FRANCE & MAROC
(21 210 km)
Novembre 2005 mai 2006
Mardi 8 novembre 2005 : de MONTRAL CAEN
Dcollage hier soir 21:05, aprs une longue journe consacre aux derniers prparatifs, la fin de la conversion en .mp3 de ma discothque (1 700 CD !) pour lÕemporter avec nous lors de notre long sjour en Europe, et la numrisation des dernire pages de lÕAlbum du Jack-Beach donn par Jacques. Je renonce changer lÕhuile du Ford, faute de place chez Costco et suite aux conseils dÕEddy qui me suggre plutt de faire tourner le moteur une fois par semaine et de changer lÕhuile en rentrant.
Inconfort habituel dÕAir Transat : siges troits et faible espace pour les jambes, cuisine infecteÉ et films de qualit trs variable (malgr le superbe Ē Marche de lÕEmpereur Č, consacr aux pingouins de lÕArctique (mais cran mal rgl, trop petit ou trop loinÉ). Je passe le temps en lisant le roman anodin mais bien ficel Ē Le Code Da Vinci Č que je termine dans le train vers Caen. Il fait beau et doux lorsque nous atterrissons vers 9:30 Roissy. Une navette prise sur le trottoir devant lÕarogare me mne directement jusquÕ lÕOpra. 300 m de marche pied (mais lourdement charg valise = 22 kg, sac = 8 kg) me sparent de la Gare St-Lazare. Attente durant ¾ dÕheure pour prendre le premier train vers Caen 13:25. Bref, un voyage long mais facile et sans trop de peine.
Je parcours pied le petit kilomtre qui me spare de la Place de la Reine Mathilde, profitant du temps doux et du soleil pour admirer le Bassin St-Pierre, ses bateaux et son environnement domin par les beaux btiments XVIIIme de lÕAbbaye aux Dames. Ė mon arrive chez Maman 15:00, celle-ci mÕaccueille chaleureusement et me sert bientt un petit repas remontant. Nous passons la fin dÕaprs-midi converser et regarder les photos du mariage de Juliette pour faire le choix de quelques clichs retirer. Rparation de quelques accessoires (lave-vaisselle bouch, branchement du lecteur de CD-DVD sur lÕampli, etc.), appel Monique, puis Gilles qui viendra me chercher demain midi. Finalement je me couche assez tt (22:30), tombant de sommeil aprs cette trs longue journe.
Du mercredi 9 au dimanche 13 novembre 2005 : CAEN
Il fait plus frais et gris lorsque je me rveille pass 7:00, lÕimage des jours suivants o je demeurerai chez Maman. Comme convenu, Gilles vient djeuner Caen puis mÕemmne Hermanville o il me montre les travaux dans sa maison maintenant reprise et modifie Š en bien Š par son associe. Je reprends en main lÕAigle stationn depuis plus dÕun mois sous un arbre de la petite place en arrire de la salle des ftes, et rentre Caen pour commencer les travaux de remise en route, mais surtout rinstaller tous nos effets entasss dans la cave de Maman.
Il me faudra plus de 3 jours pour mettre un peu dÕordre dans tout ce capharnam, jusquÕau samedi midi o je vais accueillir Monique la gare de Caen. Entre-temps jÕaurai consacr quelques heures une vire chez les concessionnaires de fourgons Adria et Possl du ct de Verson, assez pour me rendre compte de leur exigut, du peu dÕespace de rangement et de la qualit lgre de leurs finitions. Il faudra plutt aller visiter les amnageurs Camprve et Font-Vendme, ou reconsidrer lÕExsisÉ
Ė la demande de Maman, je remets quelques appareils en ordre dans son appartement et lui assemble une petite bibliothque quÕelle a commande en kit la Blanche Porte, tout en revoyant avec elle albums de photos de famille et notes gnalogiques quÕelle a fort bien mis en ordre.
Avec lÕarrive de Monique samedi le 12 novembre, le ragrment de lÕAigle sÕacclre. Dimanche 13 nous allons manger tous trois chez Gilles et Dominique pron et, durant lÕaprs-midi, je donne un coup de main Gilles pour la finition de sa cabane de jardin.
Lundi 14 novembre 2005 : CAEN
Poursuite des rangements dans la cave et mise en ordre de lÕAigle, tandis que Monique se remet progressivement du dcalage horaire qui dcidment nous affecte de plus en plus chaque voyage.
Mardi 15 novembre 2005 : CAEN - BAYEUX
Voyage Bayeux o Maman va faire expertiser
chez le commissaire-priseur 2 tableaux dont elle veut se dfaire.
De retour Caen, passage rapide chez CC Horizons pour faire
examiner par Monique le fourgon Possl : effectivement il ne
saurait nous convenir. Le soir tombe lorsque nous gagnons ensuite
le magasin Destinea de Bnouville pour revoir lÕExsis qui nous
avait laisss si ambivalents au printemps dernier. Il nÕen reste
quÕun seul sur le terrain, un modle 2004 repris dÕun client aprs
4 000 km seulement. Nous pntrons quelques minutes lÕintrieur
pour admirer nouveau le vaste espace de la cellule mais, faute
de batterie, nous ne pourrons en dtailler les quipements et
amnagements.
En soire je poursuis la numrisation des photos et la mise au propre du cahier du Jack Beach scann la va-vite avant mon dpart de Montral.
Mercredi 16 novembre 2005 : CAEN
JÕachve les rangements chez Maman et vais chez Gilles pron laver lÕAigle fort encrass par son sjour dans la grange patates o il a pass les 5 derniers mois.
Vendredi matin 18 novembre 2005 : CAEN
Nous nous levons assez tard puis allons devant la plage de Colleville crire la lettre en retard pour Philippe. Passage chez Gilles pour mettre jour notre courriel, puis la Poste pour effectuer le transfert du montant de notre achat sur notre compte CCP et obtenir le chque de banque demand par le vendeur, avant dÕaller conclure la paperasse et faire quelques courses dans le magasin Destinea.
Enfin nous prenons livraison de notre nouveau camping-car pour lequel nous nÕavons pas encore trouv de dnomination, et le technicien qui sÕest occup de sa prparation mÕexplique longuement et patiemment le fonctionnement des diffrents appareils. La nuit tombe et avec elle le froid, aussi rentrons-nous lÕAigle dans le hangar juste ct de lÕExsis et, pendant 2 heures, entreprenons de transfrer tous les bagages, provisions et autres quipements de lÕAigle que nous laisserons ensuite en dpt-vente notre vendeur. Les choses durent plus longtemps que prvu tant nous avions russi accumuler de bagages dans notre petit fourgon. Nous restons seuls avec le chef dÕatelier qui fait semblant de classer des factures jusquÕ 18:30 lorsquÕenfin nous quittons le grand garage au volant de notre nouvelle maison roulettes pour gagner Caen et lÕappartement de Maman.
4 300 Samedi
matin 19 novembre 2005 : de CAEN CROISSY
Retour Bnouville pour prendre le coussin appuie-tte oubli par Monique et finaliser nos ententes avec notre vendeur en ce qui concerne lÕAigle. Puis nous allons djeuner une dernire fois chez Gilles et Dominique. Visite ensuite chez Jean et Marie-Th Bretteville. Je discute longuement avec mon oncle des nombreuses photos familiales dont il est le dpositaire, tandis que Monique montre Marie-Th les photos du mariage de Juliette. Devant lÕampleur du matriel dcouvert, je renonce quelque numrisation que ce soit, remettant plus tard la tche considrable qui mÕattend ici. La nuit tombe lorsque enfin nous prenons la route de Paris.
Les kilomtres dfilent en douceur. Malgr son poids, lÕExsis rpond bien aux moindres sollicitations, la tenue de route et la direction sont sres, la suspension plus quÕacceptable, seul le niveau de bruit Š surtout au ralenti - me semble perfectible. Tout va bien jusquÕ Mante o brusquement, aprs quelques kilomtres dÕautoroute, le moteur hoquette et sÕarrte sans vouloir redmarrer ! Je crois une panne de carburant puisque la jauge est proche du 0, mais la remorqueuse, appele grce lÕassistance, nous amne la prochaine station-service faire le plein de gazole sans succs. Le dpanneur nous fait alors sortir de lÕautoroute et nous laisse sur le stationnement dÕun htel aux Mureaux. Avant de nous quitter, le chauffeur tourne la clef du contactÉ et le moteur repart ! Aprs ce regrettable contretemps peut-tre d quelques traces dÕhumidit dans le filtre gasoil (dont le voyant est demeur allum depuis notre dpart ce matin [1] ou plus probablement au dsamorage de la pompe gazole, il ne nous reste plus quÕ faire les 20 derniers kilomtres jusquÕ Croissy. Tante Th nous accueille dans lÕentre de son jardin o nous passons une nuit parfaitement calme.
4354 Dimanche 20 novembre 2005 : CROISSY- LE BOURGET - CROISSY
Au matin, aprs une excellente nuit dans lÕimmense lit (2,05 x 1,60 m !) trs confortable de lÕExsis, impossible de prendre la douche matinale, faute dÕeau chaude et de trouver la faon dÕextraire la pomme de douche de son logement dans le corps du robinetÉ Petit-djeuner avec ma vieille marraine, charmante, puis nous gagnons Le Bourget pour djeuner avec nos amis Tallard rencontrs il y a 2 ans en Alaska. Trs agrables retrouvailles avec ces grands bourlingueurs dont la maison est remplie des souvenirs glans un peu partout dans le monde. Nous rentrons en soire Croissy pour un souper frugal avec Tante Th puis une longue sance de lecture des photos familiales fort bien rassembles dans quelques albums prpars par Marie-Jo. Je numrise quelques-unes de celles qui sont pour moi les plus intressantes, profitant des prcieux commentaires de Tante Th qui me permettent dÕidentifier dates, lieux et protagonistes. Coucher fort tard.
Lundi 21 novembre 2005 : de CROISSY NEMOURS
Au rveil je rsous le problme de la douche puis dcouvre la procdure de mise en marche du boiler, ce qui nous permet notre premire toilette normale dans lÕExsis. En matine jÕachve de numriser plusieurs photos dans les albums Callu tandis que Monique va faire quelques courses dÕpicerie avec Tante Th. Puis elle prpare un tajine aux pruneaux que nous allons dguster dans lÕExsis devant la Seine sur lÕėle des Impressionnistes, tout prs de lÕAubergeÉ Nous prenons ensuite la direction de Paris o Monique veut aller rencontrer sa tante Thrse chez elle. Cheminement un peu lent mais sans problme grce son excellent guidage. Ė nouveau visionnement des photos du mariage sur le Mac, puis longue discussion et appel notre avocat de Montral propos de lÕaffaire du Maroc et des ractions dÕHenry la procuration donne par Jacques. Pendant ce temps, je discute un peu avec Pierrot qui mÕoffre un whisky bien tassÉ
Enfin nous prenons cong pass 18:00, les inquitudes de Monique un peu calmes. Longue sortie de Paris en fin dÕheure de pointe, nous gagnons la Porte dÕOrlans puis lÕAutoroute du Sud A6 jusquÕ Fontainebleau o nous rattrapons la N 6. Quelques km nocturnes ensuite jusquÕ poser notre bivouac sur la place du village de Grez/Loing, au pied de lÕglise, un peu avant Nemours. Souper, criture du journal en souffrance et coucher dans un calme absolu. Les premires heures passes dans lÕExsis nous montrent un vhicule finalement bien conu et fort pratique, regorgeant de rangements qui avaient chapp notre premier coup dÕĻil. De plus le vaste espace central est vraiment des plus agrables vivre. Donc excellent premier bilan provisoire !
4 735 Mardi 22 novembre 2005 : de GREZ/LOING SALES (523 km)
Nuit paisible sur la petite place au centre du village, ce sont quelques voitures dmarrant bruyamment (le dieselÉ) qui finissent par nous tirer du lit pass 9:00. Le chauffage trs rgulier - mais la turbine en vitesse lente me semble un peu bruyante - rend le lever facile et la douche agrable, maintenant que tout fonctionne sans problme. Nous reprenons notre route vers le sud. Un grand ciel bleu ple verse sur la campagne de lÕIle de France puis de la Bourgogne une belle lumire dore. Le moteur propulse sans effort donc presque toujours en 5me notre petit camion sur la N6 qui souvent vite les agglomrations par de rapides rocades. Nous dcidons de rallier Lyon pour aller complter notre quipement dans lÕIkea situ sur la route dÕAnnecy. Il est pass 18:00 lorsque nous parvenons enfin dans la nuit dj tombe sur le grand stationnement aprs avoir d patienter plusieurs reprises dans les bouchons de lÕheure de pointe. Monique sÕextasie comme dÕhabitude sur le nombre et la qualit des cuisines exposes, nous tranons un peu lÕafft des nouveauts et de tous les petits accessoires et amnagements qui pourraient faciliter la vie dans notre CC, comme des couverts et un ensemble de casseroles en inox qui remplaceront les anciens abandonns dans lÕAigle.
En sortant du magasin sa fermeture 20:00 nous renonons demeurer Lyon pour qurir demain matin auprs de la BNP de Sainte-Foy une carte bleue que nous nÕutiliserons gure. Nous enfilons plutt lÕautoroute en direction dÕAnnecy. LÕExsis sÕy montre trs lÕaise, roulant le plus souvent plus de 130 km/h avec parfois des pointes 145É Comportement trs sr, mais aussi ronronnement un peu trop prsent mon got des 127 chevaux qui fera apprcier ensuite le silence de lÕtapeÉ Les sorties dfilent beaucoup plus vite quÕ lÕhabitude et, pour un page de 15 Ū, nous nous rendons jusquÕ Aix-les-Bains sud o nous retrouvons la nationale jusquÕ Rumilly. Paul rejoint par tlphone sÕapprte se coucher, aussi vitons-nous le Vieux Couty pour aller souper et dormir au calme sur la place de la mairie de Sles.
5 258 Mercredi 23 novembre 2005 : SALES et COUTY
Nuit paisible mais vraiment frache puisque, au matin, du givre couvre la pelouse devant la petite glise. Puis Marie-France et Paul nous accueillent chaleureusement dans leur grande maison de Couty quÕils continuent dÕamnager. Nous passons la journe tranquillement placoter avec nos htes et avec Franoise qui a pris pension chez sa marraine en attendant de trouver du travail dans la rgion.
Jeudi 24 novembre 2005 : COUTY
Rangement des soutes de lÕExsis o nous avions empil la hte le matriel cas dans tous les recoins de lÕAigle. Monique aide Marie-France dans ses plans dÕamnagement de la grande maison, nous sortons la collection des albums de photographie familiale dont jÕentreprendrai la numrisation intgrale au cours des prochains jours.
Vendredi 25 novembre 2005 : COUTY
Rveil sous la neige (5 10 cm) aprs une nuit trs venteuse dont nous nÕavons quasiment pas eu connaissance, bien lÕabri et au chaud dans lÕExsis suprieurement isol et chauff. JÕessaie les chanes transfres de lÕAigle dont nous risquons dÕavoir bientt besoin, malheureusement elles sont trop petites dÕune pointure pour nos roues passes 15 pouces. Je dmonte ensuite le porte-vlos qui ira attendre dans le grenier de Toutou lÕacquisition ventuelle dÕun 2 roues. Nous passons un bon moment trier le matriel de bricolage rcupr dans les soutes de lÕAigle, la plus grande partie sÕavrant inutile - je lÕespreÉ - sur notre nouveau vhicule neuf. En aprs-midi je poursuis la numrisation des photos de la famille Jacquier.
Samedi 26 novembre 2005 : COUTY
En matine, dmontage du mt et de lÕantenne TV dont nous nÕavons vraiment pas lÕutilit. En aprs-midi, courses Annecy (pagny) que nous atteignons aprs un long parcours ralenti par les embouteillages du samedi : tissu cramoisi pour complter le rideau de Marie-France, puis quelques babioles au Bricorama. Ė la Balme, je commande une paire de chanes bon prix chez Curioz o je fais galement remettre en ordre le rideau avant (Remi) de lÕExsis dj dcroch. Dans la nuit, retour Rumilly par la petite route de Frangy, assez acrobatique mais quasi dserte. En soire je poursuis la numrisation des albums.
Du dimanche 27 novembre au dimanche 4 dcembre 2005 : COUTY
AujourdÕhui nous ne bougeons gure. Je ne touche pas non plus aux albums photographiques mais achve de ranger nos effets superflus dans le grenier de Toutou, fais le plein dÕeau au prix de manoeuvres un peu dlicates sur la neige tasse et la glace qui couvrent le terrain. Puis je tente de trouver le moyen dÕalimenter les 2 prises 12 V du tableau de bord sans mettre le contact, mais sans succs, il faudra passer au garage Fiat !
En soire nous recevons Genevive : prsentation des photos du mariage sur lÕordi puisquÕil est impossible de retrouver mon cble S-video pour brancher sur la TVÉ Tlphone Juliette et Mathieu auquel nous souhaitons un bon anniversaire. En soire, copie de CDs de musique pour Franoise puis nous nous retirons dans lÕExsis pour achever notre courrier.
Presque toute la semaine ensuite se passe en numrisation des albums photos familiaux, installs sur la grande table de la salle manger, et en tractations avec Henri pour obtenir copie des dossiers de Bouazza.
Lundi 5 dcembre 2005 : COUTY et ANNECY
Tt levs, nous sommes ds 8:20 Annecy devant chez Henry qui nous remet deux petits classeurs cartonns contenant la totalit des dossiers Bouazza tant attendusÉ Passage chez Fiat pour faire vrifier le filtre gasoil dont le voyant sÕest dj allum de faon prolonge sur le tableau de bord : pas de quoi sÕinquiter selon le mcano qui me montre la manoeuvre de purge, il sÕagit probablement dÕun caprice du senseur. De toute faon, me dit-il, lorsque ce voyant sÕallume de faon justifie, il est dj trop tard car la pompe de la rampe commune est dj fusille, donc remplacerÉ Quant au branchement permanent des prises 12 V du tableau de bord, lÕopration est aise sur le porte-fusibles, mais la planification de lÕatelier est complet pour les 3 prochains jours et je devrai me dbrouiller par moi-mme.
Vers midi, retour Rumilly o je tente de faire tirer mes copies de photos de lÕalbum de Couty destines Paul : hlas la machine automatique de Photomaton refuse obstinment de livrer quelque clich aprs que je lui ai fourni fichiers numriss et 14 Euros, et lÕautre automate dans le magasin Super-U se montre des plus sotriques dans la prsentation des consignes dÕutilisation. Exaspr, je renonce tirer les photos et nous rentrons Couty pour entamer la numrisation des dizaines de dossiers de vente remis par Henry. Tche fastidieuse poursuivie tout lÕaprs-midi et en soire.
Mardi 6 dcembre : 2005 : COUTY
Poursuite de la numrisation des dossiers, du matin au soir.
Mercredi 7 dcembre 2005 : COUTY
Fatigu de ces deux journes intensives de travail clrical, je dcide de remdier au manque de prises 12 V et 220 V dans lÕExsis, dfauts qui limitent notre autonomie et nous empchent en particulier de poursuivre le travail de numrisation hors de la maison.
Aprs une longue phase dÕexploration de la bote de fusibles et du cblage derrire le tableau de bord (quÕil mÕa fallu en partie dmonterÉ) je finis par reprer les 2 fils menant la prise 12 V accessoires et lÕallume-cigares. Aprs les avoir coups de leur bornier sur la bote fusibles, je les raccorde tant bien que mal (soudureÉ) sur de nouvelles cosses alimentes en permanence hors contact. Une fois tout remont et fonctionnel - ce qui me prend la matine dans un froid piquant source dÕengeluresÉ - je mÕattaque en aprs-midi la pose dÕune barrette de 3 prises 220 v prs de la table centrale, le courant provenant alternativement de lÕentre 220 du camion (fort difficile atteindre en arrire du placard de lÕvier) ou de lÕonduleur 400 W quÕil a fallu rinstaller dans les rgles au fond du coffre sous la banquette gauche, en identifiant sur la centrale lectrique un circuit libre et protg par un fusible adquat et en installant un interrupteur pour viter toute perte en fonctionnement vide. Aprs la pose dans la base de la banquette dÕune autre prise 12 V alimente cette fois par la batterie cellule, nous voil maintenant pars utiliser nos diffrents appareils (informatique mais aussi radios et lecteur DVD) de faon autonome et quilibre sur les 2 batteries.
En soire je poursuis la numrisation de quelques autres pages des albums de photos.
Jeudi 8 dcembre : 2005 : de COUTY MENTHON-ST-BERNARD
Nous achevons de ranger nos effets dans le camion et de dposer dans le grenier de Toutou les objets qui ne pourraient que nous encombrer pour la suite de notre voyage. Puis nous prenons la direction dÕAnnecy et de la rive est du lac (Veyrier) pour aller poursuivre notre travail de numrisation loin de Marie-France et Paul dont nous avons le sentiment dÕavoir troubl la quitude depuis une dizaine de jours. Aprs quelques courses chez Narbonne Accessoires (vent de W-C), passage chez Henry et Michle auxquels nous remettons une premire bote de dossiers dj compulss, puis nous continuons notre tour du lac en direction de Veyrier.
Stationnant au bord de lÕeau, deux pas du port de Menthon, nous passons lÕaprs-midi dans les dossiers, sous un ciel des plus gris se rsolvant de temps autre en averse. Il fait frisquet, heureusement le chauffage efficace de lÕExsis nous garantit un niveau de confort acceptable. Coucher deux pas le soir au fond dÕune impasse menant la maison loue par les Boissier pendant plusieurs annes, durant dÕheureuses vacances estivales dont Monique garde un souvenir vivace.
5 702 Vendredi 9 dcembre 2005 : de MENTHON-ST-BERNARD ST-LAURENT-DU-PONT
Au matin, petite balade sous un ciel changeant jusquÕ la maison ferme pour lÕhiver. Monique mÕy montre avec nostalgie les diffrents coins ayant abrit ses jeux dÕenfant : Ē boutique Č sur le petit perron arrire, Ē thtre Č dans le garage, etc. De retour notre abri roulette, nous allons stationner sur la rampe de descente des bateaux dans le petit port et, devant le vaste paysage lacustre et montagnard, nous poursuivons et achevons vers 16:00 notre tche fastidieuse de numrisation. Soupir de soulagement, nous retournons en ville pour tirer les photos de lÕalbum de Couty destin Paul (boite Photomaton - fonctionnelle celle-l ! - dans le Gant Casino de Seynod) puis nous rentrons Couty remettre Marie-France les dossiers, Paul son album et faire nos adieux Franoise et Toutou. Nous passons ensuite faire la bise Genevive et Jean-Claude, avant de prendre enfin le dpart vers le sud.
Il fait nuit, le compteur marque 5 702 km. Nous renonons passer par Lyon puisque Jehanne semble vouloir continuer dÕignorer lÕexistence de Monique et que, dÕautre part, la banque o nous devions rceptionner notre carte Visa sera ferme durant les 2 prochains jours (week-end). Nous prenons donc la direction de Valence en coupant par Voiron. Aprs 57 km qui nous font grimper jusquÕau Col de Couz (826 m) enneig et passer le Tunnel des chelles, nous redescendons jusquÕ St-Laurent-du-Pont o nous allons bivouaquer un peu lÕcart de la route, derrire une grande glise. Souper tardif (il est pass 22:30) puis mise jour du journal pour moi tandis que Monique se couche, puise.
5759 Samedi 10 dcembre 2005 : de ST-LAURENT-DU-PONT REMOULINS (Pont du Gard) (245 km)
Il a fait froid cette nuit, mais nous nÕen avons pas souffert grce au chauffage efficace de lÕExsis. En revanche la consommation de propane va srement sÕen ressentir, ce qui rend dÕautant plus pertinente la recherche dÕune solution GPL (bouteille Borel ou rservoir sous le chssis). Au matin, ciel gris et forte humidit mme si la pluie nous pargnera pour aujourdÕhui. Dcollant assez tard, nous roulons longtemps sans faire cependant beaucoup de chemin, car la route de Chambry Valence tourne sans arrt en traversant moult village pass 50 voire 30 km/h. Paysage possiblement intressant mais le ciel bouch, la lumire grise et les hauts perdus dans les nuages ou la brume lui enlvent peu prs tout intrt. De plus, ds quÕil faut sÕarrter ou sortir, le vent froid nous assaille et nous incite seulement retrouver au plus vite notre intrieur douillet. Enfin la circulation de ce samedi prcdant les Ftes est intense, si bien quÕil est presque 15:00 lorsque nous atteignons enfin le Gant Casino de Valence.
L nous prenons 2 bonnes heures pour faire systmatiquement le tour des rayons et remplir la cambuse. Une fois encore, nous sommes surpris par la varit et lÕabondance des produits proposs, particulirement dans le domaine alimentaire. Le choix de telle marque de haricots extra-fins ou de telle mousse dessert en est dÕautant plus difficile et long, et cÕest le chariot rempli mais lÕestomac dans les talons que nous regagnons notre petit camion gris mtallis. Il est perdu au milieu de lÕimmense parking grouillant dÕune circulation tendue et nerveuse o les places troites et rares sont prement disputes. Le casse-tte continue lorsquÕil sÕagit maintenant de tout caser dans les placards, coffres et soutes de lÕExsis : il reste encore bien des compartiments amnager, un placard construire et des accessoires installer pour profiter au maximum de lÕespace pourtant gnreux. Nous rangeons tout ce que nous pouvons, et casons tant bien que mal dans la douche le reste, djeunons sur le pouce et reprenons la route dans le soir qui descend.
Vent trs froid et ciel sombre qui se dgage progressivement sous lÕeffet de ce mistral qui Ē fait la toilette du ciel Č (comme lÕcrit Audouard dans la Pastorale des Santons). Plein de gasoil 0,98 Ū (!) le litre et, un peu plus loin dans un autre garage, plein dÕeau un peu plus difficile trouver, tous les robinets extrieurs tant ferms par crainte du gel. La nuit est tombe et la circulation, bien que plus rapide et facile maintenant sur la N 7, est nanmoins tout aussi fatigante que prcdemment.
Nous bifurquons vers Nmes Pont St Esprit. Les conditions de conduite me semblent dcidment trop prouvantes, aussi nous arrtons-nous bientt en arrivant au Pont du Gard. JÕesprais bivouaquer comme autrefois en vue du clbre ouvrage romain, mais des deux cts de la rivire dÕimmenses parkings payants Š et barricads cette heure - empchent de sÕapprocher. Rebroussant chemin, nous traversons la rivire et allons stationner sur un terrain vague la sortie de Remoulins, sur la rive droite du Gard et lÕore de la petite route dÕaccs au pont. Fin des rangements dÕpicerie un peu laborieuse, souper, je me mets aux plans du futur rservoir dÕeau frache supplmentaire tandis que Monique lit au lit. Coucher peu aprs 23:00, dans les bourrasques du vent glac.
6004 Dimanche 11 dcembre 2005 : de REMOULINS FOIX (419 km)
La nuit trs venteuse nous laisse au matin un grand ciel dgag et bleu, et enfin le soleil illumine le paysage hivernal de la Provence autour de nous. Lever un peu plus matinal (8:15 quant moi) pour dcoller 9:00, Monique prfrant demeurer allonge dans le lit haut pour un moment. La route file, assez rapide, travers les collines couvertes de garrigues, de vignes ou dÕoliviers. Les couleurs du Sud commencent tre au rendez-vous. Nous contournons Nmes puis poursuivons par la nationale jusquÕaux abords de Montpellier.
Au giratoire de Baillargue, coup de fil Sophie et Sam installs Toulouse que nous aimerions saluer en passant. Sophie est de garde dans sa pharmacie de Muret, mais prendra une pause chez elle de 12:00 16:30. Si nous empruntons lÕautoroute, nous pourrons nous rendre l-bas temps. Nous passons donc Montpellier sur la rocade de lÕA9 puis prenons un ticket la barrire de page, et en route vers la sud, vive allure cette fois. Notre 2,8 l HDI monte rapidement en rgime, et tient un bon 130 km/h 3000 t/mn pour les quelques 200 km suivants, ralentissant seulement autour de 100/110 dans les ctes et lorsque nous devons affronter un puissant vent du nord-ouest. Nous passons ainsi Bziers puis Narbonne avant de bifurquer au nord-ouest en direction de Carcassonne.
Une dizaine de kilomtres aprs avoir quitt la Mditerrane, le ciel sÕassombrit, un vent froid se lve et nous retrouvons le temps maussade qui nous accompagne depuis maintenant plusieurs semaines. Pause djeuner vers 13:00 sur le belvdre autoroutier en vue des fameux remparts de la Cit mdivale, puis nous reprenons notre progression rapide vers la mtropole du sud-ouest en longeant longtemps le trac du Canal du Midi. Ė 14:15 nous quittons la A 9 pour un petit bout dÕA 66 (en direction de Foix) qui nous fait contourner par le sud le centre de la grande ville et gagner enfin, par une D 12 campagnarde souhait, la petite ville de Muret o Sophie et Samuel ont lu domicile. Grce au portable nous nous faisons guider jusquÕ la Rue du Vignemale o ils nous accueillent bientt gentiment. Visite de notre nouvelle maisonnette roulette puis de leur grande maison dont ils ont quasiment achev les amnagements entrepris au dbut de lÕt dernier. Nous avons le temps dÕchanger un bon moment avec eux, de partager un th puis de nous faire indiquer le chemin du IKEA local dans lequel Monique souhaiterait faire quelques achats. Sophie retourne sa garde, Samuel nous donne encore quelques informations concernant notre itinraire vers Andorre, puis nous lui faisons nos adieux pour gagner vers le nord le grand centre commercial o nous trouvons closes les portes du IKEAÉ
Nous hsitons un peu passer la nuit dans la froide Toulouse puis dcidons de nous avancer plutt vers le sud. Plein partiel de gasoil lÕune des rares - mais chres (1,14 Ū) - pompes ouvertes en ce dimanche aprs-midi, pour compenser notre forte consommation de ce matin due la haute vitesse et au vent contraire. En route maintenant vers lÕEspagne en empruntant la valle de la Lze, jolie selon Sam mais dont nous nÕapercevons pas grand-chose, lÕobscurit tant dj l pass 17:00. Nous finissons par arriver dans la nuit bien tablie Foix o nous nous perdons dans les ruelles entourant le superbe chteau mdival illumin. Il est si difficile de trouver un espace libre, tranquille et plat pour le bivouac que nous finissons par prendre la route vers Andorre, songeant nous arrter plutt sur la place dÕun village en cours de route. Mais craignant ne plus trouver en France de Castorama o faire mes derniers achats en vue des bricolages prvu au Maroc, nous quittons la 4 voies la premire sortie pour stationner sur un terrain vague, au bord dÕun hameau qui nous parat calme souhait. Stores vite tirs, souper et coucher confortable peu aprs dans la nuit sombre, frache et humide.
6 423 Lundi 12 dcembre 2005 : de FOIX TERMENS (prs LLEIDA) (288 km)
La circulation sur la route voisine ne nous drange gure, si bien que nous nous levons fort tardÉ LorsquÕenfin nous nous mettons la recherche des magasins (Castorama en particulier) il est pass 11:00 ! Retour en arrire jusquÕ la Zone dÕactivit Foix nord o il mÕavait sembl apercevoir un centre commercial hier soir dans la nuit, mais il nÕy a l quÕun htel et un Dcathlon (magasin de sport). De retour au centre ville la recherche dÕune quelconque quincaillerie, on me dirige vers la petite ville de Pamiers ( nouveau une quinzaine de km au nord de Foix !). Nous y filons par la 4 voies rapide, mais lÕarrive le grand Bricorama est ferm : il est midi 10, il ne rouvrira ses portes quÕ 14:00 ! Dcidment nous ne nous ferons jamais ces horaires franais, tellement inattendus dans un grand centre commercialÉ Nous abandonnons notre recherche pour aujourdÕhui et reprenons notre route vers le sud.
Il fait encore trs gris et les pentes enneiges des montagnes dans lesquelles nous nous enfonons nous paraissent un peu tristes et svres. Arrt Tarascon pour faire un dernier plein dÕEuros au guichet automatique de la Poste puis, un peu plus loin, prs dÕune cabine tlphonique dÕo Monique appelle Jacques en Floride pour le tenir au courant des derniers dveloppements. Nous voil enfin prts quitter le territoire franais.
La route monte de plus en plus raide et la neige envahit les bas-cts de la route. Puis le vert des pentes disparat, remplac par de longues coules de neige qui bientt envahissent tout le paysage. Nous attaquons alors les lacets menant au Col dÕEnvallira donnant accs Andorre. Arrt sur un petit stationnement dans un grand virage, avec vue superbe sur les cimes enneiges et les champs de ski autour de nous. Un vague rayon de soleil vient claircir la scne sans ajouter grand chose sa grandeur. Notre petit camion grimpe sans effort et avec une reprise remarquable jusquÕ passer les 2 400 m du col, avant que la route redescende par de longues rampes les gorges et valles abruptes menant au cĻur de la principaut. Partout autour de nous s'activent des chantiers, tant sur le chemin de mieux en mieux viabilis, que dans les nombreux sites hteliers et rsidentiels qui poussent comme des champignons. Nous finissons par atteindre le fond de la valle, peu prs compltement urbanis, o les rues nous semblent troites et tortueuses, envahies par une intense circulation.
Omniprsents, les magasins se sont multiplis depuis notre passage en 1989 et semblent florissants, profitant de lÕabsence de TVA dans ce petit pays. Ranon de ce dveloppement fivreux et galopant, le stationnement est devenu un vrai casse-tte, et avec notre volume, impossible de trouver une place prs des nombreux magasins affichant parfums (pour Monique) ou lectronique (pour moi), et encore moins dans les quelques stationnements souterrains. Nous finissons par nous rabattre sur 2 centres commerciaux situs tout au bout de la valle, peu avant la sortie vers lÕEspagne. Si le premier, trop petit, nous offre peu de choix, le deuxime beaucoup plus grand est nettement plus attractif (un troisime plus loin nous semblera encore plus important). Nous y passons presque 2 heures faire le tour des rayons et valuer nos besoins, au demeurant modestesÉ Je renonce acheter des haut-parleurs malgr leur prix intressant, le nombre de modles proposs et lÕimpossibilit de les couter me laissant indcis.
Il fait nuit lorsque nous reprenons le camion et passons la frontire espagnole. Longue route rapide quoique dans un lger brouillard en direction de Lleida (en catalan, Lrida en castillan). Pass 20:30 nous arrtons sur la place de lÕglise ancienne du village de Termens, une quinzaine de km avant Lleida.
6 711 Mardi 13 dcembre 2005 : de TERMENS TOLEDO (545 km)
Longue route aujourdÕhui, sous un ciel peine plus dgag mais par une temprature qui sÕadoucit au fur et mesure de notre descente vers le Sud. Lever tard sur notre petite place environne par le brouillard sÕlevant du Rio Segre impossible mme deviner au pied de la colline sur laquelle sÕlve lÕglise. Nous gagnons avec prudence Lleida, une autre grande cit o il faut plonger dans la circulation intense pour tcher de trouver une place proximit du centre de la vieille ville. Nous faisons 3 fois le tour de la colline sur laquelle est perche la Vella Seu (ancienne cathdrale), principal point dÕintrt du lieu, avant de dnicher sur une placette latrale un petit espace qui se libre pour nous. Barrage et cadenassage des portes, ticket de lÕhorodateur, nous voil prts affronter le petit vent frisquet et humide pour dambuler dans le ddale des ruelles montant jusquÕ la vaste esplanade o se trouve lÕancienne glise du XIIIme.
La vieille ville lÕenserrait autrefois, jusquÕ ce que le roi au dbut du XVIIIme fasse dmolir les maisons et transformer lÕespace ainsi dgag, glise comprise, en une forteresse surveillant le site. LÕarme ne quitta les lieux quÕau milieu du XXme et une soigneuse restauration a alors redonn au vnrable btiment un peu de son lustre. Nous faisons le tour des murs rongs par le temps mais qui prsentent encore quelques belles sculptures (chapiteaux et corbeaux), avant de trouver, sur la faade sud dominant la ville embrume, la belle porte Š o se lit lÕinfluence mauresque Š donnant accs la nef. Celle-ci, dsaffecte, est vide de mobilier, mais ses proportions et ses sculptures admirables suffisent justifier la balade. Le clotre attenant est encore plus beau, ses grandes ouvertures garnies de remplages gothiques sont du plus bel effet. De plus nous sommes totalement seuls admirer le petit jardin central au pied du campanile octogonal et la vue sur la ville traverse par lÕEbre nos pieds.
Retour frigorifi notre vhicule qui repart de suite vers lÕouest par la N 11 (lÕautopista ici est payanteÉ) sur une route assez rapide et bonne, mais pleine de camions imposant leur train (90/100 km/h). Au moins notre consommation de carburant sera-t-elle plus raisonnable, et puis ce long moment pass dans la confortable chaleur de lÕExsis compense pour notre brve incursion dans lÕhiver espagnol !
Ė Zarragoza nous apercevons la Se de loin mais sans vouloir pntrer dans le vieille ville Š notre exprience de ce matin suffira ! Nous filons plutt vers le sud et Madrid sur le N 11 maintenant amnage en superbe 4 voies. Paysage de collines semi dsertiques aux couleurs rouges et grises faisant souvent penser au Mexique ou au sud des USA. La route trs vallonne est toujours aussi frquente par une infinit de gros camions, mais ceux-ci roulent assez rgulirement autour de 100 km/h et jÕarrive maintenir lÕaiguille du compte-tour autour de 2 500 tours, ce qui donne peu prs 110 km/h au compteur. Djeuner tard sur une aire de service plante sur une terrasse au dessus des mesas, paysage impressionnant mais vu seulement travers nos fentre car il fait 3 degrsÉ Le robinet de la station-service sur lequel jÕessaie de faire le plein dÕeau est sec, je dois mÕarrter un peu plus loin sur une autre aire pour remettre flot notre rservoir dÕeau presque vide.
La route dfile, nous progressons confortablement, le soir descend viteÉ Nous finissons par arriver aux alentours de 19:00 proximit de la grande agglomration madrilne. Apercevant un vaste supermarch et une grande enseigne Brico-Dpt, nous sortons du flot autoroutier avec un peu de difficults pour aller qurir les quelques fournitures ncessaires aux bricolages prvus dans notre maisonnette. Choix plus limit quÕen France mais prix nettement plus attractifs, proches de ceux que nous trouvons au Canada. Monique me guide ensuite avec habilet pour franchir la vaste conurbation par un enchanement dÕautoroutes. Nous allons quitter la capitale lorsque cÕest lÕenseigne de Leroy-Merlin qui cette fois mÕaccroche lÕĻil. Nouveau dtour pour aller complter nos achats, y compris les tringles rideaux en alu auxquelles tient tant Monique. Nous en profitons pour examiner quelques tapis, sans nous mettre dÕaccord sur aucun, et quelques accessoires de salle de bain, rejets avec une belle unanimit.
Pique-nique sur le parking juste aprs la fermeture 22:00, et dernier bout de route en direction de Toledo, une soixantaine de kilomtres. Nous quittons lÕautoroute peu avant lÕentre de la ville pour aller bivouaquer sur une autre placette au pied de lÕglise dÕun village maintenant faubourg de la ville. Coucher minuit et demi, aprs lÕcriture du journal et un brin de mnage dans notre studio roulant un peu nglig ces deniers jours.
7 256 Mercredi 14 dcembre 2005 : de TOLEDO PUERTO BANUS (550 km)
Ciel clair au lever vers 10:00. Ė 11:00 nous stationnons devant lÕHpital en bordure de la vieille ville de Toledo. Aprs la traverse du parc nous suivons lÕitinraire de visite propos par le Guide Vert. Au-del de la porte nous nous enfonons dans la vieille villeÉ (Pour lÕitinraire, se reporter au Guide Vert). Impression gnrale positive malgr lÕindniable virage touristique pris par la vieille cit : restaurants, htels, boutiques, etc. Les monuments et les faades sont en trs bon tat, lÕarchitecture fort bien mise en valeur, et les points dÕintrt nombreux, accessibles et de haut niveau. Avantage de cette visite hors saison : la faible prsence des touristes tandis que les autochtones vaquent leurs occupations habituelles. Inconvnient : le froid et la lumire un peu grise qui enlvent beaucoup de son charme cette ville mridionale.
Repas dans un petit restaurant ct du Muse Casa El Greco fermÉÉ Dus par la visite du muse vid de presque tout son contenu, nous reprenons le chemin de ce matin en sens inverse et retrouvons notre camion au pied de lÕHpital.
Nous rattrapons ensuite lÕautovia en direction de Cordoba, et en route pour le Sud et lÕAndalousie ! Campagne dÕabord assez plate dans la plaine o la terre rouge, rcemment laboure, attend la monte de crales. Puis, avec lÕobscurit qui descend, le paysage devient progressivement plus vallonn. Nous filons 110 km/h plein sud sur lÕautovia rapide, pas trop charge et gnralement en excellent tat. En bifurquant vers Granada et Malaga, nous abandonnons lÕide de faire tape Cordoba.
Passe Granada devine dans la nuit vers 19:00. Nous enfilons alors lÕautovia de la Sierra Nevada qui, travers la montagne, nous emmne jusquÕ Malaga et la Mditerrane. Courtes averses lorsque nous atteignons la mer et nous engageons sur lÕAutoroute ctire en direction dÕAlgeciras. Nous nous rendons ainsi jusquÕ Marbella et allons bivouaquer devant la plage de Puerto Banus, comme lÕan pass (trottoir pav et rond-point balis au bout de lÕimpasse) et comme il y a 15 ans, alors que nous revenions du Maroc avec notre Pilote et que les promoteurs nÕavaient pas encore Ē amnag Č ce bout de nature encore sauvage. Souper dÕun dlicieux tajine vite prpar par Monique et coucher dans le roulement des vagues, fentre entrouverte tant la temprature ici nous parat douceÉ
7 810 Jeudi 15 dcembre 2005 : de PUERTO BANUS DAR BOUAZZA (556 km)
Nuit paisible avec, en dominante, le bruit de vagues. Grand soleil sur le vaste paysage de mer, de plage et de montagne qui a conserv une petite zone plus sauvage juste nos pieds.
Au moment de la toilette, nous constatons que lÕeau, prise hier dans une station-service a des relents dÕhydrocarbures qui la rendent peine propre la doucheÉ Aprs une petite balade pieds nus dans le sable, nous reprenons finalement la route assez tard, longeant la cte dans un enchevtrement de voies rapides et de dveloppements domiciliaires qui ont presque compltement btonn une nature autrefois si belleÉ
Ė La Linea (entre de lÕenclave britannique de Gibraltar) nous vrifions le prix des billets pour Ceuta ou Tanger : il semble que le moins cher et le plus rapide sera de passer par Tarifa, de lÕautre ct du Cap et en plein centre du dtroit. Encore une trentaine de kilomtres assez acrobatiques offrant de belles vues sur les montagnes et la mer, par une route plus troite et trs sinueuse passant travers de grandes lignes dÕoliennes, et nous redescendons dans le petit port de Tarifa, trs sud, joliment ensoleill et un peu endormi. Recherche dÕune station-service pour faire le plein de gasoil puisque nous ne pourrons le faire bon prix dans le port franc de Ceuta comme prvu. Nous allons enfin prendre nos billets de passage sur le quai : cot bien infrieur celui auquel nous nous attendions, puisque lÕaller-retour nous cotera 240 Ū sur un catamaran rapide faisant la traverse en 45 minutes. Nous devons patienter jusquÕ 15:30 avant de nous loigner de la cte europenne et de gagner, sous un beau ciel bleu, le rivage africain dont les lignes se dessinent petit petit. Notre petit bateau doit attendre une bonne demi-heure avant de trouver une place dans le port de Tanger, plus exigu que je ne mÕy attendais. Enfin nous voici sur le sol marocain !
Aprs un dlai tout fait inutile, nous finissons par enregistrer lÕimportation temporaire de notre vhicule (fiche verte) et nous traversons la petite ville grouillante sur un grand boulevard encombr jusquÕ rattraper lÕautoroute vers Rabat. Bien que dpourvus de dirhams nous nous y engageons en comptant bien rgler le page avec des euros dont il nous reste quelques billets. Le ciel rougeoie lÕouest en un superbe coucher de soleil qui nous accompagne un bon moment en descendant vers Larrache. La route file en un beau trac rgulier travers un paysage lgrement vallonn qui sÕassombrit de plus en plus. La vitesse est limite comme en Espagne 120 km/h, si bien que je cale lÕacclrateur 110 km/h pour rouler rgulirement et conomiquement jusquÕ Bouazza. Petites difficults payer les redevances en euro la 2me et 3me barrire, la prochaine fois il faudra absolument nous munir de dirhams !
Enfin nous atteignons la grande agglomration de Casa, la contournons par la rocade vers Marrakech et El Jadida pour la quitter la sortie Casablanca sud, suivant les conseils du prpos au page. Trop tt pour viter une bonne partie de lÕagglomration dans laquelle nous nous enfonons, sans repres, au milieu dÕune circulation encore assez dense et surtout dans une pollution qui ne tarde gure mÕirriter les yeux et la gorge. Nous dcidons de gagner le plus directement possible la mer du ct de An Diab pour suivre ensuite le rivage vers le sud. Il est pass 22:30 lorsquÕenfin nous touchons au but et nous arrtons devant lÕpicerie de Dar Bouazza o nous accueille Abdallah en train de faire la fermeture. Retrouvailles chaleureuses avec la tribu At Taleb, embrassades et premier souper pris ensemble. Nous allons dormir - fort tard - dans le champ clos en arrire de la maison, scurit oblige.
8 289 Vendredi 16 dcembre 2005 : DAR BOUAZZA (0 km)
Lever tard, changement de lÕeau, rinage de la citerne et du circuit dÕeau de lÕExsis, puis repas communautaire. En aprs-midi, Mokhtar nous entrane dans une grande balade vers les villages du Jack-Beach (Coin des Pcheurs) puis le long de la plage dans lÕancien centre balnaire et enfin autour de la Ē parcelle rserve Č. Celle-ci me parat bien plus grande que les 10 Ha inscrits sur lÕextrait cadastral tudi les dernires semaines, mais peut-tre est-ce d aux nombreuses maisons (une centaine) qui ont t bties sur 3 rangs parallles la route et la plage. Architecture lourde, peu fonctionnelle qui rpte la campagne les contraintes du milieu urbain : exigut des terrains, grandes pices froides (pavÉ), peu dÕouvertures sur la merÉ Nous visitons sous la conduite de notre guide 2 maisons louer : cher et peu emballant ! Dcidment les Ē cabanes Č du Village nous charment beaucoup plus. Il y reste dÕailleurs quelques parcelles non bties et mises en culture dont nous nous demandons qui elles appartiennentÉ Quant aux maisons sises sur les rochers juste au-dessus de lÕeau, bien que leur construction soit le plus souvent des plus prcaires, leur emplacement vaut de lÕor et je me contenterai dÕun de ces cabanons vieillots et grossiers, quitte le rnover de A Z dans un style trs simple mais contemporain.
De retour la maison des At Taleb au coucher du soleil, les dames servent le goter (ah, le gteau lÕorange de Latifa !) puis nous regardons des photos sur lÕordi et dans la documentation apporte avec nous, palabrons longuement avec les enfants. Mokhtar mÕemmne relever mon courrier sur lÕordi dÕun ami qui lui a confi la dcoration et lÕamnagement de sa nouvelle maison : trs grandes pices mieux distribues mais toujours matriaux et couleurs assez froids, dcor moderne fonctionnel mais sans grande originalit.
De retour la maison, poursuite des palabres et discussions, et enfin repas simple (plat de spaghettis mais dlicieusement parfum par une sauce aux herbes dont Latifa a le secret). Fin de soire familiale durant laquelle Monique parcourt avec nos htes le livre de photos de Gabriel Veyre dit par Philippe, puis change avec Abdellahk qui arrive aprs sa deuxime semaine de travail au George-Washington College. Coucher autour de minuit sous un ciel merveilleusement toil et assez frais.
Samedi 17 dcembre 2005 : DAR BOUAZZA (0 km)
Journe tranquille consacre quelques bricolages sur lÕExsis (pose avec lÕaide de Brahim puis de Rachid du nouvel embout de store - bris Couty - complique par une dformation du plastique, recollage du cataphote cras Foix contre un lampadaire, prparation de la pose du lanterneau motoris au-dessus de la douche, graissage des loquets de coffre, retaille du portillon du boiler dans la souteÉ) tandis que Monique sÕattaque au classement des dossiers dans le salon de la maison. En soire, aprs nettoyage des ttes de lÕimprimante et remplissage des cartouches dÕencre, jÕimprime les 54 pages du dossier Perretti/Frendo sur lequel elle veut travailler.
Dimanche 18 dcembre 2005 : DAR BOUAZZA - AZZEMOUR - DAR BOUAZZA (129 km)
Le temps superbe invite la balade, aussi prenons-nous prtexte de la recherche de la maison dÕEugne Girel pour embarquer Mokhtar et Mustapha dans une agrable vire jusquÕ la petite ville voisine dÕAzzemour. Nous dcollons vers 11:30, discutons un moment avec Sacha qui projette la conception dÕun mini CC sur Vito, et prenons la petite route ctire. La campagne est agrable mais la chausse en trs mauvais tat secoue la cabine de lÕExsis et fait natre tout un concert de couinements et de percussions dans la celluleÉ Pique-nique devant lÕestuaire de lÕOum Er Bia o la silhouette rouille dÕun vieux caboteur chou sous un banc de sable apporte une note pittoresque. Ė ct, un petit marabout reoit la visite de toute une population colore en qute de divination et de voyanceÉ
Puis nous gagnons le vieux pont de pierre et de bton au pied des remparts dÕAzzemour. Comparaison de la photo prise par Gabriel Veyre en 1935 avec le point de vue actuel (lui aussi immortalis en un large panoramique). Puis, partir dÕautres photographies familiales prises depuis la terrasse du fameux oncle, recherche du site de sa maison. DÕexplorations en dductions, de discussions entre nous en questionnements de quelques promeneurs du dimanche parcourant nos cts la rive droite du petit fleuve, nous reprons sur la rive oppose le Ē Petit chteau Girar Č qui semble bien pouvoir tre identifi au Petit Palais Girel.
Nous franchissons donc le pont puis, aprs quelques ttonnements, arrivons devant la porte dÕune sympathique maison de campagne toute en rondeurs dont le propritaire, un Franais, a t assassin Casa il y a quelques dizaines dÕanne, nous confirme un petit groupe de jeunes flnant devant le portail massif de la proprit. Il sÕagit bien du vieil oncle au destin tragique. Nos guides aimables acceptent de nous guider jusquÕ la maison qui a encore fire allure, puis jusquÕ la petite terrasse en arrire, borde dÕagaves comme autrefois et donnant sur un admirable panorama englobant la courbe du fleuve, les remparts de la vieille ville et, au loin, lÕestuaire de lÕOum Er Bia et lÕOcan. Je prends quelques photos, malheureusement interrompues par lÕpuisement des batteries de lÕappareil, et nous prenons le chemin du retour, en nous promettant de revenir photographier plus en dtail la proprit et interviewer si possible quelques tmoins Š dont le vieux gardien maintenant g de 90 ans et aveugle, grand-pre des jeunes qui nous ont aimablement accueillis.
Retour satisfaits Bouazza par la mme mauvaise route o lÕobscurit, la conduite dangereuse de plusieurs chauffeurs et les gens circulant sur la chausse sans clairage achvent de me fatiguer. Aprs le joyeux repas familial, visionnement sur la TV des photos du Maroc dj scannes. Pass 23:30 nous nous retirons harasss dans notre camion maintenant branch sur le secteur en apprciant son intimit et son confort (chauffage en particulier). Monique lit quelques pages du journal de Jehanne son arrive en 1933, je rdige ces quelques lignes et nous nous endormons bientt dans le plus grand calme.
8 416 Lundi 19 dcembre 2005 : DAR BOUAZZA
Longue nuit et rveil au soleil, jusquÕ lÕhabituel lever tardif. En fin de matine nous quittons notre terrain de camping en compagnie de Meryam pour rejoindre Mokhtar dans la maison quÕil achve dÕamnager. Stationn au soleil dans la petite rue tranquille du nouveau lotissement, en arrire du souk, jÕentreprends un grand lavage extrieur de lÕExsis, tandis que Monique continue de mettre au clair les dossiers de vente des terrains, en sÕattaquant dÕabord ceux des villages du Jack Beach. Djeuner improvis dans la grande et frache cuisine au sous-sol, puis suite des travaux sur la petite table du camping-car.
Journe de courses Casa avec Mokhtar : souk de lÕlectronique o nous faisons Ē flasher Č notre tlphone portable et cherchons en vain une souris bluetooth, puis chez un copain de Mokhtar qui nous vend une paire de bons haut-parleurs pour lÕExsis.
Mercredi 21 dcembre 2005 : DAR BOUAZZA (10 km)
JÕagrandis ( la lime !) les trous des haut-parleurs pr-percs dans les cloisons de lÕExsis. Puis je procde leur installation dans le CC gar devant la villa o travaille Mokhtar et o Monique sÕest installe pour continuer dÕtudier dossiers et plans.
Matine Casa, dÕabord la Conservation foncire pour retrouver les pices du dossier concernant la parcelle de 10 Ha en bord de mer, puis dans le quartier de Der Ghalef chez le vendeur de radio dÕauto pour reporter les 2 petits haut-parleurs avant et prendre un lecteur radio-CD monter dans le CC.
En rentrant nous essayons de passer par le grand et nouveau M. Bricolage pour y qurir quelques outils et matriaux, mais nous nous garons et rentrons Dar Bouazza par lÕautoroute pour une tranquille soire en famille.
8 600 Vendredi 23 dcembre 2005 : de DAR BOUAZZA FES par RABAT (345 km)Nous dcollons vers 11:00 du champ en arrire de lÕpicerie pour gagner dÕabord Casablanca o nous nous perdons dans les grandes avenues dÕHay Hassani, avant de rejoindre lÕautoroute en direction de Rabat. La pollution due au diesel de mauvaise qualit est intense, comme la circulation sur les 2 voies de lÕautoroute sur laquelle nous nous engageons avec prudence. La conduite des Marocains alentour exige une attention de tous les instants, car plusieurs bafouent les rgles les plus lmentaires de prudence : doublage droite, faufilement dans le moindre espace entre les voitures, queues-de-poisson, etc. Puis la circulation sÕclaircit en sÕloignant de la ville et cÕest surtout la pollution qui nous fait souffrir : picotement aux yeux, irritation de la gorge et des bronches, ternuementsÉ
Arrivant avec plus de 20 mn de retard au centre de Rabat, nous retrouvons la terrasse du caf en face du Parlement le traducteur du livre de Gabriel Veyre Ē Dans lÕintimit du Sultan Č. Discussions et changes dÕinformations se poursuivent durant les 3 heures passes avec lui dÕabord autour dÕun caf, puis chez lui devant un gros couscous que nous dgustons tranquillement en compagnie de trois amis lui galement intresss par lÕhistoire du Maroc au dbut du sicle. Nous nous quittons trs satisfaits de notre rencontre en emportant une dizaine de copies du livre en arabe et en nous promettant de poursuivre cette relation par Internet.
Nous reprenons lÕexcellente autoroute en direction de Fs. Chemin rapide et confortable qui sÕenfonce bientt dans la nuit. Tout irait bien sans lÕblouissement des phares des nombreuses voitures venant en sens inverse qui semblent ignorer la fonction des feux de croisement, et les larmoiements de mes yeux gonfls par la pollution routire qui me poursuit depuis notre dpart ce matin. Arrive sans problme chez Houssine et Mariette. Souper de retrouvailles en compagnie de Saloua et de Zineb venues passer les Ftes chez leurs parents, et coucher sur la placette paisible devant la maison.
8 945 Samedi 24 dcembre 2005 : FES (0 km)
Journe tranquille la maison. Monique fait quelques courses avec les filles et leur mre tandis que je bricole diverses rparations avec Houssine un peu dsempar par lÕentretien de sa grande maison : tentative de rparation et finalement changement de la serrure du portillon, rparation de la ligne tlphonique en court-circuit, restauration dÕune imprimante envoye par Majda. En soire, souper de Nol avec une amie de Mariette prof dÕhistoire qui nous intresse beaucoup par ses rcits et anecdotes, change de cadeaux et coucher au chaud dans notre motel ambulant.
Dimanche 25 dcembre 2005 : FES
Balade en fin dÕaprs-midi malgr le temps froid et pluvieux. Nous montons admirer la panorama sur la ville depuis la montagne, au del du tombeau des Mrinides. Au retour, visite dÕun fourgon Twin Adria dans le stationnement de lÕHtel Dar Jamai. Nous ne regrettons pas notre choix de lÕExsisÉ
Lundi 26 dcembre 2005 : FES
Poursuite du temps froid et humide qui me fait garder la maison. Je travaille sur les dossiers de Bouazza pendant que Monique, Zineb et Mariette partent magasiner en aprs-midi. En dbut de soire, dpart de Saloua pour Paris o elle va reprendre son boulot.
Mardi 27 dcembre 2005 : FES
En matine jÕaccompagne Monique et Mariette pour juger des tissus reprs hier en vue de nos futurs rideaux mais trouve leurs rayures un peu raides dans notre CC dj assez froid et austre. Plein de gasoil. En aprs-midi jÕaccompagne Houssine chez Citron, puis chez Fiat et enfin Ford pour examiner les fourgons disponibles au Maroc. Puis nous allons chez sa conseillre en informatique rcuprer du matriel et partons la recherche dÕencre pour son imprimante. Cela nous vaut une petite excursion dans les rues commerantes autour de son quartier, populaires et sales, mais pittoresques. Nous prenons un dernier souper en famille avant notre dpart vers le Sud, puis soire familiale durant lequel nos htes nous font dcouvrir le VCD du dernier spectacle de Gad El Meleh : excellent humoriste, fin et trs complet.
Mercredi 28 dcembre 2005 : FES
Aprs plein dÕeau, vidanges et tlphones Juliette et Maman, nous partons pour Sal en dbut dÕaprs-midi. Mais lors dÕun arrt au centre culturel espagnol (Institut Cervantes) la recherche de lÕancienne ambassade quÕhabita Veyre en 1901, Monique rencontre un journaliste qui connat le coin. Elle lui montre des photos anciennes quÕil croit reconnatre, elle part les tirerÉ Ė 19:00 nous sommes toujours en ville ! Son interlocuteur nous donne un rendez-vous demain matin pour une balade en mdina o il nous guidera jusquÕ la vieille maison. Finalement nous retournons passer la soire avec les Benchekroun et dormir sur la petite place devant leur maison. Long tlphone (Skype) avec Juliette puis avec De Bargis. Je consacre le reste de la soire numriser la carte dtaille de la mdina de Fs, extraite du guide : Fs de Bab en Bab.
9 010 Jeudi 29 dcembre 2005 : de FES FES (33 km)
Nous nÕirons pas bien loin aujourdÕhui puisque, aprs la matine passe avec Mariette dans la maison que rchauffe un timide soleil, nous partons vers 11:30 rejoindre notre guide au seuil de la mdina. Avant de le rejoindre nous commenons par une incursion motorise hasardeuse dans la vieille ville en tchant de gagner la pharmacie de Bab Fttouh o le prparateur de Houssine pourrait nous aider reconnatre la maison occupe par Gabriel Veyre en 1902. Espoir du, puisquÕil est absent pour la semaineÉ Aprs quelques errements nous finissons par rejoindre devant le Muse Dar Batha le journaliste et peintre rencontr hier par Monique lÕInstitut Cervantes. Djeuner rapide avant de nous enfoncer dans les ruelles de la mdina quÕil connat comme sa poche.
Bien que lÕhypothse de lÕancienne Ambassade dÕEspagne ne se vrifie pas (et pour cause puisque cÕest Marrakech que Gabriel a occup cet difice, comme nous le verrons en soire en relisant la biographie crite par Jehanne !), cÕest pour nous lÕoccasion dÕune superbe balade dans le vieux Fs, la dcouverte de la multitude de palais (ryads) et de maisons bourgeoises caches derrires les hauts murs dominant les troites ruelles. Parfois on doit mme franchir de sombres tunnels avant de pntrer dans une magnifique cour dcore de zelliges, o un pristyle de grosses colonnes entoure une jolie vasque centrale. Mais tout ceci est malheureusement dans un triste tat, plusieurs familles sÕentassent dans les grandes pices disposes autour du patio, et du linge sche sur la corde tendue en travers de la cour prestigieuseÉ Les ruelles serpentent, souvent envahies par une foule grouillante dans les zones plus commerciales, mais parfois seulement parcourues par quelques enfants jouant et criant en rentrant de lÕcole. Nous marchons longuement, sans pour autant dcouvrir aucune maison semblable celle que montrent les albums copis Couty.
Fatigus, nous prenons enfin cong de notre aimable guide 18:00, soupons car nous sommes affams aprs cette longue marche puis travaillons un peu avant de retourner une dernire fois dormir sur la place devant la maison des Benchekroun.
Nous leur rendons guide et carte, jasons un moment avec eux avant de nous retirer dans notre home pour lire, crire, achever la mise en ordre des dossiers de Bouazza et enfin nous coucher pass 1:30.
9 043 Vendredi 30 dcembre 2005 : de FES BOUZNIKA (242 km)
Nous nous levons tard, rcuprant les fatigues de notre longue marche dÕhier dans les rues de la mdina de Fs. Ė 11:30 aprs un brunch rapide nous sommes prts au dpart mais Houssine insiste pour que nous participions au repas familial. Zineb a mis la table sur la terrasse, et bien que le soleil reste encore timide, la temprature est douce sur le pavage entour dÕune vgtation luxuriante. Monique se laisse tenter par le tajine aux coings, je mÕabstiens pour ma part de goter au plat pourtant apptissant, mon estomac refusant quoique ce soit aprs notre lunch abondant de ce matin. JÕachve de graver sur un DVD lÕoeuvre de Mendelssohn et de Chopin pour Zineb, nous faisons nos adieux Š pour de bon cette fois ! Š nos amis fassi et gagnons sans divaguer lÕautoroute vers Rabat.
Pendant prs de 2 heures tout va bien et nous progressons sans problme travers une campagne vallonne o, dans la terre rouge soigneusement cultive, alternent de larges champs de crales vert tendre, des plantations de vignes ou de fruitiers, autour de vastes maisons de style franais (toits pentus, larges faades perces de grandes fentres, hameaux entours dÕarbresÉ). Soudain un bruit bizarre provenant de la roue avant gauche mÕalerte : je me range sur le bas-ct pour constater que la rparation de la dernire crevaison nÕa pas tenu et que le pneu est en train de perdre tout son air. Il ne reste plus quÕ changer la roue. Maudissant lÕartisan prsent par Houssine et son mauvais travail, je jette un coup dÕĻil au manuel, sort cric et outil, extirpe la roue de secours de son logement sous le camion prs du train arrire et entreprends lÕchange. Heureusement il fait beau, le trafic est limit sur la route et les outils sont en ordre. Tout se passe bien et nous reprenons notre chemin une demi-heure plus tard, jusquÕ contourner Rabat par son grand boulevard priphrique.
Apercevant soudain un grand Marjane (hypermarch) la sortie de la ville, nous faisons une pause pour rapprovisionner la cambuse et remplacer quelques accessoires dglingus. Le temps passe vite dans les alles achalandes, et la nuit est tombe lorsque nous poussons notre grand chariot plein de victuailles jusquÕ lÕExsis. Monique fait des prouesses pour placer toutes les botes et autres vivres dans nos placards encore trop peu nombreux et non amnags, puis nous reprenons la route de Casa. Je roule un peu jusquÕ Skirat, mais me rendant compte quÕil est trop tard pour la visite prvue au Mr Bricolage de Casa, je dcide de dormir dans un village sur la cte. Nous prenons la premire sortie vers Skirat Plage, attentifs aux sites favorables au bivouac. Il nous faudra suivre la route ctire jusquÕau village de Bouznika o, apercevant le chemin menant au golf, nous allons demander aux gardiens lÕautorisation de stationner prs de la barrire de la proprit. Aimablement ils nous font entrer et nous installent sur un grand stationnement vide, prs dÕimmeubles de villgiature en cours de vente. Silence juste troubl par la rumeur des rouleaux de lÕOcan quelques dizaines de mtres, sous un ciel pur merveilleusement toil.
9 285 Samedi 31 dcembre 2005 : de BOUZNIKA DAR BOUAZZA (127 km)
Aprs une nuit fort tranquille sur le grand stationnement vide, nous descendons jusquÕau bord de mer. Les rives des derniers mandres de lÕoued ont t empierres dans ce qui devrait terme constituer un parc agrable Š et vite les habituels marcages - en arrire de la dune sur laquelle sÕgrne une longue range de chic villas rcentes dÕassez belle venue. Nous en reprons 3 dÕallure trs contemporaine qui correspondent assez exactement notre rve de maison mridionale : faade toute vitre donnant sur la mer, prcde dÕune terrasse carrele de marbre entourant une petite piscine, vaste sjour meubl de grands sofas de cuir clairÉ escalier intrieur en acier inox, puits de lumire donnant sur la terrasse suprieure, etc. Superbe vue sur lÕarc de sable dor peu prs vierge de dchetsÉ nous apprendrons plus tard de nos amis que nous sommes dans lÕune des stations les plus recherches du Maroc o les prix sont Š hlas - superlatifs. Nous tranons un peu autour des barques de pches tires sur le sable auprs desquelles se ngocient la bonne franquette les prises du jour.
Puis nous dcidons de rentrer Casa par la vieille route ctire, en assez bon tat et peu frquente, qui traverse les vestiges de vastes domaines agricoles datant de la colonisation : longues parcelles cultives o montent les crales vert vif, jusquÕau bleu infini de lÕocan en toile de fond, grandes maisons de matres abandonnes qui connurent des jours meilleurs, longues alles en terre rouge menant quelques dveloppements balno-touristiques plus ou moins achevsÉ Nous passons Mansoura, arrivons Mohammedia. Aprs avoir travers des quartiers plutt balnaires o Monique croit reconnatre des coins frquents avec son amie Anne Proton, nous nous enfonons dans la grande banlieue industrielle de Casa.
Le taux de pollution grimpe brusquement, avec ses habituelles consquences : irritation des yeux, de la gorge et des bronches, ternuements, blocage des sinus,É Nous ratons la bifurcation vers An Harrouda, devons continuer jusquÕaux Roches Noires o Monique repre quelques constructions industrielles semblables celles difies par Gabriel Veyre au dbut du XXme sicle. Je dcide alors de virer plein sud pour rattraper lÕautoroute, certes trs encombre et enfume elle aussi, mais plus rapide pour nous emmener jusquÕau nouveau Mr Bricolage.
Cheminement sans encombre, une heure plus tard nous sommes sur le grand stationnement presque vide - car le magasin nouveau est encore peu connu et frquent Š et nous lanons dans lÕexploration des alles, la recherche des diffrents produits susceptibles de nous aider amliorer lÕamnagement de notre home. On ne retrouve pas la varit des marchandises disponibles en Europe, mais la qualit plutt correcte, mme si les prix se rapprochent beaucoup de ceux de la FranceÉ Plusieurs aller-retours sont ncessaires pour prendre les mesures et sÕassurer de la pertinence de tel ou tel achat, et le soir tombe lorsque nous reprenons enfin le chemin de Dar Bouazza. Traverse pique de Bouskoura, trs encombre par des souks dbordants sur les trottoirs et une quantit de carrioles atteles des mulets qui servent de Ē petits taxis Č conomiques aux gens de la rgion, le tout dans une obscurit peu prs totale. Enfin nous atteignons la maison de Moha au bord de lÕOcan et recevons dans le grand salon lÕaccueil chaleureux de toute la famille runie. Nous partageons avec tous le souper de la Saint-Sylvestre.
En fin de soire, rveillon au champagne avec Ahmed, AbdelÕhak et Mokhtar dans le camping-car stationn sur la plage au-dessus des gros rouleaux de lÕAtlantique. Coucher tardif et en scurit dans le champ en arrire de la maison.
9 412 Dimanche 1er janvier 2006 : DAR BOUAZZA
(0 km)
Journe tranquille de repos et de rcupration. Je bricole et pose des tablettes dans les placards, remonte de quelques centimtres la tringle de la penderie, tudie avec Monique les futurs amnagements souhaitables dans lÕExsis pour maximiser les espaces de rangement et leur accessibilit. Nous convenons de gnraliser lÕinstallation de tiroirs dans tous les espaces disponibles mais remettons plus tard leur fabrication, car ce travail de prcision requiert des outils et une habilet que Toutou et son atelier nous offrent davantage que les ressources locales.
9 412 Lundi 2 janvier 2006 : BOUAZZA - CASA (50 km)
Lever tard encore une fois sous un beau ciel bleu qui sÕennuagera progressivement dans la journe. Bricolages en matine : je rpare la fuite dtecte lors du plein du rservoir dÕeau propre dont la poigne de la vanne de vidange sÕest desserre, puis commence lÕinstallation de la mise lÕair libre de la cassette des W-C.
Le manque dÕoutils adquat mÕoblige interrompre au moment
du djeuner en famille. Vers 14:00 nous partons enfin pour
Casa dans lÕintention de consulter des dossiers au cadastre,
mais la fermeture des bureaux de lÕadministration 15:30 nous
amne reporter notre projet. Mokhtar nous accompagnera
nanmoins dans la mtropole pour faire plusieurs courses
(plomberie, cordelette, outils et visserie pour mes
bricolages, barrettes de RAM et DVDs de Gad der Meleh au souk
de Derb Ghalef (prononcer Derrbe Rralef).
Retour pour le souper Dar Bouazza en soire et balade
nocturne avec les garons jusquÕ La Bobine o nous reprons 3
fourgons et camping-cars de surfeurs installs au bord de
lÕeau pour la nuit.
9 462 Mardi 3 janvier 2006 : BOUAZZA - CASA (67 km)
Lever un peu plus tt sous un beau soleil pour tre vers 10:30 devant le Cadastre de Casa. Mokhtar accompagne Monique tandis que je lÕattends dans le camion arrt en zone interdite, vu lÕencombrementÉ JÕen profite pour mettre jour le journal. Aprs 2 heures dÕattente, Mokhtar et Monique reviennent pour annoncer quÕil faut maintenant aller consulter la Recette des impts. Court dplacement pour apprendre que les documents recherchs ne se trouveraient pas ici mais au Cadastre dont nous sortonsÉ Retour la case dpart avant la fermeture 15:00. Nos deux enquteurs finissent par rencontrer un directeur de service avec lequel ils claircissent la situation, sans pour autant obtenir copie de la quittance fiscale recherche (et pour causeÉ). Nous allons djeuner dans le beau Parc des Nations Unies, en plein centre ville, tonnant havre de verdure et de paix relative dans cette grande agglomration bruyante et pollue. Puis nous poursuivons nos courses en gagnant le souk de Derb Ghalef o Mokhtar va changer la barrette de RAM dfectueuse et chercher quelques vtements pour Sallah, le petit commis dÕAbdallah.
Sur le chemin du retour, nous continuons nos courses par un arrt au march trottoir dÕHay Hassani dont je parcours dans la nuit et dans la cohue les tals dbordant sur la rue, la recherche de DVDs bon prix. Spectacle color et authentiquement populaireÉ Finalement nous rentrons tardivement Dar Bouazza o nous passons la soire en famille.
9 527 Mercredi 4 janvier 2006 : BOUAZZA
Trs belle journe passe au bord de la plage, au grand soleil devant les grosses vagues dferlantes sur lesquelles Mohktar se fait plaisir sur sa planche de surf pendant que jÕachve dÕinstaller lÕvacuateur dÕair de la cassette Thetford. Ė son retour 2 heures plus tard, nous djeunons et flnons un peu en profitant du temps et du paysage magnifiques. Puis nous nous attaquons au passage des fils de haut-parleurs dans la cellule et dans la cabine de lÕExsis. Tche complexe et dlicate qui nous amne dmonter plusieurs parements, les ceintures de scurit, les marchepieds, etc. La nuit est tombe lorsque nous achevons le ct gauche, laissant demain la fin de lÕentreprise. Longue discussion avec Mohktar sur lÕide dÕamnager le terrain de Moha en bordure de mer pour accueillir des camping-cars, ide reprise en soire avec Mustapha et Ahmed, avant une premire approche de Moha. Coucher 23:00 dans le champ derrire la maison.
Jeudi 5 et Vendredi 6 janvier 2006 : DAR BOUAZZA
Je poursuis mes petits bricolages toute la journe du vendredi, et Youssef (copain de Mokhtar qui nous a vendu la radio) vient en soire faire les branchements des cbles laborieusement passs.
Samedi 7 janvier 2006 : DAR BOUAZZA
Nous quittons assez tt la maison pour aller passer la journe sur la plage des Tamaris, enferms dans le camping-car pour rattraper le retard accumul dans notre courrier. Le temps est trs venteux, il a dÕailleurs plu toute la nuit, et de grosses vagues dferlent bruyamment sur lÕOcan gris-vert couvert dÕcume. Le soir tombe lorsque nous revenons lÕpicerie dÕo Mokhtar nous guide jusquÕaux cybercafs du village pour expdier De Bargis, Henry, Gilles et Alain le fruit de nos cogitations.
Dimanche 8 janvier 2006 : DAR BOUAZZA
Le grand vent un peu frisquet a dgag le ciel, nous rservant une autre magnifique journe qui commence tard, et se poursuit par un djeuner pique-nique dans le jardin an compagnie dÕAbdelÕhak et dÕAhmed aujourdÕhui en cong. On en profite pour regarder les albums o les vieilles photos de la plage, de la Pointe et des Carrires intressent tout le monde. Lavage du linge accumul, je passe les fils pour le futur systme dÕalarme et Mokhtar mÕaide replacer les parements de la cabine. En soire Youssef vient achever le montage du combin CD et du petit metteur radio qui nous permettra de lire galement des sources accessoires.
Lundi 9 janvier 2006: DAR BOUAZZA Š CASABLANCA
En compagnie de Mokhtar nous quittons assez tt la maison de Moha pour aller Casa faire sortir un document la recette de lÕimpt. Puis djeuner sur la Grande Place au milieu des arbres, nouvelle dmarche de Monique pour rencontrer le fonctionnaire absent ce matin. Nous partons ensuite faire des courses en ville (diverses fournitures lectriques et de plomberie) sans grand succs, pour enfin terminer notre expdition au Marjane (picerie et cadeaux pour les filles de la maison). Retour Bouazza la nuit tombe.
Mardi 10 janvier 2006 : DAR BOUAZZA
Journe tranquille et assez belle : ciel bleu en matine avec passages nuageux en aprs-midi. Nous passons la matine et lÕaprs-midi sur le stationnement de la Bobine, je travaille un peu sur les albums de Couty, Monique discute avec Mokhtar et ses amis surfeurs de lÕtat des lieux autrefois, montre des photos, raconte lÕhistoire du domaineÉ
Ė 17:00 Mokhtar et moi prenons la route de Hay Hassani o nous rcuprons Ahmed pour aller visiter le nouveau magasin de M.Bricolage. Excitation et tonnement des 2 garons devant lÕabondance et la diversit des marchandises proposes. Ē Le Maroc change Č dit Ahmed qui a visit avec moi le Rno Dpt de MontralÉ JÕy trouve quelques petites pices dÕlectricit pour le camion, et y fait couper 2 autres tablettes de contre-plaqu.
Retour la nuit la maison pour un souper tardif en famille. Ahmed dballe la machine coudre quÕil a achet pour Latifa, une petite industrielle toute en mtal fondu dont le poids garantit la durabilitÉ Coucher pass minuit dans le champ en arrire, aprs une autre longue sance de travail sur les photos de Couty.
9 724 Mercredi 11 janvier 2006 : de DAR BOUAZZA TANGER: jour de lÕAt el Kebir (la Grande Fte, ou Fte du Mouton) (357 km)
Mme si la nuit a t frache, justifiant un coup de chauffage au coucher hier soir, le soleil est au rendez-vous lorsque nous mergeons 9:30. Moha est dj en train dÕgorger 2 moutons, commmorant ainsi le sacrifice dÕAbraham, le Pre des Croyants, symbolique au cĻur de lÕAt el Kebir (Ē La Grande Fte Č) dont lÕimportance semble galer dans le calendrier musulman celle de notre Nol. Monique va faire quelques plans vido du dpeage des btes tandis que je reste dans le c.-c. faire un peu de rangement et de mnage. Puis je mÕattaque la suite de lÕextraction des photos des albums de Couty, jusquÕau repas pris dans la cour Š un 11 janvier ! - par toute la famille rassemble pour lÕoccasion. Au : des brochettes de foie, auxquelles je ne fais que goter, rebut par le got prononc de mouton. Monique et les autres convives semblent se dlecter et font bombance, sous le ciel bleu et dans le grand soleil, et malgr un vent assez fort qui rafrachit beaucoup lÕatmosphre. Ė la fin du repas je finis par en tre tellement frigorifi que je bats retraite dans le camion pour achever au chaud la tche entreprise ce matin. Pendant ce temps Monique complte ses travaux de couture sur la nouvelle machine dont Ahmed a achev le montage.
En fin dÕaprs-midi Ahmed et AbdelÕhak dcident de donner suite au projet de balade dans la rgion de Tanger. Nous prenons donc le goter, je vide la cassette des W-C et fais le plein dÕeau, et nous voil partis tous 4 en direction de Casa. La circulation y est incroyablement fluide, le cong de la Fte ayant vid les rues de presque tout son trafic habituellement si intense. Nous sommes bientt sur lÕautoroute et filons sans encombre dans la nuit vers le nord. Arrt dÕune petite heure pour dguster une fondue au fromage dont le got, un peu fort, semble surprendre nos htes. Puis au bout de ces 350 km parcourus rapidement, nous arrivons au cĻur de Tanger devant la plage. Ahmed et AbdelÕhak prennent une chambre au Ramada Inn tandis que nous dormirons dans le stationnement gard de lÕhtel. Coucher 0:55, sans pouvoir rejoindre par tlphone Juliette Montral.
10 081 Jeudi 12 janvier 2006 : TANGER (37 km)
Nuit parfaitement tranquille, seulement trouble par le crpitement occasionnel de la pluie sur le toit. Aprs le petit-djeuner tous les 4 dans lÕExsis, nous gagnons la place du Grand Socco, point de dpart de la balade dans la mdina propose par le Guide Vert. Nous stationnons sans encombre sur la Rue dÕItalie et nous lanons dans le ddale des ruelles traversant la vieille ville. Entre par la Porte de la Kasbah qui donne accs la ravissante Place du Tabor. Une ruelle longe le rempart jusquÕ lÕesplanade de Bab er Raha offrant une vue grandiose sur le dtroit et sur la cte espagnole en face, un peu estompe dans la brume cependant. CÕest ensuite la Place de la Kasbah sur laquelle donne la faade du palais Dar el Makhzen. Franchissant Bab el-Assa nous redescendons ensuite par des ruelles de plus en plus commerantes (Rue hadj Mohammed Torres) - o Monique se risque quelques emplettes - jusquÕ la Grande Mosque et lÕesplanade de la Rue de la Marine dÕo lÕon a une vue rapproche sur le bassin du port. Retour lÕExsis ensuite en traversant le Petit Socco.
Nous prenons alors la route du Cap Spartel pour aller pique-niquer sur lÕesplanade devant le phare. Vue tendue sur la rencontre quelque peu mouvemente entre la Mditerrane et lÕAtlantique, avec au loin la ligne de la cte andalouse en direction de Cadix. Il fait toujours beau, mme si un vent frais souffle assez fort pour inciter garder une petite laine. AbdelÕhak nous entrane ensuite jusquÕ la Grotte dÕHercule. Le site commercial est trop amnag mon got, et de faon assez anarchique, mais les reliefs en creux dans la vaste salle de la grotte ouverte sur la mer valent le dplacement. Flnerie ensuite au-dessus de la plage et de lÕimmense tendue dÕeau sur laquelle le soleil descend avant de disparatre en embrasant les nuages.
Nous reprenons la route de Tanger jusquÕ la piste menant aux antennes de Skouria. Le chemin est dfonc mais l-haut, au bout de quelques centaines de mtres de marche dans le maquis, vue superbe sur le dtroit travers par plusieurs navires, dans le dbut du crpuscule. Nous repassons ensuite devant lÕentre des palais royaux de la Montagne, puis allons prendre lÕapritif dans lÕExsis sur une esplanade en construction devant la plage et la mer, un peu avant le Casino. De retour au stationnement du Ramada, nous nous reposons un peu tandis quÕAbdelÕhak et Ahmed y prennent nouveau une chambre. Je reste seul relaxer et travailler sur les photos des albums de Couty tandis que Monique accompagne les 2 garons qui ont convi un de leur cousin souper dans un restaurant. De retour autour de minuit, elle se couche fatigue par notre journe de grand air; je poursuis encore un peu mon travail en ngligeant la rdaction du journal et gagne enfin le lit pass 1heure.
10118 Vendredi 13 janvier 2006 : de TANGER TETOUAN (124 km)
Il pleut nouveau durant la nuit, mais le ciel est presque compltement dgag au matin. Nous sommes prts au dpart 9:30, AbdelÕhak nous rejoint ¾ dÕheure plus tard en nous avouant nÕavoir pu se librer plus tt des charmes de la doucheÉ Nous dcidons de profiter du beau temps pour suivre la magnifique cte rifaine vers lÕest. Premier arrt au Cap Malabata qui offre une vue tendue sur la ville de Tanger, les montagnes qui lÕencadrent, lÕarrire-pays verdoyant et le dtroit. La cte espagnole se devine avec un peu de difficult cause de lÕhumidit ambiante, et un nuage gris de pluie domine la rgions dÕAlgeciras.
Puis nous suivons le cours trs accident de la route en direction du nouveau port de Tanger Mditerrane qui est en train de sortir de terre, au prix de travaux herculens ncessaires pour gagner lÕespace sur lÕeau et sur les collines tombant dans la mer. Beaux points de vue sur les flots bleus et les pentes verdoyantes semes de petites maisons blanchesÉ Nous contournons le Jbel Moussa, colonne dÕHercule ct africain, et tombons au dtour dÕun virage de la route en grands travaux dÕagrandissement, sur le beau site de Sebta (Ceuta) love autour du Monte Hecho. Nous viterons lÕentre dans lÕenclave espagnole, craignant de perdre trop de temps en formalits inutiles, et virons plutt plein sud en direction de Tetouan. Plein dÕeau et de carburant dans la ville frontalire de FÕNideq. La route excellente longe la cte travers une suite de rsidences et de petites stations balnaires plus ou moins luxueuses. Pique-nique devant le quai du joli port de pche de MÕdiq dont la tranquillit due la fte surprend.
Nous sommes bientt Ttouan o, aprs quelques dtours, nous arrivons gagner une porte de la mdina en laissant lÕExsis stationn dans une petite rue derrire la gare routire. Longue balade ensuite dans le ddale des ruelles, pleines de rminiscences architecturales andalouses et espagnoles, mais aussi souvent trs sales et dcrpitesÉ Nous nous rendons ainsi en suivant notre fantaisie jusquÕ la Porte du Cimetire (Bab MÕKabar), passant prs du souk des teinturiers puant et encombr de peaux de moutons frachement dpecs suite lÕAt Kebir.
Nous nous perdons ensuite en allant vers le nord-ouest et marchons longtemps dans des quartiers trs populaires, donc encore plus sales et pauvres, mais incroyablement vivants, surtout avec le dbut de la soire. Nous finissons par atteindre Bab Tout et nous retrouvons dans la ville moderne, trs marque par lÕoccupation espagnole encore rcente. La foule grouille dans les rues bordes de cafs, de ptisseries et autres boutiques dont beaucoup sont ouvertes dans la nuit. Nous empruntons lÕAvenue Mohammed V extraordinairement anime pour regagner enfin notre CC dans sa ruelle derrire la gare routire. AbdelÕhak a ensuite quelques difficults nous guider dans la ville trs anime jusquÕau grand parking o il nous a propos de passer la nuit. Nous finissons par le trouver, deux pas de la porte qui nous a permis de sortir de la mdina une heure plus tt. Nous nous y installons dans un coin tranquille, soupons tous les 4 avant que les 2 garons gagnent la chambre quÕil ont loue dans une pension quelque distance. Coucher peu avant minuit dans un calme parfait, sous une lgre pluie intermittente, en attendant vainement un appel de Juliette sur le cellulaire.
10 242 Samedi 14 janvier 2006 : de TETOUAN DAR BOUAZZA (429 km)
Pluie durant la nuit, mais aussi grand silence qui nous garantit un sommeil paisible. Ė 9:30 nous accueillons Ahmed et AbdelÕhak qui viennent partager notre petit-djeuner. Nous quittons alors notre parking nocturne (cot : 15 DH, soit 1,40 ŪÉ) pour prendre la route en direction de Larrache. Le ciel en partie dgag donne toute leur valeur aux couleurs des collines autour de nous : vert vif des jeunes crales, ocre rouge de la terre imbibe dÕeauÉ La route assez troite serpente entre les pentes, en gnral assez large et en bon tat. Quelques pauses photo devant des panoramas plus colors ou plus vastes, et nous finissons par arriver au pied des ruines de Lixus, juste devant le fleuve Loukos qui tale ses mandres au pied des faades colores de Larrache. Nous commenons par aller jusquÕ la plage, au bout de la petite route dfonce longeant le cours de lÕoued, mais la pluie ne nous laisse gure profiter de son immense tendue sableuse, derrire un bois dÕeucalyptus.
Demi-tour jusquÕ la clture rouille suppose protger le site archologique dans lequel nous nous enfonons, Ahmed, AbdelÕhak et moi sous un ciel menaant, tandis que Monique prfre rester devant ses fourneaux prparer un tajine sa faon. Les ruines sont suffisamment lisibles pour voquer lÕimportance de lÕtablissement remontant au XIIme sicle av. JC, et avec lÕaide du Guide vert, on reconnat aisment les vastes cuves servant la conserverie de poisson, les restes des thermes et, un peu plus haut, de lÕamphithtre et de la basilique. Sur la crte de la colline, lÕacropole domine la valle du Loukos en un superbe panorama portant jusquÕ la mer. De nombreuses ruines parsment le sommet, autour de la cella vote du grand temple et de lÕenceinte de lÕoratoire. Errant travers les soubassements des murs et les fouilles encore en cours, nous redescendons la colline pic jusquÕau CC o Monique nous a prpar un solide casse-crote. Puis, dans le soir qui descend, nous suivons un moment la route ctire, nous garant dans la nuit sur une horrible piste quÕil faut suivre longtemps en longeant lÕautoroute. Au milieu des ornires que les dernires pluies ont remplies dÕeau et de boue, ctoyant les autochtones qui pied, dos dÕne, ou en 4 x 4 de tous ges tchent de se dplacer sur ce chemin mdival, nous finissons par rallier un carrefour avec accs lÕautoroute. En quelques secondes nous changeons de sicle et de vitesse, et rentrons en tout confort et vitesse normale Casa puis Bouazza. Tardif souper en famille puis coucher dans le champ derrire la maison.
10 671 Du dimanche 15 au lundi 23 janvier 2006 : DAR BOUAZZA
Suite du train-train habituel avec ses aller-retours Casa pour des dmarches et des courses. Nous allons accueillir Mathieu le samedi 21 janvier 6:55 lÕaroport Mohammed V (coucher le soir prcdent sur le parking de lÕaroport avec Mokhtar bord).
Mardi 24 janvier 2006 : de DAR BOUAZZA EL JADIDA
Courses Casa avec Mathieu et Mokhtar: Derb Ghalef (DVDs, chargeur de piles, lunettes de Monique, vtements pour MathieuÉ) puis cyber prs de la socit de Mokhtar : Monique parle longuement sur Skype avec De Bargis qui semble peu motiv venir travailler avec elle sur les dossiers en souffrance. Nous finissons par dcoller en compagnie de Mathieu pour un grand tour dans le Sud.
Laissant Mokhtar Hay Hassani, nous prenons la route dÕEl Jadida vers 16:30. Long arrt au Marjane pour faire le plein dÕpicerie, puis quelques errements dans lÕobscurit pour gagner ensuite Mr. Bricolage o je fais peu dÕachat : prix lev et choix limit des matriaux. Un bout de route N 1 pnible dans la nuit (vlos sur la chausse en fort mauvais tat, trafic important) avant de trouver un panneau indiquant lÕautoroute. Nous avanons alors au maximum (140 km/h) sur une voie presque dserte, mais lÕautoroute sÕinterrompt une vingtaine de km dÕEl Jadida. Fin dÕitinraire tranquille, jusquÕ la grande plage lÕentre de la ville. Nous allons nous installer pour la nuit prs de lÕHtel Ibis, en bord de mer, ct dÕune trentaine dÕautres CC au bivouac. Snack rapide, puis lecture du courrier charg par Mathieu cet aprs-midi pendant que Monique sÕendort et que Mathieu regarde un film sur le lecteur DVD.
11 202 Mercredi 25 janvier 2006 : dÕEL JADIDA HAD-DRA (Essaouira) (265 km)
Il pleut toute la journe, avec quelques rares claircies. Nous dmarrons peu prs les derniers de la trentaine de CC stationns devant lÕhtel en bord de mer, sous une pluie fine qui nous dissuade de faire le tour prvu sur lÕimmense plage de sable blond. Arrt quelques centaines de mtres plus loin, sur la place devant la citadelle de Mazagan, maintenant au centre de la ville dÕEl Jadida (Ē la nouvelle Č) pour une visite rapide sous un ciel gris et menaant pluie, histoire de faire connatre Mathieu lÕambiance tonnante de lÕantique citerne portugaise. Tour rapide sur les remparts, puis reprise de la route ctire.
Quelques beaux paysages maritimes, trop souvent humides et embrums. Le site enchanteur de Oualidia mrite un long arrt, mais il pleut sur la lagune, et un vent violent ml dÕaverses nous amne nous rfugier lÕintrieur de notre Exsis secou par les rafales. Djeuner confortable, avant un tour des rues bordes de villas coquettes mais pleines dÕimmenses flaques dÕeauÉ
En milieu dÕaprs-midi nous reprenons la route ctire qui court sur la crte des falaises dominant lÕOcan. Elle nous offre quelques beaux paysages de rocs et dÕeau, et de vastes vues sur la plate-forme ctire intensivement cultive (marachers). Nous passons le Cap Bedouza sous les averses et atteignons enfin Safi, grosse ville portuaire dont les anciens remparts ont maintenant t bien remis en tat. Mathieu manifestant fort peu dÕintrt pour le quartier des potiers, nous passons sans arrter et, dans le soir qui tombe, enfilons la route vers Essaouira plus dÕune centaine de kilomtres. La chausse est en gnral assez bonne et les kilomtres dfilent jusquÕ ce que, fatigus et un peu stresss par la prsence toujours possible dÕobstacles sur la route (carrioles non claires, pitons, animaux, bicyclettes voire mobylettesÉ), nous dcidions de nous arrter dans un village propre et bien clair, une trentaine de km avant Essaouira. La pluie redouble pendant notre souper. Soire tranquille sur notre placette, devant un btiment public signal par un drapeau, clair et gard. Monique fait un peu de couture tandis que Mathieu tudie son arabe dans son manuel. De mon ct je continue de mettre de lÕordre dans les photos scannes Couty. Extinction de feux minuit et demi, dans un silence maintenant peu prs absolu.
11 467 Jeudi 26 janvier 2006: de HAD-DRA TAMANAR (97 km)
Beaucoup de pluie durant la nuit, qui se poursuivra sous forme de violentes averses tout au long de la journe. Nous avons en fait pass la nuit devant le cadat de la rgion, mÕapprend un fonctionnaire aimable qui mÕaccueille ma sortie du camion (premier lev). Rien de tel pour avoir la paix, me recommande-t-il pour la suite de notre voyage. Le ciel bouch nous empche dÕapercevoir le site dÕEssaouira lorsque nous atteignons le belvdre quelques kilomtres au-dessus, et lÕon patauge dans dÕimmenses flaques au moment de stationner dans le parking prs du port de pche au pied des remparts. Plein dÕeau la grande station Afriquia lÕentre de la ville moderne, puis balade dÕabord du ct de la Porte de la Mer, devant les rcifs sur lesquels sÕcrasent en gerbes jaillissantes les normes lames de lÕAtlantique rougies par lÕeau des oueds en crue. Photos des mouettes prs des barques bleues choues dans la darse puis marche dans la venelle troite domine par le rempart. Monique et Mathieu se laissent attirer par les innombrables boutiques dÕartisanat particulirement bien fournies dans cette ville hautement touristique.
Ayant dj bien examin la production locale lÕan pass, je me lasse vite de ce passe-temps et prfre gagner directement la skala[3] de la ville dÕo la vue sur la mer agite est tout fait spectaculaire. JÕy passe un bon moment observer les vagues formidable venant exploser sur les rochers au pied du rempart, avec les les de Mogador en arrire-plan. Ciel orageux, eau teinte dÕocre, vaste tendue laiteuse dÕcume et mouvante sous mes pieds, juste lÕaplomb de la bouche des gros canons de bonze points vers le largeÉ La figure humide dÕembruns, je finis par abandonner le spectacle fascinant, explore un peu les boutiques du quartier pour retrouver enfin mes 2 chineurs en train de se faire offrir le th par un marchand dans son choppeÉ Las de lÕagitation mercantile qui semble rgner ici un peu partout, je regagne lÕExsis dans le parking o sÕentassent plus dÕune trentaine de campings cars, casse la crote et me remets mes travaux photos sur mon ordi en coutant de la musique. Quelques averses violentes de temps autre, jusquÕau retour de Monique et Mathieu ravis de leurs trouvailles. Ils se restaurent leur tour, avant dÕaller complter leurs achatsÉ
Nous dcollons enfin pass 17:00, sous une claircie et alors que la lumire commence dj diminuer. Je roule pendant presque 2 heures sur une route assez belle au milieu de collines couvertes dÕarganiers et dÕoliviers, regrettant lÕobscurit et le mauvais temps qui nous empchent de jouir du paysage pittoresque. En revanche la chausse est assez grossirement asphalte, et les virages serrs se suivent sans interruption. Le stress de la conduite dans le crpuscule puis dans la nuit me fait bientt abandonner la partie, et nous nous arrtons au bout dÕune soixantaine de kilomtre dans la bourgade de Tamanar, sur le stationnement de la cooprative dÕhuile dÕargane, juste devant le poste de la Gendarmerie royale. Souper dÕun tajine lÕautruche improvis par Monique, puis Mathieu planifie la suite du voyage tandis que je me remets aux photos. Coucher tt 22:30 en prvoyant un dpart matinal demain.
11 564 Vendredi 27 janvier 2006 : de TAMANAR I-MIN-TANOUTE (272 km)
Pluie diluvienne pendant presque toute la nuit, qui nous vaut une srieuse inondation dans la douche, faute dÕavoir correctement scell le nouveau ventilateur avant le dpartÉ Notre lever tt (7:15) nous permet dÕtre sur la route peu aprs 8:00. Celle-ci, trs vallonne, continue de traverser une campagne dserte o les pentes de terre rouge sont parsemes dÕarganiers. Ė force de virages et de montes/descentes nous finissons par rattraper la cte. DÕnormes vagues roulent et sŌcrasent sur la grve, leur crte sÕeffilochant en cume sous la force du vent de terre, tandis que les rafales secouent le camion. De plus le problme de carburation rpar il y a 5 jours Casa a rapparu, faisant hoqueter le moteur qui le plus souvent ne roule que sur 3 cylindres. En passant Taghazoute, presque plus aucun camping-car sur le vaste terrain maintenant isol de la route par un foss et o ont fleuri quelques panneaux : Campement interditÉ seuls quelques rustiques fourgons de surfeurs disperss sur les falaises osent enfreindre lÕinterdiction.
Nous traversons Agadir sans nous arrter autrement que pour demander le chemin du garage Fiat. JÕy fais diagnostiquer et rparer le pb : dfectuosit et solution identiques : un mauvais contact dans la prise dÕalimentation lectrique du 2me injecteur lectronique. On mÕassure que cette fois le problme est dfinitivement rgl, et que je nÕaurai plus mÕen proccuper. On verra ! Avant de repartir, je dois insister auprs du directeur du garage et sortir les documents pour faire accepter la prise en charge de la rparation sous garantie (facture de 250 DH pour diagnostic et bricolageÉ).
Nous retournons au centre dÕAgadir pour envoyer notre courrier Internet, acheter des mdicaments pour Mathieu qui souffre dÕun aphte douloureux dans la bouche, et chercher un dictionnaire arabe-franaisÉ Djeuner dans le parc prs de lÕinformation touristique o Mathieu obtient une carte pour trouver une librairie plutt rare ici, les boutiques de vtements et de chaussures se succdant le long des trottoirs...
Puis, inquiets de lÕinondation de lÕarrire de lÕExsis qui devient proccupante aprs la pluie battante que nous avons essuye, nous dcidons de sceller le lanterneau avec du ruban dÕaluminium adhsif. Profitant dÕune accalmie, je stationne sous un norme caoutchouc dans lequel grimpe Mathieu. Il dpose lÕaccessoire, essuie toutes les parties et assche le toit avant de le fixer consciencieusement en colmatant toutes les fentes par lesquelles sÕinfiltrait lÕeau. Une autre bonne chose de faite, en attendant une fixation et une tanchification dfinitive avec du mastic/colle Sikaflex !
Comme la mto consulte dans le cybercaf laisse prvoir un temps bouch et pluvieux sur tout le pays durant les 3 prochains jours, nous renonons descendre plus au sud et dcidons de rejoindre plutt Marrakech. Aprs un appel Ahmed et Mokhtar pour les inviter nous rejoindre l-bas demain matin, nous finissons par dgoter la librairie o Mathieu trouve son dictionnaire, et prenons la direction de Marrakech. Route de montagne tortueuse, dont la chausse le plus souvent en mauvais tat supporte un flux presque ininterrompus de vieux camions surchargs et poussifs. Notre progression en est trs ralentie, et le temps bouch permet peine dÕadmirer le paysage pourtant pittoresque : pentes caillouteuses allant du rose au rouge bordeaux, semes de touffes dÕarganiers ou parfois dÕoliviers, entrecoupes dÕoueds o coule en abondance une paisse eau jauntre ou roseÉ La pluie intermittente gne la visibilit et rend la chausse glissante. Nous aurons donc peine parcouru 120 des 200 Km qui nous sparent de Marrakech lorsque tombe la nuit vers 19:00.
Nous arrtons dans le premier village important venu, en cherchant les btiments du Quartier administratif, pour aboutir devant le cadat et la station de pompier (Protection civile). Grand parking, circulation trs rduite, nous plaons le camion de niveau, fermons tous les stores et nous prparons une soire tranquille en tudiant quelques pages dÕarabe et en regardant un film (Mathieu), prenant des notes dans les dossiers (Monique) ou avanant encore un peu la mise au propre des albums de photos numrises. Aprs le souper, je poursuis en crivant le journal dans la grande rumeur du vent qui souffle en tempte tandis que Mathieu et Monique sÕendorment. Coucher minuit et demi sous la pluie qui se poursuitÉ.
11 836 Samedi 28 janvier 2006 : deI-MIN-TANOUTE MARRAKECH (131 km)
Toute la nuit lÕeau du ciel nÕa cess de tambouriner sur le toit et de sÕinfiltrer dans la douche par une petite fuite mal bouche hierÉ Comme dÕhabitude je suis le premier lev ( 8:30) et russis mettre tout le monde sur la route pour 9:15. Nous sommes au bout de la section montagneuse de la nationale, et celle-ci file maintenant droite et plate travers la plaine. En revanche lÕimportant trafic de camions et lÕtat dplorable de la chausse obligent garder le pied lger, si bien quÕil nous faut presque 2 heures pour atteindre enfin les faubourgs de la grande mtropole du Sud.
Nous sommes surpris par les dveloppements considrables quÕaffiche lÕautrefois petite ville un peu endormie : partout de grandes avenues, une foule de magasins modernes, de grands immeubles de belle apparence dont les faades dclinent toutes les nuances de lÕocre rose. Par cellulaire nous nous donnons rendez-vous devant lÕAcima de Gueliz o Ahmed et Mokhtar nous rejoignent bientt. Quelques courses dans la cohue puis nous allons pique-niquer sur le stationnement de la Menara, maintenant un beau parc parfaitement amnag autour du bassin sur lequel on donne des spectacles son et lumireÉ Petit tour digestif du bassin sous le crachin, avant dÕaller stationner tout prs de la Place Djema El Fna. Je prfre rester seul me reposer et travailler dans le camion tandis que Monique, Mathieu et leurs deux complices partent la dcouverte du centre ville.
Ils en reviennent 2 heures plus tard, enchants dÕavoir pu parcourir la clbre place maintenant beaucoup plus propre et organise, tout comme le souk voisin. Goter au chaud dans le camping-car, avant de se mettre la recherche dÕun stationnement tranquille pour la nuit, Aprs un premier essai dcevant (sale et cher 50 DH), nous nous retrouvons sur celui en avant de lÕHtel Mamounia, dans un quartier beaucoup plus propre et agrable. Pour 30 DH nous y installons notre bivouac. Les jeunes nous quittent bientt pour sortir dans des boites connues de nos amis marocains. Monique et moi examinons plutt les photos dont jÕachve enfin la mise au propre, nous soupons, jÕenregistre quelques CD de .mp3 partir des DVD apports de Montral, et nous nous couchons dans le grand silence autour de minuit, sans quÕait repris la pluie qui sÕest interrompue en soire.
11 967 Dimanche 29 janvier 2006 : de MARRAKECH SIDI-BOU-OTHMANE (34 km)
Grand soleil au rveil, notre moral en est tout remontÉ Nous profitons de ce que Mathieu soit rest coucher lÕhtel avec ses compres Ahmed et Mokhtar pour faire la grasse matine jusque vers 10:00. Je vide les eaux grises dans le caniveau central et fais le plein dÕeau frache sur le robinet destin abreuver les chevaux des calches qui attendent le client devant la Mamounia voisine. Nous avons galement le temps de faire le tour de la Koutoubia et de son joli jardin paysager mettant bien en valeur lÕadmirable minaret auquel une soigneuse restauration (UNESCO) a redonn toute son allure.
Enfin nos trois lascars finissent par arriver, en assez bonne forme malgr leur coucher tardif aux petites heuresÉ Nous dcidons dÕaller visiter ensemble le Palais de la Bahia. Et nous voil partis pour une longue balade dans lÕair frais, en flnant un peu au passage dans un souk riche en couleurs et en odeurs. LÕagitation habituelle des rues contraste avec la paix rgnant entre les murs de la vaste demeure patricienne. Les dcors de zelliges (sols, murs) et de cdre sculpt et peint (plafonds, portes) font oublier la nudit des grandes pices qui ont perdu leur mobilier, leurs tentures et leurs tapis. Le plus beau de cette rsidence princire, difie par Ba Ahmed, le grand vizir dÕAbdelaziz, et ocupe plus tard par Lyautey qui en fit sa Rsidence Marrakech, reste cependant les deux admirables jardins clos aux massifs luxuriants, mme durant cette saison froide.
Le soleil disparat pendant notre promenade travers salles et cours, et un petit vent frais nous accueille la sortie du palais. JÕen suis bientt transi et me hte de regagner lÕabri chauff de notre Exsis. Monique nous sert une collation revigorante avant de nous entraner, Mokhtar et moi, jusquÕ la Maison du tourisme pour consulter les guides et tcher de retrouver la rsidence occupe par Gabriel Veyre lors de son sjour initial au Maroc, lorsquÕen 1901 il dbarqua Mazagan et rejoignit ici le jeune sultan. Las, le bureau est ferm en ce dimanche aprs-midi, il faudrait revenir demainÉ Nous hlons de nouveau un Petit taxi, Monique fait quelques courses et nous regagnons le camion.
Ahmed et Mathieu nous y rejoignent aprs un autre tour dans les souks, et nous faisons nos adieux nos deux amis qui reprennent la route de Casa sous la pluie recrudescente. De notre ct, nous discutons un moment de la suite donner notre priple, laissant finalement le choix Mathieu. Celui-ci dcide de consacrer le reste de son sjour la mtropole et laisse les excursions dans le dsert (Gorge du Draa, Merzouga, Grand SudÉ) pour une autre fois. Nous prenons donc la route vers 18:00, avec le projet dÕaller dormir dans le premier village venu sur la grande route, lÕextrieur de Marrakech. Sous la pluie qui sÕest maintenant tablie pour de bon et dans lÕobscurit, nous devons affronter une circulation charge sur la nationale en grand besoin dÕtre double par lÕautoroute en construction. Beaucoup de camions sur cette grande artre du Maroc, dont un Mitsubishi probablement surcharg comme tant dÕautre, qui gt sur le ct en travers de la moiti de la routeÉ Deux kilomtres plus loin, reprant une grande place dgage et claire prs de la Gendarmerie, nous y tablissons notre bivouac pour la nuit, soupons et passons la soire regarder sur lÕordi le spectacle de lÕhumoriste marocain Gad El Meleh Ē Dcalages Č. Coucher pass minuit.
12 001 Lundi 30 janvier 2006 : de SIDI-BOU-OTHMANE DAR BOUAZZA (240 km)
Le bruit de la grande route toute proche nÕaura pas trop drang notre sommeil, et cÕest plutt le va-et-vient du souk campagnard autour de nous qui nous rveille pass 8:00. Nous tranons un peu, allons faire quelques vues pittoresques du march en plein air avant de reprendre notre longue route vers le nord. Si son trac assez rectiligne est dans lÕensemble assez correct, lÕtat de la chausse va de lÕacceptable au franchement dtestable, si bien quÕil nous faut plus de 2 heures pour atteindre enfin Settat lÕautoroute, excellente quant elle, qui nous amne en fin dÕaprs-midi dans les faubourgs de Casa.
Nous profitons de la proximit pour passer au Marjane refaire le plein dÕpicerie (et de vin !) avant de contourner sans encombre la mtropole jusquÕ Hay Hassani o nous laissons Mathieu que rejoint bientt Mokhtar pour une joyeuse soire en ville. De notre ct nous reprenons le chemin de Dar Bouazza et allons souper sur la route de bord de mer, devant la plage dcouverte par la mare basse. Brve soire ensuite chez Moha avant de retrouver notre site habituel dans le champ derrire la maison. Monique sort alors un autre album de photos familiales dont nous numrisons intgralement les 31 pages jusque pass 1:00. Coucher fatigu par cette longue journe de route et de travail.
12 241 Mardi 31 janvier 2006 : DAR BOUAZZA
Enfin le grand ciel bleu et le soleil au rveil ! Il semble bien que la vague de mauvais temps soit passe et que nous ayons enfin retrouv la clart et la douce temprature qui font le charme du Maroc en cette saison. JÕen profite pour laver le camion tout couvert de terre rouge par notre priple humide, puis mÕattaque la fin de la pose du lanterneau motoris de la douche. Dlicat passage des fils dans lÕpaisseur du toit, pr cblage de la camra de recul, collage de lÕappareil avec le Sikaflex dont je garderai plusieurs jours les traces noirtres sur les doigtsÉ Mathieu et Ahmed rentrent de Casa en fin dÕaprs-midi; le fiston dmnage dans le studio que Mokhtar, toujours aussi actif et serviable, lui a trouv dans une villa voisine.
Le soir tombe et le vent frais du large se lve lorsque je termine mon travail par lÕajustage et la fixation du cache intrieur. Souper en famille en lÕabsence des garons partis fter. Je complte le journal tandis que Monique achve le rangement de notre petit logement et planifie lÕorganisation des placards et autres rangements. JusquÕ 2:00 ensuite, long travail de mise en ordre des photos du Centre balnaire.
Mercredi 1er fvrier 2006 : DAR BOUAZZA - CASA - DAR BOUAZZA (53 km)
Lever tard, sous le soleil, avec une lgre migraine cause par le vent froid dÕhier soir. Rangement et bricoles jusquÕ 13:00, pour aller ensuite chercher Mathieu toujours endormi et non joignable dans la petite maison quÕil a lou prs du port.
Djeuner en famille, puis courses Casa : Monique et Mokhtar se lancent dans de longues dmarches auprs de Maroc Tlcom pour obtenir une ligne tlphonique fixe et un branchement ADSL dans la maison de Moha. Puis nous passons Derb Ghalef chez Youssef pour commander une camra de recul et un petit cran LCD placer derrire le pare-soleil. Je souffre beaucoup de ma migraine qui sÕest accentue, laquelle sÕajoute lÕinconfort caus par la pollution urbaine. Nous finissons par passer au cyber caf prfr de Mokhtar relever nos courriels, avant de laisser les 2 garons passer la soire Casa o Ahmed les rejoindra un peu plus tard.
Retour Bouazza pour aller souper sur la terrasse de Rock Baie. En soire jÕachve la mise en ordre de lÕalbum de photos en cours tandis que Monique amnage le petit bureau prt par Moha. Coucher minuit et demi dans le champ derrire la maison.
12 294 Jeudi 2 fvrier 2006 : DAR BOUAZZA
En soire crise de fivre (insolation ?) de Mathieu qui dort avec nous au chaud dans le camping-car.
Vendredi 3 fvrier 2006 : DAR BOUAZZA
R..s.
Samedi 4 fvrier 2006 : DAR BOUAZZA
Journe en grande partie consacre la rparation, la consolidation et lÕagrandissement du tiroir chaussures. Mathieu, nouveau en forme, rcupre et passe lÕaprs-midi avec sa copine rencontre au Marjane de Casa. Monique parachve lÕinstallation de son bureau (tapis, parements muraux en paille isolante, meublesÉ).
Dimanche 5 fvrier 2006 : DAR BOUAZZA Š CASA - DAR BOUAZZA
Aprs lever un peu tardif et rcupration de Mathieu qui libre la petite maison loue pour lÕoccasion, mise en ordre de lÕintrieur du CC, gravure de ses photos et rangement de ses affaires dans son gros sac dos rouge. Puis nous gagnons lÕaroport de Mohammed V en compagnie dÕAhmed pour laisser notre fils vers 14:00.
Retour vers Casa o nous laissons son amie venue lui faire ses adieux en notre compagnie, lorsque nous recevons un appel de Abderrahim Hozal, le traducteur du livre de Veyre, qui, de passage Casa au retour du Caire, souhaite nous rencontrer. Nous passons le prendre assez loin dans lÕest de la grande ville et allons djeuner - tard Š avec lui au pied du phare dÕIn Diab, dans le grandiose paysage dj apprci en compagnie de Mokhtar. Les grosses vagues viennent se briser en une mare laiteuse sur les strates de rochers noirs, une brume lgre causes par les embruns drive sur toute la cte au sud, laissant apercevoir parcimonieusement au loin la pointe de Dar Bouazza.
Dsireuse de partager avec lui lÕinformation dcouverte et approfondie depuis le dbut de notre sjour, et dÕasseoir davantage une collaboration avec lui, Monique lÕinvite nous accompagner jusquÕ son bureau. Retour Dar Bouazza quÕil ne connat pas, petite balade sur la plage et autour du Jack-BeachÉ avant dÕtre reu pour le th par Moha, ce qui courte la rencontre prvue et rendra ncessaire une autre rencontre de travail moins impromptue, convenue en fin de semaine prochaine. En soire jÕachve de classer les photos de lÕalbum Bled-casbah.
12 506 Du lundi 6 fvrier au 4 mars 2006 : DAR BOUAZZA
Le mois tout entier passe en rsidence Dar Bouazza, avec de frquentes visites Casablanca, Monique pour continuer ses dmarches auprs des avocats, notaires et autres administrations, moi pour parcourir les kiosques des vendeurs de films DVD Derb Ghalef et tcher de faire avancer quelques rparations (scanner qui refuse de fonctionner normalement aprs dmontage pour nettoyage, charbons puis rectification du rotor du moteur de la machine laver des At Taleb, etc.).
Malgr lÕassistance et la grande disponibilit de Mokhtar, nos dmarches sont interminables et peu efficaces, tant lÕinorganisation, le manque de srieux et le Ē bricolage Č rgnent partout ds quÕon veut atteindre un objectif prcis ici. Cela commence par le branchement tlphonique (qui ne fonctionne pas pendant les 2 premiers jours), puis par celui de lÕADSL pour lequel il faudra faire plus de 20 tlphones pendant une dizaine de jours avant dÕarriver obtenir une connexion fiable. Impossible de trouver lÕadresse indique dans lÕannuaire le sige de lÕimportateur Canon au Maroc qui finalement sÕavre inexistant, lÕimportateur Epson de son ct nÕimporte pas le modle de remplacement qui me convenaitÉ etc. Impossible aussi, malgr lÕaide dÕAhmed, de dgoter un chaudronnier qui fabrique en aluminium les 2 rservoirs que je voudrais installer dans lÕExsis pour augmenter son autonomie. JÕattends toujours que Youssef trouve la camra tanche fixer lÕarrire du toit. Nous arrivons quand mme trouver un joli tissu dcoratif pour confectionner les rideaux du pare-brise et de la cellule
Je finis par tre exaspr par tant dÕinefficacit, dÕautant plus que pour Monique aussi les affaires avancent trs lentement malgr quelques succs encourageants, comme la dcouverte des dossiers originaux de Gabriel Veyre chez lÕavocat et chez le notaire familial de Casablanca. La dfection de son avocat montralais met la mesure son comble, puisque sans lui il parat bien difficile dÕexploiter la somme dÕinformations dj accumules.
Au total beaucoup dÕaller et venues dans la pollution, lÕagitation et la circulation infernale de Casa que je supporte de moins en moins et qui finissent par me crer des irritations oculaires et bronchiques chroniques. Ė cela sÕajoute un temps frais et particulirement pluvieux cette anne nous causant tous deux un pisode grippal qui nous drange srieusement pendant plus dÕune semaine. Heureusement notre maison mobile sÕavre toujours aussi confortable et nous permet de conserver un abri au sec et au chaud durant cette priode un peu pnible.
Aprs ce mois de sur-place sans grande ralisation intressante, je commence trouver le temps trs long et attends avec de plus en plus dÕimpatience le moment o nous partirons faire la grande vire prvue et commence vers le Sud avec Mathieu mais interrompue cause du mauvais temps. JÕaccompagnerai donc Monique pour une dernire semaine de dmarches Rabat o elle veut rencontrer le traducteur Abderrahim Hozal, lÕarchiviste de la petite-fille dÕAbdelaziz et si possible la princesse elle-mme pour partager souvenirs, photos et ventuellement prparer son livre ou une exposition. Puis je reviendrai Casa, avec ou sans elle si elle dsire poursuivre ses dmarches Rabat, pour prendre en compagnie de Mokhtar la direction de Layoune.
Samedi 4 mars 2006 : DAR BOUAZZA
Beau soleil aujourdÕhui. Houssine et Mariette, de passage Rabat pour le week-end, nous rejoignent devant lÕpicerie de Moha. Nous partons accompagns de Mokhtar djeuner dans le restaurant de Ouled Mersegue : tajine de poisson et calmar fritÉ Ils nous quittent vers 15:00 pour aller rendre visite au frre dÕHoussine Casa. Soire tranquille.
13 680 Dimanche 5 mars 2006 : de DAR BOUAZZA RABAT (110 km)
Nous plions bagages, vidons les rservoirs et faisons le plein dÕeau pour prendre la route de Rabat en dbut dÕaprs-midi. Temps superbe et circulation assez calme. Rejoint au tlphone, Abderrahim se met notre disposition durant les prochains joursÉ Nous rejoignons Houssine et Mariette sur la plage de Temara pour une petite balade au-dessus des rochers devant le restaurant Miramar.
Puis nous les suivons leur appartement de Rabat dont ils nous remettent les cls pour la semaine venir. Le superbe appartement de 220 m2 sur la chic Rue du 16 novembre [4] sert surtout loger famille et amis de passageÉ Nous nous quittons en nous promettant de garder le contact, pour une ventuelle randonne dans le Sud partir de Marrakech o ils doivent rejoindre leur fille Majda la fin de la semaine prochaine. Dans la lumire dore de la fin dÕaprs-midi nous traversons ensuite la ville pour aller dormir au camping de Sal. Tour des remparts de la vieille ville la recherche du terrain autrefois en bord de plage, maintenant cach derrire un mur de btonÉ Nous y pntrons la nuit tombante et nous y installons. Lavage dÕune brasse de linge et coucher tt au calme.
13 810 Lundi 6 mars 2006 : RABAT
Grand soleil au lever pour un premier rendez-vous avec notre ami Abderrahim que nous rejoignons 10:30 sur lÕAvenue Mohammed V devant la Chambre des Reprsentants. Pendant que je reste dans le CC travailler sur mon site web, Monique et Abderrahim vont rencontrer lÕarchiviste Kaddili, qui est absent de son bureau. Abderrahim nous quitte en dbut dÕaprs-midi pour un rendez-vous impromptu et urgent Casa. Un peu dsempars, nous restons au centre de la capitale, en essayant de faire imprimer plusieurs documents sans trouver de boutique de tirage numrique fonctionnel. Monique de son ct tente en vain de rejoindre sa mre qui lui a envoy une lettre reue la poste restante de Casa et que Mokhtar lui lit au tlphoneÉ Heureusement il fait beau et la pollution urbaine est ici nettement moins drangeante quÕ Casa.
La journe sÕcoule ainsi sans grand rsultat, et nous finissons par rallier en soire le camping de Sal. Il y a l affluence de camping-cars, suite au grand rassemblement touristique organis Marrakech. Nous russissons malgr tout trouver une petite place et un branchement alatoire au fond du terrain. Le courant sÕallume et sÕteint plusieurs reprises, je travaille un peu sur la page web du voyage au Pays de Galles (1994) pour me coucher pass minuit.
Mardi 7 mars 2006 : RABAT
Une autre journe belle mais dcevante : M. Kaddili est absent pour la journe car parti Casa lorsque Monique et Abderrahim se prsentent son bureau 10:30. Du coup Abderrahim prsente Monique lÕadjoint du directeur des archives royales, rencontr dans un caf, et ils le ramnent jusquÕau CC pour une longue discussion. Le personnage se prsente comme archiviste, historien, chercheur et professeur universitaire, et semble se montrer intress par les documents concernant le rgne dÕAbdelaziz. Monique lui demande donc de vrifier dans les Archives royales la prsence du double du contrat de vente de Dar Bouazza pour en faire un fac-simile. Discussion un peu longue et confuse au bout de laquelle Monique sÕengage lui remettre une copie pour sa recherche. Me voil donc parti en qute dÕun cyber pour obtenir un tirage numrique des documents. Hlas le premier trouv avec quelque peine sÕavre incapable dÕouvrir mes fichiers .pdf, le second est hors de prix, et je suis incapable de dgoter le 3me tant les indications de localisation sont vaguesÉ
Aprs le dpart de nos 2 protagonistes, je procde lÕimpression des dits documents sur ma petite imprimante, mais dois bientt arrter, faute de papier. Suite notre appel, lÕarchiviste repasse en dbut dÕaprs-midi pour nous servir un discours confus o il nous explique quÕil ne comprend pas notre dmarche, quÕil ne travaille pas comme aÉ, etc. (demande dguise de subsides ?). LÕaprs-midi passe ensuite calmement en attendant le passage dÕAbderrahim all faire un tour son bureau. Bien quÕayant annonc son retour pour 16:00, il finit par arriver 18:15É Inutile de dire mon bouillonnement dÕimpatience devant tout ce temps gch, que jÕemploie faute de mieux refaire les pages contacts des photos extraites des albums de Couty.
Toujours stationns devant le caf Balima, nous voyons le soir descendre sur la ville et sur la grande avenue qui devient trs anime : une foule dans lÕensemble assez chic et la mode dfile sur le large trottoir et sous les arcades, au pied des grands palmiers joliment illumins. Ė son retour, notre ami poursuit la discussion autour de nos recherches historiques et nous prend un dernier rendez-vous avec M.Kaddili pour demain 15:00. Monique hsite, je la convaincs dÕen finir avec ces dmarches pour retourner tranquilles Casa, quitte ce quÕelle revienne la semaine prochaine avec un rendez-vous pour rencontrer la princesse. Puis Abderrahim nous quitte brusquement en rponse un appel tlphonique pour une rencontre dÕune demi-heureÉ et revient pass 20:30 ! Nous avons eu le temps de souper et moi de terminer mes travaux informatiques. Nouvelle discussion en fin de compte trs sympathique. Il nous quitte 22:30 et nous reprenons le chemin du camping de Sal, encore une fois embouteill, o nous trouvons une petite place au bord dÕune alle. Coucher peu aprs, fatigus par cette autre frustrante journe dÕinaction.
13 828 Mercredi 8 mars 2006 : de RABAT DAR BOUAZZA
Magnifique ciel bleu notre rveil un peu tardif. Du coup Monique en profite pour faire la grasse matine. Nous quittons notre camping pass 14:00, aprs mnage, tous pleins faits et bain de soleil pour madame. Rendez-vous devant le caf Balima, avenue Mohammed V o nous rejoint Abderrahim qui part bientt avec Monique au rendez-vous chez Kaddili.
Je profite de ses 2 heures dÕabsence pour achever les planches contacts des photos des albums de Couty. Deux heures plus tard, Monique revient fort due de son entrevue : elle sÕest droule tout en arabe, surtout sous forme de monologue de la part de lÕarchiviste, et sans grand rsultat puisque la totalit du matriel conserv par la famille dÕAbdelaziz aurait t transfr dans les archives royalesÉ Nous dcidons de reprendre le chemin de Bouazza, en laissant au passage cls et plan de Rabat chez la voisine des Benchekroun. Route sans problme, mais jÕarrive fatigu par la route et surtout par la pollution.
Jeudi 9 mars 2006 : DAR BOUAZZA-CASA-DAR BOUAZZA
Dpart en fin de matine pour Casa avec Mokhtar : nous dposons notre linge sale la buanderie dÕHay Hassani, faisons quelques courses Derb Ghalef (CD de musique arabe et change de DVD, rparation de lÕimprimante de Mokhtar), revenons par Anfa o nous prenons Ahmed et rentrons la maison. En soire back-up des photos de Couty.
Vendredi 10 mars 2006 : de DAR BOUAZZA OUALIDIA
Nous retournons Casa pour aller chercher la Prfecture notre prolongation de visa. Aprs une longue attente, Monique et Mokhtar ramnent un formulaire quÕelle remplira et reportera lundi. Photos dÕidentit et courses au Acima du Twin Center, puis visite chez la mdecin Amal CHABACH Hay Hassani pour ordonnance et certificat mdical. Ė deux pas, nous rcuprons notre linge parfaitement lav et repass au pressing, puis revenons Dar Bouazza pour un dernier rangement dans le bureau avant de prendre la route, Mokhtar et moi, en laissant Monique au milieu de tout son bazar tal dans le bureau, en compagnie de Latifa et Meryam. Cadeau de dpart de Moha qui tient nous munir de provisions de bouche avant de nous enfoncer dans la Berbrie et nous glisse en partant 3 bananes pour nous soutenir jusquÕ LayouneÉ
Nous empruntons sans encombre la route ctire qui, bien que dfonce et encombre, progresse tranquillement dans une campagne verte et riche jusquÕ Oualidia. Ė 20:30, nous allons bivouaquer tout au bout de la route devant la plage en contemplant les dernires lueurs dÕun superbe coucher de soleil.
14 211 Samedi 11 mars 2006 : de OUALIDIA SIDI KAOUKI (258 km)
Autre journe de magnifique temps ensoleill. Levs vers 8:00, nous dcollons 9:00 aprs une nuit des plus paisibles. La route juche sur la falaise longe la plate-forme ctire transforme en prospres cultures marachres. Belles vues sur le damier des petits champs soigneusement cultivs et ceints de claies de roseaux sur fond dÕAtlantique azur, ourl du blanc dferlement des grandes lames ocanes. La route presque dserte nÕest pas large mais dans lÕensemble la chausse en bon tat permet de bien avancer. Peu avant le Cap Beddouza, une petite halte en haut des falaises ctires offre quelques belles vues sur le chaos des roches effondres. Nous contournons le phare pour descendre sur la plage que Mokhtar reconnat tout fait propice au surf. Poursuite de la belle route de crte jusquÕau moderne port de pche de Safi dont on a une belle vue en arrivant depuis le belvdre de Sidi Bouzid. Nous ne visiterons pas la vieille ville mais allons en contempler le dveloppement entre ses murailles nos pieds depuis le petit belvdre dominant le cimetire de Biada, bien signal dans le Guide Vert. Contournant ensuite le Qasr el Bahr (Chteau de Mer) dont les murs trs restaurs surplombent lÕocan, nous poursuivons notre descente vers le Sud. Passent rapidement les puanteurs de lÕusine de produits chimiques de lÕOffice Chrifien des Phosphates quelques kilomtres en bord de mer, puis nouveau ce sont les falaises, les grandes dferlantes et lÕimmensit bleue de lÕocan.
Nous quittons la grande route un peu plus loin pour aller pique-niquer dans les nouveaux lotissements tracs dans les dunes Souira Kedima. Il y fait chaud, comme en plein t. Mokhtar improvise une dlicieuse salade base dÕanchois et de haricots verts en bote que le petit blanc sec mis au frais ce matin fait passer en douceur, et nous voil repartis en pleine forme une heure plus tard. Bref arrt sur le site de la grande kasbah de Hamidouch : cette place forte de Moulay Ismal a dj d tre grandiose, malheureusement la plupart des grands murs ont croul, ne restent que quelques arcades et pans de ruines qui donnent seulement une ide de la gloire passe du monument. La chaleur sÕaccentue ensuite sur la route qui file en direction dÕEssaouira, mnageant de beaux panoramas sur la campagne vallonne lÕEst et sur les vastes tendues ocanes lÕOuest. La chausse prsente de grandes sections compltement ruines quÕil faut franchir au pas, dans le gravier lche, en zigzagant entre les nids-de-poule. La dernire partie du trajet vers Essaouira fait traverser une surprenante fort de petits rsineux qui tonne Mokhtar et me fait penser certains paysages de lÕAlaskaÉ
Du haut de la colline, depuis le petit belvdre gard par un dromadaire en mal de touristes, la ville blanche se dploie dans la brume leve par les embruns. On devine mme avec les jumelles les 2 tours encadrant le port et la Porte de la Marine. Plein dÕeau et de gasoil en entrant, puis longue promenade pied nous menant de la skala du port celle de la ville en empruntant la ruelle longeant le rempart. En passant, coup dÕĻil admiratif de mon compagnon aux belles ralisations des bnistes travaillant la racine de thuya dans la salle dÕexposition de la Cooprative. Puis nous coupons travers la ville par la rue Lalouj qui nous fait rattraper lÕAvenue de lÕIstiqlal, borde des magasins typiques du souk marocain. Mokhtar en profite pour glaner droite et gauche de quoi concocter un dlicieux tajine dont il mÕa longuement parl hier soir, lui attribuant une bonne part du succs de son restaurantÉ Une suite de scnes de rue mÕinspirent quelques photos, je lÕespre pittoresque, mais jÕhsite utiliser sous le nez des gens ma petite camra au zoom trop limitÉ
Fort satisfaits de ce premier contact avec cette ville attachante que jÕai pu faire dcouvrir notre ami, nous regagnons lÕExsis chargs de victuailles et reprenons la route dÕAgadir dans la lumire rougeoyante de la fin dÕaprs-midi. Dans lÕobscurit grandissante, au milieu des collines parsemes dÕarganiers nous cherchons un moment lÕentre de la petite route menant sur la cte Sidi Kaouki, mais finissons par attraper son issue au sudÉ Retour donc vers le nord le long de la mer, dans une noirceur de plus en plus profonde, jusquÕ aller stationner devant le marabout en bord de plage, sous la protection du poste de police local.
14 469 Dimanche 12 mars 2006 : de SIDI KAOUKI IMOUZZER (des Ida Outananes)
Nuit tranquille devant lÕimmense plage dont la rumeur nous parvient un peu touffe. Ė mon rveil 7:30, plus aucune trace de la migraine qui mÕaffectait encore hier soir au coucher. La lumire claire et grandiose sur lÕimmense paysage stimule un lever rapide pour dcoller vers 8:15. Nous reprenons la route ctire parcourue hier soir dans lÕobscurit, cette fois dans le sens nord-sud, en admirant comme lÕan pass les vastes champs dÕarganiers entre la route et la mer. Rve dÕun domaine vierge comme le Dar Bouazza du dbut du sicleÉ
Ait Daoud : souk berbre typique de village de montagne avec tous ses nes attendant en dessous dans le lit caillouteux de lÕoued et la foule grouillant entre les murs du marchÉ Sur la petite route descendant vers Imsouane, photos de chvres noires dans les arganiers. Puis arrt aprs un village en bord de la route de corniche trs haut au-dessus de lÕOcan brumeux pour inaugurer notre nouvelle thire achete hier Essaouira.
Imsouane : dans le port de pche trs propre initi par des Japonais, balade parmi les barques bleues et sur la plage de surf qui enchante Mokhtar. Il se promet dÕy revenir avec sa plancheÉ Nous faisons aussi quelques courses la cooprative : Mokhtar y choisit un authentique plat tajine en terre non vernisse et fait provision dÕun excellent pain plat. En remontant la falaise, panoramique grandiose sur le site dÕImsouane et sur la cte au sud.
Puis la petite route serpente dans une campagne de collines roses piquetes dÕarganiers. Large vue sur lÕestuaire de lÕoued lorsque nous arrtons pour manger la sortie de Tamri (bananes), sous lÕombre rare dÕun eucalyptus. Mokhtar y prpare un superbe tajine avec ma modeste contribution lÕpluchage des lgumes. Festin et dpart 15:30.
En passant le Cap Rhir, bref arrt pour admirer un autre fameux spot de surf, puis petit dtour pour visiter lÕAtlantica Park : ce luxueux camping accueille surtout des retraits de tous les coins dÕEurope venu passer lÕhiver au chaud dans leurs gros et luxueux CC.
Nous suivons la route ctire jusquÕ Taghazoute lorsque je dcide de monter passer la nuit devant la Rsidence Imouzzer, comme il y a 16 ans maintenant. Nous rebroussons donc chemin pour prendre la piste dÕAzmestas, mais faute dÕindications claires, nous bifurquons avant sur une autre piste partant dÕAghroud (km 25 au nord dÕAgadir) vers lÕintrieur. Cheminement trs lent dans un magnifique paysage, sur une route trs rocailleuse qui grimpe vivement dans la montagne. Au bout dÕune heure et de plus de 15 km, rencontre dÕun 4 x4 qui nous annonce encore une trentaine de km de piste en plus mauvais tat devant nousÉ Nous renonons poursuivre et faisons demi-tour. Le soir tombe lorsque nous achevons la descente qui nous ramne vers Taghazoute. Vue magnifique sur la cte rocheuse et lÕocan bleut qui sÕestompe dans la lueur dore du couchantÉ
La circulation du dimanche soir est dense et un peu folle sur la grande route de corniche filant vers Agadir. Derechef Taghazoute, nous voil enfilant la petite route qui zigzague au fond de la valle en suivant le cours capricieux de lÕoued. Dans la lueur blanche des phares, on devine le foisonnement des palmiers et autres arbustes stimul par la proximit de lÕeau. LÕascension travers la montagne sÕavre interminable, malgr le comportement allgre de lÕExsis qui avale imperturbablement les virages serrs voire les pingles cheveux ponctuant la route. Je dsespre dÕarriver enfin sur la place ombrage dont lÕimage reste prsente ma mmoire, mais je persvre, ne trouvant aucun autre spot favorable au bivouac. Enfin, les yeux irrits par la poussire de la piste de cet aprs-midi et par la fatigue, jÕatteins le village montagnard et peux enfin tourner la cl et serrer le frein lÕendroit prvu.
Silence et air pur, ciel magnifiquement toil, petites lumires de la valle des Ida Outananes devine en dessous de nous la lueur de la pleine luneÉ Mokhtar nous concocte un souper rapide avec une bote de chile con carne, je mets jour le journal et dodo. La dcouverte du panorama, de la cascade et de la valle au retour sera pour demain.
14 733 Lundi 13 mars 2006 : dÕIMOUZZER AGLOU PLAGE (231 km)
Nuit super tranquille, lÕombre des grands arbres devant le sige du Cadat. Nous nous levons tt pour une autre magnifique journe. La petite route descend en tournicotant dans la verte et large valle o quelques hameaux sÕaccrochent la pente et l, autour du fin minaret de leur petite mosque. En arrire, les pentes rocheuses dnudes sÕlvent au-dessus des boulis gris et ocre-rouge. Croisant avec prcaution cavaliers monts sur des nes et groupes de garons en route pour lÕcole, nous atteignons le fond du val couvert dÕoliviers ou dÕarbres fruitiers et gagnons le pied de la falaise sur laquelle se devine la longue trane de la cascade. Mais lÕoued est sec, pas une goutte ne coule sur la paroi ocre -pic.
Nous remontons bientt jusquÕau village et reprenons la direction dÕAgadir par le mme chemin emprunt hier soir dans lÕobscurit. Cette fois une claire et grande lumire baigne le paysage, laissant deviner au del de la suite de colline piquetes dÕarganiers et ondulant perte de vue lÕtendue bleute de lÕocan. La route traverse dÕabord une espce de plateau lev puis descend progressivement dans la valle, borde de temps autre de vieilles maisons berbres traditionnelles, en pierres dont la couleur se confond avec celle des pentes et lÕombre de quelques palmiers. Elle plonge ensuite dans des gorges troites aux parois rouges, entrecroisant son cours avec celui de lÕoued pav de gros rochers. Un mince filet dÕeau claire permet la croissance de toute une vgtation qui sÕamenuise et disparat ds que le regard sÕlve sur les pentes : crales vert vif piquetes de fleurs sauvages, plumeau des palmiers leur faisant un peu dÕombre et, dans le lit mme du torrent, une multitude de lauriers roses dont les tiges gris-vert ne portent malheureusement que des touffes de fleurs fanes. La valle sÕlargit ensuite, moins pittoresque, et la route continue de descendre vivement jusquÕ nous ramener au niveau de la mer pour rattraper la grande route dÕAgadir.
Nous suivons alors la cte malheureusement voile ct mer par un pais brouillard qui drive au dessus de lÕeau. Il nous empchera de contempler le nouveau port et la fameuse plage de sable dÕAgadir depuis la terrasse en avant de lÕancienne mdina juche sur la colline, sur laquelle nous grimpons en empruntant la petite route coupe dÕpingles cheveux.
Ė lÕintrieur de lÕenceinte en partie reconstruite, nous foulons un champ de pierres nivel, tout ce qui reste de la ville ancienne rase par le tremblement de terre de 1960 qui fit 15 000 morts, la plupart rests ensevelis sous nos pieds. Belle vue sur le panorama depuis le chemin de ronde prs de la porte mais encore une fois limite par le brouillard qui cache les montagnes au loin et les bateaux du port nos pieds, guids par les signaux perants de la sirne de brume.
Nous descendons ensuite faire un tour sur le boulevard longeant la plage : restaurants et htels luxueux se succdent, entours de jardins soigneusement entretenus. Tout cela est joli et propre, frquent par de nombreux europens mais sans aucun pittoresqueÉ Dcidment peu intresss par cette section touristique de la ville, nous traversons le centre avec ses quelques btiments modernes datant de la reconstruction (Grande Poste en particulierÉ) puis gagnons le Marjane au sud-ouest de la ville. JÕai videmment un peu de difficult me situer dans le tissu de grands axes non identifis qui couvre cette grande ville mais nous finissons par atterrir sur le stationnement maintenant familier pour 2 heures de plein de victuailles, de gasoil et dÕeau. Nous voil dsormais fin prts nous aventurer dans le grand Sud. Un sandwich rapide, et nous prenons la route de Tiznit dans lÕespoir de trouver un coin tranquille pour djeuner loin de lÕagitation de la ville. Nous commenons par nous perdre du ct de lÕestuaire de lÕOued Souss, en arrire du palais royal, avant de traverser dÕinterminables faubourgs plus ou moins bien btis jusquÕ rejoindre enfin la grande route filant dans la campagne.
Ė Inchaden, bifurcation en direction de la cte et de la grande plage dsertique de Tifnite. Nous y attendent quelques camping-cars et caravanes de pcheurs la ligne europens, tandis quÕau bout de la pointe rocheuse se dresse un hameau de misrables maisons de pcheurs locaux. Site sauvage, un peu bout du monde, qui ferait un beau dcor pour un drame la KurosawaÉ Nous y prparons rapidement une salade en gotant la qualit toute spciale du paysage, puis rattrapons la grande route pour reprendre la direction Sud. Plaine cultive assez riche qui prolonge celle du Souss avec, notre gauche, la silhouette de lÕAnti-atlas qui dcoupe ses crtes bleutes lÕhorizon. Nous traversons rapidement Tiznit sans entrer dans la vieille ville, mais faisons plutt le tour du rempart dans la ville neuve (qui nous parat inhabituellement propre) pour prendre la petite mais rapide route dÕAglou Plage, 17 km de l.
La plage autrefois dserte se dveloppe rapidement, les camping-cars sont parqus dans un grand camping sans style lÕentre du village, les lotissement en pleine essor occupent lÕespace visuelÉ et une pancarte Ē Camping-car interdits Č empche de stationner en paix devant la mer. Je commence par trouver une place lÕcart au bout du lotissement o nous prenons le th, puis emprunte un chemin menant sur la dune au nord du village, au-dessus des cabanes de pcheurs creuses dans la falaise dominant la mer. Nous y trouvons un espace peu prs plat dans le sable un peu mou et nous y installons pour la nuit. Somptueux coucher de soleil qui projette un ciel magnifiquement color sur le vaste paysage marinÉ La nuit tombe, je mÕattaque la rdaction du journal aprs avoir grav un disque de .mp3 de musique arabe tlcharge Bouazza, tandis que Mokhtar retourne au village pour trouver un cyber et chatter avec une amie qui vient de lui envoyer un SMSÉ En vain, lÕADSL ne sÕest pas encore rendu jusquÕ Aglou ! De retour, il se met aux fourneaux en nous mitonnant un dlicieux gratin de courgettes. Souper et coucher vers 23:00, dans la grande rumeur de lÕocan qui dferle deux pas.
14 964 Mardi 14 mars 2006 : dÕAGLOU PLAGE TAFRAOUTE (ANAMER IRSHAN) (191 km)
Un lger voile de brume flotte sur la plage et estompe la lumire sur la petite station balnaire au pied de la falaise. Mais il fait beau, et lÕair est tide lorsque nous mergeons de notre motel 8:00 pour dmarrer. Dernires photos du site, je mets la clef dans le contact et avance dÕ peine 50 cm lorsque les roues commencent patiner et sÕenfoncer dans le sable meubleÉ
Nous nous escrimons pendant plus dÕune heure nous dprendre de cette fcheuse situation, usant dÕabord des plaques Traction Aid, puis construisant une petite chausse avec les pierres dÕun muret voisin aprs avoir soulev lÕavant du camion avec le cric. Mais le poids de lÕExsis, la situation dfavorable (petite pente quÕil faut remonter) et le manque de matriaux pour construire un passage stable ruinent nos efforts. Force est de constater que lÕinclinaison de notre cabane ambulante semble mme empirerÉ Devant lÕampleur de la tche ncessaire nous sortir de lÕornire qui se creuse sous nos roues, je prfre faire appel un tracteur qui nous permettra de remonter la pente et de gagner un sol plus ferme. Mokhtar aborde un pcheur qui passe avec ses chiens et fait une premire demande dÕaide qui risque dÕtre coteuse et longue venir. Il prfre ensuite aborder le chauffeur dÕun gros camion de pierre passant sur la route proximit. Quelques minutes de discussions en berbre pour notre expert en diplomatie, et le brave homme, aid de son quipe de trois manĻuvres, se met lÕouvrage. Empierrage de la piste, lit dÕherbes ramasses sur la dune, morceau de vieux tapis la drive viennent recouvrir le sable qui se drobe sous nos roues. Puis une vieille corde Š qui cassera tout de suite - et surtout ma bonne sangle de remorquage accroche lÕarrire du camion, aide dÕune bonne pousse de nos compres, nous sortent du mauvais pas. Inutile de dire le soulagement des deux voyageurs ! Voil un bon rappel des limites de la traction du FiatÉ qui nous avait dj jou de mchant tours en 89 sur notre Pilote 470. Remerciements chaleureux et petit cadeau nos bons Samaritains, nous voil prts reprendre la route aprs ces 2 heures de travail extnuant sous un soleil de plus en plus chaud.
Nous parcourons rapidement les 17 km qui nous ramnent Tiznit une autre fois vite traverse pour emprunter la petite R 104 en direction de Tafraoute. Mokhtar dsire en effet aller y dcouvrir les demeures de ses grands-parents et le douar (village rural) dÕo originent ses parents. Aprs une dizaine de kilomtres dans la plaine, nous abordons les montagnes qui bordaient lÕhorizon Assaka pour un parcours ensuite trs pittoresque : la route tournicote sans arrt sur les pentes ocre ple semes dÕarganiers vert fonc, des champs trs verts ou de petites plantations de palmiers occupent les fonds, profitant de lÕhumidit cache dans le sol prs des lits dÕoued asschs, les collines de plus en plus hautes et dcoupes se profilent jusquÕ lÕhorizon. Un peu partout, les maisons berbres aux couleurs et matriaux traditionnels parsment les pentes, parfois regroupes en douars aux couleurs plus ou moins vives (dÕocre fonc rose tendre). Assez nombreuses aussi, de grosses proprits prtentieuses aux portes et volets ferms, de style Ē Mille et une nuits Č, entoures dÕun jardin luxuriant clos de hauts murs dcors, tmoignent de la richesse accumule par des enfants du pays qui se sont expatris pour faire fortune dans le commerce (picerie surtout, parat-il) ou les affaires, et qui gardent ici ce point dÕattache. La route troite mais assez bonne sÕlve en largissant la vue vraiment magnifique jusquÕ passer le col du Kerdous.
Nous stationnons sur le petit terre-plein, juste au pied du luxueux htel-restaurant, pour jouir de la vue grandiose pendant notre djeuner rapidement prpar par le chef Mokhtar. Cette trs belle route de petite montagne sche se poursuit, entrecoupe de nombreux arrts photos. Ė une quarantaine de km, Tafraoute la rouge nous attend, entoure de pentes raides o sÕentassent de gros rochers ocres et ronds caractristiques. Ceux-ci commencent apparatre ds Adai, tout comme les petits groupes de femmes dambulant le long de la route, lgamment drapes dans leurs robes noires soulignes dÕune broderie. Les jeunes filles jouent de lÕambigut du voile noir qui leur permet de voir sans que lÕon puisse au premier abord contempler leurs traits, mais elle savent lÕcarter selon les circonstances ou leur dsir dÕattirer lÕattention ou de crer un contact. Elles sont souvent jolies et minaudent sans vergogne, stimulant la verve de mon copilote fort prudent face la gent fminine avide de mariageÉ
Pause th dans la palmeraie dÕAdai, dcidment lÕun des plus charmants coins de la rgion, avec sa verte prairie protge par les palmiers dissmins, entoure de collines abruptes o sÕempilent les gros rochers rouges arrondis plus ou moins en quilibre. Varit des formes, complmentarit des couleursÉ et bien sr nombreuses photos pour tenter de capter un peu la magie du dcor. En entrant dans le village, Mokhtar visite le cyber caf pour valuer le niveau de dveloppement informatique de la rgion, histoire de prospecter le marchÉ Las, cinq cafs sont dj en fonction, et 4 autres en gestation ! Un bon point pour le dveloppement local mais faibles perspectives dÕaffaires pour notre technico-commercial ! Petit tour au souk ensuite pour qurir le cadeau destin Latifa et Meryam : deux superbes robes noires et brodes typiques de la rgion.
Nous partons maintenant la recherche des maisons des anctres. Il nous est assez facile de trouver celle de la grand-mre maternelle puisquÕelle est habite par un des oncles de Mokhtar qui vient souvent Bouazza. Guids par un voisin serviable rencontr sur la grand-route et que nous ramenons chez lui aux abords du gros bourg de Tarsouat, nous empruntons une piste troite qui zigzague entre les murs des maisons et des jardins jusquÕ la grande demeure traditionnelle au pied de la falaise. Charmant accueil de la jeune tante et de ses timides fillettes, le pre tant Casa. On nous offre une copieuse collation traditionnelle (bghrir - crpes la confiture, beurre fondu, amlou Š amandes grilles et moulues dans lÕhuile dÕargane et le miel). Mokhtar fait la conversation avec sa tante et avec les 2 fillettes, tandis que je dois me contenter dÕobserver, vu mon ignorance de lÕarabe.
Lorsque nous repartons vers Tafraoute le soir tombe, baignant les pentes autour de nous dÕune lumire encore plus chaude et intense. Nous dcidons alors dÕignorer les campings locaux pour gagner le hameau natal de Moha (Anamer Irshan) et y stationner pour la nuit, puisquÕil se trouve dans le mme coin que la valle des Amelns que je voudrais bien dcouvrir demain. En suivant les indications donnes par plusieurs aimables autochtones dans la ville et en bord de route, nous finissons par trouver la petite route goudronne qui sÕenfonce dans la montagne puis la piste cahoteuse menant au douar nich au flanc dÕune large valle. Ė la lumire de la pleine lune et dans le grand silence, nous progressons lentement pour aller stationner sur le premier espace plat dcouvert. Accueilli par des voisins empresss, Mokhtar prend rendez-vous pour demain. Nous sommes fatigus de cette longue journe riche en pripties, aussi soupons-nous et nous endormons-nous vite, remettant demain lÕcriture du journal Š pour moi, et la dcouverte du site patrimonial Š pour Mokhtar.
15 155 Mercredi 15 mars 2005 : dÕANAMER IRSHAN AģT HASSINE (entre Guelmine et Tan-Tan) (298 km)
Nuit trs trs silencieuse mais un peu frache. Le grand soleil ne tarde pas rchauffer la cellule pendant la matine que je consacre lÕcriture tandis que Mokhtar part en reconnaissance, quip de son carnet et de ma camra. Ė 11:30, satur dÕinformations et de rencontres avec toutes les chibania (vieilles femmes) et les jeunes filles marier du douar, Mokhtar revient et nous quittons Anamer en passant par lÕcole o les enfants font fte Mokhtar : hardiesse des garons, rserve des fillettesÉ LÕescalade du col en quittant la valle offre quelques vues grandioses sur le village et la montagne. Nous reprenons la route vers Tiznit en passant par le Sud, arrtant seulement quelques minutes pour djeuner lÕombre rare dÕune grosse maison. Aprs une troisime traverse de Tiznit, nous sommes de retour Aglou pour suivre la route ctire. Vues sur la montagne couverte de fleurs et de buissons de cactus notre gauche, sur lÕOcan radieux notre droite. De passage Mirleft, je fais admirer mon compagnon la remarquable ouverture de lÕoued sur lÕocan puis nous allons jeter un Ļil aux belles villas installes sur la falaise qui jouissent dÕune vue panoramique sur les escarpements et lÕtendue marine.
En fin dÕaprs-midi nous arrivons Sidi Ifni dont je retrouve avec plaisir les vieux btiments hispanisants qui donnent cet ancien comptoir revenu assez rcemment au Maroc un charme surann. De la terrasse belvdre o nous prenons le th prpar dans le respect des traditions par mon guide, vue plongeante sur le camping au bord de la plageÉ Malgr son agrment nous nÕy ferons point halte, mais empruntons plutt la route de lÕintrieur vers Guelmine. La ville neuve, propre et sans grand caractre ni curiosit (en lÕabsence du souk aux chameaux, le samedi seulement) ne nous retient pas et, dans la soire puis dans la nuit, nous poursuivons plein sud vers Tan-Tan. Nous finissons par bivouaquer derrire la mosque du hameau dÕAt Hassine, qui fait cran au bruit des gros camions se succdant sur la grande route.
15 453 Jeudi 16 mars 2006 : de AģT HASSINE la station-service dÕABETTEH (679 km)
Le ciel, lgrement nuageux notre rveil vers 7:30, se dgage rapidement et, ds 8:00, nous sommes sur la route, remettant le petit-djeuner un emplacement plus horizontalÉ Le paysage relativement plat devient de plus en plus dsertique, quoique les pluies abondantes cette anne aient laiss un semblant de verdure un peu partout. Nous gagnons ainsi Tan-Tan o nous djeunons 9:00 devant le portail monumental encadr par 2 immenses chameaux en pltre blanc qui semblent garder lÕentre de la ville. LÕagglomration elle-mme nous semble fort quelconque, dÕautant plus que lÕarme est partout et que les casernes se succdent au long des rues.
Vingt kilomtres encore et nous rattrapons le port dÕEl Outia. La lumire est magnifique mais le petit port de pche la sardine, trop neuf, ne nous semble pas mriter le dtour. Le plus grand intrt de la route qui file alors vers le sud, en assez bon tat, est la proximit de lÕOcan que lÕon suit dÕassez prs. Il est donc facile de stationner quelques minutes sur la plate-forme de terre caillouteuse sparant la chausse du bord de la falaise pour aller contempler les grands rouleaux de lÕAtlantique, Sur le rivage rocheux et dchiquet quelques navires chous achvent de se dmantibuler. Tout au long de la route, des cabanes de pcheurs assez misrables soulignent lÕune des principales activits de la rgion, ct de lÕlevage attest par quelques rares troupeaux de chvres et de moutons. Nous roulons donc sans presque arrter sur 200 km, franchissant plusieurs reprises des oued en descendant dans un grand virage jusquÕau niveau de lÕeau pour remonter ensuite sur le plateau de lÕautre ct.
Ė Tarfaya, djeuner sur la petite place amnage devant El Kasabah, lÕancien fort du Cap Juby plutt dlabr, prs duquel St-Exupry, chef dÕescale, crivit quelques-unes de ses plus belles pages (dont Le Petit Prince). Un petit Brguet en bronze, lui aussi assez dlaiss, commmore cette poque hroque des lignes Latcore puis de lÕAropostale. Le village semble endormi et en trs mauvais tat, comme sÕil avait subi un tremblement de terreÉ au milieu des sables qui semblent vouloir lÕensevelir sans quÕon fasse grand chose pour le dgager.
Encore une centaine de kilomtre hors de vue de la mer mais dans un paysage de plus en plus dsertique et sableux, et nous sommes Layoune. Pas grand-chose dire de cette capitale de la Province saharienne, farcie elle aussi de casernes mais galement de btiments administratifs rcents dont plusieurs assez lgants. Un petit tour la recherche dÕun guichet de la Wafabank nous montre une ville rcente et assez moderne, peut-tre relativement agrable vivre malgr son loignement mais sans points dÕintrt majeurs ni pittoresque. On y attend la visite du Roi pour la semaine prochaine, aussi une profusion de banderoles et de drapeau aux couleurs chrifiennes a-t-elle envahi les faades, unifiant en quelque sorte le dcor urbain sans le rendre pour autant plus attractif nos yeux.
Aprs le plein de gasoil 350 assez difficile trouver ici, nous quittons sans regret cette grosse agglomration pour plonger nouveau dans le dsert caillouteux sem de buissons pars et de quelques carrs de maigres crales. Terrain plat, lumire dure sur le paysage essentiellement minral. Les chameaux se contentent de figurer sur les panneaux dÕavertissements. JÕen aperois quand mme 4 sur la galerie dÕun gros camion, en cours de transfert ou de livraison je ne sais o, et encore 2 autres sous forme de carcasses dans le bord du foss, probablement crass accidentellement lors dÕune nuit prcdenteÉ Pour le reste, cÕest le dsert, et lÕon se demande quelles ressources caches ont motiv le gouvernement marocain tant investir dans la Ē colonisation Č de ces territoires sahariens : agriculture trs pauvre, tourisme inexistant (et rien qui puisse attirer ici), mines et ptrole non exploits, si tant est quÕon ait dcouvert ici minerais ou gisements rentables...
La route, plutt bonne, file vers Smara o jÕespre trouver une vieille cit traditionnelle un peu plus pittoresque que les 3 autres villes visites aujourdÕhui. Las, au bout des 250 km de cette route monotone et sans relief, nous tombons sur une autre petite ville de garnison terne et triste, mal construite et sale, sur laquelle flotte une insinuante odeur dÕgoutÉ Les Sahraouis ne sont manifestement pas riches, leurs gots et leurs moyens leur ont seulement permis dÕdifier une ville plutt infrieure aux faubourgs populaires de CasaÉ
Nous en faisons lentement le tour, autant pour confirmer notre premire impression que pour mettre un terme cette incursion dans le grand Sud marocain dcidment bien dcevante. Si lÕon ajoute les 3 contrles de police successifs aux portes de la ville, durant lesquels il faut sortir cartes dÕidentit, passeport, immatriculation et expliquer raisons et buts du voyage (alors que manifestement nous ne sommes ni membres du Polisario ni candidats lÕimmigration clandestineÉ), on comprendra que la coupe est pleine ! Nous quittons donc sans regret Smara en renonant y trouver un espace pour la nuit et, dans lÕobscurit qui descend, enfilons la route du retour vers Tan-Tan en comptant stationner comme la nuit dernire dans un village. Mais impossible de trouver le moindre hameau, la route file sur plus de 100 km dans un dsert total o pas une lumire ne brille, et on ne dcle pas plus de chemins carrossables ou dÕespace en bord de route qui permettraient de sÕarrter pour bivouaquer. Nous poussons ainsi jusquÕ une grande station-service un peu avant Abetteh. Le grand espace btonn et clair nous offrira enfin un havre pour la nuit. Souper et notes rapides sur lÕordi, nous parlons aussi quelques secondes avec Monique qui prend son temps Casa et nous recommande de faire de mme dans notre vire. Quelques projections rapides sur la carte pour les prochains jours, et nous nous couchons tt pour rcuprer la fatigue de cette route longue, chaude et dcevante.
16 132 Vendredi 17 mars 2006 : dÕABETTEH OULED AISSA (prs TAROUDANT) (556 km)
Ciel un peu couvert et brumeux au rveil 7:30, mais avec le soleil qui rchauffe bientt lÕatmosphre, lÕair retrouve sa transparence lorsque nous dcollons vers 8:15. La route monotone de plaine dsertique Š route de lÕintrieur - o ne poussent que les buissons pars de petits arbustes ronds (doum) se poursuit, sur une chausse passable pour une soixantaine de kilomtres jusquÕ Abetteh. Il faut alors emprunter un bon bout de piste en terre rouge pour contourner le chantier dÕlargissement et de rfection de lÕancienne route. Aprs 70 km nous finissons par rattraper la grande N 1 entre El Ouatia et Tan-Tan. Traverse au pas de la ville, en gotant la semi-torpeur dans laquelle semble sombrer la petite cit en ce vendredi matin (jour de la prire). Photo de rigueur en sortant sous la porte encadre par les 2 fort beaux spcimens de camlids mle et femelle.
Puis cÕest la longue remonte vers le nord-est en direction de Guelmine. Un Sahraoui au volant de sa vieille Land-Rover Defender sÕarrte en me voyant accroupi en train de photographier des fleurs bleues et commence discuter avec Mokhtar, en nous invitant prendre le th (thi) ou le petit-lait sous sa tente. Mokhtar dcline lÕaimable invitation qui risque de nous mener fort loin dans le dsert et/ou dans lÕaprs-midiÉ
Les terres redeviennent progressivement plus vertes, les pauvres fermes de terre ocre font leur rapparition, et quelques troupeaux de chvres noires et de moutons errent dans un maquis un peu plus dense. Puis cÕest Guelmine, autre ville du sud o nous cherchons en vain les chameaux au souk, avant dÕen faire le tour dÕabord le long de lÕoued dessch puis dans les rues poussireuses et un peu ngliges o Mokhtar finit par dgoter le pain quotidien. Pique-nique en plein soleil au bord de la route un peu avant Tagannt, puisquÕil est impossible de trouver nulle part lÕombre dÕun arbre.
Ė Bouizacarne nous renonons emprunter la route de Tata pour gagner Ouarzazate, car trop au sud, de qualit inconnue et surtout nous empchant de parcourir le TizÕn Test que je veux revoir et absolument faire connatre Mokhtar. Nous voil donc en route pour Tiznit, en passant les derniers contreforts de lÕAnti-Atlas par le col de Tizi Mighert. La route ensuite partir de Tiznit jusquÕ At Melloul est trs charge, la conduite des autochtones souvent Ē cow-boy Č et les villages se succdent presque sans interruption dans la plaine du Souss fertile et peuple. Mokhtar admire en connaisseur la belle mise en valeur de la campagne. Nous ratons la route express Ouled Teima et devons suivre moult camions et camionnettes surchargs de carottes, de tomates et dÕoranges qui sortent lentement des nombreux domaines prosprant tout au long de la valle. Petite escale Taroudant pour se dlasser les jambes aprs cette longue course et donner mon compagnon une petite ide de la ville : les bicyclettes y rgnent en matres, une vive animation commence envahir les rues en ce dbut de soire, et nous apprcions la richesse apparente de la mdina remarquablement propre et soigne.
La nuit est tombe lorsque nous reprenons le CC pour aller dormir dans un village peu aprs Taroudant. Le premier une dizaine de kilomtre nous semble trop anim et bruyant, le second beaucoup plus petit une trentaine de km plus loin nous convient mieux. Stationnant lÕcart de la grande route devant des villas paisibles, nous soupons rapidement (saut de courgettes la Mokhtar, dlicieuses, et ptes sauce carbonata en bote fort quelconques). Je complte ce journal en gardant difficilement les yeux ouverts, et mÕendors bien vite dans le grand silence.
16 688 Samedi 18 mars 2006 : de OULED AISSA OUARZAZATE (297 km)
Averses en soire et ciel couvert au lever 7:30, aprs une nuit durant laquelle nous dormons comme des bches. On devine peine les montagnes de lÕAtlas pourtant proches, de lÕautre ct de lÕOued prs duquel nous avons bivouaqu, juste devant le dispensaire local. Avec un brin de regret, nous devons donc renoncer lÕescalade du TiziÕn Test puisque les cimes demeurent caches dans les nuages gris et la pluie menace. Nous suivrons plutt la route N 10 dj emprunte lÕan pass avec les Benchekroun pour gagner Ouarzazate en passant par Aoulouz, Taliouine, Tazanakht et At Benhaddou.
Dpart sous un ciel variable que le soleil perce frquemment pour illuminer les pentes pierreuses couvertes dÕarganiers et de crales vert vif. Celles-ci se rarfient en sÕloignant de la plaine du Souss, mesure que la route sÕlve rapidement, passant plusieurs cols (TiziÕn Tagatine 1 886 m, TiziÕn Ikhsane 1650 m, TiziÕn Bachkoun 1 700 m) en offrant chaque fois une large vue panoramique sur la plaine dsertique au sud et les cimes enneiges qui la limitent au nord. La chausse est troite, le pavage trs us et parfois dfonc, mais la circulation est heureusement assez rare, et les vastes paysages de steppe dnude et trs montueuse sont superbes. En passant Taliouine je reconnais la grosse casbah et le petit htel devant lesquels nous avions fait tape lÕan pass, sous un ciel beaucoup plus teint quÕaujourdÕhui. Il se dgage progressivement sous lÕeffet dÕun vent violent et assez froid qui soulve des nues de poussire rose comme dans les meilleurs westerns spaghetti (Il tait une fois dans lÕOuestÉ). Notre progression est assez lente et le camion trs secou couine dÕun peu partout, les pneus droits mordent sur lÕaccotement chaque croisement, mais le spectacle derrire le pare-brise vaut toutes les TV du monde ! Je retrouve l les vastes espaces, la lumire et la solitude que jÕapprcie dans les grands films piques comme Lawrence dÕArabie Š dont je viens de revoir de grandes sections sur le DVD trouv Derb Ghalef avec lÕaide de Mokhtar.
Ė Tazenakht nous arrtons pour une longue pause djeuner aprs un plein dÕeau laborieux et un ravitaillement de gasoil 350 difficile trouver. De lÕautre ct de la rue dserte, les devantures des marchands de tapis berbre mÕattirent, mais comment choisir une autre de ces Ļuvres dÕart sans lÕassentiment de ma douce moitiÉ Tout au long de la route, Mokhtar reoit des messages, appels, etc. qui, miracle de la technologie des tlcommunications, le maintiennent en contact avec famille et amis, y compris une demoiselle qui lÕinvite la visiter dans son patelin dÕAt Benhaddou. Nous ajoutons donc ce lger crochet notre itinraire en arrivant une vingtaine de km de Ouarzazate.
Bien nous en prend car le site, admir depuis la falaise au-dessus de lÕoued en arrivant au village, est magnifique : valle nos pieds remplie de petits champs trs verts soigneusement cultivs et parsems de palmiers et dÕamandiers en fleurs, large lit caillouteux de lÕoued o coule une eau ocre et rare, remparts et tours de la cit de terre rouge escaladant la colline jusquÕaux ruines de la casbah et, en arrire, chane bleue de lÕAtlas piquete de taches de neige clatante. Tout cela sous un ciel bleu profond accus par de gros nuages blancs. Devant ce merveilleux spectacle, nous prenons le th que je prpare pour la premire fois sous la conduite du Matre [5] , puis Mokhtar se consacre son rendez-vous galant pendant que je descends au ras de lÕeau pour admirer de plus prs le site. LorsquÕil me rejoint, nous dcidons de traverser lÕoued sur les sacs de sable formant gu, et nous nous lanons dans le ddale des ruelles et des escaliers branlants zigzaguant entre les murs de terre croulants qui couvrent la colline. Seuls quelques btiments ont t assez restaurs pour conserver la petite cit son allure extrieure, et il faudrait bien des travaux pour lui redonner son antique apparence. Mais la vue depuis le haut des murs puis depuis les ruines de la casbah tout en haut vaut vraiment la balade : nos pieds lÕenchevtrement des murs de pis, lÕoued, lÕoasis verdoyante et, en toile de fond, le cours de la rivire et les hautes montagnes bleutes.
Fort satisfaits de cette agrable balade aprs notre longue route, nous regagnons le camion pour rejoindre dans la lumire rougeoyante du soir la ville moderne de Ouarzazate. Coup dÕĻil aux massives statues gyptiennes ornant la faade du studio de cinma (souvenir du tournage dÕAstrix et Cloptre), puis traverse de la ville pour changer le kilim achet lÕan pass, dteint et tran dans le CC depuis Fs. Accueil aimable et service expditif du marchand install dans lÕentre de la superbe casbah de Taourirt É Nous faisons le plein dÕpicerie dans un petit supermarch puis prenons dans la nuit la route du Sud menant la Valle du Draa.
Au premier hameau venu, nous quittons la chausse pour nous installer sur lÕesplanade caillouteuse entourant la petite mosque et bivouaquons 20:00. Souper dlicieux improvis par le chef en grande forme (courgettes rpes sautes la pole dans lÕhuile dÕolive, et pole de tomates/oignons aux anchois). Nous talons la carte sur la table pour organiser la suite de notre voyage, puis je sors lÕordi pour complter le journal. Ė 22:30, couvre-feu pour rcuprer la fatigue de cette bonne journe et attaquer de pied ferme demain la dcouverte de la fameuse valle du Draa.
16 985 Dimanche 19 mars 2006 : de TIFERNINE (Ouarzazate) ANAGAM (Tamegroute) (315 km)
Ciel superbe encore ce matin au lever 7:15, aprs notre nuit dans le plus complet silence. Nous dmarrons 7:30 ds ma douche prise et la literie en ordre, remettant plus tard le petit-djeuner. Le paysage est dÕemble grandiose, la route empruntant de longues rampes et des virages serrs au flanc des grands plissements de rocs noirtres, au-dessus de profonds canyons. Pause djeuner 8:45 sur le belvdre du col de TiziÕn Tinififft (1 660 m), avant de descendre vers Agdz o nous allons faire un tour dans le souk color. Mokhtar engage la conversation et prend le th avec un beau Sahraoui qui vend des souvenirs et des costumes locaux, tandis que je photographie quelques scnes colores alentour. Nous rattrapons alors la valle du Draa dont nous allons suivre le cours durant les 200 prochains kilomtres. Les villages se succdent, entours de palmeraies et de petits champs vert vif, au pied de grands ksars en terre rouge parfois en assez bon tat, parfois presque compltement ruins.
Repas 20 km avant Zagora, lÕombre rare dÕun arbre en plein dsert, sous la surveillance insistante de 4 ou 5 garons qui qumandent comme dÕhabitude dirham, bonbons et stylosÉ Mokhtar prend le temps de prparer un autre beau tajine que nous dgustons avec dlices, et nous ne reprenons la route que pass 14:45.
Paysages superbes de dsert et de montagne jusquÕ Zagora que nous traversons sans arrter en admirant le grand dveloppement des immeubles dÕhabitation : les rues sont en gnral assez propres, une certaine recherche architecturale tche de respecter le style local, ce qui nÕempche pas quelques horreurs prtentieuses. En sortant de la petite ville, un peu aprs avoir franchi le lit dessch de lÕoued, je recherche le Camping de la Montagne, au pied du Jbel Zagora, qui nous avait accueillis il y a 18 ans. La piste poussireuse est toujours l le long de lÕoued bord dÕhtels et de campings prtentieux, et elle nous mne jusquÕau petit terrain toujours en fonction mais dlaiss par son propritaire, ce dont se dsole lÕaimable gardien : de beaux arbres donnent une ombre bienvenue mais pas dÕeau ni dÕlectricitÉ Quelques photos, et nous poursuivons notre dcouverte des grands paysages de valle de plus en plus sche mais encore verdis par les palmeraies.
Arrt dans le pauvre village de Tamegroute pour visiter zaouia et bibliothque. Hlas lÕune est en restauration, et je ne peux, en tant que non musulman, y pntrer, tandis que lÕautre est ferme le samedi et le dimancheÉ Mokhtar prend la camra et va photographier le dcor raffin du sanctuaire qui contient les tombes du fondateur de la zaouia [6] et de quelques-uns de ses disciples. Il ressort choqu de la prsence dÕun groupe de femmes qui sÕest install dans la salle pour y attendre on ne sait quel miracle, et dont il rprouve les croyances superstitieuses qui lui semblent bien loin dÕun authentique esprit religieux. De mon ct, jÕai fait le tour de la cour entoure dÕune galerie la faon dÕun clotre o campent un autre groupe de misreux partageant les mmes attentes de gurison.
Dus, nous reprenons la route en direction de Mahmid. Le dsert devient de plus en plus prsent, nous nous loignons du cours assch de la rivire et de ses palmeraies pour traverser une vaste tendue sche et sableuse o virevoltent des tourbillons de poussire qui sÕinsinuent un peu partout dans le camion. Chaleur aussi, qui mÕamne faire fonctionner la climÉ Escalade dÕun premier col Anagam, puis du TiziÕn Beni Slemane, Au pied dÕune tour en ruine accroche un piton, un belvdre sommairement amnag donne une vue grandiose sur la plaine loin en dessous. Quelques maigres oasis ensuite, et des dunes mal retenues contre le vent qui pousse des langues de sable roux sur la routeÉ CÕest enfin le village de Mahmid, pauvre, cortge de boutiques se succdant sur la rue centrale et propositions rptes de balade en 4 x 4 dans le dsertÉ Nous faisons un petit bout de piste au-del de la fin de lÕasphalte, pour quelques photos du dbut du dsert. Mokhtar engage une longue conversation avec 2 hommes offrant des services de balade et de bivouac, propos des enfants achalants qui qumandent un peu partout bonbon, stylo, etc. et font fuir les touristesÉ
Le soleil descend lorsque nous prenons le chemin du retour. Belles vues du dsert dans la lumire rougeoyante du soleil couchant. JÕhsite bivouaquer dans la ville de Zagora, aussi lorsque franchissant un pont jÕaperois un petit coin tranquille au bord de lÕoued, nous nous y installons pour la nuit. Le silence est presque absolu, le seul drangement provenant des petites mouches qui, venues de lÕeau stagnante toute proche, passent travers les moustiquaires. Souper rapide et lger dÕune omelette aux tomates, criture du journal et coucher 22:45, bien fatigus.
17 300 Lundi 20 mars 2006 : de AģT OUTHMAN BOULMANE DADES (327 km)
AujourdÕhui encore brille un grand soleil qui fait craquer la carrosserie lorsque nous mergeons 7:15, juste temps pour admirer la chaude lumire du petit matin envahissant les rives de lÕoued, le dsert et les montagnes au loin. Superbe ! Dpart 8:00 sur la route plate et rectiligne qui suit le fond de la large valle. Nous retrouvons bientt Tamegroute o jÕarrte quelques instants pour photographier la place devant la zaouia, vide de vhicules et de touristes, dans la belle lumire du matin.
Peu aprs la belle tour de la kasbah des Juifs Amazraou, nous sommes Zagora. Mokhtar va y ngocier lÕachat dÕun superbe costume de Sahraoui tout blanc avec broderies dores. Je dois patienter prs dÕune demi-heure, mais lorsquÕil revient en grande tenue, cÕest avec le turban blanc et noir entourant la tte et cachant le visage lÕexception des yeux, et les babouches jaunes vif. Il est mconnaissable, et trs fier de son marchandage puisquÕil a russi obtenir le tout pour 230 DH, soit moiti moins que ce quÕon lui avait demand prcdemment !
Pendant ses achats, jÕai parcouru le Guide Vert pour mÕapercevoir que lÕon peut monter sur le Jbel Zagora en vhicule par une mauvaise piste mais qui donne accs un panorama** sur la ville, lÕoued Draa, le dsert et les montagnes depuis les 974 m de son sommet.
Demi-tour donc pour retraverser le gu sur le Draa et reprendre la piste poussireuse emprunte hier jusquÕau Camping de la Montagne. De l, le chemin attaque la forte pente en contournant le piton, passe les ruines dÕune antique forteresse dont il ne reste que quelques pierres, jusquÕ aboutir au chantier dÕun htel/restaurant donnant au-dessus du lit presque dessch de lÕoued. Le sol est assez grossier mais sans trop de trous et de bosses, et en allant lentement, ne pose pas vraiment dÕobstacle notre progression. Ma seule inquitude concerne les pneus de route dont la gomme nÕest peut-tre pas assez paisse, mais comme ils sont presque neufsÉ Nous faisons donc plus de la moiti de la monte sans encombre, puis dcidons de gagner le sommet pied en stationnant devant le chantier de lÕhtel opportunment situe sur un peron.
Je mets mon chapeau et mes chaussures de marche, tandis que Mokhtar choisit de monter en vrai berbre dans sa nouvelle tenueÉ Il fait chaud sur le chemin empierr plus ou moins rgulirement qui offre une trs large vue sur le pain de sucre, les dunes et les oasis nos pieds, les maisons brunes dÕAmazraou et, au loin, la plaine sableuse et les montagnes bleutes de lÕAtlas. Mokhtar grimpe comme un cabri tandis que le chibani[7] souffle un peu en tentant de le suivre. Du sommet atteint 20 minutes plus tard, vue magnifique sur la totalit du paysage 360”. Je laisse mon compagnon lÕore dÕun sentier abrupt descendant vers le gu et gagne travers les rochers une butte lÕaplomb de lÕoued. La vue trs large me permet de prendre un panoramique de 6 poses sur la ville et la large valle de lÕoued. Ė mon retour prs du relais tlphonique dont les antennes occupent le sommet au bout de la piste, Mokhtar a disparu ! Je lÕappelle, le cherche un peu, demande aux ouvriers de Maroc Telecom sÕils lÕont aperu, et dcide finalement de retourner au camion, un peu inquiet de cette brusque disparition. La descente se fait sans aucune difficult en prenant quelques autres vues du magnifique paysage, mais en atteignant lÕExsis, point de MokhtarÉ Il me faudra une bonne demi-heure dÕattente, hsitant sur la conduite tenir, avant de voir mon Sahraoui tout de blanc vtu mais un peu las et assoiff remonter de la piste au bord de lÕoued quÕil a parcouru tout du long aprs avoir dval un sentier marathonien impossible remonter, pour enfin couper travers les rochers et le sable brlant et rattraper notre stationnement. Me voil rassur, mais confirm dans lÕimportance dÕemporter les walkies-talkies dans toutes nos balades, ce qui aurait beaucoup simplifi les choses.
Nous sommes alors prts quitter Zagora dont nous avons, je crois, vu le plus beau. Il fait trs chaud et le vent assez fort soulve la poussire et le sable fin, irritant les yeux et la gorge. Il faut donc rouler fentres fermes avec la clim. Mokhtar fatigu par son effort somnole ct de moi. Aprs ce grand bol dÕair, nous avons faim et recherchons un emplacement lÕombre pour le djeuner. Les arbres atteignables sont rares, et lorsque nous en trouvons enfin un lÕentre de Ouled Slimane, il se trouve deux pas de lÕcoleÉ Nous sommes immdiatement la cible de la curiosit dÕune nue dÕenfants qui se disperseront lorsque nous fermons les rideaux et surtout lorsque sonne la cloche de reprise des cours. Lgre salade de haricots verts et filets de maquereaux au muscadet, arross de Smillant blanc bien frais. Nous voil remonts et prts poursuivre notre retour vers Ouarzazate.
La route, maintenant dÕune largeur convenable et bien revtue, repasse par les mmes villages dÕoasis autour de leurs casbahs tout au long de la valle du Draa (nombreux arrt photos) jusquÕ Agdz. Ė partir de l, le paysage devient plus dsertique et minral, offrant surtout de remarquables reliefs plisss que la lumire de milieu dÕaprs-midi met particulirement en valeur, avant de remonter longuement jusquÕ Ouarzazate. En traversant la ville nous visitons plusieurs stations-service pour faire le plein de Gasoil 350 et dÕeau. Une fois cette corve accomplie, th revigorant sous les tamaris le long de la grande rue menant la sortie de la ville..
Puis la N 10 file vers Errachidia dans une valle trs large, entre le Jbel Sahro au sud et le Haut Atlas au nord. La lumire de fin dÕaprs-midi dore les lointains estomps par le vent de sable de plus en plus fort. CÕest la - bien nomme - Valle des Mille Kasbah dont nous apercevons de chaque ct de la route les silhouettes en plus ou moins bon tat. Ė Skoura, dtour un peu difficile pour contempler de prs probablement la plus remarquable de toutes, celle dÕAmerhidil dont la silhouette caractristique figure sur les billets de 100 Dhms. Elle est en grande restauration. Saisi dÕadmiration devant ce chef dÕĻuvre dÕart berbre, jÕen fais le tour pied, en prenant une srie de photos des tours et des dtails de lÕornementation gomtrique bien mise en valeur par la lumire chaude et rasante du soir. Puis nous filons sans arrt dans la valle, sinon pour excs de vitesse dans un patelin pass 80 km/h plutt que 60. Mokhtar nous tire de ce mauvais pas avec son habituelle Ē diplomatie Č qui rduit la grosse amende de 400 DH un petit cadeau.
Le soir descend, les agglomrations se succdent le long de la route qui finit par nous amener notre objectif, Boumlane Dads o nous arrivons dans la nuit (19:30). Mokhtar sÕenquiert auprs de deux militaires de lÕtat de la route projete vers Imilchil via la valle du Dads. Bien nous en prend, car celle-ci, nous apprend-on, se transforme en une trs mauvaise piste au bout de la section goudronne. En revanche la route empruntant la valle du Todra partir de Tinerhir serait bien meilleure et nous permettrait de franchir sans problme le Haut-Atlas. La suite demain. Nous trouvons donc un bel espace plat et clair la sortie de Boumlane pour tablir notre bivouac. Mmorable tajine concoct par le chef qui sÕtonne lui-mme de sa russite avec la cocotte-minute pourtant bien peu traditionnelle : Ē Je nÕai pas perdu la main ! Č. Aprs une criture rapide du journal, coucher 22:30 dans le grand vent froid de lÕAtlas.
17 627 Mardi 21 mars 2006 : de BOUMLANE DADéS KASBA TADLA (309 km)
Sous un beau soleil, lever 7:15 sur notre place encore dserte. Aprs un coup dÕĻil au site superbe de lÕentre de la valle du Dads, dpart sans tarder pour petit-djeuner 55 km plus loin devant le magnifique panorama de lÕOasis de Tinerhir, aprs le parcours rapide de la large valle au pied du Jbel Sarhro. Mokhtar se livre une autre ptre aux enfants attendant lÕouverture de lÕcole, venus en grappe qumander comme dÕhabitude bonbon, stylo, dirham, etc. Puis nous nous engageons sur la route remontant la valle et pntrons dans les gorges. La magie du site le saisit, tout comme moi bien que jÕen sois ma troisime visite. Nous prenons quelques minutes pour goter la grandeur de ces parois verticales aux chaudes couleurs ocre qui ne semblent plus finir de monter vers le ciel. Mais le vent froid de lÕAtlas nous fait bientt apprcier la chaleur de notre CC. Nous dpassons donc la sortie de la gorge comme telle et poursuivons sur lÕexcellente route qui continue suivre le cours de lÕoued bientt totalement assch. Nous croisons quelques 4 x 4 qui redescendent, et doublons un couple en scooter qui, lors dÕun arrt photo, mÕexplique ce qui les a amens ajouter cet accessoire leur camping-car Š laiss en arrire au camping. Je recueille toutes ces informations avec beaucoup dÕintrt, avant de poursuivre la longue remonte de lÕoued vers des paysages de plus en plus sauvages.
Ė partir du hameau montagnard de Tamttatouchte, le goudron disparat et une mauvaise piste poussireuse mais assez bien empierre prend le relais. Elle sÕlve lentement dans des paysages de plus en plus dsertiques vers les pentes rocheuses dnudes o brillent quelques taches de neige. Nous sommes en vrit trs hauts en altitude, et le chemin suit des virages serrs enchans des longues rampes jusquÕ passer le Tizi-Tirherhouzine, plus de 2 700 m. Paysages grandioses que nous avons tout le loisir dÕadmirer, vu la lenteur de notre progression entre les ornires et les roches parsemant la piste. Pique-nique sur le stationnement du col, en arrire du misrable caf dont le tenancier vient nous saluer notre arrive en nous proposant un Coca. Puis sÕamorce une trs longue descente vers le plateau bien arros par des oueds dont il faut franchir plusieurs reprises le cours de plus en plus abondant, en empruntant des gus un peu hasardeux. La surface de la piste devient aussi plus mauvaise, les ornires manquent du gravier rude qui les comblait prcdemment, des flaques de boue gnent le passage ou exigent dÕacclrer avant de sÕengager en craignant de rester pris. Les rares villages sont dÕune grande pauvret, et nous sommes accueillis par des nues dÕenfants surpris de voir le camion, avec bord Mokhtar coiff en Sahraoui, ce qui ne les empche pas de qumander avec une insistance fatigante.
Aprs ces 50 km de piste prouvante mais magnifique qui nous aura sembl fort longue, nous finissons par arriver Imilchil o nous retrouvons enfin la route goudronne. Village montagnard peine moins pauvre et dont les installations du fameux moussem[8] se trouvent une vingtaine de km de pisteÉ Pas question de nous y rendre aprs lÕexprience dont nous venons de sortir ! Le soleil se voile de plus en plus, le vent froid nous fait prfrer lÕintrieur du camion aux sorties lÕextrieur. Nous commenons aborder la descente vers El Ksiba et Kasba Tadla lorsque la neige se met de la partie. Aprs avoir contourn le beau lac Tislit aux eaux bleu vert, nous commenons enfiler les virages de la petite route troite dont la chausse dfonce est parseme de quelques pierres tombes de la montagne.
Soudain, au dtour dÕun virage en corniche, une pierre surgit en plein milieu du chemin : trop tard pour arrter, pas de place gauche (le prcipice) ni droite (la paroi) pour lÕviter. Je pense pouvoir passer au-dessus en centrant bien la trajectoire du camion mais un grand bruit et une brusque secousse prouvent le contraire : nous avons durement touch au niveau du moteur. JÕarrte aussitt pour voir un mince filet dÕhuile sÕcouler du carterÉ Comme nous sommes encore trs isols et en pleine montagne, sans accs au rseau sans fil de Maroc Tlcom, rien dÕautre faire que de descendre en ville au plus vite dans la pluie maintenant bien tablie.
Surveillant dÕun Ļil les voyants du tableau de bord, de lÕautre les virages et les asprits de la route, tchant de soulager autant que possible le moteur plus bruyant et la bote de vitesse inhabituellement dure, nous plongeons dans la longue descente (plus de 120 km) sous la pluie et dans lÕobscurit grandissante. La route ne cesse de tournicoter, les grands boulis de terre mle de cailloux sÕenchevtrent comme en un vaste chaos dboulant vers la plaine, les courants ocres de torrents impromptus dbordent sur la berme ou coupent violemment la route en un flot boueux qui cache la chausse et ses dfauts sur plusieurs mtresÉ
Les minutes nous semblent trs longues, jusquÕ ce quÕ enfin atteindre le village dÕEl Ksiba dont les alles aux allures de station climatique se devinent dans la nuit. Mokhtar rejoint un ami de Casa pour obtenir le nom et lÕadresse dÕun bon mcanicien qui fera un diagnostic et une premire rparation. Comme le camion ne donne pas dÕautres signes de faiblesse, nous dcidons de nous rendre jusquÕ la petite ville de Kasba Tadla o Mokhtar a dÕautres amis dÕenfance.
Enfin nous stationnons devant le hammam de Mohammed. Celui-ci nous enverra son mcano demain. Mokhtar va prendre le th chez ses amis, je reste seul souper dans le camion, enfin tranquillis, et attaque le journal. Coucher 23:45 sur lÕavenue paisible.
17 936 Mercredi 22 mars 2006& : de KASBA TADLA DAR BOUAZZA (240 km)
Nous dormons bien aprs le stress de la soire dÕhier soir, jusquÕ ce que ds 9:00 arrive le jeune mcano requis par Mohammed. Un carton tal sur la chausse servira dÕatelier, un tournevis et une cl de caisse outils. Le problme est vite reconnu : cÕest le carter de la boite de vitesse qui a reu lÕimpact et sÕest perc, heureusement assez haut pour quÕil reste un bon fond dÕhuile pour alimenter la pompe. Notre mallem (matre artisan) envoie bientt son aide qurir un bidon dÕhuile vide, un morceau de papier de verre et un paquet de soudure lÕpoxy. Vidange du peu dÕhuile de transmission demeure dans le carter qui sÕest vid lÕarrt du moteur hier soir, ponage des bords du trou puis pose de plusieurs couches de colle mastic pour colmater la fuite. Autour des deux travailleurs qui prennent leur temps sÕest form un cercle dÕobservateurs incluant Mohammed, nous deux, des amis de passage, des voisins, tout cela dans la bonne humeur sous les palmiers et dans la verdure de lÕavenue tranquille.
Une heure et demie plus tard, les essais routiers et les examens rpts ne permettent pas dÕidentifier la source du bruit et des difficults passer la premire. Au moins notre vhicule roule-t-il avec assez de scurit pour nous ramener Casa, sans danger et sans risque dÕendommager davantage moteur et transmission.Mohammed et Mokhtar ngocient les honoraires verser au mcano (qui ressemblent plus un cadeau pour le temps pass en notre compagnie quÕ la rmunration du service professionnel renduÉ).
Il est maintenant presque midi, nous refusons alors les invitations djeuner et proposons plutt nos htes dÕaller prendre le th dans notre maison mobile un endroit de leur choix. Ravis de lÕoccasion dÕessayer le camping-car qui semble les fasciner, ils nous entranent jusquÕau site champtre du barrage de Kasba Zidania. Mohktar montre une autre fois sa matrise dans la prparation du Ē champagne marocain Č, nous prenons quelques photos souvenirs, ramenons nos amis en ville et prenons le chemin de Casa par la grande route qui passe par Boujad, Oued Zem, Khouribga.
La terre rouge de la plaine fertile et bien arrose disparat sous la verdure des crales. Des fermes aux allures souvent franaises sont disperses dans la campagne o des ranges dÕeucalyptus apportent un peu de relief. En revanche une taille svre a enlev toute lgance ceux qui balisent le bord de cette grande route rectiligne au revtement presque parfait. De gros villages ponctuent notre progression tranquille vers la mtropole, ralentie par la circulation intense et par de nombreux contrles radar. La marchausse mÕarrte deux reprises, mais mon attitude affirme et la vitesse raisonnable laquelle je mÕastreins mÕvite lÕhabituelle distribution de bakchich laquelle jÕai dj d sacrifier deux reprises depuis notre arriveÉ Enfin nous rattrapons lÕautoroute peu aprs Settat et pouvons filer sans crainte 120 km/h jusquÕ Casa, ce qui me donne lÕoccasion dÕprouver clairement les vibrations et le bruit anormalement lev dlivr par la mcanique. Contournant la grosse agglomration, nous rejoignons la route de Dar Bouazza Hay Hassani, puis passons une bonne heure dans la station Total faire le plein de gasoil et surtout dcrasser le camion dont la peinture gris mtallis semble estompe par la poussire dore du grand sud et les taches de boue rouge de lÕAtlas. Il est presque 19:00 lorsque nous stationnons enfin devant la maison basse de Moha prs de lÕpicerie. Accueil chaleureux du matre de maison et des enfants prsents.
La soire sera consacre au visionnement sur la TV familiale de quelques-unes des plus de 1 000 photos de notre vire, Mokhtar prsentant en grand costume sahraoui le diaporama de sa visite dans les douars parentaux avec sa verve et son bagout habituels. Coucher fort tard dans le champ en arrire de la maison, en compagnie des 2 vaches de Mokhtar et des moutons dÕAhmed.
18 176 Jeudi 23 mars 2006 DAR BOUAZZA- CASA- DAR BOUAZZA (96 km)
Lever un peu plus tard que de coutume, petit nettoyage et remise en ordre de lÕintrieur de lÕExsis avant de reprendre le chemin de Casa en compagnie de Mokhtar et dÕAhmed. Celui-ci accompagne Monique sa rencontre avec lÕavocat Ben Jelloun (affaire Tak Tak). Puis une longue recherche du sige social de Fiat Maroc, dans le quartier de Roches Noires, nous en apprend finalement la disparition. Monique profite alors de la proximit du Bureau du cadastre de la rgion pour tenter dÕobtenir un autre document dans le dossier du terrain de la plage ayant appartenu Gabriel Veyre. Mais le bureau en question a dmnag depuis notre dernire visite, et il nous faudra prs dÕune heure dÕaller et venues avant de le dcouvrir au bord dÕune petite rue rsidentielleÉ Il fait chaud, les dmarches sont longues auprs dÕune administration peu efficace. Nous commenons tre affams, aussi jÕouvre quelques unes de nos dernires botes pour improviser un djeuner rapide.
Le grand soleil qui tape sur la carrosserie mÕamne brancher lÕair climatis lorsque nous revenons enfin vers le centre pour passer au garage Fiat (Italcar). LÕattente est un peu longue mais un technicien aimable, et semble-t-il comptent, accepte de tester notre vhicule pour diagnostiquer trs vite la dfectuosit dÕun support de bote de vitesse. Rendez-vous demain matin tt pour procder la rparation.
Ahmed nous quitte alors pour vaquer ses affaires et Mokhtar accompagne Monique chez son couturier pour commander les tenues quÕelle a entrepris de se faire confectionner avec les beaux tissus quÕelle a achets avec Meryam et Latifa durant les derniers jours. Stationnement exigu en plein souk Mer Sultan, deux pas dÕune place trs populaire qui mÕoffre son spectacle pittoresque Š la limite du misrabilisme Š et ses odeurs ftides durant ma longue attente dans le CC. Retour ensuite Bouazza pour une longue sance dÕcriture seul dans le camion, mnage et lecture du courrier des derniers jours, appel Maman en NormandieÉ Souper et coucher tard 12:15.
18 272 Vendredi 24 mars 2006 : BOUAZZA Š CASA (50 km)
Lev 6:45 et accompagn de Mokhtar, je gagne nouveau Casa et lÕatelier du garage Italcar. On nous reoit assez vite, et un chef dÕatelier fait rapidement lÕessai qui confirme lÕhypothse dÕhier. Le mcanicien affect notre vhicule installe lÕExsis sur des chandelles mme le trottoir devant lÕatelier, faute de place lÕintrieur, et commence le dmontage 9:30, sous notre troite surveillance. Il dcroche le support gauche de la bote qui montre dj des traces importantes dÕusure l o il frotte sur le berceau avant qui a reu le coup, lors du passage dÕoued ou lors de lÕimpact sur la pierre. Comme le berceau nÕest pas disponible avant 3 semaines, quÕil cote fort cher et comme la dformation est mineure, notre mallem propose de dformer le support symtriquement la nouvelle gomtrie du berceau. Prise de gabarit, quelques minutes de travail sur la presse hydraulique dans lÕatelier, et la pice est bientt remonte. Voil un premier problme - le plus proccupant - rgl. Les difficults de passage de la premire sÕavrent dues au bris de la fixation du cble du levier de vitesse, mais l encore la pice de nylon nÕest pas disponible, il faudra remplacer tout le cble en France. En attendant notre homme de ressource envoie Mokhtar acheter quelques brides cble dans une quincaillerie voisine, puis bricole une consolidation de la fixation qui annule en grande partie les effets de la dfectuosit. Rien faire pour la jauge de temprature dÕeau puisque le capteur, dfectueux lui aussi, est galement indisponible au MarocÉ Reste lÕajustement de la tension du frein main, petit travail rapidement effectu qui nous permettra de laisser lÕExsis stationn sur une pente sans le voir partir la drive, comme dans le col avant-hier !
Avec les essais routiers qui viennent conclure toutes ces habiles rparations, il est presque midi. Nous rentrons immdiatement Dar Bouazza, satisfaits dÕavoir remdi aux petits dboires de notre escapade efficacement et surtout un cot minime, puisque la facture du garage sÕlve 173 DH (15 Ū) plus 70 DH de pourboire notre vaillant et astucieux mcanicien. Si lÕon ajoute les 200 DH de la rparation du carter de la bote Kasba Tadla, notre msaventure nous aura cot un gros 450 DH, soit prs de 40 Ū. Je nÕose penser ce quÕil aurait fallu dbourser en France ou au Canada pour remplacer le carter de la bote de vitesse et le berceau du moteur !
Aprs-midi tranquille o nous poursuivons le transfert des effets de Monique depuis la chambre/bureau de Mokhtar jusquÕau camping-car quÕil faut laver et pousseter avant de trouver une place troite pour chaque chose. Cette longue tche nous mne jusquÕen fin dÕaprs-midi, avant le souper et la soire en famille. Coucher dans le champ derrire la maison.
18 332 Samedi 25 mars 2006 : BOUAZZA- CASA- BOUAZZA (50 km)
Matine tranquille au grand soleil, plein dÕeau et fin du remplissage du CC en prvision de notre prochain retour vers la France.
En dbut dÕaprs-midi, dpart avec Latifa et Meryam vers Casa en passant dÕabord reprendre le linge laiss nettoyer chez Yasmina (Hay Hassani) puis Derb Ghalef o Mokhtar achte les accessoires ncessaires la rparation dÕun ordi. Nous gagnons enfin le souk o Monique doit aller chercher la tenue commande chez son tailleur et faire quelques courses de tissus dont les dessins et les prix sont, parat-il, exceptionnels. Je reste les attendre en compagnie de Mokhtar, gardant le camion dans ce quartier dont la rputation est assez mauvaise. Le temps passe, sans que nous voyions revenir ces damesÉ Aprs quelques rangements et bidouillages sur lÕordi, je fouille dans ma rserve de DVD achets Derb Ghalef et commence le visionnement dÕĒ Oscar Č, une comdie avec L. De Funs. Le temps passe vite, mais Mokhtar sÕimpatiente un peu en pensant tout le travail qui lÕattend la maison. Nos femmes finissent par revenir aprs 2 heures et demi de chinage, les bras chargs de petits ballots de linge et de coupons. Rapide collation (il est presque 19:00) de quelques crpes paisses et grasses achetes dÕune Ē crpire ambulante Č (Mokhtar, qui connat la musique, refuse mme dÕy toucher !). Puis nous prenons le chemin de Dar Bouazza.
En arrivant, Monique dballe ses paquets et en sort un superbe jabador, vtement de crmonie 3 pices que je dois aussitt essayer puis aller prsenter aux membres de la famille. La tenue, claire, ample et finement dcore de broderie, est confortable, et elle me vaut un beau succs auprs des membres de la famille, et de Moha en particulier qui entreprend de mÕenseigner le Illallah AllahÉ pour mÕemmener comme un bon musulman la mosque ! Coucher un peu plus tard sur la petite terrasse devant la Bobine, aprs avoir grav pour Mokhtar sur un DVD les photos et le journal de notre balade, ainsi que toute la musique arabe convertie en .mp3 quÕil a contribu nous faire dcouvrir.
11 372 Dimanche 26 mars 2006 : BOUAZZA Š CASA Š BOUAZZA (58 km)Excellente nuit, bercs par le dferlement des vagues sur les rochers nos pieds, jusquÕau rveil sous le grand soleil qui chauffe la cellule. Deux fourgons bricols de surfers europens ont pass la nuit prs de nous. CÕest aujourdÕhui une superbe journe dÕt o la temprature monte au-del de 25”. Nous prenons notre temps pour merger et goter le petit-djeuner, jusquÕ la visite de Mokhtar qui regrette le peu de vagues sur lÕOcan bleut. Il part bientt pour Casa o il doit rgler des affaires. Nous passons la matine devant le bureau, accueillant dÕabord M. Larrache venu avec son fourgon Ducato amnag par ses soins. Il donne Monique les dernires informations quÕelle attendait sur ses affaires bancaires, puis ils vont en compagnie dÕAbdelÕhak visiter lÕHtel des Arts dont le propritaire, M. Lazrac, a invit Monique. Pendant ce temps je mÕattaque au nettoyage du tapis avant de lÕExsis dans lequel sÕest incrust la boue, la terre, le sable et autres souvenirs de nos 3 mois de visite au Maroc. En milieu dÕaprs-midi, dpart pour le souk aux tissus de Casa, nouveau en compagnie de Latifa et Meryam, sans compter les 2 garons AbdelÕhak et Ahmed que nous laissons au pied des Twin Towers.
JÕai le temps de finir lÕcriture du journal des derniers jours, puis dÕachever le visionnement de la comdie Oscar et dÕentamer celui de 1001 pattes (BugÕs Life) avant de les voir revenir, fires de leurs achats vers 19:30. Brve collation et retour Bouazza dans la nuit. Nous allons une autre fois dormir sur le terre-plein de la Bobine, en bord de mer.
18 436 Lundi 27 mars 2006 : BOUAZZA - CASA - BOUAZZA (54 km)
Fin des rangements dans le bureau, puis dpart Casa pour aller retirer notre permis de dpart (en fait la prolongation de notre permis de sjourÉ) la Prfecture. Mokhtar nous prpare avec la cocotte-minute un dlicieux tajine dans le parc devant la cathdrale, puis Monique passe la Wafabank pour obtenir des claircissements sur la tenue de son compte. Passage la bote postale que nous trouvons ferme, tout comme le bureau de Matre Tak-Tak. Plein de carburant en prvision de notre longue route demain, puis retour Dar Bouazza. Sur lÕExsis stationn prs du mur du bureau qui sert dÕchafaudage, Mokhtar et moi accrochons tant bien que mal lÕaide dÕattaches cbles notre store endommag sur le ct du CC, puis le tapis extrieur sur le haut du porte-vlos lÕarrire. JÕchange ensuite la dernire bouteille de butane bleue marocaine contre la verte franaise remplie lÕusine il y a un mois. Voil qui met fin nos prparatifs de dpart.
Aprs avoir relev notre courriel dans le bureau - ce qui me permet de rcuprer les photos Veyre envoyes par Philippe - et dgust le tajine aux pruneaux prpar par Latifa, nous passons une dernire soire un peu mue avec la famille au grand complet. Bivouac sur le stationnement en avant de la maison.
18 490 Mardi 28 mars 2006 : BOUAZZA Š CASA Š BOUAZZA Š TANGER (421 km)
Rveil 8:15 sous un ciel un peu brumeux qui sÕclaircit par la suite. Je fais le tour dans le champ en arrire pour complter le plein dÕeau et achve le rangement de la soute pour notre grand dpart. Dernier tour du bureau pour vrifier que nous nÕavons rien oubli, et dpart vers Casa en compagnie dÕAhmed et de Mohktar. Pendant quÕAhmed va chercher la trilogie de Rida Lamrini - un cadeau Monique pour la longue route - dans une librairie amie, nous accompagnons Monique la Wafabank pour prparer ses virements. Puis nous nous rendons chez Matre Tak-Tak qui lÕa invite la rejoindre via son portable et avec laquelle elle a une longue entrevue.
Appel de Meryam qui a retrouv les lunettes et les petits cadeaux offerts Monique par les filles en faisant le mnage de la chambre/bureauÉ Il ne nous reste plus quÕ reprendre le chemin de Bouazza pour rcuprer ces effets et crire la petite lettre dÕengagement avec Abderrahim pour la livraison des photos Rabat.
Enfin cÕest le bon dpart, pass 15:15. Nous laissons Mokhtar Casa en passant Hay Hassani, puis enfilons lÕautoroute vers Rabat. Sur la voie rapide, toujours autant de pollution qui mÕirrite les yeux et les bronches, jusquÕ sÕloigner un peu de la mtropole. Arrive Rabat vers 16:45 et stationnement devant la Chambre des Reprsentants. Monique rejoint notre diteur la terrasse de son caf prfr o il achve de djeuner, puis ils se retrouvent dans le CC pour une ultime discussion.
Nous reprenons enfin lÕautoroute en direction de Tanger vers 18:00. Le soir tombe, heureusement le trafic est clairsem sur le chemin qui nous loigne de ce Maroc qui commence me peser. Je ne sais quand jÕaurais le got de revenir y sjournerÉ Arrive Tanger pass 21:30. Plus de ferry cette heure, aussi allons-nous dormir sur un petit stationnement un peu lÕcart prs du quai, une fois franchie la clture du port o nous embarquerons demain matin.
18 911 Mercredi 29 mars 2006 : de TANGER HUTOR SANTILLAN (GRANADA) (306 km)
Bonne nuit malgr le bruit ds 5:30É Nous parvenons quand mme nous reposer jusque vers 8:30 pour merger alors et prendre le petit-djeuner dans le grand soleil de la Mditerrane. Retournant sur le grand boulevard qui longe la mer, Monique fait encore quelques tlphones partir dÕune cabine en puisant sa carte Kalimat (elle rejoint en particulier Gilles qui elle annonce notre embarquement), puis nous rentrons dans le port et passons les formalits de douane et de police, tonnamment efficaces et rapides pour une fois : moins de 15 mn ! Ė 10:00, dpart du ferry, un catamaran trs rapide qui nous dbarque au petit port de Tarifa 1 heure 45 plus tard : 45 minute de traverse et une heure de dcalage horaire.
En voyant sÕloigner les superbes ctes du Maroc, je fais un premier bilan : sjour beaucoup trop long quant moi pour bien peu de dcouvertes et de mouvement, pays avec lequel encore une fois je me sens trs ambivalent : certes nous avons rencontr plusieurs personnes charmantes, attachantes et trs accueillantes, lÕenvironnement est magnifique et pittoresque, mais il est aussi trs pollu et sale, la socit est mal organise, pourrie par la gangrne de la corruption et du magouillage tous les tages, englue dans une tradition qui lÕimmobilise et prennise les ingalits et les injustices, sans relle libert de pense ni dÕexpressionÉ Monique tente de me faire voir les bons cts et souligne comment nous nÕavons pas su mettre tous les atouts de notre ct : logement confortable et indpendant, contacts varis avec des gens cultivs et actifs, dveloppement de projetsÉ et comment nous nous sommes un peu laisss bercer et touffer par la gentillesse et la sollicitude de nos htes Dar Bouazza. Malgr ses arguments qui ne manquent pas de justesse, je reste trs rticent rpter lÕexprience lÕan prochain.
Nous sommes bientt lÕentre du petit port de Tarifa o le dbarquement et lÕentre dans lÕUnion europenne sÕeffectuent rapidement et sans aucune complication. La route grimpe aussitt travers un champs dÕoliennes, en corniche au-dessus du dtroit et de la rade dÕAlgeciras limite en arrire par lÕnorme rocher de Gibraltar[9], avec sur la rive africaine son homologue le mont Jbel Mousa. Pique-nique sur un belvdre, aprs que je me sois tal sur la chausse en allant prendre une photo du site : un pantalon fusill, et 2 belles corchures au pied et sous le genouÉ Faut croire que jÕai perdu lÕhabitude des chemins asphalts et rguliers !
Nous rattrapons lÕautoroute quelques km plus loin lÕentre de la Linea et ne la quitterons plus de la journe. Elle file trs proche du rivage sur laquelle elle offre souvent de belles perspectives, moins de traverser les normes agglomration touristiques qui pavent maintenant toute la Costa del Sol : Puerto Banus, Marbella, FuengirollaÉ Bref arrt pour faire le plein de gasoil, puis nous tournons un moment autour de la plage de Torreblanca del Sol pour faire galement le plein dÕEuros. Nous ne rattraperons lÕautopista que bien plus loin, aprs un tour dans les hauteurs du village perch de Benalmadena, jumeau de Mijas o nous dcouvrons un tonnant temple indou jouissant dÕune vue tendue sur la cte.
Les kilomtres dfilent ensuite, avec un net ralentissement en passant en priphrie de Malaga lÕheure de pointe. Le soleil descend, nous nous engageons dans la valle du Rio Guadalmedina que lÕautoroute remonte en larges virages assez serrs et pentus. LÕExsis les avale assez bien mais profiterait dÕun petit surcrot de chevauxÉ La nuit tombe au moment de contourner Granada dont les lumires brillent au pied de la Sierra Nevada blanchie par la neige. Nous dcidons alors de chercher asile dans un village peu aprs la ville et, la premire sortie, allons nous installer dans la quitude campagnarde du village de Huetor Santillan. Aussitt stationn la priphrie paisible 20:15, souper rapide puis coucher pour Monique qui sÕendort bientt sur son livre tandis que je rdige le journal et achve vers 23:15 le visionnement du film sur DVD commenc avant-hier Casa.
19 217 Jeudi 30 mars 2006 de GRANADA BARCELONA (786 km)
Ciel lumineux (lÕAndalousieÉ) notre rveil vers 8:30. Deux maons discutent ct de nous en attendant leur chargement de briques pour se mettre lÕouvrage sur la vieille maison devant laquelle nous avons pass la nuit. En dessous de nous, un lacis de ruelles sinueuses - dont nous aurons quelque mal nous dptrer - enserre le cĻur du village, en toile de fond la chane enneige de la Sierra Nevada.
Dcollage vers 10:00 pour une journe de circulation ininterrompue. Le revtement de lÕautoroute est presque toujours impeccable et son trac sans dfaut, ondulant travers de larges valles aux pentes rocheuses couvertes dÕoliviers. Petites maisons blanches aux toits de tuiles romaines claires, touffes de palmiersÉ Parfois la route sÕlve pour passer des cols assez levs comme le Puerto de la Mora (1 390 m). Nous traversons ainsi 2 Parques natural (Sierra de Huetor et Sierra de Baza), au relief accus jusquÕ Guadix puis Baza, petites villes contournes par la voie rapide et dont nous apercevons de loin les hauts clochers ocres au coeur de la vieille ville. Ė Puerto Lumbreras, nous rattrapons lÕautoroute dÕAlmria. Il commence faire assez chaud pour brancher la clim, histoire de garder les fentres fermes. Plein de carburant Murcia o je fais galement quelques courses dans un hipermercato (vin et surtout mousses dessert, charcuterie et salades), renouant avec des denres dont nous avons perdu lÕhabitude depuis 3 mois. La route se poursuit vers Alicante dans une trs large valle remplie dÕorangers et de fruitiers.
Ė partir de l, nous longeons la mer devine en arrire des grands immeubles qui semblent border toute la cte en un mur btonn sans presque aucune discontinuit. Les stations balnaires se succdent, avec parfois dÕextraordinaires ralisations architecturales comme Benidorm, avec ses tours hautes et troites plantes aux abords dÕun gratte-ciel en forme de pointe de flche trs futuriste. Les barrires de pages prcdent ou suivent les limites des grandes villes coup dÕune dizaine dÕeuros chaque fois, comme autour de Valencia. Une petite surprise : ici notre vhicule est assimil une automobile, donc classe 1, ce qui rend le tarif moins douloureuxÉ Plate et droite, notre longue route file le long de la mer en direction de Tarragona sur 210 km.
Suivant lÕexemple des vhicules autour de nous, et compte tenu du long chemin qui nous reste faire pour rejoindre Gilles et Dominique ce soir Barcelona, je prends un train plus soutenu et, un peu tonn, je vois lÕaiguille du compteur grimper dÕabord jusquÕ 140 puis, aprs un moment comme pour sÕchauffer, jusquÕ 150. Si le niveau de bruit devient un peu fatigant, le confort de conduite reste entier, la stabilit et la prcision de la direction constantes. Certes la consommation accuse le coup, et je finis par tomber en panne sche, lÕExsis venant chouer aprs 200 m de roue libre, moteur arrt, 50 cm de la pompe dÕune station providentielle. Bilan : 13,85 l/100 km, ce qui me semble raisonnable compte tenu de la vitesse, du poids et du volume du vhicule.
Nous sommes aux portes de Tarragona; la nuit tombe alors pour les derniers 100 km dÕautoroute puis de route assez encombre jusquÕ Barcelona. LÕentre dans la ville immense est un coup de poker car, dans le flux rapide de la circulation et dans lÕobscurit, il est bien difficile de se reprer. Bref arrt pour constater que nous sommes sur la Gran Via des Cortes Catalanes, les Champs-lyses de Barcelona, dont lÕalle centrale se double de deux voies parallles spares par de larges trottoirs plants dÕarbres et bords de grands immeubles chics XIXme. Monique en profite pour trouver une cabine et rejoindre Gilles sur son portable puisque le ntre, quip de sa puce marocaine Mditel, exige une recharge et refuse de rpondre ses appels. Nous localisons le restaurant o Dominique et lui nous attendent, cherchons un moment pour trouver un stationnement dans le coin de la Plaza de Espana et enfin les rejoignons dans la petite rue transversale o gte La Luna.
Joyeuses retrouvailles de nos voyageurs un peu fatigus par leurs longues promenades pitonnes dans la capitale catalane. Nous partageons avec eux un repas dlicieux et quelque peu exotique pour nous qui sortons de plus de 3 mois de cuisine familiale marocaine. Puis nous les reconduisons leur htel et partons du ct du port de plaisance pour tcher de trouver un bivouac pas trop loin du barri gotic (quartier mdival) o nous devons nous retrouver demain. Nous finissons par nous installer dans la Barconeleta, sur la petite alle menant lÕentre du port de plaisance, devant le Museu dÕHistoria de Catalyuna. Coucher minuit et demi aussitt stationns, en remettant demain la tenue du journal.
20 003 Vendredi 31 mars 2006 : de BARCELONA ROSES (310 km)
Le niveau du bruit urbain ne nous drange pas trop, mais le rveil est un peu trop prcoce notre got (6:30É). Entours des camions des livreurs du restaurant du muse et des employs de la voirie occups nettoyer et passer au jet dÕeau le pav et les trottoirs Š Barcelona est une ville trs propre ! Š nous nous habillons en hte et quittons notre placette pour trouver la grande lumire un stationnement plus calme et plus officiel, pas bien loin, en arrire de la Place Pau Vila. Trop rveills pour nous rendormir, nous tranons un peu dans le grand soleil printanier, nous douchons, petit-djeunons et, vers 10:00, prenons le chemin du Museu dÕhistoria de la Ciutat o Gilles, rejoint par tlphone, nous donne rendez-vous.
Courte marche dans les ruelles du quartier gothique, troites et sinueuses, dont les rez-de-chausse abritent maintenant toute une panoplie de boutiques Ē branches Č (fripes mais aussi bijoux dÕargent et autres artisanats dÕart) tmoignant du dynamisme et de la crativit de la mtropole catalane. Le muse o nous retrouvons nos deux Franais est surtout remarquable par son sous-sol. Il recle prs de 4 000 m2 de fouilles archologiques fort bien prsentes et documentes dÕune partie du quartier romain lÕintrieur de son mur dÕenceinte en grosses pierres tailles. Ė lÕtage, dans le Salo del Tinell (une grande salle romane du XIVme o les Rois Catholiques auraient reu Christophe Colomb son premier retour dÕAmrique), je parcours avec intrt une belle exposition retraant le dveloppement ancien de la pninsule ibrique : cultures ibre, romaine puis wisigothique. Les pices prsentes sont remarquables mais les notices bilingues castillan/catalan restent pour moi hermtiques, comme je tche de lÕexpliquer une gentille htesse qui essaie de mÕadministrer un questionnaire dÕvaluationÉ en espagnol puisquÕelle-mme ne pratique ni le franais ni lÕanglaisÉ Babel europen !
Il est pass 12:30 lorsque nous nous retrouvons sur le parvis de la Plaa del Rei. Gilles et Dominique nous quittent pour leur visite du Museu de la Musica Catalane, tandis que nous regagnons tranquillement notre Exsis en musardant dans les boutiques de linge et de bijouxÉ Un rapide casse-crote en rintgrant nos murs, et nous prenons la route du nord.
Comme jÕavais beaucoup apprci lÕan pass le parcours de la route en corniche au-dessus de la Costa Brava, je dcide de rentrer en France en empruntant cet itinraire spectaculaire. Nous suivons donc le trac de la N11 pour sortir de la grande conurbation de Barcelona. Elle nous fait passer devant notre petit camping dÕEl Masnou, puis devant toute une suite de plages desservant la grande communaut urbaine avec sa ribambelle dÕhtels, de restaurants et de lotissements touristiques qui me font penser au Bouazza /Casablanca, mais avec autrement plus de moyensÉ Ė partir de Blanes la densit des installation et la circulation diminuent un peu, aussi en profitons-nous pour aller nous allonger au soleil sur le sable, en une sorte de sieste qui vient point complter notre nuit trop courte. Une heure plus tard, vers 17:30, lorsque le fond de lÕair frachit avec la descente du soleil, nous repartons un peu plus en forme pour aborder les multiples virages trs serrs de la route de corniche au-dessus de Tossa del Mar puis de Sant Feliu de Guixols. Quelques forts beaux belvdres dvoilent la suite de caps couverts de forts interrompus brusquement par des falaises rocheuses qui tombent dans la mer bleue. Intensit des couleurs, alternance de zones bties (htels, villas, quelques villages) et de rgions - encore - dsertiquesÉ
La lumire est dj basse lorsque nous quittons Sant Feliu en prenant la grande route de lÕintrieur vers Girona puis Figueres pour rattraper plus rapidement Roses o nous voulons passer la nuit. Beaucoup de camions et de trafic sur ces routes que des travaux dÕamlioration rendent un peu lentes et difficiles. Enfin nous voil devant notre tape lÕentre de laquelle un supermarch Champion nous invite quelques courses de denres manquantes. Il est pass 22:00 lorsque nous trouvons un espace libre sur le grand quai du port de pche de Roses o 2 autres gros camping-cars nous ont prcds. Souper rapide, lecture et journal, nous nous couchons pass minuit.
20 313 Samedi 1er avril 2006 : de ROSES VALROS (224 km)
Fatigus de nos prgrinations des derniers jours, nous dormons longtemps et tranons au lit pour merger enfin pass 10:00. Le ciel est voil sur le grand bassin rempli de yachts et de barques de pche. La petite route qui coupe travers la montagne en direction de Cadaques est certes panoramique et nous lÕavions apprcie lÕan pass en descendant vers le Maroc, mais la visibilit est aujourdÕhui trop limite. Nous renonons donc descendre jusquÕau petit port que Salvador Dali rendit clbre, et gagnons directement El Port de la Selva puis Llana. Nous suivons l une autre belle section de la Costa Brava, relativement sauvage et austre, dont les hauts rochers de schiste gris et noir tombent pic dans la mer. Le ciel se dgage un peu, les couleurs sÕavivent et les lointains deviennent plus perceptibles. La petite route serpente normment, obligeant une attention constante, rduisant beaucoup la vitesse et faisant apprcier le confort de la direction assiste, tout comme la souplesse du moteur qui absorbe monte et descentes sans effort ni sur-rgime. Nous passons ainsi Portbou o je fais un dernier plein de gasoil au tarif espagnol, avant de descendre vers Cerbre et la France.
Ė Banyuls nous rechargeons la puce du tlphone Orange, tirons une liasse dÕeuros au guichet de la Poste et tentons de rejoindre nos amis qubcois Chantal et Michel qui viennent dÕarriver en France. Leur portable reste muetÉ Idem pour Paul Couty. Il ne nous reste quÕ reprendre la route vers Argels, contourner Perpignan par une rapide 4 voies qui longe un bon moment lÕtang de Leucate puis celui de Sigean. Circulation assez dense sur la nationale o, ma grande surprise, les Franais respecte presque tous religieusement la limite des 90 km/h.
Ė Narbonne, long arrt au magasin de Narbonne Accessoires. Nous y trouvons enfin le pied de table contourn et articul qui librera lÕespace central de lÕExsis. Tour du magasin la recherche dÕautres matriels utiles (petite applique extrieure entre autres, bricoler), plein dÕeau lÕatelier dsert en ce samedi, et nous repartons. Pas pour longtemps car, reprant deux pas un Gant Casino, nous en profitons pour aller remplir la cambuse bien appauvrie par nos derniers jours de transhumance.
Sur la route peu aprs 19:00, nous roulons encore une heure jusquÕ passer Bziers, et allons installer notre bivouac sur le grand stationnement vide de la Cooprative vinicole de Valros, une douzaine de km plus loin. Souper et essai du pied de table nous mnent 22:00. Monique lit un peu et je corrige le journal en coutant Glenn Gould, sublime dans Bach, jusquÕau coucher minuit.
20 537 Dimanche 2 avril 2006 : de VALROS AUBAGNE (301 km)
Bien tranquilles sur notre grand stationnement vide devant la cooprative (ferme ce dimanche matin), nous tranons et dmarrons tard pass 10:30. Nous choisissons dÕemprunter les nationales plutt que lÕautoroute pour progresser vers lÕEst jusquÕ lÕatelier dÕAubagne o je veux faire affiner le rglage de la carte lectronique du moteur de lÕExsis. Il fait trs beau, la chaleur est douce et les bourgeons peine clos transforment les arbres le long de la route en lgres ombrelles aux teintes vert ple. Plusieurs sections de double voie nous facilitent la vie sans pour autant me faire dpasser le 110 km/h, je prfre rouler aux 90 km/h rglementaires, histoire de maintenir la consommation de carburant et le bruit un niveau acceptable. Nous gagnons Arles par la petite N 572 qui longe les plates tendues de la Camargue, puis ensuite Salon de Provence par la N 113 rectiligne. Au nord la chane de Alpilles limite lÕhorizon, remplace par la masse plus haute de la Montagne Ste Victoire en dpassant Aix en Provence. Nous bifurquons alors vers le sud par la petite N 95 qui se faufile dans le maquis, assez accidente et tortueuse pour exiger une attention soutenue, dÕautant que la circulation est dense en ce radieux dimanche aprs-midi.
Nous finissons par atteindre la petite ville dÕAubagne, soigne et propre. Les places et passages sont pavs de neuf, les voies de circulations, troites et sinueuses, sont balises de poteau dÕinox ou dÕacier pour faire respecter un stationnement strictement rglement. Nous nous lanons alors la recherche de lÕatelier de tuning repr grce au forum camping-car. En consultant mon Mac, je constate alors que je nÕai conserv que lÕadresse Internet [10] mais ni lÕadresse physique ni le tlphone de Racing Development galement absent de lÕannuaire consult dans un caf. Il faut donc commencer par trouver un cybercaf pour aller sur le site du transformateur, ce qui se passe assez bien. Hlas le Chemin du Mistral semble peu connu et lÕon mÕenvoie dÕabord dans la Zone Industrielle des Paluds o nous tournons un bon moment avant de trouver une Avenue du Mistral sans atelier au numro indiqu. Nous revenons en ville et je vais consulter les pompiers (supposs connatre tous les coins de la rgion) pour me faire indiquer une impasse mme pas marque sur leur carte dtaille fixe sur le mur du PCÉ Nouvelle sance dÕexploration le long de la RN 8 elle aussi difficile trouver sans plan de la villeÉ Au bout dÕune heure dÕaller et venues, nous abandonnons la recherche car 20:30 la nuit tombe : nous appellerons demain. Bivouac au fond dÕune impasse dans un petit quartier rsidentiel au-dessus de lÕautoroute.
20 838 Lundi 3 avril 2006 : dÕAUBAGNE BOLLéNE (211 km)
Il fait beau au rveil et nous reprenons nos recherches de lÕatelier de Serge LABRUNO, le propritaire de Racing Development. LorsquÕenfin nous le dcouvrons au fond dÕun chemin de terre derrire le collge prs de la piscine Tournesol, cÕest pour apprendre que lÕagenda est complet pour la journe, et quÕon ne pourra procder lÕoptimisation envisage que demain. Monique intervient alors, je surenchris son offensive de charme, et nous obtenons que le travail soit fait sur le champ.
Le prparateur branche alors son ordi portable sur la prise interface du moteur, fait une copie du programme de gestion lectronique et regagne son bureau pour procder au retraitement des paramtres. Comme il est pass midi, nous djeunons sur lÕaire de travail devant la maison. Puis 13:45 notre ingnieur revient avec son portable et rinjecte le programme modifi. Au total la transformation aura dur moins de deux heures, sans aucune manipulation mcanique ni mme ouvrir le capot du moteur ! Certes la facture sÕlve 550 Ū TTC, mais elle est beaucoup moins leve que lÕachat de la version POWER du mme moteur (1 800 Ū) et le rsultat semble suprieur, puisque Racing Developmentavance une augmentation de puissance de lÕordre de 40 Ch. En lÕabsence de mesure objective, il est videmment impossible de vrifier ce chiffre, en revanche ds les premiers kilomtres, lÕaugmentation du couple bas rgime est vidente, donc les reprises, et la consommation devrait en consquence en tre diminues, si lÕon garde les mmes habitudes de conduite (puisquÕil est moins ncessaire de rtrograder en monte ou pour doubler, ou suite un grand ralentissement comme lors du passage des ronds-points). Nous surveillerons les donnes lors des prochains pleins.
Nous repartons avec notre engin vitaminis et suivons la N 7 vers le nord. La chausse est, bien entendu, excellente mais pas toujours aussi rapide quÕon le souhaiterait, que ce soit cause de son troitesse et de la raret des crneaux de dpassement, ou suite aux innombrables traverses de villages qui forcent ralentir aux 50 km/h rglementaires. De plus, si le ciel demeure relativement dgag, la temprature baisse rgulirement lors de notre progression vers le nord. Nous passons Aix en Provence, Salon, OrangeÉ
Retrouvailles de Chantal et Michel sur le stationnement du Leclerc de Bollne o, aprs quelques courses dans lÕhypermarch et la quincaillerie voisine, nous faisons le plein dÕeau sur la borne gracieusement mise disposition de la clientle camping cariste par le grand magasin. Puis nous suivons lÕintgral Pilote de nos amis dans un ddale de chemins troits jusquÕ la petite maison de Jean-Luc et Franoise qui nous ont invits partager leur souper Ē la bonne franquette Č. Bien entendu les discussions roulent sur nos intrts communs : les camping-car et les voyages, dÕautant plus quÕils ont galement invit Marie, une autre voyageuse dont le camion est stationn dans la cour ct de celui de nos htes. Notre petit Exsis fait encore une fois sensation et un peu envie, et lÕon admire son confort et lÕingniosit de son implantation en regard de ses dimensions rduites. Mais cÕest surtout le Maroc que nous avons pu dcouvrir de lÕintrieur durant ces trois derniers mois qui polarise les discussions. Nous mesurons alors toute lÕincomprhension et les prjugs qui affectent ce malheureux pays, pourtant si beau et attachant, mais dont les particularits historiques et culturelles (pauvret, islam et poids de la tradition entre autres) hrissent nos mentalits occidentales. Nos nombreuses et vives discussions avec les fils At Taleb, nos observations et lectures [11] des derniers mois tayent nos arguments et tentent dÕapporter une perspective plus large aux dbats. Coucher sur le terrain en avant de la maison aprs moult discussions et libations.
21 049 Mardi 4 avril 2006 : de BOLLéNE AUBIGNAS (07) (45 km)
Aprs lever et vaisselle dans la petite maison de nos htes sous la pinde, nous reprenons la route en compagnie de Michel et Chantal pour retourner au Leclerc de Bollne. Nous y passons une bonne partie de la journe tranquille faire quelques courses dans la grande surface (achat et dcoupe du tapis bleu) et nous reposer sous un ciel de plus en plus couvert tandis que nos amis vont rendre visite leur mre Pierrelatte.
Vers 16:00 nous reprenons la route vers le nord, allons franchir le Rhne au Teil et suivons la pittoresque N 102 jusquÕ la petite D 263 qui grimpe au flanc du Plateau du Coiron jusquÕau charmant village dÕAubignas nich flanc de colline. Il est presque 18:00 lorsque nous arrivons sur lÕaire de service indique par Michel dont nous retrouvons le Pilote arriv quelques minutes avant nous. Bricolage et changes avec Michel pendant que les femmes discutent amnagement et finissent les rideaux entrepris par Chantal. Puis Monique nous prpare dans lÕExsis un dlicieux tajine que nous dgustons tous 4 autour de la grande table du Pilote. La soire sÕachve assez tard en joyeuse compagnie, et nous nous endormons dans le plus grand calme sous un ciel malheureusement trs frais et sans toiles.
21 094 Mercredi 5 avril 2006 : dÕAUBIGNAS COUTY (257 km )
Nuit hyper tranquille devant le magnifique paysage avec vue sur les toits roses du village. Nous sommes les 2 seuls CC sur cette grande aire parfaitement amnage dont nous notons soigneusement les coordonnes. Bravo Michel Mjean qui sÕest occup de sa ralisation auprs de la municipalit. Dommage que le ciel soit si gris et la lumire si parcimonieuse sur les pentes de maquis et sur les vieux mursÉ Nous finissons par quitter nos amis vers 10:30, en nous promettant de garder le contact et en projetant un futur voyage ensemble au Moyen-Orient (mais pour cela, il faudra rsoudre le problme du carnet de passage en douane en IranÉ).
Nous rattrapons la valle du Rhne et la N 7 que nous suivons jusquÕ Valence, sous un ciel sombre et terreux. L nous bifurquons vers le nord-est (direction Chambry) en empruntant cette fois lÕautoroute, dÕabord sur une section gratuite puis sur la A 49 payante, compte tenu de la pluie et des bourrasques qui se sont maintenant abattues en travers de notre route. Notre destination est encore loin, aussi je profite de la voie libre et de la vitesse autorise leve pour nous avancer le plus possible. Je peux cette fois tester lÕefficacit de la modification du moteur haute vitesse : acclration beaucoup plus franche, y compris bas rgime (1500 t/mn), absence de limite la monte en rgime puisque le compte-tours grimpe allgrement et sans rencler jusque vers les 4500 t/mn (alors quÕauparavant le moteur semblait Ē manquer dÕair Č au-dessus de 3000 t/mn). Nous progressons vite jusquÕ lÕchangeur avec la A 48 Voiron o je reconnais mal les indications et prends Chambry par le nord (La Tour du Pin) plutt que par le sud (Grenoble). Le mal nÕest pas grand puisque le nombre total de km nÕen est gure major, et le cot du page la sortie dÕAnnecy de toute faon identiqueÉ En revanche je nÕapprcie pas la consommation excdentaire de gasoil qui se vend ici 1,17 Ū la pompe !
Coup de fil Toutou qui, en lÕabsence de Paul et Marie-France en repos Lyon, nous accueille seul devant la grande maison familiale. Monique lÕinvite partager notre souper dans lÕExsis (fondue savoyarde comme il se doit et salade de mche), et nous nous endormons assez tt devant sa porte.
21 351 Jeudi 6 avril 2006 : COUTY-ANNECY-RUMILLY (80 km)
Nuit tranquille sur le gravier devant la grange de Toutou. En matine aller-retour au magasin Narbonne Accessoires de Le Treige pour reporter le pied de table articul qui ne nous convient pas. Discussion orageuse lorsque le grant des pices refuse de nous reprendre lÕaccessoire, comme convenu avec le vendeur de Narbonne, et comme indiqu dans le prambule du catalogue. Il semble quÕil y ait deux classes de magasins dans cette chane, et celui dÕAnnecy, seulement franchis, ne dispose pas des mmes droit ni devoirs que les autresÉ Je perds bientt patience devant son obstination, et il faut toute la diplomatie de Monique pour arriver finalement un arrangement par tlphone avec le proprio du magasin de NarbonneÉ Nous en profitons pour prendre un socle en alu fixer dans le plancher qui nous permettra de dcaler lÕimplantation de la table lorsque non utilise et dgagera le passage vers lÕarrire vraiment malcommode.
De retour Rumilly en aprs-midi, je fais un tour chez Chavanel Point P pour prendre des boulons de fixation. JÕy cherche aussi un tuyau souple de 40 mm de diamtre destin modifier lÕvacuation des eaux uses, mais en vain. Nous allons prendre le courrier au cyber de la rue Malpenat dans le cĻur du vieux Rumilly. Profitant du soleil dans la cour de Couty, je bricole lÕinstallation de notre nouveau socle quÕil faut boulonner travers le double plancherÉ Le vent froid devient pnible au moment o le soleil descend. Nous enlevons de la soute et des coffres les effets emports au Maroc et maintenant inutiles, puis descendons aux Huttins rencontrer Genevive et Jean-Claude.
Souper avec Genevive dans le CC devant lÕglise de Sles, avec vue sur la valle illumine. Aprs avoir reconduit la cousine chez elle, nous atterrissons pass minuit sur le stationnement du Gant Casino de Seynod pour faire demain matin le plein de gasoil, avant de redescendre vers le lac et lÕappartement dÕHenry avec qui Monique a rendez-vous.
21 431 Vendredi 7 avril 2006 : ANNECY-COUTY- CHAMBRY (69 km)
Plein de gasoil avant dÕaller stationner devant les Nouvelles Galeries au centre dÕAnnecy. Laissant Monique son rendez-vous avec son oncle, je mÕattaque la rdaction du courrier des derniers jours. Ė 11:00 nous quittons le centre ville pour aller djeuner Sevrier au bord dÕune petite route au-dessus du lac. Monique fait la sieste pendant que jÕachve la mise jour du journal. Il fait trs beau, mme si le fond de lÕair reste frais. Puis nous rentrons Couty chercher les cadeaux destins Franoise et Florence, et prenons la route de Chambry.
Il fait bon flner dans la grande ville joliment et soigneusement restaure. Lche-vitrine en plein centre, prs de la Grande Poste sur le stationnement de laquelle nous nous sommes installs, au bord du parc. Monique succombe au charme dÕun magasin de chaussure quÕelle dcouvre en avant de lÕappartement de FranoiseÉ
Celle-ci nous reoit aprs son rendez-vous avec son dernier client, nous fait visiter son nouveau logis/bureau, puis nous entrane travers les petites rues sinueuses de la vieille ville jusquÕ La Grange, le restaurant de sa sĻur et de Sylvain. Agrables retrouvailles dans la chaude ambiance savoyarde, puis dlicieux souper jusquÕ prs de minuit. Coucher devant la Poste, dans le plus grand calme.
21 500 Samedi 8 avril 2006: de CHAMBRY COUTY (57 km)
Rveil vers 7:30 aux premiers bruits de la ville qui sÕanime, et lever une heure plus tard avec, devant la fentre, les pelouses, les grands arbres et les massifs de fleurs du parc. Monique retourne changer une de ses chaussures qui ne lui va pas, tandis que je fais le mnage et mets le journal jour. Nous finissons par dcoller vers 11:30 et prenons tranquillement le chemin de Rumilly.
Je vrifie au passage auprs de deux magasins E. Leclerc la possibilit dÕadopter les nouvelles bouteilles Clairgaz dÕun beau rose fuchsia, beaucoup moins chres (17,85 Ū) que nos bonbonnes vertes de propane Primagaz (24,95 Ū) les 13 kg. Mais il sÕavre que, pour lÕinstant, seul le butane est disponibleÉ Je continuerai donc avec le propane qui me garantira un fonctionnement sans problme durant lÕautomne et lÕhiver prochains.
Nous arrivons en milieu dÕaprs-midi Rumilly o je vais faire lÕemplette de 2 m de tuyau souple annel en 40 mm pour dplacer vers la droite du camion la sortie dÕeaux uses. De retour dans la cour de Couty, je procde son installation. Elle me permettra de vider le rservoir dÕeaux grises de faon beaucoup plus pratique et discrte directement dans le caniveau en ville ou sur le bas-ct de la route la campagne. Puis je profite de la chaleur du soleil pour entreprendre de dcrasser la carrosserie de lÕExsis de toutes les taches de goudron et dÕinsectes, et poursuis par lÕeffacement des rayures superficielles accumules depuis les derniers mois.
JÕachve presque mon ouvrage lorsquÕen fin dÕaprs-midi arrivent Marie-France et Paul. Celle-ci apparat encore trs affecte par lÕACV et les autres problmes de sant qui lÕont frappe il y a quelques semaines et nous ne la verrons que quelques minutes, jusquÕau repas que Monique prpare pour nous quatre et que nous prenons dans la cuisine avec nos htes. Nous nous retirons bientt dans notre CC o nous passons la soire tranquille, Monique lire et moi achever la page web de notre voyage au Pays de Galles en 1994.
21 557 Dimanche 9 avril 2006 : COUTY (0 km)
Il pleut presque toute la journe puis durant la nuit. Fin de la pose du tuyau dÕvacuation des eaux grises et du nettoyage de la carrosserie, rangement de nos effets dans le CC et dans le grenier, inventaire des archives entreposes dans la chambre dÕamis de Toutou, visite de Franoise et de Genevive (on coute de la musique arabe !). Le soir compilation des donnes gnalogiques rassembles par Maman, scannes en novembre et non encore mises au propre.
21 557 Lundi 10 avril 2006: de COUTY LYON (158 km)
Une pluie froide et un ciel trs charg nous attendent au rveil. Derniers rangements et plein dÕeau, nous faisons nos adieux Toutou et Marie-France avant de prendre la route vers Lyon en vitant lÕautoroute. La pluie progressivement se mue en neige fondante qui sÕcrase sur le pare-brise. Nous grimpons rapidement et sans effort au-dessus du lac du Bourget pour passer le Tunnel du Chat, avant de redescendre vers Yenne et la valle du Rhne. Beaux paysages de montagne noys dans la brume et dans la tourmente de neige en allant vers St-Genis/Guiers. Puis cÕest la route connue que nous rattrapons dÕhabitude en sortant de lÕautoroute aprs le passage des deux tunnels de lÕpine et dÕAiguebelette : Aoste, La Btie-Montgascon, la Tour du Pin. Les derniers kilomtres vers Lyon sont ralentis par les innombrables ronds-points dont on a farci la route (histoire de favoriser lÕutilisation de la coteuse autoroute page ?).
En arrivant dans la capitale rgionale nous prenons la direction Ē Lyon Š centre Č qui nous entrane dans un grand tour sur le priphrique nord jusquÕ longer le cours rapide dÕun Rhne gonfl par les pluies. Nous finissons par trouver difficilement une place sur le quai prs de la Place de la Bourse o nous djeunons, avant de nous rendre 14:00 notre rendez-vous chez le notaire. Longue entrevue de prs de 2 heures dont Monique sort finalement assez satisfaite. En quittant, elle tente de rcuprer son dossier chez son avocate, absente, puis nous allons faire quelques courses au Carrefour de Bonnant avant de rendre visite aux Lavigne Ste-Foy.
Chaleureux accueil de nos deux sages qui accusent le passage des ans mais ont gard leur sourire et leur coute patiente nos malheurs familiaux. Nous passons 2 autres bonnes heures en leur compagnie changer des nouvelles et recevoir leur sympathique attention, jusquÕ ce que nous les quittions 21:00 pour aller bivouaquer sur lÕImpasse du Vallon, devant les petits jardins communautaires de Ste-Foy.
21 715 Mardi 11 avril 2006 : STE-FOY-ST-GENIS-LAVAL (19 km)
Nuit tranquille devant les petits jardins, et malgr le froid qui fait dmarrer plusieurs fois le chauffage durant la nuit. Nous trouvons vider la cassette des WC dans la toilette publique du Point du Jour. Laborieux retrait et virement dÕargent La Poste toute proche. Monique rejoint lÕavocat de Jehanne, Matre De Villers et obtient un RV tlphonique. Elle rejoint aussi Matre Perrot pour lui proposer une rencontre entre elle-mme et la tutrice de sa mre (Anne). Tentative infructueuse de rejoindre le directeur de lÕA.T.R. ainsi que M. Roignant la Banque de Neuflize. En fin dÕaprs midi Monique passe chez les Lavigne pour faire des copies des diffrents courriers relis son affaire familiale. En attendant quÕelle fasse ses dmarches, je fais le montage des 2 spots dans le plafond de la cabine de pilotage : travail propre qui nous donne enfin un clairage efficace lÕavant.
Bivouac devant le cimetire de St-Genis-Laval, sur un vaste espace vide lÕcart de la route au-dessus de la ville, sans presque aucun passage.
21 734 Mercredi 12 avril : ST-GENIS-LAVAL - LYON - ST-GENIS-LAVAL (59 km)
Aprs le plein dÕeau mme le robinet du cimetire, descente Lyon o nous allons stationner sur le quai prs du bureau de Me. POYARD. Mais le dossier recherch est aux archives, impossible de le rcuprer immdiatement, et il nous en coterait 30 ŪÉ Nous laissons tomber et allons plutt, en une longue balade sous la pluie, consulter le Bureau des Tutelles au tribunal dÕInstance, en faisant au passage recharger notre tlphone portable et en crant un compte de recharge distance Ē Illico Č sur lÕInternet. Djeuner dans un petit restaurant en face du Garet. Remonte ensuite Ste-Foy pour rencontrer les Lavigne et leur fille Blandine, une amie de longue date de Monique. En soire nous redescendons jusquÕau IKEA prs de St-Priest o Monique va chiner tandis que je trouve quelques pices de plomberie au Leroy-Merlin voisin. Chez Boulanger, les disques durs externes de sauvegarde offrent de belles capacits bon cot mais la grosseur de leur botier mÕapparat excessive pour usage dans le CC.
Ė la fermeture des magasins 20:00 nous remontons jusquÕ St-Genis-Laval o nous bivouaquons cette fois un peu plus haut, sous le fort, devant un beau paysage de valles et collines dor par les dernires lueurs du couchant. Calme presque absolu sur le stationnement dsert, nous serons pied dÕĻuvre pour la dernire entrevue prvue demain aprs-midi.
21 793 Jeudi 13 avril 2006 : de ST-GENIS-LAVAL ANNECY (152 km)
En matine, lever tard et numrisation de plusieurs documents de Couty, puis 14:00 Monique va rencontrer lÕavocate indique prcdemmentÉ Vers 16:00 dpart vers Annecy. Bivouac pass 20:00 sur le stationnement du Gant Casino de Seynod. Je numrise quelques autres lettres et commence la rfection des pages web Italie de notre voyage sabbatique de 1997. Coucher 2:30.
21 945 Vendredi 14 avril 2006 : dÕANNECY BESANON (238 km)
Sous un ciel radieux, lever tard pour rcuprer ma longue soire de travail, avant de descendre au garage Fiat du Pont Neuf prendre rendez-vous pour la rvision des 20 000 km. Pas de place avant vendredi prochain, et encore les autres travaux sous garantie ne pourront tre pris en charge que plus tardÉ Je renonce donc pour lÕinstant ces interventions, les remettant notre arrive Caen.
Retour Couty o jÕachve mon bricolage de tuyauterie dÕeaux grises et fais le plein de la citerne sur le puits. Pendant ce temps Monique prend avec Henry rendez-vous pour la runion familiale de la semaine prochaine, puis elle remet Marie-France les albums de photos emprunts et emmens pour numrisation au Maroc. Arrive de Guy et Annie Laurens qui viennent prendre le caf avec Michle et Henry; nous sommes invits les accompagnerÉ Agrables bavardages autour de la grande table installe sur le gazon au pied de la petite maison, qui portent bien sr principalement sur le Maroc quÕils connaissent bien. Comme rien ne nous retient dans lÕimmdiat Rumilly, et comme nous voyons le temps sÕcouler trop rapidement avant notre envol pour le Canada le 8 mai, nous dcidons de tenter une visite aux Barbe. Par chance ils sont Luxeuil et Aime se dit ravie de nous y accueillir en compagnie de Jacques et de Gilles qui seront l pour les festivits de Pques.
JÕachve les rangements et prparatifs de lÕExsis, nous descendons au cybercaf de Rumilly prendre notre courrier et rpondre aux messages les plus urgents et, vers 17:30, nous voil en route pour les Vosges. Beaucoup de circulation un peu partout, et surtout pour quitter Annecy en direction de Genve, puisque nous nous sommes laiss convaincre de passer par la Suisse pour traverser le Jura. La route ensuite est excellente, mais elle parcourt des rgions trs urbanises (Genve et la rive nord du lac Lman jusquÕ Lausanne) et nous progressons lentement.
Souper devant le petit port de Versoix, dans le crpuscule qui dore puis rosit les cimes enneiges de lÕautre ct de lÕeau. Nous poursuivons notre chemin dans la nuit, l encore assez lentement vu le terrain accident qui nous spare de la France. Cossonay, Vallorbe en Pays Vaudois, Jougne en Jura franaisÉ Je me fais flasher (radar automatique) en descendant 100 km/h vers la Cluse de Joux, nous traversons Pontarlier endormi pour aller dormir derrire lÕglise du village de Nods, 30 km avant Besanon.
22 183 Samedi 15 avril 2006 : de BESANON LUXEUIL (124 km)
Il pleut un peu durant la nuit, et la temprature descend assez pour rendre agrable un petit coup de chauffage au lever vers 9:00. Une longue rocade nous fait viter le centre de Besanon mais aussi le site spectaculaire de la ville love dans une boucle presque parfaite du Doubs. La chausse excellente file dans un environnement plus bas et de moins en moins vallonn, jusquÕ Vesoul pass rapidement. Djeuner dÕun croissant achet en passant dans une boulangerie providentielle, avant une dernire tape jusquÕ Luxeuil o nous arrivons peu avant midi.
Aime et Gilles nous accueillent affectueusement avant le retour dÕdouard, parti faire une dmarche la mairie. Aprs un dlicieux repas pris en compagnie dÕun couple ami de Gilles avec lequel nous changeons longuement propos de lÕducation de leurs deux enfants, nous nous retrouvons avec les trois Barbe dans le camping-car discuter principalement de notre voyage au Maroc tout en dgustant un th marocain. Appel tlphonique de Maman, aprs celui dÕAnne-Ccile ce midi qui annonait le retour dfinitif de la famille Bonnet en France lÕt. Nous rentrons enfin prendre le souper la maison, et Monique raconte ensuite douard de grands pans de sa saga familiale tandis que Gilles et Aime se rendent lÕoffice du Samedi Saint. Pour finir nous nous endormons dans le plus grand calme devant lÕaccueillante maison de Froideconche.
22 307 Dimanche 16 avril 2006 : LUXEUIL
Lever tard sous un soleil timide qui ne parvient pas vraiment rchauffer lÕatmosphre. JÕentame la numrisation des photos familiales et archives Barbe en mme temps que celle dÕune srie de photos couleurs que Gilles veut utiliser pour la fte des 50 ans de mariage dÕdouard et Aime en aot prochain. Repas plantureux et bien arross, beaucoup de discussions avec douard toujours aussi passionn et haut en couleursÉ Coucher tard aprs de longs travaux sur lÕordi.
Lundi 17 avril 2006 : LUXEUILLever tard encore une foisÉ Ė midi Jacques, Sylvette et Antoine nous rejoignent pour le djeuner de fte. Tour du jardin, Edouard nous donne voir et essayer son nouveau tracteur (un Vieux Renault quÕil a soigneusement remis en tat).
Mardi 18 avril 2006 : LUXEUIL
Suite mes travaux de numrisation, je demande douard de mÕidentifier toute une srie de ttes sur les groupes de mariage du dbut du XXme. Il arrive reconnatre plusieurs membres de la famille ct Ringuenet et Barbe. Nous finissons Gilles et moi fort tard sa srie de photos, jÕachve de les graver pass 2:30 du matin.
Mercredi 19 avril 2006 : LUXEUIL (12 km)
Gilles nous quitte pour regagner sa communaut Paris avant notre lever: il dormira dans le train ! Repas de midi en compagnie dÕun couple dÕamis des Barbe venus de Paris (lui ingnieur de la SNECMA, elle russe). En aprs-midi nous allons prendre notre courriel dans une des seules boutiques dÕinformatique de Luxeuil. Le patron, trs aimable, nous a propos ce service gracieusement, car ici il nÕy a pas de cyber-caf en villeÉ la large diffusion de lÕADSL ayant conquis le peu de clients intresss. Monique en profite pour rechercher sur le net un billet pour Casa, puis nous allons changer la deuxime bouteille de propane, celle que jÕavais fait remplir de butane lÕusine prs de Bouazza avant notre dpart. Probablement nÕtait-elle pas vraiment pleine, car 13 kg de gaz en 3 semaines en ne chauffant pratiquement pas, cÕest beaucoup !
De retour la maison je dmonte la tle dÕalu surleve dans le coffre gaz, histoire de faciliter lÕintroduction des bouteilles et de rcuprer un peu dÕespace, en mÕinterrogeant sur la raison de ce bricolage aprs-coup. Je comprend lorsque, mon dmontage effectu et tout remis en place, il est impossible de verrouiller le coffre, la serrure de droite tombant exactement sur le renflement de la bouteille la plus en arrire ! Il me faudra reprendre cela demain avant de nous remettre en route. CÕest ce soir en effet notre dernier souper en famille puisque nous partirons demain matin pour Lyon o, vendredi matin, Monique a rendez-vous avec son notaire. Soire chaleureuse dans le salon o, de surcrot, le nouveau pole diffuse avec une extraordinaire efficacit les calories de quelques petites bchesÉ
22 319 Jeudi 20 avril 2006 : de LUXEUIL LYON (326 km)
Un trs beau temps nous attend au rveil, il semble que le passage des cloches pascales aient enfin apport le printemps ! Nous rcuprons les quelques effets personnels laisss dans la maison, je fais le plein dÕeau, dbranche et enroule le cble lectriqueÉ et surlve la bouteille de propane arrire avec une partie de la tle pralablement dcoupe avec la disqueuse prte par douard. Il faudra reprendre la disposition des cales de faon rcuprer lÕespace dÕun petit tiroir, mais au moins maintenant lÕenrouleur du cble lectrique et celui du tuyau dÕeau entrent-ils dans ce compartiment !
Il est pass 11:00 lorsque nous prenons enfin la route, en quittant avec motion et gratitude le vieux couple dont lÕaccueil est chaque fois aussi gnreux et affectueux. Si la route vers Bourg-en-Bresse est bonne, coupe de plusieurs sections 4 voies, elle est cependant longue (prs de 300 km) et assez charge. De plus les traverses de village trs frquentes obligent de continuels ralentissement, et les radars automatiques ont surgi un peu partout l o autrefois on aurait pu avoir le pied pesant sur lÕacclrateurÉ Le soleil apprci ce matin finit par devenir chaud, la lumire vive est fatigante, et nous sommes sans nergie lorsquÕenfin nous passons Villefranche pour arriver Lyon.
Nous allons dÕabord au Point du Jour reconnatre lÕadresse du notaire pour demain matin. Bien nous en prend car le 19 not dans lÕagenda sÕavre en ralit devoir tre le 49 sur lÕAvenue du Point du JourÉ Nous en profitons pour reprer galement un stationnement car, ici aussi, la circulation est trs dense et les places rares. Pas question de demeurer dans ce coin pour la nuit. Il est maintenant 17:30, donc encore trop tt pour aller nous installer Impasse du Vallon. Nous allons chercher fracheur et tranquillit lÕextrieur de lÕagglomration, et les dcouvrons pas bien loin devant le cimetire de Charbonnires-les-Bains, au milieu dÕune oasis de verdure et au-dessus du cours charmant de la petite rivire. Nous y passons 3 heures paisibles nous reposer, souper et crire une mise jour au dossier que Monique ira prsenter demain son notaire. Puis je me tonds la barbe et me rase soigneusement, histoire de me rajeunir le look et dÕaffronter plus frachement les chaleurs estivales.
Lorsque la nuit tombe nous gagnons notre bivouac prfr. Monique qui tombe de sommeil grimpe bientt au lit tandis que jÕimprime le texte crit tout lÕheure et complte le journal des 3 derniers jours. Extinction des feux 22:45.
22 645 Vendredi 21 avril 2006 : de STE-FOY COUTY (155 km)
Aprs une autre nuit tranquille au bout de notre impasse, nous gagnons le Point du Jour et le rendez-vous de Monique chez son notaire. Pendant son entrevue je fais le mnage de notre petit intrieur, lave le pare-brise tout crott de rsidus dÕinsectes et me remets la prparation de lÕune de mes pages web jusquÕ ce quÕelle revienne fort satisfaite de sa consultation.
Nous prenons aussitt la route en direction dÕAnnecy, nÕempruntant lÕautoroute que pour franchir les 2 tunnels dÕAiguebelette et de lÕpine. Circulation assez dense que le temps superbe fait accepter sans rencler. Nous nous installons sur le terre-plein devant la grande maison familiale et commenons mettre de lÕordre dans nos affaires, puis nous couchons tt, puiss par ces derniers jours de vadrouille.
22 790 Samedi 22 avril 2006 : COUTY (2 km)
Lever tard sous un grand soleil qui rchauffera lÕatmosphre toute la journe pour en faire presque une canicule en milieu dÕaprs-midi. Monique tche dÕaccder aux archives entreposes chez Toutou mais rencontre une vive rticence de la part de ce dernier, prtextant que Philippe sÕen est occup et quÕelle nÕa plus de raison de sÕen inquiterÉ Furieuse, elle va faire part de sa dconvenue ses tantes et tente de rejoindre Philippe Paris pour faire une mise au point sur le devenir des archives familiales. Ė force de diplomatie, tout finit par sÕarranger et nous pourrons emprunter les plaques stros qui restent Couty pour les nettoyer, les cataloguer et les numriser. Pendant ces longues tractations, je poursuis la numrisation puis la mise au propre des photos des 2 derniers albums emprunts dans la grande armoire de Couty. Djeuner en plein air sur la terrasse en compagnie de Marie-France, Paul et la famille dÕAlain venue pour le week-end.
Puis nous mettons la dernire main notre stockage dans le grenier de Toutou avant dÕaller faire le plein de gasoil et quelques autres courses lÕIntermarch de Rumilly. Retour Couty pour caser tous nos effets dans le camion en vue de la route demain vers la Normandie, puis souper lger en compagnie de Thrse avec laquelle nous regardons ensuite une patrie des photos prises au Maroc. Ė 23:00, Monique grimpe au lit tandis que je mets jour le journal et continue la mise au propre des photos.
22 792 Dimanche 23 avril 2006 : de COUTY BRIARE (424 km)
Une autre trs belle journe que nous abordons assez tt pour une fois, dans lÕide de finir nos prparatifs et de partir pour la Normandie. JÕachve de numriser lÕalbum entrepris hier, et poursuis en aprs-midi avec celui des annes 47 51, sans avoir le temps de mÕattaquer au suivant couvrant les annes 52 et 53É Nous sommes tous deux fort handicaps par un gros rhume et un dbut de grippe qui nous cause ternuements, toux et maux de tte. Aussi notre rythme et notre nergie en sont-ils un peu ralentis. Je tente aussi de faire une copie du film japonais sur Veyre (Rve de cinma) sans arriver connecter le VHS des Bnier sur ma camra (les prises PritelÉ).
Pendant ce temps Monique aide de Thrse enlve de la visionneuse stroscopique les quelques 160 plaques qui y avaient t places au hasard et les insre dans les coffrets de bois ad hoc conservs dans le grenier de Toutou (qui laisse faire en ronchonnant, aprs le coup de fil de Philippe hierÉ). Tout ce matriel ainsi que les autres documents photographiques de Gabriel Veyre conservs remplissent une autre petite valise ainsi quÕun carton et viennent trouver une petite place dans le camion puisque nous les emmnerons Caen pour les numriser.
En milieu dÕaprs-midi jÕachve enfin mon travail, nous arrivons tout caser tant bien que mal dans lÕExsis dcidment plein de ressources (les 2 auvents[12]longs de plus de 3 m dpassant sur le plancher travers la soute dont le portillons intrieur reste ouvertÉ). Nous faisons nos adieux toute la famille et nous mettons en chemin vers 17:00.
Route acrobatique jusquÕ Frangy, puis alternance de nationales excellentes, de 4 voies occasionnelles et dÕautoroutes jusquÕ la tombe de la nuit peu aprs Nevers. JÕaurais bien voulu me rendre jusquÕ Orlans, mais la fatigue lie au rhume est trop grande, Monique sommeille mon ct et rclame son litÉ Nous ferons donc tape Briare, au bord du port de plaisance o 4 autres CC se sont aligns sur le quai. La vue devrait tre agrable demain matin si le temps sÕclaircit. Coucher 22:45 aprs griffonnage de ces quelques lignes.
23 216 Lundi 24 avril 2006 : de BRIARE BNOUVILLE (365 km)
Malgr notre fatigue et lÕpuisement que nous cause notre grippe, nous dormons assez bien, chacun notre tageÉ Mais le lever pass 9:30 est bien difficile, nos courbatures et maux de tte mriteraient un supplment de farnienteÉ Nous reprenons enfin la route aprs nous tre un peu drouills sous la douche trs chaude, pour un long cheminement sur des petites routes pleines de camion jusquÕ Orlans. Ensuite nous empruntons la petite D955 qui file rectiligne travers la plaine de Beauce. La circulation y est clairseme, aussi puis-je y maintenir une vitesse assez leve (110 km/h) qui permet de nous avancer. Puis ce sont les hauts et les bas du boccage du Perche, certes jolis mais dont les virages et les ctes incessantes limitent la visibilit et nous obligent suivre entre 80 et 90 km/h les vhicules qui nous prcdent. Quelques bouts de 4 voies aprs Alenon, avant dÕaborder la plaine dÕArgentan et de Caen. Surprise, il flotte sur tout le paysage un voile dÕhumidit comme si le ciel trs chaud faisait suer au sol printanier encore imbib dÕeau son surplus superficiel. Pourtant il fait encore trs frais, rien pour nous remettre de nos maux.
Je suis trs fatigu lorsquÕenfin nous arrtons devant la succursale FIAT lÕentre de la ville pour rapporter les petits problmes vcus avec notre vhicule et prendre rendez-vous pour voir leur correction vendredi prochain. Nous filons vers Ouistreham pour remettre notre vendeur Guillaume Lefranois les deux stores qui nous encombrent. Puis nous discutons un peu de lÕexprience vcue avec notre rcente acquisition, et prenons rendez-vous pour rencontrer demain le chef dÕatelier qui devrait remdier aux petits dfauts et manques rapports ct cellule.
Hsitant gagner ensuite un incertain bivouac sur la cte, nous prfrons rester sur place et installer notre campement sur lÕaire de service de Destinea, ct de deux autres voyageurs venus faire rparer ou faire le plein dÕeau. Aprs le souper bienvenu (jÕtais incapable dÕavaler quoi que ce soit de la journe) je mets le journal jour tandis que Monique commence le tri des photos Autochrome et autres plaques de verre quÕelle a emprunt Couty pour les classer et les scanner. Coucher tt avant 22:00.
23 581 Mardi 25 avril 2006 : de BNOUVILLE EPRON
Aprs une trs mauvaise nuit due la grippe et mes difficults digestives, nous tchons de faire durer le repos malgr le bruit environnant qui finit par nous tirer du lit vers 9:30. Plein dÕeau et vidange de la cassette, avant de retourner dans le magasin et rencontrer le chef dÕatelier pour lui prsenter nos dolances. La liste sÕallonge sans susciter de questions, si ce nÕest pour le store dont mon interlocuteur ne comprend pas lÕouverture intempestive, jusquÕ ce que je lui montre le modle sur le catalogue. Il convient alors que ce modle nÕest pas de la meilleure qualit, et tchera dÕen trouver un plus rsistant et plus scuritaire pour remplacer celui qui nous a fait dfaut.
Il est midi lorsque nous quittons les lieux et rejoignons Gilles son restaurant La Normandie. Monique apprcie le dlicieux repas tandis que je mÕabstiens, lÕestomac bloquÉ Nous passons ensuite la BNP de Ouistreham pour y faire transfrer notre compte lyonnais. Dmarche un peu longue pour laquelle on nous demande dÕabord de prendre rendez-vous, puis qui se passe trs vite lorsque le conseiller nous reoit dans son bureau et fait devant nous lÕinscription finalement trs simple par Internet. Nous gagnons ensuite Caen et lÕappartement de Maman que nous attendons un bon moment dans la cour arrire en faisant le tri de nos effets et en sortant ce qui ira attendre dans la cave notre prochain retour. Maman nous accueille chaleureusement puis nous offre le th. Nous la quittons pass 19:00 pour rejoindre Gilles et Dominique pron. Agrables retrouvailles, puis changes sur les actualits familialesÉ Nous nous branchons ensuite sur le net, prenons notre courriel et changeons un bon moment sur MSN avec Juliette et Mathieu, communiquons par Skype avec Houssine et Mariette, puis longuement avec Mokhtar. Nous allons ensuite dormir proximit prs de la maison.
Du mercredi 26 avril au mardi 2 mai 2006 : de PRON PRON
Dominique tant absente les 3 prochains jours pour une formation Paris, Monique tale toutes les archives ramenes de Couty sur la grande table aimablement mise notre disposition par Gilles. Dbut du tri des diffrents documents.
Jeudi djeuner chez Maman sans pouvoir prendre rendez-vous avec Thomas tout juste rentr de Chine. En matine, course au centre dÕachat de Mondeville (Boulanger, Darty, Carrefour, etc. ). En soire, souper avec Gilles.
Vendredi rangement et classement du matriel dans le camion et dans la cave de Maman Caen. En soire souper avec Maman au bord de la mer.
Samedi 29 avril 2006 : dÕPRON PONT-DÕOUILLY
Dpart avec Gilles et Dominique pour un tour en Suisse Normande : le temps trs gris et frais heureusement se retient tout juste de passer la pluieÉ Nous commenons par Thury-Harcourt o nous faisons quelques courses et empruntons la boucle du Hom avant dÕaller manger sur la petite place prs de la Mairie de Clcy. Ensuite tour du petit Muse Hardy o je retrouve plusieurs paysages familiers brosss avec une patte toute aussi familire. Puis nous gagnons la petite glise du Vey dÕo part la balade vers le Pain de sucre. Grand bol dÕair pour gravir les 205 m de la falaise dominant une large courbe de lÕOrne, rcompens par une vue large et pittoresque sur le site de Clcy. Dommage que la lumire ne soit pas au rendez-vousÉ
Nous gagnons ensuite Pont dÕOuilly. Ė St-Christophe Gilles va consulter le menu de lÕauberge, avant de gagner notre terre natale Pon-dÕOuilly. Tour du village en voiture, puis monte St-Marc-dÕOuilly et la chapelle St-Roch. De retour dans la valle, nous laissons Gilles et Dominique au Relais du Commerce, et faisons une reconnaissance la recherche dÕun bivouac acceptable que nous pensons trouver prs de la base de plein air, deux pas de la petite gare recycle en Centre de plein air du comit dÕentreprise de la SNCF. Retour lÕhtel pour un repas plantureux et dlectable offert par Gilles. Nous retournons dormir route de Flers mais nous heurtons la barrire ferme de la baseÉ Nous dormons sur un stationnement tout prs, en bord de la route heureusement peu passante.
Dimanche 30 avril : de PONT-DÕOUILLY PRON
Lever un peu tardif. Nous commenons par gagner le Rocher du Lion dont nous escaladons la pente raide et pleine de ronce pour admirer le point de vue sur la rivire lÕore du village. Puis nous poursuivons notre exploration pied du village en commenant par lÕancienne baignade avant de parcourir les rues qui ont pour nous beaucoup chang. Nombre de commerces ont disparu ou se sont dplacs, et la vocation touristique du village pressentie par Papa sÕest affirme, donnant lieu un dynamisme sympathique mais parfois un peu brouillon. Il manque au nouveau Pont-dÕOuilly une certaine unit, non seulement architecturale (le schiste original et le granit rose de la reconstruction sont trop souvent dbords par les jettis de ciment gris sur ourdiÉ) mais aussi stylistique. On passe le pont, on fait le tour de lÕancienne maison Gendreau en jetant un Ļil au jardin maintenant trs arbor et fleuri, puis au rivage de lÕOrne. Visite de lÕglise, traverse du jardin public derrire lÕancienne usineÉ Nous nous retrouvons sur la route de Flers o je jette un Ļil au jardin autrefois dvelopp avec talent par Madame Cornu, la femme du mdecin qui nous a vu natre. Toutes ses ralisations pleines de fantaisie ont disparu ou presqueÉ Emplette dÕun pain chez la boulangre qui a succd Marie, lÕancienne bonne de Maman.
Nous voil prts aller un peu plus loin, vers la Roche dÕOtre, un autre site emblmatique de notre enfance. Djeuner sur le grand parking qui vient dÕtre amnag devant le nouveau muse des Ē Montagnes de Normandie Č ! Si ces amnagements tape--lÕĻil visant surtout la promotion touristique du coin ont enlev un peu du charme rural dont nous avions gard le souvenir, en revanche la vue sur le val profond et la descente abrupte jusquÕau bord de la Rouvre ont gard leur caractre sauvage. Remonte en douceur jusquÕ lÕExsis o Monique a prfr nous attendre en faisant la vaisselle puis un sommeÉ
Nous gagnons ensuite la courbe de St-Christophe, malheureusement bien triste sous ses couleurs quasi-automnales et les quelques gouttes dÕeau qui perlentÉ On est loin des pentes couvertes de lÕor des genets en fleur photographis par Papa ! Retour vers Clcy en traversant le B o, au passage, nous recherchons dans le cimetire des pierres tombales portant le nom de Chauvel, patronyme de Manleine ma grand-mre paternelle. Ė Clcy, belle vue sur le viaduc et les Rochers des Parcs depuis le fameux panorama de la Croix de la Faverie o nous sommes surpris par la pluie qui semble maintenant devoir sÕtablir.
Il est temps de reprendre la route vers Caen o nous arrivons en dbut de soire. Souper avec Gilles et Dominique, puis bivouac sur le petit stationnement des tennis, comme les derniers jours.
Lundi 1er mai (fte du Travail) : PRON
Jour de cong o tout est ferm, mme le site romain de Vieux-la-Romaine que nous tentons de visiter en aprs-midiÉ Gilles recopie des pans entiers de ma discothque .mp3 sur son disque dur partir de mes DVD, je continue de mettre au propre les derniers albums scanns Couty. Mise jour de notre courriel.
Monique rserve son avion pour Casa puis pour Montral. En soire nous laissons Gilles et Dominique seuls et allons souper chez Maman Caen. Retour pour le bivouac pron.
Mardi 2 mai 2006 : dÕPRON LANGRUNES (328 km)
Dans la maison vide puisque nos htes sont retourns au travail je continue mes mises jour sur lÕInternet, rserve mon tour mon avion de retour Montral pour le 23 mai, puis copie quelques disques de jazz reprs dans la discothque de Gilles. En soire nous allons faire quelques courses au Carrefour voisin, puis prenons la route pour aller souper prs de la mer Langrunes. Bivouac sur la petite place devant le monument commmorant le dbarquement.
23 909 Du mercredi 3 au vendredi 5 mai 2006 : de LANGRUNES PRON
Courses et rangements durant les derniers jours de la semaine. Je retourne vendredi matin au garage pour faire rparer le cble de la bote de vitesse mais nÕobtiens rien pour le rservoir qui ne se remplit pas compltement (le chef dÕatelier se renseignera lors dÕun prochain stage de perfectionnementÉ). Il se refuse par ailleurs installer un rgulateur de vitesse (pb. de responsabilit suite un accident rcent !) et me confirme que lÕassiette du camping-car est conforme aux spcifications, mme sÕil penche vers lÕavant ! Malgr une lubrification aux silicones, la suspension arrire continue de grincer chaque dos dÕne, mais la gomtrie des roues avant a t contrle et corrige (semble-t-il). Quant lÕindicateur de temprature non fonctionnel, il semble que ce soit le galvanomtre du tableau de bord qui ait saut puisque la sonde enfin arrive et change est bonne; il faut donc remplacer lÕensemble du tableau, ce qui requiert autorisation de Fiat et commandeÉ Bref un service aimable qui ne vient pas bout de tous les petits problmes relevs lors de ces premiers 20 000 km.
En soire je construis 2 CD contenant toutes les photos Jacquier en notre possession concernant le Maroc que Monique emmnera avec elle Dar Bouazza. Fin du classement de tous les documents glans Couty et recueillis au Maroc. Mise en ordre et inventaire de nos affaires dans les placards et coffres du camion et rangement dans lÕarmoire prte par Maman.
Samedi 6 mai : de CAEN BERNIéRES
Aprs la fin de la confection des bagages jÕaccompagne Monique la gare pour Paris dÕo elle doit prendre en soire lÕavion destination de Casa. En aprs-midi je fais quelques courses avec Maman (dont des fleurs pour lÕanniversaire de Dominique) puis nous allons faire une petit visite au cimetire dÕArdennes sur la tombe de Papa. Nous soupons ensemble et regardons quelques photos familiales. Bivouac Bernires devant le monument commmorant le dbarquement des Canadiens.
Dimanche 7 mai : BERNIéRES - CAEN - ST-LAURENT/MER
Faisant quelques pas sur la dune au-dessus de la plage, je vais admirer et photographier les plaques et autres souvenirs, un peu mu par lÕvocation du sacrifice de tant de jeunes vies canadiennes en cette lointaine EuropeÉ Je rejoins Maman pour djeuner puis nous allons prendre le caf avec Gilles et Dominique laquelle jÕoffre un gros pied de rhododendrons blancs et Maman une orchideÉ
De retour la maison nous regardons sur le Mac les photos familiales glanes ici et l, identifiant le maximum de personnes et dÕvnements. Maman me prsente alors une pochette pleine de souvenirs familiaux (documents concernant la libration et la reconstruction de Jou-du-Bois, recherches gnalogiques de Papa et Jean autour de Pont dÕOuilly pour retracer la branche Chauvel, articles crits par le Dr Cornu concernant lÕhistoire locale de Pont dÕOuillyÉ). Je les lui emprunte pour numriser tout ce qui mÕintresse, puis la quitte fort tard aprs souper pour profiter de 3 jours de solitude. Sous la pluie battante je prends la N 13 en direction du Cotentin et, dans la nuit, gagne le site du cimetire amricain de St-Laurent. Bivouac dans lÕun des grands parkings herbus non occups.
Lundi 8 mai : de ST-LAURENT/MER BRUCHEVILLE (Utah Beach)
Grand soleil au matin pour la visite du site : magnifique jardin, vue spectaculaire sur la plage o se firent massacrer les Ē boys Č avant de finir par grimper le talus et prendre pied sur le plateauÉ Je profite pleinement de lÕmouvante visite : beaut de la nature printanire qui commence enfin sÕpanouir, vue spectaculaire sur Omaha Beach, majest et perfection de lÕamnagement paysager (les arbres, le gazon, lÕalignement parfait des 10 000 petites croix de marbre blanc nacr de Carrare)É Mais aussi rflexions amres et dsabuses sur lÕabsurdit de la guerre et le destin dramatique de tous ces jeunes hommes disparus dans leur prime jeunesse, la poursuite de quel idal, abuss par quelle propagande, pour rpondre ultimement aux intrts de quiÉ ?
Je poursuis la route ctire et mon plerinage sur les plages du Dbarquement en gagnant Vierville et le monument aux National Guards. Puis cÕest la Pointe du Hoc o le beau temps qui se poursuit (eh oui, cela arrive en Normandie !) mÕautorise une longue promenade sur le site autrefois dvast mais maintenant beaucoup plus assagi puisque le terrain a t donn au Gouvernement amricain. Il en a fait un parc (vaste stationnement et btiment dÕaccueil, gazon tondu, cltures un peu partout qui empchent dÕerrer au milieu des ruines des blockhaus dfoncs et disloqus par lÕintense pilonnage ariens et de pices de marine). Impossible de gagner la flche de granit pose sur la Pointe elle-mme, commmorant lÕexploit des Rangers qui russirent lÕescalader sous le feu intense de lÕennemi retranch. Une longue marche sur le sentier littoral me permet quand mme dÕapercevoir le fameux promontoire, mais de bien loinÉ
Je dcide alors de poursuivre mon plerinage en direction du Cotentin. Je rattrape la N 13 vers Isigny, passe Carentan et mÕenfile sur la petite route en direction du rivage vers Utah Beach. Bivouac en cours de route dans le hameau de Brucheville, sur un grand espace de gravier au pied de la petite glise dont le clocher vient dÕtre fort bien restaur. Calme assur !
Mardi 9 mai 2005 : de BRUCHEVILLE au Manoir de TOURP (OMONVILLE)
Lever tard car jÕai scann jusque vers 3:00 les documents prts par Maman. Le temps trs gris et le vent frais nÕincitent gure se bougerÉ Heureusement le chauffage et la douche chaude aident au drouillage matinal ! De charmantes petites routes rurales troites tournicotant entre herbages et haies me mnent bientt au site dÕUtah Beach : muse de rigueur Š que jÕvite, connaissant dj trop bien les artefacts ici comme ailleurs exposs, et la liste des faits pour moi redondants Š mais bien plus sduit par lÕambiance trangement calme et silencieuse de lÕimmense plage. Vent frais, vaste baie avec en face les falaises et la Pointe du HocÉ Avant de repartir, balade sur la dune toute larde de blockhaus de bton gris demi enfouis dans le sableÉ Rparation de la tringlerie de la trappe du WC encore une fois dglingue : cette fois je bloque la biellette avec un domino lectrique que je visse et colle par dessus le march ! Prochaine tape quelques kilomtres : la plage et le monument voquant le dbarquement de Leclerc et de sa 2me DB. Un beau Sherman aux couleurs franaises accompagne quelques autres vhicules en nettement moins bon tat. Ils en ont fait du chemin, du Tchad Strasbourg puis BerchestgadenÉ
Je longe le rivage en montant la cte est du Cotentin, pour arrter enfin et djeuner St-Vast-la-Hougue. Espace bien dgag mais peu spectaculaire, en dehors des forts franais du XVIIme construits par Vauban suite au dsastre de Tourville. LÕaccueil des CC tant fort encadre dans le coin (2 Ū pour faire le plein dÕeau au camping local !) je prfre me diriger directement vers la Hague dont Maman mÕa dit beaucoup de bien. Dtour vers le belvdre de La Pernelle qui offre effectivement une vue tendue sur la cte, au pied de sa petite glise dtruite en 1944 mais bien retape, juste ct du poste dÕobservation de la batterie allemande. Mais le vent froid nÕincite gure sÕattarder, et le ciel est dcidment trop variable !
JÕemprunte donc la jolie route bucolique du Val de Saire, rattrape la grande route St-Pierre-glise et traverse la grosse ville de Cherbourg sans arrter. Puis je longe la cte dÕabord peu spectaculaire qui commence enfin sÕlever peu aprs le pittoresque manoir de Dur cu, dont les multiples tours et btiments ont t joliment restaurs, mais qui ne semble pas ouvert la visite. Vers Landemer, arrt pour admirer les points de vue sur la cte depuis le belvdre construit sur un autre blockhaus, joliment plac ma foi !
Tout coup affect par une crise allergique, je tche de dcouvrir un coin tranquille pour me reposer, dÕautant que le temps se gte : froid, vent, quelques gouttesÉ Je crois le trouver en me dirigeant vers le hameau de Gruchy o naquit le peintre J.-F. Millet. Petites routes troites assez haut au-dessus de la mer. Je passe prs de 3 heures stationn au bord dÕun chemin menant un hameau, dÕabord sans rien faire en tchant de rcuprer, puis en continuant de classer et scanner les notes gnalogiques de Papa. Dans le grand silence passent quelques voitures puis un troupeau de vaches escort par le fermier en quadÉ
Lorsque le soir tombe je reprends la route et vais mÕarrter sur le stationnement du manoir du Tourp, superbement amnag par la Fondation du Littoral dans un champ derrire la haie bordant la route. Fin de la numrisation des notes de Papa et de son frre Jean.
Mercredi 10 mai 2005 : du Manoir de TOURP (OMONVILLE) PRON
Temps encore une fois trs gris, et lambeaux de brouillard flottant sur les prairies autour de moiÉ Aprs ma nuit idalement calme je tente une visite du manoir, une belle btisse de granit joliment restaure, mais hormis la mdiathque, tout est ferm jusquÕ 14 heuresÉ Je dois donc renoncer lÕintressante exposition sur la nature sauvage du Cotentin ainsi quÕ une autre consacre des peintres locaux.
La suite de lÕitinraire propos par le Guide Vert dans la rgion de La Hague me suggre un arrt Omonville-la-Rogue pour faire un tour du village de granit trs joliment restaur, puis je descends jusquÕ la mer sur le port du Hble qui me parat offrir tout ce dont peut rver un camping-cariste (eau, WC publiques, vaste espace de stationnement). La route ctire passe au-dessus du pittoresque mais minuscule Port Racine. LÕenvironnement serait fort beau si la brume ne limitait pas tant la visibilit.
En arrivant St-Germain-des-Vaux, jÕenfile la petite D 402 en direction du rivage vers le nord (Roche Gltan). Celui-ci apparat au bout de quelques centaines de mtres dÕune route trs troite. Mais depuis le petit stationnement sur la dune, on nÕy voit pas grand-chose tant sont pais les nuages de brume qui drivent sur la Manche. Dcourag par ma petite marche dans cet environnement certes sauvage mais un peu triqu, je reviens prs de lÕExsis et jÕentreprends de rparer tant que faire se peut les dgts faits avant-hier au pare-chocs arrire. Pendant mon long travail le temps se rchauffe, le soleil apparat et la brume se lve pour dcouvrir un fort beau paysage. Je pique-nique puis repars en balade, cette fois-ci en profitant de la vue sur les rochers dcouverts par la mare basse, sur les phares et le smaphore juchs sur des lots quelques encablures du rivage.
Je gagne ensuite Goury pour un tour au grand soleil dans le site admirable. Puis cÕest le point de vue spectaculaire sur la Baie dÕEcalgrain, avant de gagner le Nez de Voidries pour admirer le Nez de Jobourg. Balade sur le sentier qui coupe le cap, lui-mme dÕaccs interdit car rserve ornithologique. Vues magnifiques du rivage rocheux et escarp tombant dans la mer agite, dont les premiers plans dÕajoncs en fleur jaune or font ressortir les couleurs. Je fais une longue marche sur le sentier contournant le cap, avant de retrouver lÕExsis en coupant travers champs.
Retour ensuite vers Cherbourg o je retrouve brusquement la brume de ce matin. Elle me suivra tout au long de la rapide N13 4 voies en revenant vers Caen. Arrt pour visiter au passage le cimetire allemand de La Cambe dont je serai le dernier visiteur ce soir. Ambiance particulirement mouvante et beaucoup plus romantique quÕ St-Laurent avant-hier : il nÕy a pas de gloire pour les vaincus, seulement une sombre mlancolie renforce par le noir des croix disperses sur le gazon trs vert, sous les quelques grands arbres pars, dans la lumire grise et teinte filtre par la brume. Je suis frapp par le jeune ge de la majorit des 21 000 soldats ici enterrs : la plupart des dfenseurs de la Normandie avaient entre 18 et 22 ans ! Citation de A. Schweitzer grave sur une stle du jardin de la Paix qui prcde le cimetire : Ē Les tombes de guerre sont les grands prdicateurs de la paix Č. Voil qui rejoint tout fait mon tat dÕesprit.
JÕarrive pass 20:00 sur mon bivouac prfr dÕpron. Souper, puis criture du journal des derniers jours avant le coucher dans le grand silence 1:30.
24 510 Jeudi 11 mai 2006 : dÕPRON MOUTIERS-EN-RETZ (358 km)
Lever vers 9:00 sous un ciel gris, en fait bouch par la brume matinale dont la leve se fait attendre. Je sors de la douche quand Gilles frappe ma porte en partant au travail : Monique qui a des difficults rembourser nos locataires franais dsire que je la rappelle, et Dominique Barbe suggre que je profite de mon voyage chez lui pour emmener Maman chez douard aux Moutiers. Gilles mÕannonce enfin quÕil sÕenvole demain matin vers Toulouse pour visiter Sophie dont le fils Gal est n avant-hierÉ Je dcolle en hte, fais le plein dÕeau sur son boyau dÕarrosage et consulte mon courriel sur son ordi avant dÕaller faire le plein de gasoil au Carrefour et de gagner lÕappartement de Maman. Je lui confirme mon intention de lÕemmener en Vende aprs lÕavoir conduite son rendez-vous dÕophtalmo Vire, jÕappelle Casa Monique qui me communique les informations ncessaires au virement et mÕexprime sa frustration devant les lenteurs marocainesÉ
Nous djeunons tt, Maman et moi, et midi prenons lÕautoroute puis la route travers le Bessin jusquÕ Vire. Ė 14:20 je la laisse la clinique et trane un peu dans les magasins autour de la place de lÕHorloge (appareils photos, crans LCDÉ). Il est presque 16:00 lorsque nous repartons vers le Sud-Ouest sur la A 84 rattrape Villedieu. La route excellente file ensuite jusquÕ Rennes puis Nantes. De l, bifurcation vers Bourgneuf-en-Retz (direction Noirmoutier) pour arriver enfin la gare de Moutiers vers 20:00. Surprise dÕdouard et Aime qui nÕont pas pris le message de Maman annonant son arriveÉ Joyeux souper improvis, longue discussions autour de la longue table dans la grande salle en voquant les souvenirs de lÕenfance des deux BarbeÉ Coucher dans le CC devant la maison 23:30, par une temprature beaucoup plus douce quÕen Normandie.
24 868 Vendredi 12 mai 2006 : MOUTIERS-EN-RETZ
En matine courses au Leclerc de Pornic avec Maman et douard. Djeuner tous 4 ensembles dans la grande salle. Il fait beau, la temprature est douceÉ En aprs-midi je travaille un peu aux photos sur mon Mac puis bricole le compartiment du lecteur de DVD/cran vido sur la console au centre du tableau de bord. Souper tard et longs bavardages en soire maills dÕanecdotes et de souvenirs dÕenfance dÕEdouard et de Maman. Coucher 12:30, aprs un peu de travail sur les photos de Couty et criture.
24 970 Samedi 13 mai 2006 : de MOUTIERS LA JONCHERAIS (102 km)
Dpart en milieu de matine pour Pornic o je vais changer ma bouteille de Primagaz pour du butane Leclerc beaucoup moins cher (19,50 Ū au lieu de 25 Ū les 13 kg). Les formalits de dconsignation sont un peu compliques et longues, mais je finis par repartir en compagnie dÕAime qui me guidera pour arriver jusquÕ la Joncherais, tandis que Maman accompagne douard dans sa voiture.
Arrive sans encombre pass 12:00, juste pour se mettre tableÉ Dlicieux repas prpar par Dominique dcidment expert en cuisineÉ et excellent sommelier. En aprs-midi, aprs le dpart des habitants de la gare, Dominique mÕentrane faire une vire dans la rgion entourant sa maison, la dcouverte des chteaux, manoirs et autres curiosits nichs dans les vallons ou le long des petites routes sinuant entre les haies et les herbages de son boccage. Occasion de reprer des terrains libres ou des maisons vendre en les situant dans leur environnement fort bucolique et plein de charme. Retour 19:00 pour le souper et une agrable veille en famille.
Dimanche 14 mai : LA JONCHERAIS (0 km)
Aprs rparation du tracteur et tonte du verger, Dominique mÕentrane dans une grande balade du ct de la valle de la Vilaine, jusquÕ la mer. En soire on regarde quelques photosÉ Coucher tard.
24 970 Lundi 15 mai 2006 : de LA JONCHERAIS aux MOUTIERS (109 km)
JÕachve de numriser les photos familiales et grave un CD pour Dominique, tout en discutant avec Franoise tandis que Dominique est parti en consultations. Dpart en fin de matine vers les Moutiers par les routes rapides. Temprature tide mais ciel grisÉ Je mÕgare en traversant St-Nazaire et vais pique-niquer devant le grand pont sur la Loire. Je vais jusquÕ la poste de Bourgneuf pour tenter dÕeffectuer le virement de la caution au locataire du studio, mais choue car le numro de sa banque est incomplet. Retour vers Moutiers par la cte. Je mÕinstalle sur un stationnement dsert au bord de lÕeau devant les quais de pche pour travailler sur les photos de la famille Mourez. Coucher tard vers 2:00.
25 079 Mardi 16 mai 2006: des MOUTIERS PRON (353 km)
douard et Aime tiennent absolument partager le djeuner avec nous, si bien que nous quittons les accueillants Moutiers seulement vers 14:00É Route directe par Bourgneuf, Nantes, Rennes et lÕA84 qui nous met Caen sans encombre 16:30. LÕExsis se comporte sans aucun dfaut sur la voie rapide et sur lÕautoroute, nÕtait-ce un niveau de bruit qui me semble excessif et une fatigue de la jambe droite crampe sur lÕacclrateur pour ne pas dpasser la vitesse autorise. Il faut vraiment que je mÕenquire de la possibilit dÕinstaller un contrleur de vitesse.
Je russis me brancher sur le serveur de Gilles partir de la ligne tlphonique de Maman pour prendre mon courrier sur ma bote et faire le mnage rclam par mon admin, mais la liaison avec Monique par Skype se rvle inaudible, faute de vitesse suffisante (54 k). Souper avec Maman, avant de lÕemmener pron voir les premires photos de son premier arrire-petit-fils Mal ramenes par Gilles de son court sjour Toulouse. Je la raccompagne, puis reviens chez Gilles pour une longue conversation avec Monique (Skype) qui me met au courant de ses dernires dmarches Casa. change ensuite avec Mokhtar, en pleine forme, qui dveloppe sa petite entreprise et prpare son inscription au collge technique en informatique. Je vais enfin dormir sur le stationnement habituel, ct du tennis.
25 432 Mercredi 17 mai 2006 : PRON Š HERMANVILLE Š CAEN
Lev vers 9:00 je gagne la poste dÕHermanville pour procder au virement d David B., fais le plein dÕeau sur la borne derrire la salle des ftes puis rejoins Gilles la pharmacie. En attendant quÕil soit disponible, je continue mon mnage sur mon compte courriel yahoo, puis lÕaccompagne enfin vers midi son restaurant Normandie avec Agns et son fils Mathieu. Au retour il mÕemmne visiter des agriculteurs des environs afin de trouver pour lÕExsis un garage que nous finissons par dcouvrir en bordure sud dÕHermanville.
De retour la pharmacie, il me fournit en mdicaments demands par Monique, et je prends la route de Caen pour rejoindre Maman. Je lÕaide faire un peu de rangement puis nous allons faire une petite visite Tante Suzette qui nous reoit dans son nouvel appartement juste ct des Quatrans. Vastes pices bien claires, vue *** sur les remparts du chteau en cours de restauration, silence relatif vu la hauteur (4me tage)É Les meubles anciens encombrent un peu et sÕinsrent mal dans ce cadre des annes soixante au plafond bas, mais le tout forme un cadre agrable, et surtout on est si prs de tout !
Retour la maison avec Maman qui mÕoffre le souper et mÕaccompagne ensuite durant la soire dans la longue mise jour des documents de la gnalogie Barbe. Je la quitte 23:30 pour aller dormir sur le stationnement de la Caisse Primaire dÕAssurance Maladie de Caen, prs du Carrefour Cte de Nacre o je me glisse discrtement au fond du petit parking des visiteurs.
Jeudi 18 mai 2006 : de CAEN FRANCEVILLE
Bien abrit par lÕpais talus, je dors fort bien et suis prt vers 8:30 entamer ma course aux informations pour l'obtention d'une carte Vitale titre de retrait. Heureusement il nÕy a pas grand monde cette heure et je rencontre rapidement un prpos puis une spcialiste (Mme Thrse BERTOUT, tl. 02 31 45 71 27, fax : 02 31 15 18 79) qui me fournissent rapidement et de faon claire les formalits accomplir. Elle me conseille de consulter les sites des organismes concerns (Scu bien sr : www.ameli.fr) mais aussi CLEISS (Centre de liaison europenneÉ), tl. : 01 45 26 33 41. En bref il faut fournir tous nos papiers dÕidentit (passeport, livret de famille Š pour lÕacte de mariage, carte de la RAMQ, rfrence de notre inscription et adresse du RREGOP Š titre dÕorganisme dbiteur de la pension, RIB, notre adresse de rsidence en France, et elle sÕoccupera elle-mme de faire remplir le formulaire ncessaire par la RAMQ. Avec tout cela, nous devrions obtenir notre carte Vitale sans quÕil nous en cote rien, en vertu dÕune convention France-Qubec. Nous serions alors rembourss 70 % des visites mdicales, 65 ou 35 % des mdicaments, le reste tant assum par une mutuelle choisir (et cotiser bien sr !).
Je reprends la route assez satisfait de cette visite dont jÕapprhendais la longueur et la complexit et vais faire un tour du ct du Village dÕpron pour voir un peu le type de petite moto ou scooter qui rpondrait nos besoins lorsque nous voyageons avec le CC. Il semble que la Yamaha YBR 125 corresponde au mieux ce que je recherche : compacit 198 cm, poids 106 kg, puissance 10 CV, endurance et robustesse, tout en restant raisonnable en prix (2 285 Ū TTC, + 56 Ū dÕimmatriculation). Reste voir comment la charger sur lÕarrire de lÕExsisÉ et le prix de lÕassurance.
Je coupe alors travers la campagne pour aller saluer Gilles dans sa pharmacie dÕHermanville et appeler le garage Fiat qui nÕa toujours pas reu lÕautorisation de changer le tableau de bordÉ Dsirant trouver un coin tranquille pour continuer mon travail sur lÕordi, je prends alors la direction de la baie de Sallenelle, sans pouvoir trouver dÕaccs en bord de plage. Je me rends jusquÕ Franceville, peu accueillant aux camping-cars, et stationne en tte dÕune rue transversale en vue de la mer pour travailler aux dossiers des albums de Couty. Trs brve balade sur la dune, vu le temps trs gris qui vire la pluie et la bourrasque. Je reste dormir au mme endroit sans aucun drangement, et sous la pluie qui se poursuit toute la nuit et en matine.
25 511 Vendredi 19 mai 2006 : de FRANCEVILLE BNOUVILLE (79 km)
Pluie toute la nuit, et ciel fort gris au matin, fort vent du sud. Je mets jour le journal et vais faire un tour sur la plage.
Samedi 20 mai 2006 : CAEN
Dernire journe en Normandie, rangements et adieux la famille.
Dimanche 21 mai 2006 : de CAEN VINCENNES
Train de Caen Vincennes chez Annie o je retrouve Monique de retour de Casa.
Lundi 22 mai : VINCENNES
Le temps trs venteux et les averses nÕincitent gure sÕaventurer dehors, aussi profitons-nous de la prsence dÕAnnie qui garde son petit fils Max pour rester traner et bavarder avec elle. En fin dÕaprs-midi visite de leur nouvelle appartement 10 minutes de la maison, et dcouverte de leurs projets dÕamnagement.
Mardi 23 mai 2006 : de VINCENNES MONTRAL
A 9:00 nous quittons lÕaccueillante maison dÕYves et Annie et embarquons dans le RER qui nous mne derrire lÕOpra dÕo part le Roissybus. Trajet assez rapide et direct en fin de compte, qui nous emmne sans fatigue - nos bagages sont encore une fois la limite suprieure du poids autoris, soit 23 kg chacun Š jusquÕau Terminal 3 de lÕimmense aroport Charles de Gaulle. Embarquement 11:30, dcollage 12:10, avec 15 minutes de retard. Arrivant parmi les derniers, nous avons la chance dÕtre surclass et plac dans la petite section Club tout lÕavant de la carlingue. Larges fauteuils, champagne ds lÕaccueil puis djeuner nettement plus copieux et de qualit que ce quoi nous sommes habitus sur cette ligne conomiqueÉ
Temps gris et frais (13 petits degrs) lorsquÕenfin nous atterrissons sans enthousiasme Dorval Trudeau. Le taxi nous amne bientt la maison o nous attend une montagne de courrier et un frigo un peu garni grce la sollicitude de Juliette. Soire tranquille de repos - Monique ne tarde pas se coucher - et de remise en route des diffrents lments de la maison.
[3] plateforme dÕartillerie
[4] 24, rue du 16 novembre Immi Zohour, 1er tage droite, app. 4
[5] verser 4 cuillers th combles de th vert (Sultan Bellar) dans la thire, le rincer avec un verre dÕeau bouillante et la vider aprs 30 secondes en laissant reposer le th. Dans un verre, rincer de la mme faon 4 brins de chiba (absinthe) puis les placer dans la thire. Ajouter 8 10 sucres en morceau, verser lÕeau bouillante, puis chauffer doucement la thire jusquÕ ce quÕapparaisse une lgre cume au dessus du th. teindre le feu et laisser infuser 5 minutes. Servir en transvasant 2 fois la thire dans un verre pour mlanger le sucre (recette approuve par Mokhtar !).
[6] "Ce sont des tablissements vous essentiellement l'enseignement du Coran. Ceux qui y adhrent se doivent d'tre exemplaires dans leur comportement. Ici, on apprend avant tout tre bon, droit et vertueux". Symboles identitaires forts, toutes les zaouas ont ceci de commun que ce sont des tablissements religieux rigs autour d'une relique. Voir : http://www.tamurth.net/article.php3?id_article=276
[7] vieil homme
[8] plerinage annuel
[9] Jbel Tarik, du nom du conqurant arabe de lÕAndalousie.
[10] http://www.racing-development.com/
[11] en particulier les romans et essais de Rida LAMRINI (la trilogie : Les Puissants de Casablanca, Y a-t-il un avenir au Maroc, Le Maroc de nos enfants) et les mmoires de tmoins de lÕAncien Maroc : lÕarrire grand-pre Gabriel VEYRE bien sr, mais aussi Leonhard KAROW BABIN, etc.).
[12]celui de lÕAigle dmont il y a 15 ans et le nouveau de lÕExsis bris Dar Bouazza