Janvier 2019

PORTUGAL

Drapeau du
            Portugal


(3 932 km)

Jean-Paul MOUREZ dorénavant seul
à bord de l'Exsis



4. de LISBOA à PORTO


16 004    Mardi 8 janvier 2019 : de LISBOA à OBIDOS (131 km)

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Sur la petite route au-matin en passant près de Sintra
Je me demande alors un peu où me diriger, puis décide de commencer par faire les pleins et vidanges en remontant vers le nord. Mais pressé par la circulation lisboète, j'oublie de me ravitailler en GPL alors que je sais la chose facile à la station BP de l’aéroport.

Je rattrape bien vite la IC 19 en direction de Sintra où je sors de la voie rapide, me perds un peu dans ses ruelles accidentées, finis par rallier l’accueillante aire de Santa Susana sur laquelle je fais un nouveau et long arrêt. Je profite alors du beau soleil et de la solitude pour laver un peu le bas du camping-car qui en a bien besoin !

Reste le plein de gasoil que j’irai faire sur la station de l’Intermarché de Mafra, peu éloignée. Avisant alors une officina (atelier) de mécanique juste en face, je me préoccupe de la vidange d’huile et d’une inspection de mes freins toujours fantaisistes, quoique efficaces. Rendez-vous pris pour 14:00, ce qui me laisse juste le temps de manger et de faire quelques courses d’épicerie (pas riche, le magasin, on est loin de la variété française…). À l’heure dite je me présente à l’atelier de Motocristo, les employés reviennent juste de leur déjeuner, l’Exsis rentre aussitôt, monte sur le pont et… je le perds de vue pour une heure et demie. Facture acceptable, (100 € pour l‘huile synthétique et le filtre, 60 pour la main d’œuvre, mais la «mise au point», trop hâtive ou sans réel diagnostic, ne semble pas avoir changé grand chose aux vibrations dans la pédale de frein. On verra donc à mon retour à Caen.

En quittant Mafra à 15:30 je passe au Lidl juste à côté, complétant ainsi les pleins d’eau, de carburant et de victuailles, regrettant seulement de ne pas m’être aussi réapprovisionné en GPL. On verra plus loin, de toute façon il devrait m’en rester au moins pour une dizaine de jours.

Poursuivant ma remontée tranquille vers la côte au nord, je décide alors de rouler jusqu’à la nuit en contournant Peniche et de me rendre jusqu’à Obidos. Lacis de petites routes dans cette campagne décidément bien plus densément peuplée que je ne l’aurais cru, puis derniers km sur un bout d’autoroute - gratuite ! - pour sortir vers la vieille cité au moment où le ciel doré souligne le contour de ses murs crénelés.
Obidos-arrivee-au-crepuscule
Obidos : arrivée au crépuscule

Renonçant à dormir dans le faubourg au pied de la vieille ville je préfère gagner le vaste parking vide de la curieuse église hexagonale du Senhor da Pedra à un petit kilomètre dans la plaine. Soirée tranquille à écrire, écouter un peu de jazz et revoir mes photos.


16 135    Mercredi 9 janvier 2019 : de OBIDOS à NAZARÉ Praia do Norte (54 km)

Obidos : bivouac devant le sanctuaire Senhor da
                  Pedra.jpg
Obidos : bivouac devant le sanctuaire Senhor da Pedra
Nuit un peu bruyante à partir de 7 heures, ce qui ne m’empêche pas de faire le plein de sommeil. L’église restant fermée, je décolle aussitôt prêt vers 9:00 pour rejoindre la mer. Le GPS m’entraine sur des routes secondaire plutôt jolies, je rejoins un bout d’autoroute près de Caldas da Rainha où j’aperçois une grosse station vendant du GPL.

Mais la préposée a reçu l’ordre de n’en point vendre aux autocaravanes… En revanche elle a en stock des raccords au standard portugais et filetage identique au mien. 20 € pour un bout de laiton tourné, ce n’est pas donné, mais avec cela plus de crainte de tomber en panne de chauffage… Je ferai donc le plein plus loin !


Je finis par arriver à Foz de Arelho, juste au dessus de la lagoa de Obidos, une large échancrure d’eau fermée sur son débouché océanique par une barre de sable prolongé d’une plage magnifique. Il fait très beau, une balade bien aménagée (trottoir de bois suspendu sur les dunes) suit la crête au dessus de l’Océan. On y a construit de belles maisons contemporaines verre et béton d’inspiration très californienne dont plusieurs feraient bien mon affaire… Foz-de-Arelhola-la-plage-et-le-goulet
Foz de Arelho : la page et le goulet

Foz-de-Arelho-bout-de-la-lagoa-de-Obidos-et-la-barre-de-sable
Foz de Arelho : extrémité de la lagoa de Obidos et la barre de sable
Je descends ensuite au bord de l’eau côté lagune, il y fait très chaud et la lumière est magnifique, donc photos… Je profite du soleil et du grand air, repère un vaste parc à camping-car  fort bien situé au bord de l’eau (6 €/jour avec service, + 2 € pour l’électricité, rien à dire !).

Après ce bon bol d’air je reprends la petite route qui longe la côte et me mène à un autre site intéressant : entre Salir de Porto et Sao Matinho do Porto, une autre enclave marine presque circulaire reliée à l’océan par une passe étroite, ce qui la met totalement à l’abri des courant et du vent. On ne peut rêver lac plus sûr avec des enfants.

En arrivant du côté sud je commence par monter au miradouro qui domine le village de Salir do Porto,  d’où la vue s’étend largement sur le plan d’eau en dessous, bordé par des hautes dunes du coté océan, et par une frange d’hôtels et maisons de vacance côté terre, le tout serti de verdure.
Sao-Martinho-do-Porto-depuis-le-miradouro-de-Salir
Sao-Martinho-do-Porto depuis le miradouro de Salir

En redescendant à travers les ruelles étroites et sinueuses de Salir je gagne l’espace protégé aperçu d’en-haut pour une petite promenade dans la dune à observer nature et oiseaux. Déjeuner sur le grand parking destiné aux promeneurs.

Sao-Martinho-do-Porto-le-goulet
Sao Martinho do Porto : le goulet

Sao-Martinho-do-Porto-vers-la-plage à travers
                  dunes
Sao-Martinho-do-Porto vers la plage à travers dunes
Les
                  pluviers de Sao-Martinho-do-Porto
Les pluviers de Sao Martinho do Porto

Je repars en direction de Nazaré. sur une petite route de crête qui offre de belles vues sur la ville. Me rendant d’abord au miradouro de Pederneira j’admire d’abord la courbe de la plage, la ville étonnamment régulière en arrière dont les rues se coupent perpendiculairement (plan bien rare au Portugal !) et le Sitio campé haut en arrière, se terminant par le Forte do Sao Miguel Arcangelo et son phare dominant l’Océan.
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Nazaré depuis le miradouro de Pedeneira

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Nazaré : Forte Sao Miguel-Arcanjelo au bout du cap depuis le miradouro de Pedeneira

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Nazaré : cimetière de Pederneira
Joli coup d’oeil, que je complète par un petit tour dans le cimetière de l’igreja de la Misericordia, fermée pour cause de vandalisme… Le cimetière très vaste est très dense et peuplé, servant probablement à toute l’agglomération de Nazaré, puisque ce fut le berceau de la ville.

Mais il est surtout garni d’une multitude de statues de marbre blanc d’un style compassé, parfois même identiques les unes aux autres, représentant une pleureuse, parois ailée, parfois non, qui finit par donner un air un peu irréel à cet amoncellement de monuments funéraires…

Nazaré : cimetière de Pederneira
Nazaré : cimetière de Pederneira
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Nazaré : cimetière de Pederneira

Je contourne ensuite la ville basse pour gagner le Sitio où je stationne difficilement, sa popularité ayant rendu nécessaire un plan de circulation assez gymkhana, surtout avec un véhicule comme le mien.

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Nazaré : vue sur la ville depuis le Sitio

Je finis par me caser pour aller admirer le panorama depuis la capela (ermida da Memória). Nazare-Sitio-la-capela-da Memoria
                  sur-son-surplomb
Nazaré-Sitio : la capela da Memoria sur son surplomb dominant plage et ville

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Plafond en azulejos de l'ermida da Memoria
Celle-ci, joliment décorée d’azuléjos polychrome (toit) et bleu (intérieur) évoque la légende du cavalier près de tomber de la falaise derrière le cerf qu’il poursuivait, sauvé par l’intervention miraculeuse de la Vierge. Effet intéressant des céramiques garnissant intégralement murs et plafond de la minuscule nef, et aussi de la crypte encore plus exiguë. sous l’autel.

La place devant l’église aussi vaut le coup d’oeil, formant parvis à l’igreja de Nossa Senhora da Nazaré que je contourne pour aller faire le tour jusqu’au farol (phare) installé au-dessus du Forte de Sao Miguel Arcangelo, qui défendait la plage de ce côté.

Rude descente à pied (je n’ose y engager l’Exsis, incertain du stationnement à l’arrivée…) et jolies vues sur la très longue Praia da Norte où j’irai ensuite établir mes pénates. Quelques fourgons et camping-cars y demeureront pour la nuit, après le départ des dernières voitures à l’issue du magnifique coucher de soleil.
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Nazaré : sur le Sitio, l'igreja de Nossa Senhora de Nazaré

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                  Sitio
Nazare : le Sitio
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Nazare: la légende du Sitio

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Nazaré : le phare et le Forte de Sao Miguel Acangelo

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Nazare : porte du Forte Sao Miguel Arcanjo

Nazaré : la Praia-do-Norte-en-descendant-vers-le-phare
Nazaré : la Praia do Norte en descendant vers le phare

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Nazaré : bivouac de l'Exsis devant la Praia do Norte et le Forte de Sao Miguel Acangelo incluant le phare
Il est 17:30, la nuit s’établit, je travaille durant la soirée sur les photos, entendant à peine les gros rouleaux déferlant sur le sable à quelques centaines de mètres, et juste dérangé quelques minutes par les manoeuvres d’un gros 609D Mercedes tâchant de se caser à côté de moi sur l'étroite plate-forme que j’occupe au-dessus de la plage.

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Nazaré : coucher de soleil devant le Praia do Norte


16 189    Jeudi 10 janvier 2019 : de NAZARÉ à PRAIA de MIRA (152 km)

Bivouaac devant la Praia do Norte
Bivouac devant la Praia do Norte
À 8:00 je suis debout, dès que le soleil émerge derrière la colline au dessus de nous. Après douche et déjeuner je me hasarde un peu sur le sable, jusque là où les grosse vagues de l’Atlantique achèvent leur longue course en roulant sur le sable granuleux qu’elles réduisent un peu plus en  poudre à chacun de leurs assauts.

Il fait très beau, même si encore un peu frais, mais la température ne fait que commencer sa course ascendante qui la fera grimper jusqu’à près de 16°C en début d’après-midi.

Sur la
            praia-do-Norte à Nazaré
Sur la Praia do Norte à Nazaré

Comme prévu je me dirige vers le nord en suivant la route côtière qui file le plus  souvent en vue de la mer, à travers des forêts assez lâches de pin et d’eucalyptus. Mais je ne tarde pas à m’apercevoir que tous ces arbres noirâtres et défeuillés sont en fait les séquelles d’immense incendies récents qui ont dû toucher des dizaines de milliers d’hectares. Effectivement de vastes zones ont été dégagées et le sable des dunes mis à nus par les travaux de nettoyage en cours, en attendant leur - éventuel ? - reboisement. Forêt
                  incendiée sur la dune
Forêt incendiée sur la dune

Praia
          do Pedrogao vers le sud
Praia do Pedrogao vers le sud

Le rivage, à peu de distance, est tout ourlé de plages qui se succèdent. Je fais quelques détours pour m’en approcher au plus près. Toutes sont immenses, limitées à l’occasion par quelque falaise, et vides, ce qui n’est pas étonnant vu la saison, mais leurs dimensions font que quelque soient les foules européennes déferlant ici, on ne saurait y retrouver la promiscuité et l’entassement si communs sur les plages méditerranéennes : praia Legua, praia Paredes, … Paredes-Praia
Praia Paredes

À Sao Pedro de Moel impossible de rejoindre la plage au centre du village, mais en sortant après avoir découvert les statues du roi Dinis et de la reine Isabel (XIIIe s.) je suis sur plusieurs kilomètres  la très longue praia Vehla…

Sao Pedro de Moel : statues royales de Dom Dinis
                  et Dona Isabel
Sao Pedro de Moel  : statues  royales de Dom Dinis et Dona Isabel
Sao Pedro de Moel : la plage nord Praia Velha
Sao Pedro de Moel : la plage Praia Velha vers le nord
Je finis par m’arrêter sur la grande place centrale de Praia do Pedrogao où je déjeune puis passe le plus chaud de l’après-midi à nettoyer et polir les fenêtres en lexan de l’Exsis. Il fait presque chaud tandis que j’arrive au bout de ma besogne, satisfait du résultat qui me redonne une vue claire de mon environnement. Quelques pas sur les rochers à observer les pêcheurs, patients, qui lancent leurs lignes dans les tourbillons écumants à leurs pieds, abondamment éclaboussés par les embruns, et je repars en poursuivant ma remontée de la côte. Pêcheurs à Praia-do-Pedrogao
Pêcheurs à Praia do Pedrogao

Je finis par arriver à Figueira do Foz, ville importante où je me mets à la recherche de GPL et d’eau pour mes bouteilles potables qui arrivent à leur fond. Plusieurs essais et la consultation de la liste téléchargée me laissent sans guère d’espoir lorsque, en gagnant l’aire de service apparaissant sur monGPS, je découvre qu’il s’agit d’une station Jumbo vendant également GPL et gasoil à très bon prix (1,19 €/l). Une autre ressource à noter ! Sur ces entrefaites Monique me rejoint sur FaceTime et nous avons une longue conversation : elle est bien rentrée et commence à récupérer, douillettement installée en robe de chambre dans son bureau d’où elle reprend le contrôle sur ses affaires et celles de la maison. Timide apparitions d’Hermione qui se fait couver et semble rechigner à retourner  l’école… Quelques nouvelles de Mathieu qui peine à prendre le dessus  dans sa relation avec son amie dont la santé mentale ne semble guère s’arranger et qui, d’autre part, tâtonne dans sa réorientation professionnelle. Nous convenons de le soutenir, sans l’assister cependant à moins d’urgence.

Je repars tous pleins complétés, en regrettant seulement ne n’avoir pas résolu le problème des freins qui continuent leurs errements à chaque démarrage, tant que l’ABS ne s’est pas déclenché. On verra en France où je tâcherai de trouver un technicien compétent et abordable.

Phare de Cabo Mondego
Phare de Cabo Mondego
Pas grand chose à voir à Figueira do Foz, sinon un petit tour signalé parle G.V. du côté du Cabo Mondego, qui offre quelques belles vues sur la ville depuis ses hauteurs, sans rien d’extraordinaire… Le soleil commence à baisser et les teintes se réchauffent lorsque je reprends ma route en tâchant de suivre la petite route côtière indiquée sur l’atlas Michelin.

Mais au moment de m’y engager à Quiaios, un Portugais qui me voit examiner ma carte s’approche et, en français, me déconseille fortement de m’y hasarder, vu l’état déplorable de la chaussée. Je rattrape donc la N109, rectiligne et large, mais dont le revêtement mériterait lui aussi une sérieuse réfection (la nationale est parallèle à l'autoroute…), qui traverse à petite vitesse et sans interruption une foultitude de petites agglomérations, dans une circulation assez dense… La nuit tombe lorsque las de conduire dans ces conditions je bifurque vers l’ouest pour gagner très rapidement la chic station de Praia de Mira où je vais passer la nuit, stationné en plein centre juste au dessus de la plage.


16 341    Vendredi 11 janvier 2019 : de PRAIA de MIRA à ESPINHO (92 km)

Nuit tranquille après avoir consacré la soirée à rattraper mon retard de courrier et à un long appel à Gilles pour lui donner des nouvelles et anticiper un éventuel voyage ensemble en Italie du Sud fin mars (éventualité dont nous avions parlé…) Si la nuit est fraîche (6°), je ne la crains pas maintenant que ma provision de GPL est renouvelée, et au matin, bien reposé, le soleil est à nouveau au rendez-vous.

Fin de mes écritures devant la plage jusqu’à ce que l'Exsis soit baigné par la chaleur et la lumière de ses rayons. Je sora alors faire un tour sur la  promenade au dessus de la plage et pénêtre dans la modeste chapelle des pêcheurs.
Bivouac devant la Praia de Mira
Bivouac devant la Praia de Mira
Praia de Mira : monument aux pêcheurs O Pescador
Praia de Mira : monument aux pêcheurs O Pescador
Praia de Mira : chapelle des pëcheurs
Praia de Mira : chapelle des pêcheurs
Praia de Mira : chapelle des pêcheurs
Praia de Mira : dans la chapelle des pêcheurs
Praia de Mira : Vierge de la chapelle des
                  pêcheurs
Praia de Mira : la Vierge de la chapelle des pêcheurs
Praia-de-Mira : barque de pêche traditionnelle
Praia de Mira : barque de pêche traditionnelle
Puis je pars vers Aveiro en tentant à nouveau de suivre la route côtière. En fait je n’irai pas bien loin, car après une dizaine de km longeant le canal, celle-ci se transforme en chemin de terre impraticable, si bien que je rallie bien vite la N109. À travers une suite continue et interminable de villages linéaires entre dunes et marais maintenant asséchés, celle-ci me rapproche d’Aveiro.

Bonne occasion d’observer l’habitat standard de bien des Portugais, assez simple et traditionnel dans son plan et sa construction, où l’essentiel de la décoration tient aux façades plaquées de céramiques. Toit de tuiles romaines rouge-orange, volume plutôt cubiques, parfois une galerie sans plus de fantaisie, le design n’est guère recherché, plutôt simple pour ne pas dire simpliste.
Enfin j’entre en ville vers 11:30, me rapproche au maximum de la cathédrale que Michelin propose comme point de départ de son circuit d’exploration de la petite ville.  Difficile de trouver une place de stationnement, d’autant plus que la majorité des voitures ici sont de petite taille - genre sous-compactes, selon les normes américaines - et je dois n’éloigner quelques peu avant de trouver l’espace idoine. Affamé (il est déjà près de 11:45), je préfère me garnir l’estomac avant de me lancer dans les quelques km de marche à pied prévisibles. cathedrale-et-statue-de-Santa-Joana
Aveiro : cathédrale et statue de Santa Joana
Aveiro-statue-de-Santa-Joana
Aveiro-statue-de-Santa-Joana
Aveiro-Antigo-Covento-de-Jesus
Aveiro : Antigo Covento de Jesus, fondé en 1 461

Enfin, à 12:30, je laisse l’Exsis bien barré sur la Rua Santa Johana et me dirige vers la cathédrale dont j’aperçois la façade baroque assez simple au bout de la rue. Je longe en passant l’Antigo Covento de Jesus, où se retira Sainte Johana, file d’Afonso V en 1472, qualifié de ** par le G.V., mais comme il abrite essentiellement un  musée d’art sacré, je renonce à sa visite pour gagner plutôt la Se voisine.

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Aveiro : facade de la cathédrale et calvaire
CATHÉDRALE D'AVEIRO
XVème siècle

La cathédrale d'Aveiro est installée dans l'ancien monastère de l'ordre dominicain, le premier construit à l'intérieur des murs. Fondé en 1423, à la suite de l’apparition de la Vierge à Afonso Domingues, le Vieil Homme, il reçut l’approbation de l’Infant D. Pedro, Seigneur d’Aveiro.
La façade a été rénovée en 1719, date du portail baroque sur lequel se détachent les figures de la Foi, de l’Espérance et de la Charité. La tour, datant de 1860, conserve une cloche d'origine du monastère, ainsi que deux de l'église - démolie - de Saint-Michel. Déjà au XIX siècle, le monastère a subi plusieurs incendies, auxquels ne survécut que l'église. En 1938, elle devint cathédrale.

La cathédrale possède une seule nef et des chapelles latérales communicantes et conserve des pièces de grande valeur (XVe-XXe siècle). La chapelle principale a subi plusieurs interventions au cours du XXe siècle dont le retable principal actuel provenant de l'église disparue de Vera Cruz. Elle possède un orgue moderne, construit en Hongrie, avec 32 registres et 1895 tuyaux.


Architecture extérieure relativement modeste et assez composite, l’intérieur est plus attachant avec sa Mise au tombeau Renaissance, son orgue XVIIe et ses azuléjos XVIIe et XVIIIe.

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Cathédrale d'Aveiro : l'orgue XVIIe
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Cathédrale d'Aveiro : la Vierge du Grand Autel

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Cathédrale d'Aveiro : l'autel de Sainte Anne
Cathédrale d'Aveiro : autel de Sainte Anne détail
                  du bas-relief
Cathédrale d'Aveiro : autel de Sainte Anne, détail du bas-relief

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Mise au tombeau Renaissance
Mise-au-tombeau-detail
Détail de la Mise au tombeau

Aveiro-cathedrale-Calvaire-du-XVe-replique-exterieure
Sur le parvis la cathédrale d'Aveiro, copie du calvaire traditionnel du XVe
Calvaire de Saint Dominique

 (XVe siècle)


Le calvaire, exemple parfait de sculpture de la fin du gothique, présente dans son chapiteau qui supporte le crucifix, des scèmes de la Passion  du Christ précédées par des représentation des quatre Évangélistes. Pour raison de conservation, la croix originale a été placée à l'intérieur de la cathédrale en 1978.

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Cathédrale d'Aveiro : Calvaire de Saint Dominique (XVe) original
Aveiro-cathedrale-croix-du-XVe-detail
Cathédrale d'Aveiro : détail du calvaire de Saint Dominique (XVe)
Empruntant quelques petites rues sinuant entre les façades plaquées d'azulejos,  je descends ensuite vers la Praça de Marques de Pombal. Sa fontaine moderne est malheureusement à sec, mais entourée de quelques autres belles façades décorées dont celle de l’Igreja de la Misericordia. Aveiro-rua-Combatentes-da-Grande-Guerra
Aveiro : rua Combatentes da Grande Guerra

Aveiro-detail d'une façade de maion couverte
                  d'azulejos
Détail d'une façade de maison couverte d'azulejos
Aveiro-igreja-da-Misericordia-Praca-do-Republica
Aveiro : igreja da Misericordia sur la Praça do Republica

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Nef et chœur de l'igreja da Misericordia
À l’intérieur, haute nef claire et décor d’azuléjos très présent, chaire et statues dorées de belle facture.

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Chœur de l'igreja da Misericordia
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Igreja da Misericordia : le tabernacle en forme de pélican

Aveiro-igreja-da-Misericordia
Aveiro : Vierge dans l'igreja da Misericordia
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Chaire de l'igreja da Misericordia

Caissons-du-plafond du choeur
Caissons-du plafond du chœur
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Igreja da Misericordia : l'orgue XVIIe

Azulejos de l'igreja da Misericordia
Azulejos de l'igreja da Misericordia

Encore quelques mètres et me voilà sur la quai du Canal Central, où tout est fait pour attirer l’œil du touriste : barques traditionnelles décorées (qui ne servent plus maintenant qu’aux excursions sur la ria), façades très variées alliant azuléjos à profusion et style Art Déco, grand soleil faisant vibrer les couleurs, boutiques, animation… Aveiro : Praça Delgado
Aveiro : Praça Delgado

J’y passe un moment à profiter du spectacle et faire quelques photos, puis m’enfonce dans les ruelles bordées des maisons plus modestes où vivait les acteurs de ce petit port de pêche et aussi de commerce.

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Aveiro : façades Art Déco le long du Canal Central
Façade Art Nouveau : Maison Anselmo Ferreira
                  (1913)
Façade Art Nouveau : Maison Anselmo Ferreira (1913)

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Aveiro : barques sur le Canal Central
Proue de barque
Proue de barque décorée

L’architecture y est nettement moins recherchée, mais on y retrouve toujours l’omniprésence des carreaux de céramique comme décor et protection des façades. J’en photographie toute une série en gros plan, ce qui donne une idée de la variété et de l’évolution dans le temps de l’inspiration des désigner.

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Aveiro-azulejos-sur-facade

Aveiro-azulejos-sur-facade

Aveiro-azulejos-sur-facade
Aveiro-azulejos-sur-facade
Aveiro-azulejos-sur-facade Aveiro-azulejos-sur-facade

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Aveiro : pignon recouvert d'azulejos

Aveiro-pignon-avec-azulejos-detail

Retour ensuite au Canal Central, où je repère d’autres décors de céramique évoquant la vie d’autrefois à Aveiro, au temps ou la ria était territoire de pêche et ressource en varech utilisés comme engrais par les locaux (pêcheurs et paysans).

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Récolte du sel dans la lagune

Pêcheurs d'Aveiro
Pêcheurs d'Aveiro

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Foulage du varech

Je mets là fin à ma balade en remontant à l'Exsis via quelques autres ruelles, plus «urbaines» mais tout aussi tortueuses.

Ces quelques km de marche au grand air m’ont assoiffé, je me restaure un peu puis examine la carte pour fixer mon prochain objectif. Impossible de rattraper immédiatement la côte puisque j’en suis coupé par la ria, il me faudra donc faire un grand crochet pour en contourner l’extrémité nord et arriver à Furadouro, la plage d’Ovar, à une quarantaine de km. Trajet relativement court sur le papier, mais fort long en temps, puisque toute cette région est très densément peuplée, et on n’y peut circuler qu’en dessous de 50 km/h.

Furadouro : Exsis stationné devant la plage
Furadouro : Exsis stationné devant la plage
Derrière sa maigre forêt d’eucalyptus la station se donne des airs quasi urbains et, trop neuve, manque de caractère. J’y ferais un petit tour sur les dunes qui l’encadrent et que l’on tente de protéger (pas toujours très élégamment). Mais trouvant le site un peu trop fréquenté  et aménagé, je préfère me rapprocher de Porto en gagnant une station plus proche de la ville (22 km), la plage d’Espinho, signalée par le G.V.

Les
            dunes de Furadouro
Les dunes de Furadouro

Autre bout de route très urbanisée, donc lente, j’arrive juste au coucher du soleil au bord de l’eau. Le temps de parcourir le bord de mer tout au long pour trouver un coin sympathique (le plus au nord) et le crépuscule s’est installé. Moins de touristes ici qu’à Furadouro,  probablement davantage de banlieusards qui prennent le train pour aller travailler à Porto, et une ambiance un peu moins apprêtée, me semble-t-il.

À peine stationné devant un petit parc en bord de plage, je suis abordé par un camping-cariste du Gers qui a cru reconnaitre en moi un Toulousain (ma plaque immatriculée 31 !). Je le détrompe, il me propose de m’installer auprès de lui « pour plus de sécurité», je décline son offre, comme celle de prendre l’apéro, et rentre chez moi avaler la soupe que j’ai préalablement mise à chauffer.  Il est 18:00, la nuit est tombée, la fraîcheur avec. Je me retire dans ma cabane à roulettes, branche le chauffage pour maintenir un confortable 20°C, me mets à table puis au clavier pour rédiger journal et courrier.


16 436    Samedi 12 janvier 2019 : ESPINHO (0 km)
Espinho-bivouac-pres-de-la-mer
Espinho : bivouac près de la mer
Journée off, passée devant la plage, tout à fait à l’extrémité nord de la station. Il fait certes très beau, mais le petit vent froid me dissuade de passer trop de temps à l’extérieur, et je me sens un peu paresseux après tous ces kilomètres parcourus. Je soigne aussi mes pieds qui commencent à réagir au froid (engelures) et à mes longues marches des derniers jours.

J’écris un peu, lis beaucoup, en particulier le Little Exsis Book dont je traduis beaucoup d’articles pertinents face à l’aménagement ou l’entretien de mon véhicule. Son ton très british, avec un tonalité humoristique et une courtoisie tout à fait typique, en fait une lecture agréable et reposante. Quel contraste avec nos Gaulois si revendicateurs et un brin agressifs…

Je fais tourner un petit peu le moteur, le temps de recharger l’ordi, mais le soleil suffit à maintenir le niveau de la batterie pour ne pas avoir d’inquiétude.

Coucher tôt en préparant dans le Guide Vert mon excursion à Porto demain.


2018-12-Portugal-5 : Porto

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