FRANCE et DANEMARK


Juin-juillet 2019

Normandie
Danemark


Jean-Paul et Monique,
puis avec Gabriel à bord de l'Exsis



2. Avec Gabriel en Normandie


27 609    Lundi 1er juillet 2019 : de PONT-RÉAN à NANTES (Nantes-Atlantique) (162 km)

Pont-Rean : bivouac devant l'étang de la
                  Brodais
Pont-Rean : bivouac devant l'étang de la Brodais
Nuit des plus tranquille et dans une fraîcheur retrouvée qui m’assure un vrai bon repos. Je me lève un peu tard, me prépare tranquillement puis rattrape la 2 x 2 voies jusqu’à Redon. Pain chez Lidl puis gasoil chez Intermarché; mon autonomie maintenant assurée, je peux gagner la petite maison de l’Impasse des Perrières en prenant au passage 3 tartelettes à la boulangerie du coin.

Mes hôtes semblent contents de me voir, Edouard se met aussitôt à commenter actualité familiale et nationale avec sa verve coutumière, tandis qu’Aimée s’active dans la cuisine à préparer un lapin au curry… Nous passons tardivement à table, après un apéro prolongé (dégustation de 3 muscats : Frontignan, Samos et Rivesaltes) qui ralentit d’emblée le rythme… Libations qui se poursuivent par une bonne bouteille de Moulis (un excellent Bordeaux) dont il ne restera pas grand chose en fin de repas ! Nous aurons ensuite le temps de revenir sur la vie familiale lorsque je demande aux deux aînés de commenter une poignée de photos confiées par Monique pour identification. Je ne récolterai guère de données, leur mémoire défaillante et le manque d’organisation et de notation de leurs propres archives me laissant dans un flou artistique déroutant…

Nous passons ainsi une agréable fin d’après-midi, qui laisse poindre quand même par moment leur inquiétudes face à l’avenir, puisque leur environnement devient de plus en plus difficile à gérer face à leurs besoins… Ils en sont évidemment conscient, mais font bien peu pour explorer des solutions alternatives et cheminer vers une décision…

Vers 17:30 je les quitte, gratifié d’une petit pot de confiture de cassis et d’une grosse poignée de feuilles de sauges demandée par Monique pour soigner ses crampes d’estomac. Je gagne alors l’aire de service près du port de Redon pour vider la cassette et compléter le plein d’eau : nous aurons ainsi le maximum d’autonomie pour les prochains jours. Appel de Monique laissée à Rennes et qu’H. vient de ramener sur le parking de la gare où je la récupère bientôt. Nous prenons alors aussitôt la route de Nantes dont les 3/4 filent sur la 2 x 2 voies. Après quelques ralentissement en abordant la rocade assez chargée en cette fin de journée, nous gagnons l’aéroport Nantes-Atlantique au sud de la Loire et trouvons à proximité une rue en impasse donnant sur les champs… On ne peut rêver mieux comme bivouac, et n’était-ce le vacarme occasionnel du décollage de quelques avions, nous y trouvons le calme rustique toujours souhaité.


27 771    Mardi 2 juillet 2019 : de NANTES aux MOUTIERS-EN-RETZ  (136 km)

Réveil assez tôt avec les premiers décollage du matin, mais le trafic reste inexistant sur notre impasse donnant sur un chemin de terre à travers champs, pratiqué seulement par quelques cyclistes et joggeur… Nous sommes prêts vers 10:00, prenons notre courrier, y répondons, je rédige le journal des derniers jours puis, vers 11:30, nous nous dirigeons vers le Hall 1 à proximité duquel je trouve un stationnement sans barre de hauteur…

Je «garde le fort» tandis que Monique va cueillir notre oiseau. L’avion arrive à l’heure prévue et nous le récupérons, un peu perdu et «zombie» après une nuit sans sommeil (il a regardé en continu tous les films…), mais de bonne humeur.
Nantes : arrivée-de Gabriel dans l'Exsis
À son arrivée à Nantes, Gabriel s'installe dans l'Exsis
Nantes : Monique donne des nouvelles de l'arrivée
                  de Gabriel
Nantes : Monique donne des nouvelles de l'arrivée de Gabriel
Le temps de sortir de l’imbroglio de voies en tous sens de l’aéroport, et de décider de notre destination… nous tentons de joindre Anne-Cécile aux Moutiers, mais faute de réponse de sa part, je propose de gagner le bord du canal de Nantes à Brest où nous avons déjà trouvé de superbes coins tranquilles pour pique-niquer. Nous sortons donc rapidement de la ville et une demi-heure plus tard, débarquons au Bout-de-Bois. Piquenique et repos à l’ombre bienvenue, mais nous ne nous attarderons pas, Anne-Cécile rappelant et nous invitant à la rejoindre à la gare.
Nous reprenons aussitôt la route et, un peu plus d’une heure plus tard, après quelques courses à l’Intermarché, débarquons dans l’accueillante maison des Moutiers pour y passer l’après-midi, chaleureusement accueillis par Anne-Cécile et Jean-Philippe. Ils achèvent leur tour en Laser sur la baie, évoluant avec finesse et élégance sur la  mer haute en profitant d’une vent «musclé».

Puis nous regagnons la maison où la cousine se lance dans la préparation de galettes que nous dégusterons sur la grande table dehors dans la douceur du soir… Conversations à bâtons rompus sur leur vie à Bruxelles, le devenir des enfants, leurs projets de retraite, etc. Monique et Gabriel vont se coucher, je reste un moment avec Anne-Cécile qui me montre son cahier d’aquarelles réalisées lors de leur récent voyage en Sardaigne (moitié nord, le sud est prévu pour l’automne).
Les-Moutiers-Gabriel-prepare-des-galettes
Les Moutiers : Gabriel prépare des galettes

La nuit est bien avancée lorsque nous regagnons l’Exsis stationné juste en avant pour une autre nuit tranquille.


27 907    Mercredi 3 juillet 2019 : des MOUTIERS-EN-RETZ à CAEN (375 km)
Les Moutiers bivouac sur la place
Les Moutiers : bivouac sur la place du Général de Gaulle
Grand ciel bleu au réveil. Je commence par gagner le grand parking en contrebas, parfaitement plat, pour la douche. Je reste ensuite dans l'Exsis à reprendre et compléter la réparation du tiroir à couverts de la cuisine.
Pendant ce temps Monique accompagne Gabriel dans la salle de bain de la maison pour douche et coupe de cheveux…

Je les rejoins une heure plus tard, nous faisons nos adieux aux Bonnet et reprenons notre route après ce bel et bon intermède familial.
Les-Moutiers-adieux-aux-Bonnet
Les Moutiers : adieux aux B.

Direction Nantes par la 4 voie,. Je poursuis jusqu’à St-Nazaire et même un peu plus loin, ce qui nous déroute un peu de la voie directe vers Rennes. Ce n’est qu’après un grand détour à travers la campagne bretonne, verdoyante et florissante sur des petites routes au demeurant excellentes, que nous rattrapons la 2 x 2 voies à une cinquantaine de km de Rennes. Un bout de périphérique, puis nous enfilons l’A84 jusqu’à Caen où nous arrivons vers 16:30.

Nous gagnons immédiatement le garage en passant auparavant chez Norauto prendre un rendez-vous pour faire réparer les freins avant dont l’ABS se bloque en provoquant des secousses très désagréables et inquiétantes, même si en soi cela ne présente pas de danger. La réparation déjà effectuée chez le garagiste indiqué par Hamadou (l’ami d’Olivier P. à Vence), entre Portugal et Italie du Sud n’aura guère tenu… Pas de place avant le 11 juillet, alors que nous serons en route vers le Danemark. Je réserve donc pour le lundi 22 juillet, en espérant que le délai avant mon retour au Canada sera suffisant pour faire venir les pièces éventuellement nécessaires…

Mondevile-Gabriel-lit-Picsou-dans-le-garage
Mondevile : Gabriel lit Picsou dans le garage
Enfin arrivés à notre garage, nous débarquons quelques effets inutiles et la valise de Gabriel, puis avançons encore un peu les scans et mises en ordre des albums de photos laissés par Maman.  Gabriel en profite pour se lancer dans la lecture d'un album de Picsou emprunté aux Moutiers...
Lorsque le soleil baisse un peu, nous quittons Mondeville pour Luc-sur-Mer où nous voulons laisser Gabriel jouer sur la plage, lancer son cerf-volant, bref se défouler un peu après cette longue route (durant laquelle d’ailleurs il aura piqué un bon roupillon !). Nous passons près de 2 heures à nous délasser en profitant du beau temps, de la fraîcheur et du grand air, sans que la fréquentation très clairsemée de la plage nous dérange. Luc/Mer la jetée en soirée
Luc-sur-Mer : la plage près de la jetée en soirée

Souper, puis planification de la journée de demain : nous tâcherons d’initier un peu Gabriel aux hauts faits de l’histoire locale en lui faisant visiter le Mémorial. Prélude tout indiqué à la balade sur les plages du Débarquement à laquelle Denis et Françoise l’on convié pour la journée de vendredi en compagnie de ses cousins Maël et Quentin. Il semble que le musée caennais propose une visite particulière adaptée au jeune public des écoles, nous tâcherons de nous faire donner le matériel prévu à cet effet.

Appel de Gilles qui nous propose le prêt de leur carte de réduction familiale… Nous rentrons donc à Caen après un souper léger, passons à Épron passer quelques minute avec les hôtes de la rue des Coquelicots (ce qui donne à Gabriel l’occasion de renouer avec ses cousins), prenons la précieuse carte et allons dormir sur l’aire de camping-cars du Mémorial, pour être demain matin à pied d’œuvre dès l'ouverture.


28 282    Jeudi 4 juillet 2019 : de CAEN au MÉMORIAL (CAEN) (28 km)

Luc-sur-Mer : petit déjeuner dans l'Exsis :
                  Monique et son infusion de sauge, Gabriel et son
                  chocolat
Petit déjeuner dans l'Exsis : Monique et son infusion de sauge,
Gabriel et son Nesquick

Bonne nuit et réveil à 7:15 sous un grand ciel bleu. La chambrée s’ébranle progressivement et à 9:30 nous sommes dans le grand hall d’accueil du Mémorial.

Caen : visite du Mémorial avec Gabriel
Caen : Gabriel visite le Mémorial

Caen : Gabriel visite le Mémorial
Gabriel visite le Mémorial de Caen

La foule n’est pas encore trop dense, aussi après paiement des billets (une facture conséquente, heureusement adoucie par la carte de loisirs caennais prêtée par Gilles) nous commençons le grand tour des galeries remarquablement claires (textes) et illustrées (photos, objets) pour moi, mais assez long, si bien que Monique et Gabriel, qui ont pris un audio guide, ne tardent pas à me distancer. Je ne rejoindrai l’Exsis laissé en plein soleil que vers 14:15, et encore suis-je loin d’avoir tout vu, bornant mon exploration à la fin du Débarquement (1944), sans aborder la période subséquente de la guerre froide et l’époque contemporaine.

Mémorial de Caen : Effet d'un obus éclatant
                  dans la nuit ,par Georges Scott (1915)
Georges Scott (1873-1943), Effet d’un obus dans la nuit, 1915, encre sur papier, rehauts de gouache.

Ce peintre et illustrateur français est recruté comme peintre aux armées durant la Première Guerre mondiale, comme beaucoup d’autres artistes, notamment dans les sections de camouflage. II réalise de nombreux dessins et croquis du front.
Caen Memorial affiche pour le STO
Mémorial de Caen : affiche de propagande du gouvernement de Vichy pour le Service de Travail Obligatoire

Mémorial de Caen : affiches collaborationistes
Mémorial de Caen : affiches collaborationistes
Caen-Memorial-valise-radio-de-type-B-Mk-II
Valise radio britannique de type B Mk II dissimulée dans une valise. Conçue pour le Special Operations Executive par le major John L. Brown, cet appareil permet de transmettre dans un rayon supérieur à 800 km. En dépit de son poids de 13 kg, il est apprécié des opérateurs du fait de sa puissance et de son volume. Il fut largement utilisé par la Résistance.

Je rejoins Monique et Gabriel dans l'Exsis qu’ils ont heureusement aéré, et nous mangeons copieusement, cette longue visite nous ayant ouvert l’appétit.

Quelques questions posées à Gabriel laissent voir beaucoup de confusions, et il est à peu près incapable de remplir le petit cahier destiné aux enfants des écoles acheté pour l’occasion. Retrouvant nos billets au fond de nos poches, nous retournons donc au musée que nous parcourons ensemble beaucoup plus rapidement, en surfant sur les informations essentielles pour lui permettre une compréhension minimale des faits. Une autre heure passe, je ferai la vaisselle en rentrant.

Puis nous quittons les lieux devenus maintenant un peu trop chauds pour gagner la plage de Luc-sur-Mer où Gilles et Dominique sont déjà arrivés avec les deux fils de Sophie. Les trois garçons gagnent immédiatement le sable largement dégagé par la marée basse pour se lancer dans la construction de barrages, piscines et autres projet hydrauliques. Luc-sur-Mer : plage à marée basse Quentin, Mael
                  et Gabriel
Luc-sur-Mer : sur la plage à marée basse, Quentin, Maël et Gabriel
Plage de Luc-sur-Mer à marée basse : Quentin,
                  Maël et Gabriel pataugent dans l'eau et le sable
Plage de Luc-sur-Mer à marée basse : Quentin, Maël et Gabriel
pataugent dans l'eau et le sable

Ils passeront toute la fin de ce bel après-midi ensoleillé à patauger dans l’eau et le sable, tandis que nous nous  installons sur la digue devant leur cabanon pour bavarder et prendre l’apéro avec leur voisin et une amie.

Lorsque le vent commence à devenir plus frais tandis que le soleil descend nous nous retirons dans nos logis respectifs pour souper, puis nous nous suivons pour rentrer à Épron afin d'être au rendez-vous avec Denis demain matin à 8:30.  Bivouac sur le stationnement vert devant le gymnase. Gabriel prend sa douche et se couche en mezzanine avec sa grand-mère tandis que j’écris au rez-de-chaussée… Extinction des feux à 23:00.


28 310    Vendredi 5 juillet 2019 : d’ÉPRON à BAYEUX  (89 km)

Autre très belle journée de grand soleil, et de chaleur aussi. Comme prévu nous amenons notre mousse rue des Coquelicots, y arrivant en même temps que Denis et Françoise. Les trois garçons embarquent peu après. Adieux à Gilles auquel nous nous donnons rendez-vous demain à Bayeux pour les Médiévales. Il nous y  rejoindra avec sa«tribu» : Maël et Quentin, plus les 4 autres petits-enfants de Dominique qui doivent arriver ce soir.

Mémorial de Caen : exposition Norman Rockwell

Nous dirigeant alors vers le Mémorial, nous allons parcourir la belle exposition consacrée à Norman Rockwell : une cinquantaine de tableaux dont nous connaissons presque toutes les reproductions, mais qui, ici sous leur forme de grands tableaux à l’huile, prennent tout leur relief et leur vivacité.

NORMAN ROCKWELL

ROOSEVELT ET LES QUATRE LIBERTÉS

Norman Rockwell (1894-1978) est le peintre le plus populaire de l'histoire américaine. Sa carrière, marquée par 47 années de collaboration avec l'hebdomadaireThe Saturday Evening Post, reflète les préoccupations et les enjeux de la société américaine durant près de sept décennies. Cette exposition présente l'aspect le plus engagé de l'œuvre de cet artiste exceptionnel, depuis les années 1930 jusqu'aux années 1970.

Durant la Seconde Guerre mondiale, Norman Rockwell répond au célèbre discours du président Franklin D. Roosevelt du 6 janvier 1941, dit des Quatre Libertés, véritable manifeste du monde libre face aux totalitarismes. Il peint quatre toiles, dont les reproductions, très largement diffusées, encouragent la population à soutenir l'effort de guerre.

Cet engagement pour la défense des libertés et des droits humains se confirme après guerre. Les scènes de la vie quotidienne, traitées avec humour et tendresse, alternent avec des œuvres plus profondes et engagées. Norman Rockwell rend hommage aux Nations unies et prend position, à sa manière, dans la lutte pour les droits civiques des Noirs américains, et pour plus de transparence à propos des opérations menées au Vietnam.



Date d'échéance (L’Artiste face à à la toile blanche), 1938

Illustration pour la couverture du Saturday Evening Post du 8 octobre 1938.
Huile sur toile. Norman Rockwell Museum Collection Stockbridge, Massachusetts

« Respecter les délais et trouver des idées sont les fléaux de la vie d’un illustrateur », disait Norman Rockwell à propos de ce tableau. S'il a souvent posé pour ses peintures, Date d'échéance (L'Artiste face à la toile blanche) est l’une des rares dont il est l'unique personnage.
expo-Norman-Rockwell
Le-quatuor-du-salon-de-coiffure-1936
Le-quatuor-du-salon-de-coiffure-1936

Le Quatuor du salon de coiffure, 1936
Illustration pour la couverture du Saturday Evening Post, 26 septembre 1936
Huile sur toile. Collection ef Mrs. Louise Holland

Lorsqu'il peint ce tableau, Norman Rockwell réside à New Rochelle (État de New-York), où  vivent de nombreux illustrateurs. Parmi eux, Walter Beach Humphrey, un autre artiste du Post, apparaît à droite sur ce tableau. Cette œuvre s'inspire des barbershop quartets, ces quatuors professionnels et amateurs très populaires des années 1890 à 1930. Les expressions des visages et la gestuelle des mains donnent vie à la scène, tout comme le rasoir, le bol de rasage ou encore le peigne usé.

Le Vendeur de billets, par Norman Rockwell
                  (1937)
Le Vendeur de billets, 1937
Illustration pour la couverture du
Saturday Evening Post du 24 avril 1937 - Huile sur toile Private collection

Alors que la crise économique se prolonge, le regard que porte Norman Rockwell sur le thème des vacances évolue. Ici, un vendeur de billets semble désappointé d’avoir perdu ses clients. Le voyage était la seule passion de Norman Rockwell en dehors de l’art, et c’est le sujet de nombre de ses peintures.
Le marchand de cuivre (Négociations avec
                  l'Antiquaire) 1934
Le Marchand de cuivre (Négociations  avec l’antiquaire), 1934
Illustration pour la couverture de l’Evening Saturday Post du 19 mai 1934. Huile sur toile, Norman Rockwell Museum Collection, Stockbridge, Massachussetts

Dans cette illustration réalisée pendant la Grande Dépression, la cliente d’un antiquaire négocie un bon prix pour une cafetière. Les objets posés au pied du marchand sont tout droit sortis de l’atelier de Norman Rockwell.

La championne de billes 1939
La Championne de billes, 1939

Illustration pour la couverture du Saturday Evening Post, 2 septembre
Huile sur toile, Collection of the Lucas Museum of Narrative Art

Les figures féminines sont souvent mises en valeur dans l’art de Norman Rockwell. Sur cette illustration une fillette domine une partie de billes, au désespoir des deux garçons. Son sac de billes plein à craquer contraste avec ceux, vides, de ses camarades et son expression déterminée indique qu’elle n’a pas l’intention d’en rester là.




Tous à Washington, 21-30 aout 1935
Affiche pour le rassemblement national des scouts
sur demande de Franklin D. Roosevelt (1935)

Affiche originale, Collection of Franklin D. Roosevelt Presidential Library and Museum, Hyde Park, New York

Norman Rockwell commence sa carrière en 1913 comme directeur artistique chez Boys Life, le magazine des Boy Scouts of America. Il quitte le journal pour le Post en 1916 mais continuera à créer des illustrations pour les Scouts d’Amérique pendant plus de cinquante ans, comme le montre cette affiche. Prévu en août 1935, ce rassemblement initie par le président Roosevelt est annulé à cause d'une épidémie de poliomyélite ayant touché le pays cette année-là.

visite un bureau de rationnement 1944 étude
Norman Rockwell visite un bureau de rationnement, 1944

Étude pour une illustration destinée au
Saturday Evening Post, 15 juillet 1944
Huile sur bois, Private Collection

En 1942, de nombreux produits comme l'essence et le sucre venant à manquer, le gouvernement américain lança un programme national de rationnement. Des comités de bénévoles furent alors formés dans tout le pays pour évaluer les besoins de la population. C'est l'un de ces comités que Norman Rockwell représente ici. Cette étude révèle l'attention portée par l'artiste aux détails des expressions, de la gestuelle, de la couleur et du cadre, bien que certaines parties de la peinture présentent différents degrés de finalisation.
Retour aux vêtements civils 1945.
Retour aux vêtements civils, 1945

Illustration pour la couverture du
Saturday Evening Post du 15 décembre 1945. Huile sur toile. Anomyme.

La guerre est finie, beaucoup ont vu leur vie profondément changée, mais les toiles de Norman Rockwell ne disent rien des bouleversements psychologiques vécus par les militaires et leurs familles. Cette représentation du lieutenant de l’US Air Force, A. H. Beckloft, met plutôt l'accent sur son retour joyeux dans sa chambre d'enfant, qui est restée la même, et sur ses vêtements civils, désormais trop petits.

Les thèmes en sont variés, mais tous réfèrent à l’actualité politique de leur époque et montrent l’évolution politique des USA et de Norman Rockwell personnellement. Il se montrera en effet de plus en plus concerné par les grandes causes qui confrontent son pays (droits civiques entre autres) et le monde (droits et libertés), à la suite du grand discours de F. D. Roosevelt (dont il met en image le Discours des 4 libertés). Tableaux magnifiques et inspirants, fort bien mis en scène sur les 2 étages de la nouvelle salle d’exposition.

Thanksgiving - une mère et son fils épluchant
                  des pommes de terre 1945
Thanksgiving : une mère et son fils épluchant des pommes de terre, 1945

Illustration pour la couverture du
Saturday Evening Post, 24 novembre 1945. Huile sur toile - Courtesy of Ameriean Legion Post 193, Winchenden, Massachusetts

Pour cette couverture de 1945, Norman Rockwell avait prévu de peindre un groupe de personnes célébrant Thanksgiving. La guerre terminée, il décide d'illustrer cette Fête familiale en reprenant le thème du retour au pays du soldat.
Nouvelles-de-guerre-1944
Nouvelles de la guerre, c.1944

Illustration pour la couverture du Saturday Evening Post du 4 mars 1944, non publiée. Huile sur toile, Norman Rockwell Museum Collection, Stockbridge, Massachusetts.

Resté inachevé, ce tableau montre un serveur et ses clients écoutant la radio. Dans le dessin préliminaire, le titre du journal Time Record de Troy (New York), date du 17 janvier 1944, était : « Projet de débarquement en France ». Peut-être parce qu'il était difficile de comprendre ce que les hommes étaient en train d'écouter, Norman Rockwell décide de ne pas soumettre ce projet et réalise Homme cartographiant les manœuvres.

Homme-cartographiant-les-manoeuvres-1944
Homme cartographiant les manœuvres, c. 1944

Illustration pour la couverture du Saturday Evening Post du 29 avril 1944 - Huile sur toile, Collection privée

Homme-cartographiant-les-manoeuvres-1944 (zoom)
Homme cartographiant les manœuvres, c. 1944

Sur ce tableau, un homme écoute attentivement les informations. Au mur, une carte de l'Europe et les portraits des généraux Dwight D. Eisenhower et Douglas MacArthur. Le fanion blanc orné de trois étoiles et les trois photographies de soldats en uniforme indiquent qu’il s'agit d'un père inquiet, suivant les opérations militaires auxquelles participent ses fils.
Femmes-dans-la-guerre
Liberty Girl, 1943
Rosie-la-Riveteuse-1943
Rosie la riveteuse, 1943

Illustration pour la couverture du Saturday Evening Post du 29 mai 1943 - Reproduction numérique

Rosie la riveteuse est devenue l’emblème de la femme travaillant pour l'effort de guerre. Pour cette illustration, Norman Rockwell s’est directement inspiré de la représentation du prophète Isaïe peinte au XVIe siècle par Michel-Ange, donnant à sa Rosie une allure d’icône des temps modernes.


LES QUATRE LIBERTÉS


Liberté d'étre protégé 1942
Liberté d’être protégé, 1942

Illustration pour le
Saturday Evening Post du 13 mars 1943.
Huile sur toile - Norman Rockwell Museum Collection, Stockbridge, Massachusetts

Cette quatrième Liberté est peinte alors que l'Europe est plongée dans la guerre. Sans l'indice fourni par le titre du journal tenu par le père, cette œuvre pourrait être interprétée comme une paisible scène d'intérieur. Père de trois fils, Norman Rockwell entend transmettre l'idée que les parents doivent pouvoir mettre leurs enfants au lit chaque soir sans craindre pour leur sécurité.
Liberté de vivre à l'abri du besoin 1942
Liberté de vivre à l’abri du besoin, 1942

Illustration pour le
Saturday Evening Post du 6 mars 1943
Huile sur toile -Norman Rockwell Museum Collection, Stockbridge, Massachusetts

Inspiré par Thanksgiving, Liberté de vivre à l'abri du besoin est devenu une représentation iconique de cette fête typiquement américaine. Comme souvent, Norman Rockwell a fait poser ses proches lors de séances individuelles dans son atelier. La femme servant le plat de dinde est madame Wheaton, sa cuisinière. À gauche de la toile se trouve Mary, son épouse. Nancy, sa mère, est à droite du tableau.

Liberté d'expression 1942
Liberté d'expression, 1942

Étude pour le Saturday Evening Post du 20 février 1943
Huile sur bois - Anonyme

Durant le processus de création de Liberté d'expression, Norman Rockwell a envisagé plusieurs approches pour sa composition (ci-dessous)





Liberté de conscience 1943
Liberté de conscience, 1943

Illustration pour le Saturday Evening Post du 27 février 1943
Huile sur toile.

Pour illustrer la liberté de conscience, Norman Rockwell a choisi de représenter huit personnes de profil plongées dans un moment de recueillement. Le tableau est réalisé dans une tonalité monochrome afin de donner à l'ensemble une impression d'inclusion et d'unité. Les mots « Chacun selon la voix de sa conscience » expriment ce que Norman Rockwell pense de la religion. Ces mots figurent également dans les constitutions de nombreux États américains,
Liberté d'expression, étude en 1942
Liberté d'expression, étude en 1942
Liberté d'expression, détail de l'étude en
                  1942
Liberté d'expression, détail de l'étude en 1942



DESSINS DE PROPAGANDE

Au cours de la Seconde Guerre mondiale se développe une intense activité de propagande. De nombreux artistes réalisent des affiches exhortant les civils à être toujours plus productifs dans les usines d'armement, à garder le moral, à financer l'effort de guerre et à surveiller leurs paroles.

Boris Artzybasheff (1899-1965) réalise deux cents illustrations de couverture pour le magazine Time, parmi lesquelles une trentaine de portraits de personnages influents, amis ou ennemis de la nation. Ces portraits montrent un travail précis et perspicace. D’autres œuvres proposent une vision de l'ennemi qui conjugue caricature et surréalisme.

Voisin, ami et collègue de Norman Rockwell, Mead Schaeffer (1898-1980) rassure l’opinion en mettant l'accent sur l’efficacité de l’armée américaine. Il produit aussi une série d'affiches pour l'Ordnance Corps, organisme qui assure l’approvisionnement en armes des unités de combat.

Norman Rockwell proposera aussi à plusieurs organismes gouvernementaux de créer des affiches représentant les Quatre Libertés, mais son offre sera d'abord déclinée. Washington souhaitait commander ce type d'affiches à de grands artistes plutôt qu’à des illustrateurs. L'Ordnance Corps demandera cependant à Rockwell d'illustrer le slogan « Donnons-lui ce dont il a besoin, quand il en a besoin » afin de créer une affiche destinée à stimuler la production de munitions. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les couvertures du Saturday Evening Post illustrées par Rockwell, et notamment la série Willie Gillis, les Quatre Libertés, Rosie la riveteuse ou encore Liberty Girl, deviendront des icônes de l'Amérique en temps de guerre.


Donnons lui ce dont il a besoin, quand il en a
                  besoin 1942
Donnons-lui ce dont il a besoin, quand il en a besoin, 1942

United States Army - U.S Government Printing Office
Affiche originale de l’US Army, Norman Rockwell Museum Collection, Stockbridge, Massachusetts

Pour réaliser cette affiche destinée à promouvoir l’effort de guerre, l’armée américaine accepte de fournir à Norman Rockwell une mitrailleuse et des munitions, ainsi qu’une jeep et un soldat  qui lui serviront de modèles. L’affiche est largement diffusée sur le territoire américain, en particulier le long des autoroutes sillonnant le pays.
Le parachutiste par Mead Schaeffer 1943
Le parachutiste, par Mead Schaeffer, 1943

Les recherches minutieuses et les compétences techniques de Mead Schaeffer se retrouvent dans cette série de couvertures rendant hommage au travail de chaque branche de l’armée américaine. En ces temps de guerre, l’accent mis sur l'héroïsme et le professionnalisme des soldats américains avait pour but de rassurer le public.

Controleur aérien sur un porte-avion par Mead
                  Schaeffer 1943
Controleur aérien sur un porte-avion, par Mead Schaeffer (1943)

Illustration pour la couverture du Saturday Evening Post du 12 juin 1943. Huile sur toile, United Services Automobile Association (USAA), San Antonio, Texas

l'Unité médicale par Mead Schaeffer 1944
Mead Schaeffer (1898-1980) : L'Unité médicale (1944)

Illustration pour la couverture du Saturday Evening Post du 6 novembre 1944. Huile sur toile, United Services Automobile Association (USAA) San Antonio, Texas


Le-Guetteur-par-Mead-Shaeffer-1942
Mead Schaeffer (1898-1980) : Le Guetteur, 1942


Le Guetteur par Mead Shaeffer 1942 détail.
Le Guetteur, par Mead Shaeffer (1942) détail

Illustration pour la couverture du Saturday Evening Post du 7 novembre 1942  Huile sur toile, United Services Automobile Association (USAA). San Antonio, Texas.

Willie Gillis

En septembre 1940, Franklin D. Roosevelt signe une Loi obligeant les hommes de 21 à 35 ans à s'inscrire pour le service militaire. Un nombre toujours croissant de jeunes gens sont incorporés dans l’armée.

En réponse à cette décision, Norman Rockwell dessine une couverture pour le Saturday Evening Post mettant en scène Willie Gillis, un simple soldat engagé dans l’armée. Le personnage rencontre un succès immédiat. Réconfortant, aussi bien pour les civils que pour les militaires, Willie Gillis apporte une dimension plus humaine à l’armée américaine et adoucit la réalité de la guerre. Il apparaît dans une série de situations cocasses qui ne montrent jamais la violence des combats.

Norman Rockwell rencontre celui qui deviendra son modèle — Robert Buck — lors d’un bal à Arlington (Vermont). Âgé de seulement quinze ans, Buck est alors trop jeune pour combattre mais, en 1943, il part faire son service militaire dans le Pacifique, dans l'aéronavale. Après l’incorporation de Buck, Norman Rockwell poursuivra les aventures de son personnage en travaillant d’après des photographies. Onze couvertures, parues entre octobre 1941 et octobre 1946, composent la série Willie Gillis.

Willie-Gillis-dans-un-convoi-1941
Willie Gillis dans un convoi, c. 1941

Illustration pour la couverture du Saturday Evening Post, non publiée
Huile sur toile, Collection of the Lucas Museum of Narrative Art

Dans cette œuvre, la guerre est évoquée de manière plus explicite. Ici, les soldats sont représentés sous un aspect plus réaliste qu’héroïque. Ils somnolent, fument et mangent durant le trajet. Willie Gillis, un porte-bonheur au cou, regarde rêveusement au loin. Cette œuvre n’a pas été publiée car l’innocence du personnage contrastait peut-être trop avec l'attitude de ses camarades plus âgés et plus aguerris.

Willie Gillis : le colis de nourriture (1941)
Willie Gillis : le colis de nourriture, 1941

Illustration pour la couverture du
Saturday Evening Post du 4 octobre 1941 - Huile sur toile Collection of Lawrence Matteson

Willie Gillis est un sympathique GI, toujours mis en situation dans un quotidien banal mais rassurant, loin des combats qui se déroulent en Europe et en Asie. L'artiste le représente en train de recevoir un colis, d'éplucher des pommes ou de lire les actualités de sa ville natale. Pour créer ce personnage devenu très populaire, Norman Rockwell a pris pour modèle Robert Otis Buck, un voisin d’Arlington (Vermont).
Willie Gillis à l'église 1942
Willie Gillis à l’église, 1942

Illustration de couverture du
Saturday Evening Post du 25 juillet 1942
Huile sur toile, Collection of Scott M. Delman

Cette couverture du Post montre Willie Gillis, dans une église entouré d’autres militaires. En plus des couvertures du magazine, la série des Willie Gillis était largement diffusée sous forme d'affiches dans les bâtiments publics, les gares routières et ferroviaires et dans les clubs de l’USO (United Service Organizations : organisme créé en 1941 chargé de fournir loisirs et soutien moral aux militaires américains).

Heinrich Himmler, chef de la Gestapo de 1936 à
                  1945 (1943)
Boris Artzybasheff (1899-1965) : Heinrich Himmler, chef de la Gestapo de 1936 à 1945

Illustration pour la couverture du magazine
Time, du 11 octobre 1943 - Gouache sur bois, Courtesy of the Syracuse University Art Collection
Himler, Goebels, Hitler et Goering par Boris
                  Artzybasheff, 1942
Himmler, Goebels, Hitler et Goering par Boris Artzybasheff (1942)

Arrivé d'URSS en 1919, Boris Artzybasheff a travaille pour la presse et la publicité durant toute sa carrière, Pendant le conflit, il crée des affiches appelant à soutenir l'effort de guerre.






On voit ici Heinrich Himmler, l’un des hommes les plus puissants de l'Allemagne nazie et l’un des principaux responsables de la Shoah, représenté entouré de cadavres.

L'APRÈS GUERRE



Avec la fin de la Seconde Guerre mondiale, un monde nouveau apparaît. Les Nations unies, fondées en octobre 1945, concentrent tous les espoirs de reconstruction et de paix durable. Mais le monde doit déjà faire face à de nouveaux conflits, en particulier la Guerre de Corée qui commence en 1950.

En 1952, Norman Rockwell veut rendre hommage au rôle joué par les Nations unies. Il souhaite célébrer la naissance d’une communauté internationale par une illustration représentant le Conseil de sécurité des Nations unies, dont les membres seraient observés par une foule de personnes ordinaires symbolisant les nations et cultures du monde. Finalement, le projet est abandonné, le peintre le jugeant trop ambitieux.

Neuf ans après cette première tentative, Norman Rockwell concrétise son projet de représenter la communauté mondiale unie dans un effort de paix. Les peuples du monde sont à nouveau représentés sous la forme d’une assemblée de citoyens ordinaires, dans une attitude invitant au respect et au recueillement.

Norman Rockwell formalise sa pensée en ajoutant la maxime peinte en lettres d’or : « Agis envers les autres comme tu aimerais que les autres agissent envers toi ». Cette « Règle d'or » est présentée comme le fondement universel des Droits de l'Homme.

Cette œuvre marque l'aboutissement du travail commencé avec les Quatre Libertés énoncées dans le message de 1941 de Franklin D. Roosevelt et qui ont servi de socle à la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme de 1948.
La-Regle-d'or-1961
La Règle d’or, 1961

Illustration pour la couverture du Saturday Evening Post du 1er avril 1961.
Huile sur toile, Norman Rockwell Museum Collection, Stockbridge, Massachusetts

La Règle d’or représente un rassemblement d'hommes, de femmes et d'enfants de différentes origines, religions et ethnies. L'inscription « Agis envers les autres comme tu aimerais que les autres agissent envers toi. » est simple mais universelle. Elle traduit la philosophie humaniste de l'artiste, qui se considérait comme un citoyen du monde.
Meurtre-dans-le-Mississipi-1963
Meurtre dans le Mississippi, 1965

Illustration
pour Look non publiée - Huile sur toile, Norman Rockwell Museum Collection, Stockbridge, Massachusetts.

Le 21 juin 1964 dans le Mississippi, les militants des droits civiques Michael Schwerner, James Chaney et Andrew Goodman sont assassinés par le Ku Klux Klan. Un an plus tard, le magazine Look charge Norman Rockwell d'illustrer un article traitant du crime. Sobre et monochromatique, l’œuvre est d’une tonalité inhabituelle chez le peintre.
Etude pour Frères de sang, 1968
Etude pour Frères de sang, 1968

Étude pour un tableau disparu, ayant appartenu au C.O.R.E (Congress of Racial Equality). Illustration non publiée pour
Look - Huile sur bois, Norman Rockwell Museum Collection, Stockbridge, Massachusetts

La composition de ce tableau est empruntée à L'Homme mort, d'Édouard Manet, peint un siècle plus tôt. Le soldat noir américain repose dans la même position que le torero du tableau du peintre français. Son bras est tendu vers son casque sur lequel sont attachées une carte à jouer (un as de cœur) et une photo d’un être cher. Look a finalement préféré ne pas publier Frères de sang. « Ils ont eu peur », dira plus tard Norman Rockwell au nouveau propriétaire de l'œuvre.


Le problème qui nous concerne tous 1963
Le Problème qui nous concerne tous, 1963

Illustration pour
Look, 14 janvier 1964 - Huile sur toile, Norman Rockwell Museum Collection, Stockbridge, Massachusetts

C'est la première œuvre de Norman Rockwell pour Look. Elle illustre un fait réel: en novembre 1960, Ruby Bridges, six ans, est escortée par des agents fédéraux pour sa rentrée dans une école de La Nouvelle-Orléans jusqu'alors réservée aux Blancs. La représentation de l’enfant, vulnérable mais digne, dénonce les partisans de la ségrégation.

Lincoln-avocat-de-la-Defense-1962
Lincoln, Avocat de la défense, 1962
Lincoln-avocat-de-la-Defense-1962
Lincoln, Avocat de la défense, 1962

Illustration pour le texte
Mr. Lincoln for the Defense, d'Elisa Bialk, dans le The Saturday Evening Post du
10 Février 1962. Huile sur toile, Norman Rockwell Museum Collection, Stockbridge, Massachusetts

Aucun homme d'État n'apparaît davantage dans le travail de Norman Rockwell qu'Abraham Lincoln, représenté huit fois entre 1927 et 1964 - preuve de son admiration pour celui qu'il estime être le plus grand président américain. L'œuvre de Norman Rockwell souligne la détermination d'Abraham Lincoln, ainsi que sa stature physique et intellectuelle.

Norman Rockwell : Le droit de savoir
                          (1968)
Le Droit de savoir, 1968

Illustration pour Look, 20 août 1968 - Huile sur toile, Private collection.
 
En 1966, Norman Rockwell doit créer une affiche de recrutement pour l’armée, mais le contexte de la guerre au Viet Nam le met mal à l’aise.  En mars 1967 il finit par décliner cette commande, expliquant dans un courrier aux Marines : «Je ne peux pas peindre un tableau sans y mettre tout mon cœur ». Il commence alors à travailler sur Le Droit de savoir, déclaration sur le droit des citoyens à être informés des actions du gouvernement.


L'Heritage-de-John-F-Kennedy-le-Peace-Corps
                  (1966)
L'héritage de John F. Kennedy : Le Peace Corps, 1966

Illustration de couverture pour
Look du 14 juin 1966 - Huile sur toile, Norman Rockwell Museum Collection, Stockbridge, Massachusetts

En 1961, le président Kennedy signait un décret créant le Peace Corps pour « promouvoir la paix et l’amitié dans le monde ». Cette œuvre célèbre le cinquième anniversaire du programme. Pour la peindre, Norman Rockwell a pris pour modèles d'anciens bénévoles du Peace Corps ainsi qu'une photographie du président Kennedy prise par Jacques Lowe, le photographe officiel de la campagne électorale de 1960.
Veille-de-Noel-a-Jerusalem-1970
Veille de Noël à Bethléem, 1970

Illustration pour l’article
Un Noël tourmenté dans le berceau de la Paix, Look, 29 décembre 1970 - Huile sur toile - Norman Rockwell Museum Collection, Stockbridge, Massachusetts

En décembre 1969, Norman Rockwell est à Bethléem pour préparer une illustration sur le thème de Noël. Sur place, il assiste à la procession vers la Basilique de la Nativité. L'œuvre montre une personne de confession musulmane, des soldats israéliens et une famille de touristes observant la procession.

Boy-on-the-High-Dive-1947
Boy on the High Dive (1947)
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Looking Out to Sea, 1927

En sortant vers 11:00 de cette superbe exposition (il faudra aller visiter le musée Norman Rockwell à Stockbridge !) nous allons faire le plein et vider la cassette chez Auto Camping-car-Service, faisons quelques courses au Centre commercial Mondeville 2 (Carrefour, ajustement des lunettes de Monique, échange de chaussures chez Damart) puis gagnons notre garage pour une fin d’après-midi tranquille. Je fais encore quelques scans, replace les diapos de Bon-Papa Mourez dans les cadres vides en plastique donnés par Denis, fais la lessive que nous étendons dans le garage juste avant de gagner Épron. Gilles m’annonce alors le retour de Gabriel après sa grande excursion sur les plages du Débarquement avec Denis et ses cousins. Nous embrassons Denis et Françoise et les remercions vivement, puis gagnons la maison de Liliane L., une voisine de Resid'Car, qui nous a invités à un «apéro dinatoire», comme disent les Français.

Nous arrivons fort tard (presque 19:45, RV à 19:00…), et passons près de 2 heures avec eux sur la terrasse devant le joli jardin qu’elle a entrepris de développer derrière sa petite maison moderne. Au cours de la conversation, Monique et elle se trouvent beaucoup de points communs en terme de carrière (éducation, clientèle spéciales, etc.) et la soirée s’écoule tranquille autour de la table garnie d’une variété d’amuse gueules appétissants, arrosés d’un Crémant de Dié rafraichissant. Gabriel s’occupe avec les jeux mis à sa disposition par cette autre grand-mère attentive aux besoins de ses petits-enfants.

Nous les quittons peu avant 22:00 pour repasser au garage vérifier que la grande porte est bien abaissée, avant de gagner rapidement Bayeux où a lieu à 22:30 la grande parade nocturne ouvrant la Fête médiévale du week-end.

Bayeux : soirée médiévale devant la mairie
Bayeux : soirée médiévale devant la mairie
Stationnant près du centre de la vieille ville, nous marchons un peu pour atteindre la Place de la Mairie où défilent de nombreux habitants déguisés à la mode médiévale (approximativement…), ainsi que quelques jongleurs, musiciens, et autres bateleurs assez animés. Gabriel semble assez intéressé, quant à moi je suis vite las de tout ce bruit et de cette agitation un peu vaine, sans véritable sens ni authenticité… Nous sommes surtout impressionnés par les nombreux stands installés le long des rues qui offrent une foule de babioles (jeux de table, épées en bois ou en métal, bijoux, hydromel et autres «douceurs», vêtements et accessoires, livres…) censés reliés de près ou de loin à cette haute époque.

Une heure plus tard nous battons en retraite jusqu’à l’Exsis et trouvons un bivouac sur une rue périphérique très tranquille. Nous nous y installons pour passer une longue nuit réparatrice après cette journée bien remplie (longue route, 3 musées, plage, pique-nique et autres plaisirs pour Gabriel et ses cousins).

Bayeux : la cathédrale illuminée
Bayeux : chevet de la cathédrale illuminée



28 399    Samedi 6 juillet 2019 : de BAYEUX à VER-SUR-MER (31 km)

Réveil et lever tard sous un grand soleil qui ne tarde guère à réchauffer l’atmosphère. Nous tâchons de retourner au centre, mais le parking d’hier soir (d’Ornano) est maintenant interdit aux camping-cars… Aussi je laisse Monique et Gabriel qui vont suivre une animation « Contes fantastiques» à l’orée de la vieille ville pour chercher un parking ailleurs. Tout est plein ou inaccessible (barres de hauteur), je finis par me caser sur le stationnement du Musée du Débarquement, mais m’en fais - gentiment - chasser par le gardien…

Sur les entrefaites appel de Gilles qui vient d’arriver et s’est casé au nord sur l’avenue Georges Clémenceau. Je n’y repère aucune place disponible, mais réussis à trouver un espace un peu plus loin, place Gauquelin Despallières, juste au dessus du marché, devant l‘église St Patrice. Je peux alors prendre ma douche et déjeuner, faire un peu de ménage puis rédiger le journal des deux derniers jours.  Appel de Monique qui a été rejointe par Gilles et consorts  et qui, à midi, s’apprête à déjeuner de saucisses grillées et frites… tandis que j’attaque enfin mon breakfast qui, du coup, s’est mué en brunch ! Bayeux : fête médiévale
Bayeux : fêtards «médiévaux» dans la rue
Bayeux-fete-medievale-defile
Fête médiévale de Bayeux : défilé de personnages mythiques
Le début de l’après-midi s’écoule ainsi, au calme, tandis que la chaleur monte progressivement, tempérée par le vent plus frais qui pénètre par la porte et toutes les fenêtre ouvertes. Enfin, vers 15:30, appel de Monique qui, lasse d’escorter notre mousse, me demande de prendre la relève. Je la rejoins donc dans les rues très encombrées, particulièrement aux alentours de la cathédrale.

Une autre fois je suis surpris de l’intérêt suscité chez tant de gens par ce genre de manifestation infantile et sans guère de perspective autre que ludique, où trop souvent le mauvais goût règne en maître à côté d’un mercantilisme assez grossier… Monique enfin peut s‘assoir tandis que je vais retrouver Gilles et surtout Gabriel qui s’affaire dans la Cour des Jeux autour de quelques tables portant des jeux d’adresse. Au bout d’une petite demi-heure je réussis à le décoller et il accepte de quitter les lieux, saturé, tout en demandant son épée en bois qu’il a repéré dès hier soir.
Bayeux-fete-medievale-Gabriel,-Lia,-Mia,-Nino,-Anako,-Mael
Fête médiévale de Bayeux : Gabriel, Lia, Mia, Nino, Anako, Maël

Les cousins à la-fête médiévale de Bayeux
Les 6 cousins à la fête médiévale de Bayeux
Nous passons devant le stand en remontant vers le stationnement de la Place Gauquelin, je règle les 15 € demandés pour ce jouet assez bien bien fini dont il s’empare avec fierté, et nous remontons par un dédale des rues bondées, ayant donné rendez-vus à Monique devant le parking d’Ornano, à l’entrée de la vieille ville.

Nous avançons assez vite, si bien que vers 17:00 je retrouve l'Exsis pour contourner le centre ville fermé à la circulation et accéder à l’entrée du parking. J'y récupère Monique qui prenait la fraîche et tentait de récupérer allongée sur le gazon à l’ombre. Nous prenons alors la route d’Arromanches, plein nord. Pause en bord de route pour souffler, boire et manger un peu, avant de filer dans la campagne jusqu’à la mer.
À la brèche la circulation est difficile en camping-car, et le stationnement presque partout interdit.

Mais en montant au grand belvédère au-dessus du village posé sur la falaise, nous découvrons un vaste stationnement dévolu uniquement aux camping-cars qui s’entassent en 3 rangées, serrés les uns contre les autres, avec une large vue sur ce qui reste des mulberries (gros blocs en béton pré-construits). Remorqués depuis l'Angleterre et coulés sur place, ils constituaient la structure des quais du port artificiel qui fut fonctionnel dès le 9ème jour après le D-Day. Arromanche restes du Mulberry (port artificiel)
                  vers l'ouest
Arromanches : restes du Mulberry (port artificiel) vers l'ouest

Arromanche restes du Mulberry (port artificiel) vers
            l'ouest
Arromanches : restes de caissons du Mulberry (port artificiel) vers l'ouest

Gabriel-sur-le-monument-du-belvedere
Gabriel sur le monument du belvédère
Je fais un petit tour du chemin côtier, de la plate-forme d’observation et des monuments consacrés aux envahisseurs, accompagné par Gabriel, tandis que Monique reste à se reposer dans l’Exsis.

Arromanches-le-monument
Évocation de soldasts alliés débarquant sur la plage

Gabriel-devant-le-monument
Arromanches : Gabriel devant le monument en haut de la falaise

Nous continuons ensuite à suivre la côte jusqu’à Ver où je nous dirige vers la brèche sableuse de l’América (hydravion long courrier US ayant le premier  amerri - brutalement - ici en 1927). Dans le soir qui descend lentement et dans un magnifique coucher de soleil, nous nous installons pour bivouaquer cette nuit, au calme et dans le silence, à l’orée du marais protégé de Ver-sur-Mauvaines. Ver/Mer plage d'Arromanches depuis Gold Beach
Ver-sur-Mer : la plage d'Arromanches et le mulberry depuis Gold Beach

Ver-sur-Mer : couchant sur Gold Beach
Ver-sur-Mer : couchant sur Gold Beach


28 432     Dimanche 7 juillet 2019: de VER-SUR-MER à CAEN (88 km)

Bivouac sur le Paisty Vert à Ver-sur-Mer
Bivouac sur le Paisty Vert à l'entrée du marais de Ver-sur-Mer
Nuit tranquille, réveil et lever paisibles vers 9:30. Nous déjeunons, puis passons une bonne partie de la journée près de la plage où Gabriel et Monique vont faire des incursions. Enfin nous regagnons Mondeville pour achever nos préparatifs avant notre départ demain vers le Nord : ménage soigné de l’intérieur avec l’aspirateur, Monique entreprend les ourlets de son pantalon léger, j’avance le scan du livre d’histoire de Joué-du-Bois prêté par Édouard B. Je remplis aussi la soute, refixe une pièce détachée de la toilette, vide la cassette, etc.

Appel de Mariette qui est arrivée avec Houssine à Caen hier soir. Nous les rejoindrons à Luc-sur-Mer sur la plage pour jaser devant un apéro qui s’éternise un peu. Il y fait très beau et bon, Gabriel lance son cerf-volant (avec un peu d’aide…). Nous nous quittons passé 19:00 alors que le soleil baisse et que la fraîcheur commence à monter de la mer avec la marée.

Retour à Mondeville pour terminer nos travaux et fermer le garage pour les 15 prochains jours. Nous gagnons ensuite Épron pour dormir devant le gymnase, près de chez Gilles et Dominique que nous saluerons demain avant de prendre la route du Danemark. Coucher sous un ciel quelque peu orageux vers 23:30.


3. de Caen à Aarhus

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