SIX MOIS D'ERRANCES EN EUROPE

(CONGÉ SABBATIQUE de janvier à juillet 1997)

Monique et Jean-Paul à bord de l'Aigle



4. Centre de l'Italie : TIVOLI, POMPEÏ et NAPLES



Dimanche 9 février 97 : de VITERBO à SAN AUGUSTEO (171 km)

La nuit est un peu moins froide qu’hier mais tout aussi paisible, d’autant plus qu'en ce dimanche matin les Italiens de Viterbo ne semblent guère pressés de se lever... Dès 8:30 nous sommes sur la route qui devient assez accidentée lorsque nous contournons, sur un chemin à peine asphalté mais d’autant plus pittoresque, le Lago di Vico devenu réserve naturelle. Puis la chaussée devient progressivement plus chargée, plus large et plus rapide au fur et à mesure que nous nous rapprochons de Rome, évitant de très loin (sans le voir) le Lago de Bracciano. La Via Cassia s’achève par une 4 voies aux allures d’autoroute jusqu’à se raccorder au périphérique de Rome. Nous l’empruntons un moment vers l’est pour rejoindre la route de Tivoli où se trouvent les fameux jardins de la Villa d’Este. Il fait très beau, les Romains roulent rapidement mais conduisent mal, sans discipline ni prudence : jamais nous n’avons vu autant d’accrochages - 4 jusqu’ici - que depuis notre entrée en Italie. Le mauvais état et le tracé hasardeux (très sinueux, virages très raides) de bien des petites routes, la densité de la population et la signalisation plus ou moins claire contribuent aussi à cet état des choses. Nous tombons sans trop de difficulté sur la route menant à la petite ville. Elle  traverse d’abord des faubourgs interminables, longe un aéroport puis grimpe en longues rampes pour gagner enfin la bourgade accrochée aux pentes des Apennins. Il y a foule dans le jardin public et sur la place précédant la Villa, aussi avons-nous quelques difficultés à stationner. Heureusement, en ce dimanche midi le grand stationnement municipal en arrière est à moitié vide, nous finissons par y trouver place et y pique-niquons avant de descendre vers la Villa d’Este.

Jardin de Tivoli : la Villa d'Este depuis la
                  Fontaine de l'Orgue
Jardin de Tivoli : la Villa d'Este depuis la Fontaine de l'Orgue
Après avoir pénétré dans le cloître de l’Ancien couvent bénédictin où le cardinal Hippolyte d’Este se fit aménager une superbe demeure en 1550, nous descendons à travers les anciens appartements finement décorés : des fresques aux couleurs vives et fraîches et aux dessins sophistiqués couvrent entièrement murs et plafonds. On en ressort deux étages plus bas, sur un grand escalier à double volée donnant accès au merveilleux jardin qui m’était connu jusqu’ici uniquement par les références musicales de Liszt et Debussy... La masse sombre des cyprès semble d’abord cacher la totalité du vallon d’où parvient le bruissement de l’eau jaillissant et s’écoulant un peu partout. Puis se devine à droite le mouvement clair de la monumentale Fontaine de l’Orgue, et apparaît à nos pieds la Fontaine du Bicchierone, en forme de coquille.

Nous nous dirigeons à gauche vers les grands effets à contre-jour de la Rometta dont les constructions en arbustes taillés et les massifs entremêlés de cascades et de jets d’eau évoquent plusieurs monuments de la Rome antique. En descendant vers la Rometta
En descendant vers la Rometta

Tivoli : la Rometta
Tivoli : la Rometta

L’Allée aux Cents Fontaines offre alors la suite de ses jets et éventails qui s’épanchent dans l’ombre et sur la mousse pour mener à la Fontaine de l’Ovato (l’Oeuf) à la fois théâtrale et paisible.

Tivoli : Jean-Paul à l'entrée de l'Allée des
                  Cents Fontaines
Tivoli : Jean-Paul à l'entrée de l'Allée des Cents Fontaines
Tivoli : Allée des
                Cents Fontaines
Tivoli : Allée des Cents Fontaines

Tivoli :
                    Allée des Cents Fontaines
Tivoli : Allée des Cents Fontaines
Tivoli :
                  Allée des Cents Fontaines
Tivoli : Allée des Cents Fontaines

Jardin
                  de Tivoli : Fontaine de l'Ovato
Jardin de Tivoli : Fontaine de l'Ovato
Jardins de Tivoli :
                  Fontaine de l'Orgue
Jardins de Tivoli : Fontaine de l'Orgue derrière celle de Neptune

Jardin de Tivoli : la Fontaine de Neptune
Jardin de Tivoli : la Fontaine de Neptune

Plus spectaculaire sinon plus noble, la grande Fontaine de l’Orgue en jette plein la vue, jouant pleins jeux pour nous éblouir par la variété d’effets que l’architecte a su tirer de l’écoulement de ses eaux. Elle jaillit, ruisselle, dégringole, cascade en escaliers dans une seule pièce montée tonitruante qui emplit le vallon de ses éclats en tutti.


Monique devant la
                      Fontaine de Neptune, l'Orgue en arrière
Monique devant la Fontaine de Neptune, l'Orgue en arrière


Monique devant la Fontaine de Neptune
Monique devant la Fontaine de Neptune

En dessous, l’esplanade des trois bassins verts des Viviers paraît bien placide, quoique la Fontaine de la Nature et celle des Dragons, entourées de gazon dans le sous-bois, donnent aussi vie et mouvement à ce quartier. Après quelques minutes de contemplation de la plaine romaine depuis le belvédère situé à l’autre extrémité de la terrasse, nous remontons doucement vers la Villa en passant devant la Fontaine des Oiseaux puis devant celle de Proserpine. Quel ensemble étonnant : nous n’avons jamais vu un tel déploiement ni une telle variété de jeux d’eau dans si peu d’espace. Seul Versailles avec ses grandes eaux peut lui être comparé, mais sans le charme de ce « petit » jardin beaucoup plus intime. Je regrette seulement que les escaliers d’eau qui doublaient de chaque côté les degrés de pierre soient asséchés, ôtant une partie de sa musique et de son environnement total d’eau ruisselante au jardin. Dommage aussi qu’un peu partout l’état des murets, des statues voire des plantations ou des arbres laisse tant à désirer. Quelle autre gloire aurait ce chef d’œuvre s’il faisait partie de la collection de jardins du National Trust !


Ravis de notre excursion dans ce maître jardin, peut être l’un des plus célèbres du monde, nous rejoignons l’Aigle pour redescendre dans la plaine et gagner la Villa d’Hadrien à une dizaine de kilomètres.

Au milieu de ce grand champ de ruines, nous avons un peu de mal à nous retrouver, malgré le plan - imprécis et incomplet - du Guide Vert.  Villa d'Hadrien
                : colonnes corinthiennes de la Piazza d'Oro
Villa d'Hadrien : colonnes corinthiennes de la Piazza d'Oro

Villa
                  d'Hadrien : le Théâtre d'eau
Villa d'Hadrien : le Théâtre d'eau
Villa d'Hadrien : le Canope
Villa d'Hadrien : le Canope

Villa d'Hadrien : le Canope avec ses caryatides
Villa d'Hadrien : le Canope avec ses caryatides
Statue de Mars au bord du Canope
Statue de Mars au bord du Canope

illa d'Hadrien : les Caryatides alignées le long du bassin du
      Canope
Villa d'Hadrien : les Caryatides alignées le long du bassin du Canope

Villa d'Hadrien : les Caryatides le long du bassin du
          Canope
Villa d'Hadrien : les Caryatides le long du bassin du Canope

Villa d'Hadrien : à L,extrémité du Canope, le
                  serapeum (salle à manger)
Villa d'Hadrien : à l'une des extrémités du Canope, le serapeum (salle à manger)
À l'autre extrémité du Canope la statue du Tigre
À l'autre extrémité du Canope, la statue du fleuve Tigre

Villa d'Hadrien : bassin avec cryptoportique
Villa d'Hadrien : bassin avec cryptoportique
Villa d'Hadrien : le temple de Venus
Villa d'Hadrien : le temple de Venus

Il n’empêche que l’étendue, la complexité, le luxe des détails et des aménagements, ainsi que la beauté architecturale des quelques restes frappent encore l’imagination. Nous errons longtemps entre les vieux murs croulants, sur les sols encore partiellement recouverts de mosaïques toutes différentes, près des quelques colonnes de marbre redressées, autour des bassins à nouveau remplis d’eau qui évoquent la gloire passée de ce labyrinthe et nous rappellent un peu la visite de Cnossos. C’est finalement le coucher du soleil qui nous oblige à abandonner les lieux.

Nous voulons alors prendre la Via Casilina en direction de Napoli mais je rate la bretelle d’autoroute qui nous aurait évité de paaser par Roma. Il nous faut donc suivre la longue et lente caravane des retours de week-end vers la capitale sur une route secondaire encombrée jusqu’au périphérique, y parcourir quelques kilomètres rapides avant de nous enfiler dans la nuit et dans une circulation parfois dangereuse sur la route de Naples. Plein d’essence, téléphone à Juliette - qui veut gagner Londres dès le mois de Mai - et à Mathieu - qui dit faire un « trip de job », intervention de Geoffroy qui dit avoir de gros ennuis de moteur avec la Jetta et a fait opposition sur le premier chèque de paiement. Colère de Monique... Nous tournons un peu dans le village puis nous installons pour la nuit sur une rue résidentielle peu passante.


Lundi 10 février 1997 : de SAN AUGUSTEO à POMPEÏ (246 km)
Monastère de Monte-Cassino vu du ciel, sur la
                colline au-dessus de la ville
Monastère de Monte-Cassino vu du ciel, sur la colline au-dessus de la ville
Dès 8:30 nous sommes sur la route après une nuit sans problème. Il fait beau temps. La route est relativement rapide jusqu’à Frosinone où nous cherchons un atelier de pneus pour faire réparer notre crevaison.  Effectivement une vis logée - depuis les travaux à Fareins ? - dans la semelle avant droite explique le dégonflage progressif du pneu. A 10:30, suite de la route longeant les montagnes jusqu’à Monte Cassino où nous arrivons à 12:15. Au bout des 8 longs lacets escaladant la pente abrupte, nous atteignons l’esplanade au pied des murs massifs du fameux monastère entièrement reconstruit après sa ruine lors de la bataille de 1944. Nous y déjeunons au grand soleil mais sans pouvoir profiter de la vue à nos pieds sur la ville et la vallée recouvertes par la brume.

Courrier et vaisselle nous mènent jusqu’à 15:30, heure à laquelle l’abbaye est à nouveau ouverte à la visite. Derrière l’imposante et longue façade classique de marbre blanc, je passe le grand portail de pierre et traverse les trois grandes cours carrées toutes rénovées. Monastère de Monte-Cassino vu du ciel, sur la
                  colline au-dessus de la ville

Nef baroque de l'Abbatiale de Monte-Cassino
Nef baroque de l'Abbatiale de Monte-Cassino

Au cœur de la vaste bâtisse, j’atteins l’église au décor assez chargé : dorures, marqueteries de marbres polychromes, peintures... au moment des vêpres. On me fait signe de demeurer au fond de l’église près de la porte et on m’interdit de filmer.

J’écourte donc ma visite et me borne à admirer le vaste panorama depuis la terrasse aux balustrades de marbre, d’autant plus que la reconstruction - impeccable - a laissé les murs trop neufs et sans vie. Cloître du monastère de Monte-Cassino, dans le
                  style de Bramante
Cloître du monastère de Monte-Cassino, dans le style de Bramante


Nous reprenons la Via Casilina vers Napoli. Les Italiens conduisent toujours aussi mal, la nuit tombe, nous tentons de nous poser dans la ville de Capua (Capoue). Habitat très dense, vieilles maisons sales, physionomie des gens peu engageante, pas de quartier résidentiel favorable au bivouac. Nous nous essayons un peu plus loin à Caserta : grands ensembles peu sympathiques, foule et gangs de jeunes qui traînent en affichant une allure un peu inquiétante, circulation intense... Après nous être égarés dans une zone assez neuve mais aussi très vandalisée, voyant partout grilles et portes barrées, nous décidons de rattraper l’autostrada vers laquelle nous cherchons les trop rares panneaux indicateurs. Slaloms entre voitures, camionnettes et scooters dans la ville très animée maintenant qu’il fait nuit, où chacun conduit au culot, klaxonnant, zigzaguant, coupant les priorités... Par comparaison, l’heure de conduite nocturne sur l’autoroute ensuite est un plaisir, jusqu’à la sortie de Pompeï où nous trouvons un camping (camping Spartacus, Via Plinio) juste en fin de bretelle de sortie. Il est 8:30. Souper et coucher immédiat. Je m’endors aussitôt...

Mardi 11 février 1997 : POMPEÏ (2 km)

Plan de la
        cité de Pompeï intra muros; en rose les zones non exhumées

Plan de la cité de Pompeï intra muros; en rose les zones non exhumées

Nous consacrons la journée toute entière, de 9:00 à 17:00, à la visite de la ville antique de Pompeï dont notre camping se trouve distant d’à peine 200 mètres. Pour l’essentiel notre parcours suit celui proposé par le Guide Vert (parcours moyen du Musée).

Il permet en effet de découvrir en un seul jour tous les grands monuments publics (Temple d’Apollon, boutiques, Forum, Thermes, Théâtre et Odéon, Grande Palestre et Amphithéâtre au bout de la rue de l’Abondance, Thermes de Stabies...). Vue générale de Pompeï au pied du Vesuvio : au
                premier plan le théâtre, l'odéon et la Via Stabiana
Vue générale de Pompeï au pied du Vesuvio :
au premier plan le théâtre, l'odéon et la Via Stabiana


L'Aurige dans le Temple d'Appolon
L'Aurige devant le Temple d'Appolon
Aurige à l'entrée du Temple d'Apollon, au fond le
                  Vesuvio
L'Aurige à l'entrée du Temple d'Apollon, au fond le Vesuvio

Au
          centre de Pompeï, le forum vu du ciel
Au centre de Pompeï, le forum vu du ciel

Pompeï : le forum et
        le Vesuvio
Pompeï : le forum et le Vesuvio

Pompeï : l'Amphithéâtre, l'Odéon et la Via Stabiana
Pompeï : l'Amphithéâtre, l'Odéon et la Via Stabiana

Pompeï : les gradins de l'Odéon
Pompeï : les gradins de l'Odéon

Rue de l'Abondance à Pompeï : Monique devant un
                    passage pour piéton
Rue de l'Abondance à Pompeï : Monique devant un passage pour piéton
Entrée d'une maison donnant sur l'impluvium
                    avec, en arrière, le triclinium (bureau)
Depuis la rue, entrée d'une maison donnant sur l'impluvium
avec, en arrière, le triclinium (bureau)


Il nous fera voir aussi plusieurs superbes maisons patriciennes dispersées au milieu de demeures plus modestes ou enchâssées entre boutiques et échoppes d’artisans (boulangers, barbier, tavernier, etc.). Impossible de tout décrire, tant la ville est vaste, nombreuses sont les fresques ou autres restes architecturaux et complexe le dédale des murs dégagés jusqu’à mi-hauteur. Jean-Paul
                  au comptoir de la taverne
Jean-Paul au comptoir de la taverne

« Prenez garde au chien ! » Mosaïque à l'entrée
                    de la Maison du Poète Tragique
« Prenez garde au chien ! »
à l'entrée de la Maison du Poète Tragique

Pompeï : impluvium d'une maison, au fond le
                      péristyle
Pompeï : impluvium d'une maison, au fond le péristyle

Les rues ont gardé leur profil d’autrefois (centre dallé, côtés burinés par le passage des roues de chars, hauts trottoirs latéraux, passages surélevés pour les piétons...). Leur quadrillage bordé des façades des maisons restitue parfaitement la structure de la ville morte. Nous nous y promenons, attentifs à tout ce qui caractérisait la cité romaine (qui nous est devenue maintenant assez familière) et plus particulièrement aux détails qui donnent du relief à tel aspect de la vie quotidienne ou apportent du piquant à notre exploration. Jean-Paul sur une rue du nord de la ville, au
                  premier plan une fontaine publique
Jean-Paul sur une rue du nord de la ville,
au premier plan une fontaine publique

Peinture érotique dans la Maison du Centenaire
Peinture érotique dans la Maison du Centenaire

Jean-Paul dans le jardin de Loreius Tibertinus
Jean-Paul dans le jardin de Loreius Tibertinus

Dans le jardin de Tibertinus, fresque représentant
              Diane et Actéon dévoré par ses chiens
Dans le jardin de Tibertinus, fresque représentant Diane et Actéon dévoré par ses chiens

Pompeï : jardin
          et péristyle de Tibertinus
Pompeï : jardin et péristyle de Tibertinus

Un lupanar a même été découvert dans un quartier probablement assez commerçant et fréquenté, à peu de distance du Forum. Les visiteurs se pressent dans les cubicules sombres où officiaient ces dames et dont les murs avaient été décorés de peintures érotiques frustres mais encore bien lisibles et le plus souvent très suggestives... Peinture érotique dans le lupanar de Pompeï
Peinture érotique dans le lupanar de Pompeï

Le cirque de
                  Pompeï
Le cirque de Pompeï
Après l’étonnement devant cette quasi résurrection de la ville et l’immensité de l’espace dégagé, quelques regrets apparaissent : beaucoup de grilles devant des maisons particulièrement belles ou intéressantes restent closes, d’autres demeures sont très délabrées et se sont manifestement beaucoup abîmées depuis leur dégagement. De plus on a enlevé à peu près tout le mobilier, le statuaire ainsi que les plus belles fresques, sans pour autant placer les copies qui permettraient de rendre plus présents à l’imagination l’environnement dans lequel vivaient les habitants.

Enfin, devant la répétition des murs ruinés, certes très lisibles et suggestifs mais vraiment très nus et dégarnis, on en vient à souhaiter la reconstitution d’une rue, ou du moins de quelques maisons telles qu’elles étaient à la veille de l’éruption en 79 ap. J.-C. Péristyle de la Maison des Vetii
Péristyle de la Maison des Vetii

Amour de bronze dans la Maison des Vetii
Amour de bronze dans la Maison des Vetii

... avec leur structure architecturale complète, leurs peintures, leurs meubles et accessoires, leurs jeux d’eau, leurs jardins et, pourquoi pas, des gardiens en costume vaquant aux tâches quotidiennes de l’époque... un peu comme on a timidement tenté de le faire dans la Maison des Vetii.

Maison
            des Vetii : Hercule enfant étouffant les serpents
Maison des Vetii : Hercule enfant étouffant les serpents

Petits Amours cabaretiers dans la Maison des Vetii
Petits Amours cabaretiers dans la Maison des Vetii

Reste l’émotion devant la catastrophe si soudaine et les souffrances qu’elle entraîna, rendues particulièrement sensibles par les poses des habitants surpris, telles que les rendent les empreintes de leurs cadavres moulées dans le plâtre.

Moulage de victimes de l'éruption du Vesuvio
Moulages de victimes de l'éruption du Vesuvio


Villa des Mystères : la salle du Grand Tableau
Villa des Mystères : la salle du Grand Tableau
Le temps se dégrade peu à peu tout au long de la journée, et lorsque le soleil disparaît derrière les nuages vers 15:00, il fait carrément frisquet. Notre visite s’achève à 17:00 (tout ferme alors) par la Villa des Mystères, une grande villa patricienne hors les remparts où nous nous rendons avec l’Aigle. La découverte sur les murs d’un salon de la série de peintures décrivant l’initiation d’une jeune femme aux mystères venus d’Asie est vraiment exceptionnelle, malgré l’éclairage parcimonieux de cette fin de journée d’hiver.

Villa
          des Mystères : Lecture du rituel et Jeune personne offrant
Villa des Mystères : Lecture du rituel et Jeune personne offrant

Villa des Mystères : la Flagellée et la Bacchante nue
Villa des Mystères : la Flagellée et la Bacchante nue

De retour au camping « Spartacus » à 17:30, nous décidons d’y passer une autre nuit pour prolonger la visite de la région. Souper, puis lecture jusqu’à 22:30 des livres et album de photos achetés aujourd’hui.

Mercredi 12 février 1997 : POMPEÏ - NAPOLI - POMPEÏ

Le
                  cratère du Vesuvio
Le cratère du Vesuvio
Après un bon mais court sommeil (je suis réveillé dès 4:45 par le bruit des autos et des trains tout proches et dois m’en protéger avec mes bouchons auriculaires), nous prenons une douche bien chaude dans la salle de bain du camping et examinons les possibilités de visite alentours. Il fait trop gris et nuageux pour monter sur le Vésuve, et pas question de parcourir la côte amalfitaine qui manquerait aussi de relief dans la grisaille. Restent les grands musées.

Nous prendrons donc le train vers Naples pour visiter le fameux Musée Archéologique National où l’on a rassemblé les plus belles pièces tirées des fouilles de Pompeï, d’Herculanum et d’autre sites de la région. Le trajet est relativement court, à travers une banlieue progressivement plus dense mais toujours aussi sale. Et pourtant la baie est tellement belle sous le soleil... et sur les cartes postales de la région ! Naples, sa
                  baie et le Vesuvio en toile de fond
Naples, sa baie et le Vesuvio en toile de fond

Au sortir de la gare, nous empruntons le métro puis marchons quelques centaines de mètres jusqu’au Musée. Foule grouillante, circulation affolante, bruyante et désordonnée, ville sale - pollution, déchets, façades noirâtres et en mauvais état - nous frappent et nous déçoivent dès le premier abord.

Billet d'entrée au Musée Archéologique
                      National de Napoli
Billet d'entrée au Musée Archéologique National de Napoli
En revanche le musée contient de vrais trésors puisqu’on y a rassemblé toutes les plus belles trouvailles des fouilles pratiquées dans les villes antiques enfouies par la catastrophe, sans compter celles de Stabia, Paestum, etc., ainsi que la fameuse collection Farnèse de marbres antiques.

Musée Archéologique National de Napoli: Hercule
                    Farnese, du sculpteur athénien Glycon, provenant des
                    Thermes romains de Caracalla
Musée Archéologique National de Napoli : Hercule Farnese, du sculpteur athénien Glycon, provenant des Thermes romains de Caracalla
Venus Callipyge (1,52 m) provenant de la
                    Collection Farnese
Musée Archéologique National de Napoli: Venus Callipyge (1,52 m) provenant de la Collection Farnese

Aphrodite nouant sa sandale en s'accotant sur
                    une statuette de Priape
Aphrodite nouant sa sandale en s'accotant sur une statuette de Priape
Aphrodite au bain avec un petit Amour, copie
                    romaine d'un original hélénistique
Aphrodite au bain avec un petit Amour, copie romaine d'un original hélénistique

Malheureusement nous ne disposons que de 2 heures pour en parcourir les différentes salles car il est déjà midi et les portes ferment à 14:00 ! De plus la merveilleuse section réservée aux mosaïques est close pour restauration...

Portrait d'une dame (mosaïque de Pompéï)
Pompeï : Portrait d'une dame
Mosaique : Combat de coqs
Pompeï : Combat de coqs

Maison du Faune
            à Pompéï : Chat dévorant un oiseau, et Oiseaux, poissons et
            canards
Maison du Faune à Pompeï : Chat dévorant un oiseau, et Oiseaux, poissons et canards

La bataille d'Issos entre Alexandre et Darius, grande
              mosaïque provenant de la Maison du Faune à Pompéï
La bataille d'Issos entre Alexandre et Darius, grande mosaïque provenant de la Maison du Faune à Pompéï

Détail de
            la mosaïque "La bataille d'Issos" : Alexandre
Détail de la mosaïque "La bataille d'Issos" : Alexandre

Scène
            nilotique - mosaïque du 1er siècle ap. J.C. provenant de la
            Maison du Faune à Pompéï
Scène nilotique - mosaïque du 1er siècle ap. J.-C. provenant de la Maison du Faune à Pompéï

Un peu rapidement donc nous faisons quand même un grand tour : grandioses ou sensuelles statues de marbre et de bronze hellénistiques ou romaines de la collection Farnèse au rez-de-chaussée, à l’étage statues et statuettes de bronze provenant de la Villa des Pison à Herculanum et surtout pléiade d’objets en provenance de Pompeï.

Hermes-assis
Jeune homme au repos (Hermès ?)
bronze provenant de la Villa des Pison, Herculanum
Deux coureurs saisis à l'instant où ils vont
                    s'élancer sur la piste
Deux coureurs saisis à l'instant où ils vont s'élancer sur la piste
Bronzes provenant de la Villa des Pison, Herculanum

Stèle funéraire repésentant une famille
Stèle funéraire repésentant une famille
Stèle funéraire : Mercure, Eurydice et Orphée
Stèle funéraire : Mercure, Eurydice et Orphée

Portrait d'homme, buste de bronze provenant
                      de la Villa des Pison, Herculanum
Portrait d'homme, buste de bronze
provenant de la Villa des Pison, Herculanum

Les Muses, série de bronzes provenant de la
                    Villa des Pison, Herculanum
Les Muses, série de bronzes provenant de la Villa des Pison, Herculanum

Nous commençons à apercevoir la section des peintures lorsque déjà le musée ferme.
Portrait d'une jeune femme (Sapho ?)
Portrait d'une jeune femme le stylet à la main (Sapho ?)
Allégorie du printemps, peinture provenant de
                      Stabie
Allégorie du printemps, peinture provenant de Stabie

L'Amour puni, fresque provenant de la Maison de
                    l'Amour puni à Pompéï
L'Amour puni, fresque provenant de la Maison
de l'Amour puni à Pompéï

Europe enlevée par le taureau, fresque
                    provenant de Pompéï
Europe enlevée par le taureau, fresque provenant de Pompéï

L'arrivée de Io à
          Canope
Musée Archéologique National de Napoli : L'arrivée de Io à Canope
Fresque du Temple d'Isis à Pompeï


En sortant du Musée nous traversons une magnifique galerie vitrée, la Gallerie Umberto Ier, qui nous rappelle le Grand Passage de Bruxelle.

Gallerie Umberto I
Gallerie Umberto I
Gallerie Umberto I et sa coupole centrale
Gallerie Umberto I et sa coupole centrale

Gallerie
            Umberto I
Coupole de la Gallerie Umberto I

Longue balade ensuite dans les petites rues du vieux Naples. Les ruelles sont étroites, sombres et très sales entre les hautes façades, suscitant un sentiment constant d’insécurité - on nous a tellement mis en garde contre les pickpockets ! - mais aussi beaucoup de pittoresque (minuscules boutiques de linge, épiceries odorantes, boutiques d’objets de piété chromos, etc.). Dans les
                  ruelles du vieux Naples
Dans les ruelles du vieux Naples

Ruelle du vieux Naples
Ruelle du vieux Naples
«
                    Art Sacré...» sur la Rue St-Grégoire d'Arménie
« Art Sacré...» sur la Rue St-Grégoire d'Arménie

Piazza del Gesu avec l'église Santa Chiara
Piazza del Gesu avec l'église Santa Chiara
La Guglia dell'immaculata (1750) sur la Piazza
                    del Gesu Nuovo
La Guglia dell'immaculata (1750)
sur la Piazza del Gesu Nuovo


Napoli : église de quartier
Napoli : église de quartier
Église St-Paul-Majeur (1583-1603)
Napoli : église St-Paul-Majeur (1583-1603)

Dans les rues
          du vieux Naples (6 Piazzetta Nilo)
Dans les rues du vieux Naples (6, Piazzetta Nilo)

Marchand
                  de parapluie
Marchand de parapluie
Vers 17:30 nous reprenons le métro puis le train en direction de Pompeï. Suite à une erreur de direction (un changement de train en cours de route, non indiqué au départ, a été annoncée en italien dans les voitures et donc incomprise...), nous regagnons notre petit chez-nous dans la nuit noire vers 19:30. Fatigue (nous marchons depuis 10:00 ce matin), faim (nous n’avons mangé qu’un petit panini napolitain)… Il faut commencer par brancher l'Aigle sur le secteur car la batterie est bien faible : le mauvais temps n’a pas favorisé le production du panneau solaire... Après souper, écriture du journal, tri des cartes postales et début de lecture des livres, nous nous couchons à 23:30.



5. CÔTE AMALFITAINE, CAPRI et ITALIE DU SUD



Jeudi 13 février 1997 : de POMPEÏ à RAVELLO (57 km)

Une certaine fatigue due à nos deux dernières journées de marche sans interruption dans les rues de Pompeï puis de Naples retarde notre lever jusque vers 9:00. De plus le temps, gris et proche de la pluie, ne nous invite guère à nous activer. Nous voilà donc forcés à renoncer à l’excursion sur le Vésuve dont on n’aperçoit même plus la cime (1 200 m) masquée par les nuages. De plus nous sommes las du bruit (circulation, trains...) et de l’agitation qui nous entourent. Nous profitons encore une fois des douches chaudes du camping puis des installations ad hoc pour vidanger W-C et eaux grises avant de faire le plein d’eau propre. J’arrange encore quelques babioles sur le camion pendant que Monique fait la vaisselle et nous sommes enfin sur la route à 11:00.

Baie de
          Napoli, Côte amalfitaine (au sud) et Capri
Baie de Napoli, Côte amalfitaine (au sud) et Capri

Nous tentons d’abord de rallier Sorento par la côte en suivant la fameuse côte amalfitaine. Vains efforts car la route a été coupée par des glissements de terrain début janvier et n’est pas encore réparée. Ceci nous vaut un très long détour par la route de l’intérieur jusqu’à Salerno, alors que nous aurions dû emprunter l’autoroute rapide et paysagée qui nous aurait mené directement à destination. Ce détour s'avère d’autant plus malheureux que le paysage manque totalement d’intérêt et que les agglomérations qui se succèdent sans interruption ne montrent que saleté, désordre, façades décrépites ou croulantes, déchets partout répandus, bref un paysage de fin de guerre ou de banlieue minable telles qu’on en voyait encore parfois en France il y a 50 ans...

En ratrappant la côte à Vietri-sul-Mare
En ratrappant la côte à Vietri-sul-Mare
Nous finissons par atteindre les faubourgs de Salerno, à peine plus présentables, et bifurquons plein ouest vers la côte immédiatement magnifique. La montagne tombe dans la mer, les caps se succèdent jusqu’à se perdre dans les lointains, les villages perchés s’accrochent à mi-pentes, entourés de leurs plantations de citronniers en terrasse ou blottis au fond des anses derrière leurs barques de pêche colorées alignées sur la grève.

La route en corniche, très sportive car très étroite et extrêmement sinueuse, offre sans cesse de magnifiques points de vue. N’était-ce la conduite souvent barbare de Napolitains (coupant les virages en arrivant sur nous ou doublant sans aucune visibilité) et la rareté des espaces permettant de s’arrêter, rien ne gênerait le spectacle grandiose qui se déroule devant nous. Cetara près de sa
                tour normande
Cetara près de sa tour normande

Amalfi
Amalfi
Il commence à Vietri sul Mare, se poursuit au panorama du Capo d’Orso, puis à Maiori et Minori...

À Atrani nous trouvons une petite place juste devant la plage et y pique-niquons au soleil avant de grimper ensuite à l’intérieur des terres jusqu’à Ravello.
Plage
                    d'Amalfi
Plage d'Amalfi

Site en balcon
                de Ravello
Site en balcon de Ravello
Je cause une vive frayeur à ma copilote en doublant un gros camion que je suis de près, déboîtant trop brusquement au goût de Monique. Il faut dire que la route étroite et sinueuse, avec ses nombreux passages à une voie, où l’on doit croiser camions et autobus, est loin d’être une sinécure... Le village perché est mignon, avec ses ruelles et ses vieilles maisons, mais c’est surtout le panorama sur la route parcourue cet après-midi depuis le Cap d’Orso, sur la Baie de Maiori et le Golfe de Salerno qui est magnifique.

Près de l’antique cathédrale malheureusement fermée se trouve la Villa Rufolo, un ancien prieuré aménagé depuis fort longtemps en villa de plaisance. Son architecture tout en décrochements présente plusieurs pièces charmantes (cloître aux arcs entrelacés, loggia salle à manger pleine de plantes exotiques, etc.). La tour
                médiévale gardant l'entrée de la Villa Rufolo à Ravello
La tour médiévale gardant l'entrée
de la Villa Rufolo à Ravello


Le
          cloître à 2 étages de l'ancien prieuré Villa Rufolo
Le cloître à 2 étages de l'ancien prieuré Villa Rufolo

Le jardin en terrasses de la Villa Rufolo
Le jardin en terrasses de la Villa Rufolo
Le clou est bien entendu le jardin entassant ses terrasses en escalier assez peu fleuri (nous sommes en février...) mais d’où s’étend une vue grandiose sur la mer, ses falaises et ses anses. Après un petit tour dans les ruelles menant au Belvédère, nous regagnons notre Aigle pour établir notre bivouac sur le grand stationnement, juste sous la grande place devant l’église, face à la montagne constellée des petites lumières des hameaux et des habitations dispersées.

Ravello: vue sur la côte amalfitaine depuis le Belvédère
Ravello: vue sur la côte amalfitaine depuis le Belvédère

Jardin de la Villa Rufolo
Jardin de la Villa Rufolo
Jardin de la Villa Rufolo
Jardin de la Villa Rufolo

Autre jardin en terrasse à Ravello
Autre jardin en terrasse à Ravello


Vendredi 14 février 1997 : de RAVELLO à SORENTO (73 km)
Nous faisons la grasse matinée sur notre parking rural dont la tranquillité contraste agréablement avec nos trois nuits urbaines à Pompeï. Lever vers 9:30 pour refaire, sous un ciel merveilleusement clair et lumineux cette fois, la petite balade jusqu’au Belvédère...
Monique sur la terrasse du Belvédère de
                      Ravello
Monique sur la terrasse du Belvédère de Ravello

La duomo de
                  Ravallo
La duomo de Ravello
... et surtout pénétrer dans la duomo en grande réfection dont la porte est aujourd’hui ouverte. Le bedeau qui époussette les bancs tient à nous découvrir les deux battants des portes de bronze divisées chacune en deux douzaines de petits panneaux illustrant la vie du Christ ou portant des effigies de saints : un beau travail assez fin, reflétant une certaine naïveté, et qui suggère une influence byzantine. 

Si les murs sont nus et attendent le badigeon blanc qu’on s’apprête à leur appliquer, les arches séparant la nef des bas-côtés, d’un roman tout simple, sont soutenues par de belles colonnes de marbre monolithes couronnées de fins chapiteaux corinthiens. Manifestement du réemploi antique, comme les linteaux des trois portes de la façade en marbre blanc finement sculpté. L’attraction majeure du monument réside bien plus encore dans l’ambon d’épître et la superbe chaire au dessin un peu pisan. Nef et choeur de la duomo de Ravallo
La chaire dans la nef et le choeur de la duomo de Ravello

La chaire
                    de l'église de Ravello (1272) (inspiration byzantine
                    ou pisane ?)
La chaire de l'église de Ravello (1272) (d'inspiration byzantine ou pisane ?)

Mais ici ces chefs d'oeuvres sont décorés de très fines mosaïques dorées formant des dessins animaliers stylisés, plutôt que couverts de sculptures touffues et réalistes comme sur les chaires admirées en Toscane.

Lorsque nous ressortons de l’église, la place en avant s’est animée (jeux d’enfants, groupes d’hommes en discussion...) et surtout le magnifique environnement de montagnes où sont dispersés des hameaux se révèle aujourd’hui en pleine lumière. Nous partons finalement assez tard, redescendons - très lentement cette fois-ci - la route acrobatique jusqu’à Atrani et poursuivons le parcours de la magnifique côte amalfitaine. Amalfi elle-même ne présente guère d’intérêt particulier, en dehors de son site équivalent en beauté à celui des autres ports de la région que nous avons déjà contemplés.  Amalfi
Amalfi

Monique au
                  dessus du Vallone di Furore
Monique au dessus du Vallone di Furore
Vettica Minore offre une vue superbe sur la côte derrière nous. La route continue de zigzaguer à flanc de montagne, coupant le profond Vallone di Furore, une gorge aux parois resserrées et escarpées se terminant par une petite plage de galets encaissée où la mer roule avec fracas. Quelques barques de pêches sont échouées sur la grève caillouteuse et, tout au fond dans l’ombre, quelques maisons de pêcheurs accotées au rocher à pic encadrent le lit du torrent. Côté mer, ses eaux boueuses et grisâtres forment un long ruban qui tranche avec le bleu profond de la Méditerranée et s’y fond progressivement en s’éloignant vers le large.

Au delà du Capo Sottile, après Vettica Maggiore, surgit l’étonnant spectacle de la petite ville de Positano dont les maisons blanches ou pastel semblent empilées sur la pente et dégringolent en un raide escalier jusqu’à la mer bleu émeraude.
Positano sur sa
                  falaise
Positano sur sa falaise

Positano
Positano

Positano
Positano

Nous engageant sur une rue étroite dans le centre du village, nous allons pique-niquer au cœur de ses terrasses, une vue*** à la fenêtre de la dînette. Au moment de repartir, des travaux de voirie barrent l’unique sortie, nous obligeant à une longue et délicate marche arrière jusqu’à un bref élargissement de la rue qui nous permet enfin de faire demi-tour. Entassement des
                  maisons de Positano
Soir sur les maisons entassées de Positano

Minori : le village
                  et la plage à l'embouchure du Reginuolo
Minori : le village et la plage à l'embouchure du Reginuolo
La route superbe continue jusqu’à la montée au col de San Pietro, avant la descente du versant nord vers Sorento et le Golfo di Napoli. L’environnement redevient plus sale et moins spectaculaire. Nous contournons Sorento sans nous en rendre compte, passons le Capo di Sorento et voyons apparaître la silhouette montagneuse de Capri à contre-jour. Monique tient absolument à vérifier la possibilité de visiter la fameuse île, aussi continuons-nous de poursuivre Sorento devant nous jusqu’à nous apercevoir de notre erreur après Massa Lubrese.

Il ne nous reste qu’à faire demi-tour et revenir par l’infecte petite route défoncée jusqu’à la ville pour découvrir, au hasard de ses rues en fête (encore le carnaval...), un itinéraire menant jusqu’au port, à sa billetterie et au stationnement des visiteurs.

Le prix (15 000 lire, soit 12,50 $) pour 15 minutes de traversée aller-retour en vedette rapide nous semble raisonnable, aussi demeurons-nous à flâner sur le quai en comparant les prix des différentes compagnies de navigation. L’hydroglisseur est plus rapide mais hasardeux car il ne circule pas si la mer n’est pas d’huile, tandis que le traversier plus lent prendrait aussi l’Aigle pour 78 000 lires de plus. Le soir est maintenant tombé, les différents bateaux de Napoli et Capri ont ramené leurs passagers et le stationnement se vide. Nous nous installons en plein centre pour y passer la nuit, bercés par le bruit des vagues. Nuit sur le
                  port de Sorento et sur le quai où nous bivouaquons
Nuit sur le port de Sorento et sur le quai où nous bivouaquons

Vers 21:30 le sommeil commence à nous gagner lorsqu’une forte explosion nous relève en sursaut : c’est la première fusée d’un feu d’artifice de Carnaval qui, durant 30 minutes, embrase le ciel et la mer, accompagné d’une formidable pétarade amplifiée par l’écho des falaises. La nuit ensuite se déroule fort calmement, une fois terminé le débarquement du dernier bateau arrivant de Naples vers 22:45.


Samedi 15 février 1997 : SORENTO - CAPRI - SORENTO (0 km)
À 6:00, réveil pour préparer notre départ vers Capri malgré le ciel assez chargé : le temps change tellement vite ici que l’espoir demeure toujours permis... Petit démêlé avec le gardien du parking qui commence par exiger 20 000 lires (comptant notre stationnement de nuit) alors que le carabinier hier soir et le panneau d’information indiquent clairement un stationnement payant uniquement entre 8:00 et 20:00... Il finit par laisser tomber et nous embarquons à 8:00 sur le Cuma, un petit ferry assez lourdaud et lent... Jean-Paul sur le pont arrière du Cuma au départ
                  de Sorento
Jean-Paul sur le pont arrière du Cuma au départ de Sorento

Monique sur le pont du Cuma en arrivant à
                    Marina Grande (Capri)
Monique sur le pont du Cuma en arrivant à Marina Grande (Capri)
...qui nous mène, après une traversée pleine de houle, de roulis et de tangage, jusqu’au quai de Marina Grande, le principal port de l’île.

Le temps ne s’est pas amélioré, le ciel est uniformément gris et le vent assez frais. L’île est très montagneuse et les habitations s’étalent sur les pentes là où elles ne sont pas trop fortes. Le relief devient beaucoup plus élevé dans la partie ouest (Anacapri) qui reste cachée dans un nuage de mauvais augure car porteur de pluie. Depuis le petit port typiquement amalfitain (barques de pêche et façades colorées) nous gagnons le centre de la ville quelques centaines de mètres plus haut par un minibus qui fait des prouesses sur la route étroite aux multiples épingles à cheveux.
Le petit port de Marina Grande
Le petit port de Marina Grande à Capri

Dix minutes plus tard, nous sommes sur la place Umberto 1er, au pied de l’église toute blanche et du municipio (Hôtel de Ville) jaune. Il y règne une ambiance de petite bourgade provinciale, mais comme la vue est belle sur Marina Grande à nos pieds, sur la Baie de Naples devinée au loin, le Punto Sorento un peu plus près et les deux extrémités montagneuses de l’île qui se relèvent de chaque côté.

Ruelle typique
                  de Capri
Ruelle typique de Capri
Un dédale de ruelles coupées de voûtes et bordées de jardins luxuriants nous mène d’abord au belvédère Cannone.

Les fameux Faraglioni depuis le belvédère
                      Cannone
Les fameux Faraglioni depuis le belvédère Cannone
Marina Minore
Marina Minore



Au débouché des maisons, panorama*** stupéfiant sur les falaises qui tombent à pic et sur les fameux îlots rocheux jumeaux des Faraglioni. De brèves éclaircies illuminent certaines portions de ce magnifique paysage...

L'ïle, la ville, les Faraglioni et le Punto
                    Sorento depuis Anacapri
Depuis Anacapri, l'île, la ville, les Faraglioni et à l'extrémité le Palais de Tibère
Villa Jovis; au fond le Punto Sorento

De retour au centre du village, nous partons cette fois-ci en direction de l’est pour prendre le chemin de la Villa Jovis, un fabuleux palais que l’empereur Tibère s’était fait construire à la pointe extrême de l’île, en vue du continent, tout en haut de la falaise abrupte. Long cheminement dans les ruelles étroites et silencieuses. On n’y circulait autrefois qu’à dos de mulet, maintenant avec des petits chars électriques larges de moins d’un mètre. Pas d’autos, pas même de pétrolettes ici interdites, uniquement des piétons comme nous, parfois lourdement chargés. Puis les maisons s'espacent, les jardins s’agrandissent, deviennent vergers ou arpents de vigne.

La vue s’élargit sur le reste de l’île au fur et à mesure de notre lente montée, faisant apparaître la mer, le golfe et surtout la falaise verticale d’Anacapri qui divise l’île en deux. Malheureusement le temps se dégrade encore, la visibilité diminue graduellement et la pluie qui sourd du nuage dans lequel nous entrons nous transperce lorsque nous atteignons enfin la villa. Découverte rapide des ruines intéressantes qui gagneraient cependant à être illustrées par l’image.

 Mais ici c’est surtout le panorama exceptionnel (vue sur la totalité de l’île d’un côté et sur la falaise, la mer, le Golfe de Naples et la côte amalfitaine de l’autre) qui doit suffire à remplir toutes les attentes lorsqu’il est pleinement visible !
L'île et la
                  colline d'Anacapri depuis les ruines de la Villa Jovis
                  bâtie par l'empereur Tibère
L'île et la colline d'Anacapri depuis les ruines de la Villa Jovis bâtie par l'empereur Tibère

Les maisons de
                  Capri entassées sur la colline au-dessus de la mer
Les maisons de Capri entassées sur la colline
au-dessus de la mer

Trempés et pestant contre notre malchance, nous regagnons le village pour y chercher une taverne, nous y réchauffer, nous reposer et manger à l’abri : la marche, ça creuse ! Les quelques restaurants ouverts sont chers et manifestement uniquement destinés aux touristes.

Nous nous résignons à nous asseoir dans l’un d’eux. Depuis la belle terrasse couverte, la vue est limitée par la pluie qui crépite sur le toit, le poêle qui tente de réchauffer l’atmosphèreforte répand une insinuante odeur de mazout. Si la cuisine est passable, l’additiona est gratinée (58 000 lires) et encore faut-il exiger sa correction car on y compte deux fois à Monique son plat principal... La place
                  Umberto 1er, très touristique (restaurants, boutiques
                  de souvenirs...) devant l'église et la Tour de
                  l'Horloge
La place Umberto 1er, très touristique (restaurants, boutiques de souvenirs...) devant l'église et la Tour de l'Horloge

Dans
                  une ruelle typique, fillettes revenant de l'école
Dans une ruelle typique, fillettes revenant de l'école
Il est passé 14:00 et notre bateau ne repartira pas avant 17:00, mais la pluie persistante rend impossible toute autre balade, d’autant plus qu’Anacapri, la partie ouest de l’île non encore parcourue, reste cachée dans le nuage... Il ne nous reste plus qu’à traîner devant les boutiques chic, chères et pour la plupart fermées et à flâner dans les ruelles en nous abritant sous une voûte ou une arcade à chaque averse. Plusieurs bijouteries (perles, corail, ...) et quelques marchands de cartes postales reçoivent aussi notre visite. A 15:00 nous déplaçons notre ennui vers Marina Grande en empruntant le même petit autobus acrobate : peut-être pourrons-nous embarquer sur un ferry regagnant plus tôt le continent. Plusieurs partent devant nous mais aucun de la compagnie auprès de laquelle nous avons acheté nos passages aller-retour...

La pluie persistant, nous faisons passer le temps en bavardant avec un couple de Français pourtant peu sympathiques, nous allons nous réchauffer d’un chocolat chaud dans une gargote... pour embarquer tard sous un ciel des plus gris sur le Cuma enfin de retour. La mer assez forte nous réserve force embardées dans un roulis et un tangage constant. Bien calé sur la plage arrière, je regarde et filme l’île magnifique qui s’éloigne tandis qu’à son coucher un timide rayon du soleil perce sous les nuages pour illuminer la mer. Monique sur le pont arrière du Cuma en laissant
                  Marina Grande derrière nous...
Monique sur le pont arrière du Cuma en laissant Marina Grande derrière nous...

La nuit est tombée lorsque nous retrouvons Sorento après cette journée décevante. Il est trop tard pour reprendre la route et chercher un autre bivouac. Nous demeurons donc sur notre stationnement au bord du quai, soupons et nous couchons tôt (21:10) pour partir demain dès que possible. Chauffage en faisant tourner le moteur, faute de chaufferette autonome fonctionnelle...


Dimanche 16 février 1997 : de SORENTO à PODERIA (avant SAPRI) (220 km)

La baie de Naples et le Vésuve depuis la terrasse
                  d'un hôtel... par beau temps !
La baie de Naples et le Vésuve depuis la terrasse d'un hôtel... par beau temps !
Réveillés tôt par la pluie battante et par l’agitation du départ du premier ferry à 6:30, nous simplifions la toilette faute d’eau chaude et démarrons dès 7:15. Tout un exploit ! Si la pluie se calme un peu, le vent demeure très violent. Nous nous perdons un peu dans les rues du vieux Sorento, près des grands et vieux hôtels chics dominant les falaises. La baie de Naples est belle malgré la pluie et les nuages qui l’envahissent.

Vue vers Capri
          depus le Punto de Sorento
Vue vers Capri depus le Punto de Sorento

Vue générale de l'ïle de Capri
Vue générale de l'île de Capri : à gauche les Faraglioni, à droite le promontoire
rocheux dominé par la Villa Jovis, au fond la colline d'Anacapri

Nous reprenons la route panoramique faisant le tour de la presqu’île de Sorento. Points de vue toujours aussi extraordinaires, en particulier vers Capri et en dépit du temps aujourd’hui encore bien maussade sur l’île. La petite route aux virages incessants nous hisse jusqu’à Santa Agata sul Due Golfi où apparaissent, grandioses, les deux golfes de Sorento et de Salerno séparés par une crête rocheuse très accidentée.

Puis ce sont les tours et les détours de la superbe côte amalfitaine, certes moins spectaculaire que sous le grand soleil d’avant-hier, mais dont les rochers blancs et gris tombent à pic dans l’eau d’azur malgré le ciel gris. Positano, Vettica Maggiora, Vallone di Furore défilent à nouveau, parfois illuminés par de brefs coups de soleil.  Depuis le
                  Punto de Sorento, vague sillhouette de Capri dans la
                  pluie...
Depuis le Punto de Sorento,
vague sillhouette de Capri dans la pluie...


Capri depuis le Punto de Sorento sous le soleil de fin
          d'après-midi
Capri depuis le Punto de Sorento sous le soleil de fin d'après-midi

Nous allons pique-niquer cette fois encore sur le port d’Amalfi puis rattrapons Salerno sous un ciel qui s’éclaircit de plus en plus. La grande ville ne nous offre rien d’attirant hors une belle vue générale dans sa vaste baie sertie de montagnes (dont les plus hautes en arrière pays montrent des traces de neige). Nous rejoignons l’autoroute qui contourne l’agglomération puis filons sur une cinquantaine de kilomètres jusqu’à Éboli. Après le plein d’eau et d’essence, une petite route traversant la plaine de Campanie intensivement cultivée nous mène aux ruines de Paestum.

Paestum et ses temples
Paestum et ses temples

Curieusement la ville ancienne a intégralement conservé ses remparts sur une hauteur de 4 à 5 mètres. Nous stationnons juste devant la billetterie et nous lançons à la découverte du vaste champ de ruines balayé par un vent formidable. La Via Sacra, une belle voie romaine pavée et bordée de trottoirs, traverse toute la ville d’une porte à l’autre. D’un côté, deux temples qui présentent encore toutes leurs colonnes extérieures, malheureusement enveloppés dans l’échafaudage dense de poutrelles métalliques des restaurateurs.  Paestum : temple d'Athena (alias Cérès)
Paestum : temple d'Athena (dit temple de Cérès) (500 av. J.-C.)

Paestum : le second temple d'Héra dit de Poseïdon (450
            av. J.-C)
Paestum : le second temple d'Héra dit de Poseïdon (450 av. J.-C)

Paestum : la
          soi-disant Basilique, en fait un temple dédié à Héra (VIème s.
          av. J.C)
Paestum : le temple dédié à Héra, dit Basilique (VIème s. av. J.C.)

De l’autre, le dédale habituel des bases de maisons, villas et autres boutiques. Coup d’œil à la Maison à la piscine, elle aussi en cours de restauration, son grand péristyle entourant un large bassin central (à sec pour l’instant...). Sautant de murets en ruelles plus ou moins délimitées, je rattrape Monique qui parcourt déjà le vaste péristyle cernant le forum. Il reste bien peu de colonnes debout mais quelques fûts en indiquent l’emplacement, en avant des différents temples et autres bâtiments officiels coutumiers en ces lieux.  Nous poursuivons la Via Sacra, coupons le Decumanus Maximus qui a également conservé son grand dallage typique et atteignons le superbe "Temple de Cérès" (en fait un temple dédié à Athéna...) lui aussi tout emmitouflé dans des échafaudages qui cachent ses belles proportions. Nous regagnons la billetterie en passant près de l’amphithéâtre puis à côté du bouleuterion dont les degrés circulaires tout juste dégagés accueillaient les délibérations du sénat de la ville.

Fresque
                  de la tombe du Plongeur : les amants au banquet
Fresque de la tombe du Plongeur : les amants au banquet
Il nous faut deux bonnes heures ensuite pour faire le tour du musée où l’on a rassemblé toute une série de trouvailles faites à Paestum et dans les cités de la Grande Grèce en Campanie : statuettes de bronze et de terre cuite, vases décorés de figures noires sur fond ocre, casques, cuirasses et jambières de bronze et surtout une extraordinaire collection de peintures apposées sur les parois internes des tombes grecques des Vème au IIIème siècle avant J.C. La plus célèbre, la tombe du Plongeur (480 av. J.C.), montre avec une grande fraîcheur une scène de festin pleine de vie et de détails croustillants.

Tombe du
          Plongeur
Paestum : toit de la Tombe du Plongeur

Le cavalier en noir : décoration de tombeau
Le cavalier en noir : décoration de tombeau
Fresque
                  de la tombe du Plongeur : l'image ayant donné son nom
                  au tombeau
Fresque de la tombe du Plongeur :
l'image ayant donné son nom au tombeau


Lorsque nous reprenons la route, le soleil descend déjà mais le vent toujours aussi fort a nettoyé le ciel. La route quitte la mer à Agropoli pour s’enfoncer dans la montagne : paysage grandiose allant de la Méditerranée scintillant à l’ouest jusqu’aux hautes montagnes couvertes de neige à l’est. La route ne tarde guère à se montrer acrobatique, toute en virages, montées et descentes, jusqu’à ce que nous empruntions pour une cinquantaine de kilomètres une voie expresse dont les grands virages redressés s’appuient pour une large part sur de hauts piliers de béton. Quel travail de Romains dans ce désert ! Lorsqu’elle s’arrête brusquement, incomplète, nous sommes en pleine montagne, cherchant de village en village un téléphone pour appeler Juliette comme convenu tous les dimanches soir vers 18:00.  La nuit tombe, nous finissons par aboutir très fatigués dans le village de Poderia où seul fonctionne un taxiphone. Appel depuis la terrasse d’un café sur laquelle veillent les jeune de l’endroit autour d’un gros juke-box tonitruant. Hélas, pas de réponse rue Hartland à Outremont. Nous allons dormir à deux pas sur une petite place au pied du clocher de l’église.


Lundi 17 février 1997 : de PODERIA à PALMI (313 km)

Longue route aujourd’hui après une nuit où seuls les tintements des cloches de l’église (marquant chaque quart d’heure...) ont par moment troublé notre sommeil. Nous finissons par sortir de la montagne en atteignant la mer à Sapri. Le temps est magnifique, le ciel totalement bleu, le vent frais mais léger. A deux pas du minuscule port de pêche où il fait bon flâner un peu au soleil, nous faisons une épicerie succincte et décevante car les produits sont peu variés, chers et de qualité médiocre dans le petit supermarché. En revanche depuis le quai on jouit d'une vue magnifique sur le Golfo di Policastro, ses montagnes et ses anses encadrées par une suite de promontoires à pic tombant dans la mer.

Jean-Paul sur le sentier menant à la statue du
                    Cristo Redemptore en haut du Monte Biago
Jean-Paul sur le sentier menant à la statue du Cristo Redemptore en haut du Monte Biago
Le paysage devient plus grandiose encore sur la route de corniche menant à Maratea. Nous montons jusqu’au pied de la statue blanche du Cristo Redemptore, haute de 22 mètres, qui couronne le sommet du Monte Biago d'où se déploie une vue époustouflante sur le Golfo de Policastro et sur la côte calabraise.

Déjeuner dehors en plein soleil puis nouvelle tentative d’appel à Juliette, cette fois-ci infructueuse pour cause de panne du téléphone local... Nous redescendons rapidement et finissons par rejoindre notre fille en utilisant le téléphone d’un hôtel. Jean-Paul prend le café après le pique-nique sur
                  le Mont Biago, juste avant Maratea
Jean-Paul prend le café après le pique-nique
sur le Mont Biago, juste avant Maratea


Le Golfo de
                  Policastro et la Baie de Porto de Maratea
Le Golfo de Policastro et la Baie de Porto de Maratea
La route en corniche surplombe ensuite une mer d’émeraude sur laquelle s’ouvrent de nombreuses et charmantes criques : Porto de Maratea, Praia a Mare, etc. Nous retrouvons un peu plus loin la voie rapide qui file entre mer et montagne, traversant à vive allure toute une série de villages de vacances aux lignes plus ou moins réussies mais uniformément fermés.

Faute de curiosité vraiment alléchante, nous profitons du beau temps, de la circulation très clairsemée et de la bonne qualité de la route pour parcourir le maximum de chemin vers Reggio di Calabre où nous devons embarquer pour la Sicile.

Lorsque le soir descend, nous retrouvons une zone beaucoup plus habitée près de S. Eufemia Lamezia : cultures maraîchères intensives, villes grouillantes et sales où la circulation est un perpétuel slalom, nombreuses grandes maisons aux structures de béton et remplissage de brique inachevées, comme en Grèce. On se croirait d’ailleurs en plein Péloponnèse... Il fait nuit lorsque nous traversons Rosano puis Gioia Tauro, à la recherche d’un bivouac acceptable. Quittant la grande route SS 18 juste avant Palmi, nous trouvons l’endroit recherché dans un village en bord de mer, sur le stationnement d’une petite épicerie où Monique va acheter les œufs de l’omelette du souper.


6. Côte est et sud de la Sicile, de Palmi à Enna

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