PORTUGAL

Drapeau du
              Portugal

Décembre 2018
(3 932 km)

Jean-Paul, Monique et Hermione
à bord de l'Exsis




2. de SINTRA à LISBOA


14 683    Vendredi 21 décembre 2018 : de SINTRA à AGUAS DE MOURA (98 km)

Nuit tranquille, mais je me réveille très tôt sans pouvoir me rendormir, si bien que je découvre encore quelques chapitres de Homo Deus, de Harari, avant de me rendormir enfin. Réveil de la maisonnée passé 9:15, si bien qu'il sera près de 11:00 lorsque nous quittons la belle place qui commence à peine à s’animer. Sintra-bivouac-sur-la-place-de-Sao-Pedro
Sintra : bivouac dans le brouillard sur la place de Sao Pedro
Sur le sentier menant au château da Pena
Sur le sentier menant au Palacio da Pena
Après la dissipation des dernière brumes matinales, le ciel commence à s’éclaircir sur la ville de Sintra, mais nous sommes encore dans le nuage lorsque nous remontons difficilement jusqu’au pied du château, les pneus usés de l’Exsis n’arrivant pas à s’accrocher franchement au pavé mouillé par la rosée.

Depuis la billetterie installée dans les deux petits pavillons d’entrée jaunes, la pente monte rudement jusqu’à la première porte façon médiévale. Monique et moi avons du mal à suivre notre cabri qui caracole sur le sentier tournicotant dans le magnifique parc planté de grands arbres et de toutes sortes de plantes exotiques.

Le Palacio da Pena émergeant des nuages
Le Palacio da Pena émergeant des brumes matinales

Sintra : chateau de Pena depuis la terrasse devant
              les cuisines
Sintra : Palacio da Pena depuis la terrasse devant les cuisines

Cuisine du chateau de Pena
Entrée dans le Palacio da Pena en passant d'abord par la cuisine

Sintra-chateau-de-Pena-porte-du-Triton
Palacio da Pena : porte du Triton
donnant accès à la terrasse ouest

Palacio da Pena : détail de la Porte du Triton
Palacio da Pena : décor néo-manuelin de la Porte du Triton

Panorama vers l'Océan depuis la terrasse derrière la
              Porte du Triton
Panorama vers l'Océan depuis la terrasse derrière la Porte du Triton

Enfin, essoufflés et fourbus, nous commençons le tour du grand bâtiment colorés jaune et rouge juché sur la butte rocheuse. En fait, ce château royal fut surtout une retraite princière rebâtie dans le style romantique médiévaliste du milieu du XIXème par le prince consort Fernando II, à partir des ruines d’un couvent hiéronymite beaucoup plus ancien.

La partie privée, la plus intéressante, s’articule autour d’un charmant petit cloître à 2 étages tout recouvert de céramiques. Les pièces ont conservé leur fonction (dortoir, réfectoire, etc.) mais en étant complètement redivisées et surtout décorées dans le style prévalent à l’époque. Style riche et suggestif, mais aussi lourd et sombre bien loin du goût actuel. Cloître manuelin du Palacio da Pena
Cloître manuélin du Palacio da Pena
Centre de table de la salle à manger
Centre de table de la salle à manger
Salle à manger du Palacio da Pena
Salle à manger du Palacio da Pena

Ancien réfectoire des moines hiéronymites transformé par le roi Ferdinand II en salle à manger privée de la famille royale. Salle couverte de voûtes d'arêtes manuélines (XVIe siècle) et revêtue de carreaux de faïence de la Fabrica Roseira (XIXe siècle). Le mobilier en chêne a été commandé par le roi Ferdinand I à la Casa Barbosa e Costa en 1866.
Palacio da Pena voutes de la salle à manger
Palacio da Pena : voûtes de la salle à manger
Palacio da Pena couvert dans la salle à
                    manger
Palacio da Pena : couvert dans la salle à manger

Palacio da Pena atelier du roi Carlos nymphes
Palacio da Pena : nymphes dans l'atelier du roi Carlos
ATELIER DU ROI CARLOS

Autrefois salle du Chapitre du monastère, cette pièce est devenue la salle de café du roi Ferdinand II. Son petit-fils, le roi Carlos Ier, l’utilisera comme bureau et atelier après 1890. Les toiles peintes sur les murs sont attribuées au monarque et dépeignent des nymphes et des satyres dans le Parc de Pena.
Microsoft Word - 181221-52 Sintra château de Pena atelier du roi Carlos notice FR.docx

CHAMBRE A COUCHER DE ROI CARLOS Ancien dortoir du monastère, divisé en chambres à coucher au XIXe siècle. Après 1890, cette chambre servait de chambre à coucher du roi Carlos. Dans le coin coin à droite, il y a un WC. Ce site pièce a été vidée à la suite de l'assassinat du roi en 1908. Les objets exposés proviennent de sa chambre dans le Palais des Nécessités, à Lisbonne, après 1910.

Palacio da Pena chambre du roi Carlos
 Palacio da Pena : chambre du roi Carlos
Palacio da Pena : statuette cadeau de la ville
                    de Paris
Palacio da Pena : statuette cadeau de la ville de Paris

Palacio da Pena galerie du cloitre et porte de
              l'atelier
Palacio da Pena  : galerie du cloitre et porte de l'atelier (ancienne salle du chapitre)

Sintra-Palacio-da-Pena-cloitre-manuelin
Palacio da Pena :  cloitre manuelin
Palacio da Pena chambre du roi Fernando II.
Palacio da Pena : chambre du roi Fernando II


À L'ÉTAGE : PIANO NOBILE

L'étage supérieur du monastère manuélin était à l'origine divisé en quatorze cellules, reliées entre elles par un couloir intérieur. Ferdinand Il les a fait restructurer en pièces voûtées  pour ses appartements privés, qu'il partagerait plus tard avec sa seconde épouse, la comtesse d'Edla. Après 1890, cet étage a été occupé par la reine Amelia jusqu'en 1910.

Palacio da Pena chambre du roi Fernando II
Palacio da Pena : chambre du roi Fernando II
Palacio da Pena chambre de Fernando II clé de
                    voute
Palacio da Pena : clé de voute de la chambre de Fernando II
Palacio da Pena décor arabisant de la chambre
                    du roi
Palacio da Pena décor arabisant de la chambre du roi Fernando II
Palacio da Pena lit de Fernando II
Palacio da Pena lit de Fernando II

Palacio-da-Pena-chambre-du-roi-Fernando-II
                    Vénus
Palacio da Pena, chambre du roi Fernando II : Vénus
Palacio-da-Pena : céramique arabe
Palacio da Pena : céramique arabe ancienne

Palacio da Pena salle d'attente de la Reine
                    Amélia
Palacio da Pena : antichambre du bureau de la Reine Amélia
Palacio da Pena secretaire de la reine Amelia
Palacio da Pena : secrétaire de la reine Amélia dans son bureau

Nous passons plus de 2 heures à déambuler de petites pièces en grandes salles, découvrant l’histoire des murs et de ses habitants, observant tel détail suggestif, photographiant les points de vue et le détail des meubles ou autres accessoires qui me paraissent particulièrement intéressants. Je perds bientôt mes compagnes qui filent en avant, et nous nous retrouvons à la sortie, comblés mais un peu saturés de tant de choses vues, pas toujours emballante du point de vue esthétique, mais dans des registres pour nous assez inhabituels (encore que j’y retrouve, toute proportions gardées, le même genre de décor et d’ambiance que chez mes arrière-grand-parents Mourez dans leur villa des Ormes à Templemars).

chateau-de-Pena-lustre-neo-rococo-du-Fumoir
chateau-de-Pena-lustre-neo-rococo-du-Fumoir
Palacio da Pena : détail du lustre néo-rococo du Fumoir

FUMOIR

Le fumoir fait partie du Nouveau Palais. Le plafond est d'influence islamique et révèle un goût pour le style artistique mudéjar. Le lustre de style néo-rococo (19e siècle) est une représentation en verre d'un d'une plante grimpante. Le mobilier indien a été acquis en 1940.
Grand-Hall -du-chateau-de-Pena
Grand Hall du Palacio da Pena

GRANDE SALLE

La Grande Salle était le principal espace du roi Ferdinand pour organiser des réceptions. Elle était initialement conçue comme une salle de billard et la table centrale a été retirée après 1939. Le mobilier de Casa Barbosa e Costa, les porte-flambeaux et le lustre ont été spécialement conçus pour cette pièce. Trois fenêtres présentent des vitraux provenant d'Europe centrale.
Lucifère du Grand Hall du château de Pena
Lucifère du Grand Hall du Palacio da Pena

Le château de Pena à travers les arbres
Le Palacio da Pena à travers les arbres

Autre descente accusée - aïe les genoux ! - pour regagner l’Exsis stationné bien en dessous dans le dernier parking le long de la petite route dévalant vers Sintra. Nouveau séjour d’une bonne heure sur la place de Sao Pedro abandonnée ce matin, Monique appelle son avocat puis nous déjeunons copieusement, histoire de récupérer des fatigues de la matinée.

Où diriger nos roues maintenant ? Hermione demande à nouveau sable et mer, de notre côté nous sommes un peu las de l’agitation et du bruit urbain… et le temps risque d’être plus frais au nord. Nous prendrons donc immédiatement la direction de la côte sud du Portugal, l'Algarve, quitte à faire à nouveau un tour au nord de Lisbonne lors de notre retour dans une douzaine de jour pour reprendre l’avion.

Nous rallions donc au plus court la 4 voies rapide puis l’autoroute A2 qui nous ramènent à Lisbonne. Elle nous fait traverser le Tage sur le grand Pont du 25 avril. Ensuite ça se gâte, car nous désirons refaire un plein d’épicerie, et dans la grande conurbation du sud de Lisbonne, où autoroutes et  échangeurs s’entremêlent au milieu des grands ensembles, pas facile de se repérer… Ah, enfin un panneau indiquant zona commercial ! Je sors de l’autoroute, mais en approchant, pas une seule enseigne d’épicerie visible, et surtout pas de stationnement hormis souterrain… Retour à l’autoroute après moult détours. Nous la quittons un peu plus loin lorsqu’elle devient à péage (portagem) pour emprunter la nationale. Et là, dans le soir qui descend, j’aperçois  le grand rond jaune d’un Lidl. Nous passerons près d’une heure dans ses allées, à la recherche de produits frais malheureusement moins abondants et variés que nous nous y attendions.

Ensuite nous nous emmêlons dans les embouteillages du vendredi soir, lorsque les nombreux travailleurs lisboètes rejoignent leur lointaine banlieue hérissées de tours d’habitation. Puis nous nous trainons dans d’innombrables et interminables zona industriales qui se succèdent le long de la grande route, coupée d’incessants ronds-points, à la suite de lourds camions cheminant au pas…

Après une trentaine de kilomètres le trafic finit par devenir plus fluide et nous avançons vers le sud à un rythme plus satisfaisant. Or nous avons besoin de faire le plein d’eau et surtout de vider la cassette qui commence à se manifester. Dans la nuit, suivant les indications du GPS sur lequel j’ai chargé les aires de service portugaises, nous irons jusqu’au village d’Aguas de Moura où nous trouvons à l’endroit indiqué un large espace sur une rue à l’écart, près d’un point d’eau et éventuellement un poste de vidange. Il est passé 19:30, nous posons enfin notre bivouac après cette centaine de km qui nous aura duré, descendons les stores et préparons le souper. Coucher tôt un peu courbaturés par notre balade de ce matin et fatigués par cette route pourtant courte mais trop longue à parcourir.


14 781    Samedi 22 décembre 2018 : d’AGUAS DE MOURA à TORRALTA (Praia dos Três Irmaos) (221 km)

Aguas de Moura bivouac devant l'école
Notre bivouac à Aguas de Moura devant l'école
Nuit tranquille et grand soleil sous le ciel bleu au lever à 9:00. Je trouve sans difficulté le point d’eau et l’égout d’évacuation destiné aux cassettes, ce qui nous permettra de repartir à 10:00 à pleine capacité.

La grande route file en direction de Ourique puis tout au bout en bord de mer, vers Faro. Si la voie est large, bien tracée et très roulante (vitesse limite de 90 km/h) la qualité du revêtement  laisse trop souvent à désirer et mériterait, sinon un remplacement complet, du moins de sérieuses réparations. Serait-ce la conséquence des compressions budgétaires qui ont frappé le Portugal dans les dernières années, ou la priorité donnée aux milieux urbains comme les alentours de Lisbonne dont la population semble avoir explosé ? Ou plus prosaïquement, le doublement de l’itinéraire par le nouveau réseau d’autoroute à péage ? Toujours est-il que trop de kilomètres endommagés entrainent des vibrations très fatigantes pour chauffeur et passagères, et éprouvantes pour le camion qui couine de partout et où divers objets se décrochent et tombent à terre… Le paysage est pourtant agréable, assez vallonné et verdoyant, très humide au début voire parfois marécageux, puis devient plus sec au fur et à mesure de notre descente vers le sud. Les villages sont rares entre les immenses étendues plantées de vieux oliviers, et l’on ralentit rarement pour autre chose qu’une virage un peu serré ou une montée un peu raide.

En arrivant sur la côte nous nous dirigeons d’abord vers l’Intermarché de Portimão où je compte faire le plein de gasoil à bon prix, tandis que Monique veut y trouver des cartes pour jouer à la crapette avec Hermione - les deux adorent. Point de station-service sur le site, pas plus que de cartes… mais j’y trouve un Roady où je remplace l’essuie-glace droit en piteux état, et prends les informations pour un éventuel changement des pneus avant : ils me semblent déjà très usés (35 000 km) et devront de toute façon être remplacés à mon retour en France. Pas en stock bien sûr, mais on pourrait m’accommoder les 2 ou 3 janvier à un prix qui me semble concurrentiel. On verra…

Amado déjeuner devant la mer
Praia do Amado : déjeuner sur la falaise au dessus de la mer
Monique trouve ses jeux de cartes dans le Continente voisin, et moi du pétrole à 1,22 €/l quelques centaines de mètres plus loin (Jumbo), en nous dirigeant vers la fameuse Praia da Rocha.

Amado Hermione et Monique préparent le
                    déjeuner
Amado : Hermione et Monique préparent le déjeuner
Amado Hermione fait sauter les poivrons
Amado : Hermione fait sauter les poivrons

Nous finissons par atterrir sur un petit parking tout au bout de la N124 au dessus des falaises à la Praia dos Tres Castelos. Après un déjeuner bienvenu - il est temps ! - je vais faire quelques photos de la côte ourlée de petites plages encadrées par les hautes pentes de roches jaune très friables et donc très découpées. Praia do Amado vers l'Ouest
Praia do Amado

Praia do Amado : mouettes
Praia do Amado : mouettes

Praia do Amado vers l'Est
Praia do Amado vers l'Est
Praia do Amado : les rochers
Praia do Amado : les rochers

Praia do Amado escaliers descendant à la
                    plage
Praia do Amado : escaliers descendant à la plage
Un peu plus tard Monique et Hermione emprunteront le long escalier leur permettant d’atteindre l’eau pour une autre longue baignade de notre naïade, tandis que je reste dans l’Exsis pour faire le ménage et réparer un autre morceau du store Remis, latéral cette fois, qui s’est décroché. Ah ! la soit-disant qualité allemande !

Le soleil commence à descendre lorsque nous quittons les lieux pour tâcher de trouver une plage plus accessible. Nous la découvrons une dizaine de km plus loin en longeant le rivage vers l’ouest à Torralta, sur la Praia dos Tres Hermanos Nous nous y installons pour la nuit sur la dune, en compagnie d’une dizaine d’autres camping-cars et fourgons venant d’un peu partout en Europe : Italie, Suède, Pays de Galle, France, Allemagne…

Petit tour sur la plage au soleil couchant, puis souper de crêpes préparées par Hermione et passée à la crêpière par Monique. Ensuite c’est une vive partie de crapette suivie de sa revanche, tandis que je rédige le journal. Coucher à 22:30 dans le bruit des vagues… Torralta Praia dos Tres Irmaos Hermione court
                    sur la plage
Torralta, Praia dos Tres Irmaos : Hermione court sur la plage

Torralta Praia dos Tres Irmaos Hermione court sur la
              plage
Torralta, Praia dos Tres Irmaos : Hermione court sur la plage dans le soleil couchant


15 002    Dimanche 23 décembre 2018 : PORTIMÃO (Praia dos Três Irmãos) (0 km)

Bivouac à Torralta, devant la Praia dos Tres
                    Irmaos
Bivouac à Torralta, devant la Praia dos Tres Irmaos
Toujours ce grand soleil et ce ciel bleu, tant attendus !

Nous ne bougerons pas de la journée, profitant du beau temps et surtout de la plage finalement fort peu fréquentée malgré le congé. Hermione passera le plus clair de son temps au bord de l’eau, à construire un château de sable avec une petite amie de rencontre, (père irlandais, mère russe et grand-père uniquement russophone). Les échanges sont évidemment limités, mais les deux fillettes passent un bon moment dans la piscine de l’hôtel tout proche en compagnie de Monique, jusqu’à revenir en début d’après-midi pour déjeuner.

Pendant ce temps je profite de l’espace, de la chaleur et de la lumière pour démonter le phare gauche et remplacer  l’ampoule du feu de position défaillante. Je constate aussi que le niveau de l’huile est très bas et elle me semble épaisse et noire. La dernière vidange datant de près de 25 000 km, il sera temps de la changer dès que possible.
En après-midi j’accompagne Hermione pour une autre longue séance de plage, de jeu dans les vagues et dans le sable, jusqu’à ce que saoulée de ce plein air intensif, elle revienne enfin dans l'Exsis. Torralta-Praia-dos-Tres-Irmaos-Hermione
Torralta, Praia dos Tres Irmaos : Hermione construit un château de sable

Praia dos Tres Irmaos : le chateau de sable d'Hermione
Praia dos Tres Irmaos : le château de sable d'Hermione

Torralta Praia dos Tres Irmaos Hermione joue dan les
              vaguess
À Torralta, sur la Praia dos Tres Irmaos Hermione joue dans les vagues

Torralta Praia dos Tres Irmaos Hermione joue dans les
              vagues
Torralta, sur la Praia dos Tres Irmaos Hermione joue dans les vagues

Torralta Praia dos Tres Irmaos Hermione sort de
              l'eau
Torralta Praia dos Tres Irmaos : Hermione sort de l'eau

Pendant ce temps j’ai lu tandis que Monique s’occupait de son courrier. À 17:00, réapparition de la petite compagne russe, alors que le soleil s’approche de l’horizon dans une autre fête rougeoyante.

Soirée tranquille ensuite à l’intérieur, avec la fraîcheur qui s’installe pour la nuit. Souper, puis lecture et jeux de carte…


15 002    Lundi 24 décembre 2018 : de PORTIMÃO (Praia dos Três Irmãos) à SALEMA (63 km)

Hermione sur la plage devant les vagues
Hermione sur la plage devant les vagues
Le soleil, toujours présenta aujourd’hui aussi, est cependant un peu voilé par quelques traces blanches effilochées qui dérivent, occupent l’espace ou se dissipent au fil des heures. Cela n’empêche pas Hermione - suivie bientôt de Monique - de regagner son coin favori sur la plage, juste à la limite des vagues déferlantes où elle se livre à nouveau à sa passion constructrice…

Je me lève tranquillement, fais le ménage - le sable envahit tout - et la vaisselle.

Vers 10:30 nous levons le camp pour regagner la périphérie de Portimão où j’espère faire procéder au changement de l'huile moteur. Un rapide contrôle hier m’a en effet  fait constater sa couleur très noire  et sa consistance épaisse, tandis que ce matin l’avertissement de vidange est apparu au moment de mettre le contact. Nous retournons donc au Roady près de l’Intermarché mais l’atelier ne dispose pas du pont pouvant supporter le poids du camping-car. Il va falloir chercher ailleurs. Je peux au moins refaire le plein d’eau sur le point de service, mais la fosse destinée aux cassettes est bouchée… Autre tentative auprès du Norauto voisin; là le pont est adéquat, mais le planning est complet pour les 2 prochains jours… J’y prends au moins un litre d’huile la plus économique  que je verserai bientôt dans le carter, histoire de se donner le temps d’attendre.

Nous prenons alors la route de Lagos (route 125), à travers des développements domiciliaires très denses, la plupart récents, qui ressemblent beaucoup à ceux de la côte espagnole, et qui montrent l’attraction exercée par la littoral sur toute une variété de population : d’une part les Portugais issus de l’exode rural, puis les vacanciers, portugais ou européens, qui occupent plus ou moins temporairement les habitations (dont beaucoup de volets sont fermés). Enfin une frange importante de retraités venus profiter - comme nous - du climat favorisé. En tout état de cause le résultat est le même : il ne reste guère d’espace non urbanisé et encore moins sauvage.

Peu avant d’arriver en ville, j’avise un garage Euromaster aux hautes portes grandes ouvertes et dont le stationnement laisse voir plusieurs véhicules utilitaires en attente. Je tente donc ma chance. On ne peut changer l’huile faute du filtre à commander et qui ne sera pas livré aujourd’hui, mais des pneus camping (Michelin) sont disponibles et peuvent être montés de suite. Je ne tergiverse pas et, une demi-heure plus tard, nous sortons du garage avec 2 bons Michelin flambant neufs chaussant le train avant. Quant à l’huile, cela peut attendre, maintenant que le niveau a été rétabli.

Lagos : vers l'église Santo Antonio
Lagos : vers l'église Santo Antonio
Nous gagnons alors le centre historique de Lagos, finalement fort peu développé, et une longue balade dans les ruelles de la vieille ville me laisse assez déçu, la seule curiosité valant vraiment le détour, l’église Santo Antonio et son décor baroque exubérant, étant fermée les 24 et 25 décembre… En revanche restaurants et boutiques à touristes se succèdent le long des quelques rues anciennes, et mes deux compagnes se font un plaisir d’y fouiner à la recherche de «bébelles» séduisant la demoiselle. Finalement ses emplettes se limiteront à une paire de «tatanes» roses et à quelques cartes postales, mais que de temps perdu…

Façade
              ancienne dans une rue deLagos
Façade ancienne dans une rue de Lagos

Lagos : frise en céramiques
Lagos : frise en céramiques
Lagos : l'Infant Henrique le Navigateur
Lagos : près du Marché aux Esclave, l'Infant Henrique le Navigateur...
Lagos : le Marché aux esclaves
Lagos : le Marché aux Esclaves
Un peu plus loin, près d'une statue moderne évoquant Henri le Navigateur, le Marché aux esclaves est lui aussi fermé aujourd’hui. En revanche une fausse patinoire (en plastique !) attire Hermione qui renoncera bien vite à évoluer péniblement sur cet ersatz de glace.

Retour à l’Exsis laissé sur une case de stationnement le long de la rivière, et recherche d’un prochain point de chute en bord de plage qui recueillera l’assentiment de notre baigneuse. Celle de Burgau nous avait laissé de très bons souvenirs lors de notre périple de 1989, aussi décidons-nous d’en faire notre étape de ce soir.

Ponta-da-Piedade
Ponta da Piedade : le site et le phare vus d'avion

Cependant le Guide vert soulignant encore à Lagos l’intérêt du site de Ponte di Piedad, j’y pointe d’abord le GPS qui nous y mène dans un autre dédale hautement urbanisé. Au-delà, les falaises d’ocre jaune très découpées se précipitant dans la mer dans un chaos fantastique ne manquent pas de pittoresque. Cela nous vaut une petite balade autour de l’ancien phare, en bas des volées d’escalier dévalant jusqu’aux vagues mugissantes au pied des rochers creusés de grottes et et de canyons… au moins pour Hermione et moi, Monique craignant ensuite l’interminable et raide remontée. Ponta-da-Piedade : rochers
Ponta da Piedade : rochers

Ponta-da-Piedade : rochers
Ponta da Piedade : la côte vers l'est

Ponta da Piedade vers Sagres
Ponta da Piedade vers Sagres

La lumière diminue, nous reprenons la route vers l’Ouest, de plus en plus sauvage, qui nous fait espérer une étape sympathique pour ce soir. Hélas le petit village de Burgau est maintenant impénétrable aux camping-cars, et pas question pour nous de demeurer au bord de la route ou des rues étroites du village. Nous poursuivons donc encore un peu vers Sagres, je réussis à vider la cassette préoccupante dans un creux en bord de route, puis, juste avant d’arriver à Salema, apparaît au bord de l’estuaire du petit fleuve Ribeira de Budens et en arrière d’une jolie plage, un beau stationnement parfaitement aménagé pour les camping-cars (Parque natural de Costa Vicentina). Il fait presque nuit, nous nous glissons aussitôt sur l’un des nombreux espaces libre et y posons notre bivouac. Il est passé 18:00. Souper, parties de cartes, journal. Hermione aura sa plage quasiment vierge pour demain !


15 065    Mardi 25 décembre 2019 : de SALEMA à PORTIMÃO (93 km)

Salema Boca do Rio bivouac
Salema : bivouac à Boca do Rio (Parque natural de Costa Vicentina)
Nuit tranquille, mais au lever sous le soleil la plage ne réussit pas à séduire notre demoiselle qui préfère celle de Portimão… Nous profitons quand même du moment et de la beauté du paysage pour faire une petite marche dans le parc naturel, qui contient entre autre l’estuaire de la rivière et une plage nichée entre des falaise à pic tombant directement dans l’océan. Je suis un moment le sentier côtier qui grimpe et en longe le bord tout en offrant quelques belles vues sur les abords.
Salema : plage de Boca do Rio
Salema : plage de Boca do Rio
Salema : falaise au dessus de Boca-do-Rio
Salema : falaise au-dessus de Boca do Rio

Nous repartons ensuite vers Sagres et sa massive forteresse qui, au XVIe, servit de base à Henri le Navigateur lors de la préparation et la surveillance des expéditions de ses marins vers les côtes de l’Afrique et de l’Atlantique sud.

Ponta de Sagres la forteresse coté est
La forteresse sur la Ponta de Sagres, côté est
Ponta de Sagres coté ouest
Ponta de Sagres, coté ouest

La pointe au delà du village a gardé son caractère sauvage avec une large étendue de steppe rocheuse parsemée de lichens et d’un genre de bruyères. Mais la barre des murs jaunes du fort donnant accès à l’extrémité du cap reste pour nous infranchissable, la grande porte étant fermée pour la durée des Fêtes.

Ponta de Sagres : la forteresse et le Cabo de Sao
              Vincente
Ponta de Sagres : mur ouest la forteresse et le Cabo de Sao Vincente

Ponta de Sagres la Praia do Tonel et ses
                      surfeurs
Ponta de Sagres : la Praia do Tonel et ses surfeurs
Il ne nous reste plus qu’à faire un petit tour au dessus des deux falaises latérales, sans aller au delà, les murailles étant bâties d’aplomb sur la crête rocheuse. Jolie vue en direction du Cabo Sao Vicente, que nous rejoindrons ensuite, après avoir déjeuné sur le parking exigu et sans vue de la belle Praia do Tonel, voisine, envahie par les surfeurs, qu’Hermione dédaignera…

Ponta de Sagres : surfeur devant la Praia do Tonel
Ponta de Sagres : surfeur devant la Praia do Tonel

Au Cabo de Sao Vicente que nous gagnons ensuite, un panorama très large se déploie sur l’Océan et les côtes nord et est depuis le stationnement devant le petit  phare dont les grilles sont également close pour la même raison… Cabo de Sao Vicente : le phare
Phare du Cabo de Sao Vicente

Je suis un peu déçu de ne pouvoir visiter avec Hermione le petit musée consacré aux Grandes Découvertes, installé dans l’un des anciens bâtiments. À mon souvenir, il aurait fait une bonne introduction, me semble-t-il, à cette époque héroïque et porteuse de tant d’avenir (pas toujours radieux d’ailleurs).

Cabo de Sao Vicente : la côte vers le nord
Cabo de Sao Vicente : la côte vers le nord

Autres vues exceptionnelles des côtes de chaque côté de cette avancée extrême au sud-ouest du continent européen, tant porteuse de symboles face aux terres inconnues et à conquérir… Amérique du Sud, Afrique, Extrême Orient ! où les Portugais s’investirent énergiquement durent les deux ou trois siècles suivant les premières explorations du XVIe.

Nous sommes rendus au bout de notre escapade occidentale, il ne nous reste plus qu’à revenir vers la plage de Portimão dont Hermione a décidément fait son terrain de jeu de référence. Nous rejoignons donc la 125 facile, relativement rapide et directe, qui nous ramène au centre ville où nous complétons le plein d’eau en passant devant l’Intermarché (sans pouvoir vider la cassette, le puisard étant toujours bouché). Retour ensuite sur notre parking de la Praia dos Três Irmãos où nous retrouvons notre place habituelle face à la mer. Soirée tranquille qui commence bientôt, la nuit tombant dès 17:30 : casse-tête, crapettes pour Hermione et Monique, courrier à Olivier et à Denis puis traitement des photos pour moi.

Praia dos Tres Irmaos : Monique et Hermione jouent à
              la crapette
Praia dos Tres Irmaos : Monique et Hermione jouent à la crapette


15158    Mercredi 26 décembre 2018: PORTIMÃO (Praia dos Três Irmãos) (13 km)

Ciel ennuagé en matinée, tandis que nous nous rendons au Lidl puis au Continente de Portimão faire quelques course. De retour devant la plage la soleil apparait lors de belles éclaircies qui amènent Hermione et Monique à retourner sur la plage après le déjeuner couronné en beauté par une bûche glacée de circonstance (Noël). De mon côté je reste à faire la vaisselle puis à écrire dans l’Exsis dont je tente aussi de nettoyer les panneaux solaires. Pas facile faute d’une échelle suffisamment haute…

Torralta : Hermione sur la Praia dos Tres
                    Irmaos
Torralta : Hermione sur la Praia dos Tres Irmaos
Après-midi tranquille, lecture, traitement des photos prise depuis mon départ vers le Portugal… Hermione est rejointe en fin d’après-midi par sa petite amie russo-irlandaise pour une autre partie sur le sable qui s’achève après le coucher du soleil et qui se poursuit dans la piscine chauffée de l’hôtel.

Monique et sa petite-fille sont invitées à y retourner demain matin, alors que la mère (d’origine russe) part en excursion sur la côte (« Algarve historique ») en laissant la petite à la garde de son grand-père. Du coup Monique invitera ces derniers à un déjeuner de mariscos demain midi…
Monique-et-Hermione devant la
                    Praia-dos-Tres-Irmaos
Monque et Jean-Paul sur la Praia dos Tres
                    Imaos
Monique et Jean-Paul sur la Praia dos Tres Imaos

En soirée après le souper Hermione initie Monique au jeu Uno, où elle est experte et gagne à tous coups; la grand-mère prend sa revanche par deux autres parties endiablées de crapette. Coucher tôt, tout ce beau monde étant bien fatigué par la journée de plein air.


15 171    Jeudi 27 décembre 2018 : de PORTIMÃO à PRAIA DE FALÉSIA (58 km)

Bivouac
Bivouac devant la Praia dos Tres Irmaos
Belle journée ensoleillée, avec quelques passages nuageux pas vraiment dérangeants. La matinée démarre tranquillement, Hermione suivi de Monique ne tarde pas à gagner la plage pour y attendre sa petite compagne, hélas sans succès puisque celle-ci ne se manifestera pas…  Pas plus que le grand-père, pourtant convié à déjeuner ! Inutile de dire la déconvenue d’Hermione qui restera boudeuse une bonne partie de la journée.

Nous décidons de ne pas nous attarder davantage sur ce spot et d’aller explorer un peu plus la côte et l’arrière-pays à l’est : un peu de nouveauté ne peut faire de mal, et puis des fois qu’on gagnerait un ou deux degrés… Nous levons donc le camp vers 14:00 pour gagner Silves, dont Denis nous a vanté le charme. Contournement de Portimão et poursuite de quelques routes secondaires dans un paysage rural vallonné et assez densément peuplé.

Silves
              sur-sa colline
Silves sur sa colline

Nous sommes bientôt dans le grand parking sous la ville resserrée sur la colline, au pied des remparts de pierre rouge. Ils  entourent les reste du castelo, emblématique de cette ancienne capitale de l’Algarve, ou plutôt Al Gharb, au temps des Arabes d’avant la Reconquesta. L’hôtesse de l’office du tourisme opportunément placé à proximité, me remet une carte qui nous permettra de nous orienter dans les ruelles pentues menant à la cathédrale et au château.

Silves-: un beu batiment-ancien-en-restauration
Silves-: un des rares beaux bâtiments anciens en restauration

Leur parcours nous laissera un peu déçus, l’architecture étant dans l’ensemble des plus ordinaires, avec quelques rares bâtiments un peu stylés, et beaucoup de boutiques manifestement destinées aux touristes plus qu’aux locaux…

Cùthédrale de Silves
Cathédrale de Silves
Cahédrale de Silves
Nef de la cathédrale de Silves

Découverte guère plus enthousiasmante de la cathédrale, assez bien dessinées dans ses volumes, mais finalement assez pauvre en ornementations et en œuvres d’art. Quant au château que j’aborde seul, je m’arrêterai sous le portail d’entrée, la vue de la vaste esplanade nue contenue à l’intérieur des murs - tout ce qui demeure - ne m’inspirant guère. Les seuls restes de la grande époque musulmane sont enfouis dans le sol, et on commence  peine à les exhumer, sans qu’ils soient pour autant spectaculaires. On est bien loin de l’Alhambra…

Silves-esplanade-du--castelo
Grilles de style mauresque à l'entrée de l'esplanade - vide - du château
Silves-Don-Paio-Peres-Correia-conquerant-en-1242-dans-castelo
Dans le castelo de Silves, Don Paio Peres Correia
qui reconquit la ville sur les Maures en 1242


Souvenir du poête Al'Muthamid
Souvenir du poète Al'Muthamid

Je redescends donc en zigonant dans les petites rues, sans faire d’autres découverte dignes de mention, et rejoins Monique et Hermione qui ont pris leur temps, juste pour leur ouvrir la porte de l’Exsis. Hermione faisant part de son ennui, nous prenons le parti de regagner le rivage en visant la plage de Falésia signalée par le guide et par Denis comme de premier plan. À nouveau quelques kilomètre de route de campagne très densément peuplée, jusqu’à aborder la très vaste station d’Albufeira remplie d’hôtels, de restaurant et de boutiques à touristes comme je les aime ! Nous la traverserons tout du long, interminable, jusqu’à ce que le tissu urbain devienne un peu moins dense et qu’apparaissent enfin les pancartes pointant vers Praia de Falésia.

La nuit et tombée, nous rejoignons la mer et reconnaissons le spot fréquenté lors de l’un de nos voyages précédents. La rue aboutissant au long escalier descendant à la plage étant trop pentue nous trouvons juste en arrière une impasse opportunément plane où nous posons notre bivouac. Il est passé 18:00, la nuit est tombée, le coin tranquille et peu fréquent en cette saison, nous y serons au calme pour souper et dormir.


15 229    Vendredi 28 décembre 2018 : de PRAIA DE FALÉSIA à FARO (39 km)
Praia-de-Falesia-Acoteias
Praia de Falesia : Acoteias
Nuit fraîche, qui me fait quitter notre coin tranquille mais trop ombragé dès le réveil pour récupérer le maximum de chaleur et de lumière, le soleil brillant encore aujourd’hui dans le grand ciel bleu. Nous allons stationner immédiatement au-dessus de l’escalier que je descends bientôt pour accompagner Hermione sur la plage. Elle va y continuer sa collection de galets et coquillages (qu’elle abandonnera d’ailleurs avant de remonter), jouer dans le sable et se tremper les pieds… J’apprécie le rayonnement solaire et la beauté du site, mais aurais aimé  une chaise de plage (laissée à Caen faute de place dans la soute…) pour soutenir mon dos vite endolori ! Enfin Hermione demande à retourner dans notre chez-nous, pour la collation bien sûr…

Praia-de-Faleesia.
Praia de Falésia

Hermione sur la Praia de Falesia
Hermione sur la Praia de Falesia

Consultant GPS et plan trouvé sur place, je constate que d’autres accès routiers mènent directement au niveau de la plage, à son autre extrémité près de Cerro da Vila ( Praia da Rocha Baixinha).

Falésia - Praia da Rocha Baixinha
Falésia - Hermione sur la Praia da Rocha Baixinha
Nous voilà bientôt sur le lacis de routes, puis de chemins de terre qui nous y transporte, profitant de la découverte d’une aire de service dans un camping pour vider la cassette et refaire le plein d’eau qui décidément descend trop vite. Tout au bout de la mauvaise piste pleine de nids de poule, nous trouvons un vaste terrain bien aplani et dégagé où séjournent quelques campings cars, juste en arrière d’un petit restaurant donnant immédiatement sur l’étendue sableuse.

Déjeuner, puis à nouveau petite expédition jusque dans l’eau. Hermione a revêtu son maillot de bain, le temps est superbe et elle en profite pour jouer une nouvelle fois dans les vagues et dans le sable.

Albureira-Praia-de-Falesia
Les ravins rouges en arrière de la Praia de Falésia

Vers 16:00 nous levons le camp pour aller visiter l’église de Sao Lourenço, près d’Almancil, un joyau entièrement couvert d’azuléjos derrière son haut retable richement sculpté et tout doré. La route se fait assez bien grâce au GPS encore une fois indispensable, nous achetons un sac d’orange comme on en trouve tout le long de la route et arrivons en avance pour la visite. Eglise de Sao Lourenço
Église de Sao Lourenço

La cote du guide est justifiée et son illustration rend bien l’extrême qualité du monument : extérieur soigné et élégant, et surtout décor intérieur tout à fait exceptionnel, puisque tous les murs (complétés par le plafond) sont découpés en grands panneaux d’une dizaine de scènes narrant la vie et le martyr de Saint Laurent sur son gril. Dessins très fin et composition habile, l’artiste a su exploiter au maximum la clarté du trait et le contraste lumineux donné par la céramique bleue sur fond blanc, comme une bande dessinée grandeur nature.

Sao
            Lorença plafond
Voute de Sao Lorenço

Bas
              coté de Sao Laurenço
Bas-côté de Sao Laurenço

Sao
                    Lourenço : l'autel
Sao Lourenço : l'autel
L’autel est lui aussi remarquable, moins par la richesse de son décor (il y a foison de grands autels baroques dans tant d’églises catholiques !) que par son état et son accomplissement formel, peu courant dans une relativement petite église de campagne.

Si je suis pas à pas un groupe de Français dont l'un lit le descriptif de chaque scène, Hermione semble peu impressionnée et s’intéresse plus aux cierges électriques… une nouveauté pour elle. Les photos étant malheureusement interdites, je devrai me contenter de quelques rares clichés glanés sur le net.

Coupole
              de Sao Lourenço
Coupole de Sao Lourenço

Il est 17:30, nous gagnons maintenant rapidement Faro dont je me souviens bien, allant directement stationner sur la grande place Largo do São Francisco, plus qu’à moitié vide.
Y laissant l’Exsis,  nous pénétrons directement dans la vieille ville ceinte de remparts. Faro-muraille-au-soleil-couchant
Murailles de Faro au soleil couchant

Faro : Largo da Se et Camera do Municipio
Faro : Largo da Se et Camera do Municipio
Petit tour dans les quelques rues bien restaurées menant au Largo da Se, surtout remarquable par le long bâtiment du Palacio Episcopal couvert d’un toit en pyramides séparées de tuile rouge. La Camera do Municipio a elle aussi fière allure, en revanche la cathédrale est fermée à la visite et son clocher tronqué lui donne une allure assez quelconque.

Faro : le clocher-tronque-de-la-cathedrale
Faro : le clocher tronqué de la cathédrale

Nous ne monterons pas sur la terrasse, peu élevée, mais enfilons la courte Rua do Municipio joliment bordée qui redescend vers l’Arco da Vila, une porte architecturée qui remplaça au XVIIIe l’ancienne porte fortifiée. Ensuite c’est le bassin du port de pêche et de plaisance, bien garni, mais il n’intéresse guère mes compagnes qui préfèrent rentrer au plus court au foyer. Nous repérons en passant un Centro Ciência Viva dont Hermione est friande et qui mobilisera sa matinée de demain.
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Faro : l'Arco da Vila côté port

La nuit est tombée lorsque nous réintégrons nos pénates, un bon repas chaud et une très courte veillée suivront pour Monique, qu’Hermione prolongera en regardant des films sur YouTube tandis que j’achève le traitement des photos du Portugal. Coucher passé minuit dans un calme relatif.

Faro-crepuscule-devant-la-ville

Faro : crépuscule devant la ville


15 268    Samedi 29 décembre 2018 : de FARO à BEJA (173 km)

Faro-bivouac-Largo-de--Sao-Francisco
Faro : bivouac sur le  Largo de Sao Francisco
Nos voisins, des jeunes néerlandais en fourgon genre un peu beatniks ont veillé fort tard, parlant fort et grattant la guitare, tandis que leur gros chien s’acharnait  à déchiqueter un bidon de plastique… si bien que je n’ai pu me coucher avant que le froid les fasse se retirer à l’intérieur de leur camper. À part cela la nuit a été bonne, et les avions et trains n’ont repris leur trafic que passé 7:00.

Monique traîne au lit, Hermione et moi prenons notre temps pour nous préparer, traversons à nouveau la vieille ville et sommes devant le Centro Ciência Viva peu après son ouverture à 10:00.

Clocher de la cathédrale deFaro
Clocher et coq de la cathédrale de Faro
Vieille cour
                  pavée
Cour pavée dans le vieux Faro

Faro-palais-episcopal-et-cathedrale
Faro : palais épiscopal et cathédrale

Nous y resterons près de 3 heures, Hermione très à l’aise essayant toutes les présentations interactives, tentant de marcher sur le tapis simulant un tremblement de terre, observant le tourbillons qui se forme dans la haute tour en  verre, se pesant sur les différentes planètes du système solaire, et enfin et surtout, manipulant crabe, étoile et concombre de mer, bernard-l’hermite pointant ses pinces hors de sa coquille dans l’aquarium ouvert rassemblant quelques spécimens de la faune de la ria Formosa.

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Hermione apprend à tenir un crabe

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Araignée de l'expo Ciença Viva

Ajoutez l’expo spéciale consacrée aux grosse araignées poilues et aux scorpions, plus ou moins venimeux, où nous sommes accueillis par un prof de science passionnés par ses bestioles. Il nous retiendra un bon moment pour nous en expliquer quelques unes de leurs particularités, et on comprendra la durée de notre visite…  Cienca-Viva-le-scorpion
Ciença Viva : le scorpion
Monique travaille dans l'Exsis
En sortant, comme si elle ne s’était pas assez dépensée, Hermione retourne faire un  tour dans le petit parc de machines d’exercice installées au pied du rempart, et nous retournons enfin à l’Exsis pour y déjeuner de bon appétit.

Las, Monique vient de recevoir le dernier document préparé par son avocat et tempête en n’y retrouvant pas les données et arguments qu’elle entend bien inclure…

Nous nous préparerons donc seuls une salade autour d’une boite de maquereau sauce catalane, avant de quitter enfin la ville pour suivre la côte jusqu’à au hameau de Cacela Velha. Nous sauterons Tavira, déjà visitée à deux reprises, dont l’architecture typique assez bien conservée et le site charmant au bord de la rivière ne semblent nullement inspirer notre petite voyageuse.

Quelques kilomètres encore et nous atteignons le hameau en balcon au dessus de l’extrémité de la ria. Beaucoup de monde en ce samedi de fête dans les quelques rues bordées de maison basses typiquement régionales groupées autour de la petite église.

L'Arbre de Noël sur la pompe de Caela Vehla
L'Arbre de Noël enrubanné sur la fontaine de Caela Vehla

Cacela Velha : Hermione sur le rempart
Cacela Velha : Hermione sur le rempart

La vue sur les îlots découpés de la ria et la vaste tendue de sable découverte par la marée basse fascine Hermione qui insiste pour descendre les volées de marche dégringolant jusqu’à la grève. Difficile de la convaincre que les chemin coupé  par les bâches des basses eaux est impraticable, et que de toute façon ni moi ni Monique ne nous prêterons à une telle expédition, et encore moins à la remontée… Cacela Vehla : la ria vers l'est
Cacela Vehla : la ria vers l'est

Le soleil descend et la fraicheur s’installe, nous revenons bientôt au chaud dans le camion, tandis que Monique enfin prête se décide à aller enfin jeter un oeil rapide au panorama. Quelques minutes plus tard nous sommes prêts à repartir, mais pour où ? Nous avons pu découvrir une bonne part des richesses de la côte jusqu’au Cabo do São Vicente, et retourner de ce côté n’enthousiasme guère Hermione. De notre côté ce ne sont pas les points d’intérêt historico-culturels qui nous ont mené ici, mais plutôt la réputation de chaleur et de lumière de l’Algarve. Or une consultation rapide de la météo autour de Lisbonne nous montre des température et un ensoleillement identiques pour les 10 prochains jours. Nous regagnerons donc le nord pour profiter une nouvelle fois de l’abondance et du haut niveau d’intérêt de ses sites. Le tracé le plus rapide affiché par le GPS nous suggère de gagner Mertola puis Beja par la N122 (C27), une étape de 170 km que nous accomplirons dès ce soir.

Nous prenons immédiatement la route vers l’est d’abord, puis virons
vers le nord juste avant la frontière espagnole à Vila Real de Santo Antonio. J’ai pu palier à la défectuosité de l’ABS en décrochant l’ASR (acceleration-skip-regulation) dont semble-t-il dépend aussi l’ABS, si bien que nous ne sentons plus les petites secousses énervantes - et  inquiétantes - à chaque fois que j’appuie sur le pédale de frein. Nous filons donc à bonne vitesse sur une première partie de la N122 bien redessinée en voie expresse, puis dans la nuit bientôt venue, sur une bonne vieille route nationale portugaise au revêtement assez correct. Nous passons Mertola en admirant les murailles de son château illuminées au dessus du vieux pont à voie unique, puis affrontons une autre zone assez peu peuplée devinée dans la pénombre jusqu’à atteindre enfin la périphérie de Beja. Quelques courses au Lidl, puis au BricoMarché en entrant en ville. Souper puis partie de cartes sur le vaste parking, qui se vide passé 21:00, avant d’aller chercher un bivouac tranquille dans une rue résidentielle plus proche du centre ville. Coucher tôt après cette journée un peu fatigante pour tout le monde.


15 441    Dimanche 30 décembre 2018 : de BEJA à LISBOA (Parque das Nacoes) (208 km)

Bivouac à
                    Baja
Bivouac à Beja
Lever à l’heure habituelle (8:15), sous le grand soleil, et dans un calme étonnant compte tenu de l’environnement urbain qui nous entoure. Il est vrai que nous sommes dimanche, et que les Portugais ne semblent pas plus matinaux ce jour là que les autres Occidentaux…

Nous sommes prêts à décoller vers 10:00 et prenons la route en direction du nord, plus précisément l’aire de service de Grandola où je compte refaire le plein d’eau et vider la cassette. La nationale est dans l’ensemble plutôt bonne, quoique souffrant du même problème d’usure que les autres routes portugaises rencontrées jusqu’ici, qui auraient besoin en urgence d’une réfection de leur surface.

Je tiens cependant assez régulièrement le 90km/h réglementaire, si ben que nous avançons assez vite et respectons la planification du GPS qui nous fera arriver à Lisbonne un peu après 16:00. Paysage assez monotone de l’Alentejo, légèrement vallonné. essentiellement consacré à l’agriculture (vigne, forêts de chênes lièges exploités, vastes  cultures d’oliviers et quelques pâturages surtout occupés par des moutons…). En se rapprochant de Lisbonne nous verrons aussi quelques forêts d’eucalyptus pareillement soignées. Halte à mi-chemin pour déjeuner (Hermione a toujours faim !). Beja-Hermione-bricole-le-cable-du-IPhone
Beja : Hermione bricole le câble du IPhone

Le problème de pulsation des freins, survenu hier et encore présent depuis ce matin, semble moins présent et disparaît tout à fait sur la fin du parcours, alors que je débranche l’ASR. Pourvu que ça dure ! Ceci ne m’empêchera pas de demander une vérification du système (câble de frein à  main grippé ?) lorsque je ferai bientôt procéder à la vidange.

Lisboa-nouvel-immeuble-du-Parque-das-Nacoes
Lisboa : nouvel immeuble du Parque das Naçoes
Enfin nous rallions la capitale. Hermione a lu, bricolé, dessiné tout au long du trajet, demandant de temps à autres « Quand est-ce qu’on arrive ? ». Nous empruntons la longue digue et le pont par lequel la N10 franchit le Tage. et obliquons plein sud sur la N1 vers le centre de Lisbonne, comme lors de mon arrivée d’Evora. Mais cette fois je laisse le GPS me guider sur l’autoroute A 1 (maintenant gratuite) jusqu’au site de l’Expo Universelle de 1998 dont Hermione veut visiter l’Oceanàrio, le plus grand aquarium d’Europe, un ** du G.V.

Nous cherchons un peu pour trouver un stationnement dans les rues complètement remplies des alentours, pour finalement nous caser tout au bout de la Rua das Musas, en impasse, à proximité immédiate du long quai longeant le Tage (38°45'12.4"N  9°05'42.9"W). Monique peut longuement y jaser avec Juliette via Skype (question du don pour son projet de chalet) mais surtout prendre des nouvelles de nos trois Ultramontains en vacances qui profitent au mieux de leurs loisirs pour fêter en famille (Mathieu), avec les copains (Gabriel) ou se livrer à leur passe-temps du moment (Juliette et son crochet). Hermione est contente de raconter à sa mère quelques unes de ses découvertes (dont l’aquarium d’hier).

Pendant la discussion d’affaire de Monique avec sa fille, petit tour avec Hermione le long du quai Passeio Ribeirinho jusqu’à un navire à quai le Fundal, de design ancien bien mis en valeur par la lumière dorée du soir. Malheureusement des grilles cadenassées empêche de s’en approcher davantage et de monter à bord, comme je l’aurais espéré.  Lisboa-Cais-da-Matinha
Lisboa : le Fundal amarré au Cais da Matinha
Lisboa-bivouac-rua-das-Musas
Lisboa : bivouac au bord de la rua das Musas
Retour à l’Exsis que je stationne bien sagement le long de la rue à une emplacement on ne peut plus régulier, maintenant que le gros des visiteurs du dimanche s'est retiré. Adieux à Juliette, Mathieu et Gabriel, Monique s’attelle à la préparation du souper réclamé par sa petite-fille (il n’est que 18:15…). Plat de résistance : poêlée de fruits de mer sauce au vin blanc, pomme sautés aux herbes de Provence, accompagnée de sa salade de cressons, le tout arrosé d’un bon Graves 2015 parfumé et léger. Je termine sur un tiramisu tandis que c’est au tour de Monique d’aller prendre l’air avec Hermione toujours vaillante.

La soirée s’arrêtera là pour Monique qui, fatiguée, se couche dès 19:30, tandis qu’Hermione regarde la film Despictable Me sur son ordi, et que je rédige le journal. Coucher tôt dans la chambrée dès la fin du film d’Hermione.


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