Route du nord |
Trafic modéré sur
l'autoroute que je rejoins bientôt pour prendre la
direction ouest vers Ottawa et rallier Thunder Bay en
haut du Lac Supérieur. J'ai renoncé à la route du nord
(Route 11) via Mont Laurier, Val d'Or, Rouyn-Noranda,
Kirkland Lake, Cochrane, Hearst… Ce trajet est à peine plus court mais beaucoup plus monotone que celui du sud. |
La Route 17 passe par Ottawa, Pembroke, North Bay, Sudbury, puis elle longe le Lac Huron jusqu'à Sault-Ste-Marie, avant de passer Wawa puis Marathon au bord du Lac Supérieur. Une demi-heure de plus, mais près de la moitié à proximité des Lacs Huron et Supérieur, quand même plus riants et variés que l'interminable forêt d'épinettes constituant le nord québecois puis ontarien. | Route du sud (Lac Supérieur) |
Crépuscule sur la
route après Ottawa
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La pluie sera continuelle jusqu'à Ottawa que je traverse vers 20:00. Le soleil apparait brièvement avant de disparaître pour la nuit, je poursuis jusqu'au crépuscule pour m'arrêter sur le grand parking d'un Canadian Tire dans la petite ville d'Arnprior, un peu avant Renfrew, dans la vallée de l'Outaouais. Souper, mise en route du carnet de bord, je me couche à 23:15 en prévoyant démarrer tôt demain matin. |
Démarrage à 7:15 après une nuit assez calme; le trafic a repris sur la route voisine seulement vers 6:30. Je rejoins la Transcanadienne et poursuis mon chemin vers l'ouest. Il fait beau et encore frais ce matin (20-21°) aussi je profite des belles conditions pour rouler un peu, jusqu'à 9:00 où je m'arrête peu après Petawawa pour déjeuner et me doucher. | Bivouac à
Arnprior sur le stationnement du Canadian Tire
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Pause déjeuner au bord de la Matawa |
Route très rurale, au long de laquelle alternent bosquets de feuillus et champs défrichés plus ou moins à l'abandon. Nature exubérante où jouent toutes les nuances de vert… Pas de trace de sécheresse ici, on semble loin des problèmes climatiques qui défraient la chronique avec les grands incendies dans l'Ouest et en Europe où bat la canicule (plus de 40° en Bretagne, du jamais vu). |
Je reprends donc la route avec pour objectif Sault-Ste-Marie où je compte bivouaquer ce soir. Après une cinquantaine de kilomètres dans les terres toujours aussi verdoyantes et touffues, je rattrape la rive nord du Lac Huron et roule assez bien, mais les distances vues sur la carte sont bien différentes de celles vécues sur la route… | Belvédère sur le
Lac Huron à North Channel
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Soleil couchant à Blind River |
La fatigue commençant à se faire sentir, je m'arrêterai dans la petite ville de Blind River (près de 3500 habitants.) Après voir tourné dans les rues assez lâches entourant la Transcanadienne, je m'en éloigne au maximum et me rapproche de l'eau : je pose mon bivouac derrière la grosse école régionale sur une rue en quasi impasse, entre l'accès à une rampe de mise à l'eau et le terrain de sport de l'école. Aucun autre bruit que les chants des oiseaux qui s'installent pour la nuit… |
Apercevant tout à coup l'enseigne du Fort St Joseph Historic National Park, je quitte la Transcanadienne pour zigoner sur une quarantaine de kilomètres à travers l'île homonyme et découvrir le Centre d'Interprétation de Parcs Canada. Il est remarquable, comme toutes les présentations de cette organisation fédérale de premier plan. | Fort St-Joseph :
caserne (blockhaus) et maquette du fort dans son
enceinte
|
Voyageurs au
crépuscule, par Anne
France Hopkins (1871)
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Le petit film
d'introduction et la galerie expose les résultats des
fouilles archéologiques mises en situation politique et
historique. Il souligne l'importance que revêtit ce fort
lors de la Guerre de 1812 avec les USA, puisqu'il fut le
site d'opération le plus nordique et la première
victoire des Britanniques (prise du Fort Mackinac). La
balade sur le terrain permet ensuite d'apprécier le
superbe emplacement géographique (une pointe s'avançant
au dessus du Lac Huron en développant une vue à 240°).
Le fort se trouvait au carrefour des routes de
navigation empruntées par les Voyageurs des marchands de
fourrure montréalais, après les Premières Nations vivant
aux abords des Grands Lacs puis les explorateurs
français. |
Maquette du Fort
St-Joseph sur sa presqu’île
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La guerre
sur la frontière Avec la déclaration de la guerre en 1812, la garnison du fort St. Joseph risque de se retrouver coupée de sa principale base d’approvisionnement, au Québec. En juillet 1812, le capitaine Charles Roberts, à la tête d’une troupe composée de soldats, de marchands de fourrures et d’Autochtones, mène une attaque réussie contre le fort américain sur l’île Mackinac. Cette première victoire de la guerre déclenche une série de raids dévastateurs contre les postes frontaliers américains et contribue à la capture de Détroit par les Britanniques en août 1812. En 1814, une expédition américaine échoue dans sa tentative de reprendre l’île, mais réussit à incendier le fort St. Joseph. Quand la paix revient, en 1815, les Britanniques partent pour l’île Drummond où ils établissent un nouveau poste plus avancé. |
Un
territoire offrant peu de confort Une longue journée froide s’achève. Vous souhaitez simplement vous détendre, manger une bouchée et rejoindre vos compagnons. Vous vous frayez un chemin dans la neige vers la cuisine de la boulangerie. En ouvrant la porte, la chaleur vous enveloppe. Certains de vos amis sont assis autour de la table et l’odeur du pain frais flotte dans l'air. Le pain fraîchement cuit constituait l’un des rares réconforts offerts aux soldats. Leur ration quotidienne comprenait les éléments suivants : • 1 livre (450 grammes) de pain ou de farine; • 1 livre de bœuf ou de porc très salé vieilli pendant au moins un an; • 3/7 de chopine (1/4 de litre) de pois séchés; • 11/7 de chopine (0,85 litre) de riz ou d’avoine; • 6/7 de onze (24 grammes) de lard, parfois rance. Boulangerie La construction de cette structure en bois s’est achevée à l’hiver 1798. Ce sont les soldats qui l’ont bâtie; ils étaient supervisés par le Lieutenant Landmann. Elle comprenait deux pièces, soit une pièce pour les soldats, et une cuisine/salle à manger privée pour le commandant. Au feu ! Le 10 janvier 1802, à deux heures du matin, l’alerte « Au feu! Au feu! Au feu! » se fait entendre. Les civils et les soldats se ruent vers la boulangerie, qui est en flammes. Les forts vents poussent l'incendie vers la palissade qui prend feu, ce qui provoque des étincelles sur les bardeaux de cèdre des casernements. La poudrière de fortune se trouve tout près du brasier. Les efforts frénétiques déployés par les résidents permettent d’épargner toutes les structures, à l’exception de la boulangerie et de son mobilier. La populaire boulangerie n’est plus que cendres. |
Une construction
améliorée La première poudrière du fort, qui contenait de la poudre à canon et des munitions, était une installation de fortune construite à l’aide de rondins et de terre. Elle se trouvait à côté de la boulangerie, ce qui n’était pas l'emplacement le plus judicieux. En janvier 1802, la boulangerie a pris feu. Les soldats étaient si occupés à prévenir l'explosion de la poudrière qu'ils ont dû se résigner à laisser brûler leur bien-aimée boulangerie. La nouvelle poudrière a été construite en 1804, dans ce coin-ci. Beaucoup plus d'efforts ont été déployés lors de son édification. Nouvelle poudrière améliorée - Murs de pierre mesurant un demi-mètre (2 pi) d'épaisseur. - La salle avant contenait des munitions et des fournitures pour les canons, tandis que la salle arrière contenait des barils de poudre à canon. - Les archéologues ont trouvé des feuilles de cuivre dans la salle renfermant la poudre de canon. Le cuivre est un métal qui ne produit pas d’étincelles, et ainsi, a probablement été utilisé dans la fabrication des charnières ainsi que pour recouvrir la porte. Ne grimpez pas sur les ruines du fort pour nous aider à les préserver. Nous souhaitons que les ruines racontent l’histoire du fort aux générations futures. Marié à Brown Bess Les soldats étaient équipés d’un mousquet affectueusement appelé « Brown Bess ». L'expression anglaise « married to Brown Bess » (marié à Brown Bess) signifiait qu'on faisait partie de l’armée du Roi. Le mousquet mesurait 140 cm (presque cinq pieds) sans la baïonnette. Les soldats des Premières Nations ont demandé qu’on leur remette un mousquet plus pratique, plus léger et plus fiable dans des conditions de froid extrême. Les Britanniques ont donc créé à leur intention, le mousquet North West. Il était muni d’un canon court, était facile à charger, se transportait aisément dans un canot ou dans la forêt, et pouvait même être utilisé avec des mitaines. Des exemplaires de ces mousquets se trouvent dans le musée |
Vous voulez être soldat ? Le blockhaus servait de casernement aux soldats et au commandant. Il a été construit à l’aide de rondins de bois vert provenant d'arbres fraîchement coupés qui, en rétrécissant, créaient des interstices où le vent et les moustiques pouvaient pénétrer. L’un des officiers s’est plaint, car, en plus de la présence de neige sur son rideau de lit, le contenu de son encrier avait gelé. Une journée dans la vie d’un soldat • 3h 30 — Les soldats se réveillent au son d’un tambour. Ils doivent faire leur lit, balayer les casernements et se laver dans un pot commun. • 4h15 - C'est l'heure du premier rassemblement pour l'inspection. Les nouvelles recrues ou les soldats pris en faute doivent s’y présenter en tenue de corvée et avoir avec eux leur équipement complet. Ils devront marcher pendant deux heures dans le cadre d’un exercice militaire. • 5h - Les soldats qui ont des fonctions à remplir (gardes, cuisiniers, aides-infirmiers du mess, commis, ouvriers de la construction) commencent leur journée de travail. • 9h - Petit-déjeuner. • 9h 45 - Les soldats qui ont des fonctions à remplir retournent au travail, tandis que les autres se préparent de nouveau au rassemblement. • 11h — Rassemblement : Les soldats auxquels n’a été attribuée aucune fonction prennent part à une inspection et à un exercice militaire d’une heure en tout. •12h — Les soldats auxquels n’a été attribuée aucune fonction terminent leur journée de travail. Toutefois, le mardi, le samedi et le dimanche, leur journée se termine deux heures plus tard à la suite d’une inspection des casernements, d’un rassemblement et d’un exercice militaire. • 13h 30 - On inspecte une dernière fois les casernements avant de permettre aux soldats d’aller dîner. Le blockhaus • La construction du bâtiment a commencé en mai 1797 et s’est achevée à l’hiver 1798-1799. • Il comprenait deux étages et faisait 29,8 m (98 pi) de long, 8,5 m (28 pi) de large et 6,4 m (21 pi) de haut. • Au rez-de-chaussée, on trouvait des armes et des fournitures pour les troupes ainsi que les commerces et le bureau du ministère britannique des Affaires indiennes. • Le deuxième étage contenait des dortoirs pouvant accueillir jusqu’à 60 soldats ainsi que de petites pièces pour les officiers • Aujourd'hui, il ne reste plus que les deux foyers. |
Se débrouiller avec les
moyens du bord Malgré les petites dimensions du fort, les soldats et les officiers ne se fréquentaient pas. Chacun de ces deux groupes avait sa propre cuisine. Les repas y étaient préparés, puis transportés au blockhaus. Composées de viande bouillie, de pois et de pain, les rations des militaires étaient peu variées. La nourriture des officiers était légèrement meilleure, mais elle n’avait rien d’exceptionnel. En été, les légumes frais des jardins venaient ajouter de la variété aux repas. Ils étaient encore plus savoureux lorsque des voisins Ojibwa (Chippewa) et Odawa (Ottawa) offraient des denrées comme du poisson, du gibier et du sirop d’érable. L’entrepôt a été construit pour y ranger des matériaux de construction du Lieutenant Landmann et servait d’atelier lors de la construction du fort. Comme les navires ravitailleurs ne venaient que rarement dans l’année, et pas du tout en hiver, les ouvriers devaient utiliser les matériaux qu’ils avaient sous la main. Le navire arrive ! Imaginez-vous un événement qui vous donnerait l’impression que tous vos congés et votre anniversaire sont réunis le même jour. C’est ainsi que les soldats se sentaient lorsqu'un navire arrivait. Il contenait de la nourriture vieille d’un mois seulement, de nouveaux vêtements ainsi que des colis et des lettres de la maison. C'était un jour de fête! Cuisines militaires et entrepôt • À droite se trouvent deux cuisines militaires construites entre 1804-1805. • À gauche se trouve un entrepôt. Construit en 1799, ce bâtiment servait d'atelier temporaire. Il a ensuite abrité les logements d'officiers. |
Voila enfin le ravitaillement ! Lorsque les gros navires remplis de provisions arrivaient par le lac Huron, ils s’ancraient au large. Des militaires prenaient ensuite place dans des embarcations à fond plat appelées « bateaux », ramaient jusqu'aux navires et ramenaient les articles sur le quai. Par temps idéal, vous pourriez apercevoir les restes de l’appontement dans l’eau. Tentez de repérer le caisson de quai sous la surface à votre droite. Il se trouvait sous le quai militaire utilisé pour ravitailler le fort. Où sont les navires? Les soldats ont très froid! «Ayant complètement perdu espoir de voir arriver la goélette Hunter ou tout autre navire [...] avec les vêtements destinés aux hommes du détachement, je compte recevoir aujourd’hui, par suite d’une commande faite au magasinier du Département des Indiens, un lot de couvertures épaisses, afin qu’on en fasse des manteaux [...] il ne reste rien des manteaux envoyés aux membres du détachement en 1807 [...]. » Capitaine Charles Roberts Le 20 novembre 1811 Le Capitaine Roberts savait que les troupes avaient désespérément besoin de nouveaux manteaux pour passer l’hiver, qui était de nouveau glacial. Il indiqua à John Askins, le magasinier, qu’il fallait fabriquer des manteaux à partir des couvertures en stock. John demanda donc à un groupe de dix femmes, composé de femmes autochtones et métisses ainsi que de sa femme Madelaine, de fabriquer 40 manteaux. Environ quinze jours plus tard, les soldats purent les enfiler avec fierté. C’est ainsi que le manteau Mackinaw a été créé. Embarcations pour les voies navigables Vous pouvez voir un canot de fret dans le musée ainsi que les vestiges d'un bateau dans le théâtre |
Le retour du pain frais Les soldats ont pu de nouveau sentir la chaleur et la douce odeur du pain chaud se dégageant d’une boulangerie. En effet deux ans après l'incendie de la boulangerie originale, on a décidé d’en construire une autre à cet endroit. Cette fois, le Capitaine Bruyères n’a pris aucun risque lors de la reconstruction du bâtiment : il se trouvait à l’extérieur de la palissade, à proximité de l’eau, et fait de pierre. La boulangerie est la dernière structure à avoir été érigée par les militaires du fort. Les occupants du fort St. Joseph ont à un certain moment déménagé dans un fort plus récent sur l’île Drummond. Un petit détachement de soldats est pour sa part demeuré pour protéger le lieu. Ses membres habitaient dans la nouvelle boulangerie. La nouvelle boulangerie • Elle a été construite en 1804 pour remplacer l’ancienne boulangerie qui se trouvait dans le fort. • Selon les spécifications de construction du Capitaine Bruyères, le four mesurait 3 m (10 pi) carrés et le bâtiment faisait 4,8 m (16 pi) de long, 4,25 m (14 pi) de large et 2,4 m (8 pi) de haut. |
C'est
l’aviron qui nous mène, qui nous mène !
Vous contemplez actuellement une voie de navigation très fréquentée par les voyageurs. À gauche, on pouvait voir les voyageurs arriver dans leur canot chargé de marchandises après avoir longuement pagayé depuis Québec. À droite, c’étaient les voyageurs revenant du fort William dans leur canot rempli de fourrures qu’on pouvait apercevoir. Qui étaient ces hommes originaux et robustes? Bon nombre d’entre eux étaient des Métis, soit un nouveau peuple dont les enfants étaient nés de mariages entre Européens et Autochtones. Pour quelles raisons les voyageurs et les compagnies de traite de fourrure ont-ils combattu les Américains aux côtés des Britanniques lors de la guerre de 1812 ? Les fourrures que les voyageurs transportaient en canot dans les passages étroits à Saul-Ste-Marie représentaient le profit annuel total des compagnies. De plus, ces dernières possédaient des entrepôts remplis d'armes, de fourrures et de marchandises au fort St. Joseph. Si les Américains mettaient la main sur les fourrures ou les entrepôts, ils contrôleraient l'accès au lac Supérieur et ruineraient les compagnies. Pendant la guerre de 1812, les connaissances que possédaient les voyageurs sur les voies navigables étaient extrêmement précieuses pour les Britanniques. La vie d’un voyageur: • Mars — Un marché est conclu avec une compagnie de traite de fourrure. • Avril — Les voyageurs se présentent à Lachine, au Québec. • Mai — On charge les marchandises dans le canot, puis on pagaie vers l’ouest en passant par les Grands Lacs. • Juin — Arrivée au fort St. Joseph : on charge les provisions et le courrier de la compagnie dans les canots, puis on se repose pendant quelques heures. • Juillet — Arrivée au fort William, sur le lac Supérieur : on échange des marchandises, on charge les fourrures dans le canot, puis on entreprend le voyage de retour. • Août — Arrivée au fort St. Joseph : on charge les provisions et le courrier de la compagnie dans les canots, puis on se repose pendant quelques heures. Septembre — Arrivée à Lachine. • Octobre — On prépare les fourrures et le fret en vue de leur expédition en Angleterre. |
Une grande communauté
En
plus de faire office de poste militaire, le fort
St. Joseph abritait une communauté florissante
composée d’hommes militaires et de quelques
membres de leur famille, d'employés du ministère
britannique des Affaires indiennes, de commerçants
de fourrure, de colons et de gens de métier. Le
nombre d’habitants variait selon les saisons.
L'isolement étant difficile à supporter pour certains, les membres de la communauté s’aidaient mutuellement dans les périodes difficiles. Les habitants du fort St. Joseph vivaient également des moments heureux : ils se rencontraient pour prendre le thé, ils jouaient aux cartes lors des longues soirées d'hiver, ils célébraient l’arrivée des navires et ils travaillaient ensemble dans les jardins communautaires. Les terres situés au-delà de la palissade du fort n'étaient pas inhabités. C’étaient le territoire de bon nombre de grandes Premières Nations et la demeure de voyageurs, de commerçants de fourrure, de colons de la première heure et de gens de métier. Maisons des civils : • Deux maisons privées appartenant possiblement à à des commerçants de fourrure. • Ces deux petites structures en bois étaient chauffées au moyen d’un foyer. Plusieurs autres maisons étaient éparpillées dans l’ensemble du secteur. |
J'aurai
parcouru sans vraie fatigue plus de 2 000 pas lors
de cette agréable promenade instructive, sur les allées
dégagées dans l'herbe touffue et fleurie.
En revenant vers le stationnement
je félicite le guide animateur en costume de Voyageur
(large ceinture fléchée entre autres) de la qualité de
la présentation, comme toujours avec Parcs Canada dont
j'ai repris la carte annuelle. Pour 61 $ (tarif
senior) j'aurai un accès gratuit à près de 200 sites
(tant historiques que naturels) aménagés par l'agence
gouvernementale à travers tout le Canada.
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Fort St-Joseph :
mon guide en costume de Voyageur métis
|
Sault-Ste-Marie : Old Stone House Ermatinger |
Je décide ensuite de visiter une autre fois the Old Stonehouse d'Ermatinger, la plus ancienne maison en pierre du Canada à cette latitude (1814). Si la vénérable bâtisse du marchand de fourrures a été bien conservée et restaurée, en revanche les meubles et autres artéfacts me semblent manquer d'unité, l'éclairage fait défaut, et les notices toutes unilingues anglaises sont hétérogènes dans leur contenu comme dans leur présentation. Dommage, le monument présente un potentiel qui vaut mieux que ça… |
Charles Ermatinger : du
commerce de la fourrure à la finance
LA FOURRURE
Charles Ermatinger a rejoint la Compagnie du
Nord-Ouest en suivant les traces de son père et de
son oncle. Il se rend à Sandy Lake, au Minnesota,
vers 1797-1798, où il commence à commercer avec le
chef ojibwé Katawabeda. Au printemps 1798, il
épouse la fille du chef Katawabeda, Mananowe, à la
manière du pays. Leur mariage contribuera au
succès de Charles en créant une alliance avec les
Ojibwé. Mananowe (Charlotte) aidant Charles à
traduire dans son commerce de fourrures. En 1800,
Charles est devenu un commis pour la Compagnie du
Nord-Ouest, et en 1808, il est devenu un
commerçant indépendant qui s'est installé sur la
rive nord de Sault- Ste-Marie avec sa famille. La
construction de la Old Stone House a commencé en
1812. Après l'achèvement de sa maison en 1814 et
la guerre de 1812, il se rend à Montréal pour
acheter des meubles pour sa maison, faire des
affaires et reconstituer son stock de
marchandises.
La plupart des animaux destinés au commerce étaient piégés par des Ojibwés et immédiatement dépecés. La chair et la graisse étaient enlevées à l'aide de grattoirs et les peaux étaient tirées sur des civières avec le côté chair à l'extérieur. Une grande partie de ce travail était effectuée par les femmes. Lorsque les paquets de peaux de castor parvenaient au négociant, elles étaient soigneusement séchées et pressées en paquets compacts enveloppés dans une peau de cerf. Chaque paquet contenait environ 60 peaux, qui pesaient généralement entre 90 et 100 livres et valaient entre 300 et 600 dollars. Les marchandises apportées par les Européens ont grandement influencé la vie des Premières nations. Les Amérindiens ont fait l'acquisition de mousquets, de hachettes en fer, de pots et d'alènes, autant d'articles qui ont contribué à améliorer la chasse et la vie quotidienne. De nouveaux tissus, des couvertures, du ruban, du fil, des perles et des aiguilles sont devenus plus facilement disponibles pour le commerce. Les marchandises étaient expédiées de et vers Montréal et il fallait six semaines en canoë de Voyageurs pour arriver à Sault-Ste-Marie. La plupart de ces marchandises provenaient d'Angleterre ou d'autres pays européens. Cela rendait certains articles plus coûteux. La peau de castor est à l'origine du commerce des fourrures. Un chapeau en feutre de castor, fabriqué à partir du sous-poil court et barbelé, pouvait facilement être travaillé dans de nombreux styles différents. Ces chapeaux étaient précieux, et un homme pouvait en laisser un à son fils dans son testament. Le style des chapeaux de castor a perduré jusqu'au XIXe siècle, mais le piégeage excessif des castors et l'apparition du nouveau chapeau de soie, plus à la mode, ont entraîné le déclin du commerce de la fourrure. LA BANQUE La colonie britannique du Canada ne pouvait pas se permettre d'avoir des pièces de monnaie en circulation, et les immigrants écossais et anglais manquaient de facilités de change. En 1792, trois sociétés marchandes écossaises ont créé une banque privée à Montréal sous le nom de "Canada Banking Company", mais la banque n'a pas connu de succès. En 1808, des citoyens de Québec et de Montréal ont demandé à la législature du Bas-Canada d'être incorporés sous le nom de "Canada Bank", mais leur demande a été rejetée. Pendant la guerre de 1812, on a utilisé des bons de l'armée ayant cours légal, mais l'approche de leur rachat et la disparition subséquente de leur circulation ont entraîné une plus grande confusion, des inconvénients et la demande d'un substitut satisfaisant. Le besoin d'une banque devenait à nouveau urgent. Charles Ermatinger, en l'absence de pièces en circulation, utilisait le système du troc. En mai 1817, il est devenu évident qu'une société bancaire privée par actions devait être formée pour contrôler et protéger l'abondance de la richesse amassée par les lucratifs commerçants de fourrures. Une lutte acharnée entre les principaux concurrents (la Compagnie du Nord-Ouest canadien et la Compagnie anglaise de la Baie d'Hudson) a rendu difficile la formation de la première direction de la banque, car elle était composée d'hommes qui devaient leur allégeance financière et personnelle à des factions opposées en guerre. La persévérance l'emporta et, le 3 novembre 1817, la Banque de Montréal ouvrit officiellement ses portes. Charles Oakes Ermatinger et son frère Frederick étaient parmi les premiers actionnaires de la Banque. En tant que plus ancienne banque de l'Amérique du Nord britannique et l'une des plus importantes de l'Empire britannique, l'histoire de son essor et de sa croissance constitue un chapitre important de l'histoire financière du Canada. Frederick Ermatinger, frère de Charles Ermatinger, était shérif de Montréal et administrateur de la nouvelle Banque de Montréal. Grâce à ses relations, Frederick a pu trouver un immeuble sur la rue St-Jacques qu'utilisera la nouvelle banque. La Banque de Montréal sur la rue St-Jacques en 1817 |
THE OLD STONEHOUSE Au rez-de-chaussée le bureau de M. Ermatinger, le parloir ou séjour, la salle à manger et la cuisine d'hiver. Au sous-sol une cave. Une cuisine d'été a été rattachée à l'arrière de la maison en 1983. L'étage est plus composite puisque seule la chambre des Ermatinger est encore présentée dans l'état où elle se présentait à l'origine. Les autres pièces comprennent une pièce consacrée à la vie indigène et à l'agriculture, et la pièce du Dr Bigsby, contemporaines de la période Ermatinger. Le parloir victorien est dédié à M. et Mme Pim qui utilisèrent la maison comme hôtel de 1852 à 1859. La dernière salle est la salon de Monsieur, dédié au shérif Richard Carney qui vécut ici avec sa famille de 1859 à 1900. En 1860, avec l'arrivée du juge colonel John Prince, la maison servit aussi de Palais de Justice... |
Salle à manger de la Maison Ermatinger |
Le Blockhouse de
Francis Hector Clergue
|
Dans le jardin à côté,
le Clergue Blockhouse a été déménagé de son site
industriel d'origine en 1996. Il apparait plus homogène
à l'intérieur, même s'il s'agit d'un pastiche dû à la
fantaisie de son propriétaire, un entrepreneur américain
tous azimuts de la fin du XIXe. Francis-Hector Clergue, dont la famille est d'origine française, arriva à Sault-Ste-Marie en 1894 et s'installa dans la poudrière du vieux poste de traite de fourrure de la Cie de la Baie d'Hudson. Il ajouta un 2ème étage en rondins et vécut dans cette maison jusqu'en 1908, lorsqu'il quitta Sault-Ste-Marie pour Montréal. après avoir beaucoup investi et développé une foule d'industries dans la ville, mais sans pour autant faire fortune. |
Francis Hector Clergue, capitaine d'industrie de Sault Ste. Marie À la fin des années 1880, les dirigeants municipaux de Sault Ste. Marie ont tenté de maîtriser les rapides de la rivière St. Marys. Mais leur rêve d'une nouvelle ère de l'électricité s'est évanoui - jusqu'à l'arrivée de Francis Hector Clergue. En 1894, avec l'appui de financiers de l'Est, Clergue a acheté les droits exclusifs sur les installations hydroélectriques de Sault Ste. Marie. Il a ensuite créé un groupe d'entreprises qui dépendaient de l'énergie produite par les rapides et des ressources naturelles de la région. Il s'agissaitt notamment d'une compagnie d'eau et d'électricité, d'une usine de pâtes et papiers, de mines de fer et de nickel, d'une usine de ferro-nickel, d'une aciérie, d'un chemin de fer, d'une compagnie de bateaux à vapeur, d'un tramway électrique, d'un service de traversier, d'une briqueterie, d'une usine de placage, d'un hôtel et d'une pension. En 1902, les entreprises de Clergue employaient 7 000 personnes. Mais en 1903, son empire industriel s'effondre, victime d'une expansion excessive. Clergue quitte le Sault, à la recherche de nouveaux mondes à conquérir. Les industries de la ville ont fini par se redresser, faisant de Sault Ste. Marie l'un des géants industriels de l'Ontario. Le Blockhaus de Clergue : deux bâtiments en un Le
Blockhaus Clergue est l'un des bâtiments les plus
importants de Sault Ste Marie. Construite en 1821,
cette poudrière est le deuxième plus ancien
bâtiment de Sault Ste Marie. L'étage supérieur,
ajouté en 1894, reflète une partie importante du
développement industriel de la ville.
Le rez-de-chaussée du Blockhaus Clergue faisait autrefois partie d'un poste de traite des fourrures construit par la Compagnie du Nord-Ouest près des rapides de la rivière Sainte-Marie. Dans les années qui ont suivi la fusion de la Compagnie avec la Compagnie de la Baie d'Hudson, les bâtiments du poste sont tombés en désuétude. Bientôt, il ne restait plus que les ruines de l'ancienne poudrière en grès. En 1894, après avoir acheté la propriété de la Compagnie de la Baie d'Hudson, Francis Hector Clergue restaura la poudrière et l'agrandit pour créer un bureau et des quartiers d'habitation au milieu de son complexe industriel en plein développement. Un deuxième étage en rondins, en porte-à-faux avec un toit en croupe, a été ajouté. Selon Clergue, il souhaitait créer un bâtiment qui soit du "style architectural propre à un blockhaus de l'époque des guerres indiennes". Clergue a continué à utiliser le Blockhaus comme bureau jusqu'à son départ de Sault Ste. Marie. Il l'a aussi utilisé comme résidence mais il sera gravement endommagé par un incendie en 1974. Sault-Ste-Marie : étage de la Clergue Blockhouse Le logement d'un célibataire Pendant
la majeure partie de son séjour à Sault Ste.
Marie, Francis Hector Clergue, un célibataire
endurci, a fait de ce blockhaus sa maison. Il
l'utilisait aussi comme bureau et pour recevoir.
Homme d'affaires sociable et populaire, il
aimait organiser des soirées dans ses quartiers
en forme de chalet.
Clergue remplit le Blockhaus de meubles, dont une commode en bouleau, des chaises à bascule, des rideaux en bambou, une peau d'ours, des oiseaux empaillés, des peintures à l'huile, une tête d'orignal et un pianola. Bertrand Joseph Clergue, frère de Francis et diplômé de Boston Tech (aujourd'hui le Massachusetts Institute of Technology), a également vécu dans la Blockhouse pendant un certain temps. Le crépuscule d'un
industriel
Après l'effondrement de son empire industriel à Sault Ste. Marie, Francis Hector Clergue fait de Montréal sa nouvelle base d'opérations. Renouvelant sa carrière de promoteur et d'entrepreneur, Clergue a passé un an en Russie en 1909, se liant d'amitié avec de nombreux personnages importants, dont le grand duc Nicolas. Travaillant avec la Canadian Car and Foundry Company de Montréal, Clergue retourne en Europe juste avant la Première Guerre mondiale. Là, il vend des brevets pour un dispositif de transmission universelle pour les tourelles de canons lourds. Les contrats passés avec le gouvernement russe pour des millions d'obus à fragmentation et d'obus explosifs n'aboutissent pas lorsque la Russie impériale est renversée. En 1920, Clergue est élu directeur de la Canada Car and Foundry Company. Il était également président de sa propre entreprise, la Universal Engineering Corporation. Francis Hector Clergue, industriel et entrepreneur novateur, est décédé à Montréal le 19 janvier 1939 à l'âge de 82 ans. |
Bivouac sur le
belvédère du Lac Supérieur embrumé
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Nuit très correcte puisque je ne me réveille que passé 6:30. Beaucoup de brume sur la route au démarrage vers 7:00, je m'arrêterai plus loin pour me doucher et déjeuner. Je profiterai de cet arrêt pour compléter le carnet de bord et surtout remettre de l'ordre dans mes photos organisées de façon loufoque par le logiciel Photos d'Apple. Je constate alors que si Photoshop Elements lit bien les nouveaux fichiers .heic générés par mon IPhone, il est incapable de les ré-enregistrer dans le même format après traitement… |
Redémarrage à 10:30, après que le soleil soit réapparu en dissipant en partie le brouillard. Encore quelques 500 km jusqu'à Thunder Bay ! La chaussée est en général excellente mais le paysage commence me sembler monotone : on roule souvent à distance du lac, à l'intérieur des terres, dans un environnement continu de forêt mixte et de lacs. Un peu partout le roc affleure, le relief est assez mouvementé pour présenter côtes et descentes assez importantes où je passe au neutre, histoire de baisser au maximum la consommation de carburant qui se maintient autour de 11,3 l/100. J'espère me rendre ainsi jusqu'à Thunder Bay où j'ai repéré une station délivrant l'essence à 1,50 $/l, un prix que je n'ai vu depuis longtemps ! (dans la réserve amérindienne à l'ouest de la ville, bien sûr). | La Route 17b taillée dans le roc |
Kama Bay : belvédère vers l'ouest |
La conduite est
agréable et facile, le ciel se dégage progressivement et
j'ai la chance de contempler la vaste étendue du Lac
Supérieur depuis 2 superbes belvédères, le premier peu
avant le pont sur la Little Pic River, le second au
dessus de Kama Bay, juste avant Kama Rock Cut,
particulièrement impressionnant. Je tâche de limiter au maximum la consommation de carburant en descendant les nombreuses côtes en roues libres et en retardant la rétrogradation de la boîte de vitesse (automatique) dans les montées. Pas facile… Je dois décrocher le cruise control à chaque petites montée (pour éviter de rétrograder précocement en 5ème) et à chaque descente puisque, là aussi, la boite ne tarde pas à monter en régime. Décidément cet accessoire n'est utile qu'en terrain plat ! |
J'irai m'installer une
nouvelle fois au bord de l'eau avec vue sur la baie dans
le Parc Marina. J'y passerai la soirée à contempler la
lumière descendre sur les eaux bleues, avec la
presqu'île du Géant Couché barrant l'horizon, un gros
laquier rouge approchant lentement du port, les cris des
oiseaux lacustres pour trame sonore. Long appel à Monique qui passe des jours tranquilles à Outremont, et à Mathieu qui doit quitter Montréal demain pour me rejoindre, puisque sa copine qu'il devait aller prendre à Chicago ne l'accompagnera pas cette fois dans l'Ouest. |
Thunder Bay : vue sur la baie depuis Marina Park |
Je sors donc de Thunder Bay pour découvrir le vaste parc d'attraction qui entoure maintenant la reconstitution historique. Surpris (d'autant plus qu'il s'y déroule un bruyant concert pop avec son grand parking bondé, sa sono, ses boutiques à hot-dogs, etc.) je me rends compte que le site ne fait pas partie du réseau de Parcs Canada comme je le croyais, mais qu'il est géré par une entreprise privée. Ma carte annuelle achetée avant-hier n'y est donc pas reconnue et le droit d'entrée demandé de 22,50 $ me fait hésiter… De toute façon, le temps de discuter un moment avec des camping-caristes québécois déjà rencontrés hier soir, puis de déjeuner, il est déjà 16:00, donc trop tard pour entreprendre cette longue visite puisque le site ferme à 17:00. Je fais quand même un petit tour dans le pavillon d'accueil pour regarder le film d'introduction assez bien fait et visiter la boutique qui offre plusieurs livres historiques intéressants (mais uniquement en anglais…). | Thunder Bay : pavillon d'accueil du Fort William Historic Park |
Kakabeka-Falls depuis la passerelle en amont de la chute |
UNE
LÉGENDE DE KAKABEKA FALLS
Ogama Eagle, le puissant chef des indiens Ojibwa de la région de Thunder Bay, avait un enfant, une fille nommée Greenmantle. La princesse était grande et gracieuse, avec des yeux sombres et des cheveux noirs de jais. Cette enfant des bois était très aimée de son peuple et réputée pour ses talents de danseuse. Lorsque Greenmantle eut passé son dix-septième été, le territoire traditionnel des Ojibwa, situé sur la rive du lac Supérieur, fut envahi par des Sioux voisins. Les guerriers ennemis capturèrent Greenmantle et la gardèrent captive dans leur camp de Dog Mountain. Après un certain temps, les Sioux l'ont forcée à les guider sur la Kaministiquia afin de lancer une attaque surprise sur un camp d'Ojibwa sans méfiance. Feignant de trahir son peuple, Greenmantle conduisit les canots de guerre en aval de la rivière, vers les chutes Kakabeka. Avec habileté, elle a pagayé son canoë de tête à travers les eaux vives turbulentes, avec les Sioux à sa poursuite. Elle était déterminée à déjouer les plans de l'ennemi, même au prix de sa propre vie. Au moment où Greenmantle était sur le point de pénétrer dans les eaux tourbillonnantes au-dessus des chutes, elle fit une embardée vers la rive ouest, sauta de son canot et nagea jusqu'au rivage. Cette manœuvre inattendue a tellement surpris la flottille des Sioux qu'ils ont été rapidement entraînés dans les rapides. Beaucoup ont été emportés par les chutes sur les rochers déchiquetés en contrebas. Greenmantle triomphante a fui le long du sentier de portage pour alerter son peuple, et les Ojibwa ont pu repousser les Sioux restants. Une dernière bataille eut lieu sur les îles Welcome, près de Thunder Bay, où les Sioux furent vaincus de façon décisive. Selon une autre version de la légende, Greenmantle aurait elle aussi péri dans les chutes lorsqu'elle elle a trompé les Sioux. Son esprit, dit-on, s'attarde dans la brume comme un arc-en-ciel, tandis que les voix des Sioux en colère crient continuellement depuis les eaux rugissantes en dessous. |
De chaque côté de la chute on circule en toute sécurité sur des trottoirs de bois offrant des vues spectaculaires sur le canyon et sur la masse d'eau blanche qui se précipite de près de 40 m en rugissant. Le barrage en amont ne semble pas détourner beaucoup d'eau, comme trop souvent dans ce genre de site, aussi j'ai bien du plaisir à suivre le sentier sur les deux côtés |
Kakabeka Falls : le saut, là où se précipite la Kaministikwia |
"Directement en face de
l'endroit à partir duquel nous avons contemplé les
chutes, il y a dans la roche une cavité qui, dans
les légendes superstitieuses des Indiens, est
considérée comme la résidence du mauvais esprit." - W. H. Keating, 1825
Le "mauvais esprit" des Ojibwa pourrait être les anciens "secrets du temps". Les cicatrices des volcans et les formes de vie étranges des mers intérieures chaudes sont enfouies dans les couches horizontales de la roche. La rivière a creusé une gorge à travers les couches rocheuses, dans le passé, exposant les esprits et les histoires d'il y a deux milliards d'années. Comme les pages d'un livre, les couches racontent des événements qui se sont produits bien avant que la rivière Kaministikwia ne commence à couler et que les chutes de Kakabeka voient le jour. |
Kakabeka Falls : caverne de l'Esprit du Mal |
J'emprunterai ensuite
un bon bout de la piste de portage utilisée par les
Amérindiens depuis des siècles, puis par l'explorateur
français Jacques de Noyon dès 1688, avant les multiples
expéditions anglaise qui se sont succédées ici.
Cette «route» d'eau servit en fait jusqu'à l'avènement
du chemin de fer transcontinental dans les années 1881 à
1885.
Je ne me rendrai pas jusqu'au bout du sentier, la dénivellation très importante me faisant redouter le retour. J'aurai quand même parcouru 8700 pas sans trop de fatigue, beaucoup plus que tout ce que j'ai marché depuis plusieurs semaines… |
De 1800 à 1820, le Portage de la Montagne
faisait partie du principal corridor de voyage du
commerce de l'Ouest canadien et des Territoires du
Nord-Ouest. Des brigades de canoës de la Compagnie du Nord-Ouest, chargés de fourrures, descendaient la rivière en portage pour faire du commerce à Fort William. Les voyageurs remontaient ensuite rapidement la rivière avec des couvertures et des objets en fer pour approvisionner les postes de traite aussi loin à l'ouest que les Rocheuses. "C'est ici [les chutes Kakabekka] que, pour la première fois, nous avons eu l'occasion de voir ce que tous les voyageurs sur cette route avaient si justement admiré, cet esprit léger avec lequel les Voyageurs accomplissent leurs dures tâches. Pour porter leur charge [de deux pièces de quatre-vingt-dix livres chacune] ils utilisent une courroie de cuir d'environ trois pouces de largeur, qu'ils attachent autour de la charge, en laissant une boucle qui passe autour de leur front. Lorsque tout est prêt, ils partent en courant et reviennent jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien à porter, ne trainant jamais en route, mais ralentissant rarement leur rythme à celui d’une marche. » |
Kakabeka Falls, Kaministiqua River par Lucius Richard O'Brien, (c. 1881) |
Thunder Bay : bivouac devant Spirit Garden |
Petit déjeuner et douche sur mon grand parking presque vide devant le petit parc où j'ai passé une nuit paisible, les longs passages de trains aux cents wagons s'interrompant entre minuit et 7:00. |
Je repère et
communique avec Mathieu qui quitte Marathon, puis vais
faire une petite balade sur la pointe, ancien quai
Prince Arthur Landing, Wilson Street Headland, où l'on a
aménagé un fort joli Spirit Garden. Vue sur la Marina
d'un côté, et sur le baie limité par la silhouette du
Sleeping Giant et le port industriel au sud. Les plantes (sauvages, puisqu'on a voulu, dans ce coin industriel, restaurer l'environnement naturel) sont florissantes, j'en photographie plusieurs, histoire de tester les conditions d'utilisation de mon IPhone. Il fait malheureusement un temps variable, le lumière est à la merci des passages nuageux. De plus un petit vent frisquet me fait enfiler mon polar : pas de canicule ici ! |
Depuis Spirit Garden, vers le port actuel au sud |
Spirit Garden : physocarpes |
Spirit Garden : épilobes |
Je dors comme un loir sans prendre le temps de rédiger le carnet de route. Réveil vers 7:00, j'ai le temps de me doucher et de déjeuner avant que Mathieu me rejoigne pour prendre son café qu'il moud consciencieusement avant de le faire infuser. | Bivouac à Ignace avec Mathieu qui consulte la carte... |
Arrivée à Winnipeg à la suite de la Grand Caravan de Mathieu |
Ensuite nous déjeunons à l'ombre d'un gros arbre puis reprenons la direction de Winnipeg (140 km) où nous atterrissons directement à la station-service du Costco local. Un autre plein in extremis puisque je verse 88 litres dans le réservoir supposé en contenir 90 ! Dieu merci, les mesures et alertes de carburant du ProMaster sont précises et valides, ce qui m'aura une autre fois évité la panne sèche… |
Ciel clair, grand
soleil et air frais au lever vers 7:30 après un bonne
nuit réparatrice. Nous démarrons tranquillement, Mathieu
va chercher dans une boutique spécialisée un câble de
gros diamètre pour alimenter son frigo qui accuse un
forte baisse de tension à chaque démarrage. Puis nous gagnons le Musée du Manitoba (anciennement Musée de l'Homme et de la Nature) au centre ville. Arrivé quelques minutes après l'ouverture indiquée à 10:00, nous nous faisons mettre en attente jusqu'à 11:00, nouvelle heure d'ouverture… (J'ai oublié de consulter le site pour confirmer l'horaire indiqué dans le Guide Vert). Mathieu profite du délai pour installer son nouveau câble tandis que je commence la rédaction du carnet de route en souffrance. |
Grand Caravan et ProMaster attendant l'ouverture du Manitoba Museum |
On a réalisé plusieurs représentations des armoiries de la CBH au cours des siècles, et la collection du musée comprend plusieurs objets qui illustrent ces variantes. La devise de la Compagnie, «Pro pelle cutem», reprend de façon fantaisiste une expression tirée du Livre de Job : «Peau pour peau». On traduisait familièrement cette expression par: «Pour les peaux que nous recueillons, nous risquons notre peau.» Une traduction plus littérale énoncerait que la Compagnie souhaitait se procurer la peau de l'animal (cutem) pour son duvet laineux (pro pelle). | Les armoiries de la C.B.H. réalisation de P.E. Nobbs en 1945 |
Manitoba Museum : à bord du Nonesuch |
Autre attraction majeure, le Nonesuch, navire d'exploration commerciale de ce qui allait devenir la fameuse HBC (Hudson Bay Cie). Reconstruit à l'occasion du 200ème anniversaire de cette compagnie, sa réplique traversa l'Atlantique, fit un grand tour du Canada (partie sur camion, partie sur lacs et rivières!) avant de trouver ici son port d'attache, bien protégé dans un bâtiment ad hoc. Le décor reproduit le quai du petit port de Gravesend, en Angleterre, d'où il mit la voile le 3 juin 1668. L'illustre société (une de plus anciennes encore en activité puisque fondée en 1670) a généreusement donné sa grande collection d'artefacts (surtout amérindiens et inuits) au musée du Manitoba qui a bâti toute une section à son seul usage. |
Manitoba Museum : tableau arrière du Nonesuch |
Manitoba Museum : bordé tribord du Nonesuch |
Le bateau
d’York, nommé en l’honneur de la York
Factory de la Compagnie sur la Baie
d'Hudson, fut le principal bateau
continental utilisé par la Compagnie de la
Baie d’Hudson à l’époque de la traite des
fourrures. Plus gros et plus solide que le
canoë du nord, le bateau d’York était le
moyen de transport préféré pour les grandes
quantités de biens à travers les cours d’eau
rocheux ou glacés.
|
La route
des pionniers, par
John Innes : le canoë du Nord armé par des
Voyageurs naviguait sur lacs et rivières.
De structure légère, il pouvait éviter les
rapides et les chutes d'eau par des
portages connus de tous temps par les
Amérindiens. Ces «routes d'eau»
traversaient un continent qui ne
connaissait pas les routes terrestres.
|
Amautik : vêtement de femme en peau de caribou perlée confectionné en vue de troc, Inuit Caribou, ca. 1920 |
Chasseur forant des trous dans les patins d'un traineau par Eli Weettaluktuk, Inukjuak 1953 |
Homme sculptant au ciseau un pot en pierre traditionnel par Lukasie Tunu, Saviakjuk, 1958 |
Femme jouant d'un instrument de musique (sculpteur inconnu), 1958 |
Amautik perlé et brodé (Inuit du Caribou) |
Tikinaagan (1930) et médaillon (1970), par Tinah Beardy Jackson Beardy est le dernier
des enfants de John et de Dinah Beardy à
avoir été élevé à l'aide de ce
tikinaagan, ou planche porte-bébé. En
plus de le garder à l'aise et en
sécurité, sa mère l'avait bercé
gentiment pour l'aider à s'endormir.
Comme le nom anglais l'indique, le
porte-bébé est doublé d’un type
particulier de sphaigne, ahki(in) ou
Sphagnum capillifolium, un produit
absorbant qui possède des propriétés
antibactériennes.
|
La sangle abdominale était
bien adaptée à la vie en mouvement, car
elle constituait un moyen léger et
polyvalent de transporter des effets
personnels. La sangle était principalement
utilisée par les femmes qui, pour porter
de lourdes charges, portaient la large
sangle sur la poitrine ou le front. Pour
le transport des enfants, la partie large
était inversée pour soutenir l'enfant par
derrière.
|
Grâce à l'accès à de nouveaux
matériaux commerciaux colorés comme le
tissu, les rubans de soie, le fil et les
perles, les femmes autochtones ont
réduit une grande partie du travail
nécessaire à la préparation des
matériaux traditionnels comme les
piquants ou les poils de caribou. Sous
l'influence des commerçants et des
missionnaires, de nouveaux modèles et de
nouvelles techniques de fabrication et
de décoration ont été mis au point,
comme l'illustre ce sac à fumer
"pieuvre" à huit languettes.
|
Pochette à pipes crie offerte à Simpson vers 1864 |
Tkinaagan (planche porte-bébé) |
Des
motifs traditionnels dakota, faits de
piquants de
porc-épic teints et de billes de verres, ornent cet mocassin. |
L'artisane de cet mocassin pour enfant, inspirés de la tradition des plaines, n'a employé pour sa décoration que des billes de verres provenant du troc |
Boléro perlé |
Mante de femme décorée de coquilles de dentalium (fin XIXe) |
Ours blanc et phoque sur la banquise |
Harfang des neiges |
Wapiti |
Wapiti (cerf rouge) Birdtail Creek, dans l’ouest du Manitoba, septembre 1750 Le mâle se dresse au bramement
de son rival. À la saison du rut, il pose,
se bat, se roule dans la boue et se frotte
les bois contre des arbustes pour rassembler
un harem. Deuxième en taille chez les
cervidés, pesant entre 250 et 500 kg
(550-1100 Ib), le wapiti (Cervus elaphus) a
déjà été abondant dans le sud du Manitoba.
Après l’arrivée des Européens, chasseurs
excessifs et agriculteurs, les populations
de wapitis ont été décimées. En 2007, ils
sont environ 7 000 dans la province,
principalement dans des zones protégées.
|
Caribous en migration, animux mythiques du Grand Nord canadien |
Tête de caribou |
Le
caribou de la Terre de Barren (tundra) en
migration
Le caribou de la toundra est
célèbre pour ses migrations spectaculaires
entre les aires de mise bas de la toundra
arctique et les aires d'hivernage dans les
forêts ouvertes subarctiques. Les caribous
qui hivernent dans le nord du Manitoba, dans
l'extrême nord-est de la Saskatchewan et
dans les Territoires du Nord-Ouest
adjacents, ont été baptisés le troupeau de
Kaminuriak, d'après le nom de Kaminuriak,
dans le district de Keewatin, leur aire de
mise bas habituelle. Ce diorama
représente fidèlement une scène le long de
la rivière Carcajou, à l'endroit où elle
draine le lac Nejanilini dans le centre-nord
du Manitoba. Les caribous sont représentés
lors de leur migration annuelle d'automne
vers le sud.
Les troupeaux commencent à dériver tranquillement vers le sud en direction de la limite des arbres à la fin de l'été, et s'attardent dans trois zones principales en bordure de la toundra ou dans la transition forêt-toundra jusqu'à ce que le rut d'octobre ou la saison des amours soit bien entamé. À la fin du mois d'octobre ou début novembre, les troupeaux se déplacent directement et rapidement vers les forêts subarctiques où ils passeront l'hiver. Les déplacements ultérieurs dépendant des conditions de neige et de la disponibilité de la nourriture. Certaines années, des groupes peuvent hiverner dans la toundra, surtout le long de la côte, tandis que dans les années exceptionnelles des années 40 et 50, la migration s'étendait jusqu'au sud du lac Cross. Au cours du mois de mai, le mouvement reprend vers le nord, les petites bandes se concentrant en troupeaux de milliers d'animaux. Les femelles gestantes mènent le mouvement, parcourant en moyenne 13 miles par jour, mais augmentant jusqu'à 32 miles par jour lorsqu'elles approchent de l'aire de mise bas. Bien qu'il y ait une certaine variation dans le schéma des mouvements entre les aires d'hiver et d'été, les caravanes de la toundra ne sont pas les mêmes. L’été, les caribous de la toundra ont tendance à suivre les itinéraires traditionnels. Les pistes de caribous sont souvent associées aux eskers, car ces crêtes sont bien drainées et relativement exemptes de végétation arborescente dense. Les eskers sont de longues collines sinueuses de rochers, de gravier et de sable déposés par des ruisseaux d'eau de fonte s'écoulant sous un glacier. Les plantes qui poussent sur un esker sont soumises à la sécheresse et au vent, et ont donc tendance à se coucher à plat sur le sol ou à s'abriter derrière des rochers. Parmi les espèces les plus rustiques qui fréquentent cet habitat sévère, on trouve la camarine noire, la canneberge, la fétuque, les saxifrages, les lichens et les mousses. Le nombre de caribous de la toundra a diminué de façon alarmante au cours de l'histoire, principalement en raison de la destruction de l'aire d'hivernage par le feu et de la chasse excessive pratiquée par l'homme. Cet animal a été placé sur la liste des espèces en danger lorsque la population totale au Canada s'est effondrée, passant d'une population estimée à trois millions d'individus à moins de 650 000. Les programmes de conservation et de contrôle des prédateurs ont permis de stopper le déclin et le nombre de caribous s'est stabilisé au cours des 15 dernières années. La population de Kaminuriak s'est rétablie, passant de 40 000 caribous en 1959 à environ 63 000 à l'heure actuelle, ce qui ne représente toujours que la moitié de la population de 1950. Le passage de dizaines de milliers de caribous de la toundra le long d'un esker, avec avec des reniflements, des bois en l'air et des claquements de pieds, doit certainement être l'un des spectacles les plus impressionnants de la nature. L'espèce a apparemment été sauvée de l'interférence de l'homme et d'une répétition de la tragédie du bison. Avec une gestion habile, le caribou de la toundra pourrait un jour devenir une importante ressource nordique, poursuivant le rôle dominant de ces animaux majestueux dans l'écosystème arctique-subarctique. |
L'un des mystères les plus
intrigants de la vie sauvage est
l'augmentation et le déclin périodique des
populations de lièvre d'Amérique et de lynx.
Sur une période de 10 ans, le nombre relatif
de lièvres peut passer de 3 400 à 1, suivi
en un an environ par une chute des
populations de lynx de 100 à 1. Les
fluctuations du lynx semblent dépendre de
celles du lièvre (la principale source
de nourriture du félin), mais la cause du
cycle du lièvre d'Amérique est inconnue.
Pendant une longue phase d'accumulation d'environ huit ans, les lièvres prolifiques deviennent surpeuplés. Au fur et à mesure que les centres d'abondance s'étendent et que les lièvres émigrent vers des zones moins peuplées, le boom démographique devient apparent sur d'immenses régions de la forêt boréale. Les conflits croissants, en particulier pendant la saison de reproduction, entraîne une détérioration des fonctions corporelles et une baisse du taux de survie des jeunes et des adultes. D'autres facteurs, tels que le climat, la pénurie de nourriture, les prédateurs, et surtout les maladies, contribuent au déclin rapide des effectifs. L'effondrement se produit même en l'absence de ces facteurs. Le taux de mortalité dépasse le taux de natalité et plusieurs années après le pic, l'espèce semble avoir disparu de la forêt. Les quelques survivants et leur progéniture semblent également être plus sensibles au stress et à la maladie, et par conséquent, la population reste à un faible niveau pendant plusieurs années. Une abondance de lièvres stimule une augmentation du nombre de lynx en augmentant le nombre de portées et en améliorant la survie des chatons et des lynx adultes. Suite à l'effondrement des lièvres, le nombre de lynx est supérieur à ce que l'écosystème de la forêt boréale peut peut supporter, et la famine décime la population qui ne représente plus qu'une fraction de ses anciens effectifs. Des fluctuations périodiques frappantes dans le nombre de lièvres d'Amérique et de lynx se produisent probablement depuis des milliers, voire des millions d'années. Le cycle de 10 ans est-il imposé par l'écosystème boréal relativement simple dont ces espèces font partie ? Ou existe-t-il une valeur adaptative inhérente aux populations de lièvres ou de lynx dans la production d'un grand nombre d'individus, et dans la la survie des plus aptes qui en découle ? |
Peinture de pictogrammes propitiatoires sur paroi rocheuse, comme à Agawa Rocks |
Femme récoltant le produit de sa chasse au collet |
Lune d'hiver anishanabée : tipis dans la neige |
Lune d'hiver anishanabée : corvée d'eau à travers la glace |
EXPLOITATION
DE SEIGLE UKRAINIENNE,
MUNICIPALITÉ DE
STUARTBURN, ANNÉES 1920 Les
premiers ukrainiens du Manitoba
arrivèrent à Stuartburn en 1896. À
l'époque, seules des terres mal drainées
et rocheuses étaient inoccupées dans les
environs, dans l'Entre-les-Lacs et au
nord du mont Ridina. Néanmoins, pour ces
gens appauvris et exploités dans leur
pays d'origine, rien ne valait mieux que
d’avoir « du bois, de l'eau et des
terres gratuites ». Grâce au dur labeur
de tous les membres, ces familles purent
survivre. Avec le temps, ces
exploitations de subsistance devinrent
d'abord des fermes mixtes de modeste
envergure qui donnèrent ensuite
naissance à une communauté ukrainienne
prospère. Les difficultés financières
des années 1920 et 1930 ne manquèrent
toutefois pas d’avoir des conséquences
et certaines familles perdirent leur
terre. D'autres tinrent le coup, mais,
avec le temps, les jeunes abandonnèrent
la région.
|
Le
faucheur de seigle
|
La fillette ramasseuse de champignons |
Jackson Beardy |
Le monde en prière, par Jackson Beardy - 1983 Le monde en prière
témoigne des différentes idées qui ont
influencé I’œuvre artistique de Jackson
Beardy. Né dans la Première Nation de
Garden Hill le 24 juillet 1944, Beardy a
été élevé par sa grand-mère oji-crie.
Beardy a toujours voulu être artiste. Bien que le pensionnat indien l'ait profondément marqué, il a terminé sa 12e année et a étudié l'art à l'université. Il s’est trouvé des mentors en la personne de George Swinton, directeur de la Galerie d'art de Winnipeg, et chez ses collègues artistes militants Daphne Odiig, Norval Mornisseau et Alex Janvier Le monde en prière démontre des aspects de toutes ces influences. En regardant de plus près, on y distingue des perspectives féministes et écologiques, y compris l'idée de la terre comme écosystème global, ainsi qu'une déclaration de la pertinence des connaissances et de la spiritualité autochtones. Le monde en prière, tableau créé en 1983, est une des dernières grandes œuvres de la vie de Beardy. Il est décédé un an plus tard à l’âge de 40 ans |
Jackson Beardy était un
artiste autochtone à une époque où
l'expression artistique et le militantisme
politique étaient étroitement liés. Son art
est ancré dans le langage pictural des
Oji-Cris qui dessinaient sur des rouleaux
d'écorce de bouleau pour enseigner des
chansons, faire des cartes et transmettre les
détails de la pratique cérémoniale. Beardy a
réalisé quelques-unes de ses premières œuvres
sur l'écorce de bouleau; tout au long de sa
carrière, ses œuvres ont présenté les héros de
ces récits, les aadizookaanag. Il a été fortement influencé par son expérience d'organisation du Pavillon des Indiens du Canada à l'Expo 67. C'était la première fois qu'on laissait le champ libre aux conservateurs autochtones pour créer un espace qui démontrait la puissance et la beauté de leur art tout en déplorant le traitement des peuples autochtones du Canada. Beardy a également vécu la déception de se voir refuser l'accès à un gala au Centre national des Arts à Ottawa où on célébrait son art. Du seuil de la porte, il pouvait voir le premier ministre Pierre Eliott Trudeau et ses invités. Il voyait aussi ses propres peintures accrochées aux murs, mais un agent de sécurité l'a renvoyé chez lui. |
La création du monde, par
Daphne Odjig
|
La
création du monde par Daphne Odjig - 1972 Daphne Odjig a été embauchée pour peindre cette murale pour le centenaire du Manitoba en 1970. À une époque où les artistes autochtones cherchaient à se faire accepter, Odjig a profité de l'occasion offerte par le Musée pour créer l’un de ses chefs d'œuvre. Cette peinture fait revivre l'histoire du héros anishinaabe Nenabozhoo dans la création du monde connu. |
L’école
Woodland L’art de Jackson Beardy s'inspire de ses origines dans la forêt boréale. Avec les artistes Daphne Odjig et Norval Morrisseau, dont les peintures sont également exposées ailleurs dans le Musée, il a aidé à créé la Professional Native Indian-Artists Inc. (PNIA). Ces artistes autochtones utilisaient des moyens d'expression occidentaux pour interpréter, justifier et revitaliser leurs traditions. Leur réputation leur a permis de documenter les luttes politiques des peuples autochtones. Héritage artistique Malgré le succès de ses œuvres, Jackson a eu du mal à se faire respecter en tant qu'artiste contemporain. Ces œuvres ont été exposées lors d'un événement important au Centre national des Arts, organisé pour célébrer le Centenaire du Canada; scandaleusement, Jackson s’y est vu refuser l'accès. Par contre, le Musée des beaux-arts de Winnipeg a organisé une exposition rétrospective de ses œuvres en octobre 1993. En mai 2014, ses œuvres ont fait partie d'une exposition itinérante sur la PNIAI organisée par la MacKenzie Art Gallery. |
Une autre
œuvre de Jackson Beardy
|
PÉRIODE
PALÉO-AUTOCHTHONE
D'il y a 11 500 ans à 6 000 ans Avant de s'établir dans la région dégagée par la déglaciation et le retrait des eaux du lac Agassiz, les ancêtres des peuples autochtones ont d’abord emménagé sur une terre qui était, à l'époque, récemment sortie de glaciation. Chasseurs de gros gibiers, ils exploitaient différentes ressources tant végétales qu’animales. Leur assortiment d'outils consistait en une variété d'outils de façonnage, comme des grattoirs et des couteaux, parfois faits de grosses pierres. lls ont été les premiers à utiliser l'herminette pour entailler le bois. Pointe du Manitoba Nom donné par Leo Pettipas en 1972 et 1980 à cette pointe distincte datant de la période paléolithique et qui est retrouvée en petit nombre dans plusieurs sites au Manitoba et dans les plaies du Nord. Elle remonte à environ 8 000 ans. Herminettes à trois faces Ces herminettes lourdes servaient à couper des arbres, probablement par des entailles dans le bois carbonisé. PÉRIODE DE DIVERSIFICATION INTENSIVE D'il y a 8 000 ans à 2 000 ans av. n.e. Une diversité de modèles culturels et des groupes distincts voient le jour à mesure que les populations augmentent. Divers nouveaux outils en pierre adoucie (haches, alènes, pilons, herminettes) et des instruments de cuivre emmanchés témoignent de l'avancement technologique et du progrès dans la transformation des aliments. Les rebuts de cuivre portent à conclure que des outils étaient fabriqués localement en plus d'être échangés dans la région des Grands Lacs. Les alliances entre les groupes favorisaient le commerce sur une grande distance et l'importation d'articles. LE CUIVRE - UNE TRADITION
ANCIENNE
Dès 6 000 ans, peut-être mème
en 7 000 ans, les artisans autochtones ont
appris à travailler le cuivre pur et natif
exploité dans les filons parfois enfouis
profondément dans la roche-mère de là région
des Grands Lacs. Au cours des millénaires,
ils ont extrait des milliers de tonnes,
fabriqué une grande variété d'outils et
échangé ces outils à profusion. Remarquez la
minceur du matériel et le soin avec lequel
il a été travaillé. Visitez la galerie des
Prairies pour en voir d'autres
illustrations.
PÉRIODE
SYLVICOLE
D'il y a 2 000 ans à 300 ans Les populations continuent
d'augmenter et se divisent en groupes
distincts. Les gens s’établissent en
collectivités plus importantes. La
fabrication de poterie favorise de nouvelles
méthodes de cuisson et une expression
décorative inédite Petit à petit, on
remplace l'atlatl et le dard par l'arc et
les flèches, profitant ainsi de stratégies
de chasse innovatrices et plus efficaces. La
culture accrue de riz sauvage crée un
nouveau genre d'excédent alimentaire. Le
commerce avec les grands centres du Sud
apporte des produits nouveaux et exotiques.
|
En 1862, après les attaques militaires américaines, des centaines de Dakotas sont revenus au Manitoba, leur territoire de chasse traditionnel du nord. À leur arrivée à Fort Garry, ils ont présenté des médailles comme celle-ci, qui leur avaient été remises par des officiers britanniques en reconnaissance de leur loyauté lors de la guerre de 1812. En raison de cette longue histoire militaire, cinq bandes ont obtenu des réserves au Manitoba, mais aucun traité n’a été négocié. |
En 1871, cette
petite médaille générique a été offerte aux
chefs du Traité n° 1 à l’issue de
sept jours de négociations du traité, Elle
n’a pas été bien accueillie. Les chefs des
Premières Nations ont jugé qu'il s'agissait
d’un geste insuffisant, compte tenu de
l'importance des traités.
|
En 1872, lors des négociations
du Traité n°2, les fonctionnaires
canadiens ont offert une nouvelle médaille,
conçue à l'origine pour commémorer la
Confédération. Ces médailles étaient moulées
en cuivre et argentées. Comme le fini
argenté s'est déteint presque immédiatement,
ce cadeau, aux yeux des chefs, était un
geste très superficiel.
|
En 1873, après que les chefs
avaient rejeté la médaille argentée de 1872,
le Canada a créé une médaille d’argent à 99 %,
la célèbre médaille « poignée de main ». Sa
pureté et son imagerie reflètent plus
fidèlement les relations souhaitées entre la
Couronne et les chefs des Premières Nations. |
Médaille
George
III | Méza-wanapin Début des années 1800 Prêt lan Laing |
Médaille
du
Traité n°1 Zagaakwa‘on 1871 Prêt: lan Laing |
Médaille
du
Traité n°2 | Zagaakwa‘on 1872 Prêt aimablement fourni par Parcs Canada, X.72 540. |
Médaille
du
Traité n°1 | Zagaakwa'on 1873 nec 57-53 |
Calumet
dakota
| Channünpa Fin des années 1800 114 4 138, H4 1.358 |
Calumet
anishinaabe
| Opwaagan Fin des années 1800 HBC 264 A B |
Calumet
anishinaabe | Opwaagan Fin des années 1800 HBc 76-2: H4-42-766 |
Calumet anishinaabe | Opwaagan Fin des années 1800 H4-4-104 À 8 |
Sac
à calumet dakota | Channünpa ozhuha Fin des années 1800 144 4 145 |
Sac
à calumet anishinaabe | Opwaagani-mashkimod Fin des années 1800 HBc 899-A |
Sac
à calumet anishinaabe | Opwaagani-mashkimod Fin des années 1800 H4-11.86 |
Sac
à calumet anishinaabe | Opwaagani-mashkimod Fin des années 1800 HBc 899-8 |
En 1874, les Néhiyäwak ont
négocié le Traité n° 4 à Fort
Qu'Appelle. Ce calumet et ce sac appartenaient
autrefois au chef Piapot (1816-1908), qui a
résisté aux termes du traité de son vivant. En
1898, il a donné ce calumet et ce sac au
ministre qui avait célébré le mariage de sa
fille. |
En 1875, les chefs anishinaabeg
de Berens River et les chefs ininiwak et
ithiniwak de Norway House ont négocié le Traité
n°5. Chaque traité ajoutait de
nouvelles promesses. Les négociateurs du
Traité n°5 ont confirmé leur droit de
chasse, de piégeage et de conserver leur
mode de vie sur leurs terres ancestrales.
|
En 1901, le Canada a créé cette
médaille de traité de bronze qui représente
le roi Édouard VII. Elle a été remise aux
chefs des Dénésulines, Ininiwak et
Anishininiwag lors de la négociation du
Traité n°10 et des adhésions au Traité
n°5 dans le nord du Manitoba. Le
Traité n°5 comprend maintenant plus de la
moitié de la province du Manitoba.
|
Médaille
du Traité n° 4 | Sakéskwahon 1874 Prêt: lan Lain |
Médaille
du
Traité n°5 | Zagaakwa‘on 1875 Prêt: lan Laing |
Médaille
du
Traité n° 10 | Sakäskwahon 1910 Prêt: lan Laing |
Calumet
néhiyäwak
| Ospwdékan Fin des années 1800 H4-42-19 A B |
Calumet
anishinaabe
| Opwaagan Fin des années 1800 H4-4-91 À 8 |
Calumet
ininiwak
| Ospwäkan Fin des années 1800 Ha 1 602 À 8 |
Sac
à calumet néhiyäwak | Ospwdkani-maskimot Fin des années 1800 H4-42-82 |
Sac
à calumet anishinaabe | Opwaagani-mashkimod Fin des années 1800 H4-1-89 |
Sac
à calumet ininiwak | Ospwak.: Fin des années 1800 H4-2176 |
Un Métis et ses deux femmes par Peter Rindisbacher (vers 1825) Archives nationales du Canada La rencontre des univers européens et autochtones est évidente dans cette aquarelle représentant des Métis de la Rivière-Rouge, MÉTIS DE LA RÉGION DES PARCS ET DES FORETS MIXTES Les Métis de la région des
parcs et des forêts mixtes remontent aux
familles de commerçants de fourrures
dans la région du fleuve Saint-Laurent
et des Grands Lacs, les Prairies et le
nord du Manitoba. Beaucoup descendent
des Métis ayant vécu à la Rivière-Rouge
entre 1815 et 1870. Certains font partie
de collectivités où les Métis
prédominent. D'autres vivent parmi les
Eurocanadiens et ne s'identifient pas
nécessairement aux Métis.
Half
Breeds Travelling Plains Metis, par Paul
Kane (c. 1849–56) Royal Ontario
Museum
En juin 1846 l’artiste Paul
Kane rapporte que plus de 200 chasseurs et
leurs familles
quittèrent la plaine du Cheval Blanc avec 1 500 charrettes pour chasser le bison. Ils se divisent en trois groupes, puis se retrouvent au mont Turtle pour faire le pemmican et traiter les peaux. GAGNER SA VIE, entre
1800 et 1870
Les hommes travaillent
dans le commerce des fourrures comme
voyageurs, transporteurs, trappeurs,
chasseurs, pêcheurs, interprètes et hommes
de métier. Certains sont commis ou
dirigent les postes de traite de la
Compagnie de la Baie d'Hudson, d'autres
sont marchands prospères. Les femmes
fabriquent le pemmican, des robes de
bison, des selles et des vêtements pour le
commerce. De nombreuses familles
subsistent par la chasse, la pêche, la
trappe, la ferme familiale et des emplois
saisonniers.
EN MARGE DE LA SOCIÉTÉ
CANADIENNE, entre 1870 et 1960
Suite au déclin du
commerce des fourrures et à l'arrivée
d'immigrants européens sur leurs terres,
de nombreux Métis quittent la
Rivière-Rouge après les événements de
1869-1870 pour s'installer dans la région
des parcs et des forêts mixtes. La chasse,
la trappe, la cueillette et la ferme
familiale leur permettent de survivre. Ils
occupent des emplois saisonniers (pêche
commerciale, construction, travaux
forestiers, battages et guidage). Quelques
collectivités plus importantes au sud
fondent de petites entreprises.
RENAISSANCE D'UN PEUPLE,
entre 1950 et 2000
Des organismes sont
fondés pour contrer la pauvreté économique
et sociale, régler les litiges quant à la
propriété des terres, favoriser
l'autodétermination, et préserver le
patrimoine. Le Centre d'accueil indien et
métis ouvre ses portes en 1958, à
Winnipeg, et la Manitoba Metis Federation
en 1967. D'autres centres sont fondés
ailleurs. Avec les droits des Autochtones
enchâssés dans la constitution en 1982,
les Métis sont reconnus comme l'un des
peuples autochtones du Canada.
|
RUPTURE DES LIENS
«L'instruction des Indiens
ne doit pas seulement viser la formation
de l'esprit; elle doit faire disparaître
les habitudes et les sentiments de leurs
ancêtres et permettre l'acquisition de la
langue, des arts et des coutumes du monde
civilisé. »
Egerton
Ryerson Young, ministre méthodiste et
Surintendant de l'enseignement dans l'Ouest canadien, 1846. À la fin des années 1860, les Autochtones se montrèrent de plus en plus inquiets quant à leur avenir en raison des plans économiques du Canada pour l'Ouest. Conscients du fait que de nouvelles aptitudes seraient nécessaires à la survie des leurs enfants, les leaders autochtones firent en sorte que les traités renferment des dispositions touchant l'instruction. Le gouvernement canadien prit le contrôle de l'enseignement des Autochtones, en partenariat avec les églises chrétiennes. Les programmes d'études visaient à promouvoir l'assimilation culturelle et l'indépendance économique. Un grand nombre d'enfants étaient envoyés dans des pensionnats et des écoles industrielles hors des réserves, le but étant de les éloigner le plus possible des influences culturelles traditionnelles. Les témoignages d'anciens élèves de ces pensionnats varient. Toutefois, même ceux qui estiment avoir tiré profit des nouvelles compétences acquises condamnent le préjudice personnel et culturel qui leur a été infligé par un système qui ne les préparait pas bien à la vie dans la société canadienne. LA BIBLE ET LA CHARRUE
« Les enseignements de nos anciens peuvent se perdre en raison du rythme auquel notre société évolue. Face à ce défi, nous devons emprunter un chemin marqué par la spiritualité, et ce, qui que nous soyons ou quoi que nous fassions. » Arlene Dieter, ancienne
étudiante du centre de recherche
et séminaire autochtone Dr. Jessie Saulteaux, à Beauséjour, en 1991. Dès le début du XIX° siècle, les missionnaires européens s'étaient installés dans notre région pour veiller aux besoins spirituels des commerçants de fourrure, des colons et des Autochtones. Toutefois, l'influence des missionnaires ne se fit pas pleinement sentir jusqu'à l'établissement des collectivités autochtones dans les réserves. Le message chrétien et la promotion de la culture européenne étaient étroitement liés. Les convertis devaient abandonner leurs croyances et leur mode de vie indigènes. On les encourageait à s'établir en permanence dans des collectivités agricoles et à envoyer leurs enfants à l'école. Des Autochtones adoptèrent le christianisme et, vers le milieu du XIX° siècle, certains furent formés comme enseignants ou ministres du culte laïques. D'autres allièrent le christianisme aux croyances traditionnelles. De nos jours, un grand nombre d’Autochtones se tournent de nouveau vers leurs enseignements traditionnels et certaines congrégations chrétiennes autochtones ont incorporé des formes de culte traditionnelles aux offices. |
Déclaration de réconciliation,
Gouvernement du Canada, 1998. « Malheureusement, notre
histoire en ce qui concerne le traitement
des peuples autochtones est bien loin de
nous inspirer de la fierté. Des attitudes
empreintes de sentiments de supériorité
raciale et culturelle ont mené à une
répression de la culture et des valeurs
autochtones. En tant que pays, nous sommes
hantés par nos actions passées qui ont mené
à l'affaiblissement de l'identité des
peuples autochtones, à la disparition de
leurs langues et de leurs cultures et à
l'interdiction de leurs pratiques
spirituelles. Nous devons reconnaître les
conséquences de ces actes sur les nations
qui ont été fragmentées, perturbées,
limitées ou même anéanties par la
dépossession de leurs territoires
traditionnels, par la relocalisation des
peuples autochtones et par certaines
dispositions de la Loi sur les Indiens.
Avec ce passé comme toile de fond, on ne peut que rendre hommage à la force et à l'endurance remarquables des peuples autochtones qui ont préservé leur diversité et leur identité historique. Le gouvernement du Canada adresse aujourd'hui officiellement ses plus profonds regrets à tous les peuples autochtones du Canada à propos des gestes passés du gouvernement fédéral, qui ont contribué aux difficiles passages de l'histoire de nos relations. » |
Winnipeg : en attendant Mathieu devant son gym |
En sortant de
ce très riche musée nous quittons le centre
ville où la circulation est à son heure de
pointe pour gagner en périphérie un autre Planet
Fitness (centre de gym). Il est temps pour
Mathieu d'y faire son entraînement quotidien. En l'attendant sur le parking je déjeune - enfin ! - puis me mets à la rédaction du carnet de bord après avoir transféré les nombreuses photos de la journée. Pris par ces tâches, j'oublie sur le feu la casserole de riz que j'ai cru bon de faire cuire d'avance… ce qui me vaudra une bonne séance de décrassage ! |
Enfin passé 18:00 nous reprenons la route en direction du village d'Austin où j'aimerais bien revoir le Musée de l'agriculture du Manitoba avec ses énormes machines agricoles, dont les tracteurs à vapeur qui m'avaient fort impressionné lors de ma deuxième traversée du Canada en 2004. Près de 150 km faciles sur la Transcanadienne prolongent les grandes avenues du centre ville de Winnipeg. Mais notre train relativement lent, puisque nous avons décidé de ne pas dépasser les 90 km/h, en allonge d'autant la durée, et nous aurons le temps d'admirer un beau coucher de soleil qui rosit ciel et nuages avant d'arriver à la nuit dans le minuscule village. | Coucher de soleil sur la Transcanadienne |