Siderno Marina : bivouac sur le lungomare |
Réveil à 8:30 ! je
devais être fatigué par mes longues marches et le vent
d’hier… Je me lève sans tarder, le soleil brille sur la
mer à mes pieds et, sur la promenade, passent les
promeneurs emmitouflés et nombre de joggers le téléphone
à la main. Les voitures aussi défilent, qui empruntent
ce grand boulevard parallèle au centre ville encombré. Je commence par déjeuner tranquillement dans l’habitacle inondé de soleil qui remontera rapidement la batterie (91,7A au lever, 100 A à 11:30). Je consacre la matinée à me reposer et jouir du soleil avant que les nuages s’accumulent et finissent par le masquer, tout en écrivant le récit de ma journée d’hier que la fatigue m’a fait abandonner vers 22:00, après le transfert et le début de traitement des photos de la journée. |
Botricello : bivouac sur le lungomare |
J’avais effectivement raison de craindre le vent, car celui-ci a soufflé en tempête toute la nuit, et m’a tenu éveillé en plein milieu pendant un bon moment. Le camion était très secoué et j’ai même craint des dégâts aux ouvertures du toit qui m’auraient laissé sans abris. Finalement je me suis rendormi une heure ou deux plus tard, mais me suis éveillé toujours dans la rumeur et les secousses des rafales passé 8:30, affligé d’une légère migraine. En revanche ce grand vent du Nord a fait le «ménage du ciel» (cf. la Pastorale d’Audiard), complètement dégagé, et me fait profiter d’un soleil splendide. |
En fait ce fut son plus récent avatar, puisqu’on ferait remonter son origine à une tour construite par Hannibal, puis aux Byzantins et enfin aux Normands… Il reste que sa masse imposante de pierre dorée se détachant parfaitement du fond maritime en impose, je fais donc quelques photos, puis m’approche de la haute grille donnant accès à la porte : elle est close, et bien qu’un petit panneau annonce son ouverture entre 10:00 à 13:00, 15:00 à 19:00, elle restera fermée jusque passé 10:30. | Le Castella : castello aragonese depuis le rivage |
Le Castella : entrée et tour du castello aragonese (XVIe) |
HISTOIRE
Initialement construit
entre le 10° et le 12° siècle pour se protéger des
invasions arabes, ce château fut occupé par ceux-ci
afin de contrôler la côte pour protéger leur émirat à
Squillace. Lorsque la domination arabe disparut, le
village s’agrandit et prospéra sous la protection des
Angevins qui renforcèrent la tour de guet d’Hannibal.
Mais à partir de la fin du XIIIe siècle, elle fut
plusieurs fois le théâtre de batailles entre Angevins
et Aragonais, passant finalement sous la domination
des Aragonais. Au XVe siècle, ce sont donc ces derniers qui, sur la base de ce qui avait déjà été construit, agrandirent et fortifièrent la forteresse pour se défendre contre les Ottomans. Le résultat donna la structure actuelle qui couvre presque l’ensemble de la petite île. |
Au retour à mon point de départ vers 11:00, toujours personne à la guérite d’entrée. Je renonce donc à la visite et m’apprête à reprendre la route lorsque je suis abordé en français par un couple de jeunes retraités : ils viennent de Lille, lui est d’origine calabraise et a émigré en 1972… Échanges d’impressions tant sur la France que l’Italie, leur évolution ou leur stagnation dans un monde qui change si vite et où l‘Europe fédérée tarde tant à se mettre en place, rencontrant toutes sortes d’obstacles et de résistances. | Le Castella : monument à l'amiral ottoman Ujul Ali, né Giovanni Dionisi Galeni à La Castella (1519-1587) |
ULUJ ALI (1519-1587) (Turquie) Né
Giovanni Dionigi Galeni dans le village de La
Castella en Calabre (Italie), Ali Uluj a été capturé
par l'un des capitaines corsaires (pirates) du
corsaire turc Barbarossa Hayreddin Pasha (1478?-
1546). Après plusieurs années de galère, il s'est
converti à l'islam et a rejoint les corsaires. Il
amasse un butin suffisant pour acheter une part dans
un brigantin corsaire partant d'Alger, puis devient
capitaine et propriétaire d'une galère, acquérant
ainsi la réputation d'être l'un des corsaires les
plus audacieux de la côte de Barbarie. En 1550, il
devient l'administrateur de l'île égéenne de Samos.
En tant que beylerbey (gouverneur en chef)
d'Alexandrie, il participe au Grand Siège de Malte
(18 mai-11 septembre 1565) (alors tenu par les
Chevaliers Hospitaliers), et est nommé bey de
Tripoli à la mort de Turgut Reis (Reis signifie
amiral) qui a été tué lors du siège. En 1568, il
devient le pacha et beylerbey de l'État corsaire
semi-indépendant d'Alger. En 1569, il se rend maître
de Tunis en conquérant le sultan Hamid, qui a été
rétabli sur son trône avec l'aide de l'Espagne.
Le 7 octobre 1571, il commande le flanc gauche de la flotte d'Ali Pacha lors de la bataille de Lépante. Cette bataille, qui a duré cinq heures, s'est déroulée à l'extrémité nord du golfe de Patras, au large de la Grèce occidentale, entre les galères de guerre ottomanes et les forces de l'Alliance de la Sainte Ligue : la République de Venise, la papauté (sous le pape Pie V, 1504-1572), l'Espagne (y compris Naples, la Sicile et la Sardaigne), la République de Gênes, le duché de Savoie, les Chevaliers Hospitaliers et d'autres. Il s'agit de la dernière grande bataille navale à se dérouler uniquement entre navires à rames. Bien que la bataille ait été perdue, Uluj est rentré à Constantinople (Istanbul) avec 87 navires, dont son trophée - le navire amiral des chevaliers maltais avec sa grande bannière - qu'il a offert au sultan. Le 29 octobre 1571, il est nommé kaptan-1 derya (amiral en chef) et beylerbey des Îles. Il est ensuite connu sous le nom de Kilic Ali Pasha (en turc : Kalig Ali Paga). Jusqu'à sa mort, il est actif sur les côtes d'Afrique du Nord, commande une expédition navale en Crimée (1584) et réprime les révoltes en Syrie et au Liban avec la flotte égyptienne ottomane basée à Alexandrie (1585). Ali Uluj est mort à Constantinople et est enterré dans la mosquée Kilic Ali Pasa, conçue par l'architecte turc Sinan (1489-1588), qu'Uluj avait fait construire en 1580. in : Admirals of the World, A Biographical Dictionary, 1500 to Present, by William Stewart, London 1927. |
Le site, précédé d’un parc paysager et du Musée local, est bien aménagé (mais peu entretenu…) et l’impression est profonde lorsque l‘on découvre L'emplacment de ce grand temple, entouré de ses annexes isolé dans une enceinte délimitant l’aire sacrée. | Capo Colonna : le site du temple depuis la porte de l'aire sacrée |
Capo Colonna : les restes du temple d'Hera et son unique colonne |
Le temple En
1910, l'archéologue Paolo Orsi découvrit une
partie des fondations et du décor architectural du
temple. Construit au Ve siècle av. JC au dessus
d’une structure archaïque préexistante, le temple
d’Héra Lacinia s’élevait sur une plate-forme
constituée de blocs de calcarénite fixés à la
rive rocheuse naturelle, qui se prolongeait jusqu’à
la mer. De leurs bateaux, les marins pouvaient voir
le côté est du temple et ses six colonnes.
Similaire aux modèles trouvés en Sicile et en Grèce (Temple de Zeus à Olympie), le temple avait 14 colonnes sur les côtés les plus longs, mesurait 59 x 24 mètres et était recouvert de marbre grec (de Paros et du Pentélique). Ces constatations sont étayées par la découverte, en 1972, d'une tête de statue féminine, probablement un acrotère (une sculpture ou un ornement sur le toit), ainsi que par le récit de l'historien Tite Live sur le censeur Q. Fulvio Flacco qui avait pris les carreaux de marbre du temple en 173 av. Inclus dans la zone résidentielle, au sein de la ville romaine, le temple a été systématiquement pillé à plusieurs reprises au cours des années, en particulier aux XVIe et XVIIIe siècles. |
Une seule colonne,
mais quelle allure ! Impression accentuée par la mer
moutonneuse en arrière et le ciel où les nuages changent
continuellement de forme. Le
chapiteau de la colonne
La colonne conservée est l'avant-dernière du côté nord de la façade orientale de l’hexastyle (comportant six colonnes) du emple. Le stylobate (plan de support des colonnes) montre les signes d’une inclinaison volontaire par rapport à l’axe vertical de la colonne (-2,55 cm par rapport au plan horizontal) et une légère inclinaison (11,1 cm) vers la cella à l’arrière (partie intérieure du temple). Ces dispositions indiquent un grand raffinement architectural en permettant de corriger les différences qui se seraient produites au niveau optique si les formes des colonnes avaient été réellement verticales. Selon le savant allemand Dieter Mertens, la courbure du chapiteau ferait appel à des productions siciliennes de la 2ème moitié du Ve siècle avant notre ère, faisant référence au temple grec d’Athéna à Syracuse. Il est indéniable que les références aux architectures significatives de l’Occident grec ne peuvent être négligées, par exemple le dénommé Temple de la Concorde à Agrigente, le Temple de la Victoire à Himère, le dénommé Temple de Neptune à Paestum. Cependant, les éléments architectoniques rassemblés à l'occasion de la campagne de fouille de 2003 font suspecter une plus grande proximité du temple A (auquel appartenait la colonne) avec des modèles canoniques d'édifices d'ordre dorique de la Grèce propre (pensez au temple de Zeus à Olympie), poussant à placer la datation au milieu du Ve siècle av. JC. |
Épave "Orsi" de Scifo (début du IIIe siècle après J-C) 1.
Fragments de vasques (labra) en marbre de
Pavonazzetto (Phrygie).
2. Restes du bordé du navire. 3. Colonne divisée en deux pièces non appariées, dégrossies au ciseau; sur la base une l'inscription porte le secteur de la carrière dans laquelle elle a été extraite et le nom (Gayrus) du surintendant, en plus de la date indiquée avec les noms des consuls Severo et Vittorino qui font référence à 200 après J-C. Sur un côté de la colonne se trouve un évidement rectangulaire pour une plaque de plomb portant le sceau impérial, signe que la charge appartenait à l'empereur et était probablement destinée à Rome. |
Le parcours du musée, moderne, très bien présenté et éclairé, accueil aimable, apporte une foule d’informations sur l’énorme travail de fouilles et d’études exécuté dans la régions et sous la mer (épaves). Malheureusement encore une fois - et ce sera aussi le cas du Musée de Crotone que je visiterai ensuite, puisqu’on y a transféré les plus belles pièces du Trésor - presque tous les panneaux d’information et les notices sont unilingues italiennes, ce qui rend malaisée leur compréhension par les touristes étrangers… |
Applique en forme de sphinx en bronze massif (fin VIe s. av-J-C) |
Statuette en terre cuite de Bes Silène avec flute double (milieu du IVe s. av. J-C) |
Buste de divinité féminine (terre cuite du IIe s. av. J-C) |
Buste de divinité féminine (terre cuite du IIe s. av. J-C) |
Le GPS me mène
directement au Musée sans trop tenter de m’embarquer
dans des ruelles (!). Je stationne facilement et passe
presque une autre heure à admirer la foule d’objets
récoltés dans la région et bien disposés dans de
nombreuses vitrines. Beaucoup de céramiques, quelques
bronzes, dont les fameuses petites sculptures de Sphinx,
Sirènes et la Gorgone ailée. |
Musée archéologique de Crotone : haches de bronze, décorée d'incisions (âge du Bronze ancien- moyen, XIXe-XVIIIe s. av. J-C) |
Antéfixe en forme de tête de gorgone en terre cuite (milieu du VIe.s. av. J-C) |
Korè (figure féminine) debout en terre cuite (début Ve s. av. J-C) |
Statuette en terre cuite d'une femme nue appuyée sur une piastrino (milieu du IVe s. av. J-C) |
Sphinx ailé transportant un défunt - Pièce ornementale en bronze (Crotone, 500-470 av. J-C) |
Diadème du temple d'Hera |
Le diadème d'or du Temple d’Hera
Lacinia La
feuille a une longueur totale de 37 cm et une
hauteur de 5 cm. Poids, 122,5 gr. La couronne est
formée d'une bande de feuille d'or, décorée
d'un motif en forme de tresse en relief estampé
et gravé au burin.
La principale bande en relief est bordée en haut et en bas par deux bandes plus petites travaillées en relief. Au centre des espaces laissés par la tresse se trouvent des points en relief circulaires. À l'intérieur du diadème, la feuille est incurvée pour former une petite bordure, mais cela est probablement dû à un travail ultérieur de la pièce. Il est probable que les deux guirlandes au feuillage très fin qui ornent maintenant le diadème, dissimulant presque le motif original, sont également imputables à un remaniement ultérieur. L'irrégularité évidente des trous par lesquels la bande foliée est attachée à la bande principale confirme cette seconde phase de fabrication. Celles-ci ne semblent pas correspondre au projet original de la bande, pas plus qu’elles n’ont l’équilibre du diadème original qui tire son élégance géométrique de la simplicité même du dessin. Des fils d'or passent à travers ces trous et sont recourbés à l'intérieur pour assurer la sécurité du feuillage. Les petites rondelles d'argent aident à fixer le feuillage à la feuille. Sur la partie supérieure du diadème, des brins de myrte se distinguent par leurs feuilles lancéolées et leurs baies en feuilles d'or cernées d'une couronne de quatre pétales. L'orfèvre a évidemment travaillé à partir de la vie pour créer ceci. Une grande attention aux détails est évidente dans les veines ainsi que dans la forme des feuilles pointues. Un double fil d'or relie le feuillage à la couronne, après avoir traversé les baies à la base desquelles se trouve un petit disque de feuille d'or. L'identification de la bande inférieure du feuillage, qui est attachée au corps principal de la couronne avec un ruban d'or, est plus difficile. Les feuilles palmées sont profondément gravées de veines et pourraient être interprétées comme des feuilles d'érable ou peut-être de vigne, étant donné que le vin était souvent dédié à Hera. Le diadème a probablement couronné le portrait d'Hera. Pausanius (1.1 17-0) nous dit qu'un stephanos (couronne), un sceptre et un phiale (un bol peu profond avec un centre creux en relief) étaient sacrés pour Hera et étaient des attributs de la déesse d’Argos, et que la statue d'Hera à Olympie était également couronnée d’un stephanos richement ornementé de feuilles, comme le montrent les pièces de monnaie d’Elis. Les têtes couronnées d’Hera sont typiques de l’iconographie de la déesse, comme le prouvent de nombreuses représentations. |
Sirène |
Sirène stylisée en bronze (première moitié du VIe s. av. J-C) |
Gorgone ailée |
GORGONE AILÉE Bronze fondu. Le pied droit est partiellement manquante et le gauche totalement. Vers 540 av. J-C. C’est
certainement la pièce la plus remarquable du groupe
pour la finesse du traitement de la surface du
bronze, assez bien conservée. La Gorgone est
représentée courant vers la gauche, dans le
mouvement croisé typique, avec l’avant- bras gauche
posé sur l’aile et tourné vers le haut (remarquer
le main ouverte, allongée et caractérisée par les
doigts vus longtemps) et, au contraire, celle de
droite, qui ne repose sur l’aile que par une partie
du bras, tandis que l’avant-bras correspondant pend
vers le bas. La torsion du corps est évidente dans
le mouvement des muscles de la cuisse droite. Le
visage de la Gorgone est large, rendu presque carré
par le profil prononcé des mâchoires.
Les joues sont relevées, le front court, sur lequel sont dessinées deux grandes arcades sourcilières. Deux grands yeux, saillant et dominant le visage, sont encadrés par des paupières bien relevées dans le métal. Le nez, large et peu accusé, dépasse de la bouche, large et en demi-lune, creusée entre les joues et d'où sort, avec le sourire archaïque typique, la langue au bout arrondi, allongée et pendant vers le menton au profil accentué. Les cheveux, aux mèches ondulées bien marquées, sont divisés en deux sur le front, tout en descendant sur les épaules de manière typique en plans parallèles obtenus par des incisions horizontales et inégales. Le dessus de la chevelure à surface lisse n’est pas travaillé, ce qui met en évidence la calotte crânienne. La robe courte de la Gorgone se distingue par son corsage lisse, son encolure ronde et son ourlet étroit. Sur les épaules, deux pattes bien visibles viennent du dos, à la naissance des ailes, et ferment le corsage à la hauteur des bras. Une ceinture creuse et resserre la tunique, découvrant au niveau des genoux les jambes, dont les rotules sont bien dessinées et les mollets évidents. Une série de plis du kilt sont disposés en éventail entre les jambes ouvertes dans la course: elles sont profondes et représentées avec une maîtrise savante par celui qui a travaillé sur ce petit bronze, modelant plastiquement la masse métallique, pour obtenir l’effet d’une rare douceur géométrique. Une ligne en zigzag, légèrement incisée sur l'ourlet de la jupe, la garnit à l'endroit où elle s'ouvre pour laisser la place aux plis décrits ci-dessus. Les ailes, enfin, sont arrondies au bout avec une extrémité prononcée et rentrante. Lisses du côté arrière, elles sont caractérisées dans la partie avant du plumage, obtenus par des plans légèrement en surplomb et séparés par une ligne double, légèrement en relief, de la zone lisse qui s’attache aux épaules de la Gorgone. Bien que le motif de la Gorgone ailée soit extrêmement courant chez les spécimens de Capo Colonna, aucune comparaison rigoureuse n’a été possible, ce qui souligne le caractère unique et original de la découverte. |
Murgie de Strongoll (Alakalla)
Askòs (vase moulé pour
pommades) en bronze "à cire perdue", en forme
de sirène debout, avec tête, buste et bras
de femme, qui tient dans la main droite un
syrinx (flûte de roseau) et dans la gauche
une grenade.
La poignée est en forme de kouros (jeune homme) nu qui pose ses mains sur ses hanches en écartant ses bras. À gauche se trouve la bague restant de la chaîne qui était peut-être attachée au couvercle, maintenant perdu. Atelier de Krotoniate. Première moitié du Ve siècle avant J-C. |
La sirène de Murgie Dans la tradition
iconographique grecque, l'être hybride est à
moitié humain (femelle ou mâle) et à moitié
oiseau. Dans ce cas, la tête tournée vers l'avant,
le cou, le torse et les bras sont féminins, reliés
au corps et aux pattes d'un oiseau représenté
debout, les ailes fermées. La figure de la fille à
la queue de poisson, plus familière à notre
imagination, ne se propagera qu'au Moyen-âge.
La sirène de Murgie, vêtue d'un péplum et coiffée d'un diadème orné d'une suite de triangles, a les avant-bras nus parallèles et presque près du buste, mais elle avance les bras, tenant un syrinx (flute de roseau) dans la main droite et dans la paume gauche une grenade qu’elle semble offrir au spectateur. La poignée du vase, longue de 7,8 cm, légèrement cintrée pour faciliter la prise, est également réalisée sous forme courbe mais sous la forme d’un kouros (jeune homme), soudé par la nuque à l’embouchure bi-tronconique de l’askòs, qui se dresse sur la tête de la sirène masquée par des polos (coiffures), et fixée en bas par les talons à l'arrière de celle-ci. Nu, le jeune homme a les mains sur les hanches et les bras étendus. Un anneau (diamètre de 1 cm) autour du bras gauche fut peut-être utilisé pour la chaîne qui reliait le couvercle à son contenant, tous deux perdus. Partant d'un modèle en argile de l'askòs, spécialement moulé et complet avec toutes ses pièces, l'artisan a ensuite réalisé le moule en cire retouchée sur le bâtonnet sur lequel il avait minutieusement achevé le travail au ciseau, préalable à la fusion par secteurs distincts, avant de dessiner, entre autres, les plumes de la queue et des ailes ainsi que le plumage dense, défini ultérieurement à froid, qui recouvre tout le corps de la Sirène. Ce dernier, creux, comporte des trous ronds pour l’insertion des jambes - les bras ne font qu’un avec le torse. Ils sont pleins, fondus individuellement et, comme les autres surfaces, finis à froid avant d’être polis. Un creux (cavo) plus gros et de forme irrégulière devait contenir la tête de la sirène, également obtenue par la technique de la "cire perdue", dissimulée à l’avant par le profil en V du col du peplum et à moitié cachée à l’arrière des cheveux sur les épaules. Les talons joints du kouros, fondus en une seule fois à l'extrémité opposée de l'ensemble, composant la poignée, du pied au col du vase, ont été insérés dans un trou spécial pratiqué à l'arrière de l'oiseau afin d'assurer un ancrage solide des deux côtés, composantes principales de l'artefact. La hauteur totale du contenant est de 15,3 cm, la longueur et la largeur sont de 18,7 cm et 8,4 cm. Malgré son poids considérable, la position correcte de la sirène, déjà précaire en raison de la plus grande articulation de la partie antérieure de l'askòs par rapport à la partie postérieure, est compromise par la légère inégalité des jambes, due en partie aux opérations d'excavation maladroites de la tombe et à la récupération des trouvailles à laquelle s'ajoute l'incision profonde marquant l'aile droite. Sur le plan exégétique, les deux attributs de la sirène de Murgie ont une forte valeur symbolique. Comme l'atteste Elena d'Euripide, "la flûte de Libye ou les roseaux de Pan", c'est-à-dire la double flûte (aulòs) ou le syrinx à sept tiges sont les instruments de musique avec lesquels les Sirènes, en tant que filles de la Terre qui accueille les défunts et sont les servantes de Perséphone, l’épouse d'Hadès, accompagnent leur chant lorsqu'elles sont priées de l'accorder aux manifestations sonores de la douleur des vivants pour la mort d'un être cher (pleurs, lamentations, chants funéraires). Dans les arts figuratifs, la lyre est généralement associée ou préférée: à partir de l'âge hellénistique, cependant, en liaison avec la sensualité accrue des Sirènes, nous les verrons également utiliser des idiophones (cymbales, tambourins). La grenade est plutôt l’attribut des divinités de l’Olympe unies par une relation privilégiée avec les Sirènes, telles que Hera et Aphrodite, mais appartient surtout à Perséphone et au Monde inférieur dont elle est la dame. La connotation explicitement chthonique du fruit confirme et renforce la fonction éminemment funéraire de l'askòs en question, car la Sirène, créature liée inextricablement aux concepts de passage et d’épreuve initiatique, puis à la mer en tant que frontière de la terre et de la forme de l'après-vie, a la capacité d'atténuer la douleur et la tâche d'accompagner le défunt, facilitant l'accès à son nouvel état. Dans ce contexte, le kouros qui sert de poignée, comme la kore (jeune fille) du vase analogue décrit ci-dessous, peut non seulement servir de valeur fonctionnelle et décorative, mais être l’équivalent des figurines humaines représentées dans les bras de la Sirène psychopompe du célèbre monument funéraire de Xanthos, au British Museum. |
SPHINX ASSIS Largeur à la base cm 5,5; larg, ailes (maximum.) 3 cm; alt. 7,3 cm Bronze fondu avec retouche à froid pour une partie de la décoration. Cette iconographie du sphinx assis est très connue, elle se répète dans différents matériaux. En fait, il est commun à l'ivoire, aux céramiques et aux montures de bague. Un sphinx décore le célèbre cratère de Trebenischte. Dans le même Crotone, un exemple en bronze, similaire au nôtre, a été trouvé dans la nécropole de Carrare. Il est à noter qu'un sphinx, de même type que le nôtre, a été retrouvé dans le sanctuaire de Perachora. Pour le sphinx que nous examinons, il semble proche de la comparaison avec le kore d’un miroir de Thasos (en particulier pour la coiffure) et ressemble à un autre de Weimar, qui pourrait faire partie d’un support et qui est attribué à l’environnement Tarantino, L'exemplaire du bâtiment B peut être daté de 540 av. J-C. |
Sphinx assis |
Musée archéologique de Crotone : céramiques |
Torrre Melissa : bivouac devant la mer ciel chargé |
Le vent a un peu faibli, mais la mer demeure houleuse. Dans le ciel clair semé de quelques nuages le soleil dispense une lumière un peu blanchâtre, suffisante cependant pour recharger rapidement les batteries (ordi, habitacle). Installé bien au calme après une excellente nuit, je prends le temps de mettre à jour le carnet et de tenter de traduire (OCR + Google Translate) plusieurs des grande notices photographiées hier, cela fonctionne assez bien et nécessite peu de retouches. À conseiller aux Musées qui ne semblent pas trop convaincus de l’utilité de rendre leurs explications compréhensibles par le touriste lambda… |
À 10:30 je rattrape la grande route pour continuer mon tour du golfe vers Taranto. Le temps s’est nettement détérioré puisque aujourd’hui le soleil sera des plus timides et le vent en paraitra d’autant plus froid et humide. À plusieurs reprises de petites averses viennent mouiller le pare-brise, ce qui ne m’incite guère à partir en excursions. Du coup je renonce au long détour vers San Severina, pour son seul baptistère du VIIIe dans la cathédrale du XIIIe dont je doute qu’elle soit ouverte. Je préfère me rapprocher lentement de mon objectif, Rossano, suivant parfois sur des kilomètre des petites Fiat roulant à 50 km/h dans une section limitée à 70, voire à 90… Qui va piano va sano ? | Golfo di Taranto et montagnes depuis la route de Rossano |
Monument aux morts de Rossano |
Je finis par arriver à l’embranchement montant à Rossano où le Guide signale, dans le petit musée diocésain, le rare Codex Purpureus, un très précieux évangéliaire du VIe siècle illustré de pages aux couleurs vives. J’arrive trop tard pour la visite du matin en haut de la route en lacets et réussit à me caser dans cette autre ville en nid d’aigle, donc malaisée, sur un tout petit espace devant le monument aux mort, décoré d’une curieuse sculpture d’une soldat grimpant poignarder un aigle (l’aigle Hohenzollern ?). |
Je me prépare un repas réconfortant car il fait froid et le vent humide balaie les ruelles. Enfin passé 15:00 je me mets à rechercher à pied le Musée, n’osant hasarder mon gros véhicule dans les rues étroites et sinueuses. |
Museo del Codex de Rossano : le fameux manuscrit dans sa vitrine |
Codex Purpureus de Rossano : la 1ère page |
LE
CODEX
Le Codex Purpureus Rossanensis est le chef-d’œuvre le plus précieux conservé au sein du musée diocésain. Il s’agit d'un évangile grec enluminé oncial contenant l'évangile de Mathieu en intégralité, quasiment l'intégralité de celui de Marc et un fragment de la lettre d’Eusèbe à Carpiano sur la concordance même des Évangiles. Il est constitué de 188 feuillets de très fins parchemins pourpres. A l'origine, il devait certainement être composé des quatre Évangiles en un ou deux volumes, précédés chacun du sommaire des différents chapitres. L'écriture utilisée est la majuscule biblique, le texte est distribué sur deux colonnes de vingt lignes dont les trois premières qui constituent l'incipit des Évangiles sont striées d'encre d'or, tandis que les autres sont d'argent. Les enluminures conservées dans le Codex de Rossano sont au nombre de quinze. De celles-ci, douze représentent des évènements de la vie du Christ. Une de ces enluminures représente le titre aux tables des canons qui ont été perdus. Une autre constitue l'encadrement de la lettre d’Eusèbe à Carpiano et la dernière est le portrait de Marc qui occupe une pleine page. Le Codex a été réalisé dans un des centres d'activité d'écriture d'origine byzantine reconnu par la plus grande partie des savants d’Antioche en Syrie. La datation du Codex est datée entre le Ve et le VIe siècle de notre ère par les plus grands historiens de l’art byzantin et les paléographes. On ne connait pas exactement la raison de son arrivée à Rossano, probablement pendant la diffusion du christianisme orthodoxe en Calabre et dans le Midi liée à l'expansion du monachisme. Le Codex serait arrivé dans la ville au VIIIe siècle par la vague des migrations des moines iconolâtres de Constantinople ou d’Égypte et de l'Afrique du Nord islamisée. La présence du Codex à Rossano n'est attestée avec certitude qu'à partir de 1831, précisément l'année marquée sur les annotations et inscriptions à la plume de Scipione Camporota des tables en papier ci-incluses, donc peu de temps avant sa première citation par Cesare Malpica en 1845 et de sa présentation à la communauté scientifique des savants allemands Adolf von Harnack et Oscar von Gebhardt 1883. Le 9 octobre 2015, le Codex a été reconnu par l'UNESCO de Paris comme Patrimoine mondial de l'humanité, dans la catégorie « Memory of the World ». |
Je fais ensuite seul
le tour des quelques salles où plusieurs objets,
essentiellement reliés au culte, retiennent mon
attention. À côté d'un miroir en bronze grec du Ve s.
av, J-C remarquablement conservé, plusieurs statues en
bois présentent une belle facture et une belle émotion. |
Musée diocésain de Rossano : miroir grec en bronze ciselé (Ve s. av. J-C) |
Musée diocésain de Rossano : crucifix |
Musée diocésain de Roassano : San Nilo de Rossano (bois peint du XIXe) |
Musée diocésain de Rossano : Statue de San Nilo de Rossano, détail du village |
Madonna Assunta, par Vincenzo Zaffino (bois peint, 1830) |
Visage de la Madonna Assunta, par Vincenzo Zaffino (bois peint, 1830) |
Tavoletta della Pace : Mariage mystique de Santa Caterina d'Alessandria (miniature tosco-romaine sur parchemin, fin XVIe) |
Parchemin avec cadre en ébène, argent et pierres
ornementales Fin XVIe - début XVIIe siècle. Dans
l'ameublement liturgique, la paix indique l'objet
qui a été présenté aux fidèles pour "apporter
la paix", c'est-à-dire le baiser avant la
communion. Une coutume qui unifie dévotion,
méditation et fraternité de la communauté
chrétienne. Cet exemple de paix conservé au musée
de Rossano est composé d’un cadre en ébène et
argent, complété de pierres ornementales, et d’un
tableau sur parchemin, peint comme une miniature,
qui représente, sur fond jaune, le Mariage mystique
de sainte Catherine de Alexandrie, assistée d'un
personnage à la barbe blanche épaisse,
identifiable par un pontife. Très probablement
l'œuvre était à l'origine une peinture de
dévotion privée, peut-être offerte à la
cathédrale par une famille noble ou l'un de ses
archevêques, et ce n'est que plus tard, pour sa
valeur, qu'elle remplit la fonction de paix. Le
travail, pour son travail élégant, rappelle les
modèles de la Renaissance tardive d'origine toscane
et a été construit entre la fin du seizième et le
début du dix-septième siècle. Récemment, le
tableau a été attribué à Gulio Clovio, l'un des
plus importants miniaturistes de la Renaissance
italienne, défini par ses contemporains comme "le
Michel-Ange de la miniature".
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Façade de la cathédrale de Rossano |
Nef de la cathédrale de Rossano |
La
cathédrale de Maria SS. Achiropita La cathédrale
(basilique) de Rossano est dédiée à l'Achiropita,
une fresque murale de la Madone, qui, par tradition
et signification du mot, signifie "pas fait par la
main de l'homme". L'icône sacrée, dont l'origine est
à situer entre les années 580 et la première moitié
du VIIIe siècle, est l'image de la Mère de Dieu
(Theotòcos), qui tient l'Enfant Messie sur son bras
gauche, protégeant et guidant Rossano et ses
habitants. L'icône vénérée est une peinture d'une
extraordinaire beauté, d'une intense spiritualité,
dans laquelle le sacré devient art, au sein de
vibrations et de suggestions orientales et
byzantines. C'est le cœur battant de la ville
ancienne et la foi dévotionnelle du peuple.
Autour d'elle, dans une fonction chorégraphique, tourne une riche galerie d'art sacré, qui parcourt et retrace les 15 siècles d'histoire de l'Église Mère et de l'Archidiocèse de Rossano : les vestiges de l'Oratoire originel de l'Ermite Ephrem, à l'histoire duquel est liée l'origine de l'Achiropita ; le sol en mosaïque, qui remonte à l'époque de la transformation du petit édicule en nouvelle Cathédrale de la ville (XIe siècle) ; l'imposante disposition architecturale à trois nefs et trois absides ; le clocher et les fonts baptismaux du 14e siècle ; le portail original et le revêtement néo-gothique en pierre de Chypre du 15e siècle de l'icône Achiropita ; les quatre chapelles latérales du XVIIe siècle ; les toits à caissons en bois doré des XVIIe et XVIIIe siècles ; les peintures et marbres baroques et du XVIIIe siècle, la chaire monumentale et les balustrades ; le grand orgue à tuyaux de 1622. |
Bas-côté de la cathédrale de Rossano |
Cathédrale de Rossano : zoom sur l'Achiropita |
Cathédrale de Rossano : l'autel de Sta Maria : l'Achiropita |
Marqueterie en marbre polychrome de l'autel de l'Achiropita |
Chaire de la cathédrale de Rossano |
Sybari : Pectoral en argent et or de Sibari (fin VIIe av. J-C) |
Motif du pectoral en argent et or de Sibari |
Couvercles de pyxides (ou toupies ?) (2e moitié du VIIe av. J-C |
Nike (Victoire) marbre blanc de Carrare (Ier s. ap. J-C) |
Six statuettes en bronze provenant d'un autel laraire domestique |
SIX STATUETTES EN BRONZE Ces
six statuettes ont été coulées en bronze massif
représentant respectivement un Hercule tendant sa
main droite en signe de bienvenue et d’invitation Dexioumenos,
un personnage en toge et chapeau (tête couverte)
interprétable comme un génie offrant de l’encens
(2), une Minerve/Athéna Promachos (armée
en guerrière) (3) et une autre debout et pacifique
(4), toutes deux exécutées dans le style
archaïque, et encore un taureau Apis, bien
reconnaissable au trou sur la tête pour l'insertion
du croissant lunaire (5), et une vache (Isis) qui
nourrit un veau (6).
La signification du groupe est claire. Dans leurs diverses significations et fonctions de divinités bienveillantes et protectrices de la maison et de la famille (Ercole Dexiournenos), des forces génératrices capables d'assurer la prospérité et la filiation (le Génie comme alter ego du citoyen romain et protecteur du pater familias), voire même protecteurs et garants de l’État ainsi que de la sphère privée (Minerve/Athéna debout et Promachos complémentaires), les statuettes faisaient probablement partie d’un lararium domestique, où elles étaient conservées et vénérées sur un autel dont un fragment de cadre en bronze reposait auprès d'elles. A côté de cela, on trouve le taureau égyptien Apis, expression de force et de fécondité, conçu par les Romains comme l'épouse d'Isis sous la forme d'une vache (Isis-Hathor) allaitant le veau, également propitiatoire de l'abondance, de la prospérité et de la paix: La présence de ces divinités égyptiennes dans un lararium privé, outre qu’elle illustre un syncrétisme religieux important avec le panthéon romain traditionnel, établit par contre une correspondance intéressante avec la version officielle du culte d’Isis célébrée pour ainsi dire dans le sanctuaire de la Maison Blanche (le Palais impérial à Rome). De plus, la datation des statuettes, en fonction des caractéristiques stylistiques et des nombreuses comparaisons avec des spécimens célèbres similaires, peut être fixée autour de la moitié ou de la seconde moitié du 1er siècle de notre ère, juste au moment où le somptueux sanctuaire d'Isis était construit à Copia. |
Bivouac à Marina di Sibari |
Le soleil est revenu à mon réveil vers 7:30 et le ciel assez bien dégagé lorsque je me mets en route vers 12:00, après routines, écriture du journal ignorée hier soir et autres travaux sur mes photos. Je continue de suivre la Strada Statale qui me fait bien avancer dans un cadre relativement sécuritaire et une chaussée généralement excellente. |
Petit à petit les montagnes s’éloignent sur ma gauche, je progresse autour de la grande courbe du golfo di Tarento. C’est une zone agricole plate, bien arrosée et apparemment fertile de plus en plus large, ce qui explique pourquoi tant de colons grecs s’y sont installés dès le VIIe siècle avant J-C. | Sur la SS 106 (E90), un château... |
Museoarcheologico de Metaponto |
C’est en tout cas la confirmation que je trouverai sur les panneaux et dans les vitrines du riche musée archéologique de Metaponto, lui aussi bien installé dans un agréable bâtiment moderne un peu à l’écart du village actuel. Je déjeune sur son parking à peu près vide, puis commence à en parcourir les 4 grandes salles donnant sur un patio central, dont la disposition rappelant cellle des maisons méditerranéennes antiques. |
Au premier abord,
beaucoup de céramiques, des grands pots à peinture noire
ou rouge dont une face, plus rarement les deux, sont
couvertes de fines peintures quadrichromes (rouge,
orange, noir et blanc) illustrant des scènes homériques,
mythologiques ou parfois domestiques. Très belles
qualités d’exécution par des maîtres dont les œuvres
allaient se retrouver conservées pour l’éternité dans
les tombes où on les a retrouvées. Hélène avec ses servantes telle que représentée dans l'agora de Metapontum. À l'arrière-plan, on aperçoit la statue d’Apollo avec son arc. La femme est en proie au doute quant à son choix, tandis qu'Ulysse tente de convaincre le vieux Priam de la laisser retourner dans sa patrie, auprès de Mélénas. |
Hélène, ses servantes, Priam et Ulysse (Ve s. av. J-C) |
Dessin : Hélène, ses suivantes, Priam discutant avec Ulysse |
Lorsque reporté au
trait, le dessin très souple et rempli de courbes, les
scènes animées, l'ample
drapé des vêtements, l'harmonie musclée du corps des
hommes, et la grâce plus maniérées des femmes montrent
la grande maîtrise de ces artistes. |
Scène non identifiée présentant une femme entre deux hommes. |
Amphore attique attribuée au peintre de Meidias (milieu du Ve siècle av. J-C.) Scènes
de mariage divin et humain. Côté A. Heracles,
reconnaissable à l'attribut de la massue, se prépare
à l'union avec Hébé ou Déjanire en présence des
témoins Zeus et Athéna. Un héros volant porte la
couronne nuptiale, tandis qu'un second sollicite le
gros orteil de la femme.
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Hydria (vase
pour contenir et verser de l'eau) avec des
figures rouges attribuées au peintre de
Baltimore.
À l'intérieur du naiskos est représentée une scène de la vie quotidienne. Le petit Eros au centre joue avec la colombe et fait allusion à la femme assise tombée amoureuse. Sur le côté, les servantes expose des objets domestiques, typiques du monde féminin. Seconde moitié du IVe siècle avant J.-C. |
Museo archeologico de Metaponto : coupe avec procession bacchique |
Alabastron i.e. récipient à parfum ou huile à massage (albâtre, 2ème moitié du Ve s. av. J-C) |
Et puis à côté ou dans
d’autres vitrines, regroupés par lieu de trouvaille (le
plus souvent des tombes), quantité d’objets usuels, des
miroirs, des jouets, des ustensiles de cuisine, des
bijoux (dont quelques uns en or et/ou argent), etc.,
bref tout ce qui meublait l’environnement matériel des
riches habitants de la région. |
Miroir de bronze à manche d'os entouré de lapins poursuivis par des renards |
Pendentif en or (IVe.s.av. J-C) |
Boucles d'oreille en or et améthyste (IIIe s. av. J-C.) |
Anneau en or avec personnage (2e moitié du IVe s. av. J-C) |
Silhouette féminine antique portant des bijoux |
Tête d'athlète en marbre (Alexidamos) milieu du Ve s. av. JC |
Statuette de femme assise. Terre cuite |
Quelques kilomètres dans la campagne, et je vois apparaître dans le soleil couchant puis la grande lueur rose du crépuscule, sur leur base de pierre encore très lisible, les deux rangées parallèles de colonnes ioniennes du temple d’Héra. Solitude totale (à part trois petits chiens qui me suivent pas à pas et tentent de m’apprivoiser…), magie de l’heure et des couleurs qui s’estompent progressivement, les vieilles pierres parlent des temps anciens où Pan, Zeus, Athéna et Dionysos donnaient un sens au monde. | Metaponto : Sanctuaire d'Hera (Tavole Palatine) |
SANCTUAIRE
D'HERA (Tables palatines)
(VIe siècle avant J-C) Aire
sacrée située à l'extérieur de la ville, placée le
long d'un axe important des anciennes routes de
Metaponto. Suspendu au-dessus de la large vallée de
la rivière Bradano, il constituait presque un
contrôle de la frontière nord sur la rivière Bradano
(Taranto), là où les historiens grecs plaçaient la
limite nord de l'Italie.
La relation topographique qui existe encore avec la route nationale moderne 106 «lonica», qui suit les traces de ses précédentes, est un signe évident de la fonction stratégique exercée jadis par ce sanctuaire. Désigné comme la tombe de Pythagore ou Tables Palatines, il a souvent représenté dans la fantaisie populaire toute la ville, alors détruite et abandonnée. Il s'agit plutôt d'un élégant temple périptère dorique à 6 x 12 colonnes construit dans la seconde moitié du VIe siècle av. J-C avec le même plan architectonique que le temple A de la ville, sanctuaire consacré à Hera lui aussi. À l'époque de la République puis de l'Empire romain, le lieu a conservé des marques de la présence humaine, même si la conservation de sa fonction religieuse n’a pu être démontrée. |
Museo archeologico de Taranto (MarTA) |
MARTA - MUSEO NAZIONALE ARCHEOLOGICO Fondé
en 1887 par un décret royal dans le but de créer à
Tarento un musée de la Magna Graecia, il a été
inauguré en 1906 dans l'ancien monastère des pères
Alcantarini. Le bâtiment du XVIIIe siècle a été
agrandi et réorganisé grâce à la création de façades
extérieures, sur un projet de Calderini,
conformément aux nouvelles tendances néoclassiques
du Royaume.
Un nouveau projet d'agrandissement réalisé par Carlo Ceschi entre 1936 et 1941 concernait la construction d'un étage et la création d'un nouveau bâtiment relié à l'ancien. Gravement endommagé durant la guerre, il a été restauré à plusieurs reprises jusqu'à sa réouverture en 2007. Le nouveau musée conserve sensiblement inchangé l'aspect néoclassique des façades extérieures, caractérisé par la présence de colonnes, de pilastres et de tympans. En revanche il a été radicalement renouvelé dans ses espaces intérieurs et dans son agencement muséographique. ll est réparti sur deux étages autour des quatre bras à portique du cloître et contient des objets datant du Ve millénaire avant notre ère jusqu’au début du Moyen Âge. Une partie particulièrement raffinée est la célèbre collection d'objets en or, qui montre le magnifique savoir-faire de ses orfèvres développé à partir du VIe siècle avant notre ère sur le territoire de Tarente. Dans le musée, vous trouverez des bouteilles, des colliers habilement ciselés et une grande variété de bijoux féminins raffinés de différents types, récupérés dans des nécropoles de Taranto et dans les environs. |
Nuit correcte, à 8:00
je regagne la grande place devant le musée où maintenant
plusieurs places sont libres, malheureusement à l’ombre…
Je me présente à la porte dès l’ouverture (8:30) et
commence alors un très long tour de très nombreuses
salle sur deux étages. Le MArTA est indiscutablement le plus grand musée archéologique consacré à la Grande Grèce (Taranto en était d’ailleurs la capitale) et on y a rassemblé une foultitude d’artefacts extraits du sous-sol de la ville même et de ses environs, principalement des zones funéraires très riches en céramiques, bijoux, armes, objets quotidiens décorés, statuettes, jouets, etc. |
Tête de statue masculine (dernier quart du 6ème siècle avant J.C.) Traits
juvéniles, représentation frontale, cheveux en
mèches séparées se terminant par une couronne de
boucles sur le front.
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Tête de statue masculine (fin VIe av. J-C) |
Déesse sur son trône (Ve s. av. J-C) |
(Altes Museum de Berlin) Figure féminine assise sur un trône à haut dossier, reposant les pieds sur un repose-pieds. Elle
porte un himation sur un chiton
attaché à la taille par une ceinture, et un sakkos,
une coiffe en forme de bonnet. Les trous
reconnaissables sur le diadème autour de sa tête
suggèrent la présence originale d'ornements en
métal.
La déesse dépeinte, reconnue peu après sa découverte comme Perséphone, la divinité du monde souterrain d'origine laconienne, pourrait plutôt être identifiée, selon des études plus récentes, comme étant Aphrodite. La statue, datant du deuxième quart du Ve siècle avant notre ère, est considérée comme l'une des plus grandes œuvres d'art de la Magna Graecia. Elle a été découverte en 1912 à Tarente, à l'intersection de la via Duca degli Abruzzi et de la via G. Mazzini, dans une cavité souterraine, comme le confirment de nouvelles recherches sur des documents inédits conservés aux archives historiques de la Soprintendenza Archeologia della Puglia. Exportée clandestinement, après divers déplacements, elle a été achetée par le gouvernement allemand sur le marché suisse en 1915 pour la somme énorme d'un million de marks. Elle est actuellement exposée au Altes Museum de Berlin. |
HERACLES de
LYSIPPE : de TARANTE à CONSTANTINOPLE La
tête d’Héraclès, en MDF (panneau de fibres à
densité moyenne - un matériau composite à base de
bois), qui domine l'entrée du musée représente la
tête d’Héraclès pensif; sa taille est proche de la
statue colossale en bronze originale créée par le
sculpteur grec Lysippe, à la fin du IVe siècle av.
J.-C., pour l'acropole de Tarente.
La reproduction a été obtenue par balayage au laser sur ordinateur de la tête de marbre exposée dans la salle XIII, considérée comme une copie romaine à échelle réduite de la statue de bronze. Comme il était interdit d'introduire des hommes ou des dieux armés dans l'agglomération de Rome. Q. Fabius Maximus, après sa conquête définitive de Tarente en 209 av. J.-C., ne fut pas autorisé à porter la statue de Zeus ou d'autres dieux à Rome; c'est pourquoi il prit comme butin de guerre l’Héraclès pensif, le colosse en bronze que Lysippe avait fondu pour les Tarentins, pris de l'acropole comme un butin à dédier au Capitole. Probablement en l'an 325, la statue fut transportée de Rome à Constantinople, où elle fut placée dans l'hippodrome. En 1204, lors de la quatrième croisade, dans le sac de la ville, la statue fut fondue pour frapper des pièces de monnaie. Les sources littéraires et les reproductions conservées permettent de reconstituer l'iconographie de l'Héraclès de Lysippe. Le fils de Zeus, connu pour sa force, était représenté assis sur une peau de lion (leonte) étalée sur un panier tressé. Dans la main droite il tenait sa tête inclinée, dans une attitude de réflexion. Le coude appuyé contre sa jambe légèrement élevée, il tenait le manche de sa massue avec la main gauche. Selon les sources, la statue devait avoir été réalisée cinq fois plus grande que nature. Héraclès assis mesurait cinq mètres de haut, alors que si le dieu avait été représenté debout, il aurait fait plus de huit mètres de haut. Outre la tête en marbre dont est dérivée la reproduction, dans la salle XIII, une base en carparo (calcaire) est également exposée avec la peau de lion, attribut typique d'Héraclès. C'est probablement une copie de la base du colosse de Lysippe. |
MarTa : tête d’Héraclès |
Zeus sur un chapiteau de pierre dorique (vers 530 av. J-C) |
Statue en bronze de Zeus sur un chapiteau de pierre dorique Découverte
par hasard dans une cavité creusée dans le rocher,
la statue avait été cachée déjà dans
l'Antiquité au-dessous de son chapiteau. Après une
identification initiale de la statue de bronze en
tant que Poséidon, des études spécifiques ont
permis son identification plus précise en tant que
Zeus stylite (sur une colonne). En fait, la statue
était à l'origine située sur une colonne (abacus)
soutenant un chapiteau dorique; son décor de
rosettes soutient toujours le dieu brandissant.
S'avançant nu, Zeus brandit la foudre de sa main droite et saisit les griffes d'un aigle entre les doigts de sa main gauche. Ses yeux sont caractérisés par une asymétrie prononcée. La représentation des cheveux est très précise et, selon toutes apparences, inspirée par les schémas iconographiques de la période archaïque: boucles en spirale convergeant sur le front et longs cheveux séparés en deux sur le dessus du crâne tombant sur ses épaules en mèches repliées sur elles-mêmes et retenues par un filet mince. Sur sa tête, le dieu porte deux couronnes: une couronne de feuilles stylisées, et, en position plus basse, une couronne composée d’un ruban métallique rigide avec des rosettes en relief. Le bronzier semble avoir pris en compte deux points de vue, adoptant des corrections optiques spécifiques pour assurer une vision correcte de la statue dans son emplacement d'origine à l'extérieur, dans une enceinte sacrée monumentale, selon les pratiques cultuelles attestées à Messapia. Sur un plan stylistique, la statue a été fabriquée en bronze par des ouvriers grecs. Certaines particularités et certains parallèles étroits avec les terres cuites tarentines suggèrent qu’ils appartenaient à des ateliers de la colonie laconienne, même si on n’exclut pas la possibilité que des artisans locaux se soient déplacés vers l’environnement messapien. |
Tête d'Athéna en marbre (1ère moitié du IVe. s. av. J-C) |
Tête d'Athéna en marbre (1ère moitié du IVe. s. av. J-C) |
Tête de jeune homme (1ère moitié du VIe av. J-C) Visage d'un jeune homme, de profil
à droite, avec une couronne sur les cheveux qui
tombent en bandes horizontales. L'œil est coupé
en diagonale et la pupille est peinte en couleur
rouge.
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Artémis Bendis (relief polychrome, milieu du IVe av. J-C) Fragment
représentant Artémis Bendis avec un léonté (peau
de lion) sur la tête et un chiton traversé par la
ceinture du carquois, un fauve au bras gauche.
Bendis, une déesse d'origine thrace, est
partiellement associée à Artémis par ses attributs
(chasse, lune,…) Ses compétences sont cependant
mal connues, faute de sources. Elle fut introduite
au Panthéon athénien à la fin du Ve siècle av.
J.-C.
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Krater d’Apulie à figures rouges par le peintre Darius (autour de 330 av. J-C) |
Krater d’Apulie à figures rouges par le peintre Darius (autour de 330 av. J-C) Rendu
au Musée archéologique national de Tarente par le
Cleveland Museum of Art suite à l'action menée par
le "Comando Carabinieri Tutela Patrimonio Culturate"
en 2009.
Sur le col, Dionysos, avec phiale et thyrse, est assis entre un satyre portant torche et kantharos et une ménade avec couronne, branche de ciste et laurier à laquelle pend un filet. Face B: dans un bâtiment funéraire (naiskos) peint en blanc et auquel pendent un casque et un filet, se trouve un jeune homme portant une cuirasse, une ceinture et un manteau court, tenant une lance, un bouclier et un pileum (casque à pointe). Autour du naiskos, des personnages masculins et féminins adoptent des attitudes différentes, tenant dans leurs mains les symboles de la libation (phiale, patera) et des offrandes funéraires (ciste, couronne). |
Diadème en or,
cornaline, grenats et émaux colorés, réalisé sur
deux feuilles minces reliées par une charnière
centrale, constitué de groupes de fleurs, de baies
et de feuilles, alternant avec des spirales
polychromes imitant une couronne (fin IIIe début
IIe siècle avant J-C).
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Diadème en or, cornaline, grenats et émaux colorés (fin IIIe début IIe siècle av. J-C) |
Bandeau en or porté dans les cheveux |
Tête de femme polychrome portant un bandeau en or dans les cheveux |
Boucles d'oreille en or |
Boucle d'oreille en forme de bateau en or (2e moitié du IVe s av. J-C) Bateau avec éléments floraux sur le dessus, orné sur le côté de Nikai (Victoires, figures féminines ailées) et de petites colombes, avec des suspendues à de fines chaînettes et des fils d’or, avec des rosettes. |
Casse-noisette en bronze et or (fin IVe. s. av. J-C) |
Casse-noisette en bronze et or (fin IVe. début IIIe s. av. J-C) : détail des bracelets en or Avant-bras féminins aux mains
pressées, avec charnière interne pour un
usage réel; au-dessous du poignet, des
bracelets à lamina en or spiralés avec des
terminaisons en forme de têtes de serpent.
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Femme drapée dans son himation (manteau) portant boucles d'oreilles et diadème dans le cheveux tenus par un ophistophendone (filet) (terre cuite polychrome, IIIe-IIe. s. av. J-C) |
Diadème en or avec perles en forme de bâtons et de disques, et un nœud d'Héraclès au centre (fin du IVe - début du IIe siècle av. J.-C) |
Tête de femme en terre cuite montrant un diadème avec le nœud d’Héraclèssur une coiffure de style melon courante dans le monde grec (fin du IVe. av. J-C) |
Pendentif en or (deuxième moitié du VIe. av. J-C) |
Kalyx (cratère) apulien à figure rouge : Hélène jeune sur les genoux de sa mère Léda (autour de 400 av. J-C) |
Loutrophoros apulien à figures rouges : Persée tue le monstre marin envoyé par Poséidon pour dévorer Andromède attachée au rocher en attendant d'être sauvée par le héro (340-330 av. J-C) |
Trozzella mésapiennes (Ve. s. av. J-C) |
Trozzella mésapiennes - zoom (Ve.-s. av. J-C) |
Balsamarium de plastique corinthienne en forme de hérisson, en forme de panthère, en forme de mouton... |
Ungentarium corinthien en forme de lièvre accroupi (550-540 av. J-C) |
Ungentaria ioniques en forme de sirènes |
Œdipe et le Sphinx |
Casque grec en bronze (430-400 av. J-C) |
Ceinture en bronze Bordures percées pour fixer le rembourrage en cuir. Sur la feuille, des paires de cercles à quatre rayons ; crochets en forme de têtes de serpent. Traces d'anciennes restaurations avec des bandes cloutées. |
Boîte argentée et dorée en forme de coquille Composé de deux valves reliées par une charnière, imitant la forme de la coquille de Pecten Jacobaeus. Néréide sur un monstre marin représenté sur les faces intérieure et extérieure du couvercle. Sur le dos de la charnière est inscrit en pointillé OPAKAS SABALEIDAS (à Opaka Sabaleida). |
Aphrodite et Éros avec colombe dans une coquille, terre-cuite polychrome (275-225 av. J-C) |
Armes romaines |
Casques romains en bronze avec protège-joues (fin IIIe s. av. J-C) SOLDATS À CANOSA ET TARANTO Les centres Dauniens (Teanum
Apulum, Arpi et Canosa) ont progressivement
rejoint la fédération romaine à partir de 319
av. Cela a contribué à un changement général
du point de vue culturel. Outre les modèles
grecs, de nouvelles formes d’expression sociale
ont commencé à se répandre, qui se sont
encore développées au IIIème siècle.
De plus Taranto perdit bientôt son indépendance politique. Le combat contre Rome, commencé en 282 av. J.-C., malgré l’aide offerte aux Grecs par Pyrrhus, roi d'Epire, s’acheva en 272 av. avec la reddition aux Romains. Avec la première conquête romaine, un processus de perte progressive de l'indépendance culturelle a commencé, avec une reconnaissance officielle des arts, des métiers et des comportements. Cela aura caractérisé toute l'Italie romaine à partir du IIe siècle av. J-C. La persistance et l’innovation sont évidentes à cette époque dans tous les aspects culturels. La première est plus évidente dans l'utilisation de rituels funéraires et l'usage toujours conservé de la langue grecque. D'autre part l'organisation administrative de la ville et du territoire furent progressivement et fortement influencés par la nouvelle gestion politique romaine. |
Table
IX de la lex Municipii Tarentini (loi du
municipium de Tarentum)
(1er siècle avant J-C) Entre 89 et 62 av. J.-C.
Taranto devint un municipium. Une plaque de
bronze avec une inscription latine, liée à son
statut municipal, a été trouvée dans un puits
du Borgo, juste à l'extérieur de la "Porta
Lecce". En 1894, elle fut acquise par Luigi
Viola pour le musée archéologique de Naples,
où elle est encore conservée.
Cette loi a été enregistrée sur plusieurs tablettes de bronze apposées sur le mur d'un édifice public de la ville; seule la neuvième tablette est conservée, à en juger par le numéro VIIII (9) incisé sur le bord supérieur gauche. La colonne préservée est écrite en 44 lignes, divisées en 6 chapitres, dans lesquels une série de normes et de règlements sont enregistrés pour es citoyens et pour les magistrats de la cité. On y trouve des amendes pour les spéculateurs; le besoin pour les politiciens de donner des garanties et de répondre dans tous les cas de leur travail au Sénat; des directives sur les limites des biens des décurions et des amendes pour les transgresseurs; l’interdiction de démolir ou de réaménager un bâtiment sans l'accord du Sénat; des directives précises sur les pouvoirs des magistrats dans la construction de routes, de fossés et d’égouts. |
Table IX de la lex Municipii Tarentini (loi du municipium de Tarentum) |
Taranto : les grosses tours du Castello aragonese |
Je dois m’interrompre à 13:30 lors de la fermeture de mi-journée, en profite pour aller déjeuner moi aussi dans ma cantine roulante puis vais faire un tour dans la vieille ville en franchissant le pont sur le Canal. Le G.V résume bien son intérêt limité : vue sur les grosses tours du Castello Aragonese qui gardait l’entrée de la Piccolo Mare,... |
...Nombreuses façades de vieux palais plus ou moins restaurées, de toute façon peu visibles vue l’étroitesse des rues sinueuses et la hauteur des immeubles entassés. | Taranto : dans les rues étroites de la Vieille Ville |
Ville encore très
vivante., i.e. peu touristique (peu de restaurants
ou boutiques à souvenirs…), du linge au fenêtre et
une apparence un peu négligée très sud. Je me rends
jusqu’à la cathédrale, peu séduisante, puis reviens
en suivant le quai côté lac. Une grosse unité -
ancienne - de la marine italienne est ancrée près de
la base militaire, au delà d’une poignée de navires
de pêche multicolores. |
Taranto : navire de guerre ancré dans le port |