PORTUGAL

Drapeau du
            Portugal

Décembre 2018
(3 932 km au Portugal)

Jean-Paul, Monique et Hermione
à bord de l'Exsis




PROLOGUE EN FRANCE
(4 689 km)

Les deux premiers mois de ce séjour européen se sont déroulés dans une France automnale de plus en plus fraîche, humide et nuageuse, que nous avons heureusement bien supporté grâce à l'accueil chaleureux reçu de la part de parents et amis. Le confort de notre petit camping-car, bien chauffé et bien isolé, nous a aussi permis une bonne adaptation à ce long séjour itinérant sur les routes de France cumulant plus de 4 600 km.

Epron-au-jardin-Gilles,-Anne-Marie-&-Jean-Paul
Epron, au jardin : Gilles, Anne-Marie et Jean-Paul

Arrivé en France le 10 octobre, je suis resté à Caen jusqu'au 15, occupé à visiter ma famille et à remettre en état l'Exsis entreposé dans son garage depuis 7 mois. Après la réparation de la porte du garage qui se coinçait en cours de descente, il a fallu détartrer le chauffe-eau, tenter de recoller le store occultant le pare-brise, replacer le couvercle du réchaud éclaté l'an passé, dégripper une serrure du coffre arrière qui ne fermait plus, etc.

Le 17 octobre je rejoins à Olivet (près d'Orléans) Monique qui s'est rendue directement chez nos amis Philippe et Élisabeth B. après un court séjour à Paris où elle était arrivée le 10 octobre quelques heures après moi. Nous passons la journée avec nos amis et, le 18 octobre, gagnons Lyon où Monique a rendez-vous avec son avocat. Suivront plusieurs séjours à Sainte-Foy avec visite d'amis dans la région, entrecoupés d'une virée à Annecy et Couty pour visiter la famille entre le 22 et le 26 octobre.

Paysage-le-long-de-la-N7-pres-de-La-Pacaudiere
Paysage le long de la N7 près de La Pacaudière
Point-du-Jour : L'Horloge du Carrefour
Lyon Point-du-Jour : L'Horloge du Carrefour
Lyon-pont-Lafayette
Lyon : le pont Lafayette
Lyon-le-quai-depuis-Pont-Lafayette
Lyon : le quai depuis le pont Lafayette

Annecy-lever-de-soleil-sur-le-lac
Annecy : lever de soleil sur le lac

Paysage des Alpes depuis Couty
Paysage savoyard depuis Couty

Le 30 octobre nous prenons la direction du sud vers Vence où nous passerons quelques jours en compagnie de notre ami Olivier P.

En traversant le Trièves sur la D107
En traversant le Trièves sur la D107

Greolieres en Basse Provence
Gréolières en Basse Provence

Coursegoules perché sur sa butte
Coursegoules perché sur sa butte

Je lui donne un coup de main dans les travaux de finition de sa maison et Monique tâche de repérer un ancien locataire mauvais payeur qui nous a fait faux-bond il y a quelques années et que nous entendons bien poursuivre. Devant les difficultés à situer le filou et la complexité des procédures, nous finirons par abandonner notre quête.

Sur la terrasse au dessus du jardin chez Olivier
Sur la terrasse au dessus du jardin chez Olivier

Esterel-tour-de-l'Ile-d'Or
Estérel : tour de l'Ile d'Or

Esterel- : crépuscule sur Aguay
Estérel : crépuscule sur Aguay

Le 7 novembre nous quittons Vence pour retourner à Lyon poursuivre les démarches avec l'avocat. De mon côté j'ai pris la décision d'équiper l'Exsis d'une batterie lithium qui devrait régler une fois pour toute nos problèmes d'entretien et de recharge de batterie. Nous irons la chercher directement auprès du distributeur Solise près de Villefranche en passant par Lyon que nous regagnons au plus vite. Tour des boutiques de bricolage ensuite à Lyon pour quérir le matériel électrique nécessaire à une installation « propre» dans le coffre à batteries à rénover.

Lyon-le-Confluent-et-ND-de-Fourviere
Lyon : le Confluent et N-D de Fourvière

Le 10 novembre, lassés - déjà ! - de la vie lyonnaise, nous reprenons le chemin des Alpes pour aller passer les 6 prochains jours au bord du lac l'Annecy, à St-Jorioz, à Couty et à Chambéry. Nous y emmènerons sa marraine Thérèse pique-niquer au bord du lac du Bourget, Monique avancera ses rédaction et j'achèverai l'installation de la nouvelle batterie.

St-Jorioz-Roc-de-Chere-et-Mont-Veyrier
St-Jorioz : Roc de Chère et le Mont Veyrier

Jorioz bivouac devant le lac
St-Jorioz : bivouac devant le lac

St-Jorioz-Dents-de-Lanfon,-Lanfonnet-&-Tournette
St-Jorioz : Dents de Lanfon, Lanfonnet et Tournette
St-Jorioz-bivouac au soleil d'automne
St-Jorioz : bivouac sur l'allée du jardin au soleil d'automne

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St-Jorioz : la Tournette depuis l'Impasse de la Tuilerie

les-Dents-de-Lanfon-au-dessus-du-Roc-de-Chere
Les Dents de Lanfon au-dessus du Roc de Chère

St-Jorioz-bivouac-sur-l'allee-du-chalet-l'Adret
St-Jorioz : bivouac sur l'allée du chalet l'Adret

Le 17 novembre nous reprendrons la route de Lyon en passant en chemin deux jours au Crêt du Châtillon, sur le Semnoz, le temps pour Monique de compléter ses écritures.

Semnoz-bivouac-sous-le-Cret-de-Chatillon
Semnoz : bivouac sous le Crêt de Châtillon

Exsis au Cret-de-Chatillon (Semnoz) au dessus de la mer
            de nuages envahissant les Bauges
Exsis au Crêt de Châtillon, au dessus de la mer de nuages envahissant les Bauges

Mer de nuages sur les Bauges depuis le Crêt de
            Châtillon
Mer de nuages sur les Bauges depuis le Crêt de Châtillon

Tournette et le Mt-Blanc depuis le Crêt de Chatillon
La Pointe de Duingt, la Tournette et le Mt-Blanc depuis le Crêt de Châtillon

Le faible kilométrage parcouru et la rareté du soleil nous obligera à faire souvent fonctionner le moteur - donc l'alternateur - à l'arrêt pour recharger la nouvelle batterie, puis à rechercher des branchements à droite et à gauche (amis, bornes, etc.).

Soleil levant au Bois d'Ouingt
Soleil levant devant notre bivouac au Bois d'Ouingt

Le 23 novembre, un dernier rendez-vous avec l'avocat puis nous gagnons le Bois d'Ouingt où sa cousine Françoise a pris un job dans la fromagerie lancée par une amie. Nous passons le dimanche avec elle, puis le 25 novembre retournons à Sainte-Foy pour un dernier rendez-vous avec la notaire que son avocat lui a  recommandé.

Ste-Foy : l'un de nos bivouacs place Soubeirat
Ste-Foy : l'un de nos bivouacs sur la place Soubeirat, sur le Bvd des Provinces

Le 26 novembre, en sortant de son entrevue à l'office notarial nous reprenons la route, direction nord-ouest cette fois-ci. Nous gagnerons d'abord Olivet pour revoir nos amis Philippe et Élisabeth, puis Rennes où nous soupons  chez nos amis Hubert et C. B.

Le 28 novembre nous gagnons Redon pour visiter Édouard et Aimée B. à Allaire, puis Dominique et Françoise B. à La Joncherais.

Le 1er décembre Monique retourne à Rennes chez ses amis tandis que je resterais à Redon devant le quai Jean-Bart à bricoler, lire et écrire. À Rennes Monique organise le projet de voyage au Portugal avec notre petite-fille Hermione.
Redon : devant l'ecluse du bassin
Redon : devant l'écluse du bassin
Monique devant les Archives-consulaires de
                  Nantes
Monique devant les Archives consulaires de Nantes
Le 4 décembre, Monique vient me rejoindre à la gare de Redon et nous partons pour Nantes consulter les archives consulaires, sur le traces de Gabriel Veyre au Maroc... Moisson minime cette fois-ci, mais excitation et plaisir de la recherche dans le passé...

Le 5 décembre, en quittant les Archives consulaires nous montons à Lancieux chez mes cousins Jean-François et Brigitte qui nous recevrons avec leur générosité et leur enthousiasme habituel.

Le 6 décembre nous reprendrons la route pour retrouver notre base de Mondeville (Caen) en Normandie.

Du 6 au 11 décembre nous visitons à nouveau Maman et mes frères, préparons nos bagages pour notre séjour au Portugal avec Hermione, faisons le ménage dans l'Exsis, lavons notre linge, mettons en ordre nos affaires bancaires, faisons l'épicerie pour remplir la cambuse... Je réaménage aussi le dispositif du lit avant pour Hermione. Tout cela en luttant contre le froid humide de la Normandie hivernale et en affrontant quelques ennuis digestifs...
Epron-dejeuner-dominical-dans-la-veranda-avec-Maman
Épron : déjeuner dominical dans la véranda de Gilles et Dominique avec Maman





1. de CAEN à SINTRA



12 531    Mercredi 12 décembre 2018 : de CAEN - MONDEVILE à CELLE-SUR-BELLE (Niort) (493 km)

Lever relativement tôt cette fois-ci, je pense avoir retrouvé ma forme habituelle… et en plus le ciel est presque complètement bleu, même si le fond de l’air reste frais (5 à 6°) et humide. Je vais prendre une longue douche chaude et un shampoing dans la cabine de l’accueil, ce qui me permettra de poser la patère achetée à mon arrivée en octobre. La laveuse n’a toujours pas été remise en ordre, ce qui décide Monique à appeler une autre fois chez la syndic, toujours pas rejoignable… Du coup elle manifeste son impatience auprès de la pauvre standardiste qui n’en peut mais, puis demande à parler au patron M. Gardie, qui est occupé, mais devrait rappeler sur foi du message… Nous n’en entendrons pas parler de la journée !

Tandis que Monique achève ses lavages à la main et ses bagages (dont la valise destinée à Montréal qui prend place dans la soute), je considère encore un moment le moyen de remonter le store Remis endommagé, puis y renonce faute d’outils adéquats. Je charge alors les sacs de déchets et quelques autre rebuts que nous laisserons à la déchetterie, les ménagères de couverts en inox pour la salle des ventes de Rennes, et nous quittons notre garage.  Une camionnette de service est arrêtée devant la borne : un technicien est en train de changer le compresseur de la station de gonflage (qui pourtant me semblait fonctionner jusque récemment…). En revanche il n’a pas reçu de commande pour le tuyau, de toute évidence H.S., dont je lui fais remarquer l’inadéquacité et la vétusté. Encore un autre intervention inutile et bête de notre chère syndic !

Nous traversons Caen pour commencer par faire le plein de GPL route de Douvres, puis allons faire nos adieux à Maman, toujours aussi surprise - et heureuse - de nous voir. Nous gagnons ensuite la rue des Carrière pour faire le plein d’eau et la vidange chez Camping-car Service. Comme la journée est déjà bien avancée, je renonce à me rendre jusqu’au magasin pour aborder la question des chaînes à neige, inutilisable, ce sera pour mon retour.

Nous prenons enfin la route passé 15:20 pour rattraper l’autoroute A84 vers Rennes. Trajet rapide et sans anicroche, nous sonnons chez les B. à 17:00 tapant. Gentil accueil d’Hubert, souriant, et Cécile, empressée, qui m’offre une tasse de tisane (citron- gingembre, ça ravigote !). Monique qui a dormi le long de la route pourra continuer à s'y reposer jusqu'à ce qu'Hubert la conduise à l'aéroport pour qu'elle me rejoigne à Lisbonne le 17 décembre. Je la laisse encore un peu amortie avec la suggestion de visiter la boutique Free pour équiper d'une SIM le téléphone destiné à Hermione; de son côté elle me suggère de faire des étapes courtes… Nous nous quittons à 17:45. Repartant en direction de Nantes je fais une longue pause dans l’hyper Carrefour pour ramasser quelques produits français que je crains de ne pas trouver de l’autre côté de la frontière, puis soupe sur le parking avant de repartir dans la nuit passé 21:00.

Je roule vers le sud sur la 4 voies jusqu’à Cholet, puis jusqu’à son interruption en arrivant à Bressuire. J’arrête enfin à l’écart de la circulation sur le parking désert d’un Intermarché. Voilà quasiment complété le premier quart du parcours jusqu’à Lisbonne, sans être trop fatigué, cela augure bien de la suite ! J’avale un yogourt et rédige ces quelques notes pour me coucher un peu avant minuit.


13 024    Jeudi 13 décembre 2018 : de CELLE-SUR-BELLE à PLASENCIA (1 055 km)

Aube-en-filant-vers-le-sud
Lever du soleil sur la route
Réveillé à 7:20 par la circulation qui commence à s’amplifier sur la nationale toute proche, je décolle 10 minutes plus tard, remettant à une halte ultérieure douche et déjeuner. Il fait encore nuit, seule une vague lueur commence à éclairer le ciel grisâtre. Depuis la route, une heure plus tard,  je vois apparaître le soleil, d’abord lumière jaune diffusant derrière le couvert nuageux gris stratifié. Puis la demi-cercle d’or émerge progressivement derrière un fond de collines, au loin. Hélas cela ne durera pas, puisque très - trop - rapidement son rayonnement sera absorbé par les nuages qui envahiront bientôt toute l’étendue du ciel.

La route file plein ouest, le GPS me fait prendre un «raccourci » vicinal rapide car à peu près désert, jusqu’à rattraper la N10 qui elle se dirige plein sud. Je contourne Angoulême par sa périphérie et poursuit la N10 jusqu’à Bordeaux, avec une seule interruption d’une dizaine de km où le chantier, presque terminé, semble abandonné (?). La N10 se déverse alors dans dans la A 10, elle encore plus encombrée, franchit la Gironde et offre le contournement de la N230 juste avant un énorme bouchon au moment de franchir la Garonne. Je rattrape ainsi sans problème la A63, l’autoroute des Landes, en direction de Bayonne et de la frontière espagnole. Elle est gratuite sur une quarantaine de km, jusqu’à ce que je sois dévié en direction de Mont-de-Marsan par une excellente route assez rapide qui me fait traverser quelques villages typiques et beaucoup de forêts en divers phases d’exploitation.  La pluie s’est malheureusement mise de la partie, elle ne me quittera pas du reste de l’après midi, jusqu’à ce que je quitte le Pays Basque espagnol. En entrant à Mont-de-Marsan, je trouve la D824, tout du long en 4 voie rapide, qui me mène à l’entrée de Bayonne.

Et là le cauchemar commence : pas de route rapide qui traverse la très longue agglomération, passant de Bayonne à Biarritz puis toute une ribambelle de stations le long de la côte jusqu’à St Jean-de-Luz. C’est ou l’autoroute (chère, bien entendu) ou une suite de rues très urbanisées, où la vitesse obligatoire (contrôlée par radars) change sans arrêt, les feux et les stops sont innombrables, sans parler des priorités à respecter. Circulation bien sûr plutôt dense (et encore sommes-nous hors saison !), relief accusé et virages incessants, chaussée de qualité souvent médiocre et étroite… Je passe près de 2 heures à franchir la trentaine de kilomètres concernés, jusqu’à mon passage de la Bidassoa qui me donne - enfin - accès au territoire espagnol. Et là tout change : indications claires, circulation fluide...

Très rapidement je me retrouve sur une quatre voie rapide avec grande courbes redressées à flanc de montagne, tunnels et viaducs qui me fait contourner San Sebastian et rattraper l’autovia vers Tolosa puis Vittoria-Gasteiz (A 1). À 15:32 je suis sur l’autovia passé San Sebastian, fais le plein de gasoil à 1,19 € et déjeune, puis repars aussitôt.

Route plutôt acrobatique et sinueuse, parcourue déjà plusieurs fois, mais rapide et efficace pour franchir les montagnes du Pays Basque en remontant ses vallées jusqu’au plateau intérieur. Les paysage seraient spectaculaires s’il ne pleuvait à seau, ce qui rend la conduite très stressante et requiert toute mon attention.
Sur-la-route-et-sous-la-pluie-pres-de-San-Sebastian
Sur l'autovia vers Tolosa et sous la pluie battante (10:12)

Les 4 voies de la A 1 s’interrompent à Miranda de Ebro pour se muer en autopista à péage. Fidèle à mon choix de n’emprunter que des routes gratuites, je gagne donc Burgos par la A1 parfaitement aménagée en voie rapide, mais à chaussée unique. Heureusement elle n’est que très peu fréquentée et offre de fort beaux passages de défilés et autres paysages sauvages, si bien que j’y roule presque toujours au dessus de 100 km/h, soit pas bien loin du 120 km/h autorisés sur l’autopista parallèle. Je contourne Burgos vers 17:00 et enfile ensuite une longue suite d’autovia, plus ou moins chargées, où les radars sont rares et bien signalés (portiques illuminés) si bien qu’en suivant le trafic je roule le plus souvent entre 120 et 130. Je passe ainsi en les contournant Palencia, Valladolid, Salamanca et suis en route vers Caceres lorsque je décide d’arrêter autour de Plasencia.

Il est presque 22:00, le ciel est maintenant très clair, j’ai peiné à trouver un village accueillant (l’espace y est rare et souvent pentu !). Je finis donc par me hasarder dans la petite ville de Plasencia, fort jolie avec les murailles de son château illuminé en haut de la butte et son vieux pont en dos d’âne au dessus du rio encaissé. Une toute petite place m'accueille sur le quai à l’entrée du pont exigu que je devrai franchir demain pour quitter mon havre et regagner l’autovia vers Caceres, à une centaine de km. Souper, écriture du journal, je me couche à minuit et demi.


14 089    Vendredi 14 décembre 2018 : de PLASENCIA à EVORA (306 km)

Lever à 6:45 pour quitter discrètement ma quasi impasse, de peur de devoir faire marche arrière sur près de 200 m au cas où je n’arriverais pas à négocier l’entrée du pont, étroite et à angle droit…  En fait l’Exsis est à peine plus long (5,45 m) que le 5 m annoncé sur le panneau d’avertissement placé en tête du pont, et je passe largement et rapidement le vieux pont en dos d’âne, fort pittoresque, mais que je ne pourrai photographier puisqu’il fait encore nuit. Je dois refaire le même trajet -  et le seul possible - dans la vieille ville avant de revenir en arrière jusqu’à l’embranchement de l’autoroute que je reprends dare-dare. Trois-quart d’heure plus tard, je verrai poindre l’aube derrière l’horizon de collines en un grand jaunissement à l’est, puis à 8:30 ce sera le soleil qui pointera le bout du nez, illuminant un vaste paysage maintenant beaucoup plus méditerranéen : l’herbe est nettement moins verte qu’hier soir, les oliviers, anciens et plus ou moins bien entretenus, ont envahi les terres qui semblent aussi servir de pâturages à de nombreux bovins. La lumière reste cependant limitée, une large proportions du ciel demeurant cachée par une masse nuageuse d’un léger gris. Avec l’augmentation de la chaleur ce sont même de ténus bancs de brumes qui apparaissent, poussés et effilochés par un vent folâtre.

Pause-dejeuner-sur-une-aire-entre-Merida-et-Badajoz
Pause douche/déjeuner sur une aire entre Merida et Badajoz
L’autoroute file vers le sud-ouest, je contourne la grosse ville apparemment industrielle de Caceres, rate la EX100 directe pour Badajoz et poursuis donc la A 66 vers le sud jusqu’à Merida. Brusque coude plein ouest sur la A5, je déjeune et me douche sur une station service Repsol (Lobón) maintenant bien ensoleillée.

Je commence aussi à regarder les listes des aires de service et les ressources en camping dans Lisbonne, mais ne trouve que celui de Monsanto, très cher et plutôt mal coté par ses usagers (Google Maps). Quant aux aires présentées par le site Camping-car Portugal, leur localisation n’est pas évidente (points GPS, mais pas de carte…), il faudra que j’explore plus à fond.

Ma nuit trop courte me laissant un peu fatigué, je monte dans la couchette et pique vaguement un somme d’une petite heure. Lorsque je me relever il est 15:30 à ma montre que je réajuste puisque le Portugal accuse une heure de retard sur l’Espagne.

Je reprends bientôt ma route et passe au Portugal sans presque m’en apercevoir, sinon que le GPS me fait quitter l’autovia, jusque là gratuite, qui devient autoroute à péage. Je me retrouve donc sur la nationale portugaise, excellente et peu fréquentée. Je suis dans la partie est de l’Alentejo, avec ses maisons blanches et basses, ses étendues vallonnées et vertes, pour ne pas  dire humide en cette saison, et ses bovins dispersés un peu partout dans les près piquetés de gros vieux oliviers ou de chênes verts. Je passe Elvas sans m’arrêter, fais quelques photos des murailles et du château d’Estremoz en passant et en montant jusqu’aux Portas dos Currais (en rénovation).
Estremoz : la ville haute
Estremoz : la ville haute
Estremoz-Portas-dos-Currais
Estremoz : Portas dos Currais
Estremoz-zoom-sur-le-chateau
Estremoz : zoom sur le château sur la colline au dessus des vignes

Puis je décide d’aller refaire un petite balade à Evoramonte qui se trouve sur ma route.

Laissant l’Exsis sur la place centrale de la ville basse, au pied de la colline, j’enfile la rude montée de la ruelle grimpant à la ville forte qui couronne la butte. Vite essoufflé, je dois modérer mon effort et finis par franchir, sur le mauvais pavé qui s’en va en morceaux, la porte de la muraille. Evoramont : enceinte et-porte de la ville haute
Evoramonte : enceinte et porte de la ville haute

le-village-depuis le chemin-montant-au-chateau
Le village depuis le chemin montant au château

Evoramonte : arrivée à la porte
Porte de la haute ville d'Evoramonte
Evoramonte : dans la haute ville, ruelle montant
                  vers le château
Evoramonte : dans la haute ville, sur la vieille rue montant vers le château
Derrière elle dorment les restes du village primitif où quelques vieilles maisons retapées servent de boutique pour produits locaux, deux églises (malheureusement fermées), le cimetière et, plus loin tout en haut, le château carré cantonné de 4 tours rondes massives, fendues de larges bouches à feu. Chacune des 4 façades symétriques est ornée des deux curieux gros nœuds sculptés dans la pierre… Et surtout, il domine un panorama extraordinaire sur toute la régions, à 360°. Pas difficile de deviner sa fonction de sentinelle face à l’Espagne voisine, et de bastion avancé précédant Evora, sur la route de Lisbonne. Castello d'Evoramonte
Castello d'Evoramonte
Evoramonte : depuis l'extérieur de la porte est
                  de la ville haute
Evoramonte : depuis l'extérieur de la porte est de la ville haute
Evoramonte : la rue menant à la porte est
Evoramonte : la rue menant à la porte est

Evoramonte-rambarde-en-fer-forge
Evoramonte : rambarde en fer forgé

Evora profil des toits en arrivant
Evora : le profil des toits en arrivant
À peine fatigué mais bien oxygéné par cette - première - petite excursion, je reprends la route jusqu’à Evora que je me suis fixé comme étape pour ce soir.

En vue de cette autre ville perchée vers 16:45, je commence par déjeuner, ma marche m’ayant laissé avec un petit creux, puis repère sur l’atlas une zone de parking sous les murs portant le Jardin Public, au sud.

Bien guidé par le GPS j’y découvre effectivement de vastes espaces libres envahis par moult voitures… et quelques camping-cars. J’y ai vite trouvé une place et m’organise pour la soirée : lecture des nouvelles et mails reçus depuis 2 jours, écriture du journal, étude de la liste des points de chute dans Lisbonne ou à proximité. Demain je m’attaquerai aux quelques bricolages que je compte bien liquider durant les prochains jours : branchement des DEL dans le placard sous la cuisinette, changement du contacteur de la penderie, remontage du store avant et, si je trouve du câble, branchement des deux compteurs de Coulomb de la batterie et des panneaux solaires.

Coucher dans la rumeur urbaine, qui devrait s’atténuer en soirée, mais me réveillera sûrement tôt demain matin !


14 395    Samedi 15 décembre 2018 : EVORA (3 km)

Journée tranquille qui commence par une grasse matinée jusqu’à 10:00… Il fait gris mais doux, je remets à plus tard mon tour en ville pour m’attaquer après déjeuner à la remise en fonction des deux brûleurs du réchaud. Démontage et décapage du petit couvercle en inox, débouchage des gicleurs avec une aiguille emmanchée sur une gaine de plastique, grattage de toute la crasse accumulée… Rien n’y fait. Je tente alors de démonter le corps des brûleurs  mais il me manque un tourne-vis fin et fort. J’en bricole un avec un tournevis d’horloger serré dans la wise-grip et réussis à débloquer les 2 vis latérales qui semblent retenir la partie haute, mais sans que les deux parties du brûleur ne se désassemblent… Après 2 heures de vains efforts, j’abandonne la partie. Je demanderai plutôt la remise en ordre du réchaud directement au SAV de Dometic à Rennes, dont j’ai trouvé l’adresse sur le net. Evora-bivouac-av.-General-Humberto-Delgado
Evora: bivouac av. General Humberto Delgado
Du coup l’après-midi est déjà bien avancé, et je sens que la lumière ne tardera pas à baisser. Aussi je remets tout en ordre, range les outils dispersés autour de moi et, après un bon repas rapide (une boite de mitonné de mouton réchauffée sur l’unique brûleur fonctionnel...), j’enfile mes deux polars et ma chapka et glisse le Guide Vert dans la poche intérieure. Suivant l’itinéraire tracé dans le guide, je me lance à la redécouverte de la petite ville ancienne.

Beaucoup d’églises, bien entendu, quelques beaux hôtels en bel état, et surtout le charme des petites rues étroites qui tournicotent entre les façades blanches.

Evora-vers-San-Francisco
Evora : en montant vers l'église Sao Francisco
Nef de San Francisco
Nef de l'église Sao Francisco
Evora-igreja-de-Sao-Francisco-chapelle-du-transept
Evora : dans la chapelle du transept de Sao Francisco, dorures, tableaux et azulejos
Evora : voutes du choeur de Sao-Francisco
Evora : voûtes du chœur de Sao Francisco

Chapelles latérales de Sao Francisco
Chapelles latérales de Sao Francisco

Evora : façade de l'igreja de Nossa Senhora da
                  Graça
Evora : façade de l'igreja de Nossa Senhora da Graça
Evora-igreja-de-Nossa-Senhora-da-Graca-geant-de-pierre-de-la-facade.
Evora : géants de pierre sur la façade de Nossa Senhora da Graça

Ma balade me mène jusqu'au Convento dos Loios dont les fiers bâtiments XVIIème Baroque ont été convertis en une luxueuse pousada (Auberge d'État). J'y fais une rapide incursion à l'intérieur. En sortant sur la place en avant, les colonnes du Temple romain consacré à Diane (1er s.)  rehaussent encore la classe du site.

Evora : entrée du Convento-dos-Loios conveti en
                  Pousada.
Evora : entrée du Convento dos Loios converti en Pousada
Entrée du cloître du Convento dos los Loios
Hall précédant le cloître du Convento dos Loios
Evora-Convento-dos-Loios-restaurant-dans-le-cloitre.
Evora : la salle à manger dans le cloitre
du Convento dos Loios
Cloître du Convento de los Loios
Galerie supérieure du cloître du Covento dos Loios

vora-temple-de-Diane-en-sortant-du-convento-
Evora : le Temple de Diana en sortant du Convento

Evora : le
            temple de Diane
Evora : le temple romain de Diana (1er s. ap. J-C) au centre de la place, l'église du Covento et le clocher de la cathédrale

Ma balade crépusculaire s'achève après la tombée de la nuit par une  déambulation vers le centre de la vieille ville, admirant aux balcons plusieurs très belles grilles en fer forgé. Les devantures des boutique sont décorées pour Noël, et dans plusieurs, des jeunes femmes maquillées et habillées avec recherche sourient et aguichent le passant. Pratique de marketing nouvelle pour moi !

Evora-rambarde-de-fer-forge
Evora : une belle rambarde de balcon en fer forgé

Evora-soir-sur-la-Praça-do-Giraldo
Evora : début de soirée sur la Praça do Giraldo


La nuit tombe tranquillement tandis que j’achève mon tour sur la grande place centrale où un petit orchestre jazz amorce un concert. Sous les arcades, toutes sortes de boutiques dont les vitrines réservent quelques surprises...
Evora-boutique-de-bondieuserie
Evora : une vitrine de la Praça do Giraldo

Après cette longue marche à la fraîche qui aura duré près de trois heures, je redescend vers l’espèce de grand champ de foire par la même rue qui m’avait fait gagner le centre ville. Elle  me ramène à l'Exsis dont je retrouve l'atmosphère tiède et confortable. L’absence de soleil n’aura pas permis à la batterie de récupérer beaucoup (j’avais oublié de débrancher l’onduleur après mon impression d’hier soir… et ne m’en suis aperçu que ce matin). Il faudra donc rouler un peu demain, en allant dormir près de la mer au nord de Lisbonne.

Pour ce soir je resterai à Evora, mais en testant l’aire de service de la ville indiquée sur le site (liste compilée hier soir) et sur le GPS (fichier Garmin installé en même temps). Effectivement je trouve presque aussitôt le bel aménagement, à environ 3 km  en suivant le parcours indiqué sur l’écran. Les quelques stationnements vastes et bien espacés sont à bonne distance de la route, et la borne de service propre et très fonctionnelle. Un seul autre camping-car y a posé son bivouac, je fais de même après avoir refait le plein d'eau et vidé la cassette. Evora : bivouac sur l'aire de camping-cars au
                  matin
Bivouac sur l'aire de camping-cars d'Evora au matin

En soirée je prépare une poêlée d’endives braisées au jambon et fromage raclette dont je me régalerai après écriture de ces notes, et avant de me coucher tôt en poursuivant sur ma liseuse la lecture d’Homo Deus, reprise hier soir.


14 298    Dimanche 16 décembre 2018 : d’EVORA à LISBOA (Parque de Tejo) (261 km)

Finalement je me suis vite endormi sur mon bouquin, n’en parcourant que quelques pages avant  de m'ensommeiller… La petite pluie de fin de nuit ne m’aurait même pas réveillé si je n’avais malencontreusement placé l’Exsis sous les branches d’un arbre. Le lourdes gouttes qui s’en écoulent irrégulièrement n’ont pas tardé à me sortir de mes rêves dès 6:30, et ensuite rien d’autre qu’une vague somnolence guère réparatrice…

Je décolle donc relativement tôt pour prendre la route de Lisbonne où je compte reconnaître l’état des aires de service et stationnements dont j’ai récupérés la liste sur le net. Le ciel s’est presque complètement dégagé, et de grands pans de soleil avivent la verdeur des terres légèrement ondulées que traverse la N4 puis la N10, généralement en très bon état. La vitesse étant limitée à 90, parfois à 80 km/h, j’ai le temps d’apprécier les vastes terres à pâturage piquetées d’oliviers qu'interrompent de temps à autre des plantations d’eucalyptus ou de pins, tandis que d’autres parcelles viennent tout juste d’être défrichées. Un peu de vigne aussi, et un gras bétail à la robe beige à l’embouche suggèrent une certaine aisance agricole.

Je traverse quelques gros villages et petites villes sans m’arrêter, et me surprends tout à coup à traverser le Tage : me voilà près de ma destination puisque je veux rester proche de la rive droite du fleuve où se trouve l’aéroport, J’ai donc choisi de gagner l’aire de Carregado, sise sur l’Intermarché local. Toute cette zone au nord de Lisbonne est extrêmement peuplée et la circulation est lente sur les rues qui s’enchevêtrent. Grâce au GPS je tombe directement sur le stationnement du magasin où se trouve effectivement l’aire rapportée, bien conçue et fonctionnelle. Je n’en userai point, ayant fait les services hier soir à Evora, mais passerai plutôt l’après-midi agréablement ensoleillé à réparer et remonter le store avant de l’Exsis, profitant du Bricomarché faisant partie du complexe commercial pour acheter le petit tournevis cruciforme nécessaire à l’opération. Je repère aussi un câble susceptible de convenir pour le branchement des compteurs de Coulomb (mais seulement à 2 conducteurs, il m’en faut 5…) et remets donc à plus tard cette emplette. Fin du remontage vers 15:30. Je déjeune, puis décide de me rapprocher de l’aéroport en tâchant de trouver un bivouac le long du fleuve.

À nouveau très long cheminement vers le sud en empruntant l’ancienne N1 (maintenant remplacée par des autoroutes infiniment plus rapides) qui suit la rive droite fleuve, longe la ligne de chemin de fer et traverse un kyrielle de petites zones industrielles peu avenantes. Roulant ainsi près d’une heure et demie, je passe le grand pont suspendu Vasco da Gama et découvre alors une vaste ville nouvelle bien architecturée et très propre (le Parco das Naçoes) limitée côté fleuve par un beau grand parc, le Parque Tejo. Je tourne un peu et finis par trouver une petite place au pied des immeubles, juste à la lisière d’une des voies d’accès au Parque Tejo, sur le Passeio dos Herois do Mar. Le GPS indique 5,4 km jusqu’au Terminal 1 de l'aéroport: on ne peut rêver mieux ! Je m’y installe pour la nuit et, probablement, une bonne partie de la journée de demain.


14 559    Lundi 17 décembre 2018 : LISBOA (18 km)

Lisboa-Parque-do-Tejo-bivouac-au-pied-du-Pont-Vasco-de-Gama
Lisboa : bivouac au pied du Pont Vasco-da-Gama, dans le Parque Tejo
Réveil dans la brume après un bon sommeil : le trafic sur le pont semble s’atténuer durant la nuit si bien qu’il devient à peine perceptible, tandis que le quartier, résidentiel, est quant à lui totalement silencieux. Le soleil finit par percer vers 11:00, apportant un petit regain à la batterie… et surtout enjolivant grandement la vue sur l’architecture tout à fait exceptionnelle du pont Vasco da Gama dont les haubans blancs se détachent sur le ciel bleu en 2 grands triangles parfaitement symétriques. J’espère que le nouveau pont Champlain, sur le St-Laurent à Montréal, d’ampleur à peu près similaire,  donnera le même effet !

Je reporte à plus tard dans la journée la petite balade imparable dans le Parque Tejo qui encadre les abords du pont de ce côté-ci du Tage, ayant décidé de consacrer ces quelques heures de tranquillité ensoleillée à tous ces petits bricolages dont la liste s’allonge dangereusement sur mon ordi. D’autant plus que le moindre aménagement demande de tout mettre à l’envers dans le camion, ce que mes passagères en général n’apprécient guère….

Je commence par vider le placard sous l’évier pour installer le ruban de DEL comme prévu. Mais le câble du contacteur à pied de la pompe passe juste dans le recoin convenable pour les lumières… Je dois donc le déplacer, ce qui m’amène à démonter le fond et le cache du placard pour trouver une nouvelle voie au câble en question, et améliorer celle du futur éclairage. Quelques consolidations de menuiserie en passant - la fabrication de ces parements est vraiment des plus légères - nettoyage des tablettes encrassées depuis longtemps, et je peux enfin remettre en place tablettes et vaisselle. J’arrive enfin au montage électrique, fort simple puisque j’ai tous les composants et la disposition s’impose d’elle-même. Quelques retailles du câble, soudure, mise en place du ruban de DEL, connexion sur la batterie - le fusible viendra plus tard - … ça s’allume ! Le temps de tout remettre en place et je prépare un déjeuner bienvenu.

Le beau temps s’est bien établi autour de moi, et l’après-midi sera court, à quelques jours du solstice. Il est donc grand temps de laisser là le camion pour profiter et du soleil et de la large vue sur le fleuve. Perspective grandiose sur l'architecture du pont dont je contourne le pilier nord en suivant les allées du parc linéaire qui s’étend sur la rive du Tage. Quelques photos, bien sûr, mais surtout un bon bol d’air particulièrement bienvenu après toutes ces journées où la pluie nous a retenus à l’intérieur, suivies par la longue conduite rivé au volant qui m’a mené jusqu’ici. Lisboa-sous-le-pont-Vasco-de-Gama
 Lisboa : sous le pont Vasco de Gama
Lisboa-pont-Vasco-da-Gama
Lisboa : première pile nord du pont Vasco da Gama
Lisboa : pont Vasco-da-Gama vers le sud
Lisboa : le pont Vasco da Gama vers le sud et son 2ème pilier
Lisboa-Parque-Tejo-torre-Vasco-da-Gama
Lisboa : depuis le Parque Tejo, le rivage à marée basse  et la Torre Vasco da Gama
Lisboa : deuxième pile du pont Vasco da Gama
Lisboa : deuxième pile du pont Vasco da Gama

Lisboa
            : pont Vasco-da-Gama
Lisboa : deuxième pile du pont Vasco da Gama

De retour à l’Exsis, il fait encore suffisamment clair pour procéder à quelques autres travaux. Je remplace donc l’interrupteur de la penderie qui, récupéré sur l'ancien éclairage, a fait son temps, puis démonte le câble de l’antenne wifi désormais inutile, maintenant que nous utilisons nos téléphones dans toute l’Europe pour nos connexions quasi illimitées à l'Internet («Merci Free !»). J’en profite pour nettoyer goulottes et tablette supérieure qui ont accumulé plus que leur part de poussière, de cheveux et de crasse… J’installe aussi en bidouillant un peu quelques cache-vis sur ces tablettes latérales, oubliés probablement depuis longtemps…

Toutes ces petites choses - que je m’empresse de rayer sur ma liste - auront finalement pris pas mal de mon temps, puisqu’il est passé 17:30 lorsque j’arrive au bout. Et j’ai faim ! La nuit est maintenant tombée, plus question de se lancer dans d’autres projets, Je souperai donc tôt, d’autant plus que je dois aller accueillir Monique à l‘aéroport à 21:55. Je retourne donc le camion que j’avais mis face au soleil de l’après-midi mais qui risque de rester coincé par toutes les voitures des riverains qui rentrent chez eux. Puis j'écris ces notes en laissant tourner le moteur pour remonter un peu la batterie et recharger mon ordi.

J’ai encore le temps de modifier l’encastrement des verrous de la trappe du lit qui s’ouvre toute seule sous notre poids. L’agrandissement des trous fait pas mal de poussière que j’évacue de mon mieux, la gâche semble maintenant reposer davantage sur la bordure, on verra à l’usage l’efficacité de la modif… Puis je mets le cap sur l’aéroport, à moins de 5 km. Chemin rapide un peu embrouillé, vive le GPS qui me met pile devant la sortie des Arrivées. Mais je suis en fin de compte très en avance, d’autant plus que le tableau de bord affiche encore l’heure française… Je stationne en double file un bon moment, jusqu’à me faire chasser par la police, et ressors finalement de la zone aéroportuaire pour attendre sur les dégagements d’une station-service. Enfin l’avion atterrit, je récupère Monique sans problème et nous retournons dormir sur le coin tranquille découvert hier devant le Parque Tejo.


14 577    Mardi 18 décembre 2018 : de LISBOA à BELEM - Praça Afonso de Albuquerque (18 km)

Brume matinale au réveil et gros nuages gris annonçant la pluie… À 8:15 nous sommes debout après une autre nuit excellente pour aller accueillir Hermione à l’aéroport. Nous y sommes à 9:30, je laisse Monique devant le hall des arrivées et vais attendre un peu plus loin. Le temps du transfert du Terminal 2 au 1, puis des formalités, j’ai encore le loisir de faire le plein de GPL (encore un raccord différent, l’Europe n’a pas encore légiféré pour uniformiser sur ce plan !) et je récupère grand-mère et petite-fille juste en avant du hall. Hermione dit avoir très peu dormi dans l’avion suite aux turbulences, mais elle n’a pas perdu l’appétit lorsqu’il s’agit d’attaquer une collation !
Nous décidons de commencer en douceur la découverte de Lisbonne en nous rendant à Belém pour en visiter la fameuse tour, autrefois gardienne de l’estuaire du Tage. Elle s'élève tel un vaisseau de ligne sur-armé placé opportunément sur un ilot ancré autrefois au milieu des eaux. A
Av. da Torre de Belém

Ce n’est plus aujourd’hui qu’un superbe vestige de temps anciens dont l’architecture manuéline très sophistiquée attire des milliers de touristes.

Belem : sur
          la passerelle menant à la tour
Belém : sur la passerelle menant à la tour

Belem
            : la batterie inférieure logéeéd dans le soubassement de la
            tour
Belém : la batterie inférieure logée dans le soubassement de la tour

Petit tour dans les deux étages des batteries surveillant le fleuve, où les bouches à feu sont encore garnies de canons d’époque sur leurs affuts.

Puits de lumière sur la battterie supérieure, éclaisant
            la batterie inférieure
Sur la batterie supérieure, le puits de lumière éclairant et aérant la batterie inférieure

Belem-la-tour-Hermione-sur-la-terrasse-en-haut
Belém : avec Hermione sur la terrasse couronnant la tour;
au fond, en amont du Tage et dans la brume, le Pont du 25 Avril
Puis Hermione et moi grimpons les 93 marches du petit escalier étroit en colimaçon. Il passe deux grandes salles voutées d’ogives superposées avant de déboucher sur la terrasse. S'y déploie une large vue sur le paysage marin, malheureusement limitée par la grisaille qui sévit aujourd'hui.
Croisées d'ogives dans l'une salle de la tour de Belem
Croisées d'ogives dans l'une des salles de la tour de Belém
Belem-en-quittant-la-tour-sous-la-pluie
En quittant la tour de Belém sous la pluie
La petite pluie tenace et très mouillante s’est malheureusement accentuée, si bien que nous ne nous attardons pas, jetons à peine un œil autour de nous et redescendons presque aussitôt à l’abri. Nous rejoignons Monique dans la salle des gardes et retournons sous l’abri précaire d’un petit parapluie jusqu'à l’Exsis garé à proximité. Pas de chance pour cette première balade !

Long déjeuner ensuite, puis communications avec Juliette pour mettre au point le transfert de fonds nécessaire à la construction de son chalet. Monique rejoint notre gestionnaire de la Capitale pour effectuer un premier virement partiel de notre CELI à notre compte courant, puis elle tâche d’organiser avec Juliette le paiement à son constructeur… Elle contactera la banque demain.

Nous décidons de consacrer la fin de la journée à la visite du Musée des Carrosses, lui aussi à Belém. Déplacement jusqu’à la Praça Afonso de Albuquerque où nous trouvons facilement une place à distance égale - i.e. confortable - des 2 grandes avenues très passantes qui nous entourent. Laissant Monique occupée à faire ses compte et continuer ses démarches, Hermione et moi allons visiter le nouveau grand bâtiment moderne (beaucoup de béton et un peu de verre) qui a remplacé l’Ancien manège royal, beaucoup plus folklo, pour abriter les vénérables véhicules. Les spécimens sont spectaculaires et relativement bien conservées, mais on se lasse assez vite du luxe très ostentatoire des décors dorés et surchargés qui semblent vite redondant. Belem : Musée des
                  Carrosses-Hermione-devant-le-carrosse-de-Felippe-II-XVIe
Musée des Carrosses de Belém : Hermione devant le carrosse de Felippe II (XVIe-XVIIe)
Musée des Carrosses : dais u-cdarrosse de Felippe
                  II
Musée des Carrosses de Belém : dais du carrosse de Felippe II
Surtout, ils évoquent de façon un peu trop évidente la morgue de la noblesse et du pouvoir royal, et leur exploitation éhontée d’un peuple pauvre et courbé sous le joug du travail. Relativement peu d’informations techniques et historiques sur les transports terrestres des 4 derniers siècles, en revanche quelques bornes multimédia assez bien conçues retiennent presque toute l’attention de la fillette, apparemment plus habituée à pitonner qu’à observer patiemment de vieilles reliques…
Malle-poste (voiture de voyage), Belgique.
Atelier Jones Frères, Bruxelles.

Elle a des compartiments pour les passagers et pour le courrier. Le cocher et les bagages prenaient place sur le toit. Le trajet Lisbonne-Porto (313 km actuellement) durait 34 heures, avec des haltes dans 23 stations pour le repos des voyageurs et le changement des chevaux. Ce service a cessé avec l’arrivée du chemin de fer (2 h 58 actuellement).

Musée-des-Carrosses de Belem : malle-poste du
                  XIXe.
Musée des Carrosses de Belém : malle-poste du XIXe
Belem-Musee-des-Carrosses-Panhard-&-Levassor-1ere-voiture-a-circuler-au-Portugal-1895
Voiture à moteur à essence Panhard & Levassor, Paris (1895)
Le moteur sous la carosserie de la Panhard
                    & Levassor (France)


Cette automobile fut la première voiture à circuler au Portugal en 1895. Acquise à Paris par Jorge Avilez de Sousa Feio, le 4e Comte de Avilez, elle était dessinée par Trem, avec un moteur de 3 chevaux et fonctionnait à l'essence.


Musée des Carrosses de Belem : berline du couronnement
            d Carlos 1er
Musée des Carrosses de Belém : berline du couronnement de Carlos 1er

Détail de la berline du couronnement de Carlos 1er
Détail de la berline du couronnement de Carlos 1er

carrosse-de-Don-Jose-I.
Carrosse de Don Jose 1er
Détail de la berline du couronnement de Carlos
                  1er
Détail du carrosse de Don Jose 1er

Nous écourterons donc un peu la visite, sans même passer à travers les quelques vitrines exposant toute une série de beaux harnais dont je pensais qu’ils rejoindraient plus Hermione et son amour des chevaux.

Le temps ne s’est guère amélioré et le soir tombe lorsque nous regagnons l’Exsis. Monique s’apprête à préparer le souper, Hermione demande un Happy Meal à aller chercher dans un MacDo voisin dont elle a aperçu l’enseigne. Je l’y accompagne, elle me montre comment se repérer sur l'IPhone en l’utilisant comme GPS, et 10 mn plus tard elle commande son menu sur le grand écran de pré-commande…

Nous soupons tous trois, puis décidons de ne pas aller plus loin. Nous dormirons donc ici, malgré le bruit des trains et des trams qui passent sur le grand boulevard du côté du Tage (Avenida da India), et celui de la circulation assez dense sur la Rua de Belém... sans oublier les avions en cours de montée depuis l’aéroport distant de moins d’une dizaine de km. Heureusement tout ce vacarme, atténué par la distance, diminuera dans la soirée jusqu’à devenir presque imperceptible. Monique et Hermione grimpent dans le lit haut et ne tardent pas à s’endormir, tandis que j’installe le lit bas, très confortable à l’usage, lis un peu et et tombe bientôt dans un profond sommeil peu après 22:00.


14 606    Mercredi 19 décembre 2018 : de BELEM (Praça Afonso de Albuquerque) à OEIRAS (15 km)

Il fait beau à mon réveil vers 8:30, et je lève le store derrière moi pour avancer ma lecture d’Homo Deus sur la liseuse, tandis les dormeuses de la mezzanine continueront leur nuit jusque passé 10:00.

Lever assez tardif donc, mais dans une lumière d’autant plus agréable que le ciel se chargera progressivement en cours de journée.
Belem-bivouac-Hermione-lit-dans-l'Exsis
Dans notre bivouac à Belém Hermione lit dans l'Exsis

Exsis au bivouac sur le Paça Praca Afonso de
                  Albuquerque- à Belém
Exsis au bivouac sur la Praça Afonso de Albuquerque à Belém
Nous consacrerons toute la première partie de la journée à la suite des démarches pour faire transférer les fonds débloqués à Juliette, utilisant téléphone pour nous brancher au net, ordi pour adresser les ordres écrits à la banque, imprimante pour tirer une copie signée. La BMO exigeant finalement un fax, nous remettons à demain la fin de l’opération, lorsque Juliette nous rejoint par SMS pour prendre en charge le dit fax qu’elle expédiera à partir de l’image .jpg que je lui adresse… Quelle gymnastique ! Mais en employant toute cette panoplie de moyens électronique, nous parviendrons à nos fins en moins de 24 heures et sans sortir de notre parking, alors qu’autrefois…

Clocher-de-Santa-Maria-de-Belem
Clocher de l'abbatiale Santa Maria de Belém
au dessus des orangers de notre stationnement
Cette conclusion nous laisse donc libres pour la fin de l’après-midi que nous consacrons à la visite du magnifique Cloitre des Hiéronymites, à deux pas de notre Praça Alfonso de Albuquerque.

Mosteiro dos Jeronimos et église-Santa-Maria
Mosteiro dos Jeronimos et église Santa Maria de Belém

Hermione qui ne parle que de baignade en mer et de château de sable est d’abord un peu réticente, mais le tour de l’église-halle Santa Maria nous la montre progressivement intéressée puis quelque peu admirative.

Belem, Mosteiro dos Jeronimos : portail latéral
                  de Santa Maria
Belém, Mosteiro dos Jeronimos : portail latéral de Santa Maria,
ajouté au XIXe dans la style manuélin

Mosterio-dos-Jeronimos :
                  portail-ouest-de-Santa-Maria-par-Nicolas-Chanterene.
Mosterio dos Jeronimos : portail ouest (gothique) de l'église
Santa Maria par Nicolas Chantereine (1517)


Portail de l'église Santa Maria : le Roi Manuel
                  Ier
Portail de l'église Santa Maria : le Roi Manuel Ier
portail-de-Santa-Maria-la-Reine-Marie-d'Aragon
Portail de l'église Santa Maria : la Reine Marie d'Aragon

Mosteiro-dos-Jeronimos-Santa-Maria-les-piliers
Mosteiro dos Jeronimos : les piliers de la nef de Santa Maria
Voûte réticulée de l'église Santa-Maria
Voûte réticulée de l'église Santa Maria
Eglise Santa-Maria : la-nef-vers-la tribune
Mostero di Jeronimos, église Santa Maria : la nef vers la tribune
Mosteiro-dos-Jeronimos-Santa-Maria : la chaire.
Mosteiro dos Jeronimos, église Santa Maria : la chaire

Façade du tombeau de Vasco da Gama
Façade du tombeau de Vasco da Gama
Santa-Maria-tombeau-de-Vasco-de-Gama-détail-du-navire
Tombeau de Vasco da Gama : détail de la caravelle

Vasco da Gama (Sines 1468 - Cochin 1524)

Navigateur portugais qui a établi la connexion entre le Portugal et l'Inde par voie maritime (1497-1498), instaurant une nouvelle route commerciale qui donnera aux Portugais la domination de l'océan Indien pendant plus d'un siècle.
Église Santa-Maria : tombeau de-Vasco da Gama
Église Santa Maria : tombeau de Vasco da Gama
Facade du Mosteiro-dos-Jeronimos à Belém
Façade du Mosteiro dos Jeronimos à Belém
Lorsque nous sortons de l'église, Monique sait ensuite suffisamment lui faire valoir les beautés du cloître pour que nous espérions finir par l’éveiller aux plaisirs de la découverte (architecture, paysages, sites archéologiques, etc.).

Belem-Mosteiro-dos-Jeronimos-grand-cloitre.
Mosteiro dos Jeronimos : le grand cloitre

Hermione et Monique dans le grand cloître du Mosteiro
            dos Jeronimos
Hermione et Monique dans le grand cloître du Mosteiro dos Jeronimos

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Mosteiro dos Jeronimos : autour du grand cloitre

Mosteiro-dos-Jeronimos-grand-cloitre
Hermione et Monique autour du Gand Cloître

Mosteiro-dos-Jeronimos-grand-cloitre
Porte sculptée donnant sur le grand Cloître

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Lavabo dans l'angle du Grand Cloître du Mosterio dos Jeronimos
Mosterio-dos-Jeronimos-Hermione-&-Monique-devant-le-lavabo
Grand cloître du Mosterio dos Jeronimos :
Hermione et Monique devant le lavabo


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            Mosterio-dos-Jeronimos
Monique et Hermione dans le réfectoire du Mosterio dos Jeronimos

Puis un escalier dans l'épaisseur du mur nous fait gagner l'étage du cloître. Il donne accès à la tribune où les moines chantaient les offices dans de superbes stalles sombres de châtaignier faisant face à la nef et au chœur. Depuis cette tribune, vue plongeante et renouvelée sur la nef élancée et ses fins piliers.

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Nef de l'église Santa Maria depuis la tribune
Mosterio-dos-Jeronimos-stalles-de-la-tribune-de-Santa-Maria
Stalles de la tribune de l'église Santa Maria

Stalles du chœur haut

Sous la Règle de Saint Augustin, suivie par l'Ordre de Saint Jérôme, les moines passaient ici sept heures (à différentes périodes de la journée) pour prier, chanter et se consacrer à des services religieux.

Le tremblement de terre de 1755 entraîna les dommages les plus graves avec la destruction de la balustrade reconstruite en 1883.

Les rangées de sièges à la décoration exubérante d'influence flamande et italienne sont les premières sculptures sur bois de la Renaissance au Portugal. Ils ont été conçus par l'architecte Diogo de Torralva et ont été construits en chêne et en châtaignier en 1550 par les maîtres artisans Diogo de Carca et Filipe de Vries.

Les stalles sont surmontées de peintures du 18ème siècle figurant des apôtres et les docteurs de l'église. Chaque siège a une projection, ou miséricorde, pour soutenir le moine en position debout dans la stalle.

Détail des statlles de la tribune de l'église
                  Santa-Maria.
Détail des stalles de la tribune de l'église Santa Maria
Mosteiro-dos-Jeronimos-etage-du-grand-cloitre
Mosteiro dos Jeronimos : tour du 2e étage du grand cloître
Mosteiro-dos-Jeronimos-etage-du-grand-cloitre

Mosteiro-dos-Jeronimos-etage-du-grand-cloitre
Mosteiro dos Jeronimos : tour du 2ème étage du grand cloitre
Mosteiro-dos-Jeronimos : détail du 2ème étage du
                  rand cloitre
Mosteiro dos Jeronimos : détail du 2ème étage du grand cloitre

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Hermione à l'étage du grand cloître

Belem-Mosteiro-dos-Jeronimos-etage-du-grand-cloitre
À cache-cache entre les piliers du grand Cloître
Tour du grand cloître (2ème étage) du Mosteiro
                    dosJ eronomos
Fin du tour du grand cloître (2ème étage) du Mosteiro dos Jeronimos
En sortant nous rejoignons - par téléphone - Mathieu qui nous a laissé un SMS nous informant de la défectuosité de la batterie de la Grand Caravan dans son garage chauffé… et qu’il veut emprunter pour se rendre à des festivités avec des copains. Courte discussion via Facetime pour lui suggérer de demander à Juliette de l’accompagner au Costco pour acheter une nouvelle batterie… dûment garantie ! Rosace et clocher de l'église Santa-Maria
Rosace et clocher de l'église Santa Maria

De retour assez tard à l’Exsis laissé sagement garé sur la Praça Afonso de Abuquerque, nous décidons de nous avancer une peu le long de la côte en direction de Cascais puis de Sintra pour y visiter demain le Palacio real da Pena. Vidange de la cassette (qui se met brusquement à empester) dans un égout devant le cimetière isolé de Laveiras, puis poursuite de la recherche d’un point de chute éloigné de la route côtière, très passante et bruyante. Nous le trouverons dans un vaste parking arboré près du Stade Municipal Mario Wilson, à Oerias. Souper puis coucher tôt pour Monique après une partie de carte avec notre pensionnaire. Hermione, ne trouvant pas le sommeil, veille beaucoup plus tard après que je lui ai chargé Croc-Blanc (Jack London) sur la liseuse, à côté de moi qui écris le journal des deux derniers jours avant de préparer le lit bas pour une autre nuit confortable.


14 621    Jeudi 20 décembre 2018 : d’OERIAS à SINTRA (Sao Pedro) (62 km)

Bivouac sur le parking du stade d'Oerias
Bivouac sur le parking du stade d'Oerias
Lever à 9:00 sous le soleil, qui perce à peine les pins du stationnement devant le stade Wilson d’Oerias. Nous décollons à 10:00 en rattrapant la côte au plus court, avec l’intention de la suivre tout au long jusqu’au Cabo da Roca, la pointe la plus occidentale de l’Europe.

Beaucoup de monde sur cette route à 2 chaussées séparées qui longe de près le rivage de la Riviera. Le ciel bleu et le grand soleil rendent le ruban doré de plages particulièrement invitant, particulièrement pour Hermione qui demande depuis son arrivée à se baigner et jouer dans le sable.
Nous ne tarderons pas à nous arrêter devant la  plage de Carcavelos fréquentée par des surfeurs, sur l’un des nombreux petits parkings côtiers ourlant le rivage. Hermione se lance sans tarder sur le sable, puis enlève ses chaussures - déjà trempées - pour aller patauger dans les derniers déferlements des vagues. Praia-de-Carcavelos-Hermione-devant-les-vagues
Praia de Carcavelos : Hermione devant les vagues
Hermione trempée sur la Praia de Carcavelos
Hermione trempée sur la Praia de Carcavelos
Évidemment 10 minutes plus tard c’est le pantalons qui est trempé, et finalement, s’habituant rapidement à la fraîcheur de l’eau, elle se lancera complètement dans les vagues. Du coup une heure plus tard notre ondine sortira totalement enchantée mais aussi intégralement trempée de l’Océan…

Nous sommes maintenant prêts à poursuivre la balade le long de la côte. Traversée de Cascais arborant ses équipements de plage à la mode, puis d’Estoril, encore plus chic avec ses villas et hôtels luxueux. Long arrêt à la Boca de Inferno où Hermione et moi allons contempler les grosses vagues se fracassant contre la falaise rocheuse grugée par l’érosion marine, tandis que Monique prépare un déjeuner reconstituant pour notre baigneuse. Quel appétit !
Cascais-Boca-do-Inferno
Cascais : Boca do Inferno
Cabo-da-Roca-depuis-praia-do-Guincho
Cabo da Roca depuis la Praia do Guincho
Le temps est au beau fixe, la promenade le long de la côte maintenant dominée par la serra de Sintra se poursuit en passant le Cabo Raso, sans grand caractère, puis en longeant la spectaculaire longue Praia du Guincho, justement fameuse, mais plutôt déserte vu la température.

Hermione devant les vagues de la Praia do Guincho
Hermione devant les vagues de la Praia do Guincho

Nous arrivons enfin au Cabo da Roca, au pied de son phare, envahi par les bus de touristes - essentiellement des asiatiques - qui mitraillent et jouent du selfie à tour de bras….

Au
                  pied du phare de Cabo da Roca
Au pied du phare de Cabo da Roca « la pointe la plus occidentale du continent européen»
Cabo da-Roca : la cote vers le nord
Cabo da Roca : la côte vers le nord

Vue
            vers le-sud-est depuis le Cabo-da-Roca
Vue vers le sud-est en direction de la Praia do Guincho depuis le Cabo da Roca

Plein d'eau en passant dans le village
Plein d'eau fortuit en bord de route
Quelques beaux points de vue sur la côte rocheuse, superbement découpée au nord, avant de reprendre enfin la petite route de montagne vers Sintra. Je fais le plein d’eau sur un robinet en bord de route aperçu en traversant le village, pendant que Monique rince les vêtement d’Hermione tout imprégnés de sel…

Au loin le château de Sintra sur la Sierra
Au loin le Palacio da Pena sur la Sierra de Sintra

Le château da Pena au soleil couchant
Les tours colorées du Palacio da Pena illuminées par le soleil couchant

Bivouac provisoire sous le château da Pena
Bivouac - provisoire - sous le Palacio da Pena
Je m’égare ensuite un peu dans les petites routes à travers le massif forestier menant au château, si bien que nous arrivons à la billetterie au pied du monument vers 17:00, une heure avant sa fermeture à 18:00. Or on nous suggère de consacrer plutôt  2 heures - au moins - à sa visite…

Nous préférons donc la remettre à demain 10:00 et allons nous installer dans le vaste parking désert et tranquille sous les arbres.

Il fait encore assez jour pour pour une petite balade crépusculaire du côté du Castelo dos Mouro.

Sous
            les remparts crénelés du Castelo dos Mouros
Sous les remparts crénelés du Castelo dos Mouros

Hermione à l'entree du chemin montant au Castelo dos
            Mouros
Hermione à l'entrée du chemin montant au Castelo dos Mouros

Hélas, en dépit des informations reçues à la billetterie, la Sécurité nous chasse de notre stationnement à 18:30. Nous avons juste le temps de finir d’avaler notre soupe et de dévaler la petite route à pic qui nous ramène au cœur de la ville de Sintra. Quelques recherches nous mènent à un parc d’autocaravanes entassées où l’on nous demande 7 € pour stationner la nuit…

Je préfère me rabattre sur la vaste place du marché de Sao Pedro (inutilisée demain matin !) où nous avions déjà dormi en pareille circonstance avec Mathieu et Juliette en 1989, il y a presque 30 ans… À la fin de notre souper, Monique très fatiguée monte se coucher presque aussitôt, Hermione griffonne une carte de Noël à sa Mamie Marlène et la rejoint ensuite. Je complète le carnet de bord et ne tarderai pas à me coucher moi aussi.


Portugal 2 : de Sintra à
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