Réveil à 7:30 par les ouvriers qui taillent les arbres du parking ou creusent une tranchée dans un autre coin… Je suis donc vite levé sous un ciel qui, d'abord dégagé, se remplit de gros nuages gris annonciateurs de pluie. Heureusement cela ne sera que passager, et la suite de la journée sera radieuse. | St-Florent : bivouac près de la Place des Portes |
St-Florent : rue Doria |
Je déplace à peine le camping-car pour le mettre de niveau et optimiser son ensoleillement, passe aux routines puis à 9:00 commence ma balade. Elle me conduira d'abord dans les quelques rues étroites et sinueuses en arrière du port. |
Après la jolie place Doria autour de sa fontaine et à l'ombre de l'église Sainte Anne, et un petit tour sur les quais du port, ma promenade m'emmènera jusqu'à la citadelle incidemment construite par l'architecte qui réalisera plus tard celle de Bastia. | St-Florent : sur le quai au fond du Golfe de St Florent |
St-Florent : chœur de l'église paroissiale Ste-Anne |
St-Florent : dans l'église paroissiale Ste-Anne le Monument aux Morts et la procession des Confréries |
Église paroissiale Ste-Anne de St-Florent : Vierge portant l'Enfant |
St-Florent, église paroissiale Ste-Anne : St-Érasme, patron des marins |
Ma balade m'emmènera jusqu'à la citadelle incidemment construite par l'architecte qui réalisera plus tard celle de Bastia. | St-Florent : esplanade de la citadelle autour du donjon |
St-Florent : donjon de la citadelle |
St-Florent : porte et pont-levis du donjon de la citadelle |
St-Florent : la côte vers le nord et le Cap Corse depuis la citadelle |
Je prends quelques photos de l'environnement magnifique, tant du côté ville avec ses maisons au ras de l'eau que du côté golfe, puis redescends sur la place Doria et regagne mon stationnement. |
Il est temps de passer
à la suite de mon exploration de la région par une
excursion dans le Nebbiu. Je commencerai par la
cathédrale Santa Maria Assunta du Nebbiu, en périphérie
de St-Florent. Je dégote sans difficulté la petite route qui mène à son esplanade à l'orée des champs. Cadre campagnard, accueil par un âne sentimental en quête d'attention - d'affection ? derrière la barrière du pré en façade, à côté d'une chapelle funéraire apparemment XIXe assez considérable. |
St-Florent : l'âne devant la cathédrale Sta-Maria-Assunta |
St-Florent : la cathédrale Sta-Maria-Assunta |
L'église romane
(1121-1139) quant à elle, est d'un style très pur, et le
calcaire crème employé pour sa construction donne aux
sculptures qui ornent ses murs beaucoup de finesse. La nef est inaccessible, aussi je me contenterai d'en faire le tour en observant bandeau et arcatures, modillons la plupart abstraits ou géométriques et les quelques figures animalières placées sur la façade (quadrupède et serpents). |
St-Florent : portail de la cathédrale Sta Maria-Assunta : l'agneau |
St-Florent : portail de la cathédrale Sta-Maria-Assunta : les serpents |
Ancienne chapelle San Quilico (XIe) sur la D238 |
Découverte de la chapelle San Quilicu, dont la ruine proche de la route invite à une pause et à la découverte de ses murs à peu près complets mais sans toiture. Un beau chantier pour amateurs de patrimoine ! |
Mimosas à Poggio-d'Oletta |
La route commence ensuite à monter jusqu'à rattraper la D38 à proximité de Poggio d'Olmetta. Je me rends compte alors que je me suis fourvoyé en négligeant de suivre les directives du G.V., ce qui coupe quasiment de moitié la balade prévue. Je ne suis qu'à 8 km de St-Florent où je redescends aussitôt. |
Déjeuner devant le
port de plaisance puis petit tour digestif sur ses
quais en admirant les bateaux... dont certains
manifestent la grande opulence de leurs propriétaires
! Après ce retour à la case départ je prends un complément de gasoil (20 l) pour être certain de compléter mon dernier tour du Cap Corse avant d'embarquer à Bastia dans trois jours. Je ferai un plein plus économique (10 ¢ de moins le litre) au Carrefour de La Valette près de Toulon. |
St-Florent : déjeuner devant la marina et la vieille ville |
Un petit bout de T10 me fait alors gagner la D62, point de départ du parcours proposé par le G.V. vers l'intérieur du Nebbiu, en commençant par la visite de San Pietro-di-Tenda. La route très sinueuse mais plutôt bonne grimpe assez vite en offrant des vues de plus en plus étendues sur la large vallée. Se révèlent alors une ribambelle de villages blancs dispersés en balcon sur les pentes vert foncé. | Arrivée sur San Pietro di Tenda |
San-Pietro-di-Tenda : l'église paroissiale et la chapelle de confrérie collée à l'unique campanile |
À San Pietro, pas grand chose à voir en dehors des deux églises accolées de chaque côté du clocher central (en fait l'èglise paroissiale et une grande chapelle de confrérie). Dans le hameau désert j'ai bien du mal à trouver quelqu'un pour me confirmer que la D62 est bien coupée ensuite par un éboulement dans l'étroit défilé menant à Sorio… |
Mon itinéraire tombe à l'eau, je devrai le rattraper dans l'autre sens en rejoignant Oletta par une nouvelle route (pas indiquée sur mon atlas de 2013), la D262 dont je retrouve l'embranchement quelques kilomètres en arrière. Descente dans la vallée jusqu'au lac de barrage de Padula, puis remontée sur l'autre versant jusqu'au gros bourg d'Oletta quasiment là où j'étais ce matin… | Lac de barrage de Padula sur la D262 avec Oletta et Poggio-d'Oletta |
Oletta : église St-André et demeure patricienne Circulation difficile dans cet
autre village perché accroché au flanc de la
colline. Je parviens quand même à aller stationner à
proximité de l'église San Andrea (XVIIIe) au décor
baroque un peu fouillis.
|
Façade de l'église St André d'Oletta (XVIIIe) |
Église St-André d'Oletta (XVIIIe) : triptyque de la Vierge allaitant entre Ste-Réparate et St André (XVIe) |
Église St André d'Oletta : triptyque de la Vierge allaitant (XVIe) |
Les murs et la voute sont couverts de motifs à fresque qui accentuent les reliefs, la tribune porte un beau buffet d'orgue dont les panneaux fermés cachent les tuyaux - si tant est qu'ils soient encore là ! - bref l'univers religieux corse habituel très proche du modèle italien. | Oletta : la tribune de l'église St André (XVIIIe) |
Oletta : demeure patricienne |
Au dessus de la place sur laquelle donne l'église trône un bâtiment massif aux vastes proportions et aux ouvertures travaillées : le palais d'un noble local, me dit-on. Autrefois propriétaire de nombreuses terres dans les environs… cette vieille famille finalement a du vendre la demeure ancestrale, faute de ressources pour entretenir ce château. |
Isolée sur une butte en avant du village, ses formes harmonieuses fin XIIIe renvoient au roman pisan, antérieur à la domination génoise. Caractérisée par la polychromie de ses pierres taillées alternativement blanc crème et vert foncé presque noires, elle est cerclée sous sa toiture d'une cordelière et d'arcatures s'appuyant sur des modillons sculptés. | L'église San Michele de Murato telle qu'abordée par son abside |
Façade et clocher-porche de San Michele de Murato |
San-Michele de Murato : détail du porche En façade, son étroit clocher
s'appuie sur un porche richement décoré de figures
animales.
|
Détail du porche en façade de San Michele de Murato : sanglier ? |
San Michele de Murato : fenêtre du côté droit |
Abside de San Michele de Murato |
San Michele de Murato : détail de la fenêtre de l'abside |
Mais je bifurque plutôt à l'ouest sur la D81 qui me fait rallier au bout d'une longue descente Patrimonio et ses vignobles. La lumière baisse, il est temps de trouver un bivouac. | Col de Teghime : descente vers Patrimonio |
Je désire me retrouver en bord de
mer, aussi apercevant une tour ancienne près de la
plage de Farinole, je m'engage dans le chemin abrupt
y menant, en négligeant la signalisation interdisant
les camping-cars pour atterrir au pied de la tour en
ruines.
J'approche la propriétaire de la
résidence de vacance voisine et obtiens qu'elle
tolère ma présence à la limite de la plage devant
chez elle. Autorisation accordée avec le sourire.
|
Bivouac sous la Tour de Farinole et au-dessus de la plage de galets |
Réveillé à 8:00 alors que le soleil est déjà là, je suis prêt à partir à 9:00, après avoir vainement tenté de gagner le pied de la tour en ruine : la pente est raide, les ronces occupent tout le terrain où aurait dû se trouver le sentier côté plage, et une clôture bloque l'accès sur les autres côtés. |
Tour de Farinole |
La
Tour de Farinole (notice) Construite
en 1562 aux frais des villageois, située sur
une pointe rocheuse dominant les deux plages
de Farinole, elle est aujourd'hui propriété
privée. Elle mesure 11 m de hauteur. Le
diamètre à la base est de 10,50 m. Le
premier niveau, constitué d'un plancher
occupe une surface de 17 m2. On y trouve la
porte d'entrée, une meurtrière et une
cheminée. Un escalier intérieur permet
l'accès au second niveau, constitué par la
terrasse. La terrasse est fermée par une
couronne composée de six créneaux, un merlon
et 19 mâchicoulis dont certains sont tombés,
ce qui fragilise la couronne.
En août 1760, les Génois attaquent la tour de Farinole aux mains des Corses. Pasquale Paoli qui craint que l'on attaque aussi celles de Negru et d'Ogliastru, ce qui priverait ses troupes d'un passage sur le Cap Corse, demande qu'on l'approvisionne en poudre et en mortier. Elle protégeait la petite marine et les « magazini » blottis à ses pieds, côté sud, à l'embouchure de la rivière. La tour de Farinole défendait aussi un chantier de construction navale « u scalu vechju » : Le felucone "Il Terrore ”, un des bateaux de la flotte paoline, aurait été construit ici à la fin de 1762. |
L'Exsis remonte sans renâcler le raidillon reliant la plage à la route, et je reprends mon itinéraire vers le nord. Il offre des panoramas très vastes sur la côte, tant au nord qu'au sud, les montagnes de l'arrière pays et les marines qui se succèdent, anse après anse. | Vers la Punta di Canelle |
Sur la route d'Olmeta di Capocorso |
Après la Marine de Negru je quitte la D81 côtière pour gagner via la sportive D433 le village d'Olmetta di Capocorso où le G.V. signale une autre église de campagne intéressante. |
Après une lente
montée au flanc du val du Pierrago, je stationne
l'Exsis à l'entrée du bourg et monte par un escalier
assez raide jusqu'à la mairie demander la clé.
Accueil souriant de la mairesse qui me la confie, en
me demandant de la laisser après ma visite à
l'employé municipal qui travaille dans le presbytère
désaffecté à côté. En regagnant l'église j'admire le site, les jardins soignés, salue quelques vieilles dames sorties chercher leurs course livrées par une camionnette, et pénètre dans les murs. |
Olmeta-di-Capocorso : l'église à l'entrée du village |
Nef et chœur de l'église d'Olmeta di Capocorso |
Proportions agréables, ambiance claire, impression de fraicheur voir de naïveté dans le décor simple et sans prétention. J'ai le sentiment que ce lieu colle avec la mentalité de la communauté rurale qui l'a bâti et aménagé. L'intérêt esthétique vient des ajouts, puisque l'église paroissiale a hérité de mobiliers et autres objets sacerdotaux provenant de l'ancien couvent de Nonza. C'est ainsi que je repère plusieurs tableaux intéressants, des bannières brodées, quelques statues… |
Olmeta di Capocorso: plafond de l'église |
Tableau du chœur : Âmes du Purgatoire |
Olmeta-di-Capocorso : Intervention de St Érasme dans l'église |
Olmeta-di-Capocorso : San Cesareo dans l'église |
Redescendant la
petite route au flanc du Pierrago je retrouve la
route côtière et continue à suivre le rivage vers le
nord pour arriver bientôt à Nonza. |
La côte vers le sud et les cimes enneigée (Monte Cinto ?) en arrière du Nebbiu |
Les maisons colorées de Nonza groupées autour de l'église |
Cette fois je ne visiterai pas l'église Ste Julie (dont la porte semble fermée aujourd'hui…) mais emprunterai plutôt le raide escalier qui grimpe à la tour paoline sur son éperon au dessus de l'immense plage de sable gris. |
Riches en
histoires, des petites plaques de cuivre gravées en
souligne les faits marquants, tout en évoquant
d'autres aspects de l'histoire locale (culture du
cédrat, extraction de l'amiante, etc.) : Moi, Vincentello II, héritier des Avogari de Centile, dernier de ma lignée a exercer la souveraineté familiale sur Îa région, je hante encore ces lieux tant aimés. C'est au 11e siècle que mes aïeux venant de Gênes ont fait souche à Nonza. Sur ce rocher, ils ont bâti un château que la République de Gênes détruit au 15e siècle. Plus tard, dans sa guerre contre le royaume de France, Pascal Paoli construit, sur ces ruines dominant la mer, la tour dite «Paoline». Au gré des incursions sarrasines, avant l'implantation de ma famille, la population partage son habitat entre littoral et montagne. Elle se réfugie sur les hauteurs, dans l'ancien hameau de « Teghia ». En 303, Sainte Julie est martyrisée sur l'emplacement de la chapelle actuelle dans laquelle coule la source miraculeuse. Autour de re lieu sacré, les jardins familiaux en terrasses assurent revenus et légumes. Au 19e, la culture du cédrat, son exportation depuis les « magazzini» de la « Marina », fait la fortune de nombreuses familles de Nonza. Au pied du « monte Cucaru », je vois la carrière de la Société Minière d'Amiante de Canari, exploitée de 1941 à 1965 et je suis autant admiratif qu'inquiet sur la capacité de l'homme à faire et à défaire en si peu de temps. En 1960, il a été extrait un million de tonnes de serpentine pour obtenir 20 000 tonnes d'amiante. La serpentine de couleur grise rejetée à la mer comblera les criques, créant ainsi des plages artificielles. On trouve des grenats de toutes couleurs, des verts en particulier. Aujourd'hui, si la « Marina » à disparu, le paysage est toujours aussi grandiose. |
Nonza : montée à la tour paoline |
Nonza : le village depuis la tour |
Nonza : la plage de sable gris |
La tour paoline de Nonza sur son éperon au dessus de la mer |
Points de vue
superbes sur le village niché entre la tour et le
flanc de la montagne, et sur la côte découpée tant
au nord qu'au sud, où elle disparait vers
l'Île-Rousse et peut-être même Calvi, loin au delà
de sommets enneigés (le Capo a Dente, à plus de 2000
m, ou peut-être même le Cinto à 2 700 m?). La petite place ombragée d'un énorme platane est vide, et le village est comme endormi, attendant pour revivre la prochaine saison touristique. Tant mieux pour moi, qui préfère tant ce tableau serein… |
Suite de la route
côtière panoramique qui contourne baies et caps. Au
dessus du hameau de Minerbio je quitte la «grande»
D80 pour rejoindre (par un raccourci étourdissant)
la petite D33 qui passe encore plus haut dans la
montagne. Très étroite, le trafic y est nul, donc
pas de croisements
problématiques ! |
Marine, plage et tour d'Albo |
En revanche quelques magnifiques points de vue agrémentent ces quelques kilomètres jusqu'à Pino où je fais quelques pas entre des vieilles maisons restaurées entourées de jardins florissants. | Une maison de Pino et son jardin |
Au départ du sentier vers la Tour de Sénèque |
J'incline alors à l'est vers l'intérieur sur la D180 pour gagner le col de Ste Lucie (381 m) et emprunter le mauvais chemin - asphalté quand même - qui mène au pied de la Tour de Sénèque. Cette fois il n'est que 15:20 lorsque je laisse l'Exsis devant les restes du couvent, et la lumière est encore assez présente que je me lance sans crainte dans le sentier menant en haut du piton. La pente est raide en montant rapidement à travers le boisé de chênes verts et le maquis. |
Les rochers couronnant le mont sont rendus glissants par le lichen gorgé d'eau de condensation, mais le panorama de tous côtés au pied de la tour de guet est époustouflant. | Arrivée au sommet sous la Tour de Sénèque |
En descendant le sentier de la Tour de Sénèque |
Retour à l'Exsis au pied de la Tour de Sénèque Je me mets à la suite d'un couple qui a entrainé ses deux jeune de 8 à 10 ans dans cette aventure pour redescendre en sécurité et retrouve l'Exsis sans que mes genoux montrent trop de fatigue. |
Consultant le G.V.
je vois qu'à Piazza, partie de Luri, un peu plus à
l'est et donc au centre du Cap Corse on signale
l'église Saint Pierre (XVIIe) qui possède un tableau
très spécial du XVe, clefs à la mairie… Je continue
donc à monter au delà du Col de Ste Lucie et gagne
Piazza où je trouve mon bivouac de ce soir sur la
grande place entourée par écoles, mairie et église. Il est 16:20, le bureau de la mairie a fermé à 16:00... J'attendrai donc demain matin. Je vois bientôt les bus venir charger leur cargaison d'écoliers et de lycéens puis laisser la place dans une paix royale. |
Luri-Piazza : bivouac devant l'église St-Pierre |
Luri-Piazza : la mairie et l'église-St-Pierre sur la place |
Lever à 7:30 sous un ciel qui s'est chargé pendant la nuit. À 8:15 les bus ramènent les enfants tandis que je prends mon déjeuner. Après avoir terminé ma rédaction vers 9:30, je me dirige vers la mairie pour obtenir la clé, mais m'aperçoit que la grande porte de façade de l'église est ouverte… |
Luri-Piazza : devant la Mairie, le Monuments aux Morts |
Veuve et orpheline de guerre |
Dans l'église un prêtre est venu dire la messe du jour, accompagné d'une seule servante qui répond et chante les cantiques à l'unisson… sans qu'un seul paroissien occupe un banc dans la nef. Les lieux sont éclairés, fort bien pour moi et mes photos, mais le tableau que je voulais voir et enregistrer se trouve derrière l'autel où officie le prêtre. Impossible de m'en approcher ! Je reste quelques minute à observer le décor de la grande église, puis m'éclipse discrètement en laissant les deux protagonistes poursuivre le rituel, renonçant aux images que je désirais capter... | Luri-Piazza : dans la grande et froide église-St-Pierre, la nef et le chœur |
Plafond peint de l'église St-Pierre à Luri-Piazza |
Plafond peint et orgue de l'église St-Pierre à Luri-Piazza |
Je prends ensuite le chemin du retour vers la côte jusqu'à Pino où, passant près de l'élégant clocher de l'église Sainte-Marie je descends jusqu'à la porte - verrouillée - qui voisine avec la mairie. Le secrétaire sort à l'instant, mais il me dit ne pas avoir la clé, seul le curé… Au moins la large façade baroque et le fin clocher valaient-ils qu'on les contemple de près. | Pino : l'église Sta Maria Assunta sous le village |
Pino : façade de l'église Sta Maria Assunta |
Pino : clocher de l'église Sta Maria Assunta |
Je quitte alors Pino en continuant mon tour du Cap Corse vers le nord. Prochain village : Morsiglia qui se signale par quelques maisons fortes aux tours carrées dispersées dans les ruelles occupant le flanc de la colline. | Morsiglia : maison-forte |
Ruelle de Cannelle |
Elles s'insinuent entre les vieilles maisons de pierres plus ou moins retapées, fleuries et coupées de porches, de tunnels et d'escaliers. Faisant bien attention de ne pas me tordre les pieds, appréciant l'ambiance unique de ce hameau «hors du temps», je me rends jusqu'à la fontaine blottie sous un gros rocher entouré d'agaves et de figuiers. Une rénovation en cours mais apparemment interrompue lui redonnera éventuellement son cachet… |
Cannelle |
Cannelle |
Retour au stationnement en empruntant un bout de la piste (chemin muletier ?) qui passe sous les maisons et doit descendre jusqu'à la marine de Centuri. | Cannelle : sur le vieux chemin descendant à la marine |
Puis j'amorce la
descente vers le port de plaisance de Macinaggio,
interrompue quelques minutes par le passage d'un
grand troupeau de chèvres (200, me dit le berger).
En voilà du fromage ! Enfin je suis sur le bord de l'eau et décide de m'arrêter là puisque je ne suis plus qu'à une quarantaine de kilomètres de Bastia. |
Macinaggio en descendant de Rogliano |
L'après-midi étant encore jeune, j'aurai tout le temps de m'attaquer à la réparation de l'auto-radio dont les mauvais contacts m'ont fait abandonner l'usage. Long démontage de la boite et extraction de l'engin, réfection de soudures entre les adaptateurs reliant câblage Fiat et prises Clarion… Monique m'appelle sur les entrefaites pour une longue conversation de 5 à 7 (ou presque !) complétée par Mathieu qui précise ses projets : je m'arrangerai pour l'accueillir à Orly à 14:30 le 3 février. Nous irons à Caen pour quelques jours, le temps de faire réparer les suspensions de l'Exsis et de voir frères et cousins, puis redescendrons éventuellement à Vence aider Olivier à avancer son chantier. Ensuite… destination soleil à fixer ! |
Réveil tardif et lever tard sous un ciel variable. Bien tranquille au dessus de l'un des longs quais de ce grand port de plaisance actuellement déserté, je fais un peu de ménage, essaie de remonter l'autoradio dans son boitier... et constate encore que les mauvais contacts sont toujours là ! Je renonce à aller plus loin et attendrai de consulter un spécialiste. | Bivouac sur le quai de Macinaggio |
Marine de Porticciolo |
Je quitte la marina vers 14:00 avec l'idée de me rapprocher de Bastia que je visiterai demain si le temps est favorable. L'après-midi s'achève sous un ciel en partie nuageux, clair mais sans véritable soleil qui aurait pu réchauffer l'atmosphère. |
La route est bonne, je fais quelques arrêts photos en repassant devant des sites déjà admirés (comme la marina de Porticciolo ou la tour de Losse) tout en surveillant les eucalyptus pour prélever des échantillons plus frais pour Olivier. Sans succès : ces arbres sont rares dans le coin, et situés hors de portée… | Marine de Porticciolo |
Tour de Losse |
Tour de Losse : vue rapprochée |
Bivouac sur le stationnement municipal d'Erbalunga |
Lever peinard à 8:30 sous un ciel redevenu bleu ! J'écoute les nouvelles à la radio, prends mon temps pour douche et déjeuner, travaille un peu sur ma page web, classe mon courrier, change de literie, bref traîne un peu avant de me décider à gagner Bastia pour embarquer ce soir. |
Enfin j'aborde la préfecture de la Haute Corse. La circulation y est très dense, tout comme à Ajaccio, et le stationnement tout simplement impossible pour un véhicule de mon gabarit : le seules places libres se trouvent dans quelques rares parkings souterrains, et le long des rues, les petites voitures sont collées pare-chocs contre pare-chocs. Je finis par enfiler le tunnel passant sous le vieux port, me retrouve assez loin au sud de la vieille ville et tombe sur une rare place devant une pharmacie (Alfonsi Bastia sud, à l'extrémité nord de l'Avenue de la Libération). Je me l'attribue aussitôt, et après un café-banane-chocolat qui devrait me permettre de tenir le coup, me lance dans une longue marche pour revenir au centre et parcourir l'itinéraire recommandé par le G.V. La rue César Vezzani me mène à la Citadelle où je commence par faire un tour. | Bastia : la citadelle du côté sud depuis la rue César Vezzani |
Bastia : entrée dans la citadelle |
Bastia : rempart de la citadelle |
Bastia : Le Port sous le Palais du Gouverneur dans la citadelle |
Le Palais du Gouverneur génois a fière allure dans sa muraille de brique rouge, mais je remets à plus tard la visite du Musée de Bastia (historique) qui y loge. Je préfère commencer par parcourir les ruelles de la Ville Haute enclose dans les remparts. J'atteins bientôt la cathédrale dont je fais le tour. |
Façade de la cathédrale de Bastia |
Nef de la cathédrale de Bastia dans la citadelle |
Vierge dans la cathédrale de Bastia |
Maître-autel de la cathédrale de Bastia |
Puis je descends jusqu'à la poudrière qui s'avance en promontoire au-dessus de la baie vers le sud... | Bastia : poudrière de la citadelle |
Bastia : le Vieux-Port et l'église St-Jean-Baptiste |
Bastia : rue St-Jean derrière le Vieux-Port, devant les marches de l'église St-Jean-Baptiste |
Bastia :
loggia d'accès à l'église St-Jean-Baptiste
sur la Place du Marché
|
On pénètre dans sa nef baroque par une sorte de loggia placée sur le côté et donnant sur la vaste Place du Marché, sympathique avec ses vieilles façades, sa fontaine moderne - mais hélas pour l'heure sans eau - et ses élégantes terrasses de cafés et restaurants. |
Orgue (1742) de l'église St-Jean-Baptiste de Bastia |
Bastia : chaire de l'église St-Jean-Baptiste |
ÉGLISE
PAROISSIALE SAINT JEAN-BAPTISTE
(notice) Saint Jean-Baptiste (classée Monument Historique en 2000) est la plus grande église de Corse. L'édifice a été construit de 1636 à 1666 sur l'emplacement d'une ancienne chapelle. En 1864, l'architecte bastiais Paul-Augustin Viale termina la façade de l'église qui était restée inachevée. Au cours de cette campagne de travaux furent construits le fronton triangulaire et le clocher de droite. Le clocher de gauche avait été érigé en 1810 par le maître maçon suisse Tomaso Quadri. L'intérieur de l’église est richement décoré. On y remarque le maître-autel de marbre, commandé en 1693 à Gênes au sculpteur d'origine marseillaise Honoré Pellé. A gauche du maître-autel, on conserve le trône épiscopal de Monseigneur Matteo Guasco, natif de Bastia et dernier évêque de Sagone (en résidence à Calvi jusqu'à la Révolution). La chaire à prêcher est la plus précieuse de Corse. Elle est en marbre blanc incrusté de diapre de Sicile, de jaune de Sienne et de vert de Polcevera. Commandée à Gênes en 1779, elle fut réalisée par les sculpteurs Gaetano et Gian Andrea Torre (père et fils). Expédiée démontée et en caisse, elle fut mise en place en 1781. La tribune des grandes orgues est exceptionnelle. Construite en 1742 par le maître menuisier bastiais Giovan Battista Terrigo, ses galbes audacieux et ses dimensions imposantes évoquent la poupe d'un galion de l’époque baroque. Les autels latéraux sont ornés de tableaux baroques, principalement de l'école génoise (Domenico Piola, Giovanni Raffaele Badaracco, Lorenzo De Ferrari). |
Église St-Jean-Baptiste de Bastia : marbre décorant la chaire |
Église-St-Jean-Baptiste de Bastia : Crucifix |
Église St-Jean-Baptiste de Bastia : chapelle St-Pascal-Baylon (bois polychrome du XVIIIe) |
Bastia : Place St-Nicolas |
Suivant la rue St-Érasme, commerçante et assez animée, je débouche sur la grande Place St Nicolas, très longue. Une grande statue de Napoléon Ier en occupe le centre sur l'un des côtés, sur l'autre c'est un Monument aux Morts de la guerre de 1914-18. |
Je me rends à son extrémité nord-est pour voir le kiosque du sous-marin Casabianca. Après son démantèlement en 1952 on l'a rapatrié ici pour honorer la mémoire du commandant L'Herminier et de son équipage. En plusieurs missions secrètes et à haut risque, ils firent transiter nuitamment sur des plages désertes de Corse armes, munitions et officiers destinés à soutenir la Résistance corse, à toutes fins pratique le premier département français libéré de l'Occupation allemande. | Place St-Nicolas : kiosque du Casabianca |
Bastia : façade de l'Oratoire St-Roch |
Oratoire-St-Roch : statue processionnelle de St-Roch |
Bastia : oratoire de l'Immaculée Conception |
Oratoire de l'Immaculée Conception : frise sur la façade |
Nef et voute de l'Oratoire de l'Immaculée Conception |
Oratoire de l'Immaculée Conception : plafond |
Oratoire de l'Immaculée Conception : l'autel |
Oratoire de l'Immaculée Conception : statue votive |
Puis je contourne à nouveau le Vieux Port encore plus pittoresque dans la chaude lumière vespérale, et remonte jusqu'à la citadelle. | Bastia : entrée du Vieux-Port |
Musée de la Citadelle : Vue de Bastia, par Louis-Auguste Lapito (1844) |
Tableaux (paysages et portraits), cartes, maquettes, infographies, vitrines d'objets usuels ou religieux, meubles, tous les moyens sont mis à contribution pour présenter et expliquer l'histoire de Bastia (et de la Corse accessoirement) depuis le Moyen-Âge. De Pise à Gènes, les luttes pour l'indépendance (qui datent quasiment de toujours), les Espagnols, les Impériaux d'Allemagne, les Français… Histoire tumultueuse, faite d'acculturation, de conflits internes, de ralliements et de trahisons… et toujours cette volonté de proclamer sa différence et de vivre à sa manière. Les notices qui se succèdent de salle en salle sont bien faites, suffisamment denses sans trop assommer, les objets dans l'ensemble parlants et esthétiques, de toute façon superbement mis en valeur. Je dois limiter mes clichés, ma batterie étant presque épuisée… |