ÉTÉ 1993

NORMANDIE & BRETAGNE

Jean-Paul et Monique MOUREZ
à bord e l'Aigle




1. De LYON à ROUEN


Du mardi 22 juin au jeudi 1er juillet 1993 : STE-FOY-LES-LYON (km 42 950)

Arrivés de Montréal le 23 en début d'après-midi, nous planifions les travaux sur l'Aigle puis participons dans la soirée du 24 à la fête organisée par Jean pour sa réception de la Croix d'Officier de la Légion d'Honneur.

Pour leur part, les enfants demeurent à la maison à Montréal; Juliette veut en effet profiter d'une petite semaine de liberté avec son amie Julie sans avoir ses "vieux parents" sur le dos. Mathieu, quant à lui, préfère passer l'été seul même si c'est pour faire la plonge au restaurant "L'Invité".

Pendant toute une semaine, nous nous consacrons aux améliorations, réparations et modifications prévues depuis Noël sur notre Aigle :

Tout finit par se mettre en place et, mercredi le 31 juin, nous allons accueillir Juliette et son amie Julie à Satolas. Fatiguées par le voyage et leurs veilles de toute une semaine passée à fêter et à se coucher très tard, nos demoiselles ne tardent guère à s'allonger... pour faire le tour complet du cadran!

En fin d'après-midi, nous allons remplir la cambuse et garnir nos réserves au Continent de Bonant; nous poursuivons nos travaux pour achever nos préparatifs jeudi le 1er juillet. Dans la matinée, Claude et sa femme Marie-Pierre, installés depuis 2 mois à Montpellier, viennent chercher leur fille à la maison. Ils emmènent aussi Juliette qui passera les 3 prochaines semaines chez eux avec Julie. Dans l'après-midi nous procédons aux dernières mises au point et finitions sur le camion pour quitter Sainte-Foy en direction de Fareins vers 18:30. Voici enfin les vraies vacances qui commencent !

Accueil familial chez René-Pierre et Jocelyne qui partagent avec nous leur souper : la table est animée par les jeux et les caprices des 3 filles... Nous dormons devant leur seuil dans notre Aigle, d'un excellent sommeil, dans la paix de cet environnement champêtre.

Vendredi 2 juillet 1993 : de FAREINS à CHÂTEAU-CHINON

Lever vers 8:00 pour un petit déjeuner en famille avant de prendre la N 6, direction Tournus où nous passons quelques heurs avec Odile et Jean-Louis avant de reprendre la route vers le nord en direction d'Autun.

La vieille ville
          d'Autun autour de la cathédrale St-Lazare (XIIème)
La vieille ville d'Autun autour de la cathédrale St-Lazare (XIIème)

Escale à Autun où nous faisons un tour rapide du théâtre romain... Théâtre
                romain d'Autun
Théâtre romain d'Autun

...puis une visite plus attentive de la cathédrale et de ses superbes chapiteaux.

Cathédrale St Lazare : le portail roman du
                  XIIème
Cathédrale St Lazare : le portail roman du XIIème
La-Vierge-Bulliot
Autun - La Vierge Bulliot, sculpture en calcaire polychrome attribuée à Claus de Werve, second quart du XVème

Cathédrale St-Lazare : fuite en Égypte (XIIème)
Cathédrale St-Lazare : fuite en Égypte (XIIème)
Saint
                Joseph (XIIème)
  Saint Joseph pensif (XIIème)

Le réveil des
          Rois mages par l'Ange
Cathédrale St-Lazare : le réveil des Rois Mages par l'Ange

Fontaine
Autun : fontaine Saint-Lazare
Une dernière balade dans les ruelles pittoresques alentours, puis retour à la petite place enjolivée par une fontaine chantante...

...avant de reprendre la route en passant sous une des portes antiques élevées par les Romains autour de la cité.
L'Aigle devant la porte St-André (époque
                      romaine) d'Autin
L'Aigle devant la porte St-André (époque romaine) d'Autin

Le soir descend bientôt sur les monts et les vaux du Morvan : ses forêts profondes ressemblent un peu à celles de la Forêt Noire, aussi sauvages et sombres... A Arleuf, nous montons découvrir le site gallo-romain d'un théâtre rural dont il reste bien peu de choses, mais le vaste paysage en arrière vaut le coup d’œil : des collines accusées moutonnent jusqu'à l'horizon assez éloigné, car nous sommes à plus de 600 mètres d'altitude. Nous tentons alors de monter bivouaquer au Télégraphe juché à 800 mètres, mais la route mal signalée se dérobe à nos roues. Nous finissons par aller dormir sur le stationnement désert d'une grande quincaillerie en plein centre de Château-Chinon, un gros bourg sous-préfecture et "capitale" du Morvan.


Samedi 3 juillet 1993 : de CHÂTEAU-CHINON à BELLÈME (401 km)

Tôt éveillés par le piaillement des oiseaux et l'appel des coqs, nous paressons au lit jusque vers 8:15, puis vaquons aux tâches matinales : rangement, douche, déjeuner, vaisselle... Avant de partir, je vais quérir dans la quincaillerie voisine 2 charnières qui vont fixer la porte du panier à bouteilles démonté hier pour caser notre dernière acquisition : deux superbes chaises pliantes jaunes et grises aux couleurs de l'Aigle. Vers 10:00, nous reprenons la route.

Orléans : le pont George V sur la Loire et les
                églises de la ville
Orléans : le pont George V sur la Loire et les églises de la ville
Nous gagnons d'abord Nevers que nous contournons, puis descendons le cours de la Loire à peine entrevue en passant par La Charité/Loire, Briare, Gien... La route file jusqu'à Orléans dont nous décidons de visiter la vieille ville.

Mais d'abord pique-nique au bord du fleuve : nous étrennons nos fauteuils tout neufs d'hier et sortons la table pour déguster salade de mâche et jambon de Bayonne.
 Orléans: Jean-Paul et Monique pique-niquent
                  devant la Loire
Orléans : Jean-Paul et Monique piqueniquent devant la Loire

Orléans : dernier étage de la tour de la
                      cathédrale Ste-Croix
Orléans : dernier étage de la tour
de la cathédrale Ste-Croix construite fin  XVIIIème
Puis nous traversons à nouveau la Loire pour laisser notre Aigle sur le quai rive droite et gagner à pied la cathédrale Ste-Croix. Visite intéressante (grande nef gothique ornée de drapeaux multicolores...) que nous achevons juste avant le début d'un mariage. Les costumes bigarrés des invités nous horrifient et nous font fuir !

Un dernier tour dans les ruelles bordées de maisons médiévales à structure de bois, et nous retrouvons notre Aigle. Cap au Nord. Il fait chaud mais pas trop; tant que l'on roule, cette chaleur (23-25°) demeure très supportable. Nous traversons alors les plates étendues de la Beauce envahies par la blondeur des blés ou les grandes feuilles vert sombre des betteraves. Soixante-quinze kilomètres à vive allure et, vers 18:15, nous voyons poindre les flèches de Chartres au-dessus de la plaine.

Nous stationnons à l'extérieur de la vieille ville limitée par le cours paresseux de l'Eure. Puis, empruntant des ruelles bordées de maisons anciennes et pittoresques assez bien restaurées, nous gagnons la cathédrale Notre-Dame couronnant la colline. Dans le
                vieux Chartres, la cathédrale du XIIème vue des bords de
                l'Eure
Dans le vieux Chartres, la cathédrale
du XIIème vue depuis les bords de l'Eure


L'église est une splendeur : vaste, très équilibrée, ornée de superbes verrières aux rouges et bleus lumineux...

Cathédrale N.-D. de Chartres (XVème au XVIème) :
                  la rose nord : Glorification de la Vierge Marie
Cathédrale N.-D. de Chartres  (XVème au XVIème) : la rose nord :
 
Glorification de la Vierge Marie, offerte par Blanche de Castille 
et son fils Saint Louis
(XIIIème, atelier de N.D. de Paris)

Chartres : vitrail de la cathédrale du XIIème
                  Notre-Dame de la Belle Verrière
  Chartres : vitrail de la cathédrale du XIIème
Notre-Dame de la Belle Verrière

Je regarde d'un peu plus près le fameux labyrinthe, puis nous faisons un grand tour extérieur. Noblesse de la façade (devant laquelle des fouilles viennent de mettre à jour un grand bâtiment romain), élégance magistrale des arc-boutants venant s'appuyer sur des contreforts massifs en escalier. Tour du chœur de la cathédrale
Tour du chœur de la cathédrale : baptême de N.S. par St-Jean-
Baptiste, la Triple Tentation, la Chananéenne, la Transfiguration.


Chartres : chevet de la cathédrale Notre-Dame
Chartres : chevet de la cathédrale Notre-Dame
Notre balade s'achève dans les jardins de l'archevêché (une élégante bâtisse Louis XIII aux murs de briques rouges et parements de pierres blanches) d'où l'on jouit d'une très belle vue sur l'abside et sur les absidioles en éventail.

 Nous regagnons enfin notre Aigle en traînant un  peu le long de la rivière où barbote une bande de canards et où s'est installé, dans un vieux moulin retapé, un joli restaurant fleuri. Chartres : au bord de l'Eure, le vieux moulin
                transformé en restaurant
Chartres : au bord de l'Eure, le vieux moulin transformé en restaurant

Il est temps de repartir en direction d'Alençon puisque c'est par ce léger détour vers les Alpes Mancelles que nous voulons gagner Caen. Après quelques 14 kilomètres, nous quittons la grande route (N 23) pour nous engager sur un chemin de terre et nous y arrêter pour souper en pleins champs. Repas bucolique pendant lequel nous regardons le soleil se coucher sur les blés récoltés par une énorme moissonneuse-batteuse, dans une débauche de poussière colorée en rose par les derniers rayons du soleil...

Encore 35 km jusqu'à Nogent-le-Rotrou, après 2 tentatives malheureuses pour trouver un téléphone à carte et annoncer à Maman notre arrivée prochaine. Nous nous rendons jusqu'à Bellême, en traversant une région maintenant beaucoup plus vallonnée, jusqu'à trouver un grand espace plat tout à fait propice au bivouac devant la salle des fêtes. Malheureusement des jeunes en autos et mobylettes ne cessent d'arriver : voilà qui présage une nuit agitée...

Dimanche 4 juillet 1993 : de BELLÊME à CAEN (197 km)

Nos voisins ont finalement été très calme et c'est la chaleur qui nous réveille; nous sommes en plein soleil sur notre grand stationnement vide. Nous nous levons assez tôt, sans avoir pour autant vraiment fait le plein de sommeil.

Nous sommes bientôt sur la route; quelques kilomètres plus loin, nous allons déjeuner sur le bord herbu d'un chemin de ferme. Nous sortons nos chaises dans ce cadre champêtre, environnés du chant des oiseaux, dans la grande lumière du matin. La route file ensuite par monts et par vaux jusqu'à Alençon, à une quarantaine de kilomètres de là. Quelques minutes pour quérir des fleurs que nous offrirons à Maman ce soir, et nous trouvons une place en plein centre de la vieille ville, à deux pas de l'église Notre-Dame. Fort beau portail en dentelle de pierre, sobres voûtes romanes à l'intérieur...

Alencon
                : la maison d'Ozé
Alençon : la maison d'Ozé
Nous nous dirigeons ensuite vers la maison d'Ozé joliment restaurée qui borde la grande place toute pavée. Suivant le petit circuit pédestre proposé par le Syndicat d'Initiative, nous longeons le cours fleuri de la Sarthe, déambulons dans les vieilles rues près du Musée de la dentelle (malheureusement fermé) et nous engageons sous le passage Cochon de Vaubougon où résida Madame de la Peltrie avant de partir fonder le couvent des Ursulines à Québec (plaque commémorative)...

Madame de la Peltrie

Après avoir contemplé au passage quelques vieilles maisons aux pittoresques montants de bois, quelques belles façades de pierre un peu sévères, et l'originale Halle au blé en granit toute ronde, nous sommes de retour au camping-car. Alençon nous paraît somme toute une jolie petite ville tranquille, mais ses monuments sont cependant trop hétérogènes pour nous retenir longtemps. Dentelle
                d'Alençon
Dentelle d'Alençon

Nous prenons alors la direction des Alpes Mancelles, une région vallonnée et boisée où, à chaque fois que l'on escalade une côte, le paysage se dégage, plein d'un charme paisible. Nous pique-niquons à Héloup, au bord d'un chemin d'où la vue s'épanouit sur les collines et les forêts. Fatigué par la longue route parcourue depuis 2 jours et par une nuit un peu courte, je commence une sieste qui se prolonge jusque vers 16:30, pendant que Monique commence un tricot. Nous poursuivons l'excursion des Alpes Mancelles vers St-Léonard-des-Bois, puis vers St-Céneri-en-Gerei où nous stationnons sous les grands arbres abritant la Sarthe.

St-Ceneri-en-Gerei : la maison du Maire...
St-Ceneri-en-Gerei : la maison du Maire...
Courbe admirable de la rivière lovée au creux de la colline et franchie par un vénérable pont aux pierres moussues, au pied de la petite église du XIIème. Vieilles maisons restaurées et fleuries, charmant paysage agreste, rues étroites bordées de minuscules jardins épanouis... "L'un des plus beaux villages de France", proclame un panneau à son entrée. Notre flânerie nous entraîne de l'église perchée au dessus de la rivière ombragée jusqu'à la chapelle St-Céneri sise au milieu d'une prairie sertie par une boucle de la Sarthe, en passant devant la chaumière ravissante et idéale bâtie par un ancien maire du village.

Notre route nous entraîne ensuite vers la corniche de Pail qui offre une vue superbe sur les collines et les prés du bocage. A Mamers nous rejoignons enfin Maman par téléphone pour la prévenir de notre arrivée ce soir (il est déjà 16:15). Nous filons vers la nord, par Carrouges d'abord où nous jetons au passage un coup d’œil à la petite église de Ste-Marguerite dont Anne B. avait restauré les vitraux, puis par la Gâterie dont les champs en friches autour de la grande maison font peine à voir. La route neuve file entre les terres remembrées jusqu'à Boucé puis, étroite et défoncée, jusqu'à Argentan. Nous y retrouvons la plaine traversée par la grande nationale rectiligne aux quelques grands virages redressés jusqu'à Falaise puis Caen.

Gilles et Ginette, Denis et Françoise et tous les neveux et nièces sont auprès de Maman pour nous accueillir. Le souper est bientôt sur la table. Les conversations vont bon train sur notre voyage, leurs vacances qui arriveront bientôt et l'actualité économique et politique guère plus brillante de ce côté-ci de l'Atlantique que de l'autre. Vers 22:00, nos convives nous quittent. Nous acceptons l'hospitalité de Maman qui nous laisse sa chambre durant notre séjour à Caen. Épuisés, nous gagnons notre lit vers 00:15.


Lundi 5 juillet 1993 : CAEN (25 km)

Réveil assez tardif : nous récupérons un peu la fatigue accumulée. Après quelques courses avec Maman au supermarché Leclerc, nous partons pique-niquer en sa compagnie à Luc-sur-Mer au bord de la plage, en traînant auparavant dans les petites rues de Cresseron et de Mathieu pour examiner les vieilles maisons de pierre. Comme nous songeons à en acheter une, nous sommes impatients de voir ce que la région peut nous offrir.

Après le repas pris à l'intérieur du camion tant la mer est houleuse et le vent agressif, nous passons à la Brèche d'Hermanville chez l'agence Deligny. Nous y prenons rendez-vous pour deux visites, puis allons faire un tour chez le notaire de Ouistreham, histoire de voir les propriétés disponibles et les prix. A 16:00 nous sommes à la mairie de Colleville où Monique s'enquiert auprès du Maire des maisons en vente. Après quelques minutes chez Gilles et Ginette, nous rejoignons Deligny qui nous fait visiter une maison de bourg à Hermanville puis un temple désaffecté à Cresseron. La première nous semble dans un état pitoyable et mal disposée (terrain tout en longueur, façade à ras du trottoir...), tandis que le second n'offre aucun dégagement alentours. Dommage...

Pour finir, nous raccompagnons Maman à Caen. Nous descendons alors en ville pour traîner devant les agences de l'Avenue du 6 juin et y prendre des rendez-vous pour visiter d'autres maisons durant toute la journée du lendemain. La soirée s'achève chez Maman avec laquelle nous regardons d'anciennes photos de famille tout en bavardant.


Mardi 6 juillet 1993 : de CAEN à HERMANVILLE (80 km)

A 9:00 nous sommes debout et à 10:00, nous attendons notre premier agent devant sa boutique. Il arrive bientôt et nous partons d'abord vers l'est de Caen : Creuilly, Carcagny... nous voyons 6 maisons les unes après les autres, du corps de ferme immense à la chaumière joliment restaurée, toutes diversement situées, offrant des prix, des états et des plans fort différents. Cela nous permet de nous faire une idée du marché, sans que nous éprouvions le coup de foudre pour aucune. Plumetot: porche et maison de maître de la ferme à
                vendre
Plumetot: porche et maison de maître de la ferme à vendre

Creuilly : vieille maison à vendre...
Creuilly : vieille maison à vendre...

Creuilly : vue arrière de la même maison et jardin
Creuilly : vue arrière de la même maison et jardin

Cour arrière du relais de poste de Creuilly
Cour arrière du relais de poste de Creuilly

De retour en ville à 13:15, nous avons juste le temps de retrouver notre Aigle sur son parking et d'y avaler une salade avant de rejoindre notre deuxième agent pour une autre ronde à la périphérie de Caen. Une première maison à Rôt, sur la route de Bayeux, nous paraît peu séduisante car déjà trop - et mal - restaurée.

Bavent : jardin et façade arrière de la maison à
                vendre
Bavent : jardin et façade arrière de la maison à vendre
La deuxième à Bavent nous semble beaucoup plus attractive : c'est une grande bâtisse au carré, en excellent état, avec un beau terrain et des dépendances offrant certaines possibilités d'aménagement. Mais l'environnement (un lotissement moderne) ne me séduit guère; seul l'aspect financier - la propriété serait louable immédiatement à un bon prix - est totalement convainquant.

Nous arrêterons là nos démarches pour l'instant, nous donnant le temps de "décanter" nos découvertes et de préciser nos intentions. Rentrant à l'appartement, nous rapportons nos trouvailles à Maman qui manifeste beaucoup d'intérêt pour nos visites. Puis nous lui faisons nos adieux car, après le souper de ce soir chez Gilles et Ginette, nous partirons pour un premier périple de quelques jours en Haute-Normandie.

A Hermanville, le repas joyeux s'achève fort tard; nous allons dormir dans notre Aigle devant le petit cimetière militaire britannique, à 300 m de la pharmacie.


Notre périple en Normandie
Notre périple en Normandie

Mercredi 7 juillet 1993 : d'HERMANVILLE à HONFLEUR (81 km)

Nous passons une bonne nuit au calme, mais nous levons seulement vers 10:00, fatigués de notre veillée... Départ tranquille vers l'Intermarché de Colleville où nous complétons notre ravitaillement avant d'aller déjeuner vers midi devant la plage de Riva Bella.

Il fait grand soleil, mais le vent assez fort nous oblige encore une fois à manger à l'intérieur. Après le plein d'eau et une bonne jasette avec Gilles et Ginette, nous prenons la route vers 14:00 en direction de l'est. Traversant Riva puis Ouistreham, nous gagnons Bénouville. Bref arrêt chez Leneveu à la recherche de quelques accessoires finalement peu emballants, avant de franchir l'Orne au Pegasus Bridge pour gagner Cabourg : nous faisons une incursion dans le centre bourgeois fin de siècle autour du Grand Hôtel, puis quelques pas sur la Promenade des Anglais avant de poursuivre jusqu'à Dives. Dives/Mer : le
                Manoir de Bois-Hibou (XVIème)
Dives/Mer : le Manoir de Bois-Hibou (XVIème)

DIVES/MER : les Halles et leur magnifique charpente
                XVème et XVIème
Dives/Mer : les Halles et leur magnifique charpente XVème et XVIème
Pendant que Monique range un peu notre intérieur, je pénètre dans l'église du XIVème, trapue, mais respectant le plan traditionnel assez élégant; à deux pas, l'ancienne Halle du XVème offre une superbe charpente ancienne tout à fait originale qui vaut bien les quelques plans vidéo que je lui consacre.

Peu après c'est Houlgate. La route grimpe au dessus des falaises des Vaches Noires, cependant la vue se dégage bien peu depuis la table d'orientation juchée sur un ancien blockhaus du Mur de l'Atlantique. Il faudrait faire l'excursion au pied de la falaise mais il est malheureusement trop tard pour entreprendre ces deux heures de promenade...

Belles plages ensuite de Villers/Mer, puis de Blonville, jusqu'à celle de Deauville. Dédaignant les fameuses "planches", nous allons plutôt observer les bateaux du port de yachts avant de traverser la Touque jusqu'au port de pêche de Trouville. Trouville : Jean-Paul filme le quai sur la Touque
Trouville : Jean-Paul filme le quai sur la Touque

rouville : le quai sur la Touque et la Halle au
                poisson
Trouville : le quai sur la Touque et la Halle au poisson
L'ambiance de son quai est beaucoup plus authentique, avec ses vieilles barques de pêche plantées dans la vase de la basse mer, sa Halle au Poisson couverte de petites tuiles brunes et ses envolées de mouettes se disputant les abats qu'on leur jette.

Nous quittons la ville en escaladant la corniche; la vue s'élargit, magnifique, sur la côte ouest, la grève de Deauville et l'avancée des Vaches Noires en deuxième plan. Belle plage de Villerville ensuite puis de Cricqueboeuf où le petit chemin d'où l'on voit la petite église se mirer dans une mare est fermé... La D 62 s'enfonce ensuite à l'intérieur des terres et le détour vers Barneville ne nous dévoilera pas son château classique à peine deviné au fond de son superbe parc. Ce crochet nous éloigne de la Côte de Grâce que nous rejoignons à la chapelle de N.D. de Grâce, juste au dessus d'Honfleur. C'est un ravissant sanctuaire de pèlerinage chaleureux et paisible dont on a malheureusement retiré les nombreux bateaux ex voto, proies des voleurs...

Nous faisons étape à deux pas, sur le belvédère du Mont-Joli, d'où la vue se développe sur la petite ville en contrebas et sur l'estuaire de la Seine enjambé par le grandiose pont de Normandie en construction (l'un des plus grands d'Europe). Belle lumière du couchant sur tout le panorama.

Jeudi 8 juillet 1993 : de HONFLEUR à CRICQUETOT (117 km)

Excellente nuit sur notre belvédère du Mont-Joli, au dessus des toits d'ardoise bleutés de la vieille ville d'Honfleur. Il fait seulement un peu chaud vers 9:00 car nous n'avons pas pensé à nous placer à l'ombre du soleil matinal. Il ne nous reste donc qu'à sortir la table et les chaises pour prendre le petit déjeuner devant le magnifique paysage de la petite cité blottie à nos pieds, avec en arrière plan la vallée de la Seine barrée de son grand pont.

Nous allons ensuite stationner juste en arrière du Vieux Bassin : bateaux de pêche multicolores et vieilles maisons pittoresques dressant leurs hautes façades recouvertes d'ardoise forment un tableau contrasté et enchanteur... On comprend pourquoi Honfleur a toujours plu aux peintres qui, nombreux, y ont séjourné ou y ont élu domicile. Honfleur : le
                quai Ste-Catherine et la Lieutenance
Honfleur : le quai Ste-Catherine et la Lieutenance

Honfleur : Monique devant le Vieux Bassin
Honfleur : Monique devant le Vieux Bassin

Honfleur : Jean-Paul devant le Vieux Bassin
Honfleur : Jean-Paul devant le Vieux Bassin

La
          Lieutenance et le Vieux Bassin d'Honfleur
 La Lieutenance et le Vieux Bassin d'Honfleur

Déambulant par les petites rues pavées et étroites, admirant points de vue et boutiques de curiosités, nous gagnons le Musée Boudin. Façades d'ardoises sur le quai Ste-Catherine à
                Honfleur
 Façades d'ardoises sur le quai Ste-Catherine à Honfleur 

Quelques toiles du peintre homonyme, charmantes, illustrant les plages de la côte normande au début du siècle.

"Collation sur la plage en compagnie du peintre
          Mettling ou La Conversation, plage de Trouville", par
          Eugène BOUDIN (1876)
"Collation sur la plage en compagnie du peintre Mettling
ou La Conversation, plage de Trouville",  par
Eugène BOUDIN (1876)

Eugène BOUDIN « La femme à l'ombrelle sur la plage de
          Trouville »
"La femme à l'ombrelle sur la plage de Trouville"   par Eugène BOUDIN vers 1880

Eugene BOUDIN (1824-1898), Nuages blancs, ciel bleu,
          ca.1854-1859, pastel
  "Nuages blancs, ciel bleu" par Eugène BOUDIN, vers 1859. Pastel

BOUDiN
"Nuages" par Eugène BOUDIN

Eugène BOUDIN "Scène de plage à Trouville",
          ca. 1862-1863
"Scène de plage à Trouville" par Eugène BOUDIN, ca. 1862-1863

"Le Croisic" par Eugene BOUDIN (1897)
"Le Croisic" par Eugène BOUDIN (1897)

A côté de ces tableaux, nous découvrons quelques autres peintres de la côte (Lebourg, Mont, Dufy, etc.) et surtout une agréable exposition rétrospective du peintre Helleu qui, lui aussi, fréquenta beaucoup cette région. Ses portraits en particulier montrent un beau "coup de patte".


André Hambourg : Plage de Cabourg
  "Plage de Cabourg" par André Hambourg

La salle Hambourg elle aussi ne manque pas d'intérêt, quoique les toiles exposées ne vaillent pas, à mon goût, la petite "Plage de Cabourg" affectionnée par Maman.

A midi les portes ferment; nous regagnons notre Aigle pour pique-niquer devant le port. Je profite des banquettes-lit pour faire une petite sieste pendant que Monique poursuit le tricot repris hier soir, puis nous retournons au Musée achever notre visite. En revenant au cœur de la ville, nous entrons dans l'église Ste-Catherine aux deux voûtes de bois accolées, puis dans son clocher séparé de l'autre côté de la place. Une formidable charpente entièrement recouverte d'ardoises (on reconnaît l'art des charpentiers naval honfleurais) supporte le beffroi et ses cloches.

Honfleur : entrée du Musée sur la rue de la Prison
Honfleur : entrée du Musée
sur la rue de la Prison
Puis nous faisons un petit tour du Musée d'Ethnographie et d'Art populaire normand où, entre les murs d'une suite de vieille maison donnant sur la petite rue de la Prison, on a reconstitué toute un ensemble d'intérieurs anciens.

Musée d'Ethnographie d'Honfleur : armoire
                  normande de mariage (XVIIIème), au fronton le nid de
                  deux colombes
Musée d'Ethnographie d'Honfleur :
 armoire normande de mariage (XVIIIème),
au fronton le nid de deux colombes

Musée Baron Gérard à BAYEUX : armoire normande
                XVIIIème (plaine de Caen)
Musée Baron Gérard à Bayeux
armoire normande XVIIIème (plaine de Caen)


Musée
          d'Ethnographie d'Honfleur : les cuivres dans la pièce du
          marin
Musée d'Ethnographie d'Honfleur : les cuivres dans la pièce du marin.

Après un dernier tour du Vieux Bassin où manœuvrent quelques yachts attendant l'ouverture de la porte/écluse, nous assistons au retour et au déchargement de deux bateaux de pêche dans le bassin de l'Est maintenant rempli par la marée. Monique est fascinée par les vives couleurs des poissons frais sortis de l'eau. Honfleur : débarquement du poisson dans le bassin
                de l'Est
Honfleur : débarquement du poisson dans le bassin de l'Est

Nous repartons enfin et poussons vers le nord. L'escalade du chemin menant au phare de la Roque offre une vue s'étendant largement sur l'estuaire, de la Manche au Marais Vernier en passant par Le Havre en face de nous et les ponts de Tancarville et de Normandie. Nous empruntons le tablier du premier et filons sur l'autoroute vers Harfleur. Circulation dense et chaleur me causent une mauvaise migraine; elle ne m'empêche pas d'aller admirer le haut clocher de l'église d'Harfleur (80 m) mais me fait renoncer à la visite de l'église Ste-Honorine de Graville. Nous traversons ensuite les grandes avenues principales menant au cœur de la ville du Havre. Déception : un modernisme raide et sans grande originalité, de grands bâtiments de béton sans élégance, l'omniprésence des installations industrielles (raffineries...) et portuaires nous laissent un sentiment de froideur impersonnelle.

Après un trajet en bord de mer jusqu'au Musée André-Malraux près du sémaphore, nous nous perdons dans les rues de Ste-Adresse. Nous parvenons quand même à grimper jusqu'à la chapelle Notre-Dame-des-Flots d'où la vue se dégage sur l'ensemble de la cité. Au bout d'une recherche ardue, nous dégotons l'observatoire niché sous le fort de Ste-Adresse et soupons devant le panorama grandiose : le soleil déclinant éclaire la ville au premier plan, l'estuaire de la Seine s'ouvre largement sur la Manche tandis qu'au loin on aperçoit la ligne plus sombre au sud des collines de Deauville et de la Côte de Nacre.

Nous reprenons ensuite la route vers Étretat. Au passage nous saluons dans la pénombre le riche château du Bec environné de ses tours et de ses douves. Nous allons faire étape à Cricquetot, un gros bourg agricole, où nous trouvons une place abritée par la Maison de la Musique en construction.


Vendredi 9 juillet 1993 : de CRICQUETOT à ST-VALERY-en-CAUX (84 km)

Si durant la nuit le village est demeuré endormi - et nous avec ! -  en revanche dès 6:00 les camions défilent bruyamment autour de notre bivouac et écourtent notre sommeil... Après le plein d'essence à l'Intermarché local, nous gagnons Étretat.

Étretat
                : le village, la plage et la falaise d'Amont depuis la
                falaise d'Aval
Étretat : le village, la plage et la falaise d'Amont depuis la falaise d'Aval
C'est un petit village tassé au fond de sa valleuse ("échancrure dans la falaise par où s'écoule une rivière"). La circulation y est difficile tant l'espace est restreint et les rues étroites, mais nous réussissons à stationner à deux pas de la plage, juste à côté de la vieille halle. 

Nous choisissons d'escalader d'abord la falaise d'Aval, au sud de la plage, la plus spectaculaire. L'escalier de béton puis le sentier défoncé grimpent raide sur les falaises blanches et déchiquetées, mais les vues plongeantes sur les gouffres battus par la mer nous récompensent bientôt de nos efforts. Les mouettes planant ou couvant leur nid haut perché sur les aiguilles de calcaire piaillent, les rafales du vent violent nous secouent, le panorama sur les célèbres "portes" (arches naturelles creusées par la mer) constitue une spectacle grandiose...

Étretat : nid de mouettes
Étretat : nid de mouettes sur un rocher
Étretat : l'Aiguille et la falaise d'Aval
Étretat : l'Aiguille et la falaise d'Aval

Étretat : la Porte d'Aval, l'Aiguille (70 m) et la
                Manneporte : "Un éléphant plongeant sa trompe dans
                la mer" (G.de Maupassant)
Étretat : la Porte d'Aval, l'Aiguille (70 m) et la Manneporte :
"Un éléphant plongeant sa trompe dans la mer" (G.de Maupassant)

Notre balade sous un ciel plutôt gris dure près de 2 heures. Nous poussons jusqu'à la pointe de la Courtine d'où l'on découvre toute la côte ourlée de falaises blanchâtres vers le sud jusqu'à la jetée du port pétrolier du Havre-Antifer. Nous revenons alors sur nos pas, repassant devant les mêmes magnifiques belvédères...

Le ciel se découvre un peu, éclairant les toits d'ardoise de la petite ville serrée dans sa vallée. Nous en traversons vite les abords pour admirer cette fois les Halles de bois couvertes comme à Dives d'une remarquable charpente en gros madriers et de petites tuiles brunes et moussues.

Étretat : les Vieilles Halles
Étretat : les Vieilles Halles
Intérieur
                des Vieilles Halles d'Étretat
Intérieur des Vieilles Halles d'Étretat

Étretat : vue sur l'Aiguille et la falaise d'Aval
                depuis le monument à Nungesser et Coli et la chapelle de
                la Garde
Étretat : vue sur l'Aiguille et la falaise d'Aval
depuis le monument à Nungesser et Coli et la chapelle de la Garde

Quelques autres vieilles maisons typiques aux façades de torchis et de colombages attirent notre regard admiratif, puis nous reprenons notre Aigle pour grimper à la chapelle de Notre-Dame de la Garde; nous pique-niquons juste au dessus du monument dédié à Nungesser et Coli qui survolèrent ici une dernière fois le sol français avant de s'abîmer dans l'Atlantique. C'était en 1927; combien de fois durant les 20 dernières années avons-nous parcouru cette route aérienne de l'Atlantique Nord devenue pour nous maintenant routinière !

Nous liquidons une longue vaisselle accumulée avant une petite balade en direction de la porte d'Amont; celle-ci offre de belles vues sur le village en arrière de sa plage, la porte d'Aval et la célèbre aiguille, tandis que la côte abrupte au nord est nettement moins impressionnante... Nous reprenons alors la route. La falaise d'Aval, la porte d'Aval et l'Aiguille
                d'Étretat
La falaise d'Aval, la porte d'Aval
et l'Aiguille
d'Étretat

Traversant une campagne de plaine richement cultivée qui nous laisse ignorer la proximité de la mer et sa limite à pic, nous arrivons à Fécamp. La circulation y est très confuse mais nous finissons par arriver à l'abbatiale de la Trinité que je visite seul, Monique préférant se consacrer à son tricot. De l'extérieur, l'église (XIVème et XVème) semble sobre et plutôt en mauvais état, mais l'intérieur offre plus belle apparence.

Fécamp : nef de l'abbatiale de la Trinité
Fécamp : nef de l'abbatiale de la Trinité
Hauteur vertigineuse de la tour lanterne, émouvant groupe polychrome de la Dormition de la Vierge sculpté dans la pierre, envolée de la nef, richesse du baldaquin baroque en bois doré au dessus de l'autel... Une belle heure de découvertes.

Fécamp : tour-lanterne de la Trinite (37 metres
                  sous voûte)
Fécamp : tour-lanterne de la Trinité (37 mètres sous voûte)
Fecamp : baldaquin de De France (1751) dans
                l'abbatiale de la Trinité
Fécamp : baldaquin de De France (1751) dans l'abbatiale de la Trinité

Fécamp : baldaquin de l'Abbatiale de la Trinité
Fécamp : chœur et baldaquin de l'Abbatiale de la Trinité
Fécamp : choeur et baldaquin de l'Abbatiale de la
                Trinité
Fécamp :  baldaquin de l'Abbatiale de la Trinité

Fecamp-abbatiale-de-la-Trinite-la-Dormition-de-la-Vierge-(1495)
Fécamp : abbatiale de la Trinité la Dormition de la Vierge (1495)

Fecamp-abbatiale--la-Dormition-de-la-Vierge-(1495)-detail
Fécamp : abbatiale de la Trinité : détail de la Dormition de la Vierge (1495)

Puis nous gagnons lentement l'entrée du port et ses jetées d'où la plage de galets paraît encadrée par les falaises de craie grise. Les anciens bassins où s'amarraient autrefois les terre-neuvas sont maintenant remplis de yachts de plaisance et bien des maisons au bord des quais sont en piteux état.

Avant de reprendre la route vers Dieppe, nous grimpons à la chapelle de Notre-Dame-du-Salut d'où la vue s'étend largement sur l'ensemble du site, puis nous filons à travers le plat pays cauchois vers Cany-Barville. Son château magnifique se laisse admirer de loin, les grilles fermées (il est passé 18:00 depuis 40 minutes...) nous empêchant d'approcher davantage. Finalement nous aboutissons à St-Valery-en-Caux. Là aussi la circulation, entravée par une course cycliste (!), est difficile; nous arrivons cependant à gagner le rivage et allons dormir juste sous de hautes falaises tachées de terre rouge, au nord du village, sur un grand stationnement tout neuf.

Samedi 10 juillet 93 : de ST-VALERY-en-CAUX à ST-HELLIER (159 km)


Après une soirée et une nuit de pluie qui lave un peu la peau crasseuse de notre Aigle, il fait beau au lever, quoiqu'un vent vif creuse les vagues déferlant bruyamment sur la plage de galets. Il y a eu beaucoup de trafic cette nuit sur et autour de notre parking, aussi ai-je bien du mal à émerger vers 9:15. A 10:30 nous quittons notre bivouac pour gagner Varengeville et le parc floral des Moutiers. Moutiers billet

C'est une magnifique propriété construite au début du siècle au dessus des falaises. La grande maison Modern Style est entourée d'un merveilleux jardin à l'anglaise que l'on parcourt en suivant les flèches signalant les floraisons saisonnières des bordures et des arbustes disséminés avec art dans le vaste parc. Parc floral des Moutiers à Varengeville : la
                maison, par Sir E. Luytens (1898)
Parc floral des Moutiers à Varengeville : la maison, par Sir E. Luytens (1898)

Bois-des-Moutiers : Jean-Paul examine les fleurs
Varengeville : Jean-Paul admire le chardon géant dans la Parc floral des Moutiers
Les perspectives sont très étudiées et toutes ravissantes, un superbe gazon réunit les diverses sections du jardin, et de grands arbres épanouis en forment la limite progressivement plus dense. On descend dans le vallon abritant une petite pièce d'eau envahie par les nymphéas et les iris avant de remonter sous le terrasse fleurie de la maison. Deux heures enchanteresses qui nous rappellent les country's houses d'Angleterre.

Varengeville : Rhododendron Griffithianum du parc des
          Moutiers
Varengeville : Rhododendron Griffithianum du parc des Moutiers

Jean-Paul devant les astilbes roses du parc floral des
          Moutiers 
Jean-Paul devant les astilbes roses du parc floral des Moutiers

Jean-Paul filme les iris du parc floral des Moutiers
Jean-Paul filme les iris du parc floral des Moutiers

Varengeville : azalées de Gand du parc des Moutiers
Varengeville : azalées de Gand du parc des Moutiers

A 2 km de là, c'est le manoir d'Ango qui constitue la deuxième curiosité locale. A l'entrée de la vieille demeure Renaissance, les deux tours de son castelet ont encore beaucoup d'allure, au bout de l'allée de grands hêtres. Nous pique-niquons sous leur ombrage avant de faire le tour de ses bâtiments très abîmés par les outrages des ans et des hommes... La Révolution semble-t-il fut la principale cause de la déchéance de ce "palais aux champs" construit par le grand armateur dieppois Jean d'Ango. Il reçut dans ses murs François Ier, sur la loggia et devant le pigeonnier monumental donnant fière allure à la grande cour. On devine encore, en traversant les grandes pièces remeublées sans luxe par le dernier propriétaire, la disposition ancienne que l'on s'efforce de réhabiliter actuellement.

Dieppe :
                le château (XVème) et le belvédère sur la ville
Dieppe : le château (XVème) et le belvédère sur la ville
Après la plage de Pourville-sur-Mer où un petit monument célèbre le souvenir des Alliés et des Canadiens en particulier qui y débarquèrent en août 1942, Dieppe est à deux pas. Depuis le belvédère dominant le château, joli point de vue sur l'ensemble de la ville où embarquèrent tant de Québécois.

Dieppe : l'avant-port et la gare maritime
Dieppe : l'avant-port et la gare maritime

Avec quelques difficultés dues à la complexité de la circulation à sens unique, nous gagnons le centre ville pour nous rendre à la pittoresque Place du Puits Salé, pleine de vie et d'animation. Dieppe : la Place des Tribunaux et le Puits Salé,
                coiffé de la nef dieppoise; jadis l'eau de mer s'y
                mêlait à l'eau douce
Dieppe : la Place des Tribunaux et le Puits Salé,
coiffé de la nef dieppoise; jadis l'eau de mer s'y mêlait à l'eau douce


Nous nous rendons ensuite à l'église St-Jacques dont j'admire l'architecture très pure et le superbe décor de pierre sculptée, d'une inspiration proche du style manuélin découvert au Portugal. Un dernier détour un peu laborieux pour gagner le port de pêche à peu près déserté (comme tant d'autres maintenant) et envahi par les bateaux des plaisanciers, puis nous reprenons notre itinéraire en direction du Tréport.

La route file sur le plateau cauchois; après une trentaine de kilomètres sans rien à signaler, nous nous rendons à grand peine (nous sommes samedi et il y a foule) jusqu'au bord du bassin de la vieille ville. Côté architecture, rien de spécial à part un malheureux immeuble moderne tout en longueur courant parallèlement à la plage, mais les falaises de chaque côté de la vallée offrent un joli coup d’œil.

Nous grimpons ensuite le chemin pentu menant au Calvaire des Terrasses qui domine la vieille ville au sud. Beau point de vue sur l'ensemble du site, l'estuaire de la Bresle, les bassins du port, les toits d'ardoise des maisons serrées les unes contre les autres et toutes orientées dans le même sens, avec chacune leurs lucarnes piquées au nord ouest.

Pour gagner la forêt d'Eawy qui sera notre prochain but, nous coupons au sud-est de Dieppe par de charmantes petites routes surlignées de vert sur la carte, c'est-à-dire pittoresques et tranquilles. Après la route côtière accidentée et ses vues saisissantes sur les falaises depuis les champs de blé doré menant à Criel-Plage, nous suivons la vallée de la Yères, une jolie petite rivière. Puis nous traversons les bois du Tot jusqu'à Sept Meules, avant de gagner le Pays de Bray par Fresnoy, Loudinières, Bures-en-Bray (beaux paysages de collines marquetées de champs de toutes les couleurs, de l'or des blés au vert tendre des prés jusqu'au vert foncé des bois...).

Vallée de la Varenne : en arrivant à
                    Bellencombre...
Vallée de la Varenne : en arrivant à Bellencombre...

Nous traversons une courte zone de forêt très sombre et dense, dont les hautes futaies s'élèvent majestueusement (forêt de Nappes) pour finalement aboutir à Bellencombre où nous voulons faire étape. Il nous est malheureusement impossible de trouver un coin favorable au bivouac. Pourtant ce village offre un aspect charmant avec sa rivière, ses vaches et ses maisons groupées autour de son clocher pointu : une vue toute archétypique la Normandie !


Nous rebroussons chemin vers le nord jusqu'à St-Hellier où nous faisons le plein d'eau au robinet du cimetière avant de souper à l'ombre du clocher. Cependant celui-ci s'avérant sonner un peu trop souvent, nous préférons aller dormir à quelques centaines de mètres de là, sur la stationnement d'un entrepôt fermé en ce samedi soir.


Dimanche 11 juillet 1993 : de ST-HELLIER à PONT-de-L'ARCHE (370 km)

Une longue route nous attend aujourd'hui, ponctuée de multiples découvertes. Après une nuit idéalement calme et reposante sur notre parking industriel dans la vallée de la Varenne, nous allons d'abord parcourir en tous sens la forêt d'Eawy.

Les bois sont sillonnés de superbes allées forestières plus ou moins barrées dont nous transgressons les interdictions. Nous pénétrons ainsi sous des futaies altières et des sous-bois mystérieux qui nous font une profonde impression. A St-Saens, nous quittons les grands bois pour filer à travers le riche pays de Bray, vallonné et couvert de cultures de céréales blondes et vertes, pour arriver enfin à Neufchâtel-en-Bray. Une pluie battante nous assaille sur la route, suivie par un crachin qui ne nous lâchera pas de la journée. Achat d'un fromage local typique (ancêtre du Camembert !) et coup d’œil au porche monumental de l'église du XVème. Toujours sous la pluie, nous gagnons Forges-les-Eaux. Seul le petit parc thermal près du casino nous semble de quelque intérêt, mais il est déserté et ses jardins semblent quelque peu à l'abandon.

Nous renonçons alors à explorer la forêt de Lyons, estimant avoir vu assez d'arbres aujourd'hui ! Nous nous dirigeons plutôt vers la vallée de l'Andelle. Bref arrêt à Vascoeuil pour admirer les tours du château autrefois habité par Michelet, mais l'exposition d'oeuvres contemporaines dans son jardin ne nous retient guère... Nous préférons faire le détour vers Ry, le village dont Flaubert se serait inspiré pour planter le décor de "Madame Bovary". Bourg typiquement normand autour de sa place allongée, avec ses vieilles maisons à colombages et ses boutiques au goût d'autrefois...

Nous poursuivons la descente de l'Andelle coulant dans sa vallée ravissante pour arrêter enfin à l'abbaye de Fontaine-Guérard. Billet

Abbaye de
                Fontaine-Guérard : portail et porterie
Abbaye de Fontaine-Guérard : portail et porterie

Il n'en reste que des ruines, mais qu'elles sont jolies et évocatrices dans ce vallon sauvage arrosé par la rivière paresseuse !


Nous traînons un long moment dans ces vieilles pierres, guettant le rayon de soleil qui viendra animer et égayer l'ambiance un peu nostalgique qui flotte ici...

Abbaye de Fontaine-Guérard : la chapelle St-Michel
                (XVème), la source et le monastère
Abbaye de Fontaine-Guérard : la chapelle St-Michel (XVème), la source et le monastère

Après un pique-nique rapide le temps d'une averse, nous filons par la grande route vers les Andelys. Le chemin de Château Gaillard, aperçu de loin depuis la descente vers la Seine au dessus du Val St-Martin, se dérobe un moment à nos roues, mais nous finissons par le dégoter assez loin du bourg.
Les Andelys : Château-Gaillard et la courbe de la
                Seine
Les Andelys : Château-Gaillard et la courbe de la Seine
Les ruines de la forteresse impressionnent encore malgré le triste état dans lequel sept siècles les ont laissées (et Louis XIII qui fit démanteler les remparts !). Mais on peut espérer qu'une restauration, encore à ses début, lui rendra un peu de son lustre ancien. En revanche le panorama sur la grande boucle de la Seine bordée de falaises abruptes est magnifique. Nous ne nous lassons pas de contempler ses couleurs et le vaste espace en arrière des vieux pans de murs croulants.

La pluie ici encore aura retardé notre visite, mais le soleil réapparaît lorsque, filant sur la D 19 longeant le large fleuve, nous allons à Amfreville jeter un coup d’œil aux grandes écluses, avant de grimper jusqu'à Flipou pour admirer le panorama de la Côte des Deux Amants.

Sous le soleil du soir maintenant brillant qui diffuse une belle lumière chaude sur le paysage, la Seine s'épanche en un ample méandre. Elle apparaît ici dans toute son étendue, plus grandiose et plus sereine, nous semble-t-il, que la vallée du Rhin, laissant deviner toute la douceur dont jouissent les habitants de ce beau pays... Panorama sur la Seine depuis la Côte des Deux
                Amants
Panorama sur la Seine depuis la Côte des Deux Amants

Le même spectacle se répète un peu plus loin en descendant la côte, entre Amfreville-les-Monts et Amfreville-en-Bas. Nous touchons bientôt au fleuve, évitons les écluses déjà visitées et, quelques kilomètres plus loin, traversons le double cours de l'Eure et de la Seine, pour aller dormir sur le petit stationnement de la piscine à Pont-de-l'Arche.



2. de ROUEN à CAEN


Lundi 12 juillet 1993 : de PONT DE L'ARCHE à BOUQUELON (Marais Vernier) (135 km)

La circulation sur le pont tout proche ne nous dérange pas trop, mais la turbine d'une grosse tondeuse a finalement raison de notre sommeil et de notre patience. Nous levons le camp assez précipitamment vers 8:30 pour aller prendre petit déjeuner et douche sur le stationnement du siège social de la compagnie d'assurances AXXA magnifiquement planté sur l'escarpement au dessus de Belbeuf. Nous sommes ensuite incapables de trouver le panorama des Roches St-Adrien, puis descendons sous la pluie battante les grands virages de Bonsecours d'où devait se dégager une vue exceptionnelle sur le centre de Rouen...

Vue générale du Vieux Rouen avec au centre la
                    cathédrale, à gauche St-Ouen, à droite St-Maclou
Vue générale du Vieux Rouen avec au centre la cathédrale, à gauche St-Ouen, à droite St-Maclou
Nous atteignons rapidement le cœur de la vieille ville pour aller stationner sans trop de difficulté devant l'Hôtel de Bourgtheroulde. Le temps, encore frais, s'est à peu près stabilisé, laissant seulement poindre un peu de crachin de temps à autre entre deux éclaircies ensoleillées.

La façade du digne édifice du XVIème est quelconque, en revanche sa cour offre deux murs remarquables, l'un gothique flamboyant avec pinacles, gables et fenêtres ouvragées, l'autre Renaissance décoré d'une superbe frise représentant l'entrevue du Drap d'Or entre François Ier et Henry VIII d'Angleterre en 1520. On songe, toutes proportions gardées, aux frises du Parthénon et à sa procession des Panathénées...

Nous arrivons ensuite à la Place du Vieux Marché. Son centre est occupé par l'église très moderne consacrée à Jeanne d'Arc qui fut brûlée à cet emplacement en 1431.
Rouen : vieilles maisons normandes (XVIIème
                      et XVIIIème) et vestiges de l'église St-Sauveur,
                      place du Vieux Marché.
Rouen : vieilles maisons normandes (XVIIème et XVIIIème)  et vestiges
de l'église St-Sauveur, place du Vieux Marché.


S'y adossent des Halles modernes du même style, elles aussi toutes couvertes d'ardoises. Le contraste avec les vieilles maisons à colombages bordant le pavé de la place nous parait des plus incongrus, confirmant l'impression laissée en 1988 lors d'une visite rapide alors que nous montions vers la Scandinavie.

Rouen : intérieur de l'église Sainte Jeanne
                    d'Arc
Rouen : intérieur de l'église Sainte Jeanne d'Arc
En revanche le volume intérieur de l'église est plein d'originalité et de mouvement : la voûte de bois dissymétrique abrite un chœur central, les vitraux anciens du XVIème récupérés dans l'église St-Vincent (détruite en 1944) garnissent de leurs couleurs chatoyantes les grandes verrière dessinées ad hoc.


Nous empruntons ensuite la rue du Gros Horloge bordée de superbes maisons à pans de bois.
Rouen : le Gros Horloge (mouvement de 1396,
                      cadran Renaissance en plomb doré et peint)
Rouen : le Gros Horloge (mouvement de 1396,
cadran Renaissance en plomb doré et peint);
à gauche, vieilles maisons à colombages


Nous atteignons bientôt le célèbre monument formant porte avec son grand cadran doré et sa fontaine du XVIIIème montrant Alphée et Aréthuse.

Rouen : au pied du beffroi et du Gros Horloge
                      la fontaine d'Alphée et Aréthuse (XVIIIème)
Rouen : au pied du beffroi et du Gros Horloge la fontaine d'Alphée et Aréthuse (XVIIIème)
Au pied du beffroi et du Gros Horloge, la
                    fontaine d'Aréthuse (XVIIIème)
Au pied du beffroi et du Gros Horloge,
la fontaine d'Aréthuse (XVIIIème)


ouen : rosace de la Cour des Libraires et la
                    flèche de la cathédrale
Rouen : rosace de la Cour des Libraires
 et la flèche de la cathédrale

Après deux petites incursions - vaines - pour trouver un parapluie décidément indispensable en Normandie, nous arrivons sur la place de la cathédrale.

Cathédrale de Rouen: le portail de la Calende
Cathédrale de Rouen: le portail de la Calende
Merveille de légèreté, sculpture délicate de sa façade, de ses tours, envolées de ses contreforts et arc boutants... Nous ne pourrons en visiter l'intérieur, demeurant incapables de trouver une porte ouverte. Aussi nous contentons-nous d'en faire le tour, admirant l'entassement des sculptures de la Porte de la Calende au sud, la très haute (151 m) flèche centrale en dentelle de fonte, et enfin la chapelle de la Vierge prolongeant le chœur à son chevet. La
                    cathédrale de Rouen
La cathédrale de Rouen

A deux pas c'est St-Maclou, en pur gothique flamboyant, avec son beau porche à cinq arcades.

ouen : cour de l'Aître St Maclou
Rouen : cour de l'Aître St Maclou
Nous nous rendons jusqu'à l'aître St-Maclou, un ancien charnier de pestiférés du Moyen-Age, devenu ravissante cour carrée entourée d'un cloître à deux étages fermé par des colombages. Elle encadre paisiblement un massif de fleurs sous de grands arbres. Ensemble monumental charmant, rehaussé de frises sculptées de motifs macabres (crânes et tibias, pelles et pioches de fossoyeur, etc.).

Vieilles maisons place du Lieutenant Aubert; au fond
              St-Ouen
Vieilles maisons place du Lieutenant Aubert; au fond St-Ouen

En sortant, Monique se dit lasse des églises en série, aussi renonçons-nous à la visite de St-Ouen pour gagner le Palais de Justice en empruntant de fort jolies rues pleines de maisons anciennes et de boutiques d'antiquaires. Maisons anciennes aux abords de Saint-Ouen
Maisons anciennes aux abords de Saint-Ouen

Façade
                    du Palais de Justice de Rouen
Façade du Palais de Justice de Rouen
La cour du Grand Échiquier (ancien Parlement de Normandie et maintenant Palais de Justice) et sa façade Renaissance sont éblouissantes par la débauche d'ornementation Renaissance envahissant murs et toiture.

Cour du Palais de Justice (Échiquier de
                    Normandie) bâti sous Louis XII (XVIème)
Cour du Palais de Justice (Échiquier de Normandie)
bâti sous Louis XII (XVIème)
Cour du Palais de Justice (Échiquier de
                    Normandie) bâti sous Louis XII (XVIème)

Rouen : la cour intérieur du Palais de Justice,
Rouen : la cour intérieur du Palais de Justice,
chef d’œuvre d'architecture gothique dans sa dernière période.
A l'origine en 1499, il servait de lieu de réunion aux marchands.

Nous retrouvons alors la place du Vieux Marché, achetons quelques cartes postales et regagnons notre Aigle. Rouen : Place du Vieux Marché et église Sainte
                    Jeanne d'Arc
Rouen : Place du Vieux Marché et église Sainte Jeanne d'Arc

Bien qu'affamés par cette longue marche, nous renonçons à nous restaurer dans le bruit et l'agitation de la ville. Nous prenons la direction de l'ouest en tentant sans succès de découvrir le point de vue annoncé sur la vieille ville depuis Bapeaume. Nous attrapons au moins le belvédère de Canteleu, malheureusement enlaidi par les industries de Petit Quevilly au premier plan.

St-Martin de Bosherville (XIIème) vue du
                      chevet de l'abbaye St Georges
St-Martin de Bosherville (XIIème) vue du chevet de l'abbatiale St Georges
Puis nous filons pour une dizaine de kilomètres jusqu'à l'abbaye de St-Martin-de-Boscherville. Pique-nique puis sieste pour Monique pendant que je vais visiter l'admirable abbatiale du XIIème siècle aux harmonieuses proportions. J'y reste un long moment à filmer la pureté des voûtes romanes et la délicatesse toute simple des ornementations.

Nef romane (XIIème) et voûtes gothiques
                    (XIIIème) de l'abbaye St-Georges
Nef romane (XIIème) et voûtes gothiques (XIIIème)
 de l'abbaye St-Georges

Chapiteau du transept nord et tribune de
                    l'abbaye St-Georges
Chapiteau du transept nord et tribune
de l'abbaye St-Georges

Plan de Jumièges au temps de sa splendeur
Plan de Jumièges au temps de sa splendeur
Nous rattrapons bientôt le cours de la Seine dont nous longeons la rive droite sur quelques kilomètres, jusqu'aux restes de l'abbaye de Jumièges. Ruines magnifiques où nous errons sous les grandes arcades sans toits, au pied de la tour lanterne dont subsiste seulement l'une des quatre façades, et dans les jardins nus, tentant d'évoquer la splendeur passée de ce joyaux architectural.

Ruines magnifiques où nous errons sous les grandes arcades sans toits, au pied de la tour lanterne dont subsiste seulement l'une des quatre façades, et dans les jardins nus, tentant d'évoquer la splendeur passée de ce joyaux architectural.


Jumièges : façade de l'église Notre-Dame
Jumièges : façade de l'église Notre-Dame
Jumièges : l'église Notre-Dame vue du nord-est
Jumièges : l'église Notre-Dame vue du nord-est

Nous continuons à suivre la vallée dans laquelle le fleuve s'épanouit de plus en plus, tranquille et large, tandis que les falaises de sa rive s'abaissent progressivement. Leur flanc de craie disparaît presque complètement sous la verdure.

St-Wandrille de Fontenelle : vaches au bord de
                    la rivière
St-Wandrille de Fontenelle : vaches au bord de la rivière
Au creux de la boucle, détour vers l'abbaye St-Wandrille de Fontenelle; il ne subsiste presque rien de l'ancienne abbatiale qui pourtant dut être splendide. Demeure un vallon paisible comme il en reste tant en terre normande.

Charme serein de sa rivière miroitante sous le soleil couchant dont les eaux vives, encombrées d'algues agitées par le courant, sont propices aux pêcheurs... St-Wandrille de Fontenelle : pêcheurs sur la
                    rivière
St-Wandrille de Fontenelle : pêcheurs sur la rivière

Juste avant Caudebec, bref arrêt devant le monument, impressionnant, à la mémoire de "Ceux du Latham 47" dont le biplan semble jaillir du mur de béton dominant la route.

Nous traversons Villequier, paisible village au bord du fleuve, où le Musée Victor Hugo est fermé à cette heure tardive. Puis, dominant la large vallée verdoyante, la petite route nous mène à Norville (beau panorama) pour rattraper les raffineries puantes et fumantes de Port-Jerôme. Nous soupons en attendant le bac qui, vers 21:30, nous fait passer à Quillebeuf sur la rive gauche de la Seine. Nous suivons alors un moment la route pittoresque qui fait le tour du Marais Vernier, descendons voir l'étendue paisible de la Grande Mare et son paysage bucolique à Ste-Opportune-la-Mare, avant d'aller dormir en plein champ en bordure du village de Bouquelon.


Mardi 13 juillet 1993 : de BOUQUELON à CAEN (84 km)
Haute Normandie: grange en colombages couverte
                    de chaume
Haute Normandie: grange en colombages couverte de chaume
Le tour du Marais Vernier, cet ancien polder créé au début du siècle par un Hollandais dans un méandre marécageux abandonné par la Seine, s'achève par quelques vues sur le damier des champs verdoyants; au loin, spectacle étonnant des superstructures des grands navires glissant sur les eaux de la Seine canalisée et invisible. Nous rattrapons ensuite Honfleur puis notre itinéraire de départ longeant la Côte de Nacre par Deauville, Cabourg et finalement Caen.

Maman est chez elle à notre arrivée et nous invite à déjeuner en sa compagnie. Dans l'après-midi, Monique fait un peu de lessive pendant que j'effectue quelques réparations dans l'appartement, puis nous trions les diapos et autres photos que nous voulons faire retirer pour notre album. Au cours de la soirée nous appelons nos amis de Montpellier pour organiser le retour de Juliette (elle prendra l'avion Toulouse - Caen transitant par Rennes) et nous achevons la veillée en discutant avec Maman de nos projets d'installation en Normandie.

Petite maison fin XIXème typique du Pays d'Auge
Petite maison fin XIXème typique du Pays d'Auge


Mercredi 14 juillet 1993 : de CAEN à FONTENAI-LOUVELET (104 km)
Après les derniers rangements dans l'appartement de Maman à Caen, nous prenons le départ pour la réception organisée par Madé dans sa nouvelle maison au milieu de la forêt d'Ecouves, près d'Alençon. Falaise, Carrouges, Fontenai-Louvelet... il pleut, bruine et grisaille, hélas. Madé devant sa maison... et Jean-Paul devant
                    son Aigle
Madé devant sa maison... et Jean-Paul devant son Aigle

Le pique-nique dans la prairie est à l'eau, demeure un superbe buffet auquel chacun a apporté sa quote-part. Il réunit, autour des grandes tables montées dans la salle à manger et dans les communs, les trois générations de la famille Duval et des cousins normands.

Gouter
                    en famille à Fontenai-Louvet
Goûter en famille
Après les agapes joyeuses et les discussions animées, petite balade en forêt malheureusement bientôt interrompue par la pluie. On rentre en s'abritant comme on peut (Monique prend un coup de froid qui réveille sa sciatique...) et la fin d'après-midi se déroule tranquillement en joyeuse compagnie, jusqu'au départ progressif des uns et des autres.

Nous demeurons seuls avec Madé dans sa grande maison qu'elle nous fait visiter de fond en combles. Monique trouve les rénovations et le décor rustique tout à fait à son goût, et la voilà qui rêve à son tour à sa future acquisition... Nous dormons sur le terrain dans notre Aigle. La cuisine de Madé
La cuisine de Madé

Jeudi 15 juillet 1993 : de FONTENAI-LES-LOUVETS à RABODANGES (116 km)

Agréable petit déjeuner pris avec Madé dans sa véranda donnant sur la forêt. Le ciel est encore très couvert et l'horizon bouché, mais les propos aimables, l'affabilité et la sagesse de notre hôtesse nous font oublier notre déception touristique. A regrets nous nous arrachons à sa compagnie, faisons un plein d'eau un peu acrobatique sur l'alimentation de sa laveuse à vaisselle avant de prendre la route.


Beaux paysages, doucement vallonnés près de Carrouges où nous allons faire le tour du parc du château.

C'est un digne monument de brique rouge baignant dans l'eau verte de ses douves où se prélassent d'énormes carpes. Les terrasses qui l'entourent offrent de belles proportions mais les jardins à la française, disparus ou réduits au minimum, font tristement défaut... Carrouges : château et jardins (XIVème -
                    XVIIème siècles)
Carrouges : château et jardins (XIVème - XVIIème siècles)

Puis nous grimpons au village où nous découvrons la maison de Guite au fond d'une impasse. Un jardin pentu et fleuri rehaussé le petit cottage moderne tout simple d'où l'on aperçoit le pavillon d'entrée et le parc du château. En arrière, le paysage de bocage se poursuit en direction de Lignères. Deux heures s'écoulent en plaisante conversation avec Guite et Marie-Joëlle accompagnée de sa fille Charlotte. Au moment de partir enfin, Elisabeth arrive avec ses fils, apportant un chaton à garder pendant leurs vacances. Elle nous apprend qu'elle est passée chez Madé et que celle-ci a retrouvé notre lavette égarée par Monique lorsqu'elle a fait la vaisselle ce matin... Retour à la case départ, nouveaux adieux à la bonne tante qui nous gratifie d'un pot de confitures de mûres maison, et nous filons vers Lignères-la-Doucelle.

Arrêt photo devant la ferme qu'y posséda Édouard, agréablement cernée par le petit jardin dessiné par Papa autrefois. En prenant la direction de Joué-du-Bois, nous tâchons d'apercevoir un menhir dominant un taillis propriété de Maman, sans succès et pour cause, puisque la curiosité dont il s'agit est en fait un chêne monumental apprendrons-nous plus tard ! Nous nous rendons ainsi jusqu'au hameau d'Orgères maintenant entièrement vide de ses paysans; presque toutes les petites maisons ont été joliment restaurées par des citadins et sont devenues résidences secondaires.

Nous sommes bientôt devant le cimetière de Joué-du-Bois; nous essayons d'y trouver la dalle funéraire sous laquelle reposent mon grand père Dominique, Mamy et les autres membres de la famille Radigue-Barbe. C'est du moins le seul nom associé à la famille que nous arrivons à repérer sur une double pierre tombale. Puis nous faisons le tour de la place de l'église où il ne reste plus que 2 bistrots (il y en aurait déjà eu une dizaine dans les beaux jours du bourg !). Joué-du-Bois : façade de la maison devant
                    l'école habitée par les Barbe après 1947
Joué-du-Bois : façade de la maison devant l'école habitée par les Barbe après 1947

Joué-du-Bois : arrière de la maison des Barbe
                    après 1947
Joué-du-Bois : arrière de la maison devant l'école habitée par les Barbe après 1947
Je montre à Monique l'emplacement de la maison natale de Maman au centre du village, qui brûla en 1944 durant les combats du Débarquement, puis celle qui l'a remplacée devant l'école. maintenant entourée d'un gazon à l'anglaise là où se trouvait autrefois le verger. 

Nous finissons ce pèlerinage en allant voir le château dont les murs de granit et la tour au toit pointu, maintenant bien restaurés, se reflètent dans des douves larges et sombres. Château de Joué-du-Bois avant l'incendie de
                    1944
Château de Joué-du-Bois avant l'incendie de 1944

Sur la route du Champ de la Pierre, nous nous faisons refouler sur le chemin des Forges par une descendante du comte d'Andigné... avant d'aller pique-niquer devant l'étang du centre. Cadre délicieusement champêtre, malgré un ciel toujours gris.

Rabodange : le lac et le pont de Ste-Croix
                    depuis la route du Val-Aubert
Rabodange : le lac et le pont de Ste-Croix
depuis la route du Val-Aubert

Puis nous traversons Rânes, achetons du pain à Putanges avant de gagner le lac de Rabodanges franchi par le pont de Ste-Croix. Beau coup d’œil sur le vaste plan d'eau noire s'étendant de chaque côté du pont. Nous sommes quasiment seuls, à part un gros canot tirant un skieur. La route grimpant au village nous offre encore quelques belles vues sur le lac de retenue et sur le château de Rabodanges, imposant sous les hautes frondaisons qui l'encadrent.

Je m'engage dans la petite route menant à la Jalousie, pensant rejoindre ainsi la promenade menant à la Pierre Plate, mais je m'égare. Remis sur le bon chemin par un aimable restaurateur de vieille maison - qui m'identifie comme Québécois ! - nous reprenons la route du barrage et nous enfonçons bientôt à pied dans le sous-bois sur le sentier menant aux gorges de St-Aubert.

Nous cherchons un peu, longeons un bon bout de rapides encombrés de gros rochers jusqu'au débouché des gorges près d'une grande prairie, pour finalement retrouver le site dont je garde le souvenir depuis mon enfance.

Photos, vidéo, rêverie un peu nostalgique sur la roche au milieu du courant, puis nous regagnons péniblement notre Aigle car Monique traîne la jambe, affligée d'une grosse crise de sciatique.
Gorges de St-Aubert : Jean-Paul sur "la
                    Pierre Plate"
Gorges de St-Aubert : Jean-Paul sur "la Pierre Plate"

Gorges de St-Aubert : Jean-Paul sur "la Pierre
              Plate"
Gorges de St-Aubert : Jean-Paul sur "la Pierre Plate"

Gorges de Saint-Aubert : l'Orne au sortir des
                    rapides près du Moulin de la Jalousie
Gorges de Saint-Aubert : l'Orne au sortir des rapides près du Moulin de la Jalousie
Elle souffre de plus en plus, aussi nous arrêtons-nous peu de temps après dans un site isolé près du hameau du Val-Besnard, à 100 m de la résurgence du tunnel-bief du barrage. Nous y soupons et nous y endormons dans un calme absolu, sous une bruine légère...

Vendredi 16 juillet 1993 : de RABODANGES à la chapelle ST-JOSEPH (ST-MARTIN-de-SALLEN) (97 km)

Nuit super-tranquille, seulement dérangée par un gros orage avec éclairs, tonnerre et pluie... Nous quittons bientôt Rabodanges en admirant la belle façade classique de son château, traversons Mesnil-Hermei pour descendre jusqu'au Pont de la Forêt-Auvray. Joli coup d’œil sur l'Orne et son vallon; impossible d'apercevoir le château maintenant en restauration et caché derrière des haies épaisses, mais le moulin, préservé sans être encore remis en état, nous enchante. Lorsque nous y pénétrons, je vois tout de suite s'éveiller l'imagination restauratrice et décoratrice de Monique...

La Roche d'Oëtre : le profil humain
La Roche d'Oëtre : le profil humain
1993-0716-12
La Roche d'Oëtre : le surplomb de 113 m au-dessus de la Rouvre

Route toute en virages jusqu'à la Roche d'Oëtre d'où nous contemplons le point de vue superbe sur les "113 mètres de précipice sans protection" (dixit un grand panneau à l'entrée !). Dommage que le soleil ne soit pas au rendez-vous pour aviver les sombres feuillages qui tapissent la vallée et pour accuser les reliefs pittoresques des rochers; on distingue à peine le fameux profil qui se confond avec tant de verdure.

Près de la Roche
              d'Oëtre : la boucle de l'Orne à "La Courbe"
Près de la Roche d'Oëtre : la boucle de l'Orne à "La Courbe"

Descente accusée vers Rouvrou où le cadre du petit moulin niché dans la courbe de la rivière (en entrant dans le village) m'offre l'occasion de superbes vues à la vidéo. Jasette avec le couple de retraités parisiens qui entretient amoureusement ce ravissant coin de paradis : des fleurs sauvages et cultivées partout, l'eau qui murmure sur le petit barrage, de charmantes maisons miniatures...

Nous sommes bientôt au Mesnil-Villement/Pont-de-Vers où bifurque la route de Pont d'Ouilly. Arrêtant au pied du Rocher du Lion, j'escalade péniblement le sentier connu mais maintenant abandonné et envahi par les ronces. De là-haut, jolie vue sur le fameux rocher lui-même et sur la vallée de l'Orne. Pont-d'Ouilly : Rocher du Lion (photo Jacques
                    Mourez)
Pont-d'Ouilly : Rocher du Lion (photo Jacques Mourez)

Je traverse la prairie de l'autre côté de la route et m’approche du vieux pont de chemin de fer à demi détruit qui offre lui aussi un tableau pittoresque. Puis nous allons explorer systématiquement le village où j'ai passé mon enfance. Peu de choses semblent avoir changé depuis 35 ans. Nous stationnons près des halles dont la toiture croule mais qui donnent tout son caractère à la place entourant l'Arbre de la Liberté, un vieux peuplier de plus en plus déplumé...

Un plat préparé (délicieuses paupiettes de veau) acheté chez le charcutier Goujard qui fait maintenant traiteur compose notre dîner. Sa boutique se trouve toujours devant la belle fontaine de granit datée "1844" où l'eau est rare mais qui disparaît presque sous les fleurs.

Pont-d'Ouilly : Jean-Paul devant le pont
Pont-d'Ouilly : Jean-Paul devant le pont
Pont-d'Ouilly participe en effet au concours "Villages fleuris" et s'est mérité la seconde place dans le département. On retrouve des corbeilles et des bacs partout, jusque sur le barrage que nous atteignons bientôt en passant sous le porche de la mairie puis en empruntant le pont franchissant l'Orne.

Premier coup d’œil à la pharmacie (construite par Papa) avant de traverser le pont pour retrouver son ancienne officine actuellement complètement transformée et rénovée et, en arrière, la grande maison que nous avions habité ensuite; elle me paraît maintenant bien plus petite qu'autrefois... Pont-d'Ouilly : à gauche l'emplacement de la
                    première pharmacie/maison et, derrière le café, la
                    "Maison Gendreau"
Pont-d'Ouilly : à gauche l'emplacement de la première pharmacie/maison et, derrière le café, la "Maison Gendreau"

Jean-Paul devant sa maison d'enfance
Jean-Paul devant sa maison d'enfance

Le lavoir sur le bief de la rivière a disparu, mais l'île au centre, autrefois submergée à chaque crue d'hiver, a été aménagée et sert de jardin terrasse au bistrot voisin.

Pont-d'ouilly-coté de l'église
Pont-d'Ouilly : côté de l'église Ste-Thérèse

Pont-d'Ouilly-facade-de-l'eglise
Pont-d'Ouilly : façade de l'église Ste-Thérèse (1926)

Pont-d'Ouilly-nef-de-l'eglise Ste-Thérèse
Pont-d'Ouilly : nef de l'église Ste-Thérèse

Pont-d'Ouilly : Jean-Paul, Simone et Maurice B.
                    devant l'église
Pont-d'Ouilly : Jean-Paul, Simone et Maurice B. devant l'église
Nous traversons la rue pour entrer dans l'église lorsque nous rencontrons Simone et Maurice Bucquet, autrefois respectivement bonne de Maman et préparateur de Papa. Jasette sympathique et photo avec ces deux témoins et acteurs de mon enfance...
 
Pont-d'Ouilly-rosace-de-l'eglise
Pont-d'Ouilly : rosace de l'église

Coup d’œil aux vitraux de l'église et surtout à la rosace illustrant les activités du village encore vivantes dans les années 55/60. La lumière anime les dalles de verre aux couleurs vives et montrent le cueilleur de pomme, le pêcheur, le tisserand de coton, la fermière vendant ses fromages au marché, etc.

Monique me photographie avec Simone près des fonts baptismaux sur lesquels on m'ondoya en mai 1948... puis nous gagnons le jardin public au bord de l'Orne.
Pont-d'Ouilly : Jean-Paul et Simone devant les
                    fonts baptismaux
Pont-d'Ouilly : Jean-Paul et Simone devant les fonts baptismaux

Son dessin ne montre guère d'originalité mais ses allées offrent une vue agréable sur la baignade de l'autre côté de la rivière. Le plan d'eau est maintenant équipé d'accessoires servant aux diverses pratiques de canoë et kayak.

Pont d'Ouilly : Jean-Paul devant la nouvelle
              pharmacie construite par Jacques son père et la mairie
Pont d'Ouilly : Jean-Paul devant la nouvelle pharmacie
construite par Jacques son père, et la mairie


Nous retournons au camping-car stationné juste devant la pharmacie lorsque Monique identifie la femme du pharmacien successeur de Papa, se présente à elle et se fait inviter à un tour exhaustif de la maison. Je préfère ne pas l'accompagner, choisissant de demeurer avec mes souvenirs. Monique revient enchantée et admirative devant l'imagination déployée par mon père dans la conception fonctionnelle et agréable à vivre de cette maison.

Nous reprenons enfin la route en direction de Clécy. Bref arrêt à la chapelle St-Roch où nous retrouvons le site superbe au dessus des collines et les fresques rustiques du petit pèlerinage... Jean-Paul devant le puits et la chapelle Saint
                    Roch
Jean-Paul devant le puits et la chapelle Saint Roch


St-Marc
                    d'Ouilly : chapelle de Saint Roch
St-Marc d'Ouilly : chapelle de Saint Roch

Clécy : vue sur la vallée depuis les Rochers de
                    la Houle
Clécy : vue sur la vallée depuis les Rochers de la Houle
Puis nous gagnons le Fresne et le bourg de Clécy. Petite balade dans le village, descente vers le manoir de Placy où, à ma grande déception, le joli musée de meubles normands a disparu au profit d'un hôtel... Nous rejoignons l'Orne au pont du Vey, la traversons pour parvenir aux Rochers de la Houle, puis prenons la route des Crêtes, nouvelle pour moi, qui nous fait atteindre le sommet du Pain de Sucre par l'arrière.

Vue splendide sur la grande boucle de l'Orne autour de Clécy, égayée par un rayon de soleil avivant les couleurs des champs de blé et des pâturages. Nous nous égarons ensuite un peu vers St-Omer et, pour finir, rattrapons la grande route à Caumont/Orne. Clécy : en haut des Rochers de la Houle
Clécy : en haut des Rochers de la Houle

Clécy : vue sur la vallée depuis les Rochers de la
              Houle
Clécy : vue sur la vallée depuis les Rochers de la Houle

Clécy : le
                    viaduc de la Lande et les Rochers des Parcs depuis
                    la Croix de la Faveri
Clécy : le viaduc de la Lande et les Rochers des Parcs depuis la Croix de la Faverie
Nous retournons vers le sud jusqu'au Fresne pour emprunter la petite route du Rendez-vous des Chasseurs menant au viaduc de la Lande maintenant désaffecté. Panorama splendide sur la chaîne des Rochers des Parcs...

Clécy : le viaduc de la Lande et les Rochers des
              Parcs
Clécy : le viaduc de la Lande et les Rochers des Parcs

Clécy : escalade sur les Rochers des Parcs
Clécy : escalade sur les Rochers des Parcs

Clécy: le barrage du Moulin du Vey
Clécy: le barrage du Moulin du Vey
Nous achevons notre balade par un tour au Moulin du Vey qui, autrefois salon de thé ambitieux, est devenu une chic - et chère - hostellerie. Le site est ravissant, les parterres soignés et la carte des menus plus qu'honorable.

Nous nous rendons jusqu'au hameau du Bô, berceau de la famille Chauvel (à laquelle appartenait Manleine ma grand-mère maternelle) mais nous ne poussons pas plus loin nos recherches et arrêtons là notre excursion.

Traversant encore une fois le bourg de Clécy, j'aperçois une affiche invitant à visiter le musée consacré au peintre régionaliste Hardy, tout à côté du Syndicat d'initiative où me retient une violente averse. Comme il est tard, je me contenterai d'un petit tour rapide puis du catalogue et de quelques cartes postales. Clécy : Musée Hardy (1887-1986) :
                    "Peupliers au bord de l'Orne"
Clécy : Musée Hardy (1887-1986) : "Peupliers au bord de l'Orne"

Clécy : Musée Hardy (1887-1986) : "Chemin creux
            sous la neige"
Clécy : Musée Hardy (1887-1986) : "Chemin creux sous la neige"

Clécy : Hardy (1887 - 1986) : "Courbe de
              l'Orne"
Clécy : Hardy (1887 - 1986) : "Courbe de l'Orne"

Clécy : " L'Orne en automne" par André
              Hardy (1887 - 1986)
Clécy : " L'Orne en automne" par André Hardy (1887 - 1986)

Clécy: "L'Orne devant les Rochers des
              Parcs" par André Hardy (1887-1986)
Clécy: "L'Orne devant les Rochers des Parcs" par André Hardy (1887 - 1986)

Pendant ce temps, Monique est allée explorer la boutique d'un brocanteur où elle fait des découvertes fort tentantes (un ensemble de chambre 1930). Nous reporterons cependant l'acquisition de mobilier après l'achat éventuel de la maison...

Nous quittons enfin le charmant village pour de bon et, quelques kilomètres plus loin, sur la route de Thury-Harcourt, franchissons à nouveau l'Orne au Pont-à-la-Mousse pour gagner St-Martin-de-Sallen, dans de beaux paysages agrestes dorés par la chaude lumière du soir.

Chapelle St-Joseph : Monique contemple la
                    vallée
Chapelle St-Joseph : Monique contemple la vallée
La petite route grimpe jusqu'à la chapelle St-Joseph où nous soupons dehors, devant le large paysage s'étendant à nos pieds, avant de trouver en pleins champs un sommeil paisible que pas un bruit ne vient troubler.




3. de CAEN à AVRANCHES


Samedi 17 juillet : de la chapelle ST-JOSEPH à CAEN

Lever tard, puis descente à Thury-Harcourt. Plein d'essence et téléphone à l'agence immobilière de Caen pour retarder le rendez-vous qui nous y attend (visite d'une maison à Thaon). Nous suivons la vallée de l'Orne jusqu'à la Roche-à-Busnel et faisons le tour de la boucle; la rivière est ici large et calme, épanouie. (40 km)

Caen : l'Abbaye aux Dames et l'église
                      abbatiale
Caen : l'Abbaye aux Dames et l'église abbatiale
Nous poursuivons la Route Touristique de la Vallée de l'Orne par monts et par vaux, traversons une dernière fois le petit fleuve au pont du Coudray pour gagner rapidement par le périphérique - et après quelques errements dus à une signalisation très approximative - l'appartement de Maman.

Nous y prenons les diapos que nous voulons faire tirer et allons chercher le film laissé à développer. Après un petit marché à Continent, nous allons déjeuner à Cairon, sur la place où nous avons donné rendez-vous à notre agent. Celui-ci nous rejoint bientôt pour nous entraîner jusqu'à Thaon où il nous fait visiter une jolie petite maison ancienne sur le coin de la Place de la Criée. Elle est parfaitement restaurée mais sur trois étages, sans jardin ni garage. Peu emballant... Thaon-maison-a-vendre
Thaon : autre maison ancienne et rénovée à vendre...

Lorsqu'il nous quitte, nous allons à Plumetot voir une autre maison signalée par Gilles. C'est un gros corps de ferme avec porche hermétiquement clos et bâtiments en carré autour d'une grande cour. Nos coups de sonnette restent sans résultat, aussi renonçons-nous à en voir plus.

Revenant par Perrier, un autre coquet village, nous allons rencontrer les Hermanvillois. Agréable jasette avec Gilles puis Ginette, assez occupés. Nous finissons par rentrer à Caen chez Maman qui nous transmet une invitation à souper de Denis et Françoise. Nous repartons aussitôt et, après avoir pris en passant nos photos développées, allons terminer la soirée autour d'un sympathique et délicieux souper aux moules et langoustines... Coucher tard chez Maman.

Dimanche 18 juillet 1993 : CAEN (144 km)

Grasse matinée qui nous fait récupérer la fatigue des journées passées et de la veille... Lever à 11:00 pour prendre l'apéro avec Maman de retour de la grand messe à St-Gilles.

La vieille église de Thaon en pleins champs
La vieille église de Thaon en pleins champs
Nous partons tous trois pique-niquer à Fontaine-Henry, montrant au passage à Maman l'extérieur de la maison de Thaon vue hier. Nous descendons ensuite le chemin creux menant au vallon paisible où est campée la vieille église de Thaon. Dans son cadre tranquille et charmant, l'antique bâtisse (pur roman du XIIème) garde toute sa séduction malgré la dégradation des ans.

A Fontaine-Henry, nous déjeunons devant les grilles du château avant de suivre la visite guidée : superbe façade Renaissance, remarquables meubles et tableaux présentés idéalement dans les salons ouverts au public, avant de descendre sous les voûtes des salles basses. La grande allée menant au château de
                      Fontaine-Henry
La grande allée menant au château de Fontaine-Henry


Dans la chapelle, intéressante exposition sur le tombeau du premier empereur de Chine et son armée de 7 000 gardes de terre cuite.

Fontaine-Henry : façade Renaissance et cour
Fontaine-Henry : façade Renaissance et cour

Fontaine-Henry : château et chapelle vus du ciel
Fontaine-Henry : château et chapelle vus du ciel

Nous passons ensuite par Creuilly où nous réexaminons et montrons à Maman les maisons visitées 15 jours auparavant. Nous allons enfin voir les Hermanvillois chez eux. Ginette, horrifiée par l'antiquité des dates de péremption de nos médicaments, met de l'ordre dans notre pharmacie de voyage. Puis Gilles nous passe un film vidéo de leur voyage en Guadeloupe. Nous rentrons tard à l'appartement de Maman où, après un agréable souper, nous fouillons dans les boites de photos, nous attardant à en regarder quelques unes et en rangeant d'autres. Appel à Mathieu à Montréal.


Lundi 19 juillet 1993 : CAEN

Après une bonne nuit réparatrice, nous partons nous balader à pied dans Caen : place et rue St-Pierre au pied du château, rue Froide et place St-Sauveur aux pavés usés bordées de vieilles façades XVIème et XVIIIème. Nous nous attardons à regarder les propriétés annoncées à la devanture de l'agence Barré; notre agent nous aperçoit et nous propose une nouvelle maison qui vient de rentrer à Hermanville.

Il nous embarque aussitôt pour une visite rapide, mais l'emplacement comme la disposition des pièces enlèvent à cette propriété tout intérêt. De retour à Caen nous partons ensuite visiter la ferme de Plumetot entrevue samedi; voilà une demeure qui semble beaucoup plus alléchante : le porche ancien en anse de panier date de 1744, la maison d'habitation semble en assez bon état et de grandes dépendances offrent d'immenses possibilités de restauration et d'aménagement. En revanche l'environnement est beaucoup moins emballant et les investissements à prévoir pour valoriser ce capital semblent considérables... Plumetot-ferme-a-vendre
Plumetot : l'entrée de la ferme

Soirée tranquille avec Maman.


Mardi 20 et mercredi 21 juillet 1993 : CAEN

Nous poursuivons nos démarches et nos visites de maisons durant ces deux jours, pour aller dormir le deuxième soir à Hermanville sur la place du 2ème Régiment d'Infanterie Britannique. Nous commençons à repenser à la maison de bourg d'Hermanville qui, tout bien considéré, offre peut-être des possibilités intéressantes. Sans doute serait-il possible d'aménager un logement et un garage dans le petit bâtiment du fond; cela constituerait pour nous un pied-à-terre idéal, tout en laissant l'opportunité de louer la maisons principale à un prix nous libérant du soucis de payer l'hypothèque. On peut aussi envisager de séparer le terrain au milieu pour en revendre la moitié...

Mercredi 22 juillet 1993 : d'HERMANVILLE à COLLEVILLE

Pour une fois, nous profitons pleinement du bord de mer : après la très agréable soirée hier soir où nous avons traîné sur la dune et sur la plage, nous avons passé une nuit des plus tranquilles sur notre place.

Douche, petit déjeuner puis je vais demander à la station service de l'Intermarché de vérifier les freins dont les grincements persistants commencent à nous inquiéter : le spécialiste n'a aucune disponibilité pour l'instant, il faudra revenir vers 17:30. Nous passons ensuite à l'agence Deligny demander à visiter à nouveau la maison sur la Grande Rue d'Hermanville, décidément celle qui nous accroche le plus parmi toutes celles que nous avons vues. Deux heures passent à la parcourir en tous sens, à prendre les mesures des différentes pièces du rez-de-chaussée et à imaginer les aménagements possibles, souhaitables ou indispensables... Nous parcourons le jardin en friche jusqu'au garage au fond, vérifions nos hypothèses de partage et rendons finalement les clés bien tard à l'agence...

Retour à l'Intermarché où le mécano de service n'a pas le temps de me recevoir et me fixe rendez-vous au lendemain matin. Après un long moment passé dans le jardin de Gilles où je commence à brancher les phares antibrouillard et tente de vidanger l'huile, sans succès faute d'une clé adéquate, nous rentrons à Caen.

Maman nous convie à souper avant que nous nous dirigions vers l'aéroport de Carpiquet. Nous y trouvons Juliette arrivée dix minutes auparavant en provenance de Toulouse et lisant assise sur sa valise... Les retrouvailles sont joyeuses !

Laissant au passage les trois femmes à l'appartement de Maman, je gagne Colleville pour être sur place demain matin à l'ouverture de l'atelier. Je m'endors à deux pas de la plage, sur une petite rue perpendiculaire au Boulevard de la Mer. Grande tranquillité et sommeil profond, même pas troublé par la pluie en milieu de nuit.


Vendredi 23 juillet 1993 : de COLLEVILLE à HERMANVILLE

Dès mon lever après cette nuit passée seul pour la première fois dans mon Aigle, je passe au garage; le mécano démonte consciencieusement les 4 roues et examine les freins : à part un sérieux dépoussiérage nécessaire, rien à craindre, les plaquettes des disques avant sont encore bonnes pour 10 000 km et les garnitures arrière pour 20 000... Effectivement le grand ménage à l'air comprimé fait disparaître les crissements et autres bruits inquiétants. Quant à mon bouchon de carter d'huile, impossible d'identifier la clé correspondante tant il est abîmé... Je finis par en commander un neuf chez Volkswagen en rentrant à Caen, puis je retrouve Monique et Juliette vers 12:15 chez Maman.

Celle-ci m'emmène à l'église St-Gilles où elle va éteindre les lumières du chœur. Voilà une bonne occasion de filmer le superbe vaisseau roman dont la pierre blanche vient juste d'être décapée et de descendre dans la crypte habituellement fermée : impressionnant foisonnement des fines colonnes décorées de chapiteaux assez simples aux décors abstraits...

Juliette et Monique nous rejoignent bientôt pour une nouvelle visite de l'église puis nous rentrons tous dîner à la maison. Après un peu de conversation, je conduis Monique et Juliette à l'agence Barré avec laquelle elles vont revoir la maison de Thaon. Notre fille la trouve "mignonne/moyen" : décoration moche, plafonds trop bas (une demeure du XIVème !). Pendant ce temps je gagne le jardin d'Hermanville où je m'installe pour bricoler.

Une autre maison à vendre à Hermanville
Une autre maison à vendre à Hermanville

Monique et Juliette finissent par me rejoindre et m'entraînent à la découverte d'une autre maison qu'on vient juste de leur présenter dans le bourg d'Hermanville. Elle est petite et joliment arrangée mais est desservie par un inextricable problème de voisinage... Laissant Juliette avec sa cousine, nous allons ensuite faire quelques courses d'épicerie à l'Intermarché (tartes et fromages) pour le repas de ce soir où nous allons tous ensemble fêter les 72 ans de Maman.

De retour dans le jardin d'Hermanville, j'achève mes bricolages sur le camion tandis que Monique tente de ranger dans l'Aigle les volumineux bagages dont s'est encombrée Juliette. Puis nous préparons avec Gilles le barbecue sur le gazon. Vers 19:45 arrivée de Denis et Françoise accompagnés de Thomas et Bénédicte. Hermanville-souper-72-ans-d'Anne-Marie
Juliette, Jean-Paul et Anne-Marie qui fête ses 72 ans

Maman fête ses 72 ans
Maman fête ses 72 ans
Dans la soirée, délicieux, abondant et agréable repas arrosé des excellents vins apportés par chacun - dont un superbe Gewurstraminer "vendanges tardives" offert par Denis. Pendant que Maman accompagnée de Juliette et les Caennais rentrent dormir chez eux, Monique et moi nous endormons dans le jardin où nous avons branché notre Aigle.


Samedi 24 juillet 1993 : d'HERMANVILLE à BAYEUX

Levés tard, nous récupérons un peu après les agapes d'hier un peu trop généreuses... Monique achève ensuite d'entasser tant bien que mal dans l'Aigle le contenu des sacs et de la valise de Juliette : difficile de caser les affaires de 3 personnes dans une espace qui nous paraissait juste confortable pour deux ! Nous embrassons la famille hermanvilloise que nous retrouverons dans un mois à Outremont, puis en route vers Caen. Je passe chez Volkswagen prendre le bouchon commandé hier, puis chez Machu tout à côté acheter la clé permettant de le dévisser.

Vers 12:15 nous sommes chez Maman qui nous a préparé une délicieuse pintade farcie. Un peu émus, nous lui faisons nos adieux jusqu'à notre prochaine visite, probablement durant l'été 1994. L'Aigle reprend le chemin d'Hermanville où nous allons visiter une troisième fois la maison sur la Grande Rue, en compagnie de Juliette cette fois. Malgré la crasse partout présente et le décor vieillot, elle la trouve "cute", s'extasie sur le lierre s'accrochant aux persiennes et sur la mousse envahissant les murets du jardin; elle semble particulièrement attirée par la grande pièce mansardée où elle imagine sa chambre... Sa réaction rassure Monique qui a déployé toute la séduction dont elle est capable pour lui "vendre" le projet...

C'est enfin le vrai départ : repassant par la Brèche d'Hermanville où nous laissons les clés chez Deligny, nous reprenons notre circuit touristique normand interrompu il y a 7 jours. Nous suivons d'abord la côte : Lion, Luc/Mer, Langrunes, Bernières, Courseulles enfin où nous arrêtons quelques minutes devant le port dans lequel manœuvrent de petits chalutiers et des yachts de plaisanciers. 

Puis, traversant le bocage aux verts tendres cloisonné de haies, nous gagnons le prieuré de St-Gabriel de Brécy.  Prieuré et église de Saint-Gabriel de Brécy
Prieuré et église de Saint-Gabriel de Brécy

Prieuré de Saint-Gabriel de Brécy
Prieuré de Saint-Gabriel de Brécy
Le joli petit bâtiment médiéval aux voûtes superbes a été magnifiquement restauré...

...restes du chœur roman de l'église décorée de riches motifs sculptés dans la pierre...  Abside de l'église de Saint-Gabriel-de-Brécy
Abside de l'église de Saint-Gabriel-de-Brécy

St-Gabriel-de-Brécy : le prieuré
St-Gabriel-de-Brécy : le prieuré
...le tout noyé dans un beau jardin abondamment fleuri puisque le prieuré est devenu école d'horticulture en 1929.

Quelques minutes d'arrêt ensuite devant l'étonnante façade Louis XIII du château de Brécy qui semble perdue en pleine nature. Un dédale de petites routes champêtres nous mène à l'abbaye de Mondaye où j'étais venu faire retraite avec le collège Sainte-Marie durant mon adolescence. Abbaye de Saint-Martin de Mondaye
Abbaye de Saint-Martin de Mondaye

Cloître de l'abbaye de Mondaye
Cloître de l'abbaye de Mondaye
Magnifique ferronnerie de l'escalier
                      d'honneur
Magnifique ferronnerie de l'escalier d'honneur

Le réfectoire du monastère de St-Martin-de-Mondaye
Le réfectoire du monastère de St-Martin-de-Mondaye

Angelot central du buffet d'orgue et chœur de
                      Mondaye
Angelot central du buffet d'orgue et chœur de Mondaye
Derrière la sévère façade classique se cachent un admirable buffet d'orgue Parisot (XVIIIème) et une grande nef à la belle ordonnance intérieure. L'encens d'un office qui vient de s'achever embrume encore l'atmosphère et estompe un peu l'image du chœur serti de précieuses boiseries et de stalles de chêne sculpté. Orgue Parisot de Mondaye-l'Abbaye (XVIIIème)
Orgue Parisot de Mondaye-l'Abbaye (XVIIIème)

Nous demeurons quelques minutes à écouter le chant des vêpres - assez beau mais un peu lénifiant - achetons quelques cartes postales sans trouver malheureusement d'enregistrement sur C.D. de l'orgue, puis nous reprenons la route. Juliette insiste pour aller voir un film ce soir. Nous renonçons donc à nous rendre jusqu'à Balleroy pour rallier dès maintenant Bayeux.

Rive de l'Aure à Bayeux
Rive de l'Aure à Bayeux
Nous nous installons sur un grand stationnement au cœur de la vieille ville, près du moulin sis sur les rives de l'Aure. Je fais un petit tour dans les rues anciennes typiques assez bien restaurées pendant que Monique prépare le souper avec Juliette; puis je lave la vaisselle et nettoie les vitres tandis que mes compagnes se rendent au cinéma. J'achève ensuite de brancher les phares antibrouillards et écris le journal en souffrance avant le coucher vers 11:30 sur le même site, un peu à l'écart de la circulation, devant une maternelle fermée pour les vacances.

Dimanche 25 juillet 1993 : de BAYEUX à STE-MARIE-du-MONT (102 km)

Nuit calme même si, au réveil vers 7:00, la proximité de la ville se traduit par une certaine agitation.

Traversant le vieux quartier, nous allons d'abord admirer la tapisserie de la Reine Mathilde magnifiquement exposée dans l'Ancien Séminaire. Une très belle présentation didactique et historique précède la longue vitrine doucement éclairée qui narre, de façon très esthétique et savante, le débarquement de Guillaume en Angleterre. Le roi Édouard d'Angleterre envoie Harold en
                      mission
Le roi Édouard d'Angleterre envoie Harold en mission

Harold débarquant en Normandie est arrêté par les
              soldats de Guillaume
Harold débarquant en Normandie est arrêté par les soldats de Guillaume

Harold comparaît devant Guillaume et lui rapporte
                son ambassade
Harold comparaît devant Guillaume et lui rapporte son ambassade

Harold fait serment de fidélité à Guillaume sur les
              reliques
Harold fait serment de fidélité à Guillaume sur les reliques

Festin donné par Guillaume en l'honneur d'Harold
Festin donné par Guillaume en l'honneur d'Harold

Traversée de la Manche par les Normands sur leurs
              drakkars
Traversée de la Manche par les Normands sur leurs drakkars

À
                Hasting, charge des chevaliers normands de Guillaume
À Hasting, charge des chevaliers normands de Guillaume

Bayeux : Tapisserie de la Reine Mathilde : Harold
                meurt d'une flèche dans l’œil à la Bataille d'Hasting
Bayeux : Tapisserie de la Reine Mathilde : Harold meurt d'une flèche dans l’œil à la Bataille d'Hasting

M'attardant un peu devant cette curiosité si extraordinaire, je perds de vue Juliette et Monique; impossible de les rejoindre nulle part dans le grand bâtiment achalandé. J'entreprends donc seul le tour de la cathédrale Notre-Dame; depuis hier soir nous voyons poindre au dessus des vieux toits la dentelle de pierre de sa belle tour lanterne et ses deux flèches aux assises massives. Étonnamment les arches de la nef sont d'un beau roman tandis qu'une frise richement décorée les séparent de grandes verrières gothiques ouvertes au dessus. Beaucoup d'élan mais aussi plus de confusion et de distraction pour l’œil que dans les grandes églises romanes vues jusqu'à présent. Le grand autel baroque aux longs porte-cierges dorés mérite considération, tout comme le grand buffet d'orgue XVIIIème. Nous nous retrouvons tous une heure plus tard dans l'Aigle.

Renonçant à retourner visiter le château de Balleroy (il est déjà 12:00 et il ne sera pas ouvert avant 14:00), nous prenons plutôt la direction de la mer et d'Arromanches.

Au bout d'une petite route sinueuse se faufilant à travers le bocage, le site du Débarquememt de 1944 se déploie depuis la Croix et le belvédère qui dominent le grand arc du port artificiel (ou du moins ce qui en reste...). Lumière variable sous ce ciel nuageux tantôt percé d'un rayon de soleil, tantôt se muant en averse...

Port d'Arromanches depuis le belvédère de
                        la Croix
Juliette devant le port d'Arromanches depuis le belvédère de la Croix
Restes du « Mulberry » (port artificiel)
Restes du « Mulberry » (port artificiel)

Les batteries de Longue
Les batteries de Longue
Nous déjeunons sur place, bien à l'abri du vent à l'intérieur de notre véhicule, avant de poursuivre la route côtière jalonnée d'autres souvenirs du Débarquement : énormes batteries de Longues où deux canons rouillés encore en place dans leur casemate évoquent toujours la menace pesant sur les forces alliées durant le « jour le plus long ». En dessous du champ où sont disséminés les blockhaus de béton, le Chaos montre ses falaises déchiquetées venant mourir sur une étroite plage de galet battus par les vagues.

Vent violent qui bouscule, refroidit et fatigue. A Port-en-Bessin j'escalade avec Monique la falaise du côté est du village, au-dessus de la Tour Vauban (1690). Joli panorama sur le petit port de pêche bien abrité le long de sa rivière (l'Aure), en arrière de ses jetées circulaires de granit le mettant à l'abri des violences de la Manche.

Juste avant St-Laurent nous dominons Omaha Beach, le point le plus chaud qu'affrontèrent les Américains lors du Débarquement. Le site s'étend largement sur la longue plage, des deux côtés du poste d'observation installé sur une des fortifications allemandes. Entrée de casemate allemande au dessus
                      d'Omaha Beach
Entrée de casemate allemande au dessus d'Omaha Beach

Tout à côté, c'est le grand cimetière américain de Normandie, alignement parfait et impressionnant de 9 000 croix de marbre blanc sous lesquelles reposent autant de soldats américains tombés en 1944, parc impeccable, panorama maintenant serein sur la plage où se déroulèrent de si violents combats.

La
                      Pointe du Hoc vue du ciel
La Pointe du Hoc vue du ciel
Encore quelques kilomètres de campagne juste en arrière des côtes et c'est la Pointe du Hoc, autre fantastique champ de bataille encore bouleversé par les cratères des bombes et des gros obus de marine tirés depuis les croiseurs alliés durant la nuit du 6 juin 1944. Tout au bout du site bosselé où gisent des blocs de bétons enchevêtrés de ferraille et des casemates à demi éventrées, une petite aiguille de calcaire jaune s'avance en mer, immédiatement derrière le gros museau arrondi d'une autre fortification de béton à peu près préservée.

Toute la région semble ainsi farcie de ces innombrables blockhaus qui ont constitué ce "Mur de l'Atlantique" que la Wermacht prétendait infranchissable.

Nous atteignons Grandcamp peu après; son petit port de pêche nous semble banal mais Monique y dégote "La Belle Marinière", un restaurant où, après une entrée appréciée de moules et de crevettes, on nous sert un délicieux saumon au beurre à l'estragon pour finir sur une mousse au calvados. Suprême !

Ainsi ragaillardis, nous traversons ensuite la région plate des Marais de Carentan, puis la ville du même nom - sans attrait particulier - pour nous diriger à travers de gras herbages vers Ste-Marie-du-Mont. L'église présente un curieux clocher XVIIème en forme de coiffe toute décorée d'une dentelle de pierre; quant au reste, il ne nous inspire guère... Nous poussons jusqu'au parc ornithologique de Beau Guillot où nous pensons trouver un bivouac paisible tout au bout de la route de terre. Jean-Paul écrit son journal devant le
                        Marais de Carentan
Jean-Paul écrit son journal devant le Marais de Carentan


Dans le vent un peu frisquet je franchis la crête de la dune et vais m'asseoir devant la vaste étendue déserte; je commence à y écrire le journal de la journée et à préparer l'itinéraire du lendemain, avant de revenir pour le souper dans la chaleur de notre intérieur.Nous nous apprêtons à nous installer nos couchettes lorsqu'un aimable habitant vient nous prévenir du risque de dormir aussi isolés. Il nous suggère plutôt le stationnement devant le musée de La Madeleine.

Nous suivons ses conseils pour aller effectivement passer la nuit sur ce vaste site, près du monument américain d'Utah Beach, sous le canon d'un char Sherman et devant deux barges de débarquement à chenilles...


Lundi 26 juillet 1993 : d'UTAH BEACH à TOURLAVILLE (Fermanville) (125 km)

Site du Musée de la Madeleine vu du ciel
Site du Musée de la Madeleine vu du ciel
Lever un peu tard, vers 9:15... Après ma douche, je vais faire un tour sur la plage d'Utah, autour des monuments U.S. et des restes des chars de débarquement amphibies. La grève immense est vide, balayée par le grand vent sous un ciel gris mais lumineux. Tout au fond, en face, au bout de la ligne bleutée des falaises du Calvados, on aperçoit le petit triangle de la pointe du Hoc dirigé vers le ciel.

A mon retour, Juliette et Monique, maintenant levées, sont en train de déjeuner. Je les accompagne, fais la vaisselle avec Juliette puis procède à la vidange du moteur pendant que ces dames vont à leur tour contempler la plage. Malgré mes précautions, les rafales dispersent un peu d'huile autour du bidon éventré que j'utilise comme réceptacle, quelques gouttelettes viennent même éclabousser mes lunettes ! Je saurai mieux m'y prendre la prochaine fois...

Vers 10:30 enfin nous décollons, suivant la côte et ses dunes un peu mornes; au bout de 5 kilomètres, après un bref arrêt devant le monument consacré à Leclerc et à sa 2ème Division Blindée qui débarquèrent ici, je m'aperçois que je n'ai pas ramassé la clé de bouchon de vidange péniblement trouvée à Caen. Retour à notre champ de Ste-Marie-du-Mont où Monique retrouve immédiatement le précieux outil auprès de quelques herbes tachées d'huile noire.

Nous poursuivons la route côtière et passons au large des îles de St-Marcouf. Le paysage plat du bocage se prolonge vers le nord, sous un ciel de plus en plus sombre et poussé par un vent violent. De l'autre côté de la baie de Morsalines, on aperçoit la haute tour du fort de la Hougue autrefois élevé par Vauban et, en arrière, le petit port. A Quettehou, marché et plein d'essence au Super-U local jusque vers 13:00. Puis nous allons déjeuner devant le fort de la Hougue. La silhouette élancée de son donjon rond ferme la baie, mais le fort, en restauration, est malheureusement fermé à la visite. Au moment de redémarrer, le moteur émet quelques ratés : il a probablement du mal à digérer le fond de cuve de notre dernier plein puisqu'effectivement un gros camion Shell était en train de remplir la citerne à notre arrivée...

Nous traversons vite le petit port trop semblable à tous ceux que nous avons déjà vus, puis nous grimpons le raidillon menant à l'église de La Pernelle. Un large panorama s'y dégage sur la côte, depuis la baie de St-Vaast jusqu'à la pointe de Barfleur marquée par la petite pointe verticale du phare de Gatteville. Nous poursuivons vers le village de Barfleur dont le bassin pittoresque est encore rempli de barques et de bateaux de pêche côtière.

Monique et Juliette vont fouiner chez l'antiquaire local pendant que je filme le spectacle sur le quai animé. Nous gagnons enfin la pointe de Barfleur et le phare de Gatteville. Plus haut phare de France culminant à 63 mètres au dessus du sol, il offre une superbe vue panoramique sur l'environnement de mer et de côte depuis sa galerie circulaire. Vue sur la côte ouest depuis la plate-forme
                      du Phare de Gateville
Vue sur la côte ouest depuis la plate-forme du Phare de Gateville

Nous l'atteignons, Juliette et moi, après avoir gravi ses 365 marches de granit. Monique pendant ce temps travaille à son tricot. Nous rallions ensuite Tocqueville par des petites routes étroites, ignorant le château du célèbre Alexis, l"historien, qui ne semble pas ouvert à la visite.

Juliette sur la plate-forme du Phare de Gateville
Juliette sur la plate-forme du Phare de Gateville

Vue sur la côte est depuis la plate-forme du
                  Phare de Gateville
Vue sur la côte est depuis la plate-forme du Phare de Gateville

A St-Pierre-Église, nous bifurquons vers Fermanville puis vers la cap Levy et son phare. Il vente très fort, Juliette préfère demeurer à l'intérieur pour une leçon de tricot tandis que je fais un tour sur la côte rocheuse splendide et sauvage, assaillie par les courtes vagues que pousse le vent furieux. Je m'attarde un peu et, vers 18:30, nous allons nous installer devant la jolie anse du Cap Levy.

Souper devant le petit port; je m'apprête à y passer la nuit mais Monique craint que la violence des rafales ne l'empêche de dormir. Après une courte discussion où elle demeure inflexible, nous levons le camp et suivons la route panoramique de la pointe de Brelay à Bretteville. A travers la pluie et la brunante, on discerne avec peine la Grande Rade de Cherbourg et ses forts. Le petit port du Becquet ne me plaît guère, aussi gagnons-nous, toujours sous la triste pluie et dans les hoquets de notre moteur (intoxiqué par son essence avariée), le stationnement du château de Tourlaville.

De notre bivouac au bord de la petite route, nous apercevons à peine, à travers la pénombre et le crachin, les belles façades Renaissance, la pièce d'eau et le parc fleuri. Juliette et Monique commencent une crapette tandis que, brûlé par l'air marin de l'après-midi, j'achève cette page du journal pour m'endormir bien vite.

Mardi 27 juillet 1993 : de TOURLAVILLE à GRATOT (152 km)

Au réveil, il pleut encore et toujours. Notre humeur s'en ressent et nous tardons à nous lever... Vers 9:30, j'émerge pour aller faire le tour du superbe parc entourant le château. Belle structure Renaissance en schiste gris-vert, il domine la pièce d'eau peuplée de nénuphars où nageotent quelques canards nullement dérangés par la bruine. Tout alentour, des bordures prodigues de couleurs garnissent le vallon, deux paons font la roue dans la serre où cascade une fontaine, les allées soigneusement ratissées empruntent de multiples détours, offrant de superbes perspectives sous les grands arbres. Malheureusement le crachin redouble et je dois rentrer la caméra qui a dû prendre l'humidité et finit par refuser de fonctionner...

De retour au camion, je trouve Juliette douchée et habillée, mais Monique à peine debout...Déjeuner, vaisselle, nous décollons vers 12:00, sous la pluie persistante. Elle s'accentue encore dans le centre de Cherbourg, à tel point que nous renonçons à grimper au Fort du Roule noyé dans la brume et les nuages. Abrités de pied en cap sous nos cirés rouges et blancs, chaussés de bottes de mer, Juliette et moi faisons une promenade au centre ville et sur le bord du quai Napoléon, sans lui trouver grande originalité. Nous en sommes réduits à chercher un parapluie dans cette ville qui semble surtout vouée à ces accessoires !

Pendant ce temps, Monique se dérage du mauvais temps en tricotant une petite veste pour Julie... Ruisselants, nous la retrouvons avant de poursuivre la route côtière longeant la rade, sûrement magnifique mais pour l'heure à peine devinée à travers le crachin et le brouillard.

Le moteur continue ses ratés et ses faiblesses à la moindre montée. C'est donc à pas de tortue, tous phares allumés et sous le battement des essuie-glaces que nous parcourons les petites routes menant jusqu'au cap de la Hague. Je vais seul faire la balade de rigueur, emmitouflé dans mon ciré. A peine aperçoit-on le phare environné de brume tandis que retentit par instant le lugubre signal réglementaire... Le Cap de la
                      Hague vu du ciel
Le Cap de la Hague vu du ciel

La vue est encore plus bouchée au Nez de Jobourg (visibilité réduite à 10 mètres), je devine difficilement à l'oreille, depuis le sentier solitaire, le mouvement des vagues en bas de la falaise... Découragés par ces échecs successifs qui finissent par saper le meilleur moral et porter sur les nerfs, nous prenons la direction du sud. Nous ne chercherons pas davantage à apercevoir les différents points de vue sur la côte pourtant superbes signalés par le guide, puisque tout est noyé dans l'épais brouillard.

Abside de l'abbatiale de Lessay
Abside de l'abbatiale de Lessay
La grande route file jusqu'à ce que nous arrêtions à Lessay pour admirer dans le crépuscule la superbe abbatiale romane. Pureté des voûtes sobrement restaurées...

Tour romane
                        de Lessay
Tour romane de l'abbatiale de Lessay
Chapiteau de Lessay
Abbatiale Ste-Trinité de Lessay : chapiteau de la nef

Bas-côté de Lessay
Bas côté de l'abbatiale de Lessay
Nef de Lessay vers l'autel
Nef de l'abbatiale de Lessay vers l'autel

Nef de Lessay
Nef de Lessay vers l'entrée

Tour du Château d'Argouges à Gratot
Tour du Château d'Argouges à Gratot

Nous reprenons notre train de sénateur (les hoquets dus à l'essence...) et allons finalement nous installer pour la nuit sur le stationnement du château de Gratot, ancien fief de la famille d'Argouges. Nous faisons le tour des vieux murs en bonne voie de reconstruction après 50 ans de ruine. Entourés de leurs douves, surmontés de deux tours dissymétriques, les deux principaux corps de bâtiment offrent au vent et à la pluie leurs ouvertures béantes et leurs pignons sans toiture... Beau cadre romantique. Nous passerons la nuit au calme, dans cette campagne verdoyante et ruisselante.


Mercredi 28 juillet 1993 : de GRATOT au GROUIN DU SUD (baie du MT-ST-MICHEL) (78 km)

A notre lever, fort tardif aujourd'hui encore, la pluie semble s'être un peu calmée... Enfin ! Je fais à nouveau un tour dans les ruines du château et vais photographier la tour de la Fée. Quel remarquable travail de restauration, malgré l'état actuel d'inachèvement...

Petit déjeuner devant le château de Gratot
Petit déjeuner devant le château de Gratot
La tour de la Fée du château de Gratot
La tour de la Fée du château de Gratot

Je retourne à l'Aigle où, après le petit déjeuner, je fais le plein d'eau sur le robinet du cimetière tout proche.

Quelques minutes après notre départ, toujours pétaradants, nous sommes à Coutances. Je consacre, seul, près d'une heure à la visite de la cathédrale, remarquable édifice gothique d'une grande unité et d'une élégance raffinée. Cathédrale de Coutances au cœur de la vieille
                      ville
Cathédrale de Coutances au cœur de la vieille ville

Coutances : abside de la cathédrale
Coutances : abside de la cathédrale

Coutance-choeur-de-la-cathedrale
Coutances : chœur de la cathédrale

J'admire particulièrement l'abside, tant à l'extérieur avec ses doubles arc-boutant s'appuyant sur le même contrefort, qu'à l'intérieur avec les piliers jumeaux qui ponctuent le tour du chœur. Jolis chapiteaux sculptés et peints dans la chapelle axiale, élégante statue de Notre Dame sur son pilier devant le chœur... Quant au grand orgue classique j'ai la chance de l'entendre touché par l'organiste qui donnera un concert ce soir...

Coutances : la nef de la cathédrale
                      Notre-Dame
Coutances : la nef de la cathédrale Notre-Dame
tour lanterne de la cathédrale N-D de
                      Coutances
Tour lanterne de la cathédrale N-D de Coutances

Le bassin à flot au pied de l'église
                      Notre-Dame de Granville
Le bassin à flot au pied de l'église Notre-Dame de Granville
Je regagne ravi l'Aigle et mes coéquipières qui sont allées magasiner pendant ce temps. Nous reprenons la route en cahotant à chaque montée vers Granville où nous allons stationner près de la Pointe du Roc. Fort joli panorama sur le port et ses bateaux, tant voiliers que barques de pêche qui rentrent et sortent, franchissant les bouées et les bornes du môle.

Pendant que Juliette visite l'aquarium et que Monique tricote, je fais le tour du cap, observant la mer écumant sur les rochers et les points de vue variés sur la côte et le cap.... 1993-0728-10 Granville poissons dans
                      l'aquarium
Granville : poissons dans l'aquarium

Crabes dans l'Aquarium de Granville
Crabes dans l'Aquarium de Granville

Nous nous retrouvons tous trois pour faire le tour de la ville haute. La promenade sur les remparts est pleine de charme : belle vue sur l'isthme séparant la ville haute du continent comme à Bonifacio, vieilles maisons de pierre plus ou moins restaurées mais très fleuries, anciens étalages formés de grosses dalles de pierres plates posées sur l'appui de la fenêtre au ras de la rue, ruelles étroites et pittoresques, autre vue panoramique du côté nord-ouest sur la plage où, sous un soleil timide, s'ébattent quelques baigneurs. Nous retrouvons notre Aigle enchantés par cette balade durant laquelle la pluie nous a enfin laissé en répit !

Poursuite de notre lente descente vers le sud et, semble-t-il, vers un climat plus doux : nous nous arrêtons devant la longue et large plage de sable blond de Kairon où, durant une longue pause, Juliette lit un peu puis enseigne à une petite fille très intéressée l'art de lancer le Diabolo, pendant que je raccroche le tuyau de sortie du pot d'échappement. Juliette lit sur la plage de Kairon
Juliette lit sur la plage de Kairon

Le Mont St-Michel et Tombelaine depuis la
                      Cabane Vauban
Monique devant le Mont St-Michel et Tombelaine depuis la Cabane Vauban
Puis c'est Carolles-Plage aux villas dispersées sous les pins; depuis le belvédère de Pignon-Butor, la vue s'étend largement sur la plage et, en arrière vers le nord, jusqu'au cap de Granville. Nous traversons le village pour aller admirer depuis la cabane Vauban le point de vue vers le sud et sur le Mont-St-Michel au milieu de sa baie. Sa silhouette familière et celle du rocher de Tombelaine apparaissent à mi distance et dans la pénombre qui descend. 

Belles teintes de gris vaguement allumées par quelques rayons perçant le plafond sombre qui s'est reconstitué. Nous suivons la route côtière offrant plusieurs vastes points de vue sur la Baie et le Mont depuis le Bec d'Andaines puis devant Genêt. Juliette et Jean-Paul admirent le crépuscule
                      sur le Bec d'Andaines
Juliette et Jean-Paul  admirent le crépuscule sur le Bec d'Andaines

Pour finir nous nous installons sur le rivage à côté de centaines d'autres personnes pour tenter d'apercevoir et d'entendre le super concert donné par Jean-Michel Jarre au pied du Mont. En vain : nous sommes trop loin pour profiter des effets lumineux et pour entendre le moindre son, sinon grâce à la retransmission C.B. captée par plusieurs automobilistes voisins. Après le départ de tous ces amateurs de musique planante, nous nous endormons sur place, sur le rivage de St-Léonard.


1993-07 Bretagne : 2. d'AVRANCHES aux MOUSTIERS-en-RETZ

Accueil de Mon-Aigle

© 2005