Janvier 2020

SARDAIGNE

Jean-Paul en solo à bord de l'Exsis



7. De Santa Theresa Gallura à Sant'Antioco di Bisarcio


36 328     Dimanche 19 janvier 2020 : de SANTA TERESA GALLURA à ISOLA ROSSA (61 km)

Le vent a fini par faiblir durant la nuit, mais un ciel gris et couvert avec quelques maigres parcelles de ciel bleu m’accueille à mon lever, tandis que le soleil ne glisse qu'un œil sous les nuages avant de disparaître durablement. Il fera donc relativement froid aujourd’hui et c’est chapka en tête que je fais le relevé photographique de mon bivouac. Santa Teresa Gallura : bivouac sur la place
                  devant les Bouches de Bonifaccio
Santa Teresa Gallura : bivouac sur la place devant les Bocche di Bonifacio

Santa-Teresa-Gallura-la-Torre-di-Longosardo-et-la-Corse
Santa-Teresa Gallura : soleil levant sur la Torre di Longosardo
et les Bocche di Bonifacio, au loin la côte corse
.

Ensuite longue écriture du carnet de route au chaud, avec le magnifique panorama dans mes fenêtres, en faisant tourner un peu le moteur pour remonter les batteries.

En quittant mon spot vers 10:00 je zigone un peu dans les rues de la petite ville, découvrant la grande place Victor Emanuele et l’église centrale où se dit la messe devant une assemblée assez dense (architecture des plus simples, mobilier quelconque). Santa-Teresa-Gallura-Piazza-Vittorio-Emanuele
Santa Teresa Gallura : Piazza Vittorio Emanuele
Capo
                  Testa: la pointe
Capo Testa: la pointe et, au delà des Bocche di Bonifacio, l'extrême sud de la Corse
Je ne veux pas quitter Santa Teresa sans aller faire un tour au Capo di Testa, un chaos de gros rochers en granit jaune orangés, arrondis et creusés en toutes sortes de formes. Celles-ci feraient penser aux œuvres d'Henry Moore, suggère le G.V. … avec beaucoup d’imagination !

Vues impressionnantes là aussi sur les Bocche di Bonifacio, à travers le détroit qui s’est assombri et sous un petit vent des plus réfrigérants qui m’amène à enfiler mon gros anorak pour cette courte balade jusqu’à l’ancien phare. Un bon bol d’air en pleine nature avant de reprendre la route vers le sud-ouest. Le ciel est toujours couvert et ne semble pas vouloir se dégager.

Capo
          Testa : le phare actuel
Capo Testa : le phare actuel

Capo
            Testa : chèvres sous abri
Capo Testa : chèvres sous abri


chevres-a-l'abri

Capo-Testa-Bocche-di-Bonifacio
Capo Testa : au delà des Bocche di Bonifacio, les montagnes enneigées de la Corse

Pause déjeuner à 13:00 devant la Baia Vignola, une autre petite «station» totalement déserte et une belle plage derrière de nombreux et vastes terrains de camping sous les pins. Malgré les interdictions, je m’avance jusque sur la petite terrasse ronde juste au-dessus de la plage, dans un splendide isolement, et y déguste une boite de chili con carne vite réchauffé et, pour une fois, assez réussi. Ma pause se prolonge un peu en écoutant des musiques d’Art Tatum, avec vue sur la plage, la vieille tour du XVIème dite « La Turra » et le cap rocheux.
Baia
                  Vignola : la plage et la Turra du XVIème
Baia Vignola : la plage et la Turra du XVIème

J’écris un peu, traine, puis me décide à poursuivre jusqu’à Isola Rossa où je ferai étape pour la nuit.

La plus grande partie du chemin sur la bonne SP90 se fait à l’intérieur des terres, au milieu du maquis très vert mais assombri par la lumière de plus en plus terne : ciel plombé… comme on en voit trop longtemps durant l'hiver nordique. La petite route qui tournicote en descendant vers le port prend à Paduledda où l’on découvre un vaste panorama sur la côte, les tuiles orangées du village et l'îlot de rocher rouge qui donne son nom à la localité.

Descente vers Isola Rossa : panorama depuis Paludella
Panorama depuis Paludella : descente vers Isola Rossa (à gauche), à droite Punta li Cannedi

Isola Rossa : la tour espagnole du XVIème
Isola Rossa : la tour espagnole du XVIème
Je me rends jusqu’au bout des petites rues neuves qui épousent la forme de la pointe et vais planter mon bivouac, encore une fois des plus solitaires, devant le port, là où Monique qui m’appelle après souper me repérera grâce à Google Maps…

Longue soirée après un petit et bref tour - le vent est trop froid - jusqu’à une autre tour aragonaise qui garde le rivage côté mer. 

J’achève mes transferts de notices captées dans les sites et musées, lis un peu et apure mes nombreuses photos (1730 jusqu’à maintenant !).


36 389    Lundi 20 janvier 2020 : ISOLA ROSSA (0 km)
C’est la pluie tambourinant sur le toit qui me réveille vers 6:00. Elle s’adoucit, je sommeille encore jusque vers 8:00. Heureusement le chauffage fonctionne bien, car la température extérieure est nettement plus fraîche (11°) qu'hier et je ne peux compter sur le soleil pour réchauffer le camping-car.

Le ciel est très bas, et il tombera des averses éparses presque toute la journée. Je dois donc faire tourner le moteur un moment pour remonter les batteries de l’habitacle et de l’ordi, très sollicitées puisque je profite de ce délai pour travailler un peu au chaud.
Isola-Rossa-bivouac-devant-l'ile
Isola Rossa : bivouac devant l'île

Finalement ce temps pourri se poursuivant toute la journée sans guère d’amélioration, je ne quitterai pas mon bivouac, espérant que la météo me sera plus favorable demain…


36 389    Mardi 21 janvier 2020 : de ISOLA ROSSA à LA CIACCIA (37 km)

La côte rocheuse au nord d'Isola Rossa
La côte rocheuse au nord d'Issola Rossa

Si la pluie a cessé à mon lever passé 8:00, le ciel est encore bien gris et les couleurs trop ternes autour de moi… Le soleil fait seulement une très timide apparition mais se cache aussi vite, juste ce qu’il faut pour me faire apprécier l’ocre rouge des rochers et des îlots entourant le petit port.

Du coup la température demeure assez fraiche, d’autant plus que le vent se remet de la partie… Heureusement on est loin de la tempête dont Denis a gentiment voulu me prévenir, et les secousses de l’habitacle restent à peine perceptibles. Mais je n’ai guère le goût de me hasarder au froid et crains trop d’attraper une de ces sinusites ou autre angine dont je suis spécialiste. Je reste donc dans mon petit intérieur, fais le maximum de ménage et rangements, et  poursuis ma transcription des informations captées avec ma caméra (je terminerai cette tâche de moine dans la soirée) jusqu’en fin de matinée.

À 11:30 je me décide à bouger un peu, et suis la petite rue qui fait le tour du village en longeant du rivage; autre occasion de photographie la grosse tour aragonaise entrevue en arrivant avant-hier soir. Puis je remonte jusqu’à la SP 90, prenant une petite heure pour déjeuner dans le village haut de Paduledda, devant l’immense panorama des anses et des caps de rochers rouges. Paludelle--la-baie-vers-Punta-li-Cannedi
Depuis Paduledda, les rochers rouges de la Punta li Cannedi

J’examine ensuite les destinations que la douzaine de jours me restant à passer sur l’île me donnent le loisir de découvrir. Le G.V propose plusieurs circuits dans la région de Sassari, probablement la plus riche de la Sardaigne, que j’avais gardé pour la fin. Je les parcourrai donc les uns après les autres, en commençant par celui qui part de Castelsardo, le point le plus proche au bord de la mer en poursuivant la SP90.

Suite de la route très sinueuse mais excellente à travers les pentes couvertes de maquis, avec de temps à autre de grandioses panoramas sur la côte et sur la mer. Je suis sur l’ampèremètre la recharge progressive de la batterie, recharge à laquelle les panneaux solaires participent trop peu… Finalement je me rends jusqu’à la petite station de La Ciaccia, où presque toutes les maisons - de vacances -  sont fermées et la circulation nulle. Me guidant sur le GPS je trouve un grand parking en bord de plage où je m’installe pour la soirée et pour la nuit. Le soir tombe bientôt, je travaille un peu sur l’ordi, prépare mon souper, puis me couche tôt dans les rafales qui ont repris de plus belle…


36 426    Mercredi 22 janvier 2020 : LA CIACCIA  (0 km)

Journée off, à profiter du beau temps devant la plage, sans autre activité d’exploration géographique ou touristique.

Je passe l’essentiel de la journée à lire et à transcrire en .epub deux excellents bouquins d’Asimov recueillis en .pdf et inutilisables sur ma liseuse : Fondation et Empire, et Le livre d’or de la S-F, Isaac Asimov.

Le soleil suffira à recharger les batteries et à maintenir l’ordi sur lequel je travaille assidument.

La
                  Ciaccia : bivouac au matin
La Ciaccia : bivouac au matin


36 426    Jeudi 23 janvier 2020 : de LA CIACCIA à BULZI (33 km)

Réveil passé 9:00, bien reposé après cette autre journée d’inactivité physique. Le ciel a complètement retrouvé son bleu uniforme, et la température suit, autour de 20° à midi. Je musarde un peu, lis une autre nouvelle du recueil d’Asimov (elle aussi remarquable et fameuse : Quand les ténèbres viendront), puis finis par m’ébranler en quittant les lieux toujours aussi calmes et déserts pour gagner Castelsardo.

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Castelsardo : la Haute-ville au loin en arrivant depuis la SS134
Jolie route dans la campagne vallonnée, jusqu’à un superbe belvédère en arrivant sur la petite cité. Entourant son château médiéval, elle est perché sur une butte s'avançant dans la mer. Je m’approche autant que je peux du centre jusqu'à trouver à stationner dans une rue qui devait se trouver approximativement au niveau des anciens remparts, juste au pied de la pente.

Laissant là l’Exsis, je gagne la Piazza del Novocentenario maintenant centrale en belvédère donnant sur la côte à l’Est. En plein milieu d’une aire de rassemblement pavée, trône l'intrigante statue d’une homme grimpant sur une corde tenue par une femme  pour (lui ?) décrocher la Lune…

Castelsardo : Piazza del Novecentenario et
                    chateau
Castelsardo : Piazza del Novecentenario au pied du château
Décroche-moi la lune !
"Décroche-moi la lune !"

Castelsardo-le-port
Castelsardo : le port et la tour en montant au château
À partir de là je tombe sur la volée d’escalier qui attaque directement la montagne couronnée par les hauts murs de pierre du château.

En prenant de la hauteur, se découvrent de belles vues sur le port, l’ancien, protégé par une autre vieille tour ronde du XVème, et le nouveau qui abrite une foultitude de yachts derrière sa jetée en béton.
Je m’arrêterai en chemin, essoufflé, pour bifurquer plutôt vers la gauche sur une rue circulaire qui vise le même but mais de façon pas mal moins brutale en passant sous les murailles du château. Castelsardo-murailles-du-chateau-genois
Sous les murailles du château de Castelsardo
Castelsardo-cathedrale-San-Antonio-Abate-sur-son-promontoire
La cathédrale San Antonio Abate sur sa terrasse
Je me retrouve ainsi sur le chemin de la cathédrale San Antonio Abate isolée sur une terrasse juste au-dessous de la haute ville.

Nef de la cathédrale San-Antonio-Abate vers l'autel
Nef de la cathédrale San Antonio Abate, vers l'autel

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Cathédrale San Antonio Abate : fonts baptismaux
en marqueterie de marbre

Cathedrale San-Antonio-Abate : chapelle de la
                    Vierge.jpg
Cathédrale San Antonio Abate : chapelle de la Vierge

Castelsardo-San-Antonio-Abate-autel-de-S.-Philippe-de-Neri-Mystique-et-contemplatif
Castelsardo cathédrale San Antonio Abate :
chapelle de St Philippe de Neri, mystique et contemplatif

Castelsardo-San-Antonio-Abate-chapelle-de-St-Francois-Xavier
Castelsardo : cathédrale San Antonio Abate : chapelle de
St. François-Xavier (1506-1552) fondateur de l'ordre des
Jésuites avec Ignace de Loyola qui diffusa le christianisme
en Asie. Il est patron des missionnaires et des marins

Castelsardo-San-Antonio-Abate-Madonna-in-trono-con-Bambino-e-angeli-par-maestro-di-Castelsardo-XVe.
Cathédrale San Antonio Abate : Madonna in trono con Bambino
e angeli par maestro di Castelsardo (XVème)
Castelsardo: maitre-autel de la cathédrale
                    San-Antonio-Abate
Castelsardo: maitre-autel de la cathédrale San Antonio Abate

Castelsardo : Santa-Maria delle Grazie
Castelsardo : Santa Maria delle Grazie
Puis, passant sous une porte grossière dans le rempart de la haute ville, je gagne un petite place bordée par la très ancienne église de Santa Maria delle Grazie. Sa façade latérale donne discrètement sur la petite Piazza della Misericordia, mais à l’intérieur se découvrent quelque beaux autels très décorés, dont une impressionnante Crucifixion du XIVe mi-peinte mi-sculptée (le Christ Noir : Lu Crittu Nieddu) et un émouvant Ecce Homo du XVIIème au centre du maitre autel.

Nef de Santa-Maria-delle-Grazie
Nef de Santa Maria delle Grazie

Santa-Maria-delle-Grazie-autel-de-la-Vierge
Santa Maria delle Grazie : autel de la Vierge
Santa-Maria-delle-Grazie : Lu Crittu Nieddu (le
                  Christ Noir) XIVème.jpg
Santa-Maria-delle-Grazie : Lu Crittu Nieddu
(le Christ Noir) XIVème


Maitre-autel de Santa-Maria-delle Grazie
Maitre-autel de Santa Maria delle Grazie
Santa-Maria-delle-Grazie : Ecce Homo (XVIIème)
Ecce Homo (XVIIème) au centre de l'autel

Je poursuis mon exploration de la Haute Ville, assez exigüe, en montant vers le château qui couronne la butte. Un vannier au travail dans un local très sombre me salue et semble fier de me montrer les abats-jours en forme de nasse qu’il est en train d’assembler. Appel du pied pour une possible vente ? L’ouvrage semble bien fait, mais comment transporter et où placer le volumineux accessoire… dont nous n’avons pas besoin de surcroit ! Artisan vannier
Castelsardo : artisan vannier

Ruelle dans la Haute-Ville de Castelsardo
Ruelle dans la Haute-Ville de Castelsardo
Castelsardo : vannier dans la Haute-Ville
Castelsardo : tisseuse de paniers

Encore quelques ruelles pentues et étroites, assez pittoresques, et une dernière grimpette me mène à la porte percée dans la muraille de la forteresse. Une chicane comme il se doit, et je vais prendre mon billet qui me donnera accès à la petite cour où l’on a rassemblé quelques grosses maquettes de machine de siège à la romaine.Les terrasses attenantes offrent une très vaste et superbe vue panoramique sur le ville et surtout sur la côte.
Castelsardo-vue-vers-l'est-depuis-la-terrasse-du-chateau
Castelsardo : vue vers l'est depuis la terrasse du château

Castelsardo : le port depuis la terrasse du château
Castelsardo : le port depuis la terrasse du château

Castelsardo-vue-du-haut-du-chateau
Castelsardo : vue depuis le haut du château

Enfin ce billet m’ouvre les portes de la dizaine de salles du logis seigneurial des Doria où l’on a installé un Musée de la Vannerie méditerranéenne.

Castelsardo-Musee-de-la-Vannerie

Castelsardo-Musée-de-la-Vannerie

Castelsardo-Musee-de-la-Vannerie

Musee-de-la-Vannerie

Castelsardo-Musee-de-la-Vannerie

Castelsardo-Musee-de-la-Vannerie

Castelsardo-Musee-de-la-Vannerie

Peu intéressé au départ, je découvre progressivement de fort belles créations tant esthétiques que fonctionnelles, le matériaux étant à la fois léger, résistant et les objets réalisés solides, durable et des plus fonctionnels (récipients bien sûr, mais aussi tamis, engins de pêche, etc.).

Castelsardo Musée de la Vannerie

Castelsardo : Musée de la Vannerie

Musee-de-la-Vannerie

Castelsardo--Musee-de-la-Vannerie
Castelsardo : nacelle en roseaux
Je redescends ensuite tranquillement ruelles et escaliers en musardant, profitant de l’ambiance des petites rues longeant quelques fort belles propriétés, avec des vues magnifiques sur la côte ou l’arrière-pays, puis entre les nombreux petits magasins de la basse ville qui pérennisent le côté populaire sans doute présent depuis le Moyen-Âge… Castelsardo-Cala-La-Vignaccia
Castelsardo : Cala La Vignaccia au pied de la ville

De retour à l’Exsis, nouvelle planification : où me rendrai-je maintenant, durant la dizaine de jours qu’il me reste avant mon embarquement ? Quel circuit choisir parmi ceux que propose le G.V à l’intérieur du pays dont les paysages semblent variés et les curiosités anciennes très nombreuses et de bon niveau. Je commencerai par le plus proche, i. e. les collines de l’Anglona.

Roccia-dell'Elefante
Roccia dell'Elefante au bord de la SS134
Je reprends donc la SS 134 par où je suis arrivé à Castelsardo, puis bifurque vers l’intérieur en m’arrêtant d’abord à la Roccia dell’Elefante.

C'est un gros bloc de trachyte rouge tout érodé ressemblant vaguement à un éléphant trompe en l’air qui semble assis au bord de la route. Cette roche creuse contient plusieurs domus de janas (sépultures néolithiques) qui y nichent de toutes parts.

En fait ce rocher est surtout remarquable par les domus de janas (cavités funéraires) qui ont été creusées sur plusieurs niveaux à l’intérieur par les Sardes préhistoriques (3200 à 2800 av. J-C).

Roccia-dell'Elefante et domus de janas
Roccia dell'Elefante et domus de janas
Roccia-dell'Elefante-domus-de-janas.jpg
Domus de janas dans le Roccia dell'Elefante

Roccia-dell'Elefante-les-Domus-de-Janas
Domus de Janas dans la Roccia dell'Elefante
La route domine assez largement la vallée et plus loin des plaines largement cultivées. De gros bourgs agricoles groupés autours de leurs églises sont plus ou moins accrochés aux pentes, dans un fouillis de ruelles où je ferai bien attention de ne pas engager l'Exsis.

Premier arrêt à Sedini, dont les rues tout en longueur suivent les méandres d’une gorge calcaire. On y visite la Domus Sa Rocca, une nécropole pré-nuragique creusée dans un gros bloc de calcaire où l’on a retrouvé une dizaine de cellas disposées sur 2 étages. Hélas il est presque 17:00 et toutes les portes sont closes...

Sedini : Domus Sa Rocca
Sedini : Domus Sa Rocca
Sedini-Domus-Sa-Rocca texte

C'est un énorme amas de calcaire creusé au Néolithique récent pour en faire une nécropole. L'hypogée, de type multi-cellulaire, était accessible par une petite porte sur le côté sud du bloc rocheux avant qu'il roule en aval. Il a servi de prison et de maison d'habitation.

En revanche je me hasarde un peu à pied dans le labyrinthe des ruelles pour découvrir la petite église Sant’Andrea de style gothique aragonais (au moins en partie) dont la porte est ouverte. Ensemble sans prétentions, mais qui présente des traits architecturaux charmants.

Sedini : chiesa San-Andrea
Sedini : chiesa San Andrea

Église San Andrea de Sedini

L'église paroissiale de San Andrea de Sedini se présente sous la forme classique du gothique aragonais, construite au début du XVIème siècle, en s'appuyant sur une forme romane antérieure ; des éléments gothiques de l'ancienne église paroissiale sont visibles dans l'arc du portail en arbalète et dans la deuxième chapelle, sur les bases des colonnes de gauche du presbytère, mis en lumière lors des travaux de restauration effectués dans les années 1990. Dans le chœur se trouve une toile du peintre Andrea Lusso peinte en 1597, représentant la Transfiguration du Christ sur le Mont Thabor, un crucifix de belle facture avec des éléments rappelant le XVème siècle.

La paroisse de San Andrea était autrefois géographiquement située à la périphérie sud de Sedini, à l'intérieur et dans le périmètre immédiat où les morts étaient enterrés dans le village. L'église n'était précédée d'aucune place ou parvis, la façade du bâtiment de l'église elle-même était presque étouffée par les bâtiments adjacents et les rues étroites qui s'y ouvraient, En les suivant en direction du sud se poursuivaient jusqu'à Colthi Ittoria, ce coin du pays était et est ainsi nommé par les Sedinesi. Ce nom dérive probablement d'un possible bâtiment ecclésiastique, dont les restes sont encore visibles dans le mur de tissu du bâtiment connu comme l'ancien asile de Sedini.

Façade de la chiesa San Andrea de Sedini
Façade de la chiesa San Andrea de Sedini
Sedini : chiesa San-Andrea chapelle gothique
                  aragonaise début XVIème
Chiesa San-Andrea de Sedini : chapelle gothique aragonaise
début XVIème dans la nef à gauche du chœur


Sedini : nef de la chiesa San-Andrea
Sedini : nef dépouillée de la chiesa San-Andrea

Le soir tombe, je décide d’aller dormir quelques km plus loin à Bolzi, un autre village rural du même genre, où le G.V. annonce dans l’église un rare groupe sculpté du début XIIIème : une Déposition de croix enlevée d’une église aux champs des environs que j’ai également l’intention de visiter demain. Il fait trop sombre pour trouver l’église dans le centre du village, je reste donc dans la partie plus moderne pour trouver un stationnement des plus tranquilles près du Municipio, bien à l’écart de la rue au demeurant fort peu passante. Position face à l’Est pour recharger les batteries demain dès le lever du soleil, car je travaillerai assez tard ce soir pour traiter les photos de la journée et achever de mettre au point un dernier texte rare de Jules Verne converti en .epub, le dernier de cet auteur culte à intégrer dans ma grande bibliothèque numérique… Le carnet de bord sera pour demain. Coucher à 23:30 dans le grand silence.


36 459    Vendredi 24 janvier 2020 : de BULZI à SANT’ANTIOCO DI BISARCIO (55 km)

Lever un peu tard, mais bien reposé après la bonne journée de marche d’hier. À nouveau le grand soleil règne dans un ciel bleu ; pourvu que ça dure ! Comme prévu la recharge de la batterie a déjà commencé pendant que je me prépare avant de gagner l’église finalement toute proche.

Bulzi-chiesa-San-Sebastiano
Bulzi-chiesa-San-Sebastiano-facade
Façade typiquement pisane de la chiesa San-Sebastiano de Bulzi

La porte au milieu de la façade pisane traditionnelle (bandes alternées de pierre sombre et claire) est ouverte et, comme attendu, derrière l’autel et en forme de retable, je découvre le groupe sculpté tout à fait exceptionnel. Les cinq personnages de bois peint sont assez bien proportionnés, mais ils montrent une naïveté, un côté fruste plutôt inattendu, quand on connait un peu tout ce que la statuaire antique bien antérieure avait développé en terme de qualité esthétique et expressive…

Bulzi-chiesa-San-Sebastiano-Deposition-XIIIème
Bulzi, chiesa-San-Sebastiano : Déposition de
                      la Croix (XIIIème)
Bulzi, chiesa San Sebastiano : Déposition de la Croix (XIIIème)

Bulzi chiesa-San-Sebastiano : Déposition
                    (XIIIème)
Bulzi, chiesa San-Sebastiano : Déposition (XIIIème) : la Vierge
Bulzi chiesa-San-Sebastiano : Déposition
                    (XIIIème) le Christ
Bulzi, chiesa San-Sebastiano : Déposition (XIIIème) : le Christ

Je ne pourrai faire pas le plein d'eau sur la fontaine de la place derrière le Municipio, comme je l’avais d'abord espéré en l'apercevant de loin, car le robinet en a été démonté…

Il est temps de prendre le départ pour visiter au passage, en route vers Martis, la très ancienne (1113-1120) église rurale de San Pietro di Simbranos, d’où provient justement le groupe sculpté que je viens de voir.

Cette jolie petite église est du même style pisan, mais beaucoup plus ancienne et raffinée, et surtout isolée au fond d’un vallon.
Site
                  de San-Pietro-di-Simbranos
Site de San Pietro di Simbranos
San-Pietro-di-Simbranos
San Pietro di Simbranos

San Pietro di Simbranos à Bulzi


L'église de Saint Pierre se dresse, isolée dans la campagne de Bulzi. Cette église est dite ‘du Crucifix”, car elle a hébergé, jusqu'à récemment, le groupe en bois intitulé la «Déposition» qui se trouve, aujourd'hui dans l'église du village. Le bâtiment, niché au creux d'une belle vallée, a été construit en deux phases au début et à la fin du XIlème siècle. Il est constitué d'un corps longitudinal formé par une seule nef coupée par un transept et flanquée d'une abside orientée nord-est. L'église est construite en roche volcanique et elle se distingue par l'utilisation du calcaire clair sur la façade en alternance avec de la pierre sombre. Cette pratique se retrouve également dans la construction du cul-de-four de l'abside et dans les voûtes en berceau du transept. On peut aussi noter un petit bas-relief contenant une figure humaine sur la lunette du portail de la façade.

Le groupe en bois représentant la Déposition du Christ de la Croix est d'un grand intérêt. Autrefois, il était conservé dans l'église de Saint Pierre de la Croix et se trouve maintenant dans l'église paroissiale dédiée à Saint-Sébastien. Le groupe est composé de cinq statues polychromes qui représentent le Christ sur la Croix, Notre-Dame, Saint- Jean, Saint-Joseph d'Arimathie et un ange. Elles ont toutes été sculptées dans le peuplier. Elles sont de production toscane et datées des années 1220 à 1230.

San-Pietro-di-Simbranos-portail
Portail de San Pietro di Simbranos
San-Pietro-di-Simbranos-detail-du-portail
Tympan du portail de San Pietro di Simbranos

Intérieur de San-Pietro di Simbranos
Intérieur de San Pietro di Simbranos
Là - et las ! - la porte est fermée (une photo permet cependant d’en imaginer l’intérieur dénudé mais fort harmonieux), je devrai me contenter d’en faire longuement le tour en remarquant et photographiant tous les détails qui marque son style roman et son origine pisane…

San Pietro di Simbranos : côté droit et abside
San Pietro di Simbranos : côté droit et abside

Chemin faisant dans la verte campagne assez montueuse où paissent quantité de troupeaux de moutons, j’arrive à Martis, autre bourg du même style accoté à sa colline. Les édifices du centre n’ont rien d’exceptionnel, aussi je ne m’y attarderai point. Je me dirige plutôt vers le secteur périphérique où se trouve l'attraction locale, San Pantaleon.

Martis : San Pantaleo (XIVème)
Martis : San Pantaleo (XIVème)
Église San Pantaleo à Martis

Dominant la vallée de la rivière Carrucana, l'église de San Pantaleo peut être datée du premier quart du XIVème siècle. Dans les documents historiques le toponyme est mentionné à partir de 1341.

Objet d'importantes restaurations, l'édifice présente un plan original à trois nef.

La façade tripartite se caractérise par le vaisseau central plus haut que les collatéraux et par les pilastres d’angle qui délimitent le champ médian en se raccordant au fronton par des bandes lombardes ogivales trilobées. Un oculus et le portail s'ouvrent dans l’axe du sommet du fronton. En archivolte ébrasée décorée de tores et gorges, l'oculus présente une bichromie obtenue par l'alternance de voussoirs en trachyte et d'autres en calcaire. Sa rosace disparue reste dans la mémoire grâce à de vieilles photographies. Le portail architravé est en style gothique mais ses contours aplatis et son profil anonyme dénotent une exécution approximative par des Maîtres locaux.

Je rencontre pas mal de difficultés car les ruelles sont étroites et surtout tournent à angle droit de façon fort peu praticable pour un Ducato d’un format pas mal plus gros que les Punto et autres petites Fiat qui se faufilent partout.

Enfin après plusieurs détours parfois scabreux je stationne tout près de San Pantaleon, une superbe ruine assez bien consolidée du XIVème qui règne sur une avancée dégagée au dessus d’un vallon verdoyant et d’une large vallée cultivée.
Martis : San-Pantaleo (XIVème) au-dessus de
                      la vallée du Rio
Martis : San-Pantaleo (XIVème) au-dessus de la vallée du Rio Carrucana


Martis
          :San-Pantaleo (XIVème) depuis la vallée
Martis : San-Pantaleo depuis la vallée

Façade de San Pantaleo
Façade de San Pantaleo

Portail de San Pantaleo
Portail de San Pantaleo et autel
Restes de la rosace de San-Pantaleo (Martis)
Restes de la rosace de San-Pantaleo (Martis)

Je me balade un peu dans sa nef découverte et les espaces plus ou moins bien protégés, attentif aux traces de fresques encore visibles, aux raffinements de plusieurs détails architectoniques, et profite de l’ambiance sereine qui semble présider aux lieux.

San-Pantaleo : la nef vers l'autel
San-Pantaleo : la nef depuis le portail vers l'autel

Restes de fresque de San Pantaleo
Restes de fresque de San Pantaleo : Sainte Famille

San-Pantaleo-XIVe-nef-depuis-le-choeur
San Pantaleo : la nef et le portail d'entrée depuis le chœur

 Je rattrape ensuite avec beaucoup plus de facilité la grande route pour prendre le chemin de Chiaramonti, toujours sur l’excellente SS132 qui se faufile entre les monts par une multitude virages.

Chiaramonti : plein à la fontaine
Apercevant une fontaine en bord de route avec un large espace pour stationner, je décide d’y compléter ma citerne tout en préparant un lunch reconstituant.

Arrivee-a-Chiaramonti
Arrivée à Chiaramonti

La petite cité de Chiaramonti me semble égale aux précédentes déjà vues dans la région, mais elle se signale surtout par les ruines d’un imposant château XIIIème appartenant à la grande famille des Doria. On aperçoit de loin au dessus des maisons quelques restes de ses tours. Laissant l’Exsis sur la place à la limite du quartier ancien à flanc de pente, je me lance dans les ruelles qui grimpent raide jusqu’au sommet et à la forteresse.

En passant, brève incursion dans San Matteo, l’église princeps du village, qui s'avère une grand bâtisse néoclassique sans grande classe. Mais  j'y  suis frappé par l’abondance de statues de tous les saints possibles qui encombrent murs et chapelles latérales, débordant même dans les allées. Voilà qui reproduit de façon frappante le Panthéon et les aires sacrées  antiques avec leur dieu principal sur le grand autel central, et puis la ribambelle de demi-dieux, de héros et consorts susceptibles de prières et d’interventions propitiatoires, sait-on jamais…
Montée au chateau de Chiaramonti
Montée au château de Chiaramonti

Je poursuis ma montée à travers le tissu serrés des maisons. Le panorama ne tarde pas à apparaître puis à s’élargir sur les larges vallées entourant le bourg, assez variées : boisés, blocs rocheux, quelques autres villages essaimés comme au hasard sur le lointain des pentes, entourés de grands espaces verts, ou labourés, ou piquetés de troupeaux de moutons blancs qui paissent en désordre.

Quant aux ruines, conservées plutôt que restaurées - il en reste si peu qu'elles évoquent davantage la gloire passée qu’elles ne la manifestent par leur étendue ou leur hauteur.

Je profite un peu de la qualité de cet environnement exceptionnel, errant au milieu de la vaste esplanade convertie en parc municipal, en compagnie d’un petit chien amené faire sa promenade par sa maitresse accrochée à son téléphone et enfermée dans sa voiture…
Chiaramonti : vestiges du Castello dei Doria
Chiaramonti : vestiges du Castello dei Doria

Parcourant en sens inverse le chemin déboulant jusqu’à l’Exsis, je repars aussitôt voir une autre église très ancienne, Santa Maria Maddalena, recommandée par le G.V.

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Santa Maria Maddalena en fin de journée au milieu des champs
Je dois d’abord revenir jusqu’à la fontaine où j’ai fait le plein, avant d’emprunter sur quelques kilomètres une toute petite route en fort mauvais état qui virevolte au flanc des collines pour découvrir enfin la chapelle, posée au milieu des champs tondus par les moutons.

Aucune indication, aucun panneau explicatif, pas même un chemin; je dois enjamber la barrière du champ pour m’en approcher sur le gazon ras, entre les touffes de chardon délaissés par les ovins.

J’en fais le tour - elle est bien entendu fermée - pour admirer et photographier cet émouvant souvenir remontant à 1205, seul reste d’une petite fondation des Camaldules (bénédictins) établis dans cette riche région rurale qu’ils contribuèrent à développer. L’emploi alterné de roches claires calcaire et de trachyte rouge sombre est identique à San Pietro de Simbranos visité ce matin, mais les proportions sont plus modestes et la façon plus rustique… Sta-Maria-Maddalena
Façade de Santa Maria Maddalena


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Chiaramonti, Santa Maria Maddalena : détails de la maçonnerie

J’ai pratiquement épuisé les points d’intérêt relevé par le G.V. sur ce premier itinéraire roman proposé depuis Castelsardo. Je l’abandonnerai donc là pour rattraper le tracé voisin intitulé La route du Roman qui me mènera à Sassari, la capitale provinciale (chef lieu de département) et qui, elle, propose semble-t-il pas mal plus de richesses. En effet cette route me permettra d’admirer quelques uns des plus anciens et des plus conséquents monuments romans de la Sardaigne. En revanche les dix premiers kilomètres pour me sortir de ce fond de campagne, s’ils sont jolis, se montrent assez difficiles : asphalte défoncé, arbres et arbustes empiétant sur la chaussée très étroite… Heureusement elle n’est guère fréquentée, et la suite sur la SS 132, puis la  SP47 sera nettement meilleure et plus rapide.

J’oblique donc au sud pour rejoindre le premier site noté, celui de Sant’Antioco di Bisarcio dont les hauts murs de pierre rouge sombre et le clocher tronqué, brunis plus encore par le soleil du soir, apparaissent au détour d’un virage, juste avant de rejoindre la SS597. Autre site bucolique pour cette cathédrale du XIIème qui s’élève sur un petit éperon dominant une campagne assez mouvementée.

Sant'Antioco-di-Bisarcio
Sant'Antioco di Bisarcio

Sur le territoire d'Ozieri, l'église dédiée à Sant'Antioco, mérite d'être visitée; c'était anciennement une cathédrale qui est d'aujourd'hui loin du centre-ville. On peut supposer, d'après certains documents, qu'il y avait déjà une église, à Bisarcio, au XIème siècle, qui a été détruite puis reconstruite au milieu du XIlème siècle. La salle à trois nefs séparées par des arcs et des colonnes, l'abside orientée vers l'est et le clocher carré adossé au flanc sud, appartiennent à cette époque.
À l’intérieur, la nef centrale est couverte d'une charpente en bois apparent, les nefs latérales sont en pierre à voûtes croisées. L'utilisation des matériaux de construction est remarquable: une roche volcanique brun-rougeâtre, utilisée pour fabriquer des pointes de diamants échelonnées en gradins avec des insertions d'éclats de couleur verte. La construction du porche remonte au XIIIème siècle, il se projette sur deux étages et s’adosse à la façade. La partie inférieure formée d'une voûte croisée, sert de hall d'entrée à l'église, tandis que l'étage supérieur était la chapelle de l'évêque, reliée directement à l'évêché qui se trouvait le long du côté sud de la cathédrale.

Dans l'église, on note les chapiteaux, créés principalement avec des motifs de plantes décoratives, sauf le dernier à gauche avant le presbytère. Surmontant un des piliers il est décoré de figures humaines. Parmi les éléments d'intérêt, on note les motif de la partie basse du porche et une forme particulière en mitre de la cheminée à l'intérieur de la chapelle de l'évêque.

Personne à la barrière ouverte donnant sur le stationnement et le centre d'accueil. Je m’avance donc pour contourner la haute abside qui me domine; le sentier bien pavé et éclairé monte jusqu’au parvis pour révéler une façade atypique par son asymétrie, d’origine française semble-t-il. En tout cas l’ensemble des décors et des sculptures animant une façade par ailleurs assez sobre a grande allure, le soleil rougeoyant du couchant dramatisant la couleur des pierres qui semblent brûler. Sant'Antioco-di-Bisarcio-facade-et-clocher
Façade et clocher de Sant'Antioco di Bisarcio dans le rougeoiement du soir

Sant'Antioco di Bisarcio : arcatures de la Chambre de
            l'évêque
Sant'Antioco di Bisarcio : arcatures devant la Chambre de l'évêque

Sant'Antioco-di-Bisarcio-croix
Effigie de San'Antiocio et croix au centre de la façade
Sant'Antioco di Bisarcio : base sculptée
                        des arcatures
Sant'Antioco di Bisarcio : base sculptée des arcatures

Porche de Sant'Antioco di Bisarcio
Porche de Sant'Antioco di Bisarcio
Sant'Antioco-di-Bisarcio-lion-gardien
Sant'Antioco di Bisarcio : le lion-gardien

Une petite affichette sur la porte invite à prendre un billet à la librairie toute proche, mais les deux aimables employées s’apprêtent à quitter les lieux, il est 16:55… pour une fermeture à 17:00 en hiver ! «Tomorrow at ten», me suggère-t-on. J'en serai donc quitte pour dormir sur le petit parking désert et silencieux, puisqu’assez éloigné de la route.

Sant'Antioco-di-Bisarcio-bivouac
Sant'Antioco di Bisarcio : mon bivouac en arrière de l'église au matin

Faisant un dernier tour extérieur de la grande église, je regagne donc mon home où je ne tarderai pas à descendre les stores, brancher le chauffage et entreprendre, avec mon souper, les routines habituelles du transfert des photos et de la rédaction du carnet de bord négligé hier.  Coucher vers 23:00 dans une fraîcheur humide plus accentuée qu’en bord de mer.


Suite :  2020-01 Sardaigne p.8

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