Août 2023

NOVA SCOTIA

avec Juliette et Mathieu A., Hermione et Gabriel

(4 476 km)


Carte de la
            Nouvelle Écosse (Michelin)
La Nouvelle Écosse (Michelin)



1. De MONTRÉAL à SYDNEY


78 430 Mercredi 2 août 2023 : de MONTRÉAL à ST-PIERRE-LES-BECQUETS (185 km)

D'Outremont-a-St-Pierre-les-Becquets
D'Outremont à St-Pierre-les-Becquets

La journée est déjà bien avancée lorsque je mets enfin la clef dans le contact, après une longue journée passée à tenter de connecter notre nouveau téléphone IP puis à commander le bracelet-montre d’alarme détecteur de chute exigé par Monique pour assurer sa sécurité durant notre longue absence de trois semaines. J’ai passé la journée d’hier à compléter les provisions au Costco, puis à parfaire l’installation de la plomberie de la Trillium qui attend depuis 2 mois l’achèvement de ses rénovations devant le garage en arrière de la maison.

Le ProMaster dûment chargé – je n’oublierai apparemment que le Guide Vert du Canada, dont j’ai heureusement scanné toutes les pages pertinentes à notre voyage – je rejoins l’autoroute Métropolitaine. C’est bien sûr maintenant l’heure de pointe et il me faudra patienter un bon moment, pare-chocs contre pare-chocs, pour commencer à rouler à ma vitesse de croisière (autour de 90 km/h) sur l’A40 vers Trois Rivières, à la poursuite de la Bolt de Juliette et Mathieu qui s’y sont arrêtés pour recharger la batterie. Il fait un peu chaud et surtout humide, j’apprécie la climatisation qui maintient une atmosphère confortable dans mon habitacle, tandis que je parcours les terres verdoyantes et touffues desservies par l’ancien Chemin du Roy. Traversée du fleuve à Trois Rivières sur le monumental pont Laviolette, ralentie par des travaux de réfection qui ont fait condamner la voie droite. Juliette me rejoint par SMS pour m’informer de leur bivouac sur le belvédère au pied de l’église de St-Pierre-des-Becquets, au-dessus du fleuve St-Laurent, où ils m’ont gardé l’une des rares places disponibles. J’ai déjà utilisé cet endroit dont je connais la beauté et la tranquillité, c’est donc avec grand plaisir que je les y rejoins passé 19:30.

Bivouac au pied de l'église de St-Pierre-les-Becquets
Bivouac au pied de l'église de St-Pierre-les-Becquets
St-Pierre-les-Becquets-coucher-de-soleil-sur-le-fleuve-St-Laurent.
St-Pierre-les-Becquets : coucher de soleil sur-le fleuve St-Laurent

Gaies retrouvailles puis quelques photos du paysage et de notre campement côte à côte ; le soir descend, je me retire dans le ProMaster pour souper rapidement, écrire ces quelques notes et me coucher tôt vers 22:00, espérant commencer de bonne heure ma journée de demain pour nous rapprocher sans trop tarder des Maritimes.

St-Pierre-les-Becquets-le-fleuve-en-amont-au-crépuscule
St-Pierre-les-Becquets: le fleuve en amont au crépuscule


78 615 Jeudi 3 août 2023 : de ST-PIERRE-LES-BECQUETS à EDMUNDSTON (407 km)

de-St-Pierre-les-Becquets-a-Edmunston
De St-Pierre-les-Becquets à Edmundston

Pluie au réveil à 7:30 après une excellente nuit. La vue sur le fleuve en est tout embrumée, je déjeune rapidement en remettant la douche à plus tard, car la batterie ne semble pas avoir apprécié la surcharge du grille-pain et s’est mise en sécurité… (En fait un disjoncteur de 100 ampères a sauté, à vérifier). Mes voisins émergent eux aussi d’une bonne nuit de sommeil, nous serons sur la route vers 8:45 pour suivre la Route 132 jusqu’à Levis où je vais faire le plein d’essence au Costco (1,64 le l. au lieu d’1,79). La consommation du ProMaster est effarante en ville, mais les 250 derniers km depuis Montréal semblent être beaucoup plus raisonnables pour une moyenne de 15,61 l/100. On verra pour la suite si je retrouve le niveau de 12 l obtenu l’an passé.

Il pleut depuis notre départ ce matin, et nous avons peu profité du paysage rural avec échappées sur le fleuve auquel je m’attendais. Mais la chaussée est en général de bonne qualité, si bien que la route est agréable en compagnie d’Hermione qui a embarqué avec moi.

Nous déjeunons à La Pocatière tandis que Mathieu branche à nouveau la voiture sur une borne… puis Gabriel prend la place d’Hermione lorsque nous repartons cette fois sur l’A20, la 132 offrant trop peu d’intérêt sous la pluie. Longue discussion avec Gabriel qui improvise toutes sortes d’inventions que nous examinons et démontons ensemble, et la route défile sans que nous en apercevions. La conversation finit par s’épuiser, et il se branche sur un balado (les aventures de Tintin) écouteurs sur la tête tandis que je mets un peu de jazz sur l’ampli du bord.
Le temps passe, vers 17:30 Mathieu nous appelle pour signifier son intention de refaire le plein de sa batterie sur une borne rapide à Rivière-du-Loup. Nous profitons de cet autre arrêt recharge pour faire quelques courses au Walmart voisin et souper, puis, toujours sous la pluie et sous un ciel qui s’assombrit de plus en plus, enfilons l’A85 en direction du grand Lac Témiscouata puis d’Edmundston, à 110 km où nous ferons étape ce soir. Riviere-du-Loup-recharge-de-la-Bolt
Mathieu recharge la Bolt à Rivière-du-Loup

Juliette y a repéré une borne de recharge de niveau 2 sur laquelle nous laisserons la Bolt toute la nuit tandis que nous dormirons à proximité. Route sans problèmes malgré les grands travaux sur deux courtes sections qui achèveront d’en faire une autoroute sur toute sa longueur (il en est grand temps, pour cette Transcanadienne qui fait le lien entre les Provinces Maritimes et le Québec et, à partir de là, avec le reste du Canada à l’Ouest !

Bivouac
                  devant un gymnase en balieue d'Edmusnton
Bivouac devant un gymnase en banlieue d'Edmundston

La borne bien située devant un gymnase au bord d’un parc est malheureusement occupée pour la nuit, je devrai donc accompagner Mathieu et sa voiture un peu plus loin, sous la pluie et dans la nuit, à la recherche d’une autre borne, libre et fonctionnelle celle-là. Après quelques tataouinages pour faire accepter sa carte d’abonnement au réseau de recharge, le courant finit par passer et nous retournons enfin à 21:30 sur le premier stationnement où nous avons laissé la Trillium avec Juliette et les enfants qui se sont mis au lit.

Au total, une journée fatigante et pluvieuse, un peu triste et sans grand intérêt, d’autant plus que le kilométrage parcouru depuis notre départ vers 8:30 me semble bien faible (à peine plus de 400 km…). Je jette ces quelques notes sur mon clavier, prend une collation, place les volets isolant toutes les ouvertures pour conserver la chaleur (la nuit sera fraiche et humide) et me couche sans tarder, en espérant pour demain une journée plus attrayante.


79 022 Vendredi 4 août 2023 : d’EDMUNDSTON (St-Jacques) à FREDERICTON (350 km)

d'Edmunston-a-Fredericton
D'Edmunston à Fredericton

Une autre journée de pluie non-stop ! Décidément, nous n’avons pas de chance dans notre choix de destination, et ce malgré la saison pourtant généralement favorable…

Levé à 7:15 sous un ciel gris et quelques gouttes, j’échange un peu avec Mathieu déjà prêt tandis que sa famille continue de roupiller, puis me douche et déjeune avant d’appeler longuement Monique et prendre de ses nouvelles. Elle poursuit ses démarches du côté médical, insiste du côté CLSC pour obtenir une échographie de son genou et s’apprête à consulter en physiothérapie. On verra si la réponse sera plus efficace de ce côté.

J’accompagne enfin Mathieu à l’entrée du Parc Botanique où il a laissé la Bolt branchée toute la nuit. Il peut ainsi la ramener complètement rechargée à notre bivouac où Hermione, Juliette et enfin Gabriel émergent de la petite roulotte. Ils achèvent de déjeuner à 9:45, en fait 8:45 pour nous puisqu’il est une heure plus tard ici qu’à Montréal. Départ peu après pour rattraper la haute vallée du Fleuve St-Jean que nous descendrons toute la journée en empruntant la belle autoroute qui en suit les pentes. Tout est très vert, mais la grisaille et le ballet des essuie-glaces ternissent grandement le spectacle ! Les pentes des collines opposées se devinent à peine dans la brume, la chaussée elle-même diffuse des tourbillons d’eau vaporisée derrière les véhicules que nous suivons tranquillement à 80/90 km/h, histoire d’économiser le carburant. Il faudra néanmoins faire deux arrêts en cours de route pour récupérer l’énergie nécessaire pour se rendre à l’étape de ce soir.

Premier objectif : Grand-Sault, sa gorge et sa chute au pied du barrage qui bloque le haut cours du St-Jean. Malheureusement, et malgré les pluies abondantes, les filets d’eau sont étroits et peu abondants sur le rocher noir qui barre le canyon. Nous faisons un petit tour sur le sentier qui longe la gorge en dessous du camping, sans être plus impressionnés : si le tracé dans le rocher est net, large et profond, le peu d’eau qui coule au fond du canyon est bien trop paisible à notre goût… Au moins le cadre verdoyant aura-t-il été propice à prendre une bouffée d’air et à se dégourdir les jambes avant de reprendre la route, toujours aussi humide. Grand-Sault-la-gorge
Grand-Sault : la gorge

Grand Sault : le fleuve tranquile à la sortie de la
            gorge
Grand-Sault : le fleuve St-Jean tranquille à la sortie de la gorge

Hartland-le-pont-couvert
Le pont couvert d'Hartland, le plus long du monde : 391 m

Premier arrêt devant une borne de recharge rapide (Niveau 3) vers 14:00 pour remonter le niveau de la batterie de l’auto tandis que nous déjeunons. Puis nous reprenons notre descente de la vallée qui s‘élargit jusqu’à Hartland où nous gagnons directement le pont couvert, proclamé le plus long du monde. Un événement à l’occasion de la fête nationale du Nouveau-Brunswick (lundi prochain 7 août) est en préparation au centre de son tablier, si bien que nous ne pourrons en parcourir que la moitié et à pied. C’est cependant suffisant pour se rendre compte de l’ampleur de la construction et de l’intérêt de garder ce genre d’ouvrage d’art tout en bois à l’abri des intempéries.

Hartland : le-pont couvert à mi-parcours
Hartland : le pont couvert à mi-parcours

Vu la pluie qui continue, nous ne nous attarderons pas et reprendrons vite la route en direction de Fredericton (pour moi) et du Parc provincial Mactaquac repéré par Juliette pour ses équipements de camping et de recharge de VE. Un autre arrêt recharge d’une petite demi-heure, histoire de se rendre au but sans appréhension, et nous achevons notre route de la journée au camping du parc. Après avoir dételé la Trillium à son emplacement en bas du parc, je suis Mathieu jusqu’à l’aire où il doit laisser la Bolt se recharger pour la soirée et où il viendra la rechercher demain matin. Après l’avoir reconduit à son bivouac, je gagne l’autoroute pour les 27 km restant jusqu’aux pompes à essence du Costco de Fredericton. Les voyants d’alerte de bas niveau s’allument lorsque j’arrive en ville, un peu prématurément puisque je ne verserai que 79,77 litres d’essence dans le réservoir avant qu’il déborde (capacité nominale de 90 l). La consommation pour les derniers 656 km s’établit donc à 12,16 l/100, beaucoup plus raisonnable que les derniers pleins urbains dépassant les 20 l/100 !

La fatigue de cette autre journée de route peu dynamisante m’atteint alors, je décide d’arrêter là mes pérégrinations en descendant poser mon bivouac dans le quartier «ancien» du Green, en plein cœur de la minuscule capitale provinciale dont je ferai le tour demain avec Juliette et sa famille. La circulation est nulle et les places nombreuses au long des rues encadrant la cathédrale Christ Church du plus pur style néogothique anglais (1850). L’église médiévale de Snettisham dans le Norfolk
(1340) avait servi de modèle. Je me glisse dans l’ombre complice des gros arbres d’où s’égouttent encore les restes de pluie de la journée, pour me livrer brièvement aux routines du soir et me coucher tôt.



79 372 Samedi 5 août 2023 : de FREDERICTON à MEMRAMCOOK (209 km)

de-Fredericton-a-Memramcook
De Fredericton à Memramcook

Lever à 8:45 puisque je suis seul et n’attends l’arrivée de la Bolt qu’après l’ouverture du musée à 10:00. Douche puis déjeuner, je suis juste prêt lorsque Juliette m'appelle pour me confirmer leur arrivée sur le parking du City Hall où elle a découvert une borne de recharge. Ils laissent leur auto branchée et me rejoignent pour un tour dans la cathédrale. Fredericton : bivouac sur le Green devant la
                  cathédrale Christ Church
Fredericton : bivouac sur le Green devant la cathédrale Christ Church

Façade de la cathédrale Christ-Church
Façade de la cathédrale Christ Church de Fredericton (1840-45)
Transept et chœur de la cathédrale Christ Church
                  de Fredericton
Transept et chœur de la cathédrale Christ Church de Fredericton

Très beau décor fort bien entretenu, matériaux nobles, travaillés à l’ancienne comme dans les nombreuses églises et cathédrales visitées en Europe, Angleterre en particulier.

Gisant de l'évêque John Medley dans la cathédrale
                  Christ-Church
Gisant de l'évêque John Medley dans la cathédrale Christ Church
Grand vitrail de la façade de la cathédrale
                  Christ Church
Grand vitrail en façade de la cathédrale Christ Church

fonts-baptismaux-en-pierre-de-Caen
Fonts baptismaux en authentique pierre de Caen
Chevet de la cathedrale Christ Church de
                  Fredericton
Chevet flamboyant de la cathédrale Christ Church de Fredericton

Nous faisons le tour de la nef, admirons vitraux et tombeau gisant en marbre du premier évêque John Medley, puis allons voir le chevet et sa grande verrière flamboyante, avant de nous diriger vers le vieil édifice de l'Assemblée législative du Nouveau-Brunswick, en face de la Beaverbrook Gallery, le musée des beaux-arts de la province.

Frederiction : maison ancienne de la Galery 78
Frederiction : maison ancienne abritant la Gallery 78

Parlement-provincial-du-Nouveau-Brunswick
Assemblée législative du Nouveau-Brunswick à Fredericton

Bel ensemble architectural récemment modernisé, il accueille dans sa dizaine de salles intriquées les unes dans les autres plusieurs collections de peintures, tant européennes (anglaises en particulier) que canadiennes et américaines. Œuvres de qualité variable, mais on y voit quelques chefs d’œuvres ou, du moins, des toiles qui me plaisent beaucoup et que je m’empresse de photographier. Fredericton : façade de la Galerie Beaverbrook
Fredericton : façade de la Galerie Beaverbrook

Hermione-et-Gabriel-dans-la-Galerie-Beaverbrook
Hermione et Gabriel dans l'entrée de la Galerie Beaverbrook
Exposition Judy Blake
Exposition Judy Blake : «D'enveloppes et de semences»
JUDY BLAKE
D'enveloppes et de semences

«D'enveloppes et de semences» nous invite à pénétrer dans le monde apparemment humble des cosses et des graines, choisies avec amour, observées attentivement et honorées de façon exquise par l’une des artistes les plus éminentes de la céramique : Judy Blake, de Lincoln, Nouveau-Brunswick. D'enveloppes et de semences nous aide à développer une meilleure compréhension de la relation complexe entre l’art et la nature. L'histoire de cette collection est à la fois fantastique et très réelle. C’est l’histoire des relations dynamiques et des transformations artistiques de gousses, d'enveloppes, de coques, de coquilles, de capsules et des pépins, des graines, des noyaux et des grains qui y habitent. Comme le rappelle l'artiste :
« J’ai presque toujours collectionné des objets trouvés. Je collectionne les gousses depuis plusieurs années; chacune possède une beauté incroyable, des formes et des textures complexes. Ces tout petits récipients pour les graines ont été de riches sources d'exploration créative et ils sont devenus le catalyseur de ce nouveau corpus.
Bon nombre de ces sculptures en argile non glacées ont été tournées, puis modifiées avec des ajouts à la main, tandis que d’autres sont entièrement sculptées à la main. Ces récipients sensuels cuits à la sciure de bois ont été polis méticuleusement avec un galet de rivière et offerts au feu pour qu’il lui insuffle de la vie. »

Exposition Judy Blake : D'envleoppes et de
                  semences
Exposition Judy Blake : «D'enveloppes et de semences»

D'enveloppes et de semences par Judy Blake
«D'enveloppes et de semences»,  par Judy Blake
Galerie-Beaverbrook---Semence-par-Judy-Blake
Galerie Beaverbrook : «D'enveloppes et de Semences», par Judy Blake

Lucretia-par-Lucas-Cranach-l'Ancien-(1530)..
Lucretia, par Lucas Cranach l'Ancien (1530)

-Migijoo-par-Tara-Francis-(insertion-de-piqunts-de-poec-epic-teints-sur-ecorce-de-bouleau-2022
Migijoo (insertion de piquants de porc-épic teints sur écorce
de bouleau), par l'artiste Mi'kmaq Tara Francis (2022)

Alice-Bernheim-par-Joseph-Oppenheimer-1901
Alice Bernheim, par Joseph Oppenheimer (1901)


Marrakech-par-Winston-Churchill-1936
Marrakech, par Winston Churchill (1936)

Etude pour Sir-Winston Churchill, pa Graham
                  Vivian Sutherland (1954)
Étude pour Sir Winston Churchill, par Graham Vivian Sutherland (1954)

Helena-Rubinstein par Graham-Vivian Sutherland
                  (1957)
Helena Rubinstein, par Graham Vivian Sutherland (1957)
Madame-Billington-en-Sainte-Cécile par Joshua
                  Reynolds (1786-1789)
Madame Billington en Sainte Cécile,
par Joshua Reynolds (1786-1789)


Lieutenant-Colonel-Edmund-Nugent-par-Gainsborough-(1764)
Lieutenant-Colonel Edmund Nugent, par Thomas Gainsborough (1764)
Madame John Thomson et son fils Charles-Edward
                  Pouett-Thomson, gouverneur-général de l'Amérique du
                  Nord britannique (1806)
Madame John Thomson et son fils Charles-Edward Pouett-Thomson,
(futur gouverneur-général de l'Amérique du Nord britannique), par Thomas Lawrence (1806)

equipage-du-HMS-Terror-sauvant-bateaux-et-provision-dans-la-nuit-du-15-masrs-1837-par-George-Chambers.jpg
L'équipage du HMS Terror sauvant bateaux et provisions dans la nuit du 15 mars 1837, par George Chambers
Le port de St-Valery-Clair de lune par Eugène
                  Boudin (1891).
Le port de St-Valery - Clair de lune, par Eugène Boudin
(1891)


San-Vigilio,-lac-Garda-par-John-Singer-Sargent-1913.
San-Vigilio, lac Garda, par John Singer Sargent (1913)

EDWARD BURTYNSKY : PRESENT

Ces images sont des métaphores du dilemme de notre existence moderne: elles recherchent un dialogue entre l'attraction et la répulsion, la séduction et la peur. Nous sommes attirés par le désir - une chance de bien vivre - maïs nous savons consciemment ou inconsciemment que le monde souffre de notre succès, Notre dépendance à l'égard de la nature, qui nous fournit les matériaux nécessaires à notre consommation et notre préoccupation pour la santé de notre planète, nous placent dans une contradiction inquiétante. Pour moi, ces images fonctionnent comme des sources de réflexion de notre époque.
Edward Burtynsky

Edward Burtynsky est reconnu comme l’un des photographes contemporains les plus accomplis du monde. Ses œuvres portent généralement sur le thème de la nature transformée par l'industrie; il a documenté certains des exemples les plus frappants de ces effets partout dans le monde. Souvent d’un point de vue aérien, il crée des photographies à grande échelle riches en détail, qui tendent parfois à ressembler à des abstractions peintes. Burtynsky travaille sur chaque projet pendant plusieurs années avant de le présenter au public. Ses photographies se trouvent dans les collections de plus de soixante musées importants dans le monde, notamment au Musée des beaux-arts du Canada à Ottawa, au Museum of Modern Art et au Tate Modern à Londres. Parmi les prix et les distinctions qu'on lui a décernés, on compte le prix TED et le Prix du Gouverneur général en arts visuels et en arts médiatiques.

Cette exposition présente l'ensemble du don du studio Burtynsky en 2021 au Musée des beaux-arts Beaverbrook, soit trente et une photographies grand format prises tout autour de la Terre.

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Stikine River, Northern B.C, Canada, par Edward Burtynsky (2012)
Claearcut-%235-Vancouver-Island-BC-par-Edward-Burtynsky-2017
Claearcut#5, Vancouver Island, BC, par Edward Burtynsky (2017)
Shipyard #3,
                  Qili-Port,-Zhejiang-Province,-China-par
                  Edward-Burtynsky-2004.jpg
Shipyard #3, Qili Port, Zhejiang Province,
China, par Edward Burtynsky (2004)


Le tour des galeries s'achève par l'apothéose du grandiose Santiago el Grande de Salvador Dali, accompagné de deux portraits des donataires, assez originaux comme on peut s'y attendre.

Galerie Beaverbrook : Santiago El Grande par
                  Salvador Dali (1957)
Galerie Beaverbrook : Santiago El Grande par Salvador Dali (1957)
Galerie Beaverbrook : Santiago El Grande par
                  Salvador Dali (1957)
Galerie Beaverbrook : Santiago El Grande par Salvador Dali (1957)

Santaiago-El-Grande-par-Salvador-Dali-1957-detail-Gala.
Santiago El Grande (détail : Gala) par Salvador Dali (1957)
Santiago El Grande - Salvador Dali (1957)

Cette représentation monumentale de l'apôtre saint Jacques (Santiago El Grande en espagnol) est considérée comme l'une des plus accomplies de l'artiste. Dali lui-même partageait cet enthousiasme. En 1959 il déclara avec immodestie :  « C’est la meilleure peinture depuis Raphaël. »

À bien des égards, le Santiago El Grande est très différent des paysages surréalistes grâce auxquels Dali s'était fait connaître dans les années 1930. En 1940, Dali s'installa aux États-Unis et se redéfinit comme peintre « classique » et embrassa des thèmes explicitement religieux très différents de ceux que l'on retrouve dans ses premiers tableaux.

Le tableau représente saint Jacques, le saint patron de l'Espagne, qui émerge de l'océan sur un cheval blanc en brandissant un Christ en croix démesuré. Autour d'eux s'élève des eaux une croisée d'ogives gothique ornée de coquilles. Une explosion atomique provenant des quatre pétales d'une fleur de jasmin — symbole de pureté et l'un des parfums préférés du peintre — propulse le coursier triomphant vers le paradis. Lors du dévoilement de son œuvre en 1957, Dali déclara que « cette image est conçue comme une énorme explosion cosmique cristallisée dans un maximum de tension spirituelle, qui est la structure du paradis. »

Le pied étendu du saint fait allusion au Camino de Santiago, le Chemin de Compostelle, lieu de pèlerinage que des dizaines de milliers de chrétiens parcourent à pied chaque année pour se recueillir devant les reliques du saint dans la cathédrale de Santiago de Compostela. Dans le tableau, un cortège d'anges émergeant de l'ombre projetée par le cou du cheval — une brillante image à double sens — mène le saint au combat devant un groupe d'« anges en anti-matière ».

Ce qui surprend est la profondeur de champ dans cette représentation hyper-réaliste de la tête du cheval, qui contraste avec les pattes et le corps flous et contribue à créer l'illusion que l'animal bondit hors de la toile. C'est un effet particulièrement saisissant lorsque le spectateur se trouve sous le tableau et le regarde à un angle aigu. (sentez-vous donc libres à vous allonger sur le sol devant l'œuvre.)

Dans le coin inférieur droit, Gala, la femme de Dali, adresse un regard méfiant au spectateur à travers les plis de son volumineux costume. Un troisième petit personnage gît au centre à l'avant-plan; Dali prétendait qu'il s'agissait de son autoportrait.

Santiago El Grande fut exposé au pavillon espagnol de l'Exposition universelle de 1958 à Bruxelles, en Belgique. Le tableau fut vendu peu de temps après à Lady Dunn, amie et patron de Dali et récemment veuve. Cette dernière en a fait don à la Galerie d'art Beaverbrook juste avant son ouverture.


La-Turbie-Sir-James-Dunn-par-Salvador-Dali-1949-.
La Turbie - Sir James Dunn, par Salvador Dali (1949)
Fantaisie-equestre---Lady-Dunn-par-Salvador-Dali-1954
Fantaisie équestre - Lady Dunn, par Salvador Dali (1954)

Les Portraits Dunn de Salvador Dali

Vers la fin des années 1940, Sir James Dunn et Lady Christofor Dunn étaient devenus de fervents admirateurs de l'œuvre de Dali. James Dunn avait rencontré Dali pour la première fois en 1947 au restaurant Le Pavillon de New York, où Dali bondit de sa chaise en criant : « Je crois à la réincarnation et je suis sûr que vous descendez du grand César. »

Les deux hommes se trouvèrent un goût commun pour les maîtres anciens et partageaient un enthousiasme pour l’histoire mondiale. À la fin de leur conversation, Dunn avait accepté de poser pour un portrait.

Dans son
Portrait de sir James Dunn (949), renommé plus tard La Turbie, Dunn est assis, jambes croisées et pieds nus, drapé d'une toge de satin doré pour souligner sa prétendue ressemblance avec César. Au début, Dunn ne fut pas impressionné par le portrait de Dali. Il ne l'apprécia à sa juste valeur que des mois plus tard, lorsque sa femme et lui visitèrent le village de La Turbie, dans le sud-est de la France, où se trouvait un monument massif érigé par César en l'an 6 av. J.-C. pour célébrer une conquête militaire. Dunn demanda à sa femme de le photographier à côté de l'une des statues de César pour qu'il puisse lui-même juger de la ressemblance. Une fois les photos développées, Dunn fut lui aussi persuadé de la ressemblance et, par le fait même, des mérites du portrait.

Quelques années plus tard, le couple lui commanda un portrait de Lady Dunn.
Fantaisie équestre (1954) évoque la passion de lady Dunn pour les chevaux. Dali la peignit assise noblement en amazone sur un alezan doré à crins blancs, un faucon perché sur sa main gantée. Même si le naturalisme de ce portrait impressionne, la joie qui s'en dégage provient des détails amusants et les petits animaux qui peuplent l'arrière-plan — un écureuil, deux cerfs, un lapin, une grenouille et une salamandre —, créant une atmosphère de conte de fées qui fait contrepoids à la posture altière de Lady Dunn. Dans un clin d'œil au surréalisme, Dali lui dissimula trois jambes sous sa longue jupe.

Après le décès de son mari en 1956, Lady Dunn commanda un troisième portrait à Dali.
Lever de soleil : sir James Dunn (1958) représente Sir James, bras croisés, debout devant un ciel ennuagé. Même s'il est de facture classique comparativement aux autres tableaux de l'artiste, ce portrait de Sir James était l'un des préférés de sa veuve.


En sortant, nous regagnons chacun nos véhicules pour manger, puis je rejoins la Bolt qui achève de recharger sa batterie avant que nous prenions la route vers Moncton. Mathieu en profite pour colmater quelques fuites encore présentes autour de la baie arrière de la Trillium et révélées par la pluie d'hier sur la route. Fredericton : Mathieu colmate la-Trillium
Sur la stationnement de l'Hôtel de Ville de Fredericton, Mathieu colmate la baie arrière de la Trillium

En-suivant-la-Trillium-sur-la-Transcanadienne
En suivant la Trillium sur la Transcanadienne
Nuages
Moncton-piquenique à la station de echarge
                  pres-de-Magnetic-Hill.
Moncton : piquenique devant la station de recharge rapide près de Magnetic Hill

Nous comptons camper ce soir sur le stationnement du Monument Lefebvre que nous visiterons demain matin. Longue route de 209 km parcourue sans dépasser les 80 km/h qui nous garantissent une consommation d’énergie minimale : Mathieu se dit étonné de la longévité de la charge de sa batterie, tandis l’autonomie du ProMaster telle qu’indiquée par l’ECU frise les 875 km, soit un 10,1 l/100 auquel je n’ose croire. On verra au prochain plein !

Halte en arrivant à Moncton dans une station service offrant une borne de niveau 3 pour remonter à 80% la charge de la Bolt, Nous profitons de la pause pour souper d’une bonne part du gratin de choux-fleur offert par Monique (délicieux comme de coutume, les jeunes en redemanderont…).

Moncton-piquenique-pres-de-Magnetic-Hill
Moncton : recharge et piquenique sur une station-service près de Magnetic Hill

Dans le soir qui descend, nous reprenons la route pour une trentaine de kilomètres qui nous mènent jusque devant l’entrée du parking du Monument Lefebvre… fermé par une barrière temporaire ! Notre bivouac prévu est à l’eau, il ne nous reste qu’à en trouver un autre que nous découvrons au départ de la randonnée pédestre remontant la vallée de la Memramcook River, en bas de la rue St Thomas. L’endroit est désert, un peu à l’écart de la route et devrait être paisible durant la nuit. Nous nous installons, Gabriel déploie le lit avant du ProMaster sans mettre le nez dehors tant les moustiques sont envahissants et agressifs, puis Juliette vient prendre une douche rapide. Je regarde un peu les nouvelles sur mon téléphone, Gabriel attaque un livre tandis que je rédige le carnet de bord pour éteindre à 23:30.


79 581 Dimanche 6 août 2023 : de MEMRAMCOOK à FIVE ISLANDS Provincial Park (164 km)

de-Meramcook-a-Five-Islands
De Memramcook à Five-Islands

Bvouac-champetre-dans la-vallee de la rivière
                  Meramcook
Bivouac champêtre dans la vallée de la rivière Memramcook

Excellente nuit silencieuse sans aucun dérangement et seulement quelques gouttes de pluie. Je suis levé à 8:30, et ai le temps de déjeuner et de prendre ma douche avant qu’enfin, et après moult stimulations, Gabriel finisse par quitter le lit qu’il juge confortable, enfile T-shirt et pantalon et commence à démonter son couchage…

Pendant ce temps, mes voisins et compagnons de route émergent eux aussi de leur petite roulotte et préparent leur levée de camp.

Meramcook-Monument-Lefebvre
Memramcook: le Monument Lefebvre au matin

Il est passé 10:00 lorsque nous remontons au village encombré par le car show and shine qui a envahi les pelouses du Monument Lefebvre, si bien que nous devons nous rabattre sur le stationnement de l’école secondaire voisine pour laisser nos véhicules. Le petit musée acadien n’est guère fréquenté, mais tant Hermione que Gabriel refuseront de s’engager dans l’allée qui en fait le tour. J’en parcourrai donc les panneaux explicatifs illustrant le destin tragique des Acadiens avec seulement Juliette et Mathieu, les deux enfant préférant de loin s'assoir dans la cafeteria pour s’enfiler les friandises qu’on leur distribue en l’honneur de la fête nationale du Nouveau-Brunswick demain. Monument-Lefebvre-sculpture-dans-l'entree-du-musee-acadien
Monument Lefebvre : Famille acadienne, dans l'entrée du musée acadien

Courtepointe illustrant la vie en Acadie
Courtepointe illustrant la vie en Acadie

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Puis nous faisons un tour dans l’expo des voitures rassemblées en désordre sur les pelouses en avant de la grande bâtisse. On y trouve de tout, beaucoup de modèles des années 1990 à 2000, quelques-uns de ‘60 à ‘90, encore moins des années ‘40 et ‘50, et trop peu des années antérieures qui auraient pu retenir mon attention. Et toute cette tôle est briquée, rutilante, les chromes dûment astiqués brillent, les moteurs impeccablement et fièrement exposés sont décapés sans une trace de cambouis… Bref un événement qui m’inspire peu, d’autant plus que le brouhaha des visiteurs admiratifs est noyé par la sono tonitruante qui enfile non-stop des succès rétro des années ‘50 à ‘70.

Meramcook-Car-and-Shine
Meramcook : Car and Shine

Je me réfugie assez vite dans le ProMaster pour me préparer une grosse salade mélangée, Juliette et Mathieu rappliquent un peu plus tard pour déjeuner à leur tour et les enfants affamés finissent par rallier la roulotte.

Je suis un peu déçu du peu d’intérêt suscité par cette page d’histoire pourtant hautement dramatique auprès de mes petits-enfants, mais n’en suis pas tellement étonné… Nous repartons vers 13:30 en direction d’Amherst où nous ferons une longue halte pour recharger la Bolt en passant la frontière avec la Nouvelle-Écosse à Aulac. La visite du Fort Beauséjour ne stimulant guère d’intérêt chez mes compagnons de voyage, nous continuons à descendre au sud-est, objectif la baie de Five Islands et son parc provincial.

Juliette a réservé un emplacement dans un camping à proximité, juste au-dessus des petites falaises qui bordent la plage. Route qui me semble assez longue puisque nous ferons un large détour pour rester sur l’asphalte, l’itinéraire au plus court proposé par Google nous aurait apparemment fait emprunter des routes gravelées que Mathieu tient à éviter. Nous roulons lentement et j’ai la surprise de voir que le cumul des km parcourus depuis le dernier plein et l’autonomie affichée par l’ordinateur de bord avoisine les 875/910 km, ce qui donnerait une conso moyenne de 10 l/100 pour les 90 l du réservoir ! En revanche, la consommation moyenne affichée au même tableau de bord est plutôt de 11,1 l, une incohérence que je ne m’explique pas… Gabriel a tenu à prendre place auprès de moi, mais il n’ouvrira guère la bouche, tout attentif aux balados qu’il écoute continument sur son téléphone, et ses oreilles sont masquées par ses écouteurs…

Enfin nous rattrapons la mer et gagnons immédiatement le petit camping fort bien situé devant la baie et ses cinq îles, un panorama spectaculaire que javais découvert dès 1984. Nous laisserons la roulotte et la Bolt branchés pour tous embarquer dans le ProMaster et aller faire la balade sur les falaises du cap Old Wife, dans le Parc où Juliette n'a pu réserver de place pour camper. Vue sur la
                    baie de Five Islands depuis le camping
Vue sur la baie de Five Islands depuis le camping

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La Trillium et le ProMaster au camping de Five Islands

Trajet court puis bonne marche de près de 5 000 pas à la recherche du sentier que finalement nous ne trouverons pas. Au moins profiterons-nous de beaux points de vue sur le paysage et du soleil proche de se coucher en éclairant les nuages à contre-jour.

Les enfants trainent la patte, peu habitués à de tels exercices qui me paraissent pourtant bien anodins, tandis que Mathieu (et moi) prenons quantité de photos de ce site magnifié par les couleurs du soir.
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Five Islands : balade en famille dans le parc provincial, avec vue sur les îles

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              Islands
Balade en famille dans le parc provincial de Five Islands

Five-Islands : le phare au loin depuis le parc
              provincial
Five Islands : le point blanc du phare au loin depuis le parc provincial

Five Islands : soleil couchant sur la baie
Five Islands : soleil couchant sur la baie et les iles

Crépuscule sur la baie de Five Islands
Crépuscule sur la baie de Five Islands

Five-Islands : bivouac dans le parc municipal
                    pès du phare
Five Islands : bivouac dans le parc municipal près du phare

Retour ensuite à leur campement où je fais le plein d’eau avant de gagner le parc municipal aménagé près du phare. Il est passé 19:30, plus personne dans le vaste parking, je découvre même une borne de recharge libre qui aurait pu convenir à la Bolt toujours affamée de kwh !

Petit tour au-dessus de la falaise, photos des îles juste devant moi, au-delà du bras de mer. Je me retire dans mon petit intérieur passé 20:00 pour souper, écrire un peu et me coucher assez fatigué vers 22:30. Calme à peu près complet, ciel légèrement nuageux, mais pas de pluie. Enfin !

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Bivouac solitaire près du phare de Five Islands

Panoramique sur la baie de Five Islands depuis le
              phare
Panoramique sur la baie de Five Islands depuis le phare


79 745 Lundi 7 août 2023 : de FIVE ISLANDS à ANTIGONISH (201 km)

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De Five Islands à Antigonish

Lever passé 8:00, sous le grand soleil qui réchauffe l’habitacle. Quelques visiteurs passent près de moi sur le parking resté désert et silencieux toute la nuit. Je me prépare tranquillement puisque Juliette me texte que « ce sera un départ très lent »…

Le temps est superbe, je reprends le carnet de route laissé en plan hier soir puis vais faire un autre tour sur la falaise, maintenant dans la grande lumière du matin.
Bivouac-devant-le-phare de Five-Islands au
                    matin
Bivouac devant le phare de Five Islands au matin

Avec la marée basse apparaissent de plus en plus des bancs de sable dans la baie jusqu’à ce qu’il ne reste presque plus d’eau entre les îles et la plage. Mathieu et Juliette me rejoindront plus tard et profiteront de l’occasion pour brancher leur voiture sur la borne opportunément placée sur le parking à côté de moi.

Panoramique sur les Five Islands à marée basse
Panoramique sur les Five Islands à marée basse

Petit tour et photos depuis le haut de la falaise sur le paysage exceptionnel. Nous reprenons la route passé 11:00 pour traverser la partie continentale de la Nouvelle-Écosse en direction de l’île du Cap-Breton que nous devrions attaquer demain.

Nous rattraperons donc la Transcanadienne dès que possible à Truro et filerons tranquillement vers l’est à 80 km/h, sans visiter grand-chose vu le peu d’intérêts manifestés par les enfants avec lesquels les parents veulent éviter les conflits… Pendant un déjeuner familial au restaurant pour déguster du fish and chips (dont je m’abstiens !), je profite du délai pour tâcher de faire un plein de carburant à bon prix  mais en vain…

En quittant la ville, bref arrêt devant les 6 blocs de béton reliques du Mur de Berlin, relégués au fond d’un petit jardin et dégottés par Juliette sur Google Maps, en arrière de la ferme expérimentale de l’Université Dalhousie à Truro. Bizarre et étonnant que des Canadiens n’aient pas attaché plus d’importance à ce symbole de la victoire de la démocratie occidentale sur l’autoritarisme soviétique… Je me serais attendu à ce que ces vestiges figurent plutôt en bonne place dans un parc au centre de la cité,
plaque explicative à l'appui.

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Truro : vestiges du Mur de Berlin, édifié en 1961 et démantelé en 1989.

Symbole de la Guerre Froide, le Mur représente les différentes idéologies de l'époque et la séparation physique qu'il créa entre des pays, des villes et des familles.
Ces six morceaux furent amenés d'Allemagne à Truro, Nouvelle Écosse, en 2 000 et finalement apportés sur le Campus Agricole en 2 011.

Truro-vestiges-du-Mur-de-Berlin

Le GPS nous engage ensuite dans un dédale de petites rues de banlieue pour embarquer sur l’autoroute. Nous roulerons tranquillement le reste de l’après-midi, avec un arrêt carburant et électricité à New Glasgow (1,85$ le litre, ouille !). Le temps largement nuageux se maintient, au moins ne pleut-il pas… Nous irons finalement poser notre bivouac au centre de l’Université St Francis-Xavier à Antigonish, sur un grand parking où est nichée une borne de Niveau 2 qui garantira le plein pour le départ demain matin. Soirée tranquille sous les nuages qui s’accumulent...


79 946 Mardi 8 août 2023 : d’ANTIGONISH à SYDNEY (241 km)

D'Antigonish à Sydney.
D'Antigonish à Sydney

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Bivouac dans l'Université St-Francis-Xavier à Antigonish

Lever tard à 8:30 après une longue nuit reposante... j’en avais besoin ! La roulotte finit par s’animer, je m’active de mon côté et j’ai le temps d’écrire le carnet de route d’hier avant que nous décollions vers 10:00. Nous visons Baddeck où nous visiterons le Site Historique Alexander Graham Bell, de Parcs Canada.

L’autoroute Transcanadienne perd bientôt ses 2 chaussées séparées pour devenir simple highway et se faufile dans le léger relief de cette partie de la Nova-Scotia. Le trajet devient un peu plus animé après le passage du détroit et de la digue de Canso, mais le temps ne s’améliore guère : ciel très chargé, rafraîchissement de l’air et vent qui sent la pluie. Juliette, qui m’accompagne pour un temps dans le ProMaster avec Hermione (à laquelle elle donne un cours de crochet sur la table de la dînette) consulte la météo des prochains jours : désolante, de fortes pluies pour la journée de demain alors que nous comptions parcourir le Parc national des Hautes Terres du Cap Breton, le fameux Cabot Trail. Adieu les excursions et les randonnées dans ces paysages renommés…

Nous irons jusqu’à Baddeck déjeuner sur le parking du Musée et chercher un complément de charge pour la Bolt, puis y déciderons de la suite de notre périple.
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Baddeck : dans le National Historic Site Alexander Graham Bell, le monument
évoquant le premier vol au Canada sur fond de Bras d'Or


D’abord visite du Musée du National Historic Site Alexander Graham Bell. J’y retrouve le récit de la vie du génial inventeur, son imagination et ses percées dans des domaines les plus divers : enseignement aux sourds, téléphone, enregistrement sonore, aviation, hydroptère, etc. et le côté social et très féministe avant la lettre de sa femme Mabel Hubbard.

Alexander Graham Bell inventeur
Alexander Graham Bell expérimentant un cerf-volant à structure tétraédrique près de sa maison de Baddeck

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                    bureau-de-l'inventeur.
N.H.S. Alexander Graham Bell : le bureau de l'inventeur du téléphone

Comme c'est ma 3ème visite, je serai plus attentif cette fois-ci aux facettes humaines du personnage qu’à ses inventions exposées dans de nombreuses vitrines et dans le grand hall en fin de parcours. Mathieu et Juliette semblent eux aussi intéressés par le personnage qui nous fait penser à son contemporain et leur ancêtre, Gabriel Veyre. Quant aux enfants je les ai très vite perdus de vue...

En 1914, une jeune femme de Baddeck nommée Catherine MacKenzie est devenue la secrétaire et assistante de recherche du Dr Bell, une fonction qu’elle a occupée pendant huit ans jusqu’a la mort de Bell en 1922.

L’une des nombreuses responsabilités de Catherine consistait à lire le New York Times à Bell et à taper les notes et les lettres qu’il dictait.

En 1928, Catherine a publié une biographie intitulée
Alexander Graham Bell: The Man Who Contracted Space.

En 1929, elle a déménagé a New York et est devenue rédactrice en chef du New York Times, poste qu’elle a occupé jusqu’à sa mort en 1949.
Alexander Graham Bell avec sa secretaire et
                      assitante Catherine MacKenzie
Baddeck NHS : Alexander Graham Bell travaillant
avec sa secrétaire et assistante Catherine MacKenzie

Les premières versions du téléphone
Les premières versions du téléphone
Les premières versions du téléphone

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Dans le grand hall du N. H. S. Alexander Graham Bell : le premier avion Silver Dart et l'hydroptère, maquettes et relique

Nous nous retrouvons sur le parking près de la roulotte et de l’auto qui a repris un autre complément de charge. Déjeuner, puis brève discussion sur la suite du périple : le temps trop inclément nous fait abandonner le parcours du Cabot Trail, pourtant renommé pour ses paysages et ses randonnées dans les Hautes Terres du Cap Breton. Nous gagnerons plutôt directement Sydney où nous ferons un autre plein sur une borne de Niveau 3 (1 heure). Puis nous chercherons un bivouac pour repartir demain matin vers la forteresse de Louisbourg où, apparemment, une grande partie de la visite peut se faire sans trop s’exposer à la grosse pluie continuelle que nous annonce la météo. Le site de Baddeck au dessus de l'eau depuis le
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Le site de Baddeck au dessus du Grand Bras d'Or depuis le N. H. S. Alexander Graham Bell

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Belvédère sur le Bras d'Or au-dessus du New Harris Settlement
Route agréable et assez montueuse en longeant partiellement le Grand Bras d’Or, ce long lac ramifié au centre de l’île du Cap Breton, sous quelques rares averses mais avec une visibilité limitée par l’ennuagement qui éteint aussi les couleurs.

À Sydney nous nous dirigeons directement jusqu’à la borne, les enfants avalent un léger souper puis vont au cinéma (Juliette a eu le génie de dégotter un Cineplex tout près) tandis que nous soupons à notre tour. Puis je vais avec Mathieu faire quelques courses au Canadian Tire et au Home Depot (chaufferette pour la Trillium trop humide, lubrifiant pour ses ressorts qui grincent, roulette brisée de ma toilette). Je débouche le drain de l’évier de la roulotte, obstrué par des débris de légumes (!) en attendant la fin de la charge de l’auto.
  Lorsque Hermione et Gabriel reviennent ravis de leur film, nous nous dirigeons enfin dans l'obscurité vers un grand terrain vide et isolé près d’une patinoire fermée (Centennial Arena) pour passer la nuit. Un crachin intermittent continue de ponctuer le parebrise, la circulation est nulle, le silence à peu près total... l'étape devrait être reposante.


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