Le soleil pointe derrière les oliviers lorsque j’écarte les stores du pare-brise. À peine mon déjeuner achevé un gardien - je suppose - se pointe à ma fenêtre et me fait comprendre que ce stationnement n’est pas destiné à accueillir les campers de passage... Je lui rétorque que je suis venu visiter, mais il me précise alors que le site est fermé jusqu’au 1er mars… | Bivouac dans le champs devant l'abbaye de Santa Maria di Cerrate |
Santa Maria di Cerrate : les bâtiments en approchant Selon
la légende, l'Abbaye Santa Maria a Cerrate a été
fondée par le roi Tancrède. L'abbaye qui date du
XIIe a accueilli un groupe de moines Basiliens.
Au fil du temps, l'Abbaye Santa Maria a Cerrate est devenue un des plus importants centres religieux du sud de l'Italie. En 1711, l'Abbaye Santa Maria a Cerrate a été attaquée par des pirates turcs, tombant ensuite dans un état d'abandon jusqu'à sa remise en état en 1965. |
Santa Maria di Cerrate : façade de l'église depuis la porte |
Santa Maria di Cerrate : tympan du portail de l'église |
Santa Maria di Cerrate : détail du portail de l'église |
Santa Maria di Cerrate : le puits du XVIe |
Santa Maria di Cerrate : puits et colonnade du cloître |
Santa Maria di Cerrate : la cour, cloitre et puits, depuis le nord-est |
Santa Maria di Cerrate |
Santa Maria di Cerrate : chapiteau du cloitre |
Santa Maria di Cerrate : chapiteaux du cloitre |
Je reprends la route une petite heure plus tard en direction de Brindisi. Sur le lungomare que je suis presque tout au long, j'aperçois quelques autres belles tours qui semblent avoir ponctué presque tout le bas de la botte italienne, et qui donnent leur nom à plusieurs village. | Sur la route littorale : la Torre Specchiolla à Casalabate |
Brindisi sur le quai devant le port |
Stationnement très difficile dans cette autre grande cité que Brindisi dont la vieille ville est tassée entre la mer et les nouveaux quartiers qui l’enserrent. Faute de plan. je me hasarde à longer ce qui me semble le tracé de l’ancienne enceinte et m’arrête d’abord au pied du bastion, mais après nouvel examen de la carte sur le GPS, repère la cathédrale de l’autre côté. Je poursuis donc mon tour de ville et vais m’installer sur le nouveau boulevard en bord du port, sur un espace non marqué mais libre (ce qui me vaudra un autre billet doux de la maréchaussée…). |
Depuis le Terminal Levante, nous
emprunterons la promenade Regina Margherita pour
rejoindre la Palazzina del Belvedere (1), un palais qui
abrite la collection archéologique Faldetta et
conserve d'importants artefacts datant de la période
comprise entre 1300 av. J.-C. et 2 après J.-C., C’est
le point de départ idéal pour parcourir le centre
ville. Depuis sa terrasse, vous pourrez admirer les
vues splendides sur le port, déclaré par l'Unesco
"Monument de la paix et de la compréhension entre les
peuples". A quelques mètres sur notre droite se
trouvent les Colonne del Porto (2)
; l'emplacement de la colonne survivante, remplacée en
2003 par une copie (l'original est conservé au musée
du Palazzo Nervegna), unit la ville à la mer en
représentant des figures divines associées à la
navigation et à l'évitement des naufrages. Au loin,
vers l'ancienne entrée du port, on peut voir la ligne
d'horizon des forteresses de. l'île de Sant'Andrea,
qui se divisent en l'ouvrage à cornes, le fort et le
Castello Rosso (château rouge) (34).
Ces structures ont été construites dans la période
allant de 1481 au début du XVIIe siècle. En continuant
sur la Via Coleane, vous déboucherez sur la Piazza
Duomo, qui mène à la Via Santa Chiara, où vous
trouverez un ancien couvent qui est devenu le
Conservatoire de Santa Chiara. En continuant le long
du Portico de Cateniani, aussi connu sous le nom des
Templiers, peut-être depuis le XIVe siècle, on entre
dans la zone du Musée archéologique "Ribezzo" (3). Des matériaux
médiévaux et des ancres romaines en plomb sont exposés
dans l'atrium du musée ; à l'intérieur, une
documentation historique sur les changements culturels
qui ont eu lieu dans la région de Brindisi jusqu'à la
conquête romaine. Nous recommandons une visite de la
salle d’exposition qui accueille les artefacts en
bronze découverts en 1992 dans les profondeurs de
Punta del Serrone, datables entre l'âge hellénistique
et le IIIe siècle après J.-C. Ensuite, nous avons la
cathédrale (4),
qui demeure, malgré le fait qu'elle a été construite
entre le XIe et le XIIe siècle et s'est effondrée au
XVIIIe siècle à cause d'un tremblement de terre et
qu'elle a été endommagée par les bombardements aériens
de la Première et de la seconde Guerre mondiale. C'est
ici que Federick Il de Souabe a épousé Isabelle
d'Angleterre le 9 novembre 1225 et avant cela. en
1192, Roger de Normandie s'est marié avec Irène, fille
d'Isaac II Angelos, empereur byzantin de
Constantinople. Des fragments du sol en mosaïque
datant de la Conquête normande subsistent près du
sanctuaire et du demi-dôme droit. Le chœur en bois de
la fin du XVe siècle est une réminiscence et la
chapelle œcuménique abrite les reliques de saint
Théodore d'Amasée, patron de la ville. Ensuite, le
Palais du Séminaire, conçu au début des années 1700
par l'architecte Mauro Manieri. Sur sa façade, huit
statues féminines symbolisent les huit arts qui
étaient enseignés ici : Mathématiques, Art oratoire,
l’Ethique, la Théologie, la Philosophie, le dDroit, la
Poésie et la Musique. Sur la place, il y a l'accès à
la bibliothèque de l'archevêché "Annibale De Leo" (5), active depuis
1789. La Loggia Balsamo (6),
datant du XIVe siècle, faisait partie d'une d'un
immeuble de forme pentagonale dont la fonction reste
inconnue. Des sculptures très détaillées animent la
corniche, composée de huit petits arcs qui soutiennent
le balcon. De la Via Tarantini, en tournant à droite
sur la Via de "Moricino, on arrive à la Plazza Santa
Teresa, qui donne sur l'église Santa Teresa (XVIIe
siècle) (7, 8) et
son couvent avec cloître, actuellement le bâtiment des
Archives d'État (9).
En traversant la place sur la Via Ercole Brindisi et
en continuant sur la Via Camassa, on atteint l'église
de San Paolo Eremito (10)
du quatorzième siècle, le premier grand monument de
style gothique du pays de Brindisi. À l'intérieur on
trouve des autels baroques, des fresques du XIVe
siècle et des peintures du XVIe, XVIIe et XVIIIe
siècles, ainsi que la statue de la Vierge Immaculée,
objet d’une grande dévotion, la Madonna dello Scampo,
qui a sauvé la ville d'un tremblement de terre le 20
février 1743. Poursuivant notre tour vers Largo
Guglielmo depuis Brindisi sur la Via del Mille,
s'élèvent les tours du Château Souabe [11] qui est
maintenant, la base des marines militaires. Frédéric
II a fait construire le château en utilisant les
vestiges d'un amphithéâtre romain situé à proximité.
Son noyau souabe a été amélioré au cours de la période
aragonaise, augmentant ainsi sa taille et en le
rendant plus capable de résister à la puissance des
nouvelles armes à feu. Nous continuons à suivre le
rempart et le chemin de ronde du XVe, jusqu'à
atteindre le Torrione dell'inferno (Tour de l'enfer) [12] sur le Viale
della Liberta. En tournant à droite sur la Via de 'Carpentieri, on peut voir l'ensemble du complexe composé de la Porta Mesagne (13), des tours du vice-roi et des conduits en pierre de taille (14), qui faisaient autrefois partie de l'aqueduc romain. En marchant sur la vieille route Strade del Carmine et, peu après, en tournant sur la Via Manzoni, et un peu plus loin sur la Via Marconi, on arrive à l'église de San Benedetto (15), qui existait déjà avant le XIe siècle, et qui a reçu un nombre record de restaurations au cours des siècles. Le cloître du XIIe siècle, remodelé au XVIIIe siècle, est magnifique, construit avec des matériaux recyclés. En se déplaçant le long de la Via Carmine. on atteint l'église de Santa Maria degli Angeli (16) sur le Largo Angioli, commandée par San Lorenzo da Brindisi sur le site où se trouvait sa maison natale. La construction a été achevée en 1619 et est enrichie d’objets précieux donnés par une école d’ivoires de Munich en Bavière. Le retable provient également de Bavière et est attribué à Pieter de Witte. En continuant en direction de la Piazza Vittoria, en passant par la Via Duomo, on arrive à la Piazzetta Sottile - De Falco. En face, se dresse la majestueuse façade du Palais Granafei - Nervegna (17) de la Renaissance tardive. Sur le linteau sont gravés des dictons sages. certains bibliques, tels que « La femme sage construit sa maison, mais la folle la démolit de ses propres mains… » Dans les locaux de l'ancienne Cour d'Assises, le monument architectural original le plus connu de la ville est conservé dans la Sala della Colonna (18). Il s'agit d'un élément profondément intégré dans l'histoire de Brindisi, à tel point qu'il a été choisi comme symbole des armoiries de la ville. A proximité se trouve le nouveau Teatro Verdi (19), suspendu au-dessus de la Zone Archéologique de San Pietro degli Schiavoni (19), qui conserve les vestiges de la ville romaine romaine et qui est clairement visible soit à travers les vitres placées dans le grand foyer du théâtre, soit près d'une des zones fondatrices ou thermales de la ville. En revenant sur la Via Tarantini, vous pourrez visiter l'ancien couvent des Scuole Pie (20) qui date du XVIIe. Plus loin, traversez la Via San Giovanni, qui donne sur le temple de San Giovanni al Sepolcro (21). L’église, à structure circulaire, fut peut-être commandée au XIe siècle par le normand Bohémond d'Antioche, en mémoire du Saint Sépulcre de Jérusalem. D'ici, en traversant la Piazza Mercato très animée [22], qui se distingue par ses auvents Liberty, nous retournons à la Piazza Vittoria (23), le cœur de la ville, où se trouve la Fontaine de Torres, datant du XVIIe siècle, commandée par le gouverneur du royaume Pietro Luigi de Torres, en réponse à la pénurie d'eau pour les citoyens et les soldats espagnols en transit : depuis la Plazza del Popolo en face, en montant Via Santa Lucta, on arrive à l'église Santissima Trinita ou Santa Lucia (24) du XIIIe siècle, reliée à une crypte et à une église supérieure. Quelques pas plus loin, on arrive à la grande place de San Domenico di Guzman qui s'étend sur le plateau au-dessus de Porta Lecce (25), l'une des anciennes portes de la ville, construite. avec les colonnes et les remparts de l'est, derrière l’Eglise du Christ (26), construite au XVIe siècle par Charles V. Sur la place. avec sa façade romane bichromatique et sa magnifique rosace, se dresse la «chiesa del cristo», achevée en 1232. À l'intérieur vous trouverez les statues en bois du XIIIe siècle de la Madone de la Lumière et un Crucifix. En descendant les escaliers de la Porta Lecce, et en tournant à gauche, on se dirige vers Corse Roma. Continuez jusqu'à ce que vous atteigniez le port au croisement du Corso Garibaldi. Après une brève promenade dans les jardins de la Piazza Vittoria Emanuele où se trouve le Monumento a Virgilio [27] de Floriano Bodini, on peut remonter le long de la promenade Regina Margherita où l'on croise l'ancien hôpital (Ospedale di Gerosolimitani) (28) et le Palazzo Montenegro (29). Le long de la jetée se trouvent les quais d'accostage des bateaux navettes qui peuvent vous transporter à travers le port vers Casale, un quartier situé sur la rive opposée du Seno di Ponente, à proximité se trouve le Monumento Nazionale al Marinalo d’Italia (30). Le monument, haut de 53 mètres, construit en 1933 à la suite d'un concours national d'idées, représente le gouvernail d’un navire à la mémoire de ceux qui ont été tués pendant la guerre. Le long des murs latéraux sont gravés les noms de tous les marins morts en mer pour leur pays. Non loin de là, se trouve la magnifique église Santa Marta del Casale (31), chère aux marins comme lieu de refuge contre les dangers de la mer; sa construction s'est développée entre le XIIIe et le XIVe siècle, représentant un moment idéal pour la transition architecturale du roman au gothique. A l'intérieur se trouvent des fresques qui représentent de grands dignitaires du royaume en partance pour la péninsule balkanique ou le Levant méditerranéen ; y sont largement répandus les signes et les symboles représentant la présence politique de la principauté de Tarente. En revenant dans la ville, on traverse le Parco Urbano Cillarese (32), l'un des plus grands parcs du sud de l'Italie, à proximité de La Stele, oeuvre de Marcello Avenali, un mémorial aux victimes du terrorisme et une fontaine médiévale, la Fontana Tancredi (33). |
Pour ceux qui n’ont qu’une journée pour visiter Brindisi, nous proposons un tour de la ville qui aborde les principales attractions de l’art, de l’histoire et de la culture de Brindisi. |
Brindisi : Palazzo Montenegro |
Le Palais Monténégro Le
Palais Monténégro, ainsi nommé en l'honneur de la
famille qui le possédait depuis des siècles, est
l'exemple le plus remarquable de la construction
civile baroque de la ville. L'édifice accueillit le
roi Ferdinand IV lors de sa visite en 1797 et
Joachim Murat en avril 1813.
En 1818, il fut le théâtre d'une action extrêmement audacieuse suite à la présence simultanée d'un clan de Grottaglie commandé par Ciro Annicchiarico, chef de la secte "Décisi", et de l'Eglise Générale qui le poursuivait. Site de la "Société de navigation orientale et péninsulaire» dont le symbole se trouve sur la porte d'entrée, elle fut acquise en 1928 par l'administration provinciale et utilisée comme résidence provisoire des préfets de la ville. |
Brindisi : la colonne romaine en haut de son escalier Les colonnes du port
Longtemps considérées comme le monument terminal de
la voie Appienne, les colonnes romaines ont
probablement été réalisées vers le Ile et le Ille
siècle afin de souligner l’importance cruciale du
port pour l’extension et le trafic commerciale de la
ville. Les fortunes et les progrès de la ville ont
été identifiés avec les colonnes qui, pour cette
raison, ont été incorporées dans son propre emblème.
En 1528, une défaillance du sol provoqua
l'effondrement de la colonne nord-ouest, qui fut par
la suite donnée à la ville de Lecce. Près de la
colonne restante, vous trouverez des exemples
remarquables d'immeubles de caractère des 17ème et
18ème siècles, tels que les bâtiments appartenant
aux familles Scolmofora et Perez, ainsi que les
ruines d'une maison actuellement annexée à un
bâtiment plus moderne qui, selon certains érudits,
aurait été la maison où le grand poète Virgile passa
les derniers jours de sa vie.
|
Brindisi : la chapiteau en haut de la Colonna |
Clocher de la cathédrale de Brindisi |
Brindisi : façade de la cathédrale |
Cheminant à travers les petites rues, je passe devant la Loggia Balsamo (XIVe) pour arriver enfin devant le Palais Grazafei-Nervegna où je tombe sur une intéressante galerie d’exposition consacrée à la fameuse Colonne. On y explique en effet la complexe entreprise que fut le démontage, le nettoyage/réparation et enfin la non-réinstallation du chapiteau romain la couronnant, l’environnement urbain et les embruns menaçant trop son intégrité. Il a donc été remplacé là-bas par une copie et ici, au sec et à l’abri, on peut admirer de près l’original dûment restauré et protégé. | Loggia Balsamo (XIVe) |
Brindisi : original du chapiteau de la Colonne |
Brindisi : original du chapiteau de la Colonne |
LE
CHAPITEAU
Le
chapiteau préservé offre un exemple d’un niveau
exceptionnel de la culture artistique de l'époque
Sévère: le travail des artisans orientaux accentue
l'expressivité et la composition par des incisions
en relief profondes et le surplomb du haut-relief,
afin de le rendre clairement visible du bas. Il
comprend un total de douze personnages, dont quatre
majeurs sur les faces principales, représentés
uniquement par leur buste, et deux paires de mineurs
aux angles, le dernier en entier, mais visible
uniquement dans la partie supérieure de son corps,
tandis que la partie inférieure, pisciforme,
s’aplatit à l'arrière-plan.
Ces huit personnages sont tirés du répertoire mythologique et représentent la divinité secondaire de la mer, le triton en train de jouer au sein d'instruments fabriqués à partir de coquillages marins. Les quatre personnages majeurs, deux hommes et deux femmes suppléants, sont également des divinités marines, représentée dans l'acte symbolique de soutenir l'abaque de la capitale; nous pouvons imaginer que la statue colossale du personnage honoré pourrait s'élever au-dessus du dernier rouleau décoré conservé, qui paraissait donc idéalement soutenu dans sa propre gloire par la même divinité. Il est difficile de proposer des noms pour les personnages principaux individuels, mais il est probable qu'il s'agisse de Neptune, Amphitrite, Océan et Teti. Le chapiteau illustre ainsi une nouvelle en images, utilisant une typologie exceptionnelle, celle de l'ordre corinthien figuratif. Il est remarquable de noter que, dans la zone de l'édifice de culte voisin, sous la cathédrale de Brindisi, d'autres chapiteaux similaires ont été découverts, cette fois beaucoup plus anciens, datant peut-être du Ier siècle avant notre ère. Ceux-ci révèlent comment on peut établir un lien ornemental entre les différents éléments qui dominaient cette place surplombant la mer, lieu emblématique de la Brindisi Romaine, une acropole très représentative de la cité. Dans le premier cas (époque d’Auguste) et dans le second (époque de Sévère), l'intention pourrait être analogue : indiquer le motif de la dédicace, probablement un remerciement officiel pour le retour d'une expédition militaire effectuée par mer, ou pour un départ similaire, peut-être pour célébrer un couple de chefs victorieux (ou destinés à l'être). Sur le chapiteau, on distingue la riche décoration sculptée avec la divinité de la mer, clairement allusive à l'événement qui a motivé la refonte du monument à la deuxième phase. Il est toutefois difficile de reconstituer l'occasion spécifique de la construction: au cours de son règne, l'empereur Auguste est allé plus d'une fois à l’est et en est revenu en utilisant le port de Brindisi. En 29 avant JC, notamment, par décret du Sénat, un arc de triomphe fut érigé à Brindisi pour célébrer la victoire d'Actium sur Marcus Antonius et Cléopâtre, montrant ainsi que le cipta était reconnu comme un espace propice aux cérémonies de célébration officielles. En 19 ap. J-C, Agrippine Maggjiore, nièce d'Auguste et de Marc Antoine, arrive dans le port avec les cendres de son mari Germanicus, décédé au cours de son expédition victorieuse de l'Est en Arménie. On ne peut exclure que les colonnes aient commémoré l'une de ces arrivées. Pour l'époque de Sévère, l'information est moindre, mais de Brindisi, Caracalla part pour l'expédition contre les Parthes, à l'est de l'empire, en 217 après JC, dont il ne reviendra jamais. Dans ce cas, il peut être possible que l’on ait repris un monument plus ancien d'Auguste, lié à la célébration de la dynastie pour son engagement contre le même ennemi. Ce n'est qu’à l'époque médiévale que les mutations urbaines et le rétrécissement de la ville ont conféré aux colonnes une importance nouvelle et particulière; à cette époque, en effet, elles se situent au bord de l'axe de la route qui, entrant par l'ouest, atteignait la Piazza del Duomo et la traversait pour aboutir à son port, avec une modification profonde de l'utilisation et de la fonction des itinéraires d'origine à l'époque romaine. Dans le nouveau contexte, ce monument est devenu un signe urbain encore plus important, ayant été choisi par Lupo Protospatha à la fin du IXe siècle, à l'époque de la reconstruction byzantine de Brindisi après l'occupation arabe, pour apposer un épigraphe important commémorant la renaissance de la cité, reconstruite à partir des fondations. La monumentalité des colonnes, préservée dans le temps, a certainement fait l'objet d'admiration à une époque qui avait perdu ses connaissances techniques et n'avait plus que les matériaux nécessaires pour réaliser un tel projet. Les fondations en béton, le transport de gros blocs de pierre, le traitement de l'énorme chapiteau, l'échafaudage et les treuils de levage pour sa mise en place étaient des éléments appropriés pour transformer le monument honorifique en une merveille encore vivante d'un passé toujours considéré comme un modèle de renaissance du monde occidental.
Inscription byzantine sur le soubassement de la
colonne préservée :
ILLVSTRIS PIVS ACTIB(VS) ATQ(VE) REFULGEN[S P<RO>TOSPATHA LVPVS VRBEM HANC STRUXIT A[B IMO QVAM IMPERATORES MAGNIFICIQ(VE) BENIGNI |
Dans les petites rues de la vielle ville de Brindisi |
Et puis un fouillis de ruelles enchevêtrées dans lesquelles je me perds un peu, quelques églises et chapelles, fermées, pour aboutir à une belle esplanade dédiée au Monument au mort de 1915-1918, exécuté par un sculpteur local et inauguré en 1933. Pathétique et retenu, il ne manque pas de qualités. |
Monument aux Morts de Brindisi |
Monument aux Morts : l'agonie du héros Le
Monument aux Morts, érigé à la mémoire des 500
victimes de la ville dans la Première guerre
mondiale, est une œuvre de l'artiste brindisinien
Edgardo Simone. Il fut inauguré en 1933 en présence
du roi Vittorio Emanuele III. Le monument,
initialement situé sur la place Dionisi, n’a été
déplacé sur le site actuel qu’en 1940. La
représentation de la victoire ailée, du guerrier
agonisant entouré de gloire, de la mère italique
armant son propre fils et lui indiquant le chemin du
devoir et de la vieille mère pleurant qui tient
l’orpheline dans ses bras tout en caressant un
casque courronné de lauriers, suscite encore
aujourd'hui une profonde émotion. La façade arrière
montre la seule gravure des principales batailles de
la Première Guerre mondiale. En effet, certains
éléments, initialement présents dans la conception,
ont été supprimés ultérieurement lors de
l'adaptation du Monument au nouveau site. Au début
de 2018, à la demande du commissaire spécial Santi
Giuffré, un projet de restauration financé par
Chemgas a rendu l'oeuvre à la cité dans toute sa
splendeur.
|
La grand-mère et la petite orpheline pleurant sur le casque couronné de lauriers |
La mère italique armant son propre fils et lui indiquant le chemin du devoir |
Je finis par trouver à deux pas l’église de San Paolo de Eremita, une seule grande halle gothique avec décors baroques discrets ajoutés par la suite (autels à colonnes torses). Lumière, clarté des lignes, quelques fresques partielles bien mise en valeur attestent de l’ancienneté des lieux. | Iglesia San Paolo de Eremita : la nef gothique vers l'autel (XIVe) |
Iglesia San Paolo de Eremita : autel latéral baroque |
Iglesia San Paolo de Eremita : détail d'un autel latéral |
Un des nombreux tableau XVIIe - XVIIIe décorant l'église |
La statue miraculeuse de la Madonna dello Scampo qui aurait sauvé la ville d'un séisme en 1743 |
Brindisi : façade de l'iglesia San Giovanni al Sepolcro (XIe) |
San
Giovanni al Sepolcro L'église du
Saint-Sépulcre a été construite vers la fin du XIe
siècle, à la demande du prince normand Bohémond qui
souhaitait rendre grâce au succès de la croisade à
laquelle il avait participé. Le bâtiment a un plan
circulaire qui reproduit la rotonde Anastasis du
Saint-Sépulcre à Jérusalem, comme souvenir pour ceux
qui étaient revenus de la terre Sainte et comme
anticipation pour ceux qui s'y rendaient. À travers
le portail ouest, on peut aujourd'hui entrer dans un
verger luxuriant d'environ 500 mètres carrés.
L'intérieur est soutenu par huit colonnes avec des
chapiteaux précieux. Sur les murs intérieurs, on
peut admirer des fresques illustrant la vie du
Christ et des saints, datant des XIlle et XVe
siècles.
|
Iglesia San Giovanni al Sepolcro : dôme du choeur |
San Giovanni al Sepolcro : reste de fresque sur le mur de l'église SAINT
GEORGES ET LE DRAGON
Seconde moitié du XIIIe siècle - Première moitié du XIVe siècle Le long de ce mur, on peut identifier au moins quatre phases picturales différentes. La première concerne le saint vêtu de la robe rose et du manteau vert, le Saint portant la dalmatique décorée de petit cercles et tenant un globe terrestre de la main gauche une troisième effacée par une couche picturale postérieure, vêtue d'une robe rose: la scène avec saint Georges et le dragon, la scène représentant Saint George dont on peut lire le dos du cheval, les chlamys rouges flottants, le bras droit du Saint et un fragment de la queue du dragon. Appartient à la suivante l'inscription votive [MEMEN] TO DNE [...] que nous trouvons dans le fond, juste à côté du panneau représentant Saint-Georges. Le Saint Evêque peut être référé à la troisième saison picturale, identifiable par la présence de l'étole croisé la scène avec St. Georges et le dragon, identifiable par l'inscription GEOR [...] au-dessus des chlamydes* rouges, orientées dans le sens opposé par rapport à celui appartenant à la première couche; et la Vierge et l'Enfant où à coté des ses halos sont visible les abréviations MATR D [...] (mère de Dieu) et IC XC (Jésus-Christ). Au XIVe siècle et à la dernière couche de peinture appartient le fragment d'une fresque représentant sur fond de bandes colorées bleu et ocre, une sainte couronnée qu'au-dessus d'une robe bleue portant un manteau rouge avec revers blanc; à la gauche de la sainte est représenté un caractère dont restent seulement un partie de halo et un trône; entre les deux personnages se trouvent un ange tenant un livre et des lettres difficiles à lire. *La chlamyde est un manteau militaire porté par les hommes dans la Grèce antique et plus précisément en Thessalie, puis par les Romains sous l'Empire byzantin. Wikipédia |
Une loggia de Brindisi |
J’arrêterai là mon tour de ville, prenant plutôt mon temps pour flâner le nez en l’air à reluquer façades, détails et autres spectacles au fil des rues en revenant vers mon stationnement. Le soleil a tourné, la lumière donne un autre éclairage aux monuments devant lesquels je suis déjà passé. | La loggia Balsamo (XIVe) |
En retrouvant l’Exsis sur le quai, je commence par déjeuner, puis fixe la destination suivante : la belle église romane de Santa Maria de Casale. Difficile à trouver, elle est en bordure immédiate de l’aéroport de Brindisi et le trafic y est important… Je stationne brièvement sur son parvis, dans un environnement quasi industriel. | Santa Maria de Casale (XIVe) |
Santa-Maria de Casale : décor des murs extérieurs |
Bâtiment ravissant,
dont les murs extérieurs très sobres sont égayés par un
alternance de pierres jaune et crème, ce qui lui donne
beaucoup d’élancement. Intérieur très sobre, mais
recouvert de fresques anciennes que l’on a fort bien
restauré, même si elles ont évidemment beaucoup
souffert. Santa-Maria de
Casale
L'église Santa-Maria de Casale, érigée au début du XIVe siècle, associe les derniers legs de l'architecture romane des Pouilles aux premiers ajouts gothiques, enrichis par des motifs décoratifs d'ascendance arabe sicilienne. Déclaré monument national en 1875, elle présente une structure architecturale sobre et élégante, en forme de croix latine à une nef. Elle a atteint nos jours presque sans aucune altération et conserve à l'intérieur une colonne de marbre qui daterait du IXe siècle, et des fresques datant du XIVe siècle : à l'entrée se trouve le Jugement dernier de Rinaldo da Taranto.. Le couvent adjacent a été achevé par les Minorites Observant entre 1635 et 1638. |
Nef de Santa Maria del Casale |
Santa Maria del Casale : croisée du transept |
Monopoli : mur d'enceinte est depuis mon bivouac |
Petite cité ancienne qui a su fort bien conserver son essence : ses ruelles entourant sa cathédrale et ses nombreuses églises sont propres, bien éclairées et ses curiosités bien mises en valeur. Le port de pêche est encore très actif, j’y verrai le retour des bateaux à la brunante, entrant dans le bassin de l'Antico Porto protégé par le vieux château de Charles-Quint. |
Le
Palazzo Palmieri
(XVIIIe siècle) Le
Palazzo se dresse sur la plus vieille place de
la ville. Isolé du côté est, il présente un
étage noble (piano nobile) et l'avant-plan
central (deux colonnes soutenant le balcon et le
blason de la famille) est dans une position
telle qu'il ne peut pas être confondu avec les
bâtiments de la bourgeoisie des XVIIIe siècles
qui lui font face au sud et à l'ouest sur la
place.
La place, qui semble desservir le palais du marquis Palmieri, appartient historiquement à l'ancienne église romane de S. Pietro (IVe siècle). En 1585, des croyants achetèrent des maisons dans la vieille ville et firent du tout une institution appelée "Conservatoire de la Sainte Maison". Ils ont été imposés sous l'évêché d'Antonio Porzio, au XVIIe siècle, une clôture complète avec l'usage du vêtement ordinaire, de la Sainte Vierge de la Présentation, à toutes les orphelines pauvres qui avaient exprimé la volonté de devenir religieuses. |
Monopoli : le Palazzo Palmieri |
Monopoli : castello de Charles-Quint (XVIe) |
CASTELLO (XVIe siècle) Le
château a été construit au XVIe siècle dans la
localité de Punta Penna, au nord de la vieille
ville, dans une position stratégique avec la mer en
arrière, probablement sur le même site que les
remparts et une ancienne porte de la ville
antérieure. En 1529, Monopoli passa définitivement
entre les mains des Espagnols et ce fut la décision
de Charles V, mise en œuvre par le vice-roi Don
Pedro de Tolède, de pourvoir la ville d’un
château-fort. Les travaux de construction durèrent
de 1544 à 1552, comme en témoignent différents
documents et les armoiries avec inscription que l’on
trouve sur le rempart pentagonal nord-est.
Le bâtiment, construit en blocs de tuf carrés, présente une corniche en forme de bourrelet qui fait presque tout le tour des murs aux deux tiers de leur hauteur, mettant en valeur leur partie inférieure légèrement inclinée. Le château a une forme pentagonale avec des tours dans chaque angle. Il est principalement construit sur deux niveaux: celui du rempart, et l’étage supérieur, au niveau de la cour et deux étages en mezzanines. L’entrée principale, qui se trouve sur l’entrée sud-est, adjacente à la tour cylindrique élevée au milieu des années 1600, conduit à un espace circulaire qui permet d’accéder, par des passages étroits et des escaliers, d’une part aux zones situées au rez-de-chaussée du rempart, et d’autre part à l’étage supérieur ouvrant sur la cour. Au niveau du rempart se trouve également deux travées de l’ancienne église de Saint-Nicolas de Piniza, qui se trouvait sur ce site, en lien avec un monastère bénédictin datant des Xe et XIe siècles. Elle montre une disposition longitudinale avec une abside semi-circulaire et un dôme segmentaire reposant sur des pendentifs, supportés par des piliers attachés aux murs, tandis que la cour à l’étage supérieur mène à une série de salles voûtées en berceau et à une tranchée de communication qui court autour du côté du château donnant sur la mer. Le château a servi à une quantité de finalités au cours des siècles, en plus d’être un ouvrage défensif. Au XVIIe siècle, il servit de résidence et de siège au pouvoir politique, tandis qu’au XIXème ce fut la prison du district. Des agrandissements et des modifications, souvent incompatibles avec la construction du XVIème siècle mais rendus nécessaires par les différents usages affectés au château, l’ont transformé. De longs travaux de restauration suivant bien des années d’abandon ont redonné au bâtiment son apparence d’origine, en partie. La ville de Monopoli aujourd’hui peut s’enorgueillir d’un élément important de son histoire, utilisé pour abriter des expositions et des manifestations culturelles. |
Monopoli : bassin de l'Antico Porto |
Monopoli : Porta dell'Antico Porto |
Monopoli : façade de la chiesa di San Domenico au crépuscule |
Rosace de la chiesa di San Domenico CHIESA DI SAN DOMENICO L'Église, attachée à l’ancien
couvent Dominicain, est un joyau d’architecture de
la Renaissance, un témoin somptueux de
l’importance historique de Monopoli entre les
XVème et XVIIIème siè- cles. À l’origine hors les
murs, le monastère fut reconstruit avec son église
rattachée à la fin du XVIème le long d’une rue
importante du centre ville. La façade montre un
dessin de la fin du XVIème, divisé verticalement
en trois niveaux par des corniches saillantes et
horizontalement en trois par des demi-colonnes
qui, au niveaux supérieurs, deviennent des
pilastres plats. Un trait raffiné est la
succession, le long de l’axe central, d’un portail
entre des colonnes avec fron- ton, avec des
volutes incluant une statue du Christ assis, une
rosace avec traforo et des sta- tues de Saint
Dominique et de la Vierge à l’Enfant sur un trône.
Le couronnement, dévolu à un tympan triangulaire
entre des volutes latérales, est souligné à son
sommet par des allégories des Vertus Cardinales.
L'intérieur, qui présente une nef et deux
bas-côtés, avec une abside à sections et un dôme
élevé, contient de belles œuvres depuis les
sculptures jusqu'aux autels de Lecce et aussi de
nombreux tableaux, dont la Madonna del Rosario
réalisé en 1703 par G. Conatiempo sur le plafond
de la nef.
|
Une exception : la cathédrale, qui semble énorme vu l’exiguïté du site. Baroque tant à l’extérieur qu’à l’intérieur, toute garnie de marbres rutilants un rien maniériste, quelques tableaux de belle facture, malheureusement mal éclairés, et le mobilier habituel suant la richesse, donc l’exploitation de la crédulité populaire. D’ailleurs quelques vieilles femmes dans la grande église vide sont en train de réciter les litanies… | Monopoli : façade de la cathédrale illuminée |
Nef de la cathédrale de Monopoli BASILICA CATTEDRALE DELLA MADONNA DELLA MADIA Au rôle
important joué au Moyen-Âge par Monopoli, ville
ouverte aux échanges méditerranéens, est liée
l’histoire de la fondation de sa majestueuse
cathédrale. Selon la légende, l’icône
miraculeuse de la Madonna della Madia sortit de
la mer par un prodige en 1117 sur un chargement
de poutres, placées comme pour former un pétrin
(madia en Italien) qui servirent à compéter le
toit de la cathédrale. Le bâtiment roman fut
fondé en 1107 par l’'Évêque Romualdo avec le
soutien du duc normand Robert de Hauteville.
Entre 1742 et 1770 elle a été reconstruite suite
à un effondrement en style baroque tardif par
Pietro Magarelli et Michele Colangiuli.
L’imposante façade sur deux niveaux est divisée
en trois par deux niveaux de pilastres. Au
dessus des trois portails du niveau inférieur se
trouve un couronnement scénographique avec un
tympan entouré de volutes et des riches
acrotères.
L'intérieur, scintillant de marbre, présente un plan basilical avec une nef et deux ailes latérales, un transept et un dôme sur un haut tambour. Inspiré par le camarin espagnol, la riche chapelle surélevée dans la zone du presbyterium garde, comme une précieuse relique, l'icône de la Madonna della Madia, réalisée par un artiste chypriote à la fin du XIIème siècle. Il faut noter aussi quelques sculpture remontant au bâtiment médiéval ainsi que de riches peintures, parmi lesquelles on peut mentionner des œuvres de Palma il Giovane, Carlo Rosa et Francesco de Mura. |
Monopoli : les coupoles de la cathédrale |
Vue sur les remparts de Monopoli depuis mon bivouac |
Réveillé dès 6:30 au lever le soleil. je ne tarde pas à le suivre et, après douche et déjeuner, achève la rédaction du journal d’hier. Il est presque 9:00 lorsque je prends la route pour une dernière visite avant de quitter ce beau pays : le G.V. signale en effet une autre petite cité pittoresque, Polignano a Mare, à 10 km au nord. |
Un peu difficile de trouver un stationnement vu l’absence de plan, néanmoins je trouve à me caser un peu au nord de la plage, juste à côté de la statue dédiée à Domencico Modugno, un chanteur et homme politique d’origine locale. | Polignano a Mare : célébrité locale, le chanteur et homme politique Domenico Modugno |
Polignano a Mare : la plage |
Passant le pont à 5 arches qui franchit le torrent donnant sur la petite plage de galets, je découvre alors les murs des maisons entassées dans un apparent désordre au dessus des falaises (hautes d'une vingtaine de mètres) battues par les vagues et creusées de nombreuses cavernes. On y a même construit un restaurant ! Une belle porte aux pierres travaillées donne accès à la ville fermée dans laquelle je déambule un bon moment, tâchant d’atteindre la point de vue sur la plus belle grotte Palazzese, au bout de la Via Narciso. |
CHIESA E MONASTERO DI
SANT'ANTONIO
(XVIIe - XVIIIe siècles) Pittori: Padovanino - B. Prudenti - Gaspar Hovic - L. Alvese L'église
conventuelle de Saint Antoine, consacrée à
Sainte-Marie de Constantinople, avec le monastère
adjacent des Frères Mineurs Observant, ont été
transformés en hôpital civil en 1881. Elle a été
construite au début du XVIIe siècle à la demande du
feudataire de cette époque, Nicola Radulovich, un
riche négociant en huile de Bosnie. Les bâtiments
étaient construit le long de la vieille route
consulaire menant à Brindisi, où de nombreux puits
d’eau de pluie constituaient la réserve d’eau de la
ville. Non loin du site où plus tard l'église a été
construite, se trouvait une chapelle rurale connue
comme «Sant’Antuono», située à la croisée des
chemins sur la route consulaire (maintenant via
Vivarini), qui se divisait à cet endroit pour mener
à un petit port nommé "Portacola" signifiant "Haut
Port", encore utilisé de nos jours par les pêcheurs
locaux. Pendant le règne de la famille Radulovich
(1604-1714), tant l'église que le monastère furent
agrandis et embellis de quantité d'œuvres d'art,
dont certaines toiles subsistent dans les bas-côtés.
Le bâtiment, construit de blocs de tuf local, a une façade divisée verticalement en trois parties, surmontée d’un grand pignon avec une fenêtre en oculus. Les deux fenêtres étroites sur les côtés correspondent aux bas-côtés, disposés symétriquement à la nef centrale. Celle-ci est couverte d’un toit en charpente masqué par un plafond en bois peint par Luca Alvese en 1721. Les toits des bas-côtés sont en voûtes en berceau avec lunettes. Le toit du chœur, en forme de bol, est orné d’une série de petites arches. Des neuf autels, les seuls qui subsistent sont en pierre de Carovigno, sculptés de riches décorations. Du tombeau de la famille Rudulovich il ne reste plus que la dalle en marbre, conservée dans la sacristie. L'ameublement comprend de précieuses stalles de chœur en bois doré de 1768 et quelques peintures sur toile de valeur: "Le martyre des frères franciscains" de Bernardino Prudenti, "La Vierge et l'Enfant" avec les Saints Blaise et Vito par le Padovanino et "Sainte Marie de Constantinople” avec Saint François et Sainte Bernardine, de Gaspar Hovic. Le monastère, reconstruit pour abriter l'hôpital, conserve encore sa structure d'origine, notamment l'ancien cloître couvert de voûtes croisées, reposant sur des piliers de section rectangulaire, tandis que les fresques de saint François peintes en 1763 et décorant le cloître ont été perdues. |
Polignano a Mare : point panoramique Largo Ardito vers le nord |
Je finis par arriver sur un vaste place immédiatement au-dessus de la mer (où j’aurais pu venir stationner directement…). On peut y jouir du spectacle des grosses vagues battant les rochers et apercevoir quelques autres cavités, sans pouvoir repérer la Palazzese probablement colonisée par un autre restaurant… Retour à l’Exsis en zigonant - plus directement cette fois - à travers les ruelles pittoresques. |
Dans mon «home» je me prépare un expresso, puis trace mon itinéraire pour le retour en France. Bari m’étant déjà connu d’un précédent voyage (retour de Grèce en janvier 2017), je rejoindrai l’autoroute A1 à Monte Cassino en coupant la botte via Foggia. Une grande route nationale devrait me permettre de progresser rapidement et me mener à une distance confortable pour me trouver à Vence demain soir. | Adieu Domenico Modugno ! |
Buonalbergo : derrière la fontaine, le panorama en fin de journée |
À 14:00 je suis en route. Effectivement la route est assez bien tracée, et même si elle fait moult virages en traversant les petites montagnes du centre de l'Italie, c’est plutôt le mauvais état générale de la chaussée (surface usée pleine de trous) qui me retarde. Les camions roulent en général assez vite, mais ce sont plutôt les petites voitures cheminant à 50 km/h qui dérangent; il faut dire que les limites de vitesse et la signalisation, hautement fantaisistes, ne rendent pas aisée l’allure à adopter. Au moins ce contretemps me permet-il de contempler le paysage agréable... |
La fontaine de Buenalbergo |
...comme à Buenalbergo ou je
remplis mon réservoir sur la fontaine installée pour
des «citoyens soucieux d'hygiène et de civilisation».
Buonalbergo : plaque sur la fontaine de 1894 A la source de Scarpuzza La municipalité de Buanalbergo appelait à l'hygiène et à la civilisation pour ses citoyens En novembre 1894 Luigi Perelli étant Maire L'élément vital a jailli pour la première fois doux, limpide et frais de cette fontaine Restaurée en 1957 |
Ciel dégagé au matin lors de mon réveil dès 5:30. Je me lève presque aussitôt et après les routines, rédige le texte en retard tandis que dehors deux ouvriers municipaux font le ménage de la place, devant le Municipio et l’Église. Décollage à 7:00 tapant pour rejoindre l’autoroute A1 vers Rome. Le faible brouillard initial se dissipe avant d’arriver à proximité de la capitale, une heure et demie plus tard. Les embarras de l’heure de pointe ne me retardent pas trop, je rejoins le périphérique sud pour enfiler ensuite la A12 vers Cita Vecchia, parallèle à la SS1 (Via Aurelia). Je me retrouve sur celle-ci lorsque l’autoroute s’interrompt, mais je continue à bien rouler. Pause café à 10:30 à Capalbio sur une aire de service. Le temps est superbe, il fait quasiment trop chaud dans la cabine que je dois aérer… | Bivouac devant l'église de Montelugno |
Ventimiglia : bivouac en route vers la France |
Réveil vers 7:30,
lorsque les premiers rayons du soleil atteignent le toit
de l’Exsis. Encore fatigué de ma longue course et
tension d’hier, je tarde un peu à me lever, attend que
la chaleur soit bien remontée puis commence ma journée… Je décolle finalement passé 10:30, sous un ciel qui se couvre progressivement. Suivant la côte, je passe en France quelques kilomètres plus loin, traverse Menton et me laisse diriger vers la Grande Corniche pour gagner Nice. Route spectaculaire que je connais bien, mais aujourd’hui un peu terne en l’absence de vrai soleil. Le GPS me fait traverser Nice puis atteindre Cagnes par un lacis de petites routes, j’attaque enfin la montée vers Vence et franchis le portail d’Olivier vers 13:30. |