Décembre 2021 - Janvier 2022

Blason de la
              Corse

CORSE


Jean-Paul MOUREZ en solo à bord de l'Exsis
(2 242 km)



4. de CARGÈSE à CALVI


<45 023 Dimanche 16 janvier 2022 : de CARGÈSE à la plage d'ARONE (32 km)
Cargese-les-eglises-depuis-le-port
Cargèse : les deux églises face à face depuis le port
J'ai passé un bon moment à classer et dénommer mes photos de ce voyage hier soir, et me suis couché passé 22:30 sans avoir touché au carnet de bord. Réveil à 8:15 sous un ciel en grande partie bleu qui semble devenir la norme. Pourvu que ça dure…

Après les routines je commence par compléter mes bouteilles et mon réservoir d'eau sur une borne du port de plaisance, puis regagne le haut du village pour visiter les deux églises qui, pour une fois - dimanche ? - sont ouvertes.

Pourquoi une église grecque en Corse, et plus précisément à Cargèse ? Longue histoire, aboutissement des déplacements successifs des habitants d'Ottylo, dans le Magne, fuyant l'occupation turque en 1670. Ayant reçu de Gènes l'asile à Paomia (arrière pays de Sagone), mais mal accueillis et attaqués par des montagnards de Vico en 1715, ils se réfugièrent à Ajaccio où ils demeurèrent 43 ans. La Corse devenue française, ces mêmes réfugiés se voient offrir des terre à Cargèse pour compenser la perte de Paomia. Une quarantaine de familles s'y établira en 1774 dans des maisons construites par la France, accompagnées d'une église de rite oriental, Saint Spiridon.

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Façade de l'église grecque St Spiridon à Cargèse
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Cargèse : l'église grecque et le lavoir récemment restauré


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Cargèse : depuis le parvis de l'église grecque, la façade de l'église latine
Extérieurement le bâtiment ne se distingue guère de la petite église catholique latine qui lui fait face de l'autre côté d'un petit ravin occupé par des jardins.

L'intérieur en revanche a reçu la disposition typique des églises orthodoxes grecques, avec une riche iconostase séparant la nef du chœur, sur laquelle brillent les ors de toute une série de saintes icônes.

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Iconostase de l'église St Spiridon de Cargèse
Iconostase de l'église St Spiridon de Cargèse

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Détail de l'iconostase de l'église St Spiridon de Cargèse

D'autres tableaux précieux ont été suspendus sur les murs de la nef, et de grandes fresques dans le goût oriental, réalisées dans les années 2 000, garnissent les murs. Malgré le faible éclairage et l'échafaudage couvrant tout le mur de gauche, en restauration, j'en fais le tour et tente quelques photos, charmé de trouver ici un décor par ailleurs assez exotique.

St Spiridon de Cargèse : St Constantin et Ste
                  Hélène
Église St Spiridon de Cargèse : St Constantin et Ste Hélène
Saint Spiridon de Gargèse : grande fresque de la
                  tribune
Saint Spiridon de Cargèse : grande fresque de la tribune
Cargèse : abside de l'église latine
Cargèse : abside de l'église latine
Cargese-nef-et-autel-de-l'eglise-latine
Cargèse : nef et autel de l'église latine

Puis j'emprunte la petite rue voisine qui me mène jusqu'au parvis de la modeste église latine qui fait fait face à la première. Décor baroque et en trompe-l’œil assez chargé, finalement peu original…
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Cargèse : l'église grecque et les maisons du village depuis le parvis de l'église latine
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Cargèse : campanile de l'église grecque
Route de Cargèse à Piana : Capo Macendole
Route de Cargèse à Piana : Capo Macendole
De Cargèse je poursuivrai la D81 qui s'éloigne un peu de la côte, monte jusqu'au col de San Martino (ou de Lava ?) et redescend vers Piana en offrant quelques belles vues sur un mont environné de nuages.
Puis c'est l'émerveillement lorsque paraissent les toits de tuile rouge orangé du village contrastant avec les eaux intensément bleues du Golfe de Porto, le massif de Scandola en arrière-fond, et surtout l'échine rouge foncé très découpée des Calanche descendant en diagonale vers la mer. Je trouve difficilement à m'arrêter dans la rue étroite, pentue et sinueuse qui descend à travers le village pour enfin prendre quelques photos aux couleurs presque criardes. Piana-les-Calanches-et-les-montagnes-au-dela-du-village
Piàna : les Calanche et les montagnes (Monte Cinto, 2706 m) au delà du village

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Piana : route descendant à Ficajola et Scandola

Reportant à plus tard la balade dans les Calanche, je préfèrerais descendre d'abord à la Plage de Ficajola. mais la vue de ses lacets serrés et surtout du panneau 15% me fait hésiter puis renoncer… pour l'instant ! Je me rendrai plutôt à la plage d'Arone également étoilée par le G.V.. Une suite de 14 km serpente dans le maquis en offrant des vues exceptionnelles sur le Golfe de Girolata et le Capo Rosso dominé par une autre tour…

Route-de-Piana-a-la-Plage-d'Arone
Route de Piana à la Plage d'Arone

Long arrêt à mi-chemin au Belvédère pour quelques panoramiques, je tâche de repérer le petit bourg d'Osani accroché dans la montagne en face et la plage alors déserte de mon camp scout de 1965… sans certitude.

Belvédère de Piana : Osani ?
Belvédère de Piana : de l'autre côté du Golfe de Porto : Osani ?

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Belvédère de Piana: Scandola, Girolata et Cap Sinino

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Capo Rosso côté sud depuis le col de Lava
Puis la route continue de se promener sur les hauts, avec d'autres beaux points de vue sur la bosse du Capo Rosso, monte et passe le Col de Lava avant une longue descente plein sud jusqu'à la plage de sable d'Arone qui s'étend largement, cernée de rochers roses et de maquis.

Plage d'Arone depuis l'Exsis
Plage d'Arone devant le parebrise de l'Exsis

Je vais m'arrêter tout au bout de la route, juste devant la barrière interdisant l'accès à la grève, puisqu'il n'y a apparemment aucun parking de prévu. Cette plage est vraiment superbe, elle doit être bondée en été, mais aujourd'hui, par ce bel après-midi de dimanche d'hiver, deux couples seulement avec deux petits qui se courent après en criant et riant… puis plus tard un couple de promeneurs…

Plage d'Arone vers le sud
Plage d'Arone vers le sud

Plage-d'Arone-vers-le-nord
Plage d'Arone vers le nord

Je n'en reviens pas, fais quelques photos que j'expédie à mes correspondants avec la mention « Dur, dur, le confinement et la distanciation sociale en Corse…» Réaction de Jef qui me rappellera longuement en soirée, de son coin de cheminée en Bretagne où il pleut ! Puis de Juliette à Shefford où il fait très froid (-25°)… et de Monique aux prises avec le gel du tuyau d'eau chaude de la cuisine...

Je marche un peu, puis rentre déjeuner, sors à nouveau pour une petite marche digestive. Même s'il fait beau, le fond de l'air reste frais et le petit vent froid m'incite à être prudent. Je passerai donc la fin de l'après-midi au chaud dans mon salon, en admirant devant le parebrise le sable blond et les eaux bleues…

Crépuscule à 17h24 sur la plage d'Arone
Crépuscule à 17 h 24 sur la plage d'Arone

Soleil couchant devant la plage d'Arone
Soleil couchant devant la plage d'Arone

Plage-d'Arone-crepuscule-18h04
Plage d'Arone : crépuscule à 18h04

Dernier tour vers 17:30 au moment du coucher du soleil, avant de rentrer pour de bon passer la soirée chauffage allumé, à lire, rédiger et traiter mes photos. Demain, tour aux Calanche et appel à mon garagiste de Corte pour voir ce qu'il peut faire pour ma suspension arrière.


45 055 Lundi 17 janvier 2022 : de la plage d'ARONE à CALACUCCIA (124 km)

Soleil rayonnant à mon lever dès 8:00. La plage sera encore dans l'ombre une partie de la matinée vu l'entourage de montagne. Mon bivouac
                  devant la plage d'Arone
Mon bivouac devant la plage d'Arone à 8h 24

Je préfère décoller dès à présent pour aller déjeuner en hauteur, avec la vue magnifique sur la région, et bien exposé au soleil pour recharger la batterie. Quoi de mieux que le Belvédère de Piana qui non seulement m'offre tout cela, mais me permettra de refaire plus systématiquement les photos prises hier après-midi avec un relevé plus complet des mentions de la table d'orientation.

Capo-Rosso enflammé par le soleil levant
Capo-Rosso enflammé par le soleil levant

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Les montagnes enneigées (Cinto) depuis le Belvédère de Piana

Panorama-depuis-le-belvedere-de-Piana
Panorama depuis le belvédère de Piana

Descente sur la Plage de Ficaghjola
Descente sur la Plage de Ficaghjola
Ensuite… et bien je me laisse tenter par la descente abrupte à la plage de Ficaghjola; après tout l'Exsis en a vu d'autres ! Certes la route est étroite, les lacets se succèdent et la pente assez raide (en fait un seul passage en première à la remontée - probablement le 15% annoncé - le reste plutôt entre 5 et 10%) mais je n'y rencontrerai strictement personne, et j'ai tout mon temps.
Belle occasion pour des photos spectaculaires, surtout sur les Calanche voisines et sur le village, mais aussi sur la toute petite plage que je trouve tout en bas, après 500 m de sentier pédestre. Piana-depuis-la-route-de-la-plage-de-Ficaghjola
Piana depuis la route de la plage de Ficaghjola
Arrivée sur la plage de Ficaghjola
Arrivée sur la plage de Ficaghjola
Elle est encore presque totalement dans l'ombre, mais n'en est que plus intime. J'y observe et enregistre le vacarme des petits galets ronds roulés par les vagues à chaque déferlement, travail incessant, répétitif et comme patient qui finira inéluctablement par les réduire en sable…

Plage de
            Ficaghjola : le golfe
Plage de Ficaghjola : le golfe

Plage-de-Ficaghjola-la-gargouille
La gargouille veillant sur la plage de Ficaghjola
Plage-de-Ficaghjola

Remontée
          de la plage de Ficaghjola
Remontée de la plage de Ficaghjola

Ficaghjola
          panorama
Panorama sur le Scandola, le Capo Seninu et le Golfe de Porto en remontant de la plage de Ficaghjola

Exsis affronte la pente de 15%
Exsis affronte la pente de 15%

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Crête des Calanche depuis la route de Ficaghjola

Piana depuis la route de Ficaghjola
Piana depuis la route de Ficaghjola
Je remonte lentement à Piana où je tente de trouver du pain. Il n'y en a pas à l'épicerie ? «On est lundi, jour de repos» me répond l'épicier à sa caisse…
Après un petit tour de reconnaissance dans le village, léché et surtout merveilleusement situé sur les pentes, au premières loges sur le Golfe de Porto, je gagne les Calanche. Exsis
                    devant l'église de Piana
Exsis devant l'église de Piana

Une maison de Piana
Une maison de Piana

Bourg de Piana depuis la route des Calanche
Bourg de Piana depuis la route des Calanche

Je compte bien y faire un tour et admirer les rochers de granit rouge découpés et sculptés par les éléments. Paysages à couper le souffle, couleurs éclatantes, formes alambiquées, toile de fond grandiose… Tout est superlatif dans ce décor qui serait du grand théâtre s'il n'était le produit de la nature. Je parcours la route de corniche jusqu'au bout, sans trouver d'indication de randonnée.
Vers
                  les Calanche
Vers les Calanche

Calanche-de-Piana
Zoom sur un relief de la crête des Calanche

Sur la route des Calanche
Sur la route des Calanche

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Calanche depuis la route vers le Château-Fort
Défilé
Défilé sur la route des Calanche

Calanche-de-Piana
Les rochers rouges de la crête piquant vers la mer

Calanche de-Piana: le-Chateau-Fort
Calanche de Piana: le Château-Fort

C'est en relisant le G.V. que je trouve l'entrée de la balade menant au «Château-fort», à la sortie du site et à l'orée de la Forêt de Piana. Laissant l'Exsis sur un terre-plein pentu et vaguement nivelé qui fait office de stationnement, et contournant «La Tête de  Chien» je me lance sur le sentier marqué de petits traits de peinture jaune sur arbres ou rochers. D'abord en sous bois et relativement aplani, la marche ne pose pas de problème. la-Tete-de-Chien
La Tête de Chien

Mais dès que l'on aborde le rocher rouge dénudé, les arbres deviennent buissons, et la terre ou le sable disparaissent pour laisser place à un amoncellement de pierres plus ou moins disposées en forme de marches, ou bien seulement à des plaques de roche plus ou moins striées où il faut calculer à chaque pas où poser le pied pour ne pas glisser ou se tordre les chevilles…

sentier-du-Chateau-Fort
Sentier du Château-Fort
Piana : le sentier sous les arbres
Piana : le sentier sous les arbres

Calanche de Piana : bloc « sculpté »
Calanche de Piana : bloc « sculpté »
Fatigant et pénible, mais le spectacle des gros blocs extraordinairement sculptés en formes fantastiques vaut le déplacement !
Après une bonne demi-heure de ce crapahutage je finis par atteindre la terrasse rocheuse relativement plate où s'arrête le sentier, devant un énorme rocher quasi carré séparé par une profonde crevasse, infranchissable. Calanche-de-Piana-devant-le-Chateau-Fort
Calanche de Piana : devant le gros bloc carré du Château-Fort dominant la mer

Moment de contemplation de la suite de rochers ruiniformes qui continue de descendre pour plusieurs kilomètres jusqu'à la mer, tout en bas, et surtout sur le Golfe que l'on contemple dans tout son développement comme depuis un avant-poste.

Calanche-de-Piana-Scandola-et-Cap-Sinino
Calanche de Piana : Scandola et-Cap Sinino

Je retrouve assez vite la dalle rocheuse où j'avais photographié Monique et Juliette en 1991… et devine assez bien, malgré la distance, la plage de Gradelle sous Osani où j'avais campé en 1965.

Calanche d Piana : terrasse devant le Château-Fort
Depuis la terrasse devant le Château-Fort, l'ouverture du Golfe de Porto vers l'ouest

Calanche de Piana : terrasse devant le Château-Fort
Depuis la terrasse devant le Château-Fort, le fond du Golfe de Porto vers l'est

Depuis les Calanche de Piana, la plage de Gradelle sous
            Osani
Depuis les Calanche de Piana, zoom sur la plage de Gradelle sous Osani

Je ne m'attarderai guère malgré la beauté des lieux, maintenant il faut remonter toute cette avalanche de pierraille ! Plus dur pour les muscles, mais moins délicat pour conserver son équilibre…

Calanche-de-Piana-la-crete
Calanche de Piana : la crête

Calanche-de-Piana-en-remontant-le-sentier
En remontant le sentier depuis le Château-Fort

Calanche-de-Piana


En-quittant-les-Calanche-de-Piana
En quittant les Calanche de Piana

Retrouvant l'Exsis je m'apprête à poursuivre vers Porto, mais la route est barrée suite à une grosse chute de pierre, et l'on entend les machines à l’œuvre pour la dégager. Pas d'autre solution que de contourner la montagne en revenant en arrière jusqu'à Sagone. Là en empruntant la D70 qui grimpe en remontant la vallée jusqu'à Vico je pourrai rallier Evisa.

À nouveau les virages se succèdent sur cette route de montagne en général assez bonne mais lente, et qui accuse les bruits bizarres sous l'arrière du camion. Je prends quelques photos des vastes paysages jusqu'à ce que ma caméra bloque : le zoom refuse de se mettre en place et la mise au point ne se fait plus «Erreur système», autrement dit rien à faire... Il ne me reste qu'à ressortir l'autre Lumix Z200 que j'avais laissé dans la lingerie de l'Exsis: le levier de mise en route est brisé, mais on peut néanmoins contrôler son fonctionnent en plaçant et en enlevant la batterie. Fastidieux et malcommode, mais mieux que rien ! Décidément la fiabilité de ces Lumix est vraiment trop faible, je me dirigerai vers une autre marque pour remplacer ce modèle pourtant performant.

Evisa
Evisa
Il fait encore grand jour lorsque j'atteins Evisa. Consultant la carte je constate qu'il reste seulement 58 km pour atteindre Corte et mon garagiste que je veux consulter sur plusieurs bruts bizarres de l'Exsis. Un coup de fil pour m'annoncer, accueil positif de l'homme de l'art intrigué par le pb, je me mets aussitôt en route.

Après la belle forêt d'Aïtone où les hauts troncs rectiligne des pins laricio encadrent la chaussée, je suis bientôt sur l'une des plus hautes routes de Corse qui monte assez rudement jusqu'à franchir les 1 477 m du Bocca di Verghju.

Route-d'Evisa-a-Corte-montee-au-col
Route d'Evisa à Corte : montée au-col de Bocca di Verghju

Route d'Evisa à Corte : Bocca di Verghju (1467 m)
Route d'Evisa à Corte : dans le Bocca di Verghju (1467 m)

La neige est partout sur les sommets tout autour de moi, et parfois sur la route sous forme de plaques plus ou moins glacées qui achèvent de fondre.
Route d'Evisa à Corte : forêt de Valdu-Niellu
Route d'Evisa à Corte : forêt de Valdu-Niellu

J'amorce ensuite une longue descente dans une région très peu peuplée. Le soleil baisse en teintant d'orange et de rose les cimes, la lumière s'estompe sur la chaussée… il est temps de trouver un endroit où se poser pour cette nuit.

Route-d'Evisa-a-Corte

Ce sera à la sortie du bourg de Calacuccia, sur une vague esplanade au dessus du lac du barrage homonyme. À partir de 22:00 la circulation cesse totalement sur la route voisine, il me restera encore une trentaine de kilomètres à faire demain pour atteindre Corte.

Souper préparé dès 18:00, transfert des photos depuis les deux cartes SD et traitement, rédaction du carnet de route. À 22:30 je suis au lit, chauffage en fonction car, loin de la mer et en altitude, la nuit sera certainement froide.


45 179 Mardi 18 janvier 2022 : de CALACUCCIA à Ponte CASTIRLA (50 km)
Bivouac
                  à Calacuccia
Bivouac à Calacuccia
Encore et toujours grand ciel bleu au lever des stores ! Youpee ! Mais les cimes autour de moi sont saupoudrées de neige, et le sol givré autour du camion. Le chauffage a d'ailleurs tourné toute la nuit, atmosphère intérieure très confortable donc. Je me déplace un peu pour assurer le niveau compatible avec l'écoulement de la douche. me lave et déjeune, puis reprend la route vers Corte pour mon RV pris hier soir.

Calacuccia
Calacuccia

Elle emprunte la Scala Regina, un long et profond défilé où la chaussée tortille, le plus souvent en corniche au-dessus des précipices, ou creusée dans la paroi qui forme encorbellement. Impressionnant. Scala-di-Santa-Regina
Scala di Santa Regina
Castirla-sur-la-D18.
À Ponte Castirla le GPS me fait prendre un raccourci, la D18 qui me fait grimper à nouveau jusqu'au col d'Ominanda (654 m) avant de redescendre assez abruptement sur Corte.

Corte-depuis-la-D18
Arrivée à Corte depuis la D18

Accueil avenant du garagiste Eric lorsque je me présente chez Peugeot. Peu après, mon mécanicien examine le dessous du camion et décide que c'est la tête du boulon avant fixant la lame qui bute contre le côté de l'attelage et cause le bruit dérangeant. Cric hydraulique sous la base du camion, décrochage de la tête de lame et retournement du boulon en question, à midi la correction est terminée. Un bref essai routier pour répondre à ma requête à propos du bruit du train avant lui fait conclure à un manque d'huile dans la boite de vitesse, dont la vidange aurait dû être faite depuis longtemps. On y remédiera après la pause déjeuner, et le garage se vide… Je prépare moi-même mon lunch au grand soleil en avant de la porte fermée et profite du délai pour amorcer le carnet de la journée, en attendant le retour de ces messieurs.

Retour du personnel du garage à 14:00, mais une réparation d'urgence me prive de mon mécano jusqu'à ce qu'enfin il s'attaque à la tâche à 14:45. L'accessibilité est problématique, il faut commencer par démonter le filtre à air et quelques autres babioles pour découvrir enfin tout en bas du moteur et derrière la traverse l'évent de la boîte qui sert aussi à son remplissage…

Si l'on ajoute quelques problème dus à un bouchon trop serré et un filetage abimé qu'il faut restaurer, ce n'est qu'une heure trente plus tard que l'Exsis sort de l'atelier. Remerciement au patron Eric Reig et à son équipe qui m'ont pris en charge au pied levé, et en route vers Porto où je veux poursuivre ma balade !
Au sortir du garage de Corte, l'Exsis avec son
                  petit air penché...
Au sortir du garage de Corte, l'Exsis avec son petit air penché...

L'après-midi est déjà bien avancé puisqu'à 16:15 le soleil commence déjà à descendre et la lumière à rougir. Je profite de la disponibilité du produit pour compléter ma bonbonne de GPL (9,11 litres, ce qui porte ma consommation des 4 derniers jours à 2, 28 l/j), je pourrai ainsi me chauffer sans souci… Je complète aussi le réservoir de gasoil en me limitant à 25 litres, vu son prix quand même élevé (1,74€/l) en espérant en trouver moins cher à Bastia en bout de parcours. Puis je traverse la ville toujours aussi embouteillée pour reprendre la superbe route de Scala Regina empruntée en partie ce matin.

Pour commencer, ce sera d'abord la petite D18, très peu fréquentée, qui me fait grimper à nouveau les 654 m du Col d'Ominanda, en laissant la ville de Corte disparaître derrière moi dans le flou du crépuscule. Une longue descente entrecoupée de virages serrés me fait rejoindre la cours du Golo au Ponte Castirla. Occasion de constater que le bruit  à l'arrière qui me dérangeait est toujours là, même si peut-être moins fréquent… Idem en ce qui concerne le chuintement du train avant, ce n'est donc pas le niveau d'huile de la boite de vitesse qui est en cause, même si sa vidange était de toute façon nécessaire (prévue à 80 000 km, j'en ai fait plus de 100 000…). La question sera donc à revoir avec Mathieu, du Garage St-Michel à Caen, qui avait changé il y a 2 ans le cardan gauche dont la couronne ABS était brisée.

Crepuscule-sur-la-D18-vers-Castirla
Crépuscule sur la D18 vers Castirla
La nuit commence à tomber, le paysage s'estompe de plus en plus, et je sais la suite de la route difficile dans le long canyon du Golo (Scala di Santa Regina). Je cherche donc une petite place à l'écart de la route, dans le hameau précédant le beau pont à trois arches de style génois.

Je vérifie auprès d'une voisine sortie chercher son chat que je ne gêne pas devant sa vieille maison de pierre, vais jeter un coup d’œil au pont qui disparait bientôt dans l'ombre, et m'enferme dans mon cabanon en branchant le chauffage.

Il est 18:15, je me mets immédiatement à la préparation du souper (harrira pour rêver au Maroc plus exotique et plus chaud en cette saison, cassolette de confit de canard pour jouir de la gastronomie française…). Ensuite rédaction du carnet et transfert des quelques photos de la journée, avant de préparer avec le G.V. la fin de mon périple dans l'Île de Beauté.
Bivouac-a-Ponte-Castirla
Bivouac à Ponte-Castirla au matin


45 229 Mercredi 19 janvier 2022 : de Ponte CASTIRLA à la plage de BUSSAGLIA (83 km)
Nuit tranquille et bon repos jusqu'à mon lever passé 8:00. Il a fait froid cette nuit, tant par un abaissement général de la température annoncé sur toute la France qu'à cause de l'altitude. Mais le ciel est toujours aussi clair et dégagé, ce qui me vaudra un fort beau parcours à rebours de la Scala di Santa Regina. En quittant Castirla, coup d’œil au trois arches du beau pont qui enjambe le cours torrentueux du Golo. Le-pont-de-Ponte-Castirla
Le pont de Ponte-Castirla
Calacuccia
Calacuccia
Puis la route commence à monter vers Calacuccia, plus en lumière que lors de mon bivouac d'hier, trop tard en soirée et trop tôt en matinée. Les cimes enneigées forment un environnement grandiose au village dont les toits et maisons colorées ressortent sur les pentes immédiates, vertes et violettes.
La route s'engage bientôt dans le défilé de Scala di Santa Regina pour une vingtaine de kilomètres plutôt acrobatiques, car elle est étroite et tortueuse. Souvent taillée à même le rocher qui la surplombe ou la barre, elle demande une grande attention tant pour croiser les véhicules venant en sens inverse que pour éviter les blocs de rochers qui pointent en porte-à-faux sur la chaussée, à hauteur du toit de l'Exsis. Scala di Santa Regina
Scala di Santa Regina
Scala-di-Santa-Regina
Scala di Santa Regina
De temps à autre, le canyon se dégage à l'occasion d'un méandre du torrent, offrant alors un profils en V caractéristique de ce relief profondément taillé comme à la charrue (voir les légendes de St Martin et du Diable !)

« Paysage grandiose, aride et tourmenté : la roche à nu, érodée par les vents et les eaux, se découpe en aiguilles, et seules quelques touffes de végétation réussissent à s'agripper aux anfractuosités.» (G.V.)

La lumière est malheureusement trop rare au niveau où passe la route, seuls les hauts, le plus souvent hors de vue, bénéficient du soleil hivernal trop bas.

Barrage-de-Corscia
Barrage de Corscia

Enfin le cours de la rivière s'élargit après un dernier barrage, et commence la montée à travers la forêt de Valdu-Niellu, peuplée essentiellement de pins laricio dont les fûts rectilignes peuvent pointer à 30 m de haut, garnis d'une frondaison plutôt clairsemée. À travers leur hautes tiges droite se devinent la ligne de crêtes échancrées qui entourent ce genre de grand cirque boisé. Les virages s'enchainent, passe la maison forestière de Popaghja, puis après une dernière montée presque totalement dénudée apparait le col enneigé, à 1477 m. Foret-de-Valdu-Niellu-pins-laricio
Pins laricio de la forêt de Valdu-Niellu

Foret-de-Valdu-Niellu-pins-laricio
En montant le Bocca di Verghju
Foret-de-Valdu-Niellu, vers le col
Forêt de Valdu-Niellu, vers le col

Col-de-Verghju
Exsis franchit le Bocca di Verghju

La vue
                  depuis le Bocca di Verghju
La vue depuis le Bocca di Verghju
Là, pause pour admirer les panoramas : à l'est la haute vallée du Golo, à l'ouest la forêt d'Aïtone qui se termine vers Evisa. Dans ces lieux dégagés le soleil règne en maitre, réverbéré par le champ de neige qui couvre le sol hors la route.

Celle-ci s'engage immédiatement dans la forêt d'Aïtone, elle aussi composée dans sa partie haute de superbes pins laricio, puis plus bas près d'Évisa de châtaigniers dont les fruits fameux ont reçu une appellation « Marrons d'Évisa ». Là aussi le dénivelé important entraîne une suite sans fin de virages, somme toute assez confortables mais qui sollicitent une fois de plus ma suspension arrière défaillante…

Descente-vers-la-foret-d'Aitone
Descente vers la forêt d'Aïtone

Je cherche un peu pour trouver le «poteau vert» (G.V.) indiquant la balade vers la cascades d'Aïtone, dont j'ai gardé le souvenir. Impossible de le repérer, mais en superposant les courbes de la carte du G.V. et celles affichées sur le GPS, je finis par repérer un chemin, en fait une ancienne route de transhumance, qui descend tranquillement vers le torrent.

Laissant l'Exsis en bord de route (pas de stationnement…) j'en parcours quelques centaines de mètres puis avisant un sentier qui s'enfonce dans le sous-bois en se dirigeant vers un bruit de cascade, je laisse là le chemin confortable pour commencer à crapahuter dans la terre, les pierres, les branches mortes, etc. Exécrable, et à la limite dangereux. Je finis par renoncer, remonte à grand peine sur le chemin et, le poursuivant, finis par aboutir au «vrai» site des cascades, le tout évidemment sans la moindre indication… Cascades-d'Aitone
Cascades d'Aïtone
Cascades d'Aïtone : le bassin
Cascades d'Aïtone : le bassin
Heureusement le site est tout-à-fait charmant et assez bien aménagé. Le bassin aux eaux bleues et transparentes au bout de toute une suite de cascatelles doit être bien agréable pour se rafraîchir durant les chaleurs estivales. Je fais un prudent petit tour sur les rochers qui entourent l'eau, quelques photos, et retourne directement au camping-car, cette fois-ci sans fatigue inutile.
Il reste à peine quelques kilomètres de descente à travers les châtaigniers jusqu'au bourg d'Évisa, bien joli lui aussi avec ses maisons colorées sur fond de hautes falaises ocres tombant jusque dans la mer bleue que l'on aperçoit tout au fond en arrière.
Evisa
Evisa
Pause-dejeuner sur le belvedere sous Evisa et
                  devant les gorges de Spelunca
Pause-déjeuner sur le belvédère sous Evisa et devant les gorges de Spelunca
Je mange un morceau sur un belvédère ensoleillé en dessous du village, puis poursuis ma descente encore sportive et très spectaculaire de la vallée du Porto. Ce sont les gorges de Spelunca, dont la route suit le tracé à flanc de montagne, sinuant sans cesse, en offrant une autre fois des vues grandioses et vertigineuses sur les parois presque verticales aux nuances rosées.

Gorges-de-Spelunca-et-Ota
Gorges de Spelunca et, au loin sur la pente, le village d'Ota

Gorge-de-Spelunca
Gorges de Spelunca

Gorge-de-Spelunca
Zoom sur les Gorges de Spelunca

Je fais le petit détour suggéré vers le bourg perché d'Ota, mais raterai le pont génois de Pianella, lui aussi sans aucune indication… Moralité : il faudrait transcrire d'avance tous les points d'intérêt sur le GPS… En revanche le comité d'accueil caprin m'attend sur la route !
Troupeau-de-chevres-en-montant-a-Ota
Troupeau de chèvres en remontant vers Ota
Caprins corses...
Le bouc du comité d'accueil...
Porto-et-la-mer-depuis-Ota
Porto et la mer depuis Ota
Une dernière courte descente et je suis à Porto.
Que je ne reconnais plus, tant le centre a été construit, la petite plage de galets au pied de la tour bétonnée, la circulation réglementée, etc. Reste la vue sur le golfe, splendide en cette fin de journée ensoleillée, et l'ambiance quand même agréable : nous sommes en dehors de la saison touristique qui me serait sans doute insupportable. Porto-rade-au-pied-de-la-tour-au-fond-Scandola
Porto et son golfe depuis le pied de la tour, au fond Scandola

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Porto : la marina dans l'embouchure de la rivière

Porto-marina
La marina à l'embouchure de la rivière et en arrière de la grande plage de sable

Je grimpe jusqu'à la tour carrée génoise qui a été restaurée et abrite un petit musée - fermé, bien sûr - sur les Barbaresques qui ont si longtemps dévasté le pays. C'est ce qui a, entre autres, motivé la construction de ces tours d'alerte et éventuellement de défense. J'y converse un moment avec un jeune couple (une Bretonne et un Corse) qui partagent mes vues sur l'évolution de l'île et la dégradation du milieu naturel due au tourisme de masse (constructions entre autres).

Porto-en-montant-a-la-tour-genoise
Porto : en montant à la tour génoise
Porto : la petite rade depuis le piied-de la our
Porto : Depuis le pied de la tour, la petite rade le Golfe et Scandola

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Porto : la côte au sud depuis la tour

J'enfile encore quelques ruelles bordées de boutiques, restaurants, offices de billets pour tours en bateau, vente de crème glacée, etc. pour retourner au stationnement - interdit aux CC ! - où j'ai laissé l'Exsis.

Le soleil descend, je renonce à aller dormir dans la marina de Porto difficilement accessible, prends quelques produits frais dans un Spar exceptionnellement ouvert (le Carrefour Market est fermé jusqu'en avril…) et entame la route panoramique vers Osani. En quittant Porto
En quittant Porto

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La côte au nord de Porto depuis la D81

Là encore le soleil dore les rochers découpés au premier plan, tandis que les caps et les anses se succèdent en direction de la Punta Scandola. Fantastique, surtout sous cette lumière dorée de fin d'après-midi.

Sur-la-D81-au-nord-de-Porto.
Rochers enflammés par le soleil couchant sur la D81 au nord de Porto

Depuis-la-D81-au-nord-de-Porto-plage-de-Bussaglia
Depuis la D81 au nord de Porto : plage de Bussaglia
Je n'irai pas loin car, avisant un panneau dirigeant vers la plage de Bussaglia au bout de la toute petite D724, j'abandonne la D81 côtière pour descendre jusqu'au bord de l'eau et installer mon bivouac devant les petits galets qui bordent la plage, entre deux restaurants fermés pour l'hiver.

Plage-de--Bussaglia-vers-Porto
Plage de Bussaglia vers Porto

Plage-de--Bussaglia-vers-Capo-Rosso--et-la-tour-de-Turghju
Plage de Bussaglia : vers Capo Rosso et la tour de Turghju

Il est 16:45, la lumière baisse déjà, de gros bancs de nuages commencent à envahir le ciel, et un petit vent froid me saisit lorsque je vais faire quelques pas sur la plage. Je me replie dans la chaleur de mon petit home où je ne tarderai pas à allumer le chauffage avant de me préparer une soupe Poule au pot bien chaude. Souper tôt ensuite et carnet de bord, chargement et traitement des nombreuses photos de la journée, je ne tarderai pas à me coucher dans un silence absolu...


45 312 Jeudi 20 janvier 2022 : de la Plage de BUSSAGLIA à BOCCA BASSA (Punta Ciuttone) (92 km)

Plage-de--Bussaglia-bivouac
Mon bivouac entre les restaurants fermés devant la plage de Bussaglia
Lever passé 8:15 ce matin, comme si le ciel gris ne m'inspirait guère. Les nuages présents hier soir ont conquis le ciel pendant la nuit, et le vent frais est toujours là, d'autant plus pénible qu'il n'est pas tempéré par les rayons du soleil matinal. Je me pousse dans la douche pendant qu'infuse mon bol de thé et finis par retrouver assez de vaillance pour décoller une petite heure plus tard.

La plage de Bussaglia en regardant vers Porto
Sous le ciel gris, la plage de Bussaglia en regardant vers Porto

Quelques photos de mon bivouac qui, par un autre temps eut été des plus agréables, et je remonte jusqu'à la D81 pour poursuivre en corniche le tour de la baie de Porto vers le nord-ouest. Superbe panorama bien sûr mais la lumière manque pour accentuer les couleurs des rochers rouges contrastant avec le vert sombre du maquis et les eaux bleues du golfe. Sur-la-D81-Partinello
La baie de Partinello depuis la D81

Je ne descendrai pas sur la deuxième plage, celle de Caspio, me réservant plutôt celle de Gradelle, porteuse de tant de souvenirs qu'embellit encore l'éloignement : j'avais quinze ans lorsque durant ces trois semaines de camp scout sur la plage alors totalement déserte, sans aucun aménagement, je découvrais la Corse et les plaisirs solaires de la Méditerranée…

Osani : Jean-Paul fait le plein d'eau sur la
                  fontaine du village
Osani : Jean-Paul fait le plein d'eau sur la fontaine du village

Je quitte donc la D81 pour gagner le village d'Osani où nous montions remplir à la fontaine nos jerrycans d'eau tous les deux jours avec notre âne, 10 km aller/retour sur le sentier à travers le maquis…

Je renoue avec l'expérience en faisant l'appoint de ma citerne, 10 litres à la fois, et en évoquant avec un vieux (de mon âge…) le pays à cette époque. Il me dit se souvenir de ces scouts du continent venus séjourner dans son patelin… et me montre le départ du sentier derrière l'église. Il semble qu'il n'existe plus guère, et que ce soit par la petite route goudronnée que l'on descend maintenant à la plage de Gradelle.
Une fois mon plein complété et mon matériel soigneusement rangé je m'y engage tranquillement, car elle est étroite, sinueuse et assez pentue. Aussi 10 minutes plus tard je passe l'entrée d'un camping et arrive sur le terre-plein remblayé en arrière des petits galets constituant la plage. Route descendnat à la Plage de Gradelle
Route descendant à la plage de Gradelle
Plage-de-Gradelle
Plage de Gradelle, côté gauche vers Porto
Courbe régulière entre les deux caps de rochers rouges, appontement à une centaine de mètres qui nous servait de plongeoir et de départ pour nos compétitions de nage, ruine du bâtiment de la mine qui veillait à l'embarquement du charbon extrait un peu plus haut… je retrouve vite mes marques de ce côté.

Plage-de-Gradelle
Plage de Gradelle, côté droit vers la mer

Plage-de-Gradelle depuis le cap à l'est
Plage de Gradelle depuis le cap à l'est
En revanche la petite plaine alluvionnaire créée par le débouché du torrent, grand espace plan et herbu où étaient dispersées nos tentes, a été planté de différents arbres, le ruisseau détourné et des clôtures délimitent le terrain du restaurant qui occupe plus de la moitié du site… Autant je peux jouir de sa tranquillité aujourd'hui, autant l'été le coin doit être animé ! Je parcours la plage, grimpe par un semblant de sentier sur le cap à l'est pour élargir l'angle des quelques photos que je tiens à faire des lieux.

Plage-de-Gradelle-ouverture-du-Golfe-sur-la-mer
Plage de Gradelle : ouverture du Golfe sur la mer

Puis je remonte au village d'Osani et à la route D81 qui se dirige maintenant vers le nord. Osani-depuis-la-D81
Osani au dessous de la D81

Elle se poursuit en corniche avec des vues exceptionnelles sur le Golfe de Porto et surtout du côté de la Réserve naturelle de Scandola (temps trop froid et randonnée trop longue pour la faire seul). Puis c'est le tour du Golfe de Girolata, tout aussi spectaculaire; le ciel commence à s'éclaircir, mais les trouées de ciel bleu sont vraiment trop rares.

Golfe-de-Girolata-depuis-le-Col-de-la-Croix-Bocca-Croce
Golfe de Girolata depuis le Col de la Croix (Bocca Croce)

Vue vers le golfe de Girolata depuis le Col de
                  Palmarella
Vue vers le golfe de Girolata depuis le Col de Palmarella
J'arrive enfin au Col de La Croix où un belvédère bien documenté donne un dernier aperçu du pays au sud, avant qu'une courte et raide montée vers le nord à travers le maquis m'amène au Col de Palmarella.
Changement de décor, on entre en Balagne, une régions encore plus sauvage limitée à l'est par une chaine de montagne aux sommets enneigés. Je fais ma pause déjeuner dans le creux d'une épingle à cheveux devant le superbe panorama, au moment où disparaissent enfin les nuages.

J'aurai donc la visibilité la plus étendue et les couleurs les plus avivées pour attaquer la descente dans la large vallée fameuse autrefois pour être l'hivernage des grands troupeaux de bovins et d'ovins qui peuplaient cette région éminemment rurale.
La-Balagne-au-nord-depuis-le-Col-de-Palmarella
La Balagne au nord depuis le Col de Palmarella

La
            Grande Barrière limitant la Balagne à l'est
La Grande Barrière aux cimes enneigées limitant la Balagne à l'est

Galeria-la-tour-en-ruines-de-Riciniccia
Galeria : la tour en ruines de Riciniccia sur le promontoire rocheux
Je me rends ainsi jusqu'au Fango, le petit fleuve qui irrigue le fond de la vallée. J'oblique vers la mer pour aller voir la bourg de Galeria.

Rien d'extraordinaire, au delà de l'immense plage de sable de Riciniccia limitant le «delta» miniature de la rivière, sous l'antique protection d'une tour génoise du XVIe aux trois-quart ruinée par une explosion au XVIIIe…

Galeria-plage-de-Riciniccia
Galeria : la très longue plage de Riciniccia depuis la base de la tour en ruines

Débouché du Fango et-la Grande Barriere montagneuse
En arrière de la plage, le débouché du Fango et la Grande Barrière montagneuse

Quant au coeur du village de Galeria, plutôt dispersé, la petite église, modeste, est bien entendu fermée et la communa (mairie), en pierres taillées et bien proportionnée, ne vaudrait pas le détour.

Vallée du Fango : Ponte-Vecchiu aval
Vallée du Fango : Ponte-Vecchiu côté aval
Je choisis donc pour finir ma journée de remonter la vallée du Fango sur une trentaine de kilomètres jusqu'au pied de la haute chaîne de montagnes enneigées où il prend sa source et qui en marque le terme. Route partiellement bonne, partiellement bosselée (au point de me faire craindre une autre avarie de la suspension…).

Elle me fait découvrir le Ponte-Vecchiu, un joli pont ancien enjambant le cours de la rivière encombré de blocs de granit rose.

Vallee-du-Fango-Ponte-Vecchiu
Vallée du Fango : Ponte-Vecchiu côté amont

Vallee-du-Fango
Vallée du Fango

Vallée du Fango
Vallée du Fango

Puis la route commence à remonter la vallée en reliant quelques villages qui accusent de plus en plus leur caractère montagnard : Manso, Bardiana et enfin Montestremu, déjà sur les basse pente de la montagne qui forme une muraille abrupte et barre complètement le fond de la vallée. Haute
                  Vallée du Fango : village accroché
Haute Vallée du Fango : village accroché

Demi-tour lorsque le soleil descendant laisse la rivière et ses abords dans l'ombre tandis que les hauteurs blanchies par la neige se parent de rose orangé, et même route cahotante en sens inverse jusqu'à la D81 en bord de mer.

Les-montagnes-barant-la-vallee-du-Fango-rosies-par-le-soleil-couchant
Les-montagnes barrant la vallée du Fango rosies par le soleil couchant

Le soir tombe déjà car j'ai passé un bon moment au téléphone avec Mathieu pas encore décidé quant à ce qu'il va faire en février, et avec Monique qui serait prête à traverser l'Atlantique pour aller… au Maroc ! Mais la frontière est fermée par la pandémie…

Reste qu'il me faut trouver un coin pour bivouaquer au calme. Ayant décidé de suivre la petite route côtière apparemment plus jolie, je m'y engage (D81B) mais suis très ralenti par les irrégularités de la chaussée qui me font à nouveau craindre un bris. Je ne me rendrai donc pas jusqu'à Calvi (seulement 33 km) mais me poserai au Bocca Bassa, un petit col sur la Punta Ciuttone séparant le Golfe de Galeria de la Baie de Crovani. Coucher de soleil peu impressionnant à travers les nuages revenus, je me cale tant bien que mal à l'horizontale près d'un réservoir destiné au pompiers. L'obscurité tombe bientôt complètement, je passe aux routines du soir, une seule voiture passe jusqu'à 20:00… nuit tranquille à l'horizon !

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Golfe de Galeria et plage de Riciniccia au crépuscule depuis la D81b


2022-01 Corse-5 : de CALVI à St-FLORENT

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