Juillet - août 2022

Vers l'Ouest canadien et les Rocheuses
(11 528 km)

Jean-Paul dans son ProMaster
avec Juliette et sa famille en camping-car,
et Mathieu dans sa Grand Caravan aménagée



4. De CANMORE à JASPER

Canmore-a-Jasper
Itinéraire de Canmore à Jasper



68 845 Jeudi 4 aout 2022 : de CANMORE à LAKE LOUISE (Alberta) (route de Lake Moraine) (110 km)  8 300 m

Je dors finalement assez bien, seuls Juliette et Mathieu A. recevront la visite d'un policier municipal qui les avertit de l'interdiction de stationner ici autre chose que des petites voitures… Quant à Mathieu dans sa Grand Caravan et moi dans mon «fourgon commercial» nous n'aurons pas été inquiétés. Canmore-bivouac-sur-Glacier-Drive
Canmore : bivouac sur Glacier Drive
Gabriel-lit-dans-le-ProMaster
Gabriel lit dans le ProMaster
Nous gagnerons assez vite Banff où, accompagné de Gabriel et Hermione - qui ont retrouvé leurs liseuses… - j'irai visiter le site historique de Cave and Basin, origine de la fameuse station thermale et du premier Parc National Canadien, tandis que mes compagnons de voyage iront faire quelques courses.

Je m'éloigne un peu de la station très fréquentée et monte jusqu'au site. Fort bien aménagé, il est agréable à visiter, même si la piscine d'eau thermale (chaude) a été comblée pour raison sanitaire (des microorganismes s'y développaient de façon incontrôlable); les bâtiments ont été agréablement restaurés et aménagés, et la vue sur l'environnement montagneux vaut le déplacement.
Gabriel et Hermione à l'entrée de Cave &
                  Basin à Banff
Gabriel et Hermione à l'entrée du site Cave & Basin à Banff
À l'intérieur on peut accéder à la caverne primitive utilisée par les Indiens à des fins cultuelles depuis des temps immémoriaux, puis redécouverte fin XIXème par 3 employés du chemin de fer. À cette époque il fallait descendre par une  corde (en cuir de caribou) ou une échelle de bois.

Indiens dans Cave & Basin
The Flow of Life (Le foisonnement de la vie), 2012, par Roland Rollinmud
nation stoney (Nakoda) Morley (Alberta) Huile sur toile


L’artiste Roland Rollinmud a produit cette peinture murale en 2010-2011 pour le compte de Parcs Canada. Ce sage de la Nation des Stoneys (Nakodas) décrit ainsi la signification de la grotte :
Les sages assiniboines descendaient dans la grotte à l'aide de solides échelles en peau crue, et ils s’y installaient en petit cercle. Le bruit des tambours, des chants, des prières et des sifflements résonnait dans la petite galerie : l'église de Dame Nature était remplie de sons et de magie! Les rayons du soleil pénétraient dans la grotte, illuminant les images dans la roche.

Les sages adressaient des récits et des prières au Créateur, qui, en échange, bénissait son peuple.

De grosses vessies animales chargées d’eau étaient remontées jusqu'à l'entrée de la grotte. Cadeau du Créateur et de Dame Nature, cette eau bienfaisante était utilisée pour les   bénédictions et servait aussi de remède aux Assiniboines.

Le bruit de l'eau qui coule représentait le foisonnement de la vie. La beauté de la grotte et les messages qu'elle transmettait du Créateur rappelaient aux Assiniboines leurs liens avec le monde vivant ainsi que l'importance de chérir toute vie en la vénérant, en lui témoignant du respect et en lui faisant honneur.


Personne ne pouvait se souvenir depuis combien de générations les Assiniboines visitaient la grotte sacrée. Lorsque les travailleurs du Canadien Pacifique en firent la découverte et que les visiteurs commencèrent à affluer, les Assiniboines mirent fin à leur danse sacrée du soleil à Banff. En 2004, année où les Banff Indian Days furent célébrés à nouveau, puis à l'été 2010, ils recommencèrent à pratiquer leurs cérémonies d'initiation et leurs rituels aux sources Cave and Basin.


En 1883, les sources thermales apparurent sous un jour nouveau.

Le secteur avait déjà accueilli bien des visiteurs, mais, lorsque trois cheminots tombèrent sur la grotte, la nouvelle fit le tour du monde.

Les Autochtones connaissaient déjà cet endroit, probablement depuis des millénaires. Ils s’y rassemblaient pour faire des échanges commerciaux ou pour se baigner dans les eaux sacrées et curatives des sources thermales. Les explorateurs non autochtones et les colons du XIXe siècle connaissaient eux aussi l'existence des sources thermales. Pourquoi la découverte de Frank McCabe et des frères William et Tom McCardell eut-elle tant d’effet en 1883 ?

Elle survint à point nommé.

Le Canadien Pacifique étendait ses activités d’un océan à l’autre, frayant la voie à des milliers de pionniers désireux de commencer une nouvelle vie dans l'Ouest. C'était aussi l’époque où les globe-trotters fortunés couraient les stations thermales. Le Canadien Pacifique amenait ses passagers à Banff, à un jet de pierre des sources thermales. Les trois cheminots qui avaient « découvert » la grotte Cave en virent immédiatement le potentiel lucratif. Et ils n'étaient pas les seuls.

Dans les deux années qui suivirent, les trois hommes — et de nombreux autres — présentèrent une requête au gouvernement fédéral pour obtenir le droit d'aménager le terrain. Les dirigeants vinrent et repartirent. Les conflits fermentèrent. Le débat se rendit jusqu'aux oreilles du premier ministre du Canada, John A. Macdonald, qui donna son aval à une proposition historique, la création de la réserve des sources thermales. Elle permettait au gouvernement de demeurer propriétaire des sources thermales pour le « grand avantage sanitaire » du public.

Ainsi naquit le premier parc national du Canada.

Banff-Cave-and-Basin : découverte par les hommes
                  du CP
Banff Cave and Basin : découverte par les hommes du Canadian Pacific

le-bassin-dans-la-grotte
Depuis, un tunnel creusé dans le roc (que nous emprunterons) permet aux touristes un accès plus facile. Ambiance mystérieuse autour du bassin presque circulaire alimenté par une source d'eau chaude et sulfureuse qui ruissèle sur la paroi rocheuse.

Hermione se plaint de l'odeur de souffre et demande bientôt à ressortir; nous nous rendons alors dans la grande "Salle des Histoires" qui conte les débuts de Parcs Canada, le travail des pionniers de cette remarquable institution admirée dans le monde entier et qui a fait des petits un peu partout.
Nous achevons notre tour par le Basin, un bassin circulaire qui servait initialement de piscine aux pionniers. On peut maintenant seulement l'admirer sans y toucher, de peur de contaminer une espèce rare de petits mollusques en voie de disparition (physe des fontaines de Banff ou Physella johnsoni).

Quant à la piscine moderne elle a été comblée et ses annexes converties en musée où l'on présente la naissance, la mission et les défis auxquels doit faire face Parcs Canada.
Banff-Cave-and-Basin-le-bassin-exterieur
Banff, Cave and Basin : le bassin extérieur

Banff- : l'ancienne piscine de Cave-and-Basin
Banff : l'ancienne piscine (comblée) de Cave and Basin
Depuis l'ancienne piscine de Cave and Basin, la vue sur
            la Bow et les montagnes
Depuis l'ancienne piscine de Cave and Basin, la vue sur Bow River et les montagnes

En fin de matinée Mathieu puis Juliette nous rejoignent. Nous déjeunons puis décidons de quitter Banff où il fait très chaud. Je propose d'emprunter l'ancienne route 1A, moins rapide et passante mais plus pittoresque que la Transcanadienne. Elle offre quelques beaux points de vue sur la vallée de la Bow et des balades dans l'arrière-pays. Celle de Johnston Canyon fait consensus.

Carte du ohnnston Canyon
C'est un torrent qui dévale de la montagne en s'enfonçant dans une gorge étroite, profonde et tourmentée que l'on suit tout du long sur une passerelle métallique accrochée au rocher. Nous voilà tous les 6 lancés à la découverte des deux chutes successive, à 1,2 puis 2,5 km.
La promenade est spectaculaire et les points de vue sur l'eau vive qui tourbillonne et blanchit sur les rochers se succèdent avec leur lot de photos. Depuis la passerelle en surplomb, le chemin est confortable et la pente raisonnable. Johnston-Canyon

Johnston-Canyon
Johnston Canyon : une belle suite de cascatelles
Johnston-Canyon
Johnston-Canyon-passerelle-de-la-1ere-chute
Johnston Canyon : la foule sur la passerelle devant la 1ère chute
Seul bémol, la fréquentation intense du sentier qui, pour commencer, a bondé les parkings (dédoublés) avant de ralentir notre progression sur le terrain. Mathieu M. en fait presque une «crise d'angoisse» et ne tarde pas à filer en avant pour retrouver un itinéraire plus ardu et donc moins fréquenté...


Nous nous rendrons jusqu'à la deuxième chute puis redescendons tranquillement au stationnement en essuyant quelques averses que je tente de parer bien imparfaitement avec mon parapluie : il faudra vraiment que je m'équipe d'un vêtement de pluie convenable…

Johnston-Canyon-1ere-chute
Johnston Canyon : la 1ère chute
Autre
                    chute plus modeste
Plus haut, une autre chute, plus modeste

Chute supérieure de Johnston Canyon
Chute supérieure de Johnston Canyon
Chute
                  supérieure de Johnston Canyon
Détail de la chute supérieure de Johnston Canyon

Chute supérieure de Johnston Canyon : détail
Détail de la chute supérieure de Johnston Canyon

Retour
          sur la même passerelle accrochée au rocher
Retour en suivant la même passerelle accrochée au rocher

Le torrent
                se précipite au seuil de la première chute
Le flot tumultueux du torrent se précipite au seuil de la première chute

Le soir tombe, le temps est trop humide et la lumière trop grise pour continuer les balades, aussi décidons-nous de gagner le village de Lake Louise pour tâcher d'y trouver un bivouac pour la nuit.

J'emprunte la fin de la Route 1A pour gagner le village, passant plusieurs endroits qui auraient pu être propices à l'étape (et devant la très pittoresque Morand Curve noyée dans la pluie...), tandis que mes compagnons de voyage prennent la Transcanadienne plus rapide.

Arrivant «en ville» après eux, je passe au Centre de service de Parcs Canada pour quérir les guides de chacun des parcs que Juliette ne retrouve plus. Puis un échange de textos aboutit au choix du lieu de notre étape : Juliette se dirigera directement vers le camping  supplémentaire peu coûteux à Lake Louise, tandis que Mathieu réticent me rejoindra au Lac Moraine.
Sur la Route 1A nnuagée vers Lake-Louise
Sur la Route 1A ennuagée vers Lake Louise

Nous nous retrouvons sur son parking maintenant déserté, sous une pluie tenace et un ciel si sombre que je me refuse à même escalader l'Éboulement qui barre la sortie du lac et d'où l'on aurait une vue superbe sur le site. Je propose alors de bivouaquer sur le stationnement au départ de la balade vers Paradise Creek, aperçu un peu à l'écart de la route. Trouvant qu'il convient à notre recherche d'un espace libre, tranquille et sans circulation nocturne, nous nous y installons pour la nuit. Souper rapide sous le crachin, puis coucher presque aussitôt. Nous avons besoin de repos, et la température baisse vite, nous serons plus confortables enfouis sous nos duvets.


68 955 Vendredi 5 aout 2022 : LAKE LOUISE (de Paradise Creek au Camping supl.) (Alberta) (31 km) 4 700 m

Arrivée au Lac Moraine : les pics
Arrivée au Lac Moraine : les pics au-dessus du lac
Ciel bleu avec quelques petits nuages dispersés au matin ! Mais la nuit a effectivement été froide : le thermomètre extérieur marque 1° lorsque je tourne le contact à 7:00 pour remonter jusqu'au parking du lac Moraine avant qu'il se remplisse. Les 5 km suffisent pour que la température s'élève à 15° dans l'habitacle; le Webasto prendra la suite et je pourrai ainsi me doucher et déjeuner en tout confort.

Mathieu qui avait pris les devants, me rejoint dans le ProMaster et nous attendons l'arrivée de Juliette un moment, puisque le tour du lac était au programme. Impossible de savoir où ils en sont, faute de signal sur nos téléphones.

Nous leur laissons donc un message sur mon pare-brise précisant nos destinations, puis partons en balade autour du lac. Mathieu m'accompagne jusqu'à son extrémité par le sentier qui en suit la rive. Je reviens seul tranquillement au ProMaster tandis qu'il enchaîne avec la randonnée vers Larch Valley et Eiffel Lake (10 km, 535 m de dénivelé).

Lake Moraine : Mathieu au pied de l'Éboulement devant le
          déversoir
Lake Moraine : Mathieu au pied de l'Éboulement devant le déversoir

Depuis l'Éboulement Mathieu photographiele lac e
                son environnmenet
Depuis l'Éboulement, Mathieu photographie lac et montagnes

Lake-Moraine
Le lac et son cercle de montagnes depuis l'Éboulement

Tour-du-lac Moraine
Depuis le début du sentier faisant le tour du lac
Lake-Moraine
Lake-Moraine-depuis-fond-du-lac
Lake Moraine depuis le fond du lac et le torrent descendant des glaciers
Renoncules
Renoncules
Parnassie fimbriée
Parnassie fimbriée
Glacier au dessus du Lac Moraine
Glacier au dessus du Lac Moraine
Le sentier au bord du lac au retour
Le sentier au bord du lac au retour
Pyrola-asarifolia
Pyrola asarifolia
Lake-Moraine
Sur le chemin du retour
Seneçon atratus
Seneçon atratus

Épllobes
Épilobes

Au retour de Mathieu à 14:30 nous mangeons après avoir constaté que le billet sur le pare-brise est toujours là. Nous redescendons donc vers Lake Louise où nous recevons enfin le message de Juliette nous annonçant qu'ils ont dormi comme prévu sur le terrain de camping supplémentaire du village de Lake Louise. Mais que, trouvant la route du Lac Moraine barrée en début de matinée, ils ont poursuivi jusqu'au Lake Louise. Par chance ils y ont trouvé une place sur le grand parking payant et sont allé faire une grande promenade avec les enfants autour du lac et dans la montagne.

Lake-Louise
Au bord du Lac Louise

Gabriel sur le sentier du Glacier Victoria
Gabriel sur le sentier de la Plaine des 6 Glaciers

Vers 16:00 nous nous retrouvons tous sur le stationnement devant le Visitor Centre de Parcs Canada. Juliette y récupère quelques autres cartes puis nous prenons la route menant à l'Overflow Campground  à 8 km du centre. Nous nous y installons tôt en formant le U avec nos trois véhicules, et commençons à préparer un repas communautaire que les enfants prendrons au grand air. Je préfère manger à l'intérieur du camping-car de Juliette en compagnie des deux Mathieu, vu le vent frais qui balaie le vaste terrain et qui promet une autre nuit froide. Délicieux steak mariné préparé par nos hôtes, accompagné du riz que j'ai fait cuire dans le ProMaster. Mathieu distribue des rouleaux à la cannelle aux enfants et félicite particulièrement Gabriel qui a accompagné son père dans une longue course de 12 km…

Cette belle ambiance bien conviviale s'achève à la tombée de la nuit où chacun se retire dans son home. Le bruit de la circulation sur la Transcanadienne toute proche finit par s'atténuer. Je m'endormirai bientôt pelotonné sous mon duvet, après avoir posé tous les volets isolants sur les vitrages car la température ne tarde pas à descendre.


68 986 Samedi 6 août 2022 : de LAKE LOUISE à SASKATCHEWAN CROSSING (Alberta) (116 km) 5 100 m

Mathieu frappe à la porte à 8:00, peu après mon réveil et la mise en route du chauffage qui rendra l'ambiance plus confortable : pour moi pas de douche à moins de 18° !
Nous déjeunons puis planifions la journée avec Juliette. Pour commencer plein de carburant et  vidange des eaux grises et noires pour le CanaDream, plein d'eau pour le ProMaster. Toutes les tâches terminées vers 11:00, nous commençons notre itinéraire bien préparé par Juliette et planifié avec All Trails, une app de randonnées chargée sur son IPhone.

Nous attaquerons aujourd'hui la Promenade des Glaciers ou Icefields Parkway (Route 93Nord), qui relie Lake Louise à Jasper sur 233 km en traversant tout au long les deux plus grands parcs des Rocheuses canadiennes.
Icefields-Parkway
Sur Icefields Parkway, le Canadream passe au pied du Mont Hector (3 394 m)

panoramique devant le Lac-Hector
Panoramique sur le Lac Hector (par Mathieu A.)

Pour commencer, pause pour admirer Hector Lake, puis brève incursion au camping du Mosquito Creek, très simple mais joliment installé le long du torrent aux eaux claires et bondissantes. Une bel endroit où séjourner…

Suite de
          Icefields-Parkway
Suite de la Promenade des Glaciers, les Mts Dolomite (2 782 m) et Cirque (2 993 m)

Mosquito-Creek-campground
Mosquito Creek campground

Jean-Paul et Mathieu devant le Lac Bow
Jean-Paul et Mathieu devant le Lac Bow; au dessus le Crowfoot Glacier
Puis nous longeons le lac Hector qui précède le Lac Bow aux eau bleues. Depuis son extrémité sud (belvédère) jolie vue sur le Crowfoot Glacier, que l'on apercevra mieux encore après une autre détour vers le bord un peu marécageux du lac, au niveau de la Num Ti Jah Lodge.



Quelques fleurs au bord de Bow Lake
Quelques fleurs (Potentilles et Épilobes) au bord de Bow Lake

Bow-Lake-sud-depuis-Num-Ti-Jah-Lodge : Mathieu saute au
            dessus du ruisseau
Bow Lake au sud depuis Num Ti Jah Lodge : Mathieu saute au dessus du ruisseau

Il y a foule, nous avons du mal à nous y garer, et après un petit tour au bord de l'eau, nous avalerons un léger lunch pour repartir ensuite escalader le Col Bow et nous rendre jusqu'au superbe Lac Peyto.
Le chemin à partir du parking serpente sur quelques centaines de mètres, bordé de fleurs sauvages en peine floraison identiques à celles du Mont Revelstoke. Bien asphalté, je le parcourrais sans peine n'était-ce la pente continue prononcée… Hermione, Gabriel et Juliette sur le chemin du
                  Peyto Lake
Hermione, Gabriel et Juliette sur le sentier de Peyto Lake
Ancolie-jaune
Ancolie jaune
Castillejie pourpre (Indian Paintbrush)
Castillejie pourpre (Indian Paintbrush)

Au bout, la terrasse belvédère a été agrandie et les matériaux modernisés, mais le panorama reste fidèle à mon souvenir : à nos pieds le lac allongé aux eaux bleu-vert presque phosphorescent, entourée d'une large ceinture de pins vert sombre qui escaladent les pentes raides de la vallée.

Panoramique
            sur le Lac Peyto
Peyto Lake depuis le belvédère «officiel»

Leurs parois rocheuses dénudées se prolongent loin vers le nord jusqu'à se perdre à l'horizon montagneux bleuté. Peyto-Lake-vers-le-nord
Peyto-Lake-vers-le-glacier
À gauche Peyto Glacier, hélas trop fondu, en dessous le large cône de gravier et le ruisseau de fonte chargé de farine de roche qui donne au lac son extraordinaire teinte laiteuse émeraude.

Je prends quelques photos et tente mon premier panoramique qui semble rendre un peu justice à ce site unique.

Juliette nous entraine ensuite sur la suite du sentier, beaucoup moins bien aménagé mais dans un agréable sous-bois encore plus riche en fleurs alpestres, jusqu'à un deuxième belvédère que nous trouvons encore plus spectaculaire.
Deuxième belvédère sur Peyto Lake
Deuxième belvédère sur Peyto Lake

Peyto-Lake-panoramique

Retour tranquille au parking et aux camping-cars où les deux hommes, partis d'un bon pas sur un sentier beaucoup plus exigeant sur les pentes du Bow Summit, nous rejoignent peu après, avec quelques photos exceptionnelles sur les deux derniers lacs (Bow et Peyto).

Suite de la Route 93 vers le nord.
Suite de la Route 93 vers le nord
Commence alors une longue descente où nous suivons le cours de la Mistaya, émissaire du lac Peyto. Joli coup d’œil sur le lac Waterfowl, avant  quelques kilomètres encore de route de vallée encadrée par de grandioses murailles et des pics aigus...

Nous voici rendus à la dernière attraction de la journée, le Canyon de la Mistaya où Juliette entraîne les deux enfants sans trop de difficulté. Quant à Mathieu A. c'est évidemment l'occasion de quelques autres superbes photos, tandis de Mathieu M. a préféré sauter ce site - "Encore de l'eau et des rochers" , dit-il… - pour aller m'attendre à la station-service de Saskatchewan Crossing.

Mistaya-Canyon-depuis-le-pont
Depuis le pont, la Mistaya en amont du Canyon (par Mathieu A.)

L'eau coule rapide et abondante dans la Mistaya qui dévale des montagnes, avant de s'enfoncer dans la gorge très étroite où s'enchainent les marmites de géant à une profondeur impressionnante.

Le canyon
                  de la Mistaya sou le pont
Le canyon de la Mistaya sous le pont

Mistaya-Canyon : marmite de géant sous le pont
                    de la Mistaya
Marmite de géant sous le pont de la Mistaya

On en mesure l'abîme depuis le pont qui l'enjambe et d'où je capte photos et vidéos. Nous prendrons aussi quelques autres vues saisissantes des eaux se précipitant dans les marmites de géants à travers le roc en un grondement sourd.



La rivière impétueuse s'engage dans Mistaya-Canyon
La rivière impétueuse se précipite vers le canyon

Assis sur les rochers au dessus des cascades, Juliette, Hermione et Gabriel passerons ensuite un moment à contempler, puis à jeter des pierre sur les rochers submergés par l'eau bondissante, avant que nous remontions au niveau de la route après ces fortes sensations.
Mistaya-Canyon : devant l'eau bouillonnante
Mistaya Canyon : méditation devant la puissance de l'eau bouillonnante
Premiers remous à l'entrée du canyon
Premiers remous à l'entrée du canyon

Entrée du
                  Canyon de la Mistaya
La Mistaya furieusement engagée dans son canyon
Juliette et Mathieu A. remontent de Mistaya
                  Canyon
Juliette et Mathieu A. remontent de Mistaya Canyon
... tandis
                  qu'Hermione et Gabriel prennent une pause
... tandis qu'Hermione et Gabriel prennent une pause

Une dizaine de kilomètres plus loin c'est le pont sur la North Saskatchewan River, là où celle-ci descendant du nord bifurque brusquement vers l'est. Des barres de béton bloquent l'accès au rivage si pittoresque de ce Saskatchewan Crossing où j'avais campé à mon dernier passage et que j'espérais fréquenter à nouveau avec Mathieu. Je le rejoins comme convenu à la station-service et motel, nous soupons puis il bricole dans sa voiture tandis que j'écris le carnet de bord. Jugeant l'endroit peu propice au bivouac, nous suivrons le cours de la rivière vers l'est en empruntant la Route 11 sur quelques km en direction de Red Deer. Nous trouverons bientôt un endroit plus favorable en dehors du parc, à une quinzaine de km, au bord du Thompson Creek et sur le parking de Thompson Creek Falls Trail, juste avant le Thompson Creek Campground.


68 102 Dimanche 7 août 2022 : de THOMPSON CREEK à JONAS CREEK Campground (Alberta) (88 km) 8 900 m

Thomson -Creek-Falls bivouac
Bivouac sur le parking au départ du sentier vers Thomson Creek Falls
Nuit super-tranquille, n'étaient-ce les moustiques qui n'ont cessé de nous importuner jusqu'à ce que nous nous enfermions dans nos chambres respectives après un souper léger.

Mathieu fait la vaisselle avant le départ
Corvée de vaisselle pour Mathieu avant le départ

Décollant à 8:00 Mathieu rejoint le CanaDream au camping Rampart où il a passé la nuit, tandis que je retourne au pont de Saskatchewan Crossing, superbe dans la grande lumière du matin.

Saskatchewan Crossing : la Rivière Sasakatchewan Nord
            vers l'aval
Saskatchewan Crossing : la Rivière Saskatchewan Nord vers l'aval

North Sakaychewan River en smont du pont
North Saskatchewan River en amont du pont

J'y retrouve le vaste panorama que j'avais tant apprécié lors de mes précédents passages, ainsi qu'un sentier descendant vers la rivière. Il aurait pu nous mener à un espace de bivouac comme je l'aurais souhaité…

Howse-Pass
Panorama sur Howse Pass et North Saskatchewan River depuis le belvédère Howse Pass (par Mathieu A.)

<Howse-Pass
La percée du Howse Pass, de l'autre côté de la rivière
Quelques photos depuis le pont, et je gagne le belvédère de Howse Pass où la vue sur le rivière et les montagnes encadrant le site est toujours aussi vaste et admirable.

La parking du belvédère, un peu à l'écart de la route derrière un rideau d'arbres, aurait lui aussi présenté de belle possibilités de bivouac (au fond, côté sud), n'eussent été les réticences de Mathieu…

Je rejoins ensuite mes compagnons de voyage sur le camping Rampart où ils s'affairent aux derniers préparatifs (vidange et plein d'eau) avant de prendre la route. J'embarque alors Hermione avec laquelle je ferai la balade de Parker Ridge (5,6 km A/R, difficulté moyenne) tandis que les deux Mathieu, Juliette et Gabriel parcourront Wilcox Pass Trail, plus long et plus difficile. Ma compagne, de bonne humeur, se montre aimable et nous échangeons agréablement en parcourant les quelques kilomètres qui nous séparent du départ de la balade.
La route, excellente, longe d'abord le Weeping Wall (Mur des Lamentations), un haut massif rocheux presque vertical au long duquel s'écoulent des ruisseaux qui tachent la roche. Il est beaucoup plus spectaculaire en hiver lorsque des coulées de glace dégringolent sur la pierre.
Weeping Wall (le Mur-des-Lamentations)
Weeping Wall (le Mur des Lamentations)
Vallee-de-la-Saskatchewan-North-vers-le-sud-depuis-le



















                  haut du Big-Bend
Vallée de la North Saskatchewan vers le sud depuis le haut du Big Bend
Nous passons le Big Bend, un grand virage à 180° qui fait quitter la vallée de la North Saskatchewan River pour escalader le col Sunwapta et redescendre très vite vers le stationnement d'où part la balade vers Parker Ridge.

Depuis le col Sunwapta, la vallée de la Saskatchewan
            Nord
Depuis le col Sunwapta, la vallée de la Saskatchewan Nord
et l'extrémité est de Parker Ridge, à 2 230 m (par Mathieu A.)
Parker-Ridge
                  Trail
Sur Parker Ridge Trail
Un vent frais assez fort nous rafraîchira durant la montée, pas trop longue (2,5 km) mais assez raide (dénivelé de 250 m) pour le vieux sédentaire que je suis et ma petite-fille peu habituée à ce genre de passe-temps…

Parker-Ridge-flore
Castilléjie à petites fleurs

Avec de nombreuses pauses pour photographier tant paysages et que fleurs sauvages, nous arrivons au sommet sans trop souffrir, et pouvons admirer la vue spectaculaire sur le glacier Athabasca et les cimes environnantes. Parker-Ridge-Hermione-devant-le-glacier
                  Athabasca
Parker-Ridge : Hermione devant la vallée du glacier Athabasca

Nous poussons même un peu vers le sud sur le bon chemin quasi horizontal, pour voir se développer la vallée et le lac bleu vert sous la coulée blanche du glacier.
Parker-Ridge vallée du Glacier Athabasca
Depuis la crête de Parker Ridge, la vallée du Glacier Athabasca

Depuis-Parker-Ridge-le-Mont-Athabasca-3 493m
Depuis la crête de Parker Ridge, le Mont Athabasca (3 493 m) au nord-ouest

Parker Ridge : Valériane de Sitka
Valériane de Sitka
Parker-Ridge-flore
Anémone occidentalis
La descente est ensuite beaucoup plus facile, mais la fatigue rend plus délicat le contrôle sur la caillasse qui glisse sous le pied. Surtout, les douleurs articulaires beaucoup plus présentes me font regretter de ne pas avoir pris un Tylenol avant de me lancer sur le sentier... En redescendant de Parker Ridge vers le
                    stationnement
En redescendant de Parker Ridge vers le stationnement, vers le nord

En redescendant de Parker Ridge
En redescendant de Parker Ridge, côté sud-est

Quelques kilomètres nous mènent au Columbia Icefield Centre où nous avons convenu d'attendre nos compagnons. Une heure plus tard (délai qui m'aura permis de récupérer un peu...) ils nous rejoindront sur le grand parking bondé, fiers de leur balade.


castillejies-devant-Athabasca-Glacier
Castillejies pourpres devant Athabasca Glacier
Castilejie pourpre (Indian Paintbrush)
Castilleja miniata pourpre (Indian Paintbrush)

Les deux Mathieu, Juliette et Gabriel ont parcouru le Wilcox Pass Trail (10 km A/R, avec un dénivelé de 335 m) qui les a menés en 3 heures à 2 375 m, au-dessus du Columbia Icefield Centre. Ils ont ainsi découvert des vues magnifiques sur les grands glaciers Andromède, Athabasca et Dome. Gabriel a bien suivi...

Juiette-et-Gabriel.au départ de Wilcox Pass Trail
Juliette et Gabriel au départ de Wilcox Pass Trail

Gabriel sur-le-Sentier de Wilcox Pass
Gabriel grimpe vers Wilcox Pass

Mathieu M et Mathieu A. passent un torrent sur le
              chemin de Wilcox Pass
Mathieu M. et Mathieu A. passent un torrent sur le chemin de Wilcox Pass

Sentier-Wilcox-Pass-Mathieu-M.
Mathieu M. au bout de Wilcox Pass Trail sur fond de Dome Glacier

entier-Wilcox-Pass-Mathiieu-en-route-vers-le-sommet.
Sur Wilcox Pass Trail Mathieu continue de monter... en vérifiant sa montre connectée!

Athabasca Glacier depuis Wilcox Pass.
Athabasca Glacier depuis Wilcox Pass (par Mathieu A.)

Columbia Icefield Centre : Andromeda Glacier
Depuis le Columbia Icefield Centre : Andromeda Glacier

Columbia Icefield Centre : Dom Glacier
Depuis le Columbia Icefield Centre : Dome Glacier

Je finis par conduire toute ma «bande» au pied du glacier Athabasca pour aller toucher la glace.

Le sentier vers l'Athabasca Glacier
Le sentier vers l'Athabasca Glacier

en-chemin-vers-Athabasca-Glacier
Hermione, Juliette, Gabriel et Mathieu A. en chemin vers Athabasca Glacier

Au pied du glacier
Au pied du glacier Athabasca (par Mathieu A.)

Canal dans la glace
Canal dans la glace donnant naissance à la Sunwapta (par Mathieu A.)
Athabasca Glacier : la Sunwapta naissante
Balade beaucoup plus courte et facile d'1,2 km dont ils reviennent ravis.

Nous arrêterons là nos exploration pour aujourd'hui : le CanaDream retournera au camping Rampart où  Juliette a réservé une place pour la nuit, tandis que Mathieu et moi descendrons vers Jasper en suivant le cours de la Sunwapta et en cherchant un endroit propice au bivouac. Il ne s'en présentera guère, tous les départs de balade se trouvant directement sur la route.

En
          descendant l'Icefield Parkway le-long-de-la-Sunwapta
En descendant l'Icefield Parkway vers le nord le long de la Sunwapta

Sur la Route 93 Nord
Sur la Route 93 Nord en fin de journée

Comme le soir descend, nous finirons par atterrir sur le petit camping rustique Jonas, d'une vingtaine de places sous les pins. Nous installons rapidement nos deux véhicules sur un seul emplacement. Mathieu se repose un moment avant de préparer une casserole de macaronis, tandis que je change les sacs de la poubelle et de la toilette.

Les moustiques voraces nous obligent à demeurer à l'intérieur; malgré les moustiquaires vite mises en place, quelques uns parviennent à se faufiler dans l'habitacle…

La veillée sera courte : à 9:30 Mathieu gagne sa couchette, je transfère et dénomme les photos de la journée, rédige le carnet de route et suis couché à 22:30.
Camping-Jonas
Bivouac dans Jonas Campground


69 190 Lundi 8 août 2022 : du camping JONAS à JASPER (aire de service) (Alberta) (101 km) (9 000 m)

le dipositif de remlissage du réservoir sans
                  gouloette
Le dispositif de remplissage du réservoir d'eau du ProMaster,
avec bidon et sans goulotte scellée dans la carrosserie

Autre bonne nuit un fois exterminés les quelques moustiques demeurés en ma compagnie. Au matin leurs congénères ont à peu près disparu du sous-bois lorsque je vais faire le plein d'eau juste avant de reprendre la route qui continue à descendre en suivant le cours de la Mistaya puis de l'Athabasca.

Mathieu et moi allons d'abord stationner devant les chutes de la Sunwapta, autrement plus importantes que celles vues hier et donc bien plus spectaculaires. Longues poses devant et autour de la chute, mais aussi balade sur le joli sentier facile qui descend jusqu'à la seconde chute, à peine moins impressionnante.

Sunwapta-Falls : sur le chemin des chutes
Sunwapta Falls : sur le chemin des chutes

Le «sault» de la Mistaya
Le « sault» bouillonnant de la Sunwapta

Sunwapta-Falls-la-riviere-en-amont
Sunwapta Falls : la rivière se précipite dans la chute
Remous
                  dans la chute Sunwapta
Remous dans la chute Sunwapta

Sunwapta-Falls-canal-d'echappement dans le
                  canyon
Sunwapta Falls : début du canyon au pied de la chute
Sortie du canyon
Vers la sortie du canyon

sentier-vers-la-2eme-chute
Sur le sentier vers la 2ème chute de la Sunwapta
La deuxième chute de la Sunwapta
La 2ème chute de la Sunwapta

Nuages au
            dessus de Sunwapta Falls
Nuages au dessus de Sunwapta Falls

Nous reprenons un autre bout de la très belle Icefield Parkway encadrée de montagnes où brillent encore quelques taches de neige ou de glace pour bifurquer sur la petite Route 93. Elle nous mène presque immédiatement aux Chutes de l'Athabasca où nous avons rendez-vous avec Juliette. Athabasca-Falls
Athabasca Falls en arrivant sur le site
La rivière et son débit étant beaucoup plus importants, le grondement de l'eau gris-vert se précipitant au dessus de la barre de rochers n'en est que plus impressionnant.

Athabasca-Falls
L'Athabasca se précipitant dans son canyon
Début du
                  canyon de l'Athabasca
Canyon de l'Athabasca sous la chute

Panoramique-sur-Athabasca-Falls
Panoramique sur Athabasca Falls

Mathieu--A.-devant-Athabasca-Falls
Mathieu A. devant Athabasca Falls
Nous attendrons longtemps le Canadream au repos dans son camping, ce qui nous donnera le temps de faire un premier tour, avant qu'arrivent sur le parking bondé et surchauffé nos compagnons de route. Je les accompagne sur le site, suggérant à Mathieu A. quelques emplacements que je juge susceptibles de lui fournir de beaux sujets photographiques…
S'ajoute au spectacle impressionnant des eaux jade bouillonnantes se précipitant dans l'étroit passage la descente dans un ancien bras de la cascade maintenant à sec.

Il nous mène à une corniche rocheuses aux belles teintes chaudes dominant le large bassin où les eaux de la rivière, maintenant calmée, s'étalent largement dans la vallée.
Chute de l'Athabasca : dans le bras délaissé
Chute de l'Athabasca : dans le bras délaissé

Athabasca-Falls-sortie-du-canyon.
L'Athabasca sort de son canyon.

Mathieu-et-Juliette à la sortie d'Athabasca-Falls
Juliette
et Mathieu A. à la sortie d'Athabasca Falls

Mathieu A. ayant bien sûr trouvé bien d'autres sujets à photographier, c'est en se plaignant d'une moisson trop riche que nous regagnons nos véhicules.

Notre itinéraire se poursuit sur la Route 93 qui longe le cours tumultueux de l'Athabasca jusqu'à embarquer sur la toute petite route étroite, montante et coupée de plusieurs épingles à cheveux qui grimpe jusqu'au pied du Mont Edith Cavell. Un panneau la déconseille aux véhicules de plus de 25 pieds, le CanaDream en fait 26… Mathieu A. s'arrêtera à mis chemin des 14 km de montée pour laisser au moteur et à la transmission de son gros 450 le temps de refroidir et au chauffeur de relaxer un peu suite à cette conduite stressante. Sur la route du Mont Edith-Cavell
Sur la route du Mont Edith Cavell
Mont-Edith-Cavell-en-soiree
Mon Edith Cavell en soirée
La grande paroi verticale au bout de la route ne nous décevra pas, et même les 2 enfants accrochés à leurs tablettes se lanceront dans la courte montée menant au petit lac de décharge au pied même du glacier Angel.
Lac
                  Edith-Cavell au pied du glacier
Le lac au pied du glacier Angel
Descente vers le lac Edith-Cavell
Descente vers le lac Edith Cavell
Occasion de tremper une main timide dans l'eau verte et glacée, de ramasser quelques blocs de glace flottant à sa surface et d'y faire des ricochets, ce à quoi Gabriel, à l'imitation de son père, se montre particulièrement habile. Mont-Edith-Cavell-Gabriel-fait-des-rocochets
Gabriel et Mathieu A. font des ricochets sur le lac Cavell

Hermione et son glacon du Lac Cavell
Hermione et son glaçon ramassé dans le Lac Cavell

Sur le
                  chemin des Cavell Meadows
Sur le chemin des Cavell Meadows
Ensuite il faut insister davantage pour les entraîner sur le sentier des Cavell Meadows, des prairies d'altitude fleuries offrant une vue plus dégagée sur les ailes blanches de l'Angel Glacier. Juliette finit par les décider, je mets au défi Hermione de suivre mes 74 ans et embarque Gabriel dans une discussion sur la Grande extinction des dinosaures, la météorite et ses hypothèses foisonnantes sur l'extinction antérieures d'autres espèces d'hominidés qui n'auraient pas laissé de traces… (héritage de la visite du Tyrrell Museum).

Nous nous rendrons ainsi jusqu'à une première terrasse au flanc de l'énorme moraine où effectivement une mare entourée d'herbes et de fleurs donne une bonne idée de la flore d'altitude (2 300 m déjà). Mathieu M. qui nous a précédé a depuis longtemps disparu sur la grande boucle de 12 km qui monte rudement sur des sentiers difficiles.
Quant à nous nous regagnerons tranquillement nos véhicules alors que le soleil disparaît précocement derrière le mur quasi vertical de la montagne. Je discute un moment avec Juliette du programme de demain, puis le CanaDream prend lentement le chemin du retour dans la vallée de Jasper où il compte trouver un camping. Mont-Edith-Cavell
Mont Edith Cavell en soirée

Juliette, Hermione et Gabriel font griller des
            guimauves au camping Wapiti de Jasper
Juliette, Hermione et Gabriel font griller des guimauves au camping Wapiti de Jasper

Quant à moi j'attendrai longtemps Mathieu M., de plus en plus inquiet qu'il n'ait eu un ennui dans sa longue excursion solitaire, jusqu'à ce qu'enfin il réapparaisse sur le parking pratiquement déserté à 19:20. Il est exténué, mais fier de son exploit : 12 km de parcours difficile, plus de 700 m de dénivelé, des vues grandioses qu'il partage sur son IPhone. Il veut se reposer un peu, mais voyant le soir approcher je l'engage à descendre immédiatement vers Jasper où nous souperons puis trouverons un bivouac pour la nuit.

Il acquiesce, nous aboutissons sur un grand parking destiné aux RV à l'entrée du village. Mais le stationnement nocturne y est expressément interdit, et la proximité de la ligne de chemin de fer, très active et bruyante, le rend inapte à notre projet. Je prépare une soupe consistante. Long appel à Monique pour échanger des nouvelles après ces 3 jours sans connexion, tandis que Mathieu va prendre son dessert - deux gros beignes… - au Tim Horton voisin où il peut rattraper son courrier des derniers jours.

Puis, dans la nuit noire nous allons nous poser sur l'aire de service des R.V. isolée à l'entrée du village, au bord de l'Athabasca et un peu à l'écart de la Route 93. Je finis de transférer mes photos tandis que Mathieu se couche immédiatement, stationné en arrière du ProMaster.


Rocheuses 5. : de JASPER à FIELD
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