SARDAIGNE

Janvier 2020


Jean-Paul en solo à bord de l'Exsis


Photos en pleine grandeur et en diaporama sur Google Photo :
  https://photos.app.goo.gl/VmFMJMCAmxeTNRwE8


QUATRIÈME PARTIE

De  Sant'Antioco à Calgari


35 324    Mercredi 8 janvier 2020 : de SAN’ANTIOCO à CALASETTA (13 km)

Temps couvert au lever à 8:30, sur le quai bordé de bateaux de pêche. Le soleil joue avec les nuages, ce qui retarde beaucoup la recharge de la batterie.

Bivouac sur le quai du port de pêche de Sant'Antioco
Bivouac sur le quai du port de pêche de Sant'Antioco
Réveillé passé 8:00, je me lève un peu tard et commence par compléter le carnet de route avant de bouger. Le temps passe, je ne me sens pas vraiment le goût de me déplacer encore et, devant l’incertitude du temps et le grand calme qui m’entoure, décide plutôt de consacrer les prochaines heures à traiter les images des textes captés hier au Museo del Carbone pour digérer un peu la masse d’informations reçues.

Le temps passe tranquillement; de temps à autre un bateau de pêche vient accoster ou au contraire s’éloigne vers le large. Le ciel se dégage et le soleil se met de la partie, si bien que je rechargerai la batterie sans avoir à faire tourner l’alternateur. Déjeuner, poursuite de mes travaux dont je viens presque à bout vers 16:00. Téléphone de Monique, puis courrier m’amènent à la descente du  soleil. Je décide alors de me rendre jusqu’à la pointe nord de l’ile, à Calassetta, à une douzaine de kilomètres, pour trouver un autre bivouac au bord de la mer; je reviendrai demain à Sant Antioco faire les visites suggérées par le G.V.

Route rapide, je traverse les rues étroites et sinueuses de la vieille ville sans accroc pour aller stationner en face de l’île de San Pietro, sur le terre-plein précédent la plage. Le ciel rougeoie, la nuit tombe, j’achève mon courrier (Olivier, Pascale,... ), soupe et, à 21:30, monte au lit rejoindre Asimov sur ma liseuse. Calasetta : l'Isthme vers San Pietro au crépuscule
Calasetta : l'isthme vers l'île de San Pietro au crépuscule

35 337    Jeudi 9 janvier 2020 : de CALASETTA à BAIA DI CHIA (126 km)

Calasetta : bivouac devant l'isthme vers San-Pietro
              au matin
Calasetta : bivouac devant l'isthme vers San-Pietro au matin
Les épisodes de Lucky Starr s’enchainant les uns aux autres, tous bien écrits autour d’une intrigue policière bien montée, je me suis laisser prendre au jeu et n'ai trouvé le sommeil que bien après minuit… D'où un lever assez tardif, vers 9:00.  J'ai alors découvert un ciel assez chargé  illuminé pendant la journée de grandes éclaircies  alternant avec des passages nuageux assez denses.

À 10:00 je prends la toute petite route longeant la côte Est de l’île. Pas grand chose à relever, sinon de nombreuses et belles plages au bout d’un chemin de terre, certaines superbes comme celle de Spiaggia Lunga, une anse profonde entre deux murs de rochers blanchâtre contrastant avec le bleu émeraude de la mer qui déferle doucement sur son fin sable blanc.

Falaise au S-W de Calasetta
Falaise au S-W de Calasetta

Gue-pres-de-Calalunga-Ouf!-c_est-passe-apres-un-4x4
Vers la Spiaggia Lunga... Ouf! c'est passé après un 4x4 !
Je me rends ainsi jusqu’au Cap Sperone, sans pouvoir atteindre le village, la route endommagée (le récentes tempêtes ?) étant coupée, comme un segment précédent la Spiaggia Lunga où le passage de l’étroite rivière s’est transformé en gué, heureusement peu profond, que je franchis avec circonspection à la suite d’un 4 x 4.

Calalunga
Calalunga

Plage de Coaquaddus
Plage de Coaquaddus

Capo-Sperone-Torre--Canai-(1757)
Capo Sperone : la Torre Canai (1757)
Je ne verrai donc pas le hameau, apparemment peu spectaculaire; en revanche la route panoramique ménage de superbes effets qu’il faut saisir sous un rayon de soleil, entre 2 bancs nuageux, comme à Coaquaddus puis auprès de la Torre Canai, bien restaurée, où je fais la pause déjeuner  et capte quelques images du site assez pittoresque.

Torre Canai
Torre Canai

Retour-a-S_Antioco-et-son-isthme
Retour à S'Antioco et son isthme
Ensuite retour vers S’Antioco où je vais prendre du pain au Lidl, avant de franchir à nouveau la digue qui me ramène au «continent».

Il fait assez beau, et la lumière brille sur les routes montagneuses de l’intérieur (SS195) sur lesquelles je m’engage puis m’égare en suivant la grande route SS293 qui prend la direction plein nord.

Cela me vaut au moins quelques panoramas superlatifs du côté de Teulada, et le constat d’une activité rurale  intense dans cette région relativement reculée de l’Europe (hormis la visite des vacanciers sur la côte l’été).

Sur la SP 70 panorama 5 km au N
Sur la SP 70 panorama dans les montagnes 5 km au N de Teulada

Je vire de bord plein sud sur la SP70 pour rejoindre à Teulada la SS 195 très sinueuse qui grimpe jusqu’au col Nuraxi de Mesu à 400 m. Elle redescend ensuite jusqu’au niveau de la mer à Chia. Du coup j’aurai raté la bifurcation sur la SP 71 comprenant  la magnifique corniche de la Costa del Sud  (de Porto Teulada à Chia) et la fameuse plage de Tuerradda. Je parcourrai demain cette route panoramique dans les deux sens si le temps est favorable.

Bivouac au pied de la Torre de Chia sur la plage
Bivouac sur la plage au pied de la Torre de Chia
Le soir tombe (il est déjà 17:15,) je gagne la superbe Baia di Chia, au pied de la Torre di Chia que je visiterai à mon lever. Bivouac solitaire sur le petit parking à l’extrémité ouest de la plage.

Dans la nuit j'admire la pleine lune illuminant les vague de l’anse. Traitement des photos et lecture au lit pour un coucher relativement tôt (22:30)… et la fin des aventures de Lucky Starr ! Baia de Chia : bivouac au clair de lune
Clair de lune sur la Baia de Chia depuis mon bivouac


35 463    Vendredi 10 janvier 2020 : de CHIA à LA MADDALENA (91 km)

Chia-bivouac-sur-la-plage-Est
Bivouac sur la plage Est de Chia
Lever vers 8:00 et décollage vers 9:15. Je commence par faire un petit tour sur la plage, splendide, me rendant jusqu’au rio qui en coupe l’extrémité et offrait aux navigateurs de passage une aiguade (point où se ravitailler en eau douce) de qualité.

Chia-la-plage-est-et-la-tour
Chia : la plage Est et la tour

Puis je grimpe jusqu’à la tour de Chia d’où la vue sur les 2 plages de chaque côté du promontoire est admirable. La tour elle-même est fermée, et je ne puis accéder aux quelques restes de l’acropole de Bithia, empêché d’avancer davantage par des ouvriers qui s’emploient à sa préservation. Reste la vue, superlative...

Plage Est depuis la tour de Chia
La plage Est depuis la tour de Chia, juste au-dessus des fouilles de Bithia

c
Torre de Chia (1592)
Chia : la plage ouest au pied de la tour catalane
  La plage Ouest de Chia depuis le pied de la tour catalane

Le systeme des tours côtières de Sardaigne
Le système des tours côtières de Sardaigne (plein format : voir la version sur Google Photo)

Au pied de la tour, les travaux de consolidation
                  de l'acropole de Bithia
Au pied de la tour, les travaux de consolidation de l'acropole de l'antique Bithia
Bithia était une ville située à l'extrême sud de la Sardaigne, située dans la localité de Chia (municipalité de Domus de Maria, province de Cagliari).

Probablement centre nuragique, ce fut un port de mer phénicien à partir du VIIIème siècle avant J-C. La ville fut ensuite punique, puis romaine, et fut abandonnée au début du 7ème siècle après J-C, lorsque la population se replia sur les territoires intérieurs pour échapper aux raids des pirates barbaresques.

En 1933, suite à de fortes tempêtes, quelques restes de la ville sont apparues: on distingue aujourd'hui les vestiges d'un temple punique sur l'îlot de Su Cardolinu, sur lequel ont également été retrouvés des artefacts suggérant la présence d'un tophet. D'autres vestiges de maisons et un deuxième temple, connu sous le nom de temple de Bes, se trouvent au pied du promontoire sur lequel se dresse la tour espagnole appelée "di Chia", du nom actuel de la ville. (Wikipedia)


Je me dirigerai donc vers l’ouest pour parcourir la petite section de la Costa del Sud sautée hier. Le ciel s’est maintenant presque complètement dégagé, la lumière superbe met en valeur les formes et les couleurs de chaque anse, de chaque plage que la petite SP71 contourne systématiquement, dans un délire de virages offrant à chaque débouché des vues époustouflantes.  Costa del Sud sur la SP71
Costa del Sud sur la SP71 en direction ouest

Costa del
      Sud


Costa del Sud sur la SP71

Torre de Pixcinni
Torre de Pixcinni

Plage-de-Campionna
Plage de Campionna et son île homonyme

À peine une trentaine de km jusqu’à Porto di Teulada, mais plusieurs heures en incluant une longue pause déjeuner devant la plage de Campionna totalement déserte… Cette côte, fort peu habitée, est probablement la plus belle qu’il m’a été donné de voir en Méditerranée, par la vivacité de ses couleurs, par la succession de ses anses et de ses caps qui offre des points de vue sans cesse renouvelés, par l’abondance de végétation variée qui recouvre les pentes et dévale jusqu’à la mer et, pour les amateurs, par la qualité de ses plages de sable fin et blanc.

Costa-del-Sud vers l'est
Costa del Sud vers l'est

Torre de Budello
Torre de Budello

Porto di Traulada
Porto di Teulada et Torre del Buddelo
Je me rends jusqu’au quai du port de yachts, y fais quelques photos avec la tour de Buddelo en arrière plan, puis fais demi-tour pour revenir sur mes pas et contempler à nouveau les mêmes lieux, magnifiques, mais sous un angle et un éclairage différents…

Costa-del-Sud
La Costa del Sud sur la route du retour vers l'est

Capo-Malfatano
Capo Malfatano et sa tour

Torre di Capo Malfatano depuis la plage de Tuerredda
Torre di Capo Malfatano sur son cap depuis la plage de Tuerredda

 Nora : pavage de la voie romaine
Nora : portion de pavage de la voie romaine à l'entrée du site
L’après-midi est déjà bien avancé lorsque je repasse à Chia, sans m’y attarder, puis rattrape un peu plus loin vers l’est la SP195 pour gagner sans détour le site archéologique de Nora, à Pula.



ZONE ARCHÉOLOGIQUE DE NORA

(notice historique à l'entrée du site)

La ville de Nora fut fondée par les Phéniciens probablement au VIIIème siècle avant J-C. Les inscriptions et le matériel des Phéniciens mis à jour sporadiquement lors des fouilles et de la prospection sous-marine témoignent de la présence des Phéniciens au cours de ce siècle, bien que les restes de la colonie habitée puissent être datés d'environ un siècle plus tard. La ville phénicienne s'est élevée dans la zone où se trouvent aujourd'hui les ruines du Forum romain, et un important lieu de culte de la même période était situé sur une élévation au sud-est. La ville punique devait être très importante et considérablement riche. Lorsque la nécropole a été découverte lors de fouilles au XIXème siècle, quarante chambres funéraires ont été mises au jour (non visibles aujourd'hui en raison de l'érosion de la mer) contenant de nombreux objets en céramique, à la fois de l'artisanat local et importés de Grèce, ainsi que de nombreux ornements personnels en or. L'emplacement exact de la ville punique reste incertain car les habitations d'origine ont été démolies lorsque les Romains ont urbanisé la région. Des traces puniques ont été trouvées sous le Forum romain, le long de la côte sud-est et sur les pentes du Colle di Tanit, en particulier sur son versant ouest où une petite zone utilisée pour des activités de production a été excavée.

La ville a subi plusieurs phases de développement à l'époque romaine. Les IIème et 1er siècles av. J.C. ont vu la naissance de grandes domus, des maisons de taille considérable qui caractérisaient la ville, et une zone dédiée au culte à été construite sur le point le plus au sud du promontoire - Sa punta e'su coloru (la pointe du serpent) - probablement sur le site d'un lieu de culte punique préexistant. Juste après 50 av. J.C., la première transformation de la ville a eu lieu. Des bâtiments ont été démolis et l’on a pavé au-dessus pour construire le Forum et le temple dont seules les fondations récemment excavées survivent. Peu de temps après, le théâtre a été construit.

Au cours du IIème siècle après J.C., un vaste réaménagement urbain a eu lieu et plusieurs grandes domus ont été démolies pour faire place à la construction d'un certain nombre de routes que l’on peut encore voir aujourd'hui. Dès la fin du siècle et pendant les cent années suivantes, Nora était au sommet de sa splendeur. Toute la zone ouest de la ville a subi un développement important: les Thermes de mer ont été construits et un grand quartier de bâtiments à deux étages a vu le jour, avec des magasins au rez-de-chaussée et des logements au-dessus. Les Bains centraux, monumentaux avec leurs splendides mosaïques, et la maison avec portique à quatre colonnes dans la zone sud du promontoire peuvent également être datés de cette période.

Avec l'arrivée des Vandales à peu près au milieu du Vème siècle après J-C, Nora a de nouveau subi une reconstruction importante, mais cette fois, des matériaux récupérés de bâtiments démolis ou abandonnés ont été utilisés.

Le déclin de la ville se déroule pendant et tout au long de la période byzantine, du milieu du VIème siècle jusqu'à ce qu'elle soit complètement abandonnée au cours du VIIIème siècle, le tissu de la ville disparut peu à peu jusqu'à ce qu'il soit réduit à des noyaux habités dispersés où les activités productives étaient également réalisées, comme on peut le déduire des meules et des fours mis au jour et des grandes jarres trouvées sous le théâtre qui servaient à stocker le blé. Cependant, même pendant cette phase, le niveau de vie des habitants est resté assez élevé. En fait, des biens provenant de plusieurs régions méditerranéennes, tels que des objets en céramique et des vins précieux, ont été trouvés dans les tas de déchets de la ville byzantine.

Les dernières traces de vie à Nora peuvent être datées
de la fin du VIIIème siècle après J-C, lorsque les raids des pirates sarrasins ont poussé les derniers habitants à l'intérieur des terres où ils se sont installés dans des endroits plus sûrs.

Itinéraires bien balisés, notices claires permettent de se faire une bonne idée des installations dont une partie a été rognée par l’érosion maritime : forum, théâtre de 1200 place, temple, thermes, marché…

Plan de la zone archéologique de Nora
Itinéraire de visite de la zone archéologique de Nora

Nora-Thermes-du-levant
Thermes du Levant (IVème ap. J-C) et Torre di Coltellazo ou Sant'Efisio
J’y aurai juste le temps de parcourir la péninsule qui abrita la plus grosse ville punique de Sardaigne, mais dont il ne reste quasiment rien, les Romains ayant à peu près rayé de la carte les constructions antérieures des Phéniciens et des Carthaginois dont c’était pourtant la plus grande fondation.

 Forum romain de
        Nora
Forum romain de Nora
Temple romain
Temple romain et Torre San'Efisio

Temple romain de Nora
Temple romain de Nora

Théâtre romain
Théâtre romain
Entrées latérales aditi-maximi du théâtre romain
Entrées latérales (aditi maximi) du théâtre romain

Nora : Thermes centrales
Thermes centrales de Nora
Nora-Thermes-centrales

Nora-temple-punico-romain
Nora : le temple punico-romain au bout du promontoire

Maison avec atrium aux 4 colonnes
Maison avec atrium aux 4 colonnes

maison-avec-portique-aux-4-colonnes
Mosaïque dans la Maison avec atrium aux 4 colonnes

maison-avec-atrium-aux-4-colonnes-mosaique-Nereide-et-le-Centaure-marin
Maison avec atrium aux 4 colonnes : mosaïque de la Néréide chevauchant un Centaure marin

En revanche ce qu’on a identifié comme la colline sacrée couronnée d’un petit temple à Tanit, la divinité punique, n’est plus qu’un informe tas de cailloux… J’achève mon tour à la fermeture du site vers 17:00, jette un dernier coup d’œil au beau site du promontoire terminé par la grosse Torre di Sant’Efisio (ou Torre di Coltellazo) construite par les Aragonais au XVIIIème. Nora-coucher-de-soleil-sur-la-torre
Coucher de soleil sur la Torre San Efisio ou Torre di Coltellazo
Église de Sant Efisio et plage de Nora
Église de Sant Efisio et plage de Nora
La lumière du couchant dore ses pierres comme celles du sanctuaire roman de Sant Efisio, protecteur de Cagliari, tout proche, et fait ressortir le dessin des montagnes de l’arrière pays en toile de fond…

Je regagne alors l’Exsis et me fixe la petite ville de Capoterra juste avant Cagliari comme bivouac pour ce soir. Mais la circulation, d’abord rapide sur la 4 voies, ralentit puis fige bientôt en arrivant à la Maddalena, la grande banlieue au sud de la capitale de l’île, Cagliari (155 000 hab.). Je renonce à aller plus loin et prends la première rue sur la droite qui me fait aboutir sur le Lungomare se terminant en impasse… Ce sera mon havre pour ce soir, les pieds dans le sable, sans aucune circulation si ce n’est celle des piétons venant faire sur la plage leur promenade vespérale.

Bivouac
        à la Maddalena
Bivouac à la Maddalena sur le Lungomare

Traitement des photos, souper puis coucher tôt vers 22:30 après cette autre belle journée de vadrouille. Réveillé dans mon sommeil en milieu de nuit par Monique qui s’inquiète de la tempête de verglas annoncée et se demande si elle ferait mieux d’accompagner Juliette au chalet de Shefford ou de demeurer à Montréal. Je lui conseille de ne pas d’éloigner de la grande ville et de se munir d’un peu de bois de chauffage, au cas où l’électricité manquerait de façon durable… et me rendors aussitôt.


35 554    Samedi 11 janvier 2020 : de LA MADDALENA à PUNTA PORCEDDUS (Castadias) (80 km)

Réveil à 9:00 après une grosse nuit d’un sommeil profond… J’en avais besoin ! Je démarre quand même assez rapidement vers 10:15 pour gagner le centre ville de Cagliari. Il fait beau, les promeneurs du matin étaient redevenus nombreux sur la plage, qui faisant son footing, qui promenant son chien, qui en grande discussion animée avec un pair… Toujours est-il que personne ne m’a dérangé sur mon «Lungomare delle Stelle».

La route est assez rapide, dans une plaine alluviale asséchée où se trouvent raffineries de pétrole et aéroport, entre mer et étangs ou lagune. Le trafic est fluide, quoique intense, et la ville étagée sur la montagne me parait d’emblée assez dense. Où stationner, sachant que la circulation est réglementée, voire prohibée aux étrangers dans le périmètre ancien ? Je cherche donc un espace disponible le plus près possible du Turismo qui se trouve dans le Palazzo Civico, sur la Via Roma, devant le port de passagers et de yachts. Cagliari : Via Roma
Cagliari: Via Roma
Cagliari-Via-Roma
Via Roma sous la Torre dell'Elefante
Je finis par laisser l’Exsis dans un petit parking gardé juste devant l’Administration portuaire, et file à l’Office du Tourisme quérir une carte un peu plus détaillée que celle du G.V., illisible.

Mieux équipé, je décide de voir tout ce que je pourrai en montant à la Citadella dei Musei, où une reconversion de l’ancien castello a remodelé de fond en comble l’espace intérieur pour y aménager trois très beaux musées provinciaux : le fameux Musé archéologique, la Pinacothèque et le Musée d’Art du Siam. Je fais l’impasse sur le troisième, mais priorise le premier que l’on trouve partout en référence, et tâcherai de voir l’essentiel du deuxième.

Les petites rues montent raide à flanc de colline, après la traversée plus aisée de l'ancienne basse ville portuaire, quartier bourgeois du XIXème avec ses rues relativement larges bordées de multiples boutiques chic, au pied de gros immeubles de style classique peinturlurés dans toutes les teintes du jaune pâle à l’ocre foncé, jusqu'au lilas en passant par les verts pistache… 
Cagliari : vue du bastion St-Remy
Cagliari : vue sur la ville basse et le port depuis le bastion St-Remy

Cagliari : vue depuis bastion St-Remy
Cagliari : vue sur la ville basse depuis bastion St-Remy
Puis ce sont quelques volées d’escaliers donnant accès à des ruelles beaucoup plus étroites et sinueuses, elles-mêmes débouchant sur une vaste esplanade posée sur les remparts : le bastione de Saint-Remy d’où la vue s’étend largement sur les toits colorés et les clochers de la ville basse, sur le port, la baie et les montagnes bleutées à l’horizon.


Cagliari-Bastione-Saint-Remy.
Cagliari: Bastione Saint Remy

Je suis à deux pas de la Piazza di Palazzo rassemblant la grande façade classique  de l’ancien Hôtel de ville et la cathédrale di Santa Maria, d’origine romane du XIIIème (ce dont témoigne sa belle façade) mais amplement remaniée ensuite à l'époque baroque (XVIIème et XVIIIème). Façade de la cathedrale-di Santa-Maria
Façade de la cathédrale di Santa-Maria

L’intérieur présente de grandes lignes romanes, mais a été complété (ou recouvert ?) par tout un décor baroque voire rococo… fort joliment articulé. Le travail des marqueteries de marbre (chœur, chaire, etc.) me parait remarquable, et plusieurs retables des chapelles latérales retiennent mon attention, particulièrement leurs fines sculptures de marbre blanc.

Cagliar : nef de la cathedrale di Santa-Maria
Cagliari : nef de la cathédrale di Santa Maria
Cagliari : dôme de la cathedrale di Santa-Maria
Cagliari : dôme de la cathédrale di Santa Maria


benitier-angelique
Bénitier angélique
Dôme
St Luc évangéliste sur un pendentif à la base du dôme

Chaire de la cathédrale di Santa Maria de Cagliari
Chaire de la cathédrale di Santa Maria de Cagliari
Escaier de la chaire de la cathédrale di Santa Maria
              de Cagliari
Escalier de la chaire de la cathédrale di Santa Maria

Lion pissan au pied de l'autel de la cathédrale di Santa
        Maria
Lions pisans au pied de l'autel de la cathédrale di Santa Maria; ils soutenaient anciennement l'ambon

À noter les deux remarquables chaires pisanes de 1162 (ambons de Guglielmo), offertes au XIVème à Cagliari par la cité de Pise (scènes de la vie du Christ en très beau marbre gris veiné).

Chaires pisanes en marbre dana la cathédrale di
                Santa Maria
Les deux chaires pisanes en marbre dans la cathédrale di Santa Maria

À l'intérieur, l'attraction principale est l'ambon de Guglielmo. Il s'agit de deux chaires du xiie siècle sculptées par un Maître Guglielmo, à l'origine destinées à la cathédrale de Pise. Il a été transporté à Cagliari en 1312 et placé dans la nef, près des troisièmes colonnes. Les quatre lions de marbre qui ont soutenu l'ambon sont maintenant placés aux pieds des balustrades du presbytère (Wiki).


Chaire pisane gauche de la cathédrale di Santa Maria
Ambon pisan gauche de la cathédrale di Santa Maria

Chaire pisane droite de la cathédrale di Santa Maria
Ambon pisan droit de la cathédrale di Santa Maria

Façade de la cathedrale di Santa-Maria
Façade de la cathédrale di Santa Maria

  Chapiteau de la cathédrale di Santa Maria
Chapiteau de la cathédrale di Santa Maria

En ressortant, quelques pas sur la place en avant, quelque peu vieillotte et de forme irrégulière, montrent de belles façades, pas toujours au mieux de leur forme...

Piazza Carlo-Alberto, à restaurer ! 
Piazza Carlo-Alberto, à restaurer !
Ancien Palazzo di Citta de Cagliari (XIVème au
              XVIIIème)
Palazzo di Citta de Cagliari, siège du Conseil de ville depuis 1331, restauré au XVIIIème, maintenant Museo Civico

Piazza-Independenzia-et-Torre-di-San-Pancrazio
Je préfère emprunter la Via Mazzini, parallèle, pour gagner plus haut encore la Piazza della Independenzia puis la Via Martini, limitée au N-E par la Torre di San Pancrazzio, ouverte du côté de la Place et laissant voir ses multiples étages supportés par de grosses poutres de bois.

Passant alors sur la Piazza Arsenale, je passe enfin la Porta Arsenale qui donne accès à l’esplanade de l’ex-citadelle (castello) où l’on a, dans les années 1970, construits les 3 prestigieux musées qui m’intéressent : le Muse archéologique, la Pinacothèque et le Musée d'art siamois.
Porta Arsenale
Porta Arsenale

Les musées dans le Castello de Cagliari
La «Citadelle des Musées» dans le Castello de Cagliari
Bâtiments modernes asymétriques en pierre blanche et verre, étagés au milieu de massifs d’arbustes locaux, l’ensemble est assez harmonieux et donne envie d’en voir plus. Déception au moment de prendre les billets combinés : la Pinacothèque en réaménagement est fermée, je devrai me contenter du Musée archéologique, puisque l'art siamois m'attire  moins.

 Dans un sens c’est tant mieux, car les deux heures que je consacre au parcours de ses salles, à l’examen de ses nombreuses vitrines placées en ordre chronologique, à la lecture des présentation très complètes auront suffi à saturer mon attention et combler mon intérêt pour la préhistoire, la proto-histoire et l’histoire ancienne (j’entends par là l’époque romaine) de la Sardaigne.

Beaucoup de très beaux objets, fort bien présentés, (n’étaient-ce les reflets des DEL brillantes dans les vitrines qui handicapent le photographe…) illustrent au mieux la succession des formes et des techniques, allant du néolithique aux époques postérieures (Âges du Cuivre, du Bronze, du Fer…) tout en montrant l’apport des autres cultures méditerranéennes (Phéniciens, Carthaginois, Grecs, Égyptiens, Romains, etc.) pour former au bout du compte une culture… originale ! Celle de la Sardaigne, qui a elle-même apporté sa note au concert européen avec la civilisation nuragique.

Museo-Archeologico-Nazionale de Cagliari : déesses mères
        néolithiques
Museo Archeologico Nazionale de Cagliari : statuettes de déesses du Néolithique


LE NÉOLITHIQUE EN SARDAIGNE

L'âge néolithique en Sardaigne a duré près de trois mille ans, du début du 6ème au 3ème millénaire avant J.-C. Le  tournant de cette période, par rapport au paléolithique précédent, est implicite dans la signification du mot néolithique lui-même, littéralement "nouvel âge de pierre" (du grec neos "nouveau" et lithos "pierre"). L'homme apprend à ébrécher des morceaux de pierre pour façonner différents types d'objets, d'armes et d'outils agricoles. L'agriculture est en effet l'une des innovations les plus importantes du néolithique, marquant la transition d'une économie basée sur la chasse et la cueillette, vers un système économique plus avancé, axé sur la production de nourriture par l'élevage et l'agriculture. Une autre découverte importante caractérise cette période : l'invention de la poterie. L'homme du néolithique apprend à fabriquer de la poterie en cuisant l'argile pour produire des pots de différentes tailles et fonctions.

Dans la première phase du Néolithique (6800-4800 av. J.-C.), on trouve en Sardaigne, comme dans tout le bassin méditerranéen, la poterie cardiale, appelée ainsi pour la décoration particulière de lignes parallèles réalisée par l'impression du bord d'une coquille (cardium edule) sur le récipient en argile avant la cuisson.

Parmi les précieux témoignages de cette période, on peut citer les microlithes géométriques en obsidienne, petits éclats travaillés, utilisés principalement pour former les pointes des armes de chasse, comme les lances et les flèches, ou des parties d'outils composites, comme les harpons.

La caractéristique la plus typique et la plus fascinante du Néolithique moyen (4800-4300 av. J.-C.) est certainement les statuettes de pierre et d'argile, sculptées dans un style volumétrique et représentant des figures féminines au corps obèse et opulent. interprétées de manière courante comme des "déesses mères”, elles sont liées à la culture dite Bonu Ighinu - de la grotte homonyme dans la région de Sassari, où les premiers spécimens ont été découverts.

Le dernier millénaire du néolithique, différencié entre le néolithique tardif (4300-4000 av. J.-C.) et le néolithique final (4000-3300 av. J.-C.), révèle une amélioration du travail de la pierre (en particulier l'obsidienne) et de la production de poterie.


Deesse (Néolithique médian)
Statuette en calcarenite d'une déesse avec coiffure en tambourin  (nécropole hypogéenne de Cuccuru S'Arrius, Cabras)  Néolithique moyen.
Deesse (Néolithique médian)
Statuette en albâtre d'une déesse accroupie
(Néolithique moyen)

Vase tripode, culture d'Ozieri
Vase tripode, culture d'Ozieri (fin Néolithique, 3400 av. J-C)


PRODUCTIONS NÉOLITHIQUES EN SARDAIGNE

Les preuves archéologiques du Néolithique précoce proviennent principalement des encorbellements et des abris sous roche, qui servaient à la fois de maisons et de tombes. Cependant, quelques petits établissements extérieurs ont également été préservés, probablement utilisés pendant les saisons douces comme alternative aux abris sous roche. C'est le cas de la colonie "Su Stangioni" à Portoscuso (CA), où la présence humaine continue depuis le Néolithique est attestée par des traces de feux répétés et prolongés, ainsi que par des fragments de poterie avec la décoration "cardiale" caractéristique, trouvés avec des cristaux d'obsidienne.

La nature périssable des matériaux avec lesquels les maisons ont été construites, a entraîné la dégradation et la disparition presque complète des structures d'origine. Cependant, il est possible de déduire la disposition complexe des cabanes par leurs fondations. Presque toujours marquée par une seule pièce circulaire ou elliptique (bien qu'il existe des exemples de forme rectangulaire), la structure surélevée était constituée de poteaux en bois fixés profondément dans le sol et sur lesquels étaient posés des murs en argile. Parfois, le fond de la hutte pouvait être une base en pierre. Le toit était fait de troncs d'arbres, disposés radialement ou en pente, recouverts de branches et de brindilles et isolés davantage avec des peaux ou de l'argile. Le toit comportait une ouverture pour la sortie de la fumée du feu, placée au milieu de la hutte et véritable centre de la vie domestique, étant donné ses différentes fonctions : de la cuisine au chauffage et à l'éclairage.

À l'intérieur, le sol était principalement fait de boue ou de pavés, et les murs pouvaient être isolés avec des nattes tissées.

Dans les maisons, on trouve tous les objets et outils de la vie domestique nécessaires aux différentes activités de production : pilons, pots, vases en terre cuite et en pierre, haches, couteaux, grattoirs et plusieurs autres outils d'usage divers. Il y avait aussi des meules et des métiers à tisser, comme le prouve la découverte de fusaioles (petits objets percés en argile ou en pierre, utilisés comme contrepoids pour les fuseaux) et de poids pour métiers à tisser.

Bol en forme de couvercle arrondi et récipient
                    panier décoré de motifs géométrique (Culture
                    d'Ozieri, grotte San Michele, Ozieri). Fin
                    Néolithique
Bol en forme de couvercle arrondi et récipients panier décoré de motifs géométrique
(Culture d'Ozieri, grotte San Michele, Ozieri). Fin Néolithique
 

L'ÂGE DU CUIVRE

La transition du Néolithique à l'Énéolithique est marquée par la capacité d'extraire et de traiter les métaux, en particulier le cuivre, d'où le nom d’Âge du Cuivre. En Sardaigne, il dure environ un millénaire (3300-2300 av. J.-C.).

Bien entendu, ces limites chronologiques ne sont que conventionnelles, mais les frontières entre la phase finale d'une période et le début de la suivante sont tout sauf claires. En archéologie, il existe des phénomènes d'anticipation et/ou de retard, ainsi nous pouvons trouver des traits caractéristiques d'une période culturelle dans la phase précédente ou dans la phase suivante. C'est le cas de la période sub-Ozierl, qui s'étend du Néolithique tardif à l’Âge du Cuivre.

Les scientifiques ont appelé cette période ainsi afin de souligner le lien explicite entre les matériaux typiques de cette phase chronologique ainsi qu'avec la culture néolithique précédente de San Michele di Ozieri.

Ces objets sont sculptés de manière très stylisée, avec des bras ramenés à la taille mais nettement distancés de l'homme. Il sont donc définis comme des «idoles de l'Âge du Cuivre »

 Parmi les produits céramiques typiques de la fin de l'âge du cuivre (2700-2200 av. J.-C.), il convient de citer ceux de la culture du Monte Claro (appelé ainsi pour la colline homonyme de Cagliari où des matériaux appartenant à cette culture ont été trouvés). Cette poterie se compose de grands vases de formes diverses tels que des trépieds, des bols et des plats à surface brun-rouge et décorés de rainures verticales et horizontales.

À la même époque, la culture du « gobelet-cloche » arrive en Sardaigne, dont on peut encore constater la présence au début de l’Âge du Bronze et qui s’est répandue dans toute l'Europe. Elle tire son nom de l'objet typique qui caractérise cette culture : le gobelet, un récipient à boire en forme de "cloche inversée" et orné de motifs décoratifs gravés ou en pointillés. Outre la céramique, les biens funéraires de cette culture comprennent des articles ornementaux tels que des pendentifs semi-lunaires, des boutons en os avec des perforations en forme de V ainsi que des pointes de flèche en silex et des brassards. Ces petites plaques de pierre rectangulaires à deux ou quatre trous étaient utilisées par les archers pour protéger l'avant-bras de la corde de l'arc après le tir. Des comparaisons précises avec les poteries en forme de gobelet trouvées au Portugal, en Espagne et dans le sud de la France prouvent l'origine occidentale de ces prototypes. Les porteurs de cette culture en Sardaigne étaient probablement des métallurgistes itinérants qui ont habilement absorbé les influences sardes locales.


Statuette en marbre d'une déesse, de forme
                    géométrique cruciforme et de grande taille
                    (Turriga, Senorbi
Statuette en marbre d'une déesse, de forme
                    géométrique cruciforme et de grande taille
                    (Turriga, Senorbi
Idole de l'Âge du Cuivre

Vases bicône à deux anses (Âge du cuivre)
Vases bicônes à deux anses (Âge du Cuivre)


L'ÂGE DU BRONZE

La subdivision traditionnelle de l’Âge du Bronze (3e et 1er millénaire avant J.-C.) en Âge du Bronze précoce, moyen, tardif et final, généralement acceptée et partagée - mais avec des variations si nécessaire - dans la chronologie des différentes civilisations en Méditerranée et en mer Égée, acquiert une importance particulière en Sardaigne. En effet, la phase comprenant l’Âge de Bronze moyen, tardif et final. coïncide avec la floraison et le développement de la civilisation nuragique, dont certaines anticipations peuvent être observées dès le début de l'âge de bronze.

Le début de l’Âge du Bronze en Sardaigne est caractérisé par la large diffusion de la culture Bonnanaro, autrefois considérée par les savants comme le point de départ de la civilisation nuragique. Le matériel funéraire révèle des éléments de continuité avec la phase tardive de la culture des gobelets : brassards, colliers avec des perles en coquillage et dents d'animaux. Cependant, la culture de Bonnanaro diffère de celle du "gobelet" par l'absence totale de décoration dans la céramique, un indice qu'un changement important était en train de se produire. Les formes typiques des récipients de cette période sont des vases à trois pieds (trépieds), souvent équipés d'une "poignée coudée".

À partir de la fin de l’Âge du Bronze moyen, la Sardaigne est impliquée dans la diffusion des produits minoens, mycéniens et chypriotes, en particulier la poterie ; on en trouve des preuves archéologiques dans de nombreux endroits. Les vastes ressources minérales (cuivre et plomb argenté) de l'île ont peut-être attiré les marins orientaux vers 1400 av. La preuve de cette hypothèse est que les plus anciens objets mycéniens proviennent précisément des colonies situées près d'importants districts miniers, surtout dans la région de l’Iglesiente : une tête en ivoire d'un guerrier portant le typique "casque en défense de sanglier" a été trouvée à Mitza Purdia (Decimoputzu). Sur un autre site crucial, le Nuraghe Arrubiu à Orroli, qui contrôlait l'accès aux mines de cuivre de Funtana Raminosa, nous avons récupéré un alabastron (vase pour l'huile et le parfum) qui avait été produit dans le nord-est du Péloponnèse.

À cette époque, le contact direct entre les Nuragiques et les marins de l'Est s'est probablement fait le long des côtes, bien que les premières découvertes archéologiques mentionnées ci-dessus se trouvent dans des sites de l'intérieur des terres ; ces objets pourraient être arrivés grâce à une médiation entre les communautés côtières nuragiques et ceux qui, depuis l'intérieur des terres, contrôlaient l'accès aux zones métallifères et géraient l'exploitation minière et le traitement des métaux.

La majorité des matériaux égéens-mycéniens en Sardaigne date de la fin de l’Âge du Bronze et se concentre autour du golfe de Cagliari. Les fragments de plusieurs vases mycéniens, trouvés entre 1979 et 1985 à l'intérieur du nuraghe Antigori, juste en face du port de Sarroch, ont donné une impulsion à la recherche sur l'activité mycénienne dans l'île. Cette poterie, à la fois importée et produite localement, a probablement fait du site l'un des principaux centres de l'intérieur des terres où les produits mycéniens étaient utilisés comme objets d'échange pour l'achat de métaux.

200111-067 Cagliari Museo Archeologico Nazionale Age du Cuivre FR
Haches en bronze à bords relevés (Âge du Bronze
                  Moyen, Iscalas)
Haches en bronze à bords relevés (Âge du Bronze Moyen, Iscalas)
Collier en coquillages (début de l'Âge du
                  Bronze)
Collier en coquillages (début de l'Âge du Bronze)

ÈRE NURAGIQUE

Depuis le début de l’Âge de Bronze moyen, la protohistoire de la Sardaigne est caractérisée par l'émergence et l'établissement de ce que nous appelons la civilisation nuragique. Son développement se poursuit sans interruption jusqu'au début de l’Age du Fer.

Cette civilisation, grâce à des milliers de monuments impressionnants et fascinants, domine l'archéologie sarde au fil du temps. Le Nuraghe est le monument phare de cette civilisation. Ces constructions mégalithiques frappantes avec leurs cônes tronqués sont uniques parmi les anciennes civilisations de la Méditerranée.

Outre les simples Nuraghi à une seule tour, il existe également des forteresses complexes, qui ont été construites avec plusieurs tours (dénommées bilobées, tréflées, quadrilobées, etc. selon le nombre de tours), avec des dispositions variables et reliées par des murs-rideaux. En règle générale, on trouve des vestiges de villages composés d'un nombre variable de huttes près des sites des Nuraghi.

Sur les plus de 7000 Nuraghi disséminés sur l'île, seul un petit nombre a été fouillé. La compréhension de ces monuments manque encore de nombreux éléments jusqu'à aujourd'hui. La science a émis plusieurs hypothèses sur leur fonction.  Les matériaux trouvés dans les fouilles (poteries, restes de nourriture et outils divers), montrent qu'ils étaient utilisés pour des activités domestiques. Cependant, certaines caractéristiques architecturales (telles que les tours, les embrasures et la ceinture défensive extérieure) en font des bâtiments fortifiés équipés pour la protection des personnes ou des biens. Il ne fait aucun doute que les Nuraghi ont joué un rôle important dans le contrôle des territoires et la gestion des ressources. Leur localisation dans des lieux dominants souligne la valeur symbolique de ces monuments en tant que signe de pouvoir et de richesse des communautés qui les possédaient.

Les tombes des Géants sont un autre exemple d'architecture mégalithique à l'époque Nuragique. Ces tombes sont constituées d'une longue chambre funéraire (galerie) et d'un demi-cercle (exèdre) devant elles qui ont été utilisées pour les cérémonies funéraires. Leur disposition rappelle la forme d'une tête de taureau. Pourtant, leur nom populaire fait référence à la dimension de la galerie, qui rappelle un cimetière pour un individu gigantesque. Mais en fait, ces tombes ont servi à l'enterrement de dizaines ou de centaines d'hommes.

La religiosité nuragique a laissé des traces importantes dans les temples dits puits sacrés qui peuvent être liés au culte de l'eau. Fréquemment, ces temples peuvent être associés à des villages cultuels tels que Santa Vittoria de Serri et Sant'Anastasia de Sardara. En revanche, le culte des temples à mégarons est beaucoup plus difficile à explorer.

L'authenticité de cette architecture va de pair avec la grande valeur et la préciosité des chefs-d'œuvre artistiques nuragiques, tels que les bronzes figuratifs et les grandes sculptures en pierre qui ont été trouvés dans le complexe de Mont'e Prama à Cabras.


maquette-de-nuraghe
Maquette de nuraghe
coupe-interieure-d_un-nuraghe
Coupe intérieure d'un nuraghe


Tomba-dei-Giganti de Sena e Thomes (Dorgali) 1800-1600
            av. JC
Tomba dei Giganti de Sena e Thomes (Dorgali) 1800-1600 av. J-C (type orthostatique)

Les tombes des Géants sont des tombes mégalithiques nuragiques. Sur la base des caractéristiques architecturales et des techniques de construction, les tombes des géants peuvent être divisées en deux groupes de base :

- le type dit "à dalles" est une tombe à structure orthostatique (les dalles non coupées formant l'exèdre sont disposées côte à côte) et généralement une "stèle" centrale qui est percée d'une porte

- les tombes dites "de type bloc" sont faites de blocs à coupe rectangulaire et possèdent une entrée avec architrave . 

Un développement ultérieur des tombes orthostatiques est la tombe des géants construite  en "isodomie", i.e. qui est construite en couches régulières, à la fois dans la chambre et sur la façade de l'exèdre.

Tombe de géant : maquette isodome
Tombe de géant : maquette de tombe (type isodome)


Les statuettes de bronze nuragiques
Statuettes en bronze : archers, orants, chef,...
Statuettes en bronze («bronzetti»): archers, guerriers, orants, chef,...

Statuette en bronze
Boxeur ou orant ?
Statuette en bronze
Femme portant une offrande (pain plat)

Statuette en bronze
Orant portant une offrande

Chef
Chef
Chef
Chef

Guerrier avec casque, épée et bouclier
Guerrier avec casque, épée et bouclier
Guerrier avec casque, épée et bouclier
Guerrier avec casque, épée et bouclier

Guerrier avec épée et arc
Archer portant une épée
Lames d'épée en bronze
Lames d'épée en bronze

 Combattants
Combattants

Géant de Monte e' Prama
Géant de Monte e' Prama
Géant de Monte e' Prama
Géant pugiliste de Monte e' Prama



MINES ET LINGOTS

La demande de ressources minérales sardes a sans aucun doute intensifié les relations avec d'autres civilisations contemporaines de la Méditerranée, en particulier avec les civilisations mycéniennes et chypriotes de l’Âge du Bronze tardif et final (vers 1380-930 av. J.-C.).

L'exploitation des mines de l'île à l'époque Nuragique peut être observée sur plusieurs sites, situés à courte distance des amarrages ainsi que dans l'arrière-pays. Parfois, on a trouvé sur place des outils en pierre liés à l'exploitation minière.

Les preuves les plus cohérentes de l'activité métallurgique proviennent de ce que l'on appelle les «placards». Dans ces dépôts, on a pu trouver des réserves d'objets de valeur ou d'objets à fondre. Parfois, ces ressources métalliques étaient stockées dans des conteneurs d'argile, contenant des lingots. Ces "lingots" circulaires grossiers à section plano-convexe, ainsi que des objets intacts ou cassés et d'autres déchets ont pu être trouvés dans ces conteneurs. De nombreuses découvertes ont la forme d'une peau de bœuf (connue sous le nom de lingots en peau de bœuf), que l'on trouve également dans toute la Crète, en Méditerranée orientale et à Chypre en particulier, où ils ont été produits et transportés jusqu'en Sardaigne par mer,

Sur la base des données issues des fouilles, il est possible de fixer le développement maximal des lingots en peau de bœuf à l’Âge du Bronze final, en parallèle avec une utilisation plus fréquente des lingots en brioche. Les preuves sont bien documentées à ce stade, mais ces lingots ont ont été utilisés dans des temps encore plus anciens. La présence de marques linéaires A ainsi que d'écritures chypriotes sur certains lingots en peau de bœuf prouve l'origine étrangère de ces artefacts qui a été démontrée par des méthodes d'analyse chimique et métallurgique.

Cependant, il n'existe pas d'éléments sûrs (tels que des fours à scories, à cendres et à carbone, etc.) permettant d'identifier ces sites de découverte comme des installations de production pour le traitement primaire des métaux. Ces faits conduisent à l'hypothèse que la Sardaigne nuragique accueillait principalement des centres de traitement secondaire du métal purifié. Cette hypothèse est confirmée par d'énormes découvertes de moules en pierre simples et multiples qui portent des formes différentes pour l'empreinte de divers instruments, tels que des haches, des lances et des poignards.

200111-116 Cagliari Museo Archeologico Nazionale Mines et lingot FR

Llngots de cuivre en peau de boeuf
Lingots de cuivre «en peau de bœuf»

Moules
Moules pour haches en bronze

DE L’ÂGE DU BRONZE À L’ÂGE DU FER

Dans les études portant sur le monde nuragique, le passage de l’Âge du Bronze final à l’Âge du Fer (du IXe au VIe siècle avant J.-C.) pose un problème difficile. En particulier, les deux premiers siècles de cette période - connus sous le nom de « Premier Âge du Fer" - ont été longtemps considérés par les spécialistes de la préhistoire comme la phase finale du Nuragique, tandis que les spécialistes de la civilisation phénicienne et punique les considéraient comme les précurseurs de la colonisation qui commence au milieu du VIIIe siècle.

Aujourd'hui, aucune de ces deux approches n'est considérée comme suffisante, et des études récentes ainsi qu'une étude plus approfondie des archives archéologiques montrent clairement qu'à cette époque, les éléments nuragiques et phéniciens en Sardaigne ne sont pas nécessairement opposés, comme le montre la coexistence de colonies nuragiques et phéniciennes dans des centres comme Tharros et Othoca, dans le golfe d'Oristano. C'est pourquoi nous avons explicitement choisi de qualifier la période comprise entre la fin du VIIIe et le début du VIe siècle avant J.-C. (le « Deuxième Âge du Fer") de "tradition nuragique et âge phénicien", afin de souligner les influences mutuelles entre ces civilisations, dont les conséquences en Sardaigne sont absolument uniques.

Un phénomène déjà présent en nuance à la fin de l'âge du bronze mais qui s'accroît dans certaines régions à cette époque est l'abandon des colonies et le démantèlement partiel et la réutilisation des nuraghi. Beaucoup de ces monuments changent de disposition, comme le montrent le nuraghe "Su Nuraxi" à Barumini et le nuraghe "Genna Maria" à Villanovaforru, où des parties entières de l'ante-mur (tours et murs extérieurs) sont démolies afin de construire les maisons de la colonie.

La production d'armes en bronze augmente, comme en témoigne la pratique de la thésaurisation : des réserves de bronzes, probablement propriété de la communauté, sont conservées dans des sanctuaires ou cachées soit sous les trottoirs des huttes, soit dans les murs des nuraghi.

Dans la production de poteries, la persistance de récipients déjà répandus à la fin de l'âge du bronze s'accompagne de l'apparition parallèle de nouvelles formes qui enrichissent le répertoire céramique : les askos, c'est-à-dire les cruches à bec, et les cruches à mono-poignée sont typiques de cette étape. Les vases sont à nouveau richement décorés de motifs gravés dans le style dit géométrique.

Les relations entre la Sardaigne, l'Étrurie et la Campanie deviennent particulièrement intenses entre le IXe et le VIIIe siècle av. J.-C., comme en témoignent de nombreuses découvertes de production ou d'imitation nuragique, principalement à Populonia et Vetulonia, mais aussi à Vulci, Tarquinia, Cerveteri et Pontecagnano : de petites cruches, des armes, des bronzes figuratifs, des navires votifs, des boutons et des carquois miniatures, et des chaudrons en bronze sont attestés dans les tombes de l'aristocratie étrusque. De même, des épées, des haches, des rasoirs en forme de croissant et des fibules utilisées pour attacher les étoffes, arrivent en Sardaigne. Des cruches et autres vases nuragiques ont également été trouvés en Sicile (Pantalica, Mozia), en Tunisie (Carthage, Utica), en Andalousie (Cadix, Huelva) et même en Crète (Khaniale Tekké).

La complexité des contacts culturels entre la Sardaigne et le reste du monde méditerranéen, bien que par la médiation des Étrusques ou dans le cadre des routes commerciales gérées par les Phéniciens, confirme, au début de l'âge du fer, l'existence d'une civilisation spécifique sur l'île, dont l'identité ethno-culturelle a été reconnue par les différents peuples méditerranéens.


Nuraghe Modèle de nuraghe
Modèle en pierre d'un nuraghe avec trous pour fixer des armes votives - Sta Virroria di Serri (Âge du Fer)

Jarres-ascoides-&-recipient-en-forme-de-poire-avec-deco-geometrique-Debut-Age-du-Fer.
Jarres ascoïdes & récipient en forme de poire avec décor géométrique (Début de l'Âge du Fer)


Archet et son reflet
Archet et son reflet montrant le carquois dans son dos
Mère avac son enfant
Mère avec son enfant

ÈRE PHÉNICIENNE ET PUNIQUE

Les preuves archéologiques montrent que dès la fin du IXe siècle avant J.-C., les premiers groupes de Phéniciens ont commencé à arriver sur la côte sarde, dans le but de faire du commerce avec les Nuragiques.

La première présence permanente des Phéniciens est documentée dans la région du Sulcis, avec la fondation de Sulki (Sant'Antioco) en 780-750 avant J.-C. et la construction, entre le VIIIe et le VIIe siècle, d'autres établissements dans la région de Portoscuso, à Inosim (Carloforte), à Monte Sirai et à Pani Loriga (Santadi). En même temps, de nombreux autres centres situés dans le golfe de Cagliari et le golfe d'Oristano se sont rapidement développés : Karalis (Cagliari), Tharros (San Giovanni di Sinis), Nora (Pula) et Bithia (Chia-Domus de Maria), Otheca (Santa Giusta), Cuecureddus (Villasimius). Plusieurs produits significatifs de l'artisanat phénicien proviennent de ces sites, révélant des aspects importants de la culture et de la religion, étant donné qu'ils ont été trouvés pour la plupart dans des contextes funéraires ou domestiques.

Les cruches à large bord plat et circulaire, également appelées "cruches en champignons" en raison de leur forme caractéristique, et les cruches à embouchure en trèfle, ainsi que les plats et autres récipients, sont particulièrement populaires parmi les objets à bord rouge.

La rencontre entre les Phéniciens et la civilisation nuragique locale a produit des résultats absolument uniques en termes d'influences réciproques, révélées par les objets et les monuments. En outre, elle marque l'entrée sur l'île de formes d'échange culturel basées sur l'écriture, visant les registres commerciaux et les dédicaces religieuses. Parmi les documents les plus anciens, la stèle de Nora est remarquable malgré son sujet énigmatique : malgré les difficultés de traduction, on peut discerner la plus ancienne référence écrite au nom de la Sardaigne ("SRDN"), et probablement à celui de la ville de Nora elle-même ("NGR"),

À la fin du VIème siècle avant J.-C., Carthage, la plus puissante et la plus connue des colonies phéniciennes fondées en Afrique du Nord, après s'être développée militairement en Sicile, commence à se tourner vers la conquête de la Sardaigne. En 509 av. J.-C., le premier traité entre Carthage et Rome sanctionne l'hégémonie carthaginoise sur les côtes sardes.

Le fort impact de la culture punique sur l'île est particulièrement évident dans le peuplement fondé plus tôt par les Phéniciens, ainsi que dans les nouveaux établissements situés soit dans les grandes zones de culture du maïs du Campidano, soit près des principales mines. C'est le cas à Neapolis (Guspini) et Cornus (Cuglieri) dans le centre de la Sardaigne du Nord, mais aussi à Villamar, Santu Teru (Senorbi), Sanluri, San Sperate et plusieurs autres centres. Durant cette phase, l'activité agricole devient particulièrement intense, orientée vers la production de céréales.

Comme dans le cas de l'avènement des Phéniciens, la conquête de l'île par Carthage a fortement affecté l'artisanat local, en particulier la poterie, qui s'est progressivement libérée de l'influence orientale, créant des produits que l'on peut considérer typique d'un faciès culturel sardo-phénicien. Par exemple, nous pouvons inclure le vase dit «biberon », avec un ou deux becs coniques étroits dépassant du haut du corps, dont le décor peint représente les traits d'un visage humain, ainsi que des figurines en terre cuite trouvées en grande quantité, des stèles figuratives et de nombreux autres objets artisanaux.

En même temps, d'autres objets à connotation religieuse reproduisent fidèlement les modèles carthaginois que l'on trouve non seulement dans la patrie orientale mais aussi dans les autres colonies dispersées dans le centre-ouest de la Méditerranée (Sicile, Baléares, péninsule ibérique et Portugal, Maroc). C'est le cas des protomes (têtes) d'une déesse de style oriental, ainsi que des masques souriants en terre cuite représentant des visages masculins à la bouche ouverte, rappelant l'énigmatique "sourire sardonique". À l'époque punique, on assiste également à la circulation des premières pièces d'or, l'électrum (alliage naturel d'or, d'argent et de bronze) commence, suivi plus tard par la création d'une monnaie particulière à la Sardaigne.


stele-de-Nora
La stéle de Nora

La stèle de Nora est le plus ancien document écrit de Sardaigne et, probablement, de tout l'Occident, datant de 850 a 725 avant J.-C. L'inscription, gravée sur le grès local, est disposée sur 8 lignes ; le texte est considéré comme complet, même si la pierre a probablement perdu quelques fragments.

La traduction est controversée, mais les spécialistes s'accordent a identifier la pierre comme le plus ancien témoignage du nom de la Sardaigne, qui apparait a la troisième ligne (de droite a gauche, de la deuxième à la cinquième lettre). Cependant, il n'est pas possible de vérifier si ce nom était déjà utilisé à cet âge pour identifier l’île.

Quelle que soit la signification de l'inscription, cette stèle démontre que les Phéniciens ont identifié le lieu avec le nom qu'ils ont trouvé à leur arrivée, adapté à leur propre alphabet. Après tout, de nombreux noms de villes phéniciennes en Sardaigne ont conservé la racine linguistique locale : parmi celles-ci, il y a même Nora, qui a la même racine que le mot "nuraghe". C'est un signe clair de cette intégration profonde et réussie entre les populations locales et les nouveaux arrivants, révélée par la recherche archéologique contemporaine.

La stèle de Nora a été trouvée en 1773 dans le mur d'enceinte du monastère de l'ordre de la Bienheureuse Vierge Marie de la Miséricorde à Pula. Elle est entrée dans les collections du musée en 1830 et a toujours été exposée depuis lors.



Statuette-d'un-dieu-en-bronze,-style-Proche-Orient-(age-phenicien,-XIe-av.jpg
Statuette d'un dieu en bronze, style Proche-Orient
(âge phénicien, XIème av. J-C)


Amphores phénicienne, punique et gréco-italique
Amphores phénicienne, punique et gréco-italique

Amphores peintes avec inscriptions en punique
Amphores peintes avec inscriptions en punique

Poteries de Bithia - Époque phénicienne
Poteries de Bithia - Époque phénicienne
Cruche et pichet phéniciens
Cruche et pichet phéniciens (Bithia)

Boucles d'oreille en or et perles vitrifiées (Bruncu
              S'Olia, 6ème-7ème s. av. J-C)
Boucles d'oreille en or et perles  vitrifiées (Bruncu S'Olia, VIème- VIIème s. av. J-C)

Biberon double avec col à forme humaine -
              Age-phénicien-punique (IIIème-Ier-s. av. J-C).
Biberon double avec col à forme humaine -
Age phénicien-punique (IIIème - Ier-s. av. J-C).

Masque apotropaïque en argile (Tharros, âge-punique
              (VI-IVèm s. av. J-C)
Masque apotropaïque (conjurant le mauvais sort) en argile
(Tharros, âge punique (VI-IVème s. av. J-C)

Statuettes en argile, dites "idoles en forme de bouteille".

Trouvées dans le stipe votif du temple de Bès à Bithia, Domus de Maria (CA), ces figurines masculines et féminines invoquent le dieu de la santé Bes pour leur guérison. Chaque spécimen montre une souffrance, en indiquant la partie du corps qui est douloureuse ou affligée par la maladie, selon les différentes positions de ses bras et de ses mains. Âge punique, 3ème-1er s. av. J-C.

stipe (du latin stipa) : dépôt d'offrandes votives.

Bes était un dieu guérisseur d'origine égyptienne.
200111-158 Cagliari Museo Archeologico Nazionale
Statuettes votives en argile (ère punique
              (3ème-1er-s.-av. J-C)
Statuettes votives en argile (ère punique, 3ème-1er-s.-av. J-C)

ÉPOQUE ROMAINE

Portrai d'un Romain inconnu Époque Républicaine (1er.
              s.av.J.C)
Portrait d'un Romain inconnu, d'époque Républicaine (Ier s.av. J-C)
Portrait de l'Empereur Néron. Tête rapportée, Olbia
              (54-59-ap.J-C)
Portrait de l'Empereur Néron. Tête rapportée, Olbia (54-59-ap. J-C)


Verrerie de table

Modiolus
(verre avec poignée) utilisé comme urne funéraire, (2ème moitié du 1er S. ap. J-C.)

Verre soufflé avec décoration de feuilles de palmes et inscription grecque (Cornus, 1er s. ap. J-C).

Hydria (bouteille cylindrique avec poignées (Cornus, 1er-2ème s. ap. J-C.)
Verrerie de table

Urne-cineraire-globulaire-avec-inscription-commemorative-du-mort-epoque-imperiale-romaine-d_Olbia-Ier-s.-ap.-J.-C
Urne cinéraire globulaire avec inscription commémorative de la défunte (Olbia, époque impériale romaine Ier s. ap. J.-C)
Coupe en calcédoine en forme de feuille (déb. ère
              impériale romaine)
 Coupe en calcédoine en forme de feuille (début de l'ère impériale romaine)

Intéressantes perspectives philosophico-historiques, mais ma longue quête de connaissances - et l’effort physique déployé pour y accéder… - me laissent fatigué, et affamé. Je prend donc le chemin du retour vers l’Exsis garé en bord du port, de l’autre côté de la basse ville.

Cagliari-vue-depuis-Piazza-Santa-Croce
  Vue sur la basse ville de Cagliari et le port depuis la Piazza Santa Croce


Suite :  2020-01 Sardaigne p. 5

Accueil