ESPAGNE

du 24 février au 17 mars 2020

(2 603 km)

Drapeau espagnol


Jean-Paul et Monique MOUREZ à bord de l'Exsis


4. de MADRID à MONTRÉAL


39 864    Dimanche 8 mars 2020 : MADRID (18 km)
Madrid-balade-au-parc-du-Retiro
Température beaucoup plus douce ce matin lorsque nous émergeons en fin de matinée… mais ciel encore légèrement couvert. Nous avons à peu près récupéré les fatigues d'hier et programmons plus modestement pour aujourd'hui la découverte du Palacio de Cristal, dans les Jardines del Buen Retiro.

Nous quittons donc notre coin de parc sous le grand soleil à la quête d'une place de stationnement sur la Calle de Antonio Maura qui nous a si bien réussi à deux reprises. Mais cette fois-ci, vu le beau temps et le congé du dimanche, toutes les places sont occupées par des Madrilènes venus se délasser dans le plus grand et le plus beau parc de la capitale. Nous tournons un peu autour des grilles du parc et finissons par apercevoir une voiture stationnée clignotant pour embarquer sur l'avenue Mendez Peloya. Je me place juste en arrière, doutant de disposer de l'espace nécessaire, mais réussis à me caser exactement dans le petit créneau.
Une grande porte en fer forgé (Puerta de O'Donnell) sur l'angle des Calle O'Donnell et de Mendez Peloya donne accès au jardin dont nous enfilons les allées sablées.

Pas beaucoup d'herbe dans les vastes carrés délimités par celles-ci, mais des grands arbre évidement encore défeuillés pour la plupart, dont plusieurs d'essence assez rare pour qu'un petit panneau en détaille nom et provenance.
Madrid-balade-au-parc-du-Retiro-Puerta-de-O'Donnell
Madrid : balade au parc du Retiro - Puerta de O'Donnell

Parc du Retiro : Fuente de los Galapagos
Parc du Retiro : Fuente de los Galapagos
Salamandre de la Fuente de Los Galapagos
Iguane de la Fuente de Los Galapagos

Des petites constructions («fabriques») ici et là ponctuent l'espace par ailleurs très vaste.

Nous nous dirigeons vers le grand bassin central sur lequel quelques uns des nombreux promeneurs font un tour en barque, tandis que des bateleurs sur la grande allée centrale tentent de retenir les badauds (acrobate, conteur, jongleur, etc.).

Parc du Retiro : Maisonnette-du Pêcheur
Parc du Retiro : Maisonnette du Pêcheur
Piquenique dimanche à la campagne...
Piquenique dimanche - presque - à la campagne...
Obliquant plein sud nous arrivons enfin au Palacio de Cristal, notre but. Nous devrons nous contenter d'admirer son aérienne architecture extérieure, puisqu'il totalement vide et fermé, en attente d'une prochaine exposition… Palacio-de-Cristal
Au bout de l'allée du Retiro, le Palacio de Cristal

Palacio-de-Cristal
Intérieur du Palacio de Cristal à travers la porte close
parc du Retiro Palacio de Cristal
Parc du Retiro : Palacio de Cristal

Suite de notre promenade au gré des allées, entourés de familles venues faire prendre l'air à leurs enfants ou au chien…

Un-jeune-spectateur-attentif-au-jongleur
Un jeune spectateur attentif au jongleur
balade-au-parc-du-Retiro-jongleur
Au Retiro

Au Retiro, le lac devant le monument d'Alphonse XII
Dans le Parc du Retiro, promenade autour du lac devant le monument d'Alphonse XII

De retour à l'Exsis après ce bon bol d'air nous décidons de retourner passer la nuit près du Lago de la Puerta del Angel dont nous connaissons la tranquillité. Route facile et rapide par les grands boulevards qui contournent le centre ville ancien. Quinze minutes plus tard nous nous installons à la même place déjà occupée dimanche dernier, il y a maintenant une semaine.


39 882 Lundi 9 mars 2020 : MADRID  (0 km)
bivouac au soleil 8 Paseo de la Puerta del Angel
Bivouac au soleil au 8 Paseo de la Puerta del Angel
Très beau temps aujourd'hui qui culminera par un très agréable 18° sous un gai soleil. Je suis affligé d'une grosse crise allergique qui me fait moucher et et me pique les yeux, si bien qu'après prise de médicaments qui atténuent les symptômes mais m'assomment un peu je n'aurai guère le goût de bouger. Je resterai donc dans l'Exsis, porte et fenêtre ouvertes, à bricoler sur mon McBook, tandis que Monique fait divers téléphones et apure ses comptes de son côté…


39 882 Mardi 10 mars 2020 : de MADRID à AVILA (117 km)
Temps superbe encore aujourd'hui, qui me fait lever un peu après 9:00, une fois n'est pas coutume ! J'ai à peine le temps de me préparer que Monique me rejoint, et à 10:15 nous levons le camp pour tenter de faire le plein d'eau fraiche sur l'une des fontaines entourant le Lago. Sur le robinet à pression et sans filetage la tâche est si pénible que je ne compléterai pas, il faudra bricoler un système pour maintenir la goulotte voleuse en place sans forcer ni s'éclabousser !

Nous nous rapprochons ensuite du centre ville ancien que nous voulons découvrir aujourd'hui. Stationnant juste avant le grand viaduc qui enjambe l'Avenue Segovia, pour respecter une réglementation des plus explicites, nous commençons par grimper jusqu'aux Jardines de las Vistillas d'où l'on a une belle vue sur l'abside de la basilique néo-romane.
Abside de la basilique néo-romane depuis les
                  jardines de las Vistillas
Abside de la basilique  néo-romane
depuis les Jardines de las Vistillas


Cathédrale bsilique de Madrid
Cathédrale basilique de Madrid

Vieux Madrid, Calle Mayor : le Centre culturel
                  italien et la Capitania general
Vieux Madrid, Calle Mayor : le Centre culturel italien et la Capitania general
Puis nous suivons à peu près l'itinéraire proposé par le Guide Vert qui, suivant la Calle Mayor, nous fera découvrir le grand hôtel abritant la Capitania General et l'Institut Italien de Cultura, puis la Pl. de la Villa, encadrée par l'Hôtel de ville  (1617) et la Torre de los Lujanes. François 1er y fut enfermé après sa défaite contre Charles Quint à Pavie.  Suit la Casa de Cisneros.

Vieux Madrid : Torre de los Lujanes et Casa de
            Cisneros
Vieux Madrid : Torre de los Lujanes et Casa de Cisneros
Mercado-de-San-Miguel
Mercado de San Miguel
Puis c'est la belle structure métallique du Mercado San Miguel qui nous attire et dont nous faisons le tour de ses étals appétissants.  Il a été en effet entièrement colonisé par des traiteurs offrant toutes sortes de tapas et de pâtisseries (nettement moins impressionnantes) aux touristes et autres amateurs qui se pressent dans ses allées.

Mercado-de-San-Miguel
Dans le Mercado de San Miguel

Mercado-de-San-Miguel-tapas
Mercado de San Miguel : tapas au maquereau et au thon

Mercado-de-San-Miguel-tapas
Mercado de San Migue : Morue Pil Pil  -  Anchois aux poivrons  -  Filets de maquereau...

Descendant ensuite la pittoresque Cava de San Miguel avec ses hautes façades aux soubassements de pierre et ses terrasse fleuries, on passe sous une grande arche donnant accès à la fameuse Plaza Mayor construite par Philippe III en 1619, centre du Madrid des rois et empereurs Autrichiens. Vieux Madrid : Cava de San Miguel
Vieux Madrid : Cava de San Miguel
Arrivée sur la Plaza Mayor
Arrivée sur la Plaza Mayor
Plaza Mayor et Casa de la Panaderia
Plaza Mayor et Casa de la Panaderia entre ses deux tours

Grandiose mais ses façades rouge sombre identiques nous semblent manquer de finesse par rappot à une Place des Vosges parisienne de même époque. Seule la Casa de la Panaderia avec ses deux tours et sa façade décorée de fresques émerge de l'ensemble, en face d'une belle statue équestre de Felipe III (par Jean de Bologne et Pietro Tacca).

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Section centrale de la Casa de la Panaderia
Fresques sur les galeries de la Casa de la
                  Panaderia
Fresques sur les galeries de la Casa de la Panaderia

Plaza-Mayor : statue du roi Felipe III
Plaza-Mayor : statue du roi Felipe III

Plaza Mayor de Madrid et ses arcases
Plaza Mayor de Madrid et ses arcades

Plaza de la Provincia et Palacio des Santa Cruz
Plaza de la Provincia et Palacio de Santa Cruz
Beaucoup de restaurants et surtout de boutiques de souvenirs sous ses arcades comme d'ailleurs dans les rues voisines. On y accède en empruntant le grand arc au sud-est reliant la Plaza Mayor à la Plaza de la Provincia, limitée par le Palacio de Sta Cruz (XVIIe).
Un petit détour nous mène jusqu'au Tetro Calderon, sur la Calle de Atocha dont l'architecture exubérante fin de siècle (1917) ne peut laisser indifférent.
Teatro Calderon (1917) sur Calle de Atocha
Teatro Calderon (1917) sur Calle de Atocha

Finalement nous nous retrouvons sur une longue rue descendante très commerçante, la Calle de Carretas, qui débouche sur l'espace irrégulier de la Plaza de la Puerta del Sol, une longue place semi-circulaire architecturée au début XIXe.

Calle-de-Carretas
Calle de Carretas

Puerta-del-Sol
Plaza de Puerta del Sol

Beau demi-cercle réguliers de grands immeubles identiques dus à Joseph Bonaparte, tandis qu'une autre statue équestre, de Charles III celle-là, domine le centre de la place; l'ensemble, très animé et bruyant, ne nous emballe guère, comme si ce vaste espace urbain manquait d'un coeur, d'une âme.

Plaza de Puerta del Sol
Plaza de Puerta del Sol
Plaza de Puerta del Sol : statue de Charles III
Plaza de Puerta del Sol : statue de Charles III

La Calle Mayor nous ramène vers le centre ancien et la Plaza Mayor, bordées de grands immeubles à la stature imposante tels qu'on aimait à en construire en Espagne au tournant du XXe siècle.

Immeubles en enfilade sur Calle-Mayor, depuis la
                  Plaza Puerta del Sol
Depuis la Plaza Puerta del Sol, immeubles en enfilade
 sur Calle Mayor

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Madrid : Casa Palazuelo (1919) au 4, Calle-Mayor
Long retour ensuite vers notre base en empruntant un lacis de petites rues piétonnes qui ne manquent pas de charme jusqu'à la Plaza Mayor dont nous traversons à nouveau l'angle sud-est pour enfiler la rua de Toledo. Madrid-Calle-de-la-Sal, en arrivant sur la Plaza
                  Mayor
Madrid : Calle de la Sal, en arrivant sur la Plaza Mayor
Basilica de San Miguel, Calle de-San Justo
Basilica de San Miguel, Calle de San Justo
Un petit détour nous amène vers l'église pontificale San Miguel (Bonavia 1739) de style baroque italien du XVIIIe, dont la façade convexe est garnie de statues, tandis qu'au dessus de la porte un bas relief représente les Saints Juste et Pasteur. Nous ne pourrons en admirer la grande coupole et les décorations de stuc puisqu'elle est fermée…

Fatigués par cette longue marche nous prenons ensuite au plus court par les ruelles pour rejoindre la Calle de Segovia puis le Paseo de la Virgen où nous sommes stationnés. Quelques minutes de repos, nous en avions besoin ! Puis un repas complet nous fait récupérer assez d'énergie pour envisager la suite des opérations.

Cette virée dans le cœur de la vieille ville n'a pas suscité l'enthousiasme qui justifierait de prolonger ici notre séjour, et nous avons davantage apprécié les petites villes toutes aussi riches en trésors architecturaux et autres, et dont l'ambiance plus calme et l'étendue plus restreinte nous semblent moins fatigantes. Nous renoncerons donc à une dernière journée madrilène consacrée au Musée de la Reine Sofia, et nous dirigerons plutôt au nord vers Avila puisque la météo y annonce au moins 2 jours de soleil et de chaleur. Le GPS est vite programmé pour quelques 120 km rapides en grande partie sur l'autovia jusqu'au Lidl d'Avila où nous voulons renouveler nos provisions.

Cela fait, dans le soir qui tombe (il est passé 19:00) nous rejoignons les grand stationnement sous les remparts près du Centre de congrès. Nous y passerons la nuit, près de quelques autres camping-cars et des chapiteaux d'un grand cirque voisin qui, heureusement pour nous, ne donnera pas de spectacle ce soir.


39 999 Mercredi 11 mars 2020 : d'AVILA à MEDINA DEL CAMPO (85 km)

Excellente nuit et grand soleil au réveil. Le ciel est bleu et la température ne tarde pas à s'élever dans l'habitacle, au point de devoir ouvrir plusieurs fenêtres. Levé vers 8:45 je commence par rédiger le carnet de bord d'hier, tandis que Monique prolonge sa nuit.

Après déjeuner elle se met à faire quelques réclamations auprès de la BNP et de notre courtier lyonnais qui ont laissé trainer des transferts de fonds demandés depuis longue date.  Finalement après 2-3 heures de tataouinage, il appert qu'un «incident» s'est produit sans que nous en ayons été aucunement informé et que la procédure ait échoué…!

Avec tout cela le temps a passé, nous avons très chaud dans l'Exsis stationné en plein soleil, et n'avons toujours pas fait connaissance avec Avila, en dehors de ses fameux remparts vus de loin.
Avila-bivouac-derriere-le-Centre-des-Congres
Avila : bivouac sous les remparts d'Avila, derrière le Centre des Congrès

Avila :
            les remparts du côté nord de la ville
Avila : les remparts du côté nord de la ville

Vers 15:30 nous laissons là nos affaires en train et partons à la découverte de la petite ville enceinte de ses murs en allant stationner sous la Puerta de la Santa (Teresa), juste devant l'église et le couvent des Carmélites qu'elle réforma. Nous gagnons péniblement le seuil en escaladant le talus, puis commençons le tour proposé par le G.V.

Avila : Puerta de San Isidro o de la Malaventura
Avila : Puerta de San Isidro o de la Malaventura
Remparts d'Avila près de la Puerta San Isidoro
Remparts d'Avila près de la Puerta San Isidoro

L'église mal éclairée ne laisse guère deviner son esthétique baroque très mesurée, et la visite du couvent (toute à la gloire de la sainte mystique et agrémentée de ses reliques…) ne nous tente guère.

Avila : facade de l'Iglesia de la Santa Teresa de
                  Jesús
Avila : facade de l'Iglesia de la Santa Teresa de Jesús
Avila nef de l'Iglesia de la Santa Teresa de
                  Jesús
Avila : nef de l'Iglesia de la Santa Teresa de Jesús

Avila-Santa-Teresa
Avila : Monique et la sainte
Avila : Monique et la Sainte
Nous préférons errer au détour des petites rues, à la recherche de la cathédrale favorablement documentée sur le Guide Vert. Une rue d'Avila

Avila tour des Guzmanes sur la plaza Corral de las
            Campanas
Avila : tour des Guzmanes sur la plaza Corral de las Campanas

Porte du 4, Calle Sancho Dàvila
Porte du 4, Calle Sancho Dàvila
Diputación Provincial Secretaria de Presidencia
Diputación Provincial, Secretaria de Presidencia au 4, Calle Sancho Dàvila
Avila : Hôtel de ville place del Mercado Chico
Avila : Hôtel de ville place del Mercado Chico
Avila : l'Hôtel de ville place del Mercado
                  Chico
Calle Comuneros de Castilla, le marché et la cathédrale

Je fais bien le tour extérieur de la cathédrale, intéressant, mais me fais refouler au guichet de la visite intérieure : il est 17:35, et les visites s'achèvent à 18:00 ! Idem pour la petite balade sur les remparts, entre deux tours.

Avila : façade de la cathédrale
Avila : façade de la cathédrale
Avila : façade de la cathédrale

Lions du parvis de la cathédrale d'Avila
Lions du parvis de la cathédrale d'Avila

Portail latéral nord de la cathédrale d'Avila
Portail latéral nord de la cathédrale d'Avila
Tympan du portail latéral nord de la cathédrale
                  d'Avila
Tympan du portail latéral nord de la cathédrale d'Avila

Un peu découragés nous achevons donc là notre visite «touristique» d'Avila et regagnons péniblement la Puerta qui nous a donné accès à la vieille ville. Nous sommes épuisés, probablement affectés par la brusque chaleur après tous ces jours de grande fraîcheur. En empruntant le labyrinthe des ruelles emmêlés nous découvrons encore une jolie vue sur la basilica San Vicente et les restes du portail de l'Hôpital Santa Scholastica.
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San Vicente
Portail de l'Hopital Santa Scholastica
Portail de l'Hôpital Santa Scholastica
Avila :
                  stationnement Paseo Rastro au pied des remparts
Avila : stationnement Paseo Rastro au pied des remparts
Descente ensuite à petits pas jusqu'à l'Exsis bien calé contre le trottoir sur le stationnement très pentu du Paseo Rastro où nous nous écrasons pour quelques minutes de repos.

Après... j'en ai un peu soupé de cette espace central de la Castille, où l'essentiel des attractions nous semble de nature religieuse et où l'héroïsme, le machisme et la vanité espagnols (etc.) nous semblent portés à leur paroxysme. Tout cela commence à me taper subtilement sur le système… Retourner à Madrid pour l'unique visite du Musée de la reine Sofia ne me tente pas, et je préfère remonter à petites étapes vers la France en visitant les quelques point d'intérêt superlatifs que nous ne connaissons pas encore. La décision est donc bientôt prise. Aussi après quelques analyses de trajets sur le GPS et sur Google Maps, prenons-nous la route vers le nord.

En quittant la vieille ville enclose dans ses murs, petit détour vers le Mirador Avila où, dans le cérépuscule, se développe un point de vue exceptionnel sur la ville ancienne contenue dans ses remparts.

Avila-au-crepuscule-depuis-le-Mirador-Avila
Avila au crépuscule depuis le Belvédère Ouest


Avila au
            crépuscule
Zoom sur les remparts d'Avila au crépuscule depuis le belvédère Ouest

Le soir tombe, le ciel flamboie à l'ouest puis s'éteint progressivement dans une grande lueur pourpre tandis que nous progressons sur la 4 voies puis sur la N401 en direction de Valladolid. Fatigué, je décide d'arrêter en traversant le gros bourg de Medina del Campo. Recherche d'un lotissement en bord de parc assez loin de la grande route pour nous assurer le calme. Souper, quelques lignes d'écriture et coucher tôt (avant 22:00) pour un départ « tôt » demain matin.


40 084    Jeudi 12 mars 2020 : de MEDINA DEL CAMPO à SAN SEBASTIAN (405 km)
Nuit reposante, malgré le passage de quelques rames sur la ligne de chemin de fer inaperçue dans l'obscurité hier soir. Lever à 8:30 sous un ciel nuageux qui laisse l'atmosphère fraiche dans l'habitacle au matin. Après douche et petit déjeuner, nous décollons vers 10:30 en direction du nord, après être aller jeter un coup d’œil - de loin, là où il est à son meilleur - sur le fier château-fort qui domine la petite ville du haut de sa butte. Sur la route du retour, bivouac à Medina del
                  Campo
Sur la route du retour, bivouac à Medina del Campo

Château de Medina el Campo
Château de Medina el Campo

Nous parcourons ensuite à vive allure quelques 200 km avant de nous arrêter pour manger, faire le plein d'eau et de carburant. Écoutant alors la radio, nous apprenons le développment de l'épidémémie de Covid-19 qui prend une ampleur et une gravité  inattendue en Espagne et en France. Nous accélérerons notre retour en reprenant l'autoroute qui, après Valladolid, nous fait passer Burgos puis continuer à filer vers le nord-est. Le ciel jusqu'ici à peine voilé se charge de plus en plus, nous essuierons même quelques gouttes de pluie en fin de journée, après être descendus du plateau central et avoir abordé les reliefs du Pays basque et la Navarre.

Pesaia au fond de son fjord
Pesaia au fond de son fjord
Nous finissons par arriver à San Sebastian. J'y ai repéré le chantier naval Albaola où l'on construit avec beaucoup de fidélité une réplique du San Juan, le baleinier basque coulé à Red Bay (Labrador) en 1565. J'avais visité le site du naufrage lors de ma virée sur la Labrador Highway il y a deux ans et entends bien profiter de mon passage dans les environs pour aller contempler sa réplique en cours de reconstruction. Le GPS nous mène directement et sans encombre par le réseau très serré d'autoroutes au petit port de Pasaia, au flanc d'un fjord à quelques kilomètres de San Sebastian.

Pesaia-port-historique
Pesaia, port historique

Pesaia-reconstruction-du-San-Juan
Pesaia : reconstruction du San Juan dans le chantier Albaola

Longue visite du chantier, en commençant par les salles du sous-sol où je découvre une exposition fort bien faite sur le site de Red Bay, la campagne de recherches archéologiques entreprises par Parcs Canada, la chasse à la baleine et la navigation au XVIe siècle et dans l'Atlantique, les techniques de construction navale, l'exploitation du bois de chêne, etc.

Pesaia : découverte du
          baleinier basque
Pesaia : les baleiniers basques à Terre-Neuve - Canada

Pesaia : pieces de bois en forme choisie pour
                lacharpente dans les chênes de l'arrière pays
Pesaia : pièces de bois en forme choisies pour la charpente navale
dans les chênes de l'arrière pays


Dessin des-fouilles sous-marines de Red Bay
Dessin montrant les fouilles sous-marines de Red Bay
Silhouette du San Juan
Silhouette du San Juan

Maquette des parties retrouvées de la coque du San
            Juan
Maquette des parties retrouvées de la coque du San Juan

Pesaia : maquette du San Juan
Pesaia : maquette du San Juan

Maquette du San Juan : château et tableau
                  arriere, baleinièe
Maquette du San Juan : château et tableau arriere, baleinière (retrouvée écrasée sous l'épave)
Pesaia : la baleinière armée et son harponneur
Pesaia : la baleinière armée et son harponneur
Chaque année, à la fin de l'hiver, il était nécessaire d’approvisionner les navires qui s'apprêtaient à partir pour la pêche au cabillaud et à la baleine dans les eaux de Terre-Neuve. Nourriture et boisson destinés à des milliers d'hommes pour environ neuf mois devaient être rassemblés dans les ports basques. Tout le pays participait à ce grand effort, car les quantités étaient énormes. Les bœufs, les muletiers, les bateliers et les marinières allaient et venaient, se précipitant pour approvisionner la flotte à temps.

La plupart des vivres fournis étaient soit séchée ou salée. L'aliment de base des marins étaient le biscuit et le cidre : le biscuit était le pain de la mer et pourrait être conservé pendant de nombreux mois sans devenir moisi. Ils avaient aussi l'habitude de prendre beaucoup de pois secs et des fèves, ainsi que de l'huile d'olive, de l'ail, de la moutarde et du lard.

En outre, chaque marin emportait ses propres friandises, telles que fromage, jambon, saucisse, amandes ou raisins secs au miel.
Pesaia : chargement du navire
Pesaia : chargement du navire

Puis j'accède au grand hall extérieur où la coque du navire est presque terminée, lancement prévu à l'horizon 2022. Derrière le rideau d'échafaudages, on devine assez bien ses formes rebondies, bien dignes d'un navire marchand qui traversait l'Atlantique nord au printemps pour faire le plein d'huile de baleine et en rapporter
au Pays Basque une pleine cargaison à l'automne.

Proue du San Juan en construction
Proue du San Juan en construction
Poupe du San Juan en construction
Poupe du San Juan en construction

Les fortes membrures du San Juan près de l'étrave
Les fortes membrures du San Juan près de l'étrave

Je resterai jusqu'à la fermeture à 18:00, terminant par un  court  échange intéressant avec l'hôtesse qui parle bien français et qui m'apporte quelques précisions jusque là ignorées (dont l'origine de quelques mots québécois comme orignal, venant directement du Basque orein, cerf). Pesaia : en quittant le chantier d'Albaola
Pesaia : en quittant le chantier patrimonial d'Albaola

En sortant nous gagnons le centre bondé de San Sebastian, où nous tentons de rejoindre le magasin Cortes Ingles pour acheter quelques cochonnailles typiques demandées par Hubert… Circulation très dense, stationnement absolument impossible, nous renonçons; puis Monique me guide - avec difficulté car elle ne reconnait pas les rues considérablement changées - jusqu'au Tennis Club, au pied du Monte Igueldo pour trouver un espace libre où stationner pour la nuit, tout au bout de l'impasse. La circulation y sera bien sûr très réduite, mais le bruit des vagues et du vent, très intense vu la marée haute qui déferle sur les rochers, risque de rendre le sommeil difficile…
San Sebastian : bivouac nocturne devant la Concha
San Sebastian : bivouac nocturne devant la Concha


40 489    Vendredi 13 mars 2020 : de SAN SEBASTIAN à NIORT (478 km)

San Sebastian: notre bivouac au matin
San Sebastian:  notre bivouac au matin
De mon côté je dors bien, mais Monique se plaint de s'être réveillée plusieurs fois, inquiétée par notre départ qu'elle désire avancer. Elle veut  éviter que nous restions bloqués par l'épidémie de coronavirus qui s'étend en France et risque d'entraîner la plus grande confusion.

Au lever, vers 8:30 elle assiège au téléphone la Transat et notre agence de voyage Flighthub, sans parvenir à rejoindre personne… et finit par envoyer des messages par mail.

Nous décollons peu après 10:15 (avant de devoir alimenter le grippe-sous) pour emprunter la petite route panoramique (GI3440) recommandée par Hubert et qui mène à Hendaye. Superbes paysages depuis la route de crête qui grimpe à travers la forêt, dans un décor curieusement désert après la cohue et le peuplement dene de la région de San Sebastian.
Monte Jaizkibel vue vers San Sebastian
Depuis le Monte Jaizkibel, vue vers le sud : San Sebastian

Belvedere du Monte Jaizkibel vers Irun et l'estuaire de
            la Bidasoa
Belvédère du Monte Jaizkibel, vers le nord : Irun et l'estuaire de la Bidasoa

Pêcheurs dans le Golfe du Lion depuis le Monte
            Jaizkibel
Pêcheurs dans le Golfe du Lion depuis le Monte Jaizkibel

Depuis la table d'orientation au col de Jazkibel, à 445 m au dessus de la mer, on aperçoit, toute petite, une flottille de bateaux de pêche qui tournent dans le golfe. Descente à pic ensuite sur Hendaye, traversée par de longs détours pour rejoindre l'autoroute, après un plein de gasoil in extremis à 1,19 €/l. Nous filons sur l'autoroute interrompue de temps à autres par des « gare de péage » où il faut payer son écot (2,70€, 3,60€, 5,80€, 5,70€ et 5,70 € jusqu'à Bordeaux = 23,50 €) pour profiter d'un voyage rapide, sécuritaire et sans avoir à craindre continuellement la surprises de radar…

Bordeaux est passé vers 17:00, lorsque Monique a enfin en ligne l'agent de FlightHub de Toronto pour avancer notre départ vers Montréal dès la semaine prochaine (après être restée en attente sur le téléphone pendant plus de 2 heures !). Nouvelle attente en ligne pour procéder à l'émission du nouveau billet, après vérification de son dossier, sans aboutir. Et il reste le mien… Gare à la note de téléphone, les numéros 1-800 canadiens étant payants sur nos portables français !

Peu après Bordeaux nous bifurquons sur la N10, une belle 2 x 2 voies qui nous fait traverser le pays de Cognac, très vallonné, jusqu'à passer en soirée Angoulême, On continue vers le nord jusqu'à l'embranchement de la D148 au niveau de Civray  puis sur la D948 qui nous mène jusqu'à Niort. Long appel de Mathieu qui nous donne enfin de ses nouvelles. Je fais le plein de gasoil sur la station du Leclerc, et nous nous installons juste à côté, sur le grand parking, pour passer la nuit.

Entre temps, quelques minutes de discussion plutôt houleuse sur la nécessité de rentrer au plus vite à Montréal, ce à quoi nous entraînentles démarches poursuivies avec énergie par Monique ce dernier jour, mais non abouties. Je tergiverse, craignant un enfermement dans notre intérieur («quarantaine» d'une quinzaine de jours) durant cette fin d'hiver, et ma préférence pour notre vie libre et sans trop de contraintes dans l'Exsis en France. Monique de son côté met de l'avant le risque de rester bloqués ici-même par une interdiction de rentrer au pays, la fermeture des aéroports, l'absence d'avions… et la nécessité de s'éloigner du foyer d'infection européen.


40 967 Samedi 14 mars 2020 : de NIORT à CAEN (457 km)
Bonne nuit sur le parking, qui se remplit progressivement après 9:00, à l'ouverture des boutiques. Lente mise en route de Monique qui, soucieuse, a mal dormi; nous décollons à 10:30 pour gagner directement Caen, puisque nous avons décidé de limiter au maximum nos contacts vu l'épidémie en cours. Nous rallions donc Bressuire par une lente petite départementale, puis enfilons la N149 à partir de là pour rejoindre Cholet et enfin Nantes où nous rattrapons l'Autoroute des Estuaires.
Bivouac sur le parking du Leclerc de Niort
Bivouac sur le parking du Leclerc de Niort
Pause déjeuner sur l'aire du Bout-de-Bois
Pause déjeuner au bord du canal sur l'aire du Bout-de-Bois
Il reste un petit 400 km à parcourir pour retrouver notre base caennaise. Peu après avoir quitté la grande ville, j'arrête sur l'aire du Bout-de-Bois, au bord du canal de Nantes à Brest. Nous y faisons la pause déjeuner, avant de reprendre le volant non stop jusqu'à notre garage de Mondeville dont nous levons la porte à 17:30. Chez Leclerc, route de Falaise, plein de GPL dont Monique trouve la pression basse, il restait pourtant un peu plus de 6 litres…

Je relaxe un moment après cette longue route presque d'une traite, puis nous prenons les nouvelles sur le net ; Monique, désespérant d'arriver un arrangement avec Air Transat qui ne donne pas signe de vie, décide de se mettre elle-même à la recherche d'un nouveau billet le plus tôt possible. Denis, contacté nous propose de nous emmener à Paris mardi prochain 17 mars, où il doit aller chercher Thomas qui se refuse à prendre le train. Nous sautons donc sur l'occasion et, après quelques recherches, réservons 2 aller-retour Paris-Montréal-Paris sur Air Canada, formule moins coûteuse (692,74 €) qu'un aller simple (entre 2000 et 3000 €). Puis nous allons dormir devant le gymnase - fermé - de Grentheville.


41 424 Dimanche 15 mars 2020 : GRENTHEVILLE (43 km)
Après une bonne nuit nous ne bougerons guère aujourd'hui, sinon pour retourner au garage de Mondeville avancer les bagages et faire un peu de lessive, avant de traverser la ville pour aller saluer Gilles et Dominique, puis aller refaire le plein d'eau à Hermanville. Temps froid et humide, la ville semble morte, tous les magasins mais aussi les restaurants et les bars sont fermés. Bivouac devant le gymnase de Grentheville
Bivouac devant le gymnase de Grentheville

En soirée je fais le plein de gasoil, avant de retourner à notre garage où,
bien approvisionnés en électricité, nous pouvons user de la lumière et de nos ordi sans réserve,  et dormir au calme. Appel à Juliette qui prépare l'appartement de Montréal pour nous et nous sortira la clef, puisqu'elle retourne à Shefford avec Hermione rejoindre Mathieu et Gabriel partis hier pour s'isoler. Appel aussi à Mathieu pour lui demander de venir nous chercher à l'aéroport. Nous nous endormons dans l'Exsis branché devant la porte fermée.


41 467    Lundi 16 mars 2020 : de CAEN à ROISSY (4 km)

À 7:00 un appel de Denis nous réveille : il craint une limitation des déplacements l'empêchant de se rendre demain à Paris comme prévu, et nous suggère de nous débrouiller avec taxi et hôtel. Monique rejoint aussitôt la navette BHS, déjà utilisée et fiable, qui nous propose un passage dès 10:45 pour Roissy. Nous sautons sur l'occasion et acquiesçons. Elle réserve ensuite une chambre au Première Classe de Roissy d'où une navette nous conduira rapidement à l'aérogare A2. Il nous reste juste le temps de préparer l'Exsis pour son remisage et de boucler nos valises - sans faire les approvisionnements de dernières minute comme d'habitude - lorsque le taxi sonne à la porte. C'est un autre jeune franco-marocain, Massaoui, qui sera notre chauffeur. Nous échangerons avec lui toutes sortes d'opinions, d'impressions et de souvenirs durant les 3 heures que durera le trajet jusqu'à la porte de l'hôtel.

Enfermés dans notre petite chambre pour la fin de l'après-midi, nous prenons quelques infos sur le net, téléphonons aux amis et occupons ce temps libre à peaufiner mes photos de voyage. Coucher tôt dans un lit qui nous parait étroit et où le centre se creuse inconfortablement pour nos dos fatigués…


41 471 Mardi 17 mars 2020 : de ROISSY à MONTRÉAL

Nuit passable, à 8:00 nous sommes sur le go. Semblant de déjeuner avec les restes de fromage, de salade d'épinards et un yogourt plus très frais, nous n'avons plus de pain et n'avons pas eu le temps de préparer des sandwich… À 9:45 nous sommes dans le hall d'entrée de l'hôtel, à attendre la navette dont nous sommes les seuls passagers. Débarquement tout au bout du Terminal 2F qu'il faut traverser au complet (près d'une kilomètre !) pour gagner la section A. Ensuite ce sont les formalités de sécurité et les contrôles habituels, aggravés par une certaine pagaille et une promiscuité bien mal venue dans les circonstances. Roissy : en attendant d'embarquer dans notre
                  avion d'Air Canada
Roissy : en attendant d'embarquer dans notre avion d'Air Canada
Roissy Monique masquée attend l'embarquement au
                  Terminal C2
À Roissy Monique masquée attend l'embarquement au Terminal 2C
Enfin on nous appelle pour l'embarquement, quelques derniers mails en vitesse avant de perdre la connexion wi-fi de l'aéroport, et nous décollerons avec une demi-heure de retard dans un avion bondé, tous sièges occupés : il semble que bien des gens se soient précipités comme nous pour regagner le pays. Décollage à 13:50, avec 45 mn de retard. Nous devrions atterrir seulement 20 mn après l'heure prévue, annonce le commandant…

À l'arrivée à Montréal vers 16:00 Mathieu équipé de son masque «100%» filtrant nous accueille avec son auto et sans les embrassades coutumières. Il nous ramène aussitôt en sécurité à la maison.

FIN DE CE VOYAGE MOUVEMENTÉ



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