Hiver et printemps 2005

France - Espagne - Maroc

4. Barcelona - Espagne


Monique et Jean-Paul MOUREZ
à bord de l’Aigle


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Jeudi 3 février 2005 : BARCELONA

Départ du camping un peu plus tôt, pour arriver en métro proche du Palau de la Musica Catalana, un autre joyau du Modernisme barcelonais. Nous avons un peu de difficulté à nous retrouver dans les rues plus étroites de la vieille ville, aussi lorsque nous nous présentons enfin au guichet pour le tour guidé, toutes les places disponibles ont été distribuées, nous devrons revenir à 13:30.

Palau de la Musica Catalana : facade
Palau de la Musica Catalana : façade moderne et entrée
Palau-de-la-Musica-Catalana-entree
Palau de la Musica Catalana : hall d'entrée et billetterie


Palau-de-la-Musica-Catalana-facade-ancienne
Palau de la Musica Catalana : ancienne façade maintenant à l'arrière
Palau de la Musica Catalana : angle
Palau de la Musica Catalana : angle de l'ancienne  façade

Guichet
Palau de la Musica Catalana : guichet extérieurs

Palau-de-la-Musica-Catalana-escalier
Escalier menant aux foyers
Chef
Le chef
Nous hésitons un peu, faisons le tour extérieur du bâtiment qui ne manque pas de surprendre : à la partie originale datant du début du XXème siècle a été ajoutée, il y a une dizaine d’années, une extension en brique rouge et en verre très contemporaine. Celle-ci occupe la place d’une ancienne église qui a dû être démolie et déménagée, ce qui a permis au propriétaire des lieux, l’Orfeo Catalana, le grand chœur mixte animateur de la vie musicale de Barcelone, de répondre à ses besoins d’expansion.

Palau de la Musica Catalana : la salle de concert
Grande salle du Palau de la Musica Catalana

Nous apprendrons tout cela, et bien plus encore, au cours de la visite qui nous attend après notre pique-nique sur les degrés du théâtre en plein air précédant la façade moderne. Ce Modernismo de Domenech i Montaner nous semble assez différent de celui de Gaudi, plus fleuri, plus chatoyant, plus touffu, en un mot plus lourd mais tout aussi décoratif.

La salle de concert, étonnamment illuminée par de vastes verrières, en voit ses couleurs vives accentuées, avec ses vitraux, ses mosaïques, ses sculptures florales, etc.

Le foyer est lui aussi très lumineux malgré l’étroitesse de la rue sur laquelle il donne, grâce à la colonnade de la façade supportant le mur porteur, qui a permis d’établir en retrait un grand « mur rideau » tout en vitrage.
Foyer
Entrée du Palau de la Musica derrière sa façade de verre

Argenteria
Rua Argenteria
Nous enfilons alors la petite rue Argenteria (orfèvres et boutiques d’objets à la mode) pour arriver devant Santa Maria del Mar, une élégante église construite par les marins de Barcelone. On voit bien la grande rosace au centre de la façade, mais l’église est fermée jusqu’à 16:00… Il nous sera donc impossible d’admirer sa haute nef « admirable d’élégance et de simplicité » (Guide Vert).

Nous descendons ensuite à travers le Barrio Gottico aux rues étroites, sombres et sinueuses qui passent le long des restes des anciennes murailles romaines. Monique fouille un moment les étals des brocanteurs sur la Plaça Nova, devant la cathédrale dont la façade est malheureusement cachée derrières les bâches des restaurateurs.

Sta-Maria-del-Mar
Santa Maria del Mar
Barrio-Gottico
Barrio Gottico et restes des anciennes murailles romaines.

Ronda-del-Litoral
Ronda del Litoral et port de plaisance

Nous gagnons alors le quai du Ronda del Littoral, une vaste et agréable promenade dallée dont les palmiers bordent le Vieux Port envahi par les yachts (même impression que sur La Croisette, à Cannes). À son extrémité sud, Christophe Colomb tout en haut de sa colonne environnée de palmiers tend le bras vers les terres à découvrir… Cristobal Colon pointant l'Amérique
Cristobal Colon pointant l'Amérique

Barcelona : la Rambla
Sur la Rambla; au fond la colonne de Colomb
Nous sommes à l’aboutissement de la Rambla qui remonte au nord jusqu’à la Plaza Catalunya. Les Barcelonais – et les touristes… - se promènent en foule sous les platanes de son allée pavée centrale, bordée d’étals de marchands de fleurs, d’oiseaux, de journaux, et de terrasses de cafés…

Rambla
Sur la Rambla

Facade carrelée sur la Rambla
Façade carrelée sur la Rambla
Marchand de fleurs
Étal sur la Rambla

Marché St-Josep-la-Boqueria
Marché San Josep la Boqueria

Malgré la fatigue et le froid qui s’accuse avec la descente du soleil, nous nous laissons prendre par l’ambiance particulière, ce qui nous fait rater la petite rue menant au Palau Güell édifié par Gaudi en 1889.

Nous coupons à travers le Marché St Josep La Boqueria, riche en couleur et en odeurs, pour rejoindre le Palais. Sa façade lourde est garnie de belles grilles typiques du Modernismo, mais nous ne pourrons cependant pénétrer à l’intérieur car il est lui aussi en restauration.
Devant le Palau Güell fermé pour restauration
Devant le Palau Güell fermé pour restauration

Puis c’est la Plaça Reial entourée de bâtiments néoclassiques sur arcades. La place, uniquement piétonne, est ombragée de hauts palmiers un peu déplumés. Nous y trouvons enfin un banc où nous asseoir pour liquider les restes de notre casse-croûte de midi, mais la fatigue et le froid auront eu raison de nos dernières énergies. Après un coup d’œil aux deux réverbères baroques dessinés par Gaudi (toujours lui !), puis l’achat dans la Libreria de Catalunya d’un livre sur la Casa Battlo repéré lors de sa visite, nous achevons de remonter la Rambla jusqu’à la Plaça Catalunya dont les fontaines commencent à s’illuminer.

Porche de la Placa Reial
Porche de la Plaça Reial

Placa Reial
Sur la Plaça Reial

Placa Catalyuna au crépuscule
Placa Catalunya au crépuscule

Train de nuit pour la dernière fois jusqu’à El Masnou où nous retrouvons notre Aigle sur la terrasse du camping. Le souper est vite expédié, nous mettons alors en ordre cartes postales, brochures et livres collectés lors de nos visites dans la grande ville, je transfère et classe les photos de la journée puis commence l’écriture du journal tandis que Monique se mets au lit pour lire un peu.


Vendredi 4 février 2005 : d’EL MASNOU à MIAMI PLATJA (176 km)

Une bonne nuit nous permet de récupérer un peu les longues marches des trois derniers jours. À 10:00, branle-bas de combat pour les douches et le déjeuner, puis la vaisselle négligée ces derniers jours, faute d’eau chaude, et enfin le plein d’eau après le plein d’électricité durant la dernière nuit. Enfin nous voilà prêts au départ, passé midi…

Nous prenons la direction du sud en traversant la partie côtière de Barcelona. Circulation très dense dans une pollution sensible (odeur, sensation de manquer d’air, brume bleutée…). Nous sortons du Ronda del Littoral, en partie souterrain, juste après la statue de Colomb pour gagner les hauteurs de Montjuic.

Premier arrêt près de la gare du téléférique d’où s’étend une large vue sur la ville et le vieux port. Les monuments (églises en particulier, dont la Sagrada Familia) émergent des toits et des immeubles qui occupent tout l’espace disponible jusqu’aux collines verdoyantes, avant que tout se perde en une lointaine masse bleutée. Même la lumière du soleil paraît voilée malgré le ciel bleu, tant la pollution semble importante… Barcelona depuis Montjuic vers la Sagrada Familia
Barcelona depuis Montjuic vers la Sagrada Familia
Torre communicaciones du stade olympique
Torre communicaciones du stade olympique
Nous poursuivons le circuit sur Montjuic, passant devant le stade olympique, quelconque, en avant de la Torre de Communicaciones dont le dessin futuriste et l'élan me séduisent au premier coup d’œil. Un détour vers le Palau San Jordi ne nous inspire guère, pas plus que le Museu d’Art de Catalyuna, autre énorme bâtiment dont les collections, pourtant riches, dépassent notre capacité d’absorption après nos 3 jours de vadrouille. La Fundaciò Joan Mirò nous intéresserait bien plus si nous ne nous sentions si fatigués… Ce sera pour une prochaine fois ! Nous redescendons de Montjuic en traversant les énormes installations de la Foire de Barcelona et prenons la direction du sud, en suivant les indications « Tarragona ».

La traversée des banlieues de Barcelona, de boulevards encombrés en autoroutes surchargées nous semble interminable, d’autant que la jauge d’essence est au plus bas et que nous devons faire le plein de denrées fraîches. Nous finissons par rattraper la route côtière à Calafell Platja et allons pique-niquer vers 15:00 devant la mer, au bout d’une impasse. Nous roulons ensuite rapidement et sans autres arrêts que pour quelques courses dans un « Champion » puis dans un « Intermarché »… Paysage un peu décevant : la route traverse presque continuellement des espaces très bâtis, sans originalité ni élégance, et surtout sans que l’on puisse même deviner la présence de la Méditerranée.

Lallafrl
        platja
Lallafri platja

Le soir descend lorsque nous atteignons Tarragona, site de l’antique Tarraco dont les Romains avaient fait la capitale de leur principale province ibérique.  Nous dirigeant directement vers le musée archéologique,  j'en visite seul la dizaine de salles assez richement pourvues : mosaïques, statues, énormes blocs du rempart dégagés dans le sous-sol, verreries, etc.

Je fais une dizaine de photos des pièces qui me semblent les plus originales, avant d’aller découvrir un peu plus bas sur la colline les restes de l’amphithéâtre, dans le crépuscule et sous la lumière des projecteurs.
Tarragona : restes des remparts romains côté mer
Tarragona : restes des remparts romains côté mer

Plan de la ville de Tarragona
Plan de la ville et du port de Tarragona

Mosaïque
Décor mural: scène mythologique

Cruche en verre
Cruche en verre romaine

Grande mosaique aux poissons
Grande mosaïque aux poissons

Peinture murale à fresque : le paon
Peinture murale à fresque : le paon

Toge et cuirasse romaines
Toge et cuirasse romaines

Cuirasse romaine
Tarragona : cuirasse romaine
Tête

Théâtre romain en bord de mer
Théâtre romain illuminé en bord de mer

Nous reprenons ensuite la route vers le sud, roulant dans la nuit jusqu’à l’Hospitalet de l’Infant où nous soupons devant le port de yachts avant de nous préparer à dormir sur la vaste esplanade devant la mer. Hélas, une patrouille de policiers interrompt notre repas pour nous signifier l’interdiction municipale de dormir dans un véhicule… Il ne nous reste plus qu’à suivre leur suggestion de retourner à Miami Platja, deux kilomètres en arrière, pour y chercher un bivouac acceptable. Nous finissons par le découvrir le long de la Playa de Rifa, au-delà de la ligne de chemin de fer, au bord d’une rue circulaire bordée de résidences et d’hôtels luxueux pour la plupart fermés. Coucher à 22:15 dans un silence presque complet, seulement troublé par la rumeur des rouleaux se brisant sur la plage déserte...

Bivouac Miami Platja
Bivouac devant Miami Platja

Samedi 5 février 2005 :de MIAMI PLATJA à MONTESA (352 km)

Nous dormons profondément jusque passé 9:30, pour nous lever sous un ciel pur tandis que le soleil a fait grimper le thermomètre à près de 15°C. La température générale s’avère maintenant nettement plus douce et se poursuivra les jours suivants. Le temps pour Monique d’appeler sa mère à Lyon et prendre de ses nouvelles depuis une cabine de téléphone toute proche, et nous voilà repartis sur la route côtière. Paysage plutôt agricole, avec quelques hauteurs du côté de l’intérieur, sans grande originalité. Près du rivage, une bande continue de constructions neuves, plus ou moins hautes, témoigne de l’engouement des Européens pour cette côte idéalement ensoleillée dont ils ont fait leur terrain de jeu estival.

Bref détour vers le Delta de l’Ebro, qui fait un peu penser à la Camargue, mais les oiseaux aquatiques y sont nettement moins nombreux et plus sauvages, si bien que je fais demi-tour après une dizaine de kilomètres d’un parcours décevant sur la petite route sinuant entre les plantations de riz (boue à profusion…). Delta del Ebro : plantation de riz et oiseaux
Delta del Ebro : plantation de riz et oiseaux

Arrivée à
              Peniscola
Arrivée à Peniscola
En début d’après-midi, pique-nique sur la plage de Vinaros qui a perdu tout son charme de village de pêcheurs pour devenir une autre station balnéaire banale et hyper-développée. Nous suivons la très longue plage qui se poursuit à Bénicarló, jusqu’à atteindre enfin le rocher de Peñiscola dont le Guide Vert signale l’originalité.
Effectivement ses ruelles aboutissant aux terrasses du castello antique, tout en haut de son rocher, ne manquent pas de charme (même si elles ont été soigneusement mises en valeur pour le touriste… et regorgent de boutiques, restaurants et autres pièges à euros). Nous y traînons un moment, en évoquant la période bien disparue où la côte, dont on aperçoit une large portion, était encore vierge de béton et où seules quelques barques de pêcheurs étaient amarrées au quai du petit port de pêche. Peniscola

Peniscola
Vue sur la côte bétonnée depuis la terrasse de l'église

Suit un bon bout de route rapide entre olivaies et orangeraies, qui nous rapproche de Castello de la Plana, une autre ville maintenant fort développée où Monique, à la recherche d’un pantalon chaud, part en chasse dans les allées du Carrefour découvert près de l’entrée. Au bout d’une heure, elle revient bredouille, tandis que j’ai profité du délai pour décrasser la cloison articulée de la douche…

Poursuite de la route côtière sous un ciel qui s’est assombri et laisse même échapper quelques gouttes de pluie. Notre train s’accélère nettement lorsque la route nationale très chargée se transforme en autovia, nous autorisant des pointes à près de 120 km/h. Nous entrons ainsi au crépuscule à Valencia, une autre très grande agglomération entourée de grandes industries (fumées d’usines…) et d’installations touristiques. Nous gagnons le centre ville pour tâcher de nous en faire une idée : grandes avenues brillamment illuminées et grouillantes de monde, immeubles chics et soignés, nombreux parcs et  jardins, monuments bien restaurés.

L’impression est très positive, mais la circulation intense nous cantonne au boulevard circulaire qui ceinture la ville médidévale dont les rues étroites nous resteront impénétrables. Nous tentons bien de nous y introduire pour aller admirer la cathédrale, mais leur exiguïté et l’impossibilité d’y stationner nous fait ressortir bien vite - et avec soulagement -  de ce labyrinthe. Nous abandonnons la partie, réservant à un autre passage de jour à Valencia la découverte de son centre historique. Valencia
Valencia : la grande Poste et son antenne de télégraphie

Désirant trouver maintenant un bivouac paisible dans un village le long de la route, nous entreprenons de quitter la vaste zone urbaine en cherchant la direction d’Alicante par Albacete via la route de l’intérieur. Après quelques tâtonnements, nous nous retrouvons sur la bonne autoroute et commençons à rouler… lorsque je tombe sur un autre Carrefour ! Derechef nous voilà sur la voie de service, moi pour faire le plein d’essence, Monique pour trouver son pantalon. Une demi-heure plus tard, elle revient un paquet à la main...

Je remplis le réservoir à bon prix, et nous filons dans la nuit sur l’autovia N 340 pour une soixantaine de kilomètres jusqu’à apercevoir à notre droite le château illuminé de Montesa. J’emprunte la première sortie et grimpe les ruelles étroites donnant accès au village. Nous tournons un  peu et choisissons l’extrémité d’une petite rue latérale à peu près horizontale qui donne sur la campagne. Souper tardif, écriture du journal et coucher à 23:30.


Dimanche 6 février 2005 : de MONTESA à SEGURA DE LA SIERRA (286 km)

Montesa
Montesa sur sa butte
Réveil tardif et lever tard, surtout pour Monique qui me laisse le privilège de me lever le premier pour quitter la rue exiguë du village et gagner près de la grande route un vaste espace dégagé entouré de plantations d’orangers. Là le soleil chauffe la caisse de l’Aigle, tempérant un peu la fraîcheur nocturne, et invitant à la douche puis au déjeuner. Quelques photos du village sur sa butte dominée par les ruines du château, et nous reprenons l’autoroute. 
Le trafic est nettement plus clairsemé en ce beau dimanche matin mais contrairement à la France, ici les camions, nombreux, ne respectent pas la pause dominicale… Le paysage devient plus sévère, au fur et à mesure que nous avançons vers l’intérieur du pays, se résumant à une large vallée aux terres rouges limitée par une chaîne continue de montagnes bleutées à droite et à gauche. Près de Montesa
Campagne près de Montesa

Moulins à vent de la Mancha
Les «moulins à vents» de la Mancha

La terre devient de plus en plus sauvage, voire même aride lorsque nous pénétrons en Castille – Mancha, le vent fraîchit, les nuages deviennent plus fréquents, amenant même quelques gouttes de pluie. Une longue rangée d’éoliennes me rappelle l’épisode fameux de Don Quixotte, tandis que nous approchons d’Albacete. Plein d’essence et d’eau en entrant en ville, avant d’emprunter maintenant la N322 vers le sud-ouest. Toujours revêtue d’une excellente chaussée, elle est cependant plus étroite et surtout beaucoup plus sinueuse.

Notre vitesse s’en trouve donc fort ralentie, d’autant que nous gagnons lentement de l’altitude en suivant une vallée qui va en se rétrécissant. La pluie nous frappe près d’Alcaraz où nous montons au-dessus du village pour déjeuner passé 14:00. L’air est redevenu assez froid, au point où l’essuie-glace balaie des flocons de neige fondue sur notre pare-brise… ALcaraz
Alcaraz

La route accidentée se poursuit dans des paysages de plus en plus montagneux jusqu'à ce que nous bifurquions à Puente de Génave pour l’excursion projetée dans la Sierra de Segura, protégée par un Parc naturel.

En-vue-de-Segura
 Immédiatement le panorama prend de l’ampleur, d’abord en passant le village de Puerte de Segura, puis celui d’Orcera, pittoresque mais que nous passons rapidement, car plus attirés par le village perché de Segura-de-la-Sierra. Ses maisons blanches en balcon couronnées par un beau château fort se détachent sur un piton à une dizaine de kilomètres, entouré d’une mer d’oliviers qui rappelle un peu le site de Delphes. Alentour d’autres pentes accusées forment un décor grandiose.

En se rapprochant de Segura
En se rapprochant de Segura

Sous Segura
Sous Segura
Sous le château de Segura
Au pied du château de Segura
Nous approchons du site en escaladant une route escarpée qui nous offre quelques vues rapprochées saisissantes, puis traversons le village par une étroite rue centrale à flanc de montagne pour gagner l’escalier d’accès au château.
Un peu de neige subsiste sur le chemin muletier à forte pente d’où la vue s’élargit sur le panorama d’olivaies et de montagnes.
La montagne autour du château
La montagne autour du château
Le village de Segura au pied du château
Le village de Segura au pied du château
Nous franchissons enfin la poterne pour pénétrer dans l’un de ces mythiques « châteaux en Espagne » qui a été intégralement et soigneusement restauré. Par chance une sympathique guide bénévole vient juste de commencer son tour; nous la suivrons, en compagnie de 4 autres personnes…
Montée vers le château de Segura
Montée vers le château de Segura

Visite intime donc, qui nous mène sur le chemin de ronde, puis dans les trois étages du donjon (salle des gardes, Grande salle, appartements privés du seigneur) et enfin sur la terrasse d’où la vue sur les montagnes, le village et la vallée est splendide, dans le crépuscule qui descend. Pour finir, coup d’œil à la chapelle et aux restes de bains maures, avant de terminer tard (passé 19:30) et dans la nuit par une démonstration de l’influence de la langue arabe sur l’espagnol d’aujourd’hui, abrités du vent froid dans l’ancienne salle à manger/cuisine.

Montée au château
Montée au château

Monique sur la tour du chateau
Monique sur le rempart du château

Segura-le-village-au-pied-du-chateau
Le village depuis le haut de la tour du château de Segura

Donjon du château de Segura
Donjon du château de Segura

Chapelle du château de Segura
Chapelle du château de Segura
Segura : chœur de la chapelle du château
Segura : chœur de la chapelle du château

Escalier du donjon
L'escalier dans l'épaisseur du mur menant à la Salle Haute

Dans la Salle Haute du donjon de Segura
Dans la Salle Haute du donjon de Segura, appartement privé du seigneur

Depuis la terrasse du château de Segura
Depuis la terrasse du château de Segura

Ravis de cette belle balade en agréable compagnie, nous redescendons au pas de course jusqu’à notre Aigle pour lequel nous trouvons un petit stationnement à deux pas, entre l’accès au château et les plus hautes maisons du village. Soupe et omelette bien chaudes nous réchauffent avant de nous glisser bientôt sous notre couette de duvet.


Lundi 7 février 2005 : de SEGURA DE LA SIERRA à IZNATORAF (137 km)

Ciel chargé aujourd’hui, après une nuit des plus fraîches due probablement à l’altitude. Seuls quelques rayons de soleil percent parfois le plafond gris, donnant alors à la terre et à la roche rouge sa pleine valeur qui contraste puissamment avec les gris vert des oliviers partout présents. Notre nuit a été des plus silencieuses dans notre réduit devant l’entrée de la minuscule Plaza des toros locale. Lever vers 9:00 après un coup de chauffage, pour descendre prendre douche et déjeuner au pied de la montagne juste en arrivant à Orcea, histoire de remonter un peu la température dans le chauffe-eau.  Segura-de-la-Serra-en-quittant
En quittant Segura de la Sierra

Nous prenons ensuite la petite route menant à Siles par Benatae, dans un fort beau paysage de montagnes aux pentes couvertes d’olivaies, mais à un train extrêmement ralenti par les virages très serrés qui suivent les courbes du terrain.

Olivaies entre Segura et Siles
Olivaies entre Segura et Siles

Grande rue de Siles
Grande rue de Siles

Tour dans le centre de la petite ville de Siles, particulièrement sur son avenue centrale bordée de maisons somme toute assez simples mais fermées de grosses portes de bois travaillé qui surprennent en un lieu si rustique. Siles-grille-et-porte-de-la-maison
Siles porte travaillée


Puis nous tentons de rallier Hornos par la route passant par Los Arroyos. Elle est d’abord bien difficile à trouver, les autochtones semblant ou l’ignorer ou la juger impraticable par notre véhicule. Nous finissons par nous engager sur la route forestière qui mène d’abord au vallon de Las Acebeas, au milieu d’un bois de pins entourant les sources du Rio de Los Molinos. Le site  naturel est probablement charmant en été mais glacial aujourd’hui. Puis la petite route, très étroite et dont le revêtement laisse beaucoup à désirer, se met à monter vivement en escaladant la montagne. Les panoramas sont bouchés par la grisaille, des plaques de neige partiellement fondue rendent les virages orientés au nord délicats à franchir, et enfin la pluie qui hésite depuis ce matin se mue brusquement en averse de neige. Incertains de la direction à prendre à chaque carrefour sur cette route mal signalisée, craignant d’échouer à passer le col indiqué sur la carte à plus de 1 200 m, déçus du paysage limité, nous faisons demi-tour et regagnons Siles où nous allons déjeuner à l’entrée d’une olivaie.

Route-de-montagne-vers-Los-Arroyos
    Route de montagne vers Los Arroyos

Piquenique dans l'olivaie de Siles
Piquenique dans l'olivaie de Siles

Segura-sur-son-piton entouré d'oliviers
Segura sur son piton
Embalse del Tranco depuis Hornos
Lac du barrage d'el Tranco depuis Hornos
Poursuivant l’excellente C321 nous repassons par le petit bout de route prise hier vers Orcea et bifurquons vers Hornos, un autre bourg perché sur un piton, surmonté par quelques restes d’un château. Ses rues très étroites nous laissent atteindre deux belvédères ouvrant vertigineusement sur l’extrémité du lac de barrage formé par l’Embalse del Tranco : vaste vallée pleine d’oliviers, lac aux eaux bleu-vert assez basses dégageant une ceinture de terre rouge et nue, hautes montagnes alentour dont certaines saupoudrées de neige.

Campagne près d'Iznatoraf
Campagne sous Hornos

Porche de 'léglise d'Hornos
Porche de l'église d'Hornos
En redescendant du nid d’aigle, nous longeons pendant un bon moment l’excellente route de corniche surmontant le lac, jusqu’à atteindre le barrage lui-même. Pause devant l’étendue paisible pendant près de deux heures pour permettre à Monique, affligée par une forte migraine, de se reposer, tandis que je procède aux copies de sécurité des photos et textes emmagasinés sur le portable depuis notre arrivée. Barrage-sur-le-Guadalquivir
Barrage d'el Tranco sur le Guadalquivir

Lorsque nous sommes prêts à repartir, la fatigue et le faible espoir de profiter de l’itinéraire prévu vers l’amont du Guadalquivir, vu le mauvais temps, ainsi que la perspective de passer dans la neige le Puerto de las Palomas à 1 290 m, nous font renoncer à la route vers Cazorla. Nous empruntons plutôt le défilé menant vers Tranco par lequel le Guadalquivir s’écoule au pied du barrage. Nous gagnons ainsi une vallée de plus en plus large dont les flancs se révèlent couverts d’oliviers. Jamais nous n’avons vu un tel déploiement de plantations : les rangées d’arbres gris parfaitement alignées escaladent toutes les pentes jusqu’à leurs sommets, ne laissant à quelques bosquets de pins que de maigres espaces trop abrupts ou trop caillouteux. L’organisation géométrique et régulière de leurs petites masses gris-vert me fait penser aux écailles revêtant les dos rouge-ocre d’un troupeau de dragons…

Iznatoraf et sa mer d'oliviers
Campagne près d'Iznatoraf

Nous finissons par sortir de la montagne et du parc naturel pour tomber sur la grande route N322 Albacete – Jaen. Elle file rapide vers le sud-ouest et vers Ubeda dont nous voulons demain visiter la vieille ville renommée. Mais quelques kilomètres plus loin, apercevant le village d’Iznatoraf perché sur un piton où la carte signale un panorama à 360°, nous grimpons les lacets menant à ses terrasses et allons admirer la vue très large sur les montagnes de la Sierra au sud-est et les immenses étendues plus horizontales couvertes d’oliviers au nord et à l’ouest. Bivouac sur la terrasse devant l’immense panorama qui disparaît dans la pénombre.

Les ruelles pentues d'Iznatoraf
Les ruelles pentues d'Iznatoraf
Crépuscule sur la mer d'oliviers au pied
                d'Iznatoraf
Crépuscule sur la mer d'oliviers au pied d'Iznatoraf


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