Vence : Olivier déjeune sur sa terrasse |
La pluie a enfin cessé
à mon réveil, mais le soleil se fait plus que timide. Je
me lève plutôt tard, prend douche et shampoing avant de
refaire le plein d’eau et d’aller vider la cassette. Me
voila fin prêt au départ comme prévu. Olivier, qui lui aussi a émergé assez tard, achève son déjeuner lorsque je le rejoins, emmitouflé dans duffle-coat et gros cache nez. Malgré les recherches approfondies qu’il a poursuivi ce matin il n’a pas retrouvé l’alimentation de son gros disque dur, je ne pourrai donc y transférer ma discothèque de musique classique comme je lui avais proposé. |
En revanche il m’apporte ses deux lampes à DEL rechargeables sur le soleil dont les câbles, très fin, se sont brisés, faute d’une colle durable des cellules DEL sur leur cadre… Je dois tataouiner assez longtemps avant de réussir les micro-soudures nécessaires avec mon gros fer, et ré-assembler enfin le tout avec ma colle Amazing Goop. | Vence : Exsis prêt au départ dans la cour d'Olivier |
Cap Ferrat depuis la Grande Corniche |
Je commence à suivre la mer à partir de Cagnes, traverse sans difficulté Nice très peu fréquenté en ce dimanche après-midi, contourne Monaco par la Grande Corniche où il est bien difficile de trouver un petit stationnement pour une photo, et atteins enfin Menton. Long arrêt pour appeler Monique, prendre des nouvelles (petit coucou d’Hermione qui fait de la couture avec sa grand-mère) et lui demander d’utiliser dorénavant FaceTime pour communiquer, question de coût. |
Le soir descend lorsque je
raccroche. Je passe alors aussitôt la frontière et
emprunte la route très sinueuse qui suit les reliefs
de la côte dans la succession continue de maisons et
de résidences d’été qui constitue la Riviera
italienne. Je n’avance guère, mais apprécie les
couleurs et le laisser-aller un peu bohème des petites
villes.
|
Vers la Côte italienne |
Hospidaletti : coucher de soleil sur la Riviera |
La nuit est tout à fait tombée lorsque je quitte la route principale à Hospidaletti pour rejoindre le lungomare peu fréquenté par les voitures et m’y caser à la brunante, comptant bien décoller tôt demain matin pour retrouver au plus vite un ciel plus lumineux et une température plus douce. Belle vue du crépuscule rougeoyant sur la mer à l’ouest. Souper léger, journal et coucher tôt. |
J’ai finalement fort bien dormi dans le bruit des vagues et me suis réveillé tôt sous un grand soleil et un ciel tout bleu ! Routines terminées à 8:00, je ne partirai cependant que vers 9:00, après avoir sorti cartes et guide, et précisé mon objectif sur place : Paestum ou Bari, selon le sens où je ferai le tour du bas de la botte italienne… De toute façon il faut dépasser Naples, j’aurai le temps de me décider dans la journée ! En effet le GPS prévoit autour de 850 km, et je ne sais si je serai capable de les faire d’ici ce soir, vu les aléas de la circulation en Italie. | Hospidaletti : la plage au matin |
Sur l'Autoroute A12, village perché et montagne enneigée |
Je commence par rattraper l’autoroute sur laquelle j’entre à Arma di Taggia, juste après San Remo. Elle file le plus souvent en corniche dans les petites montagnes de Ligurie qui constituent l’arrière pays de la Riviera. Beaucoup de grands virages bien redressés évidemment, une pléiade de tunnels et de longs viaducs. Je file allègrement entre 100 et 110 km/h, vitesse de croisière que je me suis fixé pour limiter la consommation et tenir le bruit à un niveau acceptable. Cela me permet aussi de profiter des paysages, le plus souvent larges et pittoresques, limités par les montagnes enneigées. Les Cinque Terre sont passées en ne voyant qu' apparaitre le nom des villages sur les panneaux de sorties, et j'arrive enfin à Gênes à 11:00. |
Ciel couvert mais température douce (15,2°) au démarrage à 9:30. J’ai fort bien dormi et me sens tout à fait reposé après la longue course d’hier. Malheureusement le vent en rafales est toujours très présent, obligeant à se couvrir pour se balader à l’extérieur. Je me dirige doucement vers le site archéologique, d’abord ralenti par des travaux bloquant la circulation en une longue file, puis profitant de l’opportunité de bons prix pour refaire les pleins de gasoil et de GPL. | Bivouac à Ponte-Barizo, quelques kilomètres avant Paestum |
Paestum : tour dans le rempart |
Détourné sur de toutes
petites routes de campagne, je tombe comme à
l‘improviste sur l’enceinte en grosses pierres de taille
et une tour carrée massive à moitié démolie au milieu
des champs… Je poursuis le tour des remparts côté mer, passe devant la Porta Marina puis vais enfin stationner à proximité de la billetterie pour faire la visite complète de l’intérieur du site. Il est déjà 10:30. |
L'ENCEINTE FORTIFIÉE
DE POSEIDONIA - PAESTUM L’enceinte fortifiée de
Poseidonia-Paestum, qui se développe sur environ 4
750 mètres suivant le contour approximatif en U de
la plate-forme en travertin sur laquelle se dresse
la ville, reste l’un des murs circulaires les mieux
conservés de l’Antiquité.
Dans l’enceinte, s’ouvrent quatre portes, placées à l’extrémité des principales voies d’accès de la cité : la Porta dite de la Sirena à l'est, vers les monts, la Porta Aurea au nord, Porta Giustizia au sud, et Porta Marina à l’ouest, vers la mer. Sont conservées 28 tours de défense, de forme et de dimensions diverses : tours circulaires, tours quadrangulaires, une tour pentagonale (dite du «fer à repasser»). Le long de la courtine s’ouvrent également de nombreuses poternes (47), des ouvertures de petites dimensions utilisées pour les sorties défensives du pied des murs, lorsque les assiégeants ont pu dépasser le fossé. Le fossé, d’après plusieurs recherches archéologiques, avait des dimensions remarquables, large de près de 20 mètres et profond jusqu'à 6 mètres. Il est actuellement recouvert par la route moderne qui fait le tour des murs. À l’intérieur, de nombreux escaliers permettaient aux défenseurs de monter sur le haut des murs, larges de 4 à 7,5 mètres et hauts jusqu’à 8 mètres à l’origine, pour organiser la défense avec des machines lançant des flèches et projetant des pierres (Oxybeles, Lithoboloi). |
Paestum : plan d'ensemble du site archéologique |
Je resterais 3 heures
à marcher, d’un côté et de l’autre, suivant plus ou
moins les conseils du G.V., explorant surtout les
facettes captivante de ce livre d’urbanisme antique
ouvert devant moi. Autre raison d’admirer les Grecs des
VIe et Ve siècles av. J-C pour l’harmonie de leurs
monuments, mais aussi pour l’art de vivre ensemble qui
transparait dans les bâtiments consacrés à la vie
collective (lieux de concertation politique - ekklesiasterion,
repris par les Romains sous une forme amoindrie -
basilique siège de la curia, comitius), vaste
piscine publique, et surtout ici temples magnifiques. Les quelques maisons bien dégagées donnent elles aussi une bonne idée de l’art de vivre de leurs - probablement riches - propriétaires. Et tout ça dans un ordre et une organisation qui manquent trop souvent dans nos villes modernes, lorsqu’elles se sont développées un peu «à la va comme j’te pousse». Bref une très belle visite que je ne regrette pas d’avoir renouvelé. |
Paestum : colonnade frontale du temple de Neptune |
Paestum : façade du temple de Neptune LE TEMPLE DE NEPTUNE (milieu du Ve s. av. J-C) C'est le plus majestueux et le
mieux conservé des temples de Paestum. Les érudits
du XVIIIe siècle, qui pensaient qu'il avait été
construit en l'honneur du dieu Poséidon-Neptune
d'après lequel la ville avait été nommée,
l'attribuèrent à Neptune. Toutefois, des études
récentes l’ont attribué à Apollon dans son rôle de
médecin.
Il repose sur une base à trois niveaux avec une colonnade dorique (6 x 14 colonnes). Il y a trois salles dont la centrale est la cella (ou naos) où était placée la statue cultuelle. Elle est divisée en trois nefs par deux rangées de doubles colonnes. L'autel est situé à l'est du temple et ne restent que ses fondations. La construction d'un nouvel autel plus proche de la façade est, au 1er siècle avant J-C, démontre l'importance du culte à l'époque romaine. |
Paestum : dans le déambulatoire du péristyle du temple de Neptune |
Paestum : désherbage dans le temple de Neptune |
LA MAISON AVEC IMPLUVIUM DE MARBRE
Cette maison, datant de la période impériale, respecte la disposition typique de l'âge républicain romain, plus que tout autre immeuble de Paestum. L'entrée principale donne au sud et mène à un grand hall ouvert sur l'atrium avec un impluvium en marbre — un bassin pour l'accumulation de l'eau de pluie - en son centre. À l'est se trouvent les cubiculae, les chambres des propriétaires de la maison; au milieu du côté nord, se trouve le tablinum, une pièce où l'on recevait les hôtes. Un couloir le long du tablinum menait à un péristyle, la partie la plus intime de la maison. |
TABERNAE (les magasins) Au cours de la période la
plus ancienne de la colonie, les seuls bâtiments
construits autour de la zone du forum étaient les
complexes de la curie, du comitium et les
magasins. Ceux-ci ont été construits au cours du
IIIe siècle avant notre ère.
À l’exception de ceux du côté ouest du forum qui ne comportaient qu'une seule salle, ils avaient tous une salle à l'avant fournissant l'espace de la boutique elle-même, et une salle à l'arrière. Ensemble avec les galeries, la salle arrière était utilisée comme espace de stockage pour les marchandises en vente et les employés, esclaves et hommes libres, pouvaient normalement y passer la nuit. |
Paestum : boutiques/magasins du forum |
Paestum : temple de la Paix |
COMITIUM ET TEMPLE DE MENS BONA (TEMPLE DE LA PAIX) Le monument le plus important
dans la zone du forum est le comitium, le
lieu où les comices (assemblées) des cours romaines
se rencontraient pour élire les magistrats locaux,
et où se tenaient les assemblées populaires.
Cependant ce bâtiment perdit bientôt sa fonction originale en raison des empiétements sur le forum, et son aile ouest fut tronquée pendant le IIe siècle avant J.-C., par les grandes fondations du temple de Mens Bona. Cet immeuble ne contenait qu'une seule salle, entourée d’un péristyle sur trois côtés. Il était dédié à la conscience (Mens Bona), la personnification divine de la mémoires, symbole de la dette de gratitude due par les anciens esclaves à leurs maîtres et, par implication, par Paestum à Rome. |
Paestum : le comitium |
Paestum : extérieur de l'amphithéâtre |
L'AMPHITHÉÂTRE Construit durant la période
impériale, c'est l’une des plus anciennes
constructions de son genre. Il a été construit
initialement sans l'anneau extérieur et seuls
existent encore quelques sièges de la cavea. Un haut
parapet sépare l'arène de la cavea, conçu pour
protéger les spectateurs des animaux dans l'arène. A
la fin du premier siècle de notre ère, un anneau
extérieur composé d'arches reposant sur des piliers
fut ajouté. Une structure probablement en bois
formait le plancher supérieur de la cavea (maenianum
summum).
Aujourd'hui, seul un tiers de l'amphithéâtre est visible, puisque la plus grande part reste encore enfouie sous la route actuelle. |
Paestum : plan de l'amphithéâtre |
Paestum : entrée de l'amphithéâtre |
Paestum : l'ekklesiasterion Construit vers 480-470 av.
J.-C. dans le secteur est de l'Agora, il était
utilisé pour organiser des réunions politiques
(EKKLESIA) dans la ville grecque de Poséidonia.
Après la prise de contrôle par les Lucaniens, le
monument conserve une fonction similaire: preuve en
est la découverte d’une stèle de 300 av.J-C
comportant une inscription en lucanien par un
magistrat local : Statis Statilies, dédié à Jupiter
en gratitude pour l’accomplissement d’un souhait.
Après que la ville a été occupée par une colonie romaine, l'ekklesiasterion n'a plus eu de rôle dans le nouvel ordre politique et a donc été éliminé. Un temple a été construit à sa place. |
Paestum : Temple d'Athéna (dit de Cérès) côté sud |
TEMPLE D’ATHÉNA (dit de CÉRÈS) Construit à la fin du VIe
siècle avant J.-C. il repose sur une base à trois
niveaux. La salle principale (naos) est entourée de
6 x 13 colonnes doriques, dans lesquelles la statue
dédiée au culte se trouve à un niveau supérieur à
celui du déambulatoire du péristyle. Le
vestibule à l'avant de la salle (pronaos)
était précédé par une rangée de colonnes à
chapiteaux ioniques. Les colonnes et les chapiteaux,
séparés par une guirlande de feuilles,
supportent le trabeation (entablement, entre
chapiteau et toiture) moulé en relief. Dans la
frise, des métopes lisse alternent avec des
triglyphes en grès. Une large bordure vide encadre
les moulures autour de la frise.
|
Paestum : maisons à l'ouest le long de la Via Sacra |
LA
MAISON ROMAINE La disposition des maisons à
Paestum ressemblait à celle des maisons de Pompéi.
L'entrée comprenait une salle située devant
l'entrée principale (vestibulum) et un
espace derrière la porte (fauces). Les
chambres de la maison donnaient sur l'atrium,
une grande cour avec un impluvium au
centre; l’impluvium était un bassin qui collectait
l'eau de pluie pour la diriger vers une citerne et
créer un alimentation en eau privée. Au bout de
l'atrium, dans la ligne de l'entrée, se trouvait
une grande salle de réception (tablinum),
où le maître de maison recevait ses clients. Les
activités liées à la sphère familiale privée
prennent généralement toutes place à l'arrière de
la maison.
|
AGORA:
LE HEROON Depuis la fondation de
Poseidonia à la fin du IVe siècle av. J-C, l’agora
restait le cœur politique de la cité, couvrant dix
hectares de la zone urbaine centrale.
Il contenait les monuments publics les plus importants: le héroon, l'ekklesiasterion et le petit temple de Zeus Agoraios. Le héroon, datant de 520-510 av. J-C, montre les signes d'un culte pouvant être adressé au fondateur de Poseidonia. Quand Paestum devint colonie romaine (273 av. J.-C.), le bâtiment fut enterré, mais il fut entouré d’un mur, en signe de respect pour sa sacralité. |
Paestum : le heroon sur l'agora |
Ensuite longue séance
de cuisine pour préparer un sauté des poivrons qui
attendent depuis plusieurs jours au frigo. Tout est en
bon état, et c’est avec grand appétit que je fais un
sort à presque la moitié de ma poêlée, dégustée devant
le petit bout de plage que j’ai fini par trouver à
Paestum. La quasi totalité du bord de mer a été accaparée par les riverains qui en ont fait des plages privées ou des campings… |
Paestum : piquenique devant la plage sale et privatisée |
Château d'Agropoli |
Agropoli : pont levis et entrée du château |
Agropoli : église des Saints Pierre et Paul Agropoli :
portes en bronze de l'église des Saints Pierre
et Paul
|
Nef de l'église de la Madonna de Constantinopoli |
Je pénètre aussi dans l’église de la Madonna de Constantinopoli (légende apparemment intéressante, mais toute en italien…) au décor suranné typiquement local. |
Agropoli : plafond de l'église de la Madonna de Constantinopoli |
Église de la Madonna de Constantinopoli : la statue miraculeuse sur l'autel |
Santa Maria di Castellabate : au crépuscule, le rivage au sud |
J’ai encore une fois de la difficulté à trouver la route directe pour mon étape suivante, Castellabate, et me retrouve sur un chemin très étroit qui escalade la petite montagne séparant les 2 ports. Cela me vaudra de fort belles vues, éloignées mais élevées, sur le golfe et l’agglomération accrochée aux pentes. Santa Maria de Castellabate se niche en bord de mer, et ne se laissera pas aisément pénétrer. |
Je dois dévaler une rue très étroite laissant bien peu d’espace entre les voitures pour arriver au centre du village où je trouve à m’arrêter sur un grand espace à peu près vide. Une petite marche ultérieure me montrera l’accès au lungomare, le large boulevard longeant la mer. Je finis par l'atteindre pour m’installer au calme sur l’une des nombreux espaces libres (incidemment interdits aux camping-cars... en saison !) | Santa Maria di Castellabate : bivouac au crépuscule sur le lungomare |
Bivouac à Santa-Maria-di-Castellabate au matin |
Grand soleil et ciel
bleu au réveil vers 7:30, et température de 14°C qui
continue à monter… La journée devrait être agréable,
d’autant plus que le vent, encore fort hier, a continué
à s’atténuer. Je décolle à 9:30 après avoir complété le
journal abandonné hier soir. Cette fois-ci je rattrape
la grande route par une rue transversale tout à fait
convenable que je n’avais pas vue hier soir. |
À peine commence-je mon chemin qu’apparait au-dessus de moi le bourg perché de Castellabate, signalé comme très pittoresque par le G.V. Une suite de lacets sur la pente très raide me fait atteindre le nid d’aigle, 356 m au dessus de la mer. Autres vues spectaculaires sur la côte et la baie superbe sous le soleil. | Castellabate sur sa butte |
Panorama au nord sur Santa Maria en montant à Castellabate |
Exsis casé à Castellabate |
Castellabate : sur la placette |
Castellabate : panorama depuis la terrasse sous le château |
Castellabate : Basilica Pontificia minore Sta Maria de Giulia et son campanile roman du XIIe |
Castellabate : nef de la Basilica Sta Maria de Giulia |
Basilica de Castellabate : triptyque du chœur Madone avec l'Enfant entre St Pierre et St Jean l'Évangéliste, Crucifixion et Annonciation, par Pavanino da Palermo (1472) |
La Madone centrale du triptyque |
Castellabate châsse du saint patron St Costabile (1620) |
Basilica de Castellabate : St Michel Archange qui transperce le Diable sous les traits d'une femme galbée aux ailes de chauve-souris et aux membres inférieurs de sirène (2ème moitié du XVIe) |
Castellabate : panorama vers San Marco au le sud depuis le château |
Nouvelles vues sur le vaste panorama de la baie et de Santa Maria au bord de la mer, puis superbe route de corniche (le paysage, pas la chaussée qui mériterait une séreuse mise à niveau…) laissant apercevoir de loin les villages accrochés aux monts, avant de traverser leurs rues étroites et sinueuse (Pioppi, Dominella...). D’autant plus difficile que les autochtones ne se gênent pas pour abandonner leur auto là où c’est le plus gênant, voire en double file… On laisse passer les gens venant en face, puis on prend son tour, sans Klaxon ni récrimination, c’est comme ça ici (mais pour moi cela finira par devenir exaspérant… ) |
Arrivée à Velia : la citadelle médiévale sur le cap |
Je finis par arriver à Velia, qui complètera ma visite de Paestum où l’on vendait les 2 billets groupés pour 1 € de plus. Je commence par déjeuner sur le parking, dans le grand soleil qui achève de recharger la batterie (14,2 V, 110 A de rempissage au cadran !). |
Site de Velia à l'époque archaïque |
Site de Velia à l'époque classique |
HISTORIQUE Fondation d'Elea par les Phocéens Elea, renommée Velia par les Romains, a été fondée entre 540 et 535 av. J.-C. par des Grecs originaires de Phocaea (Phocée sur la côte turque). Hérodote, un historien grec qui a vécu au Ve siècle av. J.-C. a écrit une histoire passionnante sur les actes des Phocéens, qui étaient des navigateurs experts et de riches marchands. En 545 avant JC, les Perses envahissent leur territoire et toute résistance s'avère vaine. Afin de ne pas sombrer devant l'envahisseur et donc d’être soumis à l'esclavage, ils évacuent les femmes, les enfants et les biens susceptibles de voyager. Leurs navires rapides partent, laissant l'envahisseur dans une ville vide. Ils se dirigent vers la Méditerranée occidentale et atteignent Alalia, sur l'île de Cirno (Aleria en Corse), fondée par leurs concitoyens des années auparavant. Leur habileté dans le commerce maritime inquiète autant les Etrusques que les Carthaginois, qui s’allient et se lancent dans une guerre avec une flotte de 120 navires. La bataille qui suit est violente et, bien que les Phocéens ne possèdent que 60 navires, ils gagnent. Mais ils subissent également beaucoup de pertes et les quelques survivants sont contraints de se réfugier à Reggio, une ville grecque qui est leur alliée depuis l'Antiquité. Ils y rencontrent un ambassadeur de Poseidonia (qui deviendra Paestum), une autre ville grecque riche sur la côte thyrénienne, où se trouve une source appelée Yele... Elea devient Velia Au cours de la période hellénistique,
entre le IIIe et le IIe siècles avant notre ère,
Elea participe de plus en plus souvent aux
relations et au commerce internationaux. Elle est
la seule ville de la Grèce occidentale à avoir,
avec Neapolis, l'honneur d'accueillir les
ambassadeurs de l'île de Cos. Ses citoyens sont
des “invités d'Etat" à Delphes et un commerçant
d'Elea fait partie de ceux qui ont signé un
contrat commercial au "pays des arômes" (Somalie).
La clairvoyance politique de la ville peut
également être reconnue dans ses relations
précoces et son alliance avec Rome, qui, en
échange de navires et d'une aide militaire, lui
laisse son autonomie politique et économique.
En 88 avant JC, elle devient une municipalité romaine prenant le nom de Velia et la citoyenneté romaine est étendue à tous ses citoyens qui sont néanmoins autorisés à conserver la langue grecque et à utiliser leur propre monnaie. Au cours du Ier siècle av. J.-C., Brutus d’abord et Octavianus ensuite font du port situé à l'embouchure de l'Alento une base navale. C'est un lieu de villégiature pour les riches Romains. Cicéron, Paul-Émile et Horace font partie de ceux qui y passent leurs vacances. Le riche Trebazio est propriétaire d’une villa sur la mer et de terre dans le pays. C’est encore une ville florissante à l’époque impériale, avec les célèbres Thermes, restaurés et agrandis au IVe siècle par un gouverneur de Lucanie et de Calabre. De Velia à Castellamare della Bruca L’envasement des ports de Vella par le sable et le nouveau flux commercial romain qui privilégie les routes terrestres menant à la mer amènent un déclin lent mais progressif de la ville. Les marais envahissent la plaine et la vie se limite au promontoire. Néanmoins, c’est toujours un centre important et, en 562, le siège de l'évêché. Dans les itinéraires médiévaux, la ville s'appelle Bela ou Beilias. Un chroniqueur anonyme raconte qu’en 954, un événement exceptionnel se produisit parmi les ruines de thermes abandonnées. Les restes de l'évangéliste Mathieu furent retrouvés et immédiatement emmenés, à la demande de Gisulfo Ier, à Salerne où il devient le saint patron de la ville. À partir du XIIe siècle, les documents parlent maintenant de Castellum Maris ou de Castrum Maris et avec Fredrick II, il comptait parmi les châteaux de la principauté. En 1420, le comte de Lauria Francesco Sanseverino acquiert le droit (domaine féodal) de 500 onces et le donne en cadeau à la maison des Annunziata à Naples en 1447 qui le conserve jusqu'en 1702. Le droit est ensuite vendu à la famille Caracciolo et puis, plus tard encore, à la famille Maresca qui l’a conservé jusqu’à l'abolition du féodalisme. Le dernier recensement, à la fin de 1600, n'enregistre plus aucune vie au sommet de la colline. |
Velia : Porta Marina Sud |
PORTA MARINA SUD Une entrée rectangulaire entre
deux piliers soutiennent la porte en bois. Elle
mesure 2,80 mètres de large, ce qui est suffisamment
large pour permettre l'entrée de chariots. Sur la
gauche, une petite porte latérale donne accès au
passage piétonnier. Une tour carrée (E9) défend la
porte.
Actuellement, le niveau où l'on marche (2,28 mètres au-dessus du niveau de la mer) de l'entrée et de la route résulte de la réorganisation qui eut lieu à l'époque hellénistique. Le niveau original plus ancien est visible à un niveau inférieur. |
Velia : Via de la Porta Rosa |
Rencontre d’un archéologue au travail qui, devant mes questions, m’entraîne un peu plus haut sur un chemin fermé aux visiteur pour admirer la belle Porta Rosa (j’en ai vu de semblables en Grèce près d’Arta), avant qu’il me laisse seul atteindre le «château». |
PORTA ROSA et PORTA II
ARCHAÏQUE Ce monument, découvert par M. Napoli en
1964, est le plus célèbre de la ville antique. C'est
un arc de grès d'un ton rose tendre avec une voûte
arrondie soutenue par deux piliers (4 mètres de
haut, fornix de 5,92 de long). Sa fonction n’est pas
celle d’une porte mais elle sert de base au passage
dans la gorge étroite et fait partie du programme de
réorganisation de la ville qui a eu lieu à la fin du
IVe siècle av. J. C.
En fait, la connexion entre les deux zones de la ville, au nord et au sud du promontoire, est améliorée avec le passage à travers la colline dans la partie la plus étroite de la gorge. De puissants murs de confinement, placés en terrasses, soutiennent les pentes tandis qu’une véritable porte protégée par une tour sur la crête (A9) ferme le passage. L’arche monumentalise la gorge et permet, au sommet, le passage de la route qui relie l’acropole à la partie extrême du territoire de la ville, défendue par le fort du Castelluccio. Un glissement de terrain, datable du milieu du Ille siècle, ferma la gorge et effaça la route. |
En haut de la Via, la Porta Rosa |
Zoom sur la Porta Rosa |
Restitution de la Porta Rosa |
Velia : vestiges du théâtre |
L’ACROPOLE La terrasse supérieure du
promontoire est occupée par un sanctuaire qui
comprend une série de bâtiments servant à la
célébration des cérémonies sacrées.
Les fouilles archéologiques ont mis en évidence une succession de phases de construction. La première réorganisation opérée à l’époque classique (milieu du Ve siècle avant notre ère) a permis de construire un solide mur de confinement de la terrasse supérieure qui superposait complètement les maisons archaïques, tandis que l’enceinte du sanctuaire (temenos) délimitait une zone déjà occupée auparavant par des bâtiments sacrés. Une réorganisation complète commencée dans la seconde moitié du IVe siècle avant J-C comprenait l'extension de l'enceinte du sanctuaire avec une entrée monumentale (propilei), l'ajout d'un long porche (stoa) de forme rectangulaire (73 x 8 mètres) et la construction du théâtre. Nous n'avons toujours pas d'éléments valables pour définir la chronologie et les divinités du temple dont il ne reste que le grand soubassement et une partie de l'enceinte de la cella (naos) qui a été incorporée à la tour médiévale. L'hypothèse la plus plausible est qu'elle a été dédiée à la déesse Athéna invoquée comme protectrice de la ville (Athena Poliade). |
Velia : base de la tour médiévale empiétant sur le sanctuaire phocéen |
Velia : la tour donjon du château médiéval |
Restitution de la citadelle médiévale de Castellum Maris |
LA CITADELLE MÉDIÉVALE À partir du milieu du Ve
siècle de notre ère, l’ensemble de l’acropole est
affecté par l’introduction des logements et des
structures fonctionnelles de la citadelle. Le
premier ajout du château qui donnera son nom au
promontoire, Castellum Maris, date du Xe au XIe
siècle.
Les hauts murs et la petite tour située au bord de la terrasse appartiennent à la cour du château. La tour circulaire, datant de l’ère Anjou avec l’ajout de restaurations ultérieures, représente la véritable structure défensive du château, qui abrite également l’église (dite Cappella Palatina) dédiée à Saint Quirino (XIIe siècle après J.-C.). À l'intérieur et à l'extérieur de la cour du château, a lieu le développement de la colonie et les vestiges de ses structures et de nombreuses fosses creusées dans le roc, servant à conserver les aliments, ont laissé des traces. |
Je finis par arriver à la petite ville que je traverse de bout en bout en direction du cap, sans trouver la voie menant au phare. Je me rabats donc sur le petit port de pêche où je trouve abondance de stationnement et, j’espère, une paix nocturne favorable à mon sommeil (ce en quoi je me trompais, plusieurs voitures de jeunes avec cris, rire et musique viendront faire leur tour jusque passé une heure…). Je profiterai donc du début de nuit pour traiter les nombreuses photos de la journée et écrire le journal. Coucher enfin passé 1:30, lorsque cesse l’agitation autour de moi. | Bivouac devant le port de Palinaro |
Port de Palinaro : bivouac au matin |
Fin de nuit tranquille jusqu’à 7:30 où j’émerge sous un grand ciel bleu. Lever une demi-heure plus tard après un peu de chauffage (arrêté pour la nuit) : il fait 14° dans l’habitacle, comme à l’extérieur… Après douche et déjeuner, je commence par faire les comptes, i.e. vérifier les récépissés Visa sur le relevé de janvier envoyé en .pdf par la Banque Postale. Une fois achevée cette tâche fastidieuse mais nécessaire qui, de plus, fait le ménage dans le casier où s’entassent ces tickets, je décide de consacrer le temps qu’il faut pour réinstaller correctement les interrupteurs des DEL dans le long diffuseur en plexi courant sur le côté gauche. |
Lentiscosa : site de mon déjeuner... |
Je me dirigerai vers
la Certosa (chartreuse) de San Lorenzo di Padula,
inscrite au Patrimoine mondial de l’UNESCO dont le G.V.
fait une description flatteuse. Pour cela je tenterai de
suivre au maximum la mer, ce qui m’entraine dans des
petites routes provinciales étroites et sinueuses, quand
ce ne sont pas des chemins vicinaux (goudronnés quand
même) lorsque la chaussée est barrée pour travaux. En
revanche les paysages sont vastes (mer d’oliviers
dévalant les pentes jusqu’à la Méditerranée) et les
villages typés, on se croirait en Grèce - la Grande
Grèce… - comme à Lentiscosa où je fais une pause à la
sortie du bourg devant le panorama pour déjeuner. |
Je finis par rattraper
la SS 517, une nouvelle route express, i.e. aux larges
courbes redressées empruntant tunnels et viaducs qui
s’enfonce dans les montagnes de l’intérieur. La
trentaine de kilomètres file et j’arrive en vue de
Padula, dont les maisons couvrent le flanc d’une
montagne au-dessus de la vallée où se trouve la
chartreuse. Je longe le haut mur de clôture, laisse l’Exsis bien cadenassé près du parking ad hoc (que j’évite bien qu’il soit quasiment vide, mais pourvu de son gardien percevant 5€ pour 2 heures de visite, alors qu’on est en pleine campagne, faut pas exagérer !). |
LA CHARTREUSE DE PADULA Histoire La "Certosa" (chartreuse) a été fondée par un riche propriétaire, Tommaso Sanseverino, qui, le 28 janvier 1306, la donna à l'ordre des moines chartreux, qui étaient sous la protection de la maison des D'Angio alors au pouvoir . Sa dédicace à San Lorenzo provient plutôt du nom d'une église précédemment construite qui appartenait à l'abbaye de Montevergine. Le site actuel de la Certosa avait une importance énorme car il représentait un endroit privilégié pour le contrôle des routes du Sud, mais surtout à cause de la fertilité de sa terre. Au fil des siècles, de très nombreux agrandissements ont été réalisés, ainsi que des modifications en fonction des besoins des moines et des nécessités de la production. Ils ont progressivement transformé cette structure en l’un des monuments les plus imposants de tout le sud de l'Italie. Au début du 19ème siècle, la suppression des ordres religieux a aussi affecté la Certosa, qui a été dépouillée de son riche patrimoine d’objets liturgiques en or et en argent, de peintures et de statues, et de l'ensemble de sa bibliothèque contenant des milliers de livres et des codices illustrés de miniatures. Le retour des moines lors de la restauration ne lui permit pas de retrouver son ancienne splendeur. Elle a donc été fermée pour de bon après l'unification de l'Italie. En 1882 elle était déclarée monument national, même si elle a été constamment utilisée à des fins erronées (allant de camp de vacances pour enfants à camp de concentration) et les interventions de maintenance ont été rares et sporadiques. Son état d'abandon la menait directement à la ruine. A partir de 1982, l’Office des monuments et des beaux-arts de Salerne a, dès sa création, consacré sans relâche son attention à la Certosa et s’est préoccupé de la restaurer, d’améliorer sa valeur en tant que monument et de promouvoir son existence auprès du public. Architecture Dans sa conception générale et dans ses éléments essentiels, le plan de la Certosa correspond au style typique d'un monastère chartreux. Cette conception distinguait en les séparant le domus supérieur (la maison haute) et le domus inférieur (la maison basse). Le premier, réservé aux moines, était soumis à des règles strictes de clôture et était identique dans tous les monastères Chartreux, alors que le second était habité par des frères laïcs et avait une atmosphère plus flexible - c’est là qu’avaient lieu la production des moines et les activités de maintenance. La Certosa de San Lorenzo est immense, avec une abondance d'espace, de pièces et de jardins qui crée un sentiment de puissance. De la première porte jusqu’au dernier escalier, elle s’étend sur 350 mètres. Le premier espace architecturé, derrière le mur de protection, est une cour spacieuse autour de laquelle se trouvent la plupart des dépendances et des entrepôts destinés à la production (un moulin, une salle des épices, une forge, une fonderie, les étables, une grange et des magasins alimentaires). Une façade somptueuse marque l’entrée dans le monastère lui-même, où plusieurs salles latérales, les plus proches de l’extérieur, étaient utilisées pour les fins d’intendance (greniers, magasins, four, salle de tailleur). Autour du premier cloître, appelé "foresteria", ou quartiers des invités, courent les couloirs menant aux quartiers religieux et administratifs. Sur le côté droit, se trouve l'entrée de l'église gothique, et à nombre de chapelles. De l'autre côté se trouvent le cloître des "Procuratori" et la cellule du prieur, qui est un appartement de grande taille avec de nombreuses pièces et un jardin. Dans cette région, se trouve un certain nombre de salles et de zones différentes (la chapelle du Trésor, la salle du Chapitre, le réfectoire, la chapelle du fondateur, l’ancien cimetière et la cuisine), qui constituent un espace séparé du cloître et de la zone de prière. Sur les trois côtés du grand cloître (104 x 150 mètres) se trouvent les cellules du moines chartreux (24), composées d'un couloir donnant sur deux pièces et d'un petit jardin. Au-dessus de la galerie à arcade se trouve un passage couvert auquel on peut accéder en montant un escalier monumental et théâtral du XVIIIe siècle qui complète l’architecture de la Certosa. |
L'entrée principale et la cour
extérieure La Certosa est entourée d’un haut mur
qui, du côté de l’entrée principale, correspond
au mur extérieur des nombreuses pièces et
dépendances qui bordent le côté intérieur du
mur. Parmi celles-ci se trouve la "Chiesa delle
Donne" (église des femmes) dont la façade donne
sur la route.
Quelques mètres plus loin se trouve la "Torre degli Armigeri" (La Tour des Gens d’Armes), qui a été construite au milieu du XVIIIe siècle pour loger les hommes armés qui défendaient la Certosa. Un portail excentré nous conduit dans une grande cour ouverte, entourée sur trois côtés par les bâtiments de service, avec l'entrée du monastère sur le quatrième côté. Jusqu'à quelques années à peine, toute cette zone était encore recouverte des débris de l’inondation du XIXe siècle et, après une période d’excavation difficile, les pavés ont été remis à jour. Les bâtiments latéraux étaient appelé maison d’en bas et étaient destinés aux activités de production. Le long des deux côtés se trouvaient les étables, dont les dimensions, nous permettent simplement d’imaginer le nombre et la qualité des animaux qu’on y élevait. |
Certosa di Padula : le portail sur la rue donnant accès à la Grande Cour |
Certosa di Padula : porte du côté des communs |
Derrière ceux-ci, il y avait d'autres
bâtiments et espaces ouverts qui étaient utilisés
pour stocker des denrées alimentaires et produire
des biens. Il y avait aussi un moulin qui était
actionné par l'eau provenant d'une déviation de la
rivière Fabbricato.
Certosa di Padula : la Grande Cour et la facade du monastère |
Certosa di Padula : détail de la statue de St Pierre sur la façade |
Certosa di Padula : plafond peint des anciens Appartements des Hôtes (Foresteria) |
Certosa di Padula : cloître della Foresteria (Hôtellerie) |
Cloitre della Foresteria : stuc de la Vierge |
Cloitre della Foresteria : détail du stuc de la Vierge à l'Enfant |
Cloitre della Foresteria : couloir vers les silos à grains |
Certosa di Padula : dans la nef de l'église |
Certosa di Padula : choeur de l'église et stalles |
Certosa di Padula : stalles de l'église |
Certosa di Padula : dossier de stalle |
Certosa di Padula : choeur vers l'arrière de l'église |
Certosa di Padula : chandeliers sur l'autel de l'église |
Certosa di Padula : détail des stucs au plafond de la salle du trésor |
Certosa di Padula : salle du trésor |
Certosa di Padula : cloitre (ancien cimetière) devant le réfectoire |
Certosa di Padula : porte du réfectoire |
Certosa di Padula : dans le réfectoire |
Dans le réfectoire de la Certosa di Padula : les Noces de Cana, par Alessio d'Elia (1749) |
L'Ancien cimetière depuis la porte du réfectoire |
La cuisine est spectaculaire avec son immense cheminée sous une hotte. Son équipement sophistiqué est digne d’un grand restaurant, avec un four à pain, un grand chaudron… Toute le tour de la salle est carrelée de majolique jaune et verte, très gaie, tandis que d'autre céramiques colorées recouvrent le fourneau central. Des éviers de pierre, des tables à découper, d’autres postes de cuisson complètent l’ensemble. De grandes fresques recouvrent le haut des murs et les plafonds. |
Certosa di Padula : l'escalier aérien menant à la bibliothèque |
Certosa di Padula : entrée du Grand Cloître |
Certosa di Padula : le Grand Escalier montant à la Galerie |
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Certosa di Padula : détail de la fontaine dans le Grand Cloitre |
Certosa di Padula : fontaine dans le Grand Cloitre |
LE CLOÎTRE DES PROCUREURS Il est composé d’un portique
au rez-de-chaussée et d’une galerie vitrée à
l'étage supérieur. Au centre du cloître se trouve
une fontaine circulaire en pierre décorée d'un
dauphin et d'animaux marins bizarres. Les parterres
disposés selon un simple schéma symétrique,
entourent quatre pyramides de pierre, taillées et
décorées avec des masques semblables à ceux qui
décorent les pilastres de la colonnade. Le cloître
est lié, maintenant, à la reconstruction du XVIIIe
siècle et, comme l'ancien cimetière, fait aussi
référence à l'énorme répertoire de
l’architecture napolitaine du XVIIIe siècle, en
particulier Ferdinando Sanfelice.
Le Cloître, lien entre le monde laïc de l’argent et des affaires, et le monde et la structure contemplatifs des moines, est placé à gauche du couloir de la Chartreuse, avant la zone de la clôture. De l'étage supérieur, il est possible de rejoindre la bibliothèque et l'appartement du prieur. Les appartements qui se trouvent autour du cloître, hébergeaient les Procureurs, choisis par le Prieur parmi les Pères pour surveiller le bon état de la maison et administrer le patrimoine économique, permettant aux autres Pères à consacrer tout leur temps à la contemplation. À Padula, les Procureurs étaient particulièrement nombreux car la Chartreuse, depuis sa fondation, pouvait compter, grâce à la générosité de Sanseverino et grâce aux privilèges obtenus, sur un patrimoine considérable, qui s'étendait bien au-delà du Vallo di Diano, jusqu'à la Basilicate et au golfe de Tarente. |
Certosa di Padula : Cloitre des Procureurs, maintenant musée lapidaire |