Hiver et
printemps 2005
France - Espagne - Maroc
4. Barcelona -
Espagne
Monique et Jean-Paul MOUREZ
à bord de l’Aigle
Départ du camping un peu plus tôt,
pour arriver en métro proche du Palau de la Musica Catalana, un
autre joyau du Modernisme barcelonais. Nous avons un peu de
difficulté à nous retrouver dans les rues plus étroites de la
vieille ville, aussi lorsque nous nous présentons enfin au guichet
pour le tour guidé, toutes les places disponibles ont été
distribuées, nous devrons revenir à 13:30.
Palau de la Musica Catalana : façade moderne et entrée |
Palau de la Musica Catalana : hall d'entrée et billetterie |
Palau de la Musica Catalana : ancienne façade maintenant à l'arrière |
Palau de la Musica Catalana : angle de l'ancienne façade |
Palau de la Musica Catalana : guichet extérieurs |
Le chef |
Nous hésitons un peu, faisons le tour
extérieur du bâtiment qui ne manque pas de surprendre : à
la partie originale datant du début du XXème
siècle a été ajoutée, il y a une dizaine d’années, une
extension en brique rouge et en verre très contemporaine.
Celle-ci occupe la place d’une ancienne église qui a dû
être démolie et déménagée, ce qui a permis au propriétaire
des lieux, l’Orfeo Catalana, le grand chœur mixte
animateur de la vie musicale de Barcelone, de répondre à
ses besoins d’expansion.
|
Nous apprendrons tout
cela, et bien plus encore, au cours de la visite qui
nous attend après notre pique-nique sur les degrés du
théâtre en plein air précédant la façade moderne. Ce
Modernismo de Domenech i Montaner nous semble assez
différent de celui de Gaudi, plus fleuri, plus
chatoyant, plus touffu, en un mot plus lourd mais tout
aussi décoratif. La salle de concert, étonnamment illuminée par de vastes verrières, en voit ses couleurs vives accentuées, avec ses vitraux, ses mosaïques, ses sculptures florales, etc. Le foyer est lui aussi très lumineux malgré l’étroitesse de la rue sur laquelle il donne, grâce à la colonnade de la façade supportant le mur porteur, qui a permis d’établir en retrait un grand « mur rideau » tout en vitrage. |
Entrée du Palau de la Musica derrière sa façade de verre |
Rua Argenteria |
Nous enfilons alors la petite rue Argenteria (orfèvres et boutiques d’objets à la mode) pour arriver devant Santa Maria del Mar, une élégante église construite par les marins de Barcelone. On voit bien la grande rosace au centre de la façade, mais l’église est fermée jusqu’à 16:00… Il nous sera donc impossible d’admirer sa haute nef « admirable d’élégance et de simplicité » (Guide Vert). |
Santa Maria del Mar |
Barrio Gottico et restes des anciennes murailles romaines. |
Nous gagnons alors le quai du Ronda del Littoral, une vaste et agréable promenade dallée dont les palmiers bordent le Vieux Port envahi par les yachts (même impression que sur La Croisette, à Cannes). À son extrémité sud, Christophe Colomb tout en haut de sa colonne environnée de palmiers tend le bras vers les terres à découvrir… | Cristobal Colon pointant l'Amérique |
Sur la Rambla; au fond la colonne de Colomb |
Nous sommes à l’aboutissement de la Rambla qui remonte au nord jusqu’à la Plaza Catalunya. Les Barcelonais – et les touristes… - se promènent en foule sous les platanes de son allée pavée centrale, bordée d’étals de marchands de fleurs, d’oiseaux, de journaux, et de terrasses de cafés… |
Malgré la fatigue et le
froid qui s’accuse avec la descente du soleil, nous nous
laissons prendre par l’ambiance particulière, ce qui nous
fait rater la petite rue menant au Palau Güell édifié par
Gaudi en 1889. Nous coupons à travers le Marché St Josep La Boqueria, riche en couleur et en odeurs, pour rejoindre le Palais. Sa façade lourde est garnie de belles grilles typiques du Modernismo, mais nous ne pourrons cependant pénétrer à l’intérieur car il est lui aussi en restauration. |
Devant le Palau Güell fermé pour restauration |
Puis c’est la Plaça Reial entourée de bâtiments néoclassiques sur arcades. La place, uniquement piétonne, est ombragée de hauts palmiers un peu déplumés. Nous y trouvons enfin un banc où nous asseoir pour liquider les restes de notre casse-croûte de midi, mais la fatigue et le froid auront eu raison de nos dernières énergies. Après un coup d’œil aux deux réverbères baroques dessinés par Gaudi (toujours lui !), puis l’achat dans la Libreria de Catalunya d’un livre sur la Casa Battlo repéré lors de sa visite, nous achevons de remonter la Rambla jusqu’à la Plaça Catalunya dont les fontaines commencent à s’illuminer.
Train de nuit pour la dernière fois jusqu’à El Masnou où nous retrouvons notre Aigle sur la terrasse du camping. Le souper est vite expédié, nous mettons alors en ordre cartes postales, brochures et livres collectés lors de nos visites dans la grande ville, je transfère et classe les photos de la journée puis commence l’écriture du journal tandis que Monique se mets au lit pour lire un peu.
Vendredi 4 février 2005 : d’EL MASNOU à MIAMI PLATJA (176
km)
Une bonne nuit nous permet de
récupérer un peu les longues marches des trois derniers jours. À
10:00, branle-bas de combat pour les douches et le déjeuner, puis
la vaisselle négligée ces derniers jours, faute d’eau chaude, et
enfin le plein d’eau après le plein d’électricité durant la
dernière nuit. Enfin nous voilà prêts au départ, passé midi…
Nous prenons la direction du sud en
traversant la partie côtière de Barcelona. Circulation très dense
dans une pollution sensible (odeur, sensation de manquer d’air,
brume bleutée…). Nous sortons du Ronda del Littoral, en partie
souterrain, juste après la statue de Colomb pour gagner les
hauteurs de Montjuic.
Premier arrêt près de la gare du téléférique d’où s’étend une large vue sur la ville et le vieux port. Les monuments (églises en particulier, dont la Sagrada Familia) émergent des toits et des immeubles qui occupent tout l’espace disponible jusqu’aux collines verdoyantes, avant que tout se perde en une lointaine masse bleutée. Même la lumière du soleil paraît voilée malgré le ciel bleu, tant la pollution semble importante… | Barcelona depuis Montjuic vers la Sagrada Familia |
Torre communicaciones
du stade olympique
|
Nous poursuivons le circuit sur Montjuic, passant devant le stade olympique, quelconque, en avant de la Torre de Communicaciones dont le dessin futuriste et l'élan me séduisent au premier coup d’œil. Un détour vers le Palau San Jordi ne nous inspire guère, pas plus que le Museu d’Art de Catalyuna, autre énorme bâtiment dont les collections, pourtant riches, dépassent notre capacité d’absorption après nos 3 jours de vadrouille. La Fundaciò Joan Mirò nous intéresserait bien plus si nous ne nous sentions si fatigués… Ce sera pour une prochaine fois ! Nous redescendons de Montjuic en traversant les énormes installations de la Foire de Barcelona et prenons la direction du sud, en suivant les indications « Tarragona ». |
La traversée des banlieues de Barcelona, de boulevards encombrés en autoroutes surchargées nous semble interminable, d’autant que la jauge d’essence est au plus bas et que nous devons faire le plein de denrées fraîches. Nous finissons par rattraper la route côtière à Calafell Platja et allons pique-niquer vers 15:00 devant la mer, au bout d’une impasse. Nous roulons ensuite rapidement et sans autres arrêts que pour quelques courses dans un « Champion » puis dans un « Intermarché »… Paysage un peu décevant : la route traverse presque continuellement des espaces très bâtis, sans originalité ni élégance, et surtout sans que l’on puisse même deviner la présence de la Méditerranée.
Le soir descend lorsque
nous atteignons Tarragona, site de l’antique Tarraco dont
les Romains avaient fait la capitale de leur principale
province ibérique. Nous dirigeant directement vers le
musée archéologique, j'en visite seul la dizaine de
salles assez richement pourvues : mosaïques, statues,
énormes blocs du rempart dégagés dans le sous-sol,
verreries, etc. Je fais une dizaine de photos des pièces qui me semblent les plus originales, avant d’aller découvrir un peu plus bas sur la colline les restes de l’amphithéâtre, dans le crépuscule et sous la lumière des projecteurs. |
Tarragona : restes des remparts romains côté mer |
Décor mural: scène mythologique
Samedi 5 février 2005 :de MIAMI PLATJA à MONTESA (352 km)
Nous dormons profondément jusque passé 9:30, pour nous lever sous un ciel pur tandis que le soleil a fait grimper le thermomètre à près de 15°C. La température générale s’avère maintenant nettement plus douce et se poursuivra les jours suivants. Le temps pour Monique d’appeler sa mère à Lyon et prendre de ses nouvelles depuis une cabine de téléphone toute proche, et nous voilà repartis sur la route côtière. Paysage plutôt agricole, avec quelques hauteurs du côté de l’intérieur, sans grande originalité. Près du rivage, une bande continue de constructions neuves, plus ou moins hautes, témoigne de l’engouement des Européens pour cette côte idéalement ensoleillée dont ils ont fait leur terrain de jeu estival.
Bref détour vers le Delta de l’Ebro, qui fait un peu penser à la Camargue, mais les oiseaux aquatiques y sont nettement moins nombreux et plus sauvages, si bien que je fais demi-tour après une dizaine de kilomètres d’un parcours décevant sur la petite route sinuant entre les plantations de riz (boue à profusion…). | Delta del Ebro : plantation de riz et oiseaux |
Arrivée à Peniscola |
En début d’après-midi, pique-nique sur la plage de Vinaros qui a perdu tout son charme de village de pêcheurs pour devenir une autre station balnéaire banale et hyper-développée. Nous suivons la très longue plage qui se poursuit à Bénicarló, jusqu’à atteindre enfin le rocher de Peñiscola dont le Guide Vert signale l’originalité. |
Effectivement ses ruelles aboutissant aux terrasses du castello antique, tout en haut de son rocher, ne manquent pas de charme (même si elles ont été soigneusement mises en valeur pour le touriste… et regorgent de boutiques, restaurants et autres pièges à euros). Nous y traînons un moment, en évoquant la période bien disparue où la côte, dont on aperçoit une large portion, était encore vierge de béton et où seules quelques barques de pêcheurs étaient amarrées au quai du petit port de pêche. |
Suit un bon bout de route rapide entre olivaies et orangeraies, qui nous rapproche de Castello de la Plana, une autre ville maintenant fort développée où Monique, à la recherche d’un pantalon chaud, part en chasse dans les allées du Carrefour découvert près de l’entrée. Au bout d’une heure, elle revient bredouille, tandis que j’ai profité du délai pour décrasser la cloison articulée de la douche…
Poursuite de la route côtière sous un ciel qui s’est assombri et laisse même échapper quelques gouttes de pluie. Notre train s’accélère nettement lorsque la route nationale très chargée se transforme en autovia, nous autorisant des pointes à près de 120 km/h. Nous entrons ainsi au crépuscule à Valencia, une autre très grande agglomération entourée de grandes industries (fumées d’usines…) et d’installations touristiques. Nous gagnons le centre ville pour tâcher de nous en faire une idée : grandes avenues brillamment illuminées et grouillantes de monde, immeubles chics et soignés, nombreux parcs et jardins, monuments bien restaurés.
L’impression est très positive, mais la circulation intense nous cantonne au boulevard circulaire qui ceinture la ville médidévale dont les rues étroites nous resteront impénétrables. Nous tentons bien de nous y introduire pour aller admirer la cathédrale, mais leur exiguïté et l’impossibilité d’y stationner nous fait ressortir bien vite - et avec soulagement - de ce labyrinthe. Nous abandonnons la partie, réservant à un autre passage de jour à Valencia la découverte de son centre historique. | Valencia : la grande Poste et son antenne de télégraphie |
Désirant trouver maintenant un bivouac paisible dans un village le long de la route, nous entreprenons de quitter la vaste zone urbaine en cherchant la direction d’Alicante par Albacete via la route de l’intérieur. Après quelques tâtonnements, nous nous retrouvons sur la bonne autoroute et commençons à rouler… lorsque je tombe sur un autre Carrefour ! Derechef nous voilà sur la voie de service, moi pour faire le plein d’essence, Monique pour trouver son pantalon. Une demi-heure plus tard, elle revient un paquet à la main...
Je remplis le réservoir à bon prix, et nous filons dans la nuit sur l’autovia N 340 pour une soixantaine de kilomètres jusqu’à apercevoir à notre droite le château illuminé de Montesa. J’emprunte la première sortie et grimpe les ruelles étroites donnant accès au village. Nous tournons un peu et choisissons l’extrémité d’une petite rue latérale à peu près horizontale qui donne sur la campagne. Souper tardif, écriture du journal et coucher à 23:30.
Dimanche 6 février 2005 : de MONTESA à SEGURA DE LA SIERRA
(286 km)
Montesa sur sa butte |
Réveil tardif et lever tard, surtout pour Monique qui me laisse le privilège de me lever le premier pour quitter la rue exiguë du village et gagner près de la grande route un vaste espace dégagé entouré de plantations d’orangers. Là le soleil chauffe la caisse de l’Aigle, tempérant un peu la fraîcheur nocturne, et invitant à la douche puis au déjeuner. Quelques photos du village sur sa butte dominée par les ruines du château, et nous reprenons l’autoroute. |
Le trafic est nettement plus clairsemé en ce beau dimanche matin mais contrairement à la France, ici les camions, nombreux, ne respectent pas la pause dominicale… Le paysage devient plus sévère, au fur et à mesure que nous avançons vers l’intérieur du pays, se résumant à une large vallée aux terres rouges limitée par une chaîne continue de montagnes bleutées à droite et à gauche. | Campagne près de Montesa |
La terre devient de plus en plus
sauvage, voire même aride lorsque nous pénétrons en Castille –
Mancha, le vent fraîchit, les nuages deviennent plus fréquents,
amenant même quelques gouttes de pluie. Une longue rangée
d’éoliennes me rappelle l’épisode fameux de Don Quixotte, tandis
que nous approchons d’Albacete. Plein d’essence et d’eau en
entrant en ville, avant d’emprunter maintenant la N322 vers le
sud-ouest. Toujours revêtue d’une excellente chaussée, elle est
cependant plus étroite et surtout beaucoup plus sinueuse.
Notre vitesse s’en trouve donc fort ralentie, d’autant que nous gagnons lentement de l’altitude en suivant une vallée qui va en se rétrécissant. La pluie nous frappe près d’Alcaraz où nous montons au-dessus du village pour déjeuner passé 14:00. L’air est redevenu assez froid, au point où l’essuie-glace balaie des flocons de neige fondue sur notre pare-brise… | Alcaraz |
Immédiatement le
panorama prend de l’ampleur, d’abord en passant le village
de Puerte de Segura, puis celui d’Orcera, pittoresque mais
que nous passons rapidement, car plus attirés par le village
perché de Segura-de-la-Sierra. Ses maisons blanches en
balcon couronnées par un beau château fort se détachent sur
un piton à une dizaine de kilomètres, entouré d’une mer
d’oliviers qui rappelle un peu le site de Delphes. Alentour
d’autres pentes accusées forment un décor grandiose. |
Au pied du château de Segura |
Nous approchons du site en escaladant une route escarpée qui nous offre quelques vues rapprochées saisissantes, puis traversons le village par une étroite rue centrale à flanc de montagne pour gagner l’escalier d’accès au château. |
Un peu de neige subsiste
sur le chemin muletier à forte pente d’où la vue s’élargit
sur le panorama d’olivaies et de montagnes. |
La montagne autour du château |
Le village de Segura au pied du château |
Nous franchissons enfin la poterne pour pénétrer dans l’un de ces mythiques « châteaux en Espagne » qui a été intégralement et soigneusement restauré. Par chance une sympathique guide bénévole vient juste de commencer son tour; nous la suivrons, en compagnie de 4 autres personnes… |
Visite intime donc, qui nous mène sur le chemin de ronde, puis dans les trois étages du donjon (salle des gardes, Grande salle, appartements privés du seigneur) et enfin sur la terrasse d’où la vue sur les montagnes, le village et la vallée est splendide, dans le crépuscule qui descend. Pour finir, coup d’œil à la chapelle et aux restes de bains maures, avant de terminer tard (passé 19:30) et dans la nuit par une démonstration de l’influence de la langue arabe sur l’espagnol d’aujourd’hui, abrités du vent froid dans l’ancienne salle à manger/cuisine.
Chapelle du château de Segura |
Segura : chœur de la chapelle du château |
Depuis la terrasse du château de Segura
Ravis de cette belle balade en agréable compagnie, nous redescendons au pas de course jusqu’à notre Aigle pour lequel nous trouvons un petit stationnement à deux pas, entre l’accès au château et les plus hautes maisons du village. Soupe et omelette bien chaudes nous réchauffent avant de nous glisser bientôt sous notre couette de duvet.
Lundi 7 février 2005 : de SEGURA
DE LA SIERRA à IZNATORAF (137 km)
Ciel chargé aujourd’hui, après une nuit des plus fraîches due probablement à l’altitude. Seuls quelques rayons de soleil percent parfois le plafond gris, donnant alors à la terre et à la roche rouge sa pleine valeur qui contraste puissamment avec les gris vert des oliviers partout présents. Notre nuit a été des plus silencieuses dans notre réduit devant l’entrée de la minuscule Plaza des toros locale. Lever vers 9:00 après un coup de chauffage, pour descendre prendre douche et déjeuner au pied de la montagne juste en arrivant à Orcea, histoire de remonter un peu la température dans le chauffe-eau. | En quittant Segura de la Sierra |
Tour dans le centre de la petite ville de Siles, particulièrement sur son avenue centrale bordée de maisons somme toute assez simples mais fermées de grosses portes de bois travaillé qui surprennent en un lieu si rustique. | Siles porte travaillée |
Lac du barrage d'el Tranco depuis Hornos |
Poursuivant l’excellente C321 nous repassons par le petit bout de route prise hier vers Orcea et bifurquons vers Hornos, un autre bourg perché sur un piton, surmonté par quelques restes d’un château. Ses rues très étroites nous laissent atteindre deux belvédères ouvrant vertigineusement sur l’extrémité du lac de barrage formé par l’Embalse del Tranco : vaste vallée pleine d’oliviers, lac aux eaux bleu-vert assez basses dégageant une ceinture de terre rouge et nue, hautes montagnes alentour dont certaines saupoudrées de neige. |
En redescendant du nid d’aigle, nous longeons pendant un bon moment l’excellente route de corniche surmontant le lac, jusqu’à atteindre le barrage lui-même. Pause devant l’étendue paisible pendant près de deux heures pour permettre à Monique, affligée par une forte migraine, de se reposer, tandis que je procède aux copies de sécurité des photos et textes emmagasinés sur le portable depuis notre arrivée. | Barrage d'el Tranco sur le Guadalquivir |
Lorsque nous sommes prêts à repartir, la fatigue et le faible espoir de profiter de l’itinéraire prévu vers l’amont du Guadalquivir, vu le mauvais temps, ainsi que la perspective de passer dans la neige le Puerto de las Palomas à 1 290 m, nous font renoncer à la route vers Cazorla. Nous empruntons plutôt le défilé menant vers Tranco par lequel le Guadalquivir s’écoule au pied du barrage. Nous gagnons ainsi une vallée de plus en plus large dont les flancs se révèlent couverts d’oliviers. Jamais nous n’avons vu un tel déploiement de plantations : les rangées d’arbres gris parfaitement alignées escaladent toutes les pentes jusqu’à leurs sommets, ne laissant à quelques bosquets de pins que de maigres espaces trop abrupts ou trop caillouteux. L’organisation géométrique et régulière de leurs petites masses gris-vert me fait penser aux écailles revêtant les dos rouge-ocre d’un troupeau de dragons…
Les ruelles pentues d'Iznatoraf |
Crépuscule sur la mer d'oliviers au pied d'Iznatoraf |