éperon il domine la côte. De loin la silhouette de ses multiples tours impressionne, et je m'attends à trouver un village méditerranéen «gentrifié» comme on en rencontre tant sur la Côte d'Azur ou en Provence.

Les
            tours de Vathia sur son rocher
Les tours de Vathia sur son rocher

Mais ma balade dans ses ruelles et sur le chemin dallé qui en fait le tour me montre au contraire un environnement très ruiné, presque à l'abandon, ouvertures murées, toits éventrés et planchers écroulés... Seules quelques maisons ont été restaurées, et pas toujours avec le meilleur goût. Les dalles des passages entre les maison sont disjointes, parfois bouchés part des pâtés de béton disgracieux et rudes sous le pied, des tuyaux en plastique noir courent le long des murs pour distribuer l'eau, un horrible réseau de fils électriques relié à des boites rouillées ou délabrées apportent l'électricité dans les foyers… etc. Et surtout beaucoup de maisons sont manifestement inhabitées, non entretenues et ont pris la voie de la déchéance. Déjà plusieurs tours ont perdu leur couronnement, donc leur terrasse.

Tour en ruines de
                  Vathia
Vathia : tour en ruines
Vathia : Exsis
                  laissé à l'entrée du hameau
Vathia : Exsis laissé à l'entrée du hameau
Vathia : chapelle
Restes d'une chapelle
Maison murée
Maison murée

Toutes ces constructions pourtant vénérables, qui forment un ensemble exceptionnel dans un paysage presque complètement préservé auraient besoin de beaucoup d'amour et de soins pour au moins se maintenir, sinon retrouver leur charme et leur pérennité. Dommage que les Mani n'aient pas trouvé, comme les Calabrais avec leurs trulli, une façon de préserver ce capital rural dont notre humanité s'éloigne de plus en plus, au risque d'en perdre ses racines…

Dans les ruelles et
                  les escaliers de Vathia
Dans les ruelles et les escaliers de Vathia
Vathia depuis le chemin peripherique
Vathia depuis le chemin périphérique


Le bourg de
            Vathia depuis le belvédère en quittant
Le bourg de Vathia depuis le belvédère en quittant

Je sors donc un peu déçu de cette visite qui pourtant promettait, vu l'originalité du site et son magnifique environnement. Au moins les photos en garderont-elles la trace. En quittant je vais installer l'Exsis sur un vaste terre-plein dans le grand virage qui domine le village au sud-est et sors un chaise pour m'installer confortablement. Là je passerai une bonne demi-heure au soleil à contempler ce village de rêve sans subir les déconvenues d'une fréquentation trop proche… Je profite aussi de cette pause pour dicter une longue missive à mon Vençois Olivier qui ne répond toujours pas au téléphone et dont l'état inconnu commence à m'inquiéter.

Après déjeuner léger je reprends ma route vers le sud qui n'est pas loin de son terme : je suis en effet tout proche du Cap Tenare, l'extrémité méridionale de la Grèce continentale. Je demande donc à Google Maps de me guider sur les petites routes assez sportives qui m'amèneront jusqu'à Kokkinogeia où l'on signale un «Sanctuaire de Poséidon qui servait aussi d'accès mythique aux Enfers». Plage-et-village-de-Marmari
Plage et village de Marmari, accotés au Cap Tenare

Kokkinogeia Cap Tenare Sanctuaire de Poseidon
Kokkinogeia Cap Tenare : Sanctuaire de Poséidon

Me voici vraiment au bout de ce monde, la route s'arrête sur des sentiers de randonnée, entre autre celui du Cap Tenare, sur lesquels je me lancerai un peu. Le premier me mènera au « Sanctuary and Death Oracle of Poseidon Tainarios », puisque les Anciens voyaient dans cette extrémité de leur monde une porte vers l'Hadès et la possibilité de communiquer avec les Morts (comme au Nekromeion de l'Achéron).

«Abside» du Sanctuaire de Poséidon
« Abside» du Sanctuaire de Poséidon
Il reste quelques éléments du petit sanctuaire, pas trop ruinés, mais pas du tout restaurés ni documentés. Dans le «chœur», quelques offrandes votives toutes récentes questionnent sur les croyances encore bien vivantes de nos contemporains… Dommage que ces lieux mythiques ne soient pas mieux conservés, d'autant plus qu'ils semblent encore faire du sens pour certains.
Kokkinogeia Sanctuary and Death Oracle of
                  Poseidon Tainarios et son mur cyclopéen
Kokkinogeia : Sanctuaire et Oracle des morts de Poséidon Tainarios
Offrandes dans le Santuaire de Poséidon
Offrandes dans le Sanctuaire de Poséidon Tainarios
Kokkinogeia : Bains romains (ou église
                  paléobyzantine?)
Kokkinogeia : bains romains (ou église paléobyzantine ?)
Ensuite je me lance à pied sur le sentier menant au phare du Cap Tenare. Heureusement j'ai chaussé mes bottes de marche, car le sol en est très inégal.

Je le suivrai sur quelques centaines de mètres, jusqu'aux soubassements là encore bien peu préservés d'un édifice identifié comme "bains romains" pour les uns, ou "église paléochrétienne" pour les autres. En tout cas les parties de mosaïques encore visibles sont intéressantes, dommage qu'on ne puisse en savoir plus…

Kokkinogeia mosaique dans les bains romains (ou eglise
            paleobyzantine?)
Kokkinogeia : mosaïque dans les bains romains (ou église paléobyzantine?)

J'arrêterai là mon exploration pour aujourd'hui, le phare me semblant trop loin (55 mn aller seulement) et son sentier trop malaisé. Je prendrai plutôt le chemin du retour vers la côte Est du Magne.
À nouveau la petite route acrobatique me fait escalader de rudes pentes jusqu'à gagner un belvédère offrant une vue étendue sur l'ensemble du cap Tenare, ses anses et ses hameaux (petit port de Porto Cagio au ras de l'eau ou groupe de tours fortifiées sur un éperon de Marmari).

Belvedere sur le Cap Tenare - Porto Cagio et Marmari
Belvédère sur le Cap Tenare - Porto Cagio et Marmari


Puis ce sera une longue descente sur la côte Est bientôt passée dans l'ombre de la montagne. Je passerai Lagia, qui possède aussi un beau groupe de maisons et de tours anciennes.
Hameau de maisons
                    anciennes à Lagia
Hameau de maisons anciennes à Lagia

Descente-vers-Kokkalas
Descente vers Kokkala

Je regagne enfin le rivage à Kokkala où je finis par trouver une rue détournée le long du rivage (ici pas de port ni de quai où bivouaquer). C'est donc à son extrémité en impasse, devant un petit parc de jeu et un terrain de basket-ball déserts que je trouverai asile pour cette nuit. Le soir tombe, à l'horizon maritime défilent de gros navires de charge tout illuminés… Souper, traitement des photos et écriture du carnet me mènent jusque vers 21:30. Je me coucherai tôt. Il fait très doux (14°), et le silence à peu près complet augure d'une bonne nuit reposante. Bivouac
                    à Kokkalas sur une impasse au dessus de la mer
Bivouac à Kokkalas sur une impasse au-dessus de la mer


57 229    Samedi 7 janvier 2023 : de KOKKALA à GYTHIO (47 km) (3 572 pas)

Kokkalas : mon bivouac au matin
                    devant-le-terrain-de-basket
Kokkala : mon bivouac au matin devant le terrain de basket
Autre belle journée qui aurait pu être des plus agréables, si je ne m'étais rendu compte à quel point, malgré le franc et vif soleil, la production de mon système solaire n'était dérisoire, et en tout cas insuffisante à compenser les consommations courantes.

Levé à 8:30 après une nuit passable (coucher trop tôt je me suis réveillé trop tôt…), je jette un œil au cadran de l'ampèremètre voltmètre échangé hier soir, et suis étonné qu'à cette heure, avec l'intensité rayonnée sur le toit, il ne dépasse pas les 6 A. Je sors mon voltmètre et vérifie le voltage à la sortie du contrôleur : un petit 13 volts… qui tarde à monter péniblement à 13,1, 13,2 V dans les heures qui suivent. Puis l'ampérage diminuera jusqu'à 3 A, sans qu'aucun nuage ne vienne masquer le soleil… Les valeurs remonteront un peu par la suite, mais on est loin du compte. Si tous les contrôleurs donnent des résultats analogues, ce n'est pas de là que provient le problème, mais bien plus des panneaux eux-mêmes (mésaventure vécue par Jean-François) ou du contrôleur, quoique le voltage à son entrée, directement à la sortie des 3 panneaux ne dépasse pas 17-18 V. Passe encore de se brancher sur le secteur dans le nord de la France en hiver, mais pas ici, et cela risque de ne pas être mieux au Maroc ! Quant à changer les panneaux, outre la dépense, encore faut-il en trouver et les installer, chose malaisée en déplacement, et pas avant d'avoir un diagnostic sérieux sur leur défectuosité. Je passerai donc la matinée à fouiller dans mes archives pour retrouver la facture d'achat et vérifier la garantie, sans trouver aucun papier d'origine, En revanche mes carnets de route mentionnent la réception des panneaux souples (commande le 24 nov. 2016 chez Bouthelet à Caen, livrés le 3 février 2017, et installation le 8 février avec Gilles). Je passe ensuite un autre long moment à chercher sur le net un wattmètre de remplacement pour le contrôleur, et finis par y renoncer : les prix corrects exigent de commander en Chine, et de toute façon il arrivera à Montréal via Amazon après le départ de Monique. Pas indispensable, on verra plus tard.

Un peu découragé par tous ces aléas qui risquent de nuire à la suite de mon voyage que je voulais à petite étapes, donc sans rouler beaucoup pour recharger la batterie, je finis par laisser les problème en plan (pas de solution à court terme, il faudra laisser mûrir et prendre conseil).

Douche, puis déjeuner salade, je décolle enfin passé 13:00, après un dernier coup d’œil à mon aire ensoleillée et joliment située où personne ne m'aura dérangé. Ma route assez montueuse continue de suivre la côte Est du Péloponnèse donnant sur le Golfe de Laconie. Régulièrement elle offre de vastes perspectives motivant plusieurs arrêts photos, sans que je repère néanmoins ni sur Google Maps ni sur Michelin Be. des curiosités méritant détour ou arrêt. Ce sont surtout des plages qui semblent attirer les touristes ici, et je n'en vois aucun se pressant dans les nombreux campings, restaurants et hôtels pratiquement tous fermés. De plus les rues menant aux dites plages ou traversant les villages sont pour la plupart étroites, mal indiquées et en fort mauvais état, si bien que j'éviterai de les emprunter. La chaussée de la grande route en revanche est presque partout excellente, et son tracé bien redressé, malgré les nombreux virages.

En passant Flomochorioni
En passant Flomochorioni

En quittant Flomocorioni et ses tours
En quittant Flomocorioni et ses tours

Ormos Skoutariou
Ormos Skoutariou

Je finirai par atteindre Gythio que je me suis fixé pour étape ce soir. La lumière est encore assez belle pour que je fasse la petite balade à pied jusqu'au phare sur sa presque-ile, passant devant le Musée du Magne - fermé… Gytheio
                    : le phare en marbre au bout de sa presqu'île
Gythio : le phare tout en marbre au bout de sa presqu'île

La baie de
            Gytheio
La baie de Gythio depuis le phare

Gythio la ville depuis le parc devant le musee
Gythio : la ville depuis le parc entourant le musée

Ensuite le soir tombe, je m'avancerai jusqu'au môle où nous avions pris le ferry pour la Crète en décembre 1988 et y trouverai un petit coin pour passer la nuit. Rencontre avec deux Australiens débarquant d'un gros camping-car immatriculé en France, nos échanges pourtant sympathiques ne s'éterniseront pas, leur fort accent m'empêchant de bien comprendre tous leurs propos…

À 18:30 j'achève la rédaction du carnet de bord et le transfert des photos, en faisant tourner un peu le moteur pour recharger les batteries. Ce soir un peu de cuisine devant le port de Gythio illuminé, et lecture sur la liseuse. Mon bivouac sur le quai de Gythio de nuit
Dans la nuit, mon bivouac sur le quai de Gythio

57 276 Dimanche 8 janvier 2023 : de GYTHIO à MISTRA (60 km) (7 122 pas)

Bivouac sur le quai du port de Gythio
Bivouac devant la ville sur le quai de Gythio au matin
Lever à 8:30 sous le soleil qui illumine le quai et la ville de l'autre côté de l'eau. Je me suis endormi en finissant la dernière nouvelle du recueil d'Asimov, comme toujours excellent. Quelles intuitions sur certains de nos pbs actuels dans ces textes écrits il y a plus de 50 ans… Douche et déjeuner, petit tour pour profiter de la vue et me dérouiller les jambes et surtout le dos (décidément, toujours aussi difficile, la mise en route matinale !)

Gythio quai du port de peche
Sur le quai du port de pêche de Gythio

Je reprends le volant vers 10:00 en choisissant la route la plus longue pour gagner Sparta, mon objectif de la journée. Je passerai ainsi plus de temps le long de la côte, toujours inspirantes avec ses couleurs vives (rouge-orangé de la terre et des rochers, bleu intense de l'eau et plus clair du ciel, vert sombre et parfois vif de la végétation hivernale). L'épave du Demetrios sur la plage de Glyfada
                    entre Selinistsa et Valtaki, au bord du Golfe
                    Lakonikos
L'épave du Demetrios sur la plage de Glyfada, entre Selinistsa et Valtaki, au bord du Golfe Lakonikos

De plus cela donnera davantage de temps à l'alternateur pour recharger la batterie dont je crains qu'elle soit loin de son maximum. J'ai du mal à recalibrer le Coulombmètre, faute d'enregistrer un plein complet comme cela doit se faire après un redémarrage du système. Et je ne sais si je peux me fier aux instruments de mesure ou si c'est le contrôleur solaire ou les panneaux qui sont en cause, les valeurs affichées en Ampère, (inconstantes, de 4,5 à 13 A) me semblant fantaisistes.

Sur-la-route-de-Sparta
Sur la route de Sparta, la vallée remplie d'oliviers
Je passe de rares hameaux avec leur quai et leurs quelques barques amarrées, puis la route vire à l'intérieur dans une marée d'oliviers qui explique la richesse de la région depuis l'Antiquité. Je roule ainsi tranquille une petite heure, passe devant le Lidl - fermé bien sûr à l'entrée de la ville, j'y reviendrai demain - et pointe mon guidage directement sur le Musée archéologique.
Joli petit bâtiment classique inséré dans un jardin public verdoyant au centre de l'agglomération, il est malheureusement vieillot à l'intérieur : vitrines en bois et vitres à l'ancienne, éclairage insuffisant (sans parler de toutes les ampoules grillées !) et surtout absence de chauffage qui n'invite guère à s'attarder devant les artefacts.

Pourtant beaucoup méritent considération, surtout s'agissant de petites pièces de bronze votives trouvées dans les ruines des temples. J'en photographierai plusieurs, tâtonnant parfois un moment avant de trouver le cadrage évitant les reflets dans les vitres…
Sparta-Musee-archeologique
Entrée du Musée archéologique de Sparta

Musee archeologique de Sparta : petits bronzes
                    votifs
Musée archéologique de Sparta : petits bronzes votifs
Petit bronze

Petit bronze
Petit bronze

joueur de flute de Pan
Joueur de flute de Pan
Miroir
Miroir
Sparta Musee archeologique guerrier casque et
                    «trompette»- offrandes votives au sanctuaire
                    d'Athena Chakiolkios
Musée archéologique de Sparta : guerrier casque et «trompette» : offrandes votives au sanctuaire d'Athéna Chakiolkios
Offrandes votives en bronze du sanctuaire d'Athéna Chalkioikos.
5e siècle av. JC


Les offrandes du sanctuaire principal de la déesse protectrice Athéna sur l'Acropole sont étroitement associées au mode de vie public et militaire. Il s'agit de représentations de la déesse Athéna, dont certaines portent des inscriptions, ainsi que des figurines comme le "trompette" (MS 2019) et le guerrier casqué (MS 970), probablement des offrandes des Homoioi, qui soulignent la qualité de l'hoplite. L'offrande de cloches (MS 3278 et  MS 21190) à la déesse protectrice de Sparte est liée à la protection de la ville et de ses habitants contre les dangers futurs.

Quelques belles mosaïques aussi, illustrent le haut niveau esthétique atteint par les artistes de la cité :

Les mosaïques de Sparte

Un grand nombre de mosaïques a été découvert dans la ville de Sparte, datant de l'époque hellénistique et surtout de l'époque romaine. La plupart des mosaïques ont été trouvées près de la colline de l'Acropole et du quartier moderne de "Magoula", révélées lors de fouilles de sauvetage menées par l'Ephorie des antiquités préhistoriques et classiques de Sparte.

Les mosaïques décorent généralement les sols des villas, des salles de bains et des bâtiments publics. Elles sont constituées de galets et de petits morceaux de marbre coloré, de pierre, de verre, de faïence ou de carreaux.

Les premiers sols en mosaïque de Sparte datent de la période hellénistique (IIIe-IIe siècles avant J.-C.).
Ils sont constitués de galets ou de morceaux de pierre surdimensionnés, le plus souvent asymétriques. Ils sont décorés de motifs géométriques ou de scènes simples, en utilisant une gamme limitée de couleurs. La mosaïque de Triton et celle représentant une panthère attaquant un taureau sont des exemples typiques de mosaïques de cette période. Toutes deux sont exposées au musée archéologique de Sparte.

La production de mosaïques a augmenté pendant la période romaine et surtout dans la seconde moitié du IIIe siècle après J.-C., comme en témoigne l'existence de deux ateliers locaux. Les mosaïques de la période impériale se caractérisent par la richesse des couleurs et de l'iconographie. Elles sont décorées de motifs géométriques exquis et de scènes mythologiques ou homériques, ainsi que de scènes de la vie quotidienne. Au IVe siècle après J.-C., la production de mosaïques a diminué et la décoration est devenue conventionnelle et simple.

Parmi les mosaïques les plus importantes de la période romaine tardive, exposées au musée archéologique de Sparte, figurent celles représentant le mythe de Méduse et de Persée (seconde moitié du IVe s. après J.-C.), la tête de Méduse (fin du IIIe s. après J.-C.), les Néréides (seconde moitié du IIIe s. après J.-C.) et l'épisode d'Achille à Skyros (début du IVe s. après J.-C.).



Muée archéologiuqe de Sparta : mosaique
                    montrant la décapitation de la Méduse par Persée
Musée archéologique de Sparta : mosaïque montrant la décapitation de la Méduse par Persée (IVe s. ap. J-C-
Tete-de-Meduse--dans-un-decor-floral---fragment-de-pavage-en-mosaique-3e-s.-ap.JC-.
Tête de Méduse dans un décor floral. Fragment de pavage en mosaïque (IIIe s. ap. J-C)

Portrtait de femme
Portrait d'Alcibiades
Panthere attaquant un taureau 2e s. ap. JC
Panthère attaquant un taureau (IIe s. ap. J-C)

Une «exposition» - i.e. le rapprochement plus ou moins pertinent de certaines pièces, et plusieurs textes assez longs quelque peu «vertueux» - tentent de valoriser le personnage héroïque de Leonidas. Ce roi de Sparte, semble-t-il assez radical, se fit massacrer avec ses Trois cents hoplites au défilé des Thermopyles pour retarder l'avancée des Perses de Xerxès. Il donna ainsi au gros de l'armée lacédémonienne et aux autres cités grecques coalisées le temps de s'ajuster et finalement de vaincre l'envahisseur à Salamine.


Connaissant où mènent ces orientations patriotiques, nationalistes et élitistes, on a du mal à cautionner le personnage, ce qui n'enlève rien à sa bravoure, à son intelligence et finalement à son héroïsme. Je suis d'ailleurs étonné de ne voir aucune référence au film «300» qui, à mon sens, montrait bien les outrances du personnage, ainsi que la gravité de l'heure pour la civilisation grecque de l'époque face aux «barbares».
guerrier casque et «trompette»- offrandes
                    votives au sanctuaire d'Athena Chakiolkios
Guerrier casqué et «trompette» -
Offrandes votives au sanctuaire d'Athena Chakiolkios

Sparta Musee archeologique Figurine votive de
                    guerriers en plomb
Musée archéologique de Sparta : Figurine votive de guerriers en plomb
Stele-laconienne-Deux-hommes-IIIe.s.av.JC-.
Stèle laconienne : Deux hommes IIIe s. av. J-C.
en arrière : Un homme embrasse une femme (Pâris et Hélène ?) IVe s. av. J-C

Musée archéologique de Sparte : scène champêtre
Musée archéologique de Sparte : scène champêtre sur un crater en argile

En sortant du Musée je me réchauffe un peu dans le jardin puis, apercevant enfin mon premier Office de tourisme depuis mon arrivée en Grèce, vais demander conseil à l'hôtesse. Celle-ci m'oriente efficacement vers les autres point d'intérêt vers lesquels je me dirigerai aussitôt, en laissant l'Exsis stationné sur le parvis de l'église découvert en arrivant.

Je commencerai par faire le tour de la Galerie Coumantaros montée par un collectionneur et reprise par la ville : intéressant, mais sans plus, surtout pour voir combien ces pays jeunes - le Québec n'est pas différent - ont d'abord été tributaires d'artistes étrangers formés dans leur pays d'origine, puis de locaux eux-même formés dans ces mêmes Vieux pays (en Bavière, Angleterre, France, Italie…) avant que se développe un «production» nationale originale (encore que les divers courants artistiques soient maintenant devenus sans frontière…).
Sparta-Coumantaros-Art-Gallery
Sparta : Coumantaros Art Gallery


ART MODERNE EN GRÈCE
19e-20e siècles

L'exposition permanente de la Galerie d'art Coumantaros de Sparte - maintenant Annexe de la Galerie nationale - propose une vue d'ensemble de l'histoire de l'art grec moderne, en retraçant les principaux mouvements et les thèmes dominants depuis la création de l'État grec moderne jusqu'à aujourd'hui.

La création de l'École des arts en janvier 1837 - en même temps que l'Université - reflète le désir des Grecs de faire revivre les arts et les lettres dans une Grèce renaissante.


En raison des conditions historiques, l'art grec moderne n'a pas évolué organiquement au fil du temps et ne s'est pas non plus développé exclusivement dans les limites géographiques de l'État grec. L'art grec moderne englobe tous les artistes - qu'ils soient de l'intérieur ou de l'extérieur de la Grèce - qui sont originaires du pays ou qui ont affirmé, chacun à leur manière, leur relation spécifique avec la Grèce. Au XIXe siècle en particulier, un large éventail d'artistes a contribué à l'histoire de l'art grec moderne : les artistes des îles Ioniennes, les Grecs de la diaspora (peintres et sculpteurs partis étudier à l'étranger et restés dans d'autres pays), ceux qui sont revenus, ceux qui ont vécu et travaillé exclusivement en Grèce, ainsi que les artistes étrangers qui ont vécu et travaillé en Grèce.

Dans les premières années de l'indépendance grecque, sous le règne d'Othon (1832-1862), la peinture historique remplit des fonctions idéologiques essentielles : la promotion, l'idéalisation et la monumentalisation de la guerre - des exigences vitales et existentielles du nouvel État. Le deuxième genre le plus important de la période, le portrait, capture l'image de la bourgeoisie émergente de l'État nouvellement établi, évoquant souvent les traits de l'origine rurale ou insulaire de ses membres. Les premières peintures de paysage sont influencées par les représentations romantiques que les voyageurs étrangers font des paysages grecs, parsemés de ruines antiques. Les thèmes mythologiques, bien que populaires dans la sculpture néoclassique, n'ont pas inspiré les peintres dans la même mesure. L'expulsion du roi Othon (1862), qui marque la fin de la période de domination bavaroise sur la politique grecque et le début de la domination bavaroise sur les arts, constitue un tournant historique dans l'art grec du XIXe siècle. Celle-ci est menée par les grands maîtres de l'école de Munich, qui retournent en Grèce après leurs études à l'académie de Munich. La croissance économique de l'époque a donné naissance à une nouvelle classe sociale, qui mécène les artistes et définit de nouveaux genres et styles.

La palette thématique change. En peinture, l'accent est mis sur l'observation de la nature, de la vie quotidienne et des objets familiers. La peinture de genre atteint son apogée à cette époque en décrivant de manière idéalisée les coutumes et les traditions du peuple grec. Le portrait bourgeois adulte représente les membres de la bourgeoisie montante, dans un style et une échelle radicalement différents des portraits modestes de la période précédente. Destinée à décorer les salles à manger des classes supérieures, la nature morte célèbre la richesse matérielle de la bourgeoisie. La peinture de paysage ne voit plus le monde à travers les yeux de voyageurs romantiques ; elle devient réaliste, réalisée en plein air, tandis que les premiers frémissements de l'impressionnisme commencent à se faire sentir.

L'art académique prévaut en Grèce tout au long du XIXe siècle, comme dans toute l'Europe, avant d'être remis en question par les premiers mouvements modernistes.
À la fin du XIXe siècle, le symbolisme, qui consiste à transformer une idée en symbole, est très populaire dans l'art grec. Dans la première moitié du XXe siècle, la figure imposante d'Auguste Rodin (1840-1917) a influencé la sculpture grecque.

Le XXe siècle a été marqué par le passage à de nouvelles réalités politiques, sociales et artistiques. Le modernisme grec s'est traduit par la peinture en plein air, cherchant principalement à traduire en couleurs les qualités distinctes de la lumière grecque. Les artistes grecs de plein air s'inspirent du post-impressionnisme parisien.

La désastreuse campagne d'Asie mineure de 1922 est une étape importante dans la transformation de l'art grec moderne pendant l'entre-deux-guerres. Après une brève phase de plein air basée sur l'observation et le sentiment, les artistes grecs cherchent désormais à capturer des images intérieures et mentales sur leurs toiles. Le centre d'intérêt de la peinture passe de la nature à l'être humain. Dans leur quête d'affirmation nationale, les artistes s'inspirent de la tradition ; ils identifient des éléments du patrimoine culturel grec comme précurseurs du mouvement moderniste du pays. Ces tendances ont trouvé leur expression ultime dans la génération des années 30, qui a été la pionnière d'un authentique modernisme grec, fusionnant tradition et modernisme. L'expressionnisme a eu un impact limité en Grèce, où ses rares représentants n'ont jamais atteint la brutalité d'expression de leurs homologues d'Europe du Nord.

À quelques exceptions près, la génération d'après-guerre a produit un art anthropocentrique. Les successeurs de la génération des années 30 ont fait écho aux grands modèles du passé. Au milieu des années 1950, l'art grec est parallèle aux styles abstraits qui émergent alors en Europe et en Amérique.



Sparta Coumantaros Art Gallery : Autoportrait
                    de l' artiste peignant une scène religieuse, par
                    Nikolaos Kantounis (1768-1834)
Sparta, Coumantaros Art Gallery : Autoportrait de l'artiste peignant une scène religieuse, par Nikolaos Kantounis (1768-1834)
Portrait d'une jeune femme en costume grec, par
                    Theodoros Vryzakis (1814-1878)
Marigo Sachouri, par Francesco Pide (1822-1862)



Portrait d'une jeune femme en costume grec, par
                    Theodoros Vryzakis (1814-1878)
Portrait d'une jeune femme en costume grec, par Theodoros Vryzakis (1814-1878)
Portrait de Theodoros Kolokotronis, par
                    Theodoros Vryzakis (1814-1878)
Portrait de Theodoros Kolokotronis, par Theodoros Vryzakis (1814-1878)

Barques et naviires à l'ancre, par Konstantinos
              Volanakis (1837-1907)
Barques et navires à l'ancre, par Konstantinos Volanakis (1837-1907)

Côte homérique, par Yerassimos Steris
                    (1898-1987)
Deux amies, par Michale Tombros (1889-1974)
Côte homérique, par Yerassimos Steris
                    (1898-1987)
Côte homérique, par Yerassimos Steris (1898-1987)

Torse de femme par Constantinos Dimitriadis (1920)
Torse de femme par Constantinos Dimitriadis (1920)

Après cette agréable visite, je continue à remonter la grande avenue centrale qui me mène à la statue de Léonidas, le grand homme de Sparte. Impressionnante ! quoique sans génie...

Sparta Statue de Leonidas (1966)
Sparta : statue de Léonidas (1966)
Sparta Statue de Leonidas (1966)
Sparta : statue de Léonidas (1966)

Je n'irai pas voir ensuite son soi-disant tombeau, peu spectaculaire d'après les photos sur la documentation remise, mais consacrerait plutôt le milieu de la journée à un grand tour de l'Acropolis, en limite nord de la ville moderne de Sparta. J'aurai ainsi parcouru les 7 122 pas de ma journée…

Les quelques ruines fouillées et identifiées se trouvent dans un vaste parc rempli d'oliviers.  Une voie pavée
serpente sous le arbres, donnant accès à plusieurs monuments commentés sur des panneaux ad hoc.

Topographie de l'Acropolis de l'Ancienne Sparta
Ma balade dans l'Acropole de Sparta

On découvre d'abord un curieux bâtiment arrondi dont la fonction semble peu claire, flanqué d'une stoa romaine (colonnade et marché public). Acropolis de Sparta : le Bâtment circulaire
Acropolis de Sparta : le "Bâtiment circulaire"

Un peu plus haut  apparaissent les ruines d'une basilique qui aura eu plusieurs fonctions au cours de sa longue histoire.


LA BASILIQUE DITE "DE ST. NIKON"

Acropolis basilique St Nikon
Acropolis de Sparta : restes de la basilique St Nikon

Le complexe de la basilique, délimité au nord et au sud par un mur d'enceinte, est situé à quelques mètres à l'est du théâtre.

L'église est une basilique à trois nefs, avec des absides à trois côtés à l'est et un narthex à l'ouest. L'accès à l'intérieur de l'église se faisait par une ouverture au milieu du côté ouest du narthex et par deux autres ouvertures sur les murs latéraux de l'église. Les nefs étaient séparées par des colonnes reposant sur de hautes bases. Le narthex et la nef communiquaient par une grande ouverture (tribelon) tandis que des ouvertures plus petites donnaient accès aux nefs latérales.
Le sanctuaire tripartite, légèrement en saillie sur les côtés, présente un intérêt architectural unique. Le sanctuaire principal est séparé des salles bipartites voisines (parabemata) par des murs au milieu desquels une niche semi-circulaire avec un passage a été pratiquée.

Dans l'abside centrale, il y avait une zone semi-circulaire avec des sièges (synthronon) qui était utilisée par l'évêque et les prêtres pendant les cérémonies. Entre le synthronon et le mur de l'abside se trouve un déambulatoire, c'est-à-dire un couloir destiné à faciliter la circulation des prêtres dans le sanctuaire pendant la Divine Liturgie. Des traces de la fondation de l'autel ont également été retrouvées. Une table d'offrande a été révélée dans la partie occidentale de la prothèse.

Il n'existe pas de preuves sûres de l'époque de construction de ce monument. Sa datation s'étend de la seconde moitié du VIIe siècle au VIIIe siècle de notre ère.

La partie nord et celles liées à la cage d'escalier des côtés sud et ouest sont probablement des ajouts postérieurs. Un bâtiment cruciforme et une construction allongée ont été ajoutés à la partie ouest de l'église pendant la période byzantine moyenne.

Le monument était à l'origine identifié à l'église du Christ qui, selon les textes de la Vie et du Testament de saint Nikon, a été construite par le saint lui-même à la fin du Xe siècle. Aujourd'hui, le monument est considéré comme la cathédrale de Lacedaemon.


Acropolis basilique St Nikon vue aerienne
Vue aérienne de la basilique St Nikon dans l'Acropolis

Enfin, beaucoup plus spectaculaire, se révèle l'immense théâtre romain en hémicycle (17 000 places !) entaillé dans la colline. Il n'a été que très partiellement dégagé, et ne le sera peut-être jamais complètement car il semble qu'il ait servi de carrière de pierres au XIXe pour bâtir la ville moderne… et il manque des morceaux du puzzle !

au-dessus-du-theatre-romain
Arrivée sur le haut du théâtre entre le Bâtiment au deux niches et le Temple d'Athéna Chalkioikos.

Le théâtre antique de Sparte

Le théâtre antique de Sparte est situé sur le versant sud de la colline de l'Acropole. L'existence d'un théâtre dans la ville de Sparte depuis le Ve siècle avant J.-C. est attestée par des auteurs anciens et est étroitement liée à la célébration de cérémonies religieuses telles que les Gymnopaedici. Il n'est pas confirmé que le théâtre des temps classiques ait été placé au même endroit que celui qui est visible par les visiteurs modernes.

La construction du théâtre est datée de la période hellénistique tardive ou romaine précoce, probablement entre 30 et 20 avant J.-C., et est étroitement liée à l'hégémonie de Gaius Julius Eurykles, un ami proche d'Octave (l'empereur Auguste). Le théâtre spartiate est unique en raison de sa taille et de la qualité de sa construction, comme en témoigne l'utilisation de marbre blanc local.
Le théâtre principal comportait dix escaliers et dix-neuf gradins, tandis que la partie supérieure du théâtre (épithéâtre) comptait dix-sept escaliers et seize gradins. Il est possible que la construction d'un second épithéâtre ait été prévue. Cette immense construction pouvait accueillir 17 000 spectateurs. Dans la partie inférieure de la cavea, il y avait une série de bancs multiples avec dossier, appelés proedria.

Le théâtre avait une cavea de 141 m de diamètre et était l'un des plus grands théâtres du Péloponnèse. Il comprenait un grand bâtiment pour les scènes (skene), un espace pour les acteurs (proskenion) et un orchestre en forme de U. Pour former les deux bords du théâtre, deux énormes murs de soutènement ont été construits, ce qui constituait une grande prouesse technique. Une autre caractéristique remarquable du théâtre est l'existence d'une scène en bois mobile. Celle-ci était déplacée sur des roues le long d'un triple couloir en pierre et était entreposée dans un bâtiment situé près de l'entrée ouest (parodos), la skenotheke. L'existence d'une scène en bois suggère la nécessité d'un espace libre, probablement parce que le théâtre était un lieu de rassemblement public et de cérémonies et rituels religieux.

À la fin du Ier siècle après J.-C., le théâtre a été doté d'une scène monumentale en marbre d'ordre corinthien, dont l'érection a été financée par l'empereur Vespasien. La façade en marbre du mur de soutènement du parodos oriental, où étaient consignés les catalogues des fonctionnaires spartiates et les cursus honorum, est une structure inscrite rare.

Le théâtre a été utilisé, avec quelques modifications et transformations, jusqu'à la fin du IIIe et le début du IVe siècle de notre ère. À cette époque, la fortification romaine tardive avait été érigée et intégrait le mur ouest de la skene. Après une période d'abandon, une colonie byzantine s'est établie dans la zone du théâtre (du Xe au XIVe siècle après J.-C.). Les sièges en marbre du théâtre et certaines de leurs bases en pierre poreuse ont été utilisés comme matériaux de construction pour les maisons byzantines. Lors de la création de la ville moderne en 1834, des pierres ont été pillées pour servir de matériaux de construction à la Sparte moderne.



Sur l'Acropolis de Sparta, le théâtre romain
Sur l'Acropolis de Sparta, le théâtre romain
Ruines de la skenoteke à droite du Théâtre
                    romain de Sparta
Ruines de la skenotheke, au pied de l'aile Ouest du Théâtre romain de Sparta

La ville moderne de Sparta deis le théâtre romain
La ville moderne de Sparta depuis l'aile Est du théâtre romain

Chantier du téatre roman de Sparta depuis l'aile ouest
Chantier de reconstruction du théâtre romain de Sparta depuis son aile Ouest


Vue aérienne du chantier de restauration du Théâtre
                roman de Sparta
Vue aérienne du chantier de restauration du Théâtre romain de Sparta

Plan du théatre romain inspirant sa restauration
Relevé topographique du théâtre romain inspirant sa restauration
(voir https://greekreporter.com/2013/11/30/greece-to-restore-ancient-sparta-city-theater/ )
et aussi : https://diazoma.gr/en/theaters/ancient-theatre-sparta/)


Sparta-depuis-l'Acropolis-la-plaine-aux-oliviers
Depuis l'Acropolis de Sparta la plaine aux oliviers en direction de Mistra

Après cette belle balade, retour d'un bon pas au centre ville jusqu'à l'Exsis laissé sur le parvis de l'église St Nikon, Je commence par y déjeuner - il est 14:30 et je n'ai que mes deux tartine de ce matin dans l'estomac - puis reprends la route.
Exsis laissé stationné sur le parvis de l'église
                  St Nikon
Exsis laissé stationné sur le parvis de l'église St Nikon

Je me dirige maintenant vers Mistra, autre attraction majeure de la région, à cinq kilomètres et quelques  à l'ouest
de Sparta.

La
            colline de Mistra depuis la plaine
La colline de Mistra depuis la plaine remplie d'oliviers

Mistra statue de Konstatntinos Palaiologo
Je commence par passer voir une autre statue commémorative, celle de Konstantinos IX, Paléologue despote de Mistra et dernier empereur de Byzance, qui mourut au combat en défendant sa ville et son royaume contre les Turcs. Décidément on y va fort ici, dans le genre statuaire héroïque !

"Mais vous donner la ville n'est pas pour moi.
ni aucun autre de ceux qui y habitent ensemble
"car tous sont du même avis.
" Nous mourrons sans épargner nos vies."

L'empereur Constantin XI Palaiologos, était le despote de Mystras et on lui a demandé de prendre le pouvoir en tant qu'empereur de Constantinople à la fin de l'Empire byzantin.

Il a refusé de livrer la Ville aux Ottomans avec la phrase ci-dessus, malgré les promesses qui lui avait été  faites par le sultan Mehemet. Il s'est battu et est tombé pour défendre sa ville et le royaume sur lequel il régnait. Son sacrifice l'a promu dans le panthéon des héros avec Achille, Léonidas et bien d'autres, et il détient maintenant une place spéciale et pleine d'émotions dans le cœur des Grecs.

Constantin IX Palologue dernier empereur de
                  Byzance au pied de sa citadelle
Constantin IX Paléologue, dernier empereur de Byzance au pied de sa citadelle

Mistra-Exsis-devant-l'entree-de-la-porte-inferieure
Exsis au bivouac sur le parvis de l'église St Nikon
Après ce bref passage dans le village moderne, je gagne la porte basse de la cité accrochée à sa colline. Elle est bien entendu close (passé 15:30) mais ouvrira demain dès 8:00. Je décide alors de monter à la porte haute qui donne accès à la citadelle dominant le site. Petite route tournicotante, beaux points de vue sur la plaine spartiate sur laquelle le soleil descend, je me case sur le petit parking juste au départ du sentier, au dessus du palais.

La plaine de Sparta depuis la porte basse de Mistra
La plaine de Sparta depuis la porte basse de Mistra

Conversation intéressante avec un jeune couple français en Volkwsagen aménagé en cours de demi-sabbatique. Il reviennent de Turquie où ils ont fait un grand circuit passionnante sans aucun problème (genre Maroc). Trois autres camping-cars me rejoignent, des Néerlandais qui, comme moi, monteront à la citadelle demain matin. Nous échangeons un peu puis je me retire au chaud dans l'Exsis pour traiter les nombreuses photos de la journée et mettre à jour le carnet de bord. La nuit tombe, je soupe, poursuis ma tâche et me couche à 22:15. Environnement magnifique et parfaitement silencieux, à l'inverse de la dernière nuit dans le port de Gythio.

Mistra le palais au crepuscule
Le palais de Mistra au coucher du soleil depuis mon bivouac devant la Porte haute

Suite : 2023-01 Péloponnèse 5
Accueil de Mon-Aigle