1 : PRÉPARATIFS EN
FAMILLE
ET DESCENTE DANS LE SUD
DE LA FRANCE
Dimanche 5 janvier 1997 au lundi 27 janvier 1997 : de MIRABEL à STE-FOY
Après une heure et demie de retard, départ de Montréal à 12:40 sur Air Royal. Le poids excédentaire de mes bagages (ils dépassent de 11 kg les 30 kg autorisés) nous cause quelques problèmes au moment de l'enregistrement... Je dois laisser une partie de la documentation (très lourde) à Monique qui demeurera à Outremont jusqu'au 17 janvier pour mettre en ordre ses affaires et installer sa fille. Dans l’avion je n'arrive pas à fermer l'oeil. Après un repas passable, lecture du Guide du routard de la Tunisie. A l’arrivée à Roissy (T9) à 13:30, impossible d'attraper le T.G.V. de 14:00. Je traîne donc un long moment sur les quais du R.E.R., encombré par mon sac à dos rouge bourré et le gros colis dans lequel j'ai soigneusement emballé le panneau solaire à installer sur le toit de l’Aigle.
Il fait très froid et humide à Paris englué dans la neige et la grisaille. Le T.G.V. de 17:10 finit par entrer en gare. Je suis encore une fois surpris du silence et du confort de ce train rapide qui me fait parcourir les 450 km jusqu'à Lyon en 2 heures 20. Débarquement à La Part-Dieu à 19:30. Je suis crevé, heureusement Jehanne a la gentillesse de venir me chercher dans la nuit humide. Après un souper rapide, à 21:00 je suis au lit où je sombre immédiatement dans le sommeil sans même toucher à mes bagages.
Jean-Paul
bricole auprès de Jean dans le garage
de Ste-Foy
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Après plusieurs nuits
très raccourcies par le décalage horaire, les 12 jours
suivants sont consacrés à toutes sortes de petits
bricolages dans l'atelier de René-Pierre à Fareins
d'abord (installation du panneau solaire en particulier)
puis dans le garage - chauffé - à Sainte-Foy.
Rencontres en famille à Lyon et à Caen, d'où je gagne Paris Roissy pour aller accueillir Monique à l'aéroport. Repos intensif pour celle-ci qui en a bien besoin après un départ difficile de Montréal. Le temps est presque constamment brumeux, froid et humide, et nous avons hâte de prendre la direction du Sud. Nos travaux s'achèvent à Fareins
avec la construction laborieuse de rangements dans les
portes arrière de l'Aigle.
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Mardi 28 janvier 1997 : de FAREINS à CHATEAUNEUF-DE-GADAGNE (289 km)
Nous renonçons à poursuivre nos travaux de menuiserie dans le froid humide qui sévit encore aujourd'hui et décidons de partir enfin. Hélas, au moment de ranger l'enrouleur du câble électrique, nous constatons que son casier, trop épais, empêche d'escamoter convenablement le lavabo ! Une longue heure d'ajustage improvisé mène à la solution du problème. Rangement de l'atelier, derniers adieux à Jocelyne... Les doigts gourds et la goutte au nez, sous un ciel très gris d'où filtrent quelques flocons de neige fondante, nous démarrons enfin autour de 11:00 pour prendre la direction du sud, du soleil et de la chaleur.
Lyon, Vienne, Valence, Orange... Le long de la N 7 assez chargée la température remonte lentement de 3,5º C à 6º, en suivant le fil du Rhône qui roule un flot gonflé et boueux dans la pleine largeur de son lit. A 17:00 le crépuscule commence déjà et nous arrêtons à 18:00 pile sur une place déserte près de l'église de Châteauneuf-de-Gadagne. Souper et coucher tôt (20:00) pour Monique pendant que je rattrape l'écriture du journal en souffrance jusqu'à 20:50.
Mercredi 29 janvier 97 : de
CHATEAUNEUF-DE-GADAGNE aux LECQUES (171 km)
Longue nuit très reposante : Monique fait le tour du cadran et je la suis de près puisque nous nous levons seulement à 8:00 ! A 9:00 nous sommes sur la route. Il fait nettement plus doux puisque le thermomètre montera même jusqu'à 15,2º en plein midi. Seul rappel hivernal, le brouillard matinal noie la vallée de la Durance et limite la visibilité sur le plateau du Lubéron. La vue se dégage après Cavaillon et le grand ciel bleu qui se révèle alors ne nous quittera pas de la journée. Aix-en-Provence n'est pas loin, tandis que la route vers le sud offre de magnifiques échappées sur la Montagne Sainte-Victoire. | Rognes : pique-nique devant la fontaine |
À
Cassis, la calanque de Port-Miou envahie par les
yachts
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A partir d'Aubagne la route devient très étroite et sinueuse, jusqu'à ce que nous arrivions à Cassis. Le site est comme toujours superbe, sur fond de falaises du Cap Canaille à l'est. Nous nous rendons directement aux Calanques dans lesquelles nous nous étions déjà baladés il y a quelques années. Cette fois-ci nous contournons la profonde Calanque de Port-Miou envahie par les bateaux des plaisanciers pour faire le tour de la presqu'île isolée par la calanque de Port-Pui. |
Vues magnifiques sur la baie de Cassis resplendissante sous le soleil, température extrêmement clémente, nature fort bien sauvegardée, la balade est un enchantement qui dure presque deux heures. | Cassis : la calanque de Port-Pui |
Hélas, au moment de retrouver notre
Aigle, nous constatons que la serrure de la portière droite a été
forcée, sans que rien pourtant n'ait été emporté, du moins à
première vue... Nous en serons quitte pour remplacer le barillet
de la serrure et être encore plus prudents dans le choix de nos
stationnements. Après une rapide inspection, nous reprenons la
route en évitant le centre de Cassis pour escalader la route des
Crêtes : dans la lumière dorée du soleil descendant (il est déjà
presque 17:00...), autres panoramas *** sur les paysages parcourus
aujourd'hui. Dans une symphonie d'ors et de mauves, les lignes
successives des caps délimitant les calanques vers Marseille et la
pyramide de l'île de Riou s'estompent à contre-jour, noyés par la
brume du soir. Longue descente sinueuse sur La Ciotat où nous
soupons au bord de l'eau devant le petit port de pêche à la sortie
de la ville. Encore quelques kilomètres de route de nuit et nous
allons dormir sur le quai du port de plaisance des Lecques à peu
près totalement désert et avec la bénédiction du gardien. Coucher
à 20:15.
Jeudi 30 janvier 1997 : des LECQUES à LA CAPTE (presqu'île de Giens) (93 km)
Lever vers 8:15, au son des
cliquetis du contrôleur solaire réagissant à la montée de la
lumière, annonçant ainsi une autre journée de grand soleil. Nous
nous rendons d'abord à la gendarmerie enregistrer notre plainte
suite à l'effraction d'hier soir. Nous en sortons seulement à
11:30, l'aimable gendarme de service devant attendre qu'on lui
livre les formulaires requis dont il n'a plus aucun exemplaire...
Nous décidons alors de gagner Toulon pour faire remplacer le
barillet de serrure endommagé à la succursale VW locale. La route
côtière superbe offre un large panorama sur la rade de Bandol.
Nous allons déjeuner et faire le plein d'eau devant le port de
yachts de Sanary. On y jouit d’une vue admirable sur le bassin et
sur les façades délicatement colorées des maisons serrées autour
du clocheton de la mairie. Nous reprenons ensuite la route pour
gagner rapidement Toulon. Au centre de cette grosse ville très
dense, la circulation est difficile dans les vieilles rues où
j'accroche légèrement une moto stationnée en coin de rue, sans
dommages heureusement. Après quelques errements dans l'est de la
ville, nous finissons par rallier La Garde où se trouve le garage.
Pas de barillet ici, il faudrait attendre sa livraison au moins
jusqu'à lundi... Pas plus de service non plus pour le chauffage
Eberspächer qui aurait besoin d'une sérieuse révision ! Fort déçus
et indécis quant aux suites à donner à nos démarches, nous nous
dirigeons vers un téléphone du grand centre d'achat tout proche
pour vérifier auprès des autres garages VW de la région
l’indisponibilité de la serrure. En guise de consolation à ces
déboires, Monique va faire le tour du magasin Habitat puis du
Printemps dont elle revient emballée par la qualité des produits
(meubles, vaisselle...) et de leur présentation. Nous tâchons
ensuite de regagner La Farlède pour voir ce qu'Atsud peut nous
proposer comme système d'alarme. La route est malaisée à trouver
et sur place nous sommes incapables de dénicher le magasin : pas
étonnant, puisqu'il a fermé ses portes depuis plusieurs mois !
Hyères-les-Palmiers
: l'avenue Alexis-Godillot
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Dans le crépuscule, nous
gagnons alors le centre d'Hyères où nous consultons
l'agence Havas sur les options de passage en Tunisie :
impossible d'obtenir d'autres données que celles du
départ de Marseille, et encore les prix en sont-ils
prohibitifs. De plus les informations par ordinateur
s'arrêtant à 18:00, il n'est donc plus possible
d'obtenir maintenant ni horaire ni réservation...
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Écœurés par tant d'inefficacité, nous prenons les quelques dépliants proposés, regagnons notre Aigle laissé deux rues plus bas et descendons vers la mer jusqu'à la presqu'île de Giens. Nous finissons par y trouver un stationnement super tranquille à deux pas d'une plage déserte, entre les maisons de vacances presque toutes fermées, sous les pins et les palmiers. |
La presqu'île
d'Hyères s'avançant dans la Méditerranée
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Vendredi 31 janvier 1997 : de LA CAPTE à BOULOURIS (144
km)
La nuit parfaitement tranquille
s'achève par un petit déjeuner sur le port de La Capte. Nous
décidons d'aller faire une visite au nouveau magasin d'Atsud à
Rocquebrune/Argence en traversant le massif des Maures.
Bormes-les-Mimosas
étalé sur la colline
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Nous rallions d'abord Bormes-les-Mimosas en longeant la route côtière. Balade à pied dans le charmant village dont les maisons colorées et les venelles dégringolent en cascade à flanc de colline. |
Peu de fleurs hormis les fameux mimosas qui embaument, mais un dédale de ruelles et d'escaliers de pierre serpentant entre les façades, passant sous des arches, montant et descendant autour de minuscules et charmants jardins. | Ruelle fleurie de Bormes-les-Mimosas |
Nous repartons vers 12:00 pour nous enfoncer dans le massif des Maures, très accidenté, par une route sinueuse mais excellente jusqu'à Collobrière. Nous y passons brièvement, ayant déjà fait le tour du pittoresque village il y a 4 ans. La minuscule route vers Gonfaron ensuite est beaucoup plus étroite, on n'y croise heureusement que deux voitures en une heure et les paysages traversés sont superbes de sauvagerie et d'espace. Nous grimpons par un petit détour jusqu'au sanctuaire de Notre-Dame-des-Anges en déjeunant peu avant devant le magnifique panorama de montagnettes entremêlées jusqu'à l'horizon où se devinent les miroitements de la mer. La chapelle est quelconque, quoique la naïveté de plusieurs peintures laissées en ex-voto vaille le coup d'œil... Nous quittons ces déserts à Gonfaron où nous rattrapons la grande route très confortable. Le temps se maintient au beau fixe, jamais on ne se croirait au cœur de l'hiver un 31 janvier...
Chez Atsud on ne connaît pas le
chauffage Eberspächer et l'installateur des systèmes d'alarme ne
sera pas disponible avant mardi. Nous examinons quelques articles
dans le magasin puis reprenons la route maintenant très fréquentée
vers Fréjus. Le soleil se couche lorsque nous arrivons à Fréjus
Plage. L'étendue sableuse est déserte mais sale, l'air devient
plus frais avec la tombée de la nuit et partout des panneaux très
explicites interdisent le stationnement des camping-car. Nous
longeons la côte vers l'est, traversons le très chic Saint-Raphaël
tout illuminé (cafés, Casino, etc.) puis le village de Boulouris
pour aller enfin nous arrêter sur le quai d'un tout petit port, à
l'écart de la route, à la sortie du village. Tranquillité
assurée...
Samedi 1er février 1997 : de BOULOURIS à VILLEFRANCHE (98 km)
Excellente nuit au calme. La panne de chauffage (ou supposée telle à cause de la forte odeur d'essence à chaque utilisation) rend le réveil plutôt frisquet et un peu paresseux de sorte que nous ne décollons pas avant 9:30. Le ciel est plus chargé qu'hier, atténuant la lumière et la chaleur du soleil. Les rochers de l'Estérel apparaissent quand même bien rouge grenat, que ce soit dans les criques très découpées baignées par l'eau bleue et transparente ou sur les pentes abruptes du Cap-Roux. Nous arrêtons quelques minutes pour aller admirer le paysage depuis le belvédère de la pointe de l’Esquillon, avant de poursuivre vers Cannes.
Dans cette grande ville chic, nous allons traîner une bonne heure sous les platanes dégarnis de la Place du Marché où une foire à la brocante étale le désordre de ses stands. Je suis vite saturé, voire écœuré, par le déballage de vieilleries toutes plus tarabiscotées les une que les autres (vaisselle, vases, coutellerie, peintures, nappes et draps brodés...) plus tout un fatras sorti des greniers des cinquante dernières années, le tout à des prix prohibitifs et nettement exagérés. Nous déjeunons un peu plus loin le long de la plage, au bord de la route fort bruyante au trafic de laquelle s'ajoute celui de la voie ferrée parallèle... A Antibes je dois attendre 14:00 et l'ouverture de la Maison du tourisme pour apprendre que la Maison d'Italie de Nice n'existe plus. Encore trois quart d'heure de route côtière assez chargée pour arriver à Nice où nous arrêtons à l'Office du Tourisme juste avant d’entrer en ville. On nous y dirige vers un grand centre d'achat où se trouve l'une des seules agences de tourisme ouverte le samedi après-midi. En arrivant, manœuvre pénible pour stationner à l'extrémité du grand parking, celui-ci nous étant interdit par des barres de hauteur ! Accueil plutôt aimable de l'agent de voyage mais elle ne possède aucune information sur les lignes maritimes italiennes... Monique flâne ensuite un long moment au rayon vaisselle des Galeries Lafayette envahies par la foule du samedi et par des couples mère-fille préparant la liste de cadeaux de mariage du printemps. La scène est d'autant plus consternante que les produits choisis, souvent très sophistiqués, sont loin de présenter toute la pureté de lignes et de design souhaitable !
Le soleil descend lorsque nous traversons ensuite Nice et gagnons Villefranche pour aller nous installer sur le quai de son petit port de yachts. Bonne balade à pied pour aller chercher quelques courgettes qui constitueront le plat de résistance (sautées à l'huile d'olive !) de notre souper. Je rentre avec une sévère migraine que je matte à coup d'aspirine avant de me coucher tôt vers 20:30.
Dimanche 2 février 1997 : de VILLEFRANCHE à MENTON (65 km)
Nuit fort calme devant le petit port déserté pour la saison, en compagnie d'un « camper » scandinave. Le temps reste couvert ce matin, si bien que nous ne verrons quasiment pas le soleil de la journée, quoique la température demeure très douce (13º à 15º). Je profite de l'eau abondante sur le quai pour décrasser l'Aigle tout souillé de sel, de boue et de poussière grasse de diesel. Nous démarrons donc assez tard et retournons à Nice visiter quelques musées ignorés à notre dernier passage. | Villefranche, Jean-Paul décrasse son Aigle |
La villa à l'italienne de Cimiez abritant le Musée Matisse |
Le premier à nous recevoir est le Musée Matisse de Cimiez : les bâtiments (une grande villa italienne du XVIIIème et un ajout contemporain très lumineux) abritent une fort belle collection de tableaux, dessins et bronzes. Ma préférence va à plusieurs huiles et à quelques papiers gouachés et découpés qui font chanter les couleurs. |
Matisse : Tempête à Nice (1920) |
Matisse :
Fauteuil rocaille, vénitien, portrait d'un
fauteuil (1946)
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Matisse : Nature morte aux grenades (1946) |
Matisse : Odalisque au coffret rouge (1926) |
Matisse : Danseuse créole (1951) |
Matisse : Nu bleu IV (1952) |
Nice : salle du Musée Masséna |
En sortant, je jette un coup d'œil aux restes des arènes romaines, petites et en fort mauvais état. Nous ne visiterons donc pas le site archéologique gallo-romain qui de toute façon intéresse bien peu Monique mais nous dirigeons plutôt vers le centre ville et la Promenade des Anglais pour aller voir les merveilles Empire du musée Masséna vantées par le Guide Vert. Hélas le grand bâtiment face à la mer - et voisin du richissime Hôtel Negresco - tombe en décrépitude. Ses riches salons du rez-de-chaussée ne contiennent plus guère de meubles et abritent pour l'heure une exposition de peintures d'écoliers louables mais sans génie... Quant aux deux étages supérieurs, quelques peintures italiennes anciennes retiennent l'attention, le reste nous semble plutôt un fatras de vieilles curiosités négligemment présentées, dans un environnement assez sale, qui épuise vite notre intérêt. |
Avant de quitter Nice je veux faire un tour au petit musée de Terra Amata qui présente, sur le lieux même de sa découverte, un site occupé par des chasseurs acheuléens il y a 400 000 ans : ce serait l’un des plus anciens habitats humains connus en Europe. Dans la ruelle étroite où la manœuvre est pénible, je finis par me caser entre deux autos pour constater quelques instants plus tard que la porte est close... Déçu, je rejoins Monique qui, très enrhumée, espérait se reposer un moment pendant ma visite.
Nous reprenons la route vers l'est,
d'abord en longeant la mer par Villefranche et Beaulieu, puis en
escaladant la montagne pour gagner la Moyenne Corniche (N 7) et
enfin la Grande Corniche qui nous mène à La Turbie. Depuis la
terrasse du jardin entourant le fameux Trophée des Alpes, belle
vue sur la principauté de Monaco en contrebas et l’entassement de
ses hauts buildings dont on connaît la richesse. Nous grimpons
jusqu'au Vieux Village de Roquebrune, sans nous hasarder à
l'intérieur de ses murs car trop fatigués, puis continuons jusqu'à
Menton où nous allons souper, appeler Juliette et nous coucher sur
le grand parking près du port, à l'est de la jolie vieille ville.
Lundi 3 février 1997 : de MENTON à BORGHETTO S.S. (141 km)
Lever tard (j'ai encore
un peu mal aux sinus et Monique a attrapé un rhume
carabiné...). En quête d'un supermarché Mammouth, nous
escaladons la petite route de Sospel qui grimpe en
tournicotant dans la montagne mais au bout, le
supermarché en question a changé de nom et son parking
est désormais rendu inaccessible aux camping-cars par
des barre de hauteur. Nous renonçons et décidons d'aller plutôt faire un tour au Carrefour de Monaco-Fontvieille. La route, belle et assez rapide, nous fait contourner la principauté par le haut mais rendu à Fontvieille, aucun stationnement de surface, tout est souterrain et de hauteur limitée ! Impossible donc de magasiner. Retour à Menton en traversant Monte Carlo devenu, sous l'effet des énormes immeubles tout en hauteur empilés sur la pente, une ville futuriste totalement inhabitable. Les voies rapides plus ou moins suspendues reliées par des échangeurs permettent heureusement de traverser assez vite ce labyrinthe qui me fait irrésistiblement penser à la Babel antique gravée par Véronèse... |
Clocher du vieux Menton |
Les jardins de Garavan au pied du vieux Menton |
A Menton nous retournons sur le vaste terre-plein de Garavan pour manger puis faire un dernier plein d'épicerie avec notre argent français au Super-U. Nous prenons alors la route de l'Italie. |
La frontière est franchie sans aucune formalité, puis la route de corniche longe la Riviera du Ponant. La côte, fort semblable à son homologue française, est très accidentée et densément peuplée; les villes et stations balnéaires y sont seulement un peu moins riches et soignées, mais la montagne tombe pareillement dans la mer. | L'Aigle entre en Italie |
À travers le pare-brise de l'Aigle, la vieille ville d'Impéria |
Le ciel légèrement voilé diffuse une lumière grise sur les paysages grandioses, les petites villes étagées entassent les ocres variés de leurs façades autour de leur grosse église massive dominée par un haut campanile. Jolie vue en particulier à Imperia. La nuit tombe, nous cherchons longuement un bivouac pas évident (habitat trop dense et peu d'espaces de stationnement) que nous trouvons enfin vers 19:00 près du cimetière de Borghetto S.S. sur un stationnement expressément interdit aux camping-cars... |