2022-12 et 2023-01

GRÈCE - PÉLOPONNÈSE

Jean-Paul MOUREZ en solo dans l'Exsis


1. De BRINDISI à BASSAE


Mon
            itinéraire d'Igoumenitsa à Bassae
Mon itinéraire d'Igoumenitsa à Bassae


56 253 Lundi 19 décembre 2022 : de BRINDISI à IGOUMENITSA (18 km sur terre)

Bonne nuit devant l'ancien port, malgré quelques embarras gastriques qui disparaitront rapidement, ce qui me permettra de retrouver le sommeil, Est-ce la soupe Knorr Tomate et mozarella dont j'ai fini le sachet et qui m'avait déjà dérangé la semaine passée, ou bien les croutons rancis qui l'accomagnait…?

Brindisi-bivouac-au-matin
À l'aube, mon bivouac devant l'ancien port de Brindisi

Levé à 7:00, je regagne la billetterie, après un petit tour matinal sur la place devant le Monument aux Morts réalisé par l'artiste de Brindisi Edgardo Simone, et inauguré en 1933 par le roi Victor Emmanuele III


Brindisi, Monument-aux-Morts : le guerrier
                  agonisant
Monument aux Morts de Brindisi : le Guerrier agonisant
La grand-mère et sa petite-fille
Brindisi-Monument-aux-Morts-la-grand-mere

Brindisi-en-ligne-pour-le-ferry-Igoumenitsa
Brindisi: en ligne pour le ferry vers Igoumenitsa
Je suis accueilli à la petite Gare maritime par un garde de sécurité attentionné qui me guidera dans les différentes démarches pour obtenir mon billet au bureau de la compagnie (131 € au lieu de 178 € en ligne…), puis ma carte d'embarquement et enfin me préviendra du moment de me mettre en file pour embarquer.

Toute se passe bien, il fait beau malgré un vent assez fort qui me fait rester à l'intérieur de l'Exsis. Du coup j'ai le temps de me doucher, de me couper les cheveux et la barbe, raccourcir mes ongles et me râper la corne des pieds pour éviter d'attraper des crevasses, comme d'habitude. Puis je mitonne un petit repas : mélange de fruits de mer et pommes de terre salardaises qui devra me permettre de tenir jusque dans la soirée. L'heure d'arrivée prévue de 22:00 risque d'être fort dépassée, puisque notre navire quittera le quai 2 heures et quart après l'heure prévue (13:00). Et comme on a annoncé 8 heures de traversée… cela mène au bas mot à 23:00. En attendant en ligne, j'ai le temps de rejoindre par téléphone mes frères Denis, puis Gilles et enfin Monique à Montréal qui se réveille à peine…

Brindisi-depuis-le-pont-avant-le-depart
Brindisi : depuis le pont du Igoumenitsa encore à quai avant le départ

Le gros traversier des Grimaldi Lines - qui porte le nom à propos d'Igoumenitsa - est bien équipé et confortable. Je ne passerai que quelques minutes sur le 10ème pont extérieur tout à l'avant du navire pour observer le départ et la vue sur le fort en pierre dorée et le phare qui gardaient la rade.

Brindisi-en-quittant-le-fort-a-l-entree-du-port
En quittant Brindisi : le fort à l'entrée du port

Brindis : la zone industrielle fumante
En quittant Brindisi : la zone industrielle fumante depuis le pont supérieur du navire

Brindisi-open-deck-a-l'arriere-du-navire
L'open-deck de l' Igoumenitsa sur lequel je n'ai pu obtenir de place comme souhaité

Le vent frais me fait vite battre en retraite dans une des salles garnies de fauteuils inclinables style avion où je passerai plusieurs de ces longues heures à explorer différentes fonctions de mon téléphone, puis à mettre à jour ce carnet. J'avais pensé travailler sur mes photos et la page web du Portugal laissée en souffrance, mais j'ai oublié dans l'Exsis (enfermé dans la cale/garage) l'adaptateur qui m'aurait permis de brancher l'alimentation américaine à la prise européenne installée sous mon fauteuil...

Le temps me semblera long, puisque nous ne débarquerons qu'à 23:30 heure italienne, i.e.0:30 heure grecque. J'aurai donc tout le loisir de profiter de mes voisins chauffeurs de camion qui ronflent à qui mieux mieux, déchirent à belles dents un énorme salami, et des enfants qui crient, hurlent, courent dans les allées, tandis que la mère ne sait que répéter mille fois «Dennys ! Dennys ! ». C'est sans compter aussi avec le petit chien teigneux qui aboie et que sa «maman» dorlote sur un oreiller et promène de temps à autre au bout de sa laisse dans les allées…. Bref, la classe super économique ! En plus j'ai rudement faim, n'ayant pas prévu un tel retard. Pour couronner le tout, je reçois un message de Free m'annonçant un encours de 40 € pour service internet à l'étranger : aucune information sur le coût du service lorsque je me suis branché sur ce que je croyais le service wi-fi libre du bord (en fait un FAI albanais non couvert par mon forfait)… C'en est trop, aussi c'est avec grand soulagement que je sens diminuer sous mes pieds le ronronnement des moteurs tandis que le grand navire ralentit en approchant du port d'Igoumenitsa.

Ne comprenant pas trop la teneur des annonces hurlées dans la sono du bord, je suis le mouvement vers le garage et me retrouve enfin assis au volant de mon Exsis. Ouf ! Je dévore une banane, puis sors enfin de ce léviathan, en marche arrière s'il vous plait, l'embarquement n'ayant pas été prévu pour permettre la sortie en marche avant… un comble ! entre les gros semi-remorque de plus de 40 tonnes qui, eux, sont rompus à la manœuvre et attendent patiemment que je me tire d'affaire… Enfin je suis sur le quai de béton, je file vers la petite route côtière repérée sur Google Maps branché sur le réseau grec - gratuit, lui ! - et vais m'arrêter dans un silence impressionnant sur le quai aux pêcheurs du village de Plataria, une quinzaine de km au sud d'Igoumenitsa. Je prends soin de me placer face à l'est, en espérant que le soleil matinal commencera à alimenter les panneaux solaires dès l'aurore… Je mange copieusement après cette quasi journée de jeûne et me couche enfin. Il est 2:10, heure grecque.

Arrivee-en-Grece
Arrivée en Grèce

56 271  Mardi 20 décembre 2022 : de PLATARIA à AMMOUDIA (62 km) (8 571 pas)

Sur le quai de
                  Plataria
Sur le quai de Plataria
Je dors fort bien après ma grosse journée d'hier et ma petite nuit, si bien que je me réveille passé 9:00. Ces 7 heures de sommeil m'auront permis de retrouver mon énergie, d'autant plus qu'un ciel presque totalement dégagé diffuse une belle lumière ensoleillée sur le quai, la mer bleue et les collines couvertes de maquis.

Je prends donc le temps de refaire connaissance avec le petit port à peu près totalement déserté. Tous les restaurants et cafés de la plage sont fermés sauf un où se rencontrent les hommes du village, des seniors qui laissent leurs vieux 4x4 déglingués sur le bord de la rue un peu n'importe où. Ici  hors saison on est relax !  Dans ma promenade sur le quai je croise quand même un pêcheur réparant ses filets sur son bateau. Il me salue d'un grand sourire en soulignant  d'un geste la clémence du temps... Sur le quai de
                  Plataria
Sur le quai de Plataria

Je finis par décoller vers 11:00, en décidant de suivre la côte au plus près sans emprunter la grande route qui me mènerait directement à Patras. J'ai tout mon temps et entends bien jouir des magnifiques panoramas maritimes qui se succèdent devant mon pare-brise.

Subota : panorama au nord depuis l'eglise St-Georges
Subota : panorama au nord depuis l'église St-Georges

Panorama-vers-le-sud
Subota : panorama au sud depuis l'église St-Georges

Cap-et-plage-de-Mikri-Ammos
Cap et plage de Mikri-Ammos

Pendant un bon moment ce sont les contours de la grande île de Corfou qui barrent l'horizon nord, tandis que, plus près à l'est, ce sont les hauteurs de l'Épire sur lesquelles se devinent quelques sommets enneigés. Mais à mon niveau c'est une nature bien verte, des oliviers dont on commence la récolte, des buissons vert sombre qui garnissent les pentes d'ocre jaune, là où le rocher affleure ou a été mis à nu. Quelques villages désordonnés au centre concentré s'accrochent à la pente autour d'une anse, l'activité maritime y semble côtoyer l'exploitation agricole.
Prochain arrêt à Parga dont le site enchanteur mérite toujours une visite. En
                  arrivant à Parga
En arrivant à Parga

Parga : la place en arc devant les îlots
Parga : la place en arc devant les îlots et au pied du kastro

Je réussis à me caser dans la rue centrale, la seule où je puisse circuler. Puis je me lance dans les ruelles, d'abord pour gagner la place en arc pavée devant la baie et les îlots, envahie par les terrasses des cafés et restaurants... actuellement presque tous fermés. Le coup d’œil des façades aux couleurs mélangées est plein de charme, dominées par la muraille à peine restaurée du vieux kastro sur sa butte.

Reprenant une autre suite de ruelles en escaliers je m'essouffle vite, finis par arriver à la grille d'accès au kastro… cadenassée ! Je ne pourrai aller jouir de la vue plongeante tant sur la baie en avant que sur le plage en arrière depuis sa terrasse envahie de ruines et de végétation.

Parga-l'anse depuis l'entrée du castro
L'anse de Parga depuis l'entrée du kastro

Faisant quelques dizaines de mètres en descendant vers la plage au nord, mais constatant sur le plan (merci Google Maps !) consulté sur mon téléphone qu'il me faudra remonter par le même et unique chemin, je renonce à aller plus bas et reviens tranquillement à l'Exsis en traboulant un peu au hasard dans les ruelles et escaliers. Parga-ruelle-en-descendant-du-chateau
Ruelle de Parga en descendant du kastro

L'après-midi est déjà bien avancé lorsque je repars vers le sud. J'aborde bientôt le vaste espace côtier marécageux précédant l'estuaire de l'Achéron, entrée mythique des Enfers antiques. Me souvenant du bivouac tranquille trouvé au bout de la petite route à Ammoudia, je décide d'y finir ma journée et de dormir là-bas. Le soleil jaune s'est déjà bien abaissé lorsque j'arrête au bord de la rivière fameuse, et me lance dans une grande marche jusqu'au bout de la digue, puis le long de la plage en prenant moult clichés de cet environnement magnifique.

Ammoudia : la baie
Ammoudia : la baie

Ammoudia : la barque de Charon sur l'Acheron
Ammoudia : la barque de Charon sur l'Achéron au crépuscule...

Ammoudia-l'Acheron-au-crepuscule
Ammoudia : l'estuaire de l'Achéron au crépuscule

La fraicheur arrive avec le coucher du soleil qui disparait dans un grand flamboiement derrière l'horizon marin. Je retrouve le confort et la chaleur de ma maisonnette pour préparer un souper chaud qui sera un peu décevant : les petits pois à la crème - quand-même - sont trop gros et un peu farineux, et le boudin blanc de Carrefour, sauté au beurre dans la poêle, n'a pas la finesse de celui aux cèpe que je me procure d'habitude chez Lidl… Au moins ma faim est-elle contentée après ce grand bol d'air (8 500 pas) et je peux passer rassasié à la rédaction du carnet de bord de cette première belle journée ensoleillée en Grèce. Pourvu que ça dure ! Coucher à 22:30 dans un silence absolu.


56 333 Mercredi 21 décembre 2022 : d'AMMOUDIA à PERITHORION (188 km) (1 819 pas)

Ammoudia : Exsis au bivouac au bord de l'Acheron
Ammoudia : Exsis au bivouac au bord de l'Achéron
Réveil à 8:00 sous un ciel plutôt chargé qui ne tardera pas à se nettoyer. Après douche et déjeuner toujours bienvenus après la fraîcheur de la nuit - j'essaie de limiter le chauffage - je vais faire un autre petit tour auprès de l'Achéron que je photographie en pleine lumière. Un pêcheur triomphant me demande de le photographier sur son IPhone : il brandit un gros poisson genre thon qu'il hisse fièrement au-dessus de sa tête ! Nous nous souhaitons mutuellement une belle journée, je regagne l'Exsis, parfais le nettoyage du parebrise dans lequel se reflète le soleil maintenant brillant, puis reprends ma route vers le sud.

Ammoudia :
            les eaux noire de l'Acheron
Ammoudia : contre-jour sur les eaux noire de l'Achéron

Je commence par remonter à Mesopotamon, pour retrouver sur la E55 longeant la côte.
À Lygia, avisant une petite route descendant au bord de l'eau je m'y engage pour découvrir un petit port de pêche des plus tranquilles. J'y prends le soleil un moment, observe un pêcheur à bord de sa barque raccommodant son filet puis, avisant une borne d'eau fonctionnelle, profite de l'occasion pour refaire le plein de ma citerne. Plein-d'eau-dans-le-port-de-Lygia
Plein d'eau dans le port de Lygia
Un peu plus loin j'arrive à Preveza où je franchis le débouché de la lagune (l'Amvrakikos Kolpos) par le tunnel sous marin (péage 7,50€). C'est le seul moyen de franchir l'ouverture du Golfe Ambracique vers Actium, sinon au prix d'un très long détour de plus de 100 km vers Arta (déjà longuement visité en 2017).

La-cote-entre-Plairos-et-Myticas
La côte entre Plairos et Myticas

Ormos-Asprogial, au-fond-Kalamos
Ormos Asprogiali; au fond Kalamos

Leucade-et-au-fond-Cephalonie
Leucade et, au fond, Ithaque et Céphalonie

Pause déjeuner sur un terre-plein avec vue superbe sur la mer et les îles (Kastos, Kalamos, entre Plairos et Mysticas). Il fait presque chaud (18°), je profite de la vue et du soleil lorsque le téléphone sonne : c'est Jean-François qui vient aux nouvelles. Nous jasons un bon quart d'heure, j'achève mon casse-croute et poursuis cette route d'autant plus belle qu'il faut prendre son temps pour en parcourir les virages épousant toutes les circonvolutions du rivage.

J'atteins Astakos, autre gros village rural à l'aménagement très rustique. Son centre est encombré par les pick-up des paysans qui laissent leur véhicules «stationnés» au petit bonheur le long des rues… La route s'éloigne alors un peu de la mer pour couper dans la campagne (vaches et chèvres au bord ou même sur la chaussée… ) pour redescendre sur Mesolongi. On y retrouve un environnement un peu plus urbain, et je ferai une longue pause dans le Lidl local aperçu en passant pour prendre un nouveau pain et découvrir si les produits de la marque auxquels je suis accoutumé en France sont disponibles ici… Déception ! Le prix sont sensiblement plus élevés et la variété infiniment moins grande (sauf pour les biscuits et les granolas, à l'américaine ou à l'anglaise). Mais ici point de sablés au beurre ni de tiramisus… ni de crudités préparées. J'y trouve quand même un vin local de Crète à prix raisonnable, et des bâtons de crème glacée à la vanille enrobés de chocolat...

La nuit est tombée lorsque je sors du magasin. Je tente de m'avancer au maximum jusqu'à Antirrio où je compte prendre la ferry pour traverser le détroit du Golfe de Corinthe et atteindre Patras. Mais la route est coupée par la réfection d'un long pont à Kokori, sans indication claire de la déviation pour rejoindre la suite de la Route 5. Je tente ma chance sur les vagues indications d'un quidam qui m'envoie sur une piste à travers la campagne… Faisant demi-tour je finis par repérer un cortège de voitures qui semblent connaitre le chemin de terre permettant de contourner l'obstacle. Mais il est tard, j'y vois mal, je suis fatigué et un peu écœuré par ces mésaventures, aussi je m'arrêterai bientôt dans le premier village venu, sur une rue transversale près d'une église. Comme le trafic est interrompu sur la 5, bien peu de passage et donc de bruit à craindre pour la nuit… Long téléphone avec Mathieu qui achève bricolages et rangements dans le sous-sol, puis avec Monique qui profite des Fêtes pour jouer à la marchande et faire elle aussi un peu de vide dans les placards. Elle appelle les librairies pour tâcher de me trouver un Guide Vert de la Grèce continentale
qui remplacerait celui que j'ai oublié dans le ferry Brindisi-Igoumenitsa, mais sans succès. Je verrai si je peux en acheter un demain dans une librairie vendant des livres en français à Patra.

Mon souper est ensuite vite préparé : potage forestière préparé par Carrefour, moins gouteux que celui de Knorr… puis cassoulet du même Carrefour quant à lui tout à fait acceptable, surtout avec le petit vin crétois de Lidl. J'achève ces lignes en allumant le chauffage et me glisse sous la couette à 22:30.


56 521 Jeudi 22 décembre 2022 : de PERITHORION à KATAKOLO (127 km) (4 810 pas)

Journée un peu difficile aujourd'hui. Elle avait pourtant bien commencé avec un long sommeil jusqu'à 8:00 coupé d'une courte interruption. Le soleil est présent lorsque je lève les stores et les rares passages sur la route toute proche ne m'ont pas dérangé. Je me prépare tranquillement avant de reprendre la nationale (5) qui zigonne un peu au travers des oliviers et des villages de plus en plus fréquents en approchant du détroit de Corinthe.
Patra: le pont depuis les hauteurs du détroit
Patras: le pont depuis les hauteurs du détroit de Rion
Un parking en bord de route un peu en hauteur offre une belle vue sur sa partie la plus étroite et surtout sur la haute structure géométrique haubanée du grand pont de Patras, présenté comme le plus long pont suspendu du monde.

Mon itinéraire m'en rapproche bientôt, mais je ne l'emprunterai pas, préférant le traversier (bac) qui relie Antirrion à Rion. Trois fois moins cher (7,50€ au lieu de 21€), et surtout prétexte à une petite croisière
d'une quinzaine de minutes beaucoup plus agréable, qui me permet d'admirer sous des angles variés la remarquable structure de béton et d'acier. Et puis me vient à l'esprit l'énorme empreinte environnementale de cet ouvrage par rapport aux deux petits ferries qui font à chaque demi-heure l'aller et retour entre les deux rives. Et tout ça pour gagner quoi ? Quelques précieuses minutes ? Mais j'ai tout mon temps… Je profite largement de cette pause au soleil sur l'eau bleue et sur le large panorama à l'ouest vers le Golfe de Patra qui va en s'élargissant, encadré de montagnes aux cimes blanches de neige.

Vers-Patras-le-pont-depuis-le-ferry
Patra : le pont vers Rion depuis le ferry

Patras-le-pont-en-arriere-depuis-le-ferry
Patra : vers Antirion, le pont en arrière depuis le ferry

La situation se corse dès que je débarque : Google Maps me dirige par un dédale de petites rues mal pavées vers le centre ville de Patras, ou plus exactement sur le boulevard encombré le long desquels débouchent les quais des gros traversier. Là est supposé se trouver l'Office du tourisme auprès duquel je veux apprendre s'il existe ici une ou des librairies vendant des livres en langue française et particulièrement des guides de voyage. Première déconvenue : le stationnement, impossible bien entendu. Je me rabats sur un terre plein colonisé par quelques petites voitures, mais je suis plus long et me fait klaxonner par un tramway dont les rails passent tout près de mon pare-chocs arrière. Je me tasse un peu plus dans l'herbe et la pierraille, le tram passe et je peux alors me lancer à la recherche du bureau.

Quartier très actif, toutes les grandes agences de ferries vers l'Italie, l'Albanie etc. sont là, côte à côte. Mais à l'adresse trouvée sur le site du Petit Futé, rien, ou plutôt une ruine, et au 6 de la rue Othones kai Amlias (Othon et Amélie, les premiers souverains grecs après l'Indépendance arrachée aux Turcs) se trouve le (modeste) théâtre de la ville. J'y entre et me hasarde à demander où se trouve l'Office du tourisme municipal ou national, que sais-je. La préposée qui m'accueille, aimable, l'ignore, et fait appel à sa chef qui descend bientôt à ma rencontre, s'enquiert - en français s'il vous plait - de mon besoin puis remonte dans son bureau faire quelques téléphones. En fin de compte ils ne donneront rien : il n'y a plus d'Office du Tourisme à Patras, troisième ville de Grèce ! Elle en semble confuse, et m'encourage à faire le tour des quelques librairies du centre ville dont elle pointe la localisation sur un petit plan remis dans une agence de voyage voisine…

Je passerai le reste de la matinée à me balader dans les quelques rues commerçantes et très animées du centre tout proche. Il fait beau, les gens semblent de bonne humeur en faisant leurs emplettes des fêtes, la circulation est bien sûr bordélique, je réussis quand même sans trop de mal à visiter les trois plus importants libraires du quartier. Mais surprise, les rayons des guides de voyage sont bien maigres, les titres farfelus (un Lonely Planet sur Montréal et le Québec, ici !) mais aucun ne portant sur le Péloponnèse… et de toute façon - bien entendu, rien en français !

Je retourne donc bredouille à mon Exsis en zigonnant dans les quelques rues qui m'en séparent, et reprends mon chemin vers le sud. Au moins j'aurai fait mon possible de ce côté, il faudra adopter une autre stratégie pour planifier mon voyage. Direction sud-ouest en suivant la côte dans les faubourgs de Patras. Apercevant au passage une station vendant le gasoil à bon prix (1,695€) je m'y arrête et complète mon réservoir, mais affronte un refus net de la préposée (avec un sourire, bien entendu) quant il s'agit du GPL : il serait réservé uniquement à la motorisation, et pas au cooking ni au heating… Et, me dit-elle, elle ne peut déroger, au risque d'avoir de sérieux ennuis avec la Justice ! Que répondre ? Je me retiens de protester devant une affirmation si péremptoire, et décide de m'essayer plus loin.

Halte-dejeuner-au-bord-du-golfe-en-quittant-Patras
Halte déjeuner au bord du golfe de Patras en quittant la ville

Un semblant de plage près de guinguettes un peu plus loin me permettra de  préparer un repas réconfortant après ces frustrations, devant le vaste panorama ensoleillé du Golfe. Puis la route s'éloigne de l'eau pour traverser une zone rurale de moins en moins bâtie où fruitiers et oliviers sont rois. Parallèlement le ciel se couvre, le soleil devient discret et l'air se rafraichit. Découvrant au passage une station délivrant du GasAuto (GPL ou LPG) j'arrête pour faire le plein du réservoir et le préposé me sert sans faire aucune difficulté. Ouf ! Un souci de moins, la consigne restrictive affrontée tout à l'heure ne semble pas s'être rendue partout, ou du moins on s'en fout ! Je n'aurai donc pas à craindre de manquer de chauffage, d'eau chaude ni de réchaud.

Une heure plus tard j'arrive aux environs de Pyrgos. Je me dirige aussitôt par des toutes petites routes rurales défoncées jusqu'au bord de la mer où, au bout de la plage de Katakolo, je stationne l'Exsis les roues juste au bord du sable. Il est déjà 16:30, la lumière déjà très grise diminue vite en ce jour de solstice, je n'irai pas plus loin. Katakolon-matin-au--bivouac-devant-la-plage
Bivouac devant la plage de Katakolon

Je consacre la fin de la journée à quelques recherches sur le net (cartes, point d'intérêt et récits de voyage) à propos du Péloponnèse, vérifie qu'une édition récente du Guide Vert Michelin Grèce continentale est disponible à la bibliothèque d'Outremont (fiche communiquée aussitôt à Monique…). Je ne manque donc pas de ressources pour préparer la suite de mon itinéraire qui suivra essentiellement la côte de la presqu'île.

Carte-MICHELIN-Peloponnisos-avec-objectifs
La carte Michelin du Péloponnèse, avec quelques attractions majeures

La nuit est maintenant tombée, il fait tiède, la météo annonce du soleil et 14° pour demain, j'en profiterai pour marcher un peu sur la plage déserte. Pour l'instant je soupe d'une assiette de macaronis au beurre et fromage (le boudin aux oignons et choux de Bruxelles de ce midi m'a pesé longtemps sur l'estomac…). Puis je complète le récit de cette journée un peu difficile (j'ai aussi brisé le collecteur d'air du ventilateur de la cassette, que je cherche à réparer avec les moyens du bord). Je me coucherai tôt (21:00) : demain sera un autre jour, plus faste, et la nuit porte conseil.


56 648 Vendredi 23 décembre 2022 : de KATAKOLO (PYRGOS) à OLYMPIE (35 km) (4 432 pas)

À Katocolon, le retour du pêcheur
À Katocolon, le retour du pêcheur
Lever à 8:30 après une assez bonne nuit. Le ciel s'est ennuagé mais la température (13°) reste douce; il se dégagera vers 11:30, lorsque j'arrive au bout de ma longue marche sur l'immense plage jusqu'au petit port qui limite la baie au nord. Du côté sud on en aperçoit à peine l'extrémité…

Courte jasette (dans mon anglais approximatif) avec le chauffeur d'un fourgon venu stationner sur la plage en soirée à côté de moi. À bord un couple d'Allemands dans la cinquantaine qui sont partis faire un tour d'Europe pendant deux ans. Ils ont loué pour les Fêtes un appartement voisin et y reçoivent leurs enfants grands adolescents.

Affamé par mes 4 400 pas, je fais cuire une petite casserole de riz qui accompagnera le reste du boudin noir (plus digeste qu'avec les choux de Bruxelles…), termine sur une coupe de fruit, puis m'attaque à la réfection de l'aération de la cassette WC.

J'ai trouvé pendant ma promenade un bobineau de fil de pêche abandonné sur la plage, en forme de tambour (diamètre d'une douzaine de cm, épaisseur de 5 cm), largement évidée en son centre. Ce moulage en plastique sera sûrement plus résistant (à la corrosion en tout cas) que le bas d'une boite de conserve utilisé initialement et qui a rendu l'âme. Perçage, insertion puis ajustage et collage du tuyau de sortie sur le côté, retaille de la couronne qui dépasse les côtés de la porte du coffre… tout cela me prend près de 3 heures, compte tenu de l'absence d'un poste de travail fonctionnel et de l'utilisation d'un outillage de fortune.
Katakolon : construction du nouveau boitier
                  d'extracteur de la cassette
Katakolon : construction du nouveau boitier du ventilateur de la cassette

Enfin j'en viens à bout de façon assez satisfaisante, coince le produit final dans un placard de l'Exsis pour laisser à la colle les 24 heures nécessaires à son durcissement. Le montage sera pour demain.

La lumière jaunit déjà, il est 16:00 et temps de m'avancer si je veux profiter de la journée de demain pour revisiter le très beau site (et musée) d'Olympie, mon téléphone confirmant sa fermeture les 25 et 26 décembre

Olympie : bivouac sur une rue du village
Olympie : bivouac sur une rue résidentielle du village
Une trentaine de km sur la grande route en prenant mon temps, et j'arrive dans le gros village moderne rempli d'hôtels, de restaurants et de boutiques plutôt chics avant que la lumière baisse trop. J'ai un peu de difficulté à trouver un endroit plat pour stationner, le village ayant été développé à flanc de colline au dessus du vallon où coule l'Alphée et où s'étend le site archéologique. Je finis par m'installer sur une rue périphérique pas trop passante (le trafic nocturne devrait être nul), puis dois me déplacer d'une cinquantaine de mètre car incommodé par les éclats de voix jaillissant d'une maison aux fenêtres grandes ouvertes.

Je me repose un peu, mon rhume et ma toux s'atténuant trop lentement à mon goût, attends que la lumière baisse pour tirer les stores, transfère et annote les photos des deux derniers jours. Puis je prépare une soupe bien chaude qui me ragaillardit un peu, avant de passer à la rédaction du carnet de bord, et de me coucher dès 21:00, les installations olympiques ouvrant à 8:30 pour fermer dès 15:30.


56 683 Samedi 24 décembre 2022 : d'OLYMPIE à BASSAE (Naos Apollonos) (65 km) (9 526 pas)

Nuit paisible qui aurait été bonne, n'était-ce ma difficulté à respirer par le nez, constamment bouché. Je prends bien des pastilles au menthol/eucalyptus, et des comprimés contre le rhume, mais ils ne semblent pas suffire à me rendre confortable ni surtout à enrayer cet infection.

Néanmoins il fait très beau à mon lever vers 8:15. À 9:30, passant sur un pont le cours raréfié de l'Alphée, je suis sur le petit parking devant l'entrée du site. Je laisse l'Exsis orienté plein sud, histoire de recharger au maximum la batterie car je ne roulerai guère aujourd'hui, comptant bien profiter en totalité de l'horaire d'ouverture du musée et du parc archéologique qui sera clos à 15:30. Olympie
                  : en passant l'Alphée
Olympie : en passant le maigre cours de l'Alphée
Portique du musee archéologique d'Olympie
Portique du musée archéologique d'Olympie
Je commence par le musée, réaménagé depuis quelques années dans un bâtiment moderne en forme de maison antique, avec vaste péristyle en avant et salle centrale à éclairage zénithal à la façon d,'un atrium. Je serai ainsi à l'abri pour la période plus fraîche de la journée, et plus disponible pour admirer - et photographier - les multiples trésors contenus dans ses vitrines ou présentés sur ses murs.

Premiers vestiges exposés : tout un choix de poteries joliment décorées témoignant de l'occupation de la vallée de l'Alphée depuis l'époque néolithique, jusqu'à 3 500 ans av. J-C. Puis les vitrines s'enchainent avec les témoignages du culte ancien à Zeus, les statuettes votives en bronze et en terre cuite, les armes et autres accessoires guerriers témoignant des phases de l'histoire houleuse des cités grecques, les cultes aux divinités : Hera, Zeus et consorts, etc.

Olympie--musee-archeologique-Trouvailles-de-l'Helladique-Precoce-phase-III-
Musée archéologique d'Olympie : poteries de l'Helladique Précoce, phase III (2 250-2 000 av. J-C)

Torse-d'Auguste-en-type-Zeus
Torse d'Auguste en type Zeus, marbre du Pentélique (fin 1er s. av. J-C)
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Encensoir (Helladique tardif)

Pots
Poteries de l'Époque Géométrique trouvées dans la tombe de Kalosakas

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Tasses de l'Époque Géométrique

Pot de l'Helladique Précoce (2700 av. J-C)
Pot de l'Helladique Précoce (2 700 av.J-C)

LES BRONZES

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Reconstitution de l'autel de Zeus

Statuettes votives trouvées dans l'autel de Zeus
Statuettes votives trouvées autour de l'autel de Zeus

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Détail des petits bronzes votifs de l'autel de Zeus

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Groupe de 7 femmes nues dansant en rond (bronze)

Taureau-moule-en-bronze
Taureau moulé en bronze

Protome de griffon en bronze (VIIes. av.J-C)
Protomé de griffon en bronze (VIIe s. av. J-C)
Olympie-Musee-archeologique-protome-de-griffon
Protomé de griffon en bronze
Des protomés de griffons en bronze décoraient les rebords de grands chaudrons tripodes. Il s'agissait de créatures imaginaires d'origine orientale à caractère apotropaïque. Ils sont apparus dans la seconde moitié du VIIIe siècle avant J.-C. et leur type a évolué tout au long du VIIe siècle avant J.-C., lorsque le style "orientalisant" prédominait dans toutes les manifestations de l'art grec. Initialement, ils étaient martelés et avaient des proportions lourdes, mais ils ont progressivement acquis de l'élégance et étaient ensuite coulés dans la masse.

Deux-lions-attaquant-un-daim
Deux lions attaquant un daim. Anse de bassin.
Ce type d'anse se retrouve sur des bassins de bronze peu profonds (pédiluves)
qui servaient aussi de vases d'apparat. Probablement d'un atelier attique. Vers 480 avant J.-C.

Tête de cheval
Tête du cheval en bronze massif (Argos, Ve.s. av. J-C)
Cheval-en-bronze-massif-provenant-d'un-chariot-votif-Argos,Ve.s.av.J-C.
Cheval en bronze massif provenant d'un petit chariot votif (Argos,Ve. s. av.J-C.)

Cheval


ÉQUIPEMENT DE GUERRE DÉFENSIF ET OFFENSIF

Olympie-Musee-archeologique-equipement-defensif
Les fouilles d'Olympie ont mis au jour une énorme quantité d'armes antiques datant de la période géométrique tardive à la période archaïque tardive. Il s'agit en fait de la plus grande collection d'armements défensifs et offensifs antiques au monde.

Les armes étaient des offrandes votives à Zeus, le dieu suprême de la guerre, et provenaient soit du butin de guerres victorieuses, soit des armes personnelles de guerriers individuels.

Une grande quantité d'armes défensives en bronze est exposée dans la galerie : casques, cuirasses, boucliers, guêtres et divers revêtements pour les bras et les jambes. Les nombreuses pointes de flèches et de lances proviennent de l'équipement offensif des guerriers.

Les pièces d'armement sont souvent richement décorées de scènes mythologiques. Les inscriptions incisées sur ces armes en font, outre leur importante valeur artistique, des preuves précieuses d'événements historiques.

1.   Casque
2.   Cuirasse
3.   Protège-bras
4.   Bouclier
5.   Garde du milieu du corps
6.   Garde-cuisses
7.   Guêtres ou jambières
8.   Protège-cheville
9.   Protège-pieds
10. Protège-avant-bras

protege-bras-en-bronze
Protège-bras droit.

Les protège-bras ne couvrent que le bras droit, car le gauche est protégé par le bouclier. La pièce d'épaule est décorée d'une tête de Gorgone rendue par martelage et incision. De Magna Grecia. 2e moitié du VIe s. av. J-C
Bouclier-avec-tete-de-Gorgone
Bouclier avec tête de Gorgone et casque en bronze

Cuirasse ciselee en bronze
Cuirasse ciselée en bronze
Détail de la cuirasse ciselée en bronze
Détail des ciselures de la cuirasse en bronze

Casques-en-bronze
Casque

Casque-de-Miltiades
Casque portant une inscription votive ciselée : MILTIADES ANETEKEN
Il fut offert par Miltiades après sa victoire sur les Perses à Marathon (490 av. J-C).


Casque-de-Miltiades

Nom-grave-sur-casque-de-Miltiades
Nom de Miltiades gravé sur la base du casque du côté gauche (détail)


LES GRANDES CÉRAMIQUES

Corps d'un-guerrier marchant au combat
Corps d'un guerrier marchant au combat
Corps-d'un-guerrier marchant-au-combat
Atelier corinthien (argile, début du du Ve s. av. J-C)

Vase-plastique-ionien-(saliere-) en-forme de-pied
                  avec-sandale-(fin-VIe-s.-av.jpg
Vase plastique ionien (salière) en forme de pied avec sandale (fin VIe s. av. J-C)

Têter
Tête en poterie
Zeus enlève Ganymède de Troie (déb. du Ve s av.
                  J-C)
Zeus enlève Ganymède de Troie
(début du Ve s. av. J-C)
Zeus enlève Ganymède de Troie (déb. du Ve s
                  av.J-C)
Zeus enlève Ganymède de Troie (début du Ve s. av. J-C)
Tete-d'Athena-en-argile
Tête d'Athéna en argile.

Tête d'Athéna en argile.
Elle porte un casque attique et un diadème avec fleurs de lotus
(Corinthien, début du Ve s. av. J-C)


Le clou de cette exposition réside dans la grande salle centrale où l'on a remonté les deux frontons (est et ouest) du grand temple de Zeus, détruit par les tremblements de terre au VIe siècle. Il manque évidemment pas mal de pièces au puzzle, mais la superbe présentation permet d'admirer néanmoins la maitrise des sculpteurs dans les poses, le dynamisme et l'expression des personnages mythiques engagés dans la Course de chars entre Pelops et Oinomaos, et le Combat des Centaures et des Lapithes. Des notices brèves mais riches en information permettent de comprendre le contexte et les significations secondes de ces représentations de la mentalité antique.

Fronton-est-du-temple-de-Zeus
Fronton est du temple de Zeus : la course de char entre Pelops et Oinomaos

Dessin-du-fronton est du Temple de Zeus

FLEUVE ALPHEIOS — VOYANT - CONDUCTEUR DE CHAR OU SERVITEUR - CHEVAUX DE OINOMAOS - MYRTILOS - STEROPE - OINOMAOS - ZEUS - PELOPS - HIPPODAMEIA - SERVANT - LES CHEVAUX DE PELOPS - VOYANT - CONDUCTEUR DE CHAR OU SERVITEUR - FLEUVE KLADEOS (?)


LE FRONTON EST DU TEMPLE DE ZEUS :
LA COURSE DE CHARS DE PELOPS ET OINOMAOS

Le fronton est du temple de Zeus représente le mythe fondamental d'Olympie, à savoir la lutte pour la suprématie sur le Sanctuaire.

Dans le mythe, Oinomaos, roi de Pisa, ayant été averti par une prophétie qu'il trouverait la mort entre les mains de l'homme qui épouserait sa fille Hippodameia, défie tous ses prétendants dans une course de chars. La condition de la course de chars était que le vainqueur prendrait Hippodameia pour épouse, mais que le vaincu serait mis à mort par Oinomaos. Oinomaos, dont les chevaux étaient un cadeau du dieu Arès et invincibles, gagnait toujours. Treize prétendants avaient déjà trouvé la mort quand apparut Pélops, le fils de Tantale, venu de la lointaine Phrygie ou de la Lydie. Dans la féroce course de chars qui s'ensuivit, Pélops, dont les puissants chevaux lui avaient été donnés par Poséidon, et aidé par le conducteur de char Myrtilos ainsi que par Hippodameia, battit Oinomaos et le tua. Par la suite, Pélops fonda la dynastie des Pélopides et devint maître de la péninsule, qui prit alors son nom, Péloponnèse, après s'être appelée Apia.

La figure centrale de la scène sur ce fronton oriental est Zeus, le patron du sanctuaire, dont la grande taille (hauteur conservée : 2,91 m) domine toutes les autres figures. À sa droite se tient Oinomaos avec sa femme Sterope, et à sa gauche Pélops avec Hippodameia. Viennent ensuite les chars à quatre chevaux des deux concurrents ; les deux premiers personnages agenouillés sont ceux de Myrtilos et de la servante d'Hippodamie. Deux autres personnages agenouillés appartiennent aux voyants des deux familles sacerdotales d'Olympie : les Lamides et les Clytiades. La figure du vieillard, dont la main levée sur son visage indique qu'il prévoit l'événement tragique qui va se produire, est particulièrement intéressante. C'est la première figure de la sculpture de "style sévère" à représenter des traits individuels, contrairement aux figures idéalisées qui caractérisent généralement l'art de cette période. Les deux angles du fronton étaient occupés par deux figures couchées personnifiant les fleuves mythiques d'Olympie, l'Alpheios et le Kladeos.
Cette composition monumentale en marbre de Paros, œuvre d'un grand sculpteur inconnu, se distingue par sa solidité et la tragédie silencieuse qui émane des personnages devant les événements qui vont se produire.

Fronton-est-du-Temple-de-Zeus : les personnages
            centraux
Les personnages centraux du fronton est du Temple de Zeus : Sterope, Oinomaos, Zeus, Pelops, Hippodameia

Fronton-Est-Voyant-et-serviteur

Fronton-est-du-Temple-de-Zeus-Voyant-en-communication
Fronton est du Temple de Zeus : Voyant (genre «commentateur sportif en communication» (!)

Fronton-est-du-temple-de-Zeus fleuve Alpheios
Fronton est du temple de Zeus à Olympie : statue du fleuve Alpheios

De l'autre côté de la salle aux vastes proportions, c'est le fronton ouest du temple de Zeus, représentant le Combat des Lapithes et des Centaures, qui occupe tout l'espace :

Fronton-Est-du-temple-de-Zeus :
            Combat-des-Centaures-et-des-Lapithes
Fronton ouest du temple de Zeus : Combat des Lapithes et des Centaures

Fronton-ouest-du-temple-de-Zeus : combat des Lapithes
            et des Centaires
Femmes lapithes - Lapithe - Centaure - Femme lapithe - Lapithe - Centaure - Desdameia - Eurytonas - Perithos - Apollon - Thésée - Centaure - Femme lapithe - centaure - Lapithe - Femme lapithe - Centaure - Lapithe - Femmes lapithes


LE FRONTON OUEST DU TEMPLE DE ZEUS :
COMBAT DES LAPITHES ET DES CENTAURES

La composition sculpturale du fronton ouest du temple de Zeus représente la bataille entre les Lapithes et les Centaures.

Selon le mythe, les Centaures furent invités au mariage du roi des Lapithes, Perithos, avec Desdameia. Au cours de la cérémonie, ils se sont enivrés et ont abusé de l'hospitalité du roi, tentant d'abuser des jolies femmes lapithes. L'ensemble de la composition est caractérisé par le fort mouvement des personnages qui s'affrontent dans une mêlée féroce.

Le centre de la scène est dominé par la figure calme du dieu Apollon (hauteur : 3,09 m) qui impose la paix et l'ordre avec sa main droite levée….. À sa droite, Perithos attaque le centaure Eurytonas qui s'est emparé de sa belle épouse Desdameia, qui résiste et tente de le repousser. À la gauche d'Apollon, Thésée est représenté alors qu'il s'apprête à porter un coup à un autre centaure qui a brutalement agressé une femme lapithe. Ensuite, de chaque côté, il y a des silhouettes qui s'affrontent et dans les coins, des femmes Lapithes qui regardent anxieusement ce qui se passe. Seule la première de ces figures à droite est contemporaine des autres sculptures du fronton, les trois autres, en marbre pentélique, sont des modifications ultérieures (IVe et Ier s. av. J.-C.), remplaçant les figures originales qui ont pu être détruites par des tremblements de terre.

Les figures des Lapithes, pleines de beauté et d'intelligence, contrastent avec les visages brutaux des Centaures, qui personnifient la force obscure et les émotions bestiales. Cette intervention catalytique du dieu du droit et de la modération apporte la raison et restaure la moralité, la vertu et l'ordre dans le monde.

Dans cette sculpture grandiose, le symbolisme de l'ascendant des Grecs sur les barbares est clair, car les guerres perses qui avaient bouleversé le monde civilisé à l'époque étaient encore récentes et profondément gravées dans la conscience de toute la nation grecque.



Fronton-Ouest-du-temple-de-Zeus : Apollon
Fronton ouest du temple de Zeus : Apollon (3,09 m)
FRonton-ouest-du-temple-de-Zeus-Femme-lapithe-et-centaure
Femme lapithe agressée par un Centaure
Combat-des-Centaures-et-des-Lapithes.
Fronton ouest du Temple de Zeus : femme lapithe aux prises avec un Centaure
Frroton-Ouest-du-temple-de-Zeus : Centaure
Centaure et femme Lapithe
Fronton ouest du Temple de Zeus : Centaure et
                  femme lapithe
Fronton ouest du Temple de Zeus :
femme lapithe brutalisée par un 
Centaure
Fronton-ouest-du-Temple-de-Zeus
Temple de Zeus à Olympie : partie gauche du fronton ouest
Fronton-ouest-Femmes-lapithes
Fronton ouest : femmes lapithes guettant l'issue du combat
Fronton-ouest-femme-lapithe-anxieuse
Fronton ouest du temple de Zeus : femme lapithe anxieuse

Apollon
Apollon

Dans les salles alentour, quelques autres pièces remarquables aussi, recueillies dans le champ de fouilles : la Victoire de Paeonios, fort bien mise en valeur mais malheureusement lacunaire...,

Victoire-de-Paeonios-reconstitution
LA VICTOIRE DE PAENIOS

Cette statue de Nike était une offrande votive à Zeus de la part des Messéniens et des Naupactiens pour leur victoire contre les Spartiates dans la guerre d'Archidamie (très probablement en 421 av. J.-C.). Elle a été sculptée en marbre de Paros par Paeonios de Mende en Chalcidique.
D'une hauteur de 2,11 m, cette statue se dressait à l'angle sud-est du temple de Zeus sur un socle triangulaire de 8,81 m de haut toujours en place.
L'inclinaison de la figure, l'agitation de son manteau derrière elle, l'ouverture des ailes et le pied droit de la déesse posé sur l'aigle - symbole de Zeus et de l'air - tout cela donne l'impression qu'elle descend de l'Olympe en volant pour proclamer la victoire.
Le fin chiton qui colle au corps vigoureux de la déesse souligne le sentiment de force et de charme qu'évoque sa silhouette juvénile.

L'inscription sur la base dit :

MESSANOI KAI NAYNARKTIOI ANEOEN 
OAYMNIO DEKATAN ANO TOM POLEMION
(Les Messéniens et les Naupactiens ont dédié à Zeus Olympien une dîme (un dixième) du butin pris à leurs ennemis).

Et un peu plus bas :

PAIONIOZ ENOTHIE MEMAAIOL
KAI T AKPOTHPIA POION EPI TON NAON ENIKA
(Paeonios de Mende a fait cette [statue] ainsi que l'acrotère au-dessus du temple pour lequel il a gagné un prix).
Victoire-de-Poaenios
Victoire-de-Paeonios
Victoire de Paeonios (420 av. J-C, marbre de Paros)

Dans une autre alcôve mettant bien l’œuvre en valeur, l’Hermès de Praxiteles, d'une élégance rare :

Hermes-de-Praxiteles Hermes-de-Praxiteles

Hermes-of-Praxiteles-dos
Hermès de Praxiteles, de dos
Hermes de Praxiteles
Hermès de Praxiteles

Suit toute une galerie de statues de personnages de l'empire romain qui décoraient les arcades de la fontaine monumentale du Nymphaion. Sculpture moins inspirée à mon goût, mais témoignage précieux de l'impact de l'art grec sur la culture romaine, et aussi portraits incisifs de ces grandes familles avides de pouvoir. Reconstitution du Nymphaion d'Olympie
Reconstitution du Nymphaion d'Olympie

Statues-du-Nymphaion
Statues du Nymphaion (époque romaine, IIe. s. ap. J-C)
Statue-probable-d'Athenaides-fille-d'Herode-Atticus-fin-du-IIe-s.-ap.-JC-.jpg
Statue probable d'Athénaides, fille d'Hérode Atticus (fin du IIe s. ap. J-C)

Tete-de-Lucius-Verus-fin-IIe-s.-ap.J-C
Tête de Lucius Verus (fin IIe s. ap. J-C)
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Statue de l'Empereur Hadrien (117-138 ap. J-C)

Olympie : le taureau-du Nymphaion
Olympie : le taureau central du Nymphaion

L'époque romaine est aussi celle du développement et de la diffusion des récipients en verre dont on a retrouvé ici quelques beaux spécimens :

Verrerie romaine
Oinochoe-1er-2e-s.-ap.-JC
Oenochoé (pichet à vin) (1er-2e s. ap. J-C)

Bouteille-IIIe-IVe-s.-ap.-JC

Bouteille (IIIe-IVe s. ap. J-C)
Bouteille-en-verre-IIIe-IVe-s.-ap.-J-C.
Flacon en verre (IIIe-IVe s. ap. J-C)

Gargouille en tête de lion-du Leonidaion (2e s.
            ap.J-C)
Gargouille en tête de lion du Leonidaion (IIe s. ap. J-C)


Il est passé midi lorsque je sors du musée, ébloui par toutes ces richesses artistiques dont je vais maintenant redécouvrir in situ l'espace qu'ils occupaient au temps de la gloire du site. Impression de se balader dans un grand parc arboré où sont jetées les ruines des monuments. Car il s'agit bien d'un cimetière, hanté par les pensées de ceux qui le conçurent avec leurs croyances et les préoccupations d'une époque fort éloignée de nos préoccupations actuelles…

Temple-d'Hera
Vers le temple d'Héra, près du Philipeion

Encore que j'y trouve nombre de correspondances avec notre actualité (ne serait-ce que l'empire Perse qui fond sur les cités grecques comme l'empire Russe qui tente d'envahir l'Ukraine et autres petites démocraties…) ou le dévoiement du sport unificateur et désintéressé, reposant sur la performance de l'individu, vers la communication de masse, l'exploitation commerciale et la glorification des nationalismes…

Olympie-Philippeion
Olympie : le Philippeion
Olympie-Philippeion

Olympie-Philippeion PHILIPPEION

Sa construction a été commencée par Philippe II après sa victoire à la bataille de Chaironeia (338 avant J.-C.) et a été dédiée à Zeus. Après la mort de Philippe, elle fut achevée par son fils, Alexandre le Grand.

C'est le seul bâtiment circulaire de l'Altis et il est entouré d'une colonnade. Les colonnes extérieures d'ordre ionique avec des bases de style ionique attique supportaient un entablement ionique en calcaire coquillier, tandis qu'à l'intérieur, attachées au mur, se dressaient neuf demi-colonnes corinthiennes et au milieu, en face de l'entrée, un piédestal semi-circulaire. Le sommet du toit, qui était couvert  de tuiles d'argile, se terminait par un coquelicot de bronze, qui maintenait les poutres ensemble.

Le Philippeion était un «heroon» (monument élevé à la mémoire d’un héros) construit pour glorifier la dynastie macédonienne, dont cinq statues chryséléphantines avaient été installées à l'intérieur, réalisées par le célèbre sculpteur Léocharès.

Bien difficile de retrouver le sentiment de surprise et d'admiration esthétique qui devait saisir les visiteurs antiques : trop peu de monuments ont été minimalement relevés, une colonne par ci, un muret par là... et toute la statuaire a disparu. Pourtant ce ne sont pas les pierres qui manquent, consciencieusement alignées, voire même étiquetées (voir dans l'atelier de Phidias) autour ou sur les emplacements des temples, des divers édifices petits ou grands.

Colonnes étiquetées dans l'-atelier de Phidias
Morceaux de colonnes étiquetées dans l'atelier de Phidias (en vue d'une future anastylose ?)

Les réserves
              d'Olympie
Les « réserves » d'Olympie depuis le remblai du stade

J'ai même la surprise, en faisant le tour du remblai servant de tribune autour du stade (45 000 spectateurs, quand même !), de découvrir un vaste enclos rempli de pierres taillées, de corniches, de futs de colonnes, etc. soigneusement rangées, qui attendent… un hypothétique remontage (anastylose) ? On voit bien quelques tentatives ou amorces, mais elles sont tellement timides qu'il faut maquettes et dessins pour imaginer l'impression qui devait assaillir les pèlerins des temples ou les spectateurs des jeux.

La krypte, voute d'acces-au-Stade d'Olympie
Au sortir de la «krypte», voute d'accès au stade presque entièrement disparue...

Olympie-le-Stade. depuis le talus servant de gradins
... le stade où se déroulaient aux quatre ans les Jeux panhelléniques

LE STADE (milieu du 5e siècle avant J.-C.)

La position actuelle (définitive) du Stade est celle de l'époque classique. (Dimensions de la piste entre la pierre ligne de départ et d'arrivée en pierre : 192,27 m x 28,50 m). Les remblais ne comportaient pas de sièges en pierre, à l'exception de la plate-forme conservée ("exedra") pour les juges lors des Jeux Olympiques ("Hellanodikae") sur la partie sud. Sur le remblai nord, l'autel de Déméter Hamyne est encore visible. La capacité du stade est estimée à 45.000 spectateurs. Une entrée monumentale ("Krypte") souterraine a été érigée à l'ouest du stade à la fin de la période hellénistique.

Le stade
Olympie : le stade depuis le talus servant d'estrade où pouvaient prendre place 45 000 spectateurs

Temple-d'Hera
Temple d'Héra

restes-du-Nymphaion
Restes du Nymphaion
NYMPHAION
(IIe siècle après J.-C.)

Fontaine monumentale - aqueduc offert au Sanctuaire par Herodes Atticus et son épouse Regila. Les niches du bâtiment semi-circulaire à deux étages étaient ornées de statues d'Herodes Atticus, des empereurs Antonin le Pieux, Hadrien, Marc-Aurèle et des membres de leurs familles. Plusieurs statues sont exposées dans le musée, ainsi que le taureau qui occupait la place centrale.

Deux monuments me frappent particulièrement : le Nymphaion, dont j'ai pu voir une série de statues en assez bon état dans le musée et dont il reste à peine l'ossature, ou plutôt les remblais et murs de soutien. Pourtant on connait exactement sa forme et en subsistent quantité de pierres taillées et sculptées. Mais plus impressionnant encore, le grand temple de Zeus dont  demeure assez clairement le soubassement et les bases des colonnes périphériques, mais dont tous les tambours des colonnes renversées gisent dispersées au hasard dans l'herbe touffue, suite au tremblement de terre des années 500. Une seule a été remontée récemment par un institut archéologique allemand, elle est superbe mais ne peut suffire à suggérer l'allure d'ensemble du monument. Question d'idéologie, volonté de garder le site à l'état de ruine dans toute son authenticité, ou plus prosaïquement de budget, les états et grandes entreprises bailleurs de fonds ayant bien d'autres priorités…


Olympie temple de Zeus
Olympie : ruines du temple de Zeus environné des tambours de colonnes abattues
par les tremblements de terre au VIe siècle ap. J-C.
Olympie-crepis-du-temple-de-Zeus-et-tambours

LE TEMPLE DE ZEUS
(470-457 av. J.-C.)

Temple dorique, périptère, avec six colonnes sur les côtés étroits et treize colonnes sur les côtés longs (64,12 m x 27.68 m, et h.20,25m). Il était le modèle ("canon") du temple d'ordre dorique. Libon d'Éléonore fut l'architecte du monument. Dans la cella se trouvait la statue de culte colossale de Zeus en or et ivoire (ht : 12 m), l'une des sept merveilles du monde antique, réalisée par le célèbre sculpteur athénien Phidias. Les deux frontons étaient décorés de sculptures en marbre représentant des scènes mythologiques : fronton Est : Le concours entre Pélops et Oinomaos; fronton ouest : Le combat entre les Lapithes et les Centaures. Les travaux d'Hercule étaient représentés sur les douze métopes intérieurs. Le temple a été détruit par les tremblements de terre de 522 et 551 après J.-C.

Olympie-colonne-de-la-Victoire-de-Paenios
Olympie : colonne triangulaire supportant autrefois la Victoire de Paenios admirée dans le musée
BASE DE LA VICTOIRE DE PAEONIOS
(Ve siècle avant J.-C.)

Sur le haut socle triangulaire qui subsiste encore à son emplacement initial, se trouvait la statue de la Victoire ailée, réalisée par le célèbre sculpteur Paeonios. La base fait 9 m. de haut, de sorte que la hauteur combinée de la statue et de la base était de 12 m. Sur la face avant de cette base, se trouvait une inscription votive qui est maintenant exposée avec la statue de la Victoire dans le Musée d'Olympie. Elle informait de la victoire triomphale des Messéniens et des Naupactiens, les donateurs de la statue au Sanctuaire, sur les Spartiates en 421 avant Jésus-Christ. Sur la partie basse de la base une inscription plus tardive a été gravée par les Messéniens vers 135 av. J.-C.

Olympie-bassin-central-du-Leonidaion
Olympie : bassin central du Leonidaion

LE LEONIDAION (fin du IVe siècle av. J.-C.)

Grand bâtiment rectangulaire (75 x 81 m.) pour le logement des officiels, construit vers 330 av. J-C. Il porte le nom de l'architecte et donateur Leonides de Naxos. Les pièces sont réparties entre une cour intérieure à péristyle d'ordre dorique et une colonnade extérieure ionique. À l'époque romaine, la cour centrale a été transformée en piscine en plein air.

Colonnade du portique du Leonidaion
Chapiteaux alignés de la colonnade du portique du Leonidaion

Olympie-atelier-de-Phidias-eglise.
Olympie : l'atelier de Phidias converti par la suite en église paléochrétienne
Atelier de Phidia : bas côté
Atelier de Phidias : bas côté

Reste une belle balade de près de 3 heures dans un cadre très vert, avec beaucoup d'occasion de rêver et d'évoquer… le tout dans une quasi solitude.

Olympie-panoramique
Olympie : vue panoramique de la Palestre (3e siècle av. J.-C.)

Palestre
PALAISTRA
(3e siècle av. J.-C.)


Bâtiment carré (66,35 x 66,75 m) avec une grande cour centrale intérieure entourée d'une colonnade ("péristyle"). Des sections couvertes abritent des salles spéciales pour le déshabillage, l'onction d'huile ("eleothession"), le poudrage ("conisterion"), les bains, etc. C'était un lieu d'entraînement où l'on pratiquait la lutte, la boxe et le saut. C'est également ici que les philosophes, les orateurs et les poètes donnaient leurs conférences et communiquaient leurs idées.

À 15:15 je suis de retour à l'Exsis où je commence par me préparer une salade garnie de hareng saur salé et fumé (un délice rare pour moi qui n'en ai pas encore découvert à Montréal !) suivi d'un bâton de crème glacée grec, donc hyper sucré, un contraste intéressant. Ensuite il est temps de décider vers où tourner mes roues avant que tombe la nuit (autour de 17:30). Coup d’œil sur la carte où j'ai inscrit quelques sites d'intérêt majeur : le plus proche est le temple d'Apollon Epicourios à Bassae,  une soixantaine de km seulement mais 1:30 de petite route de montagne... J'aurais juste le temps de m'y rendre. Je sais que le site sera fermé à la visite demain et probablement lundi, mais j'en connais la localisation admirable sur le haut d'une montagne et la nuit y sera sûrement silencieuse.

Itinéraire raidement acrobatique qui tournicote continuellement, traverse d'improbables villages à la chaussée encombrée de voitures stationnée au mépris des règles élémentaires (il faut parfois klaxonner pour obtenir le passage…), mais aussi ponctué de grandioses paysages dont les teintes bleutées s'adoucissent avec la descente du soleil. Aspra-Spitia-panorama-du-soir
Panorama du soir à Aspra Spitia

Kallithea-panorama
Panorama près de Kalithea

Bassae-coucher-de-soleil
Coucher de soleil devant le temple de Bassae

J'arrive à temps, i.e au crépuscule sur le petit stationnement au pied du temple, au moment où une gardienne met la clé sur la grille avant de retourner chez elle. Elle me confirme la fermeture des deux prochains jours, en m'invitant à revenir mardi matin…

Je m'installe sur les lieux, totalement seul, rejoins via Facetime Monique au chalet de Shefford où elle passera le week-end avec toute la famille, souhaite un joyeux Noël à tous et leur montre une image du coucher de soleil en direction de la mer. Je  reçois aussi la demande spéciale de Gabriel de venir avec moi visiter la Grèce - c'est son programme d'histoire - à remettre à une autre fois !

Puis je passe à la préparation de mon souper et au transfert des nombreuses (+300) photos de la journée qui me mènera jusqu'à l'épuisement de la batterie de mon Mac Book. Voilà qui signifie l'heure du coucher, vers 22:00. Il souffle un petit vent froid qui m'amène à brancher immédiatement le chauffage, puis je prends mes comprimés d'anti-rhume et pastilles en espérant passer une meilleure nuit.


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