SARDAIGNE
Janvier 2020
34 667 Vendredi 27 décembre 2019 : de TOULON à PALMADULA (35 km)
Qoiqu'installé assez confortablement dans la grande salle
désertée du restaurant, La nuit m’a été longue… Bien entendu,
j’ai commencé par mettre à jour le carnet de route, puis
transféré les dernières photos, ai comparé mes 2 guides de
voyage en optant finalement pour le Michelin, et me suis mis
enfin à corriger une autre partie de ma traduction du bouquin The
American Indian d'Edward S. Curtis consacré aux Hopis. Il
y a beaucoup à faire, la traduction automatisée mot à mot
demandant encore moult ajustements… (manques de précision, faux
sens, raccourcis excessifs, constructions passive-active, etc.).
En tout cas j’ai eu la paix et, n’était-ce la fatigue accumulée
qui m’a fait piquer du nez de temps à autre, et le chauffage
insuffisant qui laissait la fraîcheur s'insinuer
progressivement, j’ai vu le jour arriver avec la satisfaction
d’avoir bien avancé. Néanmoins la leçon de l’expérience s’impose
: pour le retour je prendrai l’option d’un fauteuil pullman pour
arriver plus frais…
Exsis en bonne compagnie dans la soute garage
Mon ferry au quai de
Porto Torres
Porto Torres : pause sur le quai devant le
ferry
Le ronronnement des gros diésels marins rend l’endroit trop
bruyant pour y faire la sieste; j’hésite un peu à quitter la
ville sans voir la cathédrale** San Gavino. Mais devant
l’urgence du repos, je préfère prendre la grande route de
Tramaglio sur la côte au sud-est. Tracé moderne, mais revêtement
dans un état exécrable… Me voilà dans la Nurra, une région de
plaine animée de petites collines très vertes à vocation
agricole prononcée (pacages et petites cultures).
Troupeau de moutons sur la route de Palmadula
La route de campagne, paradoxalement en meilleur état, zigone beaucoup et me rapproche de la mer sans l’atteindre. Arrivant au village somnolent de Palmadula vers 14:30, je me pose devant un vaste espace central (terrain de sport ?) , grimpe dans le lit pour faire un somme… et me réveille vers 19:00, à la nuit noire ! Je n’aurai pas vu grand chose de la Sardaigne aujourd’hui !
Je n’irai donc pas plus loin et, constatant le calme environnant, décide de continuer à dormir ici après un souper reconstituant. Velouté de tomate au mozzarella (Merci M. Knorr !), sauté de poivrons agrémenté de quelques rondelles de saucisse de Morteau, voilà qui me calera pour la nuit. Je consulte ensuite le guide pour fixer destination de demain : ce sera l’ancien site minier d’Argentieria. Je me couche tôt, vers 21:30, pour m’endormir aussitôt.
34 702 Samedi 28 décembre 2019 : de PALMADULA à PORTO
FERRO (plage) (109 km)
Enfin une première journée de vraies vacances ! Elle a commencé
par un lever presque tardif (9:15) sous un grand ciel bleu,
celui que j’attendais de la Méditerranée… La température qui
l’accompagne est douce (16°C) et montera dans la journée autour
de 21°. Je démarre en douceur, en harmonie avec la place qui m’a
accueilli où ne passe qu’une voiture aux 10 mn, et encore…
Après un petit ménage je prends la direction d’Argentiera. En
fait le bord de mer est à 5,6 km, j’aurais pu m'y rendre
dès hier soir si j’avais mieux consulté le Guide et surtout le
GPS.
Vers Argenteria, la
mer toute proche en quittant Palmadula
La petite route se met immédiatement à tournicoter en
descendant jusqu’à l’anse où se trouvait le village minier
maintenant abandonné (années 1960), mais dont on a entrepris de
sauvegarder les restes. Il deviendra ainsi une sorte de musée
industriel grandeur nature, histoire de pérenniser le passé
minier (argent) prestigieux de l’île, et ce depuis la plus haute
antiquité (Grecs, Carthaginois, Romains, et même auparavant,
semble-t-il). Comme l’intérieur des bâtiments ne se visite pas
encore, je me contente de parcourir plusieurs coins du
village pour prendre quelques vues pittoresques de cette ruine
industrielle à caractère essentiellement maritime.
Arrivée sur le val d'Argenteria
Argenteria : les bâtiments
miniers dans le fond du vallon
Puis je fais demi-tour pour aller déjeuner juste en arrière
d’une plage où sont tirées quelques barques de pêche, à
proximité du cimetière marin. Autre site magnifique où les
vagues d’un blanc éclatant se brisent sur les rochers rouges
sombre, la mer bleu émeraude en toile de fond à 180°.
Le soleil se couche alors, laissant place à un majestueux
crépuscule orange et or qui ourle le ciel sombre au dessus de la
mer. Je me rapproche par un lacis de petites routes vicinales où
les arbustes, envahissant les bords, fouettent la carrosserie au
passage… Finalement je dépasse le grand parking quasi désert et
m’engage prudemment sur un bon chemin de terre offrant une large
vue sur les plages, les 3 tours anciennes et l’ensemble de la
côte.
Coucher du soleil sur le Capo Ferro
J’ai juste le temps de faire un petit tour pour reconnaître les
lieux et capter quelques images avant que la nuit tombe
tout-à-fait. Quartier de lune et étoile très brillante au
firmament (Vénus ?)… Je soupe, écris et me couche à 21:00 dans
la rumeur des déferlantes… un autre fourgon à proximité.
34 811 Dimanche 29 décembre 2019 : de PORTO FERRO à
SP105 La Speranza (km 8 au sud d’ALGHERO) (50 km)
Après une demi-heure de lecture sur ma liseuse je tombe de
sommeil et m’endors… pour me réveiller vers 7:30. Lever à 8
heures, peu après le lever du soleil qui jette des teintes
ocre sur les rochers et les pierres de la tour près de
moi. Je tente à nouveau d’expédier le courrier préparé hier
soir, sans plus de succès faute de connexion suffisante. Puis,
après douche et déjeuner, je vais faire un petit tour sur le
haut de la falaise dominant la mer et la belle courbe de plage,
ponctuée par les 3 tours anciennes annoncées par le Guide. Il
fait encore frais, mais la température s’adoucit au fur et à
mesure de la montée du soleil dans le ciel clair. Une autre
belle journée qui s’annonce ! Le site est vraiment très beau
(lignes, espace), vaste et pur, on ne sent que les plantes
aromatiques de la garrigue et le silence est total, hormis le
bruit lointain et amorti du ressac sur les rochers bien
en-dessous de moi.
Porto Ferro : la tour et la baie au matin
Ma promenade terminée, je rejoins délicatement en marche
arrière le sol caillouteux en évitant les quelques ornières
boueuses laissées par les dernières pluies, violentes, puis
regagne l’asphalte en zigzagant entre les pierres affleurant sur
le chemin. L’autre fourgon voisin ne tarde pas à en faire autant
et nous quittons ces lieux édénique qui furent une halte
nocturne***. Je programme alors sur le GPS le Capo Caccia que je
rejoins une demi-heure plus tard à travers quelques autres
via vicinale en assez bon état, puis sur la route
provinciale qui longe la mer.
Vues grandioses sur le Golfo Porto Conte que je contourne pour gagner sa pointe sud-ouest se terminant par le Capo Caccia. La lumière, les couleurs, les lignes, tout est grand dans le paysage. Au bout de la route, une barrière empêche de gagner l’extrême pointe et le phare: territoire militaire… Je suis déçu, mais peux me contenter des vues superbes depuis le belvédère.
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Au moins la fameuse
Grotta di Nettuno est-elle ouverte à la visite. Je prends
mon billet (13 €) à la guérite et, à 11:30 précise, le
gardien débarre la grille donnant accès à l’escalier
de 654 marches qui descend jusqu’à l’entrée de la
grotte, au niveau de la mer… Les marches sont régulières
et en bon état, aussi 12 minutes plus tard la vingtaine de
visiteurs se rassemble dans la première des salles, sorte
d’antichambre ouverte sur les flots, en attendant la
visite guidée de 12:00. J’ai alors tout le loisir
d’appréhender la remontée que je crains autrement plus
difficile et plus longue…![]() En bas de l'escalier juste avant l'entrée de la grotte |
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![]() Plaque commémorative |
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![]() L'Escala del Cabirol à flanc de falaise |
À 12:45 nous émergeons au pied de l’escalier extérieur, éblouis par la lumière vive et les couleurs crues qui nous entourent après cette pénombre presque monochrome. |
Il faut alors affronter la longue remontée des 654 marches… qui se passe finalement assez bien pour moi : bon dernier du groupe, je fais quelques pauses sur les paliers en admirant le paysage (photos) pour finalement rattraper le niveau du parking à 13:05 : les 110 m de dénivelé de cet Escala del Cabirol n’auront pas handicapé plus que ça mes 71 berges ! Chi va piano va sano… |
![]() Le sentier escalier
taillé dans le roc en remontant de la Grotto di
Nettuno
|
En retrouvant l’Exsis je commence par enfiler
mes sandales, beaucoup plus confortables que les mocassin fermés
chaussés pour l’occasion, puis me restaure car cette balade m’a
mis l’estomac dans les talons.
![]() Fertilia : Piazza San-Marco devant la mer |
Suite de la route côtière aux belles échappées sur le Golfo Porto Conte, pause dans la petite ville de Fertilia bâtie par le gouvernement de Mussolini en 1935 suite à l’assainissement des marais occupant les lieux. Son architecture fonctionnelle et un rien rigide n’est guère emballante… |
Je traverse ensuite de longs faubourgs sans intérêt avant d’arriver à l’entrée de la vieille ville d’Alghero, rebâtie par les Catalans qui la fortifièrent comme l'une de leurs bases principales. | ![]() Alghero : Piazza Porta Terra et sa tour antique |
![]() Alghero : Torre di San Giovanni |
Laissant l’Exsis casé près de l'angle sud-est du rempart au-dessus du port, je me dirige vers la Porta Terra, en fait une grosse tour édifiée par les Aragonais censée abriter maintenant l’Office du tourisme; mais le bureau est fermé, je devrai donc me débrouiller en ville sans disposer d’un plan, puisqu’encore une fois le G.V. s’est dispensé d'en fournir… |
Côté terre les remparts ont disparu, ne demeurent que les grosses tours qui jalonnent l'emplacement du mur. Passant la Torre di San Giovanni, je finis par me rendre jusqu’à la Torre Sulis, de l’autre côté de la ville (sud-ouest), point de départ des remparts qui ont été préservés au dessus de la mer. | ![]() Torre di Sulis |
![]() Torre San Giacomo |
Ils forment une suite de tours et de bastions vers le nord puis vers l'est, jusqu’à revenir au port de plaisance, avec de forts beaux points de vue sur le golfe et, au loin, le Capo Caccia où j’étais ce matin. |
![]() Palazzo d'Albis de Ferrera sur la Piazza Civica |
Je finis par trouver la Porta Mare qui me fait pénétrer au cœur de la veille ville, sur la Piazza Civica entourée de beaux hôtels largement remaniés à la catalane : style plutôt massif, imposant mais d'une élégance discutable… Incapable de suivre les indications du G.V. faute de plan, j’enfile la rue la plus fréquentée, la Via Carlo Alberto : beaucoup de boutiques à vrai dire sans grand chic malgré leur prétention… |
![]() Clocher de San-Francesco |
![]() Chiesa San Michele : autel de Saint Ignace de Loyola |
Sur une affiche publicitaire, femme portant le costume traditionnel sarde | ![]() |
![]() Bivouac devant le restaurant La Speranza, au bord de la SP105 |
Je guette un lieu
propice au bivouac et le trouve une dizaine de km plus
loin, sur le parking du restaurant La Speranza,
au dessus d’une plage, fermé pour la saison. |
Bien à l’écart de la grande route, j’y vois le gros soleil rouge descendre et disparaître dans la mer, visité par quelques citadins au retour d’une balade dominicale et venus une dernière fois admirer la mer… | ![]() Coucher de soleil devant mon bivouac |
Il n’est que 17:30, j’ai donc le temps de préparer une chorba reconstituante, puis une poêlée d’endives braisées aux oignons, jambon et raclette qui mijote doucement tandis que je charge et commence à dépouiller les nombreuses photos prises aujourd'hui. Je soupe à 19:00, poursuis en remplissant mon carnet de bord pour un coucher tôt vers 22:00 après cette journée bien remplie.
34 861 Lundi 30 décembre 2019 : de la SP 105 à SANTA
CATERINA DI PITTINURI (116 km)
Nuit tranquille et un peu paresseuse puisque je ne décolle de
mon parking de restaurant - presque - désert que vers 9:30.
![]() Bivouac devant le restaurant La Speranza |
Un pêcheur - que je vois se diriger vers la plage après avoir chargé sur son dos tout son équipement - et une fille dans sa petite Fiat qui passe près d’une heure et demi au téléphone, ne sortant de sa boite que pour griller une cigarette… seront mes seuls voisins de bivouac, au moins à partir de mon réveil vers 7:45. Je ne parle pas du berger et de ses moutons venus paître les pentes herbues autour du petit jardin exotique décorant les alentours du restaurant toujours fermé. |
Le soleil caché derrière la falaise finit par toucher l’Exsis
et immédiatement le wattmètre grimpe : la recharge des 25
ampères/h consommés durant la nuit ne va pas traîner… d’autant
que se joint bientôt aux panneaux solaires l’alternateur, dès
que je reprends la route en direction de Bosa.
![]() Le golfe de Porto Conte jusqu'au Capo Caccia et la ville d'Alghero depuis la route montant à Villanova Monteleone |
Voulant profiter de la proximité du site archéologique de Nuraghe Appiu pour découvrir mon premier habitat néolithique sarde, je quitte la route côtière pour grimper dans la montagne vers Villanova Monteleone via la SS292, puis suivre la petite SP12 sur une douzaine de km au sud. |
Un
discret panneau en bord de route, une barrière non verrouillée
que je franchis en l’absence d’autre indication, puis plus loin,
au milieu de champs à vaches, une invitation à attendre le guide
pour aller plus loin… mais il n’y a personne et le petit
bâtiment de service est vide.
![]() Entrée du site |
Je regarde un peu autour de moi dans le vaste espace découvert et aperçoit bientôt un genre de vieille tour en ruine : c’est bien le nuraghe qui a été fouillé et partiellement reconstruit. |
Je fais le tour des murs épais en grosses pierres volcaniques rouges en me demandant comment les constructeurs ont pu les hisser aussi haut, puis pénètre à l’intérieur de la cavité sombre par l’étroite fente triangulaire pratiquée en façade. | ![]() Façade du Nuraghe Appiu
|
LE NURAGHE APPIU Le nuraghe Appiu a été recouvert par un effondrement massif qui a totalement détruit ses structures. Après une phase de planification complexe et détaillée, il a été possible de réaliser les travaux de restauration en 2012. La zone extérieure comprenait le secteur E/SE et seulement une partie du secteur NE. Les quelques ajouts aux façades extérieures, afin de renforcer la structure, ont été le résultat de plusieurs études sur la position des blocs lors de l'effondrement dans chacune des couches enlevées. L'enlèvement de l'effondrement a révélé un Nuraghe quadrilobé caractérisé par des murs-rideaux droits qui sont reliés aux tours latérales par des blocs parfaitement d’équerre. Une entrée monumentale (4) mène à ce qui est généralement défini comme une cour [5] (pour sa position dans le plan), mais qui, dans ce cas, est une zone intérieure (un cas unique à notre connaissance), en diagonale par rapport à la tour fortifiée, caractérisée par six entrées. L'entrée centrale, alignée avec l'entrée principale, mène à la tour centrale : les 4 autres entrées sont disposées symétriquement aux extrémités et mènent à chacune des deux tours latérales. Devant les deux tours latérales, deux longs couloirs mènent à deux autres tours du côté opposé du bastion. De la tour centrale nous avons seulement les tholoi de la première et de la deuxième chambre ; dans la chambre inférieure il y a quatre niches, l'accès à un ensemble de marches et une fenêtre dont le seuil est aligné avec une sorte de palier qui interrompt les marches. La présence de trous à des distances régulières dans la chambre suggère l'existence d'un grenier en bois, auquel on accédait par la fenêtre, comme en témoigne le logement du système d'emboîtement des poutres sous la fenêtre. Le vaste territoire du village (3] a révélé une partie du secteur Est où l'on peut voir une organisation des structures en blocs autour d'une cour centrale. Chaque structure-hutte remplissait une fonction spécifique et les espaces intérieurs semblent " organisés " par l'utilisation de plaques fixes ou de niches logées dans l'épaisseur du mur ; il est également possible d'identifier des cheminées, qui ne sont pas situées au centre. |
![]() Chambre latérale devant l'entrée |
![]() Cabane circulaire avec bassin et porte |
J'observe dans ce
nurrhage le même type de montage de pierres sèches en
encorbellement que dans d’autres constructions rustiques
de la même époque ou beaucoup plus récentes, comme vus
en Calabre (trulli), en Grèce (tholos) voire même en
Provence (bories). À quelques mètres au pied du «château» se remarquent les bases des «maisons» circulaires groupées en ruche. |
La
route de petite montagne se poursuit vers le sud pour rejoindre
Bosa. Magnifiques points de vue sur l’intérieur très vallonné et
sur la côte qui s’étend au loin jusqu’au Capo Caccia, virages
innombrables dont certains très serrés. comme celui où l’avant
de l’Exsis glisse sur une plaque de gravier et s’arrête sur un
talus boueux : plus de peur que de mal, mais une belle fente
dans le nouveau pare-choc…
![]() Arrivée à Bosa |
La route descend progressivement
jusqu’au niveau de la mer à Bosa dont j’aperçois de loin
le hautes tour du château féodal couronnant une colline
au-dessus de la vieille cité.
|
Je vais d’abord déjeuner
au pied de ses rempart, avec vue magnifique sur l’estuaire
de la rivière et la ville à mes pieds. Puis je stationne sur le quai, à deux pas de la cathédrale et à l’orée du quartier ancien que je parcours à loisir. |
![]() Sur la quai près du Ponte Vecchio |
![]() Sur le Corso Vittorio Emanuele II |
Les maisons très hautes aux façades
colorées enserrent des rues étroites et pavées qui ont
gardé le charme - mais aussi le manque de lumière -
des environnements médiévaux.
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J’entre dans l’église des Carmes, la seule ouverte, au décor baroque XVIIIème qui ne me sourit guère, les portes des autres restant fermées dont celles, malheureusement, de la cathédrale. Idem pour les musées, de toute façon d’intérêt limité pour moi… |
![]() Nef de la Chiesa dei Carmina |
![]() Vue générale de
la vieille ville au pied du château en allant vers
San Pietro
|
Rejoignant l’Exsis sur le quai
lumineux joliment bordé de hautes maison aux couleurs
variées, je prends alors la direction de l’ancienne
cathédrale San Pietro, à plus d’un kilomètre sur la
rive gauche de la rivière. Ici la nature est partout,
les champs très verts remplis de fleurs et je
rencontre un paysan venu soigner ses mandariniers
débordant de fruits.
|
L'église dédiée aux Saints
Pietro et Paolo est l'un des édifices les plus anciens
de l'architecture romane en Sardaigne : selon une
inscription conservée à l'intérieur, elle est datable de
la seconde moitié du XIème siècle. Malheureusement le
remplacement de la plupart des pierres de construction
lors des travaux de restauration de 1938 à profondément
modifié l'édifice ancien. Edifiée en pierre de taille volcanique, l'église présente trois nef et l'abside orientée vers l'est. La nef centrale est surmontée d'un toit en bois et les nefs latérales sont couvertes par des voûtes en arête. Les nefs sont séparées les unes des autres au moyen d'arcades qui reposent sur des piliers à section rectangulaire. La nef centrale datable au XIème siècle est la plus ancienne. La construction de l'abside remonte au XIlème siècle. La façade, caractérisée par la présence de trois grands arcs brisés, fut construite au début du XIème siècle. Le linteau du portail central, surmonté d'une torsade, est sculpté en forme de loggia aveugle ; ses arcatures accueillent des arbres et les Saints Pietro et Paolo aux deux côtés de la Vierge à l'Enfant. |
Les bandes lombardes
entrelacées des versants et l'édicule avec colonnes
entrelacées formant un nœud du sommet de la façade
rappellent l'église de San Pietro de Zuri,
construite par l'architecte Anselmo da Como. Par
conséquent, la reconstruction de la partie
supérieure de la façade de San Pietro de Bosa à la
fin du XIllème siècle a été attribuée au même
architecte.
![]() Bosa : façade de
San-Pietro (XIème)
|
![]() Nef de San Pietro |
Le vieux bâtiment du XIème présente plusieurs détails particuliers (petit édicule au faite de la façade, bandes lombardes, beau linteau sculpté dans la pierre blanche au dessus de la porte, etc.). Mais sa porte reste fermée, et en dehors de la - bonne - photo sur la notice extérieure, je ne pourrai qu’imaginer son décor intérieur, au demeurant très sobre. |
Je reprends ma route
vers le sud qui offre une autre fois une belle vue sur
l’étagement des maisons colorées de la vieille ville
au pied du château. Puis je gagne Suni où je tente vainement de compléter le niveau du gasoil à relativement bon prix (indications obtenues sur le site www.komparing.com). Hélas dans l’une des stations un gros camion-citerne occupe tout l’espace en bloquant l’accès aux pompes, tandis que l’autre reste introuvable. |
![]() La ville basse et le château de Bosa depuis le belvédère en quittant |
![]() Nef de la Basilica di Santa Maria della Neve |
Mais la présentation fort positive du G.V. pèche par excès, le design néo-roman est moche et la décoration intérieure sans intérêt ni élégance… |
Je ne m’attarde pas, prenant seulement le temps de faire quelques vues du superbe panorama s’étendant très largement et au loin sur la côte ouest de la Sardaigne. |
![]() Basilica di Santa Maria della Neve |
Dans
le soir qui descend, au milieu des pentes garnies d’oliviers -
paysages de la Grande Grèce tant vus et si appréciés - je
poursuis ma descente vers le sud en direction de la petite
station balnéaire Santa Caterina di Pittinuri. J’y arrive au
coucher du soleil (17:15) que j’admire depuis le pied de la tour
solitaire, plantée au-dessus de l’anse abritant la plage.
Bivouac des plus paisibles dans le lieu magnifique, seulement un
peu trop exposé au vent froid qui nécessite de beaucoup
solliciter le chauffage.
Coucher tôt passé 21:00 après traitement des photos et début de rédaction du carnet, agrémenté d’un long appel FaceTime de Monique qui hiverne au chaud dans l’appartement de Montréal tandis que la neige tombe sur les rues et les voitures glacées…