Décembre 2021 - Janvier 2022

Blason de la
              Corse

CORSE


Jean-Paul MOUREZ en solo à bord de l'Exsis
(2 242 km)



6. de ST-FLORENT à BASTIA


45 535 Lundi 24 janvier 2022 : de ST FLORENT à la Plage de FARINOLE (96 km)
Réveil à 7:30 par les ouvriers qui taillent les arbres du parking ou creusent une tranchée dans un autre coin… Je suis donc vite levé sous un ciel qui, d'abord dégagé, se remplit de gros nuages gris annonciateurs de pluie. Heureusement cela ne sera que passager, et la suite de la journée sera radieuse. St-Florent-bivouac-pres-de-la-Place-des-Portes
St-Florent : bivouac près de la Place des Portes
St-Florent-rue-Doria
St-Florent : rue Doria
Je déplace à peine le camping-car pour le mettre de niveau et optimiser son ensoleillement, passe aux routines puis à 9:00 commence ma balade. Elle me conduira d'abord dans les quelques rues étroites et sinueuses en arrière du port.
Après la jolie place Doria autour de sa fontaine et à l'ombre de l'église Sainte Anne, et un petit tour sur les quais du port, ma promenade m'emmènera jusqu'à la citadelle incidemment construite par l'architecte qui réalisera plus tard celle de Bastia. St-Florent : sur le port
St-Florent : sur le quai au fond du Golfe de St Florent

Florent : la citadelle depuis le port
St-Florent : la citadelle depuis le port; au fond la côte ouest du Cap Corse

St-Florent : Place Doria et l'église Ste-Anne
Sur la place Doria, la fontaine et le campanile de l'église paroissiale Ste-Anne

St-Florent : église paroissiale Ste-Anne
St-Florent : chœur de l'église paroissiale Ste-Anne
St-Florent : dans l'église paroissiale Ste-Anne
                  le Monument aux Morts
St-Florent : dans l'église paroissiale Ste-Anne
le Monument aux Morts et la procession des Confréries


Église paroissiale Ste-Anne de St-Florent :
                  Vierge portant l'Enfant
Église paroissiale Ste-Anne de St-Florent : Vierge portant l'Enfant
St-Florent, église paroissiale Ste-Anne :
                  St-Erasme, patron des marins
St-Florent, église paroissiale Ste-Anne : St-Érasme, patron des marins

Ma balade m'emmènera jusqu'à la citadelle incidemment construite par l'architecte qui réalisera plus tard celle de Bastia. St-Florent : esplanade de la citadelle autour du
                  donjon
St-Florent : esplanade de la citadelle autour du donjon

Le projet est ici beaucoup plus modeste, il présente aussi une forme ronde originale appuyée sur 4 tours rectangulaires dont celle avec pont levis donnait accès à la forteresse. J'en fais le tour, parcours un peu le grand quadrilatère qui entourait le château (résidence du gouverneur) et où stationnaient les troupes en période de conflit (et Dieu sait s'il y en eut ! voir St-Florent sur Wikipedia).

St-Florent-donjon-de-la-citadelle
St-Florent : donjon de la citadelle
St-Florent : pont-levis du donjon de la
                  citadelle
St-Florent : porte et pont-levis du donjon de la citadelle
St-Florent-cote-vers-le-nord et le Cap Corse
                  depuis la citadelle
St-Florent : la côte vers le nord et le Cap Corse depuis la citadelle
Je prends quelques photos de l'environnement magnifique, tant du côté ville avec ses maisons au ras de l'eau que du côté golfe, puis redescends sur la place Doria et regagne mon stationnement.
Il est temps de passer à la suite de mon exploration de la région par une excursion dans le Nebbiu. Je commencerai par la cathédrale Santa Maria Assunta du Nebbiu, en périphérie de St-Florent.


Je dégote sans difficulté la petite route qui mène à son esplanade à l'orée des champs. Cadre campagnard, accueil par un âne sentimental en quête d'attention - d'affection ? derrière la barrière du pré en façade, à côté d'une chapelle funéraire apparemment XIXe assez considérable.
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St-Florent : l'âne devant la cathédrale Sta-Maria-Assunta
St-Florent : la cathédrale Sta-Maria-Assunta
St-Florent : la cathédrale Sta-Maria-Assunta
L'église romane (1121-1139) quant à elle, est d'un style très pur, et le calcaire crème employé pour sa construction donne aux sculptures qui ornent ses murs beaucoup de finesse.

La nef est inaccessible, aussi je me contenterai d'en faire le tour en observant bandeau et arcatures, modillons la plupart abstraits ou géométriques et les quelques figures animalières placées sur la façade (quadrupède et serpents).

St-Florent : portail de la cathédrale
            Sta-Maria-Assunta
St-Florent : portail de la cathédrale Sta-Maria-Assunta

St-Florent-cathedrale-Sta-Maria-Assunta-portail
St-Florent : portail de la cathédrale Sta Maria-Assunta : l'agneau
St-Florent-cathedrale-Sta-Maria-Assunta
St-Florent : portail de la cathédrale Sta-Maria-Assunta : les serpents

St-Florentcathedrale-Sta-Maria-Assunta
St-Florent : frise à modillons sur la cathédrale Santa-Maria-Assunta

St-Florent : abside de la cathédrale Sta-Maria-Assunta
St-Florent : abside de la cathédrale Sta Maria Assunta

Ensuite je me laisse tenter par la suite de la petite D238 qui erre dans la basse campagne du Nebbiu au travers de riches cultures - oliviers, vignes, etc.

La-campagne-depuis-Poggio-d'Oletta
La campagne près de Poggio d'Oletta

Ancienne-chapelle-St-Quilico-sur-la-D238
Ancienne chapelle San Quilico (XIe) sur la D238
Découverte de la chapelle San Quilicu, dont la ruine proche de la route invite à une pause et à la découverte de ses murs à peu près complets mais sans toiture. Un beau chantier pour amateurs de patrimoine !

Ancienne-chapelle-St-Quilico
Façade de San Quilico et son clocheton à arcades du XVIe-XVIIe

Poggio-d'Oletta-mimosa
Mimosas à Poggio-d'Oletta
La route commence ensuite à monter jusqu'à rattraper la D38 à proximité de Poggio d'Olmetta. Je me rends compte alors que je me suis fourvoyé en négligeant de suivre les directives du G.V., ce qui coupe quasiment de moitié la balade prévue. Je ne suis qu'à 8 km de St-Florent où je redescends aussitôt.

Poggio-d'Oletta
Le petit bourg de Poggio d'Oletta accroché à la pente

Le Nebbiu epuis Poggio-d'Olmetta
Le Nebbiu depuis Poggio-d'Olmetta

Déjeuner devant le port de plaisance puis petit tour digestif sur ses quais en admirant les bateaux... dont certains manifestent la grande opulence de leurs propriétaires !

Après ce retour à la case départ je prends un complément de gasoil (20 l) pour être certain de compléter mon dernier tour du Cap Corse avant d'embarquer à Bastia dans trois jours. Je ferai un plein plus économique (10 ¢ de moins le litre) au Carrefour de La Valette près de Toulon.
St-Florent : déjeuner devant la marina
St-Florent : déjeuner devant la marina et la vieille ville

Villages-du-Nebbiu
Villages du Nebbiu au loin depuis la D62

Un petit bout de T10 me fait alors gagner la D62, point de départ du parcours proposé par le G.V. vers l'intérieur du Nebbiu, en commençant par la visite de San Pietro-di-Tenda. La route très sinueuse mais plutôt bonne grimpe assez vite en offrant des vues de plus en plus étendues sur la large vallée. Se révèlent alors une ribambelle de villages blancs dispersés en balcon sur les pentes vert foncé. Arrivée sur San-Pietro-di-Tenda
Arrivée sur San Pietro di Tenda
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San-Pietro-di-Tenda : l'église paroissiale et la chapelle de confrérie collée à l'unique campanile

À San Pietro, pas grand chose à voir en dehors des deux églises accolées de chaque côté du clocher central (en fait l'èglise paroissiale et une grande chapelle de confrérie). Dans le hameau désert j'ai bien du mal à trouver quelqu'un pour me confirmer que la D62 est bien coupée ensuite par un éboulement dans l'étroit défilé menant à Sorio…
Mon itinéraire tombe à l'eau, je devrai le rattraper dans l'autre sens en rejoignant Oletta par une nouvelle route (pas indiquée sur mon atlas de 2013), la D262 dont je retrouve l'embranchement quelques kilomètres en arrière. Descente dans la vallée jusqu'au lac de barrage de Padula, puis remontée sur l'autre versant jusqu'au gros bourg d'Oletta quasiment là où j'étais ce matin… Lac-de-barrage-de-Padula-sur-la-D262-avec-Oletta-et-Poggio-d'Oletta
Lac de barrage de Padula sur la D262 avec Oletta et Poggio-d'Oletta

Oletta
Oletta

Oletta
Oletta

Oletta-eglise-St-Andre-et-demeure-patricienne
Oletta : église St-André et demeure patricienne



Circulation difficile dans cet autre village perché accroché au flanc de la colline. Je parviens quand même à aller stationner à proximité de l'église San Andrea (XVIIIe) au décor baroque un peu fouillis.
Façade de l'église St André d'Oletta (XVIIIe)
Façade de l'église St André d'Oletta (XVIIIe)

En ressort essentiellement un triptyque du XVIe montrant la Vierge allaitant entre Sainte Réparate et Saint André. Belle facture, mais éclairage inexistant, et grand besoin de restaurations...

Oletta-eglise-St-Andre-XVIIIetriptyque-XVIe-Vierge-allaitant-entre-Ste-Reparate-et-St-Andre.jpg
Église St-André d'Oletta (XVIIIe) : triptyque de la Vierge allaitant
entre Ste-Réparate et St André (XVIe)

Oletta-eglise-St-Andre-triptyque-XVIe-Vierge-allaitant.
Église St André d'Oletta : triptyque de la Vierge allaitant (XVIe)
Les murs et la voute sont couverts de motifs à fresque qui accentuent les reliefs, la tribune porte un beau buffet d'orgue dont les panneaux fermés cachent les tuyaux - si tant est qu'ils soient encore là ! - bref l'univers religieux corse habituel très proche du modèle italien. Oletta: la tribune de l'église St-André
                    (XVIIIe)
Oletta : la tribune de l'église St André (XVIIIe)
Oletta-demeure-patricienne
Oletta : demeure patricienne
Au dessus de la place sur laquelle donne l'église trône un bâtiment massif aux vastes proportions et aux ouvertures travaillées : le palais d'un noble local, me dit-on. Autrefois propriétaire de nombreuses terres dans les environs… cette vieille famille finalement a du vendre la demeure ancestrale, faute de ressources pour entretenir ce château.

Le
              Nebbiu vers St-Florent depuis Oletta
Le Nebbiu vers St-Florent depuis Oletta

La situation élevée d'Oletta lui donne une vue étendue et plaisante sur le Golfe de St Florent au loin et, plus près, sur l'univers verdoyant du Nebbiu. Le panorama sera encore plus frappant lorsque je gagne quelques kilomètres plus haut Murato pour aller admirer l'église San Michele.

Isolée sur une butte en avant du village, ses formes harmonieuses fin XIIIe renvoient au roman pisan, antérieur à la domination génoise. Caractérisée par la polychromie de ses pierres taillées alternativement blanc crème et vert foncé presque noires, elle est cerclée sous sa toiture d'une cordelière et d'arcatures s'appuyant sur des modillons sculptés. San-Michele-de-Murato-cote-abside
L'église San Michele de Murato telle qu'abordée par son abside

Façade
              de San-Michele-de-Murato
Façade de San Michele de Murato

San-Michele-de-Murato-arcatures-et-modillons-du-cote-droit
San-Michele de Murato : arcatures et modillons du côté droit

La plupart montrent des dessins géométriques abstraits, quelques uns figurent des personnage ou des animaux plus ou moins naïfs.

Façade de San Michele de Murato
Façade et clocher-porche de San Michele de Murato
San-Michele-de-Murato-detail-du-porche
San-Michele de Murato : détail du porche


En façade, son étroit clocher s'appuie sur un porche richement décoré de figures animales.
San-Michele-de-Murato-detail-du-porche
Détail du porche en façade de San Michele de Murato : sanglier ?
San-Michele-de-Murato-fenetre-du-cote-droit
San Michele de Murato : fenêtre du côté droit

San-Michele-de-Murato-abside
Abside de San Michele de Murato
San-Michele de Murato : la fenetre de l'abside
San Michele de Murato : détail de la fenêtre de l'abside

Bref un chef d’œuvre de formes et d'invention que l'on ne s'attend pas à trouver dans une campagne reculée et au seuil d'une montagne sauvage.

Depuis San Michele de Murato, panorama vers la mer
Depuis San Michele de Murato, le panorama sur le Nebbiu vers la mer

La lumière vespérale commence à dorer les pierres, je suis un peu saturé par toutes mes découvertes de la journée et las de manœuvrer le volant dans ces routes interminablement sinueuse. J'arrêterai donc là mon exploration du Nebbiu et décide de gagner le début de ma dernière balade corse en gagnant le début de la route du Cap Corse, puisque je veux la parcourir de nouveau sous le soleil et le ciel bleu. Je redescends donc à Oletta en admirant le panorama sur le Nebbiu et le golfe de St-Florent.

Villages
              du Nebbiu en montant vers le Col de Teghime
Villages du Nebbiu en montant vers le Col de Teghime au coucher du soleil

Puis j'enfile la D38 qui grimpe allègrement le Col de Teghime (536 m) comme pour gagner Bastia.

Col de Teghime : vers le sud-ouest, St-Florent et les
              Agriate
Col de Teghime : vers le sud-ouest, St-Florent et les Agriate

Col de Teghime vers le sud-est, Bastia et l'Étang de
              Biguglia
Col de Teghime vers le sud-est, Bastia et l'Étang de Biguglia

Mais je bifurque plutôt à l'ouest sur la D81 qui me fait rallier au bout d'une longue descente Patrimonio et ses vignobles. La lumière baisse, il est temps de trouver un bivouac. Col-de-Teghime-descente-vers-Patrimonio
Col de Teghime : descente vers Patrimonio
Marine-de-Farinole-Exsis-au-pied-de-la-tour
Je désire me retrouver en bord de mer, aussi apercevant une tour ancienne près de la plage de Farinole, je m'engage dans le chemin abrupt y menant, en négligeant la signalisation interdisant les camping-cars pour atterrir au pied de la tour en ruines.

J'approche la propriétaire de la résidence de vacance voisine et obtiens qu'elle tolère ma présence à la limite de la plage devant chez elle. Autorisation accordée avec le sourire.

Marine de Farinole : la côte vers le sud au
              crépuscule
Marine de Farinole : la côte vers le sud au crépuscule

Marine de Farinole : cote du Cap Corse vers le nord
                au crépuscule
Marine de Farinole : côte du Cap Corse vers le nord au crépuscule

Après un tour rapide sur les gros galets - peu alléchants, il faut dire - qui tapissent le rivage, je me retire dans la chaleur de l'Exsis pour contempler le coucher du soleil sur la mer et vaquer à mes occupations du soir. Long travail sur les nombreuses photos, je laisse à demain la rédaction du carnet de route et me couche vers 22:00 au bruit des petites vagues déferlant sur les galets.


45 631 Mardi 25 janvier 2022 : de la Plage de FARINOLE à LURI (54 km)
Tour-de-Farinole-au-dessus-de-la-plage-de-galets
Bivouac sous la Tour de Farinole et au-dessus de la plage de galets
Réveillé à 8:00 alors que le soleil est déjà là, je suis prêt à partir à 9:00, après avoir vainement tenté de gagner le pied de la tour en ruine : la pente est raide, les ronces occupent tout le terrain où aurait dû se trouver le sentier côté plage, et une clôture bloque l'accès sur les autres côtés.

Tour-de-Farinole
Tour de Farinole
La Tour de Farinole
(notice)

Construite en 1562 aux frais des villageois, située sur une pointe rocheuse dominant les deux plages de Farinole, elle est aujourd'hui propriété privée. Elle mesure 11 m de hauteur. Le diamètre à la base est de 10,50 m. Le premier niveau, constitué d'un plancher occupe une surface de 17 m2. On y trouve la porte d'entrée, une meurtrière et une cheminée. Un escalier intérieur permet l'accès au second niveau, constitué par la terrasse. La terrasse est fermée par une couronne composée de six créneaux, un merlon et 19 mâchicoulis dont certains sont tombés, ce qui fragilise la couronne.

En août 1760, les Génois attaquent la tour de Farinole aux mains des Corses. Pasquale Paoli qui craint que l'on attaque aussi celles de Negru et d'Ogliastru, ce qui priverait ses troupes d'un passage sur le Cap Corse, demande qu'on l'approvisionne en poudre et en mortier. Elle protégeait la petite marine et les « magazini » blottis à ses pieds, côté sud, à l'embouchure de la rivière.

La tour de Farinole défendait aussi un chantier de construction navale « u scalu vechju » : Le felucone "Il Terrore ”, un des bateaux de la flotte paoline, aurait été construit ici à la fin de 1762.

L'Exsis remonte sans renâcler le raidillon reliant la plage à la route, et je reprends mon itinéraire vers le nord. Il offre des panoramas très vastes sur la côte, tant au nord qu'au sud, les montagnes de l'arrière pays et les marines qui se succèdent, anse après anse. Vers-la-Punta-di-Canelle
Vers la Punta di Canelle
En-descendant-d'Olmeta-di-Capocorso
Sur la route d'Olmeta di Capocorso
Après la Marine de Negru je quitte la D81 côtière pour gagner via la sportive D433 le village d'Olmetta di Capocorso où le G.V. signale une autre église de campagne intéressante.
Après une lente montée au flanc du val du Pierrago, je stationne l'Exsis à l'entrée du bourg et monte par un escalier assez raide jusqu'à la mairie demander la clé. Accueil souriant de la mairesse qui me la confie, en me demandant de la laisser après ma visite à l'employé municipal qui travaille dans le presbytère désaffecté à côté.

En regagnant l'église j'admire le site, les jardins soignés, salue quelques vieilles dames sorties chercher leurs course livrées par une camionnette, et pénètre dans les murs.
Olmeta-di-Capocorso-eglise-a-l'entree-du-village
Olmeta-di-Capocorso : l'église à l'entrée du village

Olmeta-di-Capocorso ; l'église
Olmeta di Capocorso : le village et ses jardins

Olmeta-di-Capocorso-eglise-nef-et-choeur
Nef et chœur de l'église d'Olmeta di Capocorso
Proportions agréables, ambiance claire, impression de fraicheur voir de naïveté dans le décor simple et sans prétention. J'ai le sentiment que ce lieu colle avec la mentalité de la communauté rurale qui l'a bâti et aménagé. L'intérêt esthétique vient des ajouts, puisque l'église paroissiale a hérité de mobiliers et autres objets sacerdotaux provenant de l'ancien couvent de Nonza. C'est ainsi que je repère plusieurs tableaux intéressants, des bannières brodées, quelques statues…
Olmeta-di-Capocorso-eglise-plafond
Olmeta di Capocorso: plafond de l'église
Tableau
Tableau du chœur : Âmes du Purgatoire

Olmeta-di-Capocorso : St Erasme dans
                      l'église
Olmeta-di-Capocorso : Intervention de St Érasme dans l'église
meta-di-Capocorso : San-Cesareo dans
                      l'église
Olmeta-di-Capocorso : San Cesareo dans l'église

Longue discussion ensuite avec Christophe, l'employé municipal auquel je remets les clefs et que je félicite du bel état de son église. Il m'expose les nombreuses difficultés auxquelles font face des petites communes comme celle-ci, lorsqu'il faut œuvrer sans la participation directe des citoyens paroissiens (comme autrefois), respecter des normes strictes d'exécution, le tout avec un financement bien sûr diminué vu l'exode rural et la désaffection de la population vis-à-vis de la chose religieuse… Mais il me souligne aussi la reconnaissance générale de plus en plus grande de cette partie du patrimoine, et la formation de Confréries non plus à but religieux ou d'entraide sociale, mais justement pour reprendre en charge sur une base bénévole la sauvegarde de tous ces témoins du passé souvent à grande valeur esthétique ou sentimentale.

Redescendant la petite route au flanc du Pierrago je retrouve la route côtière et continue à suivre le rivage vers le nord pour arriver bientôt à Nonza.

La côte
                      vers le sud et les cimes enneigée en arrière du
                      Nebbiu
La côte vers le sud et les cimes enneigée (Monte Cinto ?) en arrière du Nebbiu

Marine-de-Negru
Marine de Negru et sa tour

Nonza : arrivée en venant du sud
Nonza : arrivée en venant du sud

Nonza : les
                      maisons colorées du village groupées autour de
                      l'église
  Les maisons colorées de Nonza groupées autour de l'église
Cette fois je ne visiterai pas l'église Ste Julie (dont la porte semble fermée aujourd'hui…) mais emprunterai plutôt le raide escalier qui grimpe à la tour paoline sur son éperon au dessus de l'immense plage de sable gris.
Riches en histoires, des petites plaques de cuivre gravées en souligne les faits marquants, tout en évoquant d'autres aspects de l'histoire locale (culture du cédrat, extraction de l'amiante, etc.) :


Moi, Vincentello II, héritier des Avogari de Centile, dernier de ma lignée a exercer la souveraineté familiale sur Îa région, je hante encore ces lieux tant aimés. C'est au 11e siècle que mes aïeux venant de Gênes ont fait souche à Nonza. Sur ce rocher, ils ont bâti un château que la République de Gênes détruit au 15e siècle. Plus tard, dans sa guerre contre le royaume de France, Pascal Paoli construit, sur ces ruines dominant la mer, la tour dite «Paoline».


Au gré des incursions sarrasines, avant l'implantation de ma famille, la population partage son habitat entre littoral et montagne. Elle se réfugie sur les hauteurs, dans l'ancien hameau de « Teghia ». En 303, Sainte Julie est martyrisée sur l'emplacement de la chapelle actuelle dans laquelle coule la source miraculeuse. Autour de re lieu sacré, les jardins familiaux en terrasses assurent revenus et légumes. Au 19e, la culture du cédrat, son exportation depuis les « magazzini» de la « Marina », fait la fortune de nombreuses familles de Nonza.


Au pied du « monte Cucaru », je vois la carrière de la Société Minière d'Amiante de Canari, exploitée de 1941 à 1965 et je suis autant admiratif qu'inquiet sur la capacité de l'homme à faire et à défaire en si peu de temps. En 1960, il a été extrait un million de tonnes de serpentine pour obtenir 20 000 tonnes d'amiante. La serpentine de couleur grise rejetée à la mer comblera les criques, créant ainsi des plages artificielles. On trouve des grenats de toutes couleurs, des verts en particulier. Aujourd'hui, si la « Marina » à disparu, le paysage est toujours aussi grandiose.

Nonza : montée à la tour paoline
Nonza : montée à la tour paoline

Nonza-village-depuis-la-tour
Nonza : le village depuis la tour
Nonza : la plage
                      de sable gris
Nonza : la plage de sable gris
Nonza-la-tour-paoline
La tour paoline de Nonza sur son éperon au dessus de la mer
Points de vue superbes sur le village niché entre la tour et le flanc de la montagne, et sur la côte découpée tant au nord qu'au sud, où elle disparait vers l'Île-Rousse et peut-être même Calvi, loin au delà de sommets enneigés (le Capo a Dente, à plus de 2000 m, ou peut-être même le Cinto à 2 700 m?).

La petite place ombragée d'un énorme platane est vide, et le village est comme endormi, attendant pour revivre la prochaine saison touristique. Tant mieux pour moi, qui préfère tant ce tableau serein…
Suite de la route côtière panoramique qui contourne baies et caps. Au dessus du hameau de Minerbio je quitte la «grande» D80 pour rejoindre (par un raccourci étourdissant) la petite D33 qui passe encore plus haut dans la montagne. Très étroite, le trafic y est nul, donc pas de croisements problématiques !
Marine, plag et tour d'Albo
Marine, plage et tour d'Albo

Monte-Minervio
En abordant le Monte Minervio

Vers la marine de Giottani
Vers la marine de Giottani

En revanche quelques magnifiques points de vue agrémentent ces quelques kilomètres jusqu'à Pino où je fais quelques pas entre des vieilles maisons restaurées entourées de jardins florissants. Une maison
                      de Pino
Une maison de Pino et son jardin
Au
                      pied de la Tour de Sénèque
Au départ du sentier vers la Tour de Sénèque
J'incline alors à l'est vers l'intérieur sur la D180 pour gagner le col de Ste Lucie (381 m) et emprunter le mauvais chemin - asphalté quand même - qui mène au pied de la Tour de Sénèque. Cette fois il n'est que 15:20 lorsque je laisse l'Exsis devant les restes du couvent, et la lumière est encore assez présente que je me lance sans crainte dans le sentier menant en haut du piton. La pente est raide en montant rapidement à travers le boisé de chênes verts et le maquis.
Les rochers couronnant le mont sont rendus glissants par le lichen gorgé d'eau de condensation, mais le panorama de tous côtés au pied de la tour de guet est époustouflant. Arrivée au sommet sous la Tour de Sénèque
Arrivée au sommet sous la Tour de Sénèque

Tour-de-Seneque-vers-Luri
La Tour de Sénèque en regardant vers Luri à l'est

Tour-de-Seneque
Depuis la Tour de Sénèque le panorama vers le nord

Cependant je ne m'attarderai guère car dès 16:00 la lumière commence à baisser, le soleil est moins chaud et les ombres envahissent une bonne partie du paysage.

Tour de
                Sénèque
En quittant la Tour de Sénèque

En-descendant-le-sentier-de-la-Tour-de-Seneque
En descendant le sentier de la Tour de Sénèque
Retour à l'Exsis au pied de la Tour de
                        Sénèque
Retour à l'Exsis au pied de la Tour de Sénèque

Je me mets à la suite d'un couple qui a entrainé ses deux jeune de 8 à 10 ans dans cette aventure pour redescendre en sécurité et retrouve l'Exsis sans que mes genoux montrent trop de fatigue.
Consultant le G.V. je vois qu'à Piazza, partie de Luri, un peu plus à l'est et donc au centre du Cap Corse on signale l'église Saint Pierre (XVIIe) qui possède un tableau très spécial du XVe, clefs à la mairie… Je continue donc à monter au delà du Col de Ste Lucie et gagne Piazza où je trouve mon bivouac de ce soir sur la grande place entourée par écoles, mairie et église.

Il est 16:20, le bureau de la mairie a fermé à 16:00... J'attendrai donc demain matin. Je vois bientôt les bus venir charger leur cargaison d'écoliers et de lycéens puis laisser la place dans une paix royale.
Luri-Piazza : bivouac devant l'église
                      St-Pierre
Luri-Piazza : bivouac devant l'église St-Pierre

Ma longue soirée passera d'abord à relaxer un peu, puis à traiter les photos de la journée et surtout à entreprendre la rédaction du carnet négligée hier soir… Extinction des feux à 23:00, la fin sera pour demain matin.


45 685 Mercredi 26 janvier 2022 : de LURI à MACINAGGIO (45 km)
Luri-Piazza : la mairie et l'église-St-Pierre
                      sur la place
Luri-Piazza : la mairie et l'église-St-Pierre sur la place
Lever à 7:30 sous un ciel qui s'est chargé pendant la nuit. À 8:15 les bus ramènent les enfants tandis que je prends mon déjeuner. Après avoir terminé ma rédaction vers 9:30, je me dirige vers la mairie pour obtenir la clé, mais m'aperçoit que la grande porte de façade de l'église est ouverte…

Je m'approche, tout en jetant un coup d’œil au Monument aux Morts surmonté d'une statue de veuve éplorée. À ses jupes s'accroche sa petite orpheline... Jamais vu jusqu'ici, mais autrement émouvant et évocateur que le sempiternel poilu drapeau ou fusil à la main et casque en tête...
Luri-Piazza : Mairie et Monuments aux Morts
Luri-Piazza : devant la Mairie, le Monuments aux Morts
Veuve et orpheline de
                      guerre
Veuve et orpheline de guerre

Dans l'église un prêtre est venu dire la messe du jour, accompagné d'une seule servante qui répond et chante les cantiques à l'unisson… sans qu'un seul paroissien occupe un banc dans la nef. Les lieux sont éclairés, fort bien pour moi et mes photos, mais le tableau que je voulais voir et enregistrer se trouve derrière l'autel où officie le prêtre. Impossible de m'en approcher ! Je reste quelques minute à observer le décor de la grande église, puis m'éclipse discrètement en laissant les deux protagonistes poursuivre le rituel, renonçant aux images que je désirais capter... Luri-Piazza-eglise-St-Pierre-nef-et-choeur
Luri-Piazza : dans la grande et froide église-St-Pierre, la nef et le chœur
Plafond peint de l'église St-Pierre à
                        Luri-Piazza
Plafond peint de l'église St-Pierre à Luri-Piazza
Luri-Piazza-eglise-St-Pierre-plafond-et-orgue
Plafond peint et orgue de l'église St-Pierre à Luri-Piazza

En sortant j'aperçois un robinet près de la porte latérale du sanctuaire le long duquel plusieurs voitures sont stationnées. Je place l'Exsis juste au bord et profite de l'occasion pour compléter le niveau de mon réservoir. Au moins ce détour inabouti jusqu'à Luri aura-t-il apporté ce petit bénéfice.
Je prends ensuite le chemin du retour vers la côte jusqu'à Pino où, passant près de l'élégant clocher de l'église Sainte-Marie je descends jusqu'à la porte - verrouillée - qui voisine avec la mairie. Le secrétaire sort à l'instant, mais il me dit ne pas avoir la clé, seul le curé… Au moins la large façade baroque et le fin clocher valaient-ils qu'on les contemple de près. Pino : l'église Sta Maria Assunta
Pino : l'église Sta Maria Assunta sous le village

Pino : façade de l'église Sta Maria
                        Assunta
Pino : façade de l'église Sta Maria Assunta
Pino : clocher de l'église Sta Maria
                        Assunta
Pino : clocher de l'église Sta Maria Assunta

Marine de Pino : tour génoise et couvent
                  St-François
Marine de Pino : ruines de la tour génoise et couvent St-François

Je quitte alors Pino en continuant mon tour du Cap Corse vers le nord. Prochain village : Morsiglia qui se signale par quelques maisons fortes aux tours carrées dispersées dans les ruelles occupant le flanc de la colline. Morsiglia-maison-tour
Morsiglia : maison-forte

Depuis-Cannelle, la marine-de-Centuri
Depuis un balcon de Cannelle, la marine de Centuri

Au virage suivant c'est Centuri et surtout l'ample paysage qui se termine en bas par la marine de Centuri. Je n'y redescendrai pas, ayant amplement exploré ses quais et vieilles maisons au début de mon séjour. Je préfère me faufiler sur la D35 pour gagner le hameau de Cannelle que j'ai bien du mal à repérer sur la carte. Au bout de 900 m d'un chemin à peine asphalté je laisse l'Exsis sur le petit stationnement ad hoc et me lance dans les ruelles grossièrement pavées.

Cannelle
Ruelle de Cannelle
Elles s'insinuent entre les vieilles maisons de pierres plus ou moins retapées, fleuries et coupées de porches, de tunnels et d'escaliers. Faisant bien attention de ne pas me tordre les pieds, appréciant l'ambiance unique de ce hameau «hors du temps», je me rends jusqu'à la fontaine blottie sous un gros rocher entouré d'agaves et de figuiers. Une rénovation en cours mais apparemment interrompue lui redonnera éventuellement son cachet…

Cannelle
Cannelle
Cannelle
Cannelle
Retour au stationnement en empruntant un bout de la piste (chemin muletier ?) qui passe sous les maisons et doit descendre jusqu'à la marine de Centuri. Cannelle-le-vieux-chemin
Cannelle : sur  le vieux chemin descendant à la marine

Ravi de ce petit détour qui réactive mes souvenirs de 1991, je regagne la route principale D80 qui continue de monter jusqu'au Col de Serra, à 365 m d'altitude. Les moulins dont celui de Mattei apparaissent et, dans l'échancrure au nord, l'île de la Giraglia. Je viens de franchir la ligne de crête qui sépare les côtes ouest et est du Cap Corse, et retrouve le fort vent du nord-est, le gregale. Je passe Ersa, toujours aussi endormi, et me rends jusqu'à Rodigliano.

Pause déjeuner sur le belvédère de Cappiaghja, où le soleil recommence à faire son apparition sans que pour autant le ciel se dégage vraiment. J'y resterai un moment à écrire et me reposer, avant d'aller photographier la pointe du Cap Corse et l'Île de la Giraglia, tellement emblématique.

Rogliano-Ile-de-Giraglia-depuis-le-belvedere-de-Cappiaghja
Rogliano : Ile de Giraglia depuis le belvédère de Cappiaghja

Puis j'amorce la descente vers le port de plaisance de Macinaggio, interrompue quelques minutes par le passage d'un grand troupeau de chèvres (200, me dit le berger). En voilà du fromage !

Enfin je suis sur le bord de l'eau et décide de m'arrêter là puisque je ne suis plus qu'à une quarantaine de kilomètres de Bastia.
Les
                        chèvres de Rogliano
Macinaggio en descendant de Rogliano
Macinaggio en descendant de Rogliano
L'après-midi étant encore jeune, j'aurai tout le temps de m'attaquer à la réparation de l'auto-radio dont les mauvais contacts m'ont fait abandonner l'usage. Long démontage de la boite et extraction de l'engin, réfection de soudures entre les adaptateurs reliant câblage Fiat et prises Clarion… Monique m'appelle sur les entrefaites pour une longue conversation de 5 à 7 (ou presque !) complétée par Mathieu qui précise ses projets : je m'arrangerai pour l'accueillir à Orly à 14:30 le 3 février. Nous irons à Caen pour quelques jours, le temps de faire réparer les suspensions de l'Exsis et de voir frères et cousins, puis redescendrons éventuellement à Vence aider Olivier à avancer son chantier. Ensuite… destination soleil à fixer !

La grande Île d'Elbe à l'horizon marin
La grande Île d'Elbe à l'horizon marin

Le jour tombe lorsque j'achève ma réparation. Tout fonctionne normalement maintenant, mais il manque des cosses dans les connecteurs, ce qui explique les mauvais contacts qui se manifestent de nouveau dès que je remets le boitier en place... De toute façon la qualité du vieil autoradio laisse à désirer, il faudrait songer à le remplacer par un nouveau pas mal plus musical. On verra ! Souper, transfert et traitement des photos, rédaction du carnet de route, j'achève vers 20:30 et consacrerai le reste de la soirée à un peu de lecture.


45 730 Jeudi 27 janvier 2022 : de MACINAGGIO à ERBALUNGA (37 km)

Réveil tardif et lever tard sous un ciel variable. Bien tranquille au dessus de l'un des longs quais de ce grand port de plaisance actuellement déserté, je fais un peu de ménage, essaie de remonter l'autoradio dans son boitier... et constate encore que les mauvais contacts sont toujours là ! Je renonce à aller plus loin et attendrai de consulter un spécialiste. Bivouac sur le quai de Macinaggio
Bivouac sur le quai de Macinaggio

J'achève ensuite la correction du premier jet de ce carnet pour en expédier une copie à Monique, puis lis divers articles de l'Actualité laissés en plan ces derniers jours. Pause déjeuner à midi, puis confirmation de ma réservation pour mon passage Bastia-Toulon que j'imprime pour plus de facilité. Je repère aussi où m'approvisionner en GPL après débarquement sur le continent, et  contacte  le chef d'atelier du Garage St-Michel à Caen (un autre Mathieu) pour réserver une date de consultation et éventuellement de réparation. Voilà qui précise la planification des prochains jours.

Marine-de-Porticciolo
Marine de Porticciolo
Je quitte la marina vers 14:00 avec l'idée de me rapprocher de Bastia que je visiterai demain si le temps est favorable. L'après-midi s'achève sous un ciel en partie nuageux, clair mais sans véritable soleil qui aurait pu réchauffer l'atmosphère.
La route est bonne, je fais quelques arrêts photos en repassant devant des sites déjà admirés (comme la marina de Porticciolo ou la tour de Losse) tout en surveillant les eucalyptus pour prélever des échantillons plus frais pour Olivier. Sans succès : ces arbres sont rares dans le coin, et situés hors de portée… Marine-de-Porticciolo
Marine de Porticciolo

Tour-de-Losse
Tour de Losse
Tour-de-Losse
Tour de Losse : vue rapprochée

À partir de 17:00 c'est un bivouac que je guette, là aussi pas évident. Je finis par m'arrêter sur le grand parking municipal d'Erbalunga en profitant de la proximité des commerces pour me procurer un pain tout chaud à l'épicerie.

Ma journée de voyageur s'arrêtera là; en soirée lecture et travail sur ma page web Côte Nord et Minganie de 2006.


45 767   Vendredi 28 janvier 2022 : d'ERBALUNGA à BASTIA (18 km)
Erbalunga-bivouac-sur-le-stationnement-municipal
Bivouac sur le stationnement municipal d'Erbalunga
Lever peinard à 8:30 sous un ciel redevenu bleu ! J'écoute les nouvelles à la radio, prends mon temps pour douche et déjeuner, travaille un peu sur ma page web, classe mon courrier, change de literie, bref traîne un peu avant de me décider à gagner Bastia pour embarquer ce soir.

Erbalunga
Erbalunga et sa tour

Vers 11:30 je finis par démarrer et ferai la route directement, ne faisant que quelques arrêts pour photographier des paysages vus il y a un mois, mais dans une lumière nettement moins brillante.

Enfin j'aborde la préfecture de la Haute Corse. La circulation y est très dense, tout comme à Ajaccio, et le stationnement tout simplement impossible pour un véhicule de mon gabarit : le seules places libres se trouvent dans quelques rares parkings souterrains, et le long des rues, les petites voitures sont collées pare-chocs contre pare-chocs. Je finis par enfiler le tunnel passant sous le vieux port, me retrouve assez loin au sud de la vieille ville et tombe sur une rare place devant une pharmacie (Alfonsi Bastia sud, à l'extrémité nord de l'Avenue de la Libération). Je me l'attribue aussitôt, et après un café-banane-chocolat qui devrait me permettre de tenir le coup, me lance dans une longue marche pour revenir au centre et parcourir l'itinéraire recommandé par le G.V. La rue César Vezzani me mène à la Citadelle où je commence par faire un tour. Bastia-la-citadelle
Bastia : la citadelle du côté sud depuis la rue César Vezzani

Bastia : entrée dans la citadelle
Bastia : entrée dans la citadelle
Bastia : rempart de la citadelle
Bastia : rempart de la citadelle

Bastia : Le Port sous le Palais
                        du Gouverneur dans la citadelle
Bastia : Le Port sous le Palais du Gouverneur dans la citadelle
Le Palais du Gouverneur génois a fière allure dans sa muraille de brique rouge, mais je remets à plus tard la visite du Musée de Bastia (historique) qui y loge. Je  préfère commencer par parcourir les ruelles de la Ville Haute enclose dans les remparts. J'atteins bientôt la cathédrale dont je fais le tour.
Cathédrale de Bastia
Façade de la cathédrale de Bastia
Nef de la cathédrale de Bastia dans la
                        citadelle
Nef de la cathédrale de Bastia dans la citadelle
Vierge dans la cathédrale de Bastia
Vierge dans la cathédrale de Bastia
Maître-autel de la cathédrale de Bastia
Maître-autel de la cathédrale de Bastia

Tableau
                  de la cathédrale de Bastia
L'Assomption de la Vierge, dans la cathédrale de Bastia

Puis je descends jusqu'à la poudrière qui s'avance en promontoire au-dessus de la baie vers le sud... Bastia : poudriere de la citadelle
Bastia : poudrière de la citadelle

Je remonte enfin jusqu'au Jardin Romieu encore touffu et vert malgré l'hiver pour en dévaler les allées et escaliers jusqu'au Vieux port.
Bastia :
                  l'Ancien et le Nouveau Port
Bastia : l'Ancien et le Nouveau Port depuis la Citadelle

Joli coup d’œil sur le bassin rempli de yachts, les maisons colorées tout autour et la haute façade de l'église St-Jean-Baptiste qui émerge en arrière.

Bastia : le Vieux-Port et l'église
                        St-Jean-Baptiste
Bastia : le Vieux-Port et l'église St-Jean-Baptiste

Bastia : rue St-Jean derrière le
                        Vieux-Port
Bastia : rue St-Jean derrière le Vieux-Port,
devant les marches de l'église St-Jean-Baptiste


Bastia : loggia d'accès à l'église
                        St-Jean-Baptiste sur la Place du Marché
Bastia : loggia d'accès à l'église St-Jean-Baptiste sur la Place du Marché
On pénètre dans sa nef baroque par une sorte de loggia placée sur le côté et donnant sur la vaste Place du Marché, sympathique avec ses vieilles façades, sa fontaine moderne - mais hélas pour l'heure sans eau - et ses élégantes terrasses de cafés et restaurants.

Bastia : Fontaine de la Place du Marché
Bastia : Fontaine de la Place du Marché

Bastia : fontaine sur la Place du Marché

Orgue (1742) de l'église St-Jean-Baptiste
                          de Bastia
Orgue (1742) de l'église St-Jean-Baptiste de Bastia
Bastia-eglise-St-Jean-Baptiste-chaire
Bastia : chaire de l'église St-Jean-Baptiste

ÉGLISE PAROISSIALE SAINT JEAN-BAPTISTE
(notice)

Saint Jean-Baptiste (classée Monument Historique en 2000) est la plus grande église de Corse. L'édifice a été construit de 1636 à 1666 sur l'emplacement d'une ancienne chapelle. En 1864, l'architecte bastiais Paul-Augustin Viale termina la façade de l'église qui était restée inachevée. Au cours de cette campagne de travaux furent construits le fronton triangulaire et le clocher de droite. Le clocher de gauche avait été érigé en 1810 par le maître maçon suisse Tomaso Quadri.

L'intérieur de l’église est richement décoré. On y remarque le maître-autel de marbre, commandé en 1693 à Gênes au sculpteur d'origine marseillaise Honoré Pellé. A gauche du maître-autel, on conserve le trône épiscopal de Monseigneur Matteo Guasco, natif de Bastia et dernier évêque de Sagone (en résidence à Calvi jusqu'à la Révolution).

La chaire à prêcher est la plus précieuse de Corse. Elle est en marbre blanc incrusté de diapre de Sicile, de jaune de Sienne et de vert de Polcevera. Commandée à Gênes en 1779, elle fut réalisée par les sculpteurs Gaetano et Gian Andrea Torre (père et fils). Expédiée démontée et en caisse, elle fut mise en place en 1781.

La tribune des grandes orgues est exceptionnelle. Construite en 1742 par le maître menuisier bastiais Giovan Battista Terrigo, ses galbes audacieux et ses dimensions imposantes évoquent la poupe d'un galion de l’époque baroque.

Les autels latéraux sont ornés de tableaux baroques, principalement de l'école génoise (Domenico Piola, Giovanni Raffaele Badaracco, Lorenzo De Ferrari).

Église-St-Jean-Baptiste de Bastia :
                          marbre décorant la chaire
Église St-Jean-Baptiste de Bastia : marbre décorant la chaire

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Église St-Jean-Baptiste : balustrade et ange en marbre

Église St-Jean-Baptiste de Bastia : le
                    maitre-autel
Église St-Jean-Baptiste de Bastia : le maitre-autel

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Église-St-Jean-Baptiste de Bastia : autel de la Vierge

Bastia-eglise-St-Jean-Baptiste-Crucifix
Église-St-Jean-Baptiste de Bastia : Crucifix
Bastia-eglise-St-Jean-Baptiste-chapelle-St-Pascal-Baylon-(bois-pychrome-XVIIIe)
Église St-Jean-Baptiste de Bastia : chapelle St-Pascal-Baylon
(bois polychrome du XVIIIe)



Bastia : Place St-Nicolas
Bastia : Place St-Nicolas
Suivant la rue St-Érasme, commerçante et assez animée, je débouche sur la grande Place St Nicolas, très longue. Une grande statue de Napoléon Ier en occupe le centre sur l'un des côtés, sur l'autre c'est un Monument aux Morts de la guerre de 1914-18.
Je me rends à son extrémité nord-est pour voir le kiosque du sous-marin Casabianca. Après son démantèlement en 1952 on l'a rapatrié ici  pour honorer la mémoire du commandant L'Herminier et de son équipage. En plusieurs missions secrètes et à haut risque, ils firent transiter nuitamment sur des plages désertes de Corse armes, munitions et officiers destinés à soutenir la Résistance corse, à toutes fins pratique le premier département français libéré de l'Occupation allemande. Bastia-Place-St-Nicolas-kiosque-du-Casabianca
Place St-Nicolas : kiosque du Casabianca

Je n'irai pas plus loin après cette longue marche dans l'ex Ville basse, et reviens vers la Ville Haute en empruntant la rue Napoléon, elle aussi commerçante et peut-être encore plus chic.

Cela me permettra deux incursions dans deux riches sanctuaires : l'Oratoire St Roch, puis l'Oratoire de l'Immaculée Conception, tous deux somptueusement décorés. Des stalles sombres garnissent la longueur des murs, coupées de niches vitrées où brillent des statues raffinées à porter en procession. Ces chapelles, fiefs de Confréries (un cercueil est déposé dans la chœur de la première), témoignent d'une religiosité toute latine.

Bastia : facade de l'Oratoire St-Roch
Bastia : façade de l'Oratoire St-Roch
Oratoire-St-Roch : statue processionnelle
                          de St-Roch
Oratoire-St-Roch : statue processionnelle de St-Roch

Orgue de l'oratoire St-Roch
Bastia : orgue de l'Oratoire St-Roch

Bastia-oratoire-de-l'Immaculee-Conception
Bastia : oratoire de l'Immaculée Conception
oratoire-de-l'Immaculee-Conception-frise
Oratoire de l'Immaculée Conception : frise sur la façade

Oratoire de l'Immaculée Conception : nef
                          et voute
Nef et voute de l'Oratoire de l'Immaculée Conception
oratoire-de-l'Immaculee-Conception-plafond
Oratoire de l'Immaculée Conception : plafond

oratoire-de-l'Immaculee-Conception-Autel
Oratoire de l'Immaculée Conception : l'autel
Oratoire de l'Immaculée Conception :
                          statue votive
Oratoire de l'Immaculée Conception : statue votive

Puis je contourne à nouveau le Vieux Port encore plus pittoresque dans la chaude lumière vespérale, et remonte jusqu'à la citadelle. Bastia-Vieux-Port
Bastia : entrée du Vieux-Port

J'irai faire le tour des galeries du Musée de Bastia installées dans l'ancien Palais du Gouverneur magnifiquement restauré à cet effet.

Bastia-Musee-de-la-Citadelle-Vue-de-Bastia-par-Louis-Auguste-Lapito-1844
Musée de la Citadelle : Vue de Bastia, par Louis-Auguste Lapito (1844)
Tableaux (paysages et portraits), cartes, maquettes, infographies, vitrines d'objets usuels ou religieux, meubles, tous les moyens sont mis à contribution pour présenter et expliquer l'histoire de Bastia (et de la Corse accessoirement) depuis le Moyen-Âge. De Pise à Gènes, les luttes pour l'indépendance (qui datent quasiment de toujours), les Espagnols, les Impériaux d'Allemagne, les Français… Histoire tumultueuse, faite d'acculturation, de conflits internes, de ralliements et de trahisons… et toujours cette volonté de proclamer sa différence et de vivre à sa manière. Les notices qui se succèdent de salle en salle sont bien faites, suffisamment denses sans trop assommer, les objets dans l'ensemble parlants et esthétiques, de toute façon superbement mis en valeur. Je dois limiter mes clichés, ma batterie étant presque épuisée…

Il est passé 16:00 lorsque je sors un peu saturé d'informations, et reprends le long trottoir qui me fait quitter la Ville Haute pour regagner mon stationnement en périphérie. Un bon quinze minutes de marche rapide, et je retrouve l'Exsis où je commence par me préparer un lunch consistant. Après un peu de repos, je commence à jeter sur mon écran quelques lignes résumant ma journée, et il est temps de gagner le port où ont commencé à se former les lignes pour l'embarquement. À 19:25 les grandes portes du garage se ferment, le bruit du moteur s'intensifie et nous quittons le port.

Adieu la Corse !

km 45 785