Virée en France en été 1999

Monique et Jean-Paul MOUREZ à bord de l'Aigle



4. De NANCY à WHIR-AU-VAL

Samedi 7 août 1999 : de LONGEVILLE-EN-BAROIS à NANCY (103 km)

Nous dormons assez bien dans la fraîcheur retrouvée, même si le village s'éveille tôt autour de nous : tracteur partant charger du bois, Karscher de citoyens bien intentionnés nettoyant le mur lépreux de la salle municipale, voitures en défilé venant chercher le pain frais à la boulangerie toute proche… Nous décollons enfin vers 10:00 pour rattraper bientôt une grande quatre voies rapide.

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Jean-Paul filme la mairie Art-Nouveau d'Euville maintenant restaurée
Nous la quittons après quelques kilomètres pour un détour vers le village d'Euville dont nous voulons admirer la mairie maintenant débarrassée des échafaudages des restaurateurs qui la cachaient il y a deux ans. Si la façade vaut effectivement le coup d'œil, l'intérieur est encore fermé et inaccessible…

Notre petite route suit un moment le vieux canal de l'Est parcouru par quelques house boats (joli plan du village derrière son vieux pont à Troussey), puis celui de la Marne au Rhin,  plus important, où les péniches sont plus nombreuses.
Nous passons Toul dont nous remarquons surtout les nombreux restes de fortifications à la Vauban et les casernes plus ou moins désaffectées, et enfilons enfin l'autoroute qui nous mène directement au cœur de Nancy.  Sur la Place Stanislas toujours aussi grandiose, nous allons chercher les renseignements sur les expositions organisées dans le cadre de l'année École de Nancy 1999. Nancy : -Place Stanislas et Hôtel de Ville
Nancy : Place Stanislas et Hôtel de Ville
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Nancy : affiche de l'exposition au Musée lorrain (1894)
Hélas, les trois plus intéressantes et les plus belles ont fermé leurs portes le 26 juillet, ne demeurent ouvertes que celle du Musée des Beaux-Arts consacrée à la collection de vases de Daum, et celle du Musée lorrain qui présente des reliures de René Wiener, un libraire animateur de la vie artistique nancéiennes au début du siècle.





Affiche par Camille Martin (1894) imprimée à Nancy par Berger-Levrault. Réservée aux Art Décoratifs, cette exposition de 1894 est très importante : c'est l'acte fondateur de l'École de Nancy réunie autour de Gallé qui recevra son statut légal en 1901. Paon, cristaux et végétaux rappellent que la nature est l'Inspiratrice des Lorrains. La notion d'art décoratif est évoquée par le vase et le décor de l'arrière-plan. La typographie, inspirée de la calligraphie médiévale, a subi l'influence de Grasset. De même le choix d'un fond mosaïqué pour le bandeau, technique que l'on retrouve également chez Mucha en décembre 1894.

Nous commençons par la première : installée dans le sous-sol d'une nouvelle aile du Musée des Beaux-Arts, la collection de vases présente un grand nombre de belles pièces, surtout les plus anciennes qui datent de 1895 à 1910, dont les dessins végétaux et les couleurs recherchées nous fascinent.

Musée des Beaux-Arts de Nancy : vase de Daum
Musée des Beaux-Arts de Nancy : vase de Daum
Nancy-Musee-des-Beaux-Arts-Daum
 Musée des Beaux-Arts de Nancy : vase de Daum
Je tâche d'enregistrer le souvenir d'une vingtaine à la vidéo, tandis que Monique risque quelques photos. ncy-Musee-des-Beaux-Arts-Daum
Musée des Beaux-Arts de Nancy : Daum
Musée des Beaux-Arts de Nancy : vase de Daum
Musée des Beaux-Arts de Nancy : vase de Daum
Musée des Beaux-Arts de Nancy : vases de Daum
 Musée des Beaux-Arts de Nancy : vases de Daum

Nous ne nous attardons pas ensuite dans le salles du rez-de-chaussée qui montrent pourtant quelques grands tableaux intéressants fin XIXème et dont l'architecture très ouverte en verre et pierre me séduit.

Nancy-Musee-Friand
Musée des Beaux-Arts de Nancy :   "Les amoureux" par Émile Friant (1888)
Musée de Beaux-Arts de Nanacy : par Quentin La
                  Tour
Musée de Beaux-Arts de Nancy : "La femme à la puce"
par Quentin La Tour

Nancy-Musee-des-Beaux-Arts-Manet
Musée des Beaux-Arts de Nancy : "L'Automne" par Édouard Manet
Nancy-Musee-des-Beaux-Arts-Friant
Musée des Beaux-Arts de Nancy : "Toussaint" par Émile Friant (1888)
Après un tour sur la magnifique Place Stanislas dont les perspectives grandioses et les riches ferronneries de Jean Lamour attirent encore une fois ma caméra...

Nancy :
                    rue Héré
Nancy : rue Héré
Exposition de reliures au Musée lorrain de Nancy
                  : Les chauve-souris
Exposition de reliures au Musée lorrain de Nancy : Les chauves-souris
...nous reprenons l'Aigle et nous rapprochons du Palais ducal qui abrite maintenant le Musée lorrain pour y visiter l'exposition consacrée à René Wiener, un libraire dessinateur et relieur qui appuya et diffusa les œuvres des artistes de l'École de Nancy dès ses débuts.
Beaucoup de documents (photos, imprimés, dessins, lettres, etc.) mais surtout quelques riches reliures novatrices qui enchantent Monique mais ne m'emballent guère, sauf exception. Exposition de reliures au Musée lorrain de Nancy
                  : René Wiener
Exposition de reliures au Musée lorrain de Nancy : reliure de L'Art Impressionniste  par René Wiener (1892)

Exposition de reliures au Musée lorrain de Nancy : René
            Wiener
Exposition de reliures au Musée lorrain de Nancy : L'Agenda du Bon Marché (reliure 1893) par Camille MARTIN

Exposition de reliures au Musée lorrain de Nancy :
          Salambo par René Wiener
Exposition de reliures au Musée lorrain de Nancy : reliure de Salambo par René Wiener

Le soir tombe lorsque nous quittons l'expo aussi, nous éloignant un peu du centre ville trop animé et bruyant, nous retrouvons le chemin du Jardin botanique du Montet où nous allons bivouaquer comme il y a deux ans dans le grand calme, sur le petit stationnement juste en avant des grilles. Nancy-brasserie-Excelsior
Nancy : brasserie Excelsior


Dimanche 8 août 1999 : de NANCY à RAMBERVILLERS (89 km)

Nancy-jardin-du-Conseil-General
Nancy : jardin du Conseil Général
Nuit des plus paisibles qui se prolonge jusqu'à 9:15. À 10:30 nous sommes redescendus en ville pour la visite de l'exposition "Architecture et Art Nouveau" au siège du Conseil général de la Moselle. Dans les bâtiments modernes bien aménagés, derrière un jardin loufoquement dessiné pour l'occasion, l'information est pertinente, représentative de l'époque et attrayante.
Nous la parcourons en détail dans ses quatre secteurs, en consacrant un long intermède à une discussion avec l'hôtesse qui s'ennuie (les visiteurs boudent cette exposition fort mal publicisée) et se montre avide d'échanges sur les valeurs éducatives avec des canadiens, psychologues et parents d'adolescents. Nancy-immeuble-J-Lombard
Nancy : façade de l'immeuble J.Lombard

Nancy :
                  maison Huot
Nancy : maison Huot
Nancy-villa-Majorelle
Nancy : villa Majorelle

Nancy-facade-de-la-Villa-Corbin-Musee-de-l'Ecole-de-Nancy
Nancy : façade de la Villa Corbin, devenu Musée de l'École de Nancy
Nous sortons assez tard de cette grande salle pour faire le tour du jardin de la Villa Corbin, maintenant Musée de l'École de Nancy, qui a été complètement restaurée.
On peut dorénavant visiter l'ancien aquarium circulaire dont les bassins vides placés devant les fenêtres devraient bientôt retrouver leurs poissons, les pelouses ont été refaites et une variété de plantes liées à l'esthétique Art Nouveau ont retrouvé les massifs et les plates bandes autour de la maisons. Nancy-facade-de-la-Villa-Corbin-Musee-de-l'Ecole-de-Nancy
Nancy: dans le jardin de la Villa Corbin, le bassin formel et l'aquarium
Nancy : bassin dans le jardin-de la Villa Corbin
Nancy : pièce d'eau dans le jardin de la Villa Corbin
Le bassin du jardin d'eau a donc retrouvé un environnement qui lui va à ravir, romantique et exotique à la fois, en tout cas très raffiné.

Nancy : dans le jardin de la Villa Corbin, l'aquarium
Nancy : dans le jardin de la Villa Corbin, l'aquarium

Nancy : Villa Corbin : vitrail dans les impostes de
          l'aquarium
Nancy : Villa Corbin : vitrail dans les impostes de l'aquarium

L'élagage de tout le fond du terrain, s'il révèle davantage les bâtiments scolaires modernes implantés sur l'ancienne propriété autour du jardin actuel, a en revanche le mérite de mettre en évidence la porte massive de l'atelier de Gallé (avec sa fameuse devise "Ma racine est au fond des bois") et l'élégant monument funéraire de Mme Nathan.

J'apprécie beaucoup le jardin mais me sens trop saturé d'Art Nouveau pour reprendre la visite intérieure de la maison. Je profite de ce que Monique y fait un dernier tour  pour retourner manger une bouchée dans L'Aigle et me reposer un peu. Musee-de-l'Ecole-de-Nancy-lampe-nenuphar
Musée de l'École de Nancy : lampe de tale nénuphar par Majorelle Daum

Musée de l'École de Nancy: vase par Gallé
Musée de l'École de Nancy : vase Prouvé par Gallé
Musee-de-l'Ecole-de-Nancy-vitrail-par-Gruber
Musée de l'École de Nancy : vitrail par Gruber

Monique sur le pont d'accès au château d'Haroué
Grilles et  pont d'accès au château d'Haroué
Nous prenons bientôt la route du château d'Haroué au Sud où l'on annonce une exposition de cristaux de Baccarat. Entrée du château d'Haroué

Dans ce joli château XVIIIème au plan carré presque féodal, la princesse de Beauvau-Craon restaure et aménage avec beaucoup de goût plusieurs pièces qui n'ont jamais été achevées,...
Le
                  château d'Haroué
Le château d'Haroué
Haroue-le-chateau-et-ses-jardins
Haroué : le château et ses jardins
... en plus de créer des jardins assez réussis.

Haroue-Jean-Paul-devant-la-grande-bordure
 Haroué : Jean-Paul devant la grande bordure
Haroue-grande-facade-du-chateau-cote-jardin
Haroué : grande façade du château côté jardin

C'est une exposition de grandes productions en cristal de Baccarat, recrées à partir de dessins et plans des deux derniers siècles, qui nous a attirés là. Nous découvrons les chefs d'œuvre disposés dans les pièces au fur et à mesure de la visite guidée, mais leur richesse un peu alambiquée et gratuite ne nous séduit guère (hormis deux grands lustres particulièrement bien adaptés aux vastes salles qu'ils illuminent). Haroué : cristal de Baccarat
Haroué : cristal de Baccarat

Haroue-lustre-en-cristal-de-Baccarat ca.1930
Haroué : lustre Art Déco en cristal de Baccarat ca.1930

Haroue-douves-du-chateau
Haroué : douves du château
Haroue-le-grand-green-en-arriere-du-chateau
Harouè : le grand green en arrière du château

Charmés par ce tour d'une château qui semble se réveiller à la vie, nous reprenons la route fort tard en direction de Saint-Dié par une route vallonnée, dans une belle lumière claire donnant une  visibilité étendue sur les Vosges à l'horizon. Payssage des Vosges
Paysage des Vosges

Nous arrêtons bientôt dans la petite ville de Rambervillers, sur le stationnement du parc de loisirs où, encore une fois solitaires, nous comptons bien passer une autre nuit sans problème.
 

Lundi 9 août 1999 : de RAMBERVILLERS à WIHR-AU-VAL (147 km)

Sommeil paisible au bord de notre parc. Une belle route de vallée boisée nous mène à Saint-Dié dont nous évitons le centre pour grimper les 722 m du col de Sainte-Marie, avant de redescendre dans le village de Sainte-Marie-aux-Mines où nous faisons quelques courses d'épicerie au Super-U. Les beaux paysages de pentes boisées se poursuivent jusqu'à Ribeauvillé, au pied des châteaux de St-Ulrich, de Haut Ribeaupierre et de Guisberg dont les ruines dominent la petite ville. Celle-ci mérite bien la longue visite que nous lui consacrons pendant quelques 3 heures.
Ribeauvillé : enseigne
Ribeauvillé : Le Ménétrier, enseigne de bois peint

Rue de
                    Ribeauvillé
Maisons fleuries dans la Grande Rue de Ribeauvillé
Ribeauville : vieilles façades et château
Ribeauvillé : vieilles façades et château

Tout au long de la Grande Rue qui serpente au fond de la vallée s'alignent les vieilles façades aux crépis pastels (bleus, vert pistache, bordeaux, rose, ocres, etc.) dont les encorbellements débordent sur la chaussée, et dont les fenêtres à petits carreaux disparaissent derrière des amoncellements de géranium retombant. Ribeauvillé : oriel
Ribeauvillé : oriel et statues évoquant L'Annonciation à la Vierge

Enseignes de fer forgé, corbeilles de fleurs omniprésentes, dégustation et vente de vins proposées un peu partout, pierres sculptée et oriels travaillés à fenêtres de vitrail, fontaine fleurie et portes fortifiées sous tour médiévale accrochent l'œil et invitent à la photographie un peu partout, le long de ce trajet éminemment touristique et fréquenté.

Ribeauvillé-fontaine
Ribeauvillé : fontaine et Tour des Bouchers
Ribeauville-Monique-tache-de-se-reperer
Ribeauvillé : Monique tâche de se repérer

Place à
                  Ribeauvillé
Grande Place au milieu de  Ribeauvillé
Mais lorsqu'on se hasarde dans les rues transversales, les crépis perdent leurs chaudes couleurs, les pierres brutes apparaissent, des tôles ondulées recouvrent des pans de toit bancals et les blocs de bétons brut réparent des murs troués ou en déconfiture… Bref c'est l'envers du décor d'opérette qui fait sentir tout ce que celui-ci a d'artificiel et de commercial après la première impression séduisante.

Monique sur la Grande Rue de Ribeauvillé
Monique sur la Grande Rue de Ribeauvillé
Ribeauville grande rue
Ribeauvillé :  la Grande Rue

Ribeauville-la-rue-depuis-le-porche-de-la-tour
Ribeauvillé : la rue depuis le porche de la tour

Au loin le château de St Ulrich

Au loin le château de St-Ulrich (XIIème au XIVème ) et sommet de la Tour des Cigognes

Après ce bain de foule dans le grosse chaleur, nous ne sommes pas mécontents de retrouver notre Aigle pour nous restaurer et nous rafraîchir.

Fatigués de ce décor "alsacien typique", nous renonçons à l'excursion à Colmar plus bas dans la plaine, vu la chaleur et la description du Guide Vert qui nous fait craindre bien des points communs avec ce que nous venons de voir. Colmar-vieille-ville
Colmar : vieille ville

Colmar
Colmar
Colmar-retable-d'Isenheim-par-Matthias-Grunewald-(1516)
Colmar : retable d'Isenheim par Matthias Grunewald (1516)

Nous préférons prendre la direction de la montagne en évitant au Sud les villages viticoles de Hunawhir puis Riquewhir parcourus d'un bout à l'autre il y a 2 ans. Hunawhir-entoure-de-ses-vignobles
Hunawhir entouré de ses vignobles

Hunawhir
Hunawhir
Nous passons quelques autres villages de vocation similaire (Mittelwhir, Sigolsheim, Kientzheim) pour aller faire le plein d'essence à l'Intermarché d'Ammerschwihr.

Puis nous gravissons la pente couverte de vignes au dessus de Sigolsheim pour admirer le magnifique panorama sur la vallée du Rhin, la plaine d'Alsace et les Vosges depuis la Nécropole Nationale, un petit cimetière militaire des morts de la Première Armée de De Lattre, situé au sommet d'une colline dominant le village. Sigolsheim
Sigolsheim

Sigolsheim et ses
          vignes
Sigolsheim et ses vignes

Nous regagnons ensuite Turkheim où nous nous hasardons dans les ruelles pittoresques et bondées semblables à celles de Ribeauvillé, avant d'escalader les lacets menant à travers la forêt jusqu'au village de Trois Épis (à 658 m d'altitude).

Monique devant le panorama du Galz (Belvédère
                    des Trois Épis)
Monique devant le panorama du Galz (Belvédère des Trois Épis)

Une bonne promenade à pied sous les arbres nous fait gagner le panorama du Galz marqué par une grande statue du Sacré Cœur : plaine d'Alsace où se devine loin au nord la flèche de la cathédrale de Strasbourg, barre bleutée du massif de la Forêt Noire au Sud Est, plus près de nous villages vinicoles de la Route des Vins entourés de leurs vignobles, constructions blanches de la ville de Colmar en arrière au milieu de la plaine et, derrière nous, les pentes de couvertes de forêts des Vosges qui tombent sur la plaine au nord et au sud, surmontées de nombreuses tours ou châteaux plus ou moins en ruines, dont celui du Haut Koenigsbourg qui pointe au loin.

Paysage grandiose que nous ne nous lassons pas d'admirer durant une bonne demi-heure, avant de refaire la balade dans le boisé en sens inverse jusqu'à l'Aigle.

Après une bonne douche revigorante nous sommes prêts à poursuivre notre itinéraire vers la vallée de Munster en redescendant à Turksheim puis en parcourant la jolie vallée verdoyante de la Fecht. Mais le soir tombe, nous tâchons d'appeler sans succès Christian supposé peindre une fresque à Munster. Finalement Anne rejointe à Lyon nous apprend que, le mur n'étant pas prêt, le beau-frère est à Strasbourg chez un copain…

Comme l'obscurité s'accuse, nous renonçons à nous avancer davantage et bivouaquons au pied de l'église de Whir-en-Val, dans une lumière jaune et glauque annonciatrice d'orage (beaucoup d'éclairs et de tonnerre, mais pluie faible et brève). Un habitant aimable qui passe en promenant son chien me raconte l'histoire du village, nous nous couchons assez tôt (23:20).




De WHIR-AU-VAL à LAISSEY



Mardi 10 août 1999 : de WHIR-AU-VAL à LUXEUIL (132 km)

Matinée très grise et ciel chargé n'invitent guère à hâter le départ. Suivant la vallée de la Fecht, nous sommes bientôt à Munster, pauvre en monuments intéressants mais où nous faisons l'emplette d'un exemplaire du fameux fromage pour nos hôtes de ce soir. Munster-apres-l'orage
Munster après l'orage

Route-du-col-de-la-Schlucht
Route du col de la Schlucht
Commence juste après l'escalade du Col de la Schlucht sous un ciel progressivement plus bouché. Il nous cache le panorama grandiose sur la profonde vallée de la Petite Fecht dominée par le Hohneck, de l'autre côté de l'abîme que nous longeons mais deviné à peine à travers les nuages. Vent et pluie dans le col abaissent la température jusqu'à 14°, les nuées dans lesquelles nous flottons réduisent la visibilité à quelques mètres. Nous nous lançons néanmoins dans le parcours d'une section de la Route des Crêtes mais le brouillard très dense oblige à une grande prudence tout en masquant presque totalement le paysage.

Passent ainsi le Hohneck, le jardin d'altitude du Haut Chitelet, le Lac de Fischboedle invisible à l'est tandis qu'à l'ouest apparaît brièvement à nos pieds le petit lac rond de la Moselette. Nous franchissons ainsi le Col de Bramont (956 m) noyé dans le brouillard, avant de redescendre vivement par une suite interminable de lacets très raides jusqu'à Kruth. Pique-nique au bord du lac de barrage homonyme - sous la pluie - en renonçant à l'excursion au Grand Ventrou (1 202 m) invisible dans les nuées. Le-Hohneck-dans-le-nuage
Le Hohneck dans le nuage

Nous décidons alors de gagner directement Luxeuil puisque ce temps par trop inclément enlève tout intérêt à la balade. Le Col de Bussang (731 m) offre quand même un joli coup d'œil sur la vallée de la jeune Moselle. À Rupt/Moselle nous bifurquons sur la D6 au joli parcours rustique, avec une belle vue depuis le Col du Mont de Fourche. Puis c'est la fraîche et verdoyante vallée du Breuchin jusqu'à Froideconche où Édouard et Aimée nous accueillent avec leur chaleur et leur gentillesse coutumières. On parle longuement, on regarde des dizaines de photos, on soupe gaiement dans l'agréable véranda devant le jardin fleuri pour enfin se coucher fort tard dans le champ à côté de la maison, l'Aigle branché sur le secteur - enfin ! Voilà qui devrait permettre de remonter la batterie demeurée assez basse depuis notre séjour à Caen où j'avais oublié de brancher le frigo durant la nuit…


Mercredi 11 août 1999 : de FROIDECONCHE à RONCHAMP (37 km)

Le soleil s'est levé depuis longtemps lorsque nous émergeons… petit déjeuner dans la maisons avec Édouard et Aimée, avant d'aller constater l'état des travaux dans les deux appartements de l'ex-gendarmerie, Bien qu'ils nous assurent que "le plus gros est fait" (isolation, fenêtres, murs extérieurs et passage des câbles électrique), nous sommes abasourdis par la quantité de travail qui reste à faire, celle-ci s'ajoutant aux deux chantiers des Moûtiers et aux innombrables petits bricolages qui sont encore à compléter dans la grande maison de Froideconche. Monique laisse libre cours à ses idées d'aménagements, idées bien reçues et discutées par nos deux bricoleurs impénitent...

Edouard
                dans son jardin de Froideconche
Édouard dans son jardin de Froideconche
et nous rentrons finalement assez tard à la maison pour un autre délicieux déjeuner au confit de canard… Le temps de voir passer l'éclipse, les discussions se prolongent, Édouard m'aide à remplacer un rivet brisé dans la ferrure de banquette avant. Les nouvelles de la santé d'Henri Bonneau se faisant alarmantes, nos hôtes décident de partir pour Paris dès demain matin. Je complète donc le plein d'eau et enroule le câble électrique, Monique explique à Aimée les différents types de peinture acrylique et leur utilisation, Édouard m'entraîne dans sa cave pour m'offrir quelques souvenirs vineux de notre passage et nous tournons enfin - mais avec regrets - la clé dans le contact vers 17:00 en réitérant à nos deux chers vosgiens notre invitation à venir nous rendre visite au Canada un prochain automne.

Le temps ne s'étant guère amélioré, nous devons renoncer à l'excursion au Grand Ballon d'Alsace et infléchissons davantage notre itinéraire vers le Sud. Le Guide Vert du Jura rapidement consulté indique comme proche curiosité la chapelle de Ronchamp construite par Le Corbusier en 1955. Nous en ferons notre bivouac ce soir en grimpant la petite route étroite et raide au dessus du village et en allant nous installer sur son stationnement désert devant la chapelle illuminée. Ronchamp-chapelle-de-Le-Corbusier
Chapelle de Ronchamp par Le Corbusier


Jeudi 12 août 1999 : de RONCHAMPS à LAISSEY (Vallée du Doubs) (140 km)

 Encore une fois nous paressons au lit, et une trentaine de voitures nous entourent lorsque passé 10:00 nous montons vers la chapelle de Notre-Dame-du-Haut. Au delà du laid bâtiment d'accueil badigeonné en rose nanane où nous prenons nos billets, on passe une grille puis une vaste pelouse en forte déclivité plantée de quelques arbres en haut de laquelle apparaît d'abord un petit bâtiment bas rectangulaire, en béton brut partiellement recouvert de peintures géométriques aux couleurs vives et d'un toit gazonné à double pente : hôtellerie pour les religieux de passage apparemment.

Ronchamp-chapelle-ND-du-Haut-par-Le-Corbusier
Ronchamp : chapelle N.-D.-du-Haut par Le Corbusier
Puis surgit la masse irrégulière de la chapelle, en crépi blanc percé de fenêtres minuscules dispersées sur le grand mur incliné qui semble supporter un grand velum triangulaire en béton gris. Formes totalement inattendues qui, passée la première surprise, laissent une profonde impression de tension et de mouvement, alternance d'amples courbes et d'angles aigus, base trapue bien ancrée et campée sur la montagne et élan vers le ciel…

L'intérieur est tout aussi dissymétrique, les lignes sont puissamment tracées, la lumière admirablement utilisée et répartie soit par des puits de lumière indirects soit par des petits vitraux colorés disséminés sur le grand mur de façade. Ronchamp : inttérieur de la chapelle-ND-du-Haut par
                Le-Corbusier
Ronchamp : chapelle N.-D.-du-Haut par Le Corbusier

Ronchamp : autel de la chapelle-ND-du-Haut par
                Le-Corbusier
Ronchamp : autel de la  chapelle N.-D.-du-Haut par Le Corbusier
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Ronchamp : fenêtre de N.-D.-du-Haut par Le-Corbusier

Ronchamp-chapelle-ND-du-Haut-par-Le-Corbusier
Grande sobriété là encore dans les lignes, mais aussi tension ramassée et puissante intériorité. Le mobilier dépouillé est réduit à l'essentiel, l'attention centrée sur la statue de la Vierge encastrée entre deux vitres dans l'épaisseur de la muraille au dessus de l'autel. Impression globale inoubliable, qui suscite dès le départ l'intention d'une autre visite plus approfondie…

Ronchamp-chapelle-ND-du-Haut-par-Le-Corbusier
Ronchamp : chapelle N.-D.-du-Haut par Le-Corbusier
Ronchamp-chapelle-ND-du-Haut-par-Le-Corbusier

Belle route rapide ensuite vers Belfort où nous nous dirigeons à travers des faubourgs industriels vers le centre de la vieille ville sertie dans ses remparts.
Belfort : la vieille ville dans ses remparts
Belfort : la vieille ville dans ses remparts

Au pied des remparts de Belfort
Au pied des remparts de Belfort
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                : la-citadell au-dessus de ses remparts
Belfort : la citadelle au-dessus de ses remparts

Laissant Monique à lire dans l'Aigle juste devant le Monument des Trois Sièges (1813, 1815, 1870), je grimpe d'abord jusqu'au fameux et grandiose Lion sculpté par Bartholdi. Belfort-le-lion-par-Bartholdi
Le lion de Belfort par Bartholdi : «Aux défenseurs de Belfort (1870-71)»

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Belfort : le Lion par Bartholdi (détail)
J'en admire la puissance et l'expression de fureur contenue, hommage à la garnison menée par Denfert-Rochereau qui résista victorieusement plus de cent jours à l'armée et à l'artillerie prussienne de 1870. Je poursuis ma balade sur les remparts, contourne le château perché sur son rocher pour contempler l'enchevêtrement des fortifications de Vauban et de ses successeurs de l'autre côté, puis reviens dans l'enceinte de la vieille ville par la Porte de Brisach joliment restaurée (grès rouge, armoiries dorées et devise de Louis XIV) pour traîner un peu dans les rues étroites aux façades fraîchement recouvertes de teintes pastel. Petit tour dans la cathédrale (grand orgue, chapiteaux et bandeau de têtes d'anges sculptées dans le grès rose), puis nous déjeunons avant de reprendre la route vers Montbéliard.

La pluie nous atteint sur l'autoroute - gratuite pour une fois ! - mais elle a cessé lorsque nous pénétrons dans l'église moderne du Sacré-Cœur à Audincourt, assez modeste mais dont la façade est ornée d'une vaste mosaïque polychrome de Bazaine (1951)... Audincourt-facade-de-l'eglise-du-Sacre-Coeur-mosaique-par-Bazaine-(1951).
Façade de l'église du Sacré-Cœur d'Audincourt : mosaïque par Bazaine (1951)

Audincourt-nef-de-l'eglise-du-Sacre-Coeur-(1950)
Audincourt : nef de l'église du Sacré-Cœur (1950)
 ...tandis que la nef toute simple est illuminée par une frise continue de vitraux dessinés par Fernand Léger.

Audincourt l'autel entouré de vitraux de Léger
Audincourt l'autel entouré de vitraux de Léger

Audincourt : vitrail de Fernand Leger

Audincourt : vitraux de Fernand Léger

Audincourt-vitrail-de-Leger

Près de l'entrée, le petit baptistère circulaire déborde d'une lumière rouge, jaune et violette jetée par d'autre vitraux de Bazaine couvrant toutes les parois. Audincourt-le-baptistere-et-ses-vitraux-de-Bazaine
Audincourt : le baptistère illuminé par les vitraux de Bazaine

Isle-sur-Doubs
L'Isle-sur-Doubs
Puis nous commençons à longer la basse vallée du Doubs vers le sud-ouest qui offre de temps à autre de belles perspectives sur les pentes boisées ou les vastes courbes de la rivière. Longue attente à l'Isle/Doubs due à un chantier de voirie; j'en profite pour filmer depuis le pont la vue pittoresque sur les vieilles maisons accotées à la rivière.

L'Isle-sur-Doubs
L'Isle-sur-Doubs
Saut-de-Gamache
Saut de Gamache

Nous passons rapidement Baume-les-Dames sans grande originalité mais où nous tentons en vain de rattraper le bord de l'eau. Nous l'atteignons en quittant la voie rapide à Fourbanne, mais le chemin de halage est interdit à la circulation… C'est donc seulement à partir de Roulans que nous rejoignons enfin le cours pittoresque de la rivière. Roulans-le-Doubs-en-soiree
Roulans : le Doubs en soirée

Le Doubs à Roulans
Le Doubs à Roulans
Nous remontons jusqu'à la jolie écluse de Douvot où nous rêvons un peu devant quelques bateaux de plaisanciers,

Douvot-entree-de-l'ecluse
Entrée de l'écluse de Douvot
Douvot-house-boats-pres-de-l'ecluse
Douvot : house-boats près de l'écluse

Bivouac au bord du Doubs à Laissey
Bivouac au bord du Doubs à Laissey
...avant de retourner à Laissey nous installer tout au bord de l'eau, au milieu des fleurs sauvages, pour passer la nuit dans le plus grand calme.




De BESANÇON à LYON



Vendredi 13 août 1999 : de LAISSEY à ARBOIS (109 km)

En repartant au matin, nous réussissons à suivre le cours pittoresque du Doubs sur quelques kilomètres mais il faut bientôt se résoudre à reprendre la grande route qui s'éloigne de la rivière et du canal pour nous amener très vite sur le site de Besançon.

Circulation difficile car un grand boulevard circulaire ceinture la ville elle-même lovée dans une courbe presque fermée du Doubs dont l'isthme est défendu par la citadelle inaccessible. Besancon-dans-la-boucle-du-Doubs
Besançon dans la boucle du Doubs

Besançon : sur le quai au-dessus du Doubs
Besançon : sur le quai au-dessus du Doubs
Stationnés près du Pont de la République, nous suivons le quai Cusenier renforcé comme un rempart, puis la Promenade Vauban longeant l'ancien hôpital du Saint-Esprit qui nous mène à l'extrémité de la Grande Rue, sur la Place de la Révolution

près du vieux Pont Battant où se tient un marché animé et coloré.

Besançon : marché Place de la Révolution, près du Pont Battant

Besancon-fontaine-Place-J-Cormet
Besançon : fontaine Place J. Cormet
Nous suivons alors cette grande artère de Besançon qui fut aménagée par les Romains lorsqu'ils créèrent Vesontio. Elle est bordée de quantité de vieilles maisons et nobles hôtels, dans l'ensemble superbement restaurés, qui jalonnent la grande avenue commerçante : Hôtel d'Emskerque, Hôtel Pourcherene de Fraisans avec bel escalier sur cour, Hôtel de Ville du XVIème, Palais Granvelle. Son imposante façade Renaissance, en grande rénovation, cache à l'arrière une jolie cour rectangulaire entourée d'arcades en anses de paniers et un beau parc maintenant transformé en agréable jardin public ombragé qui aère le centre de la ville.

Après le couvent des Carmes et sa grande cour à arcades du XVIIème, la Grande Rue monte un peu pour atteindre la Place Victor-Hugo où serait né le grand poète et romancier, ainsi que les frères Lumière. Peu après le Square archéologique présentant quelques colonnes surmontées de chapiteaux corinthiens, on passe la Porte Noire (restes d'un arc de triomphe romain très ruiné). Besançon maison natale des Frères Lumière place
                Victor Hugo
Besançon : maison natale des Frères Lumière, place Victor Hugo

On accède alors à la cathédrale St-Jean dans laquelle on rentre par le côté car elle possède deux absides, l'une XIIème romane, l'autre XVIIIème baroque. Nous en faisons le tour avant de descendre admirer la Porte Rivotte, une porte fortifiée de la Renaissance encore très médiévale dans ses formes, puis de revenir à notre stationnement par la rue des Granges en passant devant la belle Maison Mareshal (XVIème) puis sur la Place J.Cormet ornée d'une grande fontaine monumentale.


Besançon : Monique pique-nique sur le
                  belvédère de Chaudane
Besançon : Monique pique-nique sur le belvédère de Chaudane
Fourbus par cette longue promenade mais surtout étourdis par le niveau sonore élevé que semblent générer les rues étroites de la vieille ville coincée dans sa cuvette, nous décidons d'aller déjeuner sur le Belvédère du Fort de Chaudane.

Besancon-la-citadelle-vue-d'avion
Besançon : la citadelle vue d'avion

Besancon : murailles-et-fossés-de-la-citadelle
Besançon : murailles et fossés de la citadelle

Il domine la ville et la boucle du Doubs avec, en face, la Citadelle et le Fort symétrique de Brégille qui barraient l'éperon rocheux et se protégeaient mutuellement.

L'après-midi est déjà bien entamé lorsque nous reprenons la route qui suit d'abord un peu le cours du Doubs. Puis, par un dédale de petites routes campagnardes et pittoresques, Campagne jurassienne
Campagne jurassienne

Arc et Senans vue aérienne de la saline par
                Louis-Nicolas Ledoux
Arc et Senans : vue aérienne de la saline construite par Louis-Nicolas Ledoux
nous gagnons le village d'Arc-et-Senans pour y visiter la fameuse saline construite par Claude-Nicolas Ledoux au XVIIIème .


Arc-et-Senans-plan-de-la-saline
Arc-et-Senans : plan de la saline

Constituant l'une des premières grandes architectures industrielles planifiées selon des conceptions modernes, les bâtiments d'une solide et solennelle architecture sont disposés en demi-cercle autour d'un vaste espace gazonné. Arc-et-Senans-entree-monumentale-de-la-saline-(Batiment-des-gardes)
Arc-et-Senans : entrée monumentale de la saline (bâtiment des gardes)

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Arc et Senans : cour central et Lieu du Sel
Lorsqu'on passe le pavillon des gardes pour s'avancer sur la grande esplanade centrale, leur succession laisse une profonde impression de noblesse et de grandeur.

Après un premier coup d'œil, Monique préfère retourner lire et se reposer dans l'Aigle pendant que je suis la visite guidée qui explique et démontre la fonction de chacun des bâtiments : Maison du Directeur, Bâtiments des sels, Ateliers des tonneliers et des maréchaux, Bâtiments des commis et de la gabelle… Arc et Senans portail du Lieu du Sel
Arc et Senans : portail du Lieu du Sel

Arc
                et Senans la saline
Arc et Senans : la saline
Puis j'en refais lentement le tour seul en prenant des vues des saisissantes perspectives laissées par chacun des pavillons et par leur enchaînement visuel.

Le temps passe vite et le soir tombe lorsque nous reprenons la route vers Arbois. Coup d'œil à l'esplanade au pied de l'église un peu décevante, puis grimpée dans le crépuscule vers les Planches. La reculée (énorme falaise à pic) est impressionnante au fond de son vallon mais la grotte d'où est supposée couler la Grande source de la Cuisance est maintenant fermée et la source jaillissant en cascade est à sec… Dans l'obscurité grandissante, nous grimpons par une toute petite route jusqu'au belvédère du Cirque du fer à Cheval, vaste et sauvage à souhait, avant de nous égarer sur quelques chemins forestiers du côté de l'Ermitage (au dessus d'Arbois) pour tenter d'y trouver une bivouac. Nous finissons par nous installer pour la nuit sur le parvis de l'église d'Arbois, en fin de compte silencieuse et sécuritaire car tout près du cœur du village. Épuisés par cette grosse journée, nous soupons et nous couchons aussitôt.

Le château de Joux
Le château de Joux

Samedi 14 août 1999 : d'ARBOIS à MAISOD (138 km)

Lever vers 9:00 bien reposés mais rendus un peu paresseux par le calme qui règne sur notre terrasse au dessus du village. En partant, nous tentons de visiter la maison de Pasteur, bien meublée et conservée comme elle l'était du vivant du grand savant, mais nous ratons la visite guidée de 10:15… Nous prenons donc la route en direction de Poligny qui suit le bord de la falaise au dessus du "vignoble" du Jura et tombons sur un joli belvédère inattendu - car tout nouveau - à Pupillin. À Poligny, un autre gros village vinicole, nous grimpons jusqu'au belvédère des Monts de Vaux qui offre une autre belle vue sur la Culée de Vaux, avant de traverser le village et aller l'admirer depuis l'autre belvédère de la Croix du Dom. Poligny-vue-sur-la-Culee-de-Vaux
Poligny : vue sur la Culée de Vaux

Poligny-reculee
Reculée de Poligny
Puis une autre toute petite route nous emmène contempler le Cirque de Ladoye** à la forme presque parfaite depuis un autre mirador dominant l'abîme. Tout en bas dans la vallée de la Seille je fais le plein d'eau sur le robinet d'une source planté au beau milieu d'un grand champ boueux sur lequel s'est installé un Pilote 470 tout semblable au nôtre il y a 11 ans. Vallée
                de la Seille
Vallée de la Seille

Puis, en suivant la vallée très sinueuse et verdoyante, nous arrivons au très beau site de Baume-les-Messieurs, niché entre de hautes falaises calcaires recouvertes de forêts. Baume-les-Messieurs
Baume-les-Messieurs

Baume-les-Messieurs : l'abbaye
Baume-les-Messieurs : l'abbaye
Si la visite de l'ancienne abbaye est décevante (bâtiments sans cohérence, divisés entre plusieurs propriétaires qui les entretiennent et les présentent plus ou moins bien),

un tour du village encore très rural est beaucoup plus pittoresque et authentique. Baume-les-Messieurs
Baume-les-Messieurs

Baume-les-Messieurs
Baume-les-Messieurs : paysage rural
Baume-les-Messieurs-vieille-maison-rurale
Baume-les-Messieurs : vieille maison rurale

Baume-les-Messieurs
Baume-les-Messieurs
Le détour jusqu'au belvédère de Crançot permet ensuite d'admirer le site de Baume dans toute son ampleur : le village aux toits de tuile brunie et le clocher de son abbaye apparaît tout au fond  à distance, encadré par des falaises en rangées constituées de bancs de roches très épais.

Nous nous rendons jusqu'au début du sentier aux marches taillées dans le roc, mais renonçons à nous engager dans ces "Échelles de Crançot" creusées par le fameux abbé Jean de Wateville : la belle cascade de Baume à laquelle elles donnent accès est actuellement à sec, et puis si nous les descendons, il faudra bien les remonter… Baume-les-Messieurs-Monique-au-belvedere-de-Crancot
Baume-les-Messieurs : Monique au belvédère de Crançot

Pannesiere-panorama-sur-les-monts-de-Bourgogne
Pannessière : panorama sur les monts de Bourgogne
La descente vers Lons-le-Saulnier nous offre à Pannessière un autre beau panorama sur les monts de Bourgogne, le "vignoble" et les derniers contreforts du "plateau". À Lons, plein d'essence et quelques courses de produits frais, puis vaine recherche d'un dernier belvédère au dessus de Couliège. Nous renonçons, prenons la direction de la vallée de l'Ain par la D 52 en admirant une autre fois les vallées bourguignonnes au dessus de Moiron.

Descente jusqu'à Orgelet, un joli village dont nous découvrons l'église grâce à une visite son et lumière fort bien conçue, avant de rattraper le Lac de Vouglans formé par un grand barrage sur l'Ain. Orgelet-autour-de-son-eglise
Orgelet autour de son église

Vieilles
        façade à Orgelet
Vieilles façade à Orgelet

Le haut Pont de la Pyle en franchit les eaux bleu vert de l'Ain que nous continuons de suivre en allant vers Maisod jusqu'à la plage de la Mercantine où nous nous installons pour souper et passer la nuit. Environnement boisé et très paisible, pluie en soirée…

Dimanche 15 août 1999 : de MAISOD à SAINTE-FOY-LES-LYON (210 km)

Autre nuit des plus tranquilles auprès du lac sur lequel tonne l'orage et s'abat de grosses averses. Vouglans : Jean-Paul au-dessus du lac de barrage sur
              l'Ain
Vouglans : Jean-Paul au-dessus du lac de barrage sur l'Ain

Lac-de-Vouglans-belvedere-du-Regardoir
Lac de Vouglans : belvédère du Regardoir
Nous suivons le rivage en visitant plusieurs belvédères, celui du Regardoir d'abord, qui offre une large vue plongeante sur une section en croissant du lac de retenue dans un cadre de verdure. La route s'éloigne alors un peu de l'eau pour passer par Moirans-en-Montagne, un village jurassien typique blotti dans une combe rocheuse et boisée, qui possède une longue tradition de travail du bois et de fabrication de jouets.

On y a bâti un Musée du jouet aux lignes résolument modernes dont les vives couleurs bleue, jaune et rouge attirent immanquablement l'œil. À l'intérieur, quelques stands avec vidéos montrent les techniques et métiers traditionnels, ainsi que leur transition du bois au plastique. Puis une suite de vitrines thématiques illustrent la variété des fabrications et l'imagination débordante des créateurs pour fournir aux enfants leur lot de rêve et de jeux. Moirans-Musee-du-Jouet
Moirans : Musée du Jouet

Moirans-Musee-du-jouet
Moirans : Musée du jouet
Poupées, dînettes et autres accessoires de cuisine, trains, autos et avions, petits soldats, mais aussi jeux de construction et jeux de société se disputent notre attention sur les tablettes claires et aérée, assorties de textes explicatifs précis mais sans prétentions trop savantes sur un sujet peu propice au pédantisme... À l'étage nous retrouvons avec surprise et plaisir plusieurs des jouets qui ont occupé notre enfance (cuisinière et réfrigérateur en tôle peinte des années 60 pour Monique, jeux de construction Chalet du Jura pour moi…).

De plus quelques tableaux et affiches astucieusement présentées renseignent sur les enjeux économiques non équivoques de l'industrie du jeu et sur les stratégies commerciales dont usent des géants comme l'américain Matei (Barbie, G.I.Joe, etc.), avec en conclusion une petite réflexion "Qui est le jouet de qui ?".

Un peu plus loin nous approchons du village de Villards-d'Héria dont les rues nous semblent tristes et peu soignées mais qui ont le mérite de mener aux fouilles d'Héria, un sanctuaire celte des Séquanes repris par les gallo-romains avec temples, bains et autres édifices sacrés bâtis au dessus d'une source et du torrent qui en coule. Malheureusement il reste peu d'éléments au dessus du sol et on aperçoit peu de choses sous les grandes tentes de Téflon translucides depuis la barrière fermée.

Encore quelques kilomètres et nous sommes de nouveau en vue des eaux bleu vert et des pentes boisées encadrant le tracé sinueux de l'Ain, tout près du barrage de Vouglans lui-même. On aperçoit très bien sa masse de béton en voûte "mince" (6 m en crête !) depuis le belvédère de la rive gauche de la rivière. Vouglans-le-barrage
Vouglans : le barrage

Vouglans
Sur le pont franchissant l'Ain, coup d'œil vers le barrage au pied duquel nous finissons par passer, haut mur de béton gris ancré dans les deux branches en V d'un défilé autrefois étroit.

En remontant la rive droite au delà de Cernon, la vue est particulièrement saisissante sur un superbe méandre de la vallée engloutie. Ses eaux émeraude contournent un promontoire boisé qui s'avance jusqu'au milieu du lac dans un décor sauvage de rocher couverts de pins.

Cernon-boucle-du-Doubs
Cernon : boucle de l'Ain
Cernon
Cernon

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L'Ain à Villers
Puis, dans la grosse chaleur de la mi-journée, commence la descente de la rivière dont le cours a presque totalement été domestiqué pour alimenter une suite de barrages hydroélectriques. Pas question de navigation et de house boats ici, mais une suite de profondes et larges retenues qui alternent avec des passages plus étroits et rocheux où apparaissent les gorges d'avant le harnachement de la rivière. Point de vue particulièrement accidenté et impressionnant à Chancia, au confluent de la Bienne.

Ain-champs-moissonnes
Ain : champs moissonnés

Forêts et prairies alternent avec des passages plus arides,comme lors du passage de la courbe où s'inscrit le viaduc de Cize à deux étages : sur le tablier supérieur passe le chemin de fer tandis que les autos franchissent l'eau par des voûtes ouvertes à travers la base des piles. Trop étroites et trop basses pour nous, elles nous obligent à un autre détour loin de la rivière que nous rattrapons près du dernier barrage d'Allement. L'Ain-franchi-par-le-viaduc-de-Cize
L'Ain franchi par le viaduc de Cize

C'est la fin de notre itinéraire pittoresque puisque la vallée s'élargit maintenant dans un paysage riche et verdoyant. À Poncin nous prenons la route de Lyon, chaude mais assez rapide malgré le trafic de retour de week-end, passons près du village perché médiéval de Pérouges et finissons par arriver à Caluire, bouclant ainsi le circuit qui nous a mené en Normandie puis dans l'est. Un peu désorientée par les travaux de voirie toujours nombreux à Lyon, Monique manque de nous perdre à la sortie du tunnel de la Croix-Rousse mais je nous remets dans la bonne direction en observant le sens d'écoulement de la Saône… Vers 20:00 nous récupérons la clé de la maison chez Madame Culas et entrons dans la maison pour commencer immédiatement à vider l'Aigle. Coucher assez tard…


Lundi 16 août 1999 : SAINTE-FOY-LÈS-LYON

Rangement et tri des effets laissés dans le petit grenier, puis mise en route d'un lessive de tout le linge qui risque de demeurer dans l'Aigle pendant les deux prochaines années sans que nous l'utilisions, literie en particulier.

Nous descendons alors à Saint-Priest chercher les fournitures commandées chez Pithioud, ensemble lavabo/WC en particulier, destinées à notre Guépard en construction à Montréal. Le vendeur a bien des difficultés à se retrouver dans les formalités de vente à l'exportation, si bien que nous sortons tard du magasin. Nous allons enfin faire le tour du IKEA voisin où Monique chine comme dans un souk, avant de rentrer à Sainte-Foy commencer de répartir tout ce que nous voulons ramener dans valises et paquets.


Mardi 17 août 1999 : SAINTE-FOY-LÈS-LYON

La journée commence par quelques courses à Continent en prévision de notre départ : chocolat, soupes en sachet et lingerie, qui seront insérés dans les interstices de nos bagages. Monique retrouve aussi dans les archives mises de côté par Jehanne les textes de quelques chansons écrites à l'occasion de fêtes de familles (anniversaires et mariages). Nous les photocopions et les emporterons aussi avec nous, contribution à la constitution des archives familiales que nous voulons progressivement constituer puis éditer le cas échéant à l'intention des nouvelles générations.


En après-midi, visite de la maison des Frères Lumière à Monplaisir, à l'occasion d'une exposition sur les travaux de Gabriel Veyre, l'arrière-grand-père de Monique, qui fut plusieurs années "opérateur" des inventeurs de la photographie et du cinéma.

Bien que les salles destinées à l'exposition ne soient pas encore accessibles, au moins pouvons nous faire un tour de la grosse maison bourgeoise dont la restauration est bien avancée et qui donne une bonne idée du luxe cossu de l'époque (début du XXème) . Lyon-Monplaisir-Maison-d'Antoine-Lumiere
Lyon Monplaisir : Maison d'Antoine Lumière

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Lyon : autochrome d'Auguste Lumière par son inventeur
Lyon-Monplaisir-Maisons-des-Lumiere-et-usines
Lyon-Monplaisir : Maisons des Lumière & usines

Lyon-Monplaisir-Maison-Lumiere
Lyon Monplaisir : Maison Lumière
Lyon-Monplaisir-Maison-Lumiere-cote-jardin-de-nuit
Lyon Monplaisir : Maison Lumière de nuit

Lyon-Monplaisir-Maison-Lumiere
Lyon Monplaisir : la Maison Lumière
Maison Lumière : jardin d'hiver depuis le jardin
Maison Lumière : jardin d'hiver depuis le jardin

Lyon-Monplaisir-Maison-Lumiere-jardin-d'hiver
Lyon Monplaisir, Maison Lumière : le jardin d'hiver, état actuel
Lyon-Monplaisir-Maison-Lumiere-jardin-d'hiver-(Autochrome-Lumiere
Maison Lumière : dans le jardin d'hiver (Autochrome Lumière)

Lyon-Monplaisir-Maison-Lumiere-grand-escalier.
Lyon Monplaisir : grand escalier de la Maison Lumière
Lyon-Monplaisir: palier du grand escalie de la
                aison Lumiere
Lyon Monplaisir: palier du grand escalier de la Maison Lumière
Lyon-Monplaisir-Maison-Lumiere-foyer
Lyon Monplaisir : foyer dans le jardin d'hiver de la Maison Lumière

Un appel téléphonique de Maman nous apprend le décès d'Oncle Fred à Paris; l'inhumation est prévue pour vendredi à Croissy, je ferai donc l'aller/retour dans la journée pour me joindre à la famille lors de la cérémonie d'adieu.

En soirée nous passons à la B.N.P. pour mettre à jour notre compte, avant de nous rendre chez Anne qui a repris le boulot. Elle nous montre les travaux déjà réalisés dans le jardin, en particulier la belle terrasse patio près de la cuisine et les plantations de fleurs et d'arbuste dans le fond gazonné. Puis nous discutons un bon moment du choix du cadeau destiné à Jean, un appareil photo avec zoom dont le maniement se doit d'être simple tout en offrant des performances nettement supérieures à celui qu'il possède depuis des années.


Mercredi 18 août 1999 : de SAINTE-FOY à SAINT-JORIOZ

Col-de-Clairgeron
Col de Clairgeron
Après un lever un peu tardif et le bouclage de nos derniers bagages, nous partons pour St-Jorioz en début d'après-midi. Quittant la grande route à Yenne et empruntant une toute petite route menant à Ruffieux, nous escaladons le Col de Clairgeron avant de redescendre vers Rumilly. Nous allons embrasser les B., Thérèse et Toutou en passant à Couty, et pour finir arrivons assez tard au chalet de St-Jorioz.


Jeudi 19 août 1999 : SAINT-JORIOZ

Nous retrouvons les enfants d'Anne et Christian au lever, tous attendant l'arrivée des plus grands pour la fin de semaine. Jehanne m'aide à réserver une place dans le train de Paris par Minitel, et nous achevons le ménage de l'Aigle en prévision de sa prochaine mise au repos. Après une séance de dentiste qui me soulage de douleurs persistantes dans une dent cassée, nous partons vers 17:00 pour la balade que nous avons décidé d'offrir à Clément et Justin en direction du Musée "L'Art de l'enfance" à Marcellaz. Visite des richesses accumulés par le cousin de Jehanne dans ce qui ressemble souvent plus au grenier d'un amateur passionné qu'à l'une de ces nettes et didactiques institutions de conservation… On sort un peu éberlué par la quantité phénoménale d'objets exposés, leur intérêt indéniable, la science et la faconde quelque peu truculente de leur propriétaire… Vu l'heure tardive, nous soupons rapidement et allons dormir sur le vaste stationnement vide au pied de l'église du village.

Vendredi 20 août 1999: de MARCELLAZ à ANNECY

Au lever Monique ramène les enfants à St-Jorioz en me laissant à la gare d'Annecy où je prend le T.G.V. pour Paris, puis le R.E.R. jusqu'à Croissy. Il fait très beau, je suis un peu en avance pour la cérémonie qui commence à 16:00 à l'église, j'en profite pour m'y rendre à pied en empruntant les rues tranquilles bordées de belles propriété entourées de jardins. Sur la parvis, je retrouve oncles, tantes et cousins, dont certains que je n'ai pas vus depuis plusieurs dizaines d'années et nous avons grand peine à nous reconnaître mutuellement. Peine partagée avec Marie-Anne, Marie-Jo, Babette et Tante Thérèse que je suis navré de revoir après tant d'années dans ce contexte… Je peux aussi échanger quelques mots avec Gigi, Anne et Véronique Bonneau qui viennent de perdre Henri. Tout au long de la cérémonie j'accompagne Maman à laquelle je dois faire mes adieux en vitesse en quittant le cimetière pour retourner à la Gare de Lyon attraper le T.G.V. de 19:23. Malgré la rapidité du transfert, je perds un temps précieux dans la gare bondée à trouver le quai du départ fort éloigné de celui de l'arrivée, et arrive à 19:29 prêt à embarquer sur un quai désert que la rame rapide vient de quitter… Il ne me reste plus qu'à prévenir Monique qui m'attend à Annecy, à tuer un peu le temps en faisant le tour du quartier pour embarquer enfin vers 23:30 dans un train conventionnel qui roulera toute la nuit pour arriver enfin à 6:30 le lendemain… Lecture de revues et mauvais sommeil sur une banquette raide bien qu'inclinable occupent ces heures interminables.

St-Jorioz-repetition-dans-l'Aigle
St-Jorioz : répétition dans l'Aigle
Pendant ce temps Monique a eu le temps de se rendre chez le coiffeur se refaire une tête présentable après ce mois de vadrouille, puis elle accueille ses frères et sœurs venus participer à la fête de demain : Nicole et Thierry, Sébastien et Myriam, René-Pierre et Jocelyne dont on était sans nouvelles depuis quelques jours.
Anne et Christian puis Odile et Jean-Louis viennent compléter la chorale qui se retire dans l'Aigle et s'exerce tard dans la nuit aux chansonnettes de circonstances concoctées par Odile et Jean-Louis. St-Jorioz-repetition-dans-l'Aigle
St-Jorioz : répétition dans l'Aigle

Samedi 21 août 1999 : SAINT-JORIOZ

Jean a la gentillesse de venir m'accueillir à la gare pendant que le reste de la famille, couché fort tard, est encore endormi. Épuisé par ma journée de déplacement, je déjeune un peu puis vais me coucher dans l'Aigle où je retrouve Monique. Il est temps pour elle de se lever et d'aller aider les occupants du chalet à tout mettre en place pour la réception de l'après-midi (tentes, tables etc.). Reposé par quelques heures de repos, j'émerge à 11:30 et ai juste le temps de me préparer pour le début de la fête.

Le temps magnifique met pleinement en valeur le site exceptionnel au bord du lac entouré de montagnes. Assis à l'ombre de la charmille autour d'une grande table en L, les joyeux convives ont non seulement le plaisir de déguster un délicieux menu arrosé de vins fins, mais aussi de participer à la célébration des anniversaires d'au moins deux jubilaires présents : Jean qui fête ses 80 ans et Monique son demi siècle. Les chansons ad hoc entonnées par les enfants et petits enfants rassemblés ravivent plein de bons souvenirs ou soulignent avec humour des traits de caractère des fêtés.

St-Jorioz-les-artistes
St-Jorioz : les artistes
Une troupe improvisée par Marion, Mangala, Perrine, Justin et Quentin met en scène une journée à St-Jorioz et présente aux spectateurs un miroir à la fois amusant et piquant de la réalité telle que les enfants la perçoivent avec un regard plein d'acuité. Gâteau d'anniversaire et remises de cadeaux couronnent cet après-midi festif où Couty a envoyé en ambassadeurs Thérèse, sa fille Florence accompagnée de son petit garçon et Toutou que nous avons encore une fois grand plaisir à revoir.

St-Jorioz-50-ans-de-Monique---Jean-Paul-lui-passe-la-bague-au-doigt
St-Jorioz 50 ans de Monique : Jean-Paul lui passe la bague au doigt

En fin d'après-midi, après le départ des invités et la disparition du soleil qui rosit les cimes de la Tournette et des Dents de Lanfon, tous se retrouvent dans la grande salle du chalet pour un pique-nique à même les restes de l'abondant repas du midi. La journée se termine par une longue et animée discussion à propos de la politique des 35 heures avancée par le gouvernement socialiste.


Dimanche 22 août 1999 : de SAINT-JORIOZ à SAINTE-FOY-LÈS-LYON

La journée démarre fort tranquillement pour tous un peu amortis par la journée d'hier bien remplie. Après le déjeuner et d'autres longues conversations avec les uns et les autres, il faut enfin se résoudre à partir. Vers 16:00 nous quittons donc ces lieux bénis, subissons de longs retards à Aix-les-Bains avant de rattraper l'autoroute à Chambery et la suivre jusqu'à la Tour-du-Pin. Il est passé 9:00 lorsque nous arrivons dans le début de fraîcheur de la soirée à Sainte-Foy, juste à temps pour achever de boucler nos bagages et de mettre en ordre Aigle et maison. Rendez-vous pris avec Christian qui nous conduira demain matin à Satolas.


Lundi 23 août 1999 : de SAINTE-FOY-LÈS-LYON à SATOLAS

À peine levé j'effectue la vidange d'huile, transvase le jerrican d'essence dans le réservoir et charge nos volumineux bagages dans l'habitacle de l'Aigle avant de passer chez les B.. Christian a préparé Justin et Quentin qui nous accompagneront puisque c'est lui qui les garde aujourd'hui. En route pour Satolas où nous attend notre avion de la Royal. Cette fois l'embarquement se fait à l'heure dite et à 11:30 nous nous envolons pour Montréal.


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