Sabbatique 1988-89

PORTUGAL

Juliette, Mathieu, Monique et Jean-Paul MOUREZ
à bord de leur Pilote 470


Images sur Google Photos :
https://photos.app.goo.gl/2wo5XvPaomHhPReR8


38. Entrée au Portugal :
de Baiona à Manteiga (Serra de Estrella)


Vendredi 17 février 1989 : de BAIONA à BRAGA (Portugal)

Estuaire du Minho
Estuaire du Minho

La nuit est bonne et le ciel dégagé au lever. Le village de Baiona offre un joli coup d’œil sur son Monte Real, un promontoire restreint couronné de remparts et d'une ancienne forteresse transformée en parador. La côte qui succède à la petite ville est juste assez spectaculaire pour être agréable à parcourir : des montagnettes abruptes dévalent jusqu'au rivage de rochers frangés d'écume. A Oia, un court arrêt nous permet d'admirer l'ancienne abbaye cistercienne de Santa Maria la Real, très sobre en ses murs de granit. Puis nous atteignons A Garda, notre dernière halte en terre d'Espagne.

L'escalade du mont Santa Tecla réserve une vue grandiose sur le petit port et sur l'embouchure du rio Minho servant de démarcation avec le Portugal. La route passe entre les restes d'un village datant de l'âge du cuivre dont quelques huttes rondes en pierre ont retrouvé leur toit de chaume. Ce n'est pas d'hier que l'on apprécie ce site superbe !

Remontant la rive nord du Minho, nous allons franchir la frontière hispano-portugaise à Tui par un méchant pont en chicane, souvenir des vives hostilités qui ont longtemps régné entre les deux royaumes. Nous filons ensuite jusqu'à Viana de Castello par une grande route côtière traversant village après village. Notre premier souci une fois rendus dans la petite ville pimpante et soignée est de passer à la banque retirer une liasse de monnaie avec notre carte Master-Card décidément bien pratique. Puis nous parcourons un moment les vieilles rues animées : les maisons de crépi blanc sont rehaussées d'un parement de belles pierres de taille soulignant angles, portes, fenêtres et balcons. Le fer forgé abonde et plusieurs places sont bordées d'arcades : le style de la Galice se poursuit, tout à la fois sévère et élégant. Notre balade s'achève sur le marché, très étendu et bruyant, dont je ne supporte pas longtemps l'agitation et le vacarme...

 Nous gagnons Braga par une route passable se faufilant entre des collines couvertes de forêts d'eucalyptus et de pins. Arrivés tard dans cette autre petite ville ancienne, nous poussons jusqu'à l'oratoire de Bom Jesu où nous campons dans les jardins, juste en arrière de la basilique.


Samedi 18 février 1989 : de BRAGA au miradouro de BUO VISTA (LAMEGO)
Le site était non seulement paisible mais aussi noble et somptueusement aménagé. C'est ce que je constate avec Juliette au matin lorsque, laissant dormir Monique fatiguée, nous descendons le grand escalier baroque aux huit fontaines. Puis nous le remontons lentement en filmant statues, bassins et jardins. Il fait très doux, nous sommes seuls avec les jardiniers, environnés de fleurs et d'arbustes méticuleusement soignés. En somme une visite très relaxante qui se termine dans la basilique, débordante de religiosité méridionale sans pour autant beaucoup de transcendance artistique... Escalier monumental menant à l'oratoire du Bom
                  Jesu
Escalier monumental menant à l'oratoire du Bom Jesu

Transférant ensuite nos pénates à roulettes au centre de Braga, je fais un tour à pied dans la vieille ville et l'antique cathédrale. Juliette m'accompagne, tandis que Mathieu préfère suivre sa mère lassée des vieilles pierres et désireuse de goûter plutôt la saveur populaire et animée du marché.

Mon impression sur le Portugal urbain se précise : il m'apparaît comme un vieux pays riche de coutumes et de culture qui donne un grand coup pour rattraper le retard accumulé depuis plusieurs siècles... Tout paraît un peu vieillot, comme "fripé"; on voit cependant beaucoup de chantiers publics en cours un peu partout mais avec les moyens du bord car la machinerie lourde coûte cher. Des gens simples, aimables, très travailleurs...; mais aussi une tradition - religieuse en particulier - qui semble bien pesante...

Cultures en
                    terrasse dans la haute vallée du Douro
Cultures en terrasses dans la haute vallée du Douro

 La suite de la route vallonnée confirme ces intuitions. Elle se faufile au milieu des vignobles donnant naissance au célèbre vin de Porto. Partout des paysans sont à l’œuvre, taillant les ceps, ratissant, nettoyant; les femmes vêtues de couleur sombre reviennent du lavoir avec le panier de linge propre sur la tête ou balaient devant la porte... 

Quelle différence avec la Grèce ! L'habitat est très dense, même dans le pays très accidenté que nous parcourons maintenant, ponctué de villes pittoresques et séculaires : Guimares que nous traversons sans nous arrêter, admirant de loin l'énorme château des anciens et richissimes ducs de Bragance; Amarante, où je descends seul les rues étroites de la vieille ville jusqu'au vénérable pont de granit enjambant le rio Tamega, devant le monastère San Gonsalve. A Mesao Frio nous rattrapons la route longeant la vallée du Douro : elle présente de très beaux paysages sur le fleuve encaissé entre de hautes collines arrondies. Nous allons prendre le pont de Pesa da Rega et passons sur la rive gauche (sud) du Douro.
La chaussée demeure infecte, étroite, bosselée, mal ou pas du tout redressée. Comme les Portugais du coin conduisent plutôt vite et sans grande prudence, il faut une attention de tous les instants. Heureusement la vallée profonde du petit fleuve continue aussi d'être spectaculaire. Voulant profiter encore des pittoresques panoramas composés par les courbes du Douro, nous montons jusqu'au miradouro de Buo Vista d'où la vue étendue ne nous déçoit pas.

 Mais il est temps d'établir le bivouac. Nous nous installons en plein milieu de l'étroite plate-forme, le magnifique paysage à nos pieds. Monique, qui veut jouer les romanichels jusqu'au bout, fait un peu de lavage et étend le linge à sécher sur une corde tendue entre les deux pieds du store déroulé pour l'occasion. Il ne manque plus que les deux chevaux dételés broutant à côté de la roulotte pour que le tableau soit complet...
Vallée du
                  Douro
Vallée du Douro



Dimanche 19 février 1989 : de BUO VISTA à la PRAIA DE BARRA (AVEIRO)

 Nous sommes réveillés dès l'aube par des pétarades : non, ce ne sont ni la fête nationale ni une autre révolution, mais plutôt des dizaines de chasseurs qui ont envahi les pentes des vignobles voisins et tiraillent sur tous les volatiles passant à leur portée. Nous rentrons notre linge bien sec, replions le store et quittons notre belvédère après un dernier panoramique.

On entame alors la longue, la très longue descente de la vallée du Douro. La route est encore plus exiguë qu'hier, montueuse, sinueuse et rarement bien revêtue. Elle nous offre cependant quelques belles échappées sur le cours d'eau et sur les petits villages accrochés aux pentes.
 
Vignobles du
                  Douro
Vignobles du Douro

 L'observation d'hier sur la population agricole très dense, travailleuse, religieuse et aimable se confirme : on voit partout des gens en train de ligaturer les vignes sur leurs supports (arbres, barres de granit ou de béton). Nulle part peut-on porter les yeux sans voir des tuiles romaines recouvrant des bâtisses plus ou moins neuves, parfois très décrépites, mais où paraît toujours un effort d'ordre et de propreté; les églises et leur petite place en avant sont bondées en ce dimanche matin, et leurs carillons - électroniques - ont souligné chacune des heures de notre nuit. De plus les gens partout nous saluent et tâchent de nous renseigner lorsque nous hésitons sur la route à prendre - ce qui arrive souvent vu la signalisation - et ce malgré les problèmes de langue, le Portugais étant très différent de l'Espagnol.
Enfin, vers 15:00, suivant toujours le cours du Douro, nous arrivons à Porto. La vieille ville nous semble très sale. Nous allons cependant admirer les voûtes de la cathédrale et les azulejos de son cloître formant une extraordinaire galerie de peinture en plein air. Sur l'esplanade en avant, le luxe du palais épiscopal contraste fâcheusement avec la misère des ruelles dévalant jusqu'aux rives du fleuve juste à ses pieds. Nous faisons ensuite un petit détour vers la gare pour regarder et filmer les grandes scènes historiques ou populaires fixées dans les azulejos vivement colorés de la salle des pas perdus. Porto : la
                  cathédrale au-dessus de la vieille viile dégringolant
                  jusqu'au Douro
Porto : la cathédrale au-dessus de la vieille viile dégringolant jusqu'au Douro

Nef
                    de la cathédrale de Porto
Nef de la cathédrale de Porto

Cloître de la cathédrale de Porto
Cloître de la cathédrale de Porto

Le
                  grand pont métallique construit par Eiffel
Le grand pont métallique construit par Eiffel

Puis nous passons le grand pont métallique Don Luis I et rallions le couvent de N. S. da Serra do Pilar sur la rive gauche. Depuis sa terrasse, nous jetons un dernier coup d'oeil sur la ville dorée par le soleil du soir, ses maisons décorées de linge séchant en façade, la courbe du Douro et ses bateaux traditionnels. Ils transportaient autrefois le vin du Haut-Douro jusqu'aux chais de vieillissement du port. Nous ne pourrons malheureusement en visiter aucun, tous étant fermés le dimanche.
Comme plus rien ne nous retient dans cette cité trop industrielle pour être vraiment attirante, nous prenons l'autoroute vers le sud en direction de Lisboa (Lisbonne). Enfin une route qui file au milieu de vastes forêts d'eucalyptus. Cela fait changement ! Nous la quittons vers Aveiro et, traversant une large zone marécageuse transformée en salines, nous gagnons le cordon littoral de Praia de Barra pour camper devant l'immense plage, les roues dans le sable.
Aveiro, la Praia de Barra et les marais salants
                  en arrière
Aveiro, la Praia de Barra et les marais salants en arrière



Lundi 20 février 1989 : de PRAIA DE BARRA à BUCACO : "CRUZ ALTA"
Le
                  Grand Canal d'Aveiro
Le Grand Canal d'Aveiro

 Réveillés dans la nuit par le bruit des grosses vagues de la marée montante, nous reculons de quelques dizaines de mètres pour retrouver le sommeil... Le matin venu, nous allons visiter le centre d'Aveiro, très typé avec son canal,

 ses longues barques peintes de la proue à la poupe de figures aux  couleurs vives,...

Proues de barques d'Aveiro peintes

... ses maisons baroques, classiques ou Art Nouveau...

Banco Nacional Ultramarino d'Aveiro
Banco Nacional Ultramarino d'Aveiro


Hôtel
                Arcada d'Aveiro
Hôtel Arcada d'Aveiro

et ses façades couvertes d'azulejos.

Canal

 Dans son jardin public planté de palmiers règne une ambiance très "sud". Nous passons deux bonnes heures à flâner dans les petites rues pendant que les enfants s'amusent dans le parc de jeux local.

Les salines
          d'Aveiro
Les salines d'Aveiro

Saulnier au
        travail
Saulnier au travail

Proue et poupe décorées

Ramassage d'algues sur la lagune
Ramassage d'algues sur la lagune

Puis nous prenons l'autoroute en direction de Coimbra mais en sortons vers Luso pour gagner le site du couvent de Buçaco.  Colonnade néo-manuelline de Buçaco
Colonnade néo-manuelline de Buçaco

Le
                  jardin en terrasses de Buçaco
Le jardin en terrasses de Buçaco et son escalier d'eau

Au flanc d'une colline, des moines privilégiés ont aménagé un sous-bois en superbe parc d'agrément puis, au XVIIème, les propriétaires ont clôt le domaine avec un mur percé de quelques portes. Depuis cette époque, la forêt a été soigneusement entretenue et plantée de toutes sortes d'essences, nous donnant l'occasion d'une balade enchantée. 
Nous cheminons de fontaines en ermitages, passant sous des fougères géantes, contournant un jardin d'eau où barbotent des cygnes noirs ...  Buçaco :
                  fougère arborescente
Buçaco : fougère arborescente

Buçaco : la Porte de Coimbra
Buçaco : la Porte de Coimbra

Notre promenade se termine à la monumentale Porte de Coimbra d'où la vue s'étend au loin sur les collines verdoyantes. Nous y rencontrons un couple d'Américains de Mineapolis, joviaux et chaleureux, qui nous invitent à souper dans un restaurant de Luso, la petite ville au pied de la colline. La conversation va bon train autour de la table rustique arrosée d'un franc petit vin de pays, et ce malgré mon anglais vraiment très laborieux...
 Tandis que nos hôtes rentrent se coucher dans l'hôtel luxueux et baroque occupant l'ancien monastère, nous remontons en haut du parc pour bivouaquer sur le petit stationnement de la Cruz Alta. Les
                  bâtiments monastiques transformés en hôtel
Les bâtiments monastiques transformés en hôtel



Mardi 21 février 1989 : de BUCACO à MANTEIGAS (POCO DE INFERNO)

 Durant la nuit une pluie d'orage a lavé le ciel. Aussi, du haut du belvédère de la Cruz Alta (la Croix Haute : 545 m), la vue est-elle bien dégagée sur les petits villages disséminés dans les montagnes couvertes de pins et d'eucalyptus, jusqu'aux serras de la Lousa et d'Estrella vers laquelle nous allons maintenant nous diriger.

<> Nous reprenons donc la route de l'intérieur (meilleure que l'autre jour dans la vallée du Douro !). Elle s'enfonce dans de nombreux boisés d'eucalyptus et surtout sous de magnifiques bouquets de mimosas en fleurs dont le jaune vif éclaire les taillis plutôt sombres. Nous faisons une longue pause dans le village de Santa Comba Dao où, après un petit tour dans le marché public local, Monique va jouer la lavandière auprès d'une autochtone frottant son linge au bord du rio. Scène typique, vidéographiée bien sûr !
 
Gouveia :
                  l'église
Gouveia : l'église

Sous un ciel qui grisaille de plus en plus, nous gagnons Gouveia, petite ville adossée aux pentes de la Serra de Estrella. Pendant que je me promène dans ses vieilles ruelles pentues et empierrées, Monique tente d'appeler sa mère en France sans obtenir de réponse. 
Nous commençons à grimper vers Manteigas jusqu'à 1 360 m, où nous trouvons de la neige. Depuis les flancs très raides de la Serra, le paysage est grandiose et étendu, avec en premier plan de gros rochers arrondis aux formes bizarres, parfois empilés en équilibre apparemment instable. Soir sur
                  la Serra de Estrella
Soir sur la Serra de Estrella

Poco des Inferno
Poco des Inferno

Après une descente un peu acrobatique jusqu'à Manteigas nichée au creux de la vallée du Zézère, nous gagnons le Poco de Inferno (Le Puits de l'Enfer !) par 6 km d'une mauvaise piste, au fond d'un défilé très sauvage qui impressionne fort Monique. Je dois reculer d'une centaine de mètre pour gagner un point de vue un peu moins sinistre, faute de quoi je ne sais si elle réussira à s'endormir...


39. De Manteigas à Tomar

(en passant par Coimbra, Nazaré, Alcobaça, Obidos, Batalha)



Mercredi 22 février 1989 : de MANTEIGAS à COIMBRA
Juliette devant le Poco de Inferno
Juliette devant le Poco de Inferno

En fin de compte nous passons tous une excellente nuit qui n'aura rien eu de diabolique. Au matin, une petite balade sur les lieux nous fait découvrir une jolie cascade déversant ses eaux claires dans un bassin émeraude. On aimerait y piquer une tête, n'étaient-ce la température fraîche et le ciel gris. Le reste du val est à-pic et les aiguilles granitiques qui l'entourent en accentuent l'aspect un peu fantastique, à la Gustave Doré.
 Reprenant le pittoresque - et infect - mauvais chemin d'accès au Poco de Inferno, nous rattrapons la vallée du Zézère. La route grimpe dans un paysage très alpestre jusqu'à 2 000 m, sur les cimes enneigées. Au passage du col, la vallée laisse paraître en vue perspective son profil en U typiquement glaciaire.  Manteigas : la haute vallée du Zézère
Manteigas : la haute vallée du Zézère

Village de la Serra de Estrella
Village de la Serra de Estrella

Les petites maisons de pierre brute couvertes de genêts séchés et accotées contre ou sous les énormes rochers ronds qui les surplombent lui donnent une touche très "couleur locale". D'en haut, la vue est grandiose sur les sommets de la Serra de Estrella qui dominent les nuages et les petits villages disséminés dans les collines 1 500 m plus bas. Nous sommes cependant très déçus par le site renommé de La Torre, point culminant du massif à 1 991 mètres. Il rassemble quelques bâtiments en dur abandonnés et saccagés, et surtout un bidonville de boutiques à touristes en tôle ondulée sale et puant. Dans un parc naturel aussi beau, c'est scandaleux !
 La descente rapide jusqu'à Seia offre une vue superbe sur la vallée du Rio Mondego. Nous en suivons ensuite le cours de loin jusqu'à la vieille ville universitaire de Coimbra. La route est identique à celle qui nous a mené à la Serra, vagabondant par monts et par vaux, à l'ombre des pins, des eucalyptus et des mimosas en fleurs. Nous tournons un moment sur le pavé des rues étroites de Coimbra, ancienne capitale du Portugal au temps de la Reconquesta. Coimbra : la vieille ville autour de son
                  université
Coimbra : la vieille ville autour de son université

Cour de l'Université de Coimbra
Cour de l'Université de Coimbra

 Nous finissons par trouver un stationnement dans la haute ville, juste devant la Nouvelle Université. De l'autre côté de la rue se dressent les bâtiments sévères de l'Ancienne Université. Nous nous lançons à la découverte de ce haut lieu de savoir fondé à l'aube de la Renaissance. 
Lorsque nous pénétrons dans la Salle d'Apparat et la Bibliothèque Royale, le spectacle admirable nous saisit : les murs sont tout lambrissés d'or et garnis sur une surprenante hauteur de volumes précieux dont les reliures forment un inestimable patchwork. Bibliothèque Joanina de l'université de Coimbra
Bibliothèque Joanina de l'université de Coimbra

Porte de la bibliothèque de l'Université de
                  Coimbra
Porte de la bibliothèque de l'Université de Coimbra

 Nous dévalons ensuite le labyrinthe de ruelles en glissant sur les pavés humides, appréciant au passage les façades vénérables et romantiques des vieilles maisons ou des portes médiévales. La pluie se met de la partie, et c'est trempé que je filme les voûtes intérieures de la cathédrale, d'une grande pureté romane, et son riche retable de bois doré gothique. Comme nous n'avons pas eu le temps de visiter le fameux musée Machado de Castro, nous stationnons sur le campus, bien tranquille, pour attendre un temps plus clément et l'ouverture des salles demain matin.


Jeudi 23 février 1989 : de COIMBRA à NAZARÉ
 Réveillés par les multiples cloches de la vieille cité, nous sommes à l'entrée du musée Machado de Castro à 10:15.
Le temps de faire quelques vues extérieures de l'imposant palais épiscopal dans lequel il est installé, et l'on nous ouvre les portes. Rien que le patio central à deux étages a déjà beaucoup d'allure, Patio central du Musée Machado de Castro
Patio central du Musée Machado de Castro

Musée Machado de Castro : Pieta
Musée Machado de Castro : Pieta
mais les collections de sculptures du XVIIème et XVIIIème l'emportent sur tout le reste. On y trouve tous les matériaux : bois doré et peint, pierre, plâtre, terre cuite... 
Musée Machado de Castro: Christ gisant
Musée Machado de Castro: Christ gisant
Musée Machado de Castro : le Chevalier
Musée Machado de Castro : le Chevalier
Se signalent aussi à l'étage quelques grandes peintures religieuses qui méritent considération et plusieurs chefs d’œuvre de mobilier et linges d'église. Nos deux heures de visite dans ce cadre superbe s'achèvent par une incursion dans le sous-sol où d'étonnantes voûtes romaines constituaient le soubassement du forum. Belle restauration, éclairage discret mais efficace et romanesque, voilà qui conclut de façon pittoresque et inattendue le tour de ce charmant musée méritant bien ses trois étoiles. Musée Machado de Castro : chasuble du XVIIIème
Musée Machado de Castro : chasuble du XVIIIème

Nous prenons ensuite la route du sud jusqu'au village de Condeixa distant de 15 km à peine. Après quelques emplettes, nous gagnons les ruines de Conimbriga, une autre agréable surprise. Cette ville romaine des Ier et IIème siècle après J.C. a été fouillée et restaurée depuis 1930. 
Elle montre des mosaïques très intéressantes, ...
Conimbriga : Mosaïque du Labyrinthe et du
                  Minotaure
Conimbriga : Mosaïque du Labyrinthe et du Minotaure
Conimbriga : mosaïque du Paysan et cochon de
                  lait
Conimbriga : mosaïque du Paysan et cochon de lait
Conimbriga : Silène sur son âne
Conimbriga : Silène sur son âne
...les restes de thermes très lisibles, dont les voutes des hypocaustes (système de chauffage par le sol où circulait de l'air chaud) sont particulièrement bien conservées...
Conimbriga : restes d'hypocauste
Conimbriga : restes d'hypocauste

Conimbriga : la Maison aux jeux d'eau et voie
                  romaine
Conimbriga : la Maison des Jeux d'eau

...et surtout les soubassements de deux belles maisons au pied de l'antique rempart. 
Nous sommes vivement impressionnés par la Maison des Jeux d'Eau : ses multiples chambres aux sols décorés de mosaïques, son superbe jardin au centre du péristyle, ses 150 petits jets d'eau qui chantent au milieu des fleurs... Quel cadre à la fois simple et raffiné ! Conimbriga : jardin de la Maison des Jeux d'Eau
Conimbriga : jardin de la Maison des Jeux d'Eau

Détail du péristyle de la Maison aux Jeux d'Eau
Détail du péristyle de la Maison aux Jeux d'Eau
Conimbriga : mosaïque
Conimbriga : mosaïque dans la Maison aux Jeux d'Eau

Le musée du site vaut le coup d’œil, lui aussi sobre dans ses lignes mais luxueux par les idées décoratives et l'aménagement : péristyle entourant un grand bassin carré, jardin aquatique, très belles vitrines présentant les objets trouvés dans les fouilles...

Conimbriga : Mosaïque de la Chasse au cerf
Conimbriga : Mosaïque de la Chasse au cerf

Conimbriga : Mosaïque du Centaure marin
Conimbriga : Mosaïque du Centaure marin


Après cette très agréable halte champêtre, nous repartons vers Nazaré. La grande route est excellente jusqu'à Leria dominée par les murailles de son château-fort. La chaussée se gâte ensuite, pavée et défoncée, tournicotant dans des champs de plus en plus pauvres et sablonneux. Pour finir, nous atteignons à la nuit tombante la petite ville de pêcheurs toute serrée derrière sa grève, bien abritée du Nord par sa falaise s'avançant en promontoire. Nazaré et son promontoire
Nazaré et son promontoire

Nazaré, le village, la plage et le nouveau port
Nazaré, le village, la plage et le nouveau port

Ses ruelles typiques sont prises d'assaut par le vent violent de l'Atlantique, et c'est transis que nous cherchons un restaurant pour déguster les célèbres spécialités de fruits de mer. Le souper est copieux mais l'addition relativement salée, le Portugal n'étant plus le pays arriéré et bon marché qu'il a déjà été avant son entrée dans la C.E.E.
Nous montons ensuite au belvédère du Sitio où nous nous installons pour dormir tout au bord des 110 m de falaise dominant le magnifique panorama sur la baie. Le vent furieux et la pluie battante qu'il projette contre la mince paroi du camping-car nous réveillent au milieu de la nuit, nous obligeant à nous retirer un peu en arrière, à l'abri des murs de l'ancien hôpital. Vue
                  nocturne sur la plage de Nazaré depuis le Belvédère du
                  Sitio
Vue nocturne sur la plage de Nazaré depuis le Belvédère du Sitio



Vendredi 24 février 1989 : de NAZARÉ à OBIDOS
Jeune fille portant le costume traditionnel de
                  Nazaré
Jeune fille portant le costume traditionnel de Nazaré

Depuis le belvédère du Sidi nous jouissons longuement de la vue sur l'ample courbe de la plage et sur les toits du village entassé en arrière. Puis nous visitons la minuscule chapelle votive consacrée à Notre Dame de Nazaré, avant de pénétrer dans la grande église de pèlerinage. Elle est décorée d'azulejos et précédée d'une élégante colonnade formant galerie. 
La descente jusqu'au phare planté à l'extrémité du cap nous expose aux coups de fouet d'un vent véritablement formidable. Mais ce petit détour permet d'apercevoir sous l'angle le plus favorable les étonnants surplombs du Sitio au dessus desquels nous avions entrepris de passer la nuit... Sur la plage vers laquelle nous dévalons bientôt, je filme les gros rouleaux de l'Atlantique déferlant contre la côte, les barques typiques aux décors de couleurs vives halées sur le sable et des femmes tout de noir vêtues faisant sécher sur la grève le poisson frais pêché. Nazaré : accostage sur la plage
Nazaré : accostage sur la plage


Nazaré :
          embarquement du filet
Nazaré : embarquement du filet

Femmes de Nazaré portant des paniers empilés
Femmes de Nazaré portant des paniers empilés

Femmes de Nazaré triant le poisson avant de le mettre à
        sécher
Femmes de Nazaré triant le poisson avant de le mettre à sécher

Femme de Nazaré triant le poisson avant de le mettre à
          sécher
Femme de Nazaré triant le poisson avant de le mettre à sécher

Nazaré depuis le Mirador de Perdeinera
Nazaré depuis le Mirador de Perdeinera

Nous grimpons enfin sur la hauteur de Pederneira pour un dernier panoramique; décidément Nazaré valait le détour !

Vieilles
            femme de Nazaré en noir
Vieilles femme de Nazaré en noir

Façade du
                monastère d'Alcobaça
Façade du monastère d'Alcobaça
Une route étroite et sinueuse nous mène ensuite à Alcobaça. La ville rurale est assez ordinaire, mais son joyau, le monastère cistercien de Santa Maria, nous ravit par l'ampleur et la noblesse de son abbatiale,...


l'extrême élégance de ses grandes salles gothiques et de son "cloître du Silence" à deux étages.  Bas-côté
                  d'Alcobaça
Bas-côté d'Alcobaça dans le soleil vespéral


Alcobaça : tombeau d'Ines de Castro, la Reine
                  Morte
Alcobaça : tombeau d'Ines de Castro, la Reine Morte

Remarquables aussi sont les gisants de Don Pedro et d'Ines de Castro, la "Reine Morte" de Montherlant, se faisant face dans les bras du transept sur leurs tombeaux de pierre richement sculptée.

Il pleut lorsque nous gagnons enfin Obidos, petite cité fortifiée établie sur une colline, cernée de remparts et surmontée d'un château XVIème.
Obidos le village serré dans ses remparts
Obidos : le village serré dans ses remparts

Rue d'Obidos
Rue d'Obidos

Obidos : Église San Pedro
Obidos : Église San Pedro


Obidos : le
                  pilori
Obidos : le pilori sur la place San Pedro  devant l'église

Nous parcourons la rue centrale, charmante avec ses maisonnettes blanches et fleuries.

Mais la bruine et le vent glacials finissent par nous transpercer, nous faisant battre en retraite dans la  chaleur de notre camping-car. Nous remettons au lendemain la balade sur les remparts et choisissons pour bivouac une rue résidentielle en construction au pied de la colline. Obidos : maison fleurie sur un coin de rue
Obidos : maison fleurie sur un coin de rue



Samedi 25 février 1989 : d'OBIDOS à TOMAR

En
                    quittant Obidos...
En quittant Obidos...
A travers les gifles de la pluie et les bourrasques du vent secouant la cabine, nous passons la nuit... pour retrouver le même temps au matin. Pas question de remonter sur les remparts dans cette tourmente, d'autant plus que la visibilité demeure des plus réduites.

Nous partons donc en direction de Batalha par la grande route excellente mais encombrée. Soudain, au détour d'un virage, surgit la masse imposante de l'abbaye dont toutes les arêtes sont ourlées d'une fine dentelle de pierre. Monastère de Batalha : vue générale de la façade
Monastère de Batalha : vue générale de la façade


Batalha : le grand porche
Batalha : le grand porche

La façade, et le porche en particulier, sont délicatement sculptés, tandis que l'intérieur du vaisseau montre la même noble grandeur et la même simplicité dépouillée qu'Alcobaça.

Batahla : tombeeau des infants dans la Chapelle
                  du Fondateur
Batalha : tombeau des infants dans la Chapelle du Fondateur
atalha : tombeaux d'infants dans la Chapelle
                      du Fondateur
Batalha : tombeaux d'infants dans la Chapelle du Fondateur


Batalha : voûte de la Chapelle du Fondateur
Batalha : voûte de la Chapelle du Fondateur
Batalha : voûte de la salle capitulaire
Batalha : voûte de la salle capitulaire


En revanche le cloître gothique à décor manuélin est encore plus exubérant, Batalha : baie sur le cloitre
Batalha : baie sur le cloître


Batalha : baie gothique à remplage manuelin
                      donnant sur le cloître
Batalha : baie gothique à remplage manuelin donnant sur le cloître
Batalha : porte donnant sur le cloître
Batalha : porte donnant sur le cloître manuelin


Batalha : les jardins du cloître
Batalha : les jardins du cloître
Le
                clôitre de Batalha
Le cloître de Batalha
Le
                  lavabo des moines donnant sur le cloître de Batahla
Le lavabo des moines donnant sur le cloître de Batahla
Le lavabo des moines donnant sur le cloître de
                  Batalha
Le lavabo des moines donnant sur le cloître de Batalha
 tandis que les chapelles inachevées derrière le chœur, toujours à ciel ouvert, exhibent une porte et des voûtes dont l'ornementation très fine confine au maniérisme. Extraordinaire ! Entrée des Chapelles inachevées de Batahla
Entrée des Chapelles inachevées de Batahla


Vue extérieure des Chapelles inachevées de Batalha; au
          fond la Chapelle du Fondateur

Vue extérieure des Chapelles inachevées de Batalha; au fond la Chapelle du Fondateur

Batalha : porte latérale de l'abbatiale
Batalha : porte latérale de l'abbatiale
Statue équestre de Don Nuna Pereira
Statue équestre de Don Nuna Pereira

Fatima n'est pas loin et nous sommes vite rendus sur les immenses stationnement qui cernent la basilique. Monique et les enfants vont jeter un coup d’œil au sanctuaire dont ils reviennent plutôt déçus. Un peu plus loin dans les environs on s'arrête un long moment pour choisir de la céramique locale, une spécialité reconnue du Portugal. La jolie route de campagne sinueuse se poursuit jusqu'à Tomar où, dans la nuit, nous allons dormir sous les murs illuminés du monastère-forteresse des Templiers.



40. De Tomar à Lisboa


Dimanche 26 février 1989 : de TOMAR à MARVAO

Tomar : vue aérienne du Convento et du village
Tomar : vue aérienne du Convento et du village


omar : l'église des Templiers, puis des Chevaliers
                du Christ Tomar : l'église des Templiers, puis des Chevaliers du Christ  Le temps hautement variable se poursuit, et ce ne sont que vent, pluie, nuages coupés de courtes éclaircies. Elles me laissent quand même le loisir de prendre quelques vues extérieures du couvent des Chevaliers du Christ de Tomar, entouré des hauts murs de sa forteresse. Puis ce sont les salles gothiques décorées d'éléments manuélins qui nous captivent.
Ici pas de nef immense et élancée, mais une vaste pièce rectangulaire et harmonieuse sur crypte qui faisait office de Salle du chapitre. Elle communique avec la rotonde bâtie par les Templiers sur le modèle du Saint-Sépulcre de Jérusalem (roman du XIIème), malheureusement - pour nous - en complète restauration. Tomar
                  : entrée de l'église
Tomar : entrée de l'église

Le
                  choeur circulaire de Tomar
Le choeur circulaire de Tomar
Dôme du choeur
Dôme du chœur de Tomar

J'aime beaucoup le Grand Cloître de style palladien, sévère et dépouillé, très "architecturé" selon les principes de la Renaissance Italienne, et donc très élégant.

Le Grand Cloître palladien de Joao III, Tomar
Le Grand Cloître palladien  de Joao III, Tomar
Intérieur du Grand Cloître palladien de Joao III
                  à Tomar
Intérieur du Grand Cloître palladien de Joao III à Tomar
En revanche la grande fenêtre manuéline, si célèbre, ne m'emballe pas : trop chargée, et en mauvais état.  La
                fenêtre manuéline au fond de la nef (chapire) de
                l'église de Tomar
La fenêtre manuéline
au fond de la nef (chapître) de l'église de Tomar

Façade de la salle du Chapitre de Tomar
Façade de la salle du Chapître de Tomar
Salle du chapitre (nef de l'église) avec sa
                  grande fenêtre manuéline
Salle du chapitre (nef de l'église) avec sa grande fenêtre manuéline
Tomar : le cloître du Cimetière et ses azulejos
Tomar : le cloître du Cimetière et ses azulejos


Nous trouvons tous beaucoup de charme au Cloître du Cimetière un peu "andalou" avec ses fins chapiteaux, ses azulejos et ses orangers autour de son puits central.

Cloïtre Henriquino de Tomar
Cloïtre Henriquino de Tomar

 Nous quittons Tomar sous une averse pour couper bientôt la gorge du Zézère remplie de mimosas. Nous l'admirons de loin, depuis la balustrade couronnant le barrage de Castelo de Bodo. Puis nous gagnons le château d'Almourol, un sévère donjon ceint de tours et de remparts isolé sur un îlot au milieu du Tage. Le site en est sauvage, l'ensemble du paysage romantique à souhait, donnant naissance à de jolies légendes où il est question de princesse enfermée se mourant d'amour... Beaucoup plus prosaïquement nous pique-niquons au bord de l'eau. Le donjon
                  d'Almourol au milieu du Tage
Le donjon d'Almourol au milieu du Tage

Castello de Vide sous l'orage
Castello de Vide sous l'orage

 Nous continuons de nous enfoncer à l'intérieur du pays par une longue route suivant d'abord la vallée du Tage, et se dirigeant ensuite vers la Serra de Sao Mamede. Un ciel qui roule de gros nuages gris jette quelques rayons blafards sur Castelo de Vide, son château et ses maisons blanches groupées sur une butte. On en a une belle vue d'ensemble depuis la chapelle de N. S. de Penha. 

Enfin, à la nuit tombante, nous apercevons les remparts de Marvao sur son éperon dominant la plaine. Nous allons camper devant la porte fortifiée, craignant d'engager notre camping-car dans ses ruelles étroites.


Lundi 27 février 1989 : de MARVAO à ESTREMOZ
La nuit s'écoule, tranquille : il ne rentre pas grand monde dans ce gros village entre 20:00 et 7:00... La visite, bien calme elle aussi, de ses petites rues pavées entre les maisons blanches trouve son point culminant dans le tour des remparts. Ceux-ci donnent accès à la forteresse médiévale aux lignes simples mais joliment restaurée. Depuis les différents étagements que l'on gravit successivement, la vue se renouvelle sur la ville que l'on domine et sur l'immense plaine étalée à nos pieds. Marvao sur sa crête
                  depuis le château Marvao sur sa crête depuis le château

Malheureusement le ciel restera gris durant toute la matinée, avant de se résoudre en pluie sur la route de Portalegre. Les paysages forestiers traversés dans la Serra de Mamede sont probablement très beaux, mais demeurent noyés dans le brouillard et dans la bruine...

Au milieu des ruelles de Portalegre déboulant la colline sur laquelle s'appuie la ville, un vieux couvent très typé abrite une "fabrica" de tapisseries. Des femmes habiles y réalisent pour des salaires de misère (300.00 $/mois) de merveilleuses compositions en laine, remarquables par leurs mille nuances et la finesse de leur texture; les prix sont malheureusement nettement hors de portée pour nous...

Elvas
Elvas entouré de ses fortifications

Nous filons ensuite par la grande route jusqu'à Elvas dont les maisons entassées sont cernées de fortifications à la Vauban. La pluie persistante nous dissuade de nous lancer dans ses ruelles encombrées et apparemment sans intérêt particulier. 

Son aqueduc superposant 4 étages d'arcs, curiosité majeure de la ville, nous impressionne quand même au passage. Aqueduc
                  d'Elvas
Aqueduc d'Elvas


Aqueduc d'Elvas
Aqueduc d'Elvas

Nous gagnons Estremoz dans la nuit pour coucher dans l'enceinte de la ville haute, au pied du château.


Mardi 28 février 1989 : d'ESTREMOZ à MONTEMOR-O-NOVO

Estremoz
                  : la vieille ville et notre Pilote au bivouac
Estremoz : la vieille ville et notre Pilote au bivouac

Nous dormons bien sur notre petite place qui s'avère être un éperon avancé des remparts de la ville. Au matin, la pluie a enfin cessé et le quartier nous apparait fort pittoresque avec ses petites maisons blanches, ses fleurs en pot et ses ruelles. Engageant le camping-car dans l'une d'entre elles pour rejoindre le château, je me retrouve bientôt dans une voie de plus en plus étroite.
Je dois accélérer pour escalader le pavé humide tout en croisant une voiture mal stationnée, la caisse du camping-car s'incline latéralement sur la chaussée bombée... et le boîtier du store érafle légèrement l'enduit de chaux d'une vieille maison. Les dégâts sont minimes (tant les couches successives de chaux ont formé une croûte épaisse...) mais les protestations et admonestations de la propriétaire soutenue par ses voisins sont bien réelles; il faut l'offre d'un billet de cent escudos (10 $ CAD) pour faire retrouver son calme à la vieille dame. L'effet est magique et instantané ! Maisonnettes d'Estremoz
Maisonnettes d'Estremoz

Les santons d'Estremoz
Les santons d'Estremoz

Le musée ethnographique tout en haut de la ville nous retient ensuite un long moment. Nous sommes émerveillés par toute une collection de statuettes en terre cuite dont les traits naïfs sont habillés de couleurs vives. Elles représentent des gens du cru dans leurs occupations quotidiennes (mère torchant son bébé, lavandière, charcutier tuant le cochon...). On trouve aussi des personnages du folklore religieux affichant leurs teintes brillantes : Vierge, groupe de la Fuite en Egypte, Sainte Isabelle avec ses roses, etc... 

Bonecos (santons) d'Estremoz : Fileuse
Bonecos (santons) d'Estremoz : Fileuse

Bonecos (santons) d'Estremoz : Le Printemps
Bonecos (santons) d'Estremoz : Le Printemps

Bonecos (santons) d'Estremoz : Paysanne et
                  berger
Bonecos (santons) d'Estremoz : Paysanne et berger
Bonecos (santons) d'Estremoz : L'Enfant Jésus
Bonecos (santons) d'Estremoz : L'Enfant Jésus

Bonecos (santons) d'Estremoz : Petite jarre
Bonecos (santons) d'Estremoz : Petite jarre
Bonecos (santons) d'Estremoz : Vendeuse de
                  dindes
Bonecos (santons) d'Estremoz : Vendeuse de dindes

onecos (santons) d'Estremoz : Abattage du porc
Bonecos (santons) d'Estremoz : Abattage du porc
Bonecos (santons) d'Estremoz : Lanciers
Bonecos (santons) d'Estremoz : Lanciers

Bonecos (santons) d'Estremoz : Amazone
Bonecos (santons) d'Estremoz : Amazone

Nous avons ensuite la chance de rencontrer deux artistes sculpteurs sur argile dont l'atelier se trouve dans l'enceinte du musée. Entre le grand bac rempli de terre rouge et le four, ils recréent patiemment des répliques fidèles des chef-d’œuvre exposés. Mathieu et Juliette sont fascinés par l'art des deux hommes et se font donner un bloc de glaise fraîche qui les occupera de longues heures. Monique, elle aussi charmée par la fraîcheur des dessins et des couleurs de la céramique locale, ne veut pas quitter la ville sans acquérir quelques assiettes sur le marché. Nous délaissons enfin Estremoz entourée de sa plaine verdoyante, superbement enserrée dans ses murs sur sa butte, pour rallier Evora.

Evora : restes du temple de Diane
Evora : restes du temple de Diane

Les *** dont le Guide Vert gratifie le site nous semblent excessives : certes les petites rues et l'ensemble de remparts entourant la ville ne manquent pas de caractère; de plus son centre présente quelques monuments intéressants (restes d'un temple romain, cathédrale avec son cloître...).

Cathédrale
          d'Evora et fontaine
Cathédrale d'Evora et fontaine

Azulejos de l'Église de la Miséricorde : Jesus chasse les
          marchands du Temple
Azulejos de l'Église de la Miséricorde : Jésus chasse les marchands du Temple

Azulejos de l'Église de la Miséricorde : le
                  Sermon sur la Montagne
Azulejos de l'Église de la Miséricorde : le Sermon sur la Montagne
Cathédrale d'Evora : Vierge do Paraiso
Cathédrale d'Evora : Vierge do Paraiso
Mais nous avons trouvé plus d'ambiance dans Obidos et surtout Marvao, certes plus petits, mais dont l'environnement était tellement plus sauvage... Nous passons quand même un après-midi agréable à déambuler entre les vieilles maisons qui forment un ensemble très homogène.  Dans les
                  ruelles d'Evora
Dans les ruelles d'Evora

Montemor-o_Novo le chateau au-dessus de la ville
Montemor-o-Novo le château au-dessus de la ville
Nous gagnons enfin Montemor-o-Novo par la grande route rapide; là encore nous escaladons la butte du château, un peu à l'écart de la ville, pour bivouaquer devant sa porte.




41. Lisbonne :
le centre et le quartier de Belém


Mercredi 1er mars : de MONTEMOR-O-NOVO à LISBOA (monastère de JERONIMOS)

 Levés fort tard, nous quittons Montemor vers 11:00 après avoir gravi le raide escalier de pierre menant sur les remparts. De là-haut la vue s'étend sur toute la ville aux toits rouges et plus loin sur les vertes collines qui la ceignent. La route jusqu'à Lisbonne ensuite est bonne, quoiqu'un peu longue et ralentie par les camions. Nous traversons l'Alentejo, une région plate et plutôt désertique, sans arbres ni relief. Parfois on aperçoit quelques petites bandes de taureaux élevés pour les courses. La végétation ténue demeure rase; sous le soleil brûlant de l'été, il ne doit pas rester grand chose de vert...

Visite du
          monument au Cristo Rei (1959)
Visite du monument au Cristo Rei (1959)

Cristo Rei
Cristo Rei

Nous atteignons la côte à Almada. Avant de franchir le Tage par le magnifique nouveau grand pont suspendu, nous allons contempler la ville de Lisbonne depuis les 85 m de la gigantesque statue du Christ-Roi, réplique réduite de celle de Rio de Janeiro.


Vue du
        Pont du 25 avril (ex-pont Salazar) enjambant le Tage
Pont du 25 avril (ex-pont Salazar) enjambant le Tage vers le sud

Vue du Pont du 25 avril (ex-pont Salazar) enjambant le
          Tage
Vue du Pont du 25 avril (ex-pont Salazar) vers le sud depuis le Tage

On y jouit d'un très large panorama sur l'estuaire du Tage, immense, et sur la ville envahissant les pentes de la rive droite, à perte de vue. On en distingue très bien les principaux monuments émergeant des toits. Nous avons du pain sur la planche pour en faire le tour comme nous en avons l'ambition... Vue
                    du Pont du 25 avril (ex-pont Salazar) vers la ville
Vue du Pont du 25 avril (ex-pont Salazar) vers la ville

Lisboa : Praçao do Commercio
Lisboa : Praçao do Commercio (les voitures y sont maintenant prohibées...)
Après avoir emprunté le tablier à 70 m au dessus de l'eau, nous allons stationner sur la Praçao do Commercio, d'une belle ordonnance classique avec ses arcades et sa statue équestre en son centre. 

Lisboa : l'Arco da Victoria limitant la Praça
                    do Commercio
Lisboa : l'Arco da Victoria limitant la Praça do Commercio
et l'un des fameux vieux tram qui sillonnent la vieille ville

Au milieu de la Praça do Commercio trône la
                    statue du roi Dom José 1er,
Au milieu de la Praça do Commercio trône la statue du roi Dom José 1er,
puis derrière, symbolisant l'entrée dans la ville, se trouve une arche gigantesque,
l'Arco da victoria, réalisée par Verissimo da Costa.

Puis nous faisons un grand tour à pied dans la Baixa, maintenant quartier des affaires, entièrement reconstruite au XVIIIème après les terribles tremblement de terre et incendie qui rasèrent la ville. Notre balade nous entraîne jusqu'au Rossio, une place élégante avec fontaines et monuments.  Lisboa : le
                  Rossio
Lisboa : le Rossio


Pavage typique de Lisboa
Pavage typique de Lisboa
Fontaine du Rossio à Lisboa
Fontaine du Rossio à Lisboa

La gare, genre joyau manuélin tout en marbre (ou pièce montée, au choix), vaut le coup d’œil elle aussi !

Gare du
        Rossio
Gare du Rossio à Lisboa

Portes de
          la gare du Rossio
Portes de la Gare du Rossio à Lisboa

Le funiculaire montant vers le belvédère de Sao
                  Pedro de Alcantara
En montant vers le belvédère de Sao Pedro de Alcantara

Longeant le trajet du petit tramway bringuebalant, nous montons ensuite au belvédère de Sao Pedro de Alcantara, un joli jardin suspendu d'où la vue se déploie sur la Baixa et sur la baie (la Mer de Paille), vue qui vient buter de l'autre côté de la vallée sur les contreforts du vieux Castelo Sao Jorge.

Depuis le belvédère de Sao Pedro de Alcantara, le Baixa et
        le château Sao Jorge de Lisboa
Depuis le belvédère de Sao Pedro de Alcantara, le Baixa et le château Sao Jorge de Lisboa

Nous redescendons par le Chiado. C'est une rue commerçante renommée où nous fouinons longuement dans les librairies avant de prendre le vieil ascenseur métallique de Santa Justa construit par un élève d'Eiffel. Il nous ramène enfin vers notre camping-car via la belle et chic rue Augusta.

Ascenseur d'Eiffel de jour l'Ascenseur d'Eifel de nuit
L'ascenseur d'Eiffel, de jour et de nuit
Vue depuis la plate-forme de l'ascenseur d'Eiffel
                  à Lisboa
Vue depuis la plate-forme de l'ascenseur d'Eiffel à Lisboa

Musée
                  de la Marine de Lisboa
Musée de la Marine de Lisboa

Longeant la rive du Tage vers l'ouest, nous allons camper sur le stationnement du musée de la Marine, tout près de l'imposant monastère des Jeronimos, ou des Hieronymites, un ordre religieux fondé au XVème et qui prit pour patron Saint Jérôme.


Jeudi 2 mars 1989 : LISBOA (de Belém au camping municipal)
Muséed e la Marine
La nuit a été bruyante et raccourcie par le passage de vieux tramways charmants mais bringuebalants commençant leur ronde vers 5:00... Nous entamons la journée par la visite du Musée de la Marine riche de toute une section consacrée aux Grandes Découvertes. 

Bassin et sphère armilliaire devant le Musée de la Marine
        de Lisboa
Bassin  et sphère armilliaire devant le Musée de la Marine de Lisboa

Port de
          plaisance devant le Musée de la Marine de Lisboa
Port de plaisance devant le Musée de la Marine de Lisboa

Jeronimos Puis c'est le tour du Monastère des Jeronimos (ou des Hiéronymites : disciples de Saint Jérôme)

Monastère des Jeronimos (Saint Jérôme) : extérieur
Monastère des Jeronimos (Saint Jérôme) : la grande façade donnant sur le Tage

Monastère des Jeronimos : je porche de l'ég;ise
Sur le porche de l'église des Jeronimos : Annonciation, Nativité, Présentation au Temple

L'église, manuéline à outrance, présente d'extraordinaires voûtes en réseau soutenues par des piliers très élancés entièrement ciselés. Église du Monastère des Jeronimos : voûte en
                palmiers
Église du Monastère des Jeronimos : voûte en palmiers

Monastère des Jeronimos : la nef et ses fins
                piliers
Monastère des Jeronimos : la nef et ses fins piliers
Comment une structure si légère a-t-elle pu résister au grand tremblement de terre qui par ailleurs ruina presque complètement la ville ? Mystère de la Providence ou témoignage du génie des constructeurs...

Monastère des Jeronimos : tombeau de Vasco de Gama
Monastère des Jeronimos : tombeau de Vasco de Gama

Cloître du Monastère des Jeronimos
Cloître du Monastère des Jeronimos

Le cloître est encore plus frappant par ses dimensions et sa richesse sculpturale éblouissante. Cloître du Monastère des Jeronimos
Cloître du Monastère des Jeronimos

Monument des Découvertes
  Monument des Découvertes sur l'estuaire du Tage;  en arrière la Tour de Belém

On va ensuite jeter un coup d’œil aux bas-reliefs du Monument des Découvertes implanté au bord du fleuve, là où passaient les caravelles du Royaume quittant Lisbonne pour les Terrae incognitae.

L'infant Henri le Navigateur, figuré à la proue d'un navire de pierre, mène ses contemporains alignés derrière lui à l'assaut de nouveaux mondes. 


  Monument des Découvertes en fin de journée,
Monument des Découvertes en fin de journée,
en arrière le Monument du Cristo Rei (sur l'autre rive du Tage)

À l'orée de la Mer de Paille, le Monument des
                  Découvertes au crépuscule au fond le grand Pont du 25
                  avril
À l'orée de la Mer de Paille, le Monument des Découvertes au crépuscule
au fond le grand  Pont du 25 avril

tour de Bélem
Notre visite se termine tout à côté par la tour de Belém, une élégante tour de défense parangon du style manuélin du XVIIème qui, ancrée près du rivage du Tage, gardait l'entrée de la rade de Lisbonne.

La Tour de Belem côté maritime
La Tour de Belém côté maritime
La Tour de Belem côté terre
La Tour de Belém côté terrestre

Terrasse de
          la La Tour de Belem
Terrasse de la La Tour de Belém

Salle
        d'armes de la Tour de Belem
Salle d'armes de la Tour de Belém

Ainsi s'achève notre exploration du quartier de Belém, tout entier consacré à l'époque glorieuse où le Portugal se tournait vers les contrées lointaines au delà des mers. Balcon
                de la Tour de Belem
Balcon de la Tour de Belém

Fatigués par notre mauvaise nuit et par la densité de notre "touring", nous décidons d'aller coucher au camping municipal de Lisbonne. Monique s'y trouve si bien installée qu'elle y met une grande lessive en train...


Vendredi 3 mars 1989 : LISBOA (tour de BELÉM)

Nous avions bien de la fatigue accumulée puisque nous traînons au lit jusque passé 10:00... Monique décide alors de profiter de l'abondance d'eau pour laver TOUT le linge sale ! Nous quittons enfin le camping vers 15:00 afin d'aller retirer de l'argent à l'aéroport, les banques du centre-ville étant déjà fermées en ce vendredi après-midi. Passant devant un garage Citroën, je me plains des grincements persistants de la suspension; ceci  nous vaut une pulvérisation de paraffine sur les lames de ressort, mais elle s'avérera totalement inefficace à l'usage... Nous continuerons donc d'endurer le concert !

Nous allons ensuite faire un complément de marché au "Mammouth" local. Il est identique point pour point au "Carrefour" de Lyon ou au "Prisunic" d'Athènes : l'Europe des grandes surfaces est bien en marche... Après un détour par le camping pour récupérer le linge encore humide, nous nous égarons un peu dans les bidonvilles du nord de la ville. Ils prouvent que, malgré la construction intensive de grands immeubles genre H.L.M., le Portugal a beaucoup de difficulté à absorber une émigration rurale importante et l'immigration de ses ex-colonies noires (Angola et Mozambique). Nous finissons par atteindre la tour de Belem où nous stationnons pour la nuit.

La Tour
          de Belem en matinée
La Tour de Belém en matinée



42. Lisbonne :
les plages, Sintra et l'Alfama



Samedi 4 mars 1989 : de LISBOA à SINTRA (place de SAO PEDRO)

La nuit nous semble relativement tranquille pour un bivouac urbain. Au matin nous décidons de partir à la découverte de la serra de Sintra, petite région montagneuse et très touristique séparant Lisbonne de l'océan. Nous empruntons la route côtière longeant l'estuaire du Tage sous un brillant soleil qui accentue encore la beauté du rivage rocheux.  Plage
                d'Estoril
Plage d'Estoril


Rivage de Cascais
Rivage de Cascais
Estoril puis Cascais apparaissent comme deux stations balnéaires intéressantes (petit port de pêche, promenades avec palmiers, grosses maisons de vacances...).

Plage de Guincho à Cascais
Plage de Guincho à Cascais

Rue de
                Cascais
Rue de Cascais
Façade décorée à Cascais
Façade décorée à Cascais

Mais nous préférons de loin le site du Cabo da Roca, encore très sauvage et grandiose, dont les falaises, 150 m au dessus des rochers écumants, constituent la terre la plus occidentale de l'Europe. Cabo de Rocca
Cabo de Rocca


plage_Gincho-depuis-miradouro-Penhina
Plage du Guincho à Cascais, depuis le Miradouro de Penhina

Nous y déjeunons puis gagnons à travers des petites routes de forêts montagneuses le miradouro de Penhina. L'escalade s'en avère difficile, mais depuis la petite chapelle toute plaquée d'azulejos, la vue est superbe sur la plage de dunes du Gincho et sur les collines de l'arrière pays.

Cascais_plage_Gincho-depuis-miradouro-Penhina
Cascais : plage de Gincho depuis le miradouro do Penhina

Toujours par d'étroites routes forestières, nous grimpons au palais royal de Pena où nous arrivons... pour la fermeture.  Sintra_palais_Penha_billet
Visite du château de Pena


Sintra :
                palais de Penhina
Sintra : palais de Pena

Je ne m'en plains pas, car l'ensemble très hétéroclite (XIXème Romantique "éclectique") me semble d'un goût douteux.

Sintra : palais de Penhina
Sintra : palais de Pena
Sintra : Palais Monserrate
Sintra : Palais Monserrate

Sintra : salon arabe du Palais Penha
Sintra : salon arabe du Palais Penha

Penha grand salon
Sintra : Grand Salon du Palais Penha

Sintra : salle de séjour du Palais de Pena
Sintra : salle de séjour du Palais de Pena


Palais Penha à Sintra : chambre de la Reine Amelia
Palais da Pena à Sintra : chambre de la Reine Amelia

En revanche le parc très accidenté retient notre intérêt par ses multiples essences, ses beaux jardins fleuris et ses points de vue variés. PArc de
              Sintra
Parc du Palais da Pena

Sintra_Palais-des-Maures-et-Palais National
Sintra : Palais des Maures et Palais National depuis le Palais da Pena

Sintra et le Palais des Maures
Sintra  : le Palais national

Une descente vertigineuse nous mène ensuite jusqu'à la petite ville de Sintra blottie au pied de la montagne couronnée de châteaux royaux.

La circulation y est impossible, mais nous déambulons jusqu'à la nuit noire dans ses ruelles avec beaucoup de plaisir. Le Palais National ou Palais des Maures étant inaccessible à cette heure tardive, nous gagnons la sortie de la ville où nous stationnons dans un faubourg, place du marché de Sao Pedro de Sintra. Palais national de Sintra
Palais national de Sintra


Dimanche 5 mars 1989 : de SINTRA à LISBOA (tour de BELEM)

Nous avons la chance qu'il n'y ait pas de marché sur la place le dimanche, ce qui nous permet de dormir tout notre saoul au calme en compagnie de deux autres fourgons de touristes allemands et hollandais.

Place de Sintra depuis l'entrée du Palais
                  National
Place de Sintra depuis l'entrée du Palais National

 Au matin nous retournons au centre de Sintra visiter le Palais National. 

Il s'avère peu surprenant question mobilier et décor, même si l'architecture présente quelques trouvailles, toutes d'inspiration mauresque (cours intérieurs avec bassins donnant sur des grandes salles bordées d'arcades...). Palais national de Sintra : Salle des Blasons
Palais national de Sintra : Salle des Blasons

Palais national de Sintra : chambre du Roi
Palais national de Sintra : chambre du Roi

Palais national de Sintra : Salle à manger
Palais national de Sintra : Salle Arabe

Fontaine FSalle des Arabes
Fontaine centrale de la Salle Arabe

Sur la route de Lisbonne, une course cycliste nous bloque un long moment. Lorsque nous arrivons enfin en ville, nous allons visiter le musée de la fondation Calouste Gulbenkian : c'est une splendeur, rien que des chefs d'oeuvre sélectionnés par un collectionneur richissime et mécène au goût parfait. De plus l'environnement architectural et la présentation des peintures, sculptures, meubles, céramiques, tapis, etc... sont sobres et luxueux. Un musée de rêve où nous passons deux heures et demie de ravissement. Une mention spéciale pour la collection de bijoux et de reliures du maître de l'Art Nouveau Lalique, exposée au sous-sol, qui fascine Monique.





43. Le Musée de la Fondation
Calouste Gulbenkian
ou
les trésors d'un (très) riche collectionneur
Calouste Gulbenkian devant sa fondation
Calouste Gulbenkian devant sa fondation

Visite de la Fondation Gulbenkian
Visite de la Fondation Gulbenkian

Antiquités égyptiennes

Profil (Égypte)
Profil (Égypte)
Le juge Bes (Égypte)
Le juge Bes (Égypte)


Art de l'Extrême-Orient

Théâtre No (Japon)
Scène du Théâtre No (Japon)


Boite à médicament
Boite à médicament (Japon)
Vase de Chine
Vase de Chine

Vases de Chine
Vases de Chine

 

Miniatures et art persans

Miniature persane : scène de bataille
Miniature persane : scène de bataille
Miniature persane : jeu de polo
Miniature persane : jeu de polo

Miniature persane
Miniature persane

Tapis de Perse en soie
Tapis de Perse en soie
Brocard perse
Brocard persan

Plat turc
Plat turc
Céramique turque
Céramique turque



Art de l'Occident

ROSSELINO : Vierge 
ROSSELINO : Vierge

VAN DER WEYDEN : Joseph
VAN DER WEYDEN : Joseph
Domenico Ghirlandaio, ritratto di giovane donna
GUIRLANDAIO : Portrait de jeune fille

Franz HALS : Sara
Franz HALS : Sara
VAN DICK : Portrait d'homme
VAN DICK : Portrait d'homme

RUBENS : Helene Fourment
RUBENS : Helene Fourment
REMBRANDT : Pallas Athena (Alexandre)
REMBRANDT : Pallas Athena (Alexandre)

GUARDI : Place Saint Marc à Venise
GUARDI : Place Saint Marc à Venise
GUARDI : Ile de San Bartolomeo à Venise
GUARDI : Ile de San Bartolomeo à Venise

Hubert ROBERT : Le Tapis Vert de Versailles
Hubert ROBERT : Le Tapis Vert de Versailles

LARGUILIÈRE : L'orfèvre Germain et sa femme
LARGUILIÈRE : L'orfèvre Germain et sa femme
Quentin DE LATOUR : Épinay
Quentin DE LATOUR : Épinay

MONET : Nature morte
MONET : Nature morte
DEGAS : Pantin
DEGAS : Pantin

MONET : Dégel
MONET : Dégel

MANET : Cerises
MANET : Les cerises
RENOIR : Madame Monet
RENOIR : Madame Monet


Meubles de grands ébénistes français


Bureau par Riesener
Bureau par Riesener
Fauteuil par Jacob
Fauteuil par Jacob

Table par Corin
Table par Corin



La collection de bijoux de Lalique




Plaque de collier Pommes de pin
Plaque de collier Pommes de pin

Plaque de collier Pommes de pin
Plaque de collier Pavots bleus
Pectoral
                Serpents
Pectoral Serpents

Peigne
Peigne

Diadème Coq
Diadème coq


Quelques autres bijoux de LALIQUE...

Parure Femme au vautour
Parure Femme au vautour
Parure aux Poissons
Parure aux Poissons

Broche Jeune fille aux libellules
Broche Jeune fille aux libellules
Peigne
                  Hortensias
Peigne Hortensias

Pendentif Paysage d'hiver
Pendentif Paysage d'hiver
Pendentif aux deux paons
Pendentif aux deux paons

Broche Tonnelle de roses
Broche Tonnelle de roses

Pendentif
              aux 2 paons
Pendentif aux 2 paons

Broche
              libellule
Broche libellule
Pendentif
              Automne
Pendentif Automne


Broche
        Cantharides
Broche Cantharides

Peigne Orchidée
Peigne Orchidée
Pendentif Le Baiser
Pendentif Le Baiser

Épingle à chapeau Guêpes
Épingle à chapeau Guêpes
Bracelet aux chardons
Bracelet aux chardons


  sauterelles
Diadème aux deux sauterelles


Pendentif Tête de femme

Pendentif Tête de femme
Collier de chien Pommes de pins
Collier de chien Pommes de pins

Collier de chien Aigles et Pommes de pin
Collier de chien Aigles et Pommes de pin
Bête
                sauvage
Bête sauvage

Broche Pavot bleu
Broche Pavot bleu
Pendentif Femme aux pavots
Pendentif Femme aux pavots



collier_sauterelles
Pendentif Anémones flétries
Pendentif Anémones flétries

Collier Cygnes
Collier Cygnes
Boucle Papillon
Boucle Papillons

broche_Sylphide_aux_ailes_de_papillon
Broche Sylphide aux ailes de papillon

Collier Anémones
Collier Anémones
Pendentif Jeune fille au bord d'un lac
Pendentif Jeune fille au bord d'un lac
Épingle à cheveux Naïade
Épingle à cheveux Naïade
Collier Hirondelles dans les roseaux
Collier Hirondelles dans les roseaux


Pendentif Fleur de lotus
Pendentif Fleur de lotus
Pendentif Fleur de fushia
Pendentif Fleur de fushia

Pendentif Jeanne d'Arc
Pendentif Jeanne d'Arc
Pendentif Ombelles de baies
Pendentif Ombelles de baies

Pendentifs Pavots blancs
Pendentifs Pavots blancs
Pendentif Paysage d'hiver
Pendentif Paysage d'hiver

Pendentif Pensées
Pendentif Pensées
Pendentif Pommes de pin 
Pendentif Pommes de pin

Pendentif
Pendentif
Plaque
              de corsage
Plaque de corsage

Bracelet
Bracelet
Pendentif
Pendentif

Pendentif
Pendentif
Bracelet
Bracelet


Broche Baiser
Broche Baiser

Et, pour les amateurs de ce genre de beaux objets purement décoratifs, quelques autres images glanées à l'occasion d'une exposition Lalique au Musée du Luxembourg, printemps 2007.



Nous allons ensuite admirer le panorama sur la basse ville, la Baixa, le castelo Sao Jorge et la baie depuis le haut du parc Eduardo VII. Parc
              Eduardo et la Mer de Paille à Lisboa
Parc Eduardo et la Mer de Paille à Lisboa

Place de Pombal à Lisboa
Place de Pombal à Lisboa
Jardins du Parc Eduardo, au-dessus de la Place de
                Pombal
Jardins du Parc Eduardo, au-dessus de la Place de Pombal

Puis laissant le camping-car près de la Praça do Commercio, nous grimpons à la cathédrale pour gagner enfin le belvédère de Santa Lucia... Lisboa : la cathédrale Santa Maria Maior
Lisboa : la cathédrale

Les toits
              de l'Alfama et, en bas, la Praçao do Commercio
Les toits de l'Alfama et, en bas, la Praçao do Commercio
...d'où l'on découvre les toits de l'Alfama empilés en désordre. 

Nous dévalons au hasard ses ruelles exiguës jusqu'au quai.
Ruelle de l'Alfama
Ruelle de l'Alfama

Premier
              soleil sur la Tour de Bélem
Premier soleil sur la Tour de Bélem
De là, nous regagnons la tour de Belém près de laquelle nous stationnons une autre fois pour passer la nuit.


Lundi 6 mars 1989 : LISBOA (tour de BELÉM)

Au réveil, un temps magnifique illumine la tour et  inonde la ville de soleil.

Tandis que je reste à flâner seul en admirant le paysage près de la Tour, Monique et les enfants s'en vont visiter le Musée des carrosses tout proche.

Ils en reviennent un peu saturés de dorures et d'une pompe décidement bien dépassée...


Une royale chaise à porteurs
Une royale chaise à porteurs
Lisboa : le rutilant carrosse du roi Joao VII
Lisboa : le rutilant carrosse du roi Joao VII

Calèche royale
Calèche royale

Aussi, après nous être rendus au Bureau du Tourisme du Portugal et à celui de Lisbonne pour compléter ma collection d'affiches, nous allons une fois encore stationner sur la Praça do Commercio pour prendre un dernier bain de cette ville fascinante.
Praça do Commercio : l'Arco da Victoria et la statue
              royale
Praça do Commercio : l'Arco da Victoria et la statue royale

Murailles du Castelo Sao Jorge au dessus de la ville
              basse
Murailles du Castelo Sao Jorge au dessus de la ville basse
Escaladant alors la colline par ses petites rues pentues, nous flânons longuement dans et autour des murailles du Castello Sao Jorge.

Du belvédère constitué par la terrasse sur laquelle s'élèvent ses vieux murs ocre jaune, la vue s'étend très largement sur la "mer de Paille" (l'estuaire du Tage en amont) et sur le vallon rempli par la Baixa. On aperçoit aussi les premiers grands immeubles de béton blanchi des nouveaux quartiers de la ville contemporaine enserrant l'ancienne. L'intérieur des murs du château contient un parc élégant avec bassins et volières d'allure romantique.
Nous redescendons à nouveau jusqu'au fleuve en explorant cette fois plus systématiquement les ruelles de l'Alfama. Escaliers de l'Alfama
Escaliers de l'Alfama

Dans les rues de l'Alfama
Dans les rues de l'Alfama
Étroites et profondes, sinueuses, pentues et coupées d'escaliers, elles sont assurément pittoresques mais aussi bien pauvres, aussi leur exotisme teinté d'indigence laisse une impression un peu amère.

Dans les rues de l'Alfama
Dans les rues de l'Alfama
Dans les rues de l'Alfama
Dans les rues de l'Alfama

Bistrot dans
      l'Alfama
Bistrot dans l'Alfama

Scène de l'Alfama
Scène de l'Alfama



Près de la Praça do Commercio
Près de la Praça do Commercio

Tour de
              Belem et estuaire du Tage
Tour de Belém devant l'estuaire du Tage
Regagnant le camping-car près du quai, nous allons une dernière fois stationner sur notre camping préféré : l'esplanade de la tour de Belem.



45. Le Cap Saint-Vincent et l'Algarve


Mardi 7 mars 1989 : de LISBOA au CAP SAINT-VINCENT (ALGARVE)

Ce sont des ouvriers raclant algues et vase souillant le bassin entourant la tour qui nous réveillent... Décidément on frotte dans ce pays ! Nous commençons la journée en rejoignant par un grand détour le musée Gulbenkian pour y acheter quelques affiches et le livre présentant nombre des pièces exposées.

Chênes liège de
              l'Alentejo
Chênes liège de l'Alentejo
Il est temps désormais de faire nos adieux à cette bonne ville de Lisbonne que nous quittons par l'ex-pont Salazar ("du 25 avril" maintenant !). L'autoroute rapide nous fait rallier Setubal (une grosse agglomération industrielle que nous contournons) sous une pluie légère. Puis nous parcourons vers le sud et sur une centaine de kilomètres une grande route express, à travers une campagne assez vallonnée et sablonneuse où poussent surtout chênes-liège et pins. Tous leurs troncs sont entaillés car on en récolte ou l'écorce ou la résine.

Santiago de Cacem est l'occasion d'une courte escale pendant laquelle Monique téléphone des nouvelles fraîches en France. La petite ville semble toute endormie au pied des ruines de son château, aussi poursuivons-nous bientôt notre rapide traversée de l'Alentejo du sud, parmi les mêmes forêts clairsemées de chênes-liège.

Nous abordons ensuite la Serra de Monchique. Les virages se succèdent sans interruption, dans un paysage de croupes rondes schisteuses dont les arcs s'enchevêtrent jusqu'à l'horizon. Après une courte plaine au dessus de Lagos, nous bifurquons vers l'ouest dans des collines accidentées qui nous mènent jusqu'à Sagres. Il fait nuit lorsque nous arrivons dans le village. Nous poussons jusqu'au cap Saint-Vincent pour y stationner dans le vent sous le rayon tournant du phare.


Mercredi 8 mars 1989 : du CAP SAINT-VINCENT à PRAIA DO CARVOEIRO
Ici il n'y a aucun bruit de visiteurs pour nous déranger, mais plutôt les rafales de l'Atlantique qui, vers minuit, nous font battre en retraite à l'abri du petit fort protégeant le phare. Cabo Sao
              Vincente
Cabo Sao Vincente

Cabo Sao Vincente
Phare du Cabo Sao Vincente
Au matin nous récupérons un peu et c'est vers 10:00, sous un soleil radieux, que nous faisons le tour du phare.

Nous grimpons jusqu'à la lanterne (1906) dont le mécanisme de laiton poli brille derrière les lentilles de Fresnel. En s'éloignant un peu sur le promontoire, on admire les escarpements à-pic du cap Saint-Vincent que doublaient certainement avec émotion les caravelles d'Henri le Navigateur.
Puis nous gagnons Sagres et sa citadelle. Plusieurs arrêts nous permettent de contempler les hautes falaises tabulaires et les anses où se nichent d'attirantes petites plages. Dans la vaste enceinte fortifiée occupant le haut de la falaise au dessus de l'Océan, il ne reste rien de la fameuse "École de Sagres" fondée par Henri le Navigateur. Chapelle de
              Sagres
Chapelle de Sagres

Sagres
              : falaises fleuries
Sagres : falaises fleuries
Le prince Henri y avait rassemblé la fine fleur des géographes et des capitaines de son temps pour préparer la conquête des nouvelles routes maritimes. Seule demeure une croix de granit identique à celles que ces hardis navigateurs plantèrent sur les plages de l'Afrique, au point extrême atteint par chacune de leurs expéditions... Et tout autour, jusqu'à l'infini sous le soleil radieux, s'étendent les flots bleus animés par la houle...

Sagres : falaises fleuries près du Capo Sao
                Vincente
Sagres : falaises fleuries
Côte
                rocheuse de l'Algarve
Côte rocheuse de l'Algarve

Détour par la plage de Burgau où les enfants jouent un long moment dans le sable, puis par celle de Luz, avant d'arriver à Lagos. La côte est très développée au plan touristique avec de nombreuses constructions, villas et hôtels, mais dans un climat cependant moins anarchique qu'en Grèce. Port et
              fort de Lagos
Port et fort de Lagos

Les rochers découpés et cavernes de Ponta de Piedade
Les rochers découpés et cavernes de Ponta de Piedade

A Ponta de Piedade, des cavernes marines découpent et percent la roche rouge; le spectacle est frappant sans pour autant être très beau.

En revanche la Praia da Rocha, superbe plage blonde entrecoupée de rochers et surplombée d'une falaise aux couleurs fauves est exceptionnelle, surtout dans la lumière du soleil descendant. Praia da
              Rocha
Praia da Rocha

Praia da Rocha
Praia da Rocha
Praia da Rocha
Praia da Rocha

Nous gagnons enfin Algar Seco à Praia de Carvoeiro, un chaos de rochers tendres sculpté par la mer avec arches, cavernes et grottes marines. Comme il est trop tard pour en explorer le dédale, nous dormons sur le stationnement.


Jeudi 9 mars 1989 : de PRAIA DE CARVOEIRO à PRAIA DE FARO
Au réveil, nous retrouvons le même temps splendide : on se croirait à Montréal en plein été ! Nous redescendons dans les mini-gouffres découpés par la mer dont la lumière crue du matin accuse les formes quasi lunaires, dans des couleurs ocres et jaunes. Carvoeiro Algar Seco
Carvoeiro : grottes d'Algar Seco

Plage de Carvoeiro depuis le belvèdére de Nuestra
              Senora de Encernaçao
Plage de Carvoeiro depuis le belvèdére de Nuestra Senora de Encernaçao
Depuis le belvédère de Nuestra Senora da Encernaçao, à 500 mètres de là, on a une vue superbe sur la petite plage et sur les maisons du village à flanc de falaise se bousculant en arrière au fond de l'anse.

Praia do
        Camilo
Praia do Camilo

Carvoeiro
          : plage
Autre petite plage près de Carvoeiro

Nous gagnons ensuite Armaçao de Pera, immense plage surmontée d'une jolie promenade, mais hélas envahie par d'énormes immeubles : un véritable mur de béton. Nous éloignant de ce quartier bien peu inspirant, nous nous rapprochons du bord de mer beaucoup plus sauvage où les pêcheurs tirent leurs barques colorées et raccommodent leurs filets. Je les filme un moment avant de repartir à la recherche d'un coin de sable moins fréquenté.

Nous le trouvons à Palos de Aguera. La petite plage est limitée par des collines sableuses rouges et ocres. Nous nous installons en arrière de la grève aménagée où les pêcheurs hissent leurs barques avec un treuil. Les coques sont joliment peintes et je passe un bon moment à filmer leurs motifs naïfs, ainsi que leurs propriétaires réparant leurs filets, partant vers le large ou en revenant.

Pendant ce temps, Juliette et Mathieu jouent au ballon dans les vagues et Monique étendue sur le sable prend le soleil.
Palos de Agueira : Juliette et Mathieu courent sur la
              plage
Palos de Agueira : Juliette et Mathieu courent sur la plage
Praia
              de Morhina
Praia de Morhina
A la fin de ce merveilleux après-midi, nous poursuivons notre route, nous arrêtant plusieurs fois pour chercher - en vain - de belles céramiques typiques que nous aimerions offrir à nos hôtes du Maroc.

Nous gagnons enfin la Praia do Faro, cordon littoral sableux relié à la terre ferme par un pont très long limité à trois tonnes. Nous le franchissons avec un peu d'appréhension pour aller nous installer dans la nuit près de maisons de vacances inoccupées.


Vendredi 10 mars 1989 : de PRAIA DO FARO à SEVILLA (Espagne)

Là encore la nuit se déroule dans un calme absolu. Au matin, une légère brume de chaleur flotte sur la ria, noyant un peu les horizons. Nous offrons aux enfants de demeurer un moment à jouer sur la plage immense mais ils la trouvent trop froide. Il faut reconnaître que cette grande bande de sable à moitié bétonnée, bordée de chalets désertés plus ou moins esthétiques, est peu invitante et chaleureuse.

Nous regagnons donc la terre ferme, Faro et son miradouro de Sao Antonio. Depuis le clocher de la petite église, le point de vue sur la ville et la lagune s'étend largement, quoique sans grand pittoresque... Église de
                village de pêcheurs de l'Algarve
Église de village de pêcheurs de l'Algarve

Port de l'Algarve
Port de l'Algarve
Couleurs et reflets des barques à Palos de
                  Agueira
Couleurs et reflets des barques à Palos de Agueira

La route vers l'est ensuite est rapide, dans un environnement cependant trop bâti pour nous séduire. Toujours avides de mer et de sable, nous faisons un dernier détour vers la plage de Monte Gordo. Là encore nous devons traverser une importante agglomération d'immeubles de béton tout neufs avant d'atteindre le rivage. Surprise, le grand stationnement en front de mer est occupé par une trentaine de motor-homes anglais, allemands et néerlandais pilotés par des retraités. C'est là que j'aperçois pour la première fois un atelier mobile très bien équipé installé dans la partie arrière de la cellule, avec établi, râtelier à outils, petit groupe électrogène, et même emplacement pour la moto miniature et les bicyclettes ! Mais la brume dissimulant l'océan, ainsi que la platitude de la côte, nous dissuadent de demeurer plus longtemps et nous filons directement jusqu'à Villa Real, dernière ville portugaise au bord du rio Guadiana.

Et
        les lavandières portugaises, alors ?
Et les lavandières portugaises, alors ?


46. Andalousie : Sevilla et Cordoba

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