BAIE JAMES - LG2

Août 2019 avec Hermione

(2 811 km)



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Itinéraire de Montréal à Radisson
Itinéraire de Montréal à Radisson



30 656 Vendredi 9 aout 2019 : de MONTRÉAL à GRAND REMOUS (277 km)

Après les courses et mises au point diverses d’hier, particulièrement l’installation provisoire de la nouvelle fenêtre ouvrante arrière rendue nécessaire par l’enlèvement de la vitre fixe, nous consacrons le début de la journée aux derniers préparatifs de départ. Je dois seulement aller reporter au CLSC l’appareil enregistreur de tension mis en place hier matin, si bien qu’il reste un peu de temps pour remplir le camion de tous les effets nécessaires à notre virée dans le Nord québécois. Monique se démène en cuisine pour préparer tous les délicieux mets que je n’aurai qu’à réchauffer pour constituer des repas tout prêts fort appréciés; de mon côté je remplis la citerne d’eau fraîche, puis le frigo de tous ces plats préparés maison.

Outremont : Hermione prépare de bons petits plats
Outremont : Hermione prépare de bons petits plats avec Monique

Tout semble à peu près au point malgré l’absence d’une liste de contrôle comme j’en ai une dans l’Exsis. Je n’ai pas trop oublié d’étapes, sinon d’ouvrir les vannes du chauffe-eau (ce dont je m’apercevrai au moment de faire la vaisselle du soir…) et de vérifier le bon fonctionnement de la pompe et du système d’évacuation : le siphon extérieur est brisé (il a du geler, faute d’être purgé…) et les eaux grises s’écoulent directement sur le sol. De plus je constaterai, 2 heures après le départ de la maison, l’oubli de mon petit percolateur à café; je devrai m’en passer pour ces quelques jours  !

Juliette ramène les enfants de Trois-Rivières en début d’après-midi, le temps pour Hermione de collecter quelques vêtements, chaussures et de prendre sa douche… Nous sommes prêts à partir dès 15h20.

Jean-Paul et Hermione partent pour la Baie James          ProMaster au départ pour la Baie James
À Outremont, Hermione et Jean-Paul au départ dans le ProMaster


Je quitte donc la rue Hartland avec les dernières recommandations de Monique et prends la direction de l’autoroute des Laurentides, première étape des 1 340 km qui doivent nous mener à Radisson. Nous n’irons guère loin, car en ce vendredi soir de vacances nous nous butons bientôt à de très importants ralentissements et embouteillages sur l’autoroute des Laurentides qui nous font progresser au pas. Après plus d’une heure de ce niaisage, je me décide à gagner la 117 Nord en traversant une banlieue coquette de Sainte-Thérèse. Là nous avançons un peu plus vite, mais la vitesse y est bien sûr limitée (50 km/h) et constamment entravée par de très nombreux feux rouges.

Il est 17:00 lorsque nous rejoignons enfin l’autoroute 15 peu avant St-Jérôme pour retrouver enfin un train normal. Mais que de temps perdu… C’est ensuite la traversée des Laurentides, joliment vallonnées et semées de lacs et de stations de ski. Il fait assez beau, malgré un fond orageux qui apporte quelques courtes et légères averses. La clim maintient une ambiance confortable dans la cabine où Hermione s’est installée à côté de moi, lisant puis piquant un somme. Nous atteignons presque Mont-Laurier autour du coucher du soleil, lorsque, affamés nous arrêtons sur le parking d’une petite école pour souper, d’abord d’un potage aux pois préparée par Monique et très appréciée par Hermione, puis d’une petite quiche aux épinards réchauffée dans la poêle, ma foi assez savoureuse…

Nous sommes alors assez ragaillardis pour faire la dizaine de kilomètres qui nous sépare de la petite métropole du Nord (Mont-Laurier) où je refais le niveau de  carburant sur une station Ultramar qui me fait à nouveau la ristourne de 2,00$/plein offerte par Metro…. Puis nous roulons encore une trentaine de km dans la nuit qui s’installe pour aller bivouaquer en arrière du petit centre civique (pompiers, Caisse Desjardins) de Grand Remous traversé par la Rte 117. Installation au plus simple, prise de ces quelques notes et coucher tôt à 21:50.

Bivouac derrière le Centre Municipal de Grand-Remous
Bivouac derrière le Centre Municipal de Grand-Remous


30 933 Samedi 10 aout 2019 : de GRAND-REMOUS à MATAGAMI Km 381 (838 km)

Départ à 9:15 après une nuit paisible devant le terrain de foot et en arrière de la patinoire. J’ai seulement dû déployer le duvet au dessus de notre mince couverture d’été en milieu de nuit, la fraîcheur commençant à se faire sentir.  Pour la suite réveil vers 8:00 pour moi, tandis qu’Hermione est déjà debout (mais lisant calmement en avant) dès 7:00. Après douche et déjeuner nous décollons à 9:15, sans que personne ne nous ait dérangés dans notre bivouac villageois.

Je reprends aussitôt la route du Nord (la 117, baptisée ici Transcanadienne) pour plusieurs centaines de km faciles et assez rapides. Je profite d’être encore en pays civilisé, c'est-à-dire connecté, pour faire la réservation des visites de la centrale LG1 et des installations Robert-Bourassa (LG2) pour lundi et mardi, et nous repartons.

Sur
          la 117 Nord dans le Parc de la Verendrye
Sur la 117 Nord dans le Parc de la Verendrye

L’environnement de la route se fait de plus en plus désert, la forêt boréale coupée de lacs plus ou moins entraperçus occupe tout le paysage, limitant les perspectives et gommant le relief par ailleurs assez doux. Plus nous montons vers le nord plus les arbres diminuent en hauteur et, en fin d’après midi, en densité, pour laisser finalement place à une taïga défini par Hermione comme «pas d’arbres, des arbustes rabougris et du lichen ». Plein d’essence dans un dépanneur à Louvicourt. À 1,194 $/le litre, c’est un prix vraiment intéressant, qui compensera pour l’autre plein dans la soirée à 1,617 $ du litre… à peu de distance du bout de la route (Relais routier au km 381).

Nous virons sur la Route 113 peu après sans aller jusqu’à Val d’Or et en parcourons 88 km jusqu’à l’entrée de Lebel-sur-Quévillon. Nous quittons alors la route 113 pour couper en diagonale vers le nord-est sur la R1055, une longue (116 km) route gravelée, assez bonne au demeurant, heureusement humidifiée par la pluie presque continuelle qui retient une poussière autrement intolérable.

Sur la route gravelée
          R1055 sur 116 km
Sur les 116 km de la route gravelée R1055

Juste avant d’arriver à Matagami, nous finissons par rattraper la «route de la Baie James» au revêtement remarquablement égal sur une première partie, hélas ensuite coupée de longues sections (2 fois 70 km) en travaux de réfection et donc en gravelle pleine de trous, sans compter d’autres sections plus anciennes dans un état assez pitoyable (raccords  tressautant tous les 50 mètres environ)…

Le soir descend sur cette très longue route marquée «isolée», c’est-à-dire déserte et sans station d’essence sur 375 km annoncés. J’ai fait mon calcul en m’y engageant, mais finis par être impatient d’arriver à l’étape en voyant l’autonomie indiquée par l’ordinateur de bord diminuer jusqu’à une cinquantaine de km au moment d’atteindre le Relais routier du km 381 où se trouve la pompe salvatrice. Hermione aura eu le temps de voir s’installer la transition de la taïga à la toundra, de s’extasier devant le magnifique coucher de soleil et de s’impatienter aux multiples arrêts pour travaux le long de la route décidément en grande rénovation.


Route de la Baie James arrêt pour travaux
Route de la Baie James : arrêt pour travaux

Plein passé 21:00 après cette longue randonnée de plus de 800 km. Nous aurons demain une journée off en arrivant à Radisson où nous passerons un dimanche tranquille à récupérer. Bivouac sur l’enclave de la station aire de services (restaurant et motels) dans un coin tranquille à l’écart des gros camions aux moteurs bruyants. Souper rapide d’une excellente soupe maison aux poireaux, Hermione - qui s’est enfilé 2 BN et une coupe de fruit comme collation tardive, n’en acceptant pas plus - tandis que je complète de fromage et trempette mexicaine. Une coupe de fruit pour terminer moi aussi, je rédige ces quelques notes et me mets au lit aussitôt pour récupérer après cette grosse journée de conduite pas toujours facile.


31 771    Dimanche 11 août 2019 : du Relais routier km 381 à RADISSON (247 km)

Averses dispersées durant la nuit et réveil plutôt tranquille, seulement un peu dérangés par des «maniaques de la mécanique » faisant chauffer leur moteur avant de quitter leur stationnement… De toute façon Hermione s’est manifestée dès 6:45, malgré son intention annoncée hier de faire la grasse matinée… Je réussis à sommeiller jusque vers 8:00, mais impossible de la faire patienter davantage, je dois donc quitter le confort de ma couette pour passer à la douche et au déjeuner. Démarrage du camion à 9:15 pour parcourir les derniers 240 km nous séparant de Radisson.

Route de la Baie James : bivouac à l'aller au Relais Km
          381
Route de la Baie James : bivouac à l'aller au Relais du km 381

Le paysage de toundra est de plus en plus affirmé : des arbres maigrichons disséminés dans de vastes espaces légèrement vallonnés recouverts de petits buissons et de plaques de lichen jaunâtre. Hermione m’a fait bien rire en disant que c’était les caribous qui avaient mangé le lichen et l’avaient ensuite vomi, parce que le lichen avait une couleur vert-jaunâtre !

Lichen près du lac
          Yasinski
Lichen près du lac Yasinski

Les points de vue un peu élargis sont rares, vu la planéité générale du paysage, le seul accident venant rompre la monotonie de l’itinéraire étant le franchissement de rivières, par toujours bien larges d’ailleurs. Exceptions : le petit belvédère sur le Lac Yasinski où l'horizon recule un peu plus loin vers l'ouest,

Lac Yasinski
Route de la Baie James : Lac Yasinski

ainsi que le pont au-dessus de la rivière Eastmain qui laisse entrevoir en amont chutes et  rapides, malheureusement à peu près à sec vu le détournement de 80% de son débit vers la Grande. Ensuite ce sont les lignes électriques à haute tension qui attirent l’œil, indiquant la direction vers laquelle nous nous dirigeons à notre train de sénateur.  J’ai en effet adopté une conduite cool en tâchant de maintenir le régime du moteur entre 1500-2000 révolutions par minutes, histoire d’économiser au maximum le précieux combustible et de maximiser notre autonomie (sa cylindrée de 3,6 l et ses 280 ch. rendent vite le moteur gourmand !)

En fin de matinée nous finissons par arriver au village de Radisson dont les quelques rangées de maisons toutes pareilles entourent le vaste centre administratif et logement du personnel de l’Hydro-Québec. Dans les quelques rues grouillent les véhicules blancs marqués du logo de l’entreprise qui fait ici figure de monopole, à côté de quelques dépanneurs et de deux vendeurs de carburant qui, vérification faite, sont encore plus chers que le relais d’hier soir ! Nous faisons un petit tour des lieux, à la recherche d’un coin tranquille pour stationner et nous reposer le reste de la journée avant d'y dormir. Nous reviendrons sur la place centrale pour le départ de la visite demain matin. Je trouve ce «spot» en « périphérie», devant le garage municipal et la station des pompiers,  agrémenté de deux petit parcs de jeux pour enfants.

Nous déjeunons rapidement du plat de saumon farci garni de haricots verts préparé par Monique, puis passerons l’après-midi tranquille au soleil, Hermione à regarder Le jour le plus long sur mon ordi, tandis que je lis le livre que Pierre Turgeon a consacré à La Radissonie. Au moment de revenir de l’un de ces parcs où elle est allée se dégourdir un peu, Hermione me dit « Papou, je me suis cognée la tête sur un poteau de sûreté, je crois que je suis beaucoup trop grande pour ces modules.»

Bivouac devant le parc Jolliet à Radisson
Bivouac devant le parc Jolliet à Radisson

Le soir tombe dans un silence quasi complet, j’étudie un peu sur carte (incomplète) et GPS l’itinéraire le plus avantageux pour notre retour, nous soupons légèrement avant de nous coucher tôt, pour être pleinement disponibles à la visite de demain.


32 018 Lundi 12 août 2019 : RADISSON

    Lever dès 6:45 pour être dans l’accueil du Centre des visites de l’Hydro-Québec au centre du village. Le temps est couvert et il bruine par moment, comme toute la nuit sur notre bivouac en bord du terrain de jeu où nous avons joui d’une paix royale. Heureusement nous serons à l’abri dans le bus durant le long trajet pour rejoindre le barrage/centrale de LG1 (La Grande Un). Notre guide accompagnateur nous aura auparavant équipés d’un beau casque blanc marqué «Visiteur», et privés de nos sacs (Hermione a dû déposer dans un coffre son sac banane contenant les clés de secours du ProMaster…). Tout au long du trajet sur la route plutôt cahoteuse que nous connaissons déjà partiellement, il nous donnera moult explications et projettera sur l’écran du bord plusieurs vidéos sur divers aspects du projet hydroélectrique de la Baie James…

Complexe des9 barrages et 9 centrales sur La Grande (Baie
          James)
Complexe des 9 barrages et 11 centrales sur La Grande (Baie James)

Une oeuvre colossale
Une œuvre colossale

On commence par un premier arrêt au poste de transformation et de distribution de Radisson qui collecte toute l’électricité produite à LG1 et LG2 pour l’élever à 735 KV. Ce poste en traite aussi une partie destinée à l’exportation vers Boston, sous forme de courant continu (moins de pertes sur les longues distances) par une ligne spéciale à 450 KV. Le petit bus pénètre dans les installations hautement sécurisées par une porte qui se referme automatiquement derrière nous. Puis il fait un petit tour entre les différents énormes appareils, transformateurs, filtres et autres bijoux technologiques qui permettent de répondre aux énormes besoins énergétiques de la grande zone urbaine de la côte Est américaine et rapportent gros à l’Hydro-Québec, donc au pays.

Nous poursuivons ensuite la route qui longe de loin La Grande Rivière sans qu’on la voie jamais à travers le rideau de pluie et de brume qui flotte sur la toundra. Une forêt de pylônes et de lignes s'éparpille au dessus des arbres nains et des espaces semi-désertiques qui nous entourent.

Pylones
Les alignements de pylônes prenant la direction du Sud

Pylones  Pylone «Mae West»
 Pylônes de la ligne à courant continu vers les USA                                                                                                             Pylônes «Mae West»

Pylônes à
            chaînette, particuliers à la Baie James
Pylônes à chaînette, moins coûteux mais plus encombrants, particuliers à la Baie James

Notre guide continue de nous alimenter en informations pertinentes, entrecoupées de petites vidéos portant sur les enjeuxtant énergétiques qu’écologiques ou culturels et politiques (avec les Amérindiens Cris entre autres) de tous ces grands projets. Nous finissons par arriver au barrage LG1, le dernier construit dans le complexe La Grande qui en comprend 9. Ici aussi on franchit une porte sécurisée avant de contempler brièvement le barrage, long mur de béton gris assez bas coupant toute la largeur du fleuve, puisqu’il s’agit d’une centrale au fil de l’eau.

LG1
          : le barrage depuis la rive gauche (Sud)
LG1 : le barrage depuis la rive gauche (Sud); au fond l'évacuateur de crue

LG1 : portique de l'évacuateur de crue
LG1 : portique de l'évacuateur de crue

Interdiction de faire quelque photo que ce soit à l’intérieur de la centrale où nous pénétrons presque aussitôt, sans nous attarder sous la pluie à l’extérieur. Les caméras et téléphones demeureront sur notre siège du bus; en revanche nous devons porter casque de chantier, lunettes de sécurité et écouteurs sans fil connectés sur le petit émetteur du guide. Celui-ci poursuit ses explications au fur et à mesure qu’il nous dirige dans quelques parties de l’immense bâtiment : d’abord la vaste salle de l’étage supérieur servant surtout aux travaux d’entretien, lorsqu’il faut extraire alternateur ou turbine de leur puits bien en dessous de nous au moyen de deux puissants ponts roulants accouplés. Son plancher carrelé impeccable court sur plus de deux cents mètres en travers du fleuve, encadré des machines de contrôle et des équipements de connexion nécessaires à la production. Tout est net, méticuleusement rangé, on sent en arrière une grande rigueur et la volonté de garder un contrôle absolu sur ces techniques très puissantes et potentiellement tout aussi dangereuses.

Descente ensuite dans un puits d’alternateur, puis encore plus bas au niveau de la turbine, dans un bruit assourdissant et une chaleur étouffante. Là aussi tout est méticuleusement ordonné, les tuyauteries soigneusement identifiées (couleurs, étiquettes…), les outils d’entretien bien rangés sur leurs établis. Et là aussi abondance d’explications, même si parfois certaines «colles» posées par les visiteurs restent sans réponse claire…

Après plus d’une demi-heure passée dans la centrale, nous remontons dans l’autobus pour cette fois gagner le belvédère en passant sur la rive droite du barrage. Court trajet sur la crête du mur qui permet d’apercevoir le large cours du fleuve au puissant courant  puis, depuis le belvédère, l’alignement des niches contenant les gros transfos correspondant à chacune des 12 turbines. Vu les intempéries, nous ne nous attardons pas et reprenons bientôt la route de Radisson, après une autre courte pause photo sur la rive gauche du fleuve.

LG1 : le cours du fleuve vers l'estuaire en aval
LG1 : le cours du fleuve vers l'estuaire en aval

LG1 : le
            barrage depuis l'aval.
LG1 : le barrage depuis l'aval et les alternateurs dans leurs niches 
 
Construction du barrage LG1 vue d'avion
       
    Construction du barrage LG1 sur la Grande Rivière (Baie James) (photo Hydro-Québec)

Après une autre heure de transport tout aussi pédagogique (beau film de propagande de l’Hydro-Québec à la gloire des 185 000 travailleurs ayant œuvré à La Grande),  nous sommes de retour sur notre parking devant l’Office de l’Hydro-Québec à Radisson. Nous ne nous attardons pas au petit centre d’interprétation que nous reviendrons voir plus tard, mais retrouvons vite l’habitacle du ProMaster pour un confortable déjeuner réconfortant. Après une petite sieste, nous décidons un première approche vers la barrage de LG2, tout proche, dont la visite est réservée pour demain après-midi.

Un peu de route gravelée - nous en avons maintenant l’habitude - et l’on voit apparaître devant nous une énorme mur de roches empilées, incliné à 45°, dont les proportions apparaissent  davantage au fur et à mesure de l’approche et de la descente au pied de cette digue barrage.

Le barrage depuis la route meant à l'évacuateur de
            crue
Le barrage depuis la route menant à l'évacuateur de crue

ProMaster au pied du barrage
 ProMaster au pied du barrage

Hermione devant l'ancien lit de la Grande au pied du
              barrage
Hermione devant l'ancien lit de la Grande au pied du barrage

Nous remontons jusqu’en haut de l’enrochement près de la rive droite; elle a été entaillée pour creuser «l’escalier de géant» que constitue l’évacuateur de crue, surmonté des portiques de ses 8 énormes vannes.

Sur la route vers l'évacuateur de crue
Sur la route vers l'évacuateur de crue

Depuis la route passant au-dessus des vannes, coup d’œil sur l’énorme dépression dont on imagine le travail  titanesque nécessaire à sa constitution; puis un autre belvédère  donne pleinement la mesure de l’ouvrage : barrage et lac de retenue.

Creusement de l'escalier des géants L'évacuateur
            de crue en « escalier de géant »
Creusement de l'escalier géant (archive)                                                                                            L'évacuateur de crue en « escalier de géant »    

Aménagement Robert Bourassa : hommage au promoteur    Robert Bourassa: Le-père de la Baie-James
Hommage au promoteur le Premier Ministre Robert Bourassa

Apercevant à la base du barrage les deux bouches des tunnels jumeaux utilisés pour détourner le cours du fleuve lors des travaux, nous tentons de nous en rapprocher sur une terrasse herbeuse un peu en contrebas, mais sans arriver à contempler leur béance de face.

Tunnels de dérivation abandonnés
Tunnels de dérivation abandonnés au pied du barrage

Vue générale de l'aménagement Robert-Bourassa
Double page extraite du livre de Pierre Turgeon La Radissonie, montrant évacuateur, lac et barrage

Retour ensuite au cœur de Radisson après cette première prise de contact avec l’ouvrage que nous découvrirons plus à fond demain, et surtout sa centrale à 150 m sous terre. Hermione décide de consacrer la fin de l’après-midi à une visite plus complète du petit centre d’interprétation de l’Hydro. Sa présentation est agréable , mais après la visite conférence de ce matin et mes lectures glanées à la bibliothèque d’Outremont, je ne collecte pas grand chose de nouveau… à part la belle mise en scène d’un caribou attaqué par un loup (naturalisés) dans un champ de lichen.

Radisson : Centre d'interpretation d'Hydro Québec
Radisson, Centre d'interprétation d'Hydro-Québec : Le loup et le caribou.


Centre d'interprétation de l'Hydro : Hermione et le
            câble 735 KV
Centre d'interprétation d'Hydro-Québec : Hermione et le câble 735 KV

Nous allons passer la fin de l’après-midi au bord du parc Jolliet, toujours aussi désert, où découvrant son petit stationnement à l’écart de la route j’installe notre bivouac. Après un petit tour dans les équipements de jeux, nous nous retirons au chaud et à l’abri dans le ProMaster pour lire, écrire, écouter un peu de musique et enfin souper. Quelques rayons du soleil couchant éclairent un peu l’atmosphère qui demeure très humide et fraiche. La nuit devrait être calme… après le (re-)visionnement partiel du Jour le plus long, interrompu hier par l’épuisement de la batterie.

 Radisson : 2ème-bivouac devant le Parc Jolliet
Radisson : 2ème-bivouac devant le Parc Jolliet

32 311    Mardi 13 aout 2019 : de RADISSON au Relais routier du km 381 (293 km)

 Lever peinard sous un ciel toujours aussi gris… Au moins notre bivouac nous a-t-il offert  une fort bonne nuit reposante ! La matinée passe tranquillement à lire et nous reposer, et à discuter avec un jeune policier de la SQ venu vérifier qui s’est installé sur le site. Il dit apprécier beaucoup le village où il est en remplacement, et pense à en devenir un citoyen permanent, vu les services particulièrement nombreux et leur qualité pour un bourg de seulement 250 habitants. L’aspect climatique, qui me rebuterait, ne semble pas le déranger puisqu’il est originaire d’Amos, qu’il m’invite à  visiter au retour en empruntant la route 109, bien meilleure que le raccourci de la Rte 1055, non revêtue et isolée.

Nous avalons un peu de nourriture avant de gagner à 12:45 le bureau des visites de l’Hydro, sur la place du village. Mêmes formalités qu’hier (enregistrement de notre identité, dépôt de nos sacs dans le coffre, etc.) avant de passer dans le petit auditorium voisin où notre guide rafraîchit nos connaissances sur l’ hydroélectricité au moyen de quelques animations, puis nous présente quelques vidéos pleines d’information sur les différents aspects du projet LG2. Trois-quart d’heure plus tard, c’est l’embarquement dans un gros bus (nous sommes cette fois-ci une quarantaine dont une bande de motards descendus à l’auberge voisine) et notre accompagnateur trouve dans ce public bon enfant un auditoire sympathique à son humour du même acabit.

Nous commençons par aller admirer le canal d’admission de la centrale LG2A, A comme Auxiliaire, bâtie subséquemment à la première centrale, s'alimentant au même réservoir et en doublant la production. Puis comme hier, nous  franchissons la barrière de sécurité protégeant l’entrée de la centrale LG2.  Notre bus passe alors un grand sas ouvert dans le rocher et nous entraîne dans un tunnel sombre creusé dans le roc qui descend 150 m plus bas jusqu’à la grande porte donnant accès aux installations souterraines de la centrale. Il nous laisse alors, nous nous équipons des casque, lunettes et écouteurs réglementaire en laissant téléphone et caméra sur le siège du bus, et pénétrons dans l’immense salle (425 m de long) où ne dépassent du pavage luisant que les coffres jaunes des excitatrices alimentant les électro-aimants des rotors de chacun des 16 alternateurs. (Voir:Photo panoramique de la centrale LG2).

Grande salle de la centrale Robert Bourassa (LG2)
Grande salle de la centrale Robert-Bourassa (LG2) (Photo Hydro-Québec)

Explications un peu redondantes après la visite deLG1 hier; en revanche la réfection de l’un des groupes permet de bien voir l’organisation supérieure (alternateur) de celui-ci.

Centrale LG2 : changement de turbine
Centrale LG2 : changement de turbine

Notre guide nous fait descendre ensuite par un escalier étroit et très bruyant au 2ème niveau inférieur, entre l’alternateur et la turbine où nous pouvons brièvement voir la rotation très rapide du rotor au-dessus de nos tête et celle du gros arbre en acier brillant qui le relie à la tête de la turbine en dessous, totalement invisible bien sûr. L’ensemble pèse près de 100 t et tourne à vive allure, comme une toupie de gamin… Le parcours de retour suit le même chemin et les même consignes strictes de déplacement, tout en étant l’occasion pour notre guide de nous transmettre une autre foule d’informations qui mettent en évidence l’extraordinaire exploit technique supervisé par Hydro-Québec.

De retour dans l’autobus, suit une petite promenade sur le site des Installations Robert-Bourassa qui reprend les points visités hier seuls : les vannes de l’évacuateur de crue et «son escalier de géant», les 2 trous noirs vestiges des galeries de détournement puis, depuis le petit parc Robert-Bourassa, une vue frontale de l’escalier de l’évacuateur de crue déployant sa dizaine de marches monumentales, chacune haute de 10 m.

Partie supérieure de l'évacuateur de crue
  L'évacuateur de crue depuis ses vannes

Au loin en aval, le cours inférieur de la Grande
              Rivière
   Au loin en aval, le cours inférieur de la Grande Rivière qui se continue vers l'ouest

Nous quittons alors le site pour regagner le centre d’interprétation de l’Hydro au centre du village et retrouver notre ProMaster. Ouf ! Il est passé midi, mais Hermione insiste pour retourner voir les 3 turbines démontées lors des réfections précédentes et attendant leur départ pour le recyclage. Nous allons stationner sur le terrain vague où elles sont entreposées, en faisons le tour et quelques photos, puis déjeunons sur place avant de reprendre la route vers le sud, objectif la station service du Km 381, que je devrais normalement atteindre sans manquer d’essence au bout de 240 km.

Hermione dans une ancienne turbine de LG2 Radisson : les turbines de LG2 au rancard
Hermione dans une ancienne turbine de LG2                                                                                            Radisson : les turbines de LG2 au rancard           
          
Adoptant cette fois encore la conduite «cool» qui devrait me faire économiser au maximum le précieux carburant (compte-tours entre 1500 et 1800 t/mn, boite sur la  6ème), nous côtoyons une autre fois la taïga très verte et sombre envahie par l’épinette noire. De vastes espaces ravagés par l’incendie l'interromptent parfois; actuellement couverts d’une abondance de buissons verdoyants semés de quelques feuillus, ils attendent la réoccupation du terrain par la même  épinette noire. Nous roulons ainsi pendant  près de 3 heures jusqu’à arriver au relais routier avec encore près de 150 km d’autonomie (conso "honnête" de 13,7 l/100 km).

Route de la Baie-James : Hermione plongée dans son
              roman
Route de la Baie-James : Hermione plongée dans son roman

Dans le crépuscule grisâtre, je fais immédiatement le plein, puis nous retournons nous garer un peu à l’écart au même endroit dans la vaste clairière. Je place les volets et prépare un souper léger. Hermione épuisée va au lit sans même toucher à son bol de soupe, j’écris le journal et me couche ensuite à 22:30.


33 000     Mercredi 14 août 2019 : du Relais routier Km 381 à GRAND-REMOUS  (689 km)

Autre nuit tranquille, mais température fraîche et ciel très gris au réveil. Décidément le temps aura été moche jusqu’au bout durant notre courte incursion dans le Nord ! À 8:30 nous sommes sur le route et poursuivons direction plein sud. Les kilomètres semblent défiler plus rapidement qu’à l’aller, et pourtant j’ai adopté une vitesse modérée et une conduite régulière (toujours en bas de 2 000 trs/mn, pas d’accélération brusque entraînant la rétrogradation de la boite automatique, et quelques rares passages en 5ème lorsque les côtes s’avèrent particulièrement longues ou raides). On verra si cela permet vraiment  d’améliorer la consommation…

Dans l’ensemble la route est en bon état, les sections les plus récentes impeccables, les anciennes plus bruyantes et cahoteuses surtout à cause des raccords irréguliers entre les bandes d’asphalte (tous les 50 à 100 m). Une équipe d’ouvriers s’affaire d’ailleurs à dénuder un ruban autour de ces fissures pour les remplir d’un enduit beaucoup plus régulier. S’ajoutant aux deux zones de près de 70 km où le surfaçage d’asphalte totalement décapé laisse place à une route en gravelle plus ou moins bonne, de nombreux ponceaux sont en cours de remplacement; notre train se trouve donc considérablement ralenti par les multiples arrêts, feux rouges et accompagnements en suivant une véhicule d’escorte. Le ciel laisse entrevoir quelques éclaircies sur la taïga (forêt boréale) et des zones plus petites de toundra (arbustes et lichens) résultant le plus souvent de l’un des nombreux et vastes incendies à avoir ravagé le pays. Des lacs innombrables bien sûr, de toutes dimensions, s'entremêlent aux plaques rocheuses. À l’infini surgissent des épinettes noires, plus ou moins grêles sous leur faîte en plumeau.

Route de la Baie-James : avertissement en quittant le
          Relais du Km 381
La prochaine pompe à 381 km !                                                           

Le temps passe, un peu monotone; Hermione lit, discute un peu, va se reposer sur le lit à l’arrière, revient en clamant sa faim… Nous arrêtons pour déjeuner en bord de route, faisons une autre pause au moment de passer le large cours torrentueux de la Rupert, et cheminant ainsi régulièrement, commençons à constater la densification progressive de la forêt et la remontée de la température.

Au bord de la Rupert : Hermione sur le belvédère
 Au bord de la Rupert, Hermione sur le belvédère

La Rupert : notice              Rapides de la Rupert River
Rapides de Rupert River

Nous atteignons enfin Matagami, km 0 de la route de la Baie James. Suivant le conseil du policier rencontré avant-hier, je décide d’éviter la route gravelée R-1055 et de passer plutôt par Amos (ce qui nous permettra d’en visiter la cathédrale romano-byzantine, une rareté en Amérique du Nord) puis Val-d’Or, avant de rattraper la Rte 117.

Longue et excellente route 109, presque toute droite,  qui file à travers forêts et prairies. Rendus à Amos, déception : la cathédrale, de forme assez bizarre et plutôt lourde, est en complète restauration et donc close… 

Amos la cathédrale romano-bizanthine… fermée
Amos la cathédrale romano-byzantine… fermée

Je fais le plein de carburant dans une autre station Ultramar à un coût cette fois raisonnable (1,22$/l, moins la ristourne de 2,00 $), et nous repartons vers l’est, cette fois par la Rte 111. Encore une quarantaine de km et nous sommes à Val d’Or, à nouveau sur la Rte 117 qui nous emmène au sud-est vers Montréal. Souper sur une vaste esplanade en quittant Val d’Or, à côté d’un autre ProMaster version Travato (le fourgon aménagé par la grande compagnie américaine Winibago).

J’ai hâte d’avancer, vu le peu d’attractions repérées le long de cette route déjà parcourue, et nous repartons aussitôt la vaisselle terminée. Très longue traversée du parc de La Vérendrye. La nuit est tombée depuis longtemps et impossible de trouver un bivouac civilisé au bord de la route… Hermione, épuisée par cette longue journée de roulage,  se déshabille et va se coucher pour de bon vers 21:30. Il faudra attendre la sortie du parc, une heure plus tard, pour tomber alors sur Grand Remous et découvrir enfin une rue latérale, juste après le passage du pont sur la Gatineau, qui mène à quelques maisons. Je stationne sur le bord de la rue et me couche aussitôt, remettant à demain la rédaction du carnet de bord.


33 208    Jeudi 15 août 2019 : de GRAND REMOUS à  MONTRÉAL (259 km)

Réveillé tôt, je traine un peu au lit pour récupérer la longue route d’hier, tandis qu’Hermione dès 7:30 s’habille et va jouer avec Olaf, l’aimable chien de notre plus proche voisin. Nous avons retrouvé une lumière et une température des plus agréables, et la route, très filante, devient de plus en plus chargée en nous rapprochant de la métropole. Beaucoup de camions, de bois d’abord, puis de marchandises qui livrent dans tout le Haut Pays sans industrie autre que mines et foresterie, les produits de consommation. Coup de fil à Monique, maintenant que nous avons retrouvé un réseau à peu près constant, pour lui annoncer notre arrivée avant midi. Le passage de la Route 117 à l’Autoroute 15 «des Laurentides» marque une autre augmentation du trafic qui montre quelques ralentissements majeurs aux alentours de Mirabel, heureusement très brefs.  L’entrée à Montréal et l’arrivée à Outremont ne sont plus maintenant qu’une question de minutes… Monique nous accueille  sur le trottoir et nous offre un délicieux - quoique frugal -  repas, régime exige ! Un grand soleil luit dans le ciel bleu et il fait 24°.

Les voyageurs



33 467    km    Arrivée à Montréal


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