France – Espagne - Maroc
11. Espagne et France
Monique et Jean-Paul MOUREZ
à bord de l’Aigle
TRAVERSÉE DE
L'ESPAGNE
La nuit tombe et il est passé 19:00 lorsque enfin nous pénétrons dans Ceuta pour faire le plein d’essence à bon compte puisque la ville est un port franc, donc hors taxes. En revanche tous les magasins sont fermés en ce jour férié, et nous devons renoncer aux courses prévues. Nous hésitons un peu à prendre le ferry si tard, puis allons tenter notre chance à la gare maritime : un fast ferry doit quitter dans 10 mn, nous dit-on. Aussitôt nous passons la barrière d’accès au quai… et allons attendre une heure en ligne avant d’embarquer enfin passé 20:30. Traversée rapide (35 mn) et confortable dans le grand salon panoramique d’où l’on devine à peine les lumières de la côte tant il fait sombre derrière les grandes vitres teintées tachées d’embruns. À Algéciras nous prenons immédiatement l’autovia (gratuite) qui serpente, rapide et quasi déserte, le long de la côte presque continûment urbanisée. Elle emprunte parfois des segments gratuits de l’Autopista del Sol, plus large et mieux dessinée, mais à péage.
Une heure et demie plus tard, nous contournons le vaste développement urbain de Malaga dont les lumières brillent jusqu’à la côte. Une suite d’échangeurs bien signalisés dans la nuit nous guide vers l’autovia qui s’enfonce dans la montagne et mène à Granada. Une vingtaine de kilomètre encore à vive allure et nous sortons dans le premier village venu, Bermeja, où nous allons stationner à l’extrémité d'un lotissement neuf donnant sur les collines couvertes d’oliviers. Souper d’un sandwich et d’un bol de chocolat avant de nous coucher immédiatement après cette bonne journée de route.
148 744 Lundi 28 mars 2005 : de
BERMEJA à ALCOLEA DEL PINAR (659 km)
Bivouac devant un parc à Bermeja |
Si la nuit a été
relativement tranquille malgré la proximité de l’autovia, en
revanche à notre lever vers 9:00 la circulation est intense
et sa rumeur beaucoup plus perceptible… Cependant l’environnement de petites maisons blanches de style andalou sur fond de montagnes escarpées est magnifique sous le soleil perçant entre de petits nuages blancs. Nous profitons de l'aubaine pour traîner un peu jusqu'à l'heure du départ. |
La route jusqu’à Granada sinue continuellement de gorges en cols, offrant elle aussi des vues spectaculaires sur la montagne andalouse. Nous évitons la grosse agglomération grenadine en empruntant une espèce de périphérique qui nous la fait apercevoir de loin, avant de poursuivre plein nord en direction de Jaen. | Campagne andalouse depuis l'autoroute |
Les collines andalouses striées de plantations d'oliviers |
Les collines autour de nous sont couvertes de rangées d’oliviers qui les strient en tous sens et à perte de vue. De temps en temps une forte odeur de résidu d’extraction fermenté ou brûlé signale un pressoir autrement plus industriel que ceux découverts au Maroc dans le Rif ou en approchant la vallée du Ziz… |
La circulation est encore dense,
avec de brusques ralentissements qui diminuent sensiblement notre
progression : l’autoroute à deux piste, pourtant récente, est déjà
saturée, et l’on comprend le doublement de la plupart de ces voies
rapides par des autoroutes à péage confiées au secteur privé.
Nous passons Jaén, Linares, puis le pittoresque Desfiladero de Despenaperros en entrant dans la Castilla Mancha, beaucoup plus plate mais tout aussi intensivement cultivée. Nous tombons à court d’essence près de Valdapeñas car notre circulation à vive allure (autour de 110 km/h) aura épuisé notre petit réservoir plus tôt que prévu ! Le jerrycan de réserve nous permet de gagner sans problème la prochaine station-service, et nous reprenons notre longue route vers Madrid. | La Mancha nettement plus aride et ses moulins à vent (modernes éoliennes) |
En quittant la Mancha et nous rapprochant de Madrid |
Ses immenses faubourgs finissent par apparaître 4 heures plus tard, entourés de vastes étendues de labours rouges où les céréales ne pointent pas encore : il fait en effet nettement plus frais que dans le sud (aux alentours de 12°), d’autant plus que le ciel s’est rempli de nuages et que le soleil n’apporte plus guère de chaleur malgré la grande lumière blanche qui oblige à garder les lunettes teintées. |
Il est passé 18:00 lorsqu’un
périphérique entouré de cités dortoirs et de bidonvilles (la M 40)
nous fait contourner la métropole sans y pénétrer. Nous piquons
vers l’est sur une autre autovia, la A 2 en direction de
Zaragoza. La nuit tombe et nous progressons en doublant
péniblement la plupart des gros camions qui circulent à peu près à
notre vitesse mais sont davantage ralentis par les côtes
lorsqu’ils sont chargés.
Nouveau plein d’essence près de Ledanca, je commence à chercher un bivouac dans un village qui doit se trouver assez à l’écart de la route pour que le bruit de la circulation ne nous dérange pas. Une cinquantaine de kilomètres rapides et je sors enfin pour gagner la grande rue d’Alcolea del Pinar, une petite agglomération rurale dont le clocher illuminé se détache sur une petite éminence dans un léger brouillard. Nous trouvons refuge sur une placette donnant sur le versant opposé à l’autoroute. Pas un chat dans les rues, il fait 8°C, la nuit devrait être paisible…
149 403 Mardi 29 mars 2005 : d’ALCOLEA DEL PINAR à VILLEFRANCHE DE
CONFLENT (570 km)
Démarrage un peu plus tôt qu’hier,
après une nuit des plus calmes. Je fais le plein d’eau sur la
fontaine du village avant de reprendre notre longue route vers
l’est en direction de Zaragoza. Le temps est maussade, et la
température plutôt fraîche (autour de 10°C) tant à cause de
l’altitude (autour de 1 000 m) que de l’absence de soleil. La
route très accidentée monte et descend sans arrêt, passant
plusieurs cols autour de 1 200 m, l’Aigle peine un peu en montant
mais descend ensuite à vive allure avec toujours une remarquable
stabilité. Vastes paysages semi désertiques sur fond de montagnes
bleutées, tandis que les vallées plus humides sont couvertes de
céréales vert tendre ou d’arbres fruitiers en fleurs. J’ai parfois
l’impression que les grands paysages du nord du Maroc se
poursuivent jusqu’ici… Mais quelle différence dans la mise en
valeur : infrastructure moderne, bâtiments neufs ou rénovés,
activité intense de PME installées le long de l’autoroute à chaque
entrée de ville… et une flotte ininterrompue d’énormes camions
semi-remorque qui circulent à vive allure autour de nous.
Nous atteignons Zaragoza sans encombre, en apercevant quelques moulins et surtout de longues rangées d’éoliennes productrices d’électricité. Pause pique-nique sur une éminence entre la A2 pour une fois payante entre Zaragosa et la N11 encombrée de camions que nous avons choisi d’emprunter : sans nous retarder pour autant, puisque nous maintenons la même vitesse (autour de 100 km/h). | Au piquenique au dessus de la route de Zaragoza, l'Aigle étincelle au soleil |
À Lerida nous bifurquons vers le nord sur la C1313, cette fois sans chaussées séparées mais suffisamment rapide pour garder le même rythme soutenu. Les montagnes (Pyrénées) se rapprochent, en même temps que le ciel se couvre de grosses nuées noires. La pluie nous frappe de plein fouet en approchant du grand lac de barrage de Rialp. Beau paysage mais presque invisible derrière le voile embrouillé que le ruissellement de l’eau tisse sur le pare-brise : la fixation de mon balai d’essuie-glace vient de lâcher… Impossible de continuer à rouler ainsi, il faut réparer d’urgence. Un petit mécano d’Organya réussit à enlever l’écrou usé et à le remplacer par un neuf à blocage de nylon, consolidant au moins temporairement la fixation.
La Seu d'Urgell |
Nous poursuivons la route
de montagne qui remonte la vallée du Rio Segre jusqu’à La
Seu d’Urgell. Là, orientation plein est le long de la Sierra del Cadi, dans une superbe vallée alpine largement exploitée par le tourisme (chalets, campings joliment situés, hôtels…). |
C’est le pays de Cerdagne, à cheval sur la frontière que nous atteignons à Bourg-Madame après un pénible parcours sur une chaussée très abîmée, à la suite de plusieurs camions qu’il faut suivre dans l’enchaînement de virages. Le soir tombe. Depuis le petit village français, j’appelle Maman pour lui annoncer notre retour en France et prendre de ses nouvelles. | Au crépuscule dans la
Sierra del Cadi
|
Bivouac à Villefranche de Conflent |
Une très mauvaise route nous fait grimper les 1 579 m du Col de la Perche, avant de redescendre à Mont-Louis puis le long de la haute vallée du Têt. Par des virages serrés qui se suivent en corniche au-dessus de l’abîme, nous dévalons en direction de Perpignan jusqu’à ce que la nuit s’établisse complètement en arrivant sous les remparts illuminés de Villefranche-de-Conflent. Bivouac sur le petit parking de la cité close, à côté de 2 autre camping-cars et au dessus de la rivière qui bruit à nos pieds. |
149 973 Mercredi 30 mars 2005 : de VILLEFRANCHE DE CONFLENT à STE-FOY-LES-LYON (572 km)
Sous les fortification de Villefranche de Conflent |
Après une nuit tranquille
devant les fortifications de la petite ville frontière,
lever passé 9:00,m au bruit de la circulation sur la route
derrière nous qui a repris dès 7:00. Aussitôt nos
préparatifs matinaux achevés, nous reprenons notre chemin
vers Lyon en descendant la vallée de la Têt. La petite route vers Prades s’élargit et s’aplanit progressivement jusqu’à devenir une large 4 voies à chaussées séparées (la N116) en passant Perpignan. Nous contournons la ville et poursuivons sur la nationale jusqu’à Béziers où je veux échanger la batterie achetée à l’aller chez Narbonne Accessoires. Le gérant se dit incapable de la tester, faute de technicien et d’outillage adéquat (!) et me renvoie à la garantie nationale dont je pourrai me prévaloir à Lyon… Il ne lui avait pourtant fallu que quelques minutes à l’aller pour diagnostiquer l’état irrémédiable de l’ancienne batterie et du coupleur/séparateur… |
Devant les lenteurs de la petite
nationale sinueuse et surchargée de camions en direction de Nîmes,
nous décidons alors d’emprunter l’autoroute. Paysage agréablement
vallonné, l’Aigle file à 100/110km/h sur la chaussée égale et
dégagée. Nous rattrapons la A7 un peu au nord d’Orange, et
continuons à remonter à vive allure vers le Nord. Un peu avant
Tain l’Ermitage, annonce d’une coupure de l’autoroute et file
d’attente d’une heure et demie… Nous la quittons pour la N7, elle
aussi tellement encombrée que nous optons pour la rive droite du
Rhône. Traversée par un petit pont et lente progression à travers
les villages vinicoles du cru St-Joseph (Côte du Rhône). Monique
appelle les Lavigne sur le portable pour annoncer notre retard au
souper auquel ils nous ont conviés.
Retour sur l’autoroute à Vienne pour
les derniers kilomètres à vitesse de pointe (entre 115 et 120
km/h). Enfin nous arrivons à Ste-Foy vers 20:30 et allons
directement stationner en bas de la rue Alexis-Carrel pour
rejoindre chez eux nos vieux amis. Chaleureux accueil, échange
d’impressions et conversations animées se poursuivent durant le
souper et ensuite jusque vers 23:00. Enfin nous quittons ces amis
fidèles pour poser notre bivouac un peu plus bas près d’un parc où
nous trouvons un stationnement tranquille juste à la grandeur de
notre Aigle.
150 545 Jeudi 31 mars 2005 : STE-FOY
Nuit excellente et lever vers 9:15 mais la circulation nous réveille dès 7:30 : nous sommes en milieu urbain… et les citadins autour de nous partent travailler. Ciel couvert et un peu triste qui verra plusieurs éclaircies durant la journée. Monique fait plusieurs téléphones à Marie-France pour voir si elle peut nous accueillir avec Jehanne durant le week-end, puis à Fred que nous rencontrerons ce soir à Collonge-au-Mont-d’Or où nous passerons la nuit au fond de son impasse. Elle passe aussi à la banque régler notre situation toujours insatisfaisante (carte de retrait, mise à jour de nos comptes, etc.) pendant que je finis de mettre de l’ordre dans le camion.
Nous repassons alors chez les Lavigne pour récupérer nos dernières affaires laissées lors de notre départ vers le Maroc et échanger quelques nouvelles de Jehanne. Monique prend RV avec sa mère pour 16:00 puis nous gagnons à St-Priest le magasin Narbonne Accessoires pour faire constater la défectuosité de la batterie et obtenir son remplacement sous garantie. Déjeuner en plein champ en attendant l’ouverture du magasin à 14:00. Le gérant pose comme condition un contrôle complet (charge complète puis décharge contrôlée) avant le remplacement. Je dois donc la lui laisser pour les prochaines 24 heures, la débranche et connecte le panneau solaire directement sur la batterie du moteur en shuntant le coupleur/séparateur.
Retour à Ste-Foy vers 16:00. Visite
à Jehanne pour organiser le départ de demain à Couty proposé par
Monique. Elle visite les Lavigne pendant que Jean-Paul répare une
lampe de Jehanne et écrit sur l’ordi dans le camion.
Départ pour Collonge où nous soupons au bord de la Saône avant de rejoindre Frédéric dans sa petite maison près du fleuve. Nous passons la soirée à discuter et échanger de la musique autour d’une bouteille de Chaudsoleil offerte par Houssine et Mariette. Passé minuit, nous allons enfin dormir à deux pas sur un paisible petit stationnement. |
150 600 Vendredi 1er avril 2005 : de COLLONGE à COUTY (200 km )
La circulation assez dense dès 7:00
nous réveille plus tôt que prévu. Nous regagnons Lyon en faisant
un grand détour par St-Priest pour récupérer la batterie qui
effectivement était H.S. et sera donc remplacée sous garantie.
Piquenique dans la grande salle chez Jehanne qui ne peut partir
sans un copieux déjeuner, plein d’eau et enfin départ vers Annecy
à 14:30. Route paisible, mais erreur d’aiguillage en rejoignant
l’autoroute à Aoste, ce qui nous amène à refuser de payer les
17,40 € demandés par le guichetier pour quelques centaines de
mètres parcourus entre la station de péage et l’entrée de
l’autoroute. Nous arrivons enfin à Couty en fin d’après-midi.
Joyeux souper chez Michèle
et Henry qui fête son anniversaire en compagnie de Geneviève
et Jean-Claude G., Marie-France et Paul, ainsi que Toutou.
On y évoque les souvenirs de Dar Bouazza dont nous
rapportons des images et des informations fraîches. Je dors dans le camion dans la cour de Couty tandis que Monique s’installe près de sa mère dans la maison. |
Henry bien
entouré souffle ses 73 bougies
|
Samedi 2 avril 2005 : COUTY
Monique fait une longue promenade
avec sa mère puis nous discutons avec Marie-France À 11:00
rencontre avec Henri chez lui pour le mettre au courant de la
situation et de nos démarches à Bouazza.
En parcourant la collection d’albums de photos familiales conservée dans la grande armoire du salon, nous décidons de procéder à leur numérisation intégrale, et attaquons immédiatement le début de l'opération qui sera longue... Courses à Bricomarché : vis en inox, bouteille de Camping-gaz, cutter… avant de poursuivre la numérisation en soirée.
Dimanche 3 avril 2005 : COUTY
Je dors seul dans le camping-car. Lever tard et poursuite de la numérisation des photos. Visionnement par Marie-France et Jehanne de quelques photos du Maroc sur l’écran du Mac.
150 800 Lundi 4 avril 2005 : COUTY (48
km)
Visite à Henry et Michèle à Annecy pour définir les démarche à venir à propos de Bouazza. En revenant à Rumilly, je prends rendez-vous chez Roady pour faire vérifier le circuit d’essence qui fuit et empeste. Profitant du grand soleil et de la température douce, je m’attaque ensuite à la remise en ordre des portes arrière de l’Aigle : pose des buttoirs d’ouverture démontés à Fès, réinstallation des feuilles d’isolant Isoradial, application de Rustol dans les bas de porte rouillés et dans les portes avant, retouches de peinture sur les aménagements en bois et les têtes de vis. En soirée visionnement sur la TV des vidéos tournés au Maroc.
150 848 Mardi 5 avril 2005 : de COUTY à STE-FOY (152 km)
Dernière journée à Couty sous un ciel lumineux et une chaude température printanière qui amène ces dames à tenir salon dehors. | Sur la terrasse de Couty Marie-France, Jehanne et Monique |
Dès 9:00 je vais au garage Roady rencontrer mon mécano qui, très vite, diagnostique une fente irrémédiable dans la goulotte de remplissage d’essence. Comme celle-ci attaque et dissout presque tout les composants, inutile de tenter une quelconque réparation, il faut commander la pièce chez VW et la remplacer. Au moins cette avarie ne présente-t-elle pas de danger, il suffit de faire des demi-pleins et de prendre les virages à gauche avec prudence pour ne pas trop renverser de carburant. Nous verrons s’il est possible de procéder à Caen…
Monique,
Marie-France, Jehanne et Paul dans la salle à manger
de Couty
|
Je rentre donc à la maison
vers 10:00, poursuis mes travaux de peinture, puis continue
de numériser les photos des albums du Vieux Maroc pleins de
souvenirs de Gabriel Veyre… Adieux à nos hôtes de la grande maison qui nous ont gentiment accueillis ces derniers jours, nous chargeons le camion, déjeunons et reprenons la route de Lyon vers 16:00. |
Arrivée sans encombre (à part la fuite
d’essence…) vers 19:00, je promène un peu Jehanne autour de la
maison pendant la préparation de son souper, nous la quittons pour
quelques courses au Casino.
Puis nous cherchons un
bivouac tranquille dans le quartier, bivouac idéalement
calme trouvé près des jardin communautaires en arrière de la
pharmacie en allant vers St-Luc (Impasse du Vallon). Souper de crêpes et salade de mâche, je mets à jour le journal des derniers jours pendant que Monique sombre dans le sommeil. Jusque tard dans la nuit, j’entreprends de retoucher les photos d'album du Maroc et de famille numérisés les derniers jours. |
L'Aigle au bivouac impasse du Vallon |
151 000 Mercredi 6 avril 2005 : de STE-FOY à LAMOTTE BEUVRON (395
km)
Au lever vers 9:00, coup de fil à la
curatrice qui refuse de nous fixer un rendez-vous aujourd’hui…
Nous quitterons donc au plus tôt Lyon pour la Normandie. Nous
passons chez Jehanne pour lui faire nos adieux, elle nous invite à
déjeuner chez elle pour un succulent bœuf bourguignon
préparé par Annick, sa dame de compagnie. Offre à laquelle
je ne veux donner suite, refusant de séjourner dans cette maison
porteuse de trop de mauvais souvenir et où je ne me sens
décidément trop inconfortable. Je remplis le réservoir d’eau
pendant que Monique passe un moment avec sa mère, puis je retourne
stationner en bas de la rue.
À 11:30, Monique
accompagnée de sa mère vient me chercher pour faire nos
adieux aux Lavigne. Rencontre chargée d’émotion puisque nous
ne reverrons pas le vieux couple avant plusieurs mois… Nous emmenons ensuite Jehanne au Carrefour de Francheville. Monique l’installe dans sa chaise roulante et la guide dans les allées pour quelques emplettes. |
Visite à Pierre et
Christabel avec Jehanne
|
À Ste-Foy, dernier repas avec Jehanne dans l'Aigle |
Au retour à Ste-Foy, nous
stationnons l’Aigle dans le cadre bucolique de l’Impasse du
Vallon pour déguster le bœuf bourguignon… Enfin vers 14:30 nous ramenons Jehanne chez elle pour sa sieste et prenons la route vers le nord. |
Le Point du Jour et la Place de l’Horloge, montée de l’autoroute vers Paris, sortie vers Roanne dont nous rattrapons bientôt la route accidentée, suite de la N7 à travers les Monts du Lyonnais, Tarare, Roanne, La Palisse, Moulins, Bourges… Les kilomètres défilent sous les roues de l’Aigle vaillant comme jamais, la pluie se mêle de la partie sur la route empruntée par de nombreux camions. Je remplis partiellement le réservoir d’essence à plusieurs reprises pour éviter les débordements (la goulotte percée…) à chaque virage à gauche pris à basse vitesse. Le soir descend en traversant les forêts giboyeuses du Cher. Nous n’atteindrons pas Orléans comme espéré, mais nous arrêtons plutôt sur une esplanade à l’écart de la D 944 à Lamotte-Beuvron, au bord d’un plan d’eau animé par deux grands jets d’eau. Souper rapide puis coucher tôt dans le calme vers 23:00.
151 395 Jeudi 4 avril 2005 : de LAMOTTE-BEUVRON à HERMANVILLE
(330 km)
Nuit tranquille, comme nous en avons l’habitude
depuis quelque temps. Nous poursuivons la route vers le nord,
traversant bientôt Orléans en utilisant l’autoroute à péage, car
impossible de trouver la nationale… Notre itinéraire cette fois
passe assez à l’est pour nous mener à Orléans, Chartres, Verneuil,
et enfin Lisieux d’où la quatre voies rapide nous mène à Caen.
Arrêt chez le concessionnaire VW utilitaire qui a perdu sa
concession et ne peut donc nous fournir la goulotte de
remplacement. À Caen nous allons directement chez le nouveau
concessionnaire (Fiat, à l’échangeur de la route de Falaise) qui
n’a pas encore les plans des véhicules mais promet de se
renseigner au plus vite…
Nous gagnons enfin Hermanville où nous trouvons
Gilles au boulot dans son officine. Nous passons un bon moment
avec lui, avant de faire un tour chez le vendeur de camping-cars
Leneveu à Bénouville. Longue présentation de l’Exsis, pour
apprendre enfin qu’il y en a 2 d’occase en montre à l’autre
concession Destinea de St-Lo. Nous voilà donc sur l’autoroute
rapide pour arriver quelques minutes avant la fermeture à 19:00
(après avoir subi une autre panne d’essence…). Le modèle proposé
ne nous emballe guère (2 banquettes latérales face à face qui nous
paraissent peu conviviales). En revanche un autre modèle avec
banquette et mini-dînette, vu de l’extérieur, nous sourit
davantage.
Retour à Caen chez Gilles qui, assumant une garde tranquille, nous présente ses photos du Brésil sur son ordi. Il retourne chez lui à Épron vers 23:00, nous laissant installés dans le jardin où nous passerons une excellente nuit.
151 725 Vendredi 8 avril 2005 : HERMANVILLE
Temps très froid aujourd’hui, et pluies
intermittentes qui nous amènent à allumer un peu le chauffage au
lever. Nous consacrons la plus grande part de la matinée à
empaqueter nos effets entreposés dans l’Aigle et à les disposer
dans des boîtes de carton. Progressivement notre petit camion
s’allège tandis que notre matériel s’entasse dans le grand salon
vide de Gilles.
En fin d’après-midi nous retournons chez Leneveu pour obtenir le devis préparé par notre vendeur, puis nous filons à Caen acheter les fournitures destinées aux dernières petites réparations (colle et revêtement mural) planifiées sur le camion. En soirée nous gagnons un stationnement paisible et un peu abrité du vent dans un lotissement du côté sud de la route côtière à Colleville.
Samedi 9 avril 2005 : HERMANVILLE
Il a fait assez froid cette nuit, au
point que l’eau conservée dans le chauffe-eau nous parait trop
fraîche pour la douche matinale. Après quelques courses d’épicerie
au petit supermarché près de la plage de Colleville, nous revenons
devant la pharmacie de Gilles pour continuer nos rangements et
valises.
Vers 13:00, délicieux et copieux déjeuner chez Dominique qui nous accueille chaleureusement dans son agréable maison d'Épron. Maman est avec nous, amenée par Olivier qui est allé la chercher à Caen. | Autour de la table
familiale
|
Un peu alourdis par les libations, nous ramenons Maman chez elle et commençons à empiler les effets tirés de l’Aigle dans la cave à vin où ils attendront, lors de notre retour à l’automne, de prendre place dans notre nouveau véhicule, du moins je l’espère. En revenant à Hermanville, passage par Bénouville pour récupérer notre documentation sur l’Exsis Hymer oubliée hier, et vérifier la possibilité d’une vente de l’Aigle en consignation. De retour à la maison, nous achevons de vider et de faire les valises. Fatigués, nous passons un bon moment près de Gilles et d’Olivier qui installent XP sur les ordinateurs du bureau en réseau. En fin de compte, Gilles et Dominique nous invitent à partager leur souper à Épron. Soirée simple et sympathique durant laquelle nous écoutons de la musique arabe et regardons quelques photos, avant de revenir dormir au chaud à la maison d’Hermanville dans une chambre vide aimablement mise à notre disposition.
Dimanche 10 avril 2005 : HERMANVILLE
Journée tranquille durant laquelle nous continuons nos emballages tout en donnant un coup de main à Gilles, Olivier, Sophie et Samuel qui passent la matinée à trier et descendre les meubles dans la maison. Seuls à partir de midi - ils sont partis déjeuner chez les parents de Ginette en Mayenne – nous traînons un peu en poursuivant la réfection du cadre de la fenêtre arrière de l’Aigle, travail difficile sans outillage ni matériaux adéquats, mais au moins réussissons-nous en fin d’après-midi à recoller les miroirs des rétroviseurs. En soirée, nous allons porter le reste de nos effets dans la cave de Maman à Caen. Coucher tard après une autre séance de tri et de rangement avec Gilles et ses enfants revenus de la Mayenne.
Lundi 11 avril 2005 : HERMANVILLE
Sophie et Olivier sont au travail depuis un bon moment lorsqu’enfin nous émergeons, fatigués on ne sait trop pourquoi ! Appel à la Transat pour réserver notre billet lundi prochain le 18, puisqu’en fin de compte nous constatons que notre billet laissé dans le coffre était ouvert… Puis nous nous joignons aux déménageurs pour un dernier coup de main avant leur départ à Toulouse vers 10:30. Ensuite un peu de farniente au soleil revenu sans trop de vent aujourd’hui, avant de prendre rendez-vous avec notre vendeur Destinea pour examiner deux implantations différentes de l’Exsis. Malheureusement celles-ci s’avèrent non disponibles en France, et nous devons renoncer au moins temporairement à finaliser notre choix d’un successeur à l’Aigle qui reste notre maison-véhicule privilégié malgré sa vétusté.
En après-midi nous achevons les réparations sur l’Aigle, je passe l’aspirateur partout et nous retournons à Caen entreposer encore quelques effets et meubles donnés par Gilles. Malgré notre peu d’activités, nous arrivons fatigués à l’heure du souper frugal pris dans la maison silencieuse et vide. Je prends mon courrier sur l’Internet de Gilles bien réinstallé par Olivier hier, tandis que Monique téléphone à Édouard et Aimée, puis à Dominique. À 23:00 Monique est au lit tandis que je mets à jour mon journal puis travaille un peu à la mise au propre des photos collectées à Couty.
152 300 Mardi et mercredi 12 et 13 avril : d’HERMANVILLE à PARIS
Fin des travaux de réfection sur l’Aigle et
lavage extérieur, deux autres visites et un souper chez Maman à
Caen, recherche de la goulotte de remplissage de l’Aigle
indisponible en France chez Volkswagen semble-t-il, recherche sur
le net d’un pilote XP pour la vieille carte de son de Gilles, puis
d’un autre camping-car correspondant à nos attentes, vidage et
rinçage des réservoirs d’eaux grises et noires, confection des
valises excessivement lourdes où Monique s’ingénie à caser le
maximum d’effets… Tout cela nous mène jusque vers 17:30.
J’embarque alors nos bagages dans la grosse Citroën de Gilles qui pousse la gentillesse jusqu’à nous emmener à la gare de Caen tandis que l’Aigle restera dans son entrée de jardin en attendant que l’espace réservé dans la grange de son client soit disponible. Les deux heures et onze minutes de train confortable passent vite en regardant les photos de Couty sur l’ordi. Le transfert vers le RER se fait sans trop de peine malgré le poids de nos bagages, et nous arrivons vers 21:30 chez Annie et Yves qui nous attendaient pour souper. Agréables retrouvailles avant de nous endormir rapidement dans la chambre de Clément.
Jeudi 14 avril 2005 : PARIS
VINCENNES
Lever tard et peinard chez Annie à Vincennes.
Nous profitons du calme du jardin et du superbe décor de la petite
maison de Vincennes pour relaxer et jaser avec Annie.
En après-midi, Annie nous emmène en balade sur le boulevard St-Germain où nous nous régalons des décors proposés par les magasins de meubles haut de gamme dont nous faisons le tour. | Au Printemps ces dames essaie les fauteuils |
Repos, copie de disques de jazz tirés de la superbe discothèque de Jazz et de Musiques du monde d’Annie.
En après-midi balade jusqu’au marché/souk
de Vincennes pour quérir les ingrédients du repas marocain
de demain. En soirée Annie et Yves nous quittent pour leur maison de campagne de Châtellerault. |
Tour au marché/souk de Vincennes |
Samedi 16 avril 2005 : PARIS
À midi : nous recevons Françoise et Thérèse C. à déjeuner.
Samedi soir : cinéma dans le quartier «Mon petit doigt me l’a dit », une comédie policière joliment ficelée.
Dimanche 17 avril 2005 : PARIS
À midi : déjeuner avec Philippe et Chantal T.
Dimanche soir : visionnement du film « Attrape-moi si tu peux » sur le superbe système de cinéma maison de nos hôtes.
Lundi 18 avril 2005 : de PARIS à
MONTRÉAL
Fin des bagages tôt le matin et départ pour l’aéroport Charles De Gaulle où nous embarquons en fin de matinée sur Air Transat à destination de Montréal.