Webb Gallery - Le bâtiment suivant est
beaucoup plus cossu puisqu’il reprend le volume de Dorset House et
les parements de briques rouges de l’École et de Meeting House.
Façade de la Webb Gallery
Il a été construit pour abriter la collection de
tableaux XIXème d’Electra Webb. Quelques portraits bien
venus, des paysages typiques de la région et un peu plus
lointains, mais tous américains, et quelques scènes de genre ne
manquant pas de piquant…
Me voici enfin devant l’Electra Havmeyer Webb
Memorial Building, un autre écrin néoclassique pour la
collection de peintures impressionnistes et autres éléments d’Art
décoratif que la grande collectionneuse souhaitait présenter
dans son musée.
Bâti par ses enfants entre 1960 et 1967 dans le style Greek Revival, il recrée fidèlement 6 pièces de l’appartement 1930 habité par Mrs Webb sur Park Avenue à New York ; son design est basé sur une maison d’Orwell, Vermont, qu’admirait Mme Webb.
White Living Room : Orientale rêveuse, par Jean-Baptiste Corot |
La jeune Grecque, par Jean-Baptiste Corot |
White Living Room : la cheminée et son Monet : Le pont levant, Amsterdam, (1874) |
Portrait d'une jeune-homme portant chapeau à large bord, attr. à Rembrandt |
Portrait d'un homme portant des gants «le Trésorier » attr. à Rembrandt (1632) |
Mrs Webb's Bedroom : Portrait de Louisine Havemeyer, par Mary Cassatt (1896) |
Green Guest Room-: La coiffure, par Mary Cassatt (1891) |
Green Guest Room : L'essayage, par Mary Cassatt (1890-91) |
Nature morte florale avec vase Zimmermann par Erica Von-Kager (ca.1935-1939) |
Calla Lilies par Georgia O'Keefe (1924) |
Two Cowboys in the Saddle, par Carl Rungius
(1895-1950)
Un peu fourbu (quoique moins qu’hier, c'est le
métier qui rentre !), je quitte cet extraordinaire musée
cette fois encore à la fermeture pour me préparer un autre repas
réconfortant (reste de pâtes aux fromage plutôt roboratif). Me
voilà prêt à pousser plus loin mon excursion. Le beau temps
aidant, je pense à descendre un peu plus au sud pour traverser
les Green Mountains entre Middlebury et Hancock, histoire de
prendre un petit bain de nature après cette immersion culturelle
intense.
En route donc sur la confortable 7 Sud qui file
à travers la campagne, à courte distance du lac que l’on
aperçoit de loin, de temps à autre. Je passe la Lake
Champlain Maritime Museum au niveau de Vergennes, laissé à
une prochaine excursion, et poursuis jusqu’à Middlebury où je
fais un plein d’essence à bon prix (2,75 US$ le gal., soit 0,95
$CD le litre). Un bon décrassage du pare-brise que les mouches
et moustiques ont largement garni, et je bifurque vers l’est en
direction des -
modestes – montagnes sur la petite 125 qui ne tarde pas à
vagabonder et virevolter dans un paysage de plus en plus
forestier et nettement moins habité. La lumière diminue, et
malheureusement le ciel se charge, il faut songer à faire étape.
J’hésite à stationner sur l’exigu parking
central du village – hameau quasiment – de Ripton, en bord de
route entre l’humble Hôtel de ville et l’école, et décide
finalement de m’avancer encore un peu dans la National Forest
jusqu’à trouver une route gravelée menant à un campground public.
Quelques centaines de mètres, je découvre un bel espace herbeux
à l’écart de Goshen Road, peu passante, traversé par un chemin
empierré qui me paraît sûr, quelque soient les intempéries qui
risquent de se produire. Je m’y engage et y pose mon bivouac.
Il est presque 20:00, je dîne d’une soupe aux
légumes copieuse et d’un morceau de fromage, puis m’attaque au
traitement des nombreuses photos prises depuis 3 jours. Le ciel
tonne et éclaire, il tombe quelques gouttes, je me couche passé
12:00 dans un calme autrement absolu.
26 8226 825 Samedi 23 juin 2018 : de RIPTON à WATERBURY (175 km)
Lever à 7:30 sous la pluie… Après douche et
déjeuner, je décide de voir venir l’évolution du temps en
poursuivant le gros travail entrepris hier. Satisfaction de voir
que le voltage de la nouvelle batterie lithium ne faiblit pas
(entre 13,3 et 13,6 volts) malgré le frigo et l’ordi branchés en
permanence. Il faudra voir à installer un système permettant de
mesurer la charge effective restant dans cette batterie.
Une suite de petites averses sous un ciel
évidemment très gris me mène aux alentours de midi. Je décide
alors de m’ébranler vers le nord en empruntant la route 100,
signalée comme très touristique par le G.V. et affublée du
qualificatif de Byway
par Tourisme Vermont. Court détour vers les Texas Falls
qui seraient probablement assez spectaculaires si l’on pouvait
descendre au niveau des chutes et du canyon, mais les quelques marmites valent quand
même le coup d’œil depuis la passerelle qui les surplombe.
Je rattrape la 100 à Hancock, et suis son
tracé sinueux en fond de vallée, encadré par les pentes très
vertes et boisées des Green Mountains. Bref arrêt devant la
chute de Moss Glen qui s’épanouit en belle queue de
cheval, puis petit écart dans l’adorable village de Warren et
photos de son pont couvert, l’un des rares du Vermont encore en
fonction.
Moss Glen Fall : la chute en queue de cheval |
Warren : le pont couvert (1879)
Je rejoins le cours de la pittoresque Mad River
qui offre des chutes signalées : Warren Falls, dans
un chaos de gros rochers spectaculaire mais guère praticables,
surtout par ce temps humide qui rend leur escalade glissante. Du
coup la vue demeure trop limitée à mon goût. À réserver pour une
belle journée chaude, d’autant plus qu’à leur pied une belle
baignade naturelle en eau limpide serait alléchante…
26 900 Dimanche 24 juin 2018 : de WATERBURY à SHEFFORD (148 km)
Nuit relativement tranquille jusqu’à 7:00,
seulement dérangé par le passage de quelques pick-up dont leur
propriétaire s’ingénie à faire ronfler l’échappement… Bizarre
coutume rurale US ! Après douche et déjeuner, matinée
studieuse consacrée à la rédaction du journal des 3 derniers
jours. Je fais un petit tour dans la gare, pittoresque bâtiment
historique bien restauré et toujours en fonction, qui accueille
aussi une Info touristique où je glane cartes et prospectus. Ils
me serviront à établir l’itinéraire d’une prochaine excursion
vermontaise.
Petit casse-croute avant de reprendre la route
vers le nord, via Stowe sous un ciel malheureusement toujours
aussi gris, quoique sec. C’est toujours une route touristique, à
défaut d’être panoramique. En effet les arbres sont tellement
touffus et rapprochés le long du chemin pas mal plus étroit et
sinueux montant au Smugglers Notch (Défilé des Contrebandiers)
que l’on n’aperçoit rien du paysage.
Je fais une pause pour aller voir les Bingham Falls, un peu à l'écart de la route, qui montrent une jolie cascade dans un bel environnement sauvage bien protégé.
Je suis un peu déçu de la route, d’autant plus
que le trafic est assez important en ce dimanche après midi et
qu’il faut être prudent pour contourner les gros blocs de
rochers qui ponctuent les virages serrés. On descend ensuite
plus facilement les 659 m du col dans une autre vallée, d’abord
forestière puis progressivement plus agricole.
Décidant de gagner le Québec dès ce soir, je
trace ma route par la 108 en franchissant la frontière au petit
poste de Freligsburg. Passant plusieurs villages séparés par de
longs espaces mi prairies, mi forêt, je monte tranquillement
vers le nord, avec juste un arrêt photo à Jeffersonville pour
observer une maison en cours de déplacement qu’on a hissé sur de
grosses poutres d’acier… Pourtant la maison me semble assez
grosse… Décidément ils ne doutent de rien, ces Américains !
Plein d’essence (96 c le litre) en passant
Enosburg Falls. Je passe bientôt les «lignes» en toute
tranquillité : 2 voitures devant moi, un douanier canadien
débonnaire… Longue pause ensuite à Dunham où j’admire quelques
vieilles maison et, intrigué par un petit vignoble en plein cœur
du village (3,5 ha), vais goûter la production du viticulteur
qui semble-t-il, veut passer à un niveau plus professionnel.
Cépage Maréchal Foch, un rouge d’Alsace, qui me semble assez
dense, mais dont la vinification laisse trop paraître la
jeunesse et le manque de corps… Je ne me laisserai pas tenter
par l’achat d’une bouteille ! (22 $, ce n’est pas
donné !).
Il est 15:30, je complète mon casse-croute avec
le peu de provisions qui me restent. Le ciel, devenu
progressivement plus gris, vire à la grosse pluie qui m’assaille
tandis que je gagne Shefford où j’ai décidé d’aller bivouaquer,
devant le site du futur chalet de Juliette. Le GPS me mène
directement jusqu’à l’Impasse du Cerf. Tout au bout je passe la
prolongation maintenant terrassée. même si pas encore bien
empierrée, et vais m’arrêter juste au delà du futur rond point
terminal de la route. Sous la pluie le soir tombe, je guette un
peu d’éventuels animaux qui ne se présentent pas (la
pluie ?) et reprends mon travail sur mon ordi avant de me
coucher dans un silence presque absolu autour de minuit. La
météo annonce du soleil pour demain, alors espérons !
27 048 Lundi 25 juin 2018 : de SHEFFORD à MONTRÉAL (102 km)
Réveil vers 8:00, dans un silence total,
seulement légèrement atténué par le souffle du vent dans les
feuillages… Décidément Juliette et Mathieu ont vraiment choisi
un spot parfait au plan tranquillité. Le ciel étant toujours
couvert, je passe un bon moment à continuer le traitement des
photos dont j’achève les légendes et poursuis l’affinage. À
10:00 un coin de bleu apparaît dans le ciel, puis s’étend
largement… C’est enfin le beau temps qui demeure assez frais, le
vent ayant viré au nord. Je prend alors ma douche, déjeune puis
vais faire un tour jusqu’au bout de la – future – rue envahie
par la verdure dans laquelle je prends mes repères pour faire
demi-tour. Petit panoramique du terrain encore en friche :
il faudra déblayer pas mal d’arbres, si l’on veut faire entrer
la lumière dans ce sous-bois à mon goût trop dense…
Mont-Shefford : l'impasse du Cerf menant au
terrain de Juliette
Puis je démarre pour regagner Montréal en
évitant l’autoroute directe (la A10), préférant découvrir le
trajet campagnard qui me ramène à la métropole, à une centaine
de kilomètres. En fait de campagne, je ne tarde pas à la voir
quasiment disparaître, des villages et petites villes se
succédant tout le long de la route 112 pour devenir de plus en
plus denses. Il semble que toute la large vallée du St-Laurent
dans la grande région de Montréal soit devenue une extension de
la ville qui pousse ses tentacules le long des voies de
communication… Le GPS finit par me diriger sur la A30, puis sur
la A15 nord, je traverse le fleuve par le pont Champlain –
l’ancien – qui offre des vues surprenantes sur l’extraordinaire
chantier du nouveau.
Quelques zigonnages dans le centre ville pour
éviter l’autoroute Décarie encombrée, et je suis à la maison en
début d’après-midi pour trouver Monique et Mathieu prenant le
frais sur le balcon…