Italie du Sud
(3 838 km)


Février 2019

Jean-Paul à bord de l'Exsis



19 171     Dimanche 3 février 2019 : de VENCE à HOSPIDALETTI LIGURE (73 km)

Vence: Olivier déjeune sur sa terrasse
Vence : Olivier déjeune sur sa terrasse
La pluie a enfin cessé à mon réveil, mais le soleil se fait plus que timide. Je me lève plutôt tard, prend douche et shampoing avant de refaire le plein d’eau et d’aller vider la cassette. Me voila fin prêt au départ comme prévu.

Olivier, qui lui aussi a émergé assez tard, achève son déjeuner lorsque je le rejoins, emmitouflé dans duffle-coat et gros cache nez. Malgré les recherches approfondies qu’il a poursuivi ce matin il n’a pas retrouvé l’alimentation de son gros disque dur, je ne pourrai donc y transférer ma discothèque de musique classique comme je lui avais proposé.
En revanche il m’apporte ses deux lampes à DEL rechargeables sur le soleil dont les câbles, très fin, se sont brisés, faute d’une colle durable des cellules DEL sur leur cadre… Je dois tataouiner assez longtemps avant de réussir les micro-soudures nécessaires avec mon gros fer, et ré-assembler enfin le tout avec ma colle Amazing Goop. Vence : Exsis prêt-au départ dans la cour
                  d'Olivier
Vence : Exsis prêt au départ dans la cour d'Olivier

Dernières congratulations et promesse de repasser à Vence à mon retour vers le nord. Je quitte enfin cette maison au confort encore spartiate mais dont l’hôte m’est très sympathique. Il a refusé la petite fugue loin de ses soucis domestiques que je lui ai proposé, préférant consacrer toutes ses énergies aux quelques travaux qu’il pense pouvoir faire avancer. Direction la côte que j’ai l’intention de longer aujourd’hui vers les Cinque Terre. J’y trouverai un bivouac avant d’embarquer demain sur l’autoroute pour sortir de l’urbanisation continue et avancer rapidement vers ma destination : Paestum, au sud de Naples.

Cap Ferrat
                  depuis la Grande Corniche
Cap Ferrat depuis la Grande Corniche
Je commence à suivre la mer à partir de Cagnes, traverse sans difficulté Nice très peu fréquenté en ce dimanche après-midi, contourne Monaco par la Grande Corniche où il est bien difficile de trouver un petit stationnement pour une photo, et atteins enfin Menton. Long arrêt pour appeler Monique, prendre des nouvelles (petit coucou d’Hermione qui fait de la couture avec sa grand-mère) et lui demander d’utiliser dorénavant FaceTime pour communiquer, question de coût.
Le soir descend lorsque je raccroche. Je passe alors aussitôt la frontière et emprunte la route très sinueuse qui suit les reliefs de la côte dans la succession continue de maisons et de résidences d’été qui constitue la Riviera italienne. Je n’avance guère, mais apprécie les couleurs et le laisser-aller un peu bohème des petites villes.
Vers-la-Cote-italienne
Vers la Côte italienne
Hospidaletti-coucher-de-soleil
Hospidaletti : coucher de soleil sur la Riviera
La nuit est tout à fait tombée lorsque je quitte la route principale à Hospidaletti pour rejoindre le lungomare peu fréquenté par les voitures et m’y caser à la brunante, comptant bien décoller tôt demain matin pour retrouver au plus vite un ciel plus lumineux et une température plus douce. Belle vue du crépuscule rougeoyant sur la mer à l’ouest. Souper léger, journal et coucher tôt.

Crepuscule-devant-mon-bivouac à Hospidaletti
Crépuscule devant mon bivouac à Hospidaletti


19 244    Lundi 4 février 2019 : d’HOSPIDALETTI à PONTE BARIZO (PAESTUM) (904 km) (marche : 0,02 km)

J’ai finalement fort bien dormi dans le bruit des vagues et me suis réveillé tôt sous un grand soleil et un ciel tout bleu ! Routines terminées à 8:00, je ne partirai cependant que vers 9:00, après avoir sorti cartes et guide, et précisé mon objectif sur place : Paestum ou Bari, selon le sens où je ferai le tour du bas de la botte italienne… De toute façon il faut dépasser Naples, j’aurai le temps de me décider dans la journée ! En effet le GPS prévoit autour de 850 km, et je ne sais si je serai capable de les faire d’ici ce soir, vu les aléas de la circulation en Italie. Hospidaletti : la plage-au-matin
Hospidaletti : la plage au matin

Italie-du-sud-itineraire
Italie du Sud : itinéraire

Sur l'Autoroute-A12,
                  village-perche-et-montagne-enneigee
Sur l'Autoroute A12, village perché et montagne enneigée
Je commence par rattraper l’autoroute sur laquelle j’entre à Arma di Taggia, juste après San Remo. Elle file le plus souvent en corniche dans les petites montagnes de Ligurie qui constituent l’arrière pays de la Riviera. Beaucoup de grands virages bien redressés évidemment, une pléiade de tunnels et de longs viaducs. Je file allègrement entre 100 et 110 km/h, vitesse de croisière que je me suis fixé pour limiter la consommation et tenir le bruit à un niveau acceptable. Cela me permet aussi de profiter des paysages, le plus souvent larges et pittoresques, limités par les montagnes enneigées. Les Cinque Terre sont passées en ne voyant qu' apparaitre le nom des villages sur les panneaux de sorties, et j'arrive enfin à Gênes à 11:00.

Premier cafouillage : le nouveau grand pont, impressionnant, qui doit remplacer celui qui s’est effondré, n’est pas encore en fonction, si bien que l’autoroute destinée à traverser le centre ville est interrompue sans qu’aucune déviation ne soit clairement indiquée pour la rattraper plus loin… Le GPS ne tient pas compte de cette interruption accidentelle et temporaire, aussi lorsque je tente de me fier à lui, me ramène continuellement vers le tronçon sans issue. Je me risque alors à traverser la ville vers le sud-est, un fouillis inextricable de rues étroites, tournicotantes, changeant sans cesse de direction, jusqu’à arriver en vue du nouveau grand pont qui, gardé par des militaires en armes (!), n’est bien évidemment pas accessible, mais pire, barre ma route et m’oblige à m’engager dans un détour en sens unique, étroit et malaisé, aboutissant à une suite de ponceaux de hauteur limitée mais non indiquée.

Poussé par le trafic derrière moi, je m’engage prudemment, mais impossible, ça ne passe pas ! Je dois donc enclencher les feux de détresse et, très lentement, reculer pour de déprendre de cette souricière. Dans mon malheur j’ai la chance de tomber sur le très aimable chauffeur d’un fourgon qui, non seulement me conseille et contrôle la circulation autour de moi tandis que je manœuvre, mais me guide ensuite sur quelques kilomètres dans ce labyrinthe urbain en me proposant de le suivre. Mon Bon Samaritain m’abandonnera avec un grand sourire et un «Buon viage !» au dernier rond-point à l’entrée de l’A12 vers Roma et Napoli. Ouf ! J’ai bien perdu une heure et légèrement éraflé le toit sans conséquences, mais au moins j’en suis sorti sans trop de déboires…

Entrée à nouveau sur la voie rapide à Genova Bolzaneto, pour filer ensuite sans aucun arrêt vers le sud. Long trajet vers l’est jusqu’à l’entrée de Florence, où je rejoins l’autoroute Venise-Roma. Le trafic est bien entendu très important et les camions innombrables. Mais la circulation reste assez fluide, et je n’aurai pas à subir de bouchon, sinon un léger ralentissement en approchant la vaste conurbation entourant Napoli où j’arrive à la fin de l’heure de pointe. Auparavant je me serai arrêté vers 14:00 pour déjeuner sur une aire de service autoroutière, et suis reparti rassasié un peu après 15:00.

Les kilomètres défilent... En passant le 500ème de la journée, je dois songer à me ravitailler en gasoil puisque je dois y ajouter plus de 100 km déjà parcourus après le dernier plein au Carrefour d’Antibes. J’essaie plusieurs aires de service, mais les prix du carburant m'y semblent prohibitifs (de 1,50 à 1,55€/l). Je n’aurais pourtant pas le choix, et devrai me résoudre à sacrifier à ce tarif excessif de station autoroutière. Le plein de 61 litres me coutera donc 92,66 €! Heureusement la consommation de 10,23 l/100 me parait très raisonnable, vu le poids de l’Exsis et sa vitesse presque constamment au-dessus de 100 km/h.

Le temps se dégrade lorsque je dépasse Roma, de gros nuages s’accumulent et un vent violent se met de la partie. Il est 19:00, j’arrête une petite heure pour souper, puis décide de poursuivre jusqu’au bout de l’autoroute pour gagner ensuite le village de Paestum et y trouver bivouac. Il tombe plusieurs averses tandis que je contourne Napoli, et c’est dans la nuit et les nuées que je passe près du Vésuve sans l’apercevoir. J’arrive au péage unique et final, poursuis encore un peu la 4 voies qui aboutit au passage en Sicile à Reggio de Calabre, et la quitte lorsqu’il me reste encore une trentaine de kilomètres à parcourir jusqu’à Paestum.

Je n’irai pas jusque là. Il est maintenant 21:30, je préfère me poser au plus vite sur une vaste esplanade à proximité d’un restaurant en bord de route, puisqu’il ne passe ici presque personne et que j’ignore tout des possibilités de stationnement à Paestum même. Dans les rafales qui se poursuivent, je prépare tout pour la nuit (store, déshabillage, lit…), soupe, écris ces quelques notes et me couche aussitôt après à 23:15 pour être en forme demain et attaquer mon périple méridional. Il fait 16°C.


20 148    Mardi 5 février 2019 : de PAESTUM à STA MARIA DE CASTELLOBATE (42 km) (à pied : 7,5 km)

Ciel couvert mais température douce (15,2°) au démarrage à 9:30. J’ai fort bien dormi et me sens tout à fait reposé après la longue course d’hier. Malheureusement le vent en rafales est toujours très présent, obligeant à se couvrir pour se balader à l’extérieur. Je me dirige doucement vers le site archéologique, d’abord ralenti par des travaux bloquant la circulation en une longue file, puis profitant de l’opportunité de bons prix pour refaire les pleins de gasoil et de GPL. Bivouac à Ponte-Barizo, qlelques kilomètres avant
                  Paestum
Bivouac à Ponte-Barizo, quelques kilomètres avant Paestum
Paestum : tour dans le rempart
Paestum : tour dans le rempart
Détourné sur de toutes petites routes de campagne, je tombe comme à l‘improviste sur l’enceinte en grosses pierres de taille et une tour carrée massive à moitié démolie au milieu des champs…

Je poursuis le tour des remparts côté mer, passe devant la Porta Marina puis vais enfin stationner à proximité de la billetterie pour faire la visite complète de l’intérieur du site. Il est déjà 10:30.

L'ENCEINTE FORTIFIÉE DE
POSEIDONIA - PAESTUM


L’enceinte fortifiée de Poseidonia-Paestum, qui se développe sur environ 4 750 mètres suivant le contour approximatif en U de la plate-forme en travertin sur laquelle se dresse la ville, reste l’un des murs circulaires les mieux conservés de l’Antiquité.

Dans l’enceinte, s’ouvrent quatre portes, placées à l’extrémité des principales voies d’accès de la cité : la Porta dite de la Sirena à l'est, vers les monts, la Porta Aurea au nord, Porta Giustizia au sud, et Porta Marina à l’ouest, vers la mer. Sont conservées 28 tours de défense, de forme et de dimensions diverses : tours circulaires, tours quadrangulaires, une tour pentagonale (dite du «fer à repasser»). Le long de la courtine s’ouvrent également de nombreuses poternes (47), des ouvertures de petites dimensions utilisées pour les sorties défensives du pied des murs, lorsque les assiégeants ont pu dépasser le fossé.

Le fossé, d’après plusieurs recherches archéologiques, avait des dimensions remarquables, large de près de 20 mètres et profond jusqu'à 6 mètres. Il est actuellement recouvert par la route moderne qui fait le tour des murs. À l’intérieur, de nombreux escaliers permettaient aux défenseurs de monter sur le haut des murs, larges de 4 à 7,5 mètres et hauts jusqu’à 8 mètres à l’origine, pour organiser la défense avec des machines lançant des flèches et projetant des pierres (Oxybeles, Lithoboloi).
Paestum-plan-des-remparts

Paestum-plan-d'ensemble du site archéologique
Paestum : plan d'ensemble du site archéologique
Je resterais 3 heures à marcher, d’un côté et de l’autre, suivant plus ou moins les conseils du G.V., explorant surtout les facettes captivante de ce livre d’urbanisme antique ouvert devant moi. Autre raison d’admirer les Grecs des VIe et Ve siècles av. J-C pour l’harmonie de leurs monuments, mais aussi pour l’art de vivre ensemble qui transparait dans les bâtiments consacrés à la vie collective (lieux de concertation politique - ekklesiasterion, repris par les Romains sous une forme amoindrie - basilique siège de la curia, comitius), vaste piscine publique, et surtout ici temples magnifiques.

Les quelques maisons bien dégagées donnent elles aussi une bonne idée de l’art de vivre de leurs - probablement riches - propriétaires. Et tout ça dans un ordre et une organisation qui manquent trop souvent dans nos villes modernes, lorsqu’elles se sont développées un peu «à la va comme j’te pousse». Bref une très belle visite que je ne regrette pas d’avoir renouvelé.

Paestum : les temples et la rue principale depuis la
            Porta Giustizia
Paestum : les temples et l'amorce de la  rue principale depuis la Porta Giustizia

Paestum-temples-d'Hera-et-de-Neptune
Paestum : temples d’Héra et de Neptune

temple-d'Hera-dit-Basilique
Temple d'Héra, dit Basilique

Temple de Neptune
Temple de Neptune

Paestum
            : schema d'un temple
Paestum : schéma d'un temple

Paestum : façade du temple de Neptune
Paestum : colonnade frontale du temple de Neptune
Paestum-temple-de-Neptune
Paestum : façade du temple de Neptune

LE TEMPLE DE NEPTUNE
(milieu du Ve s. av. J-C)

C'est le plus majestueux et le mieux conservé des temples de Paestum. Les érudits du XVIIIe siècle, qui pensaient qu'il avait été construit en l'honneur du dieu Poséidon-Neptune d'après lequel la ville avait été nommée, l'attribuèrent à Neptune. Toutefois, des études récentes l’ont attribué à Apollon dans son rôle de médecin.

Il repose sur une base à trois niveaux avec une colonnade dorique (6 x 14 colonnes). Il y a trois salles dont la centrale est la cella (ou naos) où était placée la statue cultuelle. Elle est divisée en trois nefs par deux rangées de doubles colonnes. L'autel est situé à l'est du temple et ne restent que ses fondations. La construction d'un nouvel autel plus proche de la façade est, au 1er siècle avant J-C, démontre l'importance du culte à l'époque romaine.


Paestum : dans le péristyle du temple de Neptune
Paestum : dans le déambulatoire du péristyle du temple de Neptune
Paestum : désherbage du temple de Neptune
Paestum : désherbage dans le temple de Neptune

Paestum
          : la rue-principale et le quartier d'habitation
Paestum : la rue principale et le quartier d'habitation


Paestum-seuil-de-porte-donnant-sur-la-rue-centrale
Paestum : seuil de porte donnant sur la rue centrale

Paestum : l'impluvium de marbre au centre de
                  l'atrium

Paestum : l'atrium de la Maison avec impluvium de marbre

Peristyle-de-la-maison-a-impluvium-de-marbre
Péristyle (jardin) de la maison avec impluvium de marbre

LA MAISON AVEC IMPLUVIUM DE MARBRE

Cette maison, datant de la période impériale, respecte la disposition typique de l'âge républicain romain, plus que tout autre immeuble de Paestum. L'entrée principale donne au sud et mène à un grand hall ouvert sur l'atrium avec un impluvium en marbre — un bassin pour l'accumulation de l'eau de pluie - en son centre. À l'est se trouvent les cubiculae, les chambres des propriétaires de la maison; au milieu du côté nord, se trouve le tablinum, une pièce où l'on recevait les hôtes. Un couloir le long du tablinum menait à un péristyle, la partie la plus intime de la maison.

Paestum-la-maison-a-impluvium-de-marbre

Paestum-forum
Paestum : côté sud du forum

Paestum-forum
Paestum : côté nord du forum, avec les boutiques sur la gauche

TABERNAE
(les magasins)


Au cours de la période la plus ancienne de la colonie, les seuls bâtiments construits autour de la zone du forum étaient les complexes de la curie, du comitium et les magasins. Ceux-ci ont été construits au cours du IIIe siècle avant notre ère.

À l’exception de ceux du côté ouest du forum qui ne comportaient qu'une seule salle, ils avaient tous une salle à l'avant fournissant l'espace de la boutique elle-même, et une salle à l'arrière. Ensemble avec les galeries, la salle arrière était utilisée comme espace de stockage pour les marchandises en vente et les employés, esclaves et hommes libres, pouvaient normalement y passer la nuit.


Paestum-boutiques-du-forum
Paestum : boutiques/magasins du forum

Paestum-forum-notice-

Paestum : temple de la Paix
Paestum : temple de la Paix
COMITIUM ET
TEMPLE DE MENS BONA (TEMPLE DE LA PAIX)


Le monument le plus important dans la zone du forum est le comitium, le lieu où les comices (assemblées) des cours romaines se rencontraient pour élire les magistrats locaux, et où se tenaient les assemblées populaires.

Cependant ce bâtiment perdit bientôt sa fonction originale en raison des empiétements sur le forum, et son aile ouest fut tronquée pendant le IIe siècle avant J.-C., par les grandes fondations du temple de Mens Bona. Cet immeuble ne contenait qu'une seule salle, entourée d’un péristyle sur trois côtés. Il était dédié à la conscience (Mens Bona), la personnification divine de la mémoires, symbole de la dette de gratitude due par les anciens esclaves à leurs maîtres et, par implication, par Paestum à Rome.


Paestum-comitium-et-temple-de-la-Paix
Paestum-le-comitium
Paestum : le comitium

Paestum : extérieur de l'Amphithéâtre
Paestum : extérieur de l'amphithéâtre
L'AMPHITHÉÂTRE

Construit durant la période impériale, c'est l’une des plus anciennes constructions de son genre. Il a été construit initialement sans l'anneau extérieur et seuls existent encore quelques sièges de la cavea. Un haut parapet sépare l'arène de la cavea, conçu pour protéger les spectateurs des animaux dans l'arène. A la fin du premier siècle de notre ère, un anneau extérieur composé d'arches reposant sur des piliers fut ajouté. Une structure probablement en bois formait le plancher supérieur de la cavea (maenianum summum).

Aujourd'hui, seul un tiers de l'amphithéâtre est visible, puisque la plus grande part reste encore enfouie sous la route actuelle.



Paestum : plan de l'amphithéâtre
Paestum : plan de l'amphithéâtre
Paestum : entrée de l'amphithéâtre
Paestum : entrée de l'amphithéâtre

Paestum : dans l'amphithéâtre romain
Paestum : dans l'amphithéâtre romain

Paestum-ekklesiasterion
Paestum : l'ekklesiasterion

Construit vers 480-470 av. J.-C. dans le secteur est de l'Agora, il était utilisé pour organiser des réunions politiques (EKKLESIA) dans la ville grecque de Poséidonia. Après la prise de contrôle par les Lucaniens, le monument conserve une fonction similaire: preuve en est la découverte d’une stèle de 300 av.J-C comportant une inscription en lucanien par un magistrat local : Statis Statilies, dédié à Jupiter en gratitude pour l’accomplissement d’un souhait.

Après que la ville a été occupée par une colonie romaine, l'ekklesiasterion n'a plus eu de rôle dans le nouvel ordre politique et a donc été éliminé. Un temple a été construit à sa place.

Paestum : plan de l'ekklesiasterion

Paestum-Temple-d'Athena-(dit-de-Ceres).
Paestum : Temple d'Athéna (dit de Cérès) côté sud
TEMPLE D’ATHÉNA
(dit de CÉRÈS)


Construit à la fin du VIe siècle avant J.-C. il repose sur une base à trois niveaux. La salle principale (naos) est entourée de 6 x 13 colonnes doriques, dans lesquelles la statue dédiée au culte se trouve à un niveau supérieur à celui du déambulatoire du  péristyle. Le vestibule à l'avant de la salle (pronaos) était précédé par une rangée de colonnes à chapiteaux ioniques. Les colonnes et les chapiteaux, séparés  par une guirlande de feuilles, supportent le trabeation (entablement, entre chapiteau et toiture) moulé en  relief. Dans la frise, des métopes lisse alternent avec des triglyphes en grès. Une large bordure vide encadre les moulures autour  de la frise.

Façade
            du Temple de Cérès
Façade est du Temple d'Athéna

Fronton de la façade est du temple d'Athena (de
                  Ceres)
Fronton de la façade est du temple d'Athéna

Façade ouest (arrière) du temple d'Athéna
Façade ouest (arrière) du temple d'Athéna

Temple-d'Athena
Temple d'Athéna depuis le péristyle ouest arrière

Paestum : Temple d'Athena depuis l'autel
Paestum : façade est du Temple d'Athéna depuis l'autel

Paestum-maisons-le-long-de-la-Via-Sacra
Paestum : maisons à l'ouest le long de la Via Sacra
LA MAISON ROMAINE

La disposition des maisons à Paestum ressemblait à celle des maisons de Pompéi. L'entrée comprenait une salle située devant l'entrée principale (vestibulum) et un espace derrière la porte (fauces). Les chambres de la maison donnaient sur l'atrium, une grande cour avec un impluvium au centre; l’impluvium était un bassin qui collectait l'eau de pluie pour la diriger vers une citerne et créer un alimentation en eau privée. Au bout de l'atrium, dans la ligne de l'entrée, se trouvait une grande salle de réception (tablinum), où le maître de maison recevait ses clients. Les activités liées à la sphère familiale privée prennent généralement toutes place à l'arrière de la maison.

AGORA: LE HEROON

Depuis la fondation de Poseidonia à la fin du IVe siècle av. J-C, l’agora restait le cœur politique de la cité, couvrant dix hectares de la zone urbaine centrale.

Il contenait les monuments publics les plus importants: le héroon, l'ekklesiasterion et le petit temple de Zeus Agoraios.

Le héroon, datant de 520-510 av. J-C, montre les signes d'un culte pouvant être adressé au fondateur de Poseidonia. Quand Paestum devint colonie romaine (273 av. J.-C.), le bâtiment fut enterré, mais il fut entouré d’un mur, en signe de respect pour sa sacralité.

Paestum
                    : le heroon sur l'agora
Paestum : le heroon sur l'agora

Paestum-curia-donnnant-sur-le-forum
Paestum : la curia donnant sur le forum

La tradition romaine plaçait dans le forum des édifices d'importance publique tels que la Curie, le comitium et le Carcer. A la Curie, les magistrats rendaient la justice et leurs archives étaient conservées.

Paestum : les colonnes encastrées de la basilique curia
Paestum : les colonnes encastrées de la basilique (curia)

Paestum : tour d'enceinte restaurée (n°17).
Paestum : tour d'enceinte restaurée (n°17 sur 28)

Ensuite longue séance de cuisine pour préparer un sauté des poivrons qui attendent depuis plusieurs jours au frigo. Tout est en bon état, et c’est avec grand appétit que je fais un sort à presque la moitié de ma poêlée, dégustée devant le petit bout de plage que j’ai fini par trouver à Paestum.

La quasi totalité du bord de mer a été accaparée par les riverains qui en ont fait des plages privées ou des campings…
Paestum : la plage sale et privatisée
Paestum : piquenique devant la plage sale et privatisée

Me voila maintenant prêt à poursuivre ma découverte de la côte. Ce sera pour gagner la petite ville d’Agropoli où je m’égare d’abord un peu en suivant l’itinéraire tracé par le GPS pour aboutir à un autre ponceau limité à 2,50 m, puis gagne directement le centro historico. Laissant l’Exsis sur une rue commerçante je grimpe alors par des ruelles raides pour passer la porte de la Ville haute et gagner le château juché tout en haut sur la butte.

Agropoli-porte-de-la-Ville-Haute
Agropoli : porte de la Ville Haute

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Château d'Agropoli
Agropoli : pont levis et entrée du château
Agropoli : pont levis et entrée du château

Agropoli-tour-d'alerte-aux-pirates-barbaresques
Baie d'Agropoli : tour d'alerte aux pirates barbaresques

Depuis sa terrasse, belles vues sur le golfe de Salerno,  la tour de guet contre les pirates de Tunis et les sommets enneigés des montagnes au fond. Quant au bâtiment du château, il n'est que partiellement rénové et manque de caractère.

En redescendant dans escalier s et ruelles tournicotantes, je passe devant la plus vieille église de la région, Santi Petro e Paolo (593). Elle est complètement remaniée et fermée, mais ses porte de bronze portant les effigies des deux personnages valent le coup d’œil.



Agropoli-eglise-des-Saints-Pierre-et-Paul
Agropoli : église des Saints Pierre et Paul


Agropoli : portes en bronze de l'église des Saints Pierre et Paul
Agropoli : portes en bronze de l'église des
                  Saints Pierre et Paul
nef de l'égise de la Madonna de Constantinopoli
Nef de l'église de la Madonna de Constantinopoli
Je pénètre aussi dans l’église de la Madonna de Constantinopoli (légende apparemment intéressante, mais toute en italien…) au décor suranné typiquement local.

Agropoli : plafond de l'église de la Madonna de
                  Constantinopoli
Agropoli : plafond de l'église de la Madonna de Constantinopoli
Égise de la Madonna de Constantinopoli : la
                  statue miraculeuse sur l'autel
Église de la Madonna de Constantinopoli : la statue miraculeuse sur l'autel

Puis je regagne paisiblement l’Exsis laissé dans les rues commerçantes. Elles sont assez vivantes malgré l’heure encore précoce, mais toutes marquées du style local (boutiques de linge féminin et enfantin entre autres).

Santa-Maria-di-Castellabate-le-rivage-au-sud
Santa Maria di Castellabate : au crépuscule, le rivage au sud
J’ai encore une fois de la difficulté à trouver la route directe pour mon étape suivante, Castellabate, et me retrouve sur un chemin très étroit qui escalade la petite montagne séparant les 2 ports. Cela me vaudra de fort belles vues, éloignées mais élevées, sur le golfe et l’agglomération accrochée aux pentes. Santa Maria de Castellabate se niche en bord de mer, et ne se laissera pas aisément pénétrer.
Je dois dévaler une rue très étroite laissant bien peu d’espace entre les voitures pour arriver au centre du village où je trouve à m’arrêter sur un grand espace à peu près vide. Une petite marche ultérieure me montrera l’accès au lungomare, le large boulevard longeant la mer. Je finis par l'atteindre pour m’installer au calme sur l’une des nombreux espaces libres (incidemment interdits aux camping-cars... en saison !) Santa-Maria-di-Castellabate-bivouac-au-crepuscule-sur-le-lungomare
Santa Maria di Castellabate : bivouac au crépuscule sur le lungomare

Beau coucher de soleil, routines du soir et coucher avant minuit dans le bruit du ressac, après traitement des photos de la journée, puis un long appel de Monique qui se débat avec les problèmes d’inondation dans la cour arrière suite à un brusque dégel. Un autre problème à étudier et régler en rentrant…

Santa-Maria-di-Castellabate: crépuscule sur le rivage
            au nord
Santa-Maria-di-Castellabate : crépuscule sur le rivage au nord


20 190    Mercredi 6 février 2019 : de STA MARIA DE CASTELLABATE à PALINURO (76 km) (à pied : 4,1 km)

Bivouac à Santa-Maria-di-Castellabate au matin
Bivouac à Santa-Maria-di-Castellabate au matin
Grand soleil et ciel bleu au réveil vers 7:30, et température de 14°C qui continue à monter… La journée devrait être agréable, d’autant plus que le vent, encore fort hier, a continué à s’atténuer. Je décolle à 9:30 après avoir complété le journal abandonné hier soir. Cette fois-ci je rattrape la grande route par une rue transversale tout à fait convenable que je n’avais pas vue hier soir.

À peine commence-je mon chemin qu’apparait au-dessus de moi le bourg perché de Castellabate, signalé comme très pittoresque par le G.V. Une suite de lacets sur la pente très raide me fait atteindre le nid d’aigle, 356 m au dessus de la mer. Autres vues spectaculaires sur la côte et la baie superbe sous le soleil. Castellabate-sur-sa-butte
Castellabate sur sa butte

Castellabate-panorama-en-montant
Panorama au nord sur Santa Maria en montant à Castellabate
Exsis
                  casé à Castellabate
Exsis casé à Castellabate

Je me case sans trop de peine sur la rue étroite et à sens unique qui couronne la base de l’amoncellement de maisons. Elles sont réunies par des venelles, arches et passages couverts en volées d’escaliers plus ou moins raides; je m’y lance sans tarder, en faisant de nombreuses pauses pour souffler et photographier façades très hautes, vieux hôtels et les rares monuments publics : tout en haut la masse rectangulaire du château, de faible intérêt architectural.

Castellabate-panorama-au-sud
Castellabate : panorama au sud vers San Marco

Castellabate : Palazzo Matarazzo (XVIe)
Castellabate : Palazzo Matarazzo (XVIe)

Castellabate : sur la placette
Castellabate : sur la placette
Castellabate : panorama depuis le château
Castellabate : panorama depuis la terrasse sous le château

En revanche la terrasse juste en dessous forme un extraordinaire belvédère sur la côte et le golfe. En redescendant j’atteins l’église classique et son clocher roman du XIIe. J‘y fais un petit tour, le temps d’y découvrir l’habituel décor suranné (statues colorées, etc.) mais aussi quelques peintures anciennes des XVe et XVIe, dont un fort beau triptyque au-dessus de l’autel, et le reliquaire buste en bronze du saint patron, Santo Costabile. Puis c’est la dégringolade sur les marches plus ou moins régulières pour retrouver l’Exsis sur la rue en bas.

Castellabate-Basilica-Pontificia-minore-Sta-Maria-de-Giulia-et-son-Campanile-roman-XIIe
Castellabate : Basilica Pontificia minore Sta Maria
de Giulia et son campanile roman du XIIe

Castellabate : nef de la Basilica Sta Maria de
                  Giulia
Castellabate : nef de la Basilica Sta Maria de Giulia

Castellabate Basilica tryptique du choeur Madone
                  avec l'Enfant, St Pierre, St Jean l'Évangeliste,
                  Crucifixion et Annonciation, par Pavanino da Palermo
                  (1472)
Basilica de Castellabate : triptyque du chœur Madone avec l'Enfant entre St Pierre et St Jean l'Évangéliste, Crucifixion et Annonciation, par Pavanino da Palermo (1472)
Madonne
La Madone centrale du triptyque

Castellabate :
                  châsse-du-saint-patron-St-Costabile
Castellabate châsse du saint patron St Costabile (1620)
Castellobate Basilica St Michel Archange 2ème
                  moitié du XVIe
Basilica de Castellabate : St Michel Archange qui transperce le Diable sous les traits d'une femme galbée aux ailes de chauve-souris et aux membres inférieurs de sirène (2ème moitié du XVIe)

Basilica de Castellabate : pavage des fonts baptismaux<
Basilica de Castellobate : pavage autour des fonts baptismaux

Castellabate : panorama vers le sud depuis le
                  château
Castellabate : panorama vers San Marco au le sud depuis le château
Nouvelles vues sur le vaste panorama de la baie et de Santa Maria au bord de la mer, puis superbe route de corniche (le paysage, pas la chaussée qui mériterait une séreuse mise à niveau…) laissant apercevoir de loin les villages accrochés aux monts, avant de traverser leurs rues étroites et sinueuse (Pioppi, Dominella...). D’autant plus difficile que les autochtones ne se gênent pas pour abandonner leur auto là où c’est le plus gênant, voire en double file… On laisse passer les gens venant en face, puis on prend son tour, sans Klaxon ni récrimination, c’est comme ça ici (mais pour moi cela finira par devenir exaspérant… )

Exsis-sur-la-route-de-corniche
Exsis sur la route de corniche

Dominella
Dominella

Arrivée à Velia : la citadelle médiévale sur le
                  cap
Arrivée à Velia : la citadelle médiévale sur le cap
Je finis par arriver à Velia, qui complètera ma visite de Paestum où l’on vendait les 2 billets groupés pour 1 € de plus. Je commence par déjeuner sur le parking, dans le grand soleil qui achève de recharger la batterie (14,2 V, 110 A de rempissage au cadran !).

Une fois passée la billetterie, de grands panneaux illustrés de cartes expliquent la topologie changeante du site, l'histoire et le rôle des Phocéens fondateurs de la cité d'Elea en 540 av. J-C, le passage de l'Élea grecque à la Velia romaine et la lente décadence de la ville entrainée par son ensablement jusqu'à l'abandon du site à la fin de la période médiévale.

En effet l’histoire architecturale de la cité est complexe, liée en grande partie à des changements géographiques qui ont affecté l’emplacement du rivage. Le promontoire, à l’origine de la colonisation par des Phocéens chassé de chez eux en Asie Mineure suite à l’invasion perse, avait le pied dans l‘eau à leur arrivée au VIe s. av. J-C. Le rivage a ensuite avancé de plusieurs centaines de mètres dans la mer suite à des inondations catastrophiques ayant entraîné d’énormes dépôts de limon, Aussi les habitants, essentiellement des marins commerçants, ont dû modifier l’organisation de leur ville qui, florissante, s’est de plus étendue.

Site de Velia à Velia à l'époque archaïque
Site de Velia à l'époque archaïque
Site de Velia à l'époque classique
Site de Velia à l'époque classique

Site de
            Velia à l'époque médiévale
Site de Velia à l'époque médiévale

Velia-les-Phoceens-et-la-Grande-Grece.
Les Phocéens et la Grande Grèce


HISTORIQUE

Fondation d'Elea par les Phocéens

Elea, renommée Velia par les Romains, a été fondée entre 540 et 535 av. J.-C. par des Grecs originaires de Phocaea (Phocée sur la côte turque). Hérodote, un historien grec qui a vécu au Ve siècle av. J.-C. a écrit une histoire passionnante sur les actes des Phocéens, qui étaient des navigateurs experts et de riches marchands. En 545 avant JC, les Perses envahissent leur territoire et toute résistance s'avère vaine. Afin de ne pas sombrer devant l'envahisseur et donc d’être soumis à l'esclavage, ils évacuent les femmes, les enfants et les biens susceptibles de voyager. Leurs navires rapides partent, laissant l'envahisseur dans une ville vide. Ils se dirigent vers la Méditerranée occidentale et atteignent Alalia, sur l'île de Cirno (Aleria en Corse), fondée par leurs concitoyens des années auparavant. Leur habileté dans le commerce maritime inquiète autant les Etrusques que les Carthaginois, qui s’allient et se lancent dans une guerre avec une flotte de 120 navires. La bataille qui suit est violente et, bien que les Phocéens ne possèdent que 60 navires, ils gagnent. Mais ils subissent également beaucoup de pertes et les quelques survivants sont contraints de se réfugier à Reggio, une ville grecque qui est leur alliée depuis l'Antiquité.
Ils y rencontrent un ambassadeur de Poseidonia (qui deviendra Paestum), une autre ville grecque riche sur la côte thyrénienne, où se trouve une source appelée Yele...


Elea devient Velia

Au cours de la période hellénistique, entre le IIIe et le IIe siècles avant notre ère, Elea participe de plus en plus souvent aux relations et au commerce internationaux. Elle est la seule ville de la Grèce occidentale à avoir, avec Neapolis, l'honneur d'accueillir les ambassadeurs de l'île de Cos. Ses citoyens sont des “invités d'Etat" à Delphes et un commerçant d'Elea fait partie de ceux qui ont signé un contrat commercial au "pays des arômes" (Somalie). La clairvoyance politique de la ville peut également être reconnue dans ses relations précoces et son alliance avec Rome, qui, en échange de navires et d'une aide militaire, lui laisse son autonomie politique et économique.

En 88 avant JC, elle devient une municipalité romaine prenant le nom de Velia et la citoyenneté romaine est étendue à tous ses citoyens qui sont néanmoins autorisés à conserver la langue grecque et à utiliser leur propre monnaie. Au cours du Ier siècle av. J.-C., Brutus d’abord et Octavianus ensuite font du port situé à l'embouchure de l'Alento une base navale. C'est un lieu de villégiature pour les riches Romains. Cicéron, Paul-Émile et Horace font partie de ceux qui y passent leurs vacances. Le riche Trebazio est propriétaire d’une villa sur la mer et de terre dans le pays. C’est encore une ville florissante à l’époque impériale, avec les célèbres Thermes, restaurés et agrandis au IVe siècle par un gouverneur de Lucanie et de Calabre.


De Velia à Castellamare della Bruca

L’envasement des ports de Vella par le sable et le nouveau flux commercial romain qui privilégie les routes terrestres menant à la mer amènent un déclin lent mais progressif de la ville. Les marais envahissent la plaine et la vie se limite au promontoire. Néanmoins, c’est toujours un centre important et, en 562, le siège de l'évêché. Dans les itinéraires médiévaux, la ville s'appelle Bela ou Beilias. Un chroniqueur anonyme raconte qu’en 954, un événement exceptionnel se produisit parmi les ruines de thermes abandonnées. Les restes de l'évangéliste Mathieu furent retrouvés et immédiatement emmenés, à la demande de Gisulfo Ier, à Salerne où il devient le saint patron de la ville. À partir du XIIe siècle, les documents parlent maintenant de Castellum Maris ou de Castrum Maris et avec Fredrick II, il comptait parmi les châteaux de la principauté. En 1420, le comte de Lauria Francesco Sanseverino acquiert le droit (domaine féodal) de 500 onces et le donne en cadeau à la maison des Annunziata à Naples en 1447 qui le conserve jusqu'en 1702. Le droit est ensuite vendu à la famille Caracciolo et puis, plus tard encore, à la famille Maresca qui l’a conservé jusqu’à l'abolition du féodalisme. Le dernier recensement, à la fin de 1600, n'enregistre plus aucune vie au sommet de la colline.



Elea : vue hypothétique de la cité depuis la mer
Elea : vue hypothétique de la cité depuis la mer

Puis je me lance dans le parcours proposé, quoique sans autre plan que celui affiché à l'entrée. Il faut dire que le site est encore en grand chantier, une partie est inondée donc difficilement praticables, d’autres ont été incendiées car de grandes sections contenues dans la vaste enceinte étaient encore recouvertes de forêt il y a peu. Heureusement de nombreux panneaux (bilingues : italien/anglais) permettent de s’y retrouver et de comprendre (un peu) ce que l’on a devant soi.

Velia-parcours-de-la-visite
Velia : parcours de la visite

Bref tout ceci est le prétexte à une belle balade dans une nature méditerranéenne encore très présente, et j’ai passé une bonne partie de l’après-midi à explorer les restes des quartiers d’habitation sud, en partie dégagés au pied du promontoire, avec quelques monuments assez évocateurs (porte Marine, thermes, grosses villas, etc.) avant de grimper la rude voie pavée jusqu’aux ruines du château médiéval couronnant le promontoire.

Velia-le-promontoire-et-le-chateau-depuis-la-ville-basse
Velia : le promontoire et le château depuis les restes de la ville basse

Velia : Porta Marina Sud
Velia : Porta Marina Sud
PORTA MARINA SUD

Une entrée rectangulaire entre deux piliers soutiennent la porte en bois. Elle mesure 2,80 mètres de large, ce qui est suffisamment large pour permettre l'entrée de chariots. Sur la gauche, une petite porte latérale donne accès au passage piétonnier. Une tour carrée (E9) défend la porte.

Actuellement, le niveau où l'on marche (2,28 mètres au-dessus du niveau de la mer) de l'entrée et de la route résulte de la réorganisation qui eut lieu à l'époque hellénistique. Le niveau original plus ancien est visible à un niveau inférieur.

Restitution de la Porta Marina Sud de Velia
Restitution de la Porta Marina Sud de Velia

Velia :
          thermes à droite et maisons de l'insula I à gauche
Velia : en montant vers le promontoire, thermes romains à droite et maisons de l'insula I à gauche

Velia :
            Thermes romains et puits
Velia : Thermes romains et puits

Velia-Via-de-la-Porta-Rosa
Velia : Via de la Porta Rosa
Rencontre d’un archéologue au travail qui, devant mes questions, m’entraîne un peu plus haut sur un chemin fermé aux visiteur pour admirer la belle Porta Rosa (j’en ai vu de semblables en Grèce près d’Arta), avant qu’il me laisse seul atteindre le «château».
PORTA ROSA et PORTA II ARCHAÏQUE

Ce monument, découvert par M. Napoli en 1964, est le plus célèbre de la ville antique. C'est un arc de grès d'un ton rose tendre avec une voûte arrondie soutenue par deux piliers (4 mètres de haut, fornix de 5,92 de long). Sa fonction n’est pas celle d’une porte mais elle sert de base au passage dans la gorge étroite et fait partie du programme de réorganisation de la ville qui a eu lieu à la fin du IVe siècle av. J. C.

En fait, la connexion entre les deux zones de la ville, au nord et au sud du promontoire, est améliorée avec le passage à travers la colline dans la partie la plus étroite de la gorge. De puissants murs de confinement, placés en terrasses, soutiennent les pentes tandis qu’une véritable porte protégée par une tour sur la crête (A9) ferme le passage. L’arche monumentalise la gorge et permet, au sommet, le passage de la route qui relie l’acropole à la partie extrême du territoire de la ville, défendue par le fort du Castelluccio. Un glissement de terrain, datable du milieu du Ille siècle, ferma la gorge et effaça la route.

Velia-Porta-Rosa
En haut de la Via, la Porta Rosa
Velia :
                  Porta Rosa
Zoom sur la Porta Rosa
Restitutoion de la Porta Rosa
Restitution de la Porta Rosa

De la citadelle médiévale occupant l'Acropole de la ville antique, il reste essentiellement la grosse tour ronde du donjon, malheureusement fermée, empiétant sur la base d’un temple grec archaïque dont rien d’autre ne subsiste. Le théâtre grec n'est guère miux, en grande partie démoli et remblayé pour servir de base aux fortifications médiévales.

Velia :
                  le théâtre
Velia : vestiges du théâtre

L’ACROPOLE

La terrasse supérieure du promontoire est occupée par un sanctuaire qui comprend une série de bâtiments servant à la célébration des cérémonies sacrées.

Les fouilles archéologiques ont mis en évidence une succession de phases de construction. La première réorganisation opérée à l’époque classique (milieu du Ve siècle avant notre ère) a permis de construire un solide mur de confinement de la terrasse supérieure qui superposait complètement les maisons archaïques, tandis que l’enceinte du sanctuaire (temenos) délimitait une zone déjà occupée auparavant par des bâtiments sacrés.

Une réorganisation complète commencée dans la seconde moitié du IVe siècle avant J-C comprenait l'extension de l'enceinte du sanctuaire avec une entrée monumentale (propilei), l'ajout d'un long porche (stoa) de forme rectangulaire (73 x 8 mètres) et la construction du théâtre.

Nous n'avons toujours pas d'éléments valables pour définir la chronologie et les divinités du temple dont il ne reste que le grand soubassement et une partie de l'enceinte de la cella (naos) qui a été incorporée à la tour médiévale. L'hypothèse la plus plausible est qu'elle a été dédiée à la déesse Athéna invoquée comme protectrice de la ville (Athena Poliade).

Velia : base de la tour médievale empiétant sur
                  le sanctuaire phocéen
Velia : base de la tour médiévale empiétant sur le sanctuaire phocéen
Velia-tour-du-chateau-medieval
Velia : la tour donjon du château médiéval

Veilla-citadelle-medievale
Restitution de la citadelle médiévale de Castellum Maris
LA CITADELLE MÉDIÉVALE

À partir du milieu du Ve siècle de notre ère, l’ensemble de l’acropole est affecté par l’introduction des logements et des structures fonctionnelles de la citadelle. Le premier ajout du château qui donnera son nom au promontoire, Castellum Maris, date du Xe au XIe siècle.

Les hauts murs et la petite tour située au bord de la terrasse appartiennent à la cour du château. La tour circulaire, datant de l’ère Anjou avec l’ajout de restaurations ultérieures, représente la véritable structure défensive du château, qui abrite également l’église (dite Cappella Palatina) dédiée à Saint Quirino (XIIe siècle après J.-C.).

À l'intérieur et à l'extérieur de la cour du château, a lieu le développement de la colonie et les vestiges de ses structures et de nombreuses fosses creusées dans le roc, servant à conserver les aliments, ont laissé des traces.


Je redescend de la colline en repassant aux même endroits pour récupérer - une chance ! - le pare-soleil de ma caméra qui s’était décroché sans que je m’en aperçoive, et retrouve enfin, quelques minutes avant la fermeture du site, l’Exsis stationné en avant.

Le soleil est encore suffisamment présent pour que j’entreprenne la trentaine de kilomètres qui doit me mener jusqu’au cap Palinaro. Suite des grandioses panoramas depuis la route en corniche qui se poursuit, avec quelques passages acrobatiques conséquents à des glissement de terrains grossièrement réparés.

Pisciotta au coucher du soleil
Pisciotta au coucher du soleil

Je finis par arriver à la petite ville que je traverse de bout en bout en direction du cap, sans trouver la voie menant au phare. Je me rabats donc sur le petit port de pêche où je trouve abondance de stationnement et, j’espère, une paix nocturne favorable à mon sommeil (ce en quoi je me trompais, plusieurs voitures de jeunes avec cris, rire et musique viendront faire leur tour jusque passé une heure…). Je profiterai donc du début de nuit pour traiter les nombreuses photos de la journée et écrire le journal. Coucher enfin passé 1:30, lorsque cesse l’agitation autour de moi. Bivouac devant le port de Palinaro
Bivouac devant le port de Palinaro

Crépuscule
            sur la mer devant Palinaro
Crépuscule sur la mer devant Palinaro


20 266    Jeudi 7 février 2019 : de PALINURO à VILLAMMARE (Policastro) (127 km) (3 km à pied)

Port de Palinaro : bivouac au matin
Port de Palinaro : bivouac au matin
Fin de nuit tranquille jusqu’à 7:30 où j’émerge sous un grand ciel bleu. Lever une demi-heure plus tard après un peu de chauffage (arrêté pour la nuit) : il fait 14° dans l’habitacle, comme à l’extérieur… Après douche et déjeuner, je commence par faire les comptes, i.e. vérifier les récépissés Visa sur le relevé de janvier envoyé en .pdf par la Banque Postale. Une fois achevée cette tâche fastidieuse mais nécessaire qui, de plus, fait le ménage dans le casier où s’entassent ces tickets, je décide de consacrer le temps qu’il faut pour réinstaller correctement les interrupteurs des DEL dans le long diffuseur en plexi courant sur le côté gauche.

Plutôt que de reproduire en plus haut les supports en alu fixés au fond (comme précédemment) je ferai des encoches dans le diffuseur à côté des anciennes (trop grandes) et les placerai aux extrémité des bandes de DEL, de façon à les trouver plus facilement. Démontage. décrassage, perçage et ajustage avec les moyens du bord me prendront quasiment la matinée. Après un autre petit ménage (je continue à ramasser du sable de l’Algarve et des cheveux dorés d’Hermione…), je suis enfin prêt à repartir vers midi.

En-route-vers-Sapri
La côte, en route vers Sapri

Sapri et sa
            tour de guet
Sapri et sa tour de guet

La tour de
            guet au-dessus du port de Sapri
La tour de guet au-dessus du port de Sapri

Lentiscosa
Lentiscosa : site de mon déjeuner...
Je me dirigerai vers la Certosa (chartreuse) de San Lorenzo di Padula, inscrite au Patrimoine mondial de l’UNESCO dont le G.V. fait une description flatteuse. Pour cela je tenterai de suivre au maximum la mer, ce qui m’entraine dans des petites routes provinciales étroites et sinueuses, quand ce ne sont pas des chemins vicinaux (goudronnés quand même) lorsque la chaussée est barrée pour travaux. En revanche les paysages sont vastes (mer d’oliviers dévalant les pentes jusqu’à la Méditerranée) et les villages typés, on se croirait en Grèce - la Grande Grèce… - comme à Lentiscosa où je fais une pause à la sortie du bourg devant le panorama pour déjeuner.

Sur-la-route-de-l'interieur
Depuis la route vers l'intérieur, San Giovanni a Piro

San-Giovanni-a-Piro
San Giovanni a Piro

Certosa-di-Padula
Je finis par rattraper la SS 517, une nouvelle route express, i.e. aux larges courbes redressées empruntant tunnels et viaducs qui s’enfonce dans les montagnes de l’intérieur. La trentaine de kilomètres file et j’arrive en vue de Padula, dont les maisons couvrent le flanc d’une montagne au-dessus de la vallée où se trouve la chartreuse.

Je longe le haut mur de clôture, laisse l’Exsis bien cadenassé près du parking ad hoc (que j’évite bien qu’il soit quasiment vide, mais pourvu de son gardien percevant 5€ pour 2 heures de visite, alors qu’on est en pleine campagne, faut pas exagérer !).

La ville de Padula depuis la chartreuse
Depuis le mur de clôture de la chartreuse, la ville de Padula accrochée à sa colline

Je passe la porte monumentale, prends mon billet et gagne alors la grande cour, très théâtrale, où un bel escalier occupe le centre de la riche façade baroque.


LA CHARTREUSE DE PADULA

Histoire

La "Certosa" (chartreuse) a été fondée par un riche propriétaire, Tommaso Sanseverino, qui, le 28 janvier 1306, la donna à l'ordre des moines chartreux, qui étaient sous la protection de la maison des D'Angio alors au pouvoir . Sa dédicace à San Lorenzo provient plutôt du nom d'une église précédemment construite qui appartenait à l'abbaye de Montevergine. Le site actuel de la Certosa avait une importance énorme car il représentait un endroit privilégié pour le contrôle des routes du Sud, mais surtout à cause de la fertilité de sa terre.

Au fil des siècles, de très nombreux agrandissements ont été réalisés, ainsi que des modifications en fonction des besoins des moines et des nécessités de la production. Ils ont progressivement transformé cette structure en l’un des monuments les plus imposants de tout le sud de l'Italie. Au début du 19ème siècle, la suppression des ordres religieux a aussi affecté la Certosa, qui a été dépouillée de son riche patrimoine d’objets liturgiques en or et en argent, de peintures et de statues, et de l'ensemble de sa bibliothèque contenant des milliers de livres et des codices illustrés de miniatures. Le retour des moines lors de la restauration ne lui permit pas de retrouver son ancienne splendeur. Elle a donc été fermée pour de bon après l'unification de l'Italie. En 1882 elle était déclarée monument national, même si elle a été constamment utilisée à des fins erronées (allant de camp de vacances pour enfants à camp de concentration) et les interventions de maintenance ont été rares et sporadiques. Son état d'abandon la menait directement à la ruine.

A partir de 1982, l’Office des monuments et des beaux-arts de Salerne a, dès sa création, consacré sans relâche son attention à la Certosa et s’est préoccupé de la restaurer, d’améliorer sa valeur en tant que monument et de promouvoir son existence auprès du public.


Architecture

Dans sa conception générale et dans ses éléments essentiels, le plan de la Certosa correspond au style typique d'un monastère chartreux. Cette conception distinguait en les séparant le domus supérieur (la maison haute) et le domus inférieur (la maison basse). Le premier, réservé aux moines, était soumis à des règles strictes de clôture et était identique dans tous les monastères Chartreux, alors que le second était habité par des frères laïcs et avait une atmosphère plus flexible - c’est là qu’avaient lieu la production des moines et les activités de maintenance.

La Certosa de San Lorenzo est immense, avec une abondance d'espace, de pièces et de jardins qui crée un sentiment de puissance. De la première porte jusqu’au dernier escalier, elle s’étend sur 350 mètres. Le premier espace architecturé, derrière le mur de protection, est une cour spacieuse autour de laquelle se trouvent la plupart des dépendances et des entrepôts destinés à la production (un moulin, une salle des épices, une forge, une fonderie, les étables, une grange et des magasins alimentaires).

Une façade somptueuse marque l’entrée dans le monastère lui-même, où plusieurs salles latérales, les plus proches de l’extérieur, étaient utilisées pour les fins d’intendance (greniers, magasins, four, salle de tailleur). Autour du premier cloître, appelé "foresteria", ou quartiers des invités, courent les couloirs menant aux quartiers religieux et administratifs. Sur le côté droit, se trouve l'entrée de l'église gothique, et à nombre de chapelles. De l'autre côté se trouvent le cloître des "Procuratori" et la cellule du prieur, qui est un appartement de grande taille avec de nombreuses pièces et un jardin. Dans cette région, se trouve un certain nombre de salles et de zones différentes (la chapelle du Trésor, la salle du Chapitre, le réfectoire, la chapelle du fondateur, l’ancien cimetière et la cuisine), qui constituent un espace séparé du cloître et de la zone de prière.

Sur les trois côtés du grand cloître (104 x 150 mètres) se trouvent les cellules du moines chartreux (24), composées d'un couloir donnant sur deux pièces et d'un petit jardin.

Au-dessus de la galerie à arcade se trouve un passage couvert auquel on peut accéder en montant un escalier monumental et théâtral du XVIIIe siècle qui complète l’architecture de la Certosa.



L'entrée principale et la cour extérieure

La Certosa est entourée d’un haut mur qui, du côté de l’entrée principale, correspond au mur extérieur des nombreuses pièces et dépendances qui bordent le côté intérieur du mur. Parmi celles-ci se trouve la "Chiesa delle Donne" (église des femmes) dont la façade donne sur la route.

Quelques mètres plus loin se trouve la "Torre degli Armigeri" (La Tour des Gens d’Armes), qui a été construite au milieu du XVIIIe siècle pour loger les hommes armés qui défendaient la Certosa.

Un portail excentré nous conduit dans une grande cour ouverte, entourée sur trois côtés par les bâtiments de service, avec l'entrée du monastère sur le quatrième côté. Jusqu'à quelques années à peine, toute cette zone était encore recouverte des débris de l’inondation du XIXe siècle et, après une période d’excavation difficile, les pavés ont été remis à jour.

Les bâtiments latéraux étaient appelé maison d’en bas et étaient destinés aux activités de production. Le long des deux côtés se trouvaient les étables, dont les dimensions, nous permettent simplement d’imaginer le nombre et la qualité des animaux qu’on y élevait.


Certosa-di-Padula : le portail
Certosa di Padula : le portail sur la rue donnant accès à la Grande Cour
Certosa-di-Padula : porte du côté des communs
Certosa di Padula : porte du côté des communs
Derrière ceux-ci, il y avait d'autres bâtiments et espaces ouverts qui étaient utilisés pour stocker des denrées alimentaires et produire des biens. Il y avait aussi un moulin qui était actionné par l'eau provenant d'une déviation de la rivière Fabbricato.


Certosa di Padula : la Grande Cour et la facade
                  du monastère
Certosa di Padula : la Grande Cour et la facade du monastère
Certosa-di-Padula : détail de la statue de St
                  Pierre sur la façade
Certosa di Padula : détail de la statue de St Pierre sur la façade
Certosa-di-Padula-plafond-des-anciens-appartements-des-hotes
Certosa di Padula : plafond peint des anciens Appartements des Hôtes (Foresteria)

Cette porte monumentale donne accès au labyrinthe des pièces constituant le couvent : église, chapelles, sacristie, chapitre, etc. mais aussi réfectoire, cuisine, cellier, et autre pièces fonctionnelles nécessaires à la bonne marche de cette entreprise vivant en autarcie.

Certosa di Padula : cloître della Foresteria
Certosa di Padula : cloître della Foresteria (Hôtellerie)
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Cloitre della Foresteria : stuc de la Vierge

Cloitre della Foresteria : détail du stuc de la
                  Vierge à l'Enfant
Cloitre della Foresteria : détail du stuc de la Vierge à l'Enfant
cloitre-della-Foresteria-couloir-vers-les-silos-a-grain
Cloitre della Foresteria : couloir vers les silos à grains

Certosa di Padula ; dans la nef de l'église
Certosa di Padula : dans la nef de l'église
Certosa-di-Padula-choeur-de-l'eglise-et-stalles
Certosa di Padula : choeur de l'église et stalles
Certosa-di-Padula-stalles-de-l'eglise
Certosa di Padula : stalles de l'église
Certosa-di-Padula-dossier-de-stalle
Certosa di Padula : dossier de stalle

Certosa-di-Padula : choeur. vers l 'arriere de
                  l'église
Certosa di Padula : choeur vers l'arrière de l'église
Certosa di Padula : chandeliers sur l'autel de
                  l'église
Certosa di Padula : chandeliers sur l'autel de l'église
Certosa-di-Padula détail des stucs au plafond de
                  la salle-du trésor.jpg
Certosa di Padula : détail des stucs au plafond de la salle du trésor
Certosa-di-Padula-salle-du-tresor.jpg
Certosa di Padula : salle du trésor
Plusieurs cloîtres ponctuent cet enchevêtrement et donnent un peu d’air et d’espace dans ce monde clos sur lui-même et dans lequel au détour des couloirs et passages je découvre les stucs foisonnants de la salle du trésor, le réfectoire sobre, presque solennel dans sa nudité illuminée par des Noces de Cana colorées

Certosa di Padula : cloitre (ancien cimetière)
                  devant le réfectoire
Certosa di Padula : cloitre (ancien cimetière) devant le réfectoire
Certosa di Padula : porte du réfectoire
Certosa di Padula : porte du réfectoire
Certosa di Padula : le réfectoire
Certosa di Padula : dans le réfectoire
Dans le réfectoire de la Certosa di Padula : les
                  Noces de Cana
Dans le réfectoire de la Certosa di Padula : les Noces de Cana, par Alessio d'Elia (1749)

Cloitre-depuis-le-refectoire
L'Ancien cimetière depuis la porte du réfectoire
cuisine
La cuisine est spectaculaire avec son immense cheminée sous une hotte. Son équipement sophistiqué est digne d’un grand restaurant, avec un four à pain, un grand chaudron… Toute le tour de la salle est carrelée de majolique jaune et verte, très gaie, tandis que d'autre céramiques colorées recouvrent le fourneau central. Des éviers de pierre, des tables à découper, d’autres postes de cuisson complètent l’ensemble.  De grandes fresques recouvrent le haut des murs et les plafonds.

Certosa-di-Padula-escalier-menant-a-la-bibliotheque
Certosa di Padula : l'escalier aérien menant à la bibliothèque
Certosa-di-Padula-entree-du-grand-cloitre
Certosa di Padula : entrée du Grand Cloître

Choc en pénétrant, à la fin du tour, dans le très grand carré du Grand Cloître, sur lequel donnaient les cellules des Pères Chartreux. En parcourant la haute galerie sous arcade qui le limite, je ne trouverai qu’une seule porte ouverte et encore les pièces qui composent plutôt un appartement qu’une cellule monacale sont-elles totalement vides, ce qui ne permet guère d’imaginer la vie qu’y menaient les moines.

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Certosa di Padula : le grand cloitre entouré par les appartements des moines

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Certosa-di-Padula : le cimetière dans le Grand Cloitre; au-dessus des murs, la ville

La visite se termine par le Grand Escalier donnant dans les jardins, génial exploit architectural d’une totale extravagance. Mais on est là bien loin de l’idéal monastique, selon moi…

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Certosa di Padula : le Grand Escalier montant à la Galerie
2019-0207-087 Certosa di Padula Grand Escalier
Certosa di Padula : détail de la fontaine dans le
                  Grand Cloitre
Certosa di Padula : détail de la fontaine dans le Grand Cloitre
Certosa di Padula : fontaine dans le Grand
                  Cloitre
Certosa di Padula : fontaine dans le Grand Cloitre

Ampleur des proportions, splendeur des décors peints ou sculptés, décidément ils n’y allaient pas de main morte, ces moines reclus qui avaient fait vœux de pauvreté… d’autant plus que chacun jouissait d’un espace personnel de plusieurs pièces au dessus du jardin privatif dont ils prenaient soin.

Au retour le long couloir me fait passer près du Cloître des Procureurs, d'où ces bon Pères chartreux administraient leur immense domaine.


LE CLOÎTRE DES PROCUREURS

Il est composé d’un portique au rez-de-chaussée et d’une galerie vitrée à l'étage supérieur. Au centre du cloître se trouve une fontaine circulaire en pierre décorée d'un dauphin et d'animaux marins bizarres. Les parterres disposés selon un simple schéma symétrique, entourent quatre pyramides de pierre, taillées et décorées avec des masques semblables à ceux qui décorent les pilastres de la colonnade. Le cloître est lié, maintenant, à la reconstruction du XVIIIe siècle et, comme l'ancien cimetière, fait aussi référence à l'énorme répertoire de l’architecture napolitaine du XVIIIe siècle, en particulier Ferdinando Sanfelice.

Le Cloître, lien entre le monde laïc de l’argent et des affaires, et le monde et la structure contemplatifs des moines, est placé à gauche du couloir de la Chartreuse, avant la zone de la clôture. De l'étage supérieur, il est possible de rejoindre la bibliothèque et l'appartement du prieur. Les appartements qui se trouvent autour du cloître, hébergeaient les Procureurs, choisis par le Prieur parmi les Pères pour surveiller le bon état de la maison et administrer le patrimoine économique, permettant aux autres Pères à consacrer tout leur temps à la contemplation. À Padula, les Procureurs étaient particulièrement nombreux car la Chartreuse, depuis sa fondation, pouvait compter, grâce à la générosité de Sanseverino et grâce aux privilèges obtenus, sur un patrimoine considérable, qui s'étendait bien au-delà du Vallo di Diano, jusqu'à la Basilicate et au golfe de Tarente.
Certosa di Padula : Cloitre des Procureurs,
                  maintenant musée lapidaire
Certosa di Padula : Cloitre des Procureurs, maintenant musée lapidaire

J’achève mon tour de plus en plus frigorifié : ces épais murs de pierre semblent isoler du peu de chaleur restant dans le fond de l’air (tant qu’on est au soleil) et évidemment pas de trace de chauffage nulle part. L’altitude, jointe à l’éloignement de la mer, font le reste.

Certosa di Padula : mur extérieur, portail et Église
            des Femmes en sortant
Certosa di Padula : mur extérieur, portail et Chiesa delle Donne (Église des Femmes) en sortant

Encore quelques photos extérieures et je regagne l’atmosphère nettement plus confortable de l’Exsis pour reprendre immédiatement la SS517 vers la côte. Route rapide et facile, tandis que le soir tombe. J’emprunte ensuite la route côtière sur une vingtaine de km jusqu’à chercher un lungomare tranquille à quelque distance de la grande route et du chemin de fer.

Je trouve mon point de chute dans la petite station balnéaire de Villammare, me rends jusqu’au bout de la promenade où ne passent que quelques rares marcheurs et aucun véhicule. Je m’y installe dans le grand calme - sauf le ressac  tout proche - pour la nuit qui ne tarde guère à tomber. Souper dès 17:45, je suis affamé - le froid ? - puis transfert et début du traitement des photos, un peu d’écriture que j’abandonne pour me coucher dès 21:15, n’arrivant plus à garder les yeux ouverts.

Bivouac devant le lungomare de Villammare
Bivouac devant le lungomare de Villammare


Italie du Sud 2. : de VILLAMMARE à

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