À 9:00 je suis sur la
petite route qui me fait rallier le centre de Porto (en
passant par un petit bois qui me permet de soulager la
cassette un peu trop présente…). J’ai programmé le GPS
sur la Praça Gen. H. Delgado, juste en avant de l’Hôtel
de Ville où Michelin fait démarrer la première balade. Trafic des plus légers en ce dimanche matin, je trouve sans difficulté une des rares places autorisées sur la place elle-même, juste au pied de l’énorme monument façon pièce montée. J'y laisserai l’Exsis pour la journée, le temps d’enchainer les trois circuits indiqués sur le plan du G.V. Plan tellement sommaire que j’ai bien du mal à trouver son départ sur la Rua Formosa. Hôtel de Ville de Porto
Sur un projet de l'architecte António Correia da Silva, les travaux du nouvel Hôtel de Ville commencèrent durant l’année 1920. Mais c’est en 1955 que fut donné le dernier élan pour achever les travaux, alors sous la direction de l'architecte Carlos Ramos, et le bâtiment fut inauguré en 1957. La construction de style caractéristique néoclassique présente des similitudes avec les hôtels de ville du nord de la France et des Flandres. À l'intérieur se trouve la salle des "Pas Perdus", toute en marbre noir, ornée de deux figures symbolisant l'Honneur et la Concorde. |
Porto : une petite place devant la Camara Municipal |
Porto : au-dessus du Mercado de Bolhao, Mercure et Cérès |
Je me rends jusqu’au Mercado do Bolhão, surmonté d’un beau groupe Mercure et Cérès en fronton, mais son accès est malheureusement fermé pour restauration majeure. |
Porto, au 107, Avenida de los Aliados |
Au 107 avenida de los Aliados, Angle Rua Elisio de Melo |
Puis je rejoins mon
circuit là où je l’avais laissé pour découvrir une autre
statue perchée du dieu du commerce, Mercure (au
dessus d'une banque ?). Je tombe enfin sur la petite église de Santa Caterina toute couverte d’azuléjos, intérieur comme extérieur. Dans la nef, messe dominicale assez suivie semble-t-il. |
Porto : un autre Mercure triomphant au faîte d'une banque... |
Porto : capela Santa Catarina |
Chapelle des Âmes Santa Catarina
Chapelle du début du XVIIIe siècle, avec restauration et agrandissement de 1801. Elle est d'une grande simplicité architecturale. En 1929, l’artiste Eduardo Leite a recouvert les façades extérieures de tuiles fabriquées à l’usine de céramique de Viúva Lamego. Elles représentent des scènes de la vie de saint François d’Assise et Sainte Catherine. À l'intérieur, les autels sont de style néoclassique, ils abritent une image de Notre-Dame des Âmes, datant du XVIIIe siècle. |
Sur les murs extérieurs de la capela, la vie de Francesco d'Assisi |
Capela Santa Catarina : Francesco reçoit les stigmates |
Je descends ensuite la rua Caterina, très commerçante, avec quelques façades très marquées par l’Art Nouveau puis les Arts Déco, dont le Majestic Café malheureusement fermé pour vacances saisonnières. | Porto : le Majestic Café... fermé ! |
Porto : l'Imperial Café devenu McDonald Praça de Liberdade |
Je rejoins la Praça de Liberdade flanquée d’autres énormes «pièces montées» de 10 étages aux inspirations stylistiques variées et composites… mais dont la stature impressionne. Petit tour dans l’ex Café Impérial transformé en McDonald, pour admirer les vitraux à la gloire de l’Histoire du café. |
Porto : dans l'Imperial Café : la dégustation |
Porto : dans l'ex-Imperial Café : la cueillette du café |
Praca de Libertade : D. Pedro IV |
Un dernier tour sur la Praça de Liberdade offre la perspective très monumentale d'une statue équestre du Roi D. Pedro IV assez réussie au premier plan, l'alignement des haut immeubles d'affaire somptueusement décoré et le haut beffroi de l'Hôtel de ville barrant le haut de la place. |
Contournant l'église de San Antonio dos Congregados, massive et enclavée dans les immeubles qui l'entourent, je me dirige alors vers la Estacion de Sao Bento (Gare de Saint Benoit). | Igreja de Santo Antonio dos Congregados |
Station de São Bento Bâtiment construit au début du
XXe siècle à l'endroit où existait le couvent de
Saint Benoît d'Ave-Maria, érigé à l'époque
manuéline. La gare est l’œuvre de l'architecte
Marques da Silva.
Le grand vestibule de la gare fut recouvert d'excellents panneaux d’azulejos du peintre Jorge Colaço, placés en 1916. Ils illustrent l'histoire des transports, des scènes ethnographiques et célèbrent de grands événements de l'histoire portugaise. |
Estaçao de Sao Bento : Fête populaire |
Estaçao de Sao Bento : Moisson |
Estaçao de Sao Bento : Allégorie du Printemps |
Estaçao de Sao Bento : Allégorie de l'été |
Devant la gare de Porto |
Le lion devant la gare |
Porto: sur la rua dos Clerigos montant vers l'Igreja dos Clérigos (des Clercs) |
Torre dos Clerigos (75 m, le plus haut clocher du Portugal, 240 marches que ne gravirai pas !) |
Façade de l'Igreja dos Clerigos, plan d'origine baroque romain |
Chœur de l'Igreja dos Clerigos et ses 2 orgues |
Igreja dos Clérigos : statue de la Vierge en haut du maître autel |
Igreja dos Clérigos : orgue de l'évangile, le seul fonctionnel |
Igreja dos Clerigos : un Ange |
Igreja dos Clérigos : une Sainte |
Igreja dos Clérigos : San Andrea Avellino et San Nicolau à droite Saint André Avellin, Confesseur. Ordonné prêtre à 26 ans,
il a obtint un diplôme en droit de
l'Université de Naples et a exercé les
fonctions d'avocat au tribunal ecclésiastique
de la même ville. Il entra dans l'Ordre
religieux des Théatins (Ordre de Saint Cajetan)
et écrivit plusieurs ouvrages théologiques. Il
était un grand confesseur à l'époque. C'est
le Saint patron contre une mort subite.
Saint Nicolas, Évêque
Il était connu pour sa
charité et pour son affinité avec les
enfants. On lui a attribué plusieurs
miracles, dont celui où il pria avec ferveur
pour trois enfants enlevés et assassinés
puis jetés dans un tonneau. Grâce à la
pureté de sa foi, les trois enfants revinrent
à la vie et sortirent du tonneau de marinade.
C'est le Saint patron des enfants.
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Igreja dos Clérigos : St Nicolas patron des enfants |
Igrejas do Carmo e das Carmelitas, et tramway ancien typique de la vieille ville |
Chœur de l'Igreja do Carmo |
Porto : Hôpital Sao Antonio |
Abel Salazar, artiste et médecin-chercheur |
Encore quelques pas
et j'arrive devant le Palacio dos Carancas, une autre
grande bâtisse classique aux murs ocre du même
architecte Joaquim da Costa Lima Sampaio (1795). Il
abrite dorénavant le Museu Nacional de Soares dos
Reis, consacré essentiellement à l'art portugais des
XIXe et XXe. |
Palacio dos Carrancas abritant le Museu Nacional de Soares dos Reis |
Museu Nacional de Soares dos Reis |
Museu Soares dos Reis : cour et jardin |
Autoportrait, par Joao Baptista Ribeiro (1790-1868) |
Le Nègre, par Joao Antonio Correia (1869) |
Récolte de sargasses, par Silva Porto (1881-1888) |
Autoportrait, par Marques de Oliveira (1853-1927) |
Tête de fille, par Marques de Oliveira (1891) |
Intérieur, par Marques de Oliveira (1884) |
Buste de Marques de Oliveira, par Antonio Soares dos Reis (1881) |
Buste de l'Anglaise Mrs Leech, par Antonio Soares dos Reis (1887) |
Fleur sauvage, par Antonio Soares dos Reis (1881) |
Fille des comtes d'Almedina, par Antonio Soares dos Reis (1882) |
Buste d'homme, par Antonio Soares do Reis |
Bustes d'hommes, par Antonio Soares dos Reis |
La suite des
exposition me mène à l'étage, en haut du Grand
escalier monumental, pour découvrir d'extraordinaires
témoignages de l'art
Nanban, sous forme de paravents japonais (Byôbu)
somptueusement décoré au XVIe et XVIIe par des
artistes locaux. Leurs 6 panneaux sur papier doré à la
feuille évoquent les premiers contact avec les nanban
(barbares du sud) en l'occurrence les marchands et
missionnaire européens, principalement des Portugais.
Les précieuses reliques sont placées dans de grandes vitrines dont les reflets rendent impossibles les photographies d'ensemble. En revanche les détails ressortent assez bien. |
Le Grand escalier du Museu Soares dos Reis |
La Princesse Marguerite de Valois, par François Clouet (1561) |
Mon tour s'achève par quelques autres salles où ce sont des peintres français plus ou moins connus qui retiennent mon attention. |
Le Douro en aval depuis la terrasse de la Quinta de Macieirinha |
En quittant ce superbe musée, je me rapproche du Douro pour une dernière visite, celle du Museu Romântico logé dans une «quinta», sorte de grande villa de loisir dont la terrasse donne sur le fleuve. |
La Quinta da
Macieirinha C'est dans cette quinta que
le roi Charles-Albert de Sardaigne s'est exilé
après son abdication du trône et y mourut en
1849. De nos jours, cette petite quinta
abrite le Musée Romantique, où l'on a
reconstitué l'intérieur d'une résidence
bourgeoise du XIXe siècle. En face du portail,
se trouve la Casa Tait avec ses beaux jardins,
où l’on peut visiter le Centre d'interprétation
des Chemins du Romantisme.
Les chemins qui côtoient ces quintas suggèrent les promenades à cheval de la bourgeoisie portugaise et anglaise, qui était venue ici à la recherche d'une résidence de loisir dans le calme d'une ambiance rurale. |
Façade de la quinta da Macieirinha abritant le Museu Romântico |
Quinta de Macieirinha : toiles marouflées dans le Salon |
Quinta de Macieirinha : chandelier Empire |
Quinta de Macieirinha : l'autre côté du salon |
Quinta de Macieirinha : salle de billard |
Salle de billard de la Quinta de Macieirinha : le derrick |
Quinta de Macieirinha : salle à manger |
Quinta de Macieirinha : centre de table |
Quinta de Macieirinha : lustre du salon de musique |
Quinta de Macieirinha : salon de musique |
Quinta de Macieirinha: salle des miroirs |
Quinta de Macieirinha, salle des miroirs : détail |
Le tour de la maison s'achève
devant quelques vitrines exposant une fraction de la
collection d'éventails, tous plus décoratifs les uns
que les autres.
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ÉVENTAILS
Les éventails sont exposés dans la salle de bal du musée depuis son ouverture, en 1972, jusqu'au milieu des années 80, date à laquelle ils ont dû être enlevés en raison de problèmes de conservation. L’organisation actuelle en ramène certains. On pense que l'éventail est originaire de Chine, avant l'ère chrétienne, entre 2700 et 2250. Depuis son origine, dans l'Antiquité, utilisé pour renforcer le feu des sacrifices et pour protéger les autels de l'impureté, l'éventail conserve, en Occident, un caractère cérémonial et liturgique, à la fois avec les flabella*, attribut du Pontife romain, également légitimement utilisé par le patriarche de Lisbonne depuis le XVIIIe siècle, et avec les éventails en soie mentionnés dans le cérémonial bénédictin publié au Portugal en 1647, pour écarter les mouches de l'autel. Il doit avoir traversé l'Italie vers la France et vers le reste de l'Europe à la Renaissance. Peu importe à quoi il ressemblait - plumes sur un manche, bois, os, ivoire ou côtes en écailles de tortue réunies par des rubans, du papier ou du parchemin en tissu, plus ou moins pliés, formant un cercle, un demi-cercle ou en forme de drapeau, comme en Italie au XVIe siècle, il restera un outil de séduction utilisé par les femmes, selon les propos de Charles Blanc, en 1875: "Aucun objet utilisé par une femme pour plaire aux autres à une ne peut être considéré comme simple. Y a-t-il un doute à ce sujet? [...] Peu importe le temps qu'il fait, l’éventail est avant tout un accessoire d’habillement, une façon de montrer des gestes gracieux sous prétexte de se rafraîchir. Ce rideau mobile révèle ce que vous êtes censé cacher et cache ce que vous voulez montrer. Pendant le règne de Louis XV, Madame de Stael écrivait: "Un éventail donne de l'élégance à la femme qui sait comment le manier! Balancer, tourner, fermer, ouvrir, lever et descendre selon les circonstances. Oh, je suis sûr qu’aucun autre accessoire parmi ceux utilisés par la femme la plus fine et la mieux habillée ne peut être plus avantageux. " Pour une femme espagnole, toutes les histoires d'amour, tous les gestes de galanterie sont cachés dans les plis de son éventail. L'audace secrète d'un regard, l'aventure d’un mot, des aveux audacieux, des demi-mots murmurés - tout est masqué par l'éventail, qui semble interdire ce qu'il permet et intercepter ce qu'il véhicule. *Grand éventail monté sur une hampe. |
Façade sud de l'Hospital Sao Antonio |
Campo Martires de Patria : Amor Perdicao (Amour Perdition), par Francisco Simoens (2012) |
Cathédrale de Porto |
Vímara Peres, chef des Chrétiens lors de la Reconquista du Douro sur les Maures en 868 et fondateur de la ville |
Vu depuis le pont Luis I, murale AN.FI.TRI.AO, par Frederico Draw (2015) |
Ponte Luiz I et monastère de Serra do Pilar depuis la rive droite |
Parvis de la cathédrale et son pilori |
Le pilori (chafariz do Anjo) devant les tours de la cathédrale |
Torre dos Clerigos |
Devant la Estaçao Sao Bento et l'église dos Congregados |
L'Hôtel de Ville de Porto dans le soleil couchant |
Les cariatides de l'Hotel de Ville |