SARDAIGNE
Drapeau sarde

Janvier 2020



Photos  de la page en pleine grandeur et en diaporama sur Google Photo :
https://photos.app.goo.gl/eareYiSDM4efX1sz8



Itinéraire
Mon itinéraire : 2 328 km autour de la Sardaigne


Embarquement sur le ferry à Toulon
Embarquement sur le ferry à Toulon

34 667    Vendredi 27 décembre 2019 : de TOULON à PALMADULA (35 km)

Qoiqu'installé assez confortablement dans la grande salle désertée du restaurant, La nuit m’a été longue… Bien entendu, j’ai commencé par mettre à jour le carnet de route, puis transféré les dernières photos, ai comparé mes 2 guides de voyage en optant finalement pour le Michelin, et me suis mis enfin à corriger une autre partie de ma traduction du bouquin The American Indian d'Edward S. Curtis consacré aux Hopis. Il y a beaucoup à faire, la traduction automatisée mot à mot demandant encore moult ajustements… (manques de précision, faux sens, raccourcis excessifs, constructions passive-active, etc.). En tout cas j’ai eu la paix et, n’était-ce la fatigue accumulée qui m’a fait piquer du nez de temps à autre, et le chauffage insuffisant qui laissait la fraîcheur s'insinuer progressivement, j’ai vu le jour arriver avec la satisfaction d’avoir bien avancé. Néanmoins la leçon de l’expérience s’impose : pour le retour je prendrai l’option d’un fauteuil pullman pour arriver plus frais…

Exsis en
          bonne compagnie dans la soute
Exsis en bonne compagnie dans la soute garage

Premier accostage vers 7:30 à Ajaccio (Corse), pour débarquer un premier contingent de passagers. Notre descente se poursuit vers le sud, le long de la côte ouest de la Corse qui disparait bientôt car nous nous en éloignons trop, et la lumière grise (le ciel restera couvert toute la journée) diminue la visibilité. Je continue mon travail dans la cafétéria qui s’est un peu et temporairement repeuplée pour le petit-déjeuner. Enfin, vers 11:30, on annonce le débarquement à Porto  Torres. Reprenant le volant de l’Exsis dans le garage,  je sors du gros navire pour aller immédiatement m’arrêter devant le petit port de pêche, y manger et me reposer.

Mon ferry au quai de Porto Torres
                                        Mon ferry au quai de Porto Torres

Porto Torres : pause sur le quai devant le ferry
Porto Torres : pause sur le quai devant le ferry                                       

Le ronronnement des gros diésels marins rend l’endroit trop bruyant pour y faire la sieste; j’hésite un peu à quitter la ville sans voir la cathédrale** San Gavino. Mais devant l’urgence du repos, je préfère prendre la grande route de Tramaglio sur la côte au sud-est. Tracé moderne, mais revêtement dans un état exécrable… Me voilà dans la Nurra, une région de plaine animée de petites collines très vertes à vocation agricole prononcée (pacages et petites cultures).

Troupeau-de moutons sur la route de Palmadula
Troupeau de moutons sur la route de Palmadula

La route de campagne, paradoxalement en meilleur état,  zigone beaucoup et me rapproche de la mer sans l’atteindre. Arrivant au village somnolent de Palmadula vers 14:30, je me pose devant un vaste espace central (terrain de sport ?) , grimpe dans le lit pour faire un somme… et me réveille vers 19:00, à la nuit noire ! Je n’aurai pas vu grand chose de la Sardaigne aujourd’hui !

Je n’irai donc pas plus loin et, constatant le calme environnant, décide de continuer à dormir ici après un souper reconstituant. Velouté de tomate au mozzarella (Merci M. Knorr !), sauté de poivrons agrémenté de quelques rondelles de saucisse de Morteau, voilà qui me calera pour la nuit. Je consulte ensuite le guide pour fixer destination de demain : ce sera l’ancien site minier d’Argentieria. Je me couche tôt, vers 21:30, pour m’endormir aussitôt.


34 702 Samedi 28 décembre 2019 : de PALMADULA  à PORTO FERRO (plage) (109 km)

Enfin une première journée de vraies vacances ! Elle a commencé par un lever presque tardif (9:15) sous un grand ciel bleu, celui que j’attendais de la Méditerranée… La température qui l’accompagne est douce (16°C) et montera dans la journée autour de 21°. Je démarre en douceur, en harmonie avec la place qui m’a accueilli où ne passe qu’une voiture aux 10 mn, et encore…

Bivouac sur la place de Palmadula
Bivouac sur la place de Palmadula

Après un petit ménage je prends la direction d’Argentiera. En fait le bord de mer est à 5,6 km,  j’aurais pu m'y rendre dès hier soir si j’avais mieux consulté le Guide et surtout le GPS.

Vers
          Argenteria, la mer toute proche en quittant Palmadula
                Vers Argenteria, la mer toute proche en quittant Palmadula

Argenteria la cote vers le nord
Argenteria : la côte vers le nord                                               

La petite route se met immédiatement à tournicoter en descendant jusqu’à l’anse où se trouvait le village minier maintenant abandonné (années 1960), mais dont on a entrepris de sauvegarder les restes. Il deviendra ainsi une sorte de musée industriel grandeur nature, histoire de pérenniser le passé minier (argent) prestigieux de l’île, et ce depuis la plus haute antiquité (Grecs, Carthaginois, Romains, et même auparavant, semble-t-il). Comme l’intérieur des bâtiments ne se visite pas encore,  je me contente de parcourir plusieurs coins du village pour prendre quelques vues pittoresques de cette ruine industrielle à caractère essentiellement maritime.

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Arrivée sur le val d'Argenteria

Argenteria les batiments miniers

Argenteria : les bâtiments miniers dans le fond du vallon

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Argenteria : Exsis devant l'église

Puis je fais demi-tour pour aller déjeuner juste en arrière d’une plage où sont tirées quelques barques de pêche, à proximité du cimetière marin. Autre site magnifique où les vagues d’un blanc éclatant se brisent sur les rochers rouges sombre, la mer bleu émeraude en toile de fond à 180°.

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                                    Plage d'Argenteria sous le cimetière marin

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Vagues sur les rochers

Se pose alors la question de la suite de mon périple : où tourner mes roues ? Le G.V se montre dithyrambique à propos du Capo Falcone et de la plage de la Spelosa, une des plus belles de l’île. Je reviendrai donc un peu en arrière au prix d’une quarantaine de km vers la pointe nord-est pour ne pas rater ça.

Route vers Capo Falcone & Isla dell'Asinara
Route vers Capo Falcone & l'Isla dell'Asinara

J’emprunte à nouveau la petite route sinuant à travers les collines, sous une belle lumière cette fois qui en avive les couleurs vert tendre (il a tant plu ces derniers temps !) et me rapproche du cap. La vue est effectivement magnifique, et je prends plusieurs images de l’îlot portant une vielle tour ronde catalane du XVème, avec la grande île dell’Asinara en arrière plan, devenue parc naturel.

Capo Falcone : les villas au dessus de la plage
                                Capo Falcone : les villas au dessus de la plage

Capo Falcone Isola Piana et tour espagnole XVe
Capo Falcone : Isola Piana et tour catalane du  XVème

La Pelosa
Plage de La Pelosa                                                           

La Pelosa la plage et la tour espagnole
La Pelosa :  la plage et la tour espagnole

Il est autour de 14:00, la lumière est magnifique… et vu la température, je me lance dans une petite marche pour m’approcher des rochers et de la plage au beau sable blond. Le lieu est bien sûr devenu très touristique, nombre de belles villas et quelques restaurants s'y sont installé qui respectent cependant le rivage lui-même. Je me hasarde un peu sur le fin sable clair de la plage pour admirer de plus près les exploits des véliplanchistes et surtout des kite-surfers qui s’en donnent à cœur joie, profitant du vent frais qui souffle dans les parages.

La-Pelosa-veliplanchistes

La Pelosa : kite-surfers

Coup d’œil aux restes de la grosse tour fortifiée qui veille sur les hauteurs du cap : j’aimerais bien me rendre à son pied, mais demeure incapable de repérer le chemin qui  y mène… Le soleil commence déjà à descendre, il est 16:00. Satisfait de mes découvertes, je peux maintenant poursuivre ma randonnée vers le sud en allant visiter la Grotta di Nettuno, un autre ** du Michelin. 

Retournant à Palmadula, la route me fait passer près du village de Monte Forte étalé au pied  d’une haute colline abrupte, mais aucun chemin carrossable ne semblent escalader ses 484 m; de toute façon il ne reste rien du château qu’y construisirent les Aragonais… Un peu déçu, et voyant le soir tomber, je décide d’aller bivouaquer devant le très beau site des plages de Porto Ferro, à une douzaine de km.

Le soleil se couche alors, laissant place à un majestueux crépuscule orange et or qui ourle le ciel sombre au dessus de la mer. Je me rapproche par un lacis de petites routes vicinales où les arbustes, envahissant les bords, fouettent la carrosserie au passage… Finalement je dépasse le grand parking quasi désert et m’engage prudemment sur un bon chemin de terre offrant une large vue sur les plages, les 3 tours anciennes et l’ensemble de la côte.


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La vue à l'Ouest depuis le Capo Ferro

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Coucher du soleil sur le Capo  Ferro

Porto-Ferro : la tour
Porto-Ferro : la tour et la baie au soleil couchant

Porto Ferro : torre Bantine Sale
Porto-Ferro : torre Bantine-Sale au crépuscule

J’ai juste le temps de faire un petit tour pour reconnaître les lieux et capter quelques images avant que la nuit tombe tout-à-fait. Quartier de lune et étoile très brillante au firmament (Vénus ?)… Je soupe, écris et me couche à 21:00 dans la rumeur des déferlantes… un autre fourgon à proximité.

Porto-Ferro-en-soiree


34 811  Dimanche 29 décembre 2019 : de PORTO FERRO à SP105 La Speranza (km 8 au sud d’ALGHERO) (50 km)

Après une demi-heure de lecture sur ma liseuse je tombe de sommeil et m’endors… pour me réveiller vers 7:30. Lever à 8 heures, peu après le lever du soleil qui jette des teintes ocre  sur les rochers et les pierres de la tour près de moi. Je tente à nouveau d’expédier le courrier préparé hier soir, sans plus de succès faute de connexion suffisante. Puis, après douche et déjeuner, je vais faire un petit tour sur le haut de la falaise dominant la mer et la belle courbe de plage, ponctuée par les 3 tours anciennes annoncées par le Guide. Il fait encore frais, mais la température s’adoucit au fur et à mesure de la montée du soleil dans le ciel clair. Une autre belle journée qui s’annonce ! Le site est vraiment très beau (lignes, espace), vaste et pur, on ne sent que les plantes aromatiques de la garrigue et le silence est total, hormis le bruit lointain et amorti du ressac sur les rochers bien en-dessous de moi.

Plage-de-Porto-Ferro-bivouac
Bivouac à Porto Ferro au matin

Porto-Ferro-bivouac

Porto Ferro la baie au matin
Porto Ferro : la tour et la baie au matin

Ma promenade terminée, je rejoins délicatement en marche arrière le sol caillouteux en évitant les quelques ornières boueuses laissées par les dernières pluies, violentes, puis regagne l’asphalte en zigzagant entre les pierres affleurant sur le chemin. L’autre fourgon voisin ne tarde pas à en faire autant et nous quittons ces lieux édénique qui furent une halte nocturne***. Je programme alors sur le GPS le Capo Caccia que je rejoins une demi-heure plus tard à travers quelques autres via vicinale en assez bon état, puis sur la route provinciale qui longe la mer.

Capo Caccia
          en vue
                                                    En vue du Capo Caccia

Devant le phare de Capo Caccia
Au bout du  Capo Caccia le phare                                      

Vues grandioses sur le Golfo Porto Conte que je contourne pour gagner sa pointe sud-ouest se terminant par le Capo Caccia. La lumière, les couleurs, les lignes, tout est grand dans le paysage. Au bout de la route, une barrière empêche de gagner l’extrême pointe et le phare: territoire militaire… Je suis déçu, mais peux me contenter des vues superbes depuis le belvédère.

Depuis Capo Caccia, le Golfo de Porto Conte
Depuis Capo Caccia, le Golfo de Porto Conte

L'escalier descendant à la Grotta-di-Nettuno
Au moins la fameuse Grotta di Nettuno est-elle ouverte à la visite. Je prends mon billet (13 €) à la guérite et, à 11:30 précise, le gardien débarre la grille donnant accès à l’escalier de  654 marches qui descend jusqu’à l’entrée de la grotte, au niveau de la mer… Les marches sont régulières et en bon état, aussi 12 minutes plus tard la vingtaine de visiteurs se rassemble dans la première des salles, sorte d’antichambre ouverte sur les flots, en attendant la visite guidée de 12:00. J’ai alors tout le loisir d’appréhender la remontée que je crains autrement plus difficile et plus longue…

L'escalier descendant à la Grotta-di-Nettuno
En bas de l'escalier  juste avant l'entrée de la grotte

L'entrée de la Grotto di Nettuno devant la mer
La salle d'entrée de la Grotto di Nettuno devant la mer

Stalagtites
Stalactites

Puis c’est, pendant une quarantaine de minutes, la lente déambulation dans les presque ténèbres, où quelques projecteurs (trop souvent jaune sodium, les DEL blanches ne les ont pas encore tous remplacés…) mettent en évidence de splendides blocs de concrétions : stalactites, quelques stalagmites, voiles plus ou moins ondulés, piliers, etc… se reflétant dans le petit lac marin souterrain. Le sentier serpente, monte et descend à travers les 4 salles qui se suivent en tournicotant; parfois il faut baisser la tête pour passer. Dans l’ensemble le cheminement est facile et l’attraction vraiment de très haut niveau. Le commentaire de la guide, en italien puis en anglais est plein d’informations techniques qui ne m’apprennent pas grand chose de significatif : très grande antiquité du processus de formation, rôle de l’eau comme solvant et origine de la calcite, dimensions des concrétions, quelques dénominations des «figures» devant nous… Ses longue pauses pour commentaires me laissent largement le temps de faire une multitude photos, sachant que la plupart seront à rejeter vu le faible éclairage et l’interdiction d’utiliser un trépied…  À ma question subséquente : pourquoi tant de stalactites brisées, elle me répond très aimablement et en français : d’une part les premiers visiteurs, hélas sans supervision, et puis surtout l’effet des tempêtes, la mer pénétrant alors très violemment par l’ouverture à ras de la surface et ravageant l’intérieur de la grotte sans rien pour l’arrêter.

  Piliers

 

       


Relief Grotta-di-Nettuno

Plaque
Plaque commémorative
Traduction
Transcription et traduction de la plaque commémorative  


 Plafond
Plafond hérissé de petites stalactites

 89-Grotta-di-Nettuno

109-Grotta-di-Nettuno
Stalagmites contournées
La
          plus belle vue
Le petit lac près de l'entrée de la grotte
L'escalier en remontant de la Grotto di
                    Nettuno
L'Escala del Cabirol à flanc de falaise
À 12:45 nous émergeons au pied de l’escalier extérieur, éblouis  par la lumière vive et les couleurs crues qui nous entourent après cette pénombre presque monochrome.
      
Il  faut alors affronter la longue remontée des 654 marches… qui se passe finalement assez bien pour moi : bon dernier du groupe, je fais quelques pauses sur les paliers en admirant le paysage (photos) pour finalement rattraper le niveau du parking à 13:05 : les 110 m de dénivelé de cet Escala del Cabirol n’auront pas handicapé plus que ça mes 71 berges ! Chi va piano va sano
l'escalier en remontant
Le sentier escalier taillé dans le roc en remontant de la Grotto di Nettuno

En retrouvant l’Exsis je commence par enfiler mes sandales, beaucoup plus confortables que les mocassin fermés chaussés pour l’occasion, puis me restaure car cette balade m’a mis l’estomac dans les talons.

Capo-Caccia : Exsis devant la baie de Porto Conte
Capo Caccia : Exsis devant la baie de Porto Conte

La journée est encore jeune, j’aurai donc le temps de découvrir la vieille ville d’Alghero vantée par la G.V. et dont je programme la Piazza Porta Terra sur mon GPS.
 
Fertilia : Plaza San-Marco devant la mer
Fertilia : Piazza San-Marco devant la mer
Suite de la route côtière aux belles échappées sur le Golfo Porto Conte, pause dans la petite ville de Fertilia bâtie par le gouvernement de Mussolini en 1935 suite à l’assainissement des marais occupant les lieux. Son architecture fonctionnelle et un rien rigide n’est guère emballante…

Le lion ailé de San-Marco
 Le lion ailé de San Marco

L'église dans le rond-point à l'entrée du bourg
L'église dans le rond-point à l'entrée du bourg  
La nef de l'église (1930)
  La nef  et le choeur de l'église (1930)

Via Pola
L'artère centrale Via Pola et ses arcades donnant sur le mer

Café-terrasse sous les arcades de la Via Pola
Café-terrasse sous les arcades de la Via Pola
Je traverse ensuite de longs faubourgs sans intérêt avant d’arriver à l’entrée de la vieille ville d’Alghero, rebâtie par les Catalans qui la fortifièrent comme l'une de leurs bases principales. Alghero-Piazza-Porta-Terra
Alghero : Piazza Porta Terra et sa tour antique

Alghero-Torre-di-San-Giovanni.
Alghero : Torre di San Giovanni
Laissant l’Exsis casé près de l'angle sud-est du rempart au-dessus du port, je me dirige vers la Porta Terra, en fait une grosse tour édifiée par les Aragonais censée abriter maintenant l’Office du tourisme; mais le bureau est fermé, je devrai donc me débrouiller en ville sans disposer d’un plan, puisqu’encore une fois le G.V. s’est dispensé d'en fournir… 

Côté terre les remparts ont disparu, ne demeurent que les grosses tours qui jalonnent l'emplacement du mur. Passant la Torre di San Giovanni, je finis par me rendre jusqu’à la Torre Sulis, de l’autre côté de la ville (sud-ouest), point de départ des remparts qui ont été préservés au dessus de la mer. Torre di Sulis
Torre di Sulis  
                                                   
Piazza Sulis
Piazza Sulis

Torre-San-Giacomo
Torre San Giacomo
Ils forment une suite de tours et de bastions vers le nord puis vers l'est, jusqu’à revenir au port de plaisance, avec de forts beaux points de vue sur le golfe et, au loin, le Capo Caccia où j’étais ce matin.

Vers le cap Caccia
Vers le Capo Caccia depuis le bastion San Giacomo

bastion-Marco-Polo
Bastion Marco Polo                                                   

Bastion St Elm au-dessus du port
Bastion Sant Elm au-dessus du port


Piazza Civica
                                   Palazzo d'Albis de Ferrera sur la Piazza Civica
Je finis par trouver la Porta Mare qui me fait pénétrer au cœur de la veille ville, sur la Piazza Civica entourée de beaux hôtels largement remaniés à la catalane : style plutôt massif, imposant mais d'une élégance discutable… Incapable de suivre les indications du G.V. faute de plan, j’enfile la rue la plus fréquentée, la Via Carlo Alberto : beaucoup de boutiques à vrai dire sans grand chic malgré leur prétention…

 Je passe devant plusieurs église : San Francesco, façade austère, fermée à la visite, qui pourtant aurait été intéressante (selon le guide), San Michele, ouverte, style jésuite sobre mais rien de surprenant  à l’intérieur sinon l’imposant autel au fondateur de l’ordre, Ignace de Loyola. Un peu trop grandiloquent peut-être ?                 

Clocher de San-Francesco
Clocher de San-Francesco      
San-Michele-autel-de-Saint-Ignace-de-Loyola
Chiesa San Michele : autel de Saint Ignace de Loyola  

Je cherche en vain la cathédrale, approche la Chiesa della Misericordia fermée elle aussi, finit par enfiler la Via Gilbert Ferret qui me ramène à la Torre de San Giovanni puis la Via Simon et tout au bout à la tour de la Porta Terra. Elle est maintenant ouverte et, sous la belle voute arrondie, une hôtesse de l’Office du Tourisme me tend - en français s’il vous plait ! - le plan de la ville, tant désiré mais maintenant inutile…

Palazzo Simon sur la Via Gilbert Ferret
Palazzo Simon sur la Via Gilbert Ferret
Sur une affiche publicitaire, femme portant le costume traditionnel sarde Costume sarde

Je retrouve l’Exsis au pied du jardin public en bas de la Via Sassari et sans tarder, dans le soir qui descend, prends la superbe route panoramique de Bosa qui longe la mer (SP 105). Quelques points de vue époustouflants sur la côte découpée baignée de toutes les couleurs du couchant, du violacé au rose orangé…

Route SP105 d'Alghero à Bosa
Route SP105 d'Alghero à Bosa

Bivouac devant le restaurant sur la SP105
Bivouac devant le restaurant La Speranza, au bord de la SP105
Je guette un lieu propice au bivouac et le trouve une dizaine de km plus loin, sur le parking du restaurant La Speranza, au  dessus d’une plage, fermé pour la saison.

                                       
Bien à l’écart de la grande route, j’y vois le gros soleil rouge descendre et disparaître dans la mer, visité par quelques citadins au retour d’une balade dominicale et venus une dernière fois admirer la mer… Coucher de soleil devant mon bivouac
Coucher de soleil devant mon bivouac   

Il n’est que 17:30, j’ai donc le temps de préparer une chorba reconstituante, puis une poêlée d’endives braisées aux oignons, jambon et raclette qui mijote doucement tandis que je charge et commence à dépouiller les nombreuses photos prises aujourd'hui. Je soupe à 19:00, poursuis en remplissant mon carnet de bord pour un coucher tôt vers 22:00 après cette journée bien remplie.


34 861 Lundi 30 décembre 2019 : de la SP 105 à  SANTA CATERINA DI PITTINURI (116 km)

Nuit tranquille et un peu paresseuse puisque je ne décolle de mon parking de restaurant - presque - désert que vers 9:30.

Bivouac devant le restaurant La Speranza
Bivouac devant le restaurant La Speranza
Un pêcheur - que je vois se diriger vers la plage après avoir chargé sur son dos tout son équipement - et une fille dans sa petite Fiat qui passe près d’une heure et demi au téléphone, ne sortant de sa boite que pour griller une cigarette… seront mes seuls voisins de bivouac, au moins à partir de mon réveil vers 7:45. Je ne parle pas du berger et de ses moutons venus paître les pentes herbues autour du petit jardin exotique décorant les alentours du restaurant toujours fermé.

Le soleil caché derrière la falaise finit par toucher l’Exsis et immédiatement le wattmètre grimpe : la recharge des 25 ampères/h consommés durant la nuit ne va pas traîner… d’autant que se joint bientôt aux panneaux solaires l’alternateur, dès que je reprends la route en direction de Bosa.

Le golfe de Porto Conte depuis la route montant à
                Villanova Monteleone
   Le golfe de Porto Conte jusqu'au Capo Caccia et la ville d'Alghero
depuis la route montant à Villanova Monteleone
Voulant profiter de la proximité du site archéologique de Nuraghe Appiu pour découvrir mon premier habitat néolithique sarde, je quitte la route côtière pour grimper dans la montagne vers Villanova Monteleone via la SS292, puis suivre la petite SP12 sur une douzaine de km au sud.

Villanova-Monteleone à flanc de colline
Villanova-Monteleone à flanc de colline

Lago
                di Temo à l'intérieur des terres
Lago di Temo à l'intérieur des terres                                       

Nuraghe Appiu panneau indicateur

Un discret panneau en bord de route, une barrière non verrouillée que je franchis en l’absence d’autre indication, puis plus loin, au milieu de champs à vaches, une invitation à attendre le guide pour aller plus loin… mais il n’y a personne et le petit bâtiment de service est vide.

Entrée du site
Entrée du site
Je regarde un peu autour de moi dans le vaste espace découvert et aperçoit bientôt un genre de vieille tour en ruine : c’est bien le nuraghe qui a été fouillé et partiellement reconstruit.

Je fais le tour des murs épais en grosses pierres volcaniques rouges en me demandant comment les constructeurs ont pu les hisser aussi haut, puis pénètre à l’intérieur de la cavité sombre par l’étroite fente triangulaire pratiquée en façade. Facade du Nuraghe Appiu
Façade du Nuraghe Appiu

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LE NURAGHE APPIU

Le nuraghe Appiu a été recouvert par un effondrement massif qui a totalement détruit ses structures. Après une phase de planification complexe et détaillée, il a été possible de réaliser les travaux de restauration en 2012. La zone extérieure comprenait le secteur E/SE et seulement une partie du secteur NE. Les quelques ajouts aux façades extérieures, afin de renforcer la structure, ont été le résultat de plusieurs études sur la position des blocs lors de l'effondrement dans chacune des couches enlevées.

L'enlèvement de l'effondrement a révélé un Nuraghe quadrilobé caractérisé par des murs-rideaux droits qui sont reliés aux tours latérales par des blocs parfaitement d’équerre. Une entrée monumentale (4) mène à ce qui est généralement défini comme une cour [5] (pour sa position dans le plan), mais qui, dans ce cas, est une zone intérieure (un cas unique à notre connaissance), en diagonale par rapport à la tour fortifiée, caractérisée par six entrées. L'entrée centrale, alignée avec l'entrée principale, mène à la tour centrale : les 4 autres entrées sont disposées symétriquement aux extrémités et mènent à chacune des deux tours latérales. Devant les deux tours latérales, deux longs couloirs mènent à deux autres tours du côté opposé du bastion. De la tour centrale nous avons seulement les tholoi de la première et de la deuxième chambre ; dans la chambre inférieure il y a quatre niches, l'accès à un ensemble de marches et une fenêtre dont le seuil est aligné avec une sorte de palier qui interrompt les marches. La présence de trous à des distances régulières dans la chambre suggère l'existence d'un grenier en bois, auquel on accédait par la fenêtre, comme en témoigne le logement du système d'emboîtement des poutres sous la fenêtre.

Le vaste territoire du village (3] a révélé une partie du secteur Est où l'on peut voir une organisation des structures en blocs autour d'une cour centrale. Chaque structure-hutte remplissait une fonction spécifique et les espaces intérieurs semblent " organisés " par l'utilisation de plaques fixes ou de niches logées dans l'épaisseur du mur ; il est également possible d'identifier des cheminées, qui ne sont pas situées au centre.

Chambre latérale devant l'entrée
Chambre latérale devant l'entrée

Cabane circulaire avec bassin et porte; en
                  arrière la tour
                                Cabane circulaire avec bassin et porte
J'observe dans ce nurrhage le même type de montage de pierres sèches en encorbellement que dans d’autres constructions rustiques de la même époque ou beaucoup plus récentes, comme vus en Calabre (trulli), en Grèce (tholos) voire même en Provence (bories). 

À quelques mètres au pied du «château» se remarquent les bases des «maisons» circulaires groupées en ruche.

Huttes d'habitations circulaires au pied de la
                tour
Huttes d'habitations circulaires au pied de la tour                           

Fort content de ma découverte et sans me douter que je verrai bien d'autres nurraghi en Sardaigne (on en a  dénombré près de 8 000 !), je quitte ces lieux agrestes et paisibles seulement fréquentés par de grosses vaches rousses et des chevaux.

Nuraghe-Appiu-vache-sarde

La route de petite montagne se poursuit vers le sud pour rejoindre Bosa. Magnifiques points de vue sur l’intérieur très vallonné et sur la côte qui s’étend au loin jusqu’au Capo Caccia, virages innombrables dont certains très serrés. comme celui où l’avant de l’Exsis glisse sur une plaque de gravier et s’arrête sur un talus boueux : plus de peur que de mal, mais une belle fente dans le nouveau pare-choc…

Arrivé à Bosa
Arrivée à Bosa

La route descend progressivement jusqu’au niveau de la mer à Bosa dont j’aperçois de loin le hautes tour du château féodal couronnant une colline au-dessus de la vieille cité.

Tours du castello Malaspina
Tours du castello Malaspina

Je vais d’abord déjeuner au pied de ses rempart, avec vue magnifique sur l’estuaire de la rivière et la ville à mes pieds.
Puis je stationne sur le quai, à deux pas de la cathédrale et à l’orée du quartier ancien que je parcours à loisir.
Sur la quai près du Ponte Vecchio
Sur la quai près du Ponte Vecchio

Sur le Corso Vittorio Emanuele II
Sur le Corso Vittorio Emanuele II 

Les maisons très hautes aux façades colorées enserrent des rues étroites et pavées qui ont gardé le charme - mais aussi le manque de lumière - des environnements médiévaux.

Piazza
          IV Novembre
Piazza IV Novembre



J’entre dans l’église des Carmes, la seule ouverte, au décor baroque XVIIIème qui ne me sourit guère, les portes des autres restant fermées dont celles, malheureusement, de la cathédrale. Idem pour les musées, de toute façon d’intérêt limité pour moi…
Nef de la Chiesa dei Carmina 
                Nef de la Chiesa dei Carmina  

Porte de la cathédrale... fermée !
Porte de la cathédrale... fermée !

Vue générale de la vieille ville au pied du
                    château
Vue générale de la vieille ville au pied du château en allant vers San Pietro

Rejoignant l’Exsis sur le quai lumineux joliment bordé de hautes maison aux couleurs variées, je prends alors la direction de l’ancienne cathédrale San Pietro, à plus d’un kilomètre sur la rive gauche de la rivière. Ici la nature est partout, les champs très verts remplis de fleurs et je rencontre un paysan venu soigner ses mandariniers débordant de fruits.

L'église dédiée aux Saints Pietro et Paolo est l'un des édifices les plus anciens de l'architecture romane en Sardaigne : selon une inscription conservée à l'intérieur, elle est datable de la seconde moitié du XIème siècle. Malheureusement le remplacement de la plupart des pierres de construction lors des travaux de restauration de 1938 à profondément modifié l'édifice ancien.
Edifiée en pierre de taille volcanique, l'église présente trois nef et l'abside orientée vers l'est. La nef centrale est surmontée d'un toit en bois et les nefs latérales sont couvertes par des voûtes en arête. Les nefs sont séparées les unes des autres au moyen d'arcades qui reposent sur des piliers à section rectangulaire. La nef centrale datable au XIème siècle est la plus ancienne. La construction de l'abside remonte au XIlème siècle. La façade, caractérisée par la présence de trois grands arcs brisés, fut construite au début du XIème siècle. Le linteau du portail central, surmonté d'une torsade, est sculpté en forme de loggia aveugle ; ses arcatures accueillent des arbres et les Saints Pietro et Paolo aux deux côtés de la Vierge à l'Enfant.

Les bandes lombardes entrelacées des versants et l'édicule avec colonnes entrelacées formant un nœud du sommet de la façade rappellent l'église de San Pietro de Zuri, construite par l'architecte Anselmo da Como. Par conséquent, la reconstruction de la partie supérieure de la façade de San Pietro de Bosa à la fin du XIllème siècle a été attribuée au même architecte.

Bosa : façade de San-Pietro (XIème)
Bosa : façade de San-Pietro (XIème)
  
Nef de San Pietro
Nef de San Pietro
Le vieux bâtiment du XIème présente plusieurs détails particuliers (petit édicule au faite de la façade, bandes lombardes, beau linteau sculpté dans la pierre blanche au dessus de la porte, etc.). Mais sa porte  reste fermée, et en dehors de la - bonne - photo sur la notice extérieure, je ne pourrai qu’imaginer son décor intérieur, au demeurant très sobre.

Exsis devant San Pietro
Exsis devant San Pietro

Je reprends ma route vers le sud qui offre une autre fois une belle vue sur l’étagement des maisons colorées de la vieille ville au pied du château.


Puis je gagne Suni où je tente vainement de compléter le niveau du gasoil à relativement bon prix (indications obtenues sur le site www.komparing.com). Hélas dans l’une des stations un gros camion-citerne occupe tout l’espace en bloquant l’accès aux pompes, tandis que l’autre reste introuvable.
La ville basse et le chateau de Bosa en
                        quittant
La ville basse et le château de Bosa depuis le belvédère en quittant   

Suite de la route de campagne vers Cuglieri, un autre village perché où, laissant l’Exsis sur la rue principale, je m’enfonce dans des ruelles impraticables pour accéder à la basilica Sta Maria della Neve.

Nef de la Basilica di Santa-Maria-della-Neve
Nef de la Basilica di Santa Maria della Neve
Mais la présentation fort positive du G.V. pèche par excès, le design néo-roman est moche et la décoration intérieure sans intérêt ni élégance…


Je ne m’attarde pas, prenant seulement le temps de faire quelques vues du superbe panorama s’étendant très largement et au loin sur la côte ouest de la Sardaigne.
Façade de la Basilica di
                      Santa-Maria-della-Neve
Basilica di Santa Maria della Neve

La-ville de Cuglieri sous l'esplanade de la Basilica di
          Santa-Maria-della-Neve
La ville de Cuglieri sous l'esplanade de la Basilica di Santa Maria della Neve et, au loin,  la mer

Dans le soir qui descend, au milieu des pentes garnies d’oliviers - paysages de la Grande Grèce tant vus et si appréciés - je poursuis ma descente vers le sud en direction de la petite station balnéaire Santa Caterina di Pittinuri. J’y arrive au coucher du soleil (17:15) que j’admire depuis le pied de la tour solitaire, plantée au-dessus de l’anse abritant la plage. Bivouac des plus paisibles dans le lieu magnifique, seulement un peu trop exposé au vent froid qui nécessite de beaucoup solliciter le chauffage.

Coucher tôt passé 21:00 après traitement des photos et début de rédaction du carnet, agrémenté d’un long appel FaceTime de Monique qui hiverne au chaud dans l’appartement de Montréal tandis que la neige tombe sur les rues et les voitures glacées…

Santa-Caterina-di-Pittinuri : bivouac près de la tour au
          soleil couchant
Santa-Caterina-di-Pittinuri : bivouac près de la tour au soleil couchant


Vers :   2020-01 Sardaigne : page 2

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