Janvier 2019

PORTUGAL
& ESPAGNE

Drapeau du
            Portugal width=


(3 932 km)

Jean-Paul MOUREZ en solo
à bord de l'Exsis



8. de PONTECESURES à MURET (France)


17 008     Lundi 21 janvier 2019 : de  PONTECESURES à GUITIANDE (139 km)

Ria de
                  Arousa
Ria de Arousa
Ciel bouché et brouillard qui se lève petit à petit en Galice, dans ce qui est la Bretagne de l’Espagne, lorsque je tire les store passé 8:30 (il fait encore nuit, vu le décalage horaire, une heure plus tard qu’au Portugal).

À Padron je décide de prendre la petite route  qui me fera suivre la côte au plus près, le long de cette Ria de Arousa jusqu’à son extrémité au Cabo de Corrubedo, puis revenir vers Noia en longeant la Ria de Muros y Noia.

En quittant Padron, découverte d’un Lidl au bord de la route ; j’y passe presque une heure à me réapprovisionner. Bizarrement plusieurs produits sont différents de ceux distribués au Portugal, ou carrément absents…

Bref arrêt près du hameau de Beluso, histoire d'aller admirer une superbe croix de route  jalonnant  le camino menant à Compostelle dont nous sommes maintenant tout près.

Beluso-croix-de-route
Beluso : croix de route
Beluso : croix de route et chapelle de pélerin
                  vers Santiago
Beluso : croix de route et chapelle de pèlerin sur le chemin vers Santiago

Au début, le temps que le ciel se dégage, les quelques paysages maritimes entrevus sont assez beaux, mais trop souvent cachés par un développement anarchique des constructions qui se suivent sans interruption le long de la route AC 305, là où elle est en vue de la mer.
Après une trentaine de kilomètres et quelques incursions à l’intérieur dans des zones plus forestières, on retrouve la côte maintenant  plus dégagée, où plusieurs stations profitent des larges plages de sable bien abritées, tandis que des ports de pêche très actifs ont été aménagés à l’abri de longue digues de granit. Architecture mêlée pierre/maçonnerie, avec prédominance pour un granit à gros grain et souvent blond d’un fort bel effet, y compris dans nombre de maisons neuves bâties en massif ! Iglesia-Santa-Maria-del-Jobre
Iglesia Santa-Maria del Jobre
Clocher de l'Iglesia-Santa-Maria-del-Jobre
Clocher de l'Iglesia Santa Maria del Jobre (Igrexa de Santa María do Xobre)
Iglesia-Santa-Maria-del-Jobre-balcon-du-presbytere-en-granit
Iglesia Santa Maria del Jobre : balcon du presbytère en granit

Iglesia-Santa-Maria-del-Jobre-plage-et-baie
O Xobre : la plage et la baie

Je m’arrête un bon moment pour examiner les petits chalutiers dans le port de A Pobra de Caraminal. A-Pobra :
                  barques dans le port
A Pobra : barques dans le port

A Pobra :
          chalutier dans le port
A Pobra : chalutiers alignés le long du quai dans le port

Me dirigeant alors vers la pointe à Ribeira, je repère la petite route grimpant les 498 m du mirador de la Curota. Vue époustouflante de là-haut sur les rias et l’océan, malheureusement un peu atténuée par la quasi disparition du soleil sous l’ombre de gros nuages gris et noirs qui ont assez rapidement pris le dessus sur le ciel bleu. Montee-au-Mirador-de-la-Curota.jpg
Montée au Mirador de la Curota

Mirador-de-la-Curota
Vue vers la Ria d'Arousa depuis le Mirador de Curota

Port de A Pobra depuis le Mirador de la Curota
Zoom sur le Port d'A Pobra depuis le Mirador de la Curota

Mirador-de-la-Curota-cote-nord-ouest-(Ria-de-Muros-y-Noia)
Mirador de la Curota : la vue du côté nord-ouest (Ria de Muros y Noia)

Il est presque 14:00, je me confectionne un repas chaud avant de discuter quelques minutes avec un camping-cariste français grimpé lui aussi jusqu’ici avec son lourd Welcome;. Il me fait part de son projet de voyage en Turquie - alléchant.... J’escalade ensuite l’escalier assez raide, genre chemin muletier, qui mène tout en haut, au pied des antennes, où la vue est réellement à 360°, prends quelques photos qui manqueront probablement de lumière, puis redescend tranquillement les nombreux lacets pour gagner Ribeira (autre port de pêche et plage) passé rapidement.

Faro-Corrubedo
Faro Corrubedo
J'arrive enfin à Corrubedo et au Cabo homonyme qu’on a équipé d’un phare. Lieu isolé, grosses vagues se brisant sur les rochers, sentiment d’être bien loin de l’Europe civilisée, sur l’une de ses pointes tendue vers les Amériques…

Faro-Corrubedo-rivage-de-la-Ria-de-Muros-y-Noia
Faro Corrubedo : rivage de la Ria de Muros y Noia

La lumière glauque et le vent assez frais me font écourter mon petit tour, je rattrape l’autre route côtière AC 550 qui suit cette fois la Ria de Muros y Noia, au nord-ouest. Corrubedo : horrero (grenier surélevé en granit)
Corrubedo : horrero (grenier surélevé en granit)

Quelques autres petites stations et ports de pêche, je passe la ville de Noia où je ne m’attarde pas, voulant me rapprocher au maximum de Santiago tout en cherchant à poser mon bivouac dans un village plus modeste. Les espaces sont mesurés et les parkings à l’écart de la route rares… je finis par enfiler une petite route qui dessert l’Hôtel de Termes à Guitiande, une douzaine de kilomètres avant Santiago.

Bivouac-a-Guitiande-derriere-l'Hotel-des-Bains
Bivouac à Guitiande derrière l'Hôtel des Bains
Emplacement assez encaissé en bord de rue, mais je le quitterai tôt demain dès le lever du soleil (assez tardif vue le décalage du fuseau horaire par rapport à Madrid), et le trafic semble très limité.

Stores fermés et préparation du souper dès 18:30, à la tombée du jour. En soirée, long message à Olivier P., tentative de consulter nos comptes à la BNP (Monique ne trouve pas la page des relevés, et je n’arrive même pas à initialiser les comptes) Je charge enfin les quelques photos de la journée, un peu décevantes, avant de  me coucher à 23:30 dans un profond silence, une fois n’est pas coutume !


17 147    Mardi 22 janvier 2019 : de GUITIANDE à RINLO (avan. RIBADEO) (266 km)

Ciel très gris et sombre au lever à 8:30, j’ai bien peur que la période faste de mon séjour ibérique arrive à sa fin avec l’entrée dans le «vrai» hiver local, particulièrement celui de la côte nord atlantique. Il ne fait pourtant pas très froid, mais plutôt très humide, et en l’absence de soleil…

Je me dépêche de prendre ma douche, de m’habiller et de déjeuner pour être au cœur de Santiago en début de matinée. Las, toutes les places sont déjà prises autour de la ville ancienne (il n’est de toute façon pas question d’y pénétrer avec un véhicule aussi gros que le mien (et pourtant l'Exsis n'est pas bien «corpulent»…). Je fais donc deux fois le tour des boulevards entourant le centre médiéval, me décide à prendre une voie perpendiculaire qui s’en éloigne (Rua de San Roque) et m’enfile sur la première petite rue qui la coupe en apercevant des places libres… Évidemment ces espaces sont réservés aux résidents, mais à cette heure et en cette saison, cela ne devrait pas poser trop de pb. De toute façon je n’ai pas le choix, les quelques parkings plus près du centre ville étaient tous souterrains.

Consultant le GPS, je prends soin de noter mon emplacement, puis repère la cathédrale au cœur du labyrinthe des ruelles anciennes. Sans plan, cela ne sera pas évident, mais j’ai finalement beaucoup de chance…

Navigant approximativement dans sa direction, je profite du spectacle fort bien préservé de la ville toujours vivante et commerçante, sans que les touristes prennent la part du lion… Encore qu'en se rapprochant de la cathédrale, les innombrables boutiques de souvenirs, presque toutes plus hideuses les unes que les autres, finissent par lasser. Heureusement l'architecture grandiose qui entoure le grand vaisseau de pierre fait oublier ces vétilles.
Santiago : tours de la cathedrale dans la brume
 Santiago : tours de la cathédrale dans la brume

Santiago tour de
                  la cathedrale dans la brume
En se rapprochant des tours de la cathédrale dans la brume
Santiago-monastere-de-San-Martin-Piniaro-seminaire-majeur
Santiago : monastère de San-Martin Piniaro, séminaire majeur

Santiago-cathedrale
Façade de la cathédrale de Santiago depuis la grande Praza do Obradoiro
Escalier de la cathédrale de Santiago
Escalier de la cathédrale de Santiago donnant sur la Praza do Obradoiro

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Santiago : Colexio de San Xerome sur la grande Praza do Obradoiro
portail-du-Colexio-de-San-Xerome
Portail du Colexio de San-Xerome
Fonte-dos-Cabalos-sur-la-Praza-das-Praterias
Fonte dos Cabalos sur la Praza das Praterias, supportant une allégorie de la cité
Santiago-Fonte-dos-Caballos
Santiago : les chevaux de la Fonte dos Caballos, sur la Praza das Praterias

Santiago-Praza-das-Praterios-devant=la-cathedrale
Santiago : Praza das Praterias devant la cathédrale

Plan de la cthédrale de Santiago
Plan de la cathédrale de Santiago


Incommodé par la pluie persistante, j'ai hâte de pénétrer dans l'église. Sa structure est essentiellement romane, mais elle a reçu progressivement un très riche décor baroque, particulièrement autour du chœur (la Chapelle Majeure) et au-dessus de la chasse en or et argent figurant le buste du Saint. En entrant on l'aperçoit qui trône sur le maitre-autel, au centre de la Chapelle Majeure, au milieu d'un flamboiement d'or et d'argent tout au fond de la haute et longue nef.

Pour en approcher il faut emprunter les collatéraux bordés sur le côté externe de nombreux confessionnaux (où l'on officie en toutes les langues de l'Europe). Après les deux grands buffets d'orgue XVIIIe abondamment décorés de putti batifolant sur les tuyaux, le déambulatoire  est meublé de chapelles aux décors riches et variés.
Nef de la cathédrale de Santago da Compostela
Nef de la cathédrale de Santiago da Compostela

cathedrale de Santiago : le maitre-autel au fond
                  de la Chapelle-Majeure
Cathédrale de Santiago : le maitre-autel d'or et d'argent qui resplendit au fond de la Chapelle Majeure
Santiago-cathedrale-collateral
Cathédrale de Santiago : collatéral
Les deux orgues aussi, haut perchés de chaque côté de l’entrée du chœur, sont magnifiques.

orgue
Cathédrale de Santiago : l'orgue déb. XVIIIe
Santiago-cathedrale-orgue-deb.XVIIIe.
Cathédrale de Santiago : l'orgue déb. XVIIIe dont les deux buffets identiques
se font face


Orgue
Santiago-cathedrale-putti

Santiago-cathedrale-collateral
Cathédrale de Santiago : collatéral bordé de chapelles
Santiago-cathedrale-Chapelle-de-Mondragon-Deposition-de-la-Croix
Chapelle de Mondragon : Déposition de la Croix, par Miguel Perrin (terre cuite, 1526)

Chapelle de St-Pierre : N. D. de Azucena
Chapelle de St-Pierre : N. D. de Azucena
ND-de- Azucena

Chapelle des Français ou du Roi de France marbre
                  polychrome, par Jean de Alava (1532)
Chapelle des Français ou du Roi de France
marbre polychrome, par Jean de Alava (1532)
Chapelle-des-Francais-ou-du-Roi-de-France-marbre-polychrome-(1532)-par-Jean-de-Alava.
Chapelle des Français ou du Roi de France
marbre polychrome, par Jean de Alava (1532)


Après ce long détour par le déambulatoire, je rejoins la Chapelle Majeure au centre et son joyau, l'autel de Saint Jacques.

Maitre autel de Saint-Jacques dans la Chapelle Majeure
Maître-autel en or et argent de Saint-Jacques, au centre de la Chapelle Majeure

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Sur l'autel de la Chapelle Majeure : statue de St Jacques
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Ange portant le dais doré au-dessus de l'autel de la Chapelle Majeure.
Au premier plan, l'un des encensoirs balancés devant l'autel lors des grandes cérémonies


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Dos de la statue de St Jacques sur l'autel de la Chapelle Majeure, atteinte par un petit escalier derrière l'autel sur lequel s'entassent les pèlerins désirant toucher la statue pour obtenir des grâces...
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Le Botafumeiro, grand encensoir pesant 62 kg et mesurant 1,60m pendu au bout de sa corde devant la statue. On n'active son balancement que lors des grandes fêtes ou occasions spéciales

Santiago-Matamor

Santiago Matamoro

Tout autour, en haut des piliers entourant le centre de la Chapelle Majeure, des anges archers semblent monter la garde, prêts à intervenir pour chasser les démons et autres Maures.
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Anges archers entourant sur les hauts la Chapelle Majeure

En dessous du maître-autel, dans la crypte, et derrière une forte grille en ferronnerie, repose la chasse en argent ciselé réputée conserver les restes de Saint Jacques.

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Tombeau de Saint Jacques dans la crypte sous le maitre-autel (1886)
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Cathédrale de Santiago de Compostela : tombeau-chasse de Saint Jacques (1886)

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Cathédrale de Santiago : détail de la châsse de Saint Jacques (1886)

Je ne me lasse pas d’aller et venir dans ce très vaste espace splendidement décoré jusqu’à ce que, après une brusque illumination qui avive ors et couleurs, un gardien prie les visiteurs de se retirer pour laisser place aux fidèles venus assister à la messe de midi.

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Chapiteau roman
Cathedrale de Santiago : colonnes et chapiteaux
Cathédrale de Santiago : colonnes et chapiteaux

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Cathédrale de Santiago : chapiteaux et voûtes romanes

Je quitte à regret, en récupérant in extremis à la sacristie ma chapka tombée en cours de route, mal accrochée dans la capuche de mon manteau.
En sortant je fais un petit tour aux alentours, puis décide que je ne peux profiter de mon passage en Galice sans avoir recours à un guide convenable. Je me fais donc indiquer, dans une première librairie qui n’a aucun article de ce genre, un collègue susceptible de vendre le Guide Vert. Le trajet qu'il m'indique suit celui qui me ramène à mon stationnement, et me fait découvrir d’autres vieilles rues elles aussi bien dignes d’intérêt. Dans les
                    vieilles rues de Santiago
Dans les vieilles rues de Santiago

Santiago :
                    Rua do Vilar
Santiago : Rua do Vilar
Santiago-Canton-do-Toural
Santiago : Canton do Toural

Accueil charmant de la libraire qui tient bien toute une étagère de Guides Michelin, mais tous en espagnol, bien sûr… et quelques autres en anglais qui ne me conviennent pas plus. Elle m’indique sur le plan de la ville qu’elle me remet une autre librairie, à l’autre bout de la vieille ville ! J’hésite un peu, puis décide d’aller jusqu’au bout de ma quête, sans me faire trop d’illusions…

C’est pour moi une autre occasion de parcourir d’autres vieilles rues, guère différentes, mais chacune avec ses magasins et quelques détails particuliers (et un autre choix de souvenirs atroces…). Finalement comme je m’y attendais, «Les Pages Folles» ont bien quelques Guides verts d'Europe, mais aucun en français…

Pazo-de-Bendana-facade,-Praza-do-Toural
Pazo de Bendaña, Praza do Toural
Pazo-de-Bendana--Atlas-surmontant-la-facade
Pazo de Bendaña : Atlas surmontant la façade

Il ne me reste plus qu’à refaire tout le trajet dans l’autre sens pour regagner la Rua San Roque en prenant quelques autres photos et sous la pluie qui s’intensifie, mais surtout en ayant hâte de me reposer, cette longue marche de plus de 7 km me suffisant pour aujourd’hui. Heureusement j’ai cette fois mis mes chaussures de marche, plus lourdes mais nettement plus confortables que mes mocassins plats !

Il est passé 14:00, l’heure de prendre un bon lunch suivi d’un café parfumé et bien chaud, puis de décider où diriger mes roues. Faute de guide il me sera impossible de faire des choix éclairés le long de la côte. Et encore, s’il faisait beau ! Mais la consultation de la météo sur mon téléphone, et surtout de la carte Ventusky sur mon ordi montre une évolutions déplorable de la météo européenne, sans compter les avertissements de neige en France… Seule la petite régions entourant Vence semble miraculeusement épargnée… J’en conclus que ma tournée ibérique arrive à son terme et qu’il est temps de me rapprocher de la Méditerranée.

Je prends donc sans retard la direction d’A Coruña, puisque j’emprunterai l’Autovia de la Cantabrique pour regagner la France, et qu’elle part de là. Auparavant je devrais parcourir les 70 km qui m’en séparent sur la N550, ils seraient agréables si la lumière n’était aussi ténue.

J'entre en ville par un bout d’autoroute très rapide; ensuite c’est galère pour traverser son entassement et ses rues fort encombrées, jusqu’à son extrémité nord où je veux aller revoir la Torre d’Hercules (Ier-IIe s. ap. J-C).

C'est le seul phare remontant aux Romains encore debout et fonctionnel avec sa haute structure carrée  de 55 mètres. Les 39 mètres inférieurs sont dus au travail des maçons antiques et les 14 mètres supérieurs à la restauration effectuée en 1791, lorsqu’on a ajouté à la tour deux formes octogonales à son sommet.
Torre-de-Hercules
La Torre de Hercules
A-Coruna-le-promentaire-et-la-Torre-de-Hercules.
A Coruna : le promontoire Punta Rabaleira et la Torre de Hercules.
Elle se trouve magnifiquement isolée au milieu d’un parc entouré par la mer, dominant une butte herbeuse de 57 m battue par les vents au dessus de la mer. Stationnant en avant du parc, j’enfile anorak et chapka pour me lancer dans le vent et la pluie qui fouette, et gagner la base de la tour, Mais le mauvais temps a fait interrompre les visite, j’arrive deux heures trop tard et en serai quitte pour un bon bol d’air avant de reprendre la route !

Le GPS me guide cette fois sans encombre pour rattraper l’autoroute d’accès puis enfiler ensuite l’autovia A6 E70 à l’intérieur des terres. Il pleut et il vente, au moins au volant suis-je à l’abri et au chaud. Je surveille du coin de l’œil le compteur de Coulomb nouvellement installé qui me permet de suivre très précisément la recharge de la batterie. Je remarque encore la faiblesse de l’ampérage fourni par l’alternateur (autour de 10 A), particulièrement évidente aujourd’hui où la contribution des panneaux solaires est quasiment nulle. La route file, le soir descend, je bifurque vers la nord sur la A8 près de Vilalba et, vers 19:30, finis par rattraper la côte une vingtaine de km avant Ribadeo.

Fatigué par mes marches et par le temps froid, je sors de la voie rapide dès que possible pour aller chercher un bivouac paisible près du rivage dans le village de Rinlo, à l’écart de l’autoroute et du chemin de fer, mais dans les rafales de vent et de pluie qui soufflent en tempête. Souper, journal, message en réponse à Olivier qui désespère de voir le bout de ses travaux et transfert des photos, je monte dans ma couchette à 23:30.


17 393     Mercredi 23 janvier 2018 : de RINLO à PUENTE LA REINA DE JACA (628 km)

Nuit des plus silencieuses sur la place/rue déserte de mon hameau, n’étaient-ce les rafales du vent qui fouettent de pluie le toit de l’Exsis, et la rumeur profonde de l’océan à quelques centaines de mètres. Lever dans la nuit vers 8:00 pour décoller à 9:00, direction Est (où il ne fera pas meilleur selon la carte météo Ventursky…). Bivouac-a-Rinlo
Bivouac à Rinlo

Rinlo-l'estuaire-de-la-Da-Areosa
Rinlo : l'estuaire de la Da Areosa par gros temps

Coup d’œil au coulombmètre : batterie à 76%, il lui faudra près de 2 h 30 de route pour atteindre le 100%, compte tenu du faible (0,6A !) rendement des PV. Curieusement ce 100% s’affiche sous 13,6, V, puis le voltage continue de monter tandis que l’ampérage décroit pendant une bonne demi-heure, jusqu’à décrocher complètement après une brève apparition du 14,3 V (ampérage à moins d’1 A). Il faudra que je continue à investiguer le fonctionnement de cet alternateur… ou du BMS de la batterie.

En passant
                  au pied des Picos de Europa
En passant au pied des Picos de Europa
Je roule sans arrêt, sinon pour m’arrêter une première fois pour prendre du gasoil (1,09 €/l, pas mal) puis 2 h plus tard pour me faire un café. Je consulte aussi les cartes et la météo. Le temps pourri ne fait que s’accentuer (pluie, brume, vent…) et me fera à peine apercevoir les Picos de Europa dont les hauts disparaissent dans les nuages.

Je décide donc de rentrer directement en France pour gagner Vence comme annoncé hier à Olivier, mais en faisant un détour par Muret pour embrasser Sophie et sa petite famille. J’éviterai la zone de San Sebastian et Bayonne, de bien mauvaise mémoire, et compte emprunter le tunnel de Bielsa pour éviter (en autant que faire se peut !) des aléas neigeux dans le franchissement des Pyrénées.

Je poursuis donc, dépasse Oviedo et m’arrête vers 13:00 pour un solide déjeuner : salade composée (+ pomme et reste de foie de morue fumé), poisson blanc sauce citron sur son lit de riz, et compote de pommes accompagnés de quelques galettes bretonne… Rassasié, je reprends ma route à 14:00 après avoir appelé Monique, puis Sophie à Muret, avec laquelle je prends rendez-vous pour demain soir.

Ensuite je roule sans m’arrêter jusqu’à Bilbao où je refais le plein sur une station affichant le litre de gasoil à 1,089 € ! Je repars aussitôt, les kilomètres continuent de défiler vers Vitoria-Gasteiz, puis Pamplona, la plupart du temps en autovia très rapide, sinon sur quelques tronçons de nationale excellente, la route alternative étant une autopista à péage. À Pamplona je tâche de trouver du GPL, sans succès; je continue alors sur l’Autoroute des Pyrénées, qui me permet de filer vers Jaca dont j’ai fait mon objectif pour ce soir. 
À partir de là, je monterai demain plein nord pour passer en France par le Col du Somport (le tunnel plutôt !), la route A 138 menant à Bielsa semblant coupée par des congères à plusieurs endroits.

Le temps passe, la nuit tombe, aussi à 19:00, fatigué par cette longue route et ce temps pourri, je préfère m’arrêter sur une place au centre du village de Puente la Reina de Jaca, d’où je compte décoller tôt demain matin. La pluie qui n’a pas cessé de la journée se poursuit, je soupe rapidement, jette ces quelques lignes sur mon clavier et me couche, après avoir recueilli sur les sites officiels d’inforoute le maximum de données. En souhaitant qu’elles soient fiables !


18 021     Jeudi 24 janvier 2019 : de PUENTE LA REINA DE JACA à MURET

Levé avant l’aurore, vers 7:45, je reprends la route à 8:30. Il n’a pas neigé cette nuit, comme je le craignais, et la route jusqu’à Jaca est totalement dégagée. Reina-de-Jaca-bivouac
Reina de Jaca : bivouac

Entre-Jaca-et-le-Tunnel-du-Somport
Entre Jaca et le Tunnel du Somport
Je fais un dernier plein de gasoil au tarif espagnol (1,20€/l), puis m’engage plein nord dans la direction du tunnel du Somport. On aborde maintenant une vraie route de montagne qui grimpe assez rapidement sur une trentaine de km, mais bien dessinée et assez large. Malgré quelques traces de neige sur les bermes, la chaussée a été très correctement nettoyée et salée, si bien que j’y roule facilement. Longue traversée ensuite du tunnel d’une dizaine de kilomètres, impeccable, où je ne rencontrerai que quelques voitures et pas un camion.

Montée au tunnel du Somport
Montée au Tunnel du Somport

L’asphalte est plus encombré du côté nord (français), quoique qu’il ne présente pas de difficulté, et qu’au moins une voie soit toujours bien dégagée. En revanche son tracé au plus près des pentes rocheuses, son étroitesse et ses passages à une seule voie montrent bien qu’on n’a guère investi sur sa modernisation. On ne peut y voir le grand axe Espagne-France que la grande qualité du tunnel (du style de celui de Fréjus ou du Mont Blanc), et la facilité d’accès du côté sud pouvaient laisser attendre au centre des Pyrénées. Français et Espagnols resteront tributaires des passages Ouest (San-Sebastian-Bayonne) et Est (Col du Perthus) Descente du tunnel du Somport côté francais
Descente du tunnel du Somport côté francais

Même rendu beaucoup plus bas dans la vallée, là où la neige a totalement disparu, le cheminement est encore très lent, d’autant plus que de nombreux villages forcent à ralentir lors de la longue descente d’une cinquantaine de kilomètres jusqu’à Oloron-Sainte-Marie. (j'y attraperai sans m'en rendre compte 2 PV successifs…)

Les-Pyrenees-enneigees-en-allant-vers-Sainte-Marie-Oloron
Les-Pyrenées enneigées en allant vers Sainte-Marie-Oloron

À partir de là le GPS me fait emprunter de larges nationales qui fileraient assez bien si le pays n’était aussi densément peuplé et donc grevé de limites de vitesse qui ralentissent elles aussi considérablement mon train. Je passe Pau, puis Tarbes, et là, au lieu de me faire rejoindre Lannemezan puis la D817 vers l’est jusqu’à St-Gaudens pour suivre le cours de l’autoroute 64 jusqu’à Toulouse, le GPS me dirige au contraire au plus court sur un dédale de petites routes, au demeurant charmantes et assez filantes par endroit, mais très sinueuses et vallonnées.

L’après-midi sera donc bien avancé lorsque je rattraperai enfin la section gratuite de l’A64 qui me mènera directement à Muret. Je passe d’abord à l’Intermarché où je m’étais déjà fourni en GPL, mais ce carburant n'y est plus distribué, et l’on me renvoie à l’autre Intermarché au nord de la ville… Circulation très dense et avenues encombrées, il me faudra donc encore un bon moment pour, pleins de GPL et de gasoil complétés, gagner enfin l’Avenue du Vignemale où Samuel m’accueille quelques instants après mon arrivée à 17:30.


Suite : de MURET à CAEN (France)

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