Juillet-août 2004
Rocheuses,
Yukon et Alaska
Monique et Jean-Paul Mourez à bord du Guépard
9.
VALDEZ : croisière sur le Prince Edward Sound
Très tôt levé à 6:30 (une fois n’est pas coutume !) pour constater que le ciel est entièrement dégagé, annonçant une journée splendide, je vais sans hésitation réserver illico notre embarquement pour l’excursion Faune et glaciers Columbia et Maeres. | Soleil levant sur le port de Valdez |
Stationnés devant le quai, nous disposons de plus de 2 heures avant l’embarquement à 9:30. J’ai donc amplement le temps de faire quelques photos du port qui s’éveille lorsque le soleil, émergeant de derrière les montagnes, commence à l’illuminer.
Port au petit matin : les bateaux d'excursion |
Pêcheurs au départ... |
Small Boats Harbor de Valdez au matin |
Puis
nous allons téléphoner en France. Je rejoins Maman à Caen
et lui situe rapidement où nous en sommes de notre périple
qu’elle me dit suivre sur son atlas. Puis Monique tâche
d'obtenir quelques nouvelles de sa mère à St-Jorioz. De retour au Guépard, je mets un peu d’ordre dans nos dernières photos et prépare le 2ème CD à envoyer en France, cette fois-ci avec toutes les vues prises jusqu’à notre entrée en Alaska. Le temps de tout mettre en ordre dans le camion avant de le laisser pour la journée sur le quai, et nous sommes prêts à rejoindre la passerelle d'embarquement. |
Monique appelle son
frère en France
|
C’est le plus beau navire de la
compagnie qui nous accueille, un vaste catamaran baptisé American
Eagle où l’espace est généreux sur les deux ponts couverts
équipés de sièges confortables et, à l’extérieur, sur le pont
arrière supérieur. Mais c'est surtout sur la passerelle
couronnant le bâtiment que je passerai le maximum de temps, au
grand air et avec une vue à 360º. Nous avons emporté coupe-vent,
veste en polar et chandail de laine en prévision du vent
probable, quand ce ne serait que celui dû à la vitesse du
navire, et aussi du froid qui règne à proximité des glaciers.
Dans le chenal de
Seward
|
À 10:00 le bateau a fait son plein de touristes venus pour la plupart des RV Parks disséminés dans la petite ville mais aussi des hôtels (dont 2 familles françaises avec lesquelles nous ferons connaissance en cours de route) où un minibus est allé les cueillir. Les amarres sont larguées et nous nous éloignons lentement dans le chenal donnant accès au Sound, la baie profonde au bord de laquelle est installé le port de Valdez. |
À peine sommes-nous rendus à peu
près au centre de la baie, entourés de montagnes, que
le bateau s’immobilise : c’est pour observer les ébats
d’une grosse baleine bleue qui émerge, plonge et
replonge à plusieurs reprises à quelques dizaines de
mètres de notre coque !
Après ce début en beauté, le navire prend sa vitesse de croisière, gagne progressivement la sortie du fjord et nous entraîne dans 9 heures de découverte de la faune et de deux des plus grands glaciers voisins du Prince Edward Sound. Le clou de la balade est évidemment leur approche. |
Le panorama sur le Sound s'élargit |
Approche de Columbia Glacier |
C'est d’abord le Columbia, deuxième plus grand glacier d’Amérique du Nord, dont la mer de glace finit les pieds dans l’Océan, en libérant tout un défilé de petits icebergs qui dérivent sur plusieurs kilomètres dans son fjord et qui fondent progressivement. Le bateau trace lentement sa route au milieu de cette mini-banquise pour approcher au maximum l'extrémité maritime du glacier, là où les séracs s'enfoncent dans la mer pour se briser et commencer leur dérive. |
Monique sur le pont |
Jean-Paul sur le pont de l'American Eagle |
Monique contemple ... |
...les glaces dérivantes en s'éloignant du Columbia Glacier |
Kayak au pied du Meares Glacier |
Meares Glacier |
...des bandes de loutres
de mer se laissant paresseusement dériver au soleil en
faisant la planche, les deux petites pattes avant jointe
comme un commerçant satisfait, les pattes arrières dans
le prolongement du corps, les orteils en éventail… |
Loutres de mer dérivant dans le Prince William Sound |
...des aigles à tête blanche (bald
eagle) en faction sur un arbre au bord de l’eau,
l’un d’eux près de son nid où l’on aperçoit un aiglon
qui marche sans pouvoir encore prendre son vol,
...des phoques se prélassant en troupeau sur la banquise au pied du glacier, |
Meares Glacier : phoques sur la banquise |
Lions de mer |
...un groupe de plusieurs centaines de lions de mer s’ébattant, se battant, se minouchant sur une étroite plage de galets au pied d’une falaise, |
...de jolis macareux (puffins) au bec coloré qui s’enfuient rapidement à notre approche et se réfugient à flanc de falaise où ils ont bâti leur nid, etc. | Macareux nichant sur la falaise |
Macareux |
Zoom sur les macareux (puffins) |
Retour vers le
fjord de Valdez
|
Spectacles
fascinants, sous un soleil brillant et chaud, dans l’air
pur et frais. Ici on mesure vraiment l’intensité de la vie
sauvage dont la vie citadine nous a tenu éloignés… mais
que nous avons la chance de redécouvrir au bout de si
nombreux kilomètres ! Nous manquons évidemment une bonne partie des explications tantôt savantes, tantôt anecdotiques apportées par notre capitaine qui, les jumelles dans une main et le micro dans l’autre, commente au fur et à mesure les scènes, les sites et les données historiques qui s’y rapportent. Au total une merveilleuse journée de découvertes tout azimut de la nature de l’Alaska maritime, favorisées par le temps exceptionnel : ciel clair et lumineux, température confortable, vent presque nul et mer calme. Puis c'est le retour vers Valdez et ses quais tout au fond du fjord, dans le soir qui descend lentement en plongeant dans l'ombre l'eau verte et en nimbant de rose les montagnes tachées de blanc autour de nous. |
Un peu sonnés par le grand bol d’air et brûlés par le soleil, nous retrouvons le quai vers 20:00. Dans le Guépard qui a eu le temps de commencer à se rafraîchir après cette longue journée en plein soleil, nous nous changeons et soupons. | L'American Eagle à quai dans le port de Valdez |
Le soir tombe lorsque, répondant à l’invitation d’un couple de Français vivant à Palo Alto et prenant leurs vacances ici, nous les accompagnons voir une hatchery (aire de frai) de saumons fréquentée par des ours qui viennent s’y bâfrer. Au bout de la petite route qui fait le tour de la baie jusque près du terminal du Aleskyan Pipeline, nous découvrons bien dans la pénombre l’embouchure d’un torrent encombrée de saumons frétillants et grouillants qui tentent de sauter les barrière les empêchant d'en remonter le cours (car il a été dévié par une petite centrale électrique). Mais d’ours point, tout au plus une bande de mouettes profitant de l’aubaine et qui font leur délice de tant de poissons échoués ou agonisant résistant peu à leur voracité. Quelques phoques aussi ont table mise, et on aperçoit dans l’ombre leur grosse tête qui croise, là où l’eau est plus profonde, à la limite du banc de saumons.
Un peu déçus, nous quittons assez rapidement les lieux, retournons à Valdez faire le plein d’eau sur le robinet des stands de nettoyage de poisson mis à la disposition des pêcheurs dans le port de plaisance puis, vers minuit, allons stationner en haut de la petite ville, sur un parking précédant des tennis. Nous y trouvons le calme et le silence qui nous permettront de récupérer les fatigues et les émotions de la journée.
Mardi 10 août 2004 : de VALDEZ à KING RIVER (Route 1) (402 km)
Keystone Canyon et
Lowe River
|
Notre point de chute était bien choisi puisque nous dormons effectivement d’un trait jusque passé 9:00, et c’est la chaleur du soleil tapant sur la carrosserie qui nous éveille. Décollant vers 10:00, nous passons à la poste expédier le CD de photos à Maman, puis allons remplir notre frigo de glace et de produits frais avant de reprendre la Richardson Hwy (Route 4) vers le nord. Nous repassons le superbe Keystone Canyon avec ses deux chutes et sa route en corniche, cette fois-ci dans le grand soleil. Le moteur du Guépard me semble un peu poussif lorsqu’il faut affronter la longue montée des 900 m du Richardson Pass, mais quelle vue sur les Chugach Mountains ! |
Les glaciers depuis le pont sur la Tsaina River |
Gorges de la Tsaina River depuis le pont |
Cygnes dans un étang |
Cygne |
Vallée de la Copper River et Wrangell-St-Elias Mountains |
Puis
ce sont à nouveau les glaciers, la route de vallée dont
les montagnes s’éloignent progressivement pour longer le
bassin de la Coppper River. Les pentes et les cimes
enneigées des Wrangell Mountains sont un peu plus visibles
qu’avant-hier mais pas assez à mon goût, il flotte
toujours un fort voile atmosphérique qui dissout les
lointains dans une brume bleutée. De plus il règne sur la
route une chaleur lourde qui nous fait rouler toutes
fenêtres fermées en branchant l’air climatisé. |
Glenn Hwy : vers
Tanhita Pass dans la fumée
|
Nous bifurquons alors sur la Glenn Hwy (Route nº1) en direction d’Anchorage. D’abord un peu ennuyeuse car plate et bordée d’interminables boisés d’épinettes rachitiques, cette route devient plus mouvementée après une centaine de kilomètres, en passant l’Eureka Summit (1 100 m) puis le Tahnita Pass (1 000m). Mais là encore la brume noie une bonne partie du paysage et la chaleur nous fatigue beaucoup. Je tente quand même quelques photos qui risquent d’être décevantes. |
Puis nous apercevons le Matanusca Glacier qui semble étaler sur des kilomètres une langue de glace presque horizontale. | Glenn Hwy :
Matanusca Glacier
|
Guépard s'engage
sur la route du Matanuska Glacier
|
Nous tentons d’en approcher par une petite route de terre, mais celle-ci ne dépasse guère le pont enjambant la rivière Matanuska. Celle-ci ne tarde pas à s’étaler dans une large vallée très pittoresque. |
Vallée montagneuse de la Matanuska |
Puis la Route 1 qui suit le cours du torrent issu du glacier devient tortueuse et étroite, offrant des points de vue superbe sur la rivière et sur les hautes montagnes acérées alentour. |
Coucher de soleil
au bord de la Matanuska, King Mountain State
Recrational Area
|
Il est passé 19:00, nous commençons à chercher un bivouac sauvage près des rives de la rivière, faute de village accueillant. Nous finissons par le trouver un peu plus tard peu après le pont franchissant la Chickaloon River, un autre torrent charriant à vive allure des eaux grisâtres chargées de « farine de roche ». |
Large terrasse de gravier et de galets bien aplanie, bosquets de saules nous cachant de la route, on ne peut mieux trouver que cet endroit superbe pour passer une autre nuit paisible dans la nature grandiose de ce pays immense et désert. |
Bivouac au bord de
la Matanuska
|
Mercredi 11 août 2004 : de KING RIVER à ANCHORAGE (117 km)
Les derniers miles parcourus hier
ont été fatigants et nous sont « rentrés dans le corps » car
nous nous réveillons tard et avons bien du mal à démarrer ce
matin. Le temps d’ailleurs se met lui aussi de la partie puisque
le soleil est absent lorsque nous tirons les rideaux, Nous
finirons par quitter notre tranquille plage de gravier au bord
de la rivière seulement vers midi.
Vallée de la
Matanuska en allant vers Anchorage
|
Il continue de faire assez chaud, ce qui contribue aussi à notre fatigue, et la route nous paraît longue jusqu’à la ville d’Anchorage. Encore offre-t-elle quelques vues étonnantes sur la vallée de la Matanuska : large lit de gravier blanchâtre parcouru par les multiples bras de la rivière qui coule rapide mais peu profonde, pentes accusées des hautes montagnes qui l’encadrent, coulées éclatantes de glaciers nichés dans les hauteurs… |
Après un autre plein d’essence à un prix jamais vu jusqu’à présent (1,90 $ le US galon = 2,53 $CAN les 3,78 l, soit 67 CA¢ le litre !), la fatigue nous fait hésiter à reprendre la route. Nous repérons sur la carte le Jardin botanique de l’Alaska, en bordure Est de la ville. C’est dans ses allées modestes mais fleuries et dans ses sous-bois que nous achevons notre après-midi au calme, loin de l’animation des rues. Coucher tôt avant 22:00 sur une rue résidentielle à proximité. |
Jardin botanique
d'Anchorage
|
Jeudi 12 août 2004 : D’ANCHORAGE à SEWARD (240 km)
Peu de trafic durant la nuit, et les départ du matin se sont faits discrets, si bien que nous avons assez bien récupéré les fatigues de la journée d’hier et d’aujourd’hui.
Nous décidons de consacrer la matinée à la visite de ce qui nous semble l’une des attractions majeures de la ville, l'Alaska Native Heritage Center. Un grand terrain boisé abrite le bâtiment muséal, tandis que des répliques des différents logements des 5 principaux groupes culturels autochtones de l’Alaska (identifiés chacun par une icône colorée) sont disposées autour d’un étang dans un parc en arrière. |
Symbole de Première
Nation
|
Costume Inuit en
peau de phoque
|
Dans les vitrines sont présentés de superbes objets usuels ou artistiques, accompagnés de grandes photos murales incrustées de citations d’anciens ou de jeunes amérindiens de chacun des groupes. Ils illustrent admirablement l’ingéniosité orientée vers la survie, mais aussi le sens de l’harmonie avec la nature, ainsi que le besoin de maintenir et de transmettre le patrimoine et la sagesse élaborés au cours des siècles. |
Patrimoine
que l’intrusion brutale de l’homme blanc et de sa culture
occidentale - surtout depuis la fin du XIXème - ont
gravement mis en péril mais qui a récemment été remis à
l’honneur. |
Maquette de piège à saumon
|
Mocassins d'enfants
en peau d'orignal et de lapin, fil et perles de
verre
|
Katogan brodé en poils de caribou teintés, épingle en ivoire |
Ours blanc en ivoire et chasseur à l'affut |
Morse en ivoire |
Masque tlingit |
Masque de chasse |
Bouteille à décor noué en herbe; boîtes tressées |
Poupées iningshut inupiak |
Monique, qui a plus de difficulté
à déchiffrer les notices et les inscriptions, s’impatiente de me
voir tout explorer et tenter de tout comprendre.
Elle passe un moment dans la « salle de rencontre » où un groupe de jeunes amérindiens chantent et présentent des danses traditionnelles. | Spectacle de danses
amérindiennes
|
Nous nous retrouvons à l’extérieur
pour faire le tour des cinq modèles d’habitations typiques de
chacun des « groupes ethnico-culturels» habitant l'Alaska.
Au delà de l'étang, la maison athabascane |
Maison en rondins des Athabascans |
Maison des Hommes : le Qasgiq du peuple Yup'ik/Cup'ik, à la fois lieu d'enseignement de la tradition masculine et centre communautaire |
Très
rustiques pour la plupart, elles sont souvent
semi-enterrées pour affronter le froid et le vent de la
taïga ou de la toundra.., |
Longue maison des Haidas |
Dans la longue maison des Haïdas, le foyer central |
Au total, plus de trois heures de visite passionnante qui complètent notre découverte de l’environnement naturel de l’Alaska par une meilleure compréhension de la façon dont l’homme s’y est adapté, au fil de la centaine de siècles écoulée depuis le franchissement du détroit de Béring.
Depuis la route en corniche le long du Turnagain Arm |
Assez de musée pour aujourd’hui, nous décidons de quitter la ville et son agitation pour les vastes espaces beaucoup plus sauvages de la péninsule de Kenai. Plein d’eau dans une station-service en quittant la ville, puis longue route d’abord le long du Turnagain Arm qui offre le paysage habituel de fjord, i.e. de hautes montagnes parfois couronnées de neige ou de glace tombant dans la mer, puis ensuite de profondes vallées boisées elles aussi entourées de glaciers qui s’écoulent en rivières grises et torrentueuses. |
La route excellente s’insinue en larges courbes dans ces panoramas grandioses; malheureusement la lumière grise, sous un ciel de plus en plus chargé, ne les met guère en valeur. Je réserve les films et photos pour le retour demain, en espérant une journée bien ensoleillée… La grandeur de ces paysages continue de m’émerveiller, tandis que Monique se montre plus lasse de leur répétition. | Soir sur Resurection Bay |
Nous
arrivons enfin au port de Seward. Faute de trouver un
bivouac sauvage au bout de la route le long du fjord
(Resurection Bay), nous nous installons au bord de la rue,
tout près du Alaska Sealife Center, à deux pas de la borne
indiquant le départ de l’Iditarod Trail, la fameuse course
de traîneaux à chien qui, sur 1 688 km, relie Seward à
Nome, sur la côte est de l'Alaska. Superbe vue sur les montagnes incrustées de glaciers qui entourent complètement la baie, sur lesquelles le soleil couchant enfin réapparu projette des lueurs rougeoyantes. |
Départ de l'Iditarod Trail |
Vendredi 13 août 2004 : SEWARD (20 km)
Le Sea Life center
de Seward
|
Nuit paisible mais le vacarme mené par la balayeuse municipale qui passe à plusieurs reprises près de nous nous réveille dès 7:15. Il nous est pratiquement impossible de nous rendormir, aussi déménageons-nous sur le stationnement du Alaskan Sealife Center maintenant ouvert qui, semble-t-il, vaut la visite. |
Nous déjeunons puis gagnons le bassin des petits bateau pour réserver deux places sur le bateau d’excursion qui part à 14:30 faire un grand tour de plus de 6 heures dans le Kenai Fjord National Park. Nous choisissons la compagnie dont l’horaire nous convient et dont l’itinéraire semble autant laisser la part belle aux sites naturels qu’à la vie sauvage. En attendant l’embarquement, nous disposons de deux bonnes heures pour retourner visiter le Sealife Center. |
Bivouac devant
Sealife Center
|
Une tirelire
originale
|
Voué à l’étude et à la protection du milieu marin, et aux
soins aux animaux malades ou blessés, le centre a aussi
une mission éducative qu’il remplit à travers les salles
ouvertes à la visite. La présentation très claire et très
aérée en fait une fort belle activité pédagogique pour les
enfants d’âge scolaire, mais la qualité des informations
et leur base scientifique évidente rend le parcours très
intéressant pour les adultes aussi. |
Courtepointe
illustrant
la vie marine sauvage de l'Alaska |
Bernard l'ermite
|
Une douzaine d’aquariums montre aussi, dans de superbes décors naturels reconstitués, une collection de poissons et d’autres organismes marins, tandis deux grands bassins extérieurs abritent phoques et lions marins. |
Paquebots de
croisière à quai dans le port de Seward
|
Nous avons eu amplement le loisir de faire le tour du Sealife Center, au tour de la croisière maintenant pour voir toute cette faune – et plus, espérons – dans son cadre naturel, depuis le port de Seward où sont mouillés plusieurs grands paquebots de croisière. |
Départ comme prévu à 15:00 précise, sur le Coastal Explorer, un monocoque impeccable tout en fibre de verre, dont les salons s’ouvrent sur le paysage par d’immenses baies vitrées, et dont les puissants moteurs permettent d’atteindre rapidement les coins les plus intéressants du Kenai Fjord. |
Notre bateau le
Coastal Explorer
|
Macareux (puffins) |
Lion de mer sur un rocher |
...que l'on contourne... |
...et que voilà ! |
Nous ne serons pas déçus puisque nous resterons un bon moment près du glacier à attendre les craquements sonores qui accompagnent la chute d’énormes pans de glace bleue. Puis seront au rendez-vous les phoques sur la banquise, plusieurs baleines, orques et bélougas, des lions de mer paressant sur les rochers, des nuées d’oiseaux nichés sur des rochers.
Et c'est le
retour vers la baie
|
Sous un ciel magnifique et par une
température douce, le vent frais et la marche rapide
du navire nous font apprécier polars et coupe-vents.
|
Comme l’autre jour à Valdez, c'est un contact immédiat avec la grande nature de l’Alaska qui nous est proposé, peut-être avec un peu plus de hâte mais avec autant de connaissance de l’environnement, quoique là encore nous n’ayons pas compris grand chose aux commentaires presque continus de notre capitaine amérindien. |
Lions de mer
|
Jean-Paul sur le
pont au retour
|
Lorsque nous rentrons au port passé 20:30, le soleil est caché derrière les montagnes et nous sommes sonnés par cette journée passée presque entièrement debout sur les différents ponts et passerelles, à observer le spectacle, fouettés par le vent marin et « brûlés » par le grand soleil. |
Fourbus, nous réintégrons notre Guépard et songeons seulement à trouver un bivouac et dormir. |
Adieu au
Coastal Explorer !
|
En nous rendant au
stationnement de la compagnie, nous arrêtons prendre
quelques victuailles à l’épicerie, puis repérons dans la
nuit à quelques kilomètres de la sortie de Seward la route
de l’Exit Glacier que nous irons voir demain matin avant de
remonter à Anchorage. Une vaste esplanade tout juste
défrichée dans la forêt et quasi déserte nous semble
l’endroit tout désigné pour passer la nuit. Monique prépare
rapidement une soupe pendant que j’installe la literie, puis
coucher immédiat dans l’obscurité et le calme. Je tente bien
ensuite de mettre le journal à jour, mais abandonne bientôt
pour m’endormir profondément.
Samedi 14 août 2004 : de SEWARD à ANCHORAGE (326 km)
Pas un bruit pour nous réveiller, seule la lumière passant par les interstices des stores et rideaux passé 9:30 finit par nous tirer du lit… Nous avons bien récupéré et commençons tranquillement notre matinée par les routines habituelles : douche, rangement de la literie, déjeuner, contrôles des niveaux du moteur et inspection visuelle du Guépard. Je constate alors que le filtre à air est complètement obstrué par la poussière et les relents d’huile remontant du carter, il faudra le changer au plus tôt. Les bougies vétustes seront elles aussi à vérifier - dès que j’aurai trouvé une clé ad hoc - elle sont peut-être à l’origine des petites hésitations du moteur qui hoquette légèrement dès qu’on le sollicite… |
Bivouac à
l'angle de la route de l'Exit Glacier
|
Au delà de la
rivière, l'Exit Glacier
|
Nous
poursuivons ensuite la petite route longeant la
rivière qui, une dizaine de kilomètres plus loin, nous
mène à l’entrée du Kenai National Park (entrée de 5,00
$ pour le véhicule). |
On laisse le Guépard sur le stationnement déjà bien rempli et, à travers le petit boisé de sorbiers et de frênes qui maintenant recouvre l’ancienne moraine, on grimpe jusqu’au pied du glacier lui-même. | Sur le chemin boisé vers le glacier |
Exit Glacier et son torrent exutoire |
Le névé |
Exis Glacier et sa rivière |
Glace et torrent |
Lac en
remontant vers Anchorage
|
Nous reprenons la route du nord vers Anchorage, dont les larges courbes et les longues rampes, excellentes, passent par une série de vallées et longent plusieurs beaux lacs très sauvages. La circulation est importante en ce beau samedi d’été ensoleillé. |
Pique-nique au bord du petit Jerome Lake, au milieu des fleurs d'épilobes... |
Au bord du
Jerome Lake
|
Canyon Creek
|
...puis passage le long du Canyon Creek dans un site panoramique aperçu depuis un vaste belvédère... |
...avant de rejoindre un peu plus loin l’extrémité du Turnagain Arm dont nous longerons la rive nord sur près de 80 km pour rejoindre Anchorage. Même belle route qu’avant-hier, mais chaussée plus encombrée… |
Retour vers
Anchorage le long de Turmnagain Arm
|
En arrivant en ville, nous nous dirigeons immédiatement vers le Costco situé au sud de l’agglomération pour faire le plein d'essence à bon prix et quelques courses d'épicerie (l’alimentation est ici moitié moins chère qu’hier soir à Seward !). Plein d’eau sur le robinet d’une station de lubrification maintenant fermée (il est 19:30) puis recherche d'un coin tranquille pour passer la nuit sur des rues résidentielles entourant l’université. Monique nous dégotte une impasse donnant sur un parc boisé près d’un petit lac (Lake Otis). Nous allons discrètement stationner tout au bout de la rue devant la dernière maison et nous y installons pour la nuit. Souper d’un délicieux filet de saumon frais, visionnement de photos prises jusqu’à présent et coucher pour Monique, tandis que je poursuis la mise en ordre des photos et rédige le journal en souffrance jusque tard dans la nuit.
Dimanche 15 août 2004 : de
ANCHORAGE à EAGLE RIVER (35 km)
Jean-Paul
installe le nouveau filtre à air
|
Il fait gris lorsque nous nous éveillons – tard - après une autre nuit des plus tranquilles dans notre impasse à l’orée du bois. Nous gagnons le centre-ville pour nous rendre au musée en prenant au passage des bougies pour le moteur ainsi qu'un filtre à air installé immédiatement. |
L’Anchorage Museum of History and Art nous retiendra ensuite tout l’après-midi dans ses salles encore une fois fort bien présentées. |
Hommage au
saumon
|
Boeuf musqué
à l'entrée de l'Alaska Gallery
|
Tout l’étage est consacré à l’histoire de l’Alaska depuis les premiers temps de son peuplement, vestiges archéologiques à l’appui. |
Scène dans un
village Haida
|
Haida portant masque oiseau et une couverture cérémonielle |
Pêche à la baleine : détail |
On y retrouve cette fois encore la distinction entre les 4 ou 5 différents groupes culturels répartis sur l’immense territoire, et bien d’autres notions d'anthropologie alaskienne qui commencent à nous être maintenant familières. |
Panier aléoute décoré en paille tressée |
Haidas lors d'une cerémonie dans une Longue maison |
Couverture cérémonielle |
Pirogue haida taillée dans un tronc; séchoir à poison |
La période contemporaine
n’est pas oubliée, avec les différents facteurs à
l’origine de l’investissement du pays par les Blancs :
d’abord la traite des fourrures pratiquée par les Russes
au XIXème - qui aboutit
à l’extinction presque complète de la loutre de mer… -
puis la ruée vers l’or et les autres minéraux au début du
XXème. L’importance
stratégique du pays lors de la IIème
Guerre mondiale est rappelée, ainsi que le rôle de plaque
tournante d’Anchorage dans les transports aériens vers le
Pacifique tant que le ciel de l’URSS resta fermé à
l’aviation internationale. Enfin, dans les années 1970, ce
fut le pétrole découvert dans la Mer de Beaufort, la
construction de l’oléoduc (tout un exploit technique
présenté dans le détail) et la catastrophe écologique
provoquée par le naufrage de l’Exxon Valdez dont nous
avons encore vu les traces lors de notre excursion dans le
Prince Edward Sound. Bref tout ce qui constitue la réalité
sociologique, économique et culturelle de l’Alaska est
évoqué, en terminant sur le devenir des communautés
autochtones qui constituent plus du quart de la population
et continuent à mener une vie isolée et très proche de la
nature dans des petits villages du busch.
Nous tentons de déjeuner à
une table du restaurant du musée dont le menu affiche de
délicieuses salades mais arrivons quelques minutes après
la fermeture de la cuisine (14:30). Il ne nous reste plus
qu’à sortir pour nous attabler dans notre salle à manger
ambulante où Monique nous prépare vite fait une salade
d’avocat au saumon fumé, arrosé de Gewurtzstraminer
australien découvert hier au Costco. Il ne semble pas que
nous ayons beaucoup perdu au change… Nous sommes
maintenant prêts à achever la visite.
Au rez-de-chaussée, les
salles du musée sont consacrées à la peinture, d’abord
celle du XIXème car très tôt l’Alaska a
intéressé des peintres conquis par l’exotisme et la
grandeur de ses paysages. Le plus représentatif me semble
Sydney M. Lawrence dont une salle présente une série
d’œuvres où se détachent plusieurs vues du Mt McKinley
enneigé, le plus haut sommet d’Amérique du Nord.
Le Mont McKinley par Sydney M. Lawrence 1913 |
Le Mont McKinley par Sydney M. Lawrence |
Achibuk : portrait, par Fred Machetanz (1942) |
Bear Glacier au large de Seward, par Fred Machetanz (1972) |
Bivouac au
dessus d'Eagle River
|
Bien
accueillis par une dame revenant d’une promenade
à cheval qui s’intéresse à notre véhicule hors
du commun, nous suivons son conseil d’y passer
la nuit. Elle nous introduit auprès du gardien -
installé pour l’été dans un gros motorisé à
l’entrée du stationnement - qui fermera la
barrière derrière nous à 21:00 pour ne la
rouvrir demain matin qu’à 8:00. Tranquillité
assurée cette fois encore ! Je profite du calme
et de notre arrêt assez tôt pour tenter
d’installer les bougies neuves, mais impossible
de démonter les anciennes avec la clé que je me
suis procurée. Nous verrons demain…
|
Lundi 16 août 2004 : de EAGLE RIVER à SUMMIT (Broad Pass, Denali) (380 km)
Bonne nuit reposante et lever vers 8:15 pour décoller vers 9:00. Nous gagnons immédiatement le petit bourg de Eagle River et son Wal-Mart pour téléphoner à notre fille à Montréal puis à nos deux mères en France. Nous cherchons ensuite un garage pour faire installer les nouvelles bougies. Un premier prétend ne pas avoir l’outil nécessaire, un second commence par acquiescer à ma demande puis tergiverse sans donner suite, car le patron, un vieux chinois, se montre incompréhensiblement très réticent. Nous nous faisons quand même indiquer un magasin vendant des outils et finissons par acheter une autre clé à bougie beaucoup plus robuste et fonctionnelle. Installé devant le magasin je passe une bonne heure à effectuer la réparation, avec beaucoup de difficulté car l’accessibilité de certaines parties du moteur sur l’Econoline est totalement aberrante. Je réussis à briser une nouvelle bougie en tâchant de la mettre en place, et n’arriverai pas, malgré l’aide du gérant de bonne volonté, à accéder à la huitième sur le côté droit. Barbouillé de cambouis jusqu’aux coudes, suant et écoeuré d’une si mauvaise planification mécanique, j’arrête mes travaux après plus d’une heure d’efforts, me lave, range les outils et remets - là encore avec moult difficulté - le capot intérieur du moteur en place avant de reprendre la route.
Il est passé midi et, sur la Old Glenn Hwy, il fait chaud. Bref arrêt devant la petite église orthodoxe en bois rond et le cimetière coloré d’Eklutna que je vais photographier pendant que Monique prépare notre déjeuner. Étonnants, ces vestiges de la présence russe maintenant bien disparue dans la région... | Eklutna : l'enclos écclesial et le cimetière orthodoxes |
Clocher à bulbe d'Eklutna |
Tombes colorées d'Eklutna |
Puis longue route vers le nord pour rallier Talkeetna où Monique veut prendre les renseignements et éventuellement décoller pour une excursion en avion au dessus du massif du Denali (Alaska Range). Vers 15:00 nous finissons par entrer dans le village (les distances sont ici interminables à parcourir) et passons un bon moment à choisir la compagnie d’aviation (il y en a près d’une dizaine) offrant le trajet le plus intéressant au meilleur coût. |
Pub
accrocheuses dans Talkeetna
|
Sur le
dépliant publicitaire de Talkeetna Air
Taxi.. Alléchant, non ?
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Nous combinons cet extra avec une réservation pour la balade dans le Parc national empruntant obligatoirement la navette affrétée par l'administrarion du Parc. Puis nous allons traîner un moment dans le centre du village en attendant le décollage à 18:30 et en cherchant à nous procurer quelques provisions pour l’excursion de demain. Il fait très chaud, sans un souffle de vent, et les grands incendies d’été habituels à cette période bleuissent les horizons, tamisent la lumière jaunâtre et laissent flotter une légère odeur de bois brûlé qui irrite un peu les yeux. |
Pas grand-chose à voir dans ce hameau essentiellement touristique qui sert de base de départ aux excursionnistes de tout poil dans le Parc Denali : rafters, hikers, aviateurs, etc. Nous gagnons donc le petit bâtiment en bois rond de la Talkeetna Air Taxi installé bord de la piste du petit aéroport. |
Monique
attend devant le bureau de Talkeetna Air taxi
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Notre avion
sur la piste
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Plein d’eau sur le robinet d’arrosage, puis flânerie à l’ombre des arbres en attendant l’heure du départ. Notre pilote arrive et nous invite à nous installer à bord. Nous serons 4 passagers là où normalement prennent place 6 personnes, ce qui nous donne une banquette à chacun et la possibilité d'accéder aux fenêtres sur les 2 côtés de la carlingue : idéal ! |
Envolée rapide, puis survol des basses terres en approchant du massif montagneux : alternances de taïga hérissée de maigres épinettes et de muskeg spongieux garni d’une herbe jaiunatre et entrecoupé de mares… |
Muskeg et
taïga vus de dessus
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Rivière
Susitna dans la fumée
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Nous survolons aussi le large lit de la rivière Susitna où coulent quelques filets d’une eau laiteuse très grise entre de vastes espaces de graviers et de galets. |
Survol de
glacier
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Basses pentes dans la fumée |
Regroupement de fleuves de glace |
Glacier |
Crête neigeuse |
Au-dessus des crêtes |
Impossible de dire le détail ensuite du magnifique parcours au-dessus des fleuves de glace sinuant comme d’immenses autoroutes, se rejoignant, mêlant leurs cours puissant puis à l’assaut des parois rocheuses presque verticales et des champs de neige éternelle. Je tente de capter avec mon petit appareil photo le maximum d’impressions saisies au vol, tandis que Monique fait de même sur le siège derrière moi avec la caméra.
Bien des commentaires et explications du pilote nous échappent, mais les mots sont inutiles et de toute façon incapables de rendre la grandeur inhumaine, la sauvagerie minérale nappée de neige comme pour l’adoucir, les formes extraordinairement variées de la montagne. | Tête de glacier |
Pente près du sommet |
Au fond, l'horizon courbé |
Jeu d'ombre et de lumière sur le massif |
Champs de neige suspendus |
Le retour ensuite semble tout en douceur, comme une longue glissade à travers l'atmosphère enfumée qui paraît tout engloutir et nous ramène sur le trivial plancher des vaches. |
Cime enfumée
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Jean-Paul et
Monique devant l'avion
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Dernières photos sur la piste. La chaleur ici en bas a diminué, mais la fumée est toujours présente et alourdit l’atmosphère là-haut si pure et si légère. |
Soleil
couchant sur Denali... invisible
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Nous devons nous avancer si nous voulons demain être à 11:00 à l’embarquement du bus du National Park. Nous roulons donc pendant près de deux heures en guettant le massif que nous longeons sans jamais pouvoir l’apercevoir. |
Depuis les deux grands belvédères installés dans la vallée le long de la Park Hwy, on n’arrive même pas à deviner la silhouette des montagnes; l’œil se perd dans une dense brume bleutée ou dorée par le soleil couchant. À la fin, notre parcours se hisse sur un plateau couvert d’une toundra semi désertique devinée dans l’obscurité grandissante. Nous nous arrêtons sur un grand stationnement au bord de la route, à proximité d’un gros motorisé qui, lui, semble redescendre vers Anchorage. Souper et coucher rapide après cette journée riche en émotions. |
Où est Denali
? ... Sur la panneau, pardi !
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Mardi 17 août 2004 : de SUMMIT (Broad Pass, Denali) à FORT WAINRIGHT (220 km)
Bivouac dans le Broad Pass |
Malgré notre proximité de la chaussée, nous dormons assez bien sur notre stationnement grâce au faible trafic nocturne. Levés relativement tôt sous un ciel lumineux mais encore très embrouillé par la fumée des incendies forestiers, nous sommes au Visitor Center du Parc National de Denali vers 9:45. |
Même si les cimes enneigées des plus hautes montagnes restent complètement absentes du décor, ce à quoi nous nous attendions après la balade d’hier qui nous a montré l’étendue et l’épaisseur du voile de fumée dans la région, les 15 premiers miles de la route sont agréables. Ils nous permettent d’observer effectivement un orignal, un caribou et un écureuil (ground squirrel), ainsi que de visualiser divers aspects de la taïga et de la toundra qui composent la majorité du parc. |
Paysage de
taiga et muskeg
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Caribou |
Écureuil arctique |
Passage de la barrière de Savage River |
Halte de Savage River |
En revanche l’impression change lorsque nous abordons la piste de terre et de gravier : la suspension raide du bus accentue nettement les secousses sur cette piste de plus en plus grossière et étroite, le grondement du diesel tournant à haut régime et le sifflement de l’ampli du guide mal antiparasité finissent par devenir fatigants. Mais surtout le nuage de poussière soulevé par nos roues et par les autres bus que l’on croise régulièrement s’insinue petit à petit un peu partout, d’autant plus que la chaleur du soleil tapant sur la tôle oblige à laisser plusieurs fenêtres ouvertes. La sensation et l’odeur de poussière, l’encrassement des objectifs et des vêtements ne font que s’accroître avec le temps. | La route
poussièreuse
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Polychrome Pass |
Quant au paysage, il ne manque pas d’intérêt mais il faut le photographier à la volée puisque le bus ne fait que 3 arrêts en cours de route (un à chaque heure) et il lui manque la perspective des hautes montagnes enneigées en arrière-plan que l’on ne devine même pas dans le ciel embrumé, sinon par les photos et dessins des panneaux explicatifs des aires d’observations ! |
Nous verrons de très loin quelques autres animaux sauvages (dont une grizzli et ses deux oursons à grande distance) mais finalement nous aurons davantage découvert et « fréquenté » la faune alaskienne le long des routes parcourues depuis une douzaine de jours. Seul un grand caribou broutant indifférent près d'un arrêt se laisse suffisamment approcher pour être bien visible sur le viseur de la caméra... |
Caribou
près du ruisseau
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Collines dans
la vallée sur la route du retour; poussière et
fumée...
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Arrivés après 4 heures de ce traitement et
66 miles à notre terminus, le Eielson Visitor Center
(on peut encore faire durer le plaisir 3 heures
supplémentaires en se rendant au mile 91, à
Kantishna), nous débarquons avec soulagement pour
chercher un banc au frais et récupérer un peu. Puis, au moment d’entreprendre une petite promenade dans la montagne à proximité, nous découvrons que les quelques sentiers montent très raide et sans aucune ombre… |
Trois quarts d’heure plus tard, départ pour 4 autres heures de retour par le même bus et dans les mêmes conditions, sans voir guère plus d’animaux. |
Brousse près
de Savage River au retour
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Passé 19:00 nous retrouvons
avec soulagement, mais aussi passablement déçus notre
Guépard. Nous nous précipitons sous la douche pour nous
décrasser et nous rafraîchir. Monique prépare un souper
léger et, dans le soir qui descend sur le paysage toujours
aussi enfumé, nous décidons de nous avancer vers le nord,
si possible jusqu’à Fairbank où nous espérons trouver un
ciel plus clair. Nous roulons ainsi près de trois heures
en voyant plutôt la situation empirer lorsque nous
parcourons malgré notre lassitude près de 200 km dans des
paysages très sauvages. Nous finissons par nous arrêter au
crépuscule sur une aire panoramique un peu à l’écart de la
route, en compagnie de deux autres camping-cars qui ont eu
la même idée pour bivouaquer : l’emplacement est paisible
mais sans panorama évidemment puisque la fumée limite la
visibilité à quelques centaines de mètres… Nous nous
couchons et nous endormons aussitôt.