Hiver et printemps 2005

France – Espagne - Maroc

7. Au Maroc


Monique et Jean-Paul MOUREZ
à bord de l’Aigle


Photos de cette page - et quelques unes en plus - en pleine grandeur ou en diaporama sur Google Photo :
  https://photos.app.goo.gl/KCGVSr4Kx1V6UbL57


145 087    Mardi 22 février 2005 : de MERZOUGA à BOULMANE DADES  (271 km)

En quittant Merzouga
Sur la piste en quittant Merzouga et sa Grande Dune
Silence absolu au pied des dunes, dans l’enclos réservé aux tentes berbères de réception à la belle saison. Au lever vers 8:00, le soleil inonde déjà la Grande Dune qui fait penser à une grande pyramide tronquée…

Après un plein d’eau un peu laborieux au robinet branché sur le puits, nous nous éloignons de ce merveilleux site, passons rapidement Rissani et quittons le Tafilalt pour aller faire quelques courses dans le souk d’Erfoud.

Dans le souk d'Erfoud
Dans le souk d'Erfoud

Quelques observations amusantes le long de la route (caravane de… camping-car en plein désert ou champ de bicyclettes devant un lycée), avant de bifurquer sur la R702 en direction de Tinghir. Caravane de ... camping-cars
Dans le désert, les nouvelles caravane de ... camping-cars !

Devant le lycée d'Erfoud
Devant le lycée d'Erfoud, les bicyclettes des élèves...

Peu après Achouria, des monticules de terre alignés le long de la route attirent notre attention : ce sont des Rhettaras ou foggaras vieux de près de 20 siècles, nous explique un guide berbère qui a installé là sa tente et accueille les touristes de passage.  Achouria : les rhettaras
Achouria : les rhettaras

rhettaras-schema
Sous ces alignements de puits verticaux, des tunnels recueillent l’eau de la nappe phréatique issue de la montagne et la dirigent vers l’oasis proche où elle est canalisée et sert à l’irrigation.
Les monticules sont en fait des tas de débris circulaires résultant du creusement des galeries. Ils mettent leurs orifices de creusage et d’entretien à l’abri du sable éolien. Avec la baisse de la nappe, les tunnels se sont asséchés, l’entretien a cessé et le sable a envahi les puits.

La
              route du Sud Nous poursuivons la route qui file vers l’est dans une large vallée de plus en plus désertique, malgré quelques oasis ombragées de palmiers plus ou moins touffus : manifestement la sécheresse est ici catastrophique et, faute d’irrigation, la désertification menace la région.

De place en place, un grand ksar en terre beige rappelle la fertilité ancienne, tandis que, dans tous les bourgs, de grandes maisons neuves ou en construction indiquent que de nombreux autochtones ont dû quitter la région. Ils travaillent dans le nord du pays ou à l’étranger, accumulant ainsi de quoi revenir s’établir confortablement dans leur patelin d’origine. Combien mèneront-ils leur projet à terme ?

Sur la
        route
Une fermette à l'avenir hypothétique

Monique profite de ces traversées de village pour filmer des gens occupés à leur train-train quotidien le long de la rue principale; ses sujets se laissent tirer le portrait sans façon et avec le sourire…

Chez le ferronnier
Chez le ferronnier
Femmes triant le blé
Séchage et tri du blé
Ferrailleur
Ferrailleur soudeur

Fierté paternelle
Fierté paternelle

Il
              faut vivre d'Espoir...
Il faut garder Espoir...

Au Plaisir des Dames
Au Plaisir des Dames

Nous rattrapons la grande route (N10) à Tinedjad pour suivre ce qu’il est convenu d’appeler la Route des Mille Kasbahs. Celles-ci ne manquent pas en effet dans le décor, plus ou moins en ruines, parfois étonnamment bien conservées ou restaurées. Leurs longs murs percés d’étroites fenêtres et leurs tours carrées incisées sont faits de gros blocs de terre battue. Nous voyons des maçons locaux à l’ouvrage, tassant à l’aide de masses de bois entre deux coffrages rudimentaires de la terre préalablement détrempée, par sections rectangulaires de 2 m x 1 m de haut sur 40 à 50 cm d’épaisseur. Matériau économique et facile à mettre en œuvre mais peu résistant aux intempéries, heureusement assez rares ici…

Tinghir
Les maisons de terre séchée de Tinghir
La route file, rapide, dans la vallée désertique où nous avons pique-niqué au milieu d’un champ de pierres un peu à l’écart de la route. Enfin apparaissent les murs et les maisons de terre séchées de Tinghir.

Obliquant vers la montagne (l'Atlas) dont nous nous sommes rapprochés au nord, nous gagnons petit à petit les pentes et nous insérons dans les gorges du Todgha (Todra). Au passage, vues superbe sur la palmeraie de Tinghir qui semble surgir de la montagne en un flot vert sur fond de terre rouge, et sur les maisons anciennes (cubes de terre empilés) et modernes (toute la palette des couleurs pastels) accrochées aux pentes. L'oasis de Tihghir au débouché de la montagne
L'oasis de Tinghir au débouché de la montagne

Tinghir
        autour de sa mosquée et au-dessus de son oasis
Tinghir autour de sa mosquée et au-dessus de son oasis

L'oasis
      de Tinghir
L'oasis de Tinghir et, au fond, le débouché des gorges du Todgha

Sud de Tinghir
Tinghrir du côté sud

La route devient plus étroite, monte, les parois se rapprochent, les habitations se font plus rares (encore qu’elles se soient multipliées depuis notre dernier passage il y a 16 ans).

Entrée dans les gorges du Todgha
Approche des gorges du Todgha

Hameau à l'entrée des gorges
Hameau à l'entrée des gorges


Dernières maisons et cultures avant la gorge elle-même

Enfin nous sommes dans le défilé. Il faut payer une taxe municipale maintenant pour aller plus loin sur la route de béton qui longe l’oued, au pied des très hautes falaises verticales de pierre rouge.



Nous laissons l’Aigle sur le petit stationnement de l’hôtel près duquel nous avions dormi en 1989, et poursuivons avec le VW de Houssine. Les quelques aménagements dans la partie la plus fermée du défilé restent heureusement discrets, et je retrouve l’impression de pénétrer dans une immense cathédrale (près de 300 m de haut) où la lumière du soir se fraie parcimonieusement un passage.



 Contraste des zones d’ombre et de clarté. Jeux des couleurs jaune ocre et rouge violacé… Au fond de la gorge coule le torrent aux eaux claires et calmes, tandis que la route un peu au-dessus a été élargie et surtout poursuivie en amont en direction d’Imilchil sur environ 18 km, nous dit-on.



Nous en parcourons lentement les 3 premiers, jouissant de vues superbes et dégagées sur le lit du torrent asséché et sur les hautes falaises qui l’encadrent.


Le Transporteur VW stationné à la sortie de la gorge

Au retour, je persuade Houssine de m’accompagner à pied pour la traversée du défilé, goûtant ainsi pleinement le charme du site. La circulation y est plus présente qu’autrefois, y compris celle de 5 gros camping-cars français qui ont eu le bon goût de venir stationner en plein centre des gorges…












La lumière baisse, il est temps de quitter ces lieux ô combien pittoresques pour aller chercher l'étape avant la nuit. Nous rebroussons donc chemin, attentifs aux autres scènes  que nous réserve cette région haute en couleurs.

Retour à la civilisation...
Retour à la civilisation...
Paysaanne ramenant du fourrage
Paysanne ramenant au village sa récolte de fourrage

Le retour vers Tinghir renouvelle le plaisir visuel de la montée, d’autant plus que  les couleurs de la roche, des maisons, des arbres et des champs de la palmeraie sont avivées par les rayons chauds du soleil à son déclin. 

L'oasis de Tinghir au soleil couchant
L'oasis de Tinghir au soleil couchant

Nous laissons au centre de la petite ville maintenant très animée le jeune pris en stop à la sortie de la gorge, et filons vers l’ouest sur une route identique à celle de l’après-midi : asphalte rude mais régulier, chaussée raisonnablement large, vallée plate et caillouteuse où paissent chèvres, moutons et même chameaux... De chaque côté, les vagues bleutées ou violacées de la montagne s’étirent à perte de vue, certaines cimes au nord couvertes de neige. Chameaux au soleil couchant
Chameaux paissant au soleil couchant

Une heure plus tard nous sommes à Boulmane Dadès, aux portes de la Vallée du Dadès que nous parcourrons demain. Houssine nous guide vers l’auberge-camping où il veut passer la nuit. Nous nous installons dans la cour en compagnie de 4 autres camping-cars français (dont un vieux Pilote R 470 semblable au nôtre et que Monique, nostalgique, va visiter). Souper communautaire dans l’Aigle puis coucher tôt pour les voyageurs fatigués par cette longue journée de route. Je transfère les photos et écris le journal jusque passé minuit, avec sous les yeux le cœur du vieux village étalé au pied de la terrasse sur laquelle nous sommes installés.


145 358    Mercredi 23 février 2005 : de BOULMANE DADES à  OUARZAZATE (234 km)

Ciel dégagé et grand soleil au réveil avec, en prime, la vue sur la ville et l’amorce de la vallée du Dadès.

Boulmane-Dades autour du Dades depuis l'hotel
Au matin, Boulmane-Dades le long du Dadès depuis l'hôtel

Boulmane--Dades : l'hotel-camping Soleil Bleu
Boulmane-Dades : l'hôtel-camping Soleil Bleu
Pendant que je fais le plein d’eau, Monique va régler le montant de la nuit de camping : 60 DH, ce qui nous semble plus du double normalement exigé, mais nous n’avons pas pris la précaution de demander en arrivant. De toute façon, cela équivaut à 9 $ CAN…

Nous descendons alors en ville. Houssine achète en passant quelques fruits et légumes au marché animé et coloré qui se tient au centre du bourg, puis nous nous engageons sur la petite route montant vers le nord qui parcourt la fameuse Vallée du Dadès.

Marché de Boulmane-Dadès
Marché de Boulmane-Dadès

La vallée du Dadès au pont de Boulmane
La vallée du Dadès depuis le pont de Boulmane

Des amandiers en fleurs occupent les fonds de vallée, le long de la rivière aux eaux vives et claires, aux côtés des troncs blancs des peupliers défeuillés et au milieu des cultures de céréales vert tendre. L'oasis et ses cultures en fond de vallée
L'oasis et ses cultures en fond de vallée

Ksour en ruines au dessus de la vallée
Ksour en ruines au dessus de la vallée
Au fil des virages, les villages de terre brune sur fond de collines rouges défilent, surmontés ou entourant toute une série de ksars plus ou moins ruinés.

Village
Village enfumé, tour défensive et terrasses au-dessus de l'oued

Village

Les Doigts de Singes
Les «Doigts de Singes»

Casbah des Doigts de Singes
Casbah des Doigts de Singes

La route s’élève peu à peu dans l’air frais (elle dépassera les 2 000 m d’altitude) jusqu’à atteindre un premier mur entaillé d’un profond canyon qu’elle franchit en plusieurs lacets très serrés.

Premier canyon
La route parcourue derrière nous (au sud) qui s'élève brusquement...

... en une série d'épingles à cheveux très serrées
... en une série d'épingles à cheveux très serrées

hotel
Au nord, suite de la route au-dessus du canyon

Coup d’œil au panorama spectaculaire, nous laissons là le Transporter VW pour continuer la balade avec l’Aigle.

L'Aigle devant la casbah

Puis la chaussée serpente dans la haute vallée du Dadès maintenant beaucoup plus maigre, dans un environnement encore plus montagneux. Les habitants vaquant à leurs activités autour de nous sont petits, leurs vêtements sont colorés mais recouverts chez les femmes d’un grand voile noir dont elles se cachent le visage dès qu’elles aperçoivent notre caméra. Les unes cueillent et transportent dans de grands sacs de toile du fourrage pour leur bétail (chèvres ou mouton) ou des brindilles pour le feu, d’autres lavent le linge dans la rivière ou dans les conduits d’irrigation. Parfois un berger chasse ses chèvres noires qui tentent d’envahir la route, un autre mène boire ses chameaux dans l’oued. Plusieurs labourent à la main à l’aide d’une houe de minuscules parcelles, quelques autres terrassent le bord de la route ou construisent un mur de terre tassée…

Chameaux près de l'oued
Jeunes chameaux se désaltérant dans l'oued

Nous atteignons un autre défilé plus petit mais très étroit dans lequel la route se faufile au ras de l’eau. Défilé du Dadès
Devant nous, le défilé  dans lequel s'engage l'Aigle

L'Aigle passe le défilé
Haute Vallée du Dadès
Haute Vallée du Dadès : paysanne portant du fourrage

Haute vallée du Dadès
Haute vallée du Dadès : terrain de foot en contrebas de l'école

Haute-Vallee-du-Dades
Fond de vallée cultivée près de la rivière

Encore quelques kilomètres de montée, et ce sont les hautes pentes des montagnes couvertes de neige du Haut Atlas qui  nous entourent.

Haute Vallée du Dades : village de montagne
Village de montagne dans la Haute Vallée du Dadès

Nous arrêtons là notre balade, à 3 kilomètre de la fin de la route goudronnée peu avant Msemrir, et redescendons jusqu’au petit café/boutique de souvenirs installé à l’orée du défilé.

Gorges au retour Gorges-du-Dades-Monique-&-Mariette

Houssine nous y offre un thé accompagné de musique : un violoniste et un tambourinaire exécutent pour nous sur la terrasse un air berbère. La mélodie est un peu monotone mais le rythme soutenu entraîne Houssine et Monique dans un pas de danse.

Thé musical
Thé musical à la terrasse de «La Source du Dadès»

Retour jusqu’en haut de la gorge aux épingles à cheveux pour récupérer le Transporter et revenir vers Boulmane en prenant encore de nombreuses photos de cette vallée si pittoresque.

Casbah

Nous déjeunons devant un curieux amas de rochers rouges et ronds baptisés « Doigts de singes », dans une lumière maintenant plus voilée par les nuages annonciateurs de la pluie vivement souhaitée par Houssine.

Vallée
          du Dadès : les «Doigts de Singe»
Vallée du Dadès : déjeuner devant les «Doigts de Singe»
Monique à la cuisine de l'Aigle
Monique à la cuisine de l'Aigle
Les «Doigts de Singe»
Les «Doigts de Singe»

Sur la route du retour vers Boulmane Dadès
Sur la route du retour vers Boulmane Dadès

Amandiers en fleurs
Amandiers en fleurs

De retour sur la N 10, nous continuons à suivre la vallée des Mille Kasbahs, extrêmement peuplée, qui donne l’impression d’un long village étalé le long d’une palmeraie sur plus d’une cinquantaine de kilomètres.

Village sur la route de Skoura
Village sur la route de Skoura

Conduite lente et prudente car la chaussée est souvent encombrée de piétons et de vélos fort peu préoccupés des gros véhicules qui tentent d’avancer vers le sud-ouest comme nous. Quelques kasbahs bien sûr, mais la plupart très ruinées voir méconnaissables. Nous passons El-Kelaâ M’Gouna sans sacrifier à la visite d’une distillerie d’eau de roses, spécialité locale, et atteignons enfin Skoura sans apercevoir les grandes kasbahs des Aït-Ridi ni celle d’Imassine pourtant soulignées dans le Guide Vert : aucune indication au bord de la route qui file dans la khéla (plateau caillouteux).

Un petit tour dans la palmeraie de Skoura dont nous avions pourtant gardé un souvenir émerveillé nous déçoit : d’abord la lumière terne et le ciel tout gris éteignent les couleurs, et puis la poussière conséquence de la sécheresse qui sévit ici a quasiment désertifié cette magnifique oasis. Notre recherche de fromage de chèvre et d’huile d’olive à la coopérative n’a guère de succès non plus (stock épuisé). Dans la palmeraie de Skoura
Dans la palmeraie de Skoura

Pause thé à Skoura
Mariette, Jean-Paul et Houssine prennent le thé à Skoura
C'est donc un peu désabusés et fatigués que nous arrêtons prendre un autre thé à la menthe dans une kasbah hôtel à la sortie de la ville (Kasbah Ben Moro). De la terrasse, belle vue sur la palmeraie, les montagnes enneigées et la fameuse kasbah d’Amerhidil (qui figure sur les billets de 50 DH).

Au puits devant la kasbah
Skoura : au puits devant une casbah

Un autre bout de route désertique dans la khela limitée au loin par les montagnes et nous longeons à distance la vaste retenue du lac de retenue du barrage El Mansour Eddahbi au-dessus duquel une série de kasbah de villégiature toute neuves (Golf royal) apportent une touche insolite voire incongrue.

Nous voici enfin dans la  ville neuve, moderne et animée, de Ouarzazate. Stationnés devant la magnifique kasbah de Taourirt maintenant restaurée dans sa splendeur originale, nous commençons à planifier la journée de demain. Casbah de Taourirte (Ouarzazate) en soirée
Casbah de Taourirt (Ouarzazate) en soirée

Souper au restaurant à Ouarzazate
Mais la visite sera pour demain, ce soir il nous faut un hôtel pour Houssine et Mariette, et un camping pour accueillir notre Aigle. Le Guide Vert nous oriente vers l’Hôtel La Vallée où nous prenons ensemble le repas du soir sous la grande tente aux draperies rouges et vertes traditionnelles, avant de gagner le camping municipal.

Là, pour 34 DH, nous trouvons tout au fond et dans la nuit une petite place, au milieu d’une trentaine de camping-cars.



145 592    Jeudi 24 février 2005 : de OUARZAZATE à TALIOUINE  (186 km)

Silence à peu près complet de 21:00 jusqu’à notre lever à 8:00, comme si les occupants des véhicules qui nous entourent étaient tous des petits vieux soucieux de leur tranquillité. C'est d’ailleurs probablement le cas, chacun s’étant replié chez soi devant la télé (les antennes-satellites généralisées en faisant foi). Houssine et Mariette nous attendent à la porte du camping où nous les rejoignons après le plein d’eau pour aller visiter la grande casbah de Taourirt au centre de Ouarzazate.

Devant la casbah de Taourirte
Devant la casbah de Taourirte

Sa restauration est tout-à-fait remarquable, et l’exploration de ses multiples escaliers, salles, chambres, etc. nous occupe une bonne heure, avec le plaisir de découvrir quelques beaux plafonds de cèdre peints ou simplement décoré par l’entrelacement de joncs teints utilisés pour soutenir le sol de terre de l’étage supérieur.

Tour de la casbah de Taourirte
Tour de la casbah de Taourirt
Salon stuqué et peint
Salon stuqué et peint

Ailleurs ce sont les stucs délicatement colorés en frise, ou bien les points de vue sur la vallée ou sur les tours incisées de la casbah qui séduisent.

Décor autour des fenêtres

Plafond peint

Fenêtres

Grille
Plafond en poutres de cèdre peintes
Détail des stucs peints
Détails des stucs peints
Plafond en joncs peints et entrelaces
Plafond en joncs teints et entrelacés

La visite s’achève par les cuisines transformées en boutique de souvenirs (bijoux, céramiques, armes de fantaisie, miroirs incrustés de corne ou d’os, tissus, etc). Monique aidée d’Houssine marchande longuement deux tapis étroits et longs aux élégants motifs berbères (kilims). Leur lavage ultérieur nous entraînera dans d'autres aventures...

Kilim déteint
Une partie de notre beau kilim, après un lavage bien décevant !

Nous nous hasardons ensuite dans le quartier populaire et pauvre situés sous la casbah; scènes, couleurs, odeurs et personnages d’une authenticité évidente…

Ruelle
Ruelle

On se demande cependant comment un gouvernement soucieux d’attirer le touriste peut laisser dans un tel état de délabrement un quartier aussi proche d’une attraction majeure comme la casbah ! Les ruelles sont malpropres et poussiéreuses, l’odeur d’urine et d’égout mal drainé flotte partout, beaucoup de façades sont lépreuses ou menacent ruine…

Un sympathique marchand de tricots
Un sympathique marchand de tricots
Ombre et lumière
Ombre et lumière

De retour au magasin de la casbah dont le vendeur a fini par se laisser convaincre d’accepter le prix proposé par nos deux négociants, il faut ensuite s’entendre sur le moyen de paiement et se rendre à la banque retirer de l’argent, la carte Visa de Mariette ne passant pas dans la machine du vendeur… Enfin la transaction se conclut, et nous voilà partis sur la N9 à l’ouest jusqu’à la casbah de Tifoultoute.

Le paysage de vallée assez fertile se poursuit le long de ces quelques kilomètres, et le monument apparaît bientôt au-dessus de la rivière presque asséchée. Le ciel s’est couvert, si bien que ses murs de terre rouge virent au brun atténué tandis que les montagnes du Haut Atlas en arrière se fondent dans une grisaille décevante. Tiffoultoute au delà de l'oued

Les cigognes de Tiffoultoute
Les cigognes de Tifoultoute
Accompagné de Houssine et de Mariette je monte sur la terrasse du restaurant où un couple de cigognes a bâti son nid. Belle vue sur la campagne, l’oued bordé de jardins-oasis et les montagnes du Haut Atlas à l’horizon.

Panoramique sur lOued
La vallée de l'oued bordée de palmeraies et de jardins

En redescendant, nous allons stationner de l’autre côté du lit caillouteux de l’oued et je tente quelques photos de la casbah et de son environnement malgré la disparition du soleil, pendant que Monique prépare le pique-nique avec Mariette.  Tiffoultoute-depuis-les-jardins

Lorsque nous reprenons la route, il tombe quelques gouttes et le ciel reste maussade sur le N9 que nous suivons vers l'ouest en direction de Tisselday. Puis la N10, étroite et mal revêtue, vire au sud, à travers de vastes paysages quasi-désertiques où  poussent beaucoup plus de cailloux que d’herbe ou d’arbustes pour les quelques chèvres et moutons que nous apercevons parfois, à la garde d’un berger en burnous. Il souffle un fort vent froid qui ralentit grandement notre progression. La lassitude s’installe : ces paysages trop vastes et monotones émoussent l’intérêt, les croisements avec les camions surchargés sur la chaussée trop étroite exigent de se rabattre sur la berme dans un grand nuage de poussière et des jets de graviers, la fine poussière rose s’infiltre partout en irritant les yeux et en causant des crises d’éternuement.

Sur la N9 vers
      Tisseldei
Vers Tisselday

Bref nous sommes assez fatigués en arrivant dans le gros village de Tazenakht. Houssine offre le thé, nous nous installons quelques minutes à l’abri dans un café, avant de faire un tour de la coopérative de tapis. Nous sommes aussitôt séduits par toute une série de kilims (tapis berbères tissés aux teintes variées, décorés de motifs géométriques du meilleur effet), une spécialité locale. Longue discussion sur les mérites de l’un ou de l’autre, long marchandage, longues tentatives de Houssine pour décider Mariette à en choisir également un…

Il est passé 17:00 lorsque enfin nous reprenons la route toujours étroite, toujours occupée par des camions venant à notre rencontre en s’appropriant toute la largeur de la chaussée, toujours perdue dans le vaste plateau désertique. Le thermomètre descend jusqu’à 4,8°C, le ciel très sombre laisse percer à nouveau une pluie légère qui rince un peu le pare-brise.

Tizi-n-Taghatine
Passage du Tizi-n-Taghatine

Route-du-soir-vers-Taliouine
Route du soir dans la steppe vers Taliouine

Nous passons le col de Tizi-n-Irhssane à 1 650 m puis le Tizi-n-Taghatine à 1 886 m dans quelques belles éclaircies, avant de redescendre dans la bruine et le brouillard jusqu’au gros bourg de Taliouine qui sera notre bivouac ce soir.

Recherche d’un hôtel pour les B. qui choisissent l’Auberge Souktana devant laquelle nous resterons stationnés. Souper communautaire autour de la copieuse « soupe aux mille légumes » composée rapidement par nos deux cantinières avec l’abondant cabas rempli par Housssine lors de son dernier arrêt au souk. Nous nous couchons tôt après un coup d’œil à la carte pour préparer la dernière étape commune avant que nos co-équipiers reprennent le chemin de Fès tandis que nous poursuivrons plus au sud. Il fait maintenant 8°C et nous sommes à plus de 1 200 m : la nuit sera fraîche…


145 778    Vendredi 25 février 2005 : de TALIOUINE à TAGHAZOUTE (244 km)

Taliouine-bivouac-devant-l_auberge-Souktana
Bivouac devant l'auberge Souktana à Taliouine
Il fait finalement moins froid que je le craignais et j’ai à peine besoin d’allumer le chauffage pour prendre ma douche en tout confort. En revanche il a plu toute la nuit, ce qui occasionne une petite fuite dans le lanterneau de la douche, et nous sommes encore dans le nuage et la lumière blême au départ à 9:00.

On aperçoit à peine la grande casbah du Glaoui sur la colline en arrière de la route, et les montagnes restent invisibles… Taliouine-ruines-de-la-casbah

Nous continuons à descendre vers l’ouest et vers Agadir en empruntant la vallée de l’Oued Sous, rejointe après une trentaine de kilomètres et une grande descente à Aoulouz. Finie la montagne caillouteuse et aride, les arganiers envahissent le paysage. Puis très rapidement des champs cultivés de plus en plus nombreux et fertiles occupent la plaine du Haouz. En même temps le ciel se dégage progressivement jusqu’à montrer de grands lambeaux de bleu. Houssine renonce cependant à emprunter l’itinéraire du col du Tizi-n-Test qu’on lui a déconseillé à l’auberge, à cause de possibles chutes de pierre par temps pluvieux. Il gagnera donc Marrakech par Agadir puis par la N8 passant à Chichaoua. À l’approche de Taroudant des murs le long de la route cachent de grandes plantations d’agrumes, tandis que les aqueducs se multiplient entre les petits villages ruraux autrement développés (quoique à peine plus propres et organisés…) que les rares traversés dans l’Anti-Atlas hier.

Sous les remparts de Taroudant
Sous les remparts de Taroudant
Enfin apparaissent les remparts ocre de la capitale régionale du Sous, Taroudant. Stationner à leur pied, près du Palais Salam, nous allons faire un tour dans le labyrinthe de ses jardins touffus enserrant les bâtiments traditionnels où sont disposées les chambres de ce luxueux hôtel.

Jolis décors marocains, fontaines et murets couverts de céramiques donnent noblesse et chic aux bananiers, flamboyants, caoutchoucs géants et autres avocatiers qui cachent presque le ciel.

Entrée du Palais Salam
Entrée du Palais Salam

Fleur de bananier
Fleur de bananier
Fontaine
Fontaines du Palais Salam

Jardins et entrée de logement
Dans les jardins luxuriants du Palais Salam

Jardin

 Houssine pèrs de l'entrée   Piscine

Nous poursuivons notre visite de Taroudant par une flânerie dans les rues commerçantes du centre où nous faisons quelques courses pour le déjeuner.

Magasinage
Houssine et Monique magasinent

Il est près de midi, et la plupart des magasins des souks ferment pour la grande prière du vendredi, si bien que nous ne pourrons visiter le souk aux épices ni celui des bijoutiers pourtant fameux. De retour à l’Aigle, Monique aidée de Mariette prépare le repas que nous prenons au pied du rempart, sous le grand soleil maintenant revenu.

Sous
      les remparts de Taroudant
Sous les remparts de Taroudant
Mur
        fleuri
Les murs fleuris de Taroudant

Petite sieste, discussion avec des jeunes camping-caristes français qui vivent de travail saisonnier en Suisse et viennent passer l’hiver au soleil du Sud dans un gros Daily Iveco qu’ils ont aménagé, plein de carburant, et nous repartons vers Agadir à travers la riche plaine du Sous.

Nous découvrons une nouvelle route excellente à deux chaussées séparées que nous parcourons rapidement jusque dans les nouveaux faubourgs très étalés d’Agadir. Évitant le centre de la ville reconstruite après le terrible séisme de 1960, la grande avenue Al Moun nous amène au nord de la ville au-dessus du port et en dessous de l’Ancienne casbah couronnant la colline. Nous sommes frappés par l’ampleur des développements immobiliers des quartiers périphériques; partout des immeubles de brique et de béton ont poussé, pas toujours terminés (étages) ni finis (crépis, peinture…) dans un environnement lui aussi incomplet : rues de terre sans asphalte ni trottoir, absence d’éclairage public, de drainage, etc.

Nous suivons Houssine et Mariette qui tentent de trouver un hôtel confortable à un prix raisonnable en suivant les indications du Routard. Premier arrêt - infructueux - à Tamrhahk, puis à Taghazoute où il ne reste plus de place. Finalement ils dégottent à la sortie du village un petit appartement dont la terrasse donne sur la baie où une bande de surfeurs s’en donne à cœur-joie sur les grosses déferlantes.

Escalier vers l'appartement Terrasse sur mer
Le petit appartement de Taghazoute donnant sur l'océan

Taghazoute-Monique-Mariette-Houssine-au-restaurant-au-dessus-de-la-mer
Souper d'adieu sur la terrasse du Restaurant des Sables d'Or
Douche puis souper d’adieux gentiment offert par Houssine à la terrasse des Sables d’Or, d’où la vue s’étend largement sur l’immense plage à nos pied et les rochers du cap au nord. Ce sera la dernière soirées avec nos amis qui demain matin reprendront la route du nord; nous leur promettons de passer les voir à Fès sur notre route du retour.

La nuit est tombée lorsque nous prenons la direction sud pour aller dormir au milieu de centaines d’autres camping-cars dispersés sur la dune en bordure de mer à la sortie de Taghazoute. Température douce, magnifique ciel étoilé et, pour seul accompagnement sonore, le sourd ronflement des rouleaux se brisant sur la plage.


La suite sur : 2005-01 Maroc p.8
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