1. de Saint-Gaudens à
Medinaceli
38 868 Lundi 24 février 2020 : de ST-GAUDENS à BARBASTRO (212 km)
La rue n'était finalement pas si tranquille, puisque la circulation a repris dès 7:00 et nous n'avons fait que sommeiller jusqu'à notre lever peu après 9:00. Je me douche et déjeune tandis que Monique traîne encore un peu, pour finir par décoller vers 10:00. | Bivouac en périphérie de St-Gaudens, en vue des Pyrénées |
St-Gaudens : le clocher de la collégiale St-Pierre |
Arrêt en traversant le centre de St-Gaudens, Monique pour acheter quelques légumes, moi pour m'enfoncer dans les rues de la vieille ville à la découverte de la collégiale St-Pierre. Son haut clocher, assez massif, dépasse au dessus des toits. L'extérieur sort tout juste d'une restauration majeure et le vénérable bâtiment en a presque l'air neuf… en attendant que la patine se dépose à nouveau sur les vieilles pierres. |
St-Gaudens : collégiale St-Pierre, côté et portail latéral nord |
Abside de la collégiale St-Pierre |
COLLÉGIALE
SAINT PIERRE (notice) Les chapiteaux
Cinq ensembles de chapiteaux romans montrent l'évolution de la sculpture monumentale commingeoise du XIe au XIIe siècle : bas-côtés des travées orientales, tribunes, nef, porche, cloître. Les tapisseries d'Aubusson Elles ont été tissées à la Manufacture Royale d'Aubusson probablement dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle et sont de basse lisse. Deux tapisseries furent dérobées à la Collégiale dans la nuit du 20 décembre 1989. Retrouvées aux États-Unis elles furent remises en place le 26 septembre 1997. L'orgue Le buffet date d'avant 1662. Grand ensemble massif de chêne et de tilleul, il présente des caractéristiques de style Louis XIV. Classé monument historiques en 1980, l’instrument, œuvre de Dominique Cavaillé Coll, il date de 1831 et a été restauré de 1981 à 1984. Le carillon Le clocher carré haut de 47 m renferme actuellement 36 cloches qui forment le carillon du XIXe siècle restauré en 1984. La plus ancienne (1356) donne le fa dièse, elle pèse 800 kg, elle est classée monument historique. La plus grosse, la Gaudens pèse 1200 kg. La plus petite 20 kg, donne le ré. La musique quotidienne de l’instrument anime agréablement la vie du centre-ville. |
Collégiale St-Pierre : dans le gâble du portail nord, le chrisme roman |
Nef et chœur de la collégiale St-Pierre |
Cela dit, elle n'en a pas moins fière allure, d'un roman triomphant, haut et ample tel qu'il apparait dans sa nef et ses ouvertures qui lui confèrent une luminosité peu courante à cette haute époque. Le plus intéressant, en dehors de ses proportions et du grand buffet d'orgue du XVIIe, se trouve à être les chapiteaux variés, couronnant les colonnes de la nef et, un peu inhabituels, ceux des galeries entourant le presbyterium,. Celui-ci s'arrête sur une voute en cul-de-four recouverte d'une grande mosaïque dorée du Christ en gloire, d'inspiration byzantine. |
Collégiale St-Pierre : galerie à chapiteaux en haut du chœur |
Détail du chapiteau en haut du presbyterium |
St-Gaudens, collégiale St-Pierre : chapiteau de la nef |
St-Gaudens, collégiale St-Pierre : chapiteau de la nef |
Collégiale St-Pierre : cul-de-four du chœur |
Collégiale St-Pierre : buffet d'orgue Louis XIV (1662) |
Collégiale-St-Pierre : chapiteau de la nef |
Cloître St-Béat de la collégiale St-Pierre à St-Gaudens |
Chapiteau du cloître de la collégiale St-Pierre |
Chapiteau du cloitre de la collégiale St-Pierre |
Chapiteau du cloitre de la collégiale St-Pierre |
Clocher de la collégiale St-Pierre depuis le cloître |
Dans la montagne sur la D929 |
Petit tour dans les rues anciennes bordées d'immeubles typiques du XIXe en revenant vers l'Exsis où m'attend Monique.Elle a fait ses courses dans l'unique petit magasin de fruits et légumes du coin, Nous devrons nous arrêter quelques minutes de plus chez Auchan pour compléter, avant de reprendre la route vers la montagne aux sommets blanchis qui se rapprochent devant nous. |
Les paysage deviennent peu à peu spectaculaires, au fur et à mesure de notre progression dans une vallée qui s'insinue entre les hautes pentes rocheuses. Arrêt pour déjeuner à l'orée du petit bourg médiéval de Sarrancolin au bord du torrent la Neste. | Sarrancolin : piquenique sur les rives de la Neste |
Sur la route du tunnel de Bielsa |
Puis les pentes s'accusent, particulièrement après la traversée de la station de Bourisp où les skieurs coutumiers en cette saison se sont mués en randonneur, faute de neige… Il fait en effet très chaud pour la saison (au delà de 20°C) et l'on ne voit plus aucune trace de neige sinon sur les pentes rocheuses très haut au-dessus de la route. Épingles à cheveux et rampes accusées se succèdent pour nous faire atteindre l'entrée du tunnel de Bielsa, offrant quelques vues saisissantes sur les montagnes et les villages nichés dans les creux loin en dessous de nous. |
Descente du tunnel du côté espagnol sur la A138 |
La descente ensuite est assez longue, sinuant dans une vallée étroite et sombre qui dévale les pentes sud des Pyrénées, jusqu'à s'élargir progressivement. Plein de carburant à 1,27 €/l. sur une station Repsol opportunément placée en début de notre parcours hispanique. |
Puis vues magnifiques sur le Monte Perdido qui culmine tout blanc à plus de 3 300 m, avant de suivre vers le sud la A138 jusqu'à Ainsa. | Pena Montanesa au km 59 de la A138 |
Mipanas et Monte Perdido loin au nord dans la lumière rose du soir |
Au loin les montagnes enneigées rosissent avec la descente du soleil, tandis qu'au premier plan la garrigue plonge dans les eaux émeraudes du lac. De retour à Ainsa, la grande et excellente A138 se poursuit vers le sud, en direction de Barbastro fixé comme étape pour ce soir. Larges panoramas sur les très longs lacs de barrage (Embalse) de Mediano, puis de Grado I. |
Enfin apparaît la silhouette massive du Santuario de Torreciudad impressionnant comme un château fort, mais sans grâce. Nous l'apercevons à distance depuis notre rive du lac qui s'achève sur le mur de béton massif du barrage, lui aussi bien peu esthétique... | Santuario de Torreciudad au delà du Lac Grado I |
Bivouac à Barbastro |
Le soir tombe, nous avons hâte d'arriver à l'étape. En entrant dans Barbastro sans autre incident je trouve presque immédiatement une place vide au bout d'une impasse en périphérie. Ce sera là notre bivouac. L'air a brusquement fraîchi à la disparition du soleil, nous nous enfermons dans l'Exsis en descendant les stores, conservant toute la soirée la chaleur accumulée dans la journée. Souper, puis longue séance d'écriture qui m'emmènera jusqu'après minuit… |
Dans les ruelles de Barbastro, la catedral de la Asuncion |
Laissant là notre Exsis, nous nous enfonçons dans les petites rues sinueuses et pentues, en commençant par nous rendre jusqu'à la catedral de la Asuncion. C'est une grande bâtisse romane flanquée d'un haut clocher séparé qui fait penser à un minaret (je lirai plus tard qu'il a effectivement dû en remplacer un…). |
Catedral de la Asuncion de Barbastro : la nef et les deux retables |
Barbastro, catedral de la Asuncion : la voûte et ses étoiles dorées |
Retable droit consacré à San Pedro |
Détail du retable de San Pedro |
Retable de San Pedro |
Retable de San Pedro : San Pablo |
Catedral de la Asuncion : grand-retable de la Vierge |
Grand retable de Barbastro : la Vierge centrale |
Grand retable de la Vierge : l'Annonciation |
Grand retable de la Vierge : Nativité et Adoration des Bergers |
Adoration des Mages |
Présentation au Temple |
Grand retable : l'Assomption de la Vierge |
Catedral de la Asuncion, retable majeur : Couronnement de la Vierge |
Barbastro, catedral de la Asuncion : chapelle du St-Christ-des-Miracles |
Christ, par Enrique Monjo (1939) |
Dans une autre
chapelle, une collection dépareillée de statues (de
plâtre ?), de plus ou moins bon goût, semble comme
en pénitence (le curé n'aurait-t-il pas osé s'en
séparer, devant l'affection que leur portent
certains paroissiens ?). Au total une visite de haut niveau dont je garderai de nombreux souvenirs imagés. |
Barbastro, catedral de la Asuncion : un rassemblement de saints mis au rancard... |
LES OLIVIERS DU SOMONTANO (traduction de la notice) L'olivier "Olea europea",
méditerranéen et immortel, fort et robuste,
a traditionnellement partagé la terre du
Somontano avec une véritable mosaïque de
cultures sèches : céréales, amandes et
vignes.
LE PATRIMOINE GÉNÉTIQUE DE CET ARBRE est si riche qu'il n'est même pas entièrement connu dans son intégralité. Alors que les grandes zones de production donnent la priorité à la monoculture d'une seule de ces variétés (la plus productive), dans la Somontano, où la culture de l'olivier continue d’être toujours effectuée de manière traditionnelle et l'huile d'olive produite dans de petits moulins, l'ensemble du patrimoine génétique est préservé en plus de 20 variétés. Certaines sont indigènes au Somontano, et même exclusives au Somontano, et même à certains de nos villages. Différentes variétés ont été plantées sur un même champ afin de garantir un approvisionnement minimal en olives chaque année, pour contrecarrer l'alternance de production caractéristique de l'olivier. Dans chaque oliveraie, parmi celles cultivées pour produire de l'huile, il n'est pas rare de trouver des spécimens isolés d'oliviers d'autres variétés pouvant servir d’assaisonnement (condiment). |
LES MOULINS À OLIVES
(ALMAZARAS) Disséminés sur le territoire, ils témoignent de la richesse que l'oliveraie a traditionnellement procurée aux habitants du Somontano. Il y avait des moulins à olives à Colungo, Laluenga, Hoz de Barbastro, Radiquero, Rodellar, Abiego, Azlor, Estadilla, El Grado, Mipanas, Castillazuelo, Pozán de Vero et Adahuesca. Celui d'Alquézar, à caractère de voisinage, est toujours actif. À Buera, on peut visiter le Torno de Buera, un ancien moulin à huile d'olive du XVIe qui a été restauré en tant que musée et est ouvert au public. Les moulins de Salas Bajas et de Peralta de Alcofea ont également été restaurés. Les moulins de Bierge, Costean, Salas Altas et Barbastro produisent et commercialisent aujourd'hui une huile d'excellente qualité. Les éléments de base utilisés pour produire l'huile dans les moulins à huile du Somontano étaient la MEULE CYLINDRIQUE pour broyer les olives et une PRENSA DE LIBRA, (PRESSOIR) également connue sous le nom de presse à poutre ou presse à quintal, pour extraire l'huile. Les olives étaient transportées dans des paniers jusqu'au moulin cylindrique, où le poids de la meule de pierre écrasait les fruits sans séparer la chaire du noyau pour obtenir une pâte homogène, épaisse et lourde. Une mule attachée à l'essieu de la meule tournait en rond sans s'arrêter, pendant que les autres mangeaient dans une crèche, attendant leur tour pour déplacer la pierre. La pâte moulue était placée entre des paniers ou spuertas pour extraire le jus huileux par pression. Le pressoir à balancier (ou poutre à quintal) est un mécanisme monumental entièrement réalisé en bois qui, dans de nombreux cas, faisait près de 15 m de long. Au fur et à mesure que des opérateurs faisaient tourner le cabestan, le quintal de pierre (d'un poids d'environ 3 000 kg) suspendu à la queue de la poutre exerçait une pression lente et progressive sur les paniers placés à l'autre extrémité sur une dalle circulaire en pierre appelée regafia. Après la première pression, l'huile écoulée était acheminée par une goulotte vers les bassins de décantation. Pour extraire ce qui restait dans le marc, la pâte était ébouillantée avec de l'eau chaude et on effectuait une deuxième et même une troisième pression. Le produit obtenu étant d'une qualité bien inférieure à celle de la première pression, il était essentiel que les huiles provenant des différentes pressions ne soient pas mélangées. |
Barbastro : pressoir et meule à olives |
Huesca : ruelle vers la cathédrale |
Huesca est, quant
à elle, une vraie ville où il n'est pas aisé de se
garer. Même les avenues modernes remplies
d'immeubles et entourant le cœur ancien sont
densément occupées par commerces et logements. Je
trouve néanmoins une petite place où laisser
l'Exsis, et nous nous lançons dans le dédales des
ruelles concentriques constituant le tissu de la
vieille ville. |
Huesca : façade de la cathédrale |
Huesca : tympan du portail de la cathédrale |
Nef de la cathédrale de Huesca |
Grand retable de la cathédrale de Huesca |
Huesca : grand retable de San-Pedro-El-Viejo |
Huesca, église San-Pedro-El-Viejo : St Pierre en gloire |
Huesca, retable de l'église San-Pedro-El-Viejo : la Remise des clefs à St Pierre |
Huesca, retable de l'église San-Pedro-El-Viejo : le Lavement des pieds |
Huesca, église San-Pedro-El-Viejo : St-Paul |
San Pedro |
Huesca : nef de San-Pedro El-Viejo |
Huesca : détail de la grille dans l'église San-Pedro-El-Viejo |
Almudevar : bivouac dans le futur lotissement |
Encore et toujours - heureusement ! - il fait beau à notre réveil, mais une annonce par haut-parleur installé sur une voiture nous fait craindre la fermeture de notre rue dans la matinée. Aussi à peine levés nous déplaçons-nous pour gagner un vaste espace dégagé dans un lotissement non bâti à l'entrée du village. Là sans inquiétude nous prenons douche et déjeuner, avant de remonter tout en haut de la petite colline pour visiter l'église. |
Almudevar : façade de Nuestra-Senora-de-la-Asuncion |
Almudevar, Nuestra-Senora-de-la-Asuncion : la Vierge au-dessus du portail |
ÉGLISE
PAROISSIALE DE NUESTRA SENORA DE LA ASUNCION
Au milieu du XVIIIe siècle,
l'effondrement de l'église de la Virgen de la
Corona, située à côté du château, a forcé le
transfert de la paroisse au centre
d'Almudévar.
Le temple baroque, de style classiciste, qui a été construit est un édifice de grandes proportions, avec trois nefs, de hauteur égale, couvertes par des voûtes d'arêtes. Au- dessus de la ferme de l'Almudévar, on remarque le clocher construit au début du XIXe siècle selon le plan de l'architecte Francisco Rocha. Toutefois, trois retables d'une grande importance artistique se détachent de cette église paroissiale, qui a été déclarée classée. Retable principal de l'Assomption de Notre-Dame Le retable de l'Assomption (1555-1558) est l'un des joyaux de la Renaissance aragonaise, clairement influencé par les modèles italiens du Cinquecento. Le directeur du projet était Juan Catalän, qui s'est également occupé de la polychromie et de la dorure. Les sculptures ont été commandées à Pedro Moreto, qui est décédé subitement. Catalän a donc décidé d'engager Juan de Liceyre à sa place. À l'origine, ce retable était situé dans l'église de Santa Maria de la Corona, mais après la fermeture de ce temple médiéval, il a été déplacé à son emplacement actuel. La rangée centrale expose les meilleures œuvres, en particulier la représentation de la Quinta Angustia, c'est-à-dire le cri de la Vierge sur le Christ mort. Le reste des reliefs montre des scènes de la vie du Christ. Retable de Notre-Dame du Rosaire Le retable de la Vierge du Rosaire (1567-1571) provient de la chapelle de Santa Maria de la Corona, d'où il a été transféré dans la nouvelle paroisse en 1762. Retable de San Blas et Marie-Madeleine Le retable, réalisé à bord en détrempe, est actuellement conservé au musée paroissial bien que son emplacement d'origine était l'église de N. S. de La Violada. |
San Pedro |
Busto laureado |
Busto laureado |
San Pablo |
San Ciriaco y su madre Santa Julita |
Prière au jardin de Getsemani |
San Roque |
Jésus devant Caïphe |
Santa Brigida |
Pieta |
San Mateo |
Flagellation |
Santa Rufina |
Via Crucis |
Santiago Mayor |
Santiago Minor |
L'Annonciation |
Santo Domingo |
La Résurrection |
Les Apôtres |
L'Assomption de la Vierge et les Apôtres |
Les Apôtres |
San Sebastian |
L'Ascension |
San Gregorio |
San Simon |
Épiphanie |
San Matias |
San Andres |
Calvaire |
San Tomas |
San Felipe |
San Juan |
Phytomorphe côté évangile |
Phytomorphe côté épitre |
Almudevar : clocher de Nuestra Senora de la Asuncion |
En quittant Almudevar sous les ruines de son château |
Juan Federico Muntadas y Jornet (1826-1912), créateur du parc et des cascades du Monasterio de Piedra |
Monasterio de Piedra : plan du parc des cascades |
Nous quittons
donc la A2 peu après Calatayud pour la petite
A202. Elle se met vite à tournicoter dans un
paysage extrêmement vallonné et me force à
adopter un train fort ralenti par les brusques
et incessants virages. Vingt-trois kilomètres plus loin on atteint le grand stationnement et les équipements hôteliers installés dans la zone monastique maintenant désaffectée; nous les ignorerons pour nous diriger directement vers le parc (8,50 €/personne). |
Monasterio de Piedra : entrée du parc des cascades |
Monique devant le Bain de Diane |
Baño de Diana |
Parc du Monasterio de Piedra : Grotte de l'Artiste |
Bain de Diane et Cascade de la Caprichosa |
Cascade de mousse |
Monasterio de Piedra : cascatelles |