Réveil vers 8:30 après une nuit totalement silencieuse, mais un peu fraiche (nous sommes à 1 180 m d'altitude). J'attendrai donc que le soleil réchauffe l'habitacle avant de prendre ma douche puis déjeuner. Monique me suivra peu après, si bien que nous ne lèverons notre bivouac que vers 10:00. | Bivouac à Amridil, dans la palmeraie de Skoura |
Skoura Amridil : rencontre avec Mohammed et Driss |
Mais juste avant
d'atteindre l'arrière de la grande casbah, nous sommes
abordés fort aimablement par le marchand de souvenirs
berbères qui vient d'ouvrir boutique dans un petit
cubicule et tient à nous offrir le thé. Sa jeunesse,
son amabilité et son air de franchise nous
convainquent de l'écouter, même si nous n'avons aucune
intention de faire des achats… Il reste que l'ensemble d'objets, bijoux et pièces décoratives présentées par Mohamed et son amis Driss sont de très bon goût, et leur thé vert au safran original et savoureux. |
Amridil : Driss et Monique dans la boutique de «Cadeaux berbères» |
Cadeaux Berbères |
Nous arrêtons à Aït Yahia, un peu à l'écart de la route sous l'ombre rare d'un bouquet de tamaris pour déjeuner, entouré bientôt par toute une jeunesse qui attend l'ouverture de l'école secondaire à deux pas. À 14:30 tapant la place se vide et nous finissons de manger en paix. | Ait Yahia : Exsis arrêté pour déjeuner à l'ombre rare d'un tamaris devant le collège |
La ville de Boulmane Dadès vers le nord et la vallée verdoyante du Dadès |
La route toujours
entourée de maisons (sur un seul rang, la vallée du
Dadès cultivée ou le désert commencent juste en
arrière) se poursuit sur une trentaine de kilomètres
jusqu'à Boulmane Dadès, un gros centre rural à cheval
sur l'intersection de la vallée du Dadès et la N 10. J'y chercherai en vain du pain autre que la kesra de farine blanche dans les micro-boutiques disséminée le long de la grande rue, mais ferai l'emplette d'une douzaine de bouteilles d'eau minérale de 500 ml au coût excessif de 82 DHM. Nous montons jusqu'au belvédère à la sortie est, au dessus de la petite ville, puis retournons au pont sur la rivière, là où commence la route R704 hautement touristique qui remonte vers le nord toute la vallée du Dadès. |
Nous retrouvons avec grand plaisir les vastes panoramas, les rochers tourmentés, les casbah perchées sur des avancées ou des monticules au dessus des champs cultivé et des arbres. | Casbah dans la Vallée du Dadès |
Vallée du Dades : les Pattes ou Doigts de singes |
Vallée du Dadès : les Doigts de singes |
Vallée du Dadès : les Doigts de singe |
Nombreuses photos bien sûr, jusqu'à attaquer la courte suite d'épingles à cheveux au dessus de la gorge creusée par le torrent. | Vallée du Dadès : Vue panoramique au sud depuis la terrasse Timzzillite |
La route sinueuse et très spectaculaire continue de monter, la vallée toujours intensivement cultivée dans ses fonds se rétrécit, nous atteignons bientôt les 1 800 m, puis 2 000 m. La neige apparait sur les sommets alentours, tandis que se creuse un canyon vertigineux sous la route en encorbellement au flanc de la montagne. | Près de Tedrite (1 827 m) |
Levés dès 7:00 nous prenons aussitôt la route, remettant à plus tard douche et déjeuner. La lumière vive et chaude du jeune matin illumine déjà les montagnes autour de nous, et rehausse la verdeur des champs cultivés dans le fond de la vallée. | Depuis notre bivouac à Iznaguen, Aït Atto Moussa de l'autre côté du pont sur le Dadès |
Quant à la piste, puisqu'on ne peut plus lui donner le nom de route, sa poussière et ses pierres jaune pâle s'étend sans limite devant nos roues. | La piste montant au col Tizi n'Nouano en direction d'Agoudal |
Exsis sur la piste R704 |
La route monte continuellement en grands virages suivant les courbes de niveau, l'eau ocre se raréfie dans l'oued, les cultures disparaissent, les paysages deviennent de plus en plus désertiques et grandioses. Pour préserver les pneus je dois le plus souvent rouler entre 10 et 20 km/h, avec de rares passages plus droits et aplanis à 30 km/h. Inutile de dire que notre progression est très lente, et le temps restant indiqué sur le GPS diminue fort peu avec la journée qui s'avance. |
Exsis sur la piste R704 à 2 343 m |
Au volant de
l'Exsis sur la piste R704
|
Premier arrêt vers
10:15 sur un petit terre-plein pour déjeuner et se
doucher, après que le soleil et le moteur aient fait
monter la température dans l'habitacle de 4° à 18°…
puisque j'évite au maximum d'utiliser le chauffage,
faute de ravitaillement possible en GPL au Maroc. Nous
y trouvons trois autres campers, montés sur
Land Rover ou Range Rover qui apparemment lèvent le
camp après avoir passé la nuit en altitude (2 830 m).
Nous croisons aussi l'étrange campement (une toute petite tente verte et un vélo couché sur le gravier à côté) d'une jeune femme aux cheveux longs et tressés assise dans l'ouverture de sa tente et méditant devant le paysage… |
Halte sur la plateforme sous le col à 2 830 m |
Exsis passe le Tizi-n'Nouano à 3 050 m et retrouve la route goudronnée... |
À notre train très précautionneux nous finissons par atteindre le col, le Tizi n'Ouaro à 3 050 m (10:48). Arrête photo bien sûr, et là, grosse surprise, commence une route récente, large et bien goudronnée, pour entamer la descente avec force virages et vagabondages jusqu'au niveau d'Agoudal à 2 352 m d'altitude. |
Le paysage n'a plus l'ampleur de celui qui précédait, et surtout le spectacle y est plus limité, même s'il reste encore très minéral et sauvage. Quelques maisons réapparaissent, transformées en «Hôtel, Gite du touriste, Camping »… Puis la route sinue en longeant le torrent du versant nord, perdant progressivement de l'altitude jusqu'à retrouver des paysages de vallée cultivée semée de villages pauvres similaires à ceux entrevus hier. | En descendant du col Tizi n'Ouaro sur le versant nord |
Village d'Agoudal |
Je retrouve à
Agoudal l'image que j'avais gardé de ce petit centre
au confluent des routes du Todra et du Dadès, celle-ci
parcourue avec mon ami Mokhtar il y a une dizaine
d'années : la haute vallée avec ses petits champs
irrigués, ses lignes de peupliers gris et défeuillés,
les rangés de maisons gris/beige sur le versant
opposé. Et toujours ces nuées d'enfants qui courent au devant de nous en apercevant notre véhicule, nous saluent de la main et tentent de nous arrêter pour quémander «bonbons-stylos-dirhams»… |
Près de Tassent sur la RN12 |
Nous roulerons ainsi tout l'après-midi, faisant plein de gasoil et d'eau au passage sur une grosse station rurale. Difficile d'y trouver le robinet d'eau potable et surtout celle-ci coule avec une lenteur incroyable. M'enfin, nous voilà parés pour quelques jours encore… |
Paysages toujours vallonnés mais beaucoup plus riant et habités depuis que nous avons quitté les hauteurs. Renonçant enfin à gagner Kasbah Tadla pour gagner la N8 en bordure de la plaine, nous enfilons un raccourci vers le nord qui passe par Aghbala (P3214) El Kehab, et file vers Khénifra qui sera notre étape ce soir. | Sur la RN12 au nord de Tassent |
Bivouac à Khénifra sur une rue résidentielle aboutissant sur la campagne |
Nous abordons lentement la périphérie de l'agglomération en cherchant une rue tranquille abritant quelques grosses maisons. Nous en trouvons une bientôt, qui débouche sur la campagne devant laquelle nous nous installons, tout au bout. Souper, puis coucher tôt après cette journée très fatigante qui ne me laisse même pas l'énergie de compléter le carnet de route. Je m'en occuperai demain matin au lever. |
Grand soleil et ciel bleu à peine voilé au réveil à 7:30 après une nuit fraiche (8°) mais moins froide qu'hier en altitude. Tôt levé je me mets à mon clavier pour mettre le carnet à jour, puis me douche et déjeune tandis que Monique me rejoint à 9:00. | Khénifra : bivouac au bout de la rue |
Sur la R407, 500 m au nord de l'intersection avec la R701 |
La route est bien tracée mais comporte de nombreux virages, et elle est en réfection (élargissement et re-surfaçage). Trafic restreint, mais ses sinuosités font qu'on y atteint rarement les 80 km/h… |
Nous nous dirigeons directement vers le parking du Marjane où nous commençons par déjeuner. Puis Monique se douche et prend un shampoing, et lorsqu'elle est enfin prête, c'est pour constater que le magasin fermera ses portes une demi-heure avant l'heure de rupture du jeûne pour ré-ouvrir une heure après, soit de 18:30 à 20:00… Nous avions compté sans le Ramadan qui commence aujourd'hui ! | Rabat en soirée devant le Marjane Bou-Regreg |
Bivouac sur l'aire de service de Moulay Bousselham |
A 9:00 je finis par sortir de ce mauvais sommeil. Je tue encore quelques moustiques en déjeunant et nous reprenons la route. Plus question de brouillard maintenant, seul un léger voile filtre l'implacable rayonnement solaire. |
Commencent alors les formalités, encore trop longues quoique simplifiées. Nous finissons par arriver sur le quai d'embarquement et là, ce sera pour attendre en ligne et pendant plus de deux heures avec une trentaine d'autres camping-cars le signal de monter dans la soute/garage. Et ce après que des dizaines de semi-remorques y aient été placés avant nous… | Embarquement à Tanger Med |
Monique songeuse sur le ferry |
Monique à l'arrivée à Algeciras |
Alcala de los Gazules : bivouac devant la piscine à l'entrée du village |
La fatigue accumulée des derniers jours et la route rapide, ainsi qu'une petite indisposition gastrique, m'auront gardé au lit jusque vers 10:00 (ce dont Monique a bien sûr profité pour dépasser ses 10 h. de sommeil quotidien...) si bien que nous ne décolleront pas avant midi (en ajoutant la remise à l'heure européenne). |
Réveil tardif vers 9:30 pour décoller enfin à 11:00. Le soleil a disparu et il fait nettement plus frais. | Trujillo : en quittant notre bivouac près de la Plaza dos Torros |
Sur l'Autovia 23 près d'Almudevar |
La série
d'autoroutes se poursuit vers le nord et vers la
France, sans avoir pu trouver de jerrycan de secours
adapté (10l en métal, demi-hauteur) qui nous aurait
permis d'affronter les possibles pénuries de carburant
annoncées en France. Nous quitterons l'Espagne
en franchissant la frontière par le tunnel de Bielsa
et poursuivrons dans la nuit jusqu'à rattraper
l'autoroute qui nous mène aux portes de Toulouse. |