SIX MOIS D'ERRANCES EN EUROPE

(CONGÉ SABBATIQUE de janvier à juillet 1997)


Monique et Jean-Paul à bord de l'Aigle



23. ALSACE et STRASBOURG


Vendredi 6 juin 1997 (fin) : de NANCY à PIERRE-PERCÉE (96 km)

Il est passé 14:00 lorsque nous quittons cette belle ville de Nancy pour atteindre peu après (12 km) Saint-Nicolas-de-Port dont la basilique se signale de loin par ses tours dépassant largement des maisons du bourg.
Centre de Saint-Nicolas-de-Port autour de sa
                basilique
Centre de Saint-Nicolas-de-Port autour de sa basilique

Extérieur de la basilique de St-Nicolas-de-Port
Extérieur de la basilique de St-Nicolas-de-Port

Le très haut et ancien sanctuaire, dont la crypte abrite un doigt de St-Nicolas, saint patron de la Lorraine, est enserré entre les vieilles demeures sans rien d’autres que d’étroites ruelles pour les séparer. On n’a donc guère de recul pour en contempler l'élévation de la façade ou les contreforts gothiques flamboyants.

Le choc est d’autant plus grand lorsque l’on pénètre dans la vaste nef, très élevée, très blanche (elle vient d’être restaurée) et très claire (une bonne partie de ses vitraux, détruits suite aux guerres et incendies, a été remplacée par des grisailles).
Nef de la
                  basilique St-Nicolas
Voute de la nef de la basilique St-Nicolas


Orgue de
                  Saint Nicolas
Orgue de Saint Nicolas

L’organiste commence à – mal – jouer sur le splendide grand orgue lorsque j'entreprends de parcourir la grande nef légèrement coudée en son centre, admirant les vitraux restant du XVIème et une statue du saint patronyme fort bien venue.

Statue de
                  Saint Nicolas
Statue de Saint Nicolas

Vitrail dans la basilique : Sainte Geneviève par
                Georges Millereau (1510)
Vitrail dans la basilique : Sainte Geneviève
par Georges Millereau (1510)


Reste à souhaiter que l’extérieur profite bientôt lui aussi des fonds laissés par une riche américaine (originaire de la petite ville) qui ont permis la superbe restauration intérieure.

Basilique Saint Nicolas vue de côté
Basilique Saint Nicolas vue de côté


Lunéville et ses bassins
Lunéville et ses bassins
Prochaine étape : Lunéville, remarquable par le palais grandiose – un véritable petit Versailles - élevé par Stanislas, encore lui. Le château est malheureusement en piteux état et offre peu à la visite mais le grand jardin à la française logé à l’arrière (Jardin des Bosquets) est assez bien restauré et mérite le grand tour que nous y faisons. Ici, pas de buis taillé mais une vaste pelouse encadrée d’une plate-bande colorée et coupée de trois bassins animés par des petits jets d’eau.

De chaque côté, une double allée de tilleuls puis un boisé encadrent le grand axe central. C’est grandiose, un peu raide mais agréable à l’œil et bien dans l’esprit du Grand Siècle. Lunéville et ses jets d'eau
Lunéville et ses jets d'eau
Lac de
                Pierre-Percée
Lac de Pierre-Percée
Nous poursuivons vers l’est pour aller déjeuner - il est presque 16:00 ! – sur un chemin rural, entourés de trois tracteurs qui fanent, ratissent et mettent le foin en bottes. Dans la vallée envahie par les près et les grosses vaches blanches au pâturage, quelques bouquets d’arbres soulignent haies et ruisseaux.

La route s’enfonce ensuite dans la Forêt de Mondon puis devient plus vallonnée en approchant du Massif du Donon. Le soir tombe lorsque nous passons le village de Badonviller. Je décide alors d’aller bivouaquer près du lac de Pierre-Percée; la route sinueuse entre les arbres descend jusqu’au barrage de Vieux-Près où la vue sur les sapins se reflétant dans l’eau sombre m’inspire quelques plans…

Lac de
                Pierre-Percée
Lac de Pierre-Percée
Barrage de
                Vieux-Prés
Barrage de Vieux-Prés

Village
                de Pierre-Percée
Centre de Pierre-Percée depuis le château en soirée
Trouvant cependant les parages trop sauvages, nous préférons aller dormir au centre du tout petit village de Pierre-Percée, au pied de son château en ruines et en vue du lac et des forêts avoisinantes.

Samedi 7 juin 1997 : de PIERRE-PERCÉE à OBERHASLACH (66 km)

Nuit très tranquille, juste devant l’église du hameau dont le carillon cesse heureusement de sonner à 22:00 pour reprendre seulement à 8:00. En revanche nous sommes alors en plein soleil, si bien qu’à 9:00 nous ne pouvons que nous lever pour échapper à l’étuve. Dans le centre, on achève des travaux de voirie qui lui donnent un air soigné, presque léché : pavage bicolore, trottoir et caniveau de pavé, fontaine toute neuve devant la Maison Commune de 1841, etc.
Au matin, le centre de Pierre-Percée au pied de son
                château
Au matin, le centre de Pierre-Percée au pied de son château
Le village de Pierre-Percée vu depuis le château au
                matin
Le village de Pierre-Percée vu depuis le château au matin

Nous escaladons alors la colline au dessus du village en nous enfonçant dans un adorable chemin creux et ombragé. Il mène à une table de roche friable sur laquelle était juché le château du XIIème. Il n’en reste pas grand chose, mais depuis les restes de la tour en grès rose très reconstruite, la vue est superbe sur les petites maisons groupées autour de leur église et sur le Lac de Vieux-Près.



Lac de
        Grand-Pré depuis le château
Lac de Grand-Pré vu du ciel


Lac de Pierre-Percée depuis le belvédère du château
Lac de Pierre-Percée depuis le belvédère du château

Nous prenons ensuite la direction du Massif du Donon dont le sommet à 1 009 m domine toutes les Vosges environnantes. La route suit la jolie vallée de la Plaine, une petite rivière paresseuse qui flâne au milieu de prairies, de bois de sapins et de jolis hameaux fleuris. Partout des fontaines chantent et coulent le long de la route. Je fais halte près de l’une d’elles, sous un bois de résineux, pour faire le plein d’eau puis offrir un grand lavage extérieur à l’Aigle qui n’avait pas reçu un tel traitement depuis notre séjour dans les Landes. Le soleil brille, il fait même assez chaud et ce pataugeage en short et sandales de plastique n’a rien de désagréable…

L’après-midi est déjà bien entamé lorsqu’à Raon-lès-Leau nous grimpons dans la montagne par d’étroites routes forestières pour découvrir une portion de voie romaine. En parfait état, elle a été dégagée au cœur de la forêt sur quelques centaines de mètres. Il est étonnant et un peu émouvant de retrouver la trace de ces grands civilisateurs en des lieux si sauvages. Déjeuner sur l’herbe en redescendant, qui se prolonge d’une petite sieste méditative à l’ombre des grands arbres, bercés par le seul son d’un torrent proche et le chant des oiseaux qui nous entourent.

ean-Paul sur la voie romaine à Raon
Jean-Paul sur la voie romaine à Raon

Sommet du Donon
              avec son antenne et son temple gallo-romain
Sommet du Donon avec son antenne et son temple gallo-romain reconstitué

Nous sommes maintenant tout près du Donon où le grand mât rouge et blanc de l’antenne TV émerge au dessus des arbres. Mais la route de service est interdite aux voitures, nous voilà donc obligés de faire la balade à pied : 300 m de dénivellation sur un sentier assez bien empierré mais la plupart du temps en plein soleil et il est 15:00…

Monique fatigue et s’essouffle, je ne vaux guère mieux et nous devons faire plusieurs pauses avant d'arriver enfin au sommet couronné par une reproduction XIXème de petit temple gallo-romain. Nos ancêtre y adoraient Toutatis, l’équivalent celte de Mercure. Heureusement la vue étendue sur les monts et les vallons des Vosges couverts par les forêts qui nous entourent nous récompense largement de notre peine.
Les 12 colonnes
                du temple gallo-romain restitué sur le Donon à 1008 m
Les 12 colonnes du temple gallo-romain restitué sur le Donon à 1008 m

Une autre bonne demi-heure de descente (infiniment moins pénible bien sûr !) et nous retrouvons notre Aigle pour une douche rafraîchissante et revigorante. Poursuivant sur la petite D 993, nous tentons d’emprunter la route forestière qui nous ferait rattraper Dabo mais une barrière en bloque l’accès. Il ne reste plus qu’à faire demi-tour pour gagner par le sud et via Schirmeck puis Urmat et Niederhaslach la D 218. Nous traversons à nouveau de très beaux paysages et de charmants villages très soignés aux façades opulentes et fleuries, des rues pavées et une fontaine presque à chaque carrefour. Nous nous rendons ainsi jusqu’à Oberhaslach où nous allons bivouaquer le long d’un torrent chantant, en bordure d’un vaste terrain genre champ de foire à la sortie du village. Souper dehors, le temps de laisser l’intérieur de l’Aigle se refroidir, puis vaisselle, écriture et couture pour se coucher à 23:30 sous un ciel orageux qui éclaire et tonne.


Dimanche 8 juin 1997 : d’OBERHASLACH à LUTZELBOURG (73 km)

Eglise de
              Niederhaslach
Èglise de Niederhaslach
Il pleut durant la nuit mais le ciel se dégage en grande partie au matin. Vers 9:30 nous levons le camp en profitant d’un retour à Niederhaslach à la recherche de pain pour visiter l’église consacrée à St-Florent : elle contient de magnifiques vitraux, un chœur de chêne sculpté, une statue et un précieux reliquaire du saint patronyme.

La route monte ensuite dans un environnement sauvage de forêts et de rochers gris qui parfois percent le manteau végétal. Détour avec belle vue sur le grand amphithéâtre où s’étale de village de Wagenbourg.
Wagenbourg
Wagenbourg

Vallon du
              Nideck
Vallon du Nideck
Nous faisons halte à la maison forestière du Nideck, peu après un premier belvédère au bord de la route qui offre une large vue sur les pentes garnies de forêts de sapins. Un chemin descend sous la futaie jusqu’aux ruines du château médiéval de Nideck. Il n’en reste pas grand chose sinon quelques murs croulants, mais la haute tour (rénovée) du XVème en grès rouge permet de jouir d’une belle vue sur la forêt, la vallée de la Bruche et les hauteurs environnantes. Un sentier assez raide descend ensuite jusqu’à la cascade. Là encore s'étend une vue impressionnante sur la vallée rocheuse et le gouffre boisé dans lequel se jette la cascade du Nideck du haut de la muraille de porphyre. Une volée d’escaliers à pic donne accès au pied de la chute. A travers les arbres elle est vraiment très belle mais nous avons à peine le temps de l’admirer car un violent orage éclate à ce moment.

Retour à travers bois au pas de course et sous la pluie battante jusqu’au stationnement 2 km plus haut. Nous sommes trempés, n’ayant prévu ni parapluie ni imperméables ! Nous nous changeons et mangeons avant de poursuivre la belle route de montagne et de forêt.

La pluie cesse lorsque nous approchons du rocher de Dabo. C'est une curieuse éminence de grès presque cylindrique qui me fait penser à une pièce montée dont les tranches de rocs auraient été entassées par un géant. Une chapelle consacrée à St Léon (le pape Léon IX mort en 1002) a été édifiée à son sommet.
Église de
              Dabo sur le rocher
Église de Dabo sur le rocher

Rocher de Dabo vu du ciel
Rocher de Dabo vu du ciel
Nous empruntons la petite route lovée autour du mont qui mène jusqu'au pied de la chapelle puis je poursuis seul à pied pour admirer le grandiose panorama sur les Vosges depuis le haut des 92 marches de la tour. Mais à peine suis-je rendu sur la terrasse, un autre orage éclate accompagné de tonnerre, de vent et de pluie qui m’obligent à me réfugier dans la chapelle. Monique m’y rejoint avec parapluie et imper; dès que les bourrasques se calment, nous redescendons pour nous réchauffer et nous sécher dans notre Aigle.

Lorsque la pluie s’apaise enfin, superbe vue sur le village de Dabo à nos pieds et sur les environs peu à peu dégagés des lambeaux de nuages qui s'effilochent et à travers lesquels jouent les rayons du soleil réapparu. Nous descendons jusqu’au bourg typiquement alsacien avec ses pavés, ses fleurs et ses grosses maisons soignées dispersées en désordre autour du clocher pointu de son église massive.
Village de Dabo dans la brume
Village de Dabo dans la brume au pied du rocher

Vallée du Zorn
Vallée du Zorn
La route s’abaisse encore pour suivre bientôt la Vallée du Zorn qui serpente au creux des collines. Nous faisons un bref arrêt à Lutzelbourg pour apercevoir le plan incliné St-Louis, un " ascenseur à péniches " qui rattrape un dénivelé de 44 m entre deux sections du canal de la Marne au Rhin. Depuis 1969 il remplace un chapelet de 17 écluses que les bateliers prenaient une journée à traverser.

Ascenseur à péniches St-Louis dans la vallée du Zorn
Ascenseur à péniches St-Louis dans la vallée du Zorn. chariot en haut


Ascenseur à péniches St-Louis dans la vallée du Zorn
Le plan incliné St-Louis et le chariot porte-péniche à mi-course


Lutzelbourg-plan-incline-St-Louis
Le plan incliné St-Louis et le chariot porte-péniche en bas

En arrivant à Lutzelbourg, nous commençons par grimper aux ruines du château médiéval qui domine la vallée : les quelques vieux murs croulants nous étonnent peu mais offrent une vue plongeante spectaculaire sur la vallée et sur le canal de la Marne au Rhin qui traverse le village en formant une grande courbe.
Ruine du château de Lutzelbourg
Ruine du château de Lutzelbourg

Lutzelbourg traversé par le canal
Lutzelbourg traversé par le canal de la Marne au Rhin

Elle abrite, entre deux écluses et au pied des montagnes boisées, un petit port de plaisance. Les vieilles pierres romantiques suggèrent à Monique l’idée d’un jardin ma foi fort bien situé…

Il est passé 19:00, nous décidons d’aller bivouaquer sur le quai près des house boats qui m’intriguent et que j'aimerais bien voir de près. Fin de soirée tranquille en regardant les bateaux et en rêvant à une telle demeure. Je démonte aussi le parement de la fenêtre au dessus de la porte à glissière qui a encore fui sous les grosses averse de l’après-midi pour en refaire le scellement.


Lundi 9 juin 1997 : de LUTZELBOURG à STRASBOURG (62 km)

Lever peinard devant les house boats qui larguent les amarres les uns après les autres passé 9:00. Nous déjeunons en profitant du panorama sur le canal, sur les péniches qui passent l’écluse et sur le village au pied des monts qui nous entourent. Un petit bout de route nous mène à Saverne où nous admirons la vue sur la monumentale façade arrière du château des Rohan, un autre petit Versailles de grès rouge, avant d’aller stationner sur la jolie place en avant, en plein cœur de la vieille ville.
Pénichette devant le château de Saverne
Pénichette devant le château de Saverne

En passant devant le château des Rohan
En passant devant le château des Rohan

Vieilles maisons de Saverne
Vieilles maisons de Saverne
Monique préfère poursuivre un peu de couture pendant que je m’enfonce dans les vieilles rues pavées bordées d’antiques maisons alsaciennes : façades crépies aux parements taillés en grès rouge, ou bien colombages bruns ou noirs sur crépi crème le plus souvent. Dans tous les cas, la demeure est vaste, un peu trapue, comme tapie sous un vaste toit de tuiles qui descend bas et porte souvent plusieurs rangs de petites lucarnes. Parfois un oriel, rectangulaire ou triangulaire, aux fenêtres de vitrail en cul-de-bouteille vert, forme le centre de la façade ou l’angle sur rue. Un kyrielle de géraniums rouges ou des plantations de pétunias bicolores ourlent les appuis de fenêtre et viennent animer ces façades un rien sévères.

Après la visite rapide mais incontournable de la vieille église Notre-Dame, je donne un coup de main à Monique qui termine l’ourlet de son chemisier noir puis nous repartons vers Strasbourg.
Église
              Notre-Dame de Saverne
Église Notre-Dame de Saverne

 
Au sortir de la ville, au creux d'un grand virage menant vers le col, nous tombons sur le jardin botanique du Col de Saverne. La rocaille est superbe, comme le près rempli d'orchidées rustiques préservées par la tonte tardive. L'aimable gardien avec lequel nous engageons la conversation nous fait cadeau d'une édition ancienne du Guide des jardins de France qui vient bien à propos nous suggérer quelques autres agréables visites.

Jardin botanique du Col de Saverne
Bordure dans le Jardin botanique du Col de Saverne

Jardin d'eau du Jardin botanique du Col de Saverne
Jardin d'eau du Jardin botanique du Col de Saverne

De l'autre côté du col, la route de plaine rapide se raccorde bientôt à une autoroute. Nous filons jusqu’à une bretelle menant à un grand centre d’achat en banlieue de Strasbourg où nous nous livrons à une longue séance de magasinage pour trouver lunettes de soleil – pour moi – et chaussures – pour Monique. Nous y complétons aussi les provisions de la cambuse qui sont bien basses.

Il est donc assez tard lorsque nous atteignons le centre historique de la capitale de l’Alsace. Par chance une place nous attend juste sous le clocher de la cathédrale protestante St-Thomas, en bordure de la zone piétonne. Bien qu’il soit passé 19:00, il fait encore très chaud. Nous faisons une première incursion du côté de la cathédrale, mais l’Office du tourisme comme la grande église sont maintenant fermés.
Strasbourg : Place de la Cathédrale et Maison
              Kammerzell
Strasbourg : Place de la Cathédrale et Maison Kammerzell

Strasbourg-cathedrale-rosace-illuminee
Rosace de la cathédrale illuminée (début XIVème)

Vieilles maison de la Petite France
Vieilles maison de la Petite France
Nous hésitons à faire la croisière nocturne sur l’Ill et préférons rentrer souper avant de nous lancer dans un grand tour à pied le long des quais jusqu’à la Petite France. Sur les terrasses bondées, le vin et la bière échauffent les convives qui chantent et fêtent dans les auberges brillamment éclairées. Beaucoup de promeneurs profitent comme nous de l’air attiédi pour admirer les points de vue sur la rivière, les riches demeures bourgeoises qui la bordent, les eaux courantes bondissant sous les moulins et le bel ensemble de maisons à colombage du quartier des Tanneurs. Les façades sont illuminées et la nuit complète lorsque nous rebroussons chemin pour aller dormir sous les arbres dans notre cabane à roulettes.

Il y fait encore si chaud que nous décidons d’utiliser le lit de la dînette, plus bas et donc plus frais. La rumeur urbaine diminue bientôt et nous nous endormons sans trop de mal sur la couchette plus étroite (115 cm !) en plein cœur de la cité.


Mardi 10 juin 1997 : de STRASBOURG au MONT SAINTE ODILE (49 km)

Éveillés assez tôt par le bruit de la ville, nous déjeunons puis déplaçons l’Aigle pour exposer son toit au soleil et permettre au panneau solaire de recharger un peu la batterie. Puis nous nous dirigeons vers le parvis de la cathédrale où nous prenons un carnet d’entrées à prix réduit pour les musées et autres attractions touristiques de la ville. Il est presque 10:00, aussi nous hâtons-nous vers l’entrée du Palais Rohan. Déconvenue : si la façade monumentale est superbe, sa porte est close car en France, les musées sont fermés le mardi, ce que nous avions oublié…

Gagnant le quai tout proche, nous réussissons à prendre le bateau-mouche de 11:00 qui, pendant une heure et quart, nous promène sur les deux bras de l’Ill en nous faisant faire le tour du centre ville.

Monique sur le bateau mouche
Monique sur le bateau-mouche

Strasbourg : l'île et les « ponts couverts », le
              barrage Vauban
Strasbourg : l'île et les « ponts couverts », le barrage Vauban (vestiges des remparts
du XIVème), à gauche le quartier de la Petite France, au fond la cathédrale

Il fait très beau, et la vue est exceptionnelle sur les quais, les vieilles maisons et les différents monuments dispersés au bord de l’eau. Le passage de deux écluses nous fait accéder à la Petite France et au bassin précédant le Barrage Vauban...

Puis à toute une variété de maisons et de monuments XIXème et XXème bordant le bras nord de la rivière, avant d’aller explorer rapidement les grands bâtiments contemporains du Palais de l’Europe. La longue barque découverte offre une excellente visibilité sur tout le spectacle mais aussi une pleine exposition au grand soleil réverbéré par l’eau. Voilà de quoi raviver nos couleurs et nous donner l’envie d’un peu de fraîcheur !


Sur les canaux du vieux Strasbourg
Sur les canaux du vieux Strasbourg

Vieilles maisons au bord de l'eau et restaurant « Au pont
      Saint Martin »
Vieilles maisons au bord de l'eau et restaurant « Au pont Saint Martin »

Nous nous dirigeons donc ensuite vers la cathédrale.


Dans la Petite France, balcons fleuris Rue du Bain
              aux Plantes
Dans la Petite France, balcons fleuris Rue du Bain aux Plantes

Rue
              Mercière devant le parvis de la cathédrale Notre Dame de
              Strasbourg
Rue Mercière, devant le parvis de la cathédrale Notre Dame de Strasbourg
Maison Kammerzell (XVe et XVIème)
Maison Kammerzell (XVe et XVIème) 16 Place de la Cathédrale

Rosace et portail de la cathédrale de Strasbourg au
              couchant
Rosace et portail de la cathédrale de Strasbourg au couchant
La file d’attente devant l’escalier donnant accès à la plate-forme s’est nettement résorbée, aussi décidons-nous d’en escalader immédiatement les 328 marches. Si les étroites fenêtres de l’escalier offrent de beaux aperçus sur les contreforts et la tour centrale, en revanche les filets de sécurité installés durant les travaux de restauration limitent la vue depuis la plate-forme…

Nous visitons ensuite l’intérieur de la nef, où résonne un concert d'orgue sur le magnifique instrument suspendu.
Orgue de la cathédrale de Strasbourg
Orgue de la cathédrale de Strasbourg

Strasbourg-cathedrale vitaux de la rosace
Vitraux de la Grande Rosace (début XIVème)
À mentionner également les vitraux chatoyants qui baignent la nef d'une chaude lumière...

le chœur de mosaïques dorées...
Chœur de la cathédrale de Strasbourg avec ses
              mosaïques dorées représentant le Couronnement de la Vierge
              et les douze apôtres
Chœur de la cathédrale de Strasbourg avec ses mosaïques dorées
représentant le Couronnement de la Vierge et les douze apôtres


Pilier du Jugement Dernier ou Pilier des Anges
Pilier du Jugement Dernier ou Pilier des Anges

le pilier du Jugement Dernier finement sculpté devant l’horloge astronomique…
Pilier du Jugement Dernier : L'Ange annonçant le
              Jugement (1235)
Pilier du Jugement Dernier : L'Ange annonçant le Jugement (1235)

Triptyque : l'autel Saint Nicolas, Saint Pancrace et
              Sainte Catherine (1522)
Triptyque : l'autel Saint Nicolas, Saint Pancrace et Sainte Catherine (1522)
La chaire de pierre blanche sculptée datant de 1485
La chaire de pierre blanche sculptée et peinte datant de 1485

En sortant la chaleur nous assaille et notre camion est transformé en étuve lorsque nous y retournons pour déjeuner à 14:00.

Notre repas est donc vite expédié, toutes portes et fenêtres ouvertes, avant de quitter la ville pour prendre la fraîche en montagne et en forêt du côté du Mont Saint-Odile.


Place de
              l'Homme de Fer, cherchez le reflet de la cathédrale... sur
              le pare-brise du tramway high-tech !
Place de l'Homme de Fer, cherchez le reflet de la cathédrale... sur le pare-brise du tramway high-tech !

Vieilles maisons alsaciennes à Colmar
Vieilles maisons alsaciennes à colombages (Colmar)
C’est l’occasion de traverser nos premiers villages de la Route des vins d’Alsace : Rosheim, Boersh où je m’arrête un moment pour filmer le cœur d’un village typique avec son pont fleuri, ses rues pavées, son vieux lavoir, ses grosses maisons à colombages, etc.

A Ottrot nous abordons la montagne au delà des vignes encore très chaudes (34°) et surtout le couvert de la forêt. Sa fraîcheur relative (27°) nous soulage et nous allons la goûter pendant une bonne heure sous les arbres d’un grand stationnement en avant des murs de l’ancien monastère de Sainte-Odile.

Puis nous faisons le tour des terrasses en balcon au dessus de la plaine d’Alsace et du moutonnement vert foncé des Vosges en arrière à l’ouest. Quel site magnifique ! Il nous récompense largement de notre longue montée poussive à travers les arbres.
Site du
              Mont-Sainte Odile, à 763 m sur les Vosges, en balcon
              au-dessus de la plaine d'Alsace. L'abbaye date du XIIème.
Site du Mont-Sainte Odile, à 763 m sur les Vosges, en balcon au-dessus de la plaine d'Alsace. L'abbaye date du XIIème.

Le «
              Mur Paien » du Mont St-Odile
Le « Mur Paien » du Mont St-Odile
Plein d’eau puis souper sur l’esplanade devant le couvent transformé en hôtel, vaisselle et, à la brunante, descente à pieds à travers bois jusqu’à la source miraculeuse quelques centaines de mètres plus bas. Seul le chant d’un coucou et de quelques autres oiseaux rompt le silence… En remontant tranquillement par la petite route, nous jouissons de la grande paix du soir en ces lieux si propices à la méditation et au bain de nature. Nous installons notre bivouac un peu plus bas au milieu des arbres, en compagnie de deux autres camping-cars sur le grand parking vide destiné aux pèlerins.



24. Fin du tour d'ALSACE et retour à LYON


Mercredi 11 juin 1997 : du MONT-SAINT-ODILE à NEUNTELSTEIN (118 km)

 
Dans la paix des montagnes nous dormons jusque passé 10:00… Lorsque nous quittons enfin le Mont, c’est pour redescendre vers Obernai où nous nous régalons d'une jolie balade entre les vieilles maisons.

Obernai : la Place du Marché, l'Hôtel de Ville (XVème
              et XVIème), et la fontaine (1904) portant la statue de
              Sainte Odile
Obernai : la Place du Marché, l'Hôtel de Ville (XVème et XVIème),
et la fontaine (1904) portant la statue de Sainte Odile

Obernai vieille maison
Obernai vieille auberge

Obernai : la
        Place du Marché
Obernai: la Place du Marché

Obernai
      : un autre choix de belles maisons près de l'église
Obernai : un autre choix de belles maisons près de l'église

Puis nous reprenons la direction de Strasbourg que nous rejoignons directement par l’autoroute pour aller stationner sur le quai au bord de l’Ill, juste devant le Musée Alsacien que nous visitons pendant presque deux heures : mobilier, reconstitution d’intérieurs, cave à vin, corderie, etc.
La cour du Musée Alsacien de Strasbourg (époque
              Renaissance, remaniée en 1904)
La cour du Musée Alsacien de Strasbourg (époque Renaissance, remaniée en 1904)

Salle à manger : lambris, table et meuble de coin
              datant de 1810
Salle à manger : lambris, table et meuble de coin datant de 1810
Musée Alsacien de Strasbourg : chambre à coucher dite
              stube d'Egwiller
Musée Alsacien de Strasbourg : chambre à coucher dite stube d'Egwiller

Musée Alsacien : cuisine rurale du XVIIIème
Musée Alsacien : cuisine rurale du XVIIIème
Poêle en terre vernissée du XVIIème provenant de
              Logelnheim près de Colmar
Poêle en terre vernissée du XVIIème provenant de Logelnheim près de Colmar

Armoire de mariage polychrome (Sunhoften, 1817) et chaise à
        dossier peint (1861)
Armoire de mariage polychrome (Sunhoften, 1817) et chaise à dossier peint (1861)

Façade du Palais Rohan, construit de 1732 à 1742
Façade du Palais Rohan, construit de 1732 à 1742 par Robert
de Cotte, architecte du Roi, pour le cardinal Armand-Gaston de Rohan-
Soubise. C'est maintenant le Musée des Arts décoratifs de la Ville de Strasbourg.

Après déjeuner dans la grosse chaleur, nous stationnons devant le Palais du Cardinal de Rohan...

...et y visitons le Musée des Arts décoratifs qu'on y a installé : richissime appartements des cardinaux... Palais Rohan : chambre du Prince Évêque
Palais Rohan : chambre du Prince Évêque

Trumeau de glace en dessus de cheminée (1740)
Trumeau de glace en dessus de cheminée (1740)
Console rocaille (vers 1740) Vase et plats en
              porcelaine Imari
Console rocaille (vers 1740) Vase et plats en porcelaine Imari (Japon, fin XVIIème)
provenant du château des Rohan à Saverne. Les bustes d'empereurs romains viennent d'Italie (XVIIème)



...faïence de Hannonck façonnée en différentes formes... Cartel rocaille en faïence
Cartel rocaille en faïence (entre 1750 et 1755)
par Paul Hannong


...collection de jouets mécaniques (bateaux, locos, machines à vapeur, auto, avions et personnages thématiques animés…) ainsi que quelques meubles alsaciens. Puis Monique se rend à l’Office du tourisme devant la cathédrale pour acheter cartes postales, posters et collant d’Alsace et revendre le reste des billets de nos passeports que nous n’utiliserons pas.

Strasbourg-Palais-Rohan-jouet-limousine
Limousine avec chauffeur en livrée, par Georges Carette (Nuremberg, 1911) en tôle peinte

Machine à écrire jouet fabriquée en Allemagne vers 1930,
          en tôle imprimée et laquée
Machine à écrire jouet fabriquée en Allemagne vers 1930, en tôle imprimée et laquée

Il fait très chaud et très lourd, aussi quittons-nous avec soulagement la grande ville pour gagner Molsheim, puis Bare qui se signale par sa très jolie place de l’Hôtel de ville.

La petite route grimpe dans la montagne au milieu des bois jusqu’au Belvédère de Jadelot où se déploie un beau panorama sur les pentes et sur les ruines des châteaux d’Andlau et de Spesburg. Nous montons jusqu’au Col de Neuntelstein à 971 m pour bivouaquer en pleine nature dans un orage épouvantable.
Belvédère de Jadelot
Belvédère de Jadelot

Jeudi 12 juin 1997 : de NEUNTELSTEIN à RIQUEWIHR (84 km)

Jean-Paul lace ses chaussures de marche avant
                    de partir en balade
Jean-Paul lace ses chaussures de marche avant de partir en balade

L’orage a fini par se calmer mais en révélant quelques autres fuites dans la fenêtre de la dînette… A 9:00 nous sommes debout pour nous enfoncer dans la forêt et faire la balade menant aux source de la Nideck.

Monique au bout du sentier vers Neuntelstein
Monique au bout du sentier vers Neuntelstein

Jean-Paul sur le Rocher de Neuntelstein admire la vue sur
          les montagnettes et les sapins...
Jean-Paul sur le Rocher de Neuntelstein admire la vue sur les montagnettes et les sapins...

Belvédère de Neuntelstein
Belvédère de Neuntelstein

La grimpée jusqu’au Rocher de Neuntelstein offre une vue étendue sur les montagnes couvertes de sapins et sur le village de Hohwald dont les grosses villas alsaciennes s'étalent sur les pentes d’une large clairière en dessous de nous.
Hohwald
Hohwald

Puis nous gagnons le sommet du Champ du Feu, couronné d’une tour séculaire dont nous escaladons la centaine de marches : belle vue sur les sommets des Vosges et, au loin, sur la plaine d’Alsace devinée dans la brume.

Le
                    Kuntsquare de Hohwald
Le Kuntsquare de Hohwald


Nous descendons ensuite jusqu’à Hohwald, moins spectaculaire de près que de loin, mais dont le centre est orné d’un petit jardin avec roue à aube, maisonnette et petit pont de bois tout fleuri, bien mis en valeur par une grande maison fin de siècle en arrière : le Kuntsquare.

Nous empruntons ensuite la vallée de l’Andlau jusqu’au village homonyme où nous finissons par trouver une place en plein centre bouleversé par un grand chantier (on achève d’y enterrer tous les fils). Décor habituel de rues tortueuses bordées de grosses maisons colorées à toit de tuiles et murs de colombages… Je contourne le chantier pour aller admirer et filmer le beau portail roman de l'église dont les fines sculptures racontent un peu naïvement l’histoire du Paradis Terrestre dans le grès rouge et rose.
En quittant Andlau
En quittant Andlau

Lorsque je regagne l’Aigle, Monique nous a préparé une fricassée de poivrons que nous dégustons avec des tranches de saumon fumé…

 

Nous suivons ensuite la Route des Vins d’Alsace qui serpente à travers les vignes étalées sur les basses pentes au dessus de la plaine d’Alsace. Il ne fait pas trop chaud, la lumière brillante est un peu tamisée par les nombreux passages nuageux et par un important voile atmosphérique qui pâlit les couleurs et le bleu du ciel. Les petits villages transpirent la richesse apportée par le vin et ont tous un air de famille : grosses maisons anciennes groupées en désordre autour de leur clocher pointu, rues et façades impeccables, fontaine bruissante devant l’Hôtel de ville cossu, corbeilles et bacs à fleurs omniprésents, et bien sûr, la publicité accrocheuse pour les caves et les weinstub, restaurants de dégustation…


Nous suivons ensuite la Route des Vins d’Alsace qui serpente à travers les vignes étalées sur les basses pentes au dessus de la plaine d’Alsace. Il ne fait pas trop chaud, la lumière brillante est un peu tamisée par les nombreux passages nuageux et par un important voile atmosphérique qui pâlit les couleurs et le bleu du ciel.
Façades à
                  colombages à Colmar
Façades à colombages à Colmar, comme tout le long de la Route des Vins...

Rue des Remparts à Eguisheim, un vieux pigeonnier
                  XVIème
Rue des Remparts à Eguisheim, un vieux pigeonnier XVIème

Les petits villages transpirent la richesse apportée par le vin et ont tous un air de famille : grosses maisons anciennes groupées en désordre autour de leur clocher pointu, rues et façades impeccables, fontaine bruissante devant l’Hôtel de ville cossu, corbeilles et bacs à fleurs omniprésents, et bien sûr, la publicité accrocheuse pour les caves et les weinstub, restaurants de dégustation…


Rue des Remparts à EGUISHEIM
Rue des Remparts à Eguisheim
Rue des Remparts à EGUISHEIM
Rue des Remparts à Eguisheim

Eguisheim : ancienne fontaine près des remparts
                    (Rue des Fossés)
Eguisheim : ancienne fontaine près des remparts (Rue des Fossés)

Kaysersberg : maisons typiques au bord de la
                  rivière
Kaysersberg : maisons typiques au bord de la rivière

Kaysersberg : maisons typiques au bord de la rivière
            (gros plan)
Kaysersberg : maisons typiques au bord de la rivière (gros plan)

Nous tournons le dos à la plaine et grimpons à travers la forêt pour atteindre les soubassements du château du Haut-Koenigsbourg.

Haut-Koenigsbourg : le château vu du ciel
Haut-Koenigsbourg : le château vu du ciel.
Dominant la plaine d'Alsace, habité par les Hohenstaufen au XIIème et les Habsbourgs au XVème, le château fut reconstruit après 1479 avec un système de défense adapté à l'artillerie. Démantelé après la Guerre de Trente Ans, il fut restauré au début du XXème par Guillaume II de Hohenzollern.


Haut-Koenigsbourg : les remparts
Haut-Koenigsbourg : les remparts
Ses ruines puissantes ont été merveilleusement restaurées sur l’ordre de l’empereur d’Allemagne Guillaume II entre 1900 et 1918 pour en faire un musée du château-fort médiéval.

A la suite d’un guide agréable qui sait bien mettre en valeur les différents aspects du monument, nous le parcourons depuis le pont-levis et les celliers jusqu’aux chemins de ronde couronnant la haute et massive tour du bastion sud, traversant chambres et salles remeublées, jardinet Renaissance rénové et terrasses offrant des vues extraordinaires sur la montagne et sur la plaine alentours.
Haut-Koenigsbourg : Jean-Paul devant la fontaine
                  de la cour basse
Haut-Koenigsbourg : Jean-Paul devant la fontaine de la cour basse près de la forge. L'originale du XVème est conservée à Eguisheim.

Haut-Koenigsbourg : escalier néo-gothique
Haut-Koenigsbourg : escalier néo-gothique

Haut-Koenigsbourg : dans la salle d'armes du
                  château
Haut-Koenigsbourg : dans la salle d'armes du château

Haut-Koenigsbourg : le château au-dessus de la plaine
            d'Alsace
Le château de Haut-Koenigsbourg au-dessus de la plaine d'Alsace

Bref une merveilleuse visite. En rattrapant la Route des Vins nous arrêtons à Beyheim, autre village viticole où nous soupons frugalement si l’on compare notre menu à celui qu’affichent les nombreux – et dispendieux – restaurants gastronomiques de ces petites villes qui ajoutent les revenus lucratifs du tourisme à ceux, non moins payants, de la viticulture. Autre petit tour à pied dans les rues pittoresques au delà de la haute porte d’entrée datant de 1300.

Riquewihr : la petite ville enserrée dans le
                    corset de ses remparts
Riquewihr : la petite ville enserrée dans le corset de ses remparts qui ont maintenant
 en grande partie disparu, entourée de vignes au pied de son coteau. Au fond les contreforts des Vosges.

Nous passons ensuite rapidement Ribeauvillé pour gagner Riquewhir, à mi hauteur au milieu des vignes...

...encore tout entouré de son rempart médiéval.

Nous stationnons au-dessus et Monique appelle alors sa mère depuis une cabine téléphonique. Elle apprend le décès de sa tante Thérèse Boissier; nous devrons être à Beaune samedi pour assister à son inhumation. C’est donc la fin de notre périple alsacien que nous compléterons demain par le circuit de la Route des Crêtes passant par les grands Ballons. La nuit est maintenant tombée. Nous allons chercher fraîcheur et calme un peu plus haut dans la forêt, en bordure d’un ruisseau sous les arbres.
Riquewihr : sous le mur extérieur maintenant
                    pacifiquement fleuri
Riquewihr : sous le mur extérieur maintenant pacifiquement fleuri


Vendredi 13 juin 1997 : de RIQUEWIHR au COL AMIC (VIEIL ARMAND) (99 km)

Riquewihr : Grande Rue aboutissant au Dolder
Riquewihr : Grande Rue aboutissant au Dolder (tour-beffroi) datant de 1291
Il règne une paix royale au bord de notre ruisseau, mais le temps semble variable au réveil. Nous allons stationner près de l’Hôtel de Ville, passons sous son arche et commençons à remonter la Rue du Général de Gaulle, artère principale de la petite cité autrefois enserrée dans le corset de ses remparts qui ont maintenant en grand partie disparu.

Se déroule alors une extraordinaire ribambelle de façades à colombages, au crépi peint de toutes les couleurs pastel et surmontées de hauts toits de tuiles brunes garnis de lucarnes.
Riquewihr : maisons à colombages
Riquewihr : maisons à colombages

Riquewihr : façade et fontaine fleuries
Riquewihr : façade et fontaine fleuries
La plupart portent, gravées dans le linteau de leur porte, des dates situant leur construction entre 1500 et 1700 mais elles ont été restaurées avec un soin qui leur donne une apparence beaucoup plus récente. Leur quantité, leur variété, leur alignement un peu aléatoire le long de la rue pavée et montante, les fleurs débordant des bacs et des corbeilles, tout donne à cette Grande Rue un pittoresque fou.
 Certaines maisons bien sûr ont plus de classe que d’autres, que ce soit sur cet axe principal ou sur les ruelles adjacentes que nous visitons en passant ou à notre retour après avoir atteint la haute porte tour du Dolder élevée en 1291.
Riquewihr : rue adjacente à la Grande Rue, à la
                  période des vendanges
Riquewihr : rue adjacente à la Grande Rue,
dans la brume matinale à la période des vendanges

Riquewihr : enseigne de la Maison Hansi sur la
                  Grande Rue
Riquewihr : enseigne de la Maison Hansi sur la Grande Rue
Nous admirons ainsi l’ancienne Hostellerie de l’Étoile aux beaux encadrements de fenêtres sculptés, la maison Liebrich avec ses galeries de bois à balustres et son vieux puits, la maison Kiener et son bas relief au dessus de la porte montrant la Mort saisissant le fondateur de la maison, etc.

Ajoutez à cela les fontaines chantantes et les puits fleuris aux carrefours, l’animation créée par les nombreuses boutiques de vins et les terrasses des weinstubs et autres restaurants, et vous aurez une idée de l’ambiance hyper-touristique que la foule - surtout des autobus du troisième âge – confirme s’il en était besoin.

Riquewihr : Monique devant la fontaine du Dolder
Riquewihr : Monique devant la fontaine du Dolder
Riquewihr : Jean-Paul devant la fontaine du
                  Dolder en haut de la Grande Rue
Riquewihr : Jean-Paul devant la fontaine du Dolder
 en haut de la Grande Rue

Il est presque 13:00 lorsque nous reprenons la route après une dernière vue de la petite ville entourée de ses vignobles.

Nous nous enfonçons alors vers l’intérieur des Vosges en tournant le dos à la plaine alsacienne. Après quelques autres villages vinicoles traversés rapidement (Mittelwihr, et surtout Keyersberg qui nous semble bien joli lui aussi) les vignes disparaissent, les pentes forestières s’accusent et nous commençons à gravir lentement les rampes menant au Col du Bonhomme.
En passant
                  le Col du Bonhomme...
En passant le Col du Bonhomme...

Nous y rattrapons la Route des Crêtes que nous suivrons dorénavant vers le sud après un déjeuner durant lequel nous essuyons une première averse. Hélas, ce temps humide, nuageux voire embrumé nous poursuivra tout le long de cette route pourtant magnifique. Premier arrêt au Col du Calvaire pour aller faire quelques pas autour du Lac Blanc, puis au Gazon du Faing qui offre une vue grandiose sur la vallée de la Haute Meurthe. Un peu plus loin le Lac Vert disparaît dans la pluie et les nuages.

Gerardmer : Jardin d'altitude du Haut Chitelet
Jardin du Haut Chitelet : billet
Jardin du Haut Chitelet : billet

Le ciel se dégage un peu en passant le Col de la Schlucht, nous laissant juste le temps de visiter le beau jardin alpin du Chitelet où nous repérons toutes sortes de fleurs à acclimater dans notre jardinet d’Outremont.

Puis c’est la grimpée au sommet du Hohneck à 1362 m : le superbe panorama circulaire est hélas limité par les intempéries qui lèvent de spectaculaires voiles de brouillard autour de nous, avant de déclencher une violente averse qui me fait battre en retraite dans l’Aigle.
Point
                  de vue depuis le Hohneck (Petit Ballon)
Point de vue depuis le Hohneck

La Vallée des Lacs de Retournmer par temps
                  clair...
La Vallée des Lacs de Retournmer par temps clair...

Paysage pareillement restreint lorsque nous contournons le site de Rothenbach; une accalmie nous attend en passant le Col de Markstein, nous faisant espérer le panorama *** visible depuis le haut du Grand Ballon. Il fait encore assez clair lorsque nous commençons la balade à pied mais rendus en haut de ses 1424 m, la nuée nous environne, bloquant complètement toute visibilité…

Il ne nous reste plus qu’à redescendre en hâte à travers les champs de myrtilles, pour essuyer les premières gouttes de pluie au moment de rembarquer dans l’Aigle. Celle-ci ne nous lâche plus pendant les 7 km de descente jusqu’au Col d’Amic, le brouillard s’ajoutant au crépuscule pour nous forcer à rouler au pas. Nous décidons d’arrêter là nos pérégrinations pour aujourd’hui et installons notre bivouac sur un grand parking tranquille à côté d’un autre camping-car.


Samedi 14 juin 1997 : du COL D’AMIC à TOURNUS (332 km)

Départ à 8:00 pour arrêter quelques minutes plus tard devant le monument commémoratif du Vieil Armand. Cette vaste construction basse et solennelle rappelle les combats meurtriers qui eurent lieu durant la Première Guerre mondiale sur cette colline surplombant la plaine d’Alsace. Puis nous redescendons et quittons progressivement les Vosges pour gagner la Bourgogne en parallèle avec l’autoroute. Nous ne nous arrêtons pas avant Beaune où nous nous perdons un peu dans les rues embrouillées de la veille ville en cherchant le chemin de Puligny-Montrachet.

A 12:30 nous sommes à temps pour le rendez-vous au restaurant où nous retrouvons une douzaine de représentants de la famille. Repas simple et rapide avant de nous retrouver tous au cimetière pour la mise en terre du cercueil de Tati. Jean est très affecté par la disparition inattendue de sa sœur. Impression étrange suscitée par cet adieu forcément imprégné de tristesse, alors que la nature et les vignobles en pleine croissance manifestent la vie intarissable qui surgit autour de nous. Une courte averse fait courir aux parapluies, Alain prononce une brève oraison funèbre, puis tous se séparent.

Nous gagnons alors la maison d’Odile et Jean-Louis sur la colline au dessus de Tournus. A notre arrivée à 17:30, Mangala nous accueille avec Stéphane, Jean-Louis passe en coup de vent, en retard pour rejoindre Odile à Lyon…Nous empruntons alors leur machine à laver les tapis et nous lançons dans un grand nettoyage des sols et des coussins de l’Aigle. La tâche nous retient jusque 21:30. A leur retour, Jean-Louis et Odile nous trouvent confortablement installés dans leur salon en train de lire et d’écouter de la musique… Coucher passé minuit dans la chambre d’Emmanuel en attendant que sèchent les tissus et que disparaissent les vapeurs incommodantes du Scotchgard.

Dimanche 15 et lundi 16 juin 1997 : TOURNUS

En matinée, nous allons écouter Jean-Louis qui tient l’orgue dans l’abbatiale, avant d'aller visiter un antiquaire qui expose de très beaux meubles religieux dans une église désaffectée, puis de faire un tour dans le centre de la vieille ville..
Tournus : Jean-Louis à l'orgue de l'Abbatiale
                  St-Philibert
Tournus : Jean-Louis à l'orgue de l'Abbatiale St-Philibert

Orgue
            de l'Abbatiale St-Philibert de Tournus
Orgue de l'Abbatiale St-Philibert de Tournus

e Tournus ancien autour se son abbaye St
                  Philibert
Le Tournus ancien autour se son abbaye St Philibert
Tour clocher de l'Abbatiale St Philibert
Tour clocher de l'Abbatiale St Philibert

Gravure ancienne montrant les portes fortifiées
                    de l'Abbaye St-Philibert de Tournus
Gravure ancienne montrant la porte fortifiée
de l'Abbaye St-Philibert de Tournus

État actuel de la porte fortifiée de l'Abbaye
                  St-Philibert de Tournus
État actuel de la porte fortifiée
de l'Abbaye St-Philibert de Tournus


Tournus : la petite famille sur la terrasse
Tournus : la petite famille sur la terrasse de La Croix St Léonard
En après-midi, je décape au Kärsher les pierres des murets entourant le jardin. Le soir, Jean-Louis s’installe au clavier de son orgue de salon et nous régale d’un concert improvisé. Le lendemain j'achève le lavage de l’Aigle avec la machine puis nous regagnons Lyon avec Mangala.

Du mardi 17 au mardi 1er juillet 1997 : SAINTE-FOY, puis ST-JORIOZ

Séjour à Saint-Jorioz avec Jehanne jusqu’au vendredi soir, bricolage sur l’Aigle, peinture de la soute, construction des rangements de la porte arrière et du dos du frigo, en grande partie à Couty où Monique attrape une bronchite. Le temps demeure très variable, le plus souvent pluvieux…

Jehanne regagne Lyon jeudi soir par le train pour accompagner Jean qui va subir une opération. Monique se remet lentement de sa grippe grâce aux antibiotiques et arrive à faire un peu de couture. Je suis de plus en plus impatient de repartir après cette pause forcée et avant de reprendre le boulot dans un mois ! Avec l’aide de Toutou j'achève les bricolages de l’arrière de l’Aigle lundi après-midi 23 juin par l'installation d'une prise d’air pour le frigo. En tentant de brancher un ventilateur supplémentaire je fais sauter la boite de contrôle électronique du frigo. Il ne me reste plus qu'à me consacrer à la peinture du bas de caisse du camion en noir, histoire de recouvrir les nombreuses égratignures, de rendre plus facile les futures réparations et d’abaisser visuellement la hauteur de la caisse.

En fin d’après-midi mardi 1er juillet je passe mon impatience de partir sur l’allée de bouleaux que je taille puis ratisse avant de tout ranger dans l’Aigle : nous sommes parés pour le départ que Monique repousse au lendemain. La soirée s'achève par une longue balade au bord du lac d’Annecy jusqu’au bout du chemin vers Duingt.


25. Vers la Suisse et l'Autriche

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