Juillet-août 1993

NORMANDIE ET BRETAGNE



Juliette, Monique et Jean-Paul MOUREZ
à bord de l'Aigle




4. D'AVRANCHES au CAP FRÉHEL


Itineraire en Bretagne
Notre itinéraire en Bretagne

Jeudi 29 juillet 1993 : de ST-LÉONARD à ST-GEORGES-DE-GREHAIGNE (162 km)

Lever plutôt tard, sous un ciel gris mais sec. Nous allons déjeuner au belvédère du Grouin-du-Sud; nous y profitons d'une belle vue sur l'estuaire très ensablé de la Sélune et sur le Mont devant nous au milieu de sa baie, dans toutes les demi-teintes de gris et de blancs. Suivant des petites routes très champêtres où paissent vaches et chevaux, nous rallions Avranches. Arrêt dans une brocante (Monique a converti sa fille à ce passe-temps...) avant de nous contenter d'un petit tour dans le fameux Jardin des Plantes, fleuri avec exubérance, d'où l'on jouit d'une vue merveilleuse et fameuse sur la baie. Baie du Mont St-Michel depuis le Jardin des Plantes
              d'AVRANCHES
Baie du Mont St-Michel depuis le Jardin des Plantes d'Avranches

Avranches : le monument Place Patton
Avranches : le monument à Patton
Au milieu du rond-point central de la petite ville se dresse le monument célébrant son libérateur de 1994, le général américain Patton fameux pour la « percée d'Avranches » par laquelle il tourna les troupes allemandes et amorça leur encerclement qui mit fin à la Bataille de Normandie.


Nous ne prendrons pas le temps d'aller examiner les enluminures du VIIIème au XVème siècle pourtant célèbres exposées au Musée de l'Avranchin. Et pourtant...

Elles proviendraient des ateliers de l'abbaye du Mont Saint Michel dont le scriptorium (atelier de copistes et illustrateurs) avait développé des compétences rares dans le domaine.
Enluminures

Enluminure: David et sa harpe
Enluminures

Enluminure
Enluminure

Soleil levant sur le Mont
Soleil levant sur le Mont
Les ennuis de circulation commencent un peu plus loin sur la route du Mont (D 275) avec une longue file d'attente dès le carrefour avec la D 976. Nous renonçons donc à cette excursion pour l'instant et filons vers St-Georges-de-Grehaigne.

Je suis seul à descendre admirer la petite église bénédictine. Dans cette architecture toute simple, deux cloches occupent le petit campanile à l'italienne au centre de la nef sans chœur ni transept; de belles sculptures en bois polychrome (grand Christ en Croix et Saint Georges combattant le dragon en particulier) en décorent les murs de pierre nue. Dîner sur la petite place devant le cimetière sur le robinet duquel je fais le plein d'eau; puis en route vers l'intérieur des terres et vers Combourg. Nous voulons y visiter la demeure où Chateaubriand passa son enfance.

Auparavant, détour vers les tours rondes et austères de Landal, vaste manoir/château perdu dans la campagne, près d'une suite d'étangs bordés de grands arbres. Les bâtiments sont plutôt délabrés et de multiples panneaux rappellent formellement le caractère privé des lieux et l'interdiction de pénétrer dans la grande cour en travaux. A l'issue de cette courte visite on comprend mieux la distance hautaine de ces nobles ruraux et la domination insupportable qu'ils faisaient peser sur ces riches terroirs.

Combourg : l'ensemble de la petite ville s'avère sans grand caractère, hormis les quelques ruelles bordées de vieilles maisons de granit au pied du château. Celui-ci a fière allure, grand carré de remparts avec créneaux et mâchicoulis, cantonné de quatre grosses tours rondes médiévales. Les tours de Combourg
Les tours de Combourg

Le salon de Combourg
Les tours de Combourg
L'intérieur, rénové fin XIXème, déçoit beaucoup Juliette qui n'y retrouve pas les décors sinistres décrits par Chateaubriand dans ses Mémoires d'Outretombe, en particulier le sombre et immense salon des soirées de Combourg.
En revanche le monument a beaucoup d'allure depuis l'autre côté du petit lac d'où on l'aperçoit dominant les toits d'ardoise des vieux quartier. Les tours
              de Combourg côté village
Les tours de Combourg côté village

Quelques courses et un grand plein d'essence pour remplir - enfin - notre réservoir de carburant propre, et nous reprenons la route vers le nord et vers la mer.

Jean-Paul et
              Juliette au pied du menhir du Champ Dolent
Jean-Paul et Juliette au pied du menhir
du Champ Dolent

Après un bref arrêt au pied des 9,50 mètres du menhir de Champ Dolent qui nous domine de sa masse, nous sommes bientôt à Dol, vieille cité bretonne pleine de jolies maisons anciennes romanes ou à pans de bois et colombages. Balade autour de la cathédrale aux murs de granit gris et noir plutôt sinistres, coup d’œil aux remparts et au Mont Dol, seule éminence dans la plaine au nord, vers lequel nous nous dirigeons maintenant.

On emprunte un raidillon étroit pour gagner le haut de la colline d'où l'on domine les haies et les près du bocage d'un côté, la baie, ses prés salés et la mer entourant le Mont-St-Michel de l'autre. Nous soupons sur le terrain près du moulin devant la mare avant de reprendre, dans l'obscurité, la route vers Pontorson puis le Mont-St-Michel. Je veux en parcourir tranquillement les salles de l'abbaye en profitant du spectacle nocturne « Les Imaginaires » dont on nous a dit beaucoup de bien.

Il n'y a presque plus personne à cette heure tardive - il est 21:30 - sauf sur le stationnement au bout de la digue. Monique fatiguée demeure dans l'Aigle à se reposer tandis qu'accompagné de Juliette j'escalade la ruelle pentue puis les escaliers menant à l'abbaye. On est loin de la cohue habituelle dans cette rue médiévale envahie par les enseignes et les boutiques racoleuses, que la pluie fine a encore davantage dépeuplée.

Dès que nous franchissons la porte de la première salle spécialement aménagée pour la visite-spectacle "Les Imaginaires", nous sommes subjugués par le mystère et la beauté émanant de ces murs. Leur sobre architecture est merveilleusement mise en valeur par les éclairages recherchés quoique fort simples, à l'image de la musique proche de l'inspiration zen (gong, clochettes, flûte japonaise, etc.) diffusée par des haut-parleurs dissimulés dans les anfractuosités.

Le scriptorium animé par la sonate pour violoncelle
                seul de Kodaly
Le scriptorium animé par la sonate
pour violoncelle seul de Kodaly

La salle des Chevaliers et ses « tapis d'orient »
              projetés sur les dalles de pierre.
La salle des Chevaliers et ses « tapis d'orient »
projetés sur les dalles de pierre


Le
              scriptorium de jour
Mt-St-Michel : le scriptorium de jour
Nous passons ainsi de salle en salle, étonnés par tant de beauté ainsi révélée, retenant nos cris d'admiration à l'orée de chaque nouvelle scène, sublime nature morte révélant un peu plus à chaque fois l'harmonie secrète de l'abbaye "Merveille de l'Occident".
Qui plus est, nous sommes presque seuls à suivre ce parcours quasi initiatique, puisque nous ne côtoierons pas plus d'une vingtaine de personnes lors de ce périple. Salle souterraine de la chapelle carolingienne
Mt-St-Michel : salle souterraine de la chapelle carolingienne

Le
      promenoir des moines
Mt-St-Michel : le promenoir des moines

Mt-St-Michel : la crypte
Mt-St-Michel : la crypte

Mt-St-Michel : la crypte
Mt-St-Michel : la crypte
Mt-St-Michel : le refectoire
Mt-St-Michel : le réfectoire
Le
              cloître de la Merveille
Le cloître de la Merveille
Nef
              et choeur de l'Abbatiale Saint Michel
Nef et choeur de l'Abbatiale Saint Michel

Mt-St-Michel : la nef de l'abbatiale
Mt-St-Michel : la nef de l'abbatiale

Quittant les lieux à la fermeture à 1:00, après trois heures de balade merveilleuse dans le dédale des salles, des escaliers et des couloirs, nous retrouvons Monique endormie sur sa couchette dans le grand parking. Il y a beaucoup de camping-cars et d'autres véhicules installés près de nous pour passer la nuit sur place, et l'odeur de vase alentours me semble insupportable. Je reprends donc le volant et transporte notre motel à roulette jusqu'au petit stationnement de St-Georges-de-Grehaigne où nous étions ce matin; je sais qu'il nous garantira tranquillité et air pur.


Vendredi 30 juillet 1993 : de ST-GEORGES-de-GREHAIGNE à ST-COULOMB (98km)
La
              Merveille vue du ciel
La Merveille vue du ciel
Effectivement la nuit s'écoule paisiblement sur notre placette devant l'église; elle nous offre en plus le plein d'eau après douches et shampooings... Malheureusement il pleut encore et le ciel demeure très gris et l'on n'aperçoit guère le Mont au milieu de sa baie.

Nous ne tardons pas à rejoindre la route côtière au Vivier-sur-Mer. Cancale est bientôt là, joli petit port où nous achetons des huîtres "Chez Daniel" qui tient son étal juste devant la mer.

Jean-Paul et Juliette devant Cancale
Jean-Paul et Juliette devant Cancale
Zigonant dans les rues étroites, je prends la route des Rimains puis le sentier pédestre sur quelques centaines de mètres au bout d'une impasse : magnifique paysage sur la pointe et les îles des Rimains. Un autre détour vers un cul-de-sac et nous aboutissons à l'adorable petit mouillage de Briac dont les barques et autres embarcations remplissent l'anse étroite bordée de caps ourlés d'écume. 
Monique sort le couteau idoine acheté pour l'occasion et écaille nos deux douzaines d'huîtres. Monique écaille les huîtres devant le mouillage de
              Briac
Monique écaille les huîtres devant le mouillage de Briac
Jean-Paul déguste ses huîtres et Juliette ses
              rillettes...
Jean-Paul déguste ses huîtres et Juliette ses rillettes...
Nous les dégustons devant l'admirable panorama pendant que Juliette, dégoûtée, se contente de rillettes du Mans dont elle dévore à belles dents quelques tartines.

Malheureusement des voisins indélicats nous ennuient de leurs réflexions idiotes et de leurs aboiements après leurs enfants jouant un peu plus loin sur la plage; nous levons le camp pour aller admirer le paysage sauvage de la Pointe du Grouin.

Le soleil s'est enfin levé et la promenade sur les rochers entourés par la mer bleutée est fort agréable. Nous poursuivons la route côtière offrant quelques belles échappées sur le large vers Le Lupin : les anses sableuses cernées de pins parasol sur fond de mer émeraude nous enchantent...

A Rothéneuf, léger détour vers l'intérieur des terres pour découvrir Limoëlou, le petit manoir que se fit aménager Jacques Cartier au retour de ses lointains voyages. Remarquable restauration de la vieille ferme toute simple mais raffinée et émouvante avec les quelques meubles d'époque que l'on a retrouvé et replacé là où ils auraient pu être... La cour de Limoëlou
La cour et le puits de Limoëlou

Limoëlou : la cuisine
Limoëlou : la cuisine


Limoelou

Petite histoire de la renaissance de Limoëlou,
manoir de Jacques Cartier

A six kilomètres environ à l'est de Saint-Malo, sur une petite colline dominant la baie et le village de Rothéneuf, au beau milieu de cultures maraîchères et tout près de la mer, un manoir aux proportions modestes mais harmonieuses nous rappelle que là vécut, en compagnie de Dame Catherine son épouse, noble Capitaine Jacques Cartier, sieur de Limoëlou. Ce manoir est l'un des rares témoignages tangibles de l'un des grands découvreurs du XVIe siècle et fait partie du précieux héritage commun à la France et à l'Amérique du Nord.

N'ayant jamais été classée Monument Historique, cette demeure était pourtant inscrite à l'Inventaire Supplémentaire, mesure ne protégeant que l'extérieur du bâtiment. De passage à Saint Malo, en 1974, Jean Palardy, le conseiller historique de la Fondation Macdonald Stewart du Canada, apprend que le propriétaire du manoir, cultivateur, s'apprêtait à moderniser l'intérieur de la bâtisse, muni d'une autorisation en bonne et due forme délivrée par le Service régional des Monuments Historiques.

Immédiatement averti, le président de la Fondation, David Macdonald Stewart, prend conscience du danger que les aménagements intérieurs, tels que prévus, présenteraient pour l'intégrité du manoir. Voulant à tout prix éviter l'irrémédiable, il est prêt à intervenir. Une autre raison, plus personnelle, le pousse à agir. Ayant, depuis toujours manifesté le plus vif intérêt pour l'histoire des origines du Canada, David Stewart est devenu un fervent admirateur de Jacques Cartier auquel il a rendu hommage, à plusieurs reprises. Dans un même esprit, il a réuni de précieux objets de collection, exposés, aujourd'hui, dans le Musée David M. Stewart, à Montréal, que lui-même a fondé. La bibliothèque du musée renferme une collection de livres rares et de cartes d'époque des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles.

Plan
                  du manoir

On comprend, d'autant mieux, le vif intérêt que suscitait le manoir de Limoëlou. David Stewart se rendit donc aussitôt sur les lieux pour se rendre compte de la situation et agir en conséquence. Le bâtiment était malheureusement en très mauvais état, ses propriétaires successifs l'ayant peu entretenu. La toiture endommagée pendant la dernière guerre prenait l'eau qui s'infiltrait dans les murs. Les poutres maîtresses présentaient de larges fissures. Malgré toutes ces épreuves, cependant, il n'avait pas été l'objet de modifications irréversibles. Décidé à sauver le manoir, David Stewart invita le propriétaire à formuler ses conditions. Ce dernier acceptait de déménager à condition que la nouvelle ferme qu'on lui proposerait fut située dans le voisinage. David Stewart ressentit une vive émotion devant la chance inespérée qui s'offrait à lui d'acquérir la «maison des champs» de Jacques Cartier et de préserver, ainsi, les toutes premières origines du Canada. Les longues recherches qui s'ensuivirent aboutirent enfin et l'échange eut lieu, tel que convenu. L'ancien propriétaire du manoir hérita d'une malouinière du XVIIIe siècle qu'il s'engageait à ne pas défigurer.

Après cet échange, David Stewart constitua à Montréal «La Société des Amis de Jacques Cartier» qui se donna pour but d'acquérir le manoir de Limoëlou, de le restaurer et de l'animer. La mise en oeuvre du programme proposé, ainsi que la conception d'un futur musée, exigeaient des moyens financiers considérables. David Stewart fit donc appel à de grandes entreprises industrielles et commerciales, à divers organismes éducatifs et culturels canadiens, au gouvernement central ainsi qu'à celui de plusieurs provinces et aux autorités municipales, les invitant à devenir membres des « Cent Associés », moyennant un droit de souscription. Dès la signature de l'acte d'acquisition, le 23 mai 1978, les travaux de restauration furent confiés à l'architecte en chef des Monuments Historiques de Rennes, lequel, une fois les travaux d'urgence effectués, entreprit la reconstitution de l'ensemble sur la base des témoignages existants sur l'édifice. L'inauguration du Manoir de Limoëlou a eu lieu le 19 mai 1984, à l'occasion des célébrations du 450e anniversaire de la découverte du Canada par Jacques Cartier.


Limoelou : le manoir restauré
Limoëlou : le manoir restauré


Monument à Jacques Cartier sur le rempart de
              Saint-Malo
Monument à Jacques Cartier
sur le rempart de Saint-Malo par Georges Bareau (1905)

La plaque apposée sur la base du monument
La plaque apposée sur la base du monument

Encore quelques kilomètres et nous sommes à St-Malo. Vent frais, mais beau temps quand même... enfin !

Le
              Grand Bassin de Saint-Malo
Le Grand Bassin de Saint-Malo

Port de plaisance
      de Saint-Malo
Port de plaisance de Saint-Malo

La cité corsaire de Saint-Malo dans ses remparts
La cité corsaire de Saint-Malo dans ses remparts

Avec Houssine et Mariette sur les remparts
Avec Houssine et Mariette sur les remparts
Nous stationnons juste sous les remparts. Passée la porte St-Vincent, nous nous apprêtons à monter sur le chemin de ronde pour faire le tour de l'enceinte lorsque nous sommes hélés par... nos amis marocains Houssine et Mariette ! Ils profitent de leur venue en Bretagne afin de récupérer leur fils Youssef en colonie à Carolles pour venir faire une excursion jusqu'ici. Quel étonnant hasard !
Nous faisons ensemble le tour des remparts, discutant et échangeant sur nos vies respectives, partageant nos projets et jetant de temps à autre un coup d’œil au panorama par ailleurs superbe : le soleil descend sur les murailles et sur les îles dispersées en mer autour de la ville, dorant les vieilles pierres et accentuant l'aspect hors du temps du spectacle. Nous nous retrouvons au château mais il est tard et tout est fermé, en particulier le musée des poupées dans la tour de Quic-en-Groigne. Saint-Malo
              : murs de Fort La Reine depuis l'Îlot National sous le
              soleil du soir
Saint-Malo :  murailles de Fort La Reine depuis l'Îlot National  sous le soleil du soir

Nous commençons à chercher un restaurant pour souper ensemble puis décidons de regagner le port de Cancale qui nous semble plus sympathique et moins cher, en plus de rapprocher nos amis de leur "bed and breakfast". Tous en voiture, et retour à Cancale par la grande route.

Délicieux repas de fruits de mer et agréable conversation avant de se quitter pour un au revoir "bientôt" (dans un an ou deux ?). Nous prenons le parti d'aller dormir dans le coin de l'île Du Guesclin où nous avons aperçu de belles plages en passant cet après midi. Finalement nous nous arrêtons - fort tard, vers 1:00 du matin - sur le stationnement de la plage du port de St-Coulomb où nous côtoyons un autre fourgon, au milieu d'un grand champ et dans un calme absolu...

Crépuscule sur
        l'îlot du Fort National
Crépuscule sur l'îlot du Fort National à Saint-Malo

Samedi 31 juillet 1993 : de ST-COULOMB à DINAN (62 km)

Nuit fort paisible et réveil tardif (10:30). Au matin, petit tour sur la vaste plage, d'abord pour moi premier levé, puis pour Monique et Juliette qui expriment des velléités de bain de mer; elles enfilent un maillot... sans pour autant passer à exécution !

Retour à St-Malo que nous traversons tout droit pour aller stationner au pied de la Tour Solidor à St-Servan. J'entraîne Juliette dans une jolie balade sur la corniche d'Aleth et autour du Fort de la Cité; le sentier offre de beaux points de vue sur la ville fortifiée de St-Malo et sur son site exceptionnel. Jean-Paul admire Saint Malo depuis Saint Servan
Jean-Paul admire Saint Malo depuis Saint Servan
Saint-Servan : la Tour Solidor
Saint-Servan : la Tour Solidor
Nous nous étonnons beaucoup devant les puissantes tourelles d'acier, nids de mitrailleuses datant de la dernière guerre, que les Allemands avaient disposées tout autour du promontoire; leur métal fort épais est labouré par les obus... Il dut y avoir ici de furieux combats !

En fin de promenade, nous nous retrouvons au pied de la Tour Solidor, magnifique ouvrage fortifié du XIVème. Nous y admirons une exposition intéressante, quoiqu'un peu sèchement présentée, sur les Cap-Horniers qui doublaient à la voile le fameux Cap des Tempêtes pour rallier l'Europe. Leur épopée commença avec les hardis navigateurs des Grandes Découvertes (Magellan et les autres) pour se terminer par les Grands Voiliers commerciaux transportant les nitrates du Chili, en passant par les grands explorateurs du Pacifique (les Cook, Lemaire et Bougainville).
Nous retrouvons Monique demeurée à écrire et à tricoter dans l'Aigle; après un petit pique-nique, nous remontons la pittoresque et large vallée de la Rance. Première étape à La Passagère, sur le site d'un ancien bac offrant une large vue sur l'estuaire de la rivière, puis pause au Pont St-Hubert où le paysage nous semble moins impressionnant et un peu plus plat. Dernier arrêt enfin à La Cale de Mordreuc, près d'un autre moulin à marée, où le site offre de belles vues sur le Pont St-Hubert en aval mais aussi sur un château couronnant le promontoire du Chêne Vert et la vallée plus encaissée de la rivière en amont. Saint-Servan et
              l'estuaire de la Rance
Saint-Servan et l'estuaire de la Rance

Le
              port du Jerzual au pied de Dinan
Le port du Jerzual au pied de Dinan
Encore quelques kilomètres et nous arrivons à Dinan. On franchit la vallée très creuse de la Rance par un haut viaduc d'où l'on aperçoit le petit port fluvial du Jerzual tout en bas.

Sur la place
              homonyme la statue de Bertrand Du Guesclin
Sur la place homonyme la statue de Bertrand Du Guesclin
Nous allons stationner sur la place Du Guesclin (belle statue équestre) d'où part la promenade proposée par le Guide Vert :

rue Ste-Claire et rue de l'Horloge toutes bordées de maisons médiévales à colombages ou en granit, place des Merciers et rue de la Mittrie où l'on admire un autre remarquable ensemble de maisons anciennes. Dinan :
              rue de l'Apport
Dinan : rue de l'Apport

Dinan :
        Place des Merciers
Dinan : Place des Merciers
 
tour de l'Horloge
Tour de l'Horloge
beffroi ou tour de l'Horloge malheureusement fermée à cette heure tardive,

Pour finir, nous dévalons la rue du Jerzual vers le petit port en passant devant des boutiques du XVème et XVIème siècle où des artisans et des crêperies ont pris la place des marchands d'autrefois. Il est 21:30, nous cherchons un peu un restaurant mais ils sont ou trop pleins ou trop chers, aussi remontons-nous toute la vieille ville dans l'air devenu plus frais jusqu'à la place Du Guesclin. Le château de
              Dinan
Le château de Dinan

Nous rembarquons enfin dans notre Aigle pour aller camper devant le petit port, sur l'ancien chemin de halage où nous soupons d'un bon bœuf bourguignon avant de nous endormir, encore une fois assez tard, dans le plus grand calme.


Dimanche 1er août 1993 : de DINAN à ST-BRIAC (90 km)

Dinan
              : le port fluvial
Dinan : le port fluvial
Nuit très tranquille, sans bruit ni pluie au bord de la rivière, devant quelques yachts anglais qui, eux aussi, bivouaquent en terre étrangère... Le soleil enjolive le vieux quai de pierre et joue dans les agrès et sur les coques multicolores des bateaux...

Dinan-le-pont-roman
Dinan: le pont roman

Levant le camp, nous remontons stationner sur la place Du Guesclin, puis gagnons la Tour de l'Horloge par le même chemin qu'hier soir, mais en pleine lumière cette fois-ci.


Les belles façades médiévales nous en semblent d'autant plus admirables. Nous grimpons jusqu'à la terrasse circulaire couronnant le beffroi; on y découvre une vue superbe sur l'ensemble de la petite ville entourée de ses remparts. Ses toits d'ardoise uniformément bleu-gris offrent le spectacle varié de leurs pentes parsemées de chiens assis ou de lucarnes et de leurs charpentes implantées en tous sens.

Dinan : Juliette sur le beffroi
Dinan : Juliette sur le beffroi

Les
              rues de Dinan depuis le beffroi

Juliette et Jean-Paul au-dessus du port du Jerzual
                à Dinan
Juliette et Jean-Paul au-dessus du port du Jerzual à Dinan
Par une échappée entre les arbres, on aperçoit le petit port fluvial de Jerzual; nous empruntons bientôt la rue du même nom : ses pavés inégaux en forte déclivité nous mènent à la crêperie repérée hier soir. Pour 45 francs nous nous régalons de deux galettes et de deux crêpes délicieuses qui constitueront notre petit déjeuner et notre dîner

Rue Jerzual
Rue Jerzual
Dinan-Jean-Paul-&-Monique-a-la-creperie
Dinan : Jean-Paul et Monique à la crêperie devant une bolée de cidre

galette-de-sarrasin-ou-ble-noir

Rue du
              Petit-Fort
Rue du Petit-Fort
Nous dévalons ensuite la rue du Petit Fort joliment bordée de vieilles maisons à pans de bois et à colombages, toutes décorées de géranium et autres fleurs... pour aboutir sur le quai où nous nous sommes réveillés. Nous remontons aux flancs du vallon par un escalier raide qui nous mène sur le rempart. Très belle vue pittoresque sur la rivière coulant au fond du ravin, ses quais ponctués de façades anciennes et de bateaux. En bas de
              la Rue du Petit Fort, le pont roman
En bas de la Rue du Petit Fort, le pont roman

Par les rues de Dinant
Par les rues de Dinan...

Nous nous retrouvons en arrière de l'église St-Sauveur - austères murs de granit gris - et dans le Jardin Anglais; panorama étendu depuis les remparts avant de retrouver, en passant devant quelques autres vieilles maisons, notre Aigle sous les arbres de la place.

Juliette et Monique nous entraînent alors à Bécherel, quelques 20 kilomètres au sud, où, selon une affiche apposée sur les murs de Dinan, a lieu une foire à la brocante et aux livres. Pour ma part je fais un tour rapide et, trouvant les objets proposés pitoyables, retourne au camping-car et attend de les voir revenir avec une liasse de revues anciennes...

Nous retournons directement à Dinan pour gagner ensuite Dinard en descendant la rive gauche de la Rance. Joli point de vue sur la rivière et son chemin de halage à Taden; en revanche l'écluse du Châtelier nous parait plate et sans intérêt; idem devant La Landriais et son chantier naval. A l'inverse le tableau du diverticule de la Rance à l'entrée de La Richardais me semble tout à fait charmant avec son moulin à marée et ses bateaux échoués sur le fond découvert par le reflux.

Dinard se donne des allures de ville chic un peu m'as-tu-vu avec ses hautes maisons prétentieuses entassées dans ses jardins exigus et exubérants. Mais la plage du Prieuré où nous prenons le soleil revenu durant quelques minutes est réellement superbe, offrant une vue magnifique sur l'estuaire du petit fleuve, les murailles de St-Malo et le port de St-Servan protégé par la Tour Solidor. Dinard
              et la Plage du Prieuré
Dinard : Pointe Malouine et Plage du Prieuré
Dinard vu
              d'avion
Dinard : Pointe du Moulinet et Plage de l'Écluse
Nous gagnons ensuite la plage de l'Écluse où nous stationnons juste en arrière de la baignade, au pied de la pointe du Moulinet dont nous entreprenons de faire le tour. A nouveau, belle vue panoramique sur St-Malo et l'estuaire de la Rance à l'est, sur la côte vers le Cap Fréhel à l'ouest. Nous sommes étonnés aussi par l'étendue et la richesse des propriétés sises sur la Pointe du Moulinet, d'autant plus qu'elles jouissent de surcroît d'une vue magnifique.
Puis nous suivons la route côtière vers l'ouest en contemplant le panorama à la Pointe des Etêtés, passons la plage de St-Enogat, allons admirer le site de la Pointe du Décollé à St-Lunaire (malheureusement enlaidi par une boite de nuit !).  Jean.-Paul et Monique dans l'Aigle
Jean-Paul et Monique dans l'Aigle devant la Pointe du Décollé

Nous finissons par bivouaquer sur un stationnement désert juste avant la plage de Port-Hue, au bout du chemin de randonnée de la Pointe de la Garde Guérin dont le parking était déjà occupé par des camping-cars trop nombreux à notre goût. Petite balade sur la plage découverte par la mer descendante et très beau coucher de soleil sur la mer derrière les îlots rocheux...

Lundi 2 août 1993 : de ST-BRIAC aux MOUSTIERS-en-REZ (358 km)

Au matin il fait gris mais doux. Le soleil finit par percer lorsque nous poussons vers St-Jacut-de-la-Mer où nous allons admirer la Pointe du Chevet donnant sur les îles de la baie de St-Cast. Nous stationnons sous les pins et, pendant que je fais quelques travaux d'entretien et d'aménagement, Juliette et Monique vont profiter de la plage du Rougeret, superbe bande de sable à l'abri d'une petite falaise fréquentée par de nombreux touristes. Nous nous dirigeons ensuite vers la Pointe de la Garde encadrée par et dominant les deux superbes plages de Pen-Guen et de St-Cast. Le temps vire brusquement et l'averse nous atteint pendant notre dîner... Retour à l'intérieur par Matignon, plein d'essence et petit marché au Super-U.

Fort La Latte
              sur son promontoire
Fort La Latte sur son promontoire
Sous un ciel de plus en plus chargé, nous prenons la petite route campagnarde menant au Cap Fréhel. Pluie et brouillard s'accentuent au point que je suis seul à me rendre à pied aux abords du Fort La Latte, extraordinaire château fort juché sur un promontoire désert entouré par l'océan de jade.

Cadre romantique à souhait, silhouette tranchant sur le fond marin, malgré le flot des touristes qui se pressent sur son chemin traversant la lande.

Fort La Latte sur son
      promontoire

Fort La Latte sur son promontoire

 Fort La Latte sur son promontoire

À-pic des falaises où nichent des centaines d'oiseaux criards... Mais la pluie et le vent puissant nous fouettent, comme un peu plus loin sur la route côtière offrant d'autres paysages aussi beaux...

Splendeur du Cap
              Fréhel sous le soleil
Splendeur du Cap Fréhel (sous le soleil !)
Cap Fréhel
Cap Fréhel

Le temps empire encore sur le site du Cap Fréhel, grandiose, qui nous fait un peu penser au Cap Nord, avec en plus la lande d'ajoncs et de bruyères en fleurs (jaune d'or et mauve) entourant le phare de granit, le tout environné d'eau verte ourlée de gris... Ajoncs du Cap
              Fréhel dans la grisaille
Ajoncs du Cap Fréhel dans la grisaille

Ajoncs du Cap
      Fréhel dans la grisaille
Ajoncs du Cap Fréhel dans la grisaille
Brume sur le phare du Cap Frehel
Brume sur le phare du Cap Fréhel

Nous achevons la traversée de la lande de Fréhel jusqu'à la très belle plage de Sable-d'or-les-Pins malheureusement elle aussi battue par la pluie et baignée d'une lumière de plus en plus blafarde. Décidément ce temps est par trop épouvantable, il ne nous reste plus qu'à quitter ces lieux au climat si peu agréable, pour des contrées plus sèches et plus lumineuses.

Le
        Cap d'Erquy par beau temps
Le Cap d'Erquy par beau temps

Aussi, après un coup de fil à Dominique qui nous confirme la présence d'Édouard aux Moustiers, prenons-nous la route du sud. A Lamballe nous rattrapons la quatre voies qui nous emmène, pied au plancher (i.e. 120 km/h, la vitesse de pointe de l'Aigle !), vers Rennes et de là, toujours sur une même route rapide, vers Nantes. Le ciel se dégage progressivement, au fur et à mesure que nous nous éloignons du nord, jusqu'à offrir de grandes trouées de bleu zébrées de nuages dorés par le soleil couchant. Arrêt à Bain-en-Bretagne pour souper et faire le plein d'essence, appeler à nouveau Dominique qui ne pourra nous recevoir au passage ce soir, puis reprendre notre descente rapide vers Nantes. Traversée nocturne et difficile de la métropole bretonne dans laquelle nous nous égarons un peu, ayant raté l'entrée de l'autoroute périphérique... Nous trouvons enfin la route de Pornic et, arrivant vers 1:30 à Moustiers-en-Rez, nous glissons sans bruit sur le terrain bouleversé de la gare pour nous endormir sans délai.



5.  De MOUSTIERS-EN-RETZ  à MONTRÉAL


Mardi 3 août 1993 : MOUSTIERS-EN-REZ (0 km)

Les Moutiers-en-Retz avec, à gauche, la gare
                d'Édouard
Les Moutiers-en-Retz avec, à gauche de la voie ferrée, la gare d'Édouard
A 8:00, réveil en fanfare par Édouard peu surpris de nous voir. Joyeux déjeuner avec la famille; Anne-Cécile est là avec son mari Jean-Philippe et son fils Paul-Adrien. Gilles et son père travaillent fort à dégager et rénover la petite gare S.N.C.F. typique (murs de crépis beige, parements de brique et toit de tuile rouge...) qu'ils ont fini par acheter au centre du village. Premier tour de maison pour Monique qui n'avait vu que les plans et avait suggéré un projet d'aménagement.

Une petite balade sur la plage, vaste mais peu attirante malgré la tiédeur de l'eau protégée par l'île de Noirmoutier. La journée passe tranquillement en palabres et agréables conversations jusqu'au départ des Palois. Coucher sur le terrain dans le camping-car.


La plage des
                Moutiers-en-Retz
La plage des Moutiers-en-Retz


Mercredi 4 août 1993 : MOUSTIERS (229 km)

Journée tranquille où nous aidons à nettoyer le terrain et où Monique revoit avec Édouard, Gilles et Aimée les plans d'aménagement et les installations déjà réalisées dans la maison. Elle s'attaque ensuite à la cuisine tandis que je défonce à la masse un socle de signal en béton laissé sur le terrain par la S.N.C.F. Nous allons ensuite faire quelques courses au magasin de bricolage à Pornic; j'en profite pour aller demander chez un électricien automobile et chez un concessionnaire VW la raison pour laquelle mon alternateur n'arrive pas à recharger les 2 batteries de 100 ampères. Les deux spécialistes me donnent une réponse identique : puissance insuffisante de l'alternateur (45 ampères/heure), il faudrait disposer d'un alternateur d'au moins 90 ampères/h... A suivre.

En fin d'après midi j'emmène Édouard et Aimée chez Dominique à Redon où la grand-mère doit garder les deux enfants durant quelques jours. Route rapide, excellente et facile. Dominique se fait un plaisir de me montrer toutes ses réalisations et l'achèvement remarquable de sa grande maison. Il nous a préparé un petit souper bien arrosé que l'on déguste dans la bonne humeur. Vers 23:30 nous prenons la route du retour, laissant Aimée à la Joncherais. Retour tranquille et agréable : Juliette est montée dormir dans la capucine, Édouard partage avec moi ses souvenirs et impressions sur l'éducation rigide et janséniste qu'il a reçue, nous passons quelques bancs de brouillard et sommes de retour aux Moustiers vers 1:30. A nouveau excellente - fin de - nuit dans notre Aigle.

Jeudi 5 août 1993 : MOUSTIERS (62 km)

Autre journée peinarde où je poursuis le ménage du terrain, enlevant des tas de branchages coupés et empilés, avant de partir faire une balade en direction de Noirmoutier avec Juliette.

Le Gois submergé
Le Gois submergé
Devant les 3 kilomètres de file d'attente précédant le pont, je renonce à pénétrer dans l'île et dois me contenter de quelques vues du Gois submergé avant de revenir vers Moustiers par la route côtière traversant les marais. Je suis un peu las de cette étape qui se prolonge, mais ne suis pas prêt à partir seul poursuivre l'excursion projetée et interrompue en Bretagne du sud.

Je profite donc du reste de la soirée pour bricoler sur le camion : fin du branchement des phares antibrouillard, scellement du verrou de l'armoire et début d'installation d'un store opaque dans le cabinet de toilette.

Monique prépare le souper pour tout le monde dans la cuisine de l'Aigle et nous nous couchons vers 23:30.


Vendredi 6 août 1993 : MOUSTIERS (0 km)

A part une sortie avec Édouard à Pornic pour chercher un morceau de fil dont Gilles a besoin pour achever de câbler la cuisine, rien de bien notable. Je taille les branches mortes de l'if superbe ornant le coin nord-ouest du terrain... La journée s'écoule lentement dans la chaleur et la poussière du terrain et de la disqueuse dont Gilles use abondamment pour creuser les passages des fils dans les murs. La gestion asez débonnaire du chantier me laisse las et  peu motivé, tandis que de son côté Monique s'impatiente dans l'inaction à laquelle elle est condamnée et devant sa difficulté à faire avancer les choses...

Juliette dans l'arrière de l'Aigle
Juliette dans l'arrière de l'Aigle
Dans la soirée, petite balade, Juliette, Monique et moi, sur la plage des Moustiers. Le coucher de soleil est joli, mais la populace vulgaire, les maisons bricolées et les moustiques à profusion nous font renoncer à cette promenade pourtant toute traditionnelle dans ce genre de petite station. Nuit paisible bercée par le carillon fêlé du clocher tout proche...


Samedi 7 août 1993 : de MOUSTIERS-EN-REZ à LA JONCHERAIS (103 km)

Une autre belle journée ensoleillée où le chantier avance à pas de tortue... Je poursuis le déblaiement du terrain, y compris sur l'avant où j'aide Édouard à enlever les gravats et autres déchets qui jonchent le sol devant la maison du garde-barrière. De retour à l'Aigle, j'achève l'adaptation du store du cabinet de toilette et tente d'installer une moustiquaire sur la grande fenêtre de la cuisine.

Vers midi, nous dégageons le terrain des meubles de jardin, des planches à voile et des tuyaux de cuivre empilés, puis attendons Édouard et Gilles partis vider leur camion à la décharge. Ils arrivent deux heures plus tard, vers 15:45... Nous ne patientons pas plus longtemps et prenons la route de Redon où Dominique nous attend. Arrêt à Pornic pour un plein d'essence et quelques courses à l'Intermarché, puis route rapide vers le nord via le grand pont de St-Nazaire franchissant la Loire. Peu avant la Joncherais, nous nous arrêtons au bord de la petite route pour prendre une bonne douche; elle nous débarrasse de la poussière qui nous semble coller à notre peau depuis 4 jours...

Accueil chaleureux de Dominique qui m'embarque aussitôt à passer fils et tuyaux dans une tranchée devant sa maison. Les travaux considérables réalisés depuis trois ans en ont fait un véritable manoir, très pittoresque et confortable. Édouard et Gilles arrivent vers 20:30. Nous nous retrouvons tous autour d'un repas abondant arrosé de libations délicieuses... Le souper se prolonge dans une chaude ambiance et des discussions animées. Chantier de Dominique à La Joncherais
Chantier de Dominique à La Joncherais

Coucher sur le terrain en chantier dans le confort de notre Aigle.


Dimanche 8 août 1993 : de LA JONCHERAIS au château de SUSCINIO (82 km)

Lever tard (vers 10:30 pour Juliette et Monique). Après le départ d'Édouard, Aimée et Gilles qui retournent à Luxeuil en traversant la France à bord de leur bruyant petit camion,

La Joncherais : les planificateurs au travail
La Joncherais : les planificateurs au travail
Dominique nous fait les honneurs d'une visite détaillée de sa maison. Cela donne à Monique l'occasion de suggestions astucieuses au cousin, tout en lui exprimant son admiration pour l'extraordinaire travail accompli. Puis Dominique profite d'une course à la boulangerie d'Allaire pour nous faire découvrir quelques belles maisons, dignes manoirs et charmantes chapelles des environs... 

Amical dîner en compagnie de Françoise et Dominique qui nous régalent du saumon oublié hier soir et d'un superbe Chablis. C'est l'occasion d'une longue discussion entre le constructeur et Monique sur les travaux à prioriser et à effectuer aux Moustiers. Plein d'eau, embrassades, et en route vers la mer. A Redon, la petite route rustique longe la Vilaine en offrant quelques belles échappées sur la vallée verdoyante et ses riches pâturages. Nous passons rapidement vers 19:30 devant le parc du château de Léhélec fermé au public et visitable de toute façon uniquement sur rendez-vous. La route file dans la campagne jusqu'au bord du golfe du Morbihan.

Nous arrivons ainsi aux ruines grandioses du château de Suscinio dont les portes sont maintenant closes. Sous les feux du soleil couchant, nous faisons le tour de ses douves, admirant ses hautes tours et ses remparts hérissés de créneaux et de mâchicoulis. Nous allons dormir à deux pas, sur la plage bordée de marais et envahie par des nuées de moustiques.


Lundi 9 août 1993 : de SUSCINIO à LOCMARIAQUER (146 km)

Le ciel est fort gris et le vent souffle lorsque, le premier, j'émerge d'une nuit silencieuse mais entrecoupée de combats exterminateurs contre les moustiques. Je commence la journée par un petit tour sur la plage immense et vide avant de tourner quelques plans romantiques sur les hauts murs du château isolé au milieu du marais. Le déjeuner - et la vaisselle - m'attendent au retour au camion... L'équipage est finalement prêt au départ vers 12:15 !

Nous poursuivons notre exploration de la presqu'île de Rhuys en ralliant d'abord St-Gildas. La plage du village est bien dessinée mais un peu quelconque dans la grisaille, et la densité de maisons neuves nous surprend beaucoup. Monique et Juliette font un petit tour du marché finissant pendant que je tente de pénétrer - en vain - dans l'abbatiale dont j'admire au moins l'extérieur. Passant ensuite devant le tumulus de Tumiac ou "butte de César" sans nous arrêter à cause de la pluie menaçante, nous gagnons le port tout neuf du Crouesty envahi par les bateaux des plaisanciers.

Nous poussons jusqu'à Port-Navalo; la vue sur les îles du Golfe du Morbihan et la pleine mer y serait intéressante si l'affluence excessive de touristes n'enlevait beaucoup de pittoresque au paysage. Idem à Arzon. Jolies échappées sur le golfe au rivage plutôt plat mais semé d'îles vers le Logeo; arrêt minute devant la pharmacie à Sarzeau où nous n'arrivons pas à dénicher les maisons Renaissance près de l'église pourtant signalées par le Guide Vert. Marée basse en arrivant à Sarzeau
Marée basse en arrivant à Sarzeau


Bateau
          échoué à marée basse à Sarzeau
Sarzeau : bateau échoué à marée basse

Nous enfilons ensuite la grande route en direction de Vannes, mais des ralentissements surviennent bientôt et c'est au pas que nous circulons dans la vieille ville. Nous sommes incapables d'en rallier le coin le plus intéressant malgré de longues lignes d'attente où les gens se faufilent sans vergogne.

Juliette
                  devant la baie à Arradon
Juliette devant la baie à Arradon
Nous poursuivons donc vers Arradon et sa jolie pointe où le ciel se dégage enfin, offrant un radieux coup d’œil sur le golfe du Morbihan, ses îles et ses bateaux innombrables. Puis c'est Port-Blanc où nous apprenons qu'il est impossible de rejoindre l’Île aux Moines avec notre Aigle comme nous en avions l'intention : seuls les résidents peuvent charger leur véhicule sur le traversier.

Paysage de l'île aux Moines
Paysage de l'île aux Moines

Sinagot
          traditionnel naviguant dans le Golfe du Morbihan
Sinagot traditionnel naviguant dans le Golfe du Morbihan

Un peu plus loin, Larmor-Baden offre à son tour un joli port sur la baie. On peut y embarquer vers l'île de Gavrinis où se dresse un cairn fameux au dessus d'une magnifique allée couverte, mais il est malheureusement trop tard pour prendre le petit bateau qui fait la navette. Monique et Juliette vont visiter la boutique d'un antiquaire anglais avant que nous poursuivions vers Baden (quelconque) et Auray.
L'Île de Gavrinis
                et son cairn
L'Île de Gavrinis et son cairn
Port de Saint-Goustan à Auray
Port de Saint-Goustan à Auray
Là, nous avons la surprise de découvrir le joli port de St-Goustan, de l'autre côté du vieux pont sur la rivière d'Auray. C'est un bourg médiéval qui nous rappelle beaucoup le vieux Dinan tant apprécié : ruelles pavées étroites et sinueuses, maisons anciennes dont les façades à colombages ou aux parements de granit sculpté datent du Moyen-Age... Nous traînons un moment dans cette ambiance charmante, quoiqu'elle soit un peu dénaturée par l'invasion touristique perceptible aux terrasses et restaurants débordant de tous côtés sur les pavés.
Puis nous grimpons dans la haute ville pour un tour rapide en camion; on y trouve quelques vieilles maisons typées mais surtout une ville ancienne aux façades étroites du XVIIIème et du XIXème qui n'a pas eu à subir les dégradations de la dernière guerre comme en Normandie. Nous quittons enfin la petite cité en direction du sud, traversons Crach jusqu'à atteindre Locmariaquer qui sera notre étape ce soir.
Pont de Saint-Goustan à Auray
Pont de Saint-Goustan à Auray
Grand Menhir brisé à Locmariaquer : 340 tonnes et
                18 m de long !
Grand Menhir brisé à Locmariaquer : 340 tonnes et 18 m de long !
Coup d’œil au principal site mégalithique qui se signale par un énorme menhir gisant brisé en 4 morceaux; détour par les plages, long plein d'eau sur le robinet de toilettes publiques  et, pour finir, bivouac sur la jetée du port, sous le crachin et dans le vent...


Mardi 10 août 1993 : de LOCMARIAQUER à QUIBERON (72 km)



Lever relativement tôt (8:30) pour un décollage vers 10:00. Sur notre quai, une foule de touristes attend la vedette d'excursion faisant le tour du Golfe du Morbihan. Nous retournons au musée archéologique entrevu hier soir.
La Table des Marchands au début du XXe siècle
La Table des Marchands au début du siècle
Reconstruction de la Table des marchands à
                Locmariaquer
Reconstruction de la Table  des marchands à Locmariaquer
Des fouilles sont en cours autour de la Table des Marchand et du Tumulus d'Er Grah. Nous contemplons de plus près les trois morceaux restant du Grand Menhir brisé encore en place : 340 tonnes et 18 m de roche gisant à terre, abattus par les Mégalithes eux-mêmes !

Reconstitution du tumulus de la Table des Marchands
Reconstitution du tumulus de la Table des Marchands

C'est avec émotion que l'on pénètre ensuite dans l'étroit couloir de la Table des Marchands menant au fond de la galerie et à la chambre sépulcrale sous la table. Le tumulus de pierre qui la recouvrait a été reconstitué et les commentaires diserts et un peu décousus du guide soulignent pour nous l'ampleur du site et le rôle historique qu'il dut avoir.
Reconstruction de la Table des marchands à
                Locmariaquer
Pierre gravée de crosses sous la Table des Marchands

Un peu plus tard, tandis que Juliette saturée de "grandes pierres dressées" demeure à lire dans l'Aigle, Monique m'accompagne à la découverte du dolmen de Mané Rethual maintenant inclus dans le village, au milieu des jardins et des maisons. Puis c'est au tour de celui des Pierres Plates, près de la pointe de Kerpenhir au bord de la plage.

Sous un beau ciel dégagé, nous reprenons la route côtière pour gagner St-Philibert et enfin La Trinité. C'est un joli port de mer dont les chalutiers colorés entrevus il y a 39 ans ont tous disparu, remplacés par des yachts aux mâts serrés occupant les anciens bassins et les nouveaux récemment creusés... Carnac-Plage prend des allures de station méditerranéenne : villas luxueuses disséminées sous la pinède, circulation très dense et interdiction de stationner pour les camping-cars cependant nombreux... Nous déjeunons quand même devant la plage précédant la ville, admirant les vastes étendues de sable très blanc encadrées de jolis caps boisés de pins. Traversée ensuite de la ville elle-même par une étroite rue parallèle à l'Avenue de la Mer que nous parcourons dans la foulée, puisque toutes deux sont à sens unique. Court arrêt sur la plage de St-Colomban où mes parents nous avaient amenés pour nos premières vacances en bord de mer en 1954.

Les quelques maisons alors éparses sur la dune le long de la petite route sont maintenant flanquées d'une ligne continue et serrée de villas, bordant une autre grande "Avenue de la Mer"...

Pour finir, nous nous retrouvons dans le hameau de St-Colomban, près de sa chapelle toute entourée de vieilles maisons de granit enchevêtrées et restaurées avec beaucoup de goût.

Dans le hameau de St-Colomban
Dans le hameau de St-Colomban
Dans le hameau de St-Colomban

Nous rattrapons bientôt le centre de la petite ville de Carnac où il nous est un peu difficile de trouver une place près du Musée de Préhistoire.

Nous consacrons une heure et demie à sa visite : beaucoup de pièces de grande qualité, des commentaires abondants et savants - trop sans doute - et, au bout de tout cela... beaucoup d'ennui ! Toute cette science étalée n'est pas assez vivante, elle ne parle pas assez directement à notre imagination; en fin de compte on se sent très loin de ces hommes, de leurs constructions et de leur lutte pour survivre et développer une civilisation originale, celle des Mégalithes de Bretagne. Dommage !
Musée de
                Préhistoire : support de table gravé d'une idole
                provenant du Dolmen de Luffang (néolithique : 3 000 av.
                J-C)
Musée de Préhistoire : support de table gravé d'une idole provenant du Dolmen de Luffang (néolithique : 3 000 av. J-C)

Dolmen de Kercadoret au soleil couchant
Dolmen de Kercadoret au soleil couchant
Nous parcourons ensuite les 500 mètres qui nous séparent du tumulus St-Michel. Mais il y a foule attendant pour pénétrer dans le couloir souterrain menant au dolmen, au cœur du haut et vaste tumulus (120 m de long par 12 de haut). Nous renonçons donc à cette visite et prenons le chemin des fameux alignements. La circulation est encore très dense jusqu'aux pierres de Kerdhus dispersées dans un grand champ

Malgré la taille toute relative des blocs, la présence de quelques maisons dans le fond du décor et l'achalandage des routes entourant le site, on se sent transporté très loin en arrière devant ce témoignage de nos ancêtres reculés. Puis nous contemplons les menhirs de Kermario, les plus hauts et les plus visibles depuis la galerie d'observation les dominant. Nous poussons jusqu'aux alignements de Kerlescan; les pierres sont petites mais une agréable balade en forêt sous les pins nous mène au "Géant" isolé dans une clairière.
Alignements du Menec vus d'avion
Alignements du Menec vus d'avion
Alignements du Menec en soirée
Alignements du Menec en soirée
Au retour vers le village, nous longeons les alignements du Menec joliment vallonnés et contrastés par le soleil du soir...

Les
          alignements du Menec dans le soleil du soir
Les alignements du Menec dans le soleil du soir

Assez de mégalithes, il est temps de reprendre un bain de nature qui nous attend à Quiberon. Cinq à six kilomètres à vitesse de tortue nous mènent jusqu'à Penthièvre; les hauts murs du fort défendant l'entrée de la presqu'île rougeoient sous les rayons du soleil couchant. Nous gagnons enfin beaucoup plus rapidement le début de la Côte Sauvage dont les falaises de granit s'effondrent dans l'océan agité, malheureusement sous un ciel très assombri. Nous prenons le souper sur le stationnement du Vivier, un grand restaurant campé sur l'à-pic du cap de Beg er Goalennec juste avant Kervihan, sur fond de rochers et de vagues, avant d'aller dormir sur un chemin de terre aux limites d'un village.


Mercredi 11 août 1993 : de QUIBERON à CHICHÉ (près de CHOLET) (319 km)

Lever tardif (9:30) et départ vers 11:30, après une petite balade solitaire pour trouver pain et beurre dans le village où nous nous sommes posés hier soir. Il se trouve que nous étions dans le faubourg de Quiberon, ville tentaculaire et apparemment populeuse où nous nous retrouvons bientôt dans un tourbillon agité. Monique saute du camping-car pour aller quérir baguette et  briquette de beurre, je la reprends au vol après un tour de "bloc".

Nous fuyons cette foule du côté de Port-Maria, puis un peu au dessus, le long de la Côte Sauvage devant laquelle nous allons prendre notre petit déjeuner. Par un grand détour empruntant ensuite les rues enchevêtrées de la somme toute petite ville, nous la contournons vers le sud pour contempler la côte beaucoup plus sage et moins pittoresque de la Pointe du Conguel. Grands hôtels et vastes campings voisinent avec de longues plages de sable, agréables certes, mais beaucoup moins spectaculaires que les rochers battus par les vagues de la Côte Sauvage.
Vue aérienne de la Côte Sauvage
Vue aérienne de la Côte Sauvage

Suivant tant bien que mal la route côtière, nous tombons sur le marché haut en couleur de Port-Haliguen qui nous barre le chemin. Après un coup d’œil au petit alignement de St-Pierre-Quiberon, nous retraversons la presqu'île vers Pontivy pour gagner la pointe du Percho, extrémité septentrionale de la Côte Sauvage.

Monique sur la Pointe du Percho
Monique sur la Pointe du Percho
Ce splendide environnement naturel a été relativement bien préservé et continue d'offrir un spectacle magnifique : les falaises de granit extrêmement découpées tombent dans une mer agitée qui ourle de blanc les dents déchiquetées sur lesquelles je me hasarde.

Je tourne de longs plans du superbe paysage se perdant loin au sud et borné, du côté pleine mer, par la ligne régulière bleu plus foncé de la côte de Belle Île; en gros plan, le jeu des vagues sur les rochers, dans la grande lumière qui avive les couleurs rose-ocre pailletées de mica du granit, l'écume éclatante de blancheur et toutes les nuances bleu-vert de la mer...
Vagues de la Côte Sauvage de Quiberon
Vagues de la Côte Sauvage de Quiberon

Je traîne longtemps ainsi sur le rivage jusqu'à ce que Juliette puis Monique, peu intéressées au départ, me rejoignent et fasse à leur tour la balade en sens inverse sur les rochers...

Juliette sur la Pointe du Percho
Juliette sur la Pointe du Percho

Quiberon : Juliette au Percho
Quiberon : Juliette à la Pointe du Percho

Ilots
          près de la Pointe du Percho
Ilots près de la Pointe du Percho

Après ce "feu d'artifice" des beautés de la Côte Sauvage, nous quittons Quiberon dans une circulation beaucoup plus fluide qu'hier. Sur le cordon de dunes reliant la presqu'île au continent, Monique se laisse tenter par la Grande Plage, mais la seule affluence à l'approche du stationnement la fait renoncer à l'heure de bronzage anticipée.

Vannes : jardin de la Promenade de la Garenne
Vannes : jardin de la Promenade de la Garenne
Nous poursuivons notre route assez rapide vers Vannes où, cette fois, nous circulons sans problème. Stationnement sous la promenade de la Garenne, juste devant les fameux remparts ornés d'un magnifique jardin fleuri au pied du château.

Juliette et Jean-Paul devant les jardins fleuris du
          château de Vannes
Juliette et Jean-Paul devant les jardins fleuris du château de Vannes

Le
              château de Vannes et ses jardins
Le château de Vannes et ses jardins

Juliette et Monique dans les jardins du château de
            Vannes
Juliette et Monique dans les jardins du château de Vannes

Nous les longeons avant de franchir une porte Poterne fortifiée dominant les célèbres lavoirs aux toits arrondis.

Porte Poterne de Vannes
Porte Poterne de Vannes

Lavoirs
                  de Vannes
Lavoirs de Vannes
La rue pavée mène aux maisons médiévales pleines de charme de la vieille ville. Beaucoup de magasins contemporains et pas seulement des antiquaires, très peu de restaurants, ce quartier autour de la cathédrale St-Pierre a décidément gardé tout son caractère ! Après une rapide incursion dans la cathédrale à l'austère architecture mi-romane, mi-gothique, nous franchissons la porte des Prisons et sommes à nouveau au pied des remparts, ayant achevé ce court mais très agréable circuit dans la vieille ville.

Nous en avons profité pour faire l'emplette d'une carte des grandes routes de France. Discussion rapide pour choisir l'itinéraire nous ramenant vers Annecy où doit avoir lieu dans trois jours le baptême de Justin : nous passerons par Nantes, Cholet, Poitiers, Montluçon, Lapalisse, Roanne... et enfin Lyon. En route !

Façade illuminée de N-D-la-Grande à Poitiers
Façade illuminée de N-D-la-Grande à Poitiers
Nous roulons sans interruption vers Cholet sur une quatre voies qui nous fait contourner Nantes (sans nous égarer cette fois-ci !), puis sur une excellente route expresse en direction de Poitiers. Vers 22:30, nous arrêtons près de la place de l'église de Chiché pour faire étape, après un plein d'eau in extremis au robinet du cimetière de St-Laurent-sur-Sèvre.


Jeudi 12 août 1993 : de CHICHÉ à LYON (516 km)
Nuit bruyante, une route assez passante longeant notre terrain de stationnement. Nous repartons vers 10:00 pour aller prendre notre petit déjeuner sur la Place du Marché à Poitiers, au pied de la fameuse église Notre-Dame-la-Grande dont la façade est en totale réfection. Un vaste échafaudage coiffe le mur couvert de célèbres sculptures médiévales. N-D la Grande à Poitiers
N-D la Grande à Poitiers après restauration

Mais les restaurateurs ont heureusement prévu un accès au chantier par des passerelles doublant les échafaudages sur lesquels s'affairent quelques ouvriers en combinaison d'astronaute. Heureuse initiative qui permet d'observer au travail ces artisans délicats (il leur faut 10 minutes pour décaper 1 cm2 de pierre encrassée à l'aide d'un jet d'oxyde d'alumine sous pression). Nous avons surtout le privilège de voir de tout près les détails de l'admirable façade dont ils nettoient ou remplacent tous les éléments salis ou brisés. Nous faisons ensuite le tour de l'intérieur de la belle église romane dont une précédente restauration à la moitié du XIXème avait rétabli les peintures d'un hypothétique décor médiéval depuis longtemps disparu.

Une heure plus tard, nous reprenons la route vers le sud pour filer sans arrêt jusqu'à Lyon où nous arrivons vers 22:00. Coucher sur l'entrée du garage devant la maison.

Notre
                petit jardin d'Outremont
Notre petit jardin d'Outremont
Les trois jours suivants seront consacrés aux retrouvailles familiales et autres festivités entourant le baptême de Justin, avant que nous repassions à Lyon faire nos valises, préparions l'Aigle pour l'hivernage et  reprenions l'avion pour Montréal.  Notre petit jardin luxuriant à l'orée de l'automne nous y attend...

Outremont le 12 octobre 1993

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