Jeudi 29 juillet 1993 : de ST-LÉONARD à
ST-GEORGES-DE-GREHAIGNE (162 km)
Lever plutôt tard, sous un ciel gris mais sec. Nous allons déjeuner au belvédère du Grouin-du-Sud; nous y profitons d'une belle vue sur l'estuaire très ensablé de la Sélune et sur le Mont devant nous au milieu de sa baie, dans toutes les demi-teintes de gris et de blancs. Suivant des petites routes très champêtres où paissent vaches et chevaux, nous rallions Avranches. Arrêt dans une brocante (Monique a converti sa fille à ce passe-temps...) avant de nous contenter d'un petit tour dans le fameux Jardin des Plantes, fleuri avec exubérance, d'où l'on jouit d'une vue merveilleuse et fameuse sur la baie. |
Baie du Mont
St-Michel depuis le Jardin des Plantes d'Avranches
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Avranches : le monument à Patton
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Au milieu du rond-point central de la petite ville se dresse le monument célébrant son libérateur de 1994, le général américain Patton fameux pour la « percée d'Avranches » par laquelle il tourna les troupes allemandes et amorça leur encerclement qui mit fin à la Bataille de Normandie. |
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Nous ne prendrons pas le
temps d'aller examiner les enluminures du VIIIème
au XVème siècle pourtant célèbres exposées au
Musée de l'Avranchin. Et pourtant...
Elles proviendraient des ateliers de l'abbaye du Mont Saint Michel dont le scriptorium (atelier de copistes et illustrateurs) avait développé des compétences rares dans le domaine. |
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Soleil levant sur
le Mont
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Les ennuis de circulation commencent un peu plus loin sur la route du Mont (D 275) avec une longue file d'attente dès le carrefour avec la D 976. Nous renonçons donc à cette excursion pour l'instant et filons vers St-Georges-de-Grehaigne. |
Je suis seul à descendre admirer la petite église bénédictine. Dans cette architecture toute simple, deux cloches occupent le petit campanile à l'italienne au centre de la nef sans chœur ni transept; de belles sculptures en bois polychrome (grand Christ en Croix et Saint Georges combattant le dragon en particulier) en décorent les murs de pierre nue. Dîner sur la petite place devant le cimetière sur le robinet duquel je fais le plein d'eau; puis en route vers l'intérieur des terres et vers Combourg. Nous voulons y visiter la demeure où Chateaubriand passa son enfance.
Auparavant, détour vers les tours rondes et austères de Landal, vaste manoir/château perdu dans la campagne, près d'une suite d'étangs bordés de grands arbres. Les bâtiments sont plutôt délabrés et de multiples panneaux rappellent formellement le caractère privé des lieux et l'interdiction de pénétrer dans la grande cour en travaux. A l'issue de cette courte visite on comprend mieux la distance hautaine de ces nobles ruraux et la domination insupportable qu'ils faisaient peser sur ces riches terroirs.
Combourg : l'ensemble de la petite ville s'avère sans grand caractère, hormis les quelques ruelles bordées de vieilles maisons de granit au pied du château. Celui-ci a fière allure, grand carré de remparts avec créneaux et mâchicoulis, cantonné de quatre grosses tours rondes médiévales. |
Les tours de Combourg
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Les
tours de Combourg
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L'intérieur, rénové fin XIXème, déçoit beaucoup Juliette qui n'y retrouve pas les décors sinistres décrits par Chateaubriand dans ses Mémoires d'Outretombe, en particulier le sombre et immense salon des soirées de Combourg. |
En revanche le monument a beaucoup d'allure depuis l'autre côté du petit lac d'où on l'aperçoit dominant les toits d'ardoise des vieux quartier. |
Les tours de
Combourg côté village
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Quelques courses et un grand plein d'essence pour remplir - enfin - notre réservoir de carburant propre, et nous reprenons la route vers le nord et vers la mer.
Jean-Paul et Juliette au pied du menhir
du Champ Dolent |
Après un bref arrêt au pied des 9,50 mètres du menhir de Champ Dolent qui nous domine de sa masse, nous sommes bientôt à Dol, vieille cité bretonne pleine de jolies maisons anciennes romanes ou à pans de bois et colombages. Balade autour de la cathédrale aux murs de granit gris et noir plutôt sinistres, coup d’œil aux remparts et au Mont Dol, seule éminence dans la plaine au nord, vers lequel nous nous dirigeons maintenant. |
On emprunte un raidillon étroit pour
gagner le haut de la colline d'où l'on domine les haies et les
près du bocage d'un côté, la baie, ses prés salés et la mer
entourant le Mont-St-Michel de l'autre. Nous soupons sur le
terrain près du moulin devant la mare avant de reprendre, dans
l'obscurité, la route vers Pontorson puis le Mont-St-Michel. Je
veux en parcourir tranquillement les salles de l'abbaye en
profitant du spectacle nocturne « Les Imaginaires » dont
on nous a dit beaucoup de bien.
Il n'y a presque plus personne à cette heure tardive - il est 21:30 - sauf sur le stationnement au bout de la digue. Monique fatiguée demeure dans l'Aigle à se reposer tandis qu'accompagné de Juliette j'escalade la ruelle pentue puis les escaliers menant à l'abbaye. On est loin de la cohue habituelle dans cette rue médiévale envahie par les enseignes et les boutiques racoleuses, que la pluie fine a encore davantage dépeuplée. | |
Le scriptorium
animé par la sonate
pour violoncelle seul de Kodaly |
La salle des Chevaliers et ses « tapis d'orient » projetés sur les dalles de pierre |
Mt-St-Michel : le
scriptorium de jour
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Nous passons ainsi de salle en salle, étonnés par tant de beauté ainsi révélée, retenant nos cris d'admiration à l'orée de chaque nouvelle scène, sublime nature morte révélant un peu plus à chaque fois l'harmonie secrète de l'abbaye "Merveille de l'Occident". |
Qui plus est, nous sommes presque seuls à suivre ce parcours quasi initiatique, puisque nous ne côtoierons pas plus d'une vingtaine de personnes lors de ce périple. |
Mt-St-Michel : salle souterraine de la chapelle
carolingienne
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Mt-St-Michel : la crypte |
Mt-St-Michel : le réfectoire |
Le cloître de la Merveille |
Nef et choeur de
l'Abbatiale Saint Michel
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La Merveille vue du ciel
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Effectivement la nuit s'écoule paisiblement sur notre placette devant l'église; elle nous offre en plus le plein d'eau après douches et shampooings... Malheureusement il pleut encore et le ciel demeure très gris et l'on n'aperçoit guère le Mont au milieu de sa baie. |
Jean-Paul et Juliette devant Cancale
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Zigonant dans les rues étroites, je prends la route des Rimains puis le sentier pédestre sur quelques centaines de mètres au bout d'une impasse : magnifique paysage sur la pointe et les îles des Rimains. Un autre détour vers un cul-de-sac et nous aboutissons à l'adorable petit mouillage de Briac dont les barques et autres embarcations remplissent l'anse étroite bordée de caps ourlés d'écume. |
Monique sort le couteau idoine acheté pour l'occasion et écaille nos deux douzaines d'huîtres. |
Monique écaille les huîtres devant le mouillage
de Briac
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Jean-Paul déguste ses
huîtres et Juliette ses rillettes...
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Nous les dégustons devant l'admirable panorama pendant que Juliette, dégoûtée, se contente de rillettes du Mans dont elle dévore à belles dents quelques tartines. |
Malheureusement des voisins indélicats nous ennuient de leurs réflexions idiotes et de leurs aboiements après leurs enfants jouant un peu plus loin sur la plage; nous levons le camp pour aller admirer le paysage sauvage de la Pointe du Grouin.
Le soleil s'est enfin levé et la promenade sur les rochers entourés par la mer bleutée est fort agréable. Nous poursuivons la route côtière offrant quelques belles échappées sur le large vers Le Lupin : les anses sableuses cernées de pins parasol sur fond de mer émeraude nous enchantent...
A Rothéneuf, léger détour vers l'intérieur des terres pour découvrir Limoëlou, le petit manoir que se fit aménager Jacques Cartier au retour de ses lointains voyages. Remarquable restauration de la vieille ferme toute simple mais raffinée et émouvante avec les quelques meubles d'époque que l'on a retrouvé et replacé là où ils auraient pu être... | La cour et le puits de
Limoëlou
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Petite histoire de la renaissance de Limoëlou, manoir de Jacques Cartier A six kilomètres environ à l'est de Saint-Malo, sur une petite colline dominant la baie et le village de Rothéneuf, au beau milieu de cultures maraîchères et tout près de la mer, un manoir aux proportions modestes mais harmonieuses nous rappelle que là vécut, en compagnie de Dame Catherine son épouse, noble Capitaine Jacques Cartier, sieur de Limoëlou. Ce manoir est l'un des rares témoignages tangibles de l'un des grands découvreurs du XVIe siècle et fait partie du précieux héritage commun à la France et à l'Amérique du Nord. N'ayant jamais été classée Monument Historique, cette demeure était pourtant inscrite à l'Inventaire Supplémentaire, mesure ne protégeant que l'extérieur du bâtiment. De passage à Saint Malo, en 1974, Jean Palardy, le conseiller historique de la Fondation Macdonald Stewart du Canada, apprend que le propriétaire du manoir, cultivateur, s'apprêtait à moderniser l'intérieur de la bâtisse, muni d'une autorisation en bonne et due forme délivrée par le Service régional des Monuments Historiques. Immédiatement averti, le président de la Fondation, David Macdonald Stewart, prend conscience du danger que les aménagements intérieurs, tels que prévus, présenteraient pour l'intégrité du manoir. Voulant à tout prix éviter l'irrémédiable, il est prêt à intervenir. Une autre raison, plus personnelle, le pousse à agir. Ayant, depuis toujours manifesté le plus vif intérêt pour l'histoire des origines du Canada, David Stewart est devenu un fervent admirateur de Jacques Cartier auquel il a rendu hommage, à plusieurs reprises. Dans un même esprit, il a réuni de précieux objets de collection, exposés, aujourd'hui, dans le Musée David M. Stewart, à Montréal, que lui-même a fondé. La bibliothèque du musée renferme une collection de livres rares et de cartes d'époque des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles. Après cet échange, David Stewart constitua à Montréal «La Société des Amis de Jacques Cartier» qui se donna pour but d'acquérir le manoir de Limoëlou, de le restaurer et de l'animer. La mise en oeuvre du programme proposé, ainsi que la conception d'un futur musée, exigeaient des moyens financiers considérables. David Stewart fit donc appel à de grandes entreprises industrielles et commerciales, à divers organismes éducatifs et culturels canadiens, au gouvernement central ainsi qu'à celui de plusieurs provinces et aux autorités municipales, les invitant à devenir membres des « Cent Associés », moyennant un droit de souscription. Dès la signature de l'acte d'acquisition, le 23 mai 1978, les travaux de restauration furent confiés à l'architecte en chef des Monuments Historiques de Rennes, lequel, une fois les travaux d'urgence effectués, entreprit la reconstitution de l'ensemble sur la base des témoignages existants sur l'édifice. L'inauguration du Manoir de Limoëlou a eu lieu le 19 mai 1984, à l'occasion des célébrations du 450e anniversaire de la découverte du Canada par Jacques Cartier. Limoëlou : le manoir restauré |
Monument à Jacques Cartier sur le rempart de Saint-Malo par Georges Bareau (1905) |
La plaque apposée sur la base du monument |
Encore quelques kilomètres et nous sommes à St-Malo. Vent
frais, mais beau temps quand même... enfin ! |
Le Grand Bassin
de Saint-Malo
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Avec Houssine et Mariette
sur les remparts
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Nous stationnons juste sous les remparts. Passée la porte St-Vincent, nous nous apprêtons à monter sur le chemin de ronde pour faire le tour de l'enceinte lorsque nous sommes hélés par... nos amis marocains Houssine et Mariette ! Ils profitent de leur venue en Bretagne afin de récupérer leur fils Youssef en colonie à Carolles pour venir faire une excursion jusqu'ici. Quel étonnant hasard ! |
Nous faisons ensemble le tour des remparts, discutant et échangeant sur nos vies respectives, partageant nos projets et jetant de temps à autre un coup d’œil au panorama par ailleurs superbe : le soleil descend sur les murailles et sur les îles dispersées en mer autour de la ville, dorant les vieilles pierres et accentuant l'aspect hors du temps du spectacle. Nous nous retrouvons au château mais il est tard et tout est fermé, en particulier le musée des poupées dans la tour de Quic-en-Groigne. |
Saint-Malo : murailles de Fort La
Reine depuis l'Îlot National sous le soleil du
soir
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Nous commençons à chercher un
restaurant pour souper ensemble puis décidons de regagner le port
de Cancale qui nous semble plus sympathique et moins cher, en plus
de rapprocher nos amis de leur "bed and breakfast". Tous en
voiture, et retour à Cancale par la grande route.
Délicieux repas de fruits
de mer et agréable conversation avant de se quitter pour un au
revoir "bientôt" (dans un an ou deux ?). Nous prenons le parti
d'aller dormir dans le coin de l'île Du Guesclin où nous avons
aperçu de belles plages en passant cet après midi. Finalement nous
nous arrêtons - fort tard, vers 1:00 du matin - sur le
stationnement de la plage du port de St-Coulomb où nous côtoyons
un autre fourgon, au milieu d'un grand champ et dans un calme
absolu...
Samedi 31 juillet 1993 : de ST-COULOMB à DINAN (62 km)
Nuit fort paisible et
réveil tardif (10:30). Au matin, petit tour sur la vaste plage,
d'abord pour moi premier levé, puis pour Monique et Juliette qui
expriment des velléités de bain de mer; elles enfilent un
maillot... sans pour autant passer à exécution !
Retour à St-Malo que nous traversons tout droit pour aller stationner au pied de la Tour Solidor à St-Servan. J'entraîne Juliette dans une jolie balade sur la corniche d'Aleth et autour du Fort de la Cité; le sentier offre de beaux points de vue sur la ville fortifiée de St-Malo et sur son site exceptionnel. |
Jean-Paul admire Saint
Malo depuis Saint Servan
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Saint-Servan : la Tour
Solidor
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Nous
nous étonnons beaucoup devant les puissantes tourelles
d'acier, nids de mitrailleuses datant de la dernière guerre,
que les Allemands avaient disposées tout autour du
promontoire; leur métal fort épais est labouré par les
obus... Il dut y avoir ici de furieux combats ! En fin de promenade, nous nous retrouvons au pied de la Tour Solidor, magnifique ouvrage fortifié du XIVème. Nous y admirons une exposition intéressante, quoiqu'un peu sèchement présentée, sur les Cap-Horniers qui doublaient à la voile le fameux Cap des Tempêtes pour rallier l'Europe. Leur épopée commença avec les hardis navigateurs des Grandes Découvertes (Magellan et les autres) pour se terminer par les Grands Voiliers commerciaux transportant les nitrates du Chili, en passant par les grands explorateurs du Pacifique (les Cook, Lemaire et Bougainville). |
Nous retrouvons Monique demeurée à écrire et à tricoter dans l'Aigle; après un petit pique-nique, nous remontons la pittoresque et large vallée de la Rance. Première étape à La Passagère, sur le site d'un ancien bac offrant une large vue sur l'estuaire de la rivière, puis pause au Pont St-Hubert où le paysage nous semble moins impressionnant et un peu plus plat. Dernier arrêt enfin à La Cale de Mordreuc, près d'un autre moulin à marée, où le site offre de belles vues sur le Pont St-Hubert en aval mais aussi sur un château couronnant le promontoire du Chêne Vert et la vallée plus encaissée de la rivière en amont. |
Saint-Servan et l'estuaire de la Rance
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Le port du Jerzual au pied
de Dinan
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Encore quelques kilomètres et nous arrivons à Dinan. On franchit la vallée très creuse de la Rance par un haut viaduc d'où l'on aperçoit le petit port fluvial du Jerzual tout en bas. |
Sur la place
homonyme la statue de Bertrand Du Guesclin
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Nous allons stationner sur la place Du Guesclin (belle statue équestre) d'où part la promenade proposée par le Guide Vert : |
rue Ste-Claire et rue de l'Horloge toutes bordées de maisons médiévales à colombages ou en granit, place des Merciers et rue de la Mittrie où l'on admire un autre remarquable ensemble de maisons anciennes. | Dinan : rue de l'Apport |
Tour de l'Horloge
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beffroi ou tour de l'Horloge malheureusement fermée à cette heure tardive, |
Pour finir, nous dévalons la rue du Jerzual vers le petit port en passant devant des boutiques du XVème et XVIème siècle où des artisans et des crêperies ont pris la place des marchands d'autrefois. Il est 21:30, nous cherchons un peu un restaurant mais ils sont ou trop pleins ou trop chers, aussi remontons-nous toute la vieille ville dans l'air devenu plus frais jusqu'à la place Du Guesclin. | Le château de Dinan |
Nous rembarquons enfin dans
notre Aigle pour aller camper devant le petit port, sur l'ancien
chemin de halage où nous soupons d'un bon bœuf bourguignon avant
de nous endormir, encore une fois assez tard, dans le plus grand
calme.
Dimanche 1er août 1993 : de DINAN à ST-BRIAC (90 km)
Dinan : le port fluvial |
Nuit très tranquille, sans bruit ni pluie au bord de la rivière, devant quelques yachts anglais qui, eux aussi, bivouaquent en terre étrangère... Le soleil enjolive le vieux quai de pierre et joue dans les agrès et sur les coques multicolores des bateaux... |
Dinan : Juliette sur le beffroi |
Juliette et Jean-Paul
au-dessus du port du Jerzual à Dinan
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Par une échappée entre les arbres, on aperçoit le petit port fluvial de Jerzual; nous empruntons bientôt la rue du même nom : ses pavés inégaux en forte déclivité nous mènent à la crêperie repérée hier soir. Pour 45 francs nous nous régalons de deux galettes et de deux crêpes délicieuses qui constitueront notre petit déjeuner et notre dîner |
Rue Jerzual |
Dinan : Jean-Paul et Monique à la crêperie devant une bolée de cidre |
Rue du Petit-Fort
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Nous dévalons ensuite la rue du Petit Fort joliment bordée de vieilles maisons à pans de bois et à colombages, toutes décorées de géranium et autres fleurs... pour aboutir sur le quai où nous nous sommes réveillés. Nous remontons aux flancs du vallon par un escalier raide qui nous mène sur le rempart. Très belle vue pittoresque sur la rivière coulant au fond du ravin, ses quais ponctués de façades anciennes et de bateaux. | En bas de la Rue du Petit Fort, le pont roman |
Par les rues de Dinan... |
Nous nous retrouvons en arrière de l'église St-Sauveur - austères murs de granit gris - et dans le Jardin Anglais; panorama étendu depuis les remparts avant de retrouver, en passant devant quelques autres vieilles maisons, notre Aigle sous les arbres de la place. |
Juliette et Monique nous
entraînent alors à Bécherel, quelques 20 kilomètres au sud, où,
selon une affiche apposée sur les murs de Dinan, a lieu une foire
à la brocante et aux livres. Pour ma part je fais un tour rapide
et, trouvant les objets proposés pitoyables, retourne au
camping-car et attend de les voir revenir avec une liasse de
revues anciennes...
Nous retournons directement à Dinan pour gagner ensuite Dinard en descendant la rive gauche de la Rance. Joli point de vue sur la rivière et son chemin de halage à Taden; en revanche l'écluse du Châtelier nous parait plate et sans intérêt; idem devant La Landriais et son chantier naval. A l'inverse le tableau du diverticule de la Rance à l'entrée de La Richardais me semble tout à fait charmant avec son moulin à marée et ses bateaux échoués sur le fond découvert par le reflux.
Dinard se donne des allures de ville chic un peu m'as-tu-vu avec ses hautes maisons prétentieuses entassées dans ses jardins exigus et exubérants. Mais la plage du Prieuré où nous prenons le soleil revenu durant quelques minutes est réellement superbe, offrant une vue magnifique sur l'estuaire du petit fleuve, les murailles de St-Malo et le port de St-Servan protégé par la Tour Solidor. | Dinard : Pointe Malouine et Plage du Prieuré |
Dinard : Pointe du Moulinet et Plage de l'Écluse |
Nous gagnons ensuite la plage de l'Écluse où nous stationnons juste en arrière de la baignade, au pied de la pointe du Moulinet dont nous entreprenons de faire le tour. A nouveau, belle vue panoramique sur St-Malo et l'estuaire de la Rance à l'est, sur la côte vers le Cap Fréhel à l'ouest. Nous sommes étonnés aussi par l'étendue et la richesse des propriétés sises sur la Pointe du Moulinet, d'autant plus qu'elles jouissent de surcroît d'une vue magnifique. |
Puis nous suivons la route côtière vers l'ouest en contemplant le panorama à la Pointe des Etêtés, passons la plage de St-Enogat, allons admirer le site de la Pointe du Décollé à St-Lunaire (malheureusement enlaidi par une boite de nuit !). | Jean-Paul et Monique dans l'Aigle devant la Pointe du Décollé |
Nous finissons par
bivouaquer sur un stationnement désert juste avant la plage de
Port-Hue, au bout du chemin de randonnée de la Pointe de la Garde
Guérin dont le parking était déjà occupé par des camping-cars trop
nombreux à notre goût. Petite balade sur la plage découverte par
la mer descendante et très beau coucher de soleil sur la mer
derrière les îlots rocheux...
Lundi 2 août 1993 : de ST-BRIAC aux MOUSTIERS-en-REZ (358 km)
Au matin il fait gris mais doux. Le soleil finit par percer lorsque nous poussons vers St-Jacut-de-la-Mer où nous allons admirer la Pointe du Chevet donnant sur les îles de la baie de St-Cast. Nous stationnons sous les pins et, pendant que je fais quelques travaux d'entretien et d'aménagement, Juliette et Monique vont profiter de la plage du Rougeret, superbe bande de sable à l'abri d'une petite falaise fréquentée par de nombreux touristes. Nous nous dirigeons ensuite vers la Pointe de la Garde encadrée par et dominant les deux superbes plages de Pen-Guen et de St-Cast. Le temps vire brusquement et l'averse nous atteint pendant notre dîner... Retour à l'intérieur par Matignon, plein d'essence et petit marché au Super-U.
Fort La Latte sur son promontoire |
Sous un ciel de plus en
plus chargé, nous prenons la petite route campagnarde
menant au Cap Fréhel. Pluie et brouillard s'accentuent au
point que je suis seul à me rendre à pied aux abords du
Fort La Latte, extraordinaire château fort juché sur un
promontoire désert entouré par l'océan de jade.
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À-pic des falaises où nichent des centaines d'oiseaux criards... Mais la pluie et le vent puissant nous fouettent, comme un peu plus loin sur la route côtière offrant d'autres paysages aussi beaux...
Splendeur du Cap Fréhel (sous le soleil !) |
Cap Fréhel |
Le temps empire encore sur le site du Cap Fréhel, grandiose, qui nous fait un peu penser au Cap Nord, avec en plus la lande d'ajoncs et de bruyères en fleurs (jaune d'or et mauve) entourant le phare de granit, le tout environné d'eau verte ourlée de gris... | Ajoncs du Cap Fréhel dans la grisaille |
Le Cap d'Erquy par beau
temps
Aussi, après un coup de fil à Dominique qui nous confirme la présence d'Édouard aux Moustiers, prenons-nous la route du sud. A Lamballe nous rattrapons la quatre voies qui nous emmène, pied au plancher (i.e. 120 km/h, la vitesse de pointe de l'Aigle !), vers Rennes et de là, toujours sur une même route rapide, vers Nantes. Le ciel se dégage progressivement, au fur et à mesure que nous nous éloignons du nord, jusqu'à offrir de grandes trouées de bleu zébrées de nuages dorés par le soleil couchant. Arrêt à Bain-en-Bretagne pour souper et faire le plein d'essence, appeler à nouveau Dominique qui ne pourra nous recevoir au passage ce soir, puis reprendre notre descente rapide vers Nantes. Traversée nocturne et difficile de la métropole bretonne dans laquelle nous nous égarons un peu, ayant raté l'entrée de l'autoroute périphérique... Nous trouvons enfin la route de Pornic et, arrivant vers 1:30 à Moustiers-en-Rez, nous glissons sans bruit sur le terrain bouleversé de la gare pour nous endormir sans délai.
Mardi 3 août 1993 : MOUSTIERS-EN-REZ (0 km)
Les Moutiers-en-Retz
avec, à gauche de la voie ferrée, la gare d'Édouard
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A 8:00, réveil en fanfare par Édouard peu surpris de nous voir. Joyeux déjeuner avec la famille; Anne-Cécile est là avec son mari Jean-Philippe et son fils Paul-Adrien. Gilles et son père travaillent fort à dégager et rénover la petite gare S.N.C.F. typique (murs de crépis beige, parements de brique et toit de tuile rouge...) qu'ils ont fini par acheter au centre du village. Premier tour de maison pour Monique qui n'avait vu que les plans et avait suggéré un projet d'aménagement. |
Une petite balade sur la plage, vaste mais peu attirante malgré la tiédeur de l'eau protégée par l'île de Noirmoutier. La journée passe tranquillement en palabres et agréables conversations jusqu'au départ des Palois. Coucher sur le terrain dans le camping-car. |
La plage des Moutiers-en-Retz
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Mercredi 4 août 1993 :
MOUSTIERS (229 km)
Journée tranquille où nous aidons à nettoyer le terrain et où Monique revoit avec Édouard, Gilles et Aimée les plans d'aménagement et les installations déjà réalisées dans la maison. Elle s'attaque ensuite à la cuisine tandis que je défonce à la masse un socle de signal en béton laissé sur le terrain par la S.N.C.F. Nous allons ensuite faire quelques courses au magasin de bricolage à Pornic; j'en profite pour aller demander chez un électricien automobile et chez un concessionnaire VW la raison pour laquelle mon alternateur n'arrive pas à recharger les 2 batteries de 100 ampères. Les deux spécialistes me donnent une réponse identique : puissance insuffisante de l'alternateur (45 ampères/heure), il faudrait disposer d'un alternateur d'au moins 90 ampères/h... A suivre.
En fin d'après midi j'emmène Édouard
et Aimée chez Dominique à Redon où la grand-mère doit garder les
deux enfants durant quelques jours. Route rapide, excellente et
facile. Dominique se fait un plaisir de me montrer toutes ses
réalisations et l'achèvement remarquable de sa grande maison. Il
nous a préparé un petit souper bien arrosé que l'on déguste dans
la bonne humeur. Vers 23:30 nous prenons la route du retour,
laissant Aimée à la Joncherais. Retour tranquille et agréable :
Juliette est montée dormir dans la capucine, Édouard partage
avec moi ses souvenirs et impressions sur l'éducation rigide et
janséniste qu'il a reçue, nous passons quelques bancs de
brouillard et sommes de retour aux Moustiers vers 1:30. A
nouveau excellente - fin de - nuit dans notre Aigle.
Jeudi 5 août 1993 : MOUSTIERS (62 km)
Autre journée peinarde où je poursuis le ménage du terrain, enlevant des tas de branchages coupés et empilés, avant de partir faire une balade en direction de Noirmoutier avec Juliette.
Le Gois submergé
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Devant les 3 kilomètres de file d'attente précédant le pont, je renonce à pénétrer dans l'île et dois me contenter de quelques vues du Gois submergé avant de revenir vers Moustiers par la route côtière traversant les marais. Je suis un peu las de cette étape qui se prolonge, mais ne suis pas prêt à partir seul poursuivre l'excursion projetée et interrompue en Bretagne du sud. |
Je profite donc du reste de la soirée pour bricoler sur le camion : fin du branchement des phares antibrouillard, scellement du verrou de l'armoire et début d'installation d'un store opaque dans le cabinet de toilette.
Monique prépare le souper pour tout
le monde dans la cuisine de l'Aigle et nous nous couchons vers
23:30.
Vendredi 6 août 1993 : MOUSTIERS (0 km)
A part une sortie avec Édouard à Pornic pour chercher un morceau de fil dont Gilles a besoin pour achever de câbler la cuisine, rien de bien notable. Je taille les branches mortes de l'if superbe ornant le coin nord-ouest du terrain... La journée s'écoule lentement dans la chaleur et la poussière du terrain et de la disqueuse dont Gilles use abondamment pour creuser les passages des fils dans les murs. La gestion asez débonnaire du chantier me laisse las et peu motivé, tandis que de son côté Monique s'impatiente dans l'inaction à laquelle elle est condamnée et devant sa difficulté à faire avancer les choses...
Juliette dans l'arrière de l'Aigle
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Dans la soirée, petite balade, Juliette, Monique et moi, sur la plage des Moustiers. Le coucher de soleil est joli, mais la populace vulgaire, les maisons bricolées et les moustiques à profusion nous font renoncer à cette promenade pourtant toute traditionnelle dans ce genre de petite station. Nuit paisible bercée par le carillon fêlé du clocher tout proche... |
Samedi 7 août 1993 : de MOUSTIERS-EN-REZ à LA JONCHERAIS (103 km)
Une autre belle journée ensoleillée où le chantier avance à pas de tortue... Je poursuis le déblaiement du terrain, y compris sur l'avant où j'aide Édouard à enlever les gravats et autres déchets qui jonchent le sol devant la maison du garde-barrière. De retour à l'Aigle, j'achève l'adaptation du store du cabinet de toilette et tente d'installer une moustiquaire sur la grande fenêtre de la cuisine.
Vers midi, nous dégageons le terrain des meubles de jardin, des planches à voile et des tuyaux de cuivre empilés, puis attendons Édouard et Gilles partis vider leur camion à la décharge. Ils arrivent deux heures plus tard, vers 15:45... Nous ne patientons pas plus longtemps et prenons la route de Redon où Dominique nous attend. Arrêt à Pornic pour un plein d'essence et quelques courses à l'Intermarché, puis route rapide vers le nord via le grand pont de St-Nazaire franchissant la Loire. Peu avant la Joncherais, nous nous arrêtons au bord de la petite route pour prendre une bonne douche; elle nous débarrasse de la poussière qui nous semble coller à notre peau depuis 4 jours...
Accueil chaleureux de Dominique qui m'embarque aussitôt à passer fils et tuyaux dans une tranchée devant sa maison. Les travaux considérables réalisés depuis trois ans en ont fait un véritable manoir, très pittoresque et confortable. Édouard et Gilles arrivent vers 20:30. Nous nous retrouvons tous autour d'un repas abondant arrosé de libations délicieuses... Le souper se prolonge dans une chaude ambiance et des discussions animées. |
Chantier de Dominique à
La Joncherais
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Coucher sur le terrain en chantier dans le confort de notre Aigle.
Dimanche 8 août 1993 : de LA JONCHERAIS au château de SUSCINIO (82 km)
Lever tard (vers 10:30 pour Juliette
et Monique). Après le départ d'Édouard, Aimée et Gilles qui
retournent à Luxeuil en traversant la France à bord de leur
bruyant petit camion,
La Joncherais : les planificateurs au travail
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Dominique nous fait les honneurs d'une visite détaillée de sa maison. Cela donne à Monique l'occasion de suggestions astucieuses au cousin, tout en lui exprimant son admiration pour l'extraordinaire travail accompli. Puis Dominique profite d'une course à la boulangerie d'Allaire pour nous faire découvrir quelques belles maisons, dignes manoirs et charmantes chapelles des environs... |
Amical dîner en compagnie de Françoise et Dominique qui nous régalent du saumon oublié hier soir et d'un superbe Chablis. C'est l'occasion d'une longue discussion entre le constructeur et Monique sur les travaux à prioriser et à effectuer aux Moustiers. Plein d'eau, embrassades, et en route vers la mer. A Redon, la petite route rustique longe la Vilaine en offrant quelques belles échappées sur la vallée verdoyante et ses riches pâturages. Nous passons rapidement vers 19:30 devant le parc du château de Léhélec fermé au public et visitable de toute façon uniquement sur rendez-vous. La route file dans la campagne jusqu'au bord du golfe du Morbihan.
Nous arrivons ainsi aux ruines grandioses du château de Suscinio dont les portes sont maintenant closes. Sous les feux du soleil couchant, nous faisons le tour de ses douves, admirant ses hautes tours et ses remparts hérissés de créneaux et de mâchicoulis. Nous allons dormir à deux pas, sur la plage bordée de marais et envahie par des nuées de moustiques.
Lundi 9 août 1993 : de SUSCINIO à LOCMARIAQUER (146 km)
Le ciel est fort gris et le vent souffle lorsque, le premier, j'émerge d'une nuit silencieuse mais entrecoupée de combats exterminateurs contre les moustiques. Je commence la journée par un petit tour sur la plage immense et vide avant de tourner quelques plans romantiques sur les hauts murs du château isolé au milieu du marais. Le déjeuner - et la vaisselle - m'attendent au retour au camion... L'équipage est finalement prêt au départ vers 12:15 !
Nous poursuivons notre exploration de la presqu'île de Rhuys en ralliant d'abord St-Gildas. La plage du village est bien dessinée mais un peu quelconque dans la grisaille, et la densité de maisons neuves nous surprend beaucoup. Monique et Juliette font un petit tour du marché finissant pendant que je tente de pénétrer - en vain - dans l'abbatiale dont j'admire au moins l'extérieur. Passant ensuite devant le tumulus de Tumiac ou "butte de César" sans nous arrêter à cause de la pluie menaçante, nous gagnons le port tout neuf du Crouesty envahi par les bateaux des plaisanciers.
Nous poussons jusqu'à Port-Navalo; la vue sur les îles du Golfe du Morbihan et la pleine mer y serait intéressante si l'affluence excessive de touristes n'enlevait beaucoup de pittoresque au paysage. Idem à Arzon. Jolies échappées sur le golfe au rivage plutôt plat mais semé d'îles vers le Logeo; arrêt minute devant la pharmacie à Sarzeau où nous n'arrivons pas à dénicher les maisons Renaissance près de l'église pourtant signalées par le Guide Vert. |
Marée basse en arrivant
à Sarzeau
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Nous enfilons ensuite la grande route en direction de Vannes, mais des ralentissements surviennent bientôt et c'est au pas que nous circulons dans la vieille ville. Nous sommes incapables d'en rallier le coin le plus intéressant malgré de longues lignes d'attente où les gens se faufilent sans vergogne.
Juliette devant la baie à Arradon |
Nous poursuivons donc vers Arradon et sa jolie pointe où le ciel se dégage enfin, offrant un radieux coup d’œil sur le golfe du Morbihan, ses îles et ses bateaux innombrables. Puis c'est Port-Blanc où nous apprenons qu'il est impossible de rejoindre l’Île aux Moines avec notre Aigle comme nous en avions l'intention : seuls les résidents peuvent charger leur véhicule sur le traversier. |
Un peu plus loin,
Larmor-Baden offre à son tour un joli port sur la baie.
On peut y embarquer vers l'île de Gavrinis où se dresse
un cairn fameux au dessus d'une magnifique allée
couverte, mais il est malheureusement trop tard pour
prendre le petit bateau qui fait la navette. Monique et
Juliette vont visiter la boutique d'un antiquaire
anglais avant que nous poursuivions vers Baden
(quelconque) et Auray.
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L'Île de Gavrinis et son
cairn
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Port de Saint-Goustan
à Auray
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Là, nous avons la
surprise de découvrir le joli port de St-Goustan, de
l'autre côté du vieux pont sur la rivière d'Auray. C'est
un bourg médiéval qui nous rappelle beaucoup le vieux
Dinan tant apprécié : ruelles pavées étroites et
sinueuses, maisons anciennes dont les façades à
colombages ou aux parements de granit sculpté datent du
Moyen-Age... Nous traînons un moment dans cette ambiance
charmante, quoiqu'elle soit un peu dénaturée par
l'invasion touristique perceptible aux terrasses et
restaurants débordant de tous côtés sur les pavés.
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Puis nous grimpons dans
la haute ville pour un tour rapide en camion; on y
trouve quelques vieilles maisons typées mais surtout une
ville ancienne aux façades étroites du XVIIIème et du
XIXème qui n'a pas eu à subir les dégradations de la
dernière guerre comme en Normandie. Nous quittons enfin
la petite cité en direction du sud, traversons Crach
jusqu'à atteindre Locmariaquer qui sera notre étape ce
soir.
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Pont de Saint-Goustan à
Auray
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Grand Menhir brisé à
Locmariaquer : 340
tonnes et 18 m de long !
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Coup d’œil au principal site mégalithique qui se signale par un énorme menhir gisant brisé en 4 morceaux; détour par les plages, long plein d'eau sur le robinet de toilettes publiques et, pour finir, bivouac sur la jetée du port, sous le crachin et dans le vent... |
Mardi 10 août 1993 : de LOCMARIAQUER à QUIBERON (72 km)
Lever relativement tôt
(8:30) pour un décollage vers 10:00. Sur notre quai, une
foule de touristes attend la vedette d'excursion faisant
le tour du Golfe du Morbihan. Nous retournons au musée
archéologique entrevu hier soir.
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La Table des Marchands au début du siècle
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Reconstruction de la
Table des marchands à Locmariaquer
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Des fouilles sont en cours autour de la Table des Marchand et du Tumulus d'Er Grah. Nous contemplons de plus près les trois morceaux restant du Grand Menhir brisé encore en place : 340 tonnes et 18 m de roche gisant à terre, abattus par les Mégalithes eux-mêmes ! |
C'est avec émotion que
l'on pénètre ensuite dans l'étroit couloir de la Table
des Marchands menant au fond de la galerie et à la
chambre sépulcrale sous la table. Le tumulus de pierre
qui la recouvrait a été reconstitué et les
commentaires diserts et un peu décousus du guide
soulignent pour nous l'ampleur du site et le rôle
historique qu'il dut avoir.
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Pierre gravée de crosses sous la Table des
Marchands
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Un peu plus tard, tandis que Juliette saturée de "grandes pierres dressées" demeure à lire dans l'Aigle, Monique m'accompagne à la découverte du dolmen de Mané Rethual maintenant inclus dans le village, au milieu des jardins et des maisons. Puis c'est au tour de celui des Pierres Plates, près de la pointe de Kerpenhir au bord de la plage.
Sous un beau ciel dégagé, nous
reprenons la route côtière pour gagner St-Philibert et enfin La
Trinité. C'est un joli port de mer dont les chalutiers colorés
entrevus il y a 39 ans ont tous disparu, remplacés par des
yachts aux mâts serrés occupant les anciens bassins et les
nouveaux récemment creusés... Carnac-Plage prend des allures de
station méditerranéenne : villas luxueuses disséminées sous la
pinède, circulation très dense et interdiction de stationner
pour les camping-cars cependant nombreux... Nous déjeunons quand
même devant la plage précédant la ville, admirant les vastes
étendues de sable très blanc encadrées de jolis caps boisés de
pins. Traversée ensuite de la ville elle-même par une étroite
rue parallèle à l'Avenue de la Mer que nous parcourons dans la
foulée, puisque toutes deux sont à sens unique. Court arrêt sur
la plage de St-Colomban où mes parents nous avaient amenés pour
nos premières vacances en bord de mer en 1954.
Les quelques maisons alors éparses sur la dune le long de la petite route sont maintenant flanquées d'une ligne continue et serrée de villas, bordant une autre grande "Avenue de la Mer"...
Pour finir, nous nous retrouvons dans le hameau de St-Colomban, près de sa chapelle toute entourée de vieilles maisons de granit enchevêtrées et restaurées avec beaucoup de goût.
Dans le hameau de St-Colomban |
Nous rattrapons bientôt le centre de la petite ville de Carnac où il nous est un peu difficile de trouver une place près du Musée de Préhistoire. |
Nous consacrons une
heure et demie à sa visite : beaucoup de pièces de
grande qualité, des commentaires abondants et savants -
trop sans doute - et, au bout de tout cela... beaucoup
d'ennui ! Toute cette science étalée n'est pas assez
vivante, elle ne parle pas assez directement à notre
imagination; en fin de compte on se sent très loin de
ces hommes, de leurs constructions et de leur lutte pour
survivre et développer une civilisation originale, celle
des Mégalithes de Bretagne. Dommage !
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Musée de Préhistoire :
support de table gravé d'une idole provenant du
Dolmen de Luffang (néolithique : 3 000 av. J-C)
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Dolmen de Kercadoret au soleil couchant
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Nous parcourons ensuite les 500 mètres qui nous séparent du tumulus St-Michel. Mais il y a foule attendant pour pénétrer dans le couloir souterrain menant au dolmen, au cœur du haut et vaste tumulus (120 m de long par 12 de haut). Nous renonçons donc à cette visite et prenons le chemin des fameux alignements. La circulation est encore très dense jusqu'aux pierres de Kerdhus dispersées dans un grand champ |
Malgré la taille toute
relative des blocs, la présence de quelques maisons
dans le fond du décor et l'achalandage des routes
entourant le site, on se sent transporté très loin en
arrière devant ce témoignage de nos ancêtres reculés.
Puis nous contemplons les menhirs de Kermario, les
plus hauts et les plus visibles depuis la galerie
d'observation les dominant. Nous poussons jusqu'aux
alignements de Kerlescan; les pierres sont petites
mais une agréable balade en forêt sous les pins nous
mène au "Géant" isolé dans une clairière.
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Alignements du Menec vus
d'avion
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Alignements du Menec en
soirée
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Au retour vers le village, nous longeons les alignements du Menec joliment vallonnés et contrastés par le soleil du soir... |
Mercredi 11 août 1993 : de QUIBERON à CHICHÉ (près de
CHOLET) (319 km)
Lever tardif (9:30) et départ vers 11:30, après une petite balade solitaire pour trouver pain et beurre dans le village où nous nous sommes posés hier soir. Il se trouve que nous étions dans le faubourg de Quiberon, ville tentaculaire et apparemment populeuse où nous nous retrouvons bientôt dans un tourbillon agité. Monique saute du camping-car pour aller quérir baguette et briquette de beurre, je la reprends au vol après un tour de "bloc".
Nous fuyons cette foule
du côté de Port-Maria, puis un peu au dessus, le long de
la Côte Sauvage devant laquelle nous allons prendre
notre petit déjeuner. Par un grand détour empruntant
ensuite les rues enchevêtrées de la somme toute petite
ville, nous la contournons vers le sud pour contempler
la côte beaucoup plus sage et moins pittoresque de la
Pointe du Conguel. Grands hôtels et vastes campings
voisinent avec de longues plages de sable, agréables
certes, mais beaucoup moins spectaculaires que les
rochers battus par les vagues de la Côte Sauvage.
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Vue aérienne de la
Côte Sauvage
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Suivant tant bien que mal la route
côtière, nous tombons sur le marché haut en couleur de
Port-Haliguen qui nous barre le chemin. Après un coup d’œil au
petit alignement de St-Pierre-Quiberon, nous retraversons la
presqu'île vers Pontivy pour gagner la pointe du Percho,
extrémité septentrionale de la Côte Sauvage.
Monique sur la Pointe du Percho |
Ce splendide environnement naturel a été relativement bien préservé et continue d'offrir un spectacle magnifique : les falaises de granit extrêmement découpées tombent dans une mer agitée qui ourle de blanc les dents déchiquetées sur lesquelles je me hasarde. |
Je tourne de longs plans
du superbe paysage se perdant loin au sud et borné, du
côté pleine mer, par la ligne régulière bleu plus foncé
de la côte de Belle Île; en gros plan, le jeu des vagues
sur les rochers, dans la grande lumière qui avive les
couleurs rose-ocre pailletées de mica du granit, l'écume
éclatante de blancheur et toutes les nuances bleu-vert
de la mer...
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Vagues de la Côte Sauvage de Quiberon
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Je traîne longtemps ainsi sur le
rivage jusqu'à ce que Juliette puis Monique, peu intéressées au
départ, me rejoignent et fasse à leur tour la balade en sens
inverse sur les rochers...
Ilots près de la Pointe du Percho
Après ce "feu d'artifice" des beautés de la Côte Sauvage, nous quittons Quiberon dans une circulation beaucoup plus fluide qu'hier. Sur le cordon de dunes reliant la presqu'île au continent, Monique se laisse tenter par la Grande Plage, mais la seule affluence à l'approche du stationnement la fait renoncer à l'heure de bronzage anticipée.
Vannes : jardin de la Promenade de la Garenne
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Nous poursuivons notre route assez rapide vers Vannes où, cette fois, nous circulons sans problème. Stationnement sous la promenade de la Garenne, juste devant les fameux remparts ornés d'un magnifique jardin fleuri au pied du château. |
Nous les longeons avant de
franchir une porte Poterne fortifiée dominant les
célèbres lavoirs aux toits arrondis. |
Porte Poterne
de Vannes
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Lavoirs de Vannes |
La rue pavée mène aux maisons médiévales pleines de charme de la vieille ville. Beaucoup de magasins contemporains et pas seulement des antiquaires, très peu de restaurants, ce quartier autour de la cathédrale St-Pierre a décidément gardé tout son caractère ! Après une rapide incursion dans la cathédrale à l'austère architecture mi-romane, mi-gothique, nous franchissons la porte des Prisons et sommes à nouveau au pied des remparts, ayant achevé ce court mais très agréable circuit dans la vieille ville. |
Nous en avons profité pour faire l'emplette d'une carte des grandes routes de France. Discussion rapide pour choisir l'itinéraire nous ramenant vers Annecy où doit avoir lieu dans trois jours le baptême de Justin : nous passerons par Nantes, Cholet, Poitiers, Montluçon, Lapalisse, Roanne... et enfin Lyon. En route !
Façade
illuminée de N-D-la-Grande à Poitiers
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Nous roulons sans interruption vers Cholet sur une quatre voies qui nous fait contourner Nantes (sans nous égarer cette fois-ci !), puis sur une excellente route expresse en direction de Poitiers. Vers 22:30, nous arrêtons près de la place de l'église de Chiché pour faire étape, après un plein d'eau in extremis au robinet du cimetière de St-Laurent-sur-Sèvre. |
Nuit bruyante, une route assez passante longeant notre terrain de stationnement. Nous repartons vers 10:00 pour aller prendre notre petit déjeuner sur la Place du Marché à Poitiers, au pied de la fameuse église Notre-Dame-la-Grande dont la façade est en totale réfection. Un vaste échafaudage coiffe le mur couvert de célèbres sculptures médiévales. |
N-D la Grande à Poitiers après restauration
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Mais les restaurateurs ont heureusement prévu un accès au chantier par des passerelles doublant les échafaudages sur lesquels s'affairent quelques ouvriers en combinaison d'astronaute. Heureuse initiative qui permet d'observer au travail ces artisans délicats (il leur faut 10 minutes pour décaper 1 cm2 de pierre encrassée à l'aide d'un jet d'oxyde d'alumine sous pression). Nous avons surtout le privilège de voir de tout près les détails de l'admirable façade dont ils nettoient ou remplacent tous les éléments salis ou brisés. Nous faisons ensuite le tour de l'intérieur de la belle église romane dont une précédente restauration à la moitié du XIXème avait rétabli les peintures d'un hypothétique décor médiéval depuis longtemps disparu.
Une heure plus tard, nous reprenons la route vers le sud pour filer sans arrêt jusqu'à Lyon où nous arrivons vers 22:00. Coucher sur l'entrée du garage devant la maison.
Notre petit jardin d'Outremont |
Les
trois jours suivants seront consacrés aux retrouvailles
familiales et autres festivités entourant le baptême de
Justin, avant que nous repassions à Lyon faire nos
valises, préparions l'Aigle pour l'hivernage et
reprenions l'avion pour Montréal. Notre petit jardin
luxuriant à l'orée de l'automne nous y attend... |