Soleil magnifique et grand ciel bleu au matin. Comme j'ai pris la précaution d'orienter l'Exsis vers l'est, la batterie est pratiquement pleine à mon lever à 9:30, toujours très congestionné. Après une douche chaude qui me ragaillardit un peu, je décide d'accompagner mon déjeuner d'une première dose d'Amoxcilline découvert dans la pharmacie du bord. Traitement antibiotique que je poursuivrai durant les 6 prochains jours, histoire de me débarrasser de ce rhume (sinusite ?) et de cette toux tenaces. Puis j'aère mon petit intérieur et entreprends d'écrire le carnet de bord d'hier, après avoir appelé Denis pour lui souhaiter un joyeux Noël et me faire confirmer les doses de mon traitement. Démarrage à 14:00 sur les petites routes de l'intérieur vers Neda Waterfalls. | Bivouac au pied du temple de Bassae |
En fait je
m'apercevrai en chemin que tous les passages plus
délicats et pentus ont été largement recouvert d'un
béton très stable et accrocheur auquel j'aurais pu me
fier. Regrettable de ne l'avoir pas su, car le chemin
est plus long qu'indiqué sur Google Maps que je consulte
de plus en plus souvent, tout en marchant d'un bon pas.
Facile, ça descend presque tout le temps. Mais au retour
il va falloir remonter tout ça, et je serai bien sûr
fatigué… Le paysage de vallée profonde est agréable, le relief s'accuse lorsqu'on approche du canyon. Tout au long du chemin, une profusion de fleurs sauvages et colorées attire l'attention du photographe... |
Au bord du chemin vers Neda Waterfalls, des Iris unguicularis Poir |
Ancien pont à dos d'âne vers les Neda Waterfalls |
À l'arrivée au bout de la route et au petit stationnement, part le sentier à flanc de gorge qui mène à la chute. Là les choses se corsent, car il est irrégulier, plein de pierres et coupé de marches plus ou moins creusées dans la terre. De plus, il monte ou descend sans cesse. Cheminant prudemment je tiens le coup, me repose à plusieurs reprises et finis par arriver à travers le sous-bois au petit bassin rond dans lequel se précipite le jet tendu d'une courte chute bleutée d'une dizaine de mètres… On est loin des chutes canadiennes, et particulièrement de celles des Rocheuses ! Joli, sûrement agréable par les grosses chaleurs d'été, mais pas vraiment spectaculaire ! |
Neda Waterfalls : le randonneur de retour au bercail... (photo par Konstantinos) |
Plusieurs visiteurs
croisés en descendant ont déjà quitté les lieux, mais
j'ai la chance de tomber sur deux jeunes en gros 4x4 BMW
qui se laissent facilement convaincre - surtout quand je
leur dis mon âge… Je profite ainsi du passage
qu'ils m'offrent pour parcourir à l'inverse et en tout
confort les quelques 5 km qui me séparent de mon
véhicule. En chemin je leur apprends combien je suis
voyageur dans l'âme, et l'un d'eux me questionne sur le
Maroc, les sites qui valent la peine, les routes à
emprunter… Pour de courtes vacances d'une dizaine de
jours, je leur suggère d'atterrir à Agadir, descendre en
pays berbère à Tafraoute et de remonter à Fez en passant
par Taroudant, le Tizi-n-Test, Marrakech, Ouarzazat, la
Vallée des Mille Casbah, Errachidia, Beni-Mellal pour
enfin prendre l'avion du retour à Fez. Voilà qui leur
donnerait la chance de voir le vrai Maroc de
l'intérieur, peu envahi par le tourisme de masse, et
superbe dans la diversité de son relief et de ses
couleurs… Konstantinos (qui me laisse sa carte) est photographe, il tient à prendre quelques photos du bonhomme et de son véhicule peu courant, me promettant de me les envoyer sur mon mail. |
L'après-midi s'avance, je réintègre mon siège de chauffeur pour parcourir la trentaine de km qui me séparent de la mer au bord de laquelle je veux poser mon bivouac. À nouveau virages incessants et quelques vastes panoramas montagneux dans la chaude lumière du soleil descendant puis couchant. | Phigaleia : l'église perdue dans la végétation touffue |
Phigaleia : monument aux héros de la patrie hellène |
Phigaleia : héros de la Guerre d’indépendance |
Moins d'énergie aujourd'hui : lever passé 9:00 en trainant un peu au lit, démarrage lent, et tout au long de la journée rythme ralenti. Est-ce ma «grippe» qui me prend au corps, ou une fatigue générale après mon sprint pour quitter brumes et froidures du Nord ? Ou le raccourcissement des jours jusqu'au solstice que l'on vient juste de passer ? Ou tout cela à la fois. Toujours est-il que le bilan de ma journée me paraitra finalement assez pauvre. | Bivouac devant la plage entre Kalo Nero et Kyparissia |
Au matin, la plage devant mon bivouac entre Kalo Nero et Kyparissia |
Une petite balade après cette longue et paisible nuit, sous le soleil toujours présent, m'aura permis de prendre un peu l'air. Mais le rivage bordé de rochers anguleux et grugés par l'érosion manque de charme, même si l'arrière pays accidenté en arrière lui donne un peu de relief. Je fais quelques photos, puis étudiant la carte de la région sur mon IPhone, décide de gagner le petit port de pêche de Kyparissia |
Là, au milieu du quai solitaire et en plein soleil, je m'installe confortablement pour terminer l'installation de l'aération rénovée de la cassette. En une petite heure la tâche sera menée à bien, non sans briser la lame de scie tenue entre les mords de ma wise-grip, et après avoir dû couper «en l'air», donc difficilement, 2 petits boulons fixant le ventilateur qui dépassaient trop... Je profite du dégagement apporté par l'opération pour décaper les cosses de l'interrupteur de la chasse d'eau, et en noyer l'intérieur avec du WD 40, soupçonnant un corrosion causant des mauvais contacts. Ceci m'amène aussi à replacer durablement le couvercle en néoprène assurant son étanchéité côté douche. |
Ré-installation de l'extracteur d'air de la cassette |
Kyparissia : bricolage confortablement installé sur le quai |
Tout étant remis en
place et les outils rangés, avisant un robinet
destiné, je suppose, à ravitailler pêcheurs et
plaisanciers, j'en profite pour remettre à niveau ma
citerne. Se pose alors la question de la suite de mon périple. Il fait beau, avec quelques passages nuageux, je décide de longer la mer au plus près pour gagner la ville de Pylos. |
Pas fâché d'être arrivé, même si un premier coup d’œil montre de grand travaux de terrassement en cours (enclos inaccessible) du côté de la tombe à tholos, et si un quidam unilingue grec me fait comprendre que le site est fermé… On verra demain. Je me retire dans l'Exsis pour préparer mon souper et travailler sur la mise au point des photos du musée d'Olympie. Coucher assez tôt pour tâcher de récupérer, en espérant que le traitement antibiotique me laissera en meilleure forme demain ! | Tombe à tholos restaurée au pied du Palais de Nestor |
Reconstitution des palais de Nelée et de Nestor sur la colline d'Englianos |
Bonne nuit : mon
rhume a l'air de commencer à battre en retraite et je
respire mieux… Levé à 9:15 et après douche et déjeuner
je me dirige vers l'entrée du site où j'ai la surprise
de découvrir la billetterie ouverte ! Profitant de ma
bonne fortune, je prends aussitôt mon billet (3 €,
demi-prix hors saison) et m'avance vers l'immense
préau sous lequel sont abritées les ruines du palais
mycénien du roi Nestor. |
Le complexe
palatial découvert sur la colline d'Ano
Englianos est largement connu sous le nom de
Palais de Nestor en raison de sa ressemblance
frappante avec le palais du roi sage Nestor à
Pylos tel que décrit par Homère. Selon la
tradition, le père de Nestor était Néleus, un
prince de Thessalie. Après un conflit avec son
frère Pélias (roi de Lolkos), Néleus quitta la
Thessalie et s'installa en Messénie, où il fonda
Pylos, à moins qu'il ne l'ait arraché à son
fondateur d'origine, Pylos ou Mégara.
Les premières traces d'activité humaine sur la colline d'Englianos remontent à la période hellénique moyenne (2 050-1 680 av. J.-C.). Au cours de la période mycénienne précoce (LH I-II : 1 680-1 400 av. J.-C.), l'habitat se poursuit et la colline d'Englianos s'entoure d'un mur défensif. Au cours de la période hellénique tardive IllA (1 400- 1300 av. J.-C.), de nombreuses maisons furent construites sur l'acropole et sur les terrasses les plus basses de la colline. Au cours de la période hellénique tardive IIIb (1300-1 200 av. J.-C.), les anciens bâtiments sont démolis à la suite d'un incendie et la zone de l'acropole est devenue exclusivement disponible pour les wanax (princes régnants). C'est à cette époque que fut construit le complexe palatial dont les vestiges sont aujourd'hui visibles. La ville autour du complexe palatial s'étendait sur les pentes et les terrasses de l'acropole et le long de la crête d'Englianos. À une courte distance au nord et au sud de l'acropole, des tombes royales à tholos ont été découvertes, tandis qu'un cimetière de tombes à chambre a été découvert sur une crête qui descend vers l'ouest. Une tombe à puits contenant de riches offrandes, datant du 15e siècle avant J.-C., a été découverte près de l'acropole, au nord. Le palais fut détruit par un violent incendie vers 1 200 av. J.-C. La colline d'Englianos et le village qui l'entourait ont alors été abandonnés. Plus tard, au cours du premier âge du fer (1 060-900 av. J.-C.), une petite population a réinvesti la région. |
L'abri
métallique de 2 300 m2, construit par le Service
archéologique grec en 1961, avec 47 colonnes
de soutien en Dexion, était en mauvais état. Il a
été remplacé en 2015 par le nouvel abri en acier,
qui protège une zone de 3 185 m2 du monument
central du palais. Le toit, large de 51,50 m., a
la géométrie d'un arc avec une poutre de 84,88 m.
Il est soutenu par seulement 8 colonnes sur chacun
de ses longs côtés. Un réseau de passerelles
métalliques suspendues au toit permet aux
visiteurs d'explorer le palais d'en haut, tandis
qu'un ascenseur spécial permet l'accès aux
personnes handicapées La nouvelle infrastructure permet aux visiteurs d'explorer le site et leur fournit des informations, des rafraîchissements et des installations sanitaires, tout en accordant une attention particulière aux personnes handicapées. Ces améliorations garantissent la sécurité et la fonctionnalité du site, de sorte que les visiteurs fassent l'expérience unique du passé mycénien de la Messénie. (Note présentant les travaux de réaménagement du site avec des subsides européens.) |
Pylos le toit suspendu abritant les restes du palais de Nestor |
Reconstitution du Propylon (antichambre) du Palais de Nestor |
PROPYLON
Le Propylon
(1, 2) était l'entrée principale du palais On y
accédait depuis le sud-ouest par une vaste cour
à ciel ouvert, pavée d'un enduit à la chaux
(58). Le Propylon, en forme de lettre H, se
composait de deux porches reliés par une porte
centrale ; le toit de chaque porche était
soutenu par une seule colonne cannelée en bois.
Les bases en pierre des colonnes sont
conservées, ainsi que les colliers de plâtre
décoratifs autour de leurs bases. Le sol du
Propylon était recouvert de plâtre, tandis que
ses murs portaient des représentations peintes
d'animaux, d'éléments architecturaux, de déesses
intronisées et d'une procession de fidèles
apportant des cadeaux, conformément aux
prototypes minoens. Une petite plate-forme en
plâtre à gauche marquait peut-être l'endroit où
se tenait une sentinelle chargée de contrôler
l'accès au bâtiment principal et aux archives du
palais (7, 8). À droite du Propylon se trouvait
une structure en forme de tour (55-57) qui
servait probablement de quartier général aux
gardes.
COUR Une vaste cour
intérieure, également pavée de plâtre (3),
menait au Mégaron avec sa salle du trône et aux
ailes subsidiaires du bâtiment principal. Sur le
côté droit de la cour se trouvait un porche (44)
avec deux colonnes cannelées en bois qui
soutenaient un balcon. De ce balcon, les
fonctionnaires du palais pouvaient
confortablement observer les rituels qui se
déroulaient souvent dans la cour. À gauche de la
Cour se trouvait un appartement composé de deux
pièces : une cantine (9) et une salle d'attente
(10). Sur le sol de la cantine, on peut encore
voir de nombreux gobelets à pied (kylikes),
déformés et vitrifiés par l'incendie qui a
détruit le Palais à la fin du XIIIe siècle av.
J.-C. Dans la salle d'attente se trouve un banc
à décor peint, sur lequel les visiteurs
s'asseyaient probablement avant d'être présentés
au souverain.
|
Plan des Palais de Nélée (à gauche) et de Nestor au centre |
Palais de Nestor : salle des archives |
LES ARCHIVES DU
PALAIS Dans une unité indépendante
de deux pièces (7, 8), à gauche de l'entrée
principale du bâtiment principal, plus de 800
tablettes d'argile écrites en linéaire B ont été
trouvées. Elles avaient été cuites (et donc
conservées accidentellement) dans l'incendie qui
détruisit le palais vers 1200 av. Dans une pièce
des Archives (8), il y avait un banc plâtré sur
lequel les scribes plaçaient probablement les
tablettes après avoir enregistré les
informations et avant de les classer par
catégorie sur des étagères en bois. Le linéaire
B qui était utilisé représente une forme précoce
de la langue grecque, et c'est la plus ancienne
écriture lisible et compréhensible sur le sol
européen. Cette écriture était utilisée
exclusivement à des fins administratives dans
les palais de la Grèce mycénienne (Mycènes,
Tiryns, Pylos, Thèbes) et de la Crète. Les
archives étaient le lieu où le palais exerçait
sa politique fiscale et contrôlait la production
de ses industries. Les tablettes de Pylos
comprennent des documents comptables qui
enregistrent les quantités de produits finis et
de matières premières, les droits, les déficits,
la répartition des impôts et des dettes, ainsi
que la distribution des matières premières aux
artisans. Elles contiennent également des
informations précieuses sur la constitution
politique du royaume, sa structure
administrative, l'économie, le tissu social et
la religion.
Le garde-manger (l'office) d'une seule pièce (60) situé à l'extérieur des Archives a été construit lors de la dernière phase d’édification du complexe palatial et offrait un espace de stockage pour des centaines de pots de vaisselle domestique. |
LE
MEGARON Le Mégaron
était l'espace officiel le plus important du
Palais. Il est disposé de manière axiale et est
entouré de couloirs, d'offices, de réserves et
d'escaliers qui mènent à l'étage supérieur. Le
Mégaron est divisé en trois espaces distincts :
le porche (4), le vestibule (5) et la salle du
trône (6). Le porche (4) avait deux colonnes en
bois entre des antae sur sa façade, un sol peint
et des murs décorés de colombages. Dans le
porche et le vestibule (5), des plates-formes
basses indiquent probablement l'endroit où se
tenaient les gardes. Les murs du vestibule
étaient décorés de peintures colorées, le sol de
motifs linéaires. Des fragments de peintures
murales ont été conservés et représentent une
scène rituelle avec une procession d'hommes et
de femmes, vêtus de longs vêtements, et un
énorme taureau que l'on mène au sacrifice. Les
grandes dimensions et les impressionnantes
peintures murales du Megaron lui confèrent une
impression de grandeur et de majesté.
|
Reconstitution en coupe du megaron, ou salle du trône et ses antichambres |
La salle du trône : reconstitution à l'aquarelle par Piet de Jong |
LA
SALLE DU TRÔNE La grande
salle du trône était le siège de l'autorité
royale. C'était l'endroit où le wanax (roi)
recevait les visiteurs étrangers importants et
les représentants des autres royaumes mycéniens.
C'était également un lieu de délibérations
politiques et commerciales, de manifestations
religieuses et rituelles. Au centre de la pièce
se trouve un grand foyer. Il était encadré par
quatre colonnes de bois cannelées qui
soutenaient un balcon et une haute lucarne ou
lanterne. Il a été recouvert de stuc, puis peint
d'un motif de flammes, de spirales, d'encoches
et peut-être de rosettes de points.
À droite de l'entrée, au milieu du mur nord, se trouvait le trône, probablement en bois, décoré d'ivoire et d'autres matériaux précieux. Près de lui, deux cavités circulaires dans le sol, reliées par un canal, ont été interprétées comme des lieux où l'on versait des libations aux dieux. Le sol de la pièce, ses murs et son plafond étaient richement ornés de motifs linéaires et picturaux. Sur les murs, derrière le trône, des représentations de lions et de griffons. À droite, une scène de repas. La représentation d'un musicien tenant une lyre à cinq cordes provient de cette composition. |
Office du Plais de Nestor : réserve de kylikes et de coupes |
LES OFFICES Les offices
offraient un espace de stockage pour les
poteries appartenant au palais. Dans les salles
18 à 22 du bâtiment principal se trouvaient de
grandes quantités de vaisselle, en particulier
des coupes et des kylikes. Dans la seule salle
19, on a retrouvé 2 853 exemplaires de kylix, le
récipient à boire par excellence de la période
mycénienne. Ces récipients étaient stockés sur
des étagères jusqu'à ce qu'ils soient utilisés
pour les besoins du palais ou qu'ils fassent
l'objet d'un commerce.
Presque tous ont été brisés lorsque les étagères se sont effondrées lors de la conflagration vers 1200 avant J.-C. Leur quantité témoigne de la fréquence des banquets auxquels assistaient un grand nombre de personnes. Les festins se déroulaient peut-être dans la cour (88), spacieuse et en plein air, qui communiquait avec les salles (20) et (21). L'organisation de somptueux festins dans le cadre d'événements religieux, profanes et politiques était un moyen de démontrer et, en même temps, de renforcer le pouvoir du wanax. |
SALLES DE STOCKAGE
DE L'HUILE D'OLIVE Une grande partie de la salle
du trône était bordée par des pièces où était
entreposée l'huile d'olive ordinaire et aromatique
(salles 23, 24, 27 et 32). L'huile était conservée
dans de grandes jarres (pithoi), encastrées dans
des bancs d'argile recouverts de stuc. L'huile est
mentionnée dans les tablettes linéaires B sous le
nom mycénien e-ra-wo (elawon-elaion), mot qui
reste le même en grec moderne. La production
d'huile aromatique et son échange constituaient
une activité économique importante du palais et
l'une de ses industries les mieux organisées. Des
jarres à faux bec (à étrier) étaient utilisées
pour son transport, des récipients qui étaient
employés dans de vastes réseaux d'échange au sein
de la Méditerranée orientale vers 1450-1080 avant
J.-C. Les tablettes du Palais contiennent des
informations sur les différents types d'huile
aromatique, la méthode de leur fabrication et les
diverses utilisations qui en étaient faites. Les
huiles étaient utilisées dans les rituels
funéraires et religieux, à des fins médicinales et
dans la vie quotidienne (par exemple, sous forme
de lotion appliquée après le bain ou utilisée dans
le traitement des tissus).
« Pendant ce temps, la belle Polycaste, la plus jeune des filles de Nestor, fils de Nélée, baignait Télémaque. Après qu'elle l'eut baigné et oint abondamment d'huile puis enveloppé d'un manteau et d'une tunique, sortant du bain il présentait l'apparence d'un immortel ; il alla s'asseoir auprès de Nestor, le berger du peuple. » HOMÈRE, ODYSSÉE LIVRE 3, 464 - 469 |
Palais de Nestor : entrepôt d'huile d'olive |
Palais de Nelée : Scène de bataille (13e.s.av.J-C) (reconstitution de Piet de Jong) Char de guerre dans le Palais de Nestor (reconstitution de Piet de Jong) |
L'ART DE LA
PEINTURE MURALE
L'art de la peinture murale trouve ses racines dans la Crète minoenne et, à la fin du XVIe siècle avant J.-C., il a été transmis à une grande partie de la mer Égée. Les peintures murales constituent un élément fondamental de la décoration du palais de Nestor et d'autres palais mycéniens. Les thèmes sont profanes (la chasse ou les batailles), ou symboliques et religieux (griffons et processions) ; ils s'inspirent parfois de l'environnement naturel, ou peuvent être constitués de motifs purement décoratifs. Il semble que les sujets iconographiques aient été choisis en partie en fonction de la fonction des espaces que les peintures devaient orner ; derrière les choix se cache souvent un programme de conception conscient. Les symboles semblent avoir eu la même signification dans tout le monde mycénien. Une forte influence crétoise sur les techniques de peinture est souvent perceptible, probablement parce que les artistes minoens étaient parfois présents sur le continent grec. En 1969, Mabel Lang (1917-2010) a publié de manière exhaustive un échantillon représentatif d'environ 20 000 fragments de peintures murales du palais. Elle pensait que les peintres avaient utilisé la technique du buon fresco (fresque véritable), c'est-à-dire que les peintures avaient été appliquées sur de l'enduit encore humide, à la suite d'esquisses préliminaires. Des études récentes, faisant appel à une multitude de nouvelles techniques d'analyse, ont plutôt démontré que les artistes du Palais peignaient à la détrempe à l'œuf et utilisaient des liants organiques tels que l'œuf, des colles animales et des gommes végétales naturelles. Les peintures (noire, bleue, jaune, rouge, brune, verte et blanche) étaient d'origine naturelle et, pour la plupart, fabriquées à partir de minéraux. De nouvelles études ont également témoigné de l'utilisation intensive d'autres nuances de couleurs (par exemple, le violet extrait du murex) produites à partir d'agents organiques. En outre, l'examen de fragments non publiés par Lang a révélé des compositions décoratives entièrement nouvelles. L'architecte et peintre britannique Piet de Jong (1887-1967) a collaboré avec Lang et Blegen pour réaliser des reconstructions à l'aquarelle du palais et de ses décorations. Les aquarelles de De Jong donnent vie aux peintures murales, qui n'ont été conservées qu'à l'état de fragments. Aujourd'hui encore, ses peintures sont des références pour tous ceux qui veulent comprendre l'iconographie des civilisations grecques de la fin de l'âge du bronze. |
L'ÉCRITURE
DANS L'ARGILE Environ 1 100
tablettes d'argile gravées en Linéaire B ont été
progressivement découvertes, dès le premier jour
des fouilles du palais en 1939. Le linéaire B
est la plus ancienne écriture trouvée sur le sol
européen. Les tablettes sont rectangulaires (en
forme de page) ou allongées (en forme de
feuille). Pas moins de 32 scribes incisaient les
textes sur les tablettes à l'aide de stylets en
os, en métal ou en bois lorsque l'argile était
humide. Lorsque les tablettes étaient sèches,
elles étaient archivées dans des paniers ou des
boîtes en bois portant des étiquettes en argile.
Michael Ventris a déchiffré l'écriture linéaire B en 1952, prouvant qu'elle constituait une forme précoce de la langue grecque. L'écriture utilise des signes syllabiques et idéographiques, un système de numération décimale et des unités de mesure pour le poids, les liquides et le volume. Les textes de Pylos traitent d'affaires économiques et administratives. Ils sont conservés aujourd'hui parce qu'ils ont été cuits dans l'incendie qui a détruit le palais vers 1200 av. J.-C. Par conséquent, nous ne disposons d'informations que pour la dernière année de l'administration royale, mais elles n'en sont pas moins précieuses pour ce qu'elles nous apprennent sur la structure géographique du royaume, la stratification et la hiérarchie sociales, les pouvoirs du wanax et la vie religieuse. |
La tablette
linéaire B PY Tn316 qui enregistre les offrandes
cérémonielles du centre palatial de Pylos
(pu-ra) à 40 dieux et sanctuaires, est l'un des
documents les plus importants concernant la
religion mycénienne. L'écriture linéaire B fut
déchiffrée par Michael Ventris (1922-1956), en
collaboration avec John Chadwick,
|
Asaminthos (baignoire) en argile dans la salle de bain |
SALLE DE BAIN
La petite pièce (43) est particulièrement intéressante. Il s'agit du seul exemple de salle de bains déjà trouvé dans un palais mycénien sur le continent grec et dont l'équipement est encore assez bien conservé. Elle a été identifiée par Carl Blegen, l'excavateur du palais, comme étant le bain royal. Un asaminthos homérique, une grande cuve en argile décorée de spirales, est encastré dans une banquette recouverte de plâtre. Un marchepied en argile facilitait l'entrée et la sortie du baigneur. Deux grandes jarres encastrées dans un haut banc d'argile dans le coin sud de la pièce servaient probablement à stocker l'huile aromatique dans le pithoi et dans la baignoire se trouvaient de petites kylikes, essentielles pour verser l'eau sur les baigneurs. La salle de bains avec son asaminthos en argile nous aide à imaginer la scène d'Homère où Polycaste, une fille du roi Nestor, baigne et soigne Télémaque, le fils d'Ulysse, pendant son séjour à Pylos. |
LE MÉGARON DE LA
REINE Le Mégaron de la Reine (45-23)
était une suite indépendante de pièces situées à
côté du quartier général des gardes (55-57) ; il
comprenait une cour fermée en plein air (47), des
couloirs intérieurs et des espaces auxiliaires. Le
hall central (46) était une élégante pièce
rectangulaire à trois entrées, dont les murs et le
plafond étaient richement décorés. Au centre de la
pièce se trouve un foyer circulaire, plus petit
que celui de la salle du trône, mais également
peint de flammes, de zigzags et de spirales. Les
murs de la pièce sont décorés de fresques
représentant des animaux sauvages et mythiques,
tels que des lions et des griffons. Il n'est donc
pas exclu que cette pièce ait été utilisée par le
capitaine des gardes et ses officiers et que les
appartements de la reine se trouvaient plutôt à
l'étage supérieur.
|
Contigu à la salle de bain, le mégaron de la Reine |
Près du Palais de Nestor : entrée de la tombe à tholos IV |
Sol et voute de la tombe à tholos IV près du Palais de Nestor |
LA TOMBE à THOLOS
IV La tombe à
tholos a été fouillée en 1953 par Lord William
Taylour, membre de l'équipe de Carl Blegen, puis
elle a été reconstruite en 1957 par le Service
archéologique grec. La tombe avait été édifiée
avant que le palais soit à l'apogée de sa
puissance. Les responsables ont probablement
vécu sur la colline d'Englianos, dans des
maisons qui se trouvent aujourd'hui sous le
dernier palais, et ont probablement aussi
construit le mur de fortification qui entourait
l'acropole pendant la période du Mycénien ancien
(-1680 à -1400 av. J.-C.).
La tombe a été pillée dans l'Antiquité. Parmi les trouvailles qui y sont restées, il y avait de petits objets en matériaux précieux, des bijoux, des feuilles d'or découpées avec des représentations de hiboux, un sceau royal en or avec une représentation d'un griffon ailé, et une chevalière en or montrant une scène de culte dans un sanctuaire sur une pointe, de type minoen. La tombe a été utilisée pour les enterrements royaux (au moins treize) pendant la majeure partie du XVIe et du XVe siècle avant J.-C. Non loin au sud-ouest se trouvait une tombe à puits avec de riches offrandes, datant du XVe siècle av. J.-C. |
Offrandes de la tombe à tholos IV : une feuille découpée en or représentant un hibou, un sceau royal en or avec un griffon ailé et une chevalière avec une scène de culte dans un sanctuaire sur un sommet (Musée Archéologique National, Athènes) |
Une heure plus tard je suis en ville et monte jusqu'à la grande porte du château : fermée le mardi ! Celle-là, je ne l'avais pas vue venir... Qu'à cela ne tienne, il recevra ma visite demain. Et comme il fait encore chaud et beau, je redescends sur le quai devant le port de plaisance (un seul beau voilier - habité - à quai aujourd'hui) où je me case dans un coin du très grand parking. | Une grosse tour ronde Makryanis garde l'entrée du Niokastro de Pylos |
Pylos : soleil couchant depuis mon bivouac sur le quai |
J'y vois le soleil descendre et se coucher sur la baie, entreprends transfert, dénomination et autres traitements de mes photos, fais quelques appels et explorations sur le net… Puis ce sera la préparation du souper, vite fait, et enfin un autre coucher tôt pour répondre à ma baisse d'énergie qui tarde à s'estomper. |
Pas grand chose à
écrire aujourd'hui puisque je n'ai pas bougé de la
journée, profitant du grand soleil qui alimente les
batteries et chauffe l'habitacle. Je peux ainsi rester
au chaud en espérant hâter ma guérison tout en
finalisant le traitement des nombreuses notices
captées lors de mes visites. L'esplanade où je me suis installé est quelque peu fréquenté dans la journée - y compris par deux camping-caristes qui viennent évidemment se poser juste à côté de moi, collé-collé ! Je supporte un moment leur bavardage insignifiant puis, perdant patience, me déplacerai un peu plus loin sur le quai pour retrouver silence et tranquillité. |
Bivouac sur le quai de Pylos |
À la porte du Niokastro de Pylos |
Lever peu avant 9:00 sous un ciel quelque peu nuageux qui se dégagera bientôt. Après la douche, déjeuner tranquille sur mon grand parking, devant la Baie de Navarin superbe dans la grande lumière, bornée par les rochers de l'ilot de Tsikli Mpampa, coupés d'arche et d'aiguilles. Je ne m'attarderai pourtant pas, m'étant fixé pour objectif ce matin de visiter le Niokastro de Pylos, la forteresse ottomane qui couvre la colline dominant la ville et le port. Laissant l'Exsis sur le quai, j'en gagne la porte perçant la haute muraille par une route étroite et joliment ombragée de pins et débouche aussitôt sur une vaste esplanade. Dans le petit bureau d'accueil on me remet mon billet (3 €) et un feuillet illustré présentant les lieux. Je me lance aussitôt à leur découverte. |
La forteresse se compose d'une vaste enceinte protégeant l'établissement principal, et d'une plus petite de forme hexagonale formant l'acropole. Les murs étaient assez épais pour résister à l'artillerie, bas et inclinés pour éviter les projectiles, tout en étant renforcés par de puissants bastions. Les deux plus importants se trouvent sur le côté de la citadelle donnant sur la mer, le bastion dit «Evdomos » (septième) et le Bastion de Santa Maria, qui protégeant l'entrée principale de la Baie de Navarin, un des meilleurs ports naturels de la Méditerranée. | Vue aérienne du Niokastro de Pylos |
L'intérieur de
l'église ne comporte pas de fresques sur les murs
blancs, elle est seulement décorée de grandes icônes
recouvrant l'iconostase. Du côté ouest, des arcades
couvertes de petits dômes forment galerie (narthex)
donnant sur la baie. Un bel ensemble tranchant sur
l'environnement très vert ponctué des taches colorées
des fleurs sauvages… |
Niokastro : l'église de la Transfiguration du Sauveur, ancienne mosquée ottomane |
Église de la Transfiguration du Sauveur : St Pierre |
Le Crucifix derrière l'iconostase de l'église de la Transfiguration du Sauveur |
Église de la
Transfiguration du Sauveur : St Paul
|
Portique de l'église de la Transfiguration du Sauveur, ancienne mosquée |
Depuis le portique de l'église, vue sur les îlots à l'entrée de la Baie de Navarin |
Xl, PROMONTOIRE DE LIXOURI
SUR L'ÎLE DE CEPHALONIE
Les statues mystérieuses : pillées, puis naufragées. Ces sculptures ont été repérées au cours de l'été 1980 par des vacanciers, à une distance d'environ 300 m. du rivage. Elles ont ensuite été remontées à la surface par l'Ephorote des Antiquités Subaquatiques. Ces statues impressionnantes datent de la période hellénistique. Elles ont probablement été pillées dans un temple grec et se trouvaient à bord d'un navire romain naufragé en partance pour l'Italie. Cette intéressante découverte archéologique se compose de trois bases de colonnes en marbre, de deux chapiteaux en marbre et de six statues en marbre : ...La figure masculine assise représente le dieu-type Sarapis ou Sérapis, une divinité créée à l'époque du royaume hellénistique, d'après la célèbre statue de culte du IIIe siècle avant J.-C. dans le sanctuaire d'Alexandrie en Égypte. Malgré son caractère incomplet, la statue de Céphalonie présente les traits fondamentaux du type assis sur son trône. Le dieu est vêtu d'un chiton à manches courtes et d'un himation drapé autour des cuisses. Ce type était accompagné du redoutable chien Cerbère, dont il ne reste dans notre cas que la saillie de la base sur laquelle il devait se tenir. ...Une statue sans tête représentait un jeune homme nu portant une chlamyde autour des épaules, dans le style d'Hermès ou de Ganymède. La chlamyde est fixée sur l'épaule droite, elle couvre le dos et s'enroule autour de la main gauche. Cette statue s'appuie sur la jambe droite, tandis que la gauche est détendue. Dans sa forme complète, le côté gauche de la statue est posé sur un tronc d'arbre, assurant le soutien de la statue et sur lequel tombaient la chlamyde. |
Statues de Lixouri : à gauche Serapis et à droite type Hermes ou Ganymède |
Statues de Lixouri : déesse ou allégorie |
Une statue représentait une
femme vêtue ou une déesse. Son long chiton était
fixé sous le buste et son himation couvrait son
dos et son épaule gauche, créant des plis
élaborés.
Ce type de statue était déjà utilisé depuis la période classique pour représenter des déesses comme Thémis, Hygeia, Tyche, ou des personnifications de villes et de notions abstraites, comme la Démocratie. |
Je monte ensuite
faire le tour de l'acropole, dont les murs de pierre
grise, massifs, bouchent le côté est en haut du
périmètre de l'enceinte. On pénètre dans le grand
espace hexagonal par une haute porte donnant
directement dans l'espace central. Tout autour, des
arcades abritaient les magasins, casernes et autres
locaux fonctionnels. Un escalier dans l'épaisseur du
mur donne accès au deuxième étage en terrasses
anciennement garnies de pièces d'artillerie. |
Porte de l'acropole du Niokastro |
Niokastro : tour bastion flanquant l'accès à l'acropole |
Porte de l'acropole du Niokastro, côté intérieur |
Urnification à
Methoni Messinias L'urnification était dans
l'Antiquité un mode d'inhumation courant,
principalement pour les nourrissons ou les jeunes
enfants. À l'époque préhistorique, le nourrisson
mort était placé dans la jarre, qui représentait
l'utérus de la mère, par un trou circulaire ouvert
sur sa surface à l'aide d'un couteau ou d'un
foret. Le trou était ensuite recouvert par le même
morceau détaché ou par le fragment d'une autre
jarre ou par une pierre. Initialement, les
poteries de cuisson, les hydries, les pithoi et
les amphores étaient utilisées comme récipients
funéraires.
|
Urnification dans la cité engloutie de Methoni |
Statuettes de coureurs trouvées dans une tombe double (Helladique ancien, bronze) |
Je finirai mon tour du site par le Musée archéologique nouvellement et bellement aménagé dans la Maison, habitation du commandant de la place près de la porte donnant côté port. Vitrines impeccablement présentées, documentation très au point, beaucoup d'objets exposés présentent un grand intérêt esthétique et pratique au delà de leur aspect historique et scientifique. |
Skyphos Vase en verre millefiori (mosaïque multicolore) 3e-1er s. av J-C |
Albastron (vase à parfums) en verre bleu présentant des appliqués de pâte de verre jaune (4e-3e s. av. J-C) |
Oinochoi (cruche à vin) trifoliée (argile, 4e-3e s. av. J-C) |
Biberon en argile (2 900-2 200 s. av. J.-C.) |
Baignoire en argile |
Cruche à étriers pour transporter et conserver l'huile (argile, 1 400-1 200 av. J-C) |
Porte en chicane de l'acropole du Niokastro |
Enfin je quitte ce
magnifique espace rendu maintenant bien pacifique en
empruntant une autre belle porte en chicane, passe
auprès de l'église maintenant dorée par la lumière du
soir et redescends la côte du kastro vers le port. J'y
retrouve mon Exsis en plein soleil, qui a au moins en
partie rempli ses batteries… Je commence à préparer une poêlée de poivrons multicolores, porte grande ouverte sur la baie, lorsque je suis abordé par un couple de Français, camping-cariste eux aussi, qui me tiendront la jambe plus d'une heure, bientôt rejoint par le Russe Letton et plongeur rencontré ce matin… Longs bavardages à bâtons rompus (ils sont allé «faire le Northcap» en janvier dernier !), j'éteins le feu sous mes poivrons qui commencent à roussir, et finirai par manger vers 16:00… |
Voyant le soleil
déjà bien bas, je décide alors de changer de bivouac
tout en continuant à explorer la région décidément
riche et belle, cette fois-ci en me rendant à la jolie
plage presque circulaire de Voidokilias, entrevue sur
photo dans le Musée. Au fond de la Baie de Navarin, le site en est exceptionnel. Au bord d'une aire naturelle protégée, elle est dominée par une tombe à Tholos mycénienne particulière, dite de Thrasymedes, fils de Nestor. Loin de toute habitation, mais proche d'une vingtaine de km, cela devrait convenir pour ma nuit. |
Bivouac en soirée devant la zone humide de Limni Divariou |
Nuit excellente bien entendu et ciel ensoleillé quoique légèrement voilé au lever vers 8:30. Je déjeune en complétant le carnet de bord interrompu hier soir par la fatigue, me douche et pars en balade d'abord vers la tombe à tholos sur la colline au dessus de mon bivouac, avant de refaire le tour de la plage pour tenter de rejoindre le Palaiokastro de Pylos, sur le promontoire dominant l'autre côté de la passe. | Bivouac au bord du marais et devant la plage de Voidokilias |
Montée vers la tombe à tholos de Thrasymedes |
La première virée se passe fort bien, après que je me sois aidé de Google Maps en mode piéton sur mon téléphone pour trouver le départ du sentier vers le Site archéologique (panneau découvert 200 m plus loin le long du sentier, hors de vue du départ…). |
Après 300 m à peine de légère montée, je découvre un petit espace dégagé sur le sommet aplati de la colline, autour des restes de la tombe avec tholos. Son dôme arrondi a disparu, mais ses parois jusqu'à mi-hauteur, dépassant à peine du niveau du sol, sont intactes. Le défunt avait du goût, car il a choisi sa dernière demeure dans un site exprimant la quintessence de son pays, au confins de sa montagne hellène et au seuil de sa mer le reliant à l'univers de son époque (mycénienne). | Pylos : la tombe à tholos de Thrasymedes |
Plage de Voidoklias et Baie de Navarin depuis la tombe de Thrasymedes |
Le beau temps magnifie le paysage superlatif : les caps, plages et îles, les eaux bleu saphir de la Méditerranée, la vaste lagune côté terre, les montagnes dont les cimes lointaines se perdent dans une brume bleutée… tout chante la beauté enivrante de cette terre. |
En regardant au delà de la passe barrant le «Bain de Polycasti» j'aperçois les créneaux dépassant des murailles du Paleocastro au sommet de la montagne. Ce sera mon prochain objectif. | Vue vers les
créneaux du Palaiokastro depuis la tombe de
Thrasymedes
|
Au départ de la balade vers Palaiokastro, la plage de Divari entre la Baie de Navarin et la lagune-marais de Limni Divariou |
Mais ne découvrant aucune indication comme quoi le sentier qui y mène peut être rejoint depuis l'extrémité de la plage où je suis stationné, je me fie aux indications de Google Maps et effectue un large contournement de la lagune pour aller stationner à son départ, près de Divari Beach. Je case l'Exsis pointé vers le soleil pour assurer une recharge maximale durant cette courte journée, puis j'enfile mes chaussures de marche - le sentier risque d'être assez sportif ! - et m'élance vers les hauteurs. |
D'abord facile et en pente douce, le sentier devient progressivement plus caillouteux, avec d'étranges passages pavés de grosses pierres irrégulières dont je soupçonne l'origine médiévale. Le panorama s'élargit au fur et à mesure de ma montée, tandis qu'apparaissent progressivement à travers les gros arbustes touffus les tours et les remparts garnis de créneaux et merlons. | Les murailles du Palaiokastro, but de ma randonnée |
Entrée du Palaiokastro de Pylos du côté sud |
Restes de la grande porte du Palaiokastro |
Remparts du Palaiokastro côté ouest ; au fond Pylos |
Je commence par
suivre le chemin de ronde couronnant le mur ouest,
côté mer qui offre des vues spectaculaires sur la côte
et les environs. Mais je finis par arriver à un
hiatus, là où le mur s'interrompt, séparé du château
haut, ou acropole selon la dénomination locale, par un
profond fossé. Celui-ci était probablement
franchissable par une passerelle mobile, facilement
démontable, qui a maintenant disparu. |
La cour inférieure du Palaiokastro |
De retour à la porte, je n'ai d'autre choix que de me lancer à travers la jungle au centre de l'ancienne basse cour pour découvrir le sentier menant à l'acropole. Soufflant en m'élevant sur la pierraille qui roule sous le pas, je finis par atteindre un autre mur en passablement mauvais état qui marquer l'emplacement où devait se trouver la porte du logis seigneurial. |
Beaucoup de ruines, là encore dans cet enclos où j'ai la surprise de découvrir deux profondes citernes dont les voûtes ont disparu. Cette fois aussi je me dirige vers le mur périphérique pour admirer le merveilleux panorama sur la lagune, la plage circulaire de Voidokilias, l'arrière pays et les montagnes en arrière. On aperçoit aussi très bien le site de la tombe à tholos de Thrasimedes où j'étais ce matin. Marche un peu exigeante, mais qui, au total, valait largement le coup. | Citerne dans le château haut |
Les derniers mètres de retour vers la porte du Palaiokastro |
Le remparts sud du Palaiokastro depuis sa porte |
Sur le sentier pavé descendant du château |
En repassant l'avant-poste du Palaiokastro à mi-côte |