Sur la petite route au-matin en passant près de Sintra |
Je me demande alors un
peu où me diriger, puis décide de commencer par faire
les pleins et vidanges en remontant vers le nord. Mais
pressé par la circulation lisboète, j'oublie de me
ravitailler en GPL alors que je sais la chose facile à
la station BP de l’aéroport. Je rattrape bien vite la IC 19 en direction de Sintra où je sors de la voie rapide, me perds un peu dans ses ruelles accidentées, finis par rallier l’accueillante aire de Santa Susana sur laquelle je fais un nouveau et long arrêt. Je profite alors du beau soleil et de la solitude pour laver un peu le bas du camping-car qui en a bien besoin ! |
Poursuivant ma
remontée tranquille vers la côte au nord, je décide
alors de rouler jusqu’à la nuit en contournant Peniche
et de me rendre jusqu’à Obidos. Lacis de petites routes
dans cette campagne décidément bien plus densément
peuplée que je ne l’aurais cru, puis derniers km sur un
bout d’autoroute - gratuite ! - pour sortir vers la
vieille cité au moment où le ciel doré souligne le
contour de ses murs crénelés. |
Obidos : arrivée au crépuscule |
Obidos : bivouac devant le sanctuaire Senhor da Pedra |
Nuit un peu bruyante à
partir de 7 heures, ce qui ne m’empêche pas de faire le
plein de sommeil. L’église restant fermée, je décolle
aussitôt prêt vers 9:00 pour rejoindre la mer. Le GPS
m’entraine sur des routes secondaire plutôt jolies, je
rejoins un bout d’autoroute près de Caldas da Rainha où
j’aperçois une grosse station vendant du GPL. Mais la préposée a reçu l’ordre de n’en point vendre aux autocaravanes… En revanche elle a en stock des raccords au standard portugais et filetage identique au mien. 20 € pour un bout de laiton tourné, ce n’est pas donné, mais avec cela plus de crainte de tomber en panne de chauffage… Je ferai donc le plein plus loin ! |
Je finis par arriver à Foz de Arelho, juste au dessus de la lagoa de Obidos, une large échancrure d’eau fermée sur son débouché océanique par une barre de sable prolongé d’une plage magnifique. Il fait très beau, une balade bien aménagée (trottoir de bois suspendu sur les dunes) suit la crête au dessus de l’Océan. On y a construit de belles maisons contemporaines verre et béton d’inspiration très californienne dont plusieurs feraient bien mon affaire… | Foz de Arelho : la page et le goulet |
Foz de Arelho : extrémité de la lagoa de Obidos et la barre de sable |
Je descends ensuite au bord de l’eau côté lagune, il y fait très chaud et la lumière est magnifique, donc photos… Je profite du soleil et du grand air, repère un vaste parc à camping-car fort bien situé au bord de l’eau (6 €/jour avec service, + 2 € pour l’électricité, rien à dire !). |
Après ce bon bol d’air
je reprends la petite route qui longe la côte et me mène
à un autre site intéressant : entre Salir de Porto et
Sao Matinho do Porto, une autre enclave marine presque
circulaire reliée à l’océan par une passe étroite, ce
qui la met totalement à l’abri des courant et du vent. On ne peut rêver lac plus sûr avec des
enfants. En arrivant du côté sud je commence par monter au miradouro qui domine le village de Salir do Porto, d’où la vue s’étend largement sur le plan d’eau en dessous, bordé par des hautes dunes du coté océan, et par une frange d’hôtels et maisons de vacance côté terre, le tout serti de verdure. |
Sao-Martinho-do-Porto depuis le miradouro de Salir |
Sao-Martinho-do-Porto vers la plage à travers dunes |
Les pluviers de Sao Martinho do Porto |
Je repars en direction
de Nazaré. sur une petite route de crête qui offre de
belles vues sur la ville. Me rendant d’abord au
miradouro de Pederneira j’admire d’abord la courbe de la
plage, la ville étonnamment régulière en arrière dont
les rues se coupent perpendiculairement (plan bien rare
au Portugal !) et le Sitio campé haut en arrière, se
terminant par le Forte do Sao Miguel Arcangelo et son
phare dominant l’Océan. |
Nazaré depuis le miradouro de Pedeneira |
Nazaré : cimetière de Pederneira |
Joli coup d’oeil, que
je complète par un petit tour dans le cimetière de
l’igreja de la Misericordia, fermée pour cause de
vandalisme… Le cimetière très vaste est très dense et
peuplé, servant probablement à toute l’agglomération de
Nazaré, puisque ce fut le berceau de la ville. Mais il est surtout garni d’une multitude de statues de marbre blanc d’un style compassé, parfois même identiques les unes aux autres, représentant une pleureuse, parois ailée, parfois non, qui finit par donner un air un peu irréel à cet amoncellement de monuments funéraires… |
Nazaré : cimetière de Pederneira |
Nazaré : cimetière de Pederneira |
Je finis par me caser pour aller admirer le panorama depuis la capela (ermida da Memória). | Nazaré-Sitio : la capela da Memoria sur son surplomb dominant plage et ville |
Plafond en azulejos de l'ermida da Memoria |
Celle-ci, joliment
décorée d’azuléjos polychrome (toit) et bleu (intérieur)
évoque la légende du cavalier près de tomber de la
falaise derrière le cerf qu’il poursuivait, sauvé par
l’intervention miraculeuse de la Vierge. Effet
intéressant des céramiques garnissant intégralement murs
et plafond de la minuscule nef, et aussi de la crypte
encore plus exiguë. sous l’autel. |
La place devant
l’église aussi vaut le coup d’oeil, formant parvis à
l’igreja de Nossa Senhora da Nazaré que je contourne
pour aller faire le tour jusqu’au farol (phare) installé
au-dessus du Forte de Sao Miguel Arcangelo, qui
défendait la plage de ce côté. Rude descente à pied (je n’ose y engager l’Exsis, incertain du stationnement à l’arrivée…) et jolies vues sur la très longue Praia da Norte où j’irai ensuite établir mes pénates. Quelques fourgons et camping-cars y demeureront pour la nuit, après le départ des dernières voitures à l’issue du magnifique coucher de soleil. |
Nazaré : sur le Sitio, l'igreja de Nossa Senhora de Nazaré |
Nazare : le Sitio |
Nazare: la légende du Sitio |
Nazaré : bivouac de l'Exsis devant la Praia do Norte et le Forte de Sao Miguel Acangelo incluant le phare |
Il est 17:30, la nuit s’établit, je travaille durant la soirée sur les photos, entendant à peine les gros rouleaux déferlant sur le sable à quelques centaines de mètres, et juste dérangé quelques minutes par les manoeuvres d’un gros 609D Mercedes tâchant de se caser à côté de moi sur l'étroite plate-forme que j’occupe au-dessus de la plage. |
Bivouac devant la Praia do Norte |
À 8:00 je suis debout,
dès que le soleil émerge derrière la colline au dessus
de nous. Après douche et déjeuner je me hasarde un peu
sur le sable, jusque là où les grosse vagues de
l’Atlantique achèvent leur longue course en roulant sur
le sable granuleux qu’elles réduisent un peu plus
en poudre à chacun de leurs assauts. Il fait très beau, même si encore un peu frais, mais la température ne fait que commencer sa course ascendante qui la fera grimper jusqu’à près de 16°C en début d’après-midi. |
Comme prévu je me dirige vers le nord en suivant la route côtière qui file le plus souvent en vue de la mer, à travers des forêts assez lâches de pin et d’eucalyptus. Mais je ne tarde pas à m’apercevoir que tous ces arbres noirâtres et défeuillés sont en fait les séquelles d’immense incendies récents qui ont dû toucher des dizaines de milliers d’hectares. Effectivement de vastes zones ont été dégagées et le sable des dunes mis à nus par les travaux de nettoyage en cours, en attendant leur - éventuel ? - reboisement. | Forêt incendiée sur la dune |
Le rivage, à peu de distance, est tout ourlé de plages qui se succèdent. Je fais quelques détours pour m’en approcher au plus près. Toutes sont immenses, limitées à l’occasion par quelque falaise, et vides, ce qui n’est pas étonnant vu la saison, mais leurs dimensions font que quelque soient les foules européennes déferlant ici, on ne saurait y retrouver la promiscuité et l’entassement si communs sur les plages méditerranéennes : praia Legua, praia Paredes, … | Praia Paredes |
Sao Pedro de Moel : statues royales de Dom Dinis et Dona Isabel |
Sao Pedro de Moel : la plage Praia Velha vers le nord |
Je finis par m’arrêter sur la grande place centrale de Praia do Pedrogao où je déjeune puis passe le plus chaud de l’après-midi à nettoyer et polir les fenêtres en lexan de l’Exsis. Il fait presque chaud tandis que j’arrive au bout de ma besogne, satisfait du résultat qui me redonne une vue claire de mon environnement. Quelques pas sur les rochers à observer les pêcheurs, patients, qui lancent leurs lignes dans les tourbillons écumants à leurs pieds, abondamment éclaboussés par les embruns, et je repars en poursuivant ma remontée de la côte. | Pêcheurs à Praia do Pedrogao |
Phare de Cabo Mondego |
Pas grand chose à voir à Figueira do Foz, sinon un petit tour signalé parle G.V. du côté du Cabo Mondego, qui offre quelques belles vues sur la ville depuis ses hauteurs, sans rien d’extraordinaire… Le soleil commence à baisser et les teintes se réchauffent lorsque je reprends ma route en tâchant de suivre la petite route côtière indiquée sur l’atlas Michelin. |
Nuit tranquille après
avoir consacré la soirée à rattraper mon retard de
courrier et à un long appel à Gilles pour lui donner des
nouvelles et anticiper un éventuel voyage ensemble en
Italie du Sud fin mars (éventualité dont nous avions
parlé…) Si la nuit est fraîche (6°), je ne la crains pas
maintenant que ma provision de GPL est renouvelée, et au
matin, bien reposé, le soleil est à nouveau au
rendez-vous. Fin de mes écritures devant la plage jusqu’à ce que l'Exsis soit baigné par la chaleur et la lumière de ses rayons. Je sora alors faire un tour sur la promenade au dessus de la plage et pénêtre dans la modeste chapelle des pêcheurs. |
Bivouac devant la Praia de Mira |
Praia de Mira : monument aux pêcheurs O Pescador |
Praia de Mira : chapelle des pêcheurs |
Praia de Mira : dans la chapelle des pêcheurs |
Praia de Mira : la Vierge de la chapelle des pêcheurs |
Praia de Mira : barque de pêche traditionnelle |
Puis je pars vers
Aveiro en tentant à nouveau de suivre la route côtière.
En fait je n’irai pas bien loin, car après une dizaine
de km longeant le canal, celle-ci se transforme en
chemin de terre impraticable, si bien que je rallie bien
vite la N109. À travers une suite continue et
interminable de villages linéaires entre dunes et marais
maintenant asséchés, celle-ci me rapproche d’Aveiro. Bonne occasion d’observer l’habitat standard de bien des Portugais, assez simple et traditionnel dans son plan et sa construction, où l’essentiel de la décoration tient aux façades plaquées de céramiques. Toit de tuiles romaines rouge-orange, volume plutôt cubiques, parfois une galerie sans plus de fantaisie, le design n’est guère recherché, plutôt simple pour ne pas dire simpliste. |
Enfin j’entre en ville vers 11:30, me rapproche au maximum de la cathédrale que Michelin propose comme point de départ de son circuit d’exploration de la petite ville. Difficile de trouver une place de stationnement, d’autant plus que la majorité des voitures ici sont de petite taille - genre sous-compactes, selon les normes américaines - et je dois n’éloigner quelques peu avant de trouver l’espace idoine. Affamé (il est déjà près de 11:45), je préfère me garnir l’estomac avant de me lancer dans les quelques km de marche à pied prévisibles. | Aveiro : cathédrale et statue de Santa Joana |
Aveiro-statue-de-Santa-Joana |
Aveiro : Antigo Covento de Jesus, fondé en 1 461 |
Aveiro : facade de la cathédrale et calvaire |
CATHÉDRALE
D'AVEIRO XVème siècle La cathédrale d'Aveiro est
installée dans l'ancien monastère de l'ordre
dominicain, le premier construit à l'intérieur des
murs. Fondé en 1423, à la suite de l’apparition de
la Vierge à Afonso Domingues, le Vieil Homme, il
reçut l’approbation de l’Infant D. Pedro, Seigneur
d’Aveiro.
La cathédrale possède une seule nef et des chapelles latérales communicantes et conserve des pièces de grande valeur (XVe-XXe siècle). La chapelle principale a subi plusieurs interventions au cours du XXe siècle dont le retable principal actuel provenant de l'église disparue de Vera Cruz. Elle possède un orgue moderne, construit en Hongrie, avec 32 registres et 1895 tuyaux. |
Cathédrale d'Aveiro : l'orgue XVIIe |
Cathédrale d'Aveiro : la Vierge du Grand Autel |
Cathédrale d'Aveiro : l'autel de Sainte Anne |
Cathédrale d'Aveiro : autel de Sainte Anne, détail du bas-relief |
Mise au tombeau Renaissance |
Détail de la Mise au tombeau |
Sur le parvis la cathédrale d'Aveiro, copie du calvaire traditionnel du XVe |
Calvaire de Saint
Dominique (XVe siècle) Le calvaire, exemple parfait de
sculpture de la fin du gothique, présente dans son
chapiteau qui supporte le crucifix, des scèmes de la
Passion du Christ précédées par des
représentation des quatre Évangélistes. Pour raison
de conservation, la croix originale a été placée à
l'intérieur de la cathédrale en 1978.
|
Cathédrale d'Aveiro : Calvaire de Saint Dominique (XVe) original |
Cathédrale d'Aveiro : détail du calvaire de Saint Dominique (XVe) |
Empruntant quelques petites rues sinuant entre les façades plaquées d'azulejos, je descends ensuite vers la Praça de Marques de Pombal. Sa fontaine moderne est malheureusement à sec, mais entourée de quelques autres belles façades décorées dont celle de l’Igreja de la Misericordia. | Aveiro : rua Combatentes da Grande Guerra |
Détail d'une façade de maison couverte d'azulejos |
Aveiro : igreja da Misericordia sur la Praça do Republica |
Nef et chœur de l'igreja da Misericordia |
À l’intérieur, haute nef claire et décor d’azuléjos très présent, chaire et statues dorées de belle facture. |
Chœur de l'igreja da Misericordia |
Igreja da Misericordia : le tabernacle en forme de pélican |
Aveiro : Vierge dans l'igreja da Misericordia |
Chaire de l'igreja da Misericordia |
Caissons-du plafond du chœur |
Igreja da Misericordia : l'orgue XVIIe |
Encore quelques mètres et me voilà sur la quai du Canal Central, où tout est fait pour attirer l’œil du touriste : barques traditionnelles décorées (qui ne servent plus maintenant qu’aux excursions sur la ria), façades très variées alliant azuléjos à profusion et style Art Déco, grand soleil faisant vibrer les couleurs, boutiques, animation… | Aveiro : Praça Delgado |
Aveiro : façades Art Déco le long du Canal Central |
Façade Art Nouveau : Maison Anselmo Ferreira (1913) |
Aveiro : barques sur le Canal Central |
Proue de barque décorée |
Furadouro : Exsis stationné devant la plage |
Derrière sa maigre forêt d’eucalyptus la station se donne des airs quasi urbains et, trop neuve, manque de caractère. J’y ferais un petit tour sur les dunes qui l’encadrent et que l’on tente de protéger (pas toujours très élégamment). Mais trouvant le site un peu trop fréquenté et aménagé, je préfère me rapprocher de Porto en gagnant une station plus proche de la ville (22 km), la plage d’Espinho, signalée par le G.V. |
Espinho : bivouac près de la mer |
Journée off, passée devant la plage, tout à fait à l’extrémité nord de la station. Il fait certes très beau, mais le petit vent froid me dissuade de passer trop de temps à l’extérieur, et je me sens un peu paresseux après tous ces kilomètres parcourus. Je soigne aussi mes pieds qui commencent à réagir au froid (engelures) et à mes longues marches des derniers jours. |