Mars 2023

ESPAGNE - MAROC

Jean-Paul et Monique à bord de l'Exsis


64 715 Mardi 21 mars 2023 : de SKOURA à IZNAGUEN (Tilmi) (150 km)

de-Skoura-a-Tilmi
De Skoura à Tilmi

Réveil vers 8:30 après une nuit totalement silencieuse, mais un peu fraiche (nous sommes à 1 180 m d'altitude). J'attendrai donc que le soleil réchauffe l'habitacle avant de prendre ma douche puis déjeuner. Monique me suivra peu après, si bien que nous ne lèverons notre bivouac que vers 10:00. Skoura-Amridil-bivouac
Bivouac à Amridil, dans la palmeraie de Skoura

Je chemine à nouveau lentement sur la piste qui sinue entre les champs et les arbres de la palmeraie, parsemée de casbahs plus ou moins restaurées.

Skoura-Amridil-casbah
Vieille casbah d'Amridil

Skoura-Amerhidil : rencontre avec Mohammed et
                    Driss
Skoura Amridil : rencontre avec Mohammed et Driss
Mais juste avant d'atteindre l'arrière de la grande casbah, nous sommes abordés fort aimablement par le marchand de souvenirs berbères qui vient d'ouvrir boutique dans un petit cubicule et tient à nous offrir le thé. Sa jeunesse, son amabilité et son air de franchise nous convainquent de l'écouter, même si nous n'avons aucune intention de faire des achats…

Il reste que l'ensemble d'objets, bijoux et pièces décoratives présentées par Mohamed et son amis Driss sont de très bon goût, et leur thé vert au safran original et savoureux.
Skoura-Amridil-Driss-et-Monique
Amridil : Driss et Monique dans la boutique de «Cadeaux berbères»
Skoura-Cadeaux-berberes
Cadeaux Berbères

Aussi passerons-nous la fin de la matinée à examiner les bijoux, jusqu'à ce que Monique craque pour deux bagues en argent au design berbère très contemporain, essaie une gandoura bleue au tissu de qualité qui malheureusement ne lui va pas... Ce sera surtout une longue et sympathique discussion avec les deux jeunes pleins d'ambition qui, face au déclin de l'oasis, se démènent pour monter et développer leur petite affaire, malgré les embuches que leur fait la grosse casbah d'Amridil à deux pas.

Mohamed-El-Baddioui dans son oasis dégradée par la
              sécheresse et l'exode de ses habitants
Mohamed El Baddioui dans son oasis dégradée par la sécheresse et l'exode de ses habitants

Enfin, à 12:45 nous quittons les deux compères, fort contents de notre rencontre et de nos emplettes, sans nous arrêter pour visiter une autre fois la grande casbah d'Amridil qui s'étale, grandiose, au delà de l'oued desséché.

Skoura: la grande casbah d'Amridil au-dela de l'oued
Skoura: la grande casbah d'Amridil au-delà de l'oued

Nous reprenons alors la N10 alors en direction de Boulmane-Dadès. Il fait maintenant très chaud, et surtout la lumière éblouissante ne tarde pas à me fatiguer les yeux qui, trop secs, me piquent et s'irritent. Plusieurs applications de lubrifiants diminueront le problème, sans pour autant le résoudre. Nous sommes en plein désert, avec les chaines de montagne de chaque côté. Mais cette année plus aucune verdure ni chameaux  au pâturage… Puis les habitations commencent à réapparaitre peu avant Kalaa M'Gouna, la «Vallée des Roses» avec son cortège de distilleries et de magasins vendant toutes les déclinaisons de l'eau de rose. Ensuite ce sera une ribambelle presque ininterrompue de villages autour de leurs vieux ksars en ruine.

Nous arrêtons à Aït Yahia, un peu à l'écart de la route sous l'ombre rare d'un bouquet de tamaris pour déjeuner, entouré bientôt par toute une jeunesse qui attend l'ouverture de l'école secondaire à deux pas. À 14:30 tapant la place se vide et nous finissons de manger en paix. Ait-Yahia-Exsis-devant-la-college
Ait Yahia : Exsis arrêté pour déjeuner à l'ombre rare d'un tamaris devant le collège

La ville
                    de Boulmane-Dades et depuis le belvédère au sud de
                    la ville
La ville de Boulmane Dadès vers le nord et la vallée verdoyante du Dadès
La route toujours entourée de maisons (sur un seul rang, la vallée du Dadès cultivée ou le désert commencent juste en arrière) se poursuit sur une trentaine de kilomètres jusqu'à Boulmane Dadès, un gros centre rural à cheval sur l'intersection de la vallée du Dadès et la N 10.

J'y chercherai en vain du pain autre que la kesra de farine blanche dans les micro-boutiques disséminée le long de la grande rue, mais ferai l'emplette d'une douzaine de bouteilles d'eau minérale de 500 ml au coût excessif de 82 DHM. Nous montons jusqu'au belvédère à la sortie est, au dessus de la petite ville, puis retournons au pont sur la rivière, là où commence la route R704 hautement touristique qui remonte vers le nord toute la vallée du Dadès.

Vallee-du-Dades
Vallée du Dadès

Nous retrouvons avec grand plaisir les vastes panoramas, les rochers tourmentés, les casbah perchées sur des avancées ou des monticules au dessus des champs cultivé et des arbres. Casbah dans la Vallée du Dadès
Casbah dans la Vallée du Dadès

Vallee-du-Dades-Ait-Ben-Ali
Vallée du Dadès : Ait Ben Ali

Vallee-du-Dades-Pattes-de-singes
Vallée du Dades : les Pattes ou Doigts de singes
Vallee-du-Daes-Doigts-de-singes
Vallée du Dadès : les Doigts de singes
Vallee-du-Dades-les-Doigts-de-singe-detail
Vallee-du-Dades-les-Doigts-de-singe
Vallée du Dadès : les Doigts de singe

Vallee-du-Dades-Ait-Ouglif
Vallée du Dadès : Ait Ouglif

Nombreuses photos bien sûr, jusqu'à attaquer la courte suite d'épingles à cheveux au dessus de la gorge creusée par le torrent. Vallée du Dadès : Vue panoramique Timzzillite
Vallée du Dadès : Vue panoramique au sud depuis la terrasse Timzzillite

Gorges-du-Dades- : Tisdrine
Gorges du Dadès : les gorges au nord depuis Tisdrine

Vallee-du-Dades-Ait-Hammou
Vallée du Dadès : Ait Hammou (1 750 m)

Vallee-du-Dades-Ait-Hammou.
Vallée du Dadès : Ait Hammou

La route sinueuse et très spectaculaire continue de monter, la vallée toujours intensivement cultivée dans ses fonds se rétrécit, nous atteignons bientôt les 1 800 m, puis 2 000 m. La neige apparait sur les sommets alentours, tandis que se creuse un canyon vertigineux sous la route en encorbellement au flanc de la montagne. Près de Tedrite
Près de Tedrite (1 827 m)

Au-dessus-de-Amouguer
Au-dessus d'Amouguer (1 954 m)

Cultures en fond de vallée-peu-avant-M'serir.
Cultures en fond de vallée du Haut Dadès peu avant M'serir (1 980 m)

Le soleil descend, nous continuons de monter en commençant à songer au bivouac. Sera-ce à M'semrir, chef-lieu de canton, sur la place devant la gendarmerie ? Elle est étroite et trop animée  notre goût. Je décide de pousser jusqu'à Tilmi, une quarantaine de km plus haut, mais la chaussée se dégrade, notre train se ralentit. Nous arrêterons finalement à Iznaguen en sortant du gros bourg d'Ait Atto Moussa, sur un petit terre-plein au bord de la route, devant une grosse maison inhabitée, et avec l'assentiment du gardien qui barre la grosse porte de fer devant nous en quittant pour aller souper au village.

Le trafic s'estompe peu après, dès que tombe la nuit. Nous fermons les stores pour garder le maximum de chaleur, puisqu'à 2 060 m la température prévue tombera à 0°. Monique réchauffe le quart de poulet aux épices offert avec un grand sourire mais sans se comprendre par une femme sortant d'une maison devant laquelle nous nous sommes arrêtés en quittant Tilmi Centre. Puis elle se couche aussitôt, fatigue de cette journée bien occupée, tandis que je complète cette page du carnet. Coucher à 21:30


64 865 Mercredi 22 mars 2023 : d'IZNAGUEN (Tilmi) à KHENIFRA (227 km)

De-Tilmi-a-Khenifra
De Tilmi à Khenifra

Petit kilométrage aujourd'hui, mais long trajet puisque nous aurons mis plus de 8 heures à parcourir ces 200 et quelques kilomètres !

Levés dès 7:00 nous prenons aussitôt la route, remettant à plus tard douche et déjeuner. La lumière vive et chaude du jeune matin illumine déjà les montagnes autour de nous, et rehausse  la verdeur des champs cultivés dans le fond de la vallée. Bivouac à Iznaguen de l'autre côté du pont sur
                    le Dadès
Depuis notre bivouac à Iznaguen, Aït Atto Moussa de l'autre côté du pont sur le Dadès

Ait-Atto-Moussa-et-le-pont-sur-l'Oued-Dades
Bivouac à Iznaguen au pied une grosse maison de l'autre côté du pont sur le Dadès

Ait-Atto-Moussa-au-delà des champs-inondes
En reprenant la route, Aït Atto Moussa au-delà des champs inondés par le Dadès

Quant à la piste, puisqu'on ne peut plus lui donner le nom de route, sa poussière et ses pierres jaune pâle s'étend sans limite devant nos roues. La piste montant au col Tizi n'Nouano en
                    direction d'Agoudal
La piste montant au col Tizi n'Nouano en direction d'Agoudal

Pendant un bon moment elle se contentera de sinuer au-dessus de l'oued de plus en plus maigrichon. mais suffisant pour abreuver les champs intensivement cultivé grâce aux canaux d'irrigation disposés tout autour. Les villages se succèdent, tout de briques de terre blanchâtre et campés de l'autre côté de la vallée cultivée en rangs serrés. Nous en traversons aussi quelques uns, pauvres et empoussiérés, les habitations entassées dans un apparents désordre autour de ruelles improbables… La chaussée déjà très aléatoire avec ses pierres affleurantes que je tâche d'éviter au maximum, y est encore plus défoncée, comme si son entretien appartenait à la commune forcément chiche en ressources.


Haut-cours-du-Dades-en-quittant-Ait-Atto-Moussa
Haut cours du Dadès en quittant Aït Atto Moussa et montant vers le col

Exsis-sur-la-piste-R704.j
Exsis sur la piste R704
La route monte continuellement en grands virages suivant les courbes de niveau, l'eau ocre se raréfie dans l'oued, les cultures disparaissent, les paysages deviennent de plus en plus désertiques et grandioses. Pour préserver les pneus je dois le plus souvent rouler entre 10 et 20 km/h, avec de rares passages plus droits et aplanis à 30 km/h. Inutile de dire que notre progression est très lente, et le temps restant indiqué sur le GPS diminue fort peu avec la journée qui s'avance.

Exsis sur la piste R704 à 2 343m
Exsis sur la piste R704 à 2 343 m
Au-volant-de-l'Exsis-sur-la-piste-R704
Au volant de l'Exsis sur la piste R704

Le
              plateau à 2 520 m
Sur le plateau à 2 520 m

Premier arrêt vers 10:15 sur un petit terre-plein pour déjeuner et se doucher, après que le soleil et le moteur aient fait monter la température dans l'habitacle de 4° à 18°… puisque j'évite au maximum d'utiliser le chauffage, faute de ravitaillement possible en GPL au Maroc. Nous y trouvons trois autres campers, montés sur Land Rover ou Range Rover qui apparemment lèvent le camp après avoir passé la nuit en altitude (2 830 m).

Nous croisons aussi l'étrange campement (une toute petite tente verte et un vélo couché sur le gravier à côté) d'une jeune femme aux cheveux longs et tressés assise dans l'ouverture de sa tente et méditant devant le paysage…
Halte-sur-la-plateforme-sous-le-col-a-2830-m
Halte sur la plateforme sous le col à 2 830 m

Exsis-sur-la-plateforme-sous-le-col-Tizi-n'Nouano à 2
              822 m
Exsis devant le paysage sous le col à 2 822 m

La piste sportive et le spectacle continueront ainsi, sans rencontrer d'autres véhicules qu'un trio de motard faisant la route descendant vers M'semrir. Nous souffrons un peu de la sécheresse de l'air et de la poussière qui irritent les yeux et oblige à les lubrifier de temps à autre. À part cela un ciel magnifique avec à peine quelques filets blancs qui accentuent le contraste avec le bleu profond, les sommets tout alentour couronnés de neiges éparses, et au loin, beaucoup plus bas, les deux ou trois villages traversés précédemment.

La-route-derriere-nous
La route, les sommets enneigés et les villages derrière nous

Exsis-passe-le-Tizi-n'Nouano-a-3-050m
Exsis passe le Tizi-n'Nouano à 3 050 m et retrouve la route goudronnée...
À notre train très précautionneux nous finissons par atteindre le col, le Tizi n'Ouaro à 3 050 m (10:48). Arrête photo bien sûr, et là, grosse surprise, commence une route récente, large et bien goudronnée, pour entamer la descente avec force virages et vagabondages jusqu'au niveau d'Agoudal à 2 352 m d'altitude.

Le paysage n'a plus l'ampleur de celui qui précédait, et surtout le spectacle y est plus limité, même s'il reste encore très minéral et sauvage. Quelques maisons réapparaissent, transformées en «Hôtel, Gite du touriste, Camping »… Puis la route sinue en longeant le torrent du versant nord, perdant progressivement de l'altitude jusqu'à retrouver des paysages  de vallée cultivée semée de villages pauvres similaires à ceux entrevus hier. En-descendant-du-col-vers-le-nord.
En descendant du col Tizi n'Ouaro sur le versant nord

Rocher et village de terre au-dessus de- 'Oued
              Assif-Melloul sur la-RR704
Rocher et village de terre au-dessus de l'Oued Assif Melloul sur la R704

Village-d'Agoudal
Village d'Agoudal
Je retrouve à Agoudal l'image que j'avais gardé de ce petit centre au confluent des routes du Todra et du Dadès, celle-ci parcourue avec mon ami Mokhtar il y a une dizaine d'années : la haute vallée avec ses petits champs irrigués, ses lignes de peupliers gris et défeuillés, les rangés de maisons gris/beige sur le versant opposé.

Et toujours ces nuées d'enfants qui courent au devant de nous en apercevant notre véhicule, nous saluent de la main et tentent de nous arrêter pour quémander «bonbons-stylos-dirhams»…

Sur-la-RN12-pres-de-Bouazmou
Sur la RN12 près de Bouazmou

Sur la RN 12, en arrivant à Sountate près d'Imilchil
Sur la RN 12, en arrivant à Sountate près d'Imilchil

En route vers Imilchil, nous hésitons ensuite à nous dérouter pour prendre la R706 vers Rich (déjà parcourue elle aussi lors de mon raid avec Mokhtar) mais décidons de sursoir pour parcourir la route plus pittoresque vers El Ksiba et Kasbah Tadla dont j'ai gardé un merveilleux souvenir. Pause déjeuner au bord du lac Tislite. Certes ses reliefs et ses plissements continuent d'être spectaculaires, et l'état de la chaussée, bien meilleure, ne gâte rien, mais l'absence de neige, qui nappait alors délicatement les reliefs lui enlève une bonne partie de son charme.

Pause
              déjeuner devant le Lac Tislit. à Imilchil
Pause déjeuner devant le Lac Tislit à Imilchil

Pres-de-Tassent-sur-la-RN12
Près de Tassent sur la RN12
Nous roulerons ainsi tout l'après-midi, faisant plein de gasoil et d'eau au passage sur une grosse station rurale. Difficile d'y trouver le robinet d'eau potable et surtout celle-ci coule avec une lenteur incroyable. M'enfin, nous voilà parés pour quelques jours encore…

Paysages toujours vallonnés mais beaucoup plus riant et habités depuis que nous avons quitté les hauteurs. Renonçant enfin à gagner Kasbah Tadla pour gagner la N8 en bordure de la plaine, nous enfilons un raccourci vers le nord qui passe par Aghbala (P3214) El Kehab, et file vers Khénifra qui sera notre étape ce soir. Sur-la-RN12-au-nord-de-Tassent
Sur la RN12 au nord de Tassent

Bivouac
                    à Khénifra sur une rue résidentielle débouchant sur
                    la campagne
Bivouac à Khénifra sur une rue résidentielle aboutissant sur la campagne
Nous abordons lentement la périphérie de l'agglomération en cherchant une rue tranquille abritant quelques grosses maisons. Nous en trouvons une bientôt, qui débouche sur la campagne devant laquelle nous nous installons, tout au bout. Souper, puis coucher tôt après cette journée très fatigante qui ne me laisse même pas l'énergie de compléter le carnet de route. Je m'en occuperai demain matin au lever.


65 092 Jeudi 23 mars 2004 : de KHENIFRA à MOULAY BOUSSELHAM (353 km)

de-Khenifra-a-Moulay-Bouselham
De Khénifra à Moulay-Bouselham

Grand soleil et ciel bleu à peine voilé au réveil à 7:30 après une nuit fraiche (8°) mais moins froide qu'hier en altitude. Tôt levé je me mets à mon clavier pour mettre le carnet à jour, puis me douche et déjeune tandis que Monique me rejoint à 9:00. Khenifra-bivouac-au-bout-de-la-rue
Khénifra : bivouac au bout de la rue

Vers 10:30 elle appelle Mouncef et Loubna à Rabat et leur confie son souhait de les rencontrer en passant. Loubna très fatiguée par un traitement contre un cancer du sein lui passe Mouncef qui nous fixe rendez-vous sur le parking du Marjane Bou-Regreg, près du centre de Rabat. Reste à rejoindre Rabat avant la soirée…

Monique veut m'entrainer sur l'autoroute de Meknès à Rabat, je préfère emprunter une autre route beaucoup plus pittoresque, la R407, qui coupe à travers le pays Zaër Zaïane très vallonné, franchit des oueds profonds au prix de longues descentes puis remontées, et zigone sur les hauts des collines en offrant de larges vues sur la campagne.

Sur-la-R701-l'oued-Gennour-avant-Oulmes
Sur la R407, l'oued Gennour avant Oulmes

Sur-la-RR407-500m-au-nord-de-la-RR701
Sur la R407, 500 m au nord de l'intersection avec la R701
La route est bien tracée mais comporte de nombreux virages, et elle est en réfection (élargissement et re-surfaçage). Trafic restreint, mais ses sinuosités font qu'on y atteint rarement les 80 km/h…

Pays-des-Zaier-Zaianes
Au Pays des Zaier-Zaianes


Pays-des-Zaier-Zaianes
Au Pays des Zaier-Zaianes

Ce n'est donc que vers 16:30 que nous atteindrons Rabat, après un bon bout de l'autoroute A2 atteinte à Tiflet.

Nous nous dirigeons directement vers le parking du Marjane où nous commençons par déjeuner. Puis Monique se douche et prend un shampoing, et lorsqu'elle est enfin prête, c'est pour constater que le magasin fermera ses portes une demi-heure avant l'heure de rupture du jeûne pour ré-ouvrir une heure après, soit de 18:30 à 20:00… Nous avions compté sans le Ramadan qui commence aujourd'hui ! Rabat-en-soiree-devant-le-Marjane-Bou-Regreg
Rabat en soirée devant le Marjane Bou-Regreg

Nous patientons donc un peu, moi en amorçant le carnet de route et Monique en faisant quelques rangement, puis visitons les rayons peu fournis où ne trouverons quasiment rien de ce que nous recherchons (pain en particulier). Mouncef nous appelle et arrive sur ces entrefaites. Il nous entrainera avec sa femme Loubna dans les salons d'un grand hôtel où il nous offre le café dans un cadre superlatif : vaste cour-jardin intérieur, orchestre et chanteur raï, personnel stylé… Nous échangeons très agréablement pendant un peu plus d'une heure, évoquant les surprises de notre trop court séjour et le devenir de leur fille Kenza immigrée à Montréal. Puis Loubna manifestant une grande fatigue, nous prenons congé, laissons Mouncef nous reconduire à l'Exsis laissé sur le stationnent du Marjane Dans la nuit, nous
et rejoignons alors l'autoroute pour filer vers le nord.

Nous avions l'intention d'aller faire étape sur une plage le long de notre chemin vers Tanger, mais à minuit décidons d'arrêter sur l'aire de repos d'Afriquia à Bahhara Ouloud Ayad. Un peu de bruit peut-être, mais pas assez pour nous empêcher de trouver le sommeil après cette autre grosse journée. À peine me suis-je déshabillé et ai-je descendu les stores qu'arrive un énorme camion frigorifique. Il arrête bientôt son moteur, mais pas sa clim… Peu d'espoir d'échapper à ce vacarme  avant un bon moment. Je préviens Monique déjà couchée qui dort déjà et refuse de bouger, puis reprends le volant jusqu'à la prochaine aire, en espérant meilleure fortune. Je parcourrai une cinquantaine de km dans le brouillard jusqu'à l'aire de Moulay Bousselham. Presque aussi bruyante, mais au moins le bruit des moteurs au départ et à l'arrivée sera-t-il bref. Cela n'aurait pas nui à mon sommeil, si une cargaison de moustique embarqué sur le parking du Marjane au bord du Bou Regreg n'avait cessé de me tourner autour, tâchant de me piquer dans les ouvertures de ma couette. Nuit éprouvante…


65 445     Vendredi 25 mars 2023 : de MOULAY BOUSSELHAM à ALCALA de LOS GAZULES (224 km)

de-Moulay-Bouselham-a-Alcala-de-los-Glazules
De Moulay-Bouselham à Alcala-de-los-Glazules

Bivouac-sur-aire-de-service-de-Moulay-Bousselham
Bivouac sur l'aire de service de Moulay Bousselham
A 9:00 je finis par sortir de ce mauvais sommeil. Je tue encore quelques moustiques en déjeunant et nous reprenons la route. Plus question de brouillard maintenant, seul un léger voile filtre l'implacable rayonnement solaire.

La voie rapide se faufile entre les collines très vertes du Rif jusqu'à ce qu'apparaissent la mer et les hauts mâts blancs des porte-containers de Tanger Med vers 11:15.

Commencent alors les formalités, encore trop longues quoique simplifiées. Nous finissons par arriver sur le quai d'embarquement et là, ce sera pour attendre en ligne et pendant plus de deux heures avec une trentaine d'autres camping-cars le signal de monter dans la soute/garage. Et ce après que des dizaines de semi-remorques y aient été placés avant nous… Embarquement à Tanger Med
Embarquement à Tanger Med

Le départ initialement prévu pour 14:00 aura lieu finalement à 16:30. Nous aurons un temps superbe pour traverser le glorieux détroit de Gibraltar qui prend des teintes mordorées sous le soleil descendant à l'ouest.

En-route-vers-Algesiras-et-Gibraltar
En route vers Algeciras et Gibraltar dont le rocher ne tarde pas à se rapprocher

Adieu au Maroc
            et Ceuta
...tandis que les bâtiments blancs de Ceuta et le mont Hecho s'éloignent derrière nous

Monique-sur-le-ferry.
Monique songeuse sur le ferry
Monique-a-l'arrivee-a-Algesiras
Monique à l'arrivée à Algeciras

Le débarquement est plus rapide en Espagne, et nous auront le temps de gagner, dans la nuit tombante, le village d'Alcala de Los Gazules, au bord de l'Autoroute A 381 en direction de Sevilla. Nous tournons un peu dans les rues étroites et pentues à la recherche d'un espace adéquat pour notre bivouac, pour retourner finalement à l'entrée de la petite ville et nous poser sur le parking de la piscine, pour l'instant fermée.


65 669 Samedi 26 mars 2023 : d'ALCALA des LOS GAZULES à TRUJILLO (423 km)

D'Alcala
              à Trujillo
D'Alcala de Los Gazules à Trujillo

Alcala-de-los-Gazules-bivouac
Alcala de los Gazules : bivouac devant la piscine à l'entrée du village
La fatigue accumulée des derniers jours et la route rapide, ainsi qu'une petite indisposition gastrique, m'auront gardé au lit jusque vers 10:00 (ce dont Monique a bien sûr profité pour dépasser ses 10 h. de sommeil quotidien...) si bien que nous ne décolleront pas avant midi (en ajoutant la remise à l'heure européenne).

Alcala-de-los-Gazules : le coeur ancoen
Alcala de los Gazules : le cœur ancien

Nous roulerons tout l'après-midi, arrêtant seulement pour manger et refaire les pleins de gasoil (conso 14 l/100, pas étonnant à 130+ km/h sur l'autoroute quasi déserte) et surtout de GPL dont je craignais le proche épuisement. Mais surprise, le pompiste ne fait entrer que 8,6 l, avant que la vanne bloque. Ce qui veut dire une consommation de 0,43 l/jour ! Comme quoi c'est bien le chauffage qui représente le gros de la consommation énergétique de l'Exsis. Nous continuerons à rouler au delà de Merida en faisant une pause au Lidl local pour renouveler notre provision de pain.

Une autre heure de route à vive allure jusqu'au coucher du soleil et nous sortons de la N-V à Trujillo pour trouver un bivouac facile, auprès d'une bonne trentaine d'autres camping-cars installés sur la Plaza des Torros au pied de la vieille ville. Nous avançons un plus plus loin sur une rue périphérique pour stationner sur un talus herbeux en face d'une maison, et y passerons une nuit plus que paisible.


66 092 Dimanche 27 mars 2023 : de TRUJILLO à MURET (915 km)

De-Trujillo-a-Muret.
De Trujillo à Muret

Réveil tardif vers 9:30 pour décoller enfin à 11:00. Le soleil a disparu et il fait nettement plus frais. Trujillo-en-quittant-le-bivouac
Trujillo : en quittant notre bivouac près de la Plaza dos Torros

Sur-la-A23-pres-d'Almudevar
Sur l'Autovia 23 près d'Almudevar
La série d'autoroutes se poursuit vers le nord et vers la France, sans avoir pu trouver de jerrycan de secours adapté (10l en métal, demi-hauteur) qui nous aurait permis d'affronter les possibles pénuries de carburant annoncées en France. Nous quitterons l'Espagne  en franchissant la frontière par le tunnel de Bielsa et poursuivrons dans la nuit jusqu'à rattraper l'autoroute qui nous mène aux portes de Toulouse.


Suite : 2023-03 : France

Accueil de Mon-Aigle