Mai - juin 2021

Balade au centre du Québec
Mauricie - Lac-St-Jean - Charlevoix


Jean-Paul en solo à bord du ProMaster

Photos sur Google Photo :
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49 916  Dimanche 30 mai 2021 : de MONTRÉAL à LAVALTRIE (59 km)

Je quitte Outremont tard dans l'après-midi, après un dernier test d'étanchéité du réservoir d'eau propre qui a montré des fuites importantes dimanche dernier lorsque j'ai entrepris de le remplir juste avant de prendre la route. Une semaine de retard dans cette première sortie de la saison, le temps de démonter, constater la source du problème, décider du procédé pour réparer, aller chercher les composant (vis inox et polyester - alimentaire cette fois -), puis appliquer le ruban de laine de verre et la résine comme suggéré par le fournisseur. Les trois couches exigent à chaque fois un bon 24 heures pour la prise et le séchage. si bien que c'est hier seulement que j'ai pu tester mon ouvrage et replacer - en le scellant avec du joint à gouttière) le couvercle de la boite. J'avais déjà descendu pas mal de choses dans les placards et le frigo, en particulier les provisions, et c'est vers 16:00 que je me suis finalement ébranlé.

Passage chez mon magasin d'électronique Addison pour reporter une pièce défectueuse, plein d'essence puis quelques kilomètres d'autoroute sous la pluie qui commence pour sortir de l'île de Montréal et rattraper la Route 138 est, le «Chemin du Roi», au niveau de Repentigny. Elle passe près de son vieux moulin à vent, malheureusement étroitement entouré de maisons anachroniques, puis longe le fleuve qui ne tarde pas à s'élargir. La visibilité est mauvaise, la lumière terne et le parebrise constellé de gouttelettes, si bien qu'on oubliera les photos pour aujourd'hui !

Vers 18:30 je commence à chercher un point de chute près du fleuve, emprunte  quelques «rues du Bord de l'eau», toutes densément occupées par des rangées de grosses maison de banlieue où je ne puis stationner. De toute façon je n'y ai pas accès à la rive… Ce n'est qu'en arrivant près du centre du village de Lavaltrie que je trouve une rue en impasse qui aboutit sur les battures en un vaste cercle de demi-tour (rue St Thomas). Je me case bien au bord de la circonférence et m'y installe dans l'intention d'y passer une nuit paisible, sans que rien ne me coupe la vue sur le cours puissant du Saint-Laurent. Quelques gros cargos («lakers») passent lentement, montant vers la Voie maritime ou descendant vers le Golfe.

Lavaltrie-bivouac-devant-le-fleuve
Lavaltrie : bivouac devant le fleuve

Je me repose un peu, puis me prépare une soupe, travaille un peu sur mon ordi à la révision de mes pages web (Pologne 1995 et Alaska 2004), et à 22:45 suis au lit, en espérant que le temps s'éclaircira demain.


49 975  Lundi 31 mai 2021 : de LAVALTRIE à ST-JEAN-des-PILES (163 km)

Espérance déçue, il fait encore très gris au réveil, mais au moins la nuit a-t-elle été calme et reposante. Je souffre encore de migraine dont j'ai bien du mal à me débarrasser à coup d'acétaminophène, et prends la décision de consulter en rentrant à Montréal. Je démarre donc assez lentement, profitant de la tranquillité de mon bout de rue face au fleuve sur lequel défilent tranquillement les gros navire remontant vers Montréal et les Grands Lacs. Enfin, après le passage du dernier autobus de ramassage scolaire qui vient tourner juste devant moi, je m'ébranle en remettant à plus tard la douche, l'eau étant froide dans le chauffe-eau (j'ai oublié d'ouvrir les vannes du circuit de refroidissement sur le moteur…).

Premier arrêt devant l'église ancienne du village de Lavaltrie fondé fin XVIIème; sa porte s'ouvre mais c'est pour découvrir une salle du spectacle «La Chasse Galerie» que la pandémie a rendu virtuelle, si bien que de grands rideaux noirs masquent le décor peint et sculpté de l'église et que quantité d'ordinateurs et autres consoles ou moniteurs posés sur des rangées de tables ont pris la place des bancs autrefois occupés par les fidèles. On m'y accueille aimablement, mais pour me préciser que cette installation - qui dénature complètement l'intérieur du digne édifice et empêche d'en contempler le décor - est là pour durer… Je bats en retraite, déçu du peu de cas que l'on fait ici de l'authentique patrimoine religieux et artistique du Québec. Je me console en me disant qu'au moins l'église n'a pas été démolie et ses trésors dispersés ou détruits… et qu'ainsi elle est préservée pour des jours meilleurs. Eglise-de-Lavaltrie
Façade de l'église St-Antoine de Lavaltrie

Nef de
          l'église St-Antoine de Lavaltrie
Nef de l'église St-Antoine de Lavaltrie (avant son masquage...)

Je continue ma route le long du fleuve : activité essentiellement agricole, architecture médiocre malgré quelques rares maisons anciennes en pierre bien conservées, et trop de petites «cabines» en bois traditionnelles en général décrépites et remplacés le plus souvent par les habituels pavillons carrés en alu et autre matériaux contemporains, certainement plus confortables mais laids et sans aucune personnalité. Le fleuve est proche et apparait souvent derrière un rideau d'arbres ou quelques terres cultivées.

Autre tentative de visite à Lanoraie, également village ancien des débuts de la colonie : là l'église est fermée, et un petit panneau présentant son histoire explique qu'elle a brûlé 3 fois, si bien que la dernière mouture est en béton et a été réédifiée en 1930. Oublions donc les décors XVIIIème… Au moins son grand parking vide en arrière m'aura-t-il permis de me doucher et de déjeuner en paix.

En revanche, après un Louiseville sans aucune élégance, je ferai une pause plus intéressante à Yamachiche dont le centre a conservé toute une rangée de petites maisons bourgeoises autour de l'église. Ces demeures, édifiées par quelques architectes et entrepreneurs de talent, sont restées assez bien entretenues pour donner une idée de la richesse relative des propriétaires ruraux du coin fin XIXème et de l'émulation qui régnait dans ce petit monde relativement aisé. Yamachiche.jpg
Yamachiche : les jolies maisons de brique rouge sur la rue Ste-Anne

Moulin de Tonnancour : la retenue
Retenue du moulin de Tonnancour
Continuant à longer le vaste Lac St-Pierre, j'arrive à Pointe-du-Lac où un petit détour me fait découvrir le Moulin de Tonnancour soigneusement restauré. M'abstenant d'entrer dans l'antre du meunier dont je connais déjà les secrets, je préfère faire le tour de la solide bâtisse en pierre qui a retrouvé son apparence ancienne début XIXème, et jeter un œil au bassin de retenue joliment aménagé.

J'arrive bientôt à Trois-Rivière en suivant la Route 138 qui traverse le centre ville ancien. Là encore, pas grand chose de notable dans ces quelques rues essentiellement mercantiles relativement fleuries et nettes,  mais sans guère d'originalité architecturale : Hôtel de ville faussement gratte-ciel début XXème, Palais de Justice récent mais là aussi sans génie. Achat d'un balai d'essuie-glace de rechange dans un énorme Canadian Tire de l'interminable banlieue de Shawinigan. Décidément utile, ce distributeur continental  ! Voilà une institution qui diffuse de façon identiques dans le vaste territoire canadien quantité d'objets liés à tous les domaines de la vie courante. Un vrai trait culturel national !

Voulant rejoindre la Route 155 qui remonte le St-Maurice jusqu'à La Tuque, je prends la direction de Shawinigan et finis par m'engager sur l'autoroute 55. Voyant soudain indiqué le Parc national de la Mauricie, je quitte assez vite l'autoroute pour une jolie petite route longeant la rive droite du fleuve. Trajet bientôt rural qui, dans la lumière dorée du soir, me mène jusqu'à St-Jean-des-Piles où je retrouve le belvédère donnant sur Grandes-Piles, malheureusement tellement envahi par la végétation que le charmant panorama attendu est presque invisible… Grandes-Piles-depuis-St-Jean-des-Piles
Panorama sur Grandes-Piles depuis St-Jean-des-Piles au-delà du Saint-Maurice

Je me rends jusqu'au village tout proche, et y cherche un point de chute sur les petites rues en impasse donnant sur l'eau perpendiculairement à la route. Je tombe ainsi sur la rampe de mise à l'eau du village où un aimable - et disert - pêcheur à la ligne entreprend avec beaucoup de verve de me conter l'histoire de la rivière, essentiellement liée à son passé de voie de drave (drive) pour les billots descendant vers les papeterie de Shawinigan et Trois-Rivières. Il m'apprends entre autres que les «Piles» de la toponymie réfèrent aux piles de pitounes (billots) qui s'entassaient au coude très sec que fait la rivière à cet endroit : Grandes-Piles sur le rive gauche, petites piles plus petites sur la rive droite (là où le courant est plus rapide)… Il me parle aussi des «Polacks risqueux» (les Polonais étaient alors nombreux dans l'industrie forestière) qui allaient faire sauter ces embâcles à la dynamite…

Bivouac devant le parc de St-Jean-des-Piles au
                matin
Bivouac devant le parc de St-Jean-des-Piles au matin
La lumière descend et la fraîcheur avec. Je prends congé de mon hôte sympathique et vais trouver au bout d'une autre impasse le bivouac paisible recherché. La nuit tombe bientôt tandis que je travaille encore un peu sur mes pages web, prépare un léger souper et me couche tôt, en projetant de faire demain l'excursion du Parc national de la Mauricie.


50 138   Mardi 1er  juin 2021 : de ST-JEAN-DES-PILES à ST-GÉRARD-DES-LAURENTIDES (85 km)

Réveil vers 7:30 à la lumière des lanterneaux, après une nuit des plus tranquilles. Je me lève un peu plus tard, appréciant le silence campagnard qui m'entoure, bien à l'écart de la route (au demeurant peu passante).

Après déjeuner et douche (l'eau est bien chaude cette fois) je vais faire un tour dans le petit parc et prends quelques vues de la vaste rivière qui roule ses eaux paisibles en remplissant maintenant la vallée (elle était beaucoup plus creuse avant l'érection du barrage de Shawinigan, m'a-t-on dit).
Le-St-Maurice-depuis-le-Parc-des-Piles-a-St-Jean-des-Piles
Depuis le Parc des Piles, le St-Maurice en aval de St-Jean-des-Piles

Le-St-Maurice-en-amont-de-St-Jean-des-Piles
Le St-Maurice en amont de St-Jean-des-Piles

Puis j'installe mon nouveau balai d'essuie-glace, et prends enfin la direction du nord en continuant à longer l'eau jusqu'à atteindre la porte du Parc national de la Mauricie. Longue discussion avec le préposé à l'accueil qui me propose plusieurs point saillants pour ma courte visite, et m'entretient de la mission de Parcs Canada, des enjeux et aussi des défis qu'offre la protection de vastes territoires encore à peu près vierges dans notre immense pays. Préservation ou restauration de la biodiversité, concurrence avec les industries minières ou forestières, il a long à dire sur tous ces sujets.

2021-0601-6a Route du Parc national de la Mauricie
            carte

Je finis par m'engager sur la petite route très sinueuse et montueuse qui parcourt sur une soixantaine de kilomètres la partie sud du Parc fédéral, m'étonnant de son parfait état : pas une bosse, pas un trou ni même une fissure, on est drôlement loin des routes québécoises… ! Je roule très «cool», m'arrêtant de temps à autre pour photographier tel ou tel paysage. C'est surtout le remarquable système de lacs qui fait l'intérêt spécial de ce parc, un paradis pour les canoéistes qui disposent de tout un réseau de portages aménagés pour passer de lac en lac. Si la route est excellente, en revanche ses abords très denses laissent peu de vue sur le paysage et il faut prendre de petites diversions pour se rendre au bord des lacs, où l'on peut louer canoë et d'où partent les randonnées, elles aussi fort bien signalées et aménagées.

Après le Lac du Fou où je déjeune au bord de l'eau, je profite un bon moment du Lac Édouard et de sa jolie plage de sable glaciaire (i.e. orangé et assez gros) en relaxant allongé sur le sable et en observant de magnifiques nuages d'un blanc éclatant qui envahissent progressivement le ciel.

Parc national de la Mauricie : Lac du Fou
Parc national de la Mauricie : échappée sur le Lac du Fou

nuages-sur-le-Lac-du-Fou.
Nuages sur le Lac du Fou
Parc-national-de-la-Mauricie-Lac-du-Fou
Parc national de la Mauricie : Lac du Fou

Parc national de la Mauricie : plage du Lac Edouard
Parc national de la Mauricie : plage du Lac Edouard

Parc-national-de-la-Mauricie-nuages-sur-la-plage-du-Lac-Edouard
Parc national de la Mauricie : Nuages sur la plage du Lac Édouard

Parc-national-de-la-Mauricie-lac
Parc national de la Mauricie : le Lac Écarté

Parc-national-de-la-Mauricie-hutte-de-castor
Parc national de la Mauricie : hutte de castor sur le Lac Écarté

Peu avant de virer vers le sud, je monte jusqu'au belvédère du Passage d'où s'étend la vue renommée sur l'enfilade du lac Wapizagonké long d'une vingtaine de km. Au Passage, vue en enfilade sur le Lac
                  Wapizagonké
Au Passage, vue en enfilade sur le Lac Wapizagonké

L'île aux Pins, à l'autre extrémité du même lac est une première occasion de marcher un peu pour descendre jusqu'à son belvédère coincé sur un gros rocher : vue plongeante, moins étendue, mais plus intime sur l'île en question, sauvage, dont deux canoës font le tour, tout petits dans la distance...

Parc national de la Mauricie : belvédère de l'Ile aux
            Pins
Parc national de la Mauricie : belvédère de l'Ile aux Pins

Canoéistes autour de l'ile aux Pins
Canoéistes autour de l'Ile aux Pins

Au retour de ma petite excursions sous les bois, quelques gouttes… J'arrive à l'extrémité sud-ouest du parc et du lac Wapizagonké où je me suis réservé une petite balade de 2 km qualifiée de «facile» : Les Cascades, à partir du Centre Shewenegan.

Là encore sentier parfaitement aménagé (l'asphalte sur la plus grande partie permettrait de le parcourir en chaise roulante !), jolies vues sur le sous-bois et surtout sur la rivière qui, au delà d'un passage tranquille envahi par roseaux et nénuphars, dégringole la pente rocheuse en une longue suite de cascadelles bruissantes et rebondissantes.
Parc-national-de-la-Mauricie-Shewenegan
Parc national de la Mauricie : Shewenegan, départ de la balade vers les Cascades

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Shewenegan : promenade des Cascades

Shewenegan-promenade-des-Cascades
Shewenegan : promenade des Cascades

Shewenegan-promenade-des-Cascades
Shewenegan : les Cascades

Le soir descend, il est temps de sortir du parc et de trouver un point de chute pour la nuit. Je continue en direction de St-Mathieu et m'arrête une quinzaine de km plus loin au centre de St-Gérard-des-Laurentides, sur la vaste place séparant l'église de l'école. Je serai ainsi à proximité de Shawinigan où je reprendrai demain la A55 puis la Rte 155 vers le nord en direction de La Tuque. Souper léger, un peu d'écriture pour combler le retard d'hier; assez fatigué, je suis couché à 22:15 pour une autre nuitée au calme.


50 223  Mercredi 2 juin 2021 : de ST-GÉRARD-DES-LAURENTIDES à ROBERVAL (286 km)

Grandes-Piles-eglise-et-presbytere
Grandes-Piles : l'église (1899) et le presbytère (1885)
Réveillé dès 6:30 sous un beau soleil, je sommeille jusque vers 8:00, me lève et suis sur la route à 9:00. Je rejoins bientôt la A55 qui se rétrécit en Rte 155 quelques kilomètres plus loin, au moment de rejoindre le cours de la grande rivière.

Arrêt à Grandes-Piles pour aller voir l'église (fermée comme d'habitude…), l'ancien presbytère et surtout le panorama, hélas encore une fois à peu près invisible depuis le parvis, en haut du village.

Presbytère
          de Grandes-Piles
Presbytère de Grandes-Piles (1885)

Mais un ancien quai bien aménagé avec parking et vieux petit bateau de draveurs offre l'ouverture recherchée sur le vaste plan d'eau et le village de St-Jean-des-Piles sur l'autre rive. J'y traine un moment, appréciant l'ampleur de la vue, faisant quelques photos, avant de suivre les méandres de la 155 qui accompagnent fidèlement le cours de la large rivière. Grandes-Piles : le quai sur la Saint-Maurice et
                  le bateau des draveurs
Grandes-Piles : le quai sur la Saint-Maurice et le bateau des draveurs

Le St-Maurice en quittant Grandes-Piles
Le St-Maurice en quittant Grandes-Piles
Le-St-Maurice-depuis-la-Rte-155
Le St-Maurice depuis la Rte 155

Quelques vues particulièrement spectaculaires valent un arrêt photos, et font endurer le trafic intense de gros camions (chargés de billots ou suivis de grosses remorques ravitaillant le nord) que l'on croise sans problème vu la largeur de la route, la qualité générale du revêtement et ses courbes redressées. Mais ceux qui me suivent en me talonnant comme impatient de me doubler sont plus fatigants. Alors que je me cantonne autour de 80 km/h, ils dépassent allègrement le 90 réglementaire et profitent de la moindre ligne droite pour de me dépasser dans le grondement de leur gros diesel. Le-St-Maurice-depuis-la-Rte-155
Les grandes courbes de la Rte 155 épousant le cours de la rivière

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Descente de la Rte 155 sur St-Roch-de-Mekinac
Un point d'eau providentiel à St-Roch-de-Mekinac
Un point d'eau providentiel à St-Roch-de-Mekinac

Le-St-Maurice-depuis-la-Rte-155
Le St-Maurice depuis la Rte-155

Je finis par arriver à La Tuque après une centaine de km de cette belle route panoramique, et fait la pause déjeuner dans le Parc des chutes de la Petite Rivière Bostonnais. Piquenique frugal d'une salade de carottes au salami et bâton de crème glacée, puis petit tour sur le site. Du haut de la tour d'observation laborieusement gravie (92 hautes marches !) vue étendue sur la vallée du St-Maurice et les montagnes au loin, mais impossible d'apercevoir les chutes à son pied, tant la végétation est touffue et évidement non élaguée… La-Tuque-chutes-de-la-Petite-Riviere-Bostonnais

En revanche le long escalier de bois qui accompagne la chute, agrémenté de quelques balcons belvédères, offre quelques points de vue saisissants sur l'eau vive qui dégringole en 3 étages diversifiés.

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Vue vers le St-Maurice depuis la tour des chutes de la Petite Rivière Bostonnais
La-Tuque-chutes-de-la-Petite-Riviere-Bostonnais
Chute supérieure de la Petite Rivière Bostonnais

La-Tuque : Troisième chutes de la
                  Petite-Riviere-Bostonnais
La Tuque : chute inférieure de la Petite-Rivière-Bostonnais
La Tuque : haut de la 3ème chutes de la
                  Petite-Riviere-Bostonnais
La Tuque : haut de la chute inférieure  de la Petite-Riviere-Bostonnais

Anecdote : une de mes sandales Birkenstock, déjà pas mal amortie, me lâche en descendant la dernière marche ! C'est donc avec un pied nu et le soulier à la main que je ferai la remontée jusqu'au Centre d'accueil où l'aimable préposée me dirige, faute de cordonnier à La Tuque, vers l'inévitable Canadian Tire pour quérir colle ad hoc et pinces de serrage…

Toujours pas de signal téléphonique pour donner des nouvelles à Monique. Je profite donc du wi-fi public du magasin pour tenter de la rejoindre par Facetime et, faute de réponse, lui laisser un message. Le pompiste auprès duquel je fais le plein de carburant me confirme peu après que le réseau de Rogers (correspondant de Free) est inexistant en Mauricie, ce qui laisse à peu près toute la Route 155 hors de portée… jusqu'à quelques kilomètres du Lac St-Jean. Finalement la couverture téléphonique semble meilleure au Maroc !

La lecture attentive du petit guide touristique remis par l'hôtesse des Chutes ne faisant état d'aucune autre attraction susceptible de retenir mon attention (ce ne sont que randos en forêt ou en canoë, expéditions de chasse ou de pêche à partir des nombreuses pourvoiries de la région, camping stationnaire dans de luxueux terrains aménagés au bord de l'eau avec animations et tutti quanti…), je reprends la route. En l’occurrence c'est la suite de la 155 se faufilant entre lacs et forêt, longeant parfois un torrent mais sans plus rien de la majesté du St-Maurice. Chaussée dans l'ensemble excellente, mais portant encore trop de camions à mon goût. Continuant d'adopter mon train pépère autour de 80 km/h.je me range sur le large bas-côté pour les laisser passer lorsque je suis tanné de les sentir me talonner.

Arrivee-sur-le-Lac-St-Jean-peu-apres-Chambord
Arrivée sur le Lac-St-Jean peu après Chambord
Je parviens vers 18:00 devant la large étendue du Lac St-Jean, lorsque la lumière commence à dorer et à descendre. J'entreprends le contournement  de la vaste étendue d'eau par la gauche (sens des aiguilles d'une montre) et me rends jusqu'à Roberval en tentant de trouver un point de chute immédiatement sur la rive.

Mais les seuls accès mènent à des villas par des petits chemins privé franchissant à niveau la voie ferrée du CN, impossible de m'y arrêter. Je me rends ainsi jusqu'à Roberval où je vais stationner sur une rue résidentielle assez cossue, au bord du grand gazon entourant l'usine de traitement de l'eau. La réglementation municipale - vérifiée sur l'Internet - autorisant le stationnement nocturne dans les rues, je ne devrais pas avoir de pb. Long appel à Monique que je rejoins enfin, nous évoquons un peu les vacances avec nos deux petits que nous voudrions faire voyager… Puis je soupe, mets à jour le carnet de bord et me couche tôt après quelques travaux sur mes pages web en attente.


50 509 Jeudi 3 juin 2021 : de ROBERVAL à SAINT-FÉLICIEN (34 km)
Bien peu de mouvement aujourd'hui : le ciel gris restera couvert toute la journée, avec quelques gouttes éparses, ce qui n'incite guère à aller admirer le paysage. Celui-ci est d'ailleurs assez monotone, le lac étant au centre d'une grande cuvette, riche au plan agricole, mais pauvre en relief générateur de panorama pittoresque.

Quant au lac lui-même, il est plat et «plate» sans que rien ne vienne égayer son étendue finalement des plus monotones. Même l'eau est uniformément grise sous ce ciel chargé, et les curiosités recensées dans le G.V. sont rares : à part l'église moderne en forme de tente près du petit port de plaisance, derrière le parc au bord de l'eau où se trouve le centre civique de la petite ville, rien à signaler.
Roberval : église Notre-Dame
Roberval : église Notre-Dame près du centre civique

Roberval-vitraux-de-l'eglise-Notre-Dame
Vitraux de l'église Notre-Dame de Roberval

Je passerai donc toute la matinée sans bouger devant la gazon entourant mon bivouac (station de pompage) sans que rien ni personne ne vienne me déranger, ce qui me permet d'avancer dans la mise au point des photos de ma page consacrée au Pays de Galles. Cette pause me permettra aussi de faire passer un léger embarras gastrique (petits pois après soupe aux légumes d'hier soir…).

Plus dispos en début d'après-midi, je gagne le centre de Roberval, confirme le peu d'intérêt d'en visiter davantage et vais prendre l'air sur le quai au bout du port de plaisance.
Port de plaisance de Roberval
Port de plaisance de Roberval

Après un déjeuner léger et tardif, je reprend la route vers la réserve des Montagnais de Mashteuiatsh (autrefois Pointe Bleue) où le Guide signale un Musée autochtone valant la visite. Hélas, il est presque 17:00 lorsque je passe la porte pour me faire dire - aimablement par le guide local - qu'il est maintenant fermé et qu'il me faudra revenir demain matin à 10:00…

St-Felicien : bivouac dans la cour du CLSC
St-Félicien : bivouac dans la cour du CLSC
Comme je n'envisage pas de demeurer plus longtemps à Roberval, je poursuis mon tour de lac vers l'ouest et me rends jusqu'à Saint-Félicien. Le village est bâti sur la rive droite du large estuaire de la rivière Ashuapmushuan, là aussi sans aucune particularité culturelle ou architecturale. Je tâche de trouver un stationnement au bord de l'eau, que je finis par trouver dans la grande cour-stationnement du CLSC local, bien évidemment à peu près vide à cette heure. J'y passerai une soirée tranquille à poursuivre mes travaux d'édition photographique; souper très léger (potage et yogourt) et coucher tôt vers 22:00.

50 543   Vendredi 4 juin 2021 : de SAINT-FÉLICIEN à ALMA (130 km

Réveillé dès 6:15 après une excellent nuit, je démarre tôt après un petit tour dans le jardin public voisin (créé par un curé bien inspiré au début du siècle, décidément la prêtrise mène à tout !). J'y retrouve les statues colorées du pêcheur et de l'enfant qui m'avaient frappé en 1971; malheureusement l'imposant dispositif de jets d'eau qui égayait le grand bassin est à sec et ses tuyaux rouillés. Décidément je joue de malchance… St-Felicien-le-pecheur-sans-canne-et-la-fontaine-dans-la-parc-devant-l'eglise
St-Félicien : le pêcheur sans canne et la fontaine sans eau dans le parc devant l'église

Au bout du Chemin du Bôme
Au bout du Chemin du Bôme
Je vais déjeuner un peu plus loin avant de traverser le pont menant à Bellevue et à la partie nord du lac, mais là encore pas de chance, je dois me déplacer lorsque le propriétaire du petit terrain où me m'étais casé arrive et me signale que je suis sur un terrain privé où il ne tolère pas le stationnement d'inconnus…

J'irai finalement installer mes pénates une quinzaine de km plus loin, sur le stationnement - public celui-là - de la rampe de mise à l'eau au bout du Chemin du Bôme, devant la vaste étendue lacustre. À part le va-et-vient des gros pick-up tirant leur chaloupe et venant les mettre à l'eau pour partir pêcher sur le lac, pas de dérangement, et je passerai la matinée tranquille à me doucher, lire et écrire dans ce bel environnement ouvert.

Au moment de repartir, je consulte le guide : il semble que les Chutes des Pères vaille le déplacement à Dolbeau-Mistassini. Je reprends donc la route avec cet objectif, atteint une cinquantaine de km plus loin. Je dois me rendre jusqu'à un office de tourisme local pour apprendre où sont ces chutes, ignorées des quelques quidams interrogés à Dolbeau : évidemment, puisqu'elles se trouvent à Misstassini, la ville jumelle siamoise collée sur l'autre  rive de la rivière homonyme. Esprit de clocher…

Le débit du flot tumultueux dévalant sur les grandes dalles rocheuses rouges et usées impressionne, tout comme la largeur occupée par les multiples cascades. On les voit très bien en avançant dans le terrain de camping justement baptisé «des Chutes».
Mistassini-chute-des-Peres
Mistassini : chute des Pères

J'y fais un petit tour, quelques photos, puis regagne la Route 169 pour un autre bon bout à l'intérieur des terres. Spectacle essentiellement agricole : beaucoup de fermes vastes et bien entretenues, et semble-t-il prospères, au milieu de terres soigneusement cultivées (prairies, céréales, un peu d'élevage bovin, etc.). J'atteins alors Péribonka qui étale ses quelques modestes maisons au bord d'une autre large rivière, nommée Péribonka elle aussi.

Peribonka-Musee-Louis-Hemon
Peribonka : le Musée Louis Hémon au milieu des arbres
Près de l'église, désaffectée semble-t-il, un bâtiment moderne en construction devrait abriter le Musée Louis-Hémon dont je recherche l'adresse dans le guide. Il n'a pas encore déménagé et se trouve une quinzaine de km plus loin, en pleine nature  mais toujours au bord de la grande route qui longe la large rivière Péribonka. Petit bâtiment moderne un peu étrange au milieu de tous ces arbres, mais à l'intérieur accueil charmant de l'hôtesse qui me présente avec simplicité le personnage de l'auteur, sorte de Jack London français.


Parti loin de la routine bourgeoise de Brest puis de Paris à la découverte d'univers différents, passionné de boxe, il vint vivre ici 6 mois comme homme à tout faire sur une ferme dont il fait le décor de son fameux roman Maria Chapdelaine (1911), et mourut peu de temps après (1913) dans le nord Ontario (Chapleau), renversé par une locomotive qu'il attendait pour partir vers l'Ouest.

À côté de ces éléments, je trouverai sur les murs bien d'autres informations, pas tant sur le contenu de l’œuvre que sur les démarches de l'éditeur Grasset qui en fit un best-seller, avec multiples rééditions et traductions, 3 films (plus un 4ème, , québécois, en fin de production). On y dénonce aussi son exploitation pour mousser la fibre nationaliste canadienne- française sur fond de ruralité, colonisation du nord, catholicisme, reprises en cœur par les gouvernements de droite de l'époque et l'Église alors puissante au Québec et en Europe… Toutes valeurs qui firent flores ici durant la première moitié du XXème jusqu'à la Révolution tranquille des années 1960.


Hémon, Louis
(notice de l'Encyclopédie canadienne)

Louis Hémon, écrivain (Brest, France, 12 oct. 1880 - Chapleau, Ont., 8 juil. 1913). Il immigre au Canada en 1911. Après avoir été sténographe bilingue, de nov. 1911 à juin 1912, à l'emploi d'une compagnie d'assurances, à Montréal, il se rend au lac Saint-Jean. Séjournant à Péribonka, puis à Saint-Gédéon, il travaille chez le fermier Samuel Bédard. C'est là qu'il écritMaria Chapdelaine: récit du Canada français, roman qui allait le rendre célèbre à travers le monde entier. Malheureusement, Louis Hémon ne connaîtra jamais cette célébrité, car il meurt accidentellement à Chapleau (Ont.), le 8 juil. 1913, tué par une locomotive, alors qu'il marche le long de la voie ferrée, en direction de l'Ouest.

MARIA CHAPDELAINE est tout d'abord publié à Paris, dans Le Temps, du 27 janv. au 19 fév. 1914. Deux ans plus tard, le roman paraît à Montréal, sous forme de livre, chez J.-A. LeFebvre. Ce n'est toutefois qu'à partir de 1921, année où Bernard Grasset le lance en France, que le roman de Louis Hémon connaît le succès. Des critiques enthousiastes avancent aussitôt le mot chef-d'oeuvre à son sujet. Par ailleurs, s'il est fréquent, de nos jours, que l'on considère ce récit de la vie paysanne québécoise comme un symbole d'aliénation, tant individuelle que collective, on a tôt fait, à l'époque, en France et au Canada français tout particulièrement, de le récupérer et de le mettre au service d'une idéologie nationaliste prêchant la fidélité au passé et aux traditions. On se plaît à prêter l'oreille à la voix qui affirme qu' « au pays de Québec rien ne doit mourir et rien ne doit changer ... »

On estime à plusieurs millions le tirage total de Maria Chapdelaine, au Canada et à l'étranger. Traduit en une vingtaine de langues - William Hume Blake en fait une traduction anglaise, dès 1921 - le roman de Louis Hémon est porté à la scène plusieurs fois: Julien Duvivier, en 1934, Marc Allégret, en 1950, et Gilles Carle, en 1982.

Peu après la « révélation » de Maria Chapdelaine, Bernard Grasset publia trois oeuvres inédites de Louis Hémon, écrites pendant son séjour à Londres, de 1903 à 1911: La Belle que voilà, Colin-Maillard (1924) et Battling Malone (1925). En 1950, paraît un autre roman : Monsieur Ripois et la Némésis, et en 1968, Nicole Deschamps présente, sous le titre de Lettres à sa famille, une partie de la correspondance de Louis Hémon. Enfin, en 1982, les Récits sportifs que ce dernier avait écrits pour des journaux, tels Le Vélo, L'Auto, sont présentés par Aurélien Boivin et Jean-Marc Bourgeois. Une société des Amis de Maria Chapdelaine est fondée à Montréal en 1935, et un musée Louis-Hémon est ouvert à Péribonka en 1938.

Bref une visite stimulante qui m'amène à décider la lecture - enfin ! - de ce petit roman depuis longtemps sur ma liseuse et toujours négligé jusqu'à présent comme présumée romance…

L'après-midi est bien avancé lorsque je reprends ma route vers l'est, avec cette fois pour étape Alma, puisque, à part le Parc national de la Pointe Taillon, rien ne me semble mériter l'attention. Et comme l'environnement du Lac St-Jean ne m'emballe pas, je préfère consacrer mon temps au parc thématique L'Odyssée des Découvreurs à Alma. Autre long bout de route dans la campagne cultivée mêlée de forêts très exploitée (beaucoup de coupes à blanc) si bien que le musée est fermé à mon arrivée après 17:30. Je me cherche donc un bivouac le long d'une rue tranquille dans le quartier résidentiel alentour, cossu et très arboré, y trouve paix et fraîcheur (il fait un peu chaud et moite) jusqu'à ce que, par deux fois, je doive déménager ma cabane à roulette suite au bruit de tondeuses démarrant brusquement à proximité… Ah ! la campagne, ou plutôt la banlieue !

Le troisième spot sera le bon, je rédige un peu, avance ma page web consacrée au Pays de Galles, soupe et me couche tôt (21:30) après cette longue journée commencée dès 6:00.


50 673   Vendredi 5 juin 2021 : d'ALMA à ST-FULGENCE (84 km)

Réveillé tôt par le chant des oiseaux accueillant le jour dans un silence presque total vers 5:30, je sommeille encore un peu, et ce sont les gouttes tambourinant sur les dômes des lanterneaux qui prennent le relai. Donc ciel gris aujourd'hui, en tout cas à mon lever vers 7:30. Écriture, déjeuner et douche sans bouger, puis je gagne le stationnement du musée : l'Odyssée des Découvreurs qui ouvre à 9:00. Alma : museée de l'Odyssée des Bâtisseurs
Alma : musée de l'Odyssée des Bâtisseurs

Alma-L'Odyssee-des-Batisseurs-la-dalle.
Alma : L'Odyssée des Bâtisseurs : la dalle.
Dès les années 1840, le marchand de bois William Price exploite les ressources forestières du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Le bois coupé au Lac-Saint-Jean doit se rendre à la scierie de Chicoutimi pour être débité en planches et en madriers, avant son exportation vers les marchés européens. Toutefois, plusieurs billots se perdent ou se brisent dans les baies et les rapides de la rivière Petite Décharge à Alma. En 1856, Damase Boulanger et son équipe sont mandatés pour ériger sur la rivière Petite Décharge une série de sept barrages et construire une énorme dalle de plus d’un kilomètre qui permettra au bois de descendre jusqu’à Chicoutimi sans perte. La dalle opérera de 1860 à 1894.
Joli parcours en forêt qui initie d'abord aux fondements du développement de la région : terre de colonisation agricole parallèlement à l'exploitation forestière. Des petits panneaux explicatifs bien faits présentent les transports (par eau : canoë puis petits vapeurs sur le lac jusqu'à l'implantation du chemin de fer à la fin des années '20). Puis c'est  la drave (drive) qui permettait au printemps, i.e. à la fonte des glaces, de conduire les billots (13 pieds, la pitoune actuelle est plus courte - 8 pieds) bûcheronnés pendant l'hiver autour du Lac St-Jean vers les usines de papier de Chicoutimi.

On nous montre aussi le plus grand chantier hydroélectrique au monde (à l'époque) le barrage de l'Isle Maligne (1925) sur la Grande Décharge (du lac St-Jean), qui alimentait essentiellement l'aluminerie géante de l'Alcan et enfin toutes sortes de considérations sur la place de l'eau sur notre planète.

Puis c'est la visite des salles du Centre qui complète et illustre ces données avec photos, tableaux, bornes audio etc. Le harnachement ultérieur des rivières affluentes au lac m'impressionne beaucoup, puisque l'ensemble représente la deuxième zone de production électrique du Québec juste après la Baie James.

On termine par une collection de photos des années 1950 à 70 qui illustre la vie urbaine dans la région et son entrée dans la modernité présente. Un beau tour d'horizon historique comme je les aime et qui aide à se situer.
Alma : la Grande-Decharge à l'orée du Lac
                  St-Jean
Alma : la Grande-Décharge à l'orée du Lac St-Jean, en amont du barrage de l'Ile Maligne

Alma
                  : l'église St-Pierre
Alma : l'église St-Pierre
Il est presque 13:00 lorsque je retrouve mon ProMaster. Le ciel s'est largement dégagé et le soleil aidant, les batteries se sont totalement remplies. Je commence par me restaurer légèrement, puis complète mon journal et repère dans le guide les autres ressources de la région.

Petite sieste ensuite, avant de me diriger vers l'église St-Pierre, une remarquable construction moderne (1962) en forme de barque et où le motif du triangle (la Sainte Trinité) est partout présent. Un office s'y donnant bientôt, j'ai la chance de pouvoir y pénétrer, avec les précaution d'usage en lien avec la pandémie… Lignes épurées, mobilier pas trop chargé, l'ambiance est conviviale quoique marquée d'une retenue qui contraste avec l'élancement des lignes. Ce sera la fin de mon parcours touristique à Alma.

Alma : nef
            de l'église St-Pierre
Alma : nef de l'église St-Pierre

Je gagne ensuite Jonquière et le Mont Fortin qui domine le quartier de Kenogami, espérant y admirer le panorama annoncé par le Guide. Là encore le site est négligé, et il faut fouiller un peu pour découvrir au moins partiellement les vues annoncées : d'un côté, l'agglomération de Kenogami qui semble toute faite de pavillons de banlieue rassemblés… Jonqiere-Kenogami : les pavillons
Jonquière-Kenogami depuis le Mont Fortin

Depuis le Mont-Fortin, le pont d'aluminium
                d'Arvida
Depuis le Mont-Fortin, le pont en aluminium d'Arvida
De l'autre, un vaste paysage de collines essentiellement forestières, avec en plan rapproché le renommé pont d'Arvida tout en aluminium, unique en son genre nous dit-on, au pied du barrage de Shipshaw, invisible.

Celui-ci fut bâti en un temps record pendant la 2ème guerre mondiale pour alimenter l'usine d'aluminium de RioTinto Alcan suite à la grande demande de ce métal stratégique. Le GPS est vite pointé sur ces deux curiosités et une route très sinueuse m'y mène bientôt. Le pont remarquablement conservé est maintenant classé comme site industriel d'exception et je réussis difficilement à en prendre quelques images partielles; en revanche le barrage au bout de la gorge tortueuse restera caché. Pont d'Arvida en aluminium (1950)
Pont d'Arvida en aluminium (1950)

Le pont en aluminium d'Arvida derrière les lupins
Arvida : le pont en aluminium derrière les lupins

Je gagne donc Chicoutimi, dernière section de la nouvelle ville de Saguenay, où je choisis d'aller admirer le panorama depuis la Croix de Ste-Anne. Un long pont me fait traverser la rivière Saguenay qui ne tardera pas à entrer dans son fjord, puis une rude montée me mène au pied du monument de 18 m de haut qui commémore l'arrivée des premiers colons dans la région au milieu XIXème. Vue étendue tant au sud, sur la ville étagée en partie sur les collines, qu'à l'est où les eaux s'élargissent entre des rives encore très peuplées tout en laissant pressentir leur devenir maritime.

La lumière du soir, de plus en plus dorée, embellit la scène, et je resterai un bon moment à admirer, tout en jasant avec une psychologue proche de la retraite qui a eu la bonne idée d'installer son logis tout contre le belvédère…
Depuis le belvédère de la Croix de Ste-Anne, le
                    Saguenay en aval
Depuis le belvédère de la Croix de Ste-Anne, le Saguenaya en aval

Chicoutimi-Belvedere-de-la-Croix-de-Ste-Anne
Chicoutimi : du belvédère de la Croix de Ste-Anne, le Saguenay s'écoulant vers l'est

En quittant, long appel à Monique qui prend la vie tranquillement, sans trop d'énergie et un peu inquiète pour sa santé. Elle est aussi très occupée par le rassemblement et la mise en forme des souvenirs familiaux Jacquier. Après un petit mémorial photos consacré à Toutou qui vient de disparaître (funérailles aujourd'hui), ce sont le souvenirs laissés par Jacques qui la préoccupent. Nous verrons, après mon retour à Montréal, comment diffuser tout ces trésors, en particulier iconographiques, que nous avons collectés.

Je finis ma journée de voyageur en entamant la route 172 qui longe la rive nord du fjord. Arrêt au bord de l'eau sur la halte routière de Valin, très fréquentée, donc un peu bruyante, peu avant St-Fulgence. J'y prépare une soupe à l'oignon enrichie de croutons et d'une bonne couche de fromage, fondu faute de pouvoir le gratiner. Sur-la-Rte-172
Le Saguenay depuis la Route 172

sur-la-Rte-172-halte-de-Valin-vers-l'amont
Sur la Rte 172, le Saguenay en amont de la halte routière de Valin

Halte routière de Valin sur la-Rte 172 et au bord du
              Saguenay
Le Saguenay en aval depuis la Halte routière de Valin

Repu, je conclus d'une salade de fruits rafraichis puis, las du bruit et de l'agitation qui m'entourent, traverse  le hameau de St-Fulgence vers le nord jusqu'à l'extrémité de la rue et pose mon bivouac sur la petite place qui sert d'aire de demi-tour au bout de l'impasse. Silence total et aucune circulation !

St-Fulgence-bivouac-dans-l'impasse
Bivouac dans une impasse à St-Fulgence


50 757  Dimanche 6 juin 2012 : de ST-FULGENCE à TADOUSSAC (180 km)

Nuit effectivement paisible et sans aucun bruit , je suis assez loin de la grande route pour que sa rumeur ne se rende pas jusqu'à moi. Je décolle aussitôt mon lever à 6:30 en direction Est, jusqu'à ce qu'une dizaine de km plus loin survienne le carrefour avec la petite route menant au Parc québécois des Monts-Valin, annoncé à 17 km. Comme je ne le connais pas mais en ai vu de fort belles photos, je décide d'aller y faire un tour et, tant qu'à faire, d'y aller d'une petite randonnée. Une large halte routière avec point d'eau peu après l'intersection m'accueillera pendant près d'une heure pour douche, déjeuner et lavage du pare-brise, tout souillé des restes d'insectes plutôt nombreux dans le secteur. Je dois d'ailleurs m'en protéger à chaque sortie en milieu sauvage par une dense pulvérisation de Off, en passe de devenir ma deuxième eau de Cologne.

Route du Parc des Mts-Valin : maison québécoise
                  traditionnelle
Route du Parc des Mts-Valin : maison québécoise traditionnelle
En quittant la zone immédiate du fjord, la petite route assez sinueuse grimpe assez rudement à travers une région d'abord assez agricole où je repère quelques maisons récentes dans un style traditionnel très soigné - le fait est assez rare pour être souligné et marqué de quelques photos.

Route-du-Parc-des-Mts-Valin-maison-traditionnelles
Route du Parc des Mts-Valin : maison québécoise traditionnelle

Puis c'est la forêt qui prend le dessus sur les pentes arrondies entrecoupées de petits lacs et de rivières torrentueuse. C'est le Piémont qui s'étend largement dans le parc, à une altitude de 300 à 500 m. Au-dessus, les pentes deviennent plus raides jusqu'au sommet de la chaine des «pics», en fait l'équivalent des dômes ou des ballons alsaciens, qui culminent entre 900 et 1000 m.

Route-des-Mts-Valin
Route des Monts-Valin

Parc-des-Monts-Valin
Sur la route du Parc
Sensation d'air pur et de nature parfaitement protégée, aménagée a minima (la route d'accès, en terre et pleine de tôle ondulée !), un peu comme dans la partie nord du Parc du Mt-Tremblant mais avec un relief et une végétation un peu différents.

Au Centre d'accueil on me propose une courte randonnée de 2 km avec faible dénivelé qualifiée de «Facile» jusqu'au Lac des Pères, avec extension possible jusqu'à un belvédère sur le chemin plus costaud menant au Pic de la Tête de Chien (575 m). J'aurais bien gravi la route carrossable du Pic de la Hutte à 902 m, (le point culminant du parc, le pic Dubuc, culmine à 984 m), mais elle est fermée en hiver et ne rouvrira que dans une quinzaine. Parc-des-Monts-Valin
Parc des Monts-Valin

Me voilà donc dans le sous-bois sur un sentier assez bien aplani et empierré et sans pente trop accusée, où je peux observer et photographier une variété de petites fleurs des bois. Les visiteurs sont peu nombreux, bien que nous soyons un dimanche et qu'il fasse beau. Cheminement aisé donc, et agréable.

Parc-des-Monts-Valin-Lac-des-Peres
Parc des Monts-Valin : Lac des Pères
Je finis par arriver au petit lac des Pères (deux curés du coins avaient l'habitude d'y venir pêcher, rapporte un panneau). Limité par un barrage de castor, celui-ci a relevé son niveau de quelques mètres, inondant un petit bois de pins dont ne demeurent que les troncs dénudés plantés dans l'eau comme une réunion de totems lisses et blanchâtres. Quelques photos, puis je me risque à poursuivre vers le Pic de la Tête de Chien.

Parc-des-Monts-Valin-Lac-des-Peres
Parc des Monts-Valin : Lac des Pères

Je ferai bien un petit kilomètre sur la pente beaucoup plus raide et en nettement moins bon état, qui quitte le piémont pour gagner rapidement de la hauteur avec le changement  de flore concomitant, jusqu'à un premier belvédère donnant sur le lac et sur la large vallée en dessous. Mais je renonce vite ensuite à poursuivre le sentier, trop raide pour moi, fais demi-tour et reviens au lac donc j'emprunterai plutôt l'itinéraire alternatif. Parc-des-Monts-Valin-Lac-des-Peres-depuis-belevedere
Parc des Monts-Valin : le Lac des Pères depuis le belvédère

Parc des Monts-Valin : orchidée Cypripède acaule
Parc des Monts-Valin : orchidée Cypripède acaule
Il en longe d'abord la rive, puis vagabonde en perdant lentement de l'altitude sur un sol plutôt raboteux où s'entremêlent roches et racines. Végétation variée que j'observe avec curiosité et plaisir, ne serait-ce le survol insistant de dizaines de bestioles que semble attirer ma transpiration abondante. Heureusement le répulsif fait son office, et je parviendrai au bout du chemin sans avoir été dévoré ni piqué ! Je retrouve enfin mon home près de 3 heures après mon départ et une petite balade qui approchant bien plus les 5 km que les 2,5 annoncés…

Trille ondulé
Parc des Monts Valin : Trille ondulé
Parc-des-Monts-Valin-Rhododendron-du-Columbia
Rhododendron du Columbia

Retour-vers-le-fjord
Retour vers le fjord
Il est maintenant midi passé, je bois et me confectionne un petit casse-croute (petits pois en mayonnaise et huitres fumées) avant de retourner sur la Route 172 par la même petite route vagabonde. Elle suit une vallée parallèle au fjord que je perds donc de vue, et file rapide entre des pentes boisées, longeant le cours rapide de torrents.

Peu de maison, il faut attendre Ste-Rose-du-Nord atteinte par un court détour pour retrouver le magnifique spectacle du fjord.

Hélas son quai et sa guinguette - où les gens font la file pour acheter la crème molle à l'érable renommée - sont envahis par les touristes du dimanche. Quand ce n'est pas une horde de grosses Harley-Davidson qui défilent, pétaradant à qui mieux-mieux, leurs chauffeurs n'ayant semble-t-il pas trouvé d'autres moyen pour rehausser leur ego… Minable ! et surtout extrêmement méprisant pour les autres promeneurs qui ne veulent que profiter de la beauté et de la tranquillité du site.
Descente-vers-Ste-Rose-du-Nord
Descente vers Ste-Rose-du-Nord

Sur la quai achalandé de Ste-Rose-du-Nord
Sur le quai achalandé de Ste-Rose-du-Nord

Ste-Rose-du-Nord
Ste-Rose-du-Nord : le Saguenay en amont

Ste-Rose-du-Nord-le-Saguenay-vers-l'aval
Ste-Rose-du-Nord : le Saguenay vers l'aval

Ste-Rose-du-Nord depuis le belvedere de la
                Montagne
Ste-Rose-du-Nord depuis le belvédère de la Montagne
Je m'en évade en me rendant jusqu'au bout du cap donnant sur le très large cours du Saguenay. Sur la pointe rocheuse et sous les pins, un gazebo rond permet de s'assoir à l'abri et d'admirer à loisir l'anse et l'admirable étendue marine.

Suivant le conseil d'un natif rencontré sur le quai, je monte ensuite au belvédère aménagé au sommet de la colline délimitant l'anse (route de la Montagne, à l'ouest du hameau). Rude montée en partie en première, puis balade de 300 m sous les arbre pour admirer en vue plongeante le pittoresque petit port et, en arrière, les près de sa zone agricole, maintenant moins exploitée, où la forêt reprend ses droits.

-Ste-Rose-du-Nord-le-haut-agricole-du-village
Ste-Rose-du-Nord : le haut agricole du village

Suite de la Route 172 qui continue à emprunter d'autres belles vallées à l'intérieur des terres, vers Tadoussac, en particulier celle de la rivière Ste Marguerite, une rivière à saumon renommée.

Un autre petit détour vers le sud me ramène au fjord, pour découvrir l'Anse-de-Roche, bien nommée car de nombreux rochers, bien visibles à marée basse, parsèment le petit mouillage. C'était autrefois un quai d'embarquement très utilisé par les goélettes qui transportaient le bois extrait de l'arrière-pays vers les usines à papier et scieries de Chicoutimi. Jolie vue, mais moins intéressante que celle de Ste-Rose.

Un dernier petit trajet, beaucoup plus habité et plus plat maintenant, et je rattrape la grande Rte 138 qui m'amène à Tadoussac en début de soirée.
Anse-de-Roche
Anse-de-Roche

Descendant jusqu'au cœur ancien, j'en revois ses cartes postales : son Grand Hôtel traditionnel fin de siècle, sa chapelle et la Maison Chauvin, et enfin sa plage et son port de yachts.

Tadoussac-la-Maison-Chauvin,-l'Hotel-et-la-chapelle-depuis-le-quai
Maison Chauvin (1600), Grand Hôtel (1942) et chapelle des Indiens (1750) depuis le quai de Tadoussac

Je trouve à caser mon ProMaster juste sous l'église, sur un vaste parking destiné spécifiquement aux RV; il est maintenant vide et le gardien a déserté sa cabine (15 $). Malgré la pancarte interdisant le séjour nocturne je prends le risque d'y poser mon bivouac, avant de faire un dernier petit tour à pied dans le crépuscule pour découvrir la chapelle des Indiens (1750), la Maison Chauvin (1600) et le fameux Grand Hôtel Tadoussac (1942). Puis je me retire au chaud (il fait ici plus frais et humide après la disparition du soleil) et entreprends de souper puis de transférer les photos prise depuis mon départ. Je ne viendrai pas à bout de leur dénomination et me couche bientôt, fatigué par cette autre bonne journée.

La
            chapelle des Indiens
La chapelle des Indiens

La
          Maison Chauvin
La Maison Chauvin

Grand Hôtel Tadoussac
Grand Hôtel Tadoussac


50 937   Lundi 7 juin 2021 : DE TADOUSSAC à BAIE-DES-ROCHERS (41 km)

Réveillé à 5:20 par le chant des oiseaux, et dans un cadre totalement serein, je commence par mettre à jour le carnet puis à décider de l'itinéraire de la journée : irai-je vers le nord pour aller visiter le Parc national des iles Mingan, ou bien remonterai-je tranquillement le fleuve vers Montréal comme prévu ? On verra.

En attendant de me décider, je quitte les lieux jusqu'ici déserts et gratuits pour aller me poser au-dessus du port de yachts, y écrire le carnet de route d'hier et me doucher. J'y déjeune et consulte la carte : 500 km jusqu'à Mingan, autant pour revenir, c'est beaucoup, et sans avoir la certitude que les visites guidées par des naturalistes soient déjà disponibles.
La plage depuis le
                port de Tadoussac
La plage depuis le port de Tadoussac

Les
                  Dunes de Tadoussac
Dune de Tadoussac
Je renonce donc à cette excursion jamais faite, et prendrai plutôt la direction du sud. Mais auparavant je découvrirai le site des Dunes, jusqu'ici inconnu, auquel me mènent cinq kilomètres d'une petite route à travers les arbres et au dessus du fleuve. La haute falaise de sable dominant la longue plage rayonne la chaleur, et le point de vue sur l'étendue maritime est inspirant. Dommage que partout fleurissent les panneaux interdisant le séjour des campers...

Les Dunes
            de Tadoussac
Les Dunes de Tadoussac

La Route 138 que je rejoins peu après  m'emmène immédiatement à l'embarquement du ferry pour franchir le large bras du Saguenay. Traversée courte, mais rendue toujours aussi grandiose par la perspective changeante des caps et des anses dans le fjord qui s'enfonce entre les terres, surtout par une journée claire comme aujourd'hui. Sur le traversier Tadoussac-Baie-Ste-Catherine
Le Saguenay depuis le traversier Tadoussac - Baie-Ste-Catherine

Puis je gagne le quai de Baie Ste-Catherine pour une longue conversation avec Monique dont j'ai trouvé un message sur mon téléphone, sans pouvoir y répondre jusqu'à maintenant, faute de connexion régulière et de qualité. Ah ! Rogers !

Pointe-Noire : l'embouchure du Saguenay et la
                station de Parc Canada
Pointe-Noire : l'embouchure du Saguenay et la station de Parc Canada
À peine débarqué sur la rive droite du Saguenay, je tente de voir des bélugas, ces petites baleines blanches en voie d'extinction, depuis le Poste d'Observation de Parcs Canada à Pointe Noire, mais le Centre d'Interprétation n'ouvre pas avant la mi-juin, et de baleine, point. Quelques photos de la vue magnifique sur l'estuaire immense (on voit à peine la ligne bleue de l'autre rive du St-Laurent).

Encore quelques petits kilomètres jusqu'à la halte routière panoramique de Pointe-au-Bouleau où je décide de m'arrêter un bon moment, le temps que tombe un peu la chaleur du milieu de journée. J'achève le travail sur mes images de ce voyage, puis continue le retraitement de celles du Pays-de-Galles qui avance bien lentement… Déjeuner vers 15:00, un vrai rythme de vacances… L'après-midi s'écoule ainsi confortablement jusque vers 16:00. Voyant alors le soleil amorcer sa descente, et sentant une soudaine augmentation de température (le vent a tourné au sud, très chaud : 34° au thermomètre du ProMaster et humide), je décide de gagner un coin ombragé et à proximité immédiate de l'eau. Pointe-au-Bouleau
Sur la halte routière de Pointe-au-Bouleau

Arrivée sur
                la Baie-des-Rochers
Arrivée sur la Baie-des-Rochers
Justement le G.V. signale la Baie-des-Rochers. à une vingtaine de km, au bout d'une petite route gravelée de 3 km. J'en prends aussitôt la direction et, au bout d'un chemin en fin de compte asphalté mais étroit, très sinueux et bosselé, arrive sur une plate forme juste au dessus de l'eau, dans une petite baie fermée par un îlot.

Tableau charmant, encore agrémenté par un jolie cascade en éventail que fait la rivière avant de se couler dans le fleuve. En revanche il n'y fait un peu plus frais qu'à proximité immédiate de l'eau, aussi sortant ma chaise pliante je m'y installe à lire pour un bon moment, distrait seulement pas les cris de canard barbotant et se poursuivant dans la baie, et par le chahut continu de la cascade derrière moi. Baie-des-Rochers : le torrent et la cascade
Baie-des-Rochers : le torrent et la cascade

Baie-des-Rochers : col-vert et sa femelle
Baie-des-Rochers : canard col-vert suivi de sa femelle

Au moment de regagner mon ProMaster, je n'enquiers auprès d'un couple en Combi VW de leur intention de passer la nuit dans ces lieux idylliques. Ils me rassurent, nous engageons la conversation et passons plus d'une heure à échanger sur nos voyages, nos intérêts (dont la spiritualité amérindienne… !) et le mode de vie qu'ils induisent. Je quitte Julie et Vincent dans les meilleurs termes, et décide finalement de dormir sur place.

Souper vie préparé (merci Maggi !), quelques minutes encore de travail sur ma page web en cours, je garnis toutes les ouvertures de moustiquaire pour faire la maximum d'air et me couche pour m'endormir bientôt sans délai, le bruissement de la chute me rappelant Pont-d'Ouilly et son barrage...


50 978  Mardi 8 juin 2021 : de BAIE-DES-ROCHERS à ST-IRÉNÉE (69 km)

Baie-des-Rochers : mon bivouac sur le quai en avant
                du petit VW
Baie-des-Rochers : mon bivouac sur le quai en avant du petit VW
Réveillé dès 5:30 je traine un peu, mais dérangé par les quelques insectes qui ont réussi à s'introduire dans l'habitacle, leur donne la chasse et m'apprête au départ. Je commence à mettre à jour mon carnet de route, attendant le réveil de mes voisin en combi VW pour leur faire mes adieux en leur laissant mes coordonnées, au cas où… (Je verrai in extremis Vincent au sortir de son bain matinal dans la cascade…).

Baie-des-Rochers : la rivière et la cascade au matin
Baie-des-Rochers : la rivière et la cascade au matin

La
        Baie-des-Rochers au matin
La Baie-des-Rochers au matin et à marée basse

Puis je regagne la Rte 138. Il y fait très chaud mais pas pressé, je me refuse à faire fonctionner la clim, préférant trouver un autre spot à l'ombre pour passer la journée. Je le trouve juste avant St-Siméon, sur une autre halte routière à l'estuaire de la Rivière Noire (Pointe aux Quilles), à l'ombre de quelques bouleaux et devant la magnifique voie d'eau du St Laurent sur lequel défilent les longs cargos, les laquiers, en route vers Montréal, Toronto ou les Grands Lacs américains.

Le vent du sud continue d'y souffler chaud, avec de brusques alternances d'un Nordet rafraichissant. Je sors ma chaise pliante et m'installe à l'ombre d'un bouleau pour écrire devant le large paysage.
St-Simeon : ProMaster sur la halte routière de la
                Riviere Noire
St-Siméon : ProMaster sur la halte routière de la Rivière Noire

St-Simeon : la côte depuis la
          halte-routiere-de-la-Rivière-Noire
St-Siméon : la côte au nord depuis la halte routière de la Rivière-Noire

Quelques heures passent ainsi, jusqu'à ce que, excédé par le bruit de la génératrice que des voisins en Roadtreck ont laissé tourner derrière eux en partant en balade (plus culotté tu meurs !) je me décide à repartir jusqu'à gagner St-Siméon où j'espère trouver une épicerie et me réapprovisionner. Rien…

Port-au-Persil
En passant devant Port au Persil je fais une petite escale, cet endroit est trop charmant - et calme ! - pour qu'on l'ignore !

Port-au-Persil : l'église et le presbytère
Port-au-Persil : l'église et le presbytère

Port-au-Persil
Port-au-Persil : l'église au dessus des rochers

Sur-la-Route-138
Sur la Route 138 ouest
La chaleur devient trop élevée pour que m'abstienne de faire fonctionner la clim, toutes ouvertures fermées et je roule ainsi à peu près confortablement jusqu'à La Malbaie. Paysages grandioses qui se révèlent particulièrement lorsque la Rte 138 culmine au sommet de l'une de ses innombrables côtes, dévoilant de larges vues sur le Fleuve jusqu'à son autres rive, le rivage ourlé d'anses et de caps et en arrière pays les monts couverts de forêt.

En passant Cap-à-l'Aigle, un panonceau «Jardins du Cap-à-l'Aigle» attire mon attention. « L'une des plus prestigieuses collections de lilas au monde ! » titre une affiche sur le petit pavillon d'accueil. Effectivement, 800 plants d'autant de variétés (sur 2000 existant au monde), il y a de quoi être fier.
Cap-à-l'Aigle : les jardins des lilas
Cap-à-l'Aigle : les jardins des lilas

Cap-a-l'Aigle-jardin-des-lilas

Variétés de lilas

Cap-à-l'Aigle : les jardins des lilas


Cap-à-l'Aigle : cascade du Jardin des lilas
Cap-à-l'Aigle : cascade du Jardin des lilas

À la Malbaie je trouve le magasin Metro recherché sur le lungomare qui ceinture la petite agglomération, à la recherche plus ou moins fructueuse de gaspacho (c'est la saison !), de soupe déshydratée Knorr ou Maggi, de salade fraîche préparée, de fromages, etc. Inutile de dire que je n'en trouverai pas plus ici qu'à Montréal, si bien que je devrai me contenter d'un sac de carottes à râper avec mon authentique Moulinette et d'une salade de lentilles déjà connue et appréciée. Jus de légume oui, gaspacho non.

Après un essai de visite au Musée de Charlevoix que je trouve fermé depuis ½ heure (il est déjà 17:30) j'abandonne la 138 qui s'éloigne à l'intérieur et continue la Route du Fleuve sur la petite 362 où les montées et descentes sont encore plus accusées. Elle offre encore d'autres points de vue magnifique sur le large St-Laurent dont on commence à voir l'autre rive. Beau panorama - connu lui-aussi par ses innombrables célébrations photographiques - en arrivant à Saint-Irénée.

St-Irénée : panorama sur le fleuve
St-Irénée : panorama sur le fleuve

Je cherche un point de chute pour ce soir, et décide de tenter ma chance sur la grande place vide devant l'église et le cimetière du village. Joliment placée sur le haut de la falaise avec vue sur le fleuve à 180°, elle est parcourue par une légère brise des plus rafraichissantes après cette journée plutôt chaude. Il y a bien un panneau d'interdiction de stationner pour les RV, mais je passerai outre. On verra…

Pendant une petite heure je devrai supporter la fin de la tonte du gazon par deux jardiniers armés de leurs pétrolettes habituelles, mais après leur départ, quel calme !
St-Irenee-bivouac-devant-l'eglise
Bivouac devant l'église de St-Irénée

Ma seule autre préoccupation sera de chasser les mouches et autres insectes possiblement piqueurs qui semblent affectionner mon intérieur : moustiquaires, spirales fumigènes anti-moustiques, offensives répétées de la tapette à mouche finissent par en venir à peu près à bout. Il faudra songer sérieusement aux deux grands voiles à placer sur les portes…

Je poursuis en paix la mise au point de ma page web du Pays de Galles, soupe et me couche tôt après cette journée plutôt peinard.


51 047   Mercredi 9 juin 2021 : de ST-IRÉNÉE à CAP-AUX-OIES (15 km)

St-Irenee-bivouac-devant-l'eglise
St-Irénée : bivouac devant l'église
Décidément le presque sur place a son charme dans cette région ! 15 km durant la journée, et ça suffit pour me rassasier d'espace. Personne n'est venu me dire quoique ce soit ni durant la nuit ni durant la matinée super-tranquilles. La vue s'est complètement dégagée aujourd'hui, magnifique. Qui plus est, le fleuve et la côte en face apparaissent clairement, maintenant que le vent du nord-est à balayé la légère brume de chaleur qui flottait sur l'eau. Je profite de la lumière, de la chaleur confortable et de la paix pour poursuivre et achever la mise en page de notre voyage au Pays de Galles en 1994, retrouvant avec plaisir grâce aux photos nos nombreuses découvertes.

St-Irénée : vue sur le
            fleuve St-Laurent
St-Irénée : vue en balcon sur le fleuve St-Laurent

St-Irenee-laquier-descendant-le-St-Laurent
St-Irénée : laquier descendant le St-Laurent

Vers midi je suis abordé par le chauffeur d'un autre fourgon aménagé, un Roadtreck sur GMC, qui s'étonne de l'aspect de mon Promaster. «J'en veux un comme ça !» me déclare-t-il en me décrivant les limitations du sien et sa volonté d'un véhicule plus court, avec une meilleure garde au sol, et surtout plus dégagé à l'intérieur. Enchanté de cette reconnaissance par un autre usager lui aussi grand voyageur, je lui offre la visite complète en soulignant les principes qui ont présidé à sa conception et les moyens mis en œuvre pour sa réalisation. Il veut prendre des photos, je lui donne rendez-vous sur le net et lui laisse l'adresse de mon site web et mon courriel. On verra quelles suites éventuelles ce quidam, agronome fraîchement à la retraite, voudra donner à cette intention…

Après déjeuner j'achève la rénovation de ma page de voyage, puis décide d'avancer un peu vers St-Joseph-de-la-Rive où je veux faire étape en un lieu idéal déjà fréquenté. Ma route 362 s'éloigne un peu de la côte que seul le chemin de fer suit au plus près. Je laisse passer deux petites route perpendiculaires, mais à la 3ème me laisse tenter par la découverte et m'engage en direction de «Cap-aux-Oies, cul-de-sac». Courte descente très accusée de 3 km jusqu'à une fourche à droite qui longe le fleuve, bordée de modestes villas de vacances jusqu'à un petit rond point de demi-tour orné d'un panneau d'interdiction de camper. Revenant en arrière, je retrouve l'autre rue vers la gauche marquée Plage, qui me parait plus prometteuse : elle s'arrête sur un petit stationnement butant sur la voie ferrée.

Cap-aux-Oies-la-plage-au-nord
Cap-aux-Oies : la plage vers le nord
Au delà des rails, une longue plage de sable, absolument déserte, et seulement quelques autos laissées là par des promeneurs partis en balade.

Cap-aux-Oies : la plage vers le sud
Cap-aux-Oies : la plage vers le sud

Le ciel bleu pâle est toujours aussi dégagé, une certaine fraîcheur tombe avec la descente du soleil. C'est décidé, je m'approprierai cet endroit de rêve comme bivouac pour ce soir. J'installe les moustiquaires et me livre à une autre chasse aux mouches, heureusement plus rares, prépare mon souper et regarde tranquillement le soir descendre sur le fleuve…

Cap-aux-Oies : bivouac en fn de journée
Cap-aux-Oies : bivouac en fin de journée


51 062  Jeudi 10 juin 2012 : de CAP-AUX-OIES aux ÉBOULEMENTS (12 km)

Cap-aux-Oies-bivouac
Cap-aux-Oies : bivouac au matin
Je passerai la journée sur place, sans quitter ce coin merveilleusement tranquille. Réveillé des 5:30 sous un grand ciel bleu illuminé par le soleil, j'écris un peu en attendant que la température remonte dans l'habitacle (10° au thermomètre extérieur) puis fais chauffer mon thé. Un fourgon Marco Polo sur ProMaster, occupé par trois jeunes femmes qui était arrivé hier soir a déjà quitté les lieux, tandis qu'un jeune couple, dans une Grand Caravan aménagée toujours sur place, est parti en balade.

Je finis par ouvrir la porte à glissière (pratiquement pas de mouches en matinée et aucun moustique, probablement chassés par la petite brise assez fraîche) pour profiter du beau temps et de la vue en déjeunant, me douchant puis travaillant un bon moment.

Je m'interromps vers 11:15 pour faire une première balade du côté sud-ouest de la baie, puisque je suis à peu près au centre de l'anse. Il faut enjamber la voie ferrée - bien peu utilisée à voir l'état du ballast et des rails - puis descendre précautionneusement les gros blocs de roc entassés comme brise-lame. On se retrouve alors sur le sable plutôt grossier sur lequel sèchent des restes de varech et autres plantes marines noirâtres. Cap-aux-Oies-varech
Cap-aux-Oies : le champ de varech sur fond de rocher

Cap-aux-Oies-navire
Long cheminement sur ce sol relativement égal et sur les rochers affleurant usés par le passage glaciaire et les eaux du fleuve. La marée est basse mais le fond légèrement vaseux à peu près découvert me semble glissant et peu «appétissant», si bien que je fais plusieurs détours sur la terre ferme envahie par les arbustes, une herbe touffue très verte et les fleurs sauvages.

Cap-aux-Oies : bâche laissée par la marée
Cap-aux-Oies : bâche laissée par la marée

Dans une grande bâche laissée par la marée, des canards pataugent et cancanent, pêchant des petits poissons pris au piège. Deux hérons déambulent tranquillement un peu plus loin. Cap-aux-Oies : canards
Cap-aux-Oies : dans une bâche laissée par la marée,  des canards

Un chemin d'ailleurs vaguement tracé suit le rivage légèrement sinueux et se rend jusqu'au cap. Mystérieusement il s'enfonce sur plusieurs centaines de mètres sous les arbre pour aboutir à une clairière où je découvre une cabane en planches, genre garage à bateau ou refuge d'un pêcheur en mal de solitude ?…

Cap-aux-Oies : arbre dans le chemin du cap
Cap-aux-Oies : arbre dans le chemin du cap
Cap-aux-Oies : Potentille des oies perçant à
                      travers le cailloutis
Cap-aux-Oies : Potentille des oies perçant à travers le cailloutis

J'erre quelques minute sur le cap rocheux rejoint par un étroit sentier, y découvre, nichées dans des fissures, quelques jolies plantes que je m'applique à photographier.

Point de vue immense sur le fleuve où éclate la lumière, l'air est pur et la côte sud assez élevée très visible avec les petites taches blanches de quelques maisons.
Cap-aux-Oies-iris-versicolor
Cap-aux-Oies : iris versicolor

Cap-aux-Oies-Rosier-du-Japon
Cap-aux-Oies : Rosier du Japon

Cap-aux-Oies : panorama depuis la plage sud-ouest
Cap-aux-Oies : panorama depuis la plage sud-ouest

Sur l'eau, de temps en temps passe un gros cargo remontant le fleuve - je n'en ai vu aucun le descendant (?). Cap-aux-Oies : le St-Laurent vers l'Ouest
Cap-aux-Oies : le St-Laurent vers l'Ouest depuis le cap

Après ce grand bol d'air et cette bonne marche, retour at home par le même chemin pour un léger casse-croute. Une petite heure de repos me permet d'achever la remise en images de la première page de mon journal de Bavière (1992). Il est passé 14:00, le soleil encore haut réchauffe assez pour compenser la petite brise qui me fait revenir prendre mon Polar lorsque je pars en balade pour parcourir l'autre côté de l'anse vers le nord-ouest.

Cap-aux-Oies-rails-le-long-du-rivage
Cap-aux-Oies : les rails au-dessus du rivage
Balade nettement plus longue (j'aurai parcouru presque 8 km au bout de la journée) mais aussi plus variée. En effet, au bout du cap atteint en remontant sur la voie ferrée, la marée recouvrant la plage au pied de la côte rocheuse, je découvre 2 autres anses rocheuses plus sauvages encore fréquentées par des familles de canards qui pêchent, dansant sur les vaguelettes…

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Cap-aux-Oies : canards en famille

Cap-aux-Oies
                  : anse
Cap-aux-Oies : la deuxième anse au nord de la plage

Trois naturistes y rougissent intégralement au soleil... Le petit train d'entretien de la voie tiré par un gros camion adapté aux rails passe en retour de mission… Des papillons voletant sur des touffes de varech... Des fleurs sauvages à profusion…

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Cap-aux-Oies : le petit train d'entretien derrière un gros camion

Cap-aux-Oies : la 3ème et dernière anse
Cap-aux-Oies : la 3ème et dernière anse, je n'irai pas plus loin...
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Cap-aux-Oies : papillons sur une touffe de
                  varech
Cap-aux-Oies : papillons sur une touffe de varech

Bref une longue balade dont je reviens vers 17:30, les jambes bien dérouillées et la nature plein les yeux.

Autre visite sur le stationnement par d'anciens propriétaires de Westphalia qui regrettent l'abandon de leur jouet, voyagent aussi beaucoup en Europe et sont très intéressés par les solutions que nous avons adoptées (achat et garage en Europe, Ducato ProMaster aménagé ici). Je leur enverrai un mail avec adresse du site et courriel.

Pour me délasser j'attaque la réédition de la deuxième partie du voyage en Bavière, puis, lorsque le soleil descend, reprend la route vers St-Joseph-de-la-Rive. Avisant en traversant le village des Éboulements la pancarte Halte municipale avec l'icône du robinet, je songe alors à me réapprovisionner, cherche vainement le robinet en question et ai la chance de rencontrer un bénévole du hockey local qui, aimablement, m'ouvre la porte du local technique et me donne accès à un bac où je remplirai consciencieusement 5 bidons de 10 litres consécutifs. Le robinet extérieur, bien présent derrière la Maison des jeunes, n'était pas alimenté…

Le soleil est bien prêt de disparaitre lorsque je prends enfin la bifurcation vers St-Joseph et le traversier de l'Île aux Coudre, mais apercevant alors la halte belvédère à l'orée de la grande descente, je décide de m'arrêter là sur cette aire ad hoc où deux autres vadrouilleurs sont déjà installés : un Grand Caravan converti (Baroudeur.ca) et un pickup portant camper. La vue est superbe, les parking suffisamment à l'écart de la route pour garantir la tranquillité, et une toilette bien aménagée offre même un lavabo sur lequel prendre de l'eau - si j'avais le connecteur ad hoc ! Ce sera donc mon bivouac de ce soir.


51 074  Vendredi 11 juin 2021 : des ÉBOULEMENTS à ST-JOSEPH-DE-LA-RIVE (1 km !)

Les-Eboulements : bivouac sur la halte
                      routière
Les Éboulements : bivouac sur la halte routière
Ciel très ennuagé au lever à 6:15, il fait presque froid à l'extérieur (8°) et je lance le moteur pour réchauffer rapidement l'atmosphère avant de faire fonctionner le Webasto. Cette fois-ci il démarre sans rechigner et me procure après 15 minute une douce chaleur de plus de 22° bien agréable. Je commence par mettre à jour le carnet de route puis déjeune, satisfait de mon emplacement nocturne effectivement silencieux, plat et largement ouvert sur le fleuve ici encore impressionnant. Malheureusement le ciel très couvert ne laisse passer à travers de rare percées de ciel bleu que des coups de soleil intermittents. Puis, vers 14:00 il se dégage, je resterai donc sur place une bonne partie de la journée à me reposer et à avancer la mise à jour de mes pages web.

En fin d'après-midi je lève le camp pour descendre vers St-Joseph au milieu de la grande descente je bifurque pour gagner mon spot préféré sur l'ancienne route qui s'arrête brusquement devant la ligne de chemin de fer du «Ptit train de Charlevoix». Les Éboulements : la grande descente vers
                        St-Joseph-de-la-Rive
Les Éboulements : la grande descente vers St-Joseph-de-la-Rive; en arrière l'Île aux Coudre et son traversier

Bivouac à St-Joseph-de-la-Rive
Bivouac à St-Joseph-de-la-Rive

Bivouac à St-Joseph-de-la-Rive
La vue depuis mon bivouac à St-Joseph-de-la-Rive

Plaçant la grande porte à glissière devant la vue sur l'anse et le quai du ferry vers l'Île-aux-Coudre, je laisse le soir descendre tranquillement sur ce paysage de rêve, en marchant un peu, faisant quelques photos et achevant la remise en page du voyage en Bavière…

Souper et coucher tard (je ne me suis guère dépensé physiquement aujourd'hui) en achevant de lire le recueil de nouvelles - très inégales à mon goût - de Brian Aldiss «L'instant de l'Éclipse». Extinction des feux à 22:30.
St-Joseph-de-la-Rive-bivouac-au-crepuscule
Crépuscule sur St-Joseph-de-la-Rive


51 075   Samedi 12 juin 2021 : ST-JOSEPH-DE-LA-RIVE (0 km)

Mon bivouac à St-Joseph-de-la-Rive
Mon bivouac à St-Joseph-de-la-Rive
Journée off. Quoique ayant bien dormi je me sens un peu fatigué, et j'ai mal aux jambes, particulièrement au mollet gauche qui me semble «crampé». Je me demande si mon saut hier soir au dessus d'un fossé un peu large et mon effort pour me pousser sur sa rive opposée n'ont pas entraîné un claquage au niveau du ligament (n'étant guère sportif, c'est une sensation pour moi inconnue, mais bien souvent rapportée par mes camarades d'école…).

Je passerai donc la journée sans trop solliciter cette patte folle qui me fait légèrement boiter à chaque pas lorsque j'exerce une pression dessus. Le temps est magnifique, le ciel totalement bleu, le soleil brille mais une légère brise du nord maintient la température dans la zone confortable.

Petit incident au moment de prendre ma douche : je n'ai fait qu'un kilomètre hier, et 12 avant-hier, et 15 la journée précédente, si bien que le Prestone n'a pratiquement pas circulé dans le serpentin du chauffe-eau depuis 3 jours. Après plus de 72 heures, l'eau qui s'écoule de la douchette est à peine tiède… Comme je n'ai guère le goût de me déplacer ou de faire tourner le moteur, je démarre le Webasto pour une dizaine de minutes. Et comme prévu l'eau sortant du chauffe-eau est à près de 40°. Donc l'idée d'utiliser le liquide caloporteur pour chauffer tant l'eau que l'air de l'habitacle est efficace et fonctionnelle, et l'idée de substituer à l'arrêt la bouilloire du Webasto au moteur en roulant était également bonne. Un autre bon point pour mon ProMaster !

La journée passera donc sans déplacement ni pédestre ni motorisé, je lis, écris, traite mes photos pour mes pages web et jouis tout simplement du farniente, attitude qui ne m'est guère habituelle ! Il faut dire que le cadre exceptionnel de St-Joseph - que nous avait fait découvrir Jacqueline Tremblay il y a plus de trente ans pour des vacances familiales - continue de me charmer. Et même par un beau samedi de juin, où les gens sont avides de sortir, nulle affluence, presque pas de bruit, juste des promeneurs à pied ou à bicyclette. Il faut aussi ajouter que la situation de mon spot (au pied de l'énorme talus sur lequel a été posé la nouvelle route où les véhicules circulent lentement vu la pente) favorise cette ambiance paisible.

Enfin, vers 17:00, voyant le soleil descendre, je quitte cet endroit idyllique pour aller poser me pénates en plein centre du village, sur le petit stationnement de l'église quant à lui bien peu rempli. J'ai même la chance de pouvoir placer mon fourgon sur le côté Est, à l'ombre du côté chœur de la petite nef. Autre belle vue sur le fond de l'anse et sur les goélettes du Musée maritime de Charlevoix. St-Joseph-de-la-Rive-l'eglise
St-Joseph-de-la-Rive : l'église

St-Joseph-de-la-Rive-devant-l'eglise-le-Musee-maritime
St-Joseph-de-la-Rive : devant l'église, le Musée maritime

St-Joseph-de-la-Rive : goélettes du Musée
                      maritime
St-Joseph-de-la-Rive : goélettes du Musée maritime

Dans la tiédeur et la quiétude du soir je décide de m'activer un peu en me rendant jusqu'au départ du traversier de l'Île-aux-Coudres. Un peu pénible vu la douleur persistante à chaque pas, mais cahin-caha je réussirai à faire les 3,4 km enregistrés par mon IPhone… Malgré mon attention, je ne parviendrai pas à retrouver la maison Tremblay… Peut-être se trouvait-elle plutôt du côté Est de l'église.

Je soupe à mon retour en regardant la nuit tomber, puis me couche tôt en espérant que mon indisposition ne sera que passagère et que je pourrai encore faire quelques balades sur mon chemin de retour à Montréal, prévu pour mardi ou mercredi.

St-Joseph-de-la-Rive : crépuscule sur le fleuve
St-Joseph-de-la-Rive : crépuscule sur le fleuve


51 075  Dimanche 13 juin 2021: de ST-JOSEPH-DE-LA-RIVE à ST-PIERRE (Ile d'Orléans) (154 km

Et bien non, ma jambe est encore aussi douloureuse lorsque je sors d'une bonne et longue nuit puisque, pour une fois, je me suis réveillé vers 7:30 et levé à 8:00. Je demeure donc encore quelques heures sur place, profite de la connexion internet pour vérifier les jours et heures d'ouverture du Musée national des Beaux Art du Québec dont je voudrais bien enfin visiter le Pavillon principal. Puis je complète presque la révision de ma page web consacrée à notre tour sur le Côte d'Azur à bord de notre Aigle lors des vacances de Noël 1993. Quels merveilleux souvenirs !

Enfin je me décide à me rapprocher de Montréal, tout en repérant sur le G.V. quelques autres attractions de la Côte Charlevoix. Le détour d'une douzaine de kilomètres (à partir de la Rte 138) vers le village de Petite-Rivière-St-François semble valoir le coup; il y aurait aussi bien sûr les 7 chutes de St-Ferréol-des-Neiges, mais je ne me vois pas crapahuter sur leur sentier accidenté.

En-quittant-Baie-St-Paul
En quittant Baie-St-Paul
En route donc, après une lente traversée de Baie St-Paul. Ses petites rues anciennes et hautement touristiques (i.e. bordées de boutiques de souvenirs, de restaurants et de «galeries d'art» ) où grouille le touriste du dimanche me suscitent peu d'appétence. Je préfère me diriger vers le gros IGA local où je me procure quelques denrées essentielles : eau en petites bouteilles de 500 ml, soupes concentrées et… une ouvre-boite, décidément utile vu le stockage d'une bonne part de mes menus ! Un grand parking ombragé tout proche m'offrira la halte nécessaire pour préparer un piquenique rapide, avant de quitter vers le sud-ouest cette ville dont je n'aurai pas su découvrir les charmes…

Une suite de longues côtes assez raides et de vives descentes offre quelques grandes vues sur la ville, la rivière et la baie puis sur les collines recouvertes de forêts, jusqu'à l'embranchement vers La Petite-Rivière-St-François.

Baie-St-Paul depuis la Rte 138
Baie-St-Paul depuis la Rte 138

Des descentes accusées (11% et même 15%) sur plusieurs kilomètres me ramènent au niveau du fleuve. Des petites maisons - beaucoup sont anciennes - occupent l'étroite terrasse entre la montagne et l'eau, mais c'est surtout le panorama sur le fleuve, les collines de Charlevoix, l'Île-aux-Coudre et le chenal parcouru par les gros navires qui vaut le coup. Je passe quelques minutes tout au bout du quai, tachant de trouver les cadrages rendant justice à l'originalité du lieu. Petite-Riviere-St-Francois : la côte
                          depuis le quai du village
Depuis le quai de Petite-Rivière-St-François : la côte Charlevoix et l'Île aux Coudres

Depuis le quai de Petite-Rivière-St-François,
                    la côte vers le sud
Depuis le quai de Petite-Rivière-St-François, la côte vers le sud

Petite-Riviere-St-Francois-rose-sauvage
Petite-Rivière-St-François : rose sauvage devant le large estran
Longue remontée ensuite - en troisième voire en seconde - qui laissent apparaitre un très rapide épuisement du réservoir d'essence… Inquiétant, pour moi qui comptait refaire le plein à Québec. Incertain de m'y rendre, et faute de la réserve du bidon de secours que j'ai omis de remplir après l'avoir vidé après l'hiver, je m'arrête à Beaupré pour faire au moins un demi-plein, espérant trouver plus loin du carburant à meilleur prix.

C'est décidé, demain je visiterai sur Grande Allée le MNBAQ (Musée national des Beaux-Arts du Québec), avant de reprendre le chemin de la maison. Mais où me poser cette nuit ? L'Île d'Orléans me semble le bon choix : milieu encore essentiellement rural, assez éloignée de la grande route pour offrir la quiétude désirée, assez proche du centre ville de la capitale pour ne pas me retarder indûment. J'en emprunte donc le long pont suspendu (1935) et gagne le village de St-Pierre où je trouve derrière l'église le stationnement attendu, à l'écart de la route faisant le tour de l'île.

Écriture du carnet de route des deux derniers jours, souper, à 22:00 je suis au lit après cette autre belle journée.


51 229  Lundi 14 juin 2021 : de ST-PIERRE à DRUMMONDVILLE (264 km)

Nuit nettement moins fraiche puisqu'il fait 15° à mon lever à 6:45, mais ciel couvert voire gris du côté nord, annonciateur de pluie ?

Je décolle sans tarder en amorçant le tour de l'ile dans le sens des aiguilles de la montre. La Route Royale suit le haut de la pente (plusieurs dizaines de mètres) descendant vers le bras nord du fleuve, bordée de petites maisons traditionnelles dont plusieurs remontent au début de la colonie française au XVIIème.
Ferme à St-Pierre
Ferme XIXème à St-Pierre

Ile-d'Orleans-rive-nord-de-Beaupre
Ile d'Orléans : rive nord de Beaupré depuis St-Pierre
Paysage éminemment agricole, très vert et semble-t-il opulent, beaucoup de fermes sont encore exploitées, un peu d'élevage et beaucoup de pomocultures, donc de cidreries plus ou moins de fantaisie. C'est même sur le vaste stationnement d'un vignoble que je m'arrête une demi-heure plus tard pour me doucher et déjeuner !

La pluie se mettant de la partie, mes photos de ces jolies maisons, relativement nombreuses, manqueront de vivacité. S'établit alors une petite bruine bien normande ou bretonne, comme l'origine de la plupart de ces colons.

Ile-d'Orleans-maison-a-St-Pierre
Ile d'Orléans : maison traditionnelle à St-Pierre

Devant la maison patrimoniale des Roberge, un petit monument en pierre commémore les ancêtres de ce patronyme qui, arrivés de France au Québec en 1664, s'installèrent ici dès 1669. Les Roberge seraient maintenant près de 4 000 en Amérique du Nord ! Ile-d'Orleans : maison patrimoniale des
                            Roberge à St-Pierre
Ile d'Orléans : maison patrimoniale des Roberge à St-Pierre

Ile-d'Orleans-maison-ancienne
Ile d'Orléans : maison à St-Pierre

St-Pierre-de-l'Ile-d'Orleans-maison-en-pierre
St-Pierre de l'Ile d'Orléans : plus rare, une maison en pierre

L'église ancienne de St-Pierre, derrière laquelle j'ai dormi, est fermée à la visite (trop tôt, heure ou saison, ou covid ?). Je continue donc vers Ste-Famille avec toujours ces maisons et petites fermes typiques égrenées le long du fleuve, et quelques échappées vers la côte de Beaupré où pointent quelques clochers.

Là encore, comme plus loin à St-François, puis St-Jean et St-Laurent les églises, anciennes puisque datant des débuts de la colonisation et apparemment riches de décor sculpté et peint, sont closes. On m'apprendra à la mairie de St-François qu'elles ne sont ouvertes que durant la période estivale, et encore, lorsqu'on trouve du personnel (étudiant en général) pour assurer l'accueil et la surveillance… Pas évident, la mise en valeur du patrimoine au Québec !


ÉGLISE DE SAINTE-FAMILLE

CETTE ÉGLISE À ÉTÉ CONSTRUITE ENTRE 1743 ET 1747. SON DÉCOR INTÉRIEUR SCULPTÉ A ÉTÉ EXÉCUTÉ DE 1812 À 1825 PAR THOMAS BAILLAIRGÉ ET LOUIS-BASILE DAVID, ET IL EST REHAUSSÉ DE NOMBREUX TABLEAUX ATTRIBUÉS À CLAUDE FRANÇOIS, DIT FRÈRE LUC, FRANÇOIS BAILLAIRGÉ ET LOUIS-AUGUSTIN WOLFE.

RECONNUE COMME L'UNE DES PLUS ANCIENNES ÉGLISES AU QUÉBEC, ELLE EST UN TÉMOIN EXCEPTIONNEL DE L'ARCHITECTURE RELIGIEUSE DU RÉGIME FRANÇAIS. ELLE SE DISTINGUE PAR SA FAÇADE ORNÉE DE CINQ NICHES ET CANTONNÉE DE TOURS EN SAILLIE.

(Plaque apposée sur l'église)
Ile d'Orléans : église de Ste-Famille
                              (1747)
Ile d'Orléans : église de Ste-Famille (1747)

Ile d'Orléans, Ste-Famille : vue sur
                        St-Anne-de-Beaupré
Ile d'Orléans, Ste-Famille : vue sur St-Anne-de-Beaupré et sa basilique


Ile d'Orléans : maison ancienne à
                        St-Francois
Ile d'Orléans : maison ancienne à St-François; en arrière, Ste-Anne de Beaupré

Panorama vers l'aval du St-Laurent
                              depuis la tour d'observation de
                              St-Francois de l'Ile-d'Orléans
Panorama vers le St-Laurent en aval depuis la tour d'observation de St-François de l'Ile-d'Orléans
J'arrive bientôt à l'extrémité nord-est de l'île où une tour d'observation permet de contempler le paysage sur le fleuve en aval. Vue étendue, mais là encore le ciel gris éteint les couleurs et limite la sensation d'espace... alors que là commence l'estuaire du grand fleuve.

IIe-d'Orléans St-Francois : belvédère de la
                        tour
Le paysage sur la pointe nord de l'île tel que le présente le panneau sur le belvédère de la tour de St-François

Église de St-Francois de l'Ile
                              d'Orléans
Église de St-François de l'Île d'Orléans
Presbytère de St-Francois de l'Ile
                              d'Orléans
Presbytère de St-François de l'Ile d'Orléans

Il ne ne reste donc qu'à continuer mon tour de l'île en suivant la Rte 368, ou Chemin Royal, sans guère d'arrêt sinon pour photographier telle ou telle maison typique, et encore, sous la pluie… La côte sud-ouest (St-Jean, St-Laurent), qui fait face à la rive sud du fleuve, est nettement plus densément habitée, et les petites maisons - apparemment pas mal de résidences secondaires - se succèdent sur une étroite bande de terre entre campagne et eau. Bien des maisons sont neuves ou récentes, et pas toujours du meilleur goût… Le Québec n'a vraiment pas pris le virage de la modernité au plan esthétique et particulièrement architectural ! Mais les maisons traditionnelles plus anciennes ne manquent pas de charme...
Maisonnette à St-Jean de l'Ile
                            d'Orléans
Maisonnette à St-Jean de l'Ile d'Orléans

St-Jean-de-l'Ile-d'Orléans : maison
                              derrière l'église
St-Jean-de-l'Ile-d'Orléans : l'église (1734-1737)
St-Jean-de-l'Ile-d'Orléans : maison
                              derrière l'église
St-Jean de l'Ile d'Orléans : maison derrière l'église

St-Jean-de-l'Ile-d'Orleans-maison
Maisons sur le Chemin Royal, St-Jean-de-l'Ile-d'Orléans

Détail de la maison de
                        St-Jean-de-l'Ile-d'Orléans
Détail de la maison de St-Jean-de-l'Ile-d'Orléans

Depuis
                              Ste-Pétronille-de-l'ile-d'Orléans, vue
                              vers Québec
Depuis Ste-Pétronille de l'Île-d'Orléans, vue vers Québec dans la grisaille
Je finis par arriver à la pointe sud de l'île, rue du Quai à Ste-Pétronille où, noyé dans la grisaille, le panorama de dégage brièvement vers la silhouette de la ville de Québec et sur l'étranglement du fleuve (kebec en montagnais). Plusieurs grosses maisons victoriennes joliment fleuries, résidences de vacances ou de week-end pour la bourgeoisie de la capitale, vaudraient qu'on en fasse une petite exploration, mais sous la pluie… Je gagne donc l'église, au milieu d'un boisé et déjeune sur le grand stationnement vide.

Maison fleurie à
                        Ste-Petronille-de-l'ile-d'Orléans
Maison fleurie à Ste-Pétronille de l'Île-d'Orléans

Québec-MNBAQ : Pavillon
                            Gérard-Morisset
Québec, MNBAQ : façade Beaux-Arts du Pavillon Gérard-Morisset
Brève pause sieste, puis je reprends la route pour gagner directement le MNBAQ sur Grande Allée. L'autoroute puis de grandes avenues m'y mènent sans délai, et à 14:39 je laisse mon véhicule au bord du Parc des Champs de Bataille. J'obtiens immédiatement mon billet de visite - une chance, j'avais omis réserver - et me dirige vers le pavillon Gérard-Morisset, le seul que je ne connaisse pas encore.

On y présente un bon échantillonnage de l'art au Québec, depuis l'installation des Français (essentiellement de l'art religieux) jusqu'aux courants post-impressionnistes des années 30 à 50.
MNBAQ, Pavillon Gérard-Morisset :
                              salle d'Art religieux ancien
MNBAQ, Pavillon Gérard-Morisset : salle d'Art religieux ancien

Quebec-MNBAQ--St-Michel-terrassant-le-Dragon
Québec, MNBAQ : Saint Michel terrassant le Dragon
Quebec-MNBAQ--St-Michel-terrassant-le-Dragon-detail
Québec, MNBAQ : Saint Michel terrassant le Dragon (détail)

Quebec-MNBAQ-Christ-en-croix-att.
                              Paul Jourdain dit Labrosse entre 1725
                              1769
Québec, MNBAQ : Christ en croix, attr. à Paul Jourdain dit Labrosse (entre 1725 et 1769)
Quebec-MNBAQ : détail du Christ en
                              croix
Québec, MNBAQ : Christ en croix, attr. à Paul Jourdain dit Labrosse (entre 1725-1769) (détail)


Quebec-MNBAQ-La-France-apportant-la-foi-aux-Hurons-de-Nouvelle-France-vers-1666-par-peintre-non-ident.
  MNBAQ : La France apportant la foi aux Hurons de Nouvelle-France (vers 1666 par un peintre non-identifié)

Quebec-MNBAQ-salle-des-peintures
Québec, MNBAQ : la salle des peintures
Quebec-MNBAQ-Jean-Baptiste-Meilleur-par-inconnu-entte-1833-et-1835
MNBAQ : Jean-Baptiste Meilleur (par inconnu entre 1833 et 1835)

MNBAQ : Chasseur indien, par
                              Cornelius Krieghoff (1858)
MNBAQ : Chasseur indien, par Cornelius Krieghoff (1858)
MNBAQ : Couple d'Habitants sous le
                              blizzard, par Cornelius Krieghoff (1855)
MNBAQ : Couple d'Habitants sous le blizzard, par Cornelius Krieghoff (1855)

MNBAQ-Louis-Joseph-Papineau-par-son-gendre-Napoleon-Bourassa-1858
MNBAQ : Louis-Joseph Papineau, par son gendre Napoléon Bourassa (1858)
MNBAQ : A l'ombre d'un arbre par
                              Helen-Goloway-McNicoll (vers-1910)
MNBAQ : A l'ombre d'un arbre par Helen-Goloway-McNicoll (vers 1910) - une artiste montréalaise dont j'ignorais tout.

MNBAQ : Jacques Cartier rencontre les
                        Indiens à Stadacone, en 1535, par Marc-Aurèle
                        de-Foy-Suzor-Côté (1907)
MNBAQ : Jacques Cartier rencontre les Indiens à Stadacone, en 1535, par Marc-Aurèle de Foy-Suzor-Côté (1907)

MNBAQ : Jacques Cartier rencontre les
                          Indiens à Stadacone, en 1535, par Marc-Aurèle
                          de-Foy-Suzor-Côté (1907) détail

MNBAQ : Jacques Cartier rencontre les Indiens à Stadacone, en 1535,  par Marc-Aurèle de-Foy-Suzor-Côté (1907) détail

MNBAQ : Jacques Cartier rencontre les
                          Indiens à Stadacone, en 1535, par Marc-Aurèle
                          de-Foy-Suzor-Côté (1907) détail


MNBAQ : Poudrerie rue Craig, Montreal,
                          par Maurice Cullen (1912)
MNBAQ : Poudrerie rue Craig, Montréal, par Maurice Cullen (1912)

MNBAQ-Le-port-de-Montreal-par-Maurice-Cullen-1915
MNBAQ : Le port de Montréal, par Maurice Cullen (1915)
MNBAQ : Le port de Montréal, par
                                Adrien Hébert (1924)
MNBAQ : Le port de Montréal, par Adrien Hébert (1924)

MNBAQ-Jeune-fille-au-col-blanc-par-Alfred-Pellan-1934
MNBAQ : Jeune fille au col blanc, par Alfred Pellan (1934)
MNBAQ : Paysage de Charlevoix, par
                                Jean-Paul Lemieux (1935)
MNBAQ : Paysage de Charlevoix, par Jean-Paul Lemieux (1935)

Quelques statues de petites dimensions retiendront aussi mon attention, tant par la qualité de leur facture que par l'intérêt du sujet : des Amérindiens seuls ou en groupe, vogue à laquelle ont sacrifié plusieurs maîtres québécois : Louis-Philippe Hébert, Alfred Laliberté, Marc Aurèle Suzor-Côté...

MNBAQ : Algonquins par Louis-Philippe Hébert
                      (1888)
MNBAQ : Algonquins par Louis-Philippe Hébert (1888)

MNBAQ-Soupir-du-lac-et-Fleur-des-Bois-par-Louis-Philippe-Hebert-1897
MNBAQ : Soupir du-Lac et Fleur-des-Bois, par Louis-Philippe Hébert (1897)

MNBAQ-Fleur-des-Bois-par-Louis-Philippe-Hebert-1897
MNBAQ : Fleur-des-Bois, par Louis-Philippe Hébert (1897)

MNBAQ-Jeunes-indiens-chassant-par-Alfred-Laliberte-1904-05
MNBAQ : Jeunes indiens chassant, par Alfred Laliberté (1904-05)

MNBAQ : Femmes de Caughnawaga, par
                        Suzor-Cote (1924)
MNBAQ : Femmes de Caughnawaga, par Suzor-Côté (1924)

Et enfin l'héroïne québécoise incontournable des années '20 :

MNBAQ-Maria-Chapdeleine-par-Marc-Aurele-de-Foy-Suzor-Cote-(1925
MNBAQ-Maria-Chapdelaine-par-Marc-Aurele-de-Foy-Suzor-Cote-1925
MNBAQ : Maria Chapdelaine par Marc-Aurèle de Foy Suzor-Coté (1925)

Pas mécontent de mon petit circuit dans la dizaine de salle réparties sur les 3 étages de ce grand bâtiment de style Beaux-Arts un peu grandiloquent, j'y repère plusieurs œuvres qui me plaisent sans déclencher pour autant un extrême enthousiasme… En fait bien des musées départementaux de France ou country houses anglaises sont au moins aussi riches… Une cinquantaine de photos témoignera de ce qui a davantage retenu mon intérêt.

À 17:00 je suis de retour au ProMaster, trainant un peu la patte… Je crains qu'il ne lui faille quelques jours avant de retrouver sa souplesse et son endurance habituelle. Je laisse donc à une autre fois les découvertes et visites au long de la route et rentrerai directement à Montréal. MNBAQ : Pavillon Pierre-Lassonde
MNBAQ : le nouveau Pavillon Pierre-Lassonde

Cap sur Drummondville sur l'A20 où j'ai repéré sur GazBuddy une station qui vend le litre 8 centimes sous le prix moyen prévalant à Québec. Le soir descend lentement sur l'autoroute où je file mon train régulier à 100 km/h. Après le plein je trouve une rue presque déserte (214, rue de la Verdure à St-Germain-de-Grantham) dans un quartier résidentiel assez éloignée de la voie rapide pour n'en rien entendre, soupe et me couche à 22:00.


51 493    Mardi 15 juin 2021 : de DRUMMONDVILLE à MONTRÉAL (118 km)

St-Germain-de-Grantham-bivouac-214-rue-de-la-Verdure
St-Germain-de-Grantham : bivouac au 214, rue de la Verdure
Pluie légère durant la nuit, et ciel gris au lever vers 7:15. Les bermes de mon impasse débordent de marguerites, l'herbe est drue, les arbres touffus et les fossés remplis d'eau : le Québec rural si riche de la plaine du Saint-Laurent. Pas de bruit non plus, j'ai eu le flair en venant jusqu'ici chercher mon bivouac.

Un lapin sauvage passe en sautillant et s'aventure sur les vastes gazons entourant les grosses maisons de cette banlieue cossue. Pendant que j'achève mon déjeuner, c'est un chevreuil qui passe discrètement en direction du bois tout proche…

Je profite encore un peu de cet environnement privilégié, puis démarre vers 9:00 pour gagner directement Montréal par la A20 assez achalandée. En passant devant le Marché central je me réapprovisionne en vin et en Martini, puis vais demander à Setto (mon mécanicien du Garage Champagneur) de vérifier ce qui a motivé l'allumage permanent du voyant Check Engine depuis mon départ il y a deux semaines. Rien de grave apparemment, probablement une défaillance - momentanée ? - du senseur de pression d'huile. Remis à zéro, on verra s'il y a lieu de le changer en cas de récidive. Enfin je rentre à la maison, somme toute satisfait de ma vadrouille, même si mes découvertes ne sont pas aussi spectaculaires que je l'aurais espéré.

km 51 611