FRANCE



France
Octobre-décembre 2018
(5 182 km)

Jean-Paul puis Monique Mourez
à bord de l'Exsis


Mardi 9 octobre 2018 : de MONTRÉAL à KEFLAVIC (Islande)

Départ de Montréal à 19h50 par Wow, la ligne low-cost islandaise (188 €, soit 282 $ l’aller simple) qui me mènera à Roissy en faisant une étape d’une peu plus d’une heure à Keflavik, l’aéroport international de la capitale de l’Islande. Airbus 325 bourré, espace très mesuré pour les jambes, et surtout chaleur presque insupportable.

Après 5 heures de ce régime, je suis fort content de débarquer pour manger quelques-uns des sandwich préparés par Monique, boire un peu et me délasser les jambes. J’ai à peine fini mon lunch que je dois remonter dans l’Airbus qui doit m'emmener, 3h30 plus tard, au Terminal 1 de Charles de-Gaule, Cette fois-ci l’Airbus 330 est nettement plus spacieux et surtout la clim beaucoup mieux ajustée. Du coup je délaisse mon ordi sur lequel je lis et fignole la traduction du bouquin de Marsh Man and Nature, découvert au National Park de Woodstock lors de mon dernier tour au Vermont, et fais un somme jusqu’à l’atterrissage vers 11:30 heure locale.

De son côté Monique a préféré prendre un vol à bon marché sur Air Canada (sensiblement plus cher que le mien cependant) pour bénéficier du crédit de bagage mieux loti et donc emporter la grosse valise de 22 kg. Elle apprend à l’aéroport que la classe économique bas de gamme qu’elle a choisi n’autorise qu’un bagage de cabine gratuit et qu’elle devra débourser 60 $ supplémentaires pour faire embarquer sa valise dans la soute ! Nous nous sommes quittés à Dorval, son avion ne décollant que 2 heures après le mien (mais arrivant plus tôt vers 9:30, car en vol direct).


Mercredi 10 octobre 2018 : de PARIS à CAEN

À peine débarqué je gagne immédiatement la gare du RER (en me perdant un peu dans le Terminal 1 que je ne connais pas, habitué plutôt au T3…), suis une longue file pour accéder au distributeur automatique de billet et gagne directement la gare St-Lazare où j’arrive largement en avance pour embarquer dans le train de 13:53. Je réussis à somnoler un peu durant les 2 heures de trajet pour arriver pas trop épuisé en gare de Caen. 15 minute de bus ensuite pour montrer à Mondeville où le réparateur de la porte M. Prével, contacté il y a près d’un mois depuis Montréal, m’attends à la barrière… Timing parfait, pour une fois !

Il connait bien le mécanisme, puisqu’il occupe un autre garage Résid’Car presque en face du mien. Examen de la chose, discussion sur les causes probables du blocage, puis essais de divers réglages (pas facile, la plupart des éléments ayant été assemblés en bout de course), il réussit finalement à obtenir un espace d’un bon cm entre le haut de la porte et le bâti de support, ce qui est plus que le nécessaire pour éviter accrochage et blocage. J’ai eu le temps de prendre une bonne douche (dans le local de service) qui me revigore un peu, puis de commencer à remettre en route les fonctions du  camion, mais ne puis obtenir d’eau chaude faute d’avoir fait le plein d’eau. Après avoir réglé les très raisonnables 40 € demandés par mon dépanneur qui a eu aussi la gentillesse de reprogrammer une des télécommandes restante, je ferme la porte et décide de gagner dans le soir qui descend le parking de Boutelet à La Maladrerie.

Auparavant je gagne Épron pour au moins saluer Gilles et Dominique. Celle-ci, qui a déjà réservé sa soirée, nous quitte bientôt, et je passe près de 2 heures à renouer avec mon cher frère qui m’accueille avec sa gentillesse coutumière. Il soupe devant moi - qui n’ai pas encore faim - et nos devisons jusque vers 22:00, lorsque je décide d’aller enfin prendre un repos bien nécessaire.

Il fait nuit noire lorsque j’arrive sur l’aire de service de la Maladrerie déjà occupée par deux gros camping-cars, me gare tant bien que mal au plus près du robinet pour faire le plein d’eau. Je peux alors remplir la citerne et allumer le chauffe-eau. J’aurai de l’eau chaude pour ma douche demain matin !

Stationnant l‘Exsis à proximité, je finis de vider mon sac et me familiarise à nouveau avec les rangements de cet  demeure alternative, jette un œil aux réserves dans le placards, improvise un petit casse-croute avec ce que je trouve dans les coffres et sur les tablettes, et me couche enfin, en grand besoin de récupérer la fatigue qui maintenant m’assaille. Le sommeil ne tarde pas à venir…


7 842    Jeudi 11 octobre 2018 : de CAEN  La Maladrerie à ÉPRON

Nuit tranquille, mais la douche me pique les yeux : il reste beaucoup de vinaigre de mon détartrage dans le fond de la cuve, dans les tuyaux et le chauffe-eau. Aussi, avant d’aller plus loin, je dois vider complètement toute l’eau propre que j’ai prise hier soir pour faire un nouveau remplissage du système et retrouver une eau douce, utilisable et sans odeur.

Matinée chez Boutelet pour récupérer les pièces commandées (le capot est bien là, mais les bouchons du réchaud toujours pas, il faut chercher les références, aller faire des photos, puis repasser la commande chez le fournisseur, photos à l’appui…). Longue discussion avec Greg à propos des batteries lithium qui me semblent toujours trop chères et dont il connait mal les propriétés et singularités… On me préviendra par mail de l’arrivée de mes pièces !

Je gagne ensuite le gros Lidl derrière Citroën pour remplir la cambuse, puis le Carrefour pour compléter. Un peu de ménage avant de passer voir Maman à la résidence St-Benoît. Comme d’habitude elle me reconnaît bien, mais semble stupéfaite de me voir auprès d’elle. Nous passons près de ¾ d’heure ensemble, elle semble attentive aux nouvelles que je lui apporte de ma petite famille, mais jusqu’à quel point comprend-elle ?

À 18:15 je la laisse dans la salle commune, et retourne voir Gilles tout près qui achève d’installer de grands bacs à jardinage sur la pelouse devant la maison. Dominique est sortie, nous passerons la soirée ensemble à échanger, souper légèrement avant que je lui prête mes disques de musique qu’il recopie sur un nouveau disque de sauvegarde, le précédent ayant rendu l‘âme avec tout son contenu… Nous nous quittons assez tard, je vais donc dormir à proximité sur le stationnement au centre du village, devant la bibliothèque.


Vendredi 12 octobre 2018 : de CAEN Épron à MONDEVILLE

Nuit blanche où j’ai vu défiler les heures sans pouvoir trouver le sommeil. Le lever n’est donc pas très vaillant, je passe la matinée tranquille sur place à poursuivre la traduction de Man and Nature, décidément très intéressant et actuel, même si le style d’écriture a pris un sacré coup de vieux (phrases très longues, propositions imbriquées les unes dans les autres jusqu’à en perdre le fil de la pensée, périphrases lyriques peu compatibles avec une littérature de genre scientifique, etc.). Je finis par émerger, un bon expresso maison achève de me remettre à flot et je rejoins la rue des Coquelicots.

Après-midi à bricoler avec Gille pour poser son compteur de Coulomb qu’il a commandé sur mon conseil. Petit tour chez Impulsion pour quérir le câble qui permettra de placer le cadran en bonne place sous le rétroviseur. Mais nous oublions les connecteurs, si bien que le travail restera en plan. Pris par la tâche je n’ai pas vu le temps passer et constate à 18:00 qu’il est trop tard pour aller voir Maman. Ce sera pour demain… Souper léger avec Gilles à nouveau seul à qui je laisse cette fois ma bibliothèque de livres epub (qu’il a aussi perdue… ), et début de visionnement des photos de leur voyage en Alsace et Lorraine.

Il est passé minuit lorsque je retourne à Mondeville pour brancher le camion devant le garage en planifiant de réaliser demain samedi différents bricolages rendus nécessaires par la détérioration de l’Exsis (il a maintenant 12 ans…)


Samedi 13 octobre 2018: de MONDEVILLE à CAEN

Lever tard sans avoir le sentiment d'avoir fermé l’œil de la nuit… Décidément ma compensation du décalage horaire ne s’améliore pas ! Il fait très beau, mais un peu humide et la température finira par atteindre un 26° tout à fait inhabituel ici pour la saison.

Je m’attaque d’abord à la pose de la protection du capot en plastique sous la clim (qui incidemment ne refroidit plus du tout, le remplissage à Casa n’aura rien donné !). Puis je démonte le rideau gauche du store Remis du pare-brise et commence à voir comment le réparer. Pas évident, le tissus plissé est très léger, presque toutes les perforations qui le maintiennent en bas sont arrachées, il faudrait remettre de la matière, mais où trouver le matériau autocollant léger, fin et résistant qui conviendra ? Je tente aussi de dégripper la fermeture droite du coffre arrière qui, rouillée, ne fonctionne plus, mais sans guère davantage de succès, faute de bien comprendre son assemblage.

À 16:00 je m’interromps pour monter à Épron visiter Maman avec laquelle je passe plus de ¾ d’heure, l’installe dans le jardin (ce qu’elle apprécie, mais elle n’en aurait jamais pris l’initiative…) et lui montre sur mon MacBook les dernières photos de ses arrières-petits-enfants du Québec. Elle a du mal à bien voir sur l’écran, au demeurant pas suffisamment clair en plein air, il faudra que Juliette lui envoie de grandes photos imprimées, comme l’a fait Sophie. Je lui parle un peu de ce que nous devenons, elle m’écoute avec attention, mais semble tellement loin de tout ça…

À 18:15 je la laisse à son souper dans la grande salle et rejoins Gilles et Dominique qui m’ont invité à partager leur table. Longue et agréable soirée en leur compagnie, avant d’aller dormir tout près sur le stationnement du gymnase.


7 911    Dimanche 14 octobre 2018 : CAEN

Après une bonne nuit - enfin ! - réveil à 10:15 pour un lever à 10:30 sous un ciel gris mais une température qui demeure douce (21°C), je déjeune, prends ma douche, écris quelque lignes du journal et passe au Carrefour quérir une bouteille de saké que j’offrirai à Gilles pour son anniversaire. Je me rends ensuite à la Résidence St-Benoît pour prendre Maman et l‘emmener chez Gilles comme convenu, mais il est passé midi et Gilles est déjà passé avant moi…

Epron, au-jardin : Gilles, Anne-Marie et Jean-Paul
Epron, au jardin : Gilles, Anne-Marie et Jean-Paul

Joyeux et délicieux repas chez les Épronnais - Dominique a préparé un délicieux couscous royal - autour de la grande table à laquelle se sont joints Lucie et Claude. Nous passons l’après-midi à échanger jusqu’à ce que je reconduise Maman, décidément extrêmement fatigable et qui a de la difficulté à suivre les conversations. Après le départ de Lucie et Claude je passe la soirée avec Gilles qui fait défiler et commente les belles photos de leur voyage tout récent dans l’est de la France, très riche en points d’intérêts, tandis que Dominique regarde un grand reportage très pointu sur les fuites de données Facebook et autres manipulations d’information par Cambridge Analytica, dont ils semble bien qu’elles aient été déterminantes dans l‘élection de Trump.

Je me retire fort tard après cette très bonne journée et vais installer mes pénates sur l’aire de Boutelet à La Maladrerie, dans l’intention de vider la cassette, compléter le plein d’eau, m’enquérir de ma commande de pièces et voir la disponibilité du seul rideau Remis de remplacement à un coût raisonnable (l’ensemble étant vendu au delà de 500 € !).


7 954     Lundi 15 octobre 2018 : de CAEN La Maladrerie à NOGENT-LE-ROTROU (161 km)

À 9:15 je suis dans le magasin après avoir procédé à mes vidange et remplissage. Le rideau n’est pas inscrit dans les catalogues, Greg envoie devant moi un mail pour voir sa disponibilité. Quant aux pièces, pas encore de nouvelles…

Je retourne ensuite au garage de Mondeville pour parachever les préparatifs : mise à niveau des batteries accessoires qui ont peu perdu (laisser le camion branché avec le chargeur automatique intégré semble donc une bonne idée), laborieuse mise à pression des pneus avec mon petit compresseur puisque le boyau de la borne n’a toujours pas été réparé (j’ai signalé le pb il y a maintenant une an !). Du coup j’appelle le bureau de la syndic pour lui faire part de mon mécontentement… Ça ne changera pas grand chose (ils attendent un retour de devis…) mais ça soulage ! J’enchaine avec un coup de fil à Mme De Moor, la chargée de location pour lui demander de communiquer avec moi par mail et non par courrier postal, et lui faire valoir notre souhait de porter le loyer mensuel du No. 7 à 180 $, charge comprises.

Je m’attaque ensuite à la réparation du store endommagé, après avoir vainement cherché un ruban adhésif renforcé chez Leroy-Merlin puis Templeux. Difficile à appliquer, très inélégant et, je le crains, pas efficace car trop épais et pas assez souple. Je ne peux le remonter sans refaire les perforations qui permettent l’enfilage sur la tringle inférieure, aussi j’appelle Gilles pour vérifier s’il a bien l’outillage nécessaire, ce qu’il me confirme.

Il ne me reste donc plus qu’à plier bagages au garage, vérifier s’il ne manque rien que je regretterai pour la suite de mon séjour européen (guides, vêtements, etc.), tout fermer (sans problème cette fois) et reprendre une autre fois le chemin d’Épron.

Je commence par procéder aux perforations dans le bas du store, tâche un peu ardue faute de pince à trouer adéquate. Je finis par meuler un emporte-pièce avec un bout de tuyau de cuivre du bon diamètre, mais trop mou, que je dois raffuter à plusieurs reprises… J’arrive au bout de l’ouvrage, mais après une laborieuse remise en place aidé par Gilles, il s’avère que mes appréhensions étaient justifiées : trop épais, trop raide et surtout collant, le rideau ne glisse pas sur la tringle. Il est passé 17:00, nous remontons les fixations des tringles et les parements, il restera un trou à gauche que je comblerai autrement plus tard, avant de trouver une solution définitive solide, simple, efficace et économique.

Il est temps de faire mes adieux à mon cher frère et à sa très aimable épouse qui m’ont accueilli avec tant de générosité et d’affection ces derniers jours. On parle d’un éventuel voyage ensemble en Italie du Sud… ? On verra.

Je rejoins ensuite Maman à St-Benoit. Mais on l’a précocement mise à table dès 18:45 dans la salle à manger, je ne peux passer avec elle les quelques minutes d’intimité que je souhaitais…  

Il est maintenant grand temps de prendre la route pour m’avancer vers Orléans. Trafic supportable sur le périphérique, la chaude lumière du soir illumine la plaine et ses quelques bosquets. Quatre voies rapide jusqu’à Falaise, nationale plus lente (à 80 km/h maintenant…) jusqu’à Argentan, puis Sées où le GPS veut encore me ramener sur la A88 à péage pour un grand détour plus rapide via Le Mans. Je le re-programme pour traverser plus directement le Perche par un dédale de petite routes plus court  sur lesquelles tombe la nuit. Étape à Berd’Huis, un peu avant Nogent-le-Rotrou, sur un petit parking municipal paysagé un peu à l’écart de la grande rue. Paix complète, je me prépare une soupe puis achève de compléter les pages du journal des derniers jours pour me coucher un peu avant minuit.


8 115    Mardi 16 octobre 2018 : de NOGENT-LE-ROTROU à OLIVET (125 km)

Nogent-le-Rotrou-bivouac
Bivouac à Nogent-le-Rotrou

À 8:15 le soleil - et le trafic - me sortent du lit pour un départ peu après 9:00. Je continue de progresser vers Orléans à travers une Beauce plate dans tous les sens du terme. Heureusement le soleil brille dans le ciel clair et bleu, seulement parcouru de quelques longues stries blanchâtres. Le paysage monotone défile lentement, l’impression de lenteur accentuée par la limite des 80 km/h que je m’applique à respecter.  La chaussée est plutôt bonne, et la circulation fluide. pas trop encombrée par les camions. Appel de Monique qui me donne rendez-vous avec Philippe et Élisabeth au Restaurant de 3 Brasseurs de Saran. J’y suis bientôt, ne les trouve pas à la terrasse où je réserve une table quelques minutes avant leur arrivée.

Nous partageons ce repas dans la bonne humeur, nourriture copieuse de brasserie et demi de bière brune tout à fait à mon goût. Puis nous nous séparons, Monique et Élisabeth allant faire quelques emplettes tandis que Philippe et moi passons faire le plein de gasoil au Carrefour, avant d’aller chercher des chaises neuves commandées dans un magasin voisin. Retour ensuite à la vaste maison d’Olivet. Philippe m’entraîne dans un grand tour du jardin, immense, mais actuellement desséché par un été très chaud et sans pluie, qu’il a renoncé à arroser vu le coût considérable de l’eau et la quantité nécessaire. Il me dit aussi avoir bien du mal à continuer à l’entretenir, vu l’effort physique important qu’exige les multiples plantations qui finalement donnent bien peu. Nous poursuivons l’après-midi en attendant ces dames sur la terrasse devant la cuisine; il sort un jeu de palet vendéen et entreprend de m’initier à ce jeu d’adresse assez semblable à la pétanque, mais où les boules sont remplacées par des petits disques de fonte colorés qu’il faut placer le plus près possible d’un autre palet blanc servant de cochonnet. Le premier joueur le lance sur un carré de plomb qui amortira la chute des suivants et on lance ensuite chacun à son tour les 6 palets constituant chacun des dotations individuelles. Je n’ai jamais joui d’une bonne coordination oculomotrice, aussi mes débuts sont des plus laborieux et ma progression bien lente…

Olivet : -Monique, Myriam, Elisabeth-et Philippe
            prennent la tisane
Olivet : Monique, Myriam, Elisabeth et Philippe prennent la tisane

Monique et Élisabeth rentrent passé 18:00 chargées de paquets… J‘aide Philippe à monter les vieilles chaises du salon au grenier, puis transfère le contenu de la valise de Monique dans l’Exsis garé en avant. Pendant ce temps Élisabeth prépare le souper, léger mais délicieux et nous passons à table pour un long repas où les conversations vont bon train. Elle se poursuivent jusque passé 23:00, lorsque je vais dormir seul dans l’Exsis, Monique préférant profiter une autre nuit de son moelleux oreiller et du matelas confortable qui convient à son dos. La nuit est belle, l’environnement silencieux, je me couche un peu plus tard après avoir mis au propre ces quelques notes.


8 240    Mercredi 17 octobre 2018 : d’OLIVET à SAINTE-FOY-LÈS-LYON (408 km)

Olivet-bivouac-chez-Philippe-et-Elisabeth
Olivet : bivouac chez Philippe et Élisabeth

Réveillé à 8:00 par le vacarme des machines œuvrant à la réfection de la route devant la maison, je tarde un peu, puis prends ma douche avant de rejoindre Monique et nos hôtes dans la cuisine. Nous ne nous attarderons guère ensuite, puisqu’à 9:15 nous sommes sur la route. Pas pour longtemps puisqu’avant même d’avoir quitté Olivet Monique s’aperçoit qu’elle a oublié son collier dans sa chambre… Retour à la case départ, et vrai départ à 9:45.

Les routes longeant la Loire vers le sud ne sont guère des plus rapides, et la limite à 80 km/h les rend encore plus lentes… Au moins fait-il beau, voire chaud, une autre raison de regretter l’inefficience de la clim… Le paysage défile tantôt forêt, tantôt champs cultivés, sans beaucoup de relief. Le camion va bien, le moteur tourne rondement quoiqu’un peu trop présent à nos oreilles… Arrêt pique-nique au bord de la Loire, puis suite de notre longue descente vers Lyon.

Paysage-le-long-de-la-N7-pres-de-La-Pacaudiere
Paysage le long de la N7 près de La Pacaudière

Arrivée à Lyon : l'Horloge du Point-du-Jour
Arrivée à Lyon : l'Horloge du Point-du-Jour
Monique rejoint à Lyon l’office notarial de Maitre Goury qui l’a déjà accueillie aimablement et cette fois l’aiguille vers un bon avocat spécialisé en « successions complexes ». Contact immédiat et prise de rendez-vous avec Me Alain Devers pour vendredi le 19 octobre à 15 heures. Voilà qui nous vaudra un autre travail de présentation et de synthèse de l’imbroglio familial (heureusement déjà largement rédigé pour Me. Tousset !).

Nous rallions enfin l’itinéraire de l’ex N7 en grande partie à 4 voies, qui nous permet de nous rapprocher plus rapidement de notre objectif. Nous avons décidé d’aller dormir sur le stationnement du boulevard des Provinces à Ste-Foy, dont nous connaissons la tranquillité relative, et où nous pourrons demain matin mettre la dernière main tranquillement aux documents destinés à Me Belligon qui s'occupe de notre locataire ayant déménagé à « la cloche de bois» avec laquelle Monique a rendez-vous à 14:30. Arrivée passé 18:00 au Point du Jour, après avoir contacté Nanoune pour un souper communautaire dimanche soir dans leur appartement.

Les joueurs de pétanque sont toujours actifs sur le petit terrain en dessous de l’espace dévolu aux véhicules où nous nous glissons tandis que le soleil décline. Monique prépare rapidement un petit souper, tandis que je tache de remettre en place le store Remis du pare-brise dont la tentative de réparation n’a pas abouti. Il fait maintenant trop sombre et je me sens trop fatigué pour insister, j’achèverai la réinstallation demain…

Souper léger, alors que le soir tombe rapidement (coucher de soleil à 18:30). La place se vide, les bruits de la ville s’estompent, je me mets à l’écriture du livre de bord et nous couchons tôt pour nous mettre demain matin au travail de rédaction finale et de rassemblement des docs à remettre à l’avocate.


8 648    Jeudi 18 octobre 2018 : de STE-FOY à MESSIMY (33 km)

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Ste-Foy-lès-Lyon : bivouac Place Soubeirat

Bonne nuit, mais réveil assez tôt par la circulation sur le boulevard des Provinces. Une fois les routines remplies, nous nous mettons à la rédaction et à la sélection des documents destinés à alimenter notre avocate Marion Beligon en réponse à la défense des Duplessis. Guère passionnant, mais nécessaire… Nous avons peine à terminer ce travail clérical un peu ennuyeux pour l’heure du rendez-vous à 14h30, au bout du bvd des Tchécoslovaques, de l’autre côté de Lyon. La circulation ne s’est guère améliorée, du coup nous y arrivons avec une dizaine de minutes de retard.

Je laisse Monique gagner le bureau de l’avocate pour lui présenter les données et convenir avec elle d’un «plan de match » tandis que j’achève le travail de mise en page des synthèses et commentaires résumant nos positions. Puis je les lui envoie par courriel directement au bureau pour impression et communication à la professionnelle.

L’entrevue se prolongera durant plus de 3 heures, si bien que l’heure de pointe a commencé lorsque je la vois revenir satisfaite de sa rencontre. Le courant passe avec notre représentante, elle est sympathique et a bien compris les enjeux, en revanche elle est réservée quant aux résultats de notre démarche : si sur le fond notre dossier est bon,  les objections du défendeur quant à la procédure ne manquent pas de poids… On verra !

La circulation est dense autour de nous, et la pollution maintenant très présente m’irrite progressivement yeux et bronches, au point de m’incommoder. Nous restons néanmoins sur place jusqu’à ce que le trafic se calme un peu et, vers 18:30, reprenons la route pour gagner l’aire de service la plus proche à Messimy que je sais fonctionnelle et où l’air est pur, sur le premières pentes des Monts du Lyonnais. Dans la nuit maintenant établie nous rallions donc le quai du Rhône puis l’autoroute du Sud (sans erreur d’aiguillage, pour une fois !) et bifurquons vers Feyzin sur une nouvelle autoroute A 450 en direction ouest jusqu’à St-Genis-Laval, avant de gagner le village de Messimy, à une quinzaine de km par de bonnes petites routes.

Installation et souper (enfin!) devant le point d’eau sur lequel je ferai le plein demain matin. Le paysage autour de nous est plutôt rébarbatif (petite zone d’activité ni très propre ni très ordonnée), mais qu’importe, une fois les rideaux tirés ! Courte veillée avec un peu de lecture, bizarrement cette journée m’aura beaucoup fatigué alors que mon activité aura été plutôt limitée… et je souffre toujours d’une irritation bronchique qui prend des allures asthmatiques. Coucher tôt au calme et dans l'air frais de la campagne.


8 681    Vendredi 19 octobre 2018 : de MESSIMY à FRANCHEVILLE (42 km)

À notre lever à 8:00, au bruit d’un concasseur voisin, beau soleil, mais bas sur l’horizon… Les batteries sont bien faibles (proches du 12 V fatidique) et les panneaux seuls auront bien du mal à les requinquer, puisque nous ne prévoyons pas rouler beaucoup plus aujourd’hui.

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Messimy : sur l'aire de service de camping-cars

Je vide la cassette et fais le plein comme prévu, puis nous gagnons l’aire de repos dévolue aux camping-cars, à quelques centaines de mètres au cœur du village. Nous y passerons la matinée à préparer et imprimer les pièces à soumettre à Me. Alain Devers, l’avocat suggéré par Me Goury, que Monique veut charger de la liquidation de la succession de sa mère. Durant ces quelques heures, bien stationné face au sud, les panneaux auront bien débité, mais le moteur doit tourner pour alimenter l’imprimante gourmande en ampères. Lecture, écriture, impression des documents synthèse…

À 14:15 nous levons le camp pour gagner le centre de Lyon au 3, Cour de la Liberté où l’avocat a son bureau. Circulation un peu difficile, nous arrivons avec 10 minutes de retard, ce qui aura donné à Monique le temps d’envoyer par courriel plusieurs documents pour faire patienter. Stationnant juste devant la grande porte cochère, j’achève de remettre le store avant dans son état d’origine (faute de pouvoir le réparer…) puis le replace avec quelques difficulté. Le temps passe, Monique demeure longtemps à expliquer tous les méandres de ses affaires à l’homme de l’art auprès duquel elle trouve une écoute attentive, et j’ai le temps de faire quelques photos du quai, puis de me lancer dans la lecture de Sapiens, une brève histoire de l’humanité, dont Olivier, mon neveu, a eu la gentillesse de me faire parvenir le fichier.

Lyon-le-quai-depuis-Pont-Lafayette
Lyon : le quai depuis le Pont Lafayette sur le Rhône et le Grand Hôtel-Dieu
Lyon :
                  le pont Lafayette et
Lyon : le Pont Lafayette sur le Rhône et Fourvière
Lyon-tour-Incity
Lyon : la nouvelle tour Incity
Le temps passe, la température se rafraîchit et je me retire dans l’Exsis lorsqu’enfin Monique m’appelle pour annoncer son retour vers 18:15, accompagnée d’Alain Devers auquel elle veut remettre une copie du livre de Gabriel Veyre. Grand, la quarantaine, tranquille et posé, l’homme me fait bonne impression.

Le soleil ne tarde guère à descendre, je souhaite me rendre à un Carrefour pour faire le plein de carburant et compléter la cambuse. Le GPS est vite programmé vers celui de Francheville, où il nous dirige rapidement. Impossible d’accéder aux pompes (il faut emprunter un passage souterrain limité à 2,70m) et les places sont rares sur le grand parking. Tandis que je soupe, Monique - qui a avalé déjà un sandwich en route - part faire les courses.

Après un autre rangement un peu laborieux (l’espace intérieur devient lui aussi de plus en plus limité dans l’Exsis), nous nous mettons en quête d’un petit espace tranquille pour nous poser cette nuit. Nous le trouvons bientôt sur une petite rue assez cossue dans les hauts de Francheville, Allée des Sorbiers, à la bordure de deux vastes propriétés. La nuit y sera calme !


8 723    Samedi 20 octobre 2018 : de FRANCHEVILLE au MONT THOU (30 km)
Excellent et long sommeil, je dors presque 10 heures sans m’éveiller… pour un lever à 9:00 sous le soleil. Déjeuner puis longue séance d’écriture sur notre impasse où il ne passera que 2 voitures dans la matinée. Après un moment je déplace l’Exsis pour exposer au maximum les panneaux photovoltaïques aux rayons solaires, ce qui se traduit par une hausse immédiate du voltage sur le voltmètre. Il faudra ajouter un compteur de Coulomb/multimètre au système électrique pour mieux suivre les échanges d’énergie, comme je l’ai fait sur le ProMaster à Montréal. Francheville-bivouac allée des Sorbiers
Francheville : bivouac Allée des Sorbiers

Monique envoie toute une série de documents complémentaires aux avocats, je travaille un peu sur ma traduction du bouquin de Marsh Man and Nature, puis à la lecture du Sapiens envoyé par Olivier M… et le temps passe ainsi, dans la chaleur et la lumière de ce bel après-midi, au calme et à l’air pur.

En fin d’après-midi nous gagnons Craponne où j’ai repéré une station service vendant le gasoil au meilleur prix (app «Prix Carburant» sur mon iPhone). 24 kilomètres d’un long zigonage dans cette région accidentée et couverte de petites routes sinueuses où se cachent moult belles et vastes propriétés…

Le plein effectué, se pose la question de savoir où nous allons diriger nos roues et trouver un point de chute pour ce soir. Monique propose de se rapprocher de Vaise où sa cousine Nanoune nous a invité à souper demain soir. Nous décidons de grimper au dessus, sur les Monts d’Or qui dominent largement la Saône et le nord de Lyon. Recherche du meilleur accès à la montagne sur l’atlas, beaucoup trop petit pour s’y retrouver, et sur le GPS, où il est difficile de trouver les points de repère faute d’une adresse précise de destination. Je choisis de nous diriger vers le sommet le plus élevé, celui du Mont Thou qui domine l’agglomération de ses 603 m. Chaussées très étroites où il est parfois difficile de croiser, pente accentuée, virage incessants… la petite route nous fait escalader la montagne jusqu’au stationnement panoramique juste au dessous du radôme militaire couronnant la montagne.

Lyon-Mont-Thou
Dans la brume de chaleur et la pollution, vue sur Lyon depuis le Mont Thou (603 m)

De là-haut s’étend un large panorama de l’ouest à l’est de la cuvette lyonnaise; malheureusement une brume de chaleur assez dense noie les lointains, et limite beaucoup la vue qui s’étend par temps clair jusqu’au Mont-Blanc. Ce n’est qu’après l’établissement de l’obscurité que les lumières de la ville, à une portée relativement limitée elles aussi, étendront un peu le champ de vison jusqu’à quelques kilomètres.

Bien installés presque à plat, nous admirons un peu le paysage puis reprenons nos lectures et écritures. Le soir descend, nous soupons puis nous couchons avant 22:00, après que le plus gros des voitures nous entourant ait quitté les lieux.


8 753 Dimanche 21 octobre 2018 : du MONT THOU à MEXIMIEU (49 km)

Mont-Thou-bivouac-dans-le-nuage
Mont Thou : bivouac dans le nuage
Réveil à 8:00 dans un épais brouillard après une nuit des plus calmes. La température reste  douce (17°C), mais l’humidité pénétrante. Après les routines je sors me dégourdir les jambes  et fais quelques photos, hélas de peu d’ampleur vu la visibilité réduite, puis nous reprenons nos tâches cléricales sur nos ordis, moi à rédiger mon journal et poursuivre la traduction du livre de Marsh, Monique à préparer et imprimer les documents destinés à Me Bressieux. Le parking se remplit progressivement autour de nous, les uns venant faire du jogging ou du VTT, les autre piqueniquant sur le gazon.

Nous passons le reste de la journée ainsi, changeant seulement de place à 2 reprises pour garder les panneaux solaires orientés perpendiculairement au soleil.

À 17:00 nous levons le camp et redescendons dans la cuvette par un dédale de petites routes abruptes jusqu’à Vaise où nous retrouvons après quelques difficulté l’appartement de Christian et Isabelle. Place providentielle sur la rue Tissot, à deux pas de la rue où ils ont loué un nouvel appartement. Isabelle nous accueille sur le trottoir et nous emmène d’abord à son magasin rue Marietton. Monique y fait provision de délicieux chocolats que nous offrirons à nos amis, puis nous gagnons l’appartement de la rue Chinard à deux pas. Longue soirée à échanger entre nous 4, en particulier à propos de nos démêlés judiciaires et l’avenir professionnel de Nanoune qui se prépare à une retraite bien méritée. Délicieux plat de moules poulettes préparé par Monique, puis tarte au pommes très réussie de la cousine, nous nous quittons passé 23:00 pour aller dormir au sortir de Lyon sur la route d’Annecy. Nous tombons très vite sur d’épais bancs de brouillard, la conduite devenant très fatigante voire dangereuse, je renonce à aller plus loin et stationne un peu au hasard sur la première aire qui me parait opportune. Il est près de 1:00, nous nous couchons et nous endormons aussitôt.


8 802    Lundi 22  octobre 2018 : de MEXIMIEU à ST-JORIOZ (122 km)
Réveil passé 10:00, notre spot était finalement assez bien choisi, dans une impasse devant un entrepôt peu fréquenté… et le train à proximité qui est passé plusieurs fois brièvement n'a pas fait trop de bruit.

Lever tranquille dans le brouillard encore présent mais qui s’estompera progressivement au cours de la matinée. Nous décollons vers 11:00 pour gagner St-Jorioz en traversant le Bugey, via la D1504 qui passe par Ambérieu, St-Rambert, Pugieu en empruntant la belle route de la Cluse des Hôpitaux. Le temps passe, Monique demande à ce qu’on arrête pour lui permettre de rédiger les documents destinés à Me. Bressieux que nous devons rencontrer mercredi à Annecy. En traversant le charmant village de Ceyzérieu, j’avise une jolie place tranquille et bien ensoleillée où nous allons nous installer pour le reste de l’après-midi.
Dans-le-Buget-vers-Annecy
Dans le Buget vers Annecy

Les panneaux solaires peuvent alors recharger au moins partiellement les batteries (14,35 V au voltmètre !), je déjeune puis rédige sur mon ordi le journal en retard tandis que Monique se met elle aussi à son clavier.

En
                  attaquant la petite route de la Chambote
En attaquant la petite route de la Chambotte
À 17:00 nous reprenons la route, telle que tracée par le GPS, qui continue à nous faire parcourir le Bugey et nous faire découvrir des points de vue sur les pentes abrupte des cluses que nous ne connaissions pas encore. Bouquet du feu d’artifice : l’acrobatique mais combien spectaculaire petite route de la Chambotte, taillée au flanc de la montagne au dessus du lac du Bourget, dont les couleurs d’automne s’avive dans les chauds rayons du soleil descendant.

Le-Lac-du-Bourget-depuis-la-Chambotte
Le Lac du Bourget depuis la Chambotte

Vive descente à travers pâturages et hameaux agricoles ensuite jusqu’à Cessens puis Albens où nous rattrapons la D1201 vers Annecy. Plein d’eau et vidange de la cassette à l'aire de service devant les Marquisats, avant de gagner St-Jorioz pour voir rapidement où en est le chalet, puis aller installer notre bivouac sur le paisible cimetière de la Tire déjà agréablement fréquenté à plusieurs reprises.


8 924     Mardi 23 octobre 2018 : ST-JORIOZ (7 km)

Nous passerons la journée sur le stationnement du cimetière de la Tire, au calme et à l’air pur, entourés de végétations et sous un grand ciel bleu qui réchauffera bien vite l’atmosphère un peu fraîche. Le soleil aidera à remonter le niveau des batteries tant de l’habitacle que celles des ordinateurs qui  fonctionneront toute la journée. Monique met en effet la dernière main aux textes qu’elle entend remettre demain matin à son avocate d’Annecy Me. Isabelle Bressieux. De mon côté je l’aide dans la mesure du possible et continue ma traduction du bouquin de Marsh : Man and Nature.
St-Jorioz : bivouac devant le cimetière de
                  la-Tire.
St-Jorioz : bivouac devant le cimetière de la Tire

Une seule interruption pour aller quérir pain et eau au Lidl tout proche sur la route de Sévrier.

En fin d’après-midi, réception de la Conclusion rédigée par Marion Belligon à Lyon dans la cause nous opposant aux Du Plessis. Nous relisons attentivement le texte, j’en fais une version corrigée que je réexpédie tard dans la soirée à l’avocate que nous ne pouvons plus rejoindre par téléphone.

Monique écrit encore un bout d’exposé après le souper léger (un gros bol de velouté aux légumes et une tartine de camembert !) avant de se coucher tôt : demain il faudra être sur place dès l’ouverture du cabinet. Le ciel est toujours clair, mais la température chutera dans la nuit à près de 7°.


8 931    Mercredi 24 octobre 2018 : de ST-JORIOZ à COUTY (42 km)
St-Jorioz-lever-au-petit-matin-devant-le-cimetiere-de-la-Tire
St-Jorioz : lever au petit matin devant le cimetière de la Tire
Lever à 7:15, il fait encore nuit, et nous ne verrons le soleil se lever sur le lac et derrière les montagne que rendu devant le Panoramique à Annecy où l’avocate a son bureau. À 9:00 pile Monique ramasse ses dossier et son ordi pour aller à son entrevue. Je reste dans le camion à écrire, en espérant que l’illumination ambiante (les nuages sont fait leur apparition aujourd’hui) sera suffisante pour remonter les batteries qui frisent le 12,0 V.

Peu après 10:00 le ciel se dégage et donne une chance aux panneaux… et, comme les jours précédents, la tension monte tranquillement sur le voltmètre jusqu’à atteindre, en milieu d’après-midi, 14,3 V.

Annecy-lever-de-soleil-sur-le-lac
Annecy : lever de soleil sur le lac

Monique revient de son entrevue vers 10:30, satisfaite de son échange, mais sans avoir pu explorer toutes les dimensions de sa cause. Elle continue à potasser son dossier, émoustillée par la nouvelle que son assignation ne réclame pas la vente aux enchères et que la situation actuelle offre plusieurs issues possibles à la liquidation de l’indivis. Annecy-Exsis-devant-le-Panoramique
Annecy : Exsis devant le Panoramique

Nous mangeons, puis décidons d’aller voir Toutou à Couty, en passant par le centre commercial de Seynod où je désire acheter un nouveau petit scanner pour remplacer le Lide 220 Canon défunt. Je fais passer difficilement l’Exsis sur le stationnement du Boulanger local (en me faisant traiter de « vargeot » par une brave femme mécontente de me voir emprunter la sortie, libre, alors que l’entrée est bloquée par une barre de hauteur à 2,50 m !). Puis nous faisons le tour du vaste magasin pour dégotter le produit recherché. Monique en profite pour aller voir les frigos et dégotte un Siemens large de 60 cm, profond de 64 mais très haut, ce qui lui donne une contenance suffisante pour nos besoins. Reste à vérifier s’il fonctionnera sous 60 Hz…

Nous filons ensuite jusqu’à Couty où Toutou, prévenu, nous ouvre son portail. Longues retrouvailles avec le vieil oncle qui nous raconte ses ennuis de santé et autres événements… Je branche le camion, puis nous bricolons un peu avant de prendre notre souper avec lui dans l’Exsis où je prépare une poêlée d’endives au jambon et à la raclette. Les discussions s’éternisent un peu et nous nous couchons passé 23:00.


Jeudi 25 octobre 2018 : COUTY (0 km)
Couty-paysage
Couty : le paysage vers les montagnes depuis la maison de Toutou
Séjour dans la cour devant la grange de Toutou. Après un lever tranquille, Toutou nous invite à manger chez lui la moussaka sur laquelle il ne tarit pas d’éloge (un plat congelé tout préparé qu’il achète chez Intermarché…).

Monique va visiter Paul, puis travaille sur la préparation de ses documents à remettre à Me Bressieux tandis que je numérise le livre de Philippe Jacquier consacré à la correspondance de Gabriel Veyre à sa mère lors de ses tours du monde au service des Lumière. Je récupère les introductions, clichés et autres notes ajoutés par le cousin aux lettres que nous avions dactylographiées autrefois pour Jehanne.
Toutou bricole dans son atelier, reçoit son copain Lalou, vient faire un petit tour de temps à autres. Le temps passe agréablement sous le soleil qui a fini par percer, bref une journée paisible qui nous permet de souffler un peu dans le tourbillon des derniers jours. Coucher tôt et au chaud, chauffage allumé. Couty-bivouac-chez-Toutou
Couty : bivouac devant chez Toutou

Couty-panthere-noire-par-Maurice-Prost-(1928)
Couty : Panthère noire, par Maurice Prost (1928)


8 973    Vendredi 26 octobre 2018 : de COUTY à MORESTEL (154 m)

Après une excellente nuit nous quittons Couty à 8:35 pour descendre à Annecy par la route des Creuses. Il fait très gris et il est tombé quelques gouttes cette nuit. Peut-on espérer que cela s’améliorera dans la journée ? Au moins ces 2 jours branchés auront-ils rempli les batteries à plein… Comme Monique est en avance à son rendez-vous chez Me. Bressieux (à laquelle elle veut aussi reporter les clés de St-Jorioz), nous passons d’abord aux Marquisats refaire le plein d’eau et surtout vider la cassette qui commence déjà à se manifester, puis déjeuner avant de gagner le stationnement derrière le Panoramique. L’entrevue assez courte permet à Monique de faire les mises au point et poser les questions auxquelles elle attend réponses depuis ses derniers courriers. Après avoir remis un double des clés de St-Jorioz à l'étude, elle me rejoint. Nous décidons alors d’aller voir sa marraine Thérèse à Chambéry.

Le-Bourget-du-lac-piquenique-avec-Therese
Le-Bourget-du-Lac : piquenique avec Thérèse
Le ciel s’est dégagé et le soleil brille; nous arrêtons en passant dans un l’Intermarché où je fais le plein de gasoil tandis que Monique va quérir de quoi préparer le déjeuner que nous partagerons avec sa marraine. Nous l’emmenons au Bourget-sur-le-Lac profiter de la vue et de l’air depuis le stationnement de la mise à l’eau repérée lors d’un précédent passage.

Le-Bourget-du-lac : le port de plaisnce
Le port de plaisance du Bourget-du-lac

Après-midi tranquille à bavarder, regarder des vieilles photos sur l'ordinateur portable de Monique et échanger de nouvelles familiales, Je fais un petit tour le long du rivage puis nous ramenons Thérèse chez elle. Monique monte dans l’appartement faire un bout de sieste, tandis que je reste dans l’Exsis à parfaire la mise au point du livre Gabriel Veyre Opérateur Lumière dont j’ai numérisé les parties manquantes chez Toutou. Thérèse et Monique regardent des photos anciennes
                  sur l'ordinateur dans L'Exsis Thérèse et Monique regardent des photos anciennes sur l'ordinateur dans l'Exsis

Vers 18:00 je les rejoins lorsque Monique me demande de remettre en ordre la visionneuse stéréo de Thérèse dont nous avions enlevé les plaques pour les scanner il y a quelques années. Nous arrivons à la convaincre la vieille tante de ne plus exposer ainsi ces précieux souvenirs à la casse et à la poussière, et je lui promets de lui envoyer très bientôt un DVD où je rassemblerai les vues en question restaurées, puisque j’ai conservé tout cela sur mon ordinateur, et elle pourra les regarder bien plus confortablement sur son écran TV.

Nous finissons par prendre congé vers 21:45 pour rejoindre dans la nuit la route vers Lyon, avec l’intention de nous arrêter sur la place d’un village où nous passerons demain la journée à travailler. Le GPS nous fait monter au Col du Chat et redescendre par un lacis de petites routes sinueuses dans la campagne du Bugey et au pays de Morestel.

À 23:30 bivouac un peu plus loin sur un vaste espace découvert et désert dans le hameau de Le Bouchage, un peu avant Morestel.


9 127 Samedi 27 octobre 2018 : de MORESTEL à STE-FOY (86 km)

La pluie qui tambourine sur le toit m’a réveillé dès 6:15. il fait évidemment très gris, avec cette fois peu d’espoir de voir le ciel se dégager… ni d’obtenir beaucoup d’ampères de nos panneaux ! Je fais donc tourner un moment le moteur pour réchauffer l’habitacle et remonter la batterie bien faible (j'ai oublié de couper l’onduleur qui est resté branché toute la nuit…). Douche, déjeuner, Monique se livre ensuite à un long rangement dans les coffres et placards, récupérant le maximum d’espace (qui reste malgré tout mesuré !). Je l’aide de mon mieux, et nous finissons par décoller en milieu d’après-midi sous la pluie qui se poursuit. Route de plus en plus chargée en approchant de Lyon, puisque Monique a décidé de passer à l'Ikea de St-Priest pour ramasser quelques contenants plus adaptés à nos volumes.

Il y a foule sur le grand parking d’Ikea, le mauvais temps a fait de la sortie au grand magasin l’activité phare du samedi après-midi… J’ai du mal à trouver une petite place pour caser notre - relativement - gros véhicule au milieu de la pléthore de petites voitures si populaires ici (et pour cause !). Monique ne s’attardera pas, harassée par la presse qui rend la progression dans les allées de la grande surface un véritable parcours du combattant. De toute façon impossible de découvrir les contenants recherchés, nos dimensions étant assez différentes de standards destinées aux salles de bain et autres pièces de maison. Je ferai le même constat en me rendant au Leroy-Merlin à l’autre bout du vaste centre commercial Porte des Alpes. J’y trouve des œillets en laiton pour accrocher plusieurs petites choses qui traînent à bord, mais les contreplaqués multiplis fins en bois dur sont ici inconnus…

De retour à l’Exsis où m’attend Monique, nous discutons un moment où nous dirigerons nos roues et finissons par opter pour le parking du Bvd des Provinces (Place Soubeiran) que nous connaissons bien maintenant. Le GPS nous entraîne sur l’autoroute de Marseille, nous fait faire un grand détour par le sud pour remonter jusqu’à La Mulatière. Grimpée à Ste Foy pour essayer le stationnement de la Montée de la Fournache en dessous de l’église, tranquille mais trop pentu pour nous. Nous allons donc comme prévu nous installer sur notre spot habituel et y trouvons un bel espace désert et paisible. Je pourrai donc y faire tourner le moteur sans contrainte pour recharger les batteries qui ne sont vraiment pas à un niveau confortable.  Nous sommes fatigués par nos vadrouilles des derniers jours et nous couchons tôt après un souper léger (excellente Harrira Ideal, préparée à Casa !)


9 213    Dimanche 28 octobre 2018 : SAINTE-FOY (2 km)

Journée tranquille sur notre parking sans bouger pour écrire, lire et travailler sur nos ordis, en faisant tourner le moteur de temps à autre pour remonter les batteries qui n’ont  d’autre source d’approvisionnement.

À côté de nous les joueurs de boule persistent malgré le ciel gris et la température basse, et nous les entendons commenter leurs coups et discuter avec grand sérieux les pointages…

En fin d’après-midi nous quittons les lieux enfin désertés pour aller faire une petite visite à 18:00 chez Roseline à la demande de sa mère, Christelle : elle doit quitter et vendre sa maison suite à son divorce, et Jean-François a projeté de racheter cette grande et assez luxueuse maison. Christelle résiste à l’idée et voudrait avoir l’avis de Monique.

Je reste dans le camion à travailler sur le texte de la correspondance de G. Veyre tandis que Monique visite les lieux puis discute avec Roseline. À son retour à l’Exsis elle me rapporte ses observations qui rejoignent celles de la fille : trop grand, trop cher, mal adapté à des personnes âgées et encore plus à une éventuelle femme seule…

Nous ne nous éloignons pas et resterons sur le parking du Aldi où nous dormons sous la pluie qui se met de la partie.


9 215   Lundi 29 octobre 2018 : SAINTE-FOY (45 km)

Ste-Foy-les-Lyon-bivouac-chez-Aldi
Nous prenons notre temps pour démarrer, sans sortir vu le temps pourri qui continue : pluie quasi continuelle, léger vent froid et ciel plombé. Je m’attaque à la préparation des photos scannées depuis les autochromes de Couty que j’ai promis à Thérèse pour remplacer les plaques stéréos que nous lui avons déconseillé de replacer dans sa visionneuse. J’en dénombre plus de 350, elle en avait 160 sur son magasin… Je m’aperçois alors que la plupart (heureusement conservées sur mon disque dur Images) n’ont pas été restaurées, et qu’il me faudra donc les sélectionner une à une pour les rendre présentables avant de les graver à son intention. Je travaille donc longuement sous Photoshop et finis par en préparer une cinquantaine.

La matinée passe ainsi, jusqu’à ce que Monique constate le remplissage de la cassette qu’il faudra aller vider en un lieu adéquat. Je décide de gagner l’aire de service la plus proche à Messimy, et profiterai du déplacement pour compléter le plein d’eau. Nous gagnons ensuite l’aire de repos tout proche dans le village (Parking des Randonneurs) et y passons l’après-midi à écrire ou continuer le traitement des images, sous la pluie qui se poursuit.

À 15:45 nous décollons pour regagner Lyon et le cabinet de Me. Devers avec lequel Monique a rendez-vous à 16:00. Route rapide et sans encombre, je stationne devant le 3, Cours de la Liberté à 15:57… Tandis que je poursuis mon travail, Monique a une longue entrevue (2h30) avec Alain Devers dont elle sort très satisfaite : elle a trouvé auprès de lui non seulement écoute, mais aussi compétence et réponses circonspectes à ses nombreuses questions. Cela l’amène à remettre en cause la stratégie mise en place par son premier avocat d’Annecy, Me Tousset, qui l’aurait entraînée dans de forts longues démarches, et à décider de transférer le dossier de la vente de St-Jorioz de Me. Bressieux au cabinet Devers à Lyon.

Il est passé 18:30 lorsque nous retournons dormir à Ste-Foy, sur le même petit stationnement tranquille d’Aldi. Je fais un petit tour dans le magasin, dont l’austérité,  la qualité basique et le peu de choix des produits ne me convainquent pas d’en faire mon marché… Souper rapide et frugal autour d’une soupe à l’oignon ; je rédige le journal tandis que Monique relit les jurisprudences s’appliquant à sa situation, et à 23:00 nous sommes au lit, après avoir consulté les cartes routières et la météo de la route du sud en direction de Vence : pas beaucoup de soleil en vue, quelques gouttes, mais ni gel ni neige. Le voyage s’annonce sous de bonnes augures…


9 260 Mardi 30 octobre 2018 : de SAINTE-FOY à EYGUIANS (Sisteron) (246 km)

Lever passé 8:00, après une nuit étonnamment tranquille… À l’ouverture du magasin je vais chercher un pack de bouteilles d’eau, mais le four est en panne, il n’y a donc pas de pain. Déjeuner aux biscottes, avant de nous diriger vers le Point-du-Jour où Monique va remercier Me Goury de ses précieux conseils et de sa référence auprès de Me Devers dont elle est enchantée. Le ballotin de chocolats Bénier semble la surprendre, mais aussi lui être agréable.

Nous revenons à Sainte-Foy où Monique a donnée rendez-vous à Jean-Pierre Revel, le copain d’Olivier, qui lui ouvre la porte de l’appartement encore encombré de petits effets dont elle remplit une valise. Nous gagnons ensuite le garage où j’ai la surprise de découvrir une accumulation de boites guère différente de celle constatée l’an passé… Nous ne pourrons jamais emporter une portion significative de cet entassement pour lequel il faudra un plein camion. Nous nous contentons de sélectionner quelques boites et coffrets, que nous casons sous la table, puis quittons le sympathique Jean-Pierre pour prendre enfin la route. Il est passé 11:00.

En-route-vers-Grenoble
En route vers Grenoble sur  la D1085

Sous un ciel toujours gris le GPS nous dirige vers la A 7 jusqu’à Vienne où il nous guide sur quelques routes de campagne hors nationale jusqu’à Grenoble. Très belle vue sur les montagnes enneigées encadrant la ville, sous un ciel partiellement dégagé. Arrivée
                  à Grenoble
Arrivée à Grenoble

Nous filons ensuite sur quelques kilomètres, avant de nous engager sur la route de Sisteron. Son tracé montagneux est excellent et la chaussée dans l’ensemble satisfaisante, si bien que nous maintenons assez facilement le 80 km/h fixé par les nouvelles règles de sécurité routière. À plusieurs endroits se dégagent de magnifiques panoramas, comme sur le chemin du Col de Fau (899 m), et plus loin, en montant au Col de la Croix Haute (1179 m).

Sur la D1075 Chaine des Ecrins depuis le Trièves
Sur la D1075, la Chaine des Écrins depuis le Trièves

Lus-la-Croix-Haute
Lus-la-Croix-Haute : la route du col enneigé

Je risque quelques photos malgré le peu de lumière puisque la nuit tombe tôt maintenant. Nous redescendons vers la vallée du Grand Buech, un torrent qui s’élargit progressivement. Les hautes pentes montagneuses s’estompent, et il est temps de chercher un bivouac. Je renonce à me rendre jusqu’à la ville de Sisteron, toute proche maintenant, préférant nous poser dans un village plus paisible. Nous trouvons notre bonheur à Eygians, sur une place ombragée avec sa piste de pétanque un peu à l’écart de la grande route et du chemin de fer. Un chien nous accueille bruyamment pendant un moment, ce qui exaspère Monique fatiguée, jusqu’à ce qu’il s’habitue à notre présence et se taise… Souper, courte veillée et coucher tôt dans notre cocon bien chauffé.


9 506 Mercredi 31 octobre  2018 : de EYGUIANS à VENCE (184 km)

Pluie durant presque toute la nuit, jusqu’au lever passé 9:00. Nous nous mettons lentement en route jusqu’à Sisteron où je trouve - avec un peu de difficulté - le Lidl local pour faire quelques courses, dont bien entendu mon pain aux céréales… bivouac à
                  Eyguians
Bivouac à Eyguians

Traversée du
          Buech à Eyguians
Traversée du Buëch à Eyguians

Montée
            au Col de Lèques
Montée au Col de Lèques

Castellane
Castellane, la chapelle N.D sur le rocher

Le GPS nous entraine ensuite sur un raccourci assez fatigant pour rattraper la fort belle N84, maintenant déclassée, qui nous offre moult paysages grandioses de montagnes, de gorges et de longues montées au col des Lèques (1 146 m) avant de redescendre sur Castellane. Enfin nous voici au col de Vence, pour une descente prononcée sur le village but de notre itinéraire. Nous nous faufilons alors dans un dédale de petites routes très étroites et sinueuses passant par Gréolières puis Coursegoules pour gagner le Chemin du Pioulier à Vence et la maison d’Olivier que nous trouvons en plein chantier.

Gréolières
Gréolières

Gréolières
Bourg de Gréolières autour de son église et à côté des restes de son château

Coursegoules
Site de Coursegoules à flanc de montagne depuis la route

Coursegoules
Coursegoules : le village entassé sur une butte

Accueil chaleureux de Christelle et de son frère, très occupé à superviser le travail des 3 ouvriers plaquiste et plâtrer qu’il a engagé pour recouvrir les murs en béton de sa maison d’un couche isolante et d’une finition de placoplâtre, à peindre ultérieurement. Le tout dans un contexte qui nous semble un peu brouillon, sans la longue - et parfois interminable… - réflexion qui nous caractérise. Tandis que Christelle nous accueille, le maître de céans se multiplie auprès de ses 3 ouvriers qui ont besoin d’un outil, d’un avis ou d’aide… Les lieux ont bien changé depuis notre dernier passage, même si les travaux ne sont pas aussi avancés que je l’aurais cru, vu les limites du financement et les difficultés de notre ami à embaucher des travailleurs compétents. De plus certaines décisions (chauffage électrique dans le sol plutôt que batterie de pompes à chaleur) me semblent peu judicieuses à terme, même si les plus évidentes et économiques à court terme. Nous passons un bon moment à faire le tour de la spacieuse et superbe propriété, répondant aux questions d’Olivier sur tel aspect technique ou tel utilisation de l’espace, l’aidant à déplacer un meuble ou dessiner la rambarde de la terrasse du deuxième.

Le soir descend, avec l’humidité, sans que la température baisse vraiment. L’un des jeunes (Hamadi) allume un feu et entreprend de faire griller le produit de sa pêche que nous dégusterons tous ensemble au cours d’un sympathique repas bien arrosé dans la grande salle. Discussions très inter-culturelles entre les deux Québécois, les 4 Français d’origine maghrébine (dont un Tunisien) et les deux Français «pure laine». Nous nous retirons autour de 22:00 pour gagner notre chambre à roulette stationnée bien à plat et branchée dans la cour en avant de la maison. Une pluie drue commence alors à tomber, tambourinant sur le toit. Monique fatiguée par la route éprouvante se couche aussitôt, tandis que je charge les photos depuis le début de notre arrivée en France et rédige ces quelques notes.


9 690    Jeudi 1er et vendredi 2 novembre 2018 : de VENCE à MANDELIEU (56 km)

Nous passerons ces deux jours sagement stationnés dans la cour, branchés et confortablement installés, tandis que nos hôtes jouissent d’un confort pour le moins précaire. Les 3 travailleurs d’origine algérienne se plaignent du manque d’eau chaude dans la douche de la piscine dont le chauffe-eau instantané saute après quelques secondes, Christelle finit par venir prendre sa douche et se laver les cheveux dans l’Exsis (!). Venc, chez Olivier-: Exsis stationné devant -la
                  maison
Vence, chez Olivier : Exsis stationné devant la maison

Tous et chacun trouvent des raisons de râler contre les ouvriers précédents qui ont saboté le travail, contre le patron qui n’a pas fait brancher convenablement la TV, contre le frère qui a fort légèrement planifié - et financé - son projet, etc.

Vence-entree-a-fronton-de-la-maison-d'Olivier
Vence : entrée à fronton de la villa florentine d'Olivier

Bref une ambiance stressée dont nous sommes bientôt las, ce qui rend notre départ en début d’après-midi du vendredi soulageant. Nous avons eu le temps de nous rendre en matinée au centre de Vence pour faire quelques courses au Leclerc, de conseiller Olivier sur le plan de sa cuisine, et de constater que les priorités qu’il s’est données dans son entreprise n’auraient certes pas été les nôtres (manque de provision financière à la hauteur de ses ambitions, retard à mettre en vente son appartement de Lyon, accent mis sur la finition du rez-de-chaussée et non sur l’étage où la location des deux chambres auraient généré au plus tôt des revenus essentiels dans le contexte, etc.).

Vence-chez-Olivier-Pernet-le-grand-living
À Vence, le grand séjour en chantier dans la maison d'Olivier

Vence : chez Olivier, la piscine et le temple
Vence : chez Olivier, la piscine et le temple

Entre temps Monique, bien installée à son bureau dans l’Exsis, a poursuivi ses recherches concernant les Bennardi dont elle localise le magasin Ecomoana à St-Raphaël, ainsi que leurs différents domiciles qui se sont succédé à Biot.

Annexe moderne de la Mairie de Biot
Annexe moderne de la Mairie de Biot
Lorsque vers 14:00 nous quittons la villa florentine du Chemin du Pioulier en prévoyant repasser à la fin de la semaine prochaine, nous gagnons d’abord la mairie de Biot où Monique tente de démêler les différentes adresses de nos ex-locataires. Sans grand succès, les données se trouvent à l’annexe que nous rejoignons aussitôt (16:52, fermeture dans 8 minutes !). Là elle n’obtient pas plus de certitude, il nous reste à vérifier de visu les deux autres adresses auxquelles nous nous rendons aussitôt, sur de toutes petites rues en pleine campagne. À la première on lui apprend que les Bennardi ne sont plus là depuis 4 ans, quant à la deuxième elle se trouve au delà du site d’une carrière fermée à la circulation… Nous aurons donc au moins validé les informations en notre possession.

La seule piste sûre est finalement le magasin Ecomoana à St-Raphaël (où Monique est tombée sur Bennardi lui-même en appelant la 06 31 48 00 11 !) dont nous prenons alors la direction. Beaucoup de circulation (il est près de 18:00, un vendredi soir…) sur les petites routes qui progressent vers l’ouest en évitant l’autoroute. Monique descend prendre un pain en passant devant un Lidl, la nuit tombe tout à fait lorsque nous parcourons beaucoup plus vite quelques kilomètres d’autoroute gratuite, jusqu’à sortir à Mandelieu. Il est temps de chercher un bivouac, difficile dans cette régions très peuplée et dense.

Finalement j’aperçois en passant le vaste stationnement du centre commercial Géant Casino de Mandelieu où nous avions déjà passé une nuit correcte il y a quelques années, lors d’une visite aux Leblanc à Cannes. Une petite place au fond près de la station service conviendra. Souper très léger, un peu d’écriture et courrier en réponse à un mail alarmant de Denis à propos de Maman, appel à Épron où Dominique me rassure… Coucher dans un calme relatif à 22:00.


9 746 Samedi 3 novembre 2018 : de MANDELIEU à MANDELIEU (Géant Casino) (65 km)
Début de journée tranquille sur le grand parking finalement assez silencieux pour procurer un sommeil suffisant. Le soleil est au rendez-vous, malgré de temps à autre des passages nuageux qui assombrissent le ciel. Nous demeurerons là toute la matinée à lire et écrire, surtout Monique qui continue à mettre de l’ordre dans les innombrables documents amoncelés pour appuyer nos revendications contre sa famille comme à l’endroit de nos locataires. Elle décide en début d’après-midi d’aller vérifier l’adresse de la compagnie Ecomoana (Bennardi) à Saint-Raphaël. Mandelieu-bivouac-sur-le-parking-Geant-Casino
Mandelieu : bivouac sur le parking du Géant Casino
St-Raphael : adresse d'Ecomoana
St-Raphaël : adresse (?) d'Ecomoana sur la boîte aux lettres...
Nous empruntons donc la route de montagne contournant le massif de l’Estérel, très sinueuse mais offrant depuis ses innombrables virages de fort belles vue sur le cadre très vallonné et très vert. Beaucoup de constructions, comme partout maintenant dans cette régions très prisée, des villas ombragées ont envahi les pentes boisées jusqu’au pied des gros rochers qui dépassent, nus et raides.

Après une dégringolade accentuée à travers l’arrière de la petite ville nous aboutissons à une petite zone d’activité récente où le GPS ne peut localiser le numéro civique indiqué sur le net pour la société (610 Voie Denis Papin, ZAP du Cergeron à St-Raphaël 83 700).  Nous faisons 2 fois le tour de l’allée, nous arrêtons un peu au-dessus en consultant le site web où une image Google Street nous fait repérer un petit immeuble à bureau et Monique y trouve enfin sur une des boites aux lettres en façade, la mention « Ecomoana». Nous voilà donc fixés, il s’agit bien en effet d’une adresse boite aux lettres, sans plus.

Inutile de rester plus longtemps, nous regagnons la côte en zigonnant dans les rues du haut St-Raphaël et reprenons la direction de l’est en suivant le rivage. Quelques vues des superbes rochers rouges de la Côte de l’Estérel tombant dans la mer, aperçues de temps à autres entre les grandes et riches propriétés qui ont squatté presque toute la côte, stationnements rares et parcimonieux, sans compter les barres de hauteur… décidément ces espaces ne nous sont guère sympathiques, et avec la nuit qui descend, les rares paysages auxquels le «développement» nous laisse accès ne nous laisseront que quelques photos peu impressionnantes…

Coucher de soleil dans l 'Esterel
Coucher de soleil dans l 'Esterel

Esterel-tour-de-l'Ile-d'Or
Estérel : la tour de l'Ile d'Or

Crépuscule sur Aguay dans l'Estérel
Crépuscule sur Aguay dans l'Estérel

Les lieux propices au bivouac étant des plus rares, et tous trop près de la route ou de la voie ferrée pour que nous y décidions, nous préférons retourner jusqu’à Mandelieu où nous retrouvons dans la nuit le vaste et presque désert parking du Géant Casino quitté ce matin. Retour à la même place devant la haie près de la station service, et installation pour une autre nuit de repos. Monique téléphone à Bernard Jacquier car Toutou lui a dit que celui-ci était descendu passer l’hiver dans son appartement de Mandelieu. Pas de chance, il est remonté à Mieudry !

Fatiguée par des recherches Monique se couche aussitôt le souper avalé, tandis que je travaille encore un peu sur la mise au point des autochromes destinés à Thérèse et monte au lit lorsque la batterie de mon ordi descend jusqu'à 5%.


9 811 Dimanche 4 novembre 2018 : de MANDELIEU à VILLENEUVE-LOUBET (45 km)

Nuit passable, apparemment le spot est connu puisque 2 autres camping-cars viendront s’installer auprès de nous en soirée… Il pleuvote un peu et le ciel est très gris lorsque nous émergeons. Nous nous levons sans nous presser puis décidons de poursuivre vers l’est jusqu’à Cagnes/Mer où Monique a repéré un huissier qui devrait pouvoir livrer l’assignation à Bennardi. Impossible traversée de Cannes dont la route longeant la mer (suite de la Croisette) est fermée abruptement à la circulation, ce qui nous oblige à un long détour vers l’intérieur. Nous cherchons un Hypermarché Carrefour pour trouver quelques uns de nos produits préférés, dont du Muscat de Samos… Nous avons juste le temps de faire un tour dans les nombreuses et longues allées de celui d’Antibes avant sa fermeture à 12:30 (dimanche oblige !).

Descente ensuite vers Biot où Monique veut une dernière fois vérifier les adresses de Bennardi (!). Nous retournons ainsi auprès du golf et trouvons un petit coin tranquille pour déjeuner et nous reposer dans le sous-bois route d’Antibes, près de l’école isolée sur une colline boisée. Nous y passerons l‘après-midi au calme, puis décidons de retourner à Cagnes pour visiter demain matin le Huissier. Guère de spot favorable au bivouac le long de la route très passante. Je m’enfonce donc à l’intérieur des terres, et au bout d’un grand parc nous aboutissons sur l’Allée Comtesse Elisabeth de Vanssay à Villeneuve-Loubet, sur le chemin montant au château de Vaugrenier. Nous sommes à la limite d’un petit lotissement,  il y aura probablement peu de passage cette nuit. Nous nous faisons une petite place sous un gros arbre et nous installons pour une nuit tranquille.


9 856 Lundi 5 novembre 2018 : de CAGNES-sur-MER à VENCE (44 km)

En matinée visite dans le centre de Cagnes à l’huissier recommandé par Tania (l’amie d’Olivier). L’assistante a la gentillesse de faire quelques recherches sur le site du Tribunal de Commerce d’Antibes où, en fin de compte, la compagnie vient d’être radiée en juin 2018… Finalement elle conseille de livrer l’assignation à la dernière adresse connue, afin de procéder à un PV «personne introuvable à cette adresse», ce qui est accepté par le Tribunal pour pouvoir procéder à l’audience en son absence. Et c’est lorsqu’on aura obtenu le jugement que l’huissier, muni alors d’un ordre d’exécution de la cour pourra alors faire des recherches dépassant les limites de la confidentialité auxquelles nous sommes actuellement tenus, faute de jugement.

Fort de ces renseignements, nous décidons de faire une dernière démarche à la Publicité foncière d’Antibes où Monique s’enquiert des propriétés au nom des Bennardi. Recherche nécessitant un délai de 15 jours… Le préposé lui conseille d’aller d’abord vérifier au Cadastre (2 étages plus bas) s’il y a un propriété enregistrée à son nom. Longue attente, et réponse négative. Nous décidons d’arrêter là nos recherche et de retourner chez Olivier à Vence, avant de reprendre la route du nord. Nous irons rencontrer les avocats à Lyon, chercher une batterie chez Solise à Guereins  et éventuellement bricoler chez Toutou à Annecy. Retour donc vers Cagnes par la route côtière balayée par les embruns d’un coup de mer, puis dans la nuit qui tombe remontée par tout un lacis de routes très sinueuses jusqu’à Vence. Nous somme las de l’ambiance qui règne sur cette Côte d’Azur surfaite, trop peuplée, artificielle et m’as-tu-vu, où la circulation est intense, la nature amochée, les plus belles parties de la côte appropriées par quelques privilégiés fortunés… et sommes contents de remonter à l’intérieur des terres nettement plus vivable, même si le temps gris et pluvieux est décevant.

Olivier, maintenant seul avec Hamadi est nettement moins stressé et poursuit tranquillement le nettoyage de ses grandes pièces.  Il nous accueille avec plaisir, et nous soupons gaiment et confortablement tous les 4 dans l’Exsis bien chauffé et éclairé, après que j’aie préparé une grosse poêlée d’endives braisées au jambon et à la raclette. Vence- : le grand Living chez Olivier
Vence : Olivier devant son grand séjour


Mardi 6 novembre 2018 : VENCE (0 km

Journée sans bouger : il pleut, Monique fait quelques propositions d’aménagement à Olivier qui les accueille positivement mais sans enthousiasme, tout pris qu’il est par des problème de financement, et surtout d’électricité : les disjoncteurs sautent sans arrêt sans qu’on puisse identifier de raison évidente. Olivier met en cause l’installation du nouveau compteur connecté Linky et tente vainement de mobiliser le service de  dépannage de l’EDF. Il finit par vider son téléphone - qu’il doit mettre à recharger dans sa voiture - m’emprunte le mien et passe tout l’après-midi en palabres qui n’aboutissent à rien.

Monique pendant ce temps a continué à rédiger ses synthèses, chronologies et compte-rendus puis prépare en fin de journée un autre souper à base de courge dans notre hôte semble abondamment pourvu. Coucher assez tôt après plein d’eau et vidange de la cassette, mais sans avoir pu brancher les batteries qu’il faudra recharger en laissant tourner le moteur… Il continue de pleuvoir.


9 900 Mercredi 7 novembre 2018 : de VENCE À LAMBESC (216 km)
Vence-chez-Olivier-le-jardin
Vence : petit-déjeuner sur la terrasse
Lever assez tôt et sous le soleil pour finir de déjeuner à 8:50 sur la terrasse.

Olivier est toujours au téléphone pour tâcher de régler son pb d’électricité. Il me fait appeler la compagnie de distribution (Enedis) pour demander de l’aide, tandis que lui-même tâche de contacter son électricien. Je finis par rejoindre le bureau où l’on me fait tester le nouveau compteur et le disjoncteur d’entrée : le courant circule, et leur responsabilité s’arrêtant là, ce n’est donc pas leur problème, il faut s’adresser à un électricien qui vérifiera et au besoin réparera le circuit à l’intérieur de la propriété.

Vence-Monique-&-Olivier-Pernet-sur-la-terrasse
Dernier moment de chaise longue au soleil sur la terrasse en compagnie d'Olivier

Une bonne demi-heure a passé, je retrouve Olivier qui, de son côté, a réussi à prendre rendez-vous avec son électricien pour l’après-midi. Il me demande de lui scanner une lettre et de l’envoyer à Christelle, je fais un dernier appoint d’eau, et nous prenons enfin la route vers Lyon passé 11:00, en nous promettant de nous revoir au printemps. Il nous assure qu’alors tout sera en ordre… et la maison complètement fonctionnelle. Inch Allah ! Vence-les-baous-depuis-chez-Olivier
Vence : coup d’œil sur les baous en quittant la maison d'Olivier

Route provencale sous les platanes
Route provençale sous les platanes
Je me refuse à emprunter l’autoroute A8, beaucoup trop coûteuse et embarrassée, et veux éviter la route directe plein nord parcourue à l’aller qui risque d’être affectée par la neige en altitude, Nous devons donc gagner Grasse puis Brignoles pour rejoindre Aix où nous remonterons la vallée du Rhône vers Lyon. La circulation y est très lente, d’abord à cause du relief et des virages incessants, puis suite à une fréquentation très dense. Deux arrêts pour faire quelques courses et nous délasser, nous n’aurons finalement que bien peu progressé (un peu plus de 200 km) lorsque nous arrêtons sur une rue transversale de Lambesc passé 19:00. Souper, rédaction du journal négligé les 3 derniers jours, et coucher passé 23:00.


10 116    Jeudi 8 novembre 2018 : de LAMBESC à LYON Porte des Alpes (368 km)

Soleil à notre réveil vers 8:15 ! Le démarrage en est facilité et nous sommes sur la route à 9:00. J’appelle le siège de Solise à Guereins pour vérifier la disponibilité de la batterie et son prix. Ils en ont en stock, et particulièrement le modèle à prix réduit pour défaut esthétique du coffret (1 282 € - 25%, soit 961 €  !). La boutique ferme normalement à 17:30, mais exceptionnellement les employés quitteront vers 16:00 à cause d’une exposition en préparation… Bref à notre train de sénateur nous risquons d’arriver trop tard, au moins pour aujourd’hui.
Monique vérifie sur le site de Vinci les tarifs autoroutiers applicables à notre camping-car pour remonter rapidement jusqu’à Lyon : 30,40 €, en un peu plus de 3 heures. La décision est vite prise, et nous remonterons rapidement la vallée du Rhône en surfant à la limite de la vitesse autorisée, le plus souvent 130 km/h. Déjeuner sur une aire peu avant d’arriver dans la métropole rhodanienne, puis traversée sans interruption du centre par le tunnel de Fourvière pour enligner la suite de l’A 7 jusqu’à Villefranche. Une autre petite contribution de 3 € et quelques et nous retrouvons la petite route qui longe la Saône en passant près de Fareins. Lyon-le-Confluent-et-ND-de-Fourviere
Lyon : le Confluent et ND-de-Fourvière depuis la A7

Je suis accueilli avec le sourire par la secrétaire et un technicien qui m’ont préparé ma nouvelle batterie. Ce dernier se prête sans réticence à me nombreuses questions. Arrive ensuite M. Beaux, à qui j’avais eu affaire il y a 2 ans lors d’une première visite, qui complète les informations et conseils de montage. Une bonne affaire de réglée qui devrait mettre un point final à mes déboires électriques !

Juste à côté, j’arrête chez un marchand de pièces détachées automobiles près duquel je m’enquiers d’un fauteuil de Ducato identique au mien, i. e, réglable dans tous les sens comme en désirerait Monique qui se plaint d’une position très inconfortable. Hélas le premier spécimen est en piteux état et le second, identique à ceux du ProMaster, n’est montable que dans les modèles postérieurs à 2006… Quelques appels dans d’autres casse à Lyon ne donne pas plus de résultat. Il faudra poursuivre les recherches…

Nous regagnons ensuite Lyon pour nous installer sur le grand parking du centre commercial Porte des Alpes, juste devant le Leroy-Merlin où j’espère trouver les pièces nécessaires à l’installation de la nouvelle batterie, installation que je veux plus rationnelle et plus propre que celle réalisée originellement par Hymer dans le coffre sous la banquette. Je commence d’abord par extraire la vieille batterie supplémentaire, désormais inutile, puis décrocher tous les câbles superflus et ceux dont les branchements, autrefois improvisés, méritent une complète réfection. Nettoyage ensuite des coulures d’acide et des dégâts qui s’en sont suivis, et constat des réparations conséquentes à effectuer au mobilier et au conduit de chauffage suite aux débordements d’acide… Je commence à planifier les modifications à apporter puis je liste les composants (câbles, connecteurs, etc.) dont j’aurai besoin. Vu le soir qui descends je renonce à aller plus loin aujourd’hui et nous remettons tout en place (sauf la 2ème batterie que nous laisserons sur place) et je me rends dans le magasin pour trouver le matériel nécessaire.

Hélas, nous ne sommes pas à Montréal et je suis loin de mon fournisseur et surplus électronique préféré Addison : ici on ne vend que des kits tout prêts à installer, à des prix prohibitifs ! Même le choix des connecteurs, fils et câbles est des plus réduits… Après un long tour de la grande surface, des plus frustrants, je regagne l’Exsis où Monique poursuit ses travaux cléricaux destinés à Me. Devers. Nous soupons, puis passons la soirée sur place sur nos ordis en faisant longuement tourner le moteur pour s’assurer du jus nécessaire. Demain nous irons faire un tour au Brico Dépôt de Bron où nous aurons peut-être plus de chance ! Sinon il faudra bricoler les accessoires nécessaires à partir du stock de Toutou à Couty…

Coucher sur place dans un coin tranquille du grand parking déserté à partir de 20:00.


10 484    Vendredi 9 novembre 2018 : de LYON à ST-JORIOZ (164 km)

Nuit passable mais réveil par le bruit ambiant dès 7:30… Un vigile circulant en petit véhicule électrique passe me mettre en garde contre le déversement d’eaux grises (sur le sol encore mouillé, car il a plu cette nuit…). Nous achevons de nous lever, je fais le plein de gasoil puis nous gagnons le stationnement du Castorama tout proche où, au moins, je trouve 2 borniers à 12 entrées qui me permettront de connecter proprement les différents fils arrivant aux bornes de la batterie. Autre tour au Norauto pour prendre des grosses cosses convenant aux nouveaux boulons de raccordement. Je rassemble donc petit à petit de quoi réaliser le nouveau montage, mais que de temps perdu ! Tant qu’à être à St-Priest, nous allons visiter les 2 concessionnaires Sublet et Pithioud, à la recherche d’un nouveau contacteur à pied pour le mitigeur de l’évier bien près de rendre l’âme. Dans les 2 cas, service par dessus la jambe, camelote infecte à prix pharaonique !  Les achats sur Internet et auprès des Chinois ont de l’avenir…

Ecoeurés par tant de je-m’en-foutisme, du bruit, de l’agitation et de l’air pollué, nous décidons de quitter Lyon pour aller passer quelques jours au vert à Annecy où Monique pourra terminer ses écritures que je l’aiderai à réviser; je pourrai aussi y graver le disque de photos destinées à Thérèse que nous lui porterons à Chambéry. Je pourrai enfin tranquillement réinstaller le coffre à batteries de l’Exsis en profitant de l’atelier de St-Jorioz ou mieux, de celui de Toutou à Rumilly. En passant nous irons prendre le café chez les Létrillard que nous n’avons pas vus depuis longtemps.

De Lyon à Annecy les Alpes à l'horizon
De Lyon à Annecy, les Alpes enneigées à l'horizon
Déjeuner en plein soleil sur la place du village de St-Quentin-Fallavier, juste avant d’arriver à Villefontaine. Vers 14:30, nous sommes sur la rue de Kahl am Main et passons plus d’une heure auprès de Blandine et Christian, égaux à eux-mêmes, à échanger sur les dernières péripéties de nos séjours européens. Vers 16:00 nous reprenons la route, maintenant extrêmement chargée aux alentours de Bourgoin, si bien que Monique insiste pour prendre l’autoroute jusqu’à Annecy. Nous tournicotons un peu avant de rattraper l’entrée la plus proche, puis filons au maximum des possibilités de notre petit Ducato qui reste bien en deçà des limites de vitesse autorisées dans les nombreuses côtes qui jalonnent le parcours. Le soir descend, la nuit tombe lorsque nous arrivons à Annecy.

Vidange de la cassette aux Marquisats, mais impossible de refaire le plein d’eau, le robinet ayant déjà été purgé pour l’hiver ! Il faudra trouver une autre ressource locale pour ce faire… Bref passage au Lidl pour prendre du pain - à 18:30 il n’y en a évidemment plus - et faire quelques courses. Enfin nous poussons la barrière de l’Adret passé 19:00. Calme absolu au bord du lac enténébré et parfaitement silencieux. Il ne pas très froid (11°), mais très humide (90%). Depuis notre spot préféré au milieu de l’allée face au lac et aux montagnes, le point de vue devrait être superbe demain matin.


10 648    Samedi 10 novembre 2018 : ST-JORIOZ   (10 km)

Journée tranquille de grisaille essentiellement consacrée à l’installation de la nouvelle batterie : démontage de la banquette et de la table, détermination de l’emplacement une fois les 2 vieilles batteries au plomb enlevées, rénovation du câblage pour le moins brouillon en dégageant complètement la moitié droite du coffre, adaptation des câbles aux nouvelles bornes (boulons inox de 8 mm), branchement des borniers trouvés chez Castorama… après un nettoyage soigné des coulures d’acide et des débris brûlés par ses débordements.

En voulant pénétrer dans le chalet Monique déclenche l’alarme, faute de pouvoir ouvrir assez vite le placard où se trouve la centrale… Elle doit appeler René-Pierre pour obtenir la procédure d’annulation auprès de la société Delta Sécurité.

La soudure des cosses est un peu difficile, vu le manque de lumière dans le soubassement du chalet où je suis obligé de brancher mon fer à souder. Nettoyage du chantier et remise en place des meubles dans l'Exsis nous mènent en milieu d’après-midi. Nous pouvons alors déjeuner, puis partons au Lidl chercher du pain et de l’eau.

De retour à l’Adret sous un ciel toujours aussi gris qui s’assombrit maintenant, je replace l’Exsis sur l’allée devant le lac et nous passons la soirée à travailler sur nos ordis, en faisant fonctionner le chauffage pour chasser l’humidité qui monte du lac.


10 658    Dimanche 11 novembre 2018 : ST-JORIOZ
Enfin un peu de soleil au lever après 8:00. Les passages nuageux seront nombreux mais donnent quand même la chance aux panneaux de remonter la batterie une fois le camion retourné plein sud (malheureusement dos au lac…). Monique, submergée par toutes ses écritures, est à cran, je la laisse tranquille à ses affaires pendant la matinée en allant faire une longue promenade sur la rive du lac, prenant quelques photos du paysage particulièrement harmonieux, paré de ses teintes automnales. St-Jorioz : Exsis au bivouac devant le lac
St-Jorioz : Exsis au bivouac devant le lac

Exsis devant le lac d'Annecy à St Jorioz
Exsis devant le lac d'Annecy à St Jorioz

Bivouac au soleil d'automne
Bivouac au soleil d'automne

St-Jorioz-l'arbre-mort-devant-le-lac
St-Jorioz : l'arbre mort devant le lac et le Mont Veyrier
St-Jorioz : le Roc-de-Chère et le Mont-Veyrier
St-Jorioz : le Roc-de-Chère et le Mont-Veyrier

Le lac asséché en regardant vers le Roc-de Chère.
Le lac asséché en regardant vers le Roc-de Chère, le Parmelan (au fond) et les Dents de Lanfon

St-Jorioz : les Dents de Lanfon, le Lanfonnet
                  & la Tournette
St-Jorioz : les Dents de Lanfon, le Lanfonnet et la Tournette

La Tournette depuis l'Impasse de la Tuilerie
La Tournette depuis l'Impasse de la Tuilerie

En après-midi poursuite des écritures. Je traduis le manuel du bloc électronique chargeur EBL 99 intégré à l’Exsis pour vérifier son adéquation à la nouvelle batterie lithium. Il s’ensuit quelques questions que j’adresse par mail au technicien M. Beaux.

Petit ménage, autre balade au bord du lac, le ciel se couvre. Je mets la dernière main aux retouches des autochromes de Gabriel Veyre destinés à Thérèse, puis je finis la journée en poursuivant ma lecture du Sapiens de Harari, décidément excellent.


10 714    Lundi 12 novembre 2018 : de ST-JORIOZ au CRÊT DE CASTILLON (Semnoz) (56 km)
St-Jorioz : bivouac sur l'allée du chalet
                  l'Adret
St-Jorioz : bivouac sur l'allée du chalet l'Adret
Le temps reste gris et l’atmosphère très humide sur le lac, faisant rêver à des lieux plus ensoleillés… Monique poursuit  la rédaction de ses dossiers pour Me. Devers tandis que je lis, puis vais chercher quelques bouts de fils dans le capharnaüm du garage pour installer les bandes de DEL dans les placards de la cuisinette de l’Exsis. Le ciel se dégage enfin et je refais quelques photos de ce merveilleux environnement.

les-Dents-de-Lanfon-au-dessus-du-Roc-de-Chere
Les Dents de Lanfon au-dessus du Roc-de-Chère

Le
            Lanfonnet depuis le chalet
Le Lanfonnet depuis la roselière

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St-Jorioz : l'allée de bouleaux

En quittant le chalet de St-Jorioz
En quittant le chalet de St-Jorioz

Nous fermons ensuite le chalet, réarmons l’alarme et quittons les lieux, calmes et très beaux, surtout en cette saison où les couleurs sont spectaculaires et l’environnement paisible. Ils sont malheureusement trop imprégnés de mauvais souvenirs et de connotations négatives pour que nous les regrettions…

En milieu d’après-midi nous allons faire le plein d’eau sur l’aire de service de Faverges, en vérifiant au passage les 2 autres aires de Doussart, plus proches, mais fermée ou très chère (9 €!). À l’entrée du village, vaste espace de stationnement et services très fonctionnels et accessibles, on y reviendra !

Je décide alors d’aller dormir en haut du Semnoz, au Crêt de Châtillon, pour jouir de la vue sur les sommets que je sais magnifique, de l’air pur et du silence, puisque Monique demande encore 2 jours pour terminer ses rapports, chronologie et synthèses. Nous revenons donc sur St-Jorioz pour quelques courses de produits frais au SuperU (l’ancien Descarreaux) avant d’emprunter les 24 km de toute petite route, pleine de lacets et très pentue, qui escalade les pentes du Semnoz à travers hameaux, pâturages et forêts pour parvenir enfin sur la crête dénudée. Le soir tombe, le panorama commence à être noyé dans la pénombre, seules les cimes presque toutes saupoudrées de neige se devinent encore à distance. Mais les nuages assez bas cachent le Mont-Blanc… Peut-être se laissera-t-il apercevoir demain matin ?

Montée au Semnoz en soirée
Montée au Semnoz en soirée

Crepuscule-sur-le-Cret-de-Chatillon-(Semnoz).
Crépuscule sur le Crêt de Châtillon (Semnoz) en direction du Mont-Blanc

Bivouac sur un vaste stationnement rustique, entre deux stations de remonte-pente désertes et dans une solitude totale. Un petit vent frais ne tarde guère à refroidir l’atmosphère, aussi après quelques photos je me réfugie dans la chaleur de l’Exsis où le chauffage maintiendra une température douce toute la nuit. En soirée j’achève la mise au propre de la traduction du manuel de l’EBL99, relis la prose de Monique, appelle Gilles en Normandie et précise les plans d’aménagement futurs de l’Exsis dont la liste ne cesse de s’allonger…

Semnoz : bivouac sous le Crêt de Chatillon
Semnoz : bivouac sous le Crêt de Châtillon


10 714    Mardi 13 novembre 2018 : sur le CRÊT DE CHÂTILLON (0 km)
Sur le Cret-de-Chatillon (Semnoz)
Sur le Crêt de Chatillon (Semnoz)
Après une nuit des plus silencieuses nous ne bougerons pas de la journée, Monique poursuivant ses rédactions et envois à Me. Devers, tandis que je ne me hasarderai dehors seulement quelques minutes, les nuages continuant de masquer ciel et paysage, voire dérivant lentement autour de nous en brouillard opaque. En l’absence quasi totale de soleil et dans le petit vent il fait plutôt frisquet, et les rares randonneurs qui passent près de nous sont tout emmitouflés.

La journée passera donc tranquille à l’intérieur, sans déplacement sinon pour orienter le camion face au soleil, histoire de grappiller les quelques watts que laisse passer un ciel plutôt bouché. Il faudra donc laisser tourner le moteur à plusieurs reprises pour recharger la batterie et les ordi.
<Semnoz : bivouac sur la route du Crêt de l'Aigle
Semnoz : bivouac sur la route du Crêt de l'Aigle

Je profite du loisir pour graver les photos de G. Veyre destinées à Thérèse, puis attaque le démontage de la réglette d'éclairage droite à fluorescent, inutile, pour la remplacer par une bande de DEL engagée  dans le logement libéré. À terminer demain, lorsque la lumière reviendra, et en espérant revoir alors le soleil. En soirée après souper, écriture du journal des deux derniers jours et relecture des textes de Monique avant leur envoi par mail à l’avocat.


10 714    Mercredi 14 novembre 2018 : du CRÊT DE CHATILLON à SÂLES (34 km)
Bivouac sur le Cret-de-Chatillon (Semnoz)
Bivouac sur le Crêt de Chatillon (Semnoz)
Grand soleil au réveil, ciel bleu très pur et lumière quelque peu aveuglante. L’air et froid, mais avec le soleil il est agréable de se tenir dehors. Je suis prêt dès 9:00 et fais un premier tour dans les environs pour photographier la vue exceptionnelle sur la chaine du Mont-Blanc et, dans les bas, la mer de nuages qui cache totalement les vallées environnantes.

Retour à l’Exsis où Monique se remet laborieusement à son lent travail de rédaction pour monter des dossiers complets et circonstanciés destinés son avocat… Je bricole un peu près d’elle, fais le ménage, la vaisselle, lui donne un coup de main de temps à autre pour améliorer les phrasés ou la mise en page…

Cret-de-Chatillon-panorama-vers-Annecy-et-le-Mt-Blanc
Crêt de Châtillon : panorama à l'Est vers le lac d'Annecy, la pointe de Duingt et le Mt-Blanc

Mer de
            nuage depuis le Crêt de Chatillon
Mer de nuage depuis le Crêt de Châtillon en direction des Bauges et de Rumilly

Semnoz : la Tournette et le Mt-Blanc depuis le Crêt de
            Châtillon
Semnoz : la Tournette et le Mt-Blanc depuis le Crêt de Châtillon

Je ferai ainsi plusieurs petites sorties pour profiter du temps exceptionnel et aussi discuter un peu avec un camping-cariste de notre âge venu faire du VTT - électrique - sur le site. Nous l’invitons à prendre le café avec nous, échangeons un peu sur notre mode de vie et de loisir, puis il part en balade. L’après-midi se déroule ainsi, le soleil fait remonter progressivement le voltage (et j’espère les Ah !) dans la batterie, jusqu’à ce qu’il amorce sa course descendante et que le froid s’intensifie. Je me rappelle alors avoir fait le dernier plein de GPL il y a plus d’un quinzaine de jours, et crains d’arriver très bientôt au fond de la bonbonne…

Le Mont-Blanc depuis le Crêt de Châtillon
Le Mont-Blanc depuis le Crêt de Châtillon

Il ne nous reste donc qu’à quitter ces lieux fantastiques pour regagner la vallée embrumée, faire le plein de GPL et trouver un bivouac tranquille pour la nuit où nous pourrons nous attarder demain à poursuivre, et qui sait, peut-être achever nos travaux de rédaction… Je choisis de nous diriger vers Rumilly puisque je connais le poste de GPL du SuperU. La petite route de montagne dévale la forte pente en de multiples épingles à cheveux  pour rejoindre la large vallée des Bauges.

Le brouillard matinal qui s’était dissipé en début d’après-midi a laissé place à une atmosphère humide et, semble-t-il, épaisse qui contraste avec l’air pur et léger des hauteurs. La nuit est maintenant complètement tombée, nous rattrapons la grande route Annecy-Chambery, je fais le plein de gaz sur la grosse station Total d’Alby/Chéran : plus de 26 litres, nous étions à deux doigts de la panne sèche ! Quelques kilomètres encore et nous sommes à Rumilly. Où aller dormir en paix sans importuner Toutou ou Paul à Couty ? Je songe alors au petit bourg de Sâles, village natal de Monique, où nous étions déjà allés quérir à la mairie actes de naissance et autre souvenirs… La petite ville est vite traversée, le Chemin du Pavé (ex Raidillon) nous fait passer devant la grande maison familiale où Paul veille dans le grand salon éclairé, nous grimpons sur la colline et installons notre bivouac au calme dans le grand stationnement en arrière de l’église.

Après souper, je rédige le journal de la journée tandis que Monique découragée écrit à Me. Devers, suite à un autre mail reçu de la notaire Me. Crenne qui la relance à propos des versements au fisc canadien, demande un rapport détaillé de l’expert-comptable (déjà envoyé), et lui réitère en plus sa demande de lui transmettre le nom d’un «confrère, conseil, avocat, etc. ?» en charge de son dossier. Attitude incompréhensible et révoltante, mais que faire ? Monique prie son avocat de prendre toute ces questions en charge, lasse d’affronter tant de bêtise, de mauvaise foi et d’incompétence… Ah, ces notaires... ! Coucher à 22:30.


10 748    Jeudi 15 novembre 2018 : de SÂLES à CHAMBERY (45 km)

Nous passerons la journée presque entière dans le brouillard sur le stationnement tranquille où le va et vient est minime. Monique en matinée va faire un petit tour à l’église pour faire des photos des fonts qui virent son baptême, mais trouvant la porte fermée, se rabat sur la mairie qui ouvre bientôt (9:00). Elle y discute un bon moment avec une adjointe de nos recherches historiques et des documents que nous possédons, rattachés à l’histoire de Couty et des Jacquier. Puis elle se remet à son pensum sur lequel elle passera presque toute la journée, tandis que j’achève la gravure des photos destinées à Thérèse et m’attaque à l’installation des DEL dans les placards comme demandé par Monique. J’explore aussi la notice du GPS Garmin pour comprendre le fonctionnement des POI et installer une nouvelle version de ceux que j’utilisais sur le Tomtom : GPL, Carrefour, Lidl, aires de service CCI… Le ciel demeurant uniformément gris, je dois à plusieurs reprises faire tourner l’alternateur pour recharger batterie et ordinateurs…

En fin de journée, un peu découragé par l’atmosphère ouatée et humide, je songe à remonter sur le crêt de Châtillon si lumineux…  puis nous décidons d’aller visiter Thérèse à Chambéry tout proche pour passer un moment avec elle, lui remettre le DVD et en profiter pour aller faire le plein d’eau sur l’aire de service de la ville. Long arrêt en passant au Carrefour de Chamnord, si vaste que j’ai du mal à m’y retrouver et me lasse vite de parcourir ses allées interminables sans trouver les quelques produits que je recherche. Décidément ces immenses halles à consommer ne sont plus pour moi… Small is beautiful !

La nuit est tombée lorsque nous en sortons. Nous soupons sur place passé 20:00 tandis que les places se libèrent autour de nous. Le bivouac serait possible ici sans problème, si ce n’est le bruit généré par l’autoroute voisine. Nous préférons donc gagner au centre ville l’aire de service camping-cars située devant l’Espace Sportif Delphine et Jonathan, au bout de l’Avenue Marius Berroir. Le GPS nous y mène directement et sans encombre, maintenant que j’ai installé les POI du site ACI, et nous y trouvons une petite place parmi les voitures des sportifs qui libéreront bientôt la place passé 22:00. Calme appréciable pour un bivouac en plein centre ville.


10 793    Vendredi 16 novembre 2018 : CHAMBÉRY (6 km)

Plein d’eau et vidange sur l’aire de service de Chambéry. La borne est mal conçue et dégradée (un seul robinet à poussoir au dessus de la fosse où l’on vide les cassettes, et dont le couvercle a disparu…; les effluents !) mais je réussis à refaire le plein sans trop d’acrobatie. À 10:00 nous gagnons la boutique BIMP rue de la Croix d’Or (revendeur Apple) pour consulter l’expert et restaurer la connexion Internet entre le téléphone de Monique et son ordinateur. Après quelques manipulations, il confirme que le problème vient bien de son téléphone, et nous donne quelques conseils, dont celui de procéder d’abord à une sauvegarde - jamais faite ! - et de charger la dernière mise à jour d’IOs, puis de procéder à une restauration, histoire d’éliminer un possible problème logiciel. Si le dysfonctionnement persiste, on pourra penser à un problème physique et il faudra faire expertiser le IPhone par Apple.

Après une petite visite à Florence et Sylvain qui préparent le service de midi dans leur restaurant La Grange, devant lequel nous avions stationné l’Exsis, nous gagnons l’appartement de Thérèse. Monique y prépare le repas (moules au vin blanc et pommes sautées) avec les ingrédients que nous avons apportés à l’intention de sa marraine. Puis je tente sur le IPhone de Monique les manœuvres indiquées par BIMP sans les mener à bout, faute de réussir à me brancher sur le Wi-Fi de la résidence… Nous essayons ensuite de lui présenter sur sa TV le DVD des Autochromes de Gabriel Veyre que j’ai scannées puis restaurées à son intention, sans parvenir à les lire sur son vieux lecteur de salon… Je grave alors un autre DVD au format Disque photo, sans plus de succès ! Soupçonnant un problème au niveau du vieux lecteur (incompatibilité ou panne) nous passons le reste de l’après-midi à visionner les 294 photos sur l’ordi de Monique, écoutant ses commentaire et posant nos questions. La soirée s’avance, nous finissons par prendre un souper léger avant de nous retirer dans l’Exsis stationné en avant et de retourner dormir sur l’aire de service, le terrain en avant de la résidence étant trop pentu pour nous.


10 799    Samedi 17 novembre 2018 : de CHAMBÉRY à St-GENIS-de-GUIERS (49 km)

Bonne nuit tranquille, mais au matin autre réveil sous la grisaille… Nous nous levons sans hâte et retournons chez Thérèse récupérer le linge lavé hier et laissé à sécher sur son balcon. Nous passons un dernier moment avec la vieille tante, partageant avec elle nos mésaventures familiales tandis qu’elle nous entretient du devenir de ses proches (Françoise, mais aussi Paul…) Nous la quittons enfin pour reprendre la direction de Sainte-Foy-lès-Lyon en évitant les grandes routes possiblement bloquées par les manifestations des « Gilets jaunes » un regroupement plus au moins spontané d’automobilistes exaspérés par les hausses du prix du carburant (après la limitation de vitesse à 80 km/h et le déclassement des véhicules diesel) du présent gouvernement.

Je décide de passer par le Bugey en montant le col du Chat. Nous voilà donc entraînés par le GPS sur un lacis de routes étroites et sinueuses pour gravir la barre rocheuse au-dessus du lac du Bourget, puis à zigoner ensuite à travers la verte campagne tandis que le soir descend, nous rapprochant lentement de notre objectif fidésien.

Nous finirons par nous arrêter sur une vaste esplanade sableuse en dessous de St-Genis-de-Guiers, genre champ de foire totalement désert, et y plantons notre bivouac dans l’intention d’y passer demain la journée à avancer les écritures de Monique.


10 848    Dimanche 18 novembre 2018 : St-GENIS-de-GUIERS (0 km)
Bivouac à St-Genix-de-Guiers
Bivouac à St-Genix-de-Guiers
Décidément ce ciel gris ne nous lâchera pas, malgré les prédictions d’une météo résolument optimiste… Nous ne pourrons compter sur le soleil pour regonfler la batterie et redonner du pep à nos ordi qui tourneront toute la journée après un lever tardif.

En effet nous ne bougerons pas de notre stationnement si tranquille, préférant consacrer cette morne journée à nos travaux cléricaux plutôt qu’à courir sur les routes où le trafic est perturbé par les manifs et barrages des « Gilets Jaunes ».

Je finis de mettre en ordre mon catalogue des Autochromes de Gabriel Veyre glanés à droite et à gauche, tout en étant conscient qu’il m’en manque quelques uns (et des plus beaux !) : chez Philippe qui ne nous a pas tout communiqué, chez Gaby que Thérèse doit contacter pour nous les prochains jours, et chez Toutou où nous avions délaissé plusieurs boites de stéréos qui nous semblaient de peu d’intérêt, sans compter les quelques grandes plaques de monuments marocains qu’il a monté dans son salon en frise lumineuse…

Je prête main forte aussi à Monique qui avance à petits pas dans la rédaction de ses vastes synthèses de nos journaux et correspondances des dernières années de conflit avec les Boissier, à côté des chronologies et résumés des mêmes périodes ou thématiques, beaucoup plus courts et percutants. Au bout de la journée nous aurons bien avancé dans ce travail de moine, éliminant versions doubles ou triples, rassemblant tout le matériel dispersé dans différents fichiers ou dossiers, comparant chacun sur nos ordis les différentes présentations ou formulation pour ne garder que la meilleure.

De temps à autre je lance le moteur pour recharger les batteries de nos ordinateurs (65 W pour celui de Monique, 85 W pour le mien, soit 150 W au total, donc près de 175 W en comptant la perte de l’onduleur. Sous 13 V, tension normale de la batterie, cela donne environ 13,5 Ah qui épuiseraient la batterie de 100 Ah en 7:30 heures…)

Heureusement ce n’est que le temps de recharger chaque ordi… (approximativement 45 mn aux 4 heures) mais il faut aussi compter le chauffage et le frigo qui demandent eux aussi leur quote-part ! Et comme le soleil est totalement absent depuis 3 jours, la production des panneaux est négligeable. La nouvelle batterie LiFePO4 semble inépuisable, sa tension ne descend pas au-dessous de 12,7 V, bien que nous roulions fort peu ou pas du tout, la rechargeant donc fort peu sur l’alternateur en dehors de ces périodes de fonctionnement sur le ralenti. Bref un bel et bon investissement, en espérant que ma satisfaction durera… !

La nuit tombe tôt, nous voyons l’obscurité envahir l’espace autour de nous tandis que la tension baisse très lentement sur le voltmètre rouge au-dessus du frigo. Souper, puis une autre période de travail, et nous couchons tôt, au chaud dans notre cocon au milieu de la nuit froide et humide.


10 848    Lundi 19 novembre 2018 : de ST-GENIS-de-GUIERS à SEPTÈME (63 km)

Réveil très tôt, mais sous un ciel qui ne change guère ! La plus grande part de la journée se passe comme celle d’hier, nous ne levons le camp qu’autour de 15:00 pour aller faire le plein d’eau et vider la cassette sur l’aire de La Bâtie-Montgascon. Nous déjeunons avant de parcourir encore quelques km qui nous rapprochent de Lyon. Pour finir, dans la circulation assez intense de la vaste région métropolitaine nous infléchissons vers le sud  à partir de Bourgoin-Jalieu pour aller bivouaquer passé 16:30 sur une aire dédiée aux camping-cars au bord du gros village de Septème, qui vit naître Gabriel Veyre, l’ancêtre de Monique, en février 1871.

La nuit tombe bientôt, nous nous calfeutrons dans notre petite maison à roulette où le chauffage qui n’arrête guère maintient une température des plus agréables tandis qu’il fait près de 2°C dehors et que la météo annonce une forte probabilité de neige pour le milieu de la nuit… Monique fatiguée par l’effort des derniers jours monte se coucher tandis que j’écris ces quelques notes avant de reprendre pour un moment la traduction du livre de Marsh, Cela me permet de me familiariser avec le traitement de texte Pages, bien plus agréable visuellement que Word et qui semble, jusqu’à présent, également beaucoup plus stable.

Coucher tôt pour moi aussi après un souper léger.


10 911    Mardi 20 novembre 2018 : de SEPTÈME à STE-FOY (45 km)

Sommeil un peu difficile suite à des douleurs stomacales qui finissent par se résorber… et réveil tôt vers 5:00 par un léger sifflement annonçant le débranchement de la batterie, trop basse ! Je fais aussitôt démarrer le moteur, ce qui nous permet de récupérer un chauffage d’autant plus nécessaire que le froid s’est accentué et que la plaine est toute saupoudrée de quelques cm de neige autour de nous. La batterie remonte rapidement, je peux me recoucher et poursuivre un bon sommeil jusqu’à 9:30.

Après les routines, Monique rejoint Roseline, fille de Christelle Pernet devant chez laquelle nous irons dormir à Ste-Foy ce soir pour y rester branchés toute la nuit. Nous nous mettons ensuite au travail sur nos ordis qui ont eu le temps et l’énergie pour se recharger ce matin.
Septeme : bivouac dans la neige
Septème : bivouac dans la neige

Le soleil transparait derrière les nuages, faisant disparaître la légère couche blanche sur le près derrière nous. Journée de rédaction interrompue seulement par les repas et notre départ pour Lyon.

À 17:30 nous levons le camp et quittons notre large vallée rurale pour gagner Lyon, en ralliant d’abord Vienne puis en longeant le Rhône via la A 7. Nous avons la chance d’éviter les encombrements courants à cette heure et remontons sans encombre jusqu’à la capitale des Gaules où nous arrivons dans l‘obscurité et sous une petite pluie qui ira en s’accentuant pendant la nuit. Accueil aimable de Roseline qui nous offre un souper léger avec ses 2 enfants Evan et Flavie, conversation détendue touchant aux occupations et loisirs des membres de la famille bouleversée par un divorce en cours. Nous ne nous attardons pas et, après branchement de l’Exsis, nous retirons dans notre appartement dont nous apprécions le confort et la chaleur. Je surveille du coin de l’œil le voltmètre qui grimpe progressivement (13,4 Volt au moment de la mise sur  secteur à 20:00, 13,77 V à 21:45, mais arrête bientôt sa montée pour se stabiliser autour de 13,5, en charge de maintien (floating). Je changerai demain le réglage de l’Électrobloc pour le positionner sur « Batterie Gel » (huit heures de charge en recharge continue, et non une heure pour «Batterie AGM»).

Coucher au calme vers 22:30, sous la pluie qui tambourine doucement sur le toit.


10 956    Mercredi 21 novembre 2018 : STE-FOY (1 km)

À 7:35 Roseline quitte la maison avec Flavie en nous ouvrant le portail. Nous allons nous installer tout à côté sur le stationnement du Casino où nous passerons la journée toute entière que Monique consacre à la suite de la rédaction des synthèses et à la mises en ordre des pièces jointes à transmettre vendredi à son avocat Me. Devers.

De mon côté je fais un peu de ménage et poursuis la traduction du livre de Marsh dont j’achève la transcription du 4ème chapitre consacré aux eaux. J’atteins ainsi la moitié de ce gros ouvrage toujours aussi intéressant, malgré les difficultés d’un style aux très longues phrases coupées d’incises, peu coutumières dans le style journalistique actuel beaucoup plus alerte.

La journée passe ainsi à travailler sur notre parking. Il se vide vers 20:00 pour une autre nuit tranquille.


10 957    Jeudi 22 novembre 2018 : de STE-FOY à MESSIMY (27 km)

Autre journée de production consacrée aux écritures sous un ciel toujours aussi gris qui laisse peu d’espoir de revoir la lumière solaire. D’où quelques épisodes de fonctionnement du moteur au ralenti pour recharger batterie cellule et batteries des ordi, décidément gros consommateurs.

En fin d’après-midi, le soleil finit par percer. Je tourne donc le camion dans sa direction pour récupérer le maximum de watts… À la nuit tombée nous quittons notre stationnement qui nous a accueilli si longtemps pour parcourir les quelques kilomètres jusqu’à Messimy où je veux refaire le plein d’eau et vider la cassette avant de nous lancer dans la traversée de la France dès demain soir, après la rencontre avec Me. Devers dans son bureau de Lyon à 17:15.

Monique aura passé la journée à monologuer à propos de ses procès, en explorant les différents aspects, bourdonnante d’hypothèses sur les motifs des agissements de ses consorts, leurs intentions plus ou moins malhonnêtes, et les pistes de solution pour sortir des impasses où s'est placée sa famille. Elle teste de temps à autre ses idées avec moi, et surtout poursuit ses rédactions en planifiant déjà des stratégies qu’elle validera plus réalistement avec son avocat.


10 974     Vendredi 23 novembre 2018 : de MESSIMY à LOZANNE (40 km)

À notre réveil, nous sommes noyés dans un brouillard qui se résoudra en pluie en milieu de journée. Pas question de balade dehors, de toute façon Monique a encore amplement de quoi s’occuper en avançant dans la rédaction des textes à remettre à Me Devers et qui, de toute façon, ne seront pas terminés.

À 13:45 nous quittons le Parking des Randonneurs pour gagner sous la pluie l’aire de service que j’ai un peu de mal à repérer. Vidange de la cassette déjà presque pleine et remplissage du réservoir d’eau propre lui aussi sérieusement entamé. Nous voilà parés pour nos prochains jours de vadrouille !

Nous gagnons ensuite assez rapidement le centre de Lyon, en partie par des autoroutes où le trafic n’est pas trop ralenti par la pluie. Je stationne à quelque distance sur le Cours de la Liberté, en face de la Préfecture (pas donné : 10 € pour 2 heures !) et nous gagnons le bureau avec seulement quelques minutes de retard. Réception courtoise de l’avocat qui commence par nous offrir le café, puis nous attaquons immédiatement la discussion. Monique a soigneusement noté ses questions, commentaires et demandes dans son petit cahier bleu, et les point défilent, objet de clarifications, d’informations techniques, d’interprétations voire parfois de digressions. Elle montre quelque émotion lorsqu’elle aborde la dévastation de sa relation avec sa mère par ses frère et sœurs, mais réussit à se contrôler pour aller jusqu’au bout de son ordre du jour et des deux heures que nous a réservé l’avocat. En cours de route, il nous indique avoir sondé quelque peu Me Crenne du Cabinet Chaine et confirme que nous n’obtiendront rien de plus de sa part. Nous devrons donc prendre notre propre notaire; nous convenons vite que le meilleur choix serait Me Goury - qu’il connait très bien - et avec laquelle il nous obtient immédiatement un rendez-vous pour lundi à 14:00. Notre départ vers la Bretagne en sera retardé d’autant…

Nous le quittons très satisfaits de l’entrevue et des clarifications qu’il a apporté aux démarches à mettre en place, avec encore pas mal de pain sur la planche pour les prochains jours ! Sous la pluie qui perdure, nous regagnons l’Exsis et commençons par nous restaurer, puis Monique fait quelques contacts avec amis (Françoise Pernet) et cousines (Isabelle et Françoise). La première n’est pas rejoignable, la deuxième est débordée de boulot par l’approche des Fêtes et a fermé Saint-Anthème que nous aurions bien aimé découvrir avec elle. Seule la troisième qui vient de s’engager auprès d’une amie dans une petite fromagerie dans un village à une quarantaine de km de Lyon pourra nous voir dimanche midi, après son travail très prenant.

En route donc vers le nord-est. Lyon se traverse sans trop de difficulté malgré l’heure de pointe; je fais le plein de GPL et de gazole à bon prix dans un hypermarché Auchan, heureusement car mes nombreux intermèdes au ralenti sans rouler ont sérieusement augmenté la conso. (16,96 l/100km) pour bien peu de km parcourus… Puis nous nous avançons jusqu’au bourg de Lozanne où  nous allons poser notre bivouac sur le parking d’un Lidl. Il est maintenant fermé, mais je pourrai y trouver demain matin mon pain préféré sortant tout chaud du four. La pluie tambourine un bon moment sur le toit, nous travaillons près de deux heures sur nos ordis avant de descendre le lit et nous coucher.


11 014    Samedi24 novembre 2018 : de LOZANNE à OUINGT (26 km)
Un beau soleil dissipe rapidement les brumes matinales dès que je me lève pour aller chercher du pain frais dans le magasin. Petit déjeuner dans la grande lumière puis Monique se remet au travail, contrôlant en particulier les termes de l’assignation rédigée par Me Tousset dont Me Devers lui a souligné certaines faiblesse. La température ne tarde pas à monter dans l’habitacle, je baisse le thermostat qui a fonctionné toute la nuit et la matinée s’écoule ainsi, studieuse. Lozanne : Monique au petit déjeuner
Lozanne : Monique au petit déjeuner

De mon côté je poursuis la traduction de Man and Nature, décidément pas du tout ennuyeuse, qui m’offre le double intérêt d’une information riche et nouvelle pour moi, et du plaisir de l’écriture et de la recherche du mot ou de la tournure juste pour rendre fidèlement la pensée de l’auteur. Quelques autres courses en fin de matinée pour préparer le repas de demain avec Françoise, puis suite de l’après-midi en profitant des derniers rayons du soleil qui s’atténue progressivement avec l’arrivée de nuages…

Vers 16:30 nous levons le camp pour rejoindre le centre du Bois-de-Ouingt, à une vingtaine de km, où nous découvrons un coeur de village ancien très animé, joliment restauré, où la place rectangulaire centrale est entourée de boutiques (charcuterie, boulangerie pâtisserie, caviste, boucherie, restaurant et autre bistrot) qui exhibent leurs appétissantes vitrines à côté de quelques marchands de nippes et chaussures. Monique séduite y fait l’achat d’une paire de bottillons confortables et bien chauds. Nous faisons ensuite le tour de la place pour découvrir bientôt La Petite Fromagerie (c’est le nom de la boutique !) où la cousine « joue à la marchande ». Elle a l’air en tout cas très occupée, bien à son affaire mais aussi fatiguée de l’énergie exigée par son nouveau métier. Nous échangeons un peu avec elle entre deux clients (les affaires semblent bien aller) puis nous nous donnons rendez-vous pour demain midi, lorsque nous viendrons la chercher pour déjeuner avec elle.

Elle nous conseille de gagner un peu plus haut sur une butte voisine le village médiéval de Ouingt, autour de son château illuminé. La fraîcheur et l’obscurité me dissuadent de me lancer dans ses ruelles qui ont pourtant l’air typiques et attirantes pour des amateurs de vieille pierre comme nous. Nous nous dirigeons plutôt vers un grand parking un peu plus loin, destiné aux «Visiteurs» (mais interdit aux camping-cars ! N'en sont-ils pas ?). Il est à l’écart, paisible et totalement désert. Nous en ferons donc notre bivouac pour la nuit.


11 040    Dimanche 25 novembre 2018 : de OINGT à STE-FOY-LES-LYON (35 km)

Soleil
                  levant sur Ouingt
Soleil levant sur Ouingt
Aucun dérangement et grand silence durant notre sommeil jusqu’à 7:15, lorsque nous émergeons bien reposés. Le soleil bienvenu qui se lève derrière les collines au loin illumine le site, mais hélas il ne tardera pas à disparaître, caché par un amas de nuages qui envahit bientôt tout le ciel pour une autre journée bouchée.

Petite causerie anthropologique à propos des mœurs familiales, de la vie des bandes primitives de Sapiens et même actuellement des grands singes (ma lecture du Sapiens d'Harari m’aura été profitable !) et des liens avec nos démêlés actuels avec les Boissier… Puis exploration des raisons ayant amené le notaire Touzé à rejeter la clientèle de Monique…

Bref nous ne quittons guère le champ de nos préoccupation qui motivent notre séjour lyonnais dont je commence à être las.

À 11:30 nous quittons notre parking toujours aussi déserté et interdit aux camping-cars sans avoir été dérangés, et retournons stationner sur la place du Bois d’Oingt, juste devant «La Petite Fromagerie» qui vient de fermer ses portes à 12:30. Alexandrine la proprio et Françoise nous accueillent gentiment, nous font visiter les lieux et nous offrent un petit apéro (crottes de fromage de chèvre marinés dans des échalotes finement hachée, accompagnées d’un pichet de blanc très sec du coin) qui nous met un peu dans l‘ambiance de la région : nous sommes aux portes du Beaujolais, et un épicurisme de bon aloi est ici de règle…

Nous raccompagnons ensuite Françoise chez elle, Elle a loué une partie de ferme ancienne joliment restaurée qu’elle a sommairement aménagé, mais avec bon goût, Voilà qui correspond parfaitement à son goût actuel pour la campagne, pour une vie simple au grand air et une occupation très physique qui lui permet de côtoyer beaucoup de monde… Monique prépare un délicieux confit de canard aux pommes frites que nous dégusterons dans la chaleur de l’Exsis en contemplant par les fenêtres le vaste paysage sur les monts du Beaujolais, fort bien mis en valeur par un soleil rougeoyant perçant sous de longs nuages gris. Oingt : la ferme où loge Francoise
Oingt : la ferme où loge Francoise

La conversation va bon train sur ce nouveau mode de vie, sur le devenir du patrimoine historique de Couty (que Monique craint de voir se disperser), sur notre  travail sur les Autochromes remises à Thérèse, sur notre espoir de voir enfin une fondation prendre en charge les morceaux dispersés du legs artistique de Gabriel Veyre et le confier à l’Institut Lumière…

Oingt-Monique-et-Francoise
Monique et Françoise devant la maison d'Ouingt
Le temps passe vite, Françoise est fatiguée par une longue semaine de travail exigeant avec bien peu de congés, aussi la laissons-nous prendre un peu de repos dès 16:30 pour reprendre le chemin de Lyon (Le Point du Jour) où nous avons rendez-vous demain avec la notaire Me Goury.

Route assez rapide et pittoresque, mais assez chargée, qui nous ramène dans la métropole rhodanienne. Nous décidons de nous rapprocher le plus possible de l’Étude en allant bivouaquer une autre fois sur la Place Soubeirat, au bord du Boulevard des Provinces,à Sainte-Foy.

Le mauvais temps a chassé depuis longtemps les joueurs de boule, nous y serons bien au calme pour une autre soirée studieuse durant laquelle je traduis un autre bout de mon bouquin tandis que Monique révise ses dossiers pour les présenter au mieux demain.


11 075    Lundi 26 novembre 2018 : de STE-FOY à COSNE-COURS/LOIRE (296 km)

Le temps continue d’être maussade, et la batterie continue elle aussi de faire grise mine… Avisant une borne de branchement (eau et électricité) destinée au marché qui se tient sur la place deux fois par semaine, l’idée me vient de profiter de l’occasion pour tenter d’y brancher discrètement mon petit chargeur Ctek et grappiller quelques watts. Je fais faire une petit détour au câble noir qui disparait dans le gazon près de la borne dont la trappe est restée entrouverte, je fais entrer l’autre extrémité du câble très court par le bas de la porte avant et connecte le chargeur sur la boitier enrouleur rentré dans la camion. On peut difficilement être plus discret ! Ste-Foy : bivouac place Soubeirat
Ste-Foy : bivouac place Soubeirat

Le chargeur dont la sortie est directement branchée sur les bornes de la batterie sous la banquette, transfère les quelques ampères qui compenserons pour la consommation de nos ordi dans la matinée puisque ce petit chargeur débite seulement 5 A/h… (Il faudrait au minimum 15 A pour recharger significativement la batterie dans les quelques 3 heures où nous serons sur place !). En tout cas le système fonctionne, il faudra se procurer un autre chargeur mieux adapté au Lithium (j’en fais immédiatement la recherche sur le net) et revenir se brancher toute  une nuit pour profiter de l’opportunité…

Après un casse-croute succinct autour de 3 délectables boudins blancs aux morilles que je fais sauter dans la poêle, nous gagnons à 15:00 le 39 de l’Avenue du Point du Jour pour le rendez-vous pris par Monique. Me Camille Goury (qu’elle connait déjà) nous reçoit aussitôt pour 1h40 d’entrevue. L’« héritière » brosse assez rapidement le tableau de l’état actuel - bloqué - de la succession Boissier, en mettant l’accent sur les réticences et l’immobilisme du Cabinet Touzé, ainsi que sur les causes possible du rejet subi qui a finalement  motivé la demande de s’adresser à un autre notaire. Exploration des nombreux différents dossiers qu’il va falloir faire avancer, implication de l’avocat Me Devers, fort bien connu de la notaire… et priorités à se donner pour faire abouti au plus vite la vente de St-Jorioz de manière à liquider les impôts canadiens. Nous quittons l’étude plus que satisfaits de l’accueil, l’écoute et le professionnalisme de notre nouvelle « conseil» - comme réclamé par Me Touzé - d’un tout autre calibre que son pauvre M. Thévenon !

De retour à l’Exsis stationné juste en avant, Monique, que la discussion a affamé, grignote encore un peu, puis nous prenons, pour de bon cette fois, la route du nord-ouest, d’abord en rejoignant la A6 qui nous fait sortir du Grand Lyon. Nous bifurquons sur la nouvelle autoroute partiellement gratuite à travers le Bas Beaujolais qui nous ramène vers Lozanne, pour rejoindre l’itinéraire connu de la RN7. Pluie, grisaille, le petit moteur grondeur de l’Exsis tourne rondement en avalant vaillamment les côtes, nous progressons vers Tarare, puis Roanne, la Palisse, Nevers…

Les essuie-glaces évacuent la bruine qui ne nous lâche pas, le soir tombe sans que je ressente trop la fatigue, si bien que je poursuis en longeant le cours descendant de la Loire. Monique sur son ordi à côté de moi puis sur la table en arrière écrit un mot et expédie plusieurs dossiers promis à la notaire, appelle Philippe B. pour lui annoncer notre passage demain à Olivet, clavarde un peu avec Hubert que nous visiterons également à Rennes, en route pour Allaire. Gilles à Caen n’est pas oublié, qui nous appelle pour réclamer des photos pour le calendrier destiné à Maman… Bref nous mettons à jour notre agenda en progressant vers la Bretagne où nous comptons visiter Édouard et Aimée à Allaire, et puis Dominique s’il est libre, et peut-être Jef à Lancieux en virant vers la Normandie.

Vers 20:00 nous arrivons au bout de la 4 voies et décidons d’arrêter juste après que je me sois fourvoyé sur l’entrée de l’autoroute à péage près de Cosne. Espérons que l’aire de repos où je me case dans un petit coin à l’écart des gros poids lourds ne sera pas trop bruyante ! Souper d’un potage (délicieuse Forestière au poulet, de Maggi) réconfortant et surtout bien chaud - je suis rentré transi d’une brève sortie dans l’humidité froide et obscure qui nous entoure. Je rédige ce journal des deux derniers jour et, dès 22:00, gagne la couchette où Monique roupille déjà depuis un moment, enroulée bien au chaud dans la couette, et chauffage allumé.


11 371    Mardi 27 novembre 2018 : de COSNE à RENNES (416 km)

Myennes : bivouac près du péage de l'autoroute
Myennes : bivouac près du péage de l'autoroute
Réveillés dès 5:30 par les redémarrage des gros camions après leur passage du péage à une centaine de mètres, et qui se succèdent aux 2 minutes… nous ne nous rendormirons pas… Monique se lève pour aller écrire une subite inspiration, je traîne un peu puis me lève aussi vers 7:30 tandis qu’elle se rendort.

Nous décollons finalement bien après 9:00 en direction d’Olivet. Notre itinéraire, mal planifié sur le GPS où je n’ai pas retrouvé l’adresse des Boubault, nous fait emprunter quelques carrefours encombrés par des manifs de Gilets Jaunes. Ils m’entraînent dans des détours par les ruelles et finalement m’éloignent de mon chemin pour adopter une route nettement plus longue…

Nous n’arriverons dans la grande maison d’Olivet qu’aux alentours de midi. Philippe est seul, Babeth étant partie avec une amie porter des vêtements en Bretagne. Nous bavardons un peu, puis allons déjeuner au Moulin à poivre, un petit restaurant de travailleurs niché au cœur de la grande rue. L’accueil y est sympathique, la cuisine simple et abondante, et l’addition douce. En sortant vers 14:00 nous retournons à la maison, bavardons encore près d’une heure, récupérons notre grosse valise rouge laissée lors de notre descente vers la Savoie, puis reprenons enfin la route vers Rennes où Monique prend rendez-vous avec Hubert et Cécile B. pour le souper.

La route est longue (plus de 350 km) et me fatigue beaucoup, d’autant plus que nous avons un peu de mal à rattraper la nationale en quittant Olivet (beaucoup de zigonage entre GPS et atlas). La pluie se met bientôt de la partie, obligeant à ralentir et à être très prudents. La chaussée, trop souvent inégale et rendue glissante par la pluie, est surchargée de camions qu’il faut longuement suivre sans guère de visibilité. Rendus enfin dans la nuit au Mans, je dois faire un détour vers  le centre ville pour trouver un centre commercial et faire le plein, le voyant de panne sèche s’étant allumé depuis plus d’une cinquantaine de km. Le cadran affiche 1,429 €/l sur les pompes d’un Intermarché, avant le retour sur le périphérique (bordé de quelques stations dont un Total express et d’un E.Leclerc à 1,409…) puis sur la route conduisant à l’autoroute A 81 vers Rennes. Parcours très rapide ensuite, dans l’obscurité et sous la pluie battante et en doublant sans cesse des camions qui semblent constituer l’essentiel du trafic. Les 180 km défilent à 110/120 km/h, nous passons la gare de péage en entrant en Bretagne (19,50 €) et arrivons enfin chez les Baradat à 19:48.

Ils ont eu la gentillesse de nous attendre pour commencer le souper, nous prenons l’apéro qui nous délasse un peu des dernières heures un peu stressantes pour moi (Monique a piqué un bon roupillon tandis que je filais sur l’autoroute). Puis nous passons à table pour d’autres échanges animés avec Hubert, badin comme toujours, et Cécile plus sérieuse dans ses propos. Cette bonne soirée se termine à 23:00 sans que nous fixions le programme de demain. Nous allons dormir sur le petit stationnement du centre commercial de la Bellangerais, en bas de la côte, où nous trouvons un bel espace plat, désert et silencieux. Coucher immédiat pour récupérer, sous les grands arbres qui s’écoulent goutte à goutte sur le toit.


11 787    Mercredi 28 novembre 2018 : de RENNES à ALLAIRE (80 km)

Nuit humide mais température qui reste douce jusqu’au matin, lorsque nous émergeons encore une fois assez tôt, Monique poursuivie dès 6:00 par l’inspiration que lui dicte ses démarches juridiques. Dès l’ouverture elle prend quelques croissants tout frais à la boulangerie du coin et nous allons les partager avec nos amis dans leur salle à manger. Encore quelques échanges et nous les quittons pour Allaire où Monique tente vainement de rejoindre Édouard et Aimée dont le téléphone embarque directement sur le répondeur… tandis que je file sur la 4 voie maintenant presque complétée.

Plein d’eau et déjeuner devant le port de Redon sous un ciel toujours très gris…, nous rejoignons enfin l’impasse des Perrières où nous trouvons le vieux couple vaquant doucement à ses affaires dans la maison. Manifestement le nouveau système de téléphone installé par Jean-Philippe (sans fil maison avec renvoi automatique sur un nouveau portable « intelligent ») n’est pas maîtrisé par nos deux seniors qui entendent des sonneries sans comprendre d’où elles viennent…

Nous passons l’après-midi à bavarder avec eux, Monique cite de larges passages de ses démêlés avec ses consorts, ses notaires et avocats, ils compatissent, et nous finissons par partager leur souper léger en fin de journée. L’un comme l’autre se plaignent de leur affaiblissement progressif, de la mauvaise qualité des soins et des aides qu’ils reçoivent… Nous sommes amenés à constater que leur vie encore relativement autonome leur garantit de moins en moins le confort et la qualité de vie auxquels ils ont droit : difficile de faire face aux tâches requises par la tenue de la maison, ménage, courses, entretien… Nous sommes aussi inquiets de voir Édouard prendre encore le volant, comme il l’a fait encore récemment en se rendant à Bagnole-de-l’Orne pour une cure dont il dit beaucoup de bien.

Aimée ne tarde pas à aller se coucher, puis Monique; je fais un peu de généalogie avec Édouard en inscrivant ses informations sur quelques ancêtres dans Geneanet, ce qui semble beaucoup l’intéresser.

À 22:00 je me retire dans l’Exsis stationné sur l’impasse devant la maison, après branchement sur le secteur.


Jeudi 30 novembre 2018 : ALLAIRE

Journée sans bouger, auprès d’Édouard et Aimée.


11 867    Vendredi 30 novembre 2018 : d’ALLAIRE à LA JONCHERAIS (5 km)

Réveil passé 10:00, mais sous un grand ciel bleu et un soleil vif illuminant la cabine dont j’ai laissé les stores ouverts. Nous finissons de déjeuner lorsque j’entends Édouard passer en voiture à côté de nous : il aura oublié de m’attendre pour aller faire un tour à l’Intermarché comme convenu hier soir. Nous rejoignons bientôt Aimée qui s’affaire dans la cuisine. À midi et demi, repas autour de la grande table : Aimée a passé au four un délicieux dindonneau, tandis que j’ai préparé un plat de riz accompagné d’une sauce aux champignons à la crème. Libations abondantes, les conversations bonhommes et les échanges se poursuivent jusque vers 13:30. Monique offre aux deux vieillards une copie du livre de Gabriel Veyre qu’elle leur dédicace, Édouard offre à Monique une bouteille de sa liqueur de verveine qu’elle affectionne. Puis nous rassemblons nos affaires, débranchons l’Exsis dont la batterie a fait le plein, et gagnons à 5 km la Joncherais dont Dominique est absent, parti couper du bois dans l'un de ses taillis voisins.

Nous passons donc un moment avec Françoise qui nous offre le thé, jusqu’à l’arrivée de Dominique après la tombée de la nuit. Le conversation se poursuivent alors autour de la table de la cuisine, puis Dominique m’entraîne dans son vaste atelier qu’il a entrepris de complètement réaménager, histoire de disposer du maximum d’espace, de ranger de façon plus fonctionnelle ses outils qui se perdent dans l’abondance et le désordre, et de le rendre plus confortable : lumière, isolation et chauffage. Je pense que le projet de réinstallation de son fils Édouard à proximité pour monter une entreprise de rénovation n’est pas tout à fait étrangère à sa soudaine détermination… Démonstration de la scie plongeante avec guide, recherche de petites vis en inox pour l’évier de l’Exsis…

À 19:30 nous nous interrompons pour aller rejoindre Monique et Françoise qui ont préparé le repas : soupe aux légumes Maggi puis deux délicieuses terrines constitueront le plat de résistance. L’une, confectionnée par Édouard, et l’autre par Dominique sont toutes deux également appréciées, et de plus arrosées d’une superbe Saint-Émilion Grand Cru de 2007. Après l’excellent camembert au Calvados, on termine par la tarte aux pommes préparée par la maîtresse de maison en vidant tranquillement une bouteille de Bonnezeau doux et parfumé, et en échangeant sur nos déboires judiciaires respectifs. Passé 1:00, nous allons dormir dans l’Exsis stationné sur le gazon - et branché - au milieu de la cour devant la maison.


11 872    Samedi 1er décembre 2018 : de LA JONCHERAIS à REDON (18 km)

Réveillés tard après cette longue veillée, vers 11:00 je rejoins Dominique en train de bricoler dans son atelier, tandis que Monique expédie un peu de correspondance dans le camion et prend rendez-vous avec Hubert qui viendra la chercher à la gare de Redon à 14:00. Il continue à pleuvoir, nous restons à l’abri et trainons un peu auprès des cousins jusqu’au repas léger dans la grande cuisine et auprès du feu. Nous les quittons enfin passé 13:30 et sommes à peine en retard  à notre rendez-vous de 14:00.

Après le départ de Monique qui restera à Rennes jusqu’à mardi et me rejoindra en train  dans la matinée, je gagne l’aire de service du port pour vidange et plein d’eau, puis m’installe sur un grand parking presque vide à proximité pour écrire et commencer la pose des DEL.

À 16:30 je m’ébranle pour aller chercher du pain au Lidl (fermé demain) et passe à la poste pour retirer un peu de liquide, ma carte étant arrivée à expiration. Mais nous sommes samedi, le bureau est fermé, et le guichet automatique refuse ma carte échue… Je devrai me contenter des 70 € qui restent pour le week-end ! Impossible aussi de faire les pleins de gasoil et de GPL comme prévu. Je me contente donc d’un petit marché de moins de 20 € au Lidl, prends un casse-croute puis reviens m’installer sur le quai du port après un long détour, le rond-point à la sortie étant occupé par un imposant groupe de Gilets Jaunes qui bloquent la circulation.

Vu le bruit le long de la D775, je choisis de gagner le quai Jean-Bart en face où le passage est presque nul. La bruine entrecoupée d’averses continue… et le soir descend. Je m’installe sur mon ordi et commence à relire et corriger mon  journal depuis notre arrivée, mais pique un long roupillon ! Réveillé brusquement la tête sur mon clavier vers 20:00 j’achève mon travail, écris le journal, soupe légèrement et me couche sans veiller plus longtemps.


11 890    Dimanche 2 décembre 2018 : REDON (2 km)

Journée off, durant laquelle je ne quitterai pas le Quai Jean-Bart, devant le port des yachts. Le voudrais-je que le temps épouvantable  m’en dissuaderait : le ciel très gris laisse continûment sourdre un fin crachin des plus mouillant, de temps à autre une averse frappe la carrosserie et le toit de fibre en crépitant.  La température reste douce, mais le vent  ne s’interrompt guère… Je reste donc au chaud et au sec, lisant d’abord une bonne partie du livre Homo Deus, la suite de Sapiens, tout aussi informé et questionnant, qui m’offre une belle synthèse des grandes questions contemporaine pour qui s’interroge sur le devenir de notre civilisation et de notre espèce. L’auteur  part des grands courants traversant notre histoire pour tracer les pistes sur lesquelles  nous sommes engagés, sans trop savoir sur quoi elles peuvent déboucher…

J’alterne avec la suite de ma traduction de Man and Nature, de G.E. Marsh, dont je pioche la pensée avant-gardiste quant à la conservation de la planète. Son style assez enchevêtré, ses phrases interminables pleines d’incises et de renvoi demandent une attention et un long déchiffrage mot à mot pour saisir le déroulement d’une pensée riche et nuancée. Je dois compter aussi avec un vocabulaire qui, s’agissant d’exposé de données scientifiques et surtout expérimentales, a beaucoup évolué. Mais ses intuitions, ses mises en relation sont presque toujours pertinentes et constituent pour moi une belle initiation à la pensée conservationniste. Toujours bien présente en Nord Amérique, elle a enfanté ou rejoint sa version contemporaine, l’écologie militante. Exposé précis et détaillé, exemples nombreux et circonstanciés, hypothèses et déductions se succèdent au fil des pages, à propos de la forêt, des eaux, des sables, etc.

Du coup je n’ouvrirai pas mon journal de la journée, mais changerai « le mal de place » en m’attaquant à un premier bricolage : la pose de l’éclairage à DEL de la lingerie souhaité par Monique. Il faut évidemment complètement commencer par démonter l’intérieur du placard pour accéder aux câbles, donc vider et disposer le contenu un peu partout autour de moi, puis ajouter les fils, souder, visser… Fiat lux ! Je peux alors tout remonter et remettre en place. Sur la lancée j’en profite pour remonter la rampe droite, au dessus de la banquette en avant de la porte. Là aussi j’arrive bientôt à mes fins, et mon petit intérieur qu’un rien dérange retrouve son organisation habituelle. La nuit est tombée, il est temps de préparer le souper; encore un peu de lecture, je réponds à Olivier qui m’a envoyé une grande photo de la datura fleurie décorant son entrée. Qu’il me tarde de retrouver la Méditerranée et sa lumière… Décidément la Bretagne - comme la Normande - sont bien tristes en cette saison !

La pluie n’a pas cessé de la journée, je me couche tôt sous les gouttes, remettant à demain le passage à la Poste pour quérir quelque argent liquide - ma carte périmée ne m’est plus d’aucune utilité - et faire les pleins prévus.


11 892    Lundi 3 décembre 2018 : REDON

Ciel bouché et averses intermittentes au réveil. Ce mauvais temps ne finira-t-il jamais ? J’ouvre l’œil dès 6:30, je me lève un peu plus tard et monte stationner comme prévu sur le grand parking devant la poste. Je peux en fin de compte retirer un peu plus que prévu, la limite étant de 800 € par semaine (et Monique de son côté ayant tiré 300 €). Me voilà paré pour aller faire les pleins de GPL et de gasoil au Leclerc de St-Martin. Pas de barrage de Gilets jaune sur ma route, mais la crainte de difficultés d’approvisionnement a fait limiter à 30 litres par véhicule la quantité livrable à la pompe ! Pas de pb pour le GPL, qui est loin d’être vide, ma conso restant très raisonnable pour la saison. Je gagne ensuite l’autre station de l’Intermarché, en haut de Redon pour compléter mon réservoir avant de gagner demain Nantes, puis de prendre le chemin de Caen, sait-on jamais ce qui peut arriver dans ce pays en proie à l’insubordination et où c’est la rue qui fait loi…

Retour ensuite au bord du quai en faisant un dernier détour pour éviter le rond-point assiégé par un autre groupe de jaunes… J’y passerai l’après-midi au calme à continuer mes lectures et écriture, faisant aujourd’hui encore une pause bricolage pour passer le câble destiné à alimenter la rampe à DEL du placard sous l’évier de la cuisinette. Autre déménagement, puis rangement conséquent, les extrémité du câble tant maintenant facilement accessibles, je ferai les connexions plus tard…

En soirée Monique m’appelle pour me faire part de ses projets : nous prendrons bien la direction du sud et donc du Portugal où nous recevrons Hermione pour une vingtaine de jours dans la région de Lisbonne. La grand-mère a reçu l’aval de sa fille, enchantée, et prépare avec ardeur les réservations de billets et rendez-vous en aéroport… Elle compte elle-même transiter de Nantes à Lisbonne en avion tandis que je descendrai avec l'Exsis en 3 ou 4 jours pour nous retrouver tous 3 autour du 20 décembre dans la capitale portugaise. Elle rentrera ensuite avec Hermione le 8 janvier à Montréal, je voyagerai alors seul et elle me rejoindra début février là où je serai… Voilà qui fait bien mon affaire !

La pluie se calme en soirée, la température reste relativement élevée (autour de 18°C) mais l’humidité est quasi insupportable… Je ne quitterai donc pas mon home douillet, soupe et fais sauter un boudin blanc dans la poêle, puis me mets à l’écriture du journal des 2 derniers jours en écoutant un superbe concert (Haydn, Beethoven et Mahler) sur France Musique. Coucher tôt autour de 22:00.


11 895    Mardi 4 décembre 2018 : de REDON à NANTES (86 km)
Redon-bivouac-sur-le-quai-Jean-Bart
Redon : bivouac sur le quai Jean-Bart
Ciel clair au lever, ce qui me permet de faire quelques photos légèrement brumeuse du bassin de Redon, au début du jour (le soleil s’est levé à 8:15), que je trouve assez réussie. J’ai juste le temps de me préparer en commençant par une bonne douche chaude que je n’attendais quasiment plus, après les multiples extinctions du chauffe-eau hier soir… Je l’avais laissé éteint durant la nuit, et ce repos impromptu semble heureusement avoir réanimé la bête !

Redon-ecluse-du-bassin
Écluse du Bassin Jean-Bart

Monique en provenance de Rennes est bien au rendez-vous comme prévu sur le parking de la gare à 9:22, et nous prenons immédiatement la direction de Nantes par de jolies route de campagne peu fréquentées. Une heure et demie plus tard, le GPS nous a menés juste devant le Centre d’Archives consulaires, au 11 rue de Casterneau. Un petit casse-croûte nous permettra de tenir jusqu’en milieu d’après-midi, pour des recherches assidues mais un peu décevantes : nous sommes à la recherche du dahir chérifien accordant à Gabriel Veyre l’autorisation de fabriquer et de vendre de l’électricité à Casa, le 16 novembre 1908, ce qui en fait le pionnier de la distribution électrique au Maroc.

Les installations déjà fréquentées en 2008 sont superbes, confortables et parfaitement fonctionnelles, mais la masse énorme de documents disponibles à la consultation nous apparaît vite trop complexe à repérer dans les multiples catalogues qui se sont succédé dans le temps, au fur et à mesure du dépôt de fonds consulaires rarement homogènes. De plus les sujets et les rubriques sont extrêmement divers et, pour des néophytes comme nous, difficiles à démêler. Le personnel heureusement est aimable et serviable, mais après plus de 4 heures de travail, la moisson est plus que mince : pas une seule occurrence du nom de Veyre ! Monique finit par réserver plusieurs boîtes que l’on sortira demain pour nous; on verra si la chance extraordinaire que nous avions eu dans le passé (découverte des lettres d’expulsion de Chr. Houel, des plaintes d’Étienne face à sa femme Carmen qui, battue, avait fugué avec son fils Adrien chez sa mère à Cadix, etc.) se reproduira encore cette fois. Au moins aurai-je eu le temps de récupérer les articles sur le rôle fondateur de G. Veyre dans le développement électrique du pays - trouvés à Couty et déjà numérisés - et d’en faire des textes propres et lisibles pour une future éventuelle publication.

Nantes-archives-diplomatiques

Nous quittons la grande salle tranquille vers 16:30 et nous mettons en quête d’un bivouac sur les rues avoisinantes pour être d’attaque demain matin dès 8:30, à la réouverture de la bibliothèque. Tandis que je tournicote dans les rues du quartier, souvent trop pentu et très dense, Monique finalise les réservations d’avion d’Hermione qui nous rejoindra à Lisbonne le 17 décembre et qu’elle rejoindra à partir de Nantes via Easy Jet, puis planifie son retour à Montréal avec la fillette le 8 janvier. Vive l’Internet !

Nous finissons par jeter notre dévolu sur une rue étroite, à peu près plane et peu passante. Les stores vite descendus, nous nous isolons de cet environnement urbain peu folichon pour prendre notre souper. Monique fatiguée par son séjour rennais se couche immédiatement, je commence ma veillée en achevant la mise en forme des 2 articles marocains récupérés cet après-midi, puis mets à jour mon journal, avant de poursuivre un peu la traduction de Man and Nature. Coucher dans un calme étonnant passé 23:00.


11 981    Mercredi 5 décembre 2018 : de NANTES à LANCIEUX (190 km)

Nantes : Monique devant-les-archives-consulaires
Nantes : Monique devant l'entrée des archives consulaires
Nuit super tranquille dont nous émergeons passé 8:00, à peine réveillés par le départ de quelques autos autour de nous. À 9:30 nous sommes à nouveau dans la salle de lecture où nous attendent quelques cartons bien remplis. Nous les éplucherons consciencieusement, sans trouver cette fois non plus le fameux dahir, mais en retrouvant le dossier des expulsions de Christian Houel de Casa en 1910, puis en 1914… Photographies de quelques pages particulièrement croustillantes, comme la longue lettre du Général Moinier exposant les « méfaits» du journaliste, ou les placardages contre le « Général Couscous », et une lettre du patron de l’usine du Grand Socco Gabriel Veyre proposant ses services au consul en 1908.

Un peu déçus de la maigreur de notre moisson, nous abandonnons les lieux après avoir photographié les 12 pages d’un registre des documents variés rapatries du consulat de Casa dans les années 1880 à 1920 que nous étudierons plus à fond plus tard.

En partant, appel à Jean-François et Brigitte Mourez à Lancieux. Ils ne prévoient pas de sortir, nous ferons donc le détour pour passer un moment auprès de ces vieux routards avec lesquels nous avons toujours tant à échanger… Suite de 4 voies très rapides propre à la Bretagne, une heure plus tard nous sommes dans les environs de Rennes et déjeunons sur une aire de repos. Nous poursuivons vers le nord pour arriver en milieu d’après-midi devant la petite maison de Lancieux maintenant complètement rénovée et agrandie. Joyeuse retrouvailles, visite des aménagement, les discussions se prolongent et l’on nous propose de partager le souper. Monique fait découvrir ses merveilleux potages sur le Thermomix tout neuf des cousins, les bouteilles se vident, Brigitte me montre le blog de leur voyage au Népal, on a peine à se quitter passer 1:00… Nous allons dormir sur un terrain plat à quelques 600 m de chez eux, sur le stationnement à l’entrée du camping des Mielles, évidemment déserté à cette saison. Coucher immédiat sans toucher au clavier !


12 171    Jeudi 6 décembre 2018 : de LANCIEUX à CAEN MONDEVILLE (238 km)
Départ tardif, nous avons dormi longtemps sous la pluie, sans pour autant avoir vraiment récupéré la fatigue de notre longue veillée.

La route côtière nous fait rattraper la 4 voies à la sortie de St-Malo, nous filons alors en direction du Couesnon qui nous ramènera en Normandie. La silhouette du Mt-St-Michel se devine au-delà des près salés, nous n’avons pas le temps d’y refaire un tour, au delà des terres basses manifestement gagnées sur la mer comme décrit par Marsh… Nous filons pour retrouver l’autoroute à Avranches et arrivons à Caen en début d’après-midi sous la pluie.
Lancieux-bivouac-camping-des-Mielles
Lancieux : bivouac devant l'entrée du camping des Mielles

Première étape : le garage, où nous sortons de l’Exsis un premier contingent d’objets et de vêtement qui nous seront inutiles dans le sud. Puis nous ouvrons portes et tiroirs des meubles de rangements dans le garage, histoire de nous remémorer ce que nous y avons entreposé, à la recherche de ce qu’il serait souhaitable d’emmener à Montréal ou de se débarrasser ici. Tentative de faire une grosse lessive, qui avorte,  la laveuse étant bloquée, et un appel chez la syndic - injoignable l’après-midi - ne nous donne ni explication du code d’erreur, ni ressource téléphonique pour nous dépanner…

Monique commence aussi sa valise, puis nous gagnons la maison de la rue des Coquelicots pour y rencontrer Gilles brièvement, récupérer le courrier et surtout le carte Visa dont nous ne pouvons plus nous passer. Du coup Monique décide d’annuler notre compte conjoint à la BNP, inutilisé et qui coûte des frais mensuels… Un coup de fil ne suffit pas, il faut se rendre sur place pour les signatures. Nous voilà donc partis immédiatement à Ouistreham pour ces formalités, puis revenons aussitôt à Caen prendre Maman qui sort d’une longue séance chez sa coiffeuse et se montre très fatiguée. Nous la ramenons à la Résidence St-Benoit, et passons un moment avec elle jusqu’à la laisser dans la salle à manger à 18:20.

Retour alors chez Gilles et Dominique qui nous accueillent gentiment. Longs échanges, apéro, nous récupérons le linge laissé à laver chez eux... nous les quittons un peu avant 20:00 pour remonter dormir devant le garage, branchés. Je prépare le souper tandis que Monique étend le linge, nous mangeons rapidement et Monique fatiguée par la longue veille d’hier soir se couche aussitôt, tandis que je rédige le journal et traite les photos des documents prises hier et avant-hier à Nantes. Coucher à 23:30.


12 409    Vendredi 7 décembre 2018 : CAEN (35 km)

Nous nous réveillons fort tard - encore une autre fois ! - encore un peu pénalisés par nos dernières tribulations (ou serait-ce l’atteinte des ans qui nous rend ainsi si fatigables ?). En tous cas ce n’est pas le temps qui nous énergisera : lever du jour tardif passé 8:30, sous une bruine tournant de temps à autre en averse, et dans des bourrasques d’ouest qui chassent la pluie loin à l’intérieur du garage… Impossible de s’y tenir, nous préférons faire du ménage dans nos affaires dans le camion et laver le frigo avant de partir en début d’après-midi faire notre tournée de courses pour regarnir la cambuse.

Mais vu l’heure déjà avancée, je commence par nous diriger chez Boutelet pour vidanger la cassette et faire le plein d’eau, avant d’aller vérifier dans le magasin le résultat de mes commandes. Comme d’habitude il n’y a pas eu de suite et les bouchons cachant les vis de l’évier ne sont toujours pas là… Quant au rideau du store gauche de pare-brise Remis, il n’est pas disponible en pièce détachée, il faut commander l’ensemble à plus de 500 € ! Heureusement, en discutant un peu avec Greg, il se souvient avoir commandé des ensembles pour faire des réparations en atelier et avoir conservé les pièces inutilisées. Il fouille un peu dans sa réserve et sort un coté droit dont il me suffira de décoller le rideau pour remplacer le mien endommagé. Je saute sur l’occasion, d’autant plus qu’il me propose cette solution à mon problème pour 30 € ! (Bonne façon pour lui de faire un client heureux tout en de débarrassant d’un rossignol…). Courts échanges ensuite à propos des batteries Solise dont il me dit qu’il s’est mis à en vendre peu après mon passage début octobre... et dont il vante l’efficacité rapportée par plusieurs clients. Voilà qui me conforte dans mon choix. Restera à améliorer mon installation en utilisant des câbles plus gros (25mm2, me conseille-t-il) pour augmenter le courant provenant de l’alternateur et obtenir ainsi une recharge plus rapide.

Nous gagnons ensuite le Carrefour Côte de Nacre où nous commençons par faire les formalités en vue d’obtenir une carte Pass MasterCard. Elles n’aboutiront pas, vu notre incapacité à produire une déclaration d’impôts… et ce malgré les autres preuves de nationalité ou de solvabilité. Étrange pays où les références bancaires ne suffirent pas à garantir l’établissement d’un lien d’affaires, et surtout commercial ! (d’autant plus que tous les paiements se font par prélèvement d’un autre compte bancaire, en l’occurrence celui de la Banque Postale, où notre crédit est immaculé ! Nous nous lançons ensuite dans un long parcours des allées pour remplir notre panier en prévision de mon départ la semaine prochaine vers le Portugal et des 2 semaines que nous passerons avec Hermione, avec une attention particulière pour ses appétits gourmands…

Pour finir nous passons par le Lidl de la route de Lébisey y quérir mon pain aux graines - mais il n’y en a plus à cette heure tardive - et quelques autres produits trouvés plus spécialement dans cette chaine. Retour ensuite au garage pour y passer la nuit branchés, sous les averses et les bourrasques qui se poursuivent.


12 444    Samedi 8 décembre 2018 : de CAEN à HERMANVILLE (27 km)

Lever peinard, passé 9:30… Monique poursuit son rangement du garage et reprend le lavage des serviettes bleues que la machine a laissé porteuses d’une odeur et d’une crasse inacceptable. De mon côté je répare avec une pièce d’aluminium le déflecteur d’air en plastique du chauffe-eau dont le bris semble responsable d’extinctions à répétition dudit chauffe-eau. Monique commence à remplir sa valise, et nous préparons un gros sac et une valise de différents effets dont nous n’avons pas l’usage pour les remettre demain è Dominique qui les récupérera ou les donnera au Secours Français. Nous commençons aussi à regarder l’agencement possible de la banquette surmontée du coussin supplémentaire, je décolle délicatement le rideau neuf Remis vendu par Boutelet pour la replacer sur l’ancienne monture, etc.  Monique prépare son séjour de la fin de la semaine prochaine à Rennes chez les Baradat, avant qu'Hubert la conduise à l’aéroport de Nantes Atlantique lundi soir pour prendre l’avion d’Easy Jet vers Lisbonne où elle doit arriver vers 22:00. Elle libère aussi la vitrine/buffet dont je remonte les portes avant de la photographier en vue de sa mise en vente sur Le Bon Coin.

Nous quittons vers 17:00 pour gagner Colleville où nous comptons dormir et prendre demain matin les huîtres demandées par Dominique et Gilles en entrée du repas dominical auquel elle nous a conviés aevc Maman. Le rond-point de la route de Paris étant bloqué par un gros rassemblement de Gilets Jaunes, je me lance dans un vaste détour par Giberville, Colombelle pour passer enfin Blainvile et traverser l’Orne à Pegasus Bridge, prenant du pain dans un Lidl découvert en route. Dans la nuit, la pluie et la tempête, nous contournons Riva Bella pour rejoindre Colleville par la côte.

Commande des huîtres au Vivier, puis dans les rafales et les averses, bivouac dans un lotissement au sud de la grande route. Un voisin lui aussi camping-cariste vient nous souhaiter la bienvenue… Voilà qui n’est pas coutume !


12 471    Dimanche 9 décembre 2018 : d’HERMANVILLE à CAEN & MONDEVILLE (36 km)

Autre lever tard, après une nuit dérangée surtout par les rafales secouant le camping-car et les averses qui se succèdent sur le toit.

Nous avons finalement juste le temps de passer prendre nos 4 douzaines d’huîtres de St Vast No.3, puis de regagner Caen pour prendre Maman à la Résidence St-Benoit et nous présenter à midi moins cinq rue des Coquelicots.
Bivouac
                  à Colleville
Bivouac à Colleville

Epron dejeuner du dimanche dans la veranda avec
                  Maman
Epron : déjeuner du dimanche dans la véranda avec Maman
Dominique aidée de Monique met la dernière main au déjeuner raffiné (gigot d’agneau avec haricots blanc de Paimpol et purée de potimarron, fromage et fondants au chocolat) tandis que j’aide Gilles à ouvrir les huîtres qui serviront d’entrée. Le tout arrosé d’un fin Beaujolais blanc 2017, puis d’un château d’Éstaux 2007 de belle tenue.


De quoi faire ensuite une bonne pause dans le salon en dégustant le café puis en regardant quelques photos et discutant décoration.

Epron le nouveau salon de Dominique et Gilles
Epron le nouveau salon de Dominique et Gilles

Nous rejoignons ensuite sur Skype la famille de Juliette à Montréal, pas très éveillée, qui commence une journée de farniente dans son salon. Monique s’entend avec Juliette sur les préparatifs du voyage d’Hermione (réservation, papiers, assurances, téléphone, etc.). Hermione me semble intéressée par le projet, Gabriel peu réactif et surtout préoccupé de nous relayer les blagues du bouquin dans lequel il est plongé, niché dans la chaise berçante dans le flux tiède de la chaufferette…

Nous reconduisons ensuite Maman à St-Benoit, j’y répare le crochet de son armoire qui ne ferme plus puis nous quittons Maman en l’installant dans la salle à manger communautaire. Nous remontons alors au garage de Mondeville où nous bivouaquerons, branchés sur le secteur. Monique fatiguée et se plaignant de difficulté digestive se couche aussitôt, tandis que j‘écris et me prépare un souper léger. En soirée, réponse au courrier en souffrance…


12 507    Lundi 10 décembre 2018 : MONDEVILLE (22 km)

Nuageux avec belles éclaircies, mais je me sens frileux dans cette atmosphère un peu trop fraîche et humide. Monique relave plusieurs draps et serviettes encore sale après lavage à la machine de Resid'Car… tandis que je dégage la soute et essaie le placement des valises qui devront y rentrer jusqu’au départ des 2 voyageuses à Lisbonne. Je découvre alors le dégât occasionnés par l’éclatement de la bouteille de décapant du grill (soude) qui a couvert le plancher du compartiment à gaz d’une croute collante et corrosive, commençant à attaquer le recouvrement en alu ainsi que la base de la bonbonne de GPL… Il faut tout vider, rincer à grande eau, gratter et rincer encore pendant près d’une heure, retirer le maximum de gel sous la bouteille difficile à déplacer sans toute débrancher. Long séchage ensuite sous un soleil timide qui a fini par apparaître.

Sur les entrefaites nous recevons de Mme Belligon notre avocate les 2ème conclusions en réponses des Duplessis, encore une fois cousues de faussetés et d’arguments spécieux que Monique se met immédiatement à battre en brèche. Elle passera la fin de la journée à écrire, contredisant point par point les arguments mis de l’avant par la partie adverse, puis en discutant par téléphone avec l’avocate qu’elle a bien du mal à rejoindre.

Entre temps nous avons gagné le Leroy-Merlin voisin pour acheter les composants du support du lit avant que nous devons modifier pour Hermione en évitant d’emporter l’encombrant coussin prévu à cet effet. Un contreplaqué de 10 mm, long de 90 cm et large de 42,5 viendra s’appuyer sur les arceaux d’alu déjà prévus et supportera l’un des 4 coussins mis côte à côte transversalement à l’avant du camion, au niveau de la dînette, pour faire une couchette confortable de 90 cm x 1,85 m. Dans la journée cette planche prendra place sous l’assise de la banquette, le relevant utilement de 35 mm grâce aux 4 cales de 25 mm fixés à l’endos qui  serviront aussi de renfort. Je consacrerai ensuite près de 2 heures à cette construction ainsi qu’au déplacement des arceaux d’alu dont le placement initial ne correspond plus à la nouvelle configuration du couchage.

Vers 17:30 nous laissons tout en plan pour monter à Épron dire un petit bonsoir à Gilles et Dominique, leur reporter les clé de leur garage et récupérer les draps lavés oubliés par Monique hier. Nous leur faisons de provisoires adieux, ne sachant si nous aurons le temps de repasser les voir avant de prendre la route vers Rennes, Nantes et le sud mercredi midi.

Retour ensuite dans la nuit vers notre bivouac mondevillais, où nous nous réinstallons branchés après vidange de la cassette décidément puante et incommode… À quand la construction de la toilette sèche qui devrait la remplacer ?

En soirée Monique appelle Juliette pour les derniers préparatifs du voyage d’Hermione, puis poursuit l’écriture de sa réponse à Duplessis, tandis que je rédige ce journal. Nous écoutons plusieurs des disques de la série Jazz Characters d’André Francis, enregistrés sur mon IPhone. Excellent et très pratique… Je commence à étudier une solution de stockage et de lecture de ma discothèque dans des cartes SD lues par un téléphone Android.


12 529    Mardi 11 décembre 2018 : MONDEVILLE (2 km)

Mauvaise nuit pour moi, dérangé par des douleurs gastriques qui m’amènent à me relever pendant plus d’une heure pour m’endormir enfin difficilement. Je me réveille une première fois en milieu de nuit, frigorifié et tremblant : probablement un coup de fièvre lié à un problème digestif, qui s’estompe après une longue relaxation. Je me rendors enfin, réchauffé et détendu mais à mon réveil très tardif, je me sens faible et traîne longuement au lit avant de réussir enfin à me lever.

Pourtant il fait beau et ce ne sont pas les tâches qui manquent pour préparer notre départ de demain. Mais l’énergie n’y est pas, et je me traînerai ainsi toute la journée passée au garage à bricoler : Monique poursuit les lavages et mises en ordre, prépare sa valise, j’achève la fabrication et mise au point (blocage) de la plaque base du lit avant, tâtonnant et corrigeant ensuite le tir pour son stockage sur la banquette. Je m’attaque aussi au changement de rideau du store Remis, mais m’aperçois au moment de replacer le nouveau dans le logement ancien, que les dimensions ne correspondent pas… Il va falloir inventer des solutions probablement délicates, le matériau dont sont faits les plissés étant très difficile à travailler.

Le soir tombe tôt puisque la lumière disparait peu après 17:00, et la fraîcheur ne tarde pas à s’installer. Nous nous replions dans l’Exsis qui nous garantit un cocon douillet et surtout bien chauffé. Souper très léger - je me méfie ! -, un peu d’écriture et de lecture en écoutant Art Tatum, puis coucher tôt pour être en forme demain, lorsque j’attaquerai ma longue descente de près de 2 000 km (21 h 37 selon Google Map !) jusqu’à Lisbonne en laissant au passage Monique chez nos amis rennais.


12 531    Mercredi 12 décembre 2018 : de MONDEVILE à CELLE-SUR-BELLE (Niort) (493 km)

Lever relativement tôt cette fois-ci, je pense avoir retrouvé ma forme habituelle… et en plus le ciel est presque complètement bleu, même si le fond de l’air reste frais (5 à 6°) et humide. Je vais prendre une longue douche chaude et un shampoing dans la cabine de l’accueil, ce qui me permettra de poser la patère achetée à mon arrivée en octobre. La laveuse n’a toujours pas été remise en ordre, ce qui décide Monique à appeler une autre fois chez la syndic, toujours pas rejoignable… Du coup elle manifeste son impatience auprès de la pauvre standardiste qui n’en peut mais, puis demande à parler au patron M. Gardie, qui est occupé, mais devrait rappeler sur foi du message… Nous n’en entendrons pas parler de la journée !

Monique achève ses lavages à la main et ses bagages (dont la valise destinée à Montréal qui prend place dans la soute), je considère encore un moment le moyen de remonter le store Remis endommagé, puis y renonce faute d’outils adéquats. Je charge alors les sacs de déchets et quelques autre rebuts que nous laisserons à la déchetterie, les ménagères de couverts en inox pour la salle des ventes de Rennes, et puis nous quittons les lieux en remarquant une camionnette de service devant la borne : un technicien est en train de changer le compresseur de la station de gonflage (qui pourtant me semblait fonctionner jusque récemment…), mais il n’a pas reçu de commande pour le tuyau, de toute évidence H.S., dont je lui fais remarquer l’inadéquacité et la vétusté. Encore un autre intervention inutile et bête de notre chère syndic !

Nous traversons la ville pour commencer par faire le plein de GPL route de Douvres, puis allons faire nos adieux à Maman, toujours aussi surprise - et heureuse - de nous voir. Nous gagnons ensuite la rue des Carrière pour faire le plein d’eau et la vidange chez Boutelet. Comme la journée est déjà ben avancée, je renonce à me rendre jusqu’au magasin pour aborder la question des chaînes à neige, inutilisable, ce sera pour mon retour. Nous prenons enfin la route passé 15:20 pour rattraper l’autoroute A84 vers Rennes. Trajet rapide et sans anicroche, nous sonnons chez les Baradat à 17:00 tapant. Gentil accueil d’Hubert, souriant, et Cécile, empressée, qui m’offre une tasse de tisane (citron- gingembre, ça ravigote !). Monique qui a dormi le long de la route pourra continuer à relâcher son stress accumulé depuis 2 mois, je la laisse encore un peu amortie avec la suggestion de visiter la boutique Free pour équiper le téléphone destiné à Hermione; de son côté elle me suggère de faire des étapes courtes… Nous nous quittons à 17:45, je repars en direction de Nantes où je fais une longue pause dans l’hyper Carrefour pour ramasser quelques produits français que je crains de ne pas trouver de l’autre côté de la frontière, puis soupe sur le parking avant de repartir dans la nuit passé 21:00.

Je roule vers le sud sur la 4 voies jusqu’à Cholet, puis jusqu’à son interruption en arrivant à Bressuire. J’arrête enfin à l’écart de la circulation sur le parking désert d’un Intermarché. J’ai quasiment complété le premier quart du parcours jusqu’à Lisbonne, sans être trop fatigué, cela augure bien de la suite ! J’avale un yogourt et rédige ces quelques notes et me couche un peu avant minuit.


13 024    Jeudi 13 décembre 2018 : de CELLE-SUR-BELLE à PLASENCIA (1 055 km)

Aube en filant vers le sud
Aube en filant vers le sud
Réveillé à 7:20 par la circulation qui commence à s’amplifier sur la nationale toute proche, je décolle 10 minutes plus tard, remettant à une halte ultérieure douche et déjeuner. Il fait encore nuit, seule une vague lueur commence à éclairer le ciel grisâtre. Depuis la route, une heure plus tard,  je vois cependant apparaître le soleil, d’abord une lumière jaune diffusant derrière le couvert nuageux gris stratifié. Puis la demi cercle d’or émerge progressivement derrière un fond de collines, au loin. Hélas cela ne durera pas, puisque très - trop - rapidement son rayonnement sera absorbé par les nuages qui envahiront bientôt toute l’étendue du ciel.

La route file plein ouest, le GPS me fait prendre un «raccourci » vicinal rapide car à peu près désert, jusqu’à rattraper la N10 qui elle se dirige plein sud. Je contourne Angoulême par sa périphérie et poursuit la N10 jusqu’à Bordeaux, avec une seule interruption d’une dizaine de km où le chantier, presque terminé, semble abandonné (?). La N10 se déverse alors dans dans la A 10, elle encore plus encombrée, franchit la Gironde et offre le contournement de la N230 juste avant un énorme bouchon au moment de franchir la Garonne. Je rattrape ainsi sans problème la A63, l’autoroute des Landes, en direction de Bayonne et de la frontière espagnole. Elle est gratuite sur une quarantaine de km, jusqu’à ce que je sois dévié en direction de Mont-de-Marsan par une excellente route assez rapide qui me fait traverser quelques villages typiques et beaucoup de forêts en divers phases d’exploitation. La pluie s’est malheureusement mise de la partie, elle ne me quittera pas du reste de l’après midi, jusqu’à ce que je quitte le Pays Basque espagnol. En entrant à Mont-de-Marsan, je trouve la D824, tout du long en 4 voie rapide, qui me mène à l’entrée de Bayonne.

Et là le cauchemar commence : pas de route rapide qui traverse la très longue agglomération, passant de Bayonne à Biarritz puis toute une ribambelle de station le long de la côte jusqu’à St Jean-de-Luz. C’est ou l’autoroute (chère, bien entendu) ou une suite de rues très urbanisées, où la vitesse obligatoire (radars) change sans arrêt, les feux et les stops innombrables, sans parler des priorités à respecter. Circulation bien sûr plutôt dense (et encore sommes-nous hors saison !), relief accusé et virages incessants, chaussée de qualité souvent médiocre et étroite… Je passe près de 2 heures à franchir la trentaine de kilomètres concernés, jusqu’à mon passage de la Bidassoa qui me donne - enfin - accès au territoire espagnol. Et là tout change : indications claires, circulation fluide, très rapidement je me retrouve sur une quatre voie rapide avec grande courbes redressées à flanc de montagne, tunnels et viaducs qui me fait contourner San Sebastian et rattraper l’autovia  vers Tolosa puis Vittoria-Gasteiz (A 1). À 15:32 je suis sur l’autovia passé San Sebastian, fais le plein de gasoil à 1,19 € et déjeune, puis repars aussitôt.

Route plutôt acrobatique et sinueuse, parcourue déjà plusieurs fois, mais rapide et efficace pour franchir les montagnes du Pays Basque en remontant ses vallées jusqu’au plateau intérieur. Les paysage serait spectaculaire s’il ne pleuvait à seau, ce qui tend la conduite très stressante et requiert toute mon attention.

Les 4 voies de la A 1 s’interrompent à Miranda de Ebro pour se muer en autopista à péage. Fidèle à mon choix de n’emprunter que des routes gratuites, je gagne donc Burgos par la A1 parfaitement aménagée en voie rapide, mais à chaussée unique. Heureusement elle n’est que très peu fréquentée et offre de fort beaux passages de défilés et autres paysages sauvages, si bien que j’y roule presque toujours au dessus de 100 km/h, soit pas bien loin du 120 km/h autorisés sur l’autopista parallèle. Je contourne Burgos vers 17:00 et enfile ensuite une longue suite d’autovia, plus ou moins chargées, où les radars sont rares et bien signalés (portiques illuminés) si bien qu’en suivant le trafic je roule le plus souvent entre 120 et 130. Je passe ainsi en les contournant Palencia, Valladolid, Salamanca et suis en route vers Caceres lorsque je décide d’arrêter au centre de Plasencia. Il est presque 22:00, le ciel est maintenant très clair, j’ai peiné à trouver un village accueillant (l’espace y est rare et souvent pentu !). Je suis donc sorti pour me hasarder dans la petite ville de Plasencia, fort jolie avec les murailles de son château en haut de la butte et son vieux pont en dos d’âne au dessus du rio encaissé. Toute petite place sur le quai à l’entrée du pont exigu que je devrai franchir demain pour quitter mon havre et regagner l’autovia vers Caceres, à une centaine de km. Souper, écriture du journal, je me couche à minuit et demi.


 2018-12  à 2019-01 : Portugal et Espagne

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