FRANCE et DANEMARK


Juin-juillet 2019

Drapeau français 
 Drapeau danois


Jean-Paul et Monique,
puis avec Gabriel à bord de l'Exsis



1. CAEN - Derniers jours de MAMAN


25 397  Jeudi 30 mai 2019 : de MONTRÉAL à LUC SUR MER   (23 km)

Gilles nous a prévenu lundi dernier de l’aggravation de l’état de Maman qui laisse présager une fin prochaine (leucémie et anémie catastrophiques). Je me suis aussitôt mis en recherche de billets pour un aller simple vers la France, que je trouve sur le site canadien Hubflight : Corsair offre le meilleur prix (567,40 $) dans de bonnes conditions de fiabilité et dans les prochains jours, ce qui nous donnera juste le temps de fermer la maison et de clore les affaires en cours. Monique décidant de m’accompagner, je réserve immédiatement deux sièges pour mercredi soir prochain, avant de courir durant ces 2 jours pour reporter les rendez-vous médicaux et le chantier des portes du 973, se munir des médicaments, vider le frigo, faire la lessive, etc. et confectionner notre petit bagage.

Départ en soirée du mercredi sur Corsair depuis Dorval où Mathieu nous a conduits pour garder ensuite la voiture. Après un décollage quasiment à l’heure prévue (19:55), la traversée est assez confortable, bien qu’à l’étroit, dans l’Airbus silencieux et stable, pour arriver à Orly un peu en avance vers 8:30.

En revanche le transfert vers Caen sera long et pénible, car tous les trains depuis St-Lazare sont complets en cette journée fériée de l’Ascension. Nous devons nous rabattre sur le Flexibus qui part du quai de Bercy. Heureusement nous gagnons rapidement et sans fatigue la gare routière en taxi, mais il faudra attendre jusqu’à 12:35 le départ. Atmosphère sombre et polluée sur les quais souterrains, foule cosmopolite qui se bouscule et fume, nous nous réfugions dans le parc voisin pour une longue attente sur un banc.

Trajet confortable dans le gros bus pullman, mais interminable puisqu’il est passé 16:00 lorsque nous arrivons enfin en gare de Caen. Monique est épuisée, Gilles appelé peu avant notre débarquement, a la gentillesse de venir nous y accueillir pour nous conduire jusqu’à notre  garage de Mondeville et retrouver notre petit home. Ouf !

Remise en route sans problème de l’Exsis, les batteries débranchée sont restée quasi-pleines, nous le sortons au soleil et commençons à replacer nos bagages. Je tente de faire le plein d’eau sur la borne de Resid’Car, sans obtenir aucune goute après avoir introduit le jeton… Appel au bureau du syndic, fermé bien entendu… Je décide donc d’aller faire la plein sur l’aire de Boutelet à Carpiquet. Tous les magasins étant aujourd’hui fermés, il faudra y repasser pour prendre les pièces commandées (si elles ont fini par arriver…).

Avides de fraîcheur et d’espace, nous décidons d’aller dormir en bord de mer. La plage la plus proche se trouve à Luc-sur-Mer, dont je me souviens de l’un de mes derniers bivouacs à l’extrémité de la rue de la Hève. Nous prenons donc la route de la mer mais impossible de retrouver cette rue (et pour cause puisqu’elle se trouve dans la commune mitoyenne de Lion/Mer !). Faute de dégotter l’endroit accessible et paisible recherché, nous nous tournons vers le lotissement du côté sud de la route pour nous installer au bout d’une impasse devant un champ immense rempli d’herbes et de fleurs sauvages (49.313051, -0.347249 - rue de la Grande Étrave). Enfin un bivouac tranquille, aéré et sans circulation sur cette côte maintenant presque complètement urbanisée…


25 420  Vendredi 31 mai : de LUC sur MER à MONDEVILLE  (35 km)
Luc/Mer : bivouac rue de la Grande Étrave
Luc/Mer : bivouac rue de la Grande Étrave
Nuit paisible, trop tôt interrompue par notre décalage horaire. Il fait très beau pour une fois en Normandie,  et la chaleur finit presque par devenir excessive au fur et à mesure de la montée du grand soleil dans le ciel bleu. Monique se remet  un peu à ses dossiers. De mon côté je mets de l’ordre dans ma longue liste de livre de SF collectés en .epub, puis nous regagnons Caen pour quelques courses basiques au Lidl aujourd’hui ouvert.

Nous passons ensuite chez Gilles qui est allé accueillir Sophie à l’aéroport et nous a invités à déjeuner avec eux.

Après un agréable repas sur la terrasse dans le jardin impeccable, je pars avec Sophie en vélo rencontrer Maman à St-Benoît.

Nous la trouvons retirée dans sa chambre et dormant, affalée dans son fauteuil. Très pâle, teint cireux, bouche ouverte et visage renversé vers l’arrière, respiration haletante et de faible ampleur, son aspect est immédiatement inquiétant et fait craindre un quasi coma. À notre appel et contact, elle ouvre cependant les yeux, se redresse un peu et tâche de nous reconnaître. Elle finit par manifester un peu de présence qui nous rassure. Nous passerons ensuite 3 heures auprès d’elle, tâchant d’établir un minimum de conversation; elle semble avoir beaucoup de difficulté à nous comprendre et encore plus à trouver ses mots. Lorsque nous la quittons vers 19:30 elle sommeille calmement sur son lit où nous l’avons confortablement installée.

Monique voulant débarrasser l’Exsis des valises vides et des vêtement d’hiver qui encombrent la penderie, nous remontons devant le garage de Mondeville où je nous branche sur le secteur, un peu inutilement puisque les 340 W de panneaux solaires et le long ensoleillement suffisent à assurer la recharge rapide de la batterie dès la matinée.

Après un souper léger nous nous mettons sur nos ordi pour une longue séance d’écriture, Monique sur ses dossiers et moi pour démarrer le journal de ce séjour laissé de côté jusqu’ici.


25 455     Samedi 1er juin 2019 : de MONDEVILLE à LUC/MER (35 km)

Réveillés précocement vers 5:00, nous continuons à nous reposer jusque vers 9:00, mais la température finit par devenir insupportable dans cet environnement entièrement asphalté. Après quelques rangements Monique se remet à ses rédactions, tandis que j’entreprends de remettre en état le vélo qui n’a pas servi depuis 2 ans (gonflage, réglage des freins, des garde-boue qui frottent, etc.). Nous déjeunons sur place avant de monter à Épron : brève visite à Gilles qui me remet mon courrier.

St-Benoit : Sophie,- Anne-Marie & Gilles
St-Benoit : Sophie,  Anne-Marie & Gilles
Monique reste à faire la sieste dans un relax au jardin, tandis que je me rends à St-Benoit avec Sophie en vélo pour passer quelques heures avec Maman : promenade en chaise roulante dans le parc, prise laborieuse d’une crème hyper-protéinée pour la nourrir un peu car elle n’a plus d’appétit, semblant de conversation… elle semble apprécier ces diversions à sa routine et nous remercie de quelques mots, difficilement compréhensibles, de notre présence et de nos soins.

J’ai aussi quelques échanges avec Sophie qui s’épanche sur les aléas éducatifs qu’elle rencontre avec ses deux ados fort différents.

St-Benoit : Anne-Marie au jardin
St-Benoit : Anne-Marie au jardin

En rentrant rue des Coquelicots, Gilles et Dominique nous invitent à partager leur pique-nique devant leur cabanon de plage à Luc-sur-Mer. Comme nous avions l’intention de passer la nuit en bord de mer où il devrait faire plus frais, nous les accompagnons pour l’apéro sur la promenade devant la plage, puis avalons un plat de poisson accompagné de haricots verts, vite cuisinés dans le camping-car, avant qu’ils nous quittent pour un concert à 20:00 dans la chapelle de la Brèche. Nous hésitons à demeurer dormir au bout de la rue de la Brèche Marais, devant leur cabanon et sur le petit parking, accueillant mais très fréquenté et bruyant. Luc sur Mer apéro avec Gilles Domi et Sophie
 Luc sur Mer : apéro Monique avec Gilles, Dominique et Sophie

Luc sur Mer apéro avec Gilles, Domi et Sophie
Luc sur Mer : apéro avec Sophie, Dominique, Gilles  et Monique

Peu avant le coucher du soleil, nous préférons remonter de l’autre côté de la route et gagner cette fois encore le bout de la rue de la Grande Étrave, en impasse et des plus calmes, qui nous a servi de bivouac avant-hier. Coucher tôt, après une autre séance d’écriture dans la tiédeur de ce beau soir d’été.


25 490  Dimanche 2 juin 2019 : de LUC/MER à ÉPRON  (21 km)
Luc-sur-Mer-bivouac-rue-de-la-Grande-Etrave
Luc-sur-Mer : autre bivouac rue de la Grande-Étrave
Temps superbe dans un environnement bucolique et tranquille à souhait. La température ne tarde pas à monter jusqu’à 25° en matinée, nous paressons un peu au lever pour achever de compenser le décalage horaire. Une petite brise venant de l’océan garde cependant l’atmosphère supportable(28°), dans l’Exsis, en autant que l’on masque toutes les baies exposées au soleil. Nous passons toute la matinée et le début d’après-midi devant le paysage bucolique, essentiellement à poursuivre les écritures de Monique qui avance bien dans sa longue compilation, sans pour autant arriver au bout de sa rédaction à 15:00, lorsque nous prenons la route de Caen.

Détour par Hermanville où je complète le plein d’eau et vidange la cassette avant qu’elle se manifeste trop par ces grandes chaleurs. Appel aussi aux Barbe d’Allaire. Monique échange quelques mots avec Aimée puis avec Édouard auquel elle souhaite un bon anniversaire et lui annonce notre venue probable pour mardi.

Enfin rendus à St Benoit nous passons plus de deux heures avec Maman accompagnés de Sophie, la promenant à l’extérieur dans le parc, puis dans le jardin où Sophie lui fait avaler une autre crème HP. Son état semble stationnaire, ses yeux se ferment tout seuls, son activité tant physique que mentale  semble limitée, elle ferme les yeux dès qu’on cesse de la stimuler et ne tarde pas à s’endormir. St-Benoit-Sophie,-Anne-Marie-&-Monique
Sophie, Anne-Marie & Monique dans le jardin de St-Benoit

St-Benoit : Anne-Marie au jardin
St-Benoit : Anne-Marie au jardin




La communication est difficile, elle ne distingue plus guère ni visage ni photos, et semble incapable de rien décrypter sur un écran, tout en manifestant parfois de brusques insights, comme lorsqu’elle dit pâquerettes lorsqu’elle aperçoit un gazon fleuri lors de la promenade... Son ouïe est encore plus problématique, car à sa surdité qui l’amène à faire répéter comme depuis longtemps déjà s’ajoute des difficultés de compréhension et, semble-t-il, d’évocation. Mais toujours elle garde son côté courtois et aimable, souriant et remerciant pour les soins qu’on lui prodigue.
Caen : Monique et Anne-Marie
Caen  : Monique et Anne-Marie

Caen :
            Sophie et Anne-Marie
Caen : Sophie et Anne-Marie

Nous la laissons à 18:00 pour le repas dans la grande salle où elle semble vouloir participer au souper des pensionnaires. Adieux à Sophie qui reprend l’avion pour Toulouse demain midi et que nous ne reverrons probablement pas, puis nous allons poser notre bivouac dans le grand stationnement désert devant le gymnase d’Épron, face à la plaine sur laquelle le soleil se couche progressivement, illuminant par en-dessous un vaste couvert nuageux qui commence à se mettre en place. La journée de demain devrait être pas mal plus fraîche (19° annoncés).

Longue discussion avec Monique à propos de ses affaires… Coucher à 23:30 après complétude du journal enfin mis à jour.


25 511 Lundi 3 juin 2019 : d’ÉPRON à RENNES  (200 km)
Épron : bivouac devant les blés et les
                  coquelicots
Épron : bivouac devant les blés et les - quelques - coquelicots
Excellente nuit, complète cette fois-ci : nous aurons maintenant totalement compensé le décalage horaire ! Nous passons tout le début de la journée sur le grand parking vide devant les champs de blé où les coquelicots ont été réduits à la part congrue par M. Monsanto… Il fait plutôt beau, le soleil à travers les nuages est suffisant pour remonter rapidement la batterie, alimentant aussi nos ordi qui tournent à plein régime. Je m’occupe à quelques bricoles, tandis que Monique poursuit la rédaction de ses dossiers.

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Épron : rares coquelicots relégués au bord des blés. Merci Monsanto !

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Coquelicots dans les blés

Je profite aussi de notre immobilité pour entailler la façade du soubassement du frigo qui frotte sur le fermoir inférieur de la porte et empêche sa fermeture complète, jusqu’à ce que le joint magnétique fasse à nouveau son office sans effort.

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Dans le jardin de St-Benoit  : Jean-Paul et Anne-Marie qui hume une rose
Enfin, vers 16:00 nous gagnons la Résidence St Benoît pour deux heures et demie de visite à Maman que nous promenons d’abord dans le parc, puis dans le jardin intérieur où je lui fais sentir les fleurs épanouies et odorantes  (lavande, roses, etc.) qui émaillent les plates-bandes. Nous réussissons à lui faire absorber un demi-pot de crème HP, elle ne voudra rien avaler d’autre en dehors d’un peu d’eau et ne partagera pas le souper des autres résidents dans la grande salle. Passé 19:15 nous l’accompagnons et la couchons dans sa chambre, en lui donnant rendez-vous à la fin de la semaine après notre retour de Bretagne où nous projetons voir Édouard et Aimée.

Epron-Anne-Marie--hume-une-rose

Nous gagnons ensuite le Carrefour Côte de Nacre pour compléter notre cambuse et remplir le frigo de produits frais, avant de regagner le garage à Mondeville. Là nous soupons d’une grosse quiche passée au four, puis chargeons l’Exsis des meubles que nous désirons laisser chez Rennes Enchère pour la vente de l’automne : petites tables gigognes danoises, coincées dans la penderie, table Tulip de Saarinen, dont le plateau sera difficilement glissé sous le matelas du lit haut abaissé, tandis que le pied sera casé sous la table de la dînette.

Dans le crépuscule maintenant arrivé, nous rattrapons l’autoroute A84 puis, dans la nuit, gagnons le quartier de la Bellangerais près de chez les B., en périphérie nord de Rennes, où nous nous glissons sur une impasse (rue St-Vincent-Ferrier) passé minuit pour dormir au calme.


25 712    Mardi 4 juin 2019 : de RENNES à ALLAIRE (73 km)
Temps variable aujourd’hui, qui se traduit par des averses et du crachina alternant avec des percées de soleil et des bourrasques. Réveillés vers 7:00 nous sommeillons encore un peu avant de nous ébranler passé 9:00 pour gagner place des Lices, au centre de Rennes, le magasin de Rennes Enchères. Monique y présente nos meuble que nous désirons laisser pour une vente à venir, nous les déposons dans l’entrepôt à l’arrière de la boutique sous une pluie clairsemée, libérant ainsi notre petit intérieur de ces encombrants bagages. Puis le GPS nous fait traverser le centre de la ville par un dédale de rues sinueuses jusqu’à rattraper la 2 x 2 voies vers Redon.
Rennes-bivouac-rue-St-Vincent-Ferrier
Rennes : bivouac sur la rue St-Vincent-Ferrier

Parcours rapide, puisque la nouvelle route est maintenant quasi terminée, nous prenons une tarte aux pommes en passant à la pâtisserie de Redon et arrivons impasse des Perrières à 12:30.

Déjeuner bien arrosé et joyeuses discussions avec le vieux couple à laquelle se joint Olivier Bonnet rentré de son stage en Californie et en recherche d’emploi en France. Au moment de la sieste d’Édouard nous nous retirons dans l’Exsis pour rédiger… au calme.

Dominique arrive peu après, nous passons un bon moment à échanger, d’abord à propos de ses travaux et projets sur son terrain de Nantes qu’il s’affaire à défricher, puis de nos activités et préoccupations réciproques.

Aimée nous appelle pour le souper qui nous rassemble tous les 6 autour d’un autre plantureux repas dans la grande salle. Olivier, toujours aussi créatif, fait quelques essais de son prototype de liseuse bricolée pour son grand père avec une petite caméra, des DEL et un écran d’ordi qui permet d’éclairer et d’agrandir les articles des revues imprimés trop petits pour sa vue affaiblie. Dominique nous quitte vers 22:00. Nous nous retirons alors dans l’Exsis stationné devant la maison où nous continuons les travaux de rédaction… jusqu'au coucher autour de minuit.


25 785    Mercredi 5 juin 2019 : d’ALLAIRE à PONT-RÉAN

Nuit agitée, Monique incommodée par des crampes intestinale finit par s’installer dans le lit bas d’où elle se lève plus facilement pour gagner les toilettes… Résultat probable de l’ingestion d’un reste de compote de rhubarbe partagée avec Aimée qui vivra les mêmes inconvénients ! Quant à Édouard il peine à se lever, affecté d’un mal de dos lancinant. Nous nous levons donc tard, passé 10:00, et après que j’aie salué nos hôtes, décidons de gagner l’aire de service de Redon en sautant le déjeuner familial de midi.

Vidanges et plein d’eau devant le grand bassin sur le quai duquel nous nous installons pour continuer nos travaux cléricaux. En fin d’après-midi, nous retournons à Allaire pour faire nos adieux à Aimée et Édouard avant de reprendre le chemin de Caen. Monique acceptera de partager une assiette de pâtes et un petit encas tandis que je m’abstiens de toute nourriture. Derniers échanges avec le vieux couple fatigué et Olivier charmant qui achève de mettre au point la liseuse de son grand-père. Nous prenons la route passé 20:00, munis d’une botte de sauge fraiche qu’Aimée est allée cueillir dans la bordure devant la maison.

Plein de carburant en arrivant à Redon, puis route rapide dans la nuit en direction de Rennes. Je songe à l’étape et me rappelle le joli bivouac au bord de la Vilaine à Pont-Réan, une vingtaine de km avant d’arriver à Rennes. Le GPS nous fait quitter la 2 x 2 voies 5 km avant et, dans la nuit, nous trouvons un petit espace sur la parking du Club de canoë-kayak local. Il est tard, nous soupons rapidement et nous couchons presque aussitôt


25 865    Jeudi 6 juin 2019 : de PONT-REAN à CAEN Grentheville (195 km)

Pont-Réan : bivouac devant le pont
Pont-Réan : bivouac devant le pont
Nuit calme et réveil tardif sous le soleil au bord de la Vilaine. Le cadre agréable incite à demeurer et profiter du moment présent. J’achève de lire Les Montagnes hallucinées, de H.P. Lovecraft sur la liseuse en assistant de temps à autre Monique qui poursuit ses travaux d’écriture…

La Vilaine
            à Pont-Réan
La Vilaine à Pont-Réan

Nous reprenons la route en milieu d’après-midi pour arriver à Caen après l’heure de pointe. Les célébrations du 75ème anniversaire du Débarquement s’achèvent, nous gagnons relativement facilement Mondeville. Je gagne directement le terrain du stade de Grentheville où nous nous installons au vert pour la nuit.


25 060 Vendredi 7 juin 2019 : CAEN (30 km)

Nuit des plus tranquilles dont nous émergeons sous un ciel variable. Il se couvrira progressivement dans la journée et finira en grosses averses et tempête. Monique continue d’écrire jusqu’en fin de matinée, lorsqu’elle rejoint le directeur de Foncia pour se plaindre d’un autre dysfonctionnement de la borne de services…

Puis nous quittons notre coin de campagne pour monter à St-Benoit visiter Maman. Nous passons près d’une heure avec elle pour l’aider à déjeuner. Elle mange fort peu, et s’assoupit ensuite, si bien que nous la laissons faire la sieste dans sa chambre.

De retour à l’Exsis stationné en avant de la résidence, nous reprenons nos travaux après un léger lunch. Denis venu voir Maman vient frapper à la porte pour quelques échanges sympathiques; nous demeurons « chez nous » encore près de deux heures, recevant à nouveau Denis au sortir de sa visite, puis je passe un bon moment au téléphone avec Jean-François qui a bien du mal à se démêler de ses problèmes de batteries sur son Exsis et sollicite mes conseils.

En fin de compte nous retournerons passer près de deux heures avec Maman, d’abord dans la grande salle où le bruit et la promiscuité nous pèsent, puis dans sa chambre où nous nous retirons avec elle. Affalée dans son fauteuil, elle parait toujours aussi fatiguée et difficile d’accès, quoique esquissant un sourire lorsque je lui caresse la main… L’aide-soignant lui apporte son plateau de diner du soir dans lequel elle picore quelques bouchées avant de se montrer assez vite lasse et rassasiée de bien peu…

Nous la quittons passé 19:00 pour remonter, dans la pluie et la tempête, dormir branchés devant notre garage après quelques courses au Carrefour en passant.


26 090    Samedi 8 juin 2019 : de MONDEVILLE à ÉPRON

Coucher tard d’où lever passé 10:00… Il faisait frais hier soir, ce qui m’a amené à faire fonctionner un peu le chauffage avant de nous endormir

Bonne et longue nuit, nous nous levons reposés, et après déjeuner je vais prendre ma douche dans le local commun. Puis nous passerons une grande partie de la matinée à faire du rangement dans le garage. Monique discute aussi un bon moment avec Gilles D. venu sortir son camping-car et qui se dit intéressé à racheter nos garages…

En fin d’après-midi nous montons à St-Benoit voir Maman. Elle est tombée dans la nuit en se levant et a reçu plusieurs pointes de suture à l’arcade sourcilière. Nous la trouvons inchangée, toujours aussi fatiguée et peu communicative, mais sans qu’elle manifeste une quelconque douleur. Monique commence à regrouper les photos éparpillées dans les albums et classeurs jusqu’à ce que Maman qui sommeillait demande à aller manger dans la grande salle. Elle goutera à plusieurs plats sans qu’aucun ne reçoive vraiment son assentiment, sauf la soupe aux légumes que nous lui présentons cuiller après cuiller et dont elle finira presque un assiette. Nous la reconduisons ensuite dans sa chambre où elle demande à se reposer. St-Benoit-Monique-&-Anne-Marie-le-dernier-souper
St-Benoit : Monique et Anne-Marie à son dernier souper

Nous la quittons alors peu après 19:00 pour passer brièvement chez Gilles donner des nouvelles et proposer plusieurs effets et outillages dont nous voulons nous défaire. Pour finir nous allons poser notre bivouac sur le stationnement du stade mais le trouvant tout marqué pour les préparatifs du grand vide-grenier de lundi (où Gilles est impliqué) nous nous rabattons sur le petit stationnement devant les tennis. Je prépare une grande poêlée d’endives au jambon et fromage raclette, Monique fatiguée se couche peu après tandis que je lis les actualités, rédige le journal et commence une page web sur les modification au système électrique de l’Exsis. Coucher à 23:00.


26 103    Dimanche 9 juin 2019 : d’ÉPRON à ÉPRON

Autre bonne nuit qui se prolonge jusqu’à 9:30… Sous un temps assez ensoleillé, nous allons voir Maman qui nous semble toujours très faible. Nous passerons une bonne parie de a journée auprès d'elle.

Nous allons dormir du côté de la mairie, les autres quartiers d’Épron étant rendus inaccessibles par les préparatifs du vide-grenier.


Lundi 10 juin 2019, Lundi de la Pentecôte, férié : d'ÉPRON à CARPIQUET la Maladrerie

La plupart des magasin sont fermés en ville et dans les centres commerciaux. Après être remontés longtemps au garage pour faire du rangement - et discuter un bon moment avec Gilles Duclos - nous montons à St-Benoit faire une longue visite à Maman qui continue de s’affaiblir et dort presque tout le temps.

En soirée nous allons bivouaquer sur l’aire derrière chez Boutelet, histoire de faire demain matin le plein et de vider la cassette, avant de prendre les objets commandés depuis belle lurette. Faute de place sur le parking nous allons nous installer un peu plus loin à l’écart de la rue devant les champs de blé.


Mardi 11 juin 2019 : de CARPIQUET à CAEN (St-Benoit)

À 9:00 dans la magasin je rencontre Greg qui n’a pas encore reçu les bouchons du réchaud Cramer commandés depuis maintenant presque 2 ans… je prends du pain chez Lidl en passant, puis nous gagnons St-Benoit.

Nous y passons presque toute la journée au chevet de Maman, en compagnie de Gilles et Denis, avec un brève interruption pour refaire le plein d’épicerie au Carrefour Côte de Nacre. Dominique mais aussi Françoise les accompagne (avec laquelle la relation semble enfin se normaliser…). Devant l’état inquiétant de Maman dont l’espérance de vie semble des plus courtes, nous obtenons de la direction l’autorisation de passer la nuit sur le stationnement, en laissant notre numéro au personnel soignant pour être alertés aussitôt si l’état de Maman empirait brusquement. St-Benoit : Anne-Marie & Jean-Paul, Denis
St-Benoit : Anne-Marie et Jean-Paul, Denis

St-Benoit : Monique, Anne-Marie et Dominique
St-Benoit : Monique, Anne-Marie et Dominique


26 193     Mercredi 12 juin 2019 : CAEN (St-Benoit) (22 km)

Après une nuit des plus calmes, autre longue journée de veille auprès de Maman, accompagnés dans sa chambre par Gilles et Dominique mais aussi Denis et Françoise. Monique en profite pour mettre de l’ordre dans les albums de photos familiaux où les images ont été placées un peu au hasard, au fur et à mesure de leur arrivées. Chacun des fils récupérera les clichés reliés à sa famille, nous-même repartirons avec un gros paquet des centaines d’image envoyées par Juliette à sa grand-mère.

Pause déjeuner chez Gilles et Dominique avec lesquels nous partageons notre repas, puis de retour à l’EHPAD visite d’Anne B.  que je reconduirai en fin de journée chez elle à Ouistreham, avant de revenir passer une autre nuit dans le parc de St-Benoît. Monique achève ses mises en ordre de photos tandis que je mets à jour le journal jusqu’assez tard.


26 215    Jeudi 13 juin 2019 : de CAEN (St-Benoît) à GENÊTS (Mt-St-Michel) (112 km)

Nuit silencieuse seulement troublée par de nombreuses averses orageuses qui se poursuivront dans la journée. Nous émergeons passé 8:30 pour être dans la chambre de Maman vers 9:30. Elle semble mieux, son teint est plus coloré et elle tente à plusieurs reprises de communiquer de façon plus ou moins compréhensible. Nous passons le reste de la matinée auprès d’elle, Gilles et Dominique nous rejoignant jusque vers 11:30, lorsque nous les quittons pour aller au garage retrouver Denis et Édouard qui charger le petit buffet surmonté de sa vitrine dans l’auto de Denis, Le Bon Coin n’ayant pas donné de résultat et Édouard ayant manifesté son intérêt.  En remontant au centre commercial Côte de nacre,  nous allons faire imprimer une grande photo de Maman destinée à être présentée durant ses funérailles. Puis nous allons déjeuner dans la cafétéria juste à côté de la boutique, menu abondant et varié qui pousse aux excès de bonne chère… Longue séance dans l’Exsis ensuite pour adapter au mieux ensuite la photo à son cadre, avant de passer chez Gilles récupérer notre linge qui n’a pu sécher sur la corde dans le jardin, exposé aux  averses à répétition. Denis arrive bientôt pour préparer avec Gilles les formalités d’après-décès et les funérailles, je donne un petit coup de main…

St-Benoit-Anne-Marie-&-Jean-Paul
St-Benoit : Anne-Marie et Jean-Paul
Nous retournons ensuite à St-Benoit avec Denis  pour passer une autre heure près de Maman qui dort la plupart du temps mais manifeste de temps à autre sa présence et son plaisir à nous voir près d’elle. À 18:30 nous quittons la chambre pour prendre un peu de distance après cette longue semaine de présence très chargée émotivement.

Anne-Marie et Monique
Anne-Marie et Monique

De retour dans notre petit home sur le parking de St-Benoît, nous pensons à aller faire une petite visite à Jean-François et Brigitte à Lancieux. Coup de fil, leur agenda est rempli demain vendredi, mais leur samedi est libre. Nous enfilons donc la A84 vers le sud, dans l’intention de passer la journée de demain en bord de mer, près du Mont-St-Michel. Nous retrouvons le village de St-Léonard où nous nous étions arrêtés en 1993, poussons un peu plus loin jusqu’au vieux bourg de Genêts où nous allons stationner sur la petite place juste au dessus de la grève, en vue du Mont-St-Michel et de l’îlot de Tombelaine. Le ciel rosissant se libère progressivement jusqu’au coucher de soleil dégagé. J’écris le journal tandis que Monique prépare son entrevue téléphonique de demain matin avec Me D. que nous ne pourrons aller rencontrer à Lyon comme prévu.

Depuis Genêts, le Mont et Tombelaine dans la baie
Depuis Genêts, le Mont et Tombelaine dans la baie

Genets le Mont dans la Baie et les moutons dans les
            près salés
Devant Genêts, le Mont dans la Baie et les moutons dans les près salés


26 327    Vendredi 14 juin 2019 : de GENÊTS à CAEN (120 km)

Ciel à nouveau ennuagé au lever passé 8:00. dans un calme acceptable pour un centre de village. La vue sur la Baie est toujours aussi belle, mais la lumière bien plus bleutée qu’hier soir. Monique se lève la première et se douche, pressée de mettre la dernière main à sa communication avec Me D. qu’elle rejoint sur son téléphone à 10:00 comme prévu.
Bivouac à
                  Genêts
Bivouac à Genêts

Devant
            notre bivouac à Genêts
Devant notre bivouac à Genêts

Devant la mairie de Genêt, le Mont en arrière
Devant la mairie de Genêt, le Mont en arrière
Je m’apprête à prendre ma douche moi aussi lorsqu’on frappe à la porte : c’est « l’adjoint au maire » qui, l’air contrarié, me signale un écoulement d’eaux grises sous l’Exsis. Je lui répond que les vannes sont pourtant bien fermées (ce qui est exact) mais qu’il doit y avoir une fuite de la vanne télécommandée… (Effectivement un collier de serrage avait pris du jeu..) J’ai droit ensuite au sermon sur les camping-cariste qui déversent voire stationnent n’importe où, etc., puis il me signale le stationnement destiné aux camping-cars à la sortie du village, mais pour lequel on ne peut voir aucune signalisation à l’entrée ou dans le village… Je ferme devant lui la vanne intérieure, l’eau cesse de couler, il ne comprend pas la manœuvre mais se calme.

Je prends enfin ma douche, et Monique ayant terminé sa conférence, nous retournons sur le petit terrain herbu aperçu hier soir peu avant l’entrée sud du village. Un petit détour jusqu’au grand stationnement du Bec d’Andaine, - incidemment interdit au camping-cars ! -  et surchargé nous aura convaincu du peu d’intérêt de poursuivre au nord la recherche d’un coin tranquille et panoramique. Repas avec vue sur la Baie et les îlots sous un ciel qui s’ennuage de plus en plus, nous écrivons et travaillons sur nos ordinateurs : j’achève de remettre en ordre ma collection d’ebooks, Monique rédige quelques documents complémentaires.

En fin d’après-midi nous nous apprêtons à reprendre la route de Lancieux lorsqu’un appel de Gilles nous fait faire volte-face : Maman est au plus mal, si nous voulons la revoir vivante il faut mous hâter… À 18:30 nous reprenons donc la route en sens inverse pour arriver vers 21:00 sur le stationnement de St-Benoit. Nous trouvons Denis, Gilles et Dominique au chevet de Maman qui apparait agitée, avec de très courts moments de présence visuelle. Son souffle court et son halètement qui se mue vite en râle témoigne de l‘insuffisance respiratoire qui annonce la fin… L’infirmière appelée lui installe un complément d’oxygène, et nous nous installons pour la veiller durant cette nuit. Gilles et Dominique nous quittent passé 22:00 pour aller dormir, je m’absente une bonne heure pour manger et relaxer un peu dans l’Exsis tandis que Denis reste à son chevet. St-Benoit : Gilles, Jean-Paul et Monique au
                  chevet d'Anne-Marie
St-Benoit : Gilles, Jean-Paul et Monique au chevet d'Anne-Marie

Monique et moi prolongerons notre veille jusque vers 2:30, lorsque, épuisés, nous gagnons notre couchette.


26 447    Samedi 15 juin 2019 : de CAEN à GENÊTS (120 km)
Maman nous a quittés
Maman nous a quittés
Sommeil lourd jusqu’à 6:00, lorsqu’un SMS de Denis nous annonce la fin de l’agonie de Maman qui « est partie rejoindre son Jacques ». Nous nous levons en hâte, nous douchons et nous habillons pour pénétrer dans la chambre quelques minutes plus tard. Le ménage a été fait dans la pièce maintenant bien rangée où ne ressortent plus que les photos des enfants et petits-enfants sur les murs et sur les meubles et, au milieu, sur le lit tout blanc, le corps de Maman qui a cessé de respirer depuis plusieurs heures maintenant. Il laisse l’impression d’une grande paix sereine, contrastant avec son récent combat pour trouver l’air qui lui échappait. 

Gilles et Dominique arrivent eux aussi et un peu désemparés, nous achevons de mettre la pièce en ordre jusqu’à l’arrivée des hommes des pompes funèbre. Ils transfèrent son corps dans un fourgon pour la transporter à Ouistreham où il reposera jusqu’à l’inhumation mercredi prochain.

De retour dans la chambre maintenant abandonnée et qui a perdu son âme, i.e. sa fonction d’abriter Maman, d’être son dernier milieu de vie, nous nous employons à enlever tout ce qui la personnalisait : objets dans les étagères et tiroirs, photos et cadres sur les murs. Nous enlevons aussi la TV, inutilisée depuis longtemps, pour l’emmener chez Lucie qui nous donnera la sienne, plus petite et plus ancienne en retour… Nous allons alors passer le reste de la matinée et le début d’après-midi chez Gilles, y déjeunons et commençons à  remplir les multiples papiers et préparer les démarches nécessaires dans les circonstances, telles que Denis et Françoise les ont planifiées suite au deuil récent de leur mère. Nous allons en vitesse signer les contrats et autre autorisation d’inhumation à Ouistreham, passons chez un fleuriste de Blainville commander la croix fleurie désirée par Maman, puis rejoignons Françoise et Denis chez un autre fleuriste à Caen «Le Palais de la Fleur» pour choisir le bouquet ikebana que nous désirons placer sur l’autel durant la cérémonie. La fleuriste semble bien peu connaître les subtilités de cet art japonais dont Maman, avec sa sensibilité, avait rapidement et remarquablement saisi le sens, et nous repartirons Monique et moi déçus de n’avoir obtenu que le projet d’un beau, mais trop commun bouquet.

De retour à Épron avec Gilles nous vaquons encore à quelques préparatifs, téléphones et surtout amorçons l’envoi des faire-parts par courriels. Je prends la chose en main après que Gilles m’ait communiqué des listes brutes des adresses de la famille. Nous quittons enfin Gilles et Dominique qui commencent à s’affairer pour préparer la réception d’après funérailles qui se tiendra chez eux, et, en début de soirée, reprenons la route de Lancieux pour passer la journée de dimanche avec Jean-François et Brigitte. Route rapide jusqu’à Avranches où, fatigués, nous décidons de retourner dormir sur la grève de Genêts, devant la Baie et le Mont-St-Michel.  Souper rapide, Monique se couche aussitôt après tandis que je travaille jusqu’à minuit à compléter la liste d’envoi.


26 567    Dimanche 16 juin 2019:  de GENÊT à LANCIEUX (90 km)

Genets le Mont dans la Baie et les moutons dans les
                près salés
Retour à Genets, devant le Mont et les moutons dans les près salés


Lever vers 9:00, encore fatigué des dernières journées dont j’ai le sentiment qu’elles ont passé au pas de course. Je peaufine mes listes d’hier puis procède à l’envoi qui s’avère difficile, plusieurs messages de boite pleine me revenant, sans compter 3 destinataires aux adresses inconnues… Je les signale à Gilles qui verra à les contacter autrement. Enfin vers 10:30 j’arrive au bout de la tâche et après douche et déjeuner devant le vaste paysage de la baie (prés salés verts sombre où paissent des bandes de moutons blancs, silhouette du Mont et de Tombelaine, ciel nuancé…) nous prenons la route de Lancieux en rattrapant l’A84 à Avranches. Coup de fil à Jef et Brigitte pour les prévenir de notre arrivée tardive, je coupe le contact sur l’Exsis à 12:29.

Joyeuse réunion dans leur maison rénovée, agrandie et des plus agréables avec le jardin de plein pied qui semble entrer dans le grand living par les vastes fenêtres…  Apéro, puis déjeuner qui se prolonge, et enfin petite balade à pied sur la falaise au-dessus de la rivière par un temps menaçant sans toutefois que se déclenche la pluie. Monique restée à la maison a fait une longue sieste qui lui permettra de tenir durant la chaleureuse veillée qui nous mènera passé minuit.  Nous allons dormir sur la rue juste en face de la maison, dans un silence et un calme absolu.


26 657    Lundi 17 juin 2019 : de LANCIEUX à  CAEN ( 208 km)

Lever tardif après cette autre courte nuit… Monique première levée va prendre un thé avec nos hôtes, je les rejoins un peu plus tard après douche et déjeuner. Nous placotons encore une petite heure, entre autre à propos du transfert des films Super8 tournés par Arthur dans lequel Jef a commencé à se lancer… Il me commande aussi une batterie LiFePo4 à prendre chez Solise en passant à Guereins lors de notre prochaine descente dans le sud…

Puis nous reprenons la route vers Caen où nous arrivons en début d’après-midi vers 14:00. Nous aidons Gilles à placer une bâche sur son auvent rétractable qui laisse passer l’eau (!), en prévision de la réception de mercredi dans l'après-midi des funérailles. Puis vers 16:00 enfin nous gagnons la chambre occupée par Maman à St-Benoît qu’il s’agit de vider. Denis nous y rejoint et embarque avec Françoise les vitrines et autres étagères destinées à Édouard, nous démontons la grande armoire normande des parents et filons chez l’ébéniste de Colombelles (Camille Gueguen) à qui nous confierons sa restauration avant de la déménager à Montréal. Gilles pendant ce temps transporte tant bien que mal le petit buffet bas chez lui, à l’intention éventuelle de Sophie.

Nous arrivons tard chez l’artisan qui commence un premier examen et nous enverra un devis par mail, livraison prévue fin octobre. Puis nous retournons au garage où nous accueillons un acheteur éventuel de la remorque (léguée par Jean B.) qui attend depuis 3 ans pliée dans un coin, que nous nous décidions à nous en séparer. L’affaire se conclut (pour 90 € vs. les 120 annoncés…) mais notre acheteur providentiel ne trouve plus sa carte Visa au moment d’aller retirer quelque argent sur une  «tirette» (dit-il = DAB) de Mondeville 2… Il revient catastrophé, à la recherche de sa carte perdue, nous tâchons de le rasséréner et de l’orienter dans la déclaration de perte auprès de sa banque. Après plus d’une demi-heure d’appels en vain auprès du service d’urgence qui ne répond pas, il repart chez lui à Falaise en nous assurant revenir dès que possible prendre livraison de la dite remorque que j’assemble au milieu du garage.

Nous soupons d’une délicieuse tarte aux épinards prise en passant au Lidl de Colombelle (avec le pain), puis gagnons le stationnement du gymnase de Grentheville pour y passer une autre nuit tranquille.


26 865    Mardi 18 juin 2019 : de GRENTHEVILLE à ÉPRON

Un peu reposé de ces pérégrinations et aléas,  nous émergeons vers 9:30 pour retourner au garage accueillir notre acheteur, un Portugais de Falaise qui veut utiliser cette vielle remorque pour transporter son bois de chauffage dans sa propriété… Il a  retrouvé sa bonne humeur avec sa carte (tombée dans sa voiture…) et repart bientôt  content avec son nouveau jouet accroché derrière sa Mercedes.

Nous préparons nos tenues pour la cérémonie de demain, Monique fouille dans sa garde-robe (bien réduite il faut dire !)  puis repasse chemise et costume froissés à force de non usage, je cire mes chaussures, je lave les chaises pliantes que nous emporterons au cimetière pour Gigi et autres vieillards impotents. Bref nous achevons les deniers préparatifs avant de monter à Épron, non sans laisser au passage quelques sacs d’effets superflus chez Emmaüs. Je fais le plein de GPL  au passage, mais suis étonné de la faible consommation : 0,65 l/j durant les 14 derniers jours… La conso du chauffe-eau est donc négligeable, puisqu’il constitue notre principale dépense ! Quelques courses au Carrefour Côte de Nacre, en attendant le tirage des photos des enfants que nous placerons autour du cercueil de Maman demain à l’église, façon pour nous de faire participer ces absents aux adieux à leur aïeule.

Chez Gilles retour sur l’organisation de la cérémonie de demain,  et dernière répartition des rôles et courses, nous nous donnons rendez-vous demain matin et allons bivouaquer au vert devant le gymnase d’Épron, où nous retaillons et collons les portrait de Mathieu, Juliette, Hermione et Gabriel sur de grands cartons blancs.


26 882    Mercredi 19 juin 2019 : ÉPRON - inhumation de Maman

Grosse tempête durant la nuit avec tonnerre et éclairs, averses et grêlons. Nous nous levons assez vite pour le rendez-vous de Monique chez le coiffeur à 9:00. Nous passons ensuite prendre les brioches, rue Neuve St-Jean et les rapportons chez Gilles, nous habillons puis allons déjeuner devant le gymnase d’Épron.

Enfin nous revenons rue des Coquelicots prendre Gilles pour gagner le grand Botanic de Blainville prendre la croix fleurie de blanc commandée lundi.  
Cimetiere-d'Ardennes-les-fleurs-sur-la-tombe
La croix fleurie de blanc et le bouquet de strelitzias sur la tombe d'Ardennes

Il est maintenant 14:00, heure du rendez-vous avec Denis  à la chambre funéraire  pour la mise en bière de Maman. Ambiance feutrée et musique douce de circonstance pour ce dernier adieu à ce qui fut notre mère aimante et chaleureuse et qui n’est plus maintenant qu’un corps froid et inanimé. L’émotion m’étreint devant son visage figé. Puis nous partons en cortège vers St-Gilles. Longue et émouvante cérémonie présidée par Gilles B. , animée de beaucoup de chants, dont le langage me semble - comme souvent - ésotérique. Puis route vers le cimetière de l’Abbaye d’Ardennes. Sobre mise en terre dans le caveau creusé pour Papa il y a maintenant 31 ans, sous la pluie, Édouard, Aimée et Jean sur les chaises de camping tirées des soutes de l’Exsis…

Il est passé 17:30 lorsque nous revenons à Épron pour les retrouvailles avec une cinquantaine de membres de la famille venus faire un dernier adieux à Maman. Les petites brioches circulent sur la terrasse et sous la tente dressée dans le jardin largement humidifié par la pluie tenace qui n’a pratiquement pas cessé depuis ce matin. Occasion de renouer avec Babette, Marie-Chantal, de retrouver Jeff et Brigitte, d’échanger (!) quelques mots avec Jean toujours aussi disert et dans la lune, Édouard fait son show en racontant des souvenirs de Jacques et Anne-Marie, que j’enregistre soigneusement sur mon IPhone… Finalement les invités nous quittent les uns après les autres et, vers 19:30, ne demeurent plus que Sophie, Sam et Olivier qui reprendront l’avion pour Toulouse demain midi. Gilles nous invite à partager leur souper léger, nous terminons lorsque Dominique rentre après avoir conduit ses enfants au train, nous parlons encore un peu avant d’aller dormir une autre fois devant le gymnase.


Jeudi 20  juin 2019 : d’ÉPRON à LUC-sur-MER

Le beau temps semble revenu lorsque nous émergeons après une longue nuit qui nous a permis de récupérer les émotions d’hier. Le ciel se dégagera de plus en plus pour révéler un ciel bleu parcouru de grands massifs de nuages blancs du plus bel effet.  En matinée nous passons à l’Hôtel de Ville faire les multiples copies du certificat de décès réclamées par Denis, puis tâchons d'obtenir nos « certificats d’existence » demandés par la Caisse de retraite, sans succès cependant… Nous renonçons et gagnons alors Hermanville pour valider nos cartes Vitale et commander nos médicaments à la Pharmacie du Cœur-de-Bourg. Ludovine nous accueille aimablement et Monique fait remplir la prescription obtenue gracieusement par Denis auprès de son médecin, tandis que je fais renouveler celle remise par Dominique il y a trois mois… Nous passons ensuite sur l’aire de services vider la cassette et refaire le plein d’eau.

En après-midi nous gagnons la plage de Luc/Mer pour une balade sur la jetée des pêcheurs et le long de la digue, en admirant la lumière sur le sable largement découvert par la mare basse. Nous déjeunons face à la mer, mais le sol inégal et le vacarme d’un quad tournant en rond sur la plage devant nous nous agacent. Nous préférons nous replier de l’autre côté de la route tout au bout du lotissement et de la rue de la Grande Étrave, là où nous avons découvert une impasse totalement calme devant un vaste champ de blé. Après un magnifique coucher de soleil nous nous y  installons pour la nuit


26 961    Vendredi 21 juin 2019 : de LUC-sur-MER à GRENTHEVILLE (68 km)

Lever à 9:00 avant de gagner St-Benoit à 10:30 pour une rencontre finale avec la directrice de l'EHPAD.  Gilles ferme les comptes avec elle et accomplit les dernières formalité. Nous la remercions  de l’accueil et des soins prodigués à notre vieille mère jusqu’à ses dernières heures, et souhaitons qu’elle transmette à l’équipe du secteur des Bénédictines nos remerciements sincère pour leur sollicitude  et leur préoccupation continuelle du bien-être de Maman. Je laisse une enveloppe à l’intention du Comité d’entreprise, les personnes ne pouvant accepter de dons en argent, laissant à plus tard un don un peu plus conséquent à l’Association des résidences St-Benoit qui voit au développement des services.

Cimetière d'Ardennes la clairière des parents
Cimetière d'Ardennes : la clairière des parents

Nous allons ensuite au cimetière parc d’Ardennes porter le bouquet aux strelizias récupéré hier au Palais de la Fleur. Agréable et émouvante promenade dans le parc qui a pris de l’ampleur et est maintenant en pleine floraison, jusqu’à la clairière où la tombe a été  restaurée. Les Oiseaux du Paradis (strelizias) mettent une vive tache de feu au dessus de la croix de roses blanches au cœur de laquelle sont nichés 3 petits lis blancs… Cimetière d'Ardennes les 3 garçons sur la tombe
                  des parents
Cimetière d'Ardennes : les 3 garçons sur la tombe des parents

Cimetière d'Ardennes : clairière
Clairière du cimetière d'Ardennes

En sortant nous échangeons un peu sur la suite des démarche à faire pour démarrer et avancer dans la succession (déclaration fiscale et notoriété entre autres) et je prends le mandat d’aller signer le dernier papier nécessaire auprès de l’entrepreneur en pompe  funèbres Lamarre. Nous passons d’abord à la CPAM pour tenter de faire remplir l’attestation d’existence de Monique, mais en vain, c’est apparemment à une mairie qu’il faut recourir.

Après un repas rapide nous prenons donc la route de Bénouville. Chez Lamarre le bureau est vide, tout le personnel occupé à plusieurs interventions, et nous prenons rendez-vous avec la secrétaire pour demain en matinée. Monique décide alors de régler la question de son «attestation d’existence» réclamée par la caisse de retraite et nous gagnons la mairie de Ouistreham où la préposée à l’État civil accepte aimablement de nous remplir nos deux formulaires. - ce qu’avait refusé son homologue de l’hôtel de ville de Caen avant hier... Communication avec la CNAV à Paris qui nous informe de l‘inutilité d’utiliser une copie pour moi, mieux vaut attendre la réception à Montréal d’un original (nominatif) et son rappel au besoin. On verra…

Retour à Caen et au garage de Mondeville en passant au Lidl quérir du pain et faire quelques courses de produits frais. Nous passons ensuite la fin de l’après-midi à nous reposer puis à classer les nombreuses photos dispersées dans les albums récupérés dans la chambre de Maman.

En soirée nous gagnons le terrain du  stade de Grentheville sous un beau ciel qui s’enflamme puis s’éteint progressivement.


27 029    Samedi 22 juin 2019 : de GRENTHEVILLE à GRENTHEVILLE (44 km)

Super bivouac au milieu des gazons fleuris de l’autre côté de la route et du parking asphalté. Lever tranquille tandis que Monique réfléchit à ses réponses et se remémore le déroulement des événements depuis 2002 qui a mené à cette imbroglio inextricable et haineux. Puis nous prenons la route  pour gagner Ouistreham et signer la facture de l’entrepreneur de pompes funèbres. Au retour à Caen nous passons chez Gilles  à Épron pour collecter ses photos entourant le décès de Maman qui complétera le petit album que je compte composer. Puis nous remontons au garage passer un après-midi tranquille à mettre de l’ordre dans les albums et surtout les nombreux fichiers de photos,  épars et sans cohérence.

Gabriel construit une cabane dans le bois à
                  Shefford
Pendant ce temps, Gabriel construit une cabane dans le bois à Shefford
Nous commençons aussi à planifier la venue de Gabriel et notre escapade vers Billund au Danemark pour lui faire découvrir le fameux Legoland comme il nous l'a demandé pour son anniversaire.

La nuit tombée nous retournerons dormir sur le même terrain tranquille de Grentheville où un autre gros camping-car a également élu domicile à côté de nous.


27 073    Dimanche 23 juin 2019 : GRENTHEVILLE

Journée off après ces 3 dernières semaines mouvementées et pleines d’émotions. Nous ne bougerons pas de la journée, bien tranquilles dans notre cadre champêtre. Je revois un peu les photos de mes albums de famille pour préparer la numérisation de celles que je retrouverai dans les albums familiaux, tandis que Monique écrit le dernier chapitre de sa réponse. Travail ingrat et laborieux, même s’il a le mérite de faire des mises au point depuis longtemps nécessaires et jamais réalisées… Elle achève ses écritures assez tard et expédie immédiatement à son avocat le texte dûment corrigé et remis en page par moi-même. Coucher un peu avant minuit dans le grand calme et sous des averses passagères...


27 073    Lundi 24 juin 2019 : de GRENTHEVILLE à ÉPRON (40 km)

Nuit excellente, nous trainons un peu au lit au réveil sous un soleil timide. Après déjeuner nous gagnons l’aire de service de Boutelet pour vider la cassette et refaire le plein d’eau, puis passons au Lidl voisin quérir un pain et quelques produits frais.

Nous remontons ensuite à notre garage de Mondeville où nous passerons la journée à faire l’entretien de l’Exsis négligé depuis notre arrivée : ménage intérieur, lavage du linge et préparation des effets (couchage…) pour accueillir Gabriel. Nous avons en effet décider de lui organiser un séjour normand avec ses cousins, avant l’excursion promise à Billund (Danemark) pour visiter le parc de Legoland. Demande de devis d’avion à Patricia de Voyages… dont les tarifs, relayés par Juliette, nous semblent assez fantaisistes. Du coup Monique se branche sur le net pour effectuer ses recherches et trouver sur Transat des passages nettement plus raisonnables. De mon côté je finis par trouver pour mon retour à Montréal le meilleur prix sur LEVEL, une compagnie low-cost dont la santé financière semble meilleure que celle de Wow (qui avait fait faillite le lendemain  de mon dernier passage)… Je conduirai Monique et Gabriel à Nantes le 25 juillet, à la fin de notre périple au Danemark, puis ramènerai l’Exsis à Caen pour aller prendre mon Airbus à Orly le soir du 27 juillet.

En soirée, après avoir récupéré notre linge fraîchement blanchi et laissé à sécher dans le garage, nous montons dormir dans le parc paysager devant le gymnase d’Épron. La pluie est encore de la partie et l’orage gronde…


27 113    Mardi 25 juin 2019 : d’ÉPRON à ÉPRON (25 km)

Bonne nuit tranquille sur le parking du gymnase. Ciel variable en matinée, et température qui ira en montant dans la journée.  Courte visite à Gilles et Dominique, avant de remonter à Mondeville où nous travaillerons toute la journée sur les albums de photos de Maman dans le garage qui reste plus frais ; je scanne toutes les photos que je ne possédai pas dans l’album des parents «Jacques et Anne-Marie MOUREZ 1946-1976» dont j’avais déjà la plupart des clichés en haute définition (tirés des négatifs). Monique pour sa part classe et replace les albums des petits enfants. Nous demeurons ainsi à l’abri et dans la fraîcheur relative du garage où Monique a pu s’étaler sur les grandes tables

Nous quittons Mondeville en soirée pour monter à Épron où nous allons dormir sur le stationnement du tennis, à deux pas de chez Gilles que nous visiterons demain matin.


27 138    Mercredi 26 juin 2019 : d'ÉPRON à GRENTHEVILLE

Début de la canicule; là encore la température est supportable jusque vers 10:00, mais il faut ensuite trouver un abri pour passer la journée. Après quelques échanges de nouvelles et de photos avec Gilles, nous quittons Épron vers midi pour remonter au garage travailler à l’abri, porte fermée.

Nous y passerons l’après-midi au frais, essentiellement dans les albums de photos et la préparation de notre voyage avec Gabriel : libération d’espace dans les placards, réparation de la base du lit avant dont un des plots de fixation s’est désagrégé… Je commande aussi un pare-choc avant de remplacement que je laisserai noir, nu et sans peinture, de façon à ce que les éraflures et petits accidents de la route ne se voient pas… La chaleur tombe en fin d’après-midi et nous retournons dormir devant le stade de Grentheville, décidément le site le plus agréable à proximité immédiate.


Jeudi 27 juin 2019 : de GRENTHEVILLE à MONDEVILLE

Première des 3 journées de grosse chaleur annoncée. Nous décidons d’aller chercher la fraîcheur sur la côte et l’y trouvons à Ver-sur-Mer. Repas sur le Boulevard de la Mer, là où j’aimais emmener Maman qui se délectait de voir les grosses vagues monter à l’assaut de la digue et éclabousser le camping-car. Aujourd’hui la mer est basse et le site peu spectaculaire, mais le vent violent - qui apporte aussi la fraîcheur - secoue la carrosserie et fait rouler la cellule. Monique demande un peu plus de calme pour continuer son travail sur les albums, nous allons stationner un peu plus loin derrière la dune au bout d’une des brèches à l’ouest du village (entrée du Marais de Meuvaines). Les gros rouleaux déferlent depuis le large en moutonnant, faisant lever des nuages d’écume qui finissent par recouvrir la carrosserie et les fenêtres. Au moins la chaleur est-elle ici supportable…

Lorsque le soleil descend nous regagnons Caen où la température est maintenant agréable; je prends le gros scan Epson chez Gilles pour refaire en haute définition les numérisations de photos repérées dans un ancien album de photos de Maman. De retour à notre base devant le garage,  je  commence par faire une grande toilette extérieure de l’Exsis qui retrouve presque tout son lustre, hormis rayures et bris de la jupe et du pare-choc arrière… Coucher sur place après mise en route de la numérisation.   


Vendredi 28 juin 2019 : de MONDEVILLE à HERMANVILLE

La chaleur continue de monter et attendra un pic de 32° en milieu d’après-midi; nous nous réfugions donc dans le garage, entrouvrant rapidement la porte pour aller chercher nos effet dans l’Exsis stationné juste devant, tout contre. Je poursuivrai presque toute la journée mes numérisations et corrections d’image, tandis que Monique s’attaque aux derniers albums pleins de photos des petits enfants. En milieu d’après-midi elle décide d’aller faire un tour au Centre commercial voisin pour prendre des médicaments, je la laisse à l’entrée de la galerie marchande et tâche de trouver un coin ombragé pour l’attendre dans le camion, mais son absence se prolonge près d’une heure et demie : elle a trouvé un magasin Damart (et quelques autres …) où elle entreprend de faire ses emplettes d’hiver... Je finis par la rejoindre au téléphone, m’étonnant d’une si longue absence, et la récupère enfin pour gagner le grand Lidl de Colombelle. Nous nous y ravitaillons en pain et autres produits frais, avant de revenir travailler enfermés dans le garage en attendant que la chaleur tombe un peu.

Suant et abattus nous nous mettons péniblement en route vers 19:00 pour aller dormir plus près de la mer, en commençant par faire le plein d’eau et vider la cassette à Hermanville. En fin de compte il y fait nettement moins chaud, aussi décidons-nous de chercher un bivouac sans aller plus loin. L’aire de camping-cars est encombrée, nous tentons de gagner le stationnement du cimetière mais tombons sur celui du stade, plus vastes et désert encore que ceux de Grentheville et d'Épron. Nous nous arrêtons à l’ombre rare d’une jeune arbre, nous reposons et sortons même un fauteuil relax pour une petite heure de farniente, avant de souper d’un délicieux magret de canard poêlé tout en laissant l’Exsis se refroidir toutes issues grandes ouvertes. Coucher à minuit dans un grand calme et dans une fraîcheur retrouvée avec bonheur.


27 260    Samedi 29 juin 2019 : d’HERMANVILLE à SAINT-CAST (235 km)

Le soleil est à nouveau au rendez-vous pour cette troisième journée de canicule avec une température prévue culminant à 36°. Nous ne nous attardons pas sur la vaste surface asphaltée qui commence déjà à s’échauffer et, dès 9:20, prenons la route de Caen pour passer prendre chez Gilles le pare-chocs livré avant-hier (une rapidité remarquable chez cet équipementier basque). Il m’aide à le caser dans l’Exsis pour débarrasser son atelier, nous faisons la bise à Maël et Quentin venus passer quelques jours de vacances chez leur Papou, puis nous retournons à Mondeville nous débarrasser de cet encombrant chargement. Entre temps la chaleur a monté et je me refuse à m’enfermer à nouveau dans le garage pour poursuivre les scans des diapos et plaques d’Arthur Mourez remises par Gilles. Monique voulant achever ses courses dans le centre commercial, je l’y conduis, puis me résous à chercher une autre coin plus ou moins ombragé à Grentheville pour l’attendre.

J’en profiterai pour tenter de réparer le tiroir à couvert décroché pour la nième fois et cette fois cassé sans espoir de réutiliser le système d’assemblage en plastique brisé. Je finis par trouver chez Leroy-Merlin des équerres métalliques et des vis qui devraient faire l’affaire. Je peux alors passer les deux heures suivantes à refaire, avec un succès mitigé, le difficile assemblage entre la boîte en plastique et la façade en contre-plaqué. L’ajustement final sera à revoir mais la solidité de mon système est assurée.

Le téléphone sonne enfin, madame se dit prête à reprendre la route... La température est arrivée à son pic de 36° annoncé, je me sens incapable de faire rien d’autre que de rouler toutes fenêtres ouvertes pour profiter d’un semblant de vent rafraichissant. Il est un peu plus de 17:00, nous enfilons donc la A84 (autoroute des Estuaires) pour nous diriger vers Saint-Cast, près de Saint-Brieuc sur la côte nord de la Bretagne. Jacques nous y a donné rendez-vous chez lui après sa longue journée de travail dans une pharmacie de St-Malo.

Route rapide et bien connue. Monique elle aussi abattue a ouvert la couchette centrale pour piquer un roupillon tandis que je file vers l’Ouest. La température toujours étouffante s’abaisse brusquement en vue de la mer lorsque nous passons Avranches. Le GPS me fait alors bifurquer  sur la 2 x 2 voies bretonne qui longe de loin la côte, franchir la Rance, puis suivre la D786 (avec quelques raccourcis sur de toutes petites routes rurales charmantes) jusqu’au pont franchissant la rivière au Guildo. Arrêt pendant plus d’une heure sur le vaste parking au bord de l'eau au dessous du pont, je marche un peu sur la rive, histoire de me dégourdir les jambes, de profiter de la fraîcheur relative et faire quelques photos du bel environnement (ruines du château médiéval…). Affamé par cette longue journée je soupe tandis que Monique préfère attendre un peu.

Cast-Le Gildo : plage de Penn Guen au crépuscule
Saint-Cast-Le Gildo : plage de Penn Guen au crépuscule
Vers 20:00 j’appelle et rejoins Jacques qui rentre du boulot et vient juste de passer le pont ! Il nous attend une centaine de mètres plus haut, et nous guide jusqu’à sa maison rue de Rochevin. Nous passerons la soirée à échanger avec lui, faire une petite balade crépusculaire jusqu’à la plage magnifique en longeant le sentier côtier, avant un souper arrosé et tardif. Coucher passé minuit dans l’Exsis stationné dans la rue peu passante devant la maison.


27 495    Dimanche 30 juin 2019 : de SAINT-CAST à PONT-RÉAN (étang de la Brodais) (114 km)

Ciel ennuagé au réveil mais température nettement plus douce (24°) : nous sommes bien en été, mais pour nous la canicule c’est terminé ! Ouf ! Lever peu peu après 9:00 pour récupérer, puis Monique va prendre douche et shampoing dans la maison tandis que préfère utiliser les installations de l’Exsis. Je rejoins Jacques en pleine forme et maintenant en vacances pendant que Monique entreprend de retoucher la robe achetée hier… Mon cousin m’entraine jusqu’à une belle et riche poissonnerie de St-Cast faire l’emplette de trois filets de lieu noir qui constitueront notre repas de midi. Visite de la maison,  plans sur l’avenir  - très dépendants semble-t-il du devenir de son fils Antoine et surtout de ses 3 petits-enfants - le plat concocté par le maître-queue avec les herbes du jardin est délicieux.

Monique demande ensuite à faire la sieste, tandis que Jacques m’entraîne dans une longue balade à pied autour de la pointe de St-Cast, sur un chemin côtier qui dévoile de superbes vues sur la mer, les baies et les rochers. La grande lumière règne sur ces grands espaces, avive les contrastes entre la mer bleu azur et les rochers sombres tachés de noir par la ligne de marée, sans compter les fleurs sauvages à profusion… St-Cast-Le-Guildo-balade-avec-Jacques-B
St-Cast-Le Guildo : balade avec Jacques B.

Après une longue marche ponctuée de discussions sur toutes sortes de sujets, nous finissons par aboutir sur la promenade de bord de mer à St-Cast et profitons un peu de la vue et de l’ambiance très vacances lorsque sonne le téléphone. : Monique, sortie de sa couture et de sa sieste, me demande instamment de rentrer pour prendre le chemin de Rennes où elle a rendez-vous pour le souper chez H.  Le temps a passé sans que je m’en aperçoive, d’autant plus que la lumière semble interminable en ces jours prolongeant le solstice, et il est déjà presque 18:00 ! Jacques nous ramène au plus court vers sa maison, et nous reprenons la route vers Rennes après des adieux affectueux à mon cousin si accueillant.

Lacis assez long de petites routes champêtres et traversée de nombreux villages pimpants avant de rattraper la 2 x 2 voies rapide St-Malo-Rennes. Elle nous font rejoindre en un peu plus d’une heure la capitale bretonne. Il est presque 20:00 lorsque nous stoppons enfin devant l’immeuble de la rue Bernard; H. y accueille Monique que je laisse entre bonnes mains, puis je repars vers Redon, décidant bientôt, vue l’heure tardive, d’aller dormir près de l’aire de Pont-Réan.  

Pont-Rean : bivouac au bord de l'étang de la
                  Brodais
Pont-Réan : bivouac au bord de l'étang de la Brodais
Le stationnement ad hoc étant inaccessible re. : Fête de la Musique (?), je me fais diriger très aimablement vers l’étang de la Brodais, un autre site naturel superbe qui sert de baignade aux indigènes et offre un cadre naturel de toute beauté : grands arbres se reflétant dans l’eau sombre où barbotent canards et autre palmipèdes... Je bivouaque sur le petit parking, à côté d’un joli petit fourgon Font-Vendôme occupé par un jeune couple des plus tranquilles. Appel à Aimée pour annoncer ma venue demain en fin de matinée, puis souper, écriture et coucher un peu avant 23:00.


2. Avec Gabriel en Normandie
Accueil de Mon-Aigle

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